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: TBA1721 V1
Résumé La maison à ossature bois doit répondre aux mêmes exigences et aux mêmes
principes de construction qu’un ouvrage en béton ou de maçonnerie, ou d’une enveloppe
en acier. Cet article détaille les éléments de la structure d’une maison à ossature bois, les
différentes techniques d’assemblage et de mise en œuvre, en commençant par l’ancrage
de la construction jusqu’à son élévation, sans omettre l’aspect normatif encadrant ce type
de construction.
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ne maison en bois est une construction qui présente une structure por-
U teuse en bois, le toit est porté par une charpente constituée d’éléments
horizontaux ou verticaux en bois. Au cours des âges, plusieurs procédés de
construction se sont imposés, la conception du bâti et l’esthétique finale
variant nécessairement en conséquence. Ces dernières décennies, la
construction de maisons en bois a bénéficié de grandes avancées techniques,
tant sur les performances des matériaux bois utilisés, que sur leur mise en
œuvre et le confort qu’ils offrent aux habitations ; les habitats en bois
deviennent de plus en plus légers et de plus en plus performants. À cela, il faut
ajouter la place récente donnée à l’écologie, ainsi qu’aux préoccupations envi-
ronnementales, ce qui explique facilement la forte progression régulière du
secteur de la construction en bois depuis ces dernières années.
Cet article est le second d’une série consacrée à la construction en bois dans
son ensemble, il décrit les éléments de la structure des maisons à ossature à
bois, leur fonction et mise en œuvre, en soulignant leurs performances. Le
premier article [TBA 1 720] introduit les cinq principes constructifs, puis expose
les matériaux utilisés dans la construction bois avec leurs spécificités et leurs
performances. D’autres articles plus ciblés s’attardent plus spécifiquement sur
la charpente, le second œuvre, la peau extérieure, les matériaux et les
panneaux structurels, afin d’aborder les aspects plus techniques de la
construction bois et d’apporter un support concret à la filière construction.
En fin d’article, le lecteur trouvera un glossaire reprenant les termes impor-
tants utilisés dans le document.
Linteau
– fondations profondes pour terrain mauvais :
Fenêtre • la construction repose sur des pieux en béton armé, ou en
acier (vissés sur la structure), ou encore des puits en béton,
ou bien montée sur pilotis...
Selon le type de fondations, la quantité de béton s’avère plus ou
moins importante, imposant de ce fait une mise en œuvre humide.
Pour respecter au mieux l’esprit de la construction bois, il faut
opter pour un chantier le plus sec possible.
Semelle Renforcement La plateforme de départ peut être, selon le type de fondations
d’assise des montants retenu :
encadrant
l’ouverture – constituée par la dalle de béton ou le sol maçonné ;
– à créer dans le cas d’un plancher en bois posé :
• sur la dalle de béton, sur le sol maçonné,
Figure 1 – Éléments d’ossature (panneau ouvert) (© Midi-Pyrénées
Bois) • ou sur les semelles filantes, plots, pieux ou pilotis.
2.1.2 Vide-sanitaire
La mise en œuvre d’un plancher en bois doit être conforme
Suivant le type de fondations, un vide-sanitaire peut être amé- aux prescriptions du DTU 51.3 « Planchers en bois ou en pan-
nagé, sous la surface maçonnée ou sous le plancher bois de la neaux dérivés du bois ».
construction.
■ Définition
Le contreventement permet au bâtiment de posséder les pro-
priétés d’un solide indéformable. Pour cela, il faut que l’ensemble
des charges pesant sur la structure soient transmises à la dalle et à
l’ensemble de la périphérie des murs, ces charges sont de deux
types :
– les charges verticales induites par le poids des structures et
des surcharges d’exploitation ou climatiques (neige),
– les efforts horizontaux dus au vent.
En effet, les surfaces exposées directement au vent, dites « au
vent » subissent une pression et les surfaces opposées, dites
« sous le vent » subissent une dépression (figure 4). Les deux
effets s’additionnent, et agissent ensemble sur la construction en
lui faisant subir des sollicitations horizontales qui tendent à la
déformer (figure 5a ).
Les effets du vent sur la façade d’une maison se répercutent sur
les murs pignons qui devront résister à la déformation ; de même,
lorsque le vent souffle sur les pignons, ce sont les murs de façades
Figure 2 – Panneaux avec contreventement (© Scierie Sillat) qui doivent s’y opposer.
Vent
Dépression Pression
Croix de Saint-André
Ve
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nt
a déformation de la structure d’un mur en ossature de bois sous l’effet b exemples de contreventement d’un mur en ossature de bois
des solicitations horizontales dues à la pression du vent
Dans la construction poteaux-poutres [TBA 1 720], ce rôle est • Cas d’un plancher en bois.
tenu par l’ensemble des poteaux verticaux et poutres horizontales
reliées entre elles par des assemblages mécaniques rigides. La semelle d’assise est fixée à travers le plancher sur la poutrai-
son sous-jacente.
Linteau
Traverse haute
Lisse de chaînage
Lisse haute ie
Ba
Traverse basse
Coupure
de capillarité
Montants d’allège
Lisse basse
Montants de renfort
Semelle d’assise
Coupure de capillarité
Figure 6 – Montage d’un élément de l’ossature d’une partie de mur comportant une ouverture (© ETI)
Il s’agit ici d’une ventilation du mur derrière la peau extérieure, 3.3.2 Paroi avec contreventement extérieur
assurée par une lame d’air extérieure d’épaisseur supérieure ou avec ou sans lame d’air
égale à 10 mm, ménagée entre le voile travaillant et la vêture exté-
rieure. Des contre-lattes, fixées sur l’ossature principale, reçoivent Le contreventement est placé du côté extérieur du mur. Dans ce
l’habillage extérieur, leur épaisseur constitue la lame d’air. cas, le panneau de structure doit être protégé de l’action des élé-
ments extérieurs, intempéries et chocs. Cette peau extérieure peut
être de différentes natures, bois, panneaux revêtus, laine de bois,
fibre-ciment, pierres, briques, ardoises, bardeaux, crépis hydrauli-
3.3.1 Paroi avec contreventement intérieur ques sur treillis ou panneaux de laine de bois ou revêtement plas-
avec ou sans lame d’air tique épais sur panneaux (figures 9 et 10).
La mise en œuvre d’un contreventement extérieur doit se faire
avec lame d’air extérieure, la pose sur paroi sur paroi non ventilée
Le contreventement est placé du côté intérieur du mur. Dans ce n’est autorisée que dans le cadre de l’application d’un enduit
cas, le panneau de structure doit être protégé de l’action hydraulique étanche sur une armature métallique ou sur des pan-
éventuelle du feu par une plaque de plâtre (figures 7 et 8). neaux de laine de bois (conformément au DTU 31.2) ou d’un sys-
Dans le cas de la paroi ventilée, un pare-pluie est posé en lés tème bénéficiant d’un Avis technique (AT) ou d’un Agrément
horizontaux contre le matériau isolant. technique européen (ATE) (figure 9). Un pare-pluie est alors posé
en lés horizontaux sur le panneau de contreventement.
Revêtement
plastique épais
Vêture extérieure
Isolant fixé
par collage
Matériau isolant Panneau de
contreventement
Ossature verticale
Ossature verticale
Matériau isolant
Parement intérieur
Pare-vapeur
Lisse basse
Parement
intérieur
Lisse basse
Panneau de
Relevé contreventement
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d’étanchéité Pare-vapeur
Coupure de Lisse basse Coupure de
capillarité Relevé
capillarité
d’étanchéité
Figure 7 – Paroi non ventilée avec contreventement intérieur (© ETI) Profil aluminium
+ support isolant
formant goutte d'eau
Contre-latte
Vêture extérieure Contre-latte
Pare-pluie Ventilation Vêture extérieure
Pare-pluie
Contre-latte Matériau isolant Panneau de
contreventement
Ossature verticale Contre-latte Ossature verticale
Matériau isolant
Pare-vapeur
Parement
intérieur Parement intérieur
Lisse basse
Panneau de
contreventement
Relevé Pare-vapeur
d’étanchéité Coupure de
Lisse basse
Relevé capillarité
Coupure d’étanchéité
de capillarité Ventilation
Figure 8 – Paroi ventilée avec contreventement intérieur (© ETI) Figure 10 – Paroi ventilée avec contreventement extérieur (© ETI)
4.2 Calcul des pressions dynamiques En fonction des données locales, des coefficients intermédiaires
de base entre les valeurs extrêmes peuvent être adoptés pour tenir compte
des atténuations de protection ou d’exposition existant en réalité
La pression dynamique (q) (en daN/m2) est donnée en fonction par rapport aux cas limite.
de la vitesse du vent (V) (en m/s) par la formule :
Q = V 2 / 16, 3 4.2.3 Effet de masque
Les vitesses du vent et les pressions dynamiques de base exer- Il y a effet de masque lorsqu’une construction est partiellement
cés sur les structures dépendent en fait de nombreux facteurs : ou totalement masquée par d’autres constructions.
– la zone où est située la construction ; Cela peut se traduire par une aggravation des effets du vent
– le site où est située la construction ; lorsque la construction située derrière le masque se trouve dans
– la proximité d’autres constructions ; une zone de fortes turbulences, mais il est souvent très difficile de
– les dimensions et formes de la construction ; déterminer un coefficient de majoration. Le plus souvent, l’effet de
– la hauteur de la construction ; masque se traduit par une diminution des effets du vent ; les pres-
– les actions dynamiques. sions dynamiques de base peuvent alors être réduites de 25 %.
Zone 1 28,6 m/s ou 103,0 km/h 37,8 m/s ou 136,1 km/h 50 87,5
Zone 2 31,3 m/s ou 112,7 km/h 41,4 m/s ou 149,1 km/h 60 105
Zone 3 35,0 m/s ou 126,0 km/h 46,3 m/s ou 166,6 km/h 75 131
Zone 4 38,3 m/s ou 137,9 km/h 50,7 m/s ou 182,5 km/h 90 157,5
Zone 5 44,2 m/s ou 159,2 km/h 58,5 m/s ou 210,6 km/h 120 210
res par rapport au vent et leur importance. Ce sont les actions inté- 5. Conception de la structure
rieures, en général non prises en compte car la résultante
horizontale globale est nulle.
Dans une ossature bois, les efforts horizontaux appliqués au
La face extérieure d’une construction est soumise à des succions
plancher sont transmis aux fondations par l’intermédiaire des élé-
ou dépressions si elle est sous le vent et à des pressions si elle est
ments verticaux de contreventement des éléments du mur, mais
au vent. Ce sont les actions extérieures, les valeurs des coeffi-
également par les éléments horizontaux qui sont les planchers et
cients sont au vent + 0,8 et sous le vent – 0,5, on multiplie donc par
la toiture. Chaque élément de contreventement pris individuelle-
1,3 les valeurs de pressions dynamiques.
ment qu’il soit vertical ou horizontal contribue donc au
comportement de la structure, selon ses caractéristiques et les
4.2.5 Effet de la hauteur de la construction sollicitations qu’il subit.
Coefficient 0,869 0,859 0,843 0,830 0,820 0,811 0,807 0,804 0,797 0,791 0,778 0,768
5.1.1 Pression du vent sur les surfaces exposées Certaines précautions sont à retenir. Le nombre de pièces mis
bout à bout pour composer la semelle d’assise doit être limité. Il
Pour cette mesure, on distingue trois secteurs : en est de même pour la lisse haute ou lisse de chaînage, qui doit
– Surface de la pointe du pignon et du maître-couple du toit. être continue ou rendue telle (figure 5). Ces deux éléments
Le maître-couple est calculé comme étant la projection verticale de peuvent être composés de deux épaisseurs de bois l’une sur
la hauteur comprise entre le faîtage et l’égout. l’autre, les joints étant décalés, d’un lamellé-collé ou d’un bois
La pression est comptée nulle pour une toiture dont la pente est composite d’un seul tenant. La section de la lisse haute doit être
inférieure à 30o (57,7 %) ; une demi-pression pour une pente au moins égale à celle des montants de l’ossature (dans certains
comprise entre 30 et 45o (100 %) ; une pression totale pour les cas de parois ventilées, on admet une tolérance de – 15 mm en
pentes supérieures à 45o. Le pignon est calculé comme une sur- largeur).
face verticale ;
– Surface de chacun des éventuels étages, auxquels on applique La tolérance de l’exécution de l’ouvrage de soubassement ou de
la pression du vent. la dalle peut conduire au calage de la lisse basse. Le calage est
admis à condition d’intéresser toute la largeur de la lisse et de pré-
Chaque étage cumule les efforts des étages situés au-dessus de senter une surface portante d’au moins 1 dm2 au droit de chaque
lui. montant d’ossature.
– En ce qui concerne le rez-de-chaussée, on considère que la
moitié de l’effort du vent est appliqué directement au sol. On ne
prend donc en compte que la demi-hauteur du rez-de-chaussée.
Un grand nombre de logiciels de calcul sont disponibles en
Les différentes pressions ainsi déterminées pour chacune des ligne pour effectuer cette approche de conception des structu-
surfaces sont comparées aux efforts que sont capables de res des maisons à ossature bois.
reprendre les panneaux de contreventement.
Force
Pointes
Pointes lisses Agrafes
(en daN) annelées
OSB 3 ou 4 8-9-10 22 24 24 36 28 30 32
Épaisseur ...........................(mm) 12 – – 32 – 27 – –
C/P peuplier 7 à 10 27 32 – 33 – 30 30
P5 ou CTBH 12
6. Ancrages reliant le pied d’un montant d’étage avec la tête du montant cor-
respondant de l’étage sous-jacent. Le plus souvent, une lisse péri-
phérique tient lieu de chaînage à la construction, les fixations
peuvent se faire sur cette poutre, à travers le plancher (pour les
6.1 Principes constructions de type plate-forme), pour autant qu’elle soit
elle-même liaisonnée avec les montants correspondants des murs
Une des particularités d’une ossature bois est son poids relative- de l’étage inférieur.
ment léger. Le poids de la construction (couvertures, plancher,
murs, charpente), qui stabilise les constructions traditionnels et
évite les risques de soulèvement et de basculement, ne peut jouer
pour une structure en bois qu’un rôle très limité. Pour pallier cette
6.2 Fixations par goujons d’ancrage
faiblesse, la maison en bois doit faire l’objet d’un ancrage solide et
adapté. La résistance optimale d’un ancrage dans un ouvrage de sou-
bassement, ou une dalle béton, est obtenue en respectant les pro-
fondeurs et les distances minimales des bords prescrites par le
6.1.1 Éléments d’ancrage de murs fabricant (figure 12). Ainsi, la capacité de charge en traction
dépendra de la profondeur conventionnelle d’ancrage de la
Les murs ou éléments du mur sont fixés solidement au sol par cheville, qui est la profondeur à laquelle s’exerce la résultante des
des ancrages mécaniques. La plupart du temps, cet ancrage est charges reprises par le matériau support. Plus la profondeur
effectué à l’aide de vis, goujons ou des tirefonds. Pour une réparti- d’ancrage est grande, plus le volume de béton qui reprend les
tion optimale des charges, il faut veiller à ce que l’implantation de charges est important et donc plus la capacité de charge en trac-
ces fixations se fasse au milieu de l’épaisseur du mur. tion augmente, la limite étant la limite élastique de l’acier
– dans le cas d’un ancrage dans une dalle de béton : constituant la cheville.
• les goujons d’ancrage à expansion sont scellés directement
dans le béton,
6.2.1 Cône de compression
• la mise en place d’équerres boulonnées est parfois retenue,
– dans le cas d’un plancher en bois : Lors de son expansion ou de sa mise en charge, la cheville
mécanique exerce une compression sur une zone de béton qui est
• l’ancrage est effectué par boulonnage sur les poutres
appelée cône de compression. Une cheville placée au milieu d’une
sous-jacentes,
dalle, utilise toute la surface de béton autour d’elle et reprend une
– dans les deux cas, les fixations se font au droit des montants charge de service optimum appelée « pleine dalle ».
verticaux de l’ossature (tous les deux montants), et au minima aux
angles des murs et de part et d’autre des ouvertures. En revanche, si la fixation est implantée à proximité d’un bord,
la zone de béton disponible pour supporter une charge maximale
est restreinte. Il convient donc d’appliquer un coefficient de réduc-
6.1.2 Éléments d’ancrage d’étages tion de charge.
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Ces ancrages sont souvent peu sollicités, les efforts à reprendre De même, si deux fixations sont situées à proximité l’une de
étant équilibrés par le poids des murs, de la charpente et de la l’autre, l’interférence des cônes de compression sollicite plusieurs
couverture. Les fixations se faisant bois sur bois, elles peuvent être fois une même surface de béton. Dans ce cas, il convient égale-
réalisées avec des platines métalliques vissées ou tirefonnées, ment d’appliquer un coefficient de réduction de charge.
5×p 2×p
2×p
p = profondeur
minimale
d’implantation
Diamètre
8 10 12 16 8 10 12 16 8 10 12 16
(mm)
Charges admissibles
(en daN)
Arrachement 752 811 1 335 1 755 430 760 1 190 1 880 340 585 885 1 020
Cisaillement 395 480 883 1 259 690 1 140 1 690 3 140 275 435 630 1 175
Profondeur minimale
de perçage.........................(mm) 65 70 95 115 55 75 90 110 50 65 80 95
Profondeur minimale
d’ancrage...........................(mm) 48 50 70 84 45 60 70 85 38,3 51,4 65,4 74
Épaisseur minimale
du béton support..............(mm) 100 100 140 170 100 120 140 170 100 100 100 110
Distance minimale
au bord ..............................(mm) 60 65 90 105 100 80 110 150 88 113 137 171
ø de perçage
dans le béton ....................(mm) 8 10 12 16 8 10 12 16 8 10 12 16
ø de perçage de la pièce
à fixer.................................(mm) 9 11 13,5 17,5 9 12 14 18 9 11 13 18
Ouverture de la clé 13 17 19 24 13 17 19 24 13 17 19 24
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Les valeurs communiquées sont indicatives. Elles correspondent à un enfoncement normal, dans du béton C20/25 non fissuré et non ferraillé, et dans l’hypo-
thèse la plus défavorable entre une situation pleine dalle, à distance minimale d’un bord ou d’un entraxe.
Le tableau 6 donne, à titre d’exemple, des valeurs d’arrache- Le tableau 7 donne les efforts admissibles en cisaillement,
ment et de cisaillement pour trois types de fixations d’ancrage c’est-à-dire pour des sollicitations perpendiculaires à l’axe de la
bénéficiant d’un agrément européen et permettant entre autres la fixation, avec des vis dites universelles de type VBA ou similaire.
fixation du bois dans les bétons courants :
– les charges permanentes composées du poids propre de 9.2 Pose de mur sur dalle maçonnée
l’ensemble des matériaux composant l’ouvrage, 20 % des charges avec chape
d’exploitation (estimées à 150 kg/m2 pour une habitation) ;
– les charges temporaires composées de 80 % des charges Cette technique est la plus répandue, même si elle correspond la
d’exploitation et les surcharges climatiques (neige et vent). moins à l’esprit ossature bois, elle a l’avantage d’être insensible
aux intempéries et elle répond facilement aux exigences et toléran-
Les charges horizontales sont principalement dues au vent (§ 4), ces imposées par le DTU 31-2, notamment :
et c’est le contreventement qui confère résistance et rigidité à
l’ouvrage vis-à-vis de ces efforts. – longueur et largeur : ± 10 mm ;
– équerrage : ± 10 mm mesuré sur 10 m ;
Il convient donc de déterminer les réactions d’appui des élé- – l’arase sur le muret périphérique, sur la dalle de fondation ou
ments porteurs et de calculer les descentes de charges par sur les piles, doit être nivelée avec une tolérance de ± 10 mm sur
compression directe des montants et poteaux. une longueur de 10 m linéaires alignés ou non, et de ± 2 mm par
Ainsi, le type de charpente choisi et son orientation sont impor- mètre linéaire ;
tants, car ils induisent des efforts sur des appuis très différents, – rectitude des bords en plan : ± 5 mm.
par exemple. Mais pour autant, hormis même le temps de séchage, la dalle
béton présente une faible isolation et des ponts thermiques.
Les planchers subissent tous les types et combinaisons d’efforts,
et reprennent une partie des efforts de couverture et de charpente, Dans le cas d’une pose sur dalle béton, il est important de res-
leur poids propre et les charges d’exploitation, mais assurent aussi pecter certains détails de mise en œuvre (figure 14), notamment
la continuité et la rigidité de l’ensemble de la construction en pour protéger les éléments en bois des remontées d’humidité
reprenant les efforts horizontaux dus à la pression du vent sur les venues du sol.
parois. Ils subissent également les déformations particulières des – la barrière de capillarité est constituée d’un film polyéthylène
porte-à-faux des balcons. Une attention particulière doit être por- faisant barrière de capillarité :
tée aux concentrations de charges, par exemple : le renvoi de char-
• posé au sol, recouvrant le muret de soubassement, remontant
ges de couverture et de charpente, les ancrages d’éléments de
et couvrant la planelle de coffrage de la dalle,
mur de contreventement, les souches de cheminées, les trémies
d’escaliers, les porte-à-faux, consoles et balcons. • les lés se recouvrent entre eux pour ne présenter aucune rupture
du film et ainsi assurer une parfaite étanchéité,
Ce sont les parois des murs périphériques et les murs de refend
qui reprennent l’ensemble de charges et les transmettent au • la semelle d’assise (pièce de bois ancrée dans la dalle) est
niveau inférieur, d’étage en étage, jusqu’aux fondations, par également posée sur des joints préformés ;
l’intermédiaire des montants, lisses et linteaux. Il convient donc – le pare-vapeur doit descendre au niveau de la dalle et remonter
que tous ces éléments soient correctement assemblés entre eux et (en figure 14, à l’extérieur), ce retour peut s’effectuer par collage sur
ancrés au sol. la dalle ;
Vis ∅ mini. 6 mm
Lisse de chaînage
Tire-fond ∅ mini.10 mm
Équerre
Boulons
Boulons d’assemblage
Tire-fond ∅ mini.10mm
Équerre
Lisse basse
Goujons d’ancrage
Figure 13 – Élément d’ossature d’une partie de mur avec assemblage d’angle, fixation des lisses et ancrage au sol (© ETI)
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Pare-vapeur
Pare-pluie
Contreventement Lisse basse
Profil métallique support de plaque de plâtre
Semelle d’assise
Chape
Tire-fond Carrelage
Isolant de chape
Barrière de capillarité
Joint préformé
Griffe anti-rongeur
Ventilation
Goujon d’ancrage Dallage béton armé
Planelle
Enduit
Coupure de capillarité
Isolant haute densité
Muret de soubassement Sable
Forme
Figure 14 – Coupe verticale d’une paroi de mur à ossature bois sur dalle béton (© ETI)
Isolant
Plaque de plâtre
Lame d’air
Polystyrène expansé ou
panneau de fibres de bois, collé sur Pare-vapeur
le panneau de contreventement
Lisse basse
Enduit sur treillis
Profil métallique support de plaque de plâtre
Enduit de finition
Contreventement Carrelage
Plinthe
Tire-fond
Chape de désolidarisation
Dallage de plancher
Isolant
Renfort d’appui de la poutre Panneau support d’isolant
(C/P type « S » CTBX – OSB 4)
Goujon d’ancrage Poutre en « I » ou composite
L/C – LVL – PSL – LSL
Semelle
Barrière de capillarité d’assise
Profil de renfort alu
Enduit
Hauteur de réservation
Muret de soubassement minimum 300 mm
Figure 16 – Coupe verticale d’une paroi de mur ossature bois sur plancher avec solivage bois poutre en « I » et sur vide sanitaire (© ETI)
Dans les deux cas, certaines précautions sont à prendre : – une bande, composée d’un panneau de même type que le
– la semelle d’assise doit être posée sur une barrière de contreventement, fait la liaison entre les parois haute et basse ;
capillarité. Si les irrégularités de surface du muret de soubasse- – le pare-vapeur vertical est continu d’un étage à l’autre et rac-
ment le nécessitent, il peut être nécessaire de compléter l’étan- cordé avec le pare-vapeur horizontal posé sur la plaque de pla-
chéité par joints préformés ; fond, sous l’isolant ;
– la hauteur de réservation sous les éléments en bois ou dérivés – un profil rejet d’eau en aluminium assure la jonction entre les
du bois, sur plots béton ou sur vide sanitaire, ne doit pas être infé- deux types de revêtements extérieurs (s’il y a lieu).
rieure à 300 mm ;
– en cas d’isolation par l’extérieur, l’isolant descend devant le
plancher ;
– la ventilation des vides sanitaires doit être effectuée par des
9.5 Liaison paroi extérieure et toiture
grilles disposées sur tout le pourtour de la construction. La surface
de ces ouvertures doit être au moins égale à 1/150e de la surface Le montage de la figure 19 n’est bien sûr qu’un exemple, car la
totale à ventiler. Si nécessaire, des dispositifs doivent être mis en configuration varie selon le type de charpente (traditionnelle ou
place pour éviter leur obstruction ultérieure (par de la terre par fermettes), la destination des combles (perdus ou habitables) et les
exemple). matériaux retenus (isolant, écran de protection...).
Un point commun est à relever dans toutes les configurations,
l’importance de la ventilation, ici symbolisée par les flèches.
9.4 Liaison plancher intermédiaire Dans l’exemple choisi, l’écran de protection est un écran rigide,
sur paroi extérieure apportant une protection durable de l’isolant contre le vent, la
poussière, la neige et les ruissellements éventuels. De plus, c’est
Le plancher peut être réalisé en bois massif, lamellé-collé, pou- un excellent complément d’isolation phonique.
tres en « I » de tous types, lamellisé PSL, stratifié LVL ou LSL.
La liaison d’un plancher intermédiaire sur paroi extérieure peut Les points à soigner lors de la mise en œuvre portent sur diffé-
se présenter sous deux configurations : rents aspects :
– le plancher est posé sur solive muralière (fixée au mur) : seul – le contre-liteau permet le relèvement des liteaux : ils ménagent
le doublage intérieur est interrompu (figure 17) ; ainsi une ventilation suffisante sous les éléments de couverture
– le plancher est posé sur lisse haute (l’isolant doit être repris (40 mm au moins, y compris l’épaisseur des liteaux, et 60 mm
dans toute l’épaisseur du mur et ne pas présenter de discontinuité pour les rampants supérieurs à 12 m). De plus, il permet aux éven-
devant le plancher. La figure 18 illustre ce dernier montage en pré- tuelles eaux de ruissellement de s’écouler librement vers l’égout. Il
sentant le cas particulier d’un changement de revêtement extérieur est fixé sur les chevrons à travers l’écran sous toiture ;
au niveau du plancher. – un jeu de 10 mm minimum est ménagé entre les lames de bar-
Plusieurs points doivent faire l’objet d’une attention particulière : dage et l’habillage horizontal pour assurer la ventilation ;
– la lisse haute de la paroi inférieure est surmontée d’une lisse – le pare-pluie chapeaute la lisse de chaînage et fait la liaison
de chaînage sur laquelle reposent les solives du plancher ; avec le pare-vapeur intérieur ;
Parution : août 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051538 - cnam // 163.173.128.143
– la paroi supérieure est montée et fixée sur la plate-forme – le pare-vapeur situé entre la plaque de plâtre du plafond ram-
composée des solives et des dalles de plancher ; pant et l’isolant fait la liaison avec le pare-vapeur de la paroi
– une solive d’about ferme les extrémités de travées. Compte verticale ;
tenu de la hauteur, il est préférable d’utiliser un lamellé-collé, un – la lisse de chaînage a été usinée à la pente du toit pour recevoir
LVL ou un LSL pour leur stabilité ; l’appui des chevrons.
Figure 17 – Coupure verticale d’une liaison mur et d’un plancher intermédiaire sur solive (© système Domibois commercialisé par GIPEN)
Tire-fond Isolant
Lisse basse
Salle de plancher
Solive
Solive d’about (L/C - LVL - LSL)
Isolant
Pare-vapeur
Contre-lattage
Plaque de plâtre
Isolant
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Ventilation
Figure 18 – Coupe verticale d’une liaison d’un plancher intermédiaire avec solivage bois massif sur mur ossature bois avec changement de
revêtement extérieur (© ETI)
Liteaux
Entretoise
Élément de couverture
Chevron
Écran rigide de sous-toiture en panneau de fibres de bois
Contre-liteau
Chanlatte Isolant
Pare-feu
Tasseau
Ventilation Plaque de plâtre
Bavette Surpente
Rail métallique
Lisse de chaînage
Gouttière sur
Lisse haute
crochets bandeau Bandeau Grille de Équerre clouée
Habillage en lambris bois ventilation
ou panneaux dérivés du bois Tire-fond
Ventilation
Contreventement
Lierne fixée par vis sur
les montants d’ossature
Contre-lattage
Pare-vapeur
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Pare-feu
Profil métallique support plaque de plâtre
Figure 19 – Coupe verticale de la liaison entre paroi extérieure. Bas de pente, débord de toit et habillage horizontal (© ETI)
P
O
U
Maison à ossature bois R
Structure E
par Pascale CORCIER
N
Rédactrice technique
S
Sources bibliographiques
A
V
À lire également dans nos bases
MAES (P.). – Analyse du cycle de vie, énergie grise, CLAVAUD (D.). – Charges de neige sur les CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Matériaux
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économie circulaire. [TBA 1 420] (2015).
MAES (P.). – Certifications et labels : performance
constructions selon l’Eurocode 1 – Partie 1-3.
[C 3 305] (2014).
pour la construction en bois. [TBA 1 724] (2015).
CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Panneaux
I
énergétique et qualité environnementale. CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Présen- structurels. [TBA 1 725] (2015).
[TBA 1 402] (2015).
TRINH (J.L.). – Eurocode 5 – Conception et calcul
tation. [TBA 1 720] (2015).
CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Char- Les différents types de charpente en bois.
[TBA 1 817] (2012).
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des structures en bois. [C 2 442] (2015). pente. [TBA 1 722] (2015).
TRINH (J.L.). – Eurocode 5 – Construction en bois CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Second Les matériaux et composants pour la construction
– Calcul des structures au feu. [C 2 443] (2015). œuvre et peau extérieure. [TBA 1 723] (2015). en bois. [TBA 1 710] (2006).
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Sites internet
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O
U NF B52-001 Règles d’utilisation du bois dans la
construction – Classement visuel pour
l’emploi en structures des bois sciés français
FD P20 651 06-11 Durabilité des éléments et ouvrages en bois.
Mise à jour la NF EN 335
résineux – Partie 1 : bois massif ; Partie 2 : NF P21-102 08-90 Éléments de mur en bois utilisés en structure
R méthode alternative pour le bois massif
entrant dans la fabrication de bois lamellé NF P21-203-1/A2 :
– Spécifications
collé BLC et de bois massif reconstitué BMR DTU 31.1 08-02 Travaux de bâtiment – Charpente et escaliers
en bois
NF B50-105-3 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du
bois – Bois massif traité avec produit de pré- NF P21-204 :
DTU 31.2 05-93 Travaux de bâtiment – Construction de mai-
E servation Performances de prévention des
bois et attestation de traitement – Adaptation
à la France métropolitaine
sons et bâtiments à ossature en bois – Partie
1 : cahier des clauses techniques
N NF EN 13756
NF-EN 13986
Planchers en bois – Terminologie
Panneaux à base de bois destinés à la
NF P21-204 :
DTU 31.2 05-93 Travaux de bâtiment – Construction de
maisons et bâtiments à ossature en bois –
construction – Caractéristiques, évaluation de Partie 2 : cahier des clauses spéciales
conformité et marquage NF P21-204-1/A1 :
NF EN 1991 (Eurocode 1) Actions sur les structures DTU 31.2 02-98 Additif 1 à la norme NF P 21-204-1 de
mai 1993
S NF EN 1995 (Eurocode 5)
(NF P 21-711) Conception et calcul des structures bois – Par-
NF P21-400 05-03 Bois de structure et produits à base de bois –
Classes de résistance et contraintes admis-
tie 1 : Règles générales
A ISO 21887 2007 Durabilité du bois et des produits à base de
bois – Classes d’emploi
NF P21-701 : CB 71
sibles associées
Règles de calcul et de conception des char-
pentes en bois
V
Documents techniques
O DTU 13.11 Fondations superficielles DTU 26.2 Travaux de bâtiments – Chapes et dalles à base de liants
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