Tba1722

Réf.
: TBA1722 V1
Maison à ossature bois -

Date de publication :
10 septembre 2015 Charpente
Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Techniques du bâtiment :

l'enveloppe du bâtiment
par Pascale CORCIER
Résumé La maison à ossature bois doit répondre aux mêmes exigences et aux mêmes
principes de construction qu’un ouvrage en béton ou de maçonnerie, ou d’une enveloppe
en acier. Cet article présente la morphologie, les caractéristiques, les éléments
constitutifs, les assemblages et l’importance des contreventements de la charpente en
bois, notamment les différences architecturales entre les fermes traditionnelles et les
fermettes industrielles.
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Maison à ossature bois

Charpente
par Pascale CORCIER

Rédactrice technique
1. Présentation............................................................................................ TBA 1 722 - 2

2. Caractéristiques architecturales....................................................... — 4
3. Constitution de la charpente ............................................................. — 5
4. Assemblages entre éléments ............................................................. — 9
5. Matériaux de charpente....................................................................... — 15
6. Glossaire .................................................................................................. — 15
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. TBA 1 722
Parution : septembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083644 - insa de rennes // 193.52.94.52
ne maison en bois est une construction constituée uniquement de maté-

U riaux en bois ou en matériaux dérivés du bois. Elle répond ainsi aux
critères d’une construction sèche, à l’opposé des constructions plus tradition-
nelles basées sur l’utilisation du béton, du ciment coulé, des parpaings,
classées elles comme constructions humides.
En France, à l’heure actuelle, plus d’une maison individuelle sur dix est
construite en bois, avec bien sûr une certaine variabilité d’une région à l’autre.
C’est un constat, la construction en bois poursuit sa progression entamée il y a
quelques décennies. Il est certain qu’elle bénéficie de belles avancées
techniques, mais également des préoccupations écologiques et environnemen-
tales qui agitent de nos jours notre société. Les habitations en bois sont de
plus en plus légères, pour des performances thermiques de plus en plus éle-
vées, jusqu’à devenir « passives » pour certaines.
Parmi elles, les maisons à ossature bois sont les plus répandues ; constituées
d’éléments porteurs préfabriqués en usine, réduisant ainsi les heures de
chantier, elles permettent une souplesse de conception et offrent une grande
modularité ; son toit est porté par une charpente constituée d’éléments hori-
zontaux ou verticaux en bois.
Cet article traite de la charpente en bois dans la maison à ossature bois, il
définit ses différentes structures et conceptions, et fait partie d’une série
consacrée à la construction en bois dans son ensemble. Le premier
article [TBA 1 720] introduit les cinq principes constructifs, puis expose les
matériaux utilisés dans la construction bois avec leurs spécificités et leurs
performances. Le deuxième [TBA 1 721] décrit les éléments de la structure des
maisons à ossature bois, leurs fonctions et mises en œuvre, en soulignant
leurs performances. D’autres articles s’attardent plus spécifiquement sur le
second œuvre, la peau extérieure, les matériaux et les panneaux structurels,
afin d’aborder les aspects plus techniques de la construction bois et d’apporter
un support concret à la filière construction.
Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes importants.
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MAISON À OSSATURE BOIS __________________________________________________________________________________________________________
1. Présentation
1.1 Évolution de la charpente
au cours du temps
Élément indispensable à toute construction, la charpente n’a
cessé de se modifier au fil du temps ; le savoir-faire et l’inventivité
des maîtres charpentiers (corps de métier qui voit le jour à partir
du XIIIe siècle) nourrissant à travers l’histoire travaux et réflexions
sur l’art de la charpente. De nombreux traités d’architecture
témoignent de l’évolution des techniques et des morphologies, et
traitent de la maîtrise des volumes, de l’art du trait, mais égale-
ment des aspects liés au matériau bois comme sa coupe et son
séchage.
Art du trait de charpente
Cet art est une technique graphique, inscrite au patrimoine

culturel immatériel de l’humanité, qui permet de maîtriser par
le tracé en trois dimensions la conception d’un édifice Figure 1 – Charpente en bois (source Novibois)
construit en bois. Devenue par la suite une véritable discipline
intellectuelle, cette connaissance a vu le jour avec les chan-
tiers des cathédrales, mais a continué au-delà de jouer un rôle – assurer dans ses propres éléments une répartition équilibrée
essentiel dans la construction d’ouvrages français d’impor- des efforts ;
tance. Développé empiriquement par les charpentiers, cet art – transmettre au mieux ces efforts vers le sol ou sur les éléments
revêt une approche très pratique et fait abstraction de tout porteurs verticaux par l’intermédiaire de ses éléments constitutifs.
savoir théorique. L’emploi de forme droite ou courbe, concave ou convexe et la
réalisation de structure plane ou spatiale constituent un choix déli-

béré qui engage l’architecte.
Dès le Moyen Âge, le carpentum est fait d’assemblage de pièces Les formes de toiture (figure 2) correspondent aux formes des
de bois et apparaît dans toute construction, des habitations aux surfaces extérieures. Ces différentes surfaces sont matérialisées
bâtiments religieux (cathédrales, églises), notamment pour l’éléva- grâce à de nombreuses techniques constructives.
tion des voûtes.
La terminologie relative aux structures et à la charpente recourt
Certaines techniques ont marqué les grandes périodes de à deux dénominations : la forme engendrée et la technique archi-
l’évolution de la charpente : tecturale utilisée.
– la charpente à liens en fibres textiles apparue à l’aube de
l’humanité et qui se pratique toujours dans les pays équatoriaux
avec le bois et le bambou ; 1.4 Conception
– la charpente taillée à profils complémentaires (tenons et
mortaises, embrèvements, etc.), la technique la plus couramment Pour concevoir la charpente, le charpentier tient compte du
utilisée de par le monde, et ce depuis des temps très anciens ; poids de la toiture, et des charges qu’elle devra supporter en cas
d’intempéries. Traditionnellement, il s’aide d’une épure, dessin
– la charpente moisée, la juxtaposition de pièces assemblées à
technique réalisé au 1/10˚, ou en taille réelle, en projection sur trois
l’aide de clous, de boulons et autres organes mécaniques
plans, qui lui permet de déterminer et de désigner avec précision
complémentaires ;
les emplacements et assemblages des éléments, avec cotes et
– la charpente contemporaine, qui associe des formes renouve- angles.
lées, des principes anciens (servis par de nouveaux moyens d’assem-
blage) et des techniques de calcul très précises sur ordinateur. De nos jours, les concepteurs de charpente ont de plus en plus
recours à la conception assistée par ordinateur, cela leur permet
d’intégrer à la fois le volume et la fonction de la construction, et
surtout la distribution rationnelle des efforts dans les matériaux de
1.2 Définitions la charpente.
La charpente fait partie de l’ensemble fonctionnel « toiture »
d’une construction. Assemblage de pièces de bois (poteaux et
poutres) (figure 1), de métal ou de béton, cette ossature porteuse
1.5 Charpente dans la maison
de formes et de structure variables, constitue la partie destinée à à ossature bois
supporter la couverture. Elle délimite un espace nommé
« combles », qui est soit perdu, soit habitable. La maison à ossature bois (MOB) est un des cinq systèmes
constructifs d’une maison en bois [TBA 1 720]. La structure d’une
MOB est constituée de traverses en bois (lisses hautes et basses)
de faible section et de montants verticaux espacés de 40 à 60 cm.
1.3 Fonctions La rigidité et la stabilité de l’ossature qui supporte plancher et toi-
ture sont apportées par des panneaux dérivés du bois qui assure
La charpente possède plusieurs fonctions : le contreventement. Les matériaux isolants (laine minérale, ouate
– épouser au mieux la forme de la toiture, qu’elle soit à surface de cellulose, chanvre...) sont placés dans l’épaisseur des montants
plane, courbe ou gauche ; et du contreventement.
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Figure 2 – Formes de toiture (source Encyclopédie des métiers)
– ses caractéristiques physiques : la résistance au poids de la

neige, la nature et les propriétés mécaniques du matériau de
couverture employé, la mise en place d’une couverture végétale
constituent les caractéristiques physiques de la charpente ;
– l’esthétique : l’expression des formes et leur matérialisation
comptent autant pour la réussite de l’œuvre, que sa stabilité méca-
nique. L’esthétique dénote l’intégration au style local ou, au
contraire, l’affirmation par contraste avec le cadre bâti environnant.
2.2 Typologie
■ Par type de surfaces
Cette classification, identique à celle des surfaces décrites par
les structures, propose trois types de surface :
– à éléments plans (surfaces planes ou plissées) ;
– à simple courbure (par exemple voûtes cylindriques) ;
Figure 3 – Charpente en MOB (source Martin bois & charpente) – à double courbure et selon les caractéristiques géométriques :
• de même sens (coupoles, sphères, ellipsoïde de rotation,
Quel que soit le principe retenu, la construction à structure bois tores...),
répond sans difficulté aux mêmes exigences et aux mêmes • de sens opposé (paraboloïde hyperbolique, formes gauches,
principes de construction qu’un ouvrage en béton ou de maçon- etc.),
nerie, ou d’une enveloppe en acier, tout en présentant en plus les
avantages suivants : • alternativement de même sens et de sens opposé ou avec
combinaison des deux précédents. Cette courbure caractérise
– une fabrication des panneaux en atelier, avec une meilleure des ouvrages de forme complexe, principalement les hyper-
précision de coupe et d’assemblages, et pouvant comprendre l’iso- boloïdes de révolution.
lant, le revêtement intérieur et même la vêture extérieure ;
– un délai très rapide de mise hors d’eau et hors d’air de La figure 4 présente des toitures à simple ou double courbure.
l’ouvrage ;
– aucun temps de séchage, puisque chantier sec. ■ Par type de réseau
Dans une MOB, la charpente est bien évidemment constituée de
pièces de bois, poteaux et poutres assemblés par des éléments en Les surfaces planes continues peuvent être réalisées à partir de
bois ou en métal, et formant un enchevêtrement qui vient cha- réseaux croisés, matérialisés dans l’espace par des poutres
peauter la structure porteuse. Qu’elle soit traditionnelle ou indus- triangulées ou à âme pleine assemblées entre elles.
trielle, le choix et la définition d’une charpente exigent de prévoir Une classification peut ainsi s’effectuer par type de réseaux,
le prolongement des éléments verticaux de la structure, par l’inter- trois types ont été identifiés :
médiaire de liens étudiés de manière à garantir la perméabilité et
éviter les ponts thermiques (figure 3). • Réseaux croisés ou grilles
Ces grilles bidirectionnelles ou tridirectionnelles (figure 5) sont
composées de poutres planes croisées. Lorsque les poutres sont à
parois pleines, il s’agit de systèmes à une nappe.
2. Caractéristiques • Réseaux tridimensionnels
architecturales Les réseaux tridimensionnels (ou treillis) sont constitués de pou-
tres triangulées, bidirectionnelles ou tridirectionnelles, dont les
diagonales sont disposées dans des plans inclinés (figure 6).
2.1 Morphologie
La morphologie d’une charpente est déterminée par plusieurs
paramètres :
– sa géométrie, fonction bien sûr des formes et de l’élévation de
la construction : les volumes sont engendrés par des lignes
droites, brisées ou courbes, qui se déplacent par translation ou par
rotation sur des génératrices elles-mêmes droites, brisées ou cour-
bes. Il s’ensuit un nombre infini de possibilités dont la limite est
celle de la création humaine ;
– son matériau : il influe nettement sur l’esthétique d’une
construction. En fonction de ses qualités propres (mécanique,
résistance au feu, durabilité...), il intervient dans le raisonnement
qui conduit à l’élaboration de la forme. Il met en valeur la structure
en faisant intervenir ses caractéristiques de couleur et d’aspect ;
– les conditions climatiques : c’est-à-dire la prise en compte de
l’évacuation des eaux pluviales, la courbe de moindre résistance
aux vents dominants, l’exposition optimale des panneaux solaires
intégrés à la toiture, la neige participent à la réflexion sur la mor-
phologie d’une construction ; Figure 4 – Toitures à simple ou double courbure
La plupart des toitures des constructions anciennes ou actuelles

sont formées de surfaces planes agencées selon des combinaisons
simples : dalles horizontales, toitures à deux pentes, toitures à
quatre pentes, etc.
La charpente de toiture est constituée généralement d’une
superposition de différentes pièces en bois ou en acier :
– les fermes, la structure porteuse ;
– les pannes, en appui sur la ferme ;
– les chevrons, cloués sur les pannes ;
– les liteaux ou voliges pour le support de couverture.
Comme vu au § 2.2, ces éléments peuvent être disposés sous
Figure 5 – Structures en réseaux croisés forme de systèmes unidirectionnels, bidirectionnels ou tridirection-
nels. La précision des assemblages joue un rôle essentiel dans la
charpente.
3.1 Fermes
3.1.1 Principe
La ferme est dimensionnée pour transmettre le poids général de
la couverture aux porteurs verticaux (murs, poteaux...). Elle peut
reposer sur des poteaux, sur les murs porteurs, souvent sur la
panne sablière dans le cas d’une construction à ossature bois.
Les fermes doivent être conçues par un professionnel dans le
respect des normes en vigueur, et en tenant compte du poids des
charges permanentes (poids propre, couverture, équipements, pla-
fond), temporaires (entretien) et climatiques (vent, pluie et neige).
Deux types de charpente sont couramment rencontrés :
– la ferme traditionnelle, en bois massif, permettant d’aménager
les combles et donc de bénéficier d’espaces plus vastes. Mais elle
Figure 6 – Réseaux tridirectionnels est plus coûteuse que la charpente à fermettes ;

– la fermette industrielle, issue d’une méthode de fabrication
américaine standardisée qui s’est imposée dans les années 1950,
avec des charpentes préfabriquées.
3.1.2 Ferme traditionnelle

■ Caractéristiques
• La charpente traditionnelle possède non seulement des atouts
esthétiques et architecturaux indéniables, mais elle permet égale-
ment d’aménager les combles, et de définir ainsi de vrais espaces
de vie.
• D’autres critères définissent cet enchevêtrement de pièces de
bois : assemblage par embrèvement, boulonnage ou clouage donc
présence de peu d’éléments métalliques, utilisation de bois locaux.
• Assemblée sur le chantier, elle est constituée d’éléments en
bois massif de forte section (madriers, bastaings et poutres). Ce
type de charpente offre de ce fait une bonne tenue mécanique et la
possibilité d’éloigner les fermes pour valoriser l’espace au maxi-
Figure 7 – Résille tridirectionnelle destinée à la couverture d’une mum. Elle présente également une très bonne tenue au feu.
coupole
• Particulièrement adaptée lorsque la toiture doit comporter de
nombreuses pénétrations (cheminées, cages d’escalier au niveau
• Résilles du plancher, lucarnes) ou des raccords à d’autres pans de toiture.
Les résilles permettent d’obtenir des structures spatiales. Elles ■ Constitution
sont constituées d’éléments discontinus, disposés de manière à La ferme simple est composée par l’assemblage (par tenon-
former une surface continue (figure 7). mortaise, embrèvement double ou assemblage moisé) de plu-
sieurs pièces de bois massif (figure 8) :
– les arbalétriers, l’entrait et le poinçon (ou aiguille) pour le
3. Constitution réseau principal ;
– les contrefiches, les jambes de force et les potelets pour le
de la charpente réseau secondaire.
Avec cette technique, la liaison d’éléments rectilignes compose
La charpente dite traditionnelle est constituée de systèmes un triangle indéformable. Elle permet d’augmenter la distance que
reportant les charges en des points fixes, régulièrement espacés peut franchir une poutre devant supporter une toiture. L’utilisation
selon deux directions planes appelées « portée » et « travée » (ou de tels éléments est typique des charpentes à deux versants symé-
entraxe). triques, à deux rampants ou à deux pans.
existe diverses formes de fermes. La structure porteuse, le volume

et les considérations esthétiques conduiront à un choix de fermes
Panne faîtière
parmi les nombreuses solutions possibles :
– fermes pour combles perdues avec création de volume ou de
Chevron
grenier (exemple : ferme simple, ferme latine) (figure 10) ;
– fermes pour combles habitables (exemple : ferme sur blochets,
structure radiale) (figure 11) ;
– fermes boiteuses, très utiles dans le cas de formes de toiture
Contre-
fiche complexes ou de fermes tronquées, s’appuie généralement sur
une autre ferme ou un mur porteur (figure 12).
Panne
Arbalétrier 3.1.3 Fermette industrielle
Poinçon
ou aiguille ■ Caractéristiques
Jambe Chantignole Sablière • Les fermettes industrielles sont préfabriquées en usine et la
de force plupart du temps manuportables.
Étrier • Ce sont des éléments triangulés en bois de faible section (à
Entrait l’inverse des fermes traditionnelles) assemblés par des
connecteurs métalliques à griffes, fiches et contrefiches font fonc-
tion de contreventements et d’anti-flambage (figure 13).
Éléments constituant le support de couverture :
– chevron, • L’espacement entre les fermettes est assez faible (figure 14),
– panne, compris en général entre 60 et 90 cm, constituant ainsi une char-
– panne faitière, pente résistante d’une bonne raideur. Cette faible distance permet
– sablière. d’éviter la pose de chevrons et de pannes, la couverture est ainsi
directement posée sur les liteaux.
Figure 8 – Ferme simple • Lors de leur pose, il convient de soigner tout particulièrement
la verticalité des fermettes.
• Beaucoup plus économiques, car fabriquées à grande échelle,
Ainsi, la ferme soumise à diverses contraintes, permanentes ou elles permettent une mise en œuvre rapide, et donc des temps de
occasionnelles, se trouve plus ou moins rigidifiée latéralement par
chantier très courts.

ces pièces de contreventement qui protègent des déformations.
Dans le sens longitudinal, les fermes sont contreventées par ■ Calcul des charges
d’autres pièces qui les relient entre elles ou aux pannes. La plupart du temps, le dimensionnement des fermettes est
réalisé par ordinateur, la modélisation prenant alors en compte le
■ Différents types de fermes poids de la toiture, les charges ponctuelles (souches de
La morphologie d’une ferme peut aboutir, entre autres, à un cheminées, fenêtre de toit, fermes de chien assis et poids de la
type de charpente à deux versants symétriques (figure 9), mais il neige), ainsi que les conditions d’appui sur les murs porteurs.
Panne faîtière
Panne Mur extérieur et intérieur

jouant le rôle de forme
Poinçon
Panne sablière
Liteau
Chevrons
Chantignole Contre-fiches
Figure 9 – Toiture à deux versants
Ferme mono-pente Ferme latine Ferme en W Ferme en M Ferme en appui décalé
Ferme tronquée Ferme tronquée Autre ferme en W Ferme polonceau Ferme ciseau
verticalement horizontalement
Figure 10 – Fermes pour combles perdus
Ferme à entrait retroussé Ferme sur blochet Ferme à la Mansart

Figure 11 – Fermes pour combles habitables (source CNDB)
Connecteurs métalliques Arbalétrier
Contrefiche Fiche
Entrait
Figure 13 – Fermette industrielle simple
Figure 14 – Charpente constituée de fermettes industrielles

Figure 12 – Fermes dites boiteuses (source Revonsbois)
Figure 15 – Exemple de fermette industrielle pour comble aménageable
■ Pour combles aménagées

• À l’origine, compte tenu de la configuration en W, en M, ou en
N du treillis, la charpente à fermettes ne libérait qu’un volume très
restreint. Plus tard, les fabricants ont mis sur le marché des pro-
duits qui, tout en conservant les mêmes qualités mécaniques,
offrent cette possibilité (figure 15).
3.2 Pannes, chevrons, liteaux

Les éléments poutres, que sont les pannes, les chevrons et les
liteaux réalisent les liaisons entre les différentes fermes, afin de
constituer la charpente dans son ensemble (figure 9).
■ Les pannes
Figure 16 – Charpente en bois-lamellé collé (source charpentes Fournier)
La panne relie les fermes entre elles et vient, par l’intermédiaire
des chevrons, supporter le système de couverture. Pièce de bois
horizontale, souvent de section rectangulaire, elle est posée sur les Le procédé de fabrication, utilisé majoritairement pour réaliser
fermes ou directement sur le mur porteur et supporte les chevrons des charpentes, consiste à coller ensemble des lamelles de bois (la
et les liteaux. Il en existe trois sortes : plupart du temps de l’épicéa ou du pin Douglas), en respectant le
– la panne faîtière située au sommet de la charpente ; sens du bois.
– les pannes ventrières situées entre la panne faîtière et la panne Les caractéristiques mécaniques du bois lamellé collé, doublé de
sablière, au moins en milieu de pan, leur nombre est fonction de la qualités de résistance au feu, à l’humidité, à la chaleur, lui font
section de bois, des charges de toiture et de la conception de la prétendre à des structures de grande dimension et de formes non
charpente, et sont posées en général tous les 1,50 m (jamais envisageables avec le bois massif, notamment les toitures
au-delà de 1,80 m) ; courbées. Les éléments en bois lamellé collé peuvent supporter
– la panne sablière (de section plus faible) posée sur les murs et sans déformation d’importantes étendues de couverture (gymna-
située à l’extrémité de chacune des pentes. ses, entrepôts, piscines...) lorsqu’ils sont soutenus par des
éléments métalliques ou du bois massif (figure 16).
Les sections et nombre des pannes doivent être calculées avec
grand soin. Notons toutefois un inconvénient, son prix élevé.
■ Les chevrons
3.4 Aménagements de combles
Présent sur une charpente traditionnelle, le chevron a pour fonc-
tion de répartir le poids de l’ensemble de la toiture sur les pannes. Il Que ce soient avec les fermes ou les fermettes sur appui ou sur
est cloué en tête sur la faîtière et en rive sur la sablière, dans le sens dalle, il devient très facile de choisir d’aménager des combles
de la pente (la plus grande section dans le sens vertical) avec un confortables. Il faut cependant examiner quelques aspects techni-
entraxe de 60 cm maximum, cet entraxe est fonction de la charge de ques importants, voire même rédhibitoires :
la toiture.
– la hauteur sous faîte doit être supérieure à 1,80 m, une fois
l’isolation intérieure posée et compte tenu de l’épaisseur du revê-
■ Les liteaux tement au sol (avec isolation phonique éventuellement), et cela sur
Pièces de grande longueur, les liteaux sont vissés ou cloués sur une surface suffisante (figure 17) ; il est également recommandé
les chevrons, ils reçoivent les matériaux de couverture. Leur écar- une pente de toit de 30 % ;
tement est déterminé par le type de couverture. – selon le type de ferme, les pieds délimitent un volume non
accessible, qui ne facilite pas l’aménagement des pièces ;
– il faut penser aux ouvertures et à l’accès, optimiser leur empla-
3.3 Charpentes en lamellé collé cement et l’encombrement au sol pour l’escalier ;
Sont classées un peu à part les charpentes en lamellé collé qu’il – dans le cas d’une charpente industrielle qui encombre
est impossible d’oublier, ces structures s’étant grandement l’espace, une reprise de conception est très souvent envisageable
développées ces dernières décennies. sous couvert de modifications.
4.3.1 Sabots
Les sabots sont très souvent retenus pour fixer les chevrons,
Habillage éléments parmi ceux les plus sollicités dans une construction en
d’épaisseur Section de bois bois ; la transmission des charges vers les poutres porteuses et les
mini 5 cm 15 à 22 cm pannes doit être parfaite.
Un sabot de solive permet la pose d’un chevron contre la face
Plancher d’une poutre, d’une panne ou d’un mur afin d’éviter le chevauche-
d’épaisseur
180 cm mini 2,5 cm ment des deux pièces, ce qui signifie que le sabot doit être en
avec lambourde 7 cm mesure de supporter de lourdes charges. Précisons que la hauteur
du sabot doit être au minimum égale aux 2/3 de la hauteur du che-
vron. Il en existe de plusieurs modèles, selon la position de leurs
ailes (figure 19).
20 à 30 cm
4.3.2 Étriers
Figure 17 – Critères de dimensions des combles aménageables
(source La charpente industrialisée) Les étriers endossent exactement la même fonction que les
sabots, c’est-à-dire l’obtention d’une fixation très solide. L’étrier
possède une patte intérieure ; la pièce à fixer est dans ce cas rainu-
rée pour lui permettre de recevoir cette âme, l’étrier est fixé au
4. Assemblages chevron par des clous traversant (figure 20).
Certains étriers permettent de dissimuler l’étrier métallique en
entre éléments totalité. La mise en œuvre d’étriers impose toutefois de la précision
dans l’alignement des trous, mais aussi dans la réalisation de la
rainure.
Les différents efforts de traction, de compression ou de cisail-
lement subis par les charpentes sont repris par les assemblages
entre les différents éléments, ces assemblages sont de deux 4.3.3 Équerres
sortes, traditionnelles (et sans faire appel à un autre matériau que
le bois) ou par l’intermédiaire de pièces métalliques (points, Cet assemblage présente lui aussi les mêmes caractéristiques que
boulons ou connecteurs). les précédents, à condition bien sûr d’adapter les dimensions de
l’équerre à la charge à supporter. Celles-ci sont prises de la manière
suivante : la longueur des ailettes (qui sont les surfaces en contact

des pièces à assembler), la largeur de l’équerre (qui ne doit pas
4.1 Assemblages traditionnels dépasser la largeur de la pièce de support) et son épaisseur.
La mise en place de l’équerre est réalisée, selon la configuration
Les assemblages bois sur bois existent en une grande variété et les trous de fixation prévus, à l’aide de vis, de boulons, de clous
(figure 18). Reprenons les plus répandus : ou de tire-fonds.
– les paumes : entailles pratiquées dans le bois (avec ou sans Il existe un grand nombre de modèles d’équerres :
repos) ; – équerres simples composées de deux ailettes ;
– les entures : jonction de deux pièces de bois en prolongement – équerres renforcées avec en plus un renforcement au niveau
l’une de l’autre (droite, biaisée, à sifflet) ; de l’angle droit de la partie apparente, présentant évidement de
meilleures performances techniques.
– les tenon-mortaise : assemblage comprenant une partie
femelle creuse (la mortaise) et une partie mâle saillante (le tenon)
(tenon oulice, tenon passant...) ; 4.4 Contreventements
– les embrèvements : entailles pratiquées dans une pièce de bois
destinée à recevoir l’extrémité d’une autre pièce de bois de profil
inverse (en about décalé, en gorge) ;
4.4.1 Cas de la charpente traditionnelle
– les moisements : entailles pratiquées en vue d’assembler deux En charpente traditionnelle, il est nécessaire de mettre en place
moises à l’aide d’une pièce passante (moisement simple, à une ou deux types de contreventements :
deux entailles). – un système de contreventement pour assurer la stabilité et
éviter ainsi un renversement (figure 22) ;
– un système anti-fléchissement pour éviter le flambage des
pannes.
4.2 Assemblages cloués ou boulonnés
Couramment, le contreventement de stabilité s’effectue avec
des contrefiches placées au niveau du faîtage et reliant les poin-
Les assemblages traditionnels sont très souvent secondés par
çons à la panne faîtière (figure 22a ). Dans le cas de structures de
des pointes crantées ou torsadées, voire des boulons, le cas
grandes dimensions, il peut être choisi de rigidifier la structure par
notamment des efforts de traction dans les pièces moisées
des croix de saint André, également dans le plan des poinçons
(figure 22b).
Dans les charpentes traditionnelles, les pannes peuvent faire
4.3 Assemblages utilisant l’objet de fléchissement ; les efforts repris par les chevrons n’étant
des pièces métalliques pas toujours suffisants. Il est donc alors important de reprendre les
charges dans le plan de la toiture et de les renvoyer sur les entraits
Un grand nombre d’éléments métalliques existent pour par une triangulation.
assembler les pièces de bois entre elles, s’adaptant ainsi à toutes Il est évident que les contreventements ne seront pas les mêmes
les configurations possibles. selon que les combles sont ou non destinés à être aménagés.
a paume avec repos b enture à sifflet

c tenon-mortaise d moisement à 2 encoches
e embrèvement arrière f embrèvement droit
Figure 18 – Exemples d’assemblage bois sur bois
Figure 19 – Exemples de sabots à ailes intérieures ou extérieures

Figure 20 – Étriers à âme intérieure
l’une de ces pièces entraîne la déformation de l’ensemble pouvant

conduire à l’effondrement de la toiture.
Fréquemment, le plan de pose fourni par le fabricant présente la
mise en œuvre de barres de contreventements (figure 23).
4.5 Isolation sous-toiture

Dans la maison à ossature bois, l’isolant est positionné dans
l’espace entre les montants d’ossature, pour les murs porteurs, et
dans l’espace entre les fermes, pour la charpente. Les performances
du matériau isolant sont bien sûr capitales, le but étant d’assurer un
confort thermique et phonique de grande qualité, en faisant appel à
des matériaux les plus naturels qui soient, pour réduire au mieux les
dépenses énergétiques de l’habitation.
Les matériaux isolants rentrant dans la construction des maisons
à ossature bois se classent en trois groupes :
Figure 21 – Exemples d’équerres – isolants naturels issus de matériaux renouvelables, éventuelle-
ment disponibles localement et recyclables :
4.4.2 Cas des charpentes fermettes • isolants en fibres minérales,
• isolants en fibres végétales ou animales,
Le risque majeur dans les fermettes est celui de flambement, ce
phénomène étant provoqué par la compression des arbalétriers et – isolants de synthèse (à base de produits pétroliers, donc beau-
des fiches en réaction au poids de la toiture. Une déformation de coup moins recommandables).
a contreventement simple b contreventement renforcé
Figure 22 – Contreventements de stabilité en charpente traditionnelle (source La charpente industrielle)

En rouge : les barres dites d’antiflambage – En bleu : les barres dites de contreventement – En vert : les barres dites sur entrait
Figure 23 – Exemple de contreventement et d’antiflambement dans le cas d’une charpente fermette (source Agence Qualité Construction)
4.6 Liaisons murs porteurs et toiture ■ Écran de sous-toiture

Le choix a été fait d’un écran rigide, il est une protection durable
Le contreventement général de la construction lui assure résis- de l’isolant contre le vent, la poussière, la neige poudreuse et les
tance et rigidité vis-à-vis des efforts horizontaux, temporaires, ruissellements éventuels. De plus, c’est un excellent complément
extrêmement variables et multidirectionnels de la pression du vent d’isolation phonique.
sur les parois, transformant la construction en un volume compact
dans toutes les directions. ■ Parement extérieur
On comprend donc que les liaisons entre les différents éléments Il est dans ce cas constitué d’un parement en bardages.
de la construction sont essentielles, notamment celles entre les
parois extérieures et la toiture, et que leur dimensionnement et leur ■ Points singuliers
positionnement doivent être judicieux et parfaitement maîtrisés.
• Le contre-liteau (un liteau parallèle à la toiture et en équerre
Ces liaisons ne doivent évidemment pas mettre en péril l’étan- par rapport aux liteaux, séparés les uns des autres selon une dis-
chéité de la construction par d’éventuels ruptures entre les maté- tance calculée par rapport au revêtement de toiture) assure le relè-
riaux d’étanchéité (pare-vapeur, pare-pluie, écran sous-toiture), ni la vement des liteaux de telle sorte qu’il soit ménagé une ventilation
création de ponts thermiques (par mauvaise jonction entre l’isolant suffisante sous les éléments de couverture (40 mm au moins, y
des murs et celui de la toiture). compris l’épaisseur des liteaux, et 60 mm pour les rampants supé-
Le choix et la pose de ces matériaux permettent également de rieurs à 12 m). De plus, il permet aux éventuelles eaux de ruissel-
maîtriser la ventilation garantissant ainsi la qualité de l’air intérieur lement de s’écouler librement vers l’égout. Il est fixé sur les
et la bonne évacuation de la vapeur d’eau générée par l’occupation chevrons à travers l’écran sous toiture.
de l’habitation. • Un jeu de 10 mm minimum est ménagé entre les lames de
bardage et l’habillage horizontal pour assurer la ventilation.
4.6.1 Dans le cas d’une charpente traditionnelle • Relevons la continuité du pare-pluie qui chapeaute la lisse de
chaînage et fait la liaison avec le pare-vapeur intérieur.
La figure 24 n’est qu’un exemple de liaison, car la configuration
change selon le type de charpente et la destination des combles • Le pare-vapeur situé entre la plaque de plâtre du plafond
(perdus ou habitables). Il faut observer l’importance de la ventilation rampant et l’isolant fait la liaison avec le pare-vapeur de la paroi
symbolisée par les flèches. verticale.
Liteaux
Entretoise
Éléments de couverture
Chevron
Écran rigide de sous-toiture en panneau de fibres de bois
Contre-liteau
Chanlatte
Isolant
Pare-feu
Tasseau
Ventilation Plaque de plâtre
Bavette Suspente
Rail métallique
Lisse de chaînage
Gouttière sur crochets bandeau Bandeau Lisse haute

Équerre clouée
Grille de ventilation
Habillage en lambris bois
ou panneaux dérivés du bois Ventilation Tire-fond
Lame de bardage Isolant
Contreventement
Lierne fixée par vis sur les montants d'ossature

Contre-lattage
Pare-vapeur
Pare-pluie
Profil métallique support plaque de plâtre
Figure 24 – Coupe verticale d’une liaison entre paroi extérieure avec débord de toit et habillage horizontal sous toiture dans le cas d’une char-
pente traditionnelle (© ETI)
• La lisse de chaînage a été usinée à la pente du toit pour rece- ■ Parement extérieur
voir l’appui des chevrons. Il est également possible d’utiliser une
Le choix a été fait d’un parement en briques pleines.
chanlatte.
• Dans le cas où le choix est fait de ne pas poser d’habillage ■ Isolation
horizontal de bas de pente, les tasseaux horizontaux sont suppri- L’isolation est posée en deux couches qui peuvent être croisées.
més, les lames de bardage viennent au droit sous les chevrons.
L’habillage peut se faire sur ou sous les chevrons par du lambris ■ Points singuliers
ou du panneau dérivé du bois. • De même, le contre-liteau (idem précédemment) assure le
relèvement des liteaux de telle sorte qu’il soit ménagé une ventila-
tion suffisante sous les éléments de couverture.
4.6.2 Dans le cas d’une charpente industrielle
de type fermette • Un jeu d’une vingtaine de millimètres est ménagé entre les
briques de parement et l’habillage horizontal pour assurer la
La figure 25 n’est, là aussi, qu’un exemple, elle reprend le cas le ventilation.
plus fréquent avec fermettes de type W, et donc à combles perdus. • Il peut être conseillé de poser un fin grillage dans l’angle
La configuration peut changer selon la pente du toit et avec des rentrant entre le contreventement revêtu du pare-pluie et
fermettes pour combles habitables (entre autres les fermettes de l’habillage horizontal de l’avancée de toiture, afin d’éviter le pas-
type A). sage d’insectes indésirables qui pourraient élire domicile dans les
combles.
Relevons les mêmes remarques concernant l’importance de la
ventilation symbolisée par les flèches et le rôle de l’écran de • Les entraits de fermettes sont fixés sur les lisses de chaînage
protection. par l’intermédiaire d’équerres de charpente.
Éléments de couverture
Arbalétrier de fermette
Liteaux
Jambette
Connecteur
Équerre de fixation de l’entrait de fermette
Entretoise sur la lisse de chaînage
Chanlatte
Bavette
Connecteur Isolant en
deux couches
Gouttière sur
crochets bandeau Habillage en lambris bois ou
panneaux dérivées du bois
Pare-vapeur
Bandeau Grillage anti-insectes
Suspente Plaque de plâtre
Partie à scellement fixé sur ossature
Rail métallique
Briques pleines de parement extérieur Tasseau de bois support plaque de plâtre
Pare-pluie Isolant
Pare-vapeur
Isolant rigide
Briques pleines de parement extérieur
Plaque de plâtre
Contreventement
Lisse basse
Semelle d'assise
Chantepleure
Ventilation et évacuation des eaux de ruissellement
Relevé d’éntancheité
Barrière de capilarité
Figure 25 – Coupe verticale d’une liaison entre paroi extérieure et toiture dans le cas d’une charpente industrielle pour combles perdus (© ETI)
• Un renfort est nécessaire entre l’entrait et l’arbalétrier de la • Les pattes à scellement sont pliées de telle sorte que d’éventuels
fermette, à l’aplomb du support. Ce renfort peut être soit un coin, ruissellements de condensation s’écoulent côté maçonnerie.
soit une jambette. Dans le cas d’absence ou de petit débord de • Notons la continuité du pare-pluie qui chapeaute la lisse de
toiture, si la coupe de l’arbalétrier vient couvrir l’aplomb du chaînage et fait la liaison avec les pare-vapeur intérieurs.
support, ce renfort n’est pas nécessaire.
• Les pare-vapeur verticaux du mur et horizontaux du plafond
• Des pattes à scellement, fixées sur l’ossature à travers le se recouvrent dans l’angle et font la liaison avec le pare-pluie.
pare-pluie et le contreventement, sont placées tous les 5 rangs de • Le pare-vapeur horizontal du plafond est placé immédiate-
briques (2 minimum au mètre carré). ment sur la plaque de plâtre.
5. Matériaux de charpente
r
tie
A
rê
rê
5.1 Bois, ce matériau durable A
tie
r
Durabilité, tenue au feu, meilleur confort thermique, adaptabilité
de structure [TBA 1 720], le bois en tant que matériau de construc-
tion présente d’immenses qualités. Atout majeur, les forêts
e
d’Europe ne sont pas en péril, bien au contraire, et le sapin et l’épi-
ou
N
céa, les plus utilisés dans les maisons à ossature bois, y sont dis-
ponibles en quantité quasi illimitée.
Ajoutons que le bois est le seul matériau de construction dont la
fabrication a un impact positif sur l’environnement, contrairement
au béton ou à l’acier qui consomment de grandes quantité d’éner-
gies à la production.
Les qualités mécaniques et le rapport résistance/poids du bois
r
permettent la réalisation de constructions légères et solides, et de
tie
rê
plus dans des délais raccourcis avec le montage des panneaux
A
intégrant parfois la totalité des éléments constituant la
paroi [TBA 1 721], qu’il s’agisse de bois brut ou de ses dérivés
comme le lamellé-collé, le contreplaqué ou l’aggloméré.
La conception des murs d’une MOB permet d’augmenter l’épais- Figure 26 – Bâtiment avec aile
seur d’isolant : on obtient donc une meilleure isolation thermique
sans mordre de manière importante sur la surface.
5.2 Caractéristiques du bois Panne faîtière
La norme NF B52-001 définit la qualité des bois à utiliser en Poinçon

construction, pour l’ossature comme pour la charpente. Le classe-

ment, la précision du sciage et les caractéristiques mécaniques des Pente
Coin
bois sont certifiés par la marque CTB selon des critères établis. Les
bois utilisés pour la charpente, à l’identique de ceux utilisés par les Chantignole
structures, sont répartis en trois classes de résistance : C 18, C 22
Extrait Chevron
et C 30. Arbalétrier
retroussé
Les règles de calculs et de conception des charpentes en bois
sont codifiées par les règles CB 71 ; il faut préciser que les valeurs
de contraintes admissibles annoncées ([TBA 1 720], tableau 2) Blochet
s’appliquent à des bois à 15 % d’humidité.
Plancher
Ajoutons que le bois de charpente doit posséder une durabilité Jambe de force
correspondant au minima à la classe de risque 2.
5.3 Essences utilisées Figure 27 – Détail de ferme sur blochet
Les principales essences utilisées pour le bois de charpente

traditionnelle (bois massif, lamellé collé ou contrecollé), sont cou- arbalétrier (détail de ferme)
ramment l’épicéa, le sapin blanc du Nord, le pin, sylvestre, le Dou- Pièce inclinée d’une ferme qui supporte les pannes, et fonctionne
glas (moins fréquemment), au plus coûteux, le châtaignier et le en compression (figure 27).
chêne [TBA 1 720]. Le choix sera différent suivant la région et fonc-
tion de l’exploitation locale (si existante) ainsi que de l’approvi- avant-toit
sionnement. Par contre, chacune de ces essences devra avoir subi Partie du versant s’étendant par-delà l’aplomb des murs goutte-
un traitement contre insectes, larves et champignons, lui permet- reaux. Autrement dit, l’avant-toit correspond toujours au versant
tant d’améliorer sa durabilité. principal d’un toit allongé. Dans les régions pluvieuses, l’avant-toit
est très fréquent ; il permet, en effet, une circulation piétonne abri-
tée et une activité normale dans le corps du bâtiment par temps de
pluie. L’avant-toit sur cour est une disposition fréquente qui permet
6. Glossaire une circulation abritée.
blochet
aile
Pièce horizontale reliant la sablière à la jambe de force
Corps d’un bâtiment faisant un angle en retour sur le corps (figure 27).
principal (figure 26).
arêtier chevron
Angle saillant formé par l’intersection de deux versants d’une Pièce de charpente disposée suivant la ligne de pente
toiture à l’angle ou en tête de bâtiment (figure 26). (figure 27).
coin ou échantignolle
Pièce triangulaire placée sur l’arbalétrier et servant d’appui à la Pente raide
panne pour éviter un dévers (figure 27).
combles
Partie supérieure des constructions. Son volume est délimité
d’un côté par la charpente et la couverture et, de l’autre côté, par le
plancher supérieur. Selon l’ouvrage réalisé, cet espace est plus ou
moins grand, libre ou occupé par les éléments de la charpente. Le Pente de 45°
caractère distinctif des combles dépend de la forme du volume
utilisable (figure 11).
couverture
Pente douce
La couverture est soit une toiture inclinée, soit une toiture-
terrasse. Dans ce dernier cas, la pente du toit est inférieure à 8 %
et correspond à une toiture sans combles.
égout (égout retroussé)
45°
Partie inférieure d’un versant de toiture. On ne le distingue du
versant que lorsqu’il est retroussé, c’est-à-dire que sa pente est
plus douce que celle du versant. L’égout est libre s’il n’est pas
bordé d’une gouttière ou d’un chéneau.
Figure 28 – Pente des versants
encuvement (ferme à encuvement)
Partie des combles situé sous le niveau du sommet du mur
gouttereau.
Faîtage
entrait
Pièce horizontale dans une ferme, qui fonctionne en traction
(figure 13).
faîtière ou panne faîtière Saillie de rive
Panne supérieure sous le faîtage (figure 27).

ferme
Ensemble de pièces assemblées dans un plan vertical formant
l’ossature triangulée d’une charpente (figures 10, 11 et 12).
jambe de force
Pièce oblique placé sous l’arbalétrier et transmettant la charge à
l’entrait ou mur (figure 27). Pignon
mur gouttereau
Mur portant un versant de toiture vers lequel s’écoulent les eaux
de pluie.
Figure 29 – Saillie de rive
noue
Angle rentrant formé par l’intersection de deux versants de
toiture (figure 26). rive
panne Limite d’un versant couvrant les rampants d’un pignon.
Pièce de charpente horizontale supportant les chevrons ou des sablière (panne)
panneaux rigides de couverture (figure 27). Pièce horizontale placée sur le mur gouttereau et sur laquelle
pente (pente des versants) s’appuient les chevrons (figure 27).
Angle aigu formé par le plan du versant et le plan horizontal. La saillie de rive
pente est raide lorsqu’elle est supérieure à 45˚, douce lorsqu’elle Prolongement du versant au-delà de l’aplomb du pignon
est inférieure à 45˚ (figure 27). (figure 29).
pignon sous-entrait
Mur à l’extrémité d’un corps de bâtiment qui épouse la forme Le sous-entrait, aussi appelé faux-entrait ou entrait retroussé, est
des versants de la toiture. une pièce horizontale placée plus haut que l’entrait et reliant les
deux arbalétriers (figure 27).
poinçon
travée
Pièce verticale transmettant la charge de la panne faîtière à
l’entrait (figure 28). Espace compris entre deux éléments porteurs.
portée versant
Distance entre deux points d’appui. Plan incliné d’un toit.
P
O
U
Maison à ossature bois R
Charpente E
par Pascale CORCIER
N
Rédactrice technique
S
Sources bibliographiques A
À lire également dans nos bases
V
CLAVAUD (D.). – Charges de neige sur les CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Matériaux TRINH (J.L.) et LIGOT (Y.M.). – Structures en bois.
O
constructions selon l’Eurocode 1 – Partie 1-3. pour la construction en bois. [TBA 1 724] (2015). [C 2 440] (2014).
[C 3 305] (2014).
CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Panneaux TRINH (J.L.). – Eurocode 5 – Conception et calcul
des structures en bois. [C 2 442] (2015).
I
CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Présen- structurels. [TBA 1 725] (2015).
tation. [TBA 1 720] (2015).
CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Structure.
MAES (P.). – Analyse du cycle de vie, énergie grise,
économie circulaire. [TBA 1 420] (2015).
TRINH (J.L.). – Eurocode 5 – Construction en bois
– Calcul des structures au feu. [C 2 443] (2015). R
Les différents types de charpente en bois.
[TBA 1 721] (2015). [TBA 1 817] (2012).
MAES (P.). – Certifications et labels : performance
CORCIER (P.). – Maison à ossature bois – Second énergétique et qualité environnementale. Les couvertures en tuiles : référentiels, termino-
œuvre et peau extérieure. [TBA 1 723] (2015). [TBA 1 402] (2015). logie et modèles. [TBA 1 836] (2006).
P
Législation L
Arrêté du 10 septembre 1970, relatif à la protection contre l’incendie.
Article R. 111-11 du Code de la construction et de l’habitation.
U
S
Réglementation
DTU P 21-701 de juin 1984 – Règles CB 71 – Règles de calcul et de XP ENV 1995-1-1 de février 1998 – Eurocode 5 : calcul des structures en
conception des charpentes en bois. bois – Partie 1-1 : règles générales et règles pour les bâtiments – Amende-
ment A1 : modification de l’application nationale.
DTU P 06-002 d’avril 2000 – Règles NV 65 – Règles définissant les effets de
la neige et du vent sur les constructions et annexes. XP ENV 1998-1-1 de décembre 2000 – Eurocode 8 : conception et dimen-
sionnement des structures pour leur résistance aux séismes et Document
XP ENV 1995-1-1 d’août 1995 – Eurocode 5 : calcul des structures en bois d’Application Nationale – Partie 1-1 : règles générales – Actions sismiques et
– Partie 1-1 : règles générales et règles pour les bâtiments. prescriptions générales.
Documents techniques
NF DTU 24.1 de février 2006 – DTU 24.1 – Travaux de bâtiment – Travaux P 21-204 de mai 1993 – DTU 31.2 – Travaux de bâtiment – Construction de
de fumisterie – Systèmes d’évacuation des produits de combustion desser- maisons et bâtiments à ossature en bois – Partie 1 : cahier des clauses
vant un ou des appareils – Partie 1 : cahier des clauses techniques – Règles techniques – Partie 2 : cahier des clauses spéciales.
générales – Partie 2 : cahier des clauses techniques – Règles spécifiques NF P 23-201 d’août 2002 – DTU 36.1 – Travaux de bâtiment – Menuiserie
d’installation des systèmes d’évacuation des produits de combustion desser- en bois – Partie 1 : cahier des clauses techniques – Partie 2 : cahier des clau-
vant un ou des appareils raccordés dits de type B utilisant des combustibles ses spéciales.
gazeux – Partie 3 : cahier des clauses spéciales.
NF P 84-207-1 de décembre 1995 – DTU 43.4 – Travaux de bâtiment –
P 21-203 d’août 2002 – DTU 31.1 – Travaux de bâtiment – Charpente et Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec
escaliers en bois – Partie 1 : cahier des clauses techniques – Partie 2 : cahier revêtements d’étanchéité – Partie 1 : cahier des clauses techniques.
des clauses spéciales. NF P 63-203 de novembre 2004 – DTU 51.3 – Travaux de bâtiment – Plan-
chers en bois ou en panneaux à base de bois – Partie 1-1 : cahier des clauses
NF P 21-203-1/A2 d’août 2002 – DTU 31.1 – Travaux de bâtiment – techniques – Partie 1-2 : Critères généraux de choix des matériaux (CGM) –
Charpente et escaliers en bois – Partie 1 : cahier des clauses techniques. Partie 2 : cahier des clauses administratives spéciales.
Annuaire
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Maison à ossature bois -

Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Techniques du bâtiment :

par Pascale CORCIER

Pour toute question :

Maison à ossature bois

par Pascale CORCIER

1. Présentation............................................................................................ TBA 1 722 - 2

ne maison en bois est une construction constituée uniquement de maté-

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 1 722 – 1

MAISON À OSSATURE BOIS __________________________________________________________________________________________________________

Art du trait de charpente

Cet art est une technique graphique, inscrite au patrimoine

réalisation de structure plane ou spatiale constituent un choix déli-

TBA 1 722 – 2 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

___________________________________________________________________________________________________________ MAISON À OSSATURE BOIS

Figure 2 – Formes de toiture (source Encyclopédie des métiers)

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 1 722 – 3

MAISON À OSSATURE BOIS __________________________________________________________________________________________________________

– ses caractéristiques physiques : la résistance au poids de la

TBA 1 722 – 4 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

___________________________________________________________________________________________________________ MAISON À OSSATURE BOIS

La plupart des toitures des constructions anciennes ou actuelles

Figure 6 – Réseaux tridirectionnels est plus coûteuse que la charpente à fermettes ;

3.1.2 Ferme traditionnelle

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 1 722 – 5

MAISON À OSSATURE BOIS __________________________________________________________________________________________________________

existe diverses formes de fermes. La structure porteuse, le volume

chantier très courts.

Panne Mur extérieur et intérieur

Figure 9 – Toiture à deux versants

TBA 1 722 – 6 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

___________________________________________________________________________________________________________ MAISON À OSSATURE BOIS

Ferme mono-pente Ferme latine Ferme en W Ferme en M Ferme en appui décalé

Figure 10 – Fermes pour combles perdus

Ferme à entrait retroussé Ferme sur blochet Ferme à la Mansart

Figure 11 – Fermes pour combles habitables (source CNDB)

Connecteurs métalliques Arbalétrier

Figure 13 – Fermette industrielle simple

Figure 14 – Charpente constituée de fermettes industrielles

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 1 722 – 7

MAISON À OSSATURE BOIS __________________________________________________________________________________________________________

Figure 15 – Exemple de fermette industrielle pour comble aménageable

■ Pour combles aménagées

3.2 Pannes, chevrons, liteaux

TBA 1 722 – 8 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

___________________________________________________________________________________________________________ MAISON À OSSATURE BOIS

suivante : la longueur des ailettes (qui sont les surfaces en contact

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 1 722 – 9

MAISON À OSSATURE BOIS __________________________________________________________________________________________________________

a paume avec repos b enture à sifflet

c tenon-mortaise d moisement à 2 encoches

e embrèvement arrière f embrèvement droit

Figure 18 – Exemples d’assemblage bois sur bois

TBA 1 722 – 10 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

___________________________________________________________________________________________________________ MAISON À OSSATURE BOIS

Figure 19 – Exemples de sabots à ailes intérieures ou extérieures

Figure 20 – Étriers à âme intérieure

l’une de ces pièces entraîne la déformation de l’ensemble pouvant

4.5 Isolation sous-toiture

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 1 722 – 11

MAISON À OSSATURE BOIS __________________________________________________________________________________________________________

a contreventement simple b contreventement renforcé