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Réf.
: TBA1265
Les fondations profondes

Date de publication :
01 mars 2005
Date de dernière validation :

14 février 2019
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Les fondations profondes
1. Définitions et mécanismes ................................................................... TBA1265 - 2

2. Principaux types de pieux..................................................................... — 6
2.1 Classification des pieux .............................................................................. — 7
2.2 Principes d’exécution, critères de choix, avantages — 8
et inconvénients des pieux.........................................................................
3. Détermination de la contrainte de rupture sous la pointe qu — 13
pour un élément de fondation à partir des essais
au pressiomètre Ménard (fasc. 62, titre V) ......................................
4. Détermination du frottement latéral unitaire qs — 15
pour un élément de fondation à partir des essais
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au pressiomètre Ménard (fasc. 62, titre V) ......................................

5. Dimensionnement des fondations profondes sous différents — 17
types de chargement (fasc. 62, titre V) ............................................
6. Justifications d’une fondation profonde soumise — 18
à un effort axial .......................................................................................
7. Exemple...................................................................................................... — 19
es fondations profondes se distinguent des fondations superficielles par

L leur profondeur d’ancrage dans le sol. Elles sont dites « élancées » et ne
présentent généralement pas de semelles, à la différence des fondations
superficielles. Les fondations profondes peuvent être des pieux (réalisés méca-
niquement), des barrettes (pieux forés de section allongée ou composite) ou
des puits (creusés à la main). On les nomme tous « pieux ».
Après avoir donné quelques définitions et rappelé les mécanismes de trans-
mission de la charge de la fondation au terrain (§1), cet article donne la
classification des pieux, les principes d’exécution, les critères de choix, les
avantages et inconvénients des différents types de pieux (en bois, en métal, en
béton armé, pieux battus moulés, forés, micropieux, puits,…) (§2). La détermi-
nation de la contrainte de rupture et celle du frottement latéral unitaire à partir
des essais au pressiomètre Menard sont détaillées aux paragraphes 3 et 4. Les
paragraphes 5 et 6 sont consacrés au dimensionnement des fondations pro-
fondes sous différents types de chargement et à la justification d’une fondation
profonde soumise à un effort axial. Enfin, un exemple est donné en fin
d’article.
Le lecteur pourra également consulter les articles : Rôle des fondations
TBA1250 et Les fondations superficielles TBA1260 pour plus de détails sur ces
sujets ainsi que les articles : Les matériaux constitutifs du béton armé
TBA1105, Les granulats courants pour béton TBA1110, Les granulats légers
TBA1112, Les bases de calcul du béton armé TBA1120, L'adhérence béton-
acier TBA1125, Les éléments en traction TBA1130, Les éléments en compres-
sion TBA1132, Le béton armé aux Eurocodes TBA1140, consacrés au béton
armé.
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est strictement interdite. – © Editions T.I.
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LES FONDATIONS PROFONDES
1 Définitions et mécanismes
I - DÉFINITION D’UN PIEU II - MÉCANISMES DE TRANSMISSION DE LA CHARGE

DU PIEU AU TERRAIN
Une fondation élancée – Un pieu est une fondation élancée
qui reporte les charges Q de la structure sur des couches de Essai de chargement – Il est important de connaître
terrain de caractéristiques mécaniques suffisantes pour éviter comment le pieu transmet la charge Q qu’il reçoit de la supers-
la rupture du sol et limiter les déplacements à des valeurs très tructure au terrain. L’essai de chargement instrumenté
faibles. Le mot « pieu » désigne aussi bien les pieux, les puits renseigne parfaitement sur les transferts de charge le long du
et les barrettes. fût par frottement et sous la pointe par enfoncement. Pour sim-
plifier, on supposera un pieu de longueur D, dans un sol

On désigne par pieu, une fondation profonde réalisée mécanique- homogène soumis à un chargement vertical de compression
ment, et par puits, une fondation profonde creusée à la main sous axiale Q (cf. Fig. 2).
la protection d’un blindage. Une barrette est un pieu foré de
section allongée ou composite (en T ou en croix, par exemple).
La tête, la pointe, le fût – Les trois parties principales d’un

pieu sont la tête, la pointe, et le fût compris entre la tête et la
pointe. La longueur d’ancrage h est la longueur de pénétration
du pieu, de diamètre B, dans les couches de terrain
résistantes (cf. Fig. 1).
Fig. 2 : Schéma de l’essai de chargement d’un pieu.
III - ESSAI DE CHARGEMENT STATIQUE D’UN PIEU

SOUS COMPRESSION AXIALE
Essai à charges contrôlées – L’essai est exécuté suivant la

norme NF 94-150-1 (décembre 1999) – Sols : reconnaissance
Fig. 1 : Définitions des caractéristiques géométriques d’un pieu.
et essais – Essai statique de pieu isolé sous un effort axial –
Partie 1 : en compression. C’est un essai à charges contrôlées,
D’un point de vue mécanique, on distingue la longueur D du essai par paliers de fluage, qui consiste à mettre le pieu en
pieu de la hauteur d’encastrement mécanique De charge par incréments ΔQ égaux à 0,1Qmax jusqu’à Qmax
(cf. fascicule 62, titre V). estimée a priori. Pendant chaque palier de fluage, maintenu

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60 minutes, on enregistre le déplacement de la tête du pieu en Qn (cf. Fig. 5). Cette courbe permet de distinguer une première
maintenant la charge rigoureusement constante. partie pour laquelle le fluage est faible et peut être supporté
par la structure portée par la fondation profonde et une
Cet essai permet de déterminer la charge limite convention- seconde partie où le fluage du sol entraînerait des
nelle Qle et la charge critique de fluage conventionnelle Qce. déplacements incompatibles avec le bon fonctionnement de la
nécessaires au dimensionnement du pieu. structure.
On trace la courbe du déplacement vertical en fonction du
chargement en reportant le déplacement à la fin de chaque
palier (60 min) en fonction de la charge (cf. Fig. 3).
Fig. 3 : Courbe de chargement-déchargement du pieu.
Courbe de déchargement – Elle s’effectue en cinq paliers.

Fig. 4 : Droites et courbes de fluage des 2e, 5e, 7e et 9e paliers.
On constate qu’après déchargement complet, subsiste un
déplacement plastique permanent, signe que le sol est en
rupture autour du pieu.
Courbe effort-déplacement du pieu – Elle donne la charge
limite QLE ou Qu qui correspond à la rupture du sol pour un
grand déplacement. Cette charge limite est équilibrée par :
– la résistance de pointe qu (cf. Fig. 2) qui donne la charge
limite de pointe Qpu = qu. A (A : section droite de la pointe du
pieu) ;
– le frottement latéral qs (cf. Fig. 2) qui s’exerce sur la surface
latérale du pieu, qui donne la charge limite de frottement
latéral Qsu = qs.π.B.D.
QLE = Qu = Qpu + Qsu
Pour atteindre cette charge limite QLE, le pieu s’est déplacé en
tête de st et en pointe de sp. Le déplacement de la tête est
supérieur au déplacement de la pointe, puisque le pieu n’étant
pas infiniment rigide, il a subi une déformation propre.
Fluage – Pour chaque palier Qn, on calcule la pente αn du Fig. 5 : Détermination de la charge critique de fluage Qce.
segment de la courbe de déplacement en fonction du loga-
rithme décimal du temps entre 30 et 60 minutes (cf. Fig. 4).
La charge critique de fluage est déterminée par la construction Généralement, la charge critique (cf. Fig. 6) de fluage a une
effectuée sur la courbe de αn en fonction de la charge au palier valeur proche de 0,7 QLE (cf. Fig. 3).

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Fig. 6 : Définitions de la profondeur critique.
IV - MOBILISATION DE LA RÉSISTANCE DE POINTE qu

Longueur d’ancrage – On ne mobilise complètement la résis-
tance de pointe d’un pieu que si la longueur d’ancrage est
suffisante.
Cette longueur d’ancrage critique, ou profondeur critique Dc,
nécessaire à la mobilisation de qu est préconisée par la norme
DTU 13-2 (P 11-212 de septembre 1992 – Travaux de bâti-
ment – Travaux de fondations profondes pour le bâtiment) :
– pour une seule couche de sol Dc = 6B avec un minimum de
3m;
– pour un sol multicouche pour lequel la contrainte effective
σv’ due au poids des terrains au-dessus de la couche
d’ancrage est au moins égale à 100 kPa (environ 7 à 10 m de
terrain) Dc = 3B avec un minimum de 1,5 m ; c’est la règle clas-
sique des trois diamètres d’ancrage du pieu dans la couche
résistante.
V - DÉFINITIONS DU FROTTEMENT LATÉRAL POSITIF

ET NÉGATIF
Fig. 7 : Mécanisme du frottement latéral positif.
Frottement latéral positif – Pour qu’il y ait frottement latéral,
il faut qu’il y ait un petit déplacement relatif entre le pieu et le
sol. Si le pieu se déplace plus vite que le sol, le sol par réac- années après, qui a entraîné le pieu et a généré un frottement
tion exercera un frottement latéral positif fp, vers le haut (cf. négatif dans le terrain compressible.
Fig. 7).
Frottement latéral négatif – En revanche, si le sol se déplace En résumé, dans ce cas, dans la partie du sol compressible
plus vite que le pieu (terrain médiocre qui se tasse sous des pour laquelle le sol se tasse plus vite que le pieu, le frottement
surcharges appliquées au niveau de la surface du sol), le sol est négatif ; dans la partie résistante du sol, c’est au contraire
en se tassant entraîne le pieu vers le bas et lui applique un le pieu qui se déplace plus vite que le sol, et le frottement est
frottement négatif fn qui le surcharge. Le frottement négatif se positif. Le frottement positif et la résistance de pointe devront
produit généralement dans des sols fins saturés qui se con- donc équilibrer le frottement négatif et la charge Q transmise
solident avec le temps. La figure 8 représente la position du par la superstructure (non représentée sur les figures 8 et 9).
pieu et du sol à l’instant de la mise en place des charges per-
manentes sur le sol par l’intermédiaire d’un dallage, par Le frottement négatif peut être calculé à partir du fascicule 62,
exemple. La figure 9 indique le tassement du sol, plusieurs titre V.

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Fig. 8 : Positions initiales du pieu et du sol à la mise en place des charges q. Fig. 9 : Positions finales du pieu et du sol après consolidation du sol compressible.

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2 Principaux types de pieux
On peut classer les pieux suivant trois critères.

La nature du matériau constitutif – Acier, fonte, béton armé, Remarque
bois. Pour la définition générale des pieux, on choisira le classe-
Le mode de réalisation – Pieux préfabriqués ou pieux exé- ment suivant le mode de réalisation, et pour ce qui concerne
cutés in situ. le calcul de la force portante, la mise en œuvre dans le ter-
rain.
La mise en œuvre dans le terrain – Avec refoulement ou par
excavation.

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2.1
Classification des pieux
La norme P 11-212 – Une description exhaustive est donnée • puits ;
par l’actuelle norme expérimentale P 11-212 / DTU 13-2 de
septembre 1992 – Travaux de bâtiment – Travaux de fonda- • micropieux :
tions profondes pour le bâtiment. Depuis cette date, les – micropieux forés, de types 2, 3, et 4 ;
entreprises ont innové dans d’autres types de fondations pro- – micropieux autoforeurs.
fondes, tarières creuses de nouvelles générations, pieux
vissés, micropieux autoforeurs. En France, on utilise surtout les pieux forés à cause des hori-
zons géologiques qui généralement empêchent l’exécution de
Principaux types de pieux – Les principaux types de pieux pieux battus et grâce à la capacité du matériel de forage des
sont les suivants : entreprises françaises. Les pieux forés représentent 85 % du
• pieux façonnés à l’avance : marché national, dont 35 % pour les pieux à la tarière creuse,
20 % pour les pieux forés (simple, boue, tubés) et 10 % pour
– pieux battus préfabriqués en béton armé ; les micropieux. Pour les pieux battus, 10 % concernent les
– pieux en métal battus ; pieux préfabriqués et 5 % les pieux battus moulés. Les pieux
– pieux métalliques battus ou vibrofoncés injectés haute les plus utilisés en bâtiment sont les pieux à la tarière creuse,
pression ; les pieux forés simples, les pieux battus moulés.
– pieux en bois ;
On peut donner l’échelle de prix suivante en partant du pieu

• pieux à tube battu exécutés en place : pieux battus moulés ; le plus économique : foré simple < TC1 < TC2, battu moulé
< TC3 < foré boue < foré tubé.
• pieux forés :
– pieux forés simples ;
– pieux forés à la boue ;
– pieux vissés moulés ;
– pieux à la tarière creuse, de types 1 (TC1), 2 (TC2), 3
(TC3) ;

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2.2
Principes d’exécution, critères de choix,
avantages et inconvénients des pieux
I - LES PIEUX BATTUS PRÉFABRIQUÉS EN BÉTON ARMÉ IV - LES PIEUX BATTUS MOULÉS
Description – Des éléments en béton armé (ils peuvent aussi Description – Réalisés par refoulement en enfonçant un tube
être en béton précontraint), de dimensions 0,15 m × 0,15 m à métallique fermé à sa base par une plaque métallique. Géné-
0,40 × 0,40 m, sont mis en place dans le sol soit par battage, ralement, il n’est pas armé. Le tube est rempli totalement de
soit par vibration, généralement en une seule longueur, béton avant son extraction. Diamètres limités à 0,65 m. Lon-
jusqu’à 15 m dans le cas de pieux en béton armé (mais cer- gueurs habituelles de 10 m à 25 m (cf. Fig. 1).
tains procédés permettent des rallonges).
Avantages – Assez économique, rapide, pas de déblais.
Avantages – La qualité du béton des pieux peut être contrôlée Inconvénients – Risques de refus prématuré sur des blocs
avant l’insertion dans le sol. Stabilité dans les sols compres- ou des terrains très compacts. L’ordre de battage, très impor-
sibles. Intéressant dans les zones avec une forte épaisseur de tant, doit être strictement respecté. Bruits et vibrations des
terrains lâches. Pas de déblais. existants pendant le battage. Capacité portante limitée. La lon-
gueur préalablement calculée du pieu est ensuite difficilement
Inconvénients – Battage difficile en présence de blocs, de
adaptable à des variations des conditions de sol sur le
couches indurées, de terrains très compacts. Ruptures possi-
chantier.
bles du pieu sous battage trop énergique. Capacité portante
limitée. La longueur préalablement calculée du pieu est
ensuite difficilement adaptable à des variations des conditions
de sol sur le chantier. Causes de nuisance et risque de dégâts V - LES PIEUX FORÉS
par le bruit et les vibrations. Risques d’endommagement sur
les structures adjacentes dus au déplacement du sol lors de
la mise en œuvre. Description – Leur exécution nécessite un forage préalable
exécuté dans le sol avec les outils appropriés avec ou sans
protection d’un tubage ou de boue permettant d’assurer la sta-
bilité des parois du forage. Après mise en place, si nécessaire,
II - LES PIEUX EN MÉTAL BATTUS de la cage d’armatures, le pieu est bétonné en utilisant une
colonne de bétonnage. Le choix entre l’utilisation de pieux
forés simples et de pieux forés boues ou tubés dépend de la
Description – Les pieux métalliques sont généralement sous cohésion du sol et de la position de la nappe. Dans tous les
forme de tube ouvert (jusqu’à 2,50 m) ou en forme de H. Les cas de pieux forés, on doit vérifier que le terrain peut reprendre
longueurs usinées vont de 12 m à 21 m. Ils sont enfoncés la pression de béton lors des opérations de bétonnage ; dans
dans le sol soit par battage, soit par vibration. le cas contraire, un tubage définitif est nécessaire.
Avantages – La géométrie des pieux est contrôlée avant
l’insertion dans le sol. Stabilité dans les sols compressibles. A. Les pieux forés simples
Intéressant dans les zones avec une forte épaisseur de ter-
rains lâches. De très grandes longueurs de pieux peuvent être
mises en œuvre. Pas de déblais. Description – Consiste à forer le sol, puis, après avoir placé
éventuellement la cage d’armatures, à mettre en œuvre le
Inconvénients – Battage difficile en présence de blocs, de béton par une colonne de bétonnage. Diamètres de 0,5 m à
couches indurées, de terrains très compacts. Déviations pos- 1,80 m avec des longueurs usuelles jusqu’à 40 m.
sibles sur blocs, substratum incliné. Problèmes de corrosion.
Avantages – Rapidité, simplicité, économie. Insertion de gros
La longueur préalablement calculée du pieu est ensuite diffi-
diamètres permettant des capacités portantes importantes.
cilement adaptable à des variations des conditions de sol sur
Installation sans bruit ni vibrations notables. Pas de risque de
le chantier. Cause de nuisance et risque de dégâts par le bruit
soulèvement de sol.
et les vibrations. Risques de dégâts sur les structures adja-
centes dus au déplacement du sol lors de la mise en œuvre. Inconvénients – Utilisable seulement dans un terrain hors
nappe et pour un sol cohérent. Il est indispensable de vérifier
la tenue des parois du forage. Génère des déblais. Risque de
striction dans les sols compressibles. La mise en œuvre du
III - LES PIEUX EN BOIS béton peut être délicate (chute de terrain).
Description – C’est le plus ancien type de pieu. Le pieu bois

est probablement la plus vieille méthode de fondations. Les B. Les pieux forés boue
pieux bois sont encore utilisés dans le Nord de l’Amérique, en
Chine et dans les pays scandinaves. En France, ils l’ont été Description – Pieu réalisé par extraction de terrain avec tenue
jusqu’au XIXe siècle et on les rencontrera comme fondations de du forage par un fluide. Après la mise en place éventuellement
grands édifices et ouvrages tels que les cathédrales, les châ- de la cage d’armatures, le béton est mis en œuvre par un tube
teaux, les ponts en pierre. S’ils sont situés dans la zone de plongeur qui descend jusqu’à la base du pieu. Diamètres de 0,6 m
battement de la nappe, ils sont souvent pourris en tête. à 1,80 m avec des longueurs usuelles jusqu’à 40 m (cf. Fig. 2).

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Fig. 1 : Schéma de principe du procédé des pieux battus moulés.
Fig. 2 : Schéma de principe du procédé des pieux forés boue.

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Avantages – Possibilité de réaliser les pieux dans n’importe C. Les pieux forés tubés
quel type de terrain capable d’encaisser la pression du béton.
Insertion de gros diamètres permettant des capacités por-
tantes importantes. Installation sans bruit ni vibrations Description – Le pieu est réalisé par extraction de terrain
notables. Pas de risque de soulèvement du sol. avec tenue des terres assurée totalement ou plus générale-
ment partiellement par un tube métallique laissé en place ou
Inconvénients – Cher. Difficultés de réalisation pour les gros récupéré. Diamètres de 0,5 m à 1,80 m avec des longueurs
diamètres. Génère des déblais. usuelles jusqu’à 40 m (cf. Fig. 3).
Fig. 3 : Schéma de principe du procédé des pieux forés tubés.
Avantages – Possibilité de réaliser les pieux dans n’importe E. Les pieux forés à la tarière creuse
quel terrain en laissant le tube en place.
Inconvénients – Cher. Difficultés de réalisation. Les pieux Description – Le pieu est réalisé au moyen d’une tarière à
forés tubés nécessitent des moyens puissants ; leur rende- axe creux vissée dans le sol sans extraction notable du
ment est faible. Génère des déblais. terrain ; la tarière est ensuite extraite du sol sans dévisser
pendant que, simultanément, du béton est injecté sous pres-
sion par l’axe creux de la tarière. Si nécessaire, la cage
D. Les pieux forés vissés moulés d’armatures est ensuite mise en place, le plus souvent par
vibration, après l’opération de bétonnage. Ce type de pieu
génère des déblais.
Description – Le pieu est réalisé sans extraction par une vis
qui refoule le terrain. On distingue trois types de tarières creuses :
Diamètres de 0,35 m à 0,65 m avec des longueurs usuelles – type 1 : la tarière creuse continue sans enregistrement spé-
jusqu’à 20 m. cifique des paramètres de forage et de bétonnage ;
Avantages – Rapide, économique. – type 2 : la tarière creuse continue avec enregistrement spé-
cifique des paramètres de forage et de bétonnage
Inconvénients – Refus possible sur couches indurées. Déli- (profondeur, pression du béton, quantité de béton) ;
cats dans les terrains sans cohésion, en particulier pour les – type 3 : la tarière de type 2, équipée d’un tube de bétonnage
terrains sous nappe. télescopique rétracté pendant la perforation et plongeant dans
le béton pendant l’opération de bétonnage (cf. Fig. 4).
Diamètres de 0,4 m à 1,00 m.
Avantages – Rapidité d’exécution, pieu économique.

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Fig. 4 : Schéma de principe du procédé des pieux forés à la tarière creuse TC3 (doc. Solétanche-Bachy).
Inconvénients – Risques de coupures des pieux si le en France ; les types 2 à 4 sont classés suivant les techniques
bétonnage n’est pas contrôlé. Difficulté de mise en place des d’injection.
cages d’armatures de grande longueur, mais qui peuvent être
remplacées, avec certaines précautions, par des fibres d’acier. • Type 1 : pieu foré tubé, rempli de mortier (micropieu de type
Fondedile).
• Type 2 : pieu foré, équipé d’armatures, scellé au coulis de ci-
ment ou au mortier par gravité au moyen d’un tube plongeur.
VI - LES PUITS
• Type 3 : pieu foré, équipé d’armatures et d’un système d’in-
jection qui est un tube à manchettes mis en place dans un cou-
Description – Les puits sont des fondations creusées à la
lis de gaine. L’injection du coulis de ciment est faite en tête à
main. De section circulaire, ils doivent avoir un diamètre supé-
une pression égale ou supérieure à 1 MPa. Elle est globale et
rieur à 1,20 m ; de section quelconque, ils doivent avoir une
unitaire (IGU).
largeur minimale de 0,80 m et une section minimale de 1,1 m2.
• Type 4 : pieu foré, équipé d’armatures et d’un système d’in-
Les parois du puits sont soutenues par un blindage qui peut jection qui est un tube à manchettes mis en place dans un cou-
être récupéré ou abandonné. Après curage du fond du puits, lis de gaine. L’injection du coulis de ciment est faite, à chaque
le forage est bétonné à sec. niveau de manchettes, avec un obturateur simple ou double à
une pression égale ou supérieure à 1 MPa. L’injection est répé-
Avantages – Bonne connaissance des terrains traversés, titive et sélective (IRS).
chantiers difficilement accessibles, matériel léger.
À côté de ces micropieux traditionnels, il est fréquemment
Inconvénients – Utilisable seulement dans un terrain hors utilisé des micropieux autoforeurs. Pour cette nouvelle tech-
nappe. Coût très élevé. nique de micropieu, la barre creuse est utilisée à la fois dans
les opérations de forage comme trains de tiges, dans l’injec-
tion du coulis de ciment par l’intermédiaire du taillant et
comme élément porteur (cf. Fig. 5).
VII - LES MICROPIEUX
Avantages – Domaine d’application privilégié pour les
reprises en sous-œuvre. Utilisation sur des sites difficilement
Description – Pieu foré de diamètre inférieur à 250 mm accessibles, installation possible sous hauteur réduite.
(définition française). Les seuls micropieux référencés dans la Forages inclinés.
norme NFP 11-212 (DTU 13.2 de septembre 1992, mentionné
ci-avant) et le fascicule 62 titre V de mars 1993 sont les micro- Inconvénients – Coût élevé par rapport à sa capacité por-
pieux de types 1 à 4. Le type 1 n’est plus actuellement utilisé tante. Doit être vérifié au flambement. Risque de corrosion.

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Fig. 5 : Schéma de principe d’un micropieu autoforeur (doc. Ischebeck)

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3 Détermination de la contrainte de rupture

sous la pointe qu pour un élément
de fondation à partir des essais
au pressiomètre Ménard (fasc. 62, titre V)
Valeurs de résistance de pointe – Les valeurs de la résis-

tance de pointe qu ont été établies empiriquement à partir
d’essais de chargement de pieux. La banque de données qui
a permis de fournir les valeurs de qu est fondée sur les résul-
tats d’environ 200 essais sur des chantiers de référence
concernant l’ensemble des types de pieux utilisés en France
dans la plupart des natures de sol.
On ne traite dans ce chapitre que de la méthode pressiométrique,

la méthode pénétrométrique étant similaire (cf. fascicule 62,
titre V).
La contrainte de rupture est donnée par l’expression :

*
qu = k p × ple
Calcul de la pression limite nette équivalente : Ple* – Dans

une formation porteuse homogène (cf. Fig. 1), elle est calculée
par l’expression :
1 D+ 3a *
∫ pl ( z) .dz
*
ple =
b + 3a D−b
Fig. 1 : Définition de la pression limite nette équivalente.
Avec :
Détermination du facteur de portance kp – La valeur de kp,
– b = min (a,h) ; facteur de portance, est fixée par le tableau 1 en fonction de
– a = moitié de la largeur B de l’élément de fondation si celle- la nature du sol (cf. Tab. 2) et du mode de mise en œuvre
ci est supérieure à 1 m et à 0,50 m dans le cas contraire ; (type de pieu), quelle que soit la géométrie de la section droite
de l’élément de fondation.
– h = ancrage dans la couche porteuse.
Cette valeur n’est applicable qu’au-delà de la profondeur cri-
Pl*(z) est obtenu en joignant par des segments de droite sur tique Dc. En deçà, on pourra appliquer une interpolation
une échelle linéaire les différents Pl*. linéaire entre 0 et Dc.
Tab. 1 – Valeur du coefficient de portance Kp

Valeur du coefficient de portance Kp
Nature des terrains Éléments mis en œuvre sans refoulement du sol Éléments mis en œuvre avec refoulement du sol
A 1,1 1,4
Argiles, limons B 1,2 1,5
C 1,3 1,6
A 1,0 4,2
Sables, graves B 1,1 3,7
C 1,2 3,2

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(Suite)
Valeur du coefficient de portance Kp
A 1,1 1,6
Craies B 1,4 2,2
C 1,8 2,6
Marnes, marno-calcaires 1,8 2,6
Tab. 2 – Classification des sols
Classe de sol Description Pressiomètre Pl (MPa)
A Argiles et limons mous < 0,7
Argiles, limons B Argiles et limons fermes 1,2 – 2,0

C Argiles très fermes à dures > 2,5
A Lâches < 0,5
Sables, graves B Moyennement compacts 1,0 – 2,0
C Compacts > 2,5
A Molles < 0,7
Craies B Altérées 1,0 – 2,5
C Compactes > 3,0
A Tendres 1,5 – 4,0

Marnes, marno-calcaires
B Compacts > 4,5

TBA1265 - 14
4 Détermination du frottement latéral

unitaire qs pour un élément
de fondation à partir des essais
au pressiomètre Ménard (fasc. 62, titre V)
Valeur du frottement latéral – Les valeurs du frottement de référence concernant l’ensemble des types de pieux uti-
latéral unitaire qs ont été établies, également, empiriquement lisés en France dans la plupart des natures de sol.
à partir d’essais de chargement de pieux. La banque de
données qui a permis de fournir les valeurs de qs est fondée Elle est donnée par les courbes du jeu d’abaques de la
environ sur les résultats d’environ 200 essais sur des chantiers figure 1 en fonction de la valeur de la pression limite nette
Pl*(z). La courbe à utiliser est fonction de la nature du sol et
de l’élément de fondation considéré (cf. Tab. 1).
Tab. 1 – Choix des courbes pour le calcul du frottement latéral unitaire limite en fonction de la nature du pieu
Argiles, limons Sables, graves Craies Marnes
A B C A B C A B C A B
Foré simple Q1 Q1,Q21) Q2,Q31) Q1 Q3 Q4,Q51) Q3 Q4,Q51)
Foré boue Q1 Q1,Q21) Q1 Q2,Q12) Q3,Q22) Q1 Q3 Q4,Q51) Q3 Q4,Q51)
Foré tubé (tube récupéré) Q1 Q1,Q23) Q1 Q2,Q12) Q3,Q22) Q1 Q2 Q3,Q43) Q3 Q4
Foré tubé (tube perdu) Q1 Q1 Q2 4) Q2 Q3
Puits5) Q1 Q2 Q3 Q1 Q2 Q3 Q4 Q5
Métal battu fermé Q1 Q2 Q2 Q3 4) Q3 Q4
Battu préfabriqué béton Q1 Q2 Q3 4) Q3 Q4
Battu moulé Q1 Q2 Q2 Q3 Q1 Q2 Q3 Q3 Q4
Battu enrobé Q1 Q2 Q3 Q4 4) Q3 Q4
Injecté basse pression Q1 Q2 Q3 Q2 Q3 Q4 Q5
Injecté haute pression6) Q4 Q5 Q5 Q6 Q5 Q6 Q6
1) Réalésage et rainurage en fin de forage.

2) Pieux de grandes longueurs (supérieures à 30 m).
3) Forage à sec, tube non louvoyé.
4) Dans le cas des craies, le frottement latéral peut être très faible pour certains types de pieux. Il convient d’effectuer une étude spécifique dans chaque cas.
5) Sans tubage ni virole foncé perdu (parois rugueuses).
6) Injection sélective et répétitive à faible débit.

TBA1265 - 15

Fig. 1 : Détermination du frottement latéral unitaire limite.

TBA1265 - 16
5 Dimensionnement des fondations profondes

sous différents types de chargement
(fasc. 62, titre V)
En 2004, il subsiste deux règlements concernant le calcul des fondations profondes. La norme P 11-212 (DTU13-2) de septembre 1992 –
Travaux de bâtiment – Travaux de fondations profondes pour le bâtiment s’applique au calcul des fondations profondes de bâtiment, le fas-
cicule 62 titre V aux fondations de génie civil. Dans ce chapitre, on présentera le fascicule 62 titre V qui est assez proche du futur Eurocode
EC7-1 qui devrait être publié par l’AFNOR courant 2005 et applicable à l’horizon 2007.
I - PRINCIPES DU CALCUL – G : actions permanentes ;

– Q : actions variables.
Charge axiale de calcul – Les principes de justification des

fondations profondes sont conformes à la théorie générale du
calcul aux états limites qui consiste, pour un état limite donné, III - COMBINAISONS D’ACTIONS ET SOLLICITATIONS DE
à vérifier que la charge axiale de calcul reste égale ou infé- CALCUL
rieure à la charge maximale de l’élément de fondation. Dans
le cadre de ce chapitre, on n’exposera que des cas simples
et on ne traitera pas des situations et actions accidentelles Les sollicitations (efforts internes) dans les fondations pro-
comme les séismes, par exemple. fondes sont calculées à partir des actions (efforts externes).
On distingue :
A. Combinaisons d’actions et sollicitations
– les états limites ultimes (ELU), qui ont pour objet de de calcul vis-à-vis des états-limites ultimes
s’assurer que la probabilité de ruine de l’ouvrage est
acceptable ;
Combinaisons fondamentales –
– les états limites de service (ELS) qui ont pour objet de
s’assurer qu’un seuil de déplacement jugé critique est 1,125(1,20Gmax + [1,20Gsn] + 1,33Q1k)
acceptable.
La charge axiale de calcul résulte, pour une situation donnée,

de la détermination de la sollicitation de calcul à partir d’une
B. Combinaisons d’actions et sollicitations
combinaison d’actions. Les actions sont multipliées par des de calcul vis-à-vis des états limites de service
coefficients de pondération γ.
Combinaisons quasi permanentes –
La charge maximale, dans un état limite donné, est obtenue
en divisant par un coefficient de sécurité partiel la charge limite Gmax + Gsn
de ce même état. Combinaisons rares –
Gmax + [Gsn] + Q1k
II - SITUATIONS ET ACTIONS où :
– Gmax = actions permanentes défavorables ;
Situations – La justification de la structure est envisagée pour – Q1k = action variable ;
différentes actions : – Gsn = actions éventuelles de frottement négatif.
– situations en cours de construction ; Les sollicitations dues au frottement négatif ont été isolées car
– situations en cours d’exploitation. elles ne se cumulent pas intégralement avec celles dues aux
actions variables. Pour les justifications, on prendra le
Actions – Les actions sont classées en actions permanentes maximum, soit des actions permanentes et du frottement
et variables : négatif, soit des actions permanentes et des surcharges.

TBA1265 - 17
6 Justifications d’une fondation profonde

soumise à un effort axial
Sollicitation axiale de calcul – Il faut vérifier que la sollicita- Qc = 0,7.Qpu + 0,7.Qsu = 0,7.Qu
tion axiale de calcul, y compris éventuellement les frottements
Qtc = 0,7.Qsu
négatifs, reste inférieure à Qmax déterminée dans les deux
états limites (ELU et ELS).
Les valeurs de Qmax sont données par le tableau 1.
L’expression des charges limites en compression Qu et en
traction Qtu d’un élément de fondation profonde est la suivante. La vérification vis-à-vis des états limites ultimes est donc faite
par rapport à la charge limite Qu, et la vérification vis-à-vis des
Qu = Qpu + Qsu états limites de service par rapport à la charge critique de
Qtu = Qsu fluage Qc.
où :
Tab. 1 – Valeurs de Qmax

– Qpu : effort limite mobilisable sous la pointe de l’élément de
fondation ;
– Qsu : effort limite mobilisable par frottement latéral sur la États limites ultimes Qmax
hauteur concernée du fût de celui-ci par le frottement positif.
Combinaisons fondamentales Qu
Charges de fluage – Les charges de fluage en compression
Qc et en traction Qtc d’un élément de fondation profonde sont 1, 40
évalués, à défaut d’essai en place, à partir de Qpu et de Qsu
par les relations suivantes : États limites de services Qmax
• Pour les éléments de fondation mis en œuvre par excavation Combinaisons rares Qc
du sol :
Qc = 0,5.Qpu + 0,7.Qsu 110
,
Qtc = 0,7.Qsu
Combinaisons quasi-permanentes Qc
• pour les éléments de fondation mis en œuvre avec refoule-
ment du sol 1, 40

TBA1265 - 18
7 Exemple
I - DONNÉES DU PROBLÈME Le pieu est soumis aux actions suivantes :

– action permanente Gmax = 0,8 MN ;
– action variable Q1k = 0,5 MN ;
On veut vérifier, suivant le fascicule 62 titre V, qu’un pieu foré
– le frottement négatif sur la totalité des 14,5 m de limons
boue de 800 mm de diamètre et 22 m de long ancré dans le
compressibles, calculés préalablement, Gsn = 0,4 MN.
terrain dont le sondage pressiométrique est joint à la figure 1
peut supporter les charges qui lui sont appliquées. On justi-
fiera le pieux vis-à-vis des combinaisons fondamentales aux
ELU, quasi permanentes et rares aux ELS. II - PROBLÈME À RÉSOUDRE
Vérification de la stabilité par rapport aux combinaisons

envisagées – Après avoir déterminé la combinaison fonda-

mentale à l’ELU et les combinaisons quasi permanentes et
rares à l’ELS, il faut vérifier que pour une longueur de pieu de
22 m, la stabilité est justifiée par rapport aux combinaisons
envisagées.
III - RÉSOLUTION
Détermination des combinaisons – Connaissant les actions,
la première étape consiste à déterminer à partir des différentes
combinaisons aux états limites de services et aux états limites
ultimes la charge qui sera appliquée sur le pieu.
• Combinaison fondamentale aux ELU
La combinaison fondamentale aux ELU est donnée par
l’équation :
(
Cf(ELU) = 1,125 1,2.Gmax + Max (1,2.Gsn;1,33.Q1k ) )
Soit, d’après les données du problème :
( )
Cf(ELU) = 1,125 1,2.0,8 + Max ( 0,48;0,67 ) = 1,83 MN
• Combinaison quasi-permanente aux ELS

La combinaison quasi permanente aux ELS est donnée par
l’équation :
Cqp(ELS) = ( Gmax + Gsn )

Cqp(ELS) = 0, 8 + 0, 4 = 1, 2 MN
• Combinaison rare aux ELS

La combinaison rare aux ELS est donnée par l’équation :
(
Cr(ELS) = Gmax + Max ( Gsn;Q1k ) )
Cr(ELS) = 0, 8 + Max(0, 4; 0, 5) = 1, 3 MN
Détermination de la charge limite de pointe – Selon le fas-

cicule 62-V, la charge limite de pointe est donnée à partir de
l’équation :
Fig. 1 : Sondage pressiométrique. *
Qpu = A.qu = A.k p .ple

TBA1265 - 19
Où : Actuellement, le fascicule 62 titre V propose la détermination

suivant la formule :
– A = section de la pointe ;
– ple* = pression limite nette équivalente ;
1 D+3a *
∫ pl ( z) .dz
*
– kp = facteur de portance. ple =
b + 3a D − b
La valeur de la pression limite nette équivalente se calcule en
moyennant les valeurs de pressions limites nettes autour de Où :
la base de la fondation (cf. Fig. 2).
– a = 0,5 m car B < 1 m ;
– b = min (a,h) = 0,5 où h est la hauteur de l’élément de fon-
dation dans la couche porteuse.
Dans la pratique, on décompose l’épaisseur considérée en n
tranches sur lesquelles on détermine le pl* et on moyenne
pour déterminer la pression limite nette équivalente.
ple* = 2,03 MPa
Les valeurs du facteur de portance kp sont données en fonc-
tion de la nature du sol et de la méthode de mise en œuvre
de la technique de pieu (cf. Tab. 1). À partir des données du
tableau 2 et connaissant la pression limite nette équivalente
du sol à la profondeur d’ancrage considérée (ple* = 2,03 MPa),
on détermine la classe du sol : craie altérée (classe B).
Un pieu foré boue étant un élément mis en œuvre sans refou-

lement du sol, la valeur du coefficient de portance est donc
kp = 1,4. (cf. Tab. 1).
Après avoir vérifié que l’ancrage du pieu dans la couche de
sol portante est supérieure à trois fois le diamètre du pieu, on
peut utiliser entièrement la valeur de kp, d’où :
Fig. 2 : Définition de la pression limite équivalente au pressiomètre. *
Qpu = A.k p .ple = π.R2 .k p .ple
*
= π.0, 42.1, 4.2, 03
Qpu = 1,43 MN
Tab. 1 – Valeur du coefficient de portance Kp
A 1,1 1,4
Argiles, limons B 1,2 1,5
C 1,3 1,6
A 1,0 4,2
Sables, graves B 1,1 3,7
C 1,2 3,2
A 1,1 1,6
Craies B 1,4 2,2
C 1,8 2,6
Marnes, marno-calcaires 1,8 2,6
Classification des sols

Tab. 2 – Classification des sols
A Argiles et limons mous < 0,7
Argiles, limons B Argiles et limons fermes 1,2 – 2,0
C Argiles très fermes à dures > 2,5

TBA1265 - 20
(Suite)
Classification des sols
A Lâches < 0,5
Sables, graves B Moyennement compacts 1,0 – 2,0
C Compacts > 2,5
A Molles < 0,7
Craies B Altérées 1,0 – 2,5
C Compactes > 3,0
A Tendres 1,5 – 4,0

Marnes, marno-calcaires
B Compacts > 4,5
Détermination de la charge limite de frottement – L’effort Le frottement latéral unitaire limite est calculé à partir de la
total limite mobilisable sur toute la hauteur h du fût du pieu figure 1, Chap. 4. Pratiquement on décompose le sol en n
soumise au frottement latéral positif est calculé par l’équation : tranches d’épaisseur hi sur lesquelles on détermine :
h
– la pression limite nette pl* ;
Qsu = P.∫ qs (z).dz
0 – la classe du sol (cf. Tab. 2, Chap. 3) ;
Où – l’épaisseur de la tranche ;
– P = périmètre du pieu ; – les courbes Qi pour le calcul du frottement latéral unitaire
– qs(z) = frottement latéral unitaire limite à la côte z. limite en fonction de la nature du pieu (cf. Tab. 3).
Tab. 3 – Valeur des paramètres par tranche
Tranche pl* (MPa) Classe de sol Épaisseur de la tranche Qi qs (MPa)
14,5 - 15 1,91) Sable B 0,5 Q2 0,08
15 - 16 1,95 Sable B 1 Q2 0,08
16 - 17 2,3 Sable B 1 Q2 0,08
17 - 18 2,75 Sable C 1 Q3 0,12
18 - 18,5 2,92) Sable C 0,5 Q3 0,12
18,5 - 19 0,63) Craie B 0,5 Q3 0,0045
19 - 20 0,8 Craie A 1 Q1 0,03
20 - 21 1,45 Craie B 1 Q3 0,1
21 - 22 1,75 Craie B 1 Q3 0,11

1) Changement de couche à 14,5 m, valeur de la couche de sable à 15 m.
2) Changement de couche à 18,5 m, valeur de la couche de sable à 18 m.
3) Changement de couche à 18,5 m, valeur de la couche de la craie à 19 m.
On détaille les étapes de détermination du frottement latéral pression limite nette est égale à 2,3 MPa et n’appartient à
unitaire limite pour la tranche comprise entre 16 m et 17 m. aucune classe définie dans le tableau. Dans ce cas, on
prendra le cas le plus défavorable, c’est-à-dire le sable B.
La valeur moyenne de pression limite sur cette tranche est :
À partir du tableau 1 du chapitre 4, on détermine la courbe
pour le calcul du frottement latéral unitaire limite en fonction de
2, 6 + 2, 0
pl* = = 2, 3 MPa la nature du pieu : courbe Q2 (cf. Tab. 4).
2
Connaissant la pression limite nette sur la tranche considérée
Le tableau 2 (cf. Chap. 3) de classification des sols ne et la courbe concernée, on détermine le frottement latéral uni-
permet pas de déterminer aisément la classe de ce sol car sa taire limite à partir de l’abaque (cf. Fig. 3).

TBA1265 - 21
Tab. 4 – Choix des courbes pour le calcul du frottement latéral unitaire limite en fonction de la nature du pieu
Argiles, limons Sables, graves Craies Marnes
A B C A B C A B C A B
Foré simple Q1 Q1,Q2 1) Q2,Q3 1) Q1 Q3 Q4,Q5 1) Q3 Q4,Q51)
Foré boue Q1 Q1,Q21) Q1 Q2,Q12) Q3,Q22) Q1 Q3 Q4,Q51) Q3 Q4,Q51)
Foré tubé (tube récupéré) Q1 Q1,Q23) Q1 Q2,Q12) Q3,Q22) Q1 Q2 Q3,Q43) Q3 Q4
Foré tubé (tube perdu) Q1 Q1 Q2 4) Q2 Q3
Puits 5) Q1 Q2 Q3 Q1 Q2 Q3 Q4 Q5
Métal battu fermé Q1 Q2 Q2 Q3 4) Q3 Q4
Battu préfabriqué béton Q1 Q2 Q3 4) Q3 Q4
Battu moulé Q1 Q2 Q2 Q3 Q1 Q2 Q3 Q3 Q4
Battu enrobé Q1 Q2 Q3 Q4 4) Q3 Q4
Injecté basse pression Q1 Q2 Q3 Q2 Q3 Q4 Q5

Injecté haute pression 6) Q4 Q5 Q5 Q6 Q5 Q6 Q6

1) Réalésage et rainurage en fin de forage.
2) Pieux de grandes longueurs (supérieures à 30 m).
3) Forage à sec, tube non louvoyé.
4) Dans le cas des craies, le frottement latéral peut être très faible pour certains types de pieux. Il convient d’effectuer une étude spécifique dans chaque cas.
5) Sans tubage ni virole foncé perdu (parois rugueuses).
6) Injection sélective et répétitive à faible débit.
Fig. 3 : Exemple de détermination de qs pour la tranche de sable et gravier comprise entre 16 et 17 m.

TBA1265 - 22
On trouve qs = 0,08 MPa. Qu 3, 04

Qmax = = = 2,17 MN
À partir du découpage du terrain, et, après avoir déterminé les 1, 4 1, 4
qs pour chaque terrain, on calcule le frottement total Qsu :
La charge appliquée vis-à-vis des combinaisons fondamen-
tales aux ELU étant de 1,83 MN, elle est inférieure à la charge
Qmax et donc la fondation profonde est justifiée vis-à-vis des
combinaisons fondamentales aux ELU.
Calcul de Qmax à l’ELS – À l’ELS, Qmax est calculée par rapport
à la charge critique de fluage Qc. Elle doit être telle que
(cf. Tab. 1, Chap. 6) :
– pour les combinaisons quasi permanentes :
– pour les combinaisons rares :

Qsu = 1,61 MN Qc 0, 5.Qpu + 0, 7.Qsu 1, 84
Qmax = = = = 1, 67 MN
Le frottement latéral unitaire limite n’est pas déterminé sur les 11
, 11
, 11,
14,5 premiers mètres puisqu’il y a du frottement négatif sur le
limon et donc il ne peut pas y avoir en même temps du frot- La charge appliquée vis-à-vis des combinaisons quasi perma-
tement positif. nentes aux ELS étant de 1,2 MN, elle est inférieure à la charge
Qmax et donc la fondation profonde est justifiée vis-à-vis des
Détermination de la charge limite de compression – La combinaisons quasi permanentes aux ELS.

charge limite de compression Qu a pour valeur :
La charge appliquée vis-à-vis des combinaisons rares aux
Qu = Qpu + Qsu = 3,04 MN ELS étant de 1,3 MN, elle est inférieure à la charge Qmax et
donc la fondation profonde est justifiée vis-à-vis des combinai-
sons rares aux ELS.
IV - JUSTIFICATION Commentaires
La longueur du pieu est justifiée vis-à-vis des états limites
Calcul de Qmax à l’ELU – À l’ELU, Qmax est calculée par rapport ultimes et des états limites de service. On pourrait, dans un
à la charge limite Qu (cf. Tab. 1, Chap. 6). Elle doit être telle souci économique, raccourcir légèrement le pieu puisqu’il est
que, pour les combinaisons fondamentales : un peu surdimensionné.

TBA1265 - 23
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