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Réf.

: N2220 V1

Fibres naturelles de renfort


Date de publication :
10 avril 2005 pour matériaux composites

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par Christophe BALEY

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Fibres naturelles de renfort


pour matériaux composites

par Christophe BALEY


Docteur de l’Université et de l’École centrale de Nantes
Enseignant-chercheur à l’Université de Bretagne Sud

1. Enjeux ....................................................................................................... N 2 220 — 2


2. Présentation des différentes fibres naturelles .............................. — 2
3. Fibres d’origines végétales ................................................................. — 4
3.1 Structure d’une fibre ................................................................................. — 4
3.1.1 Modèle simplifié ............................................................................... — 4
3.1.2 Structure détaillée ............................................................................ — 5
3.2 Présentation de différentes fibres végétales........................................... — 6
3.3 Comportement en traction d’une fibre végétale..................................... — 7
3.4 Traitements des fibres............................................................................... — 7
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4. Fibres d’origine animale ...................................................................... — 8


5. Matériaux composites et fibres naturelles..................................... — 9
5.1 Exemples d’application............................................................................. — 9
5.2 Technologies de transformation .............................................................. — 9
5.3 Biocomposites ........................................................................................... — 10
5.4 Propriétés mécaniques ............................................................................. — 10
6. Conclusion et perspectives ................................................................ — 12
Pour en savoir plus......................................................................................... Doc. N 2 221

n matériau composite se définit comme un arrangement de fibres – continu


U ou non – d’un matériau résistant (le renfort), noyé dans une matrice dont
la résistance mécanique est beaucoup plus faible. La matrice (le liant) conserve
la disposition géométrique du renfort et lui transmet les sollicitations auxquelles
est soumise la pièce. Elle peut appartenir à la famille des polymères, des métaux
ou des céramiques.
Dans cet article ne sont abordées que les fibres organiques et naturelles, et
les matériaux composites associés, à matrice polymère.
Sous le terme « fibres naturelles » se trouvent des fibres organiques, d’ori-
gine végétale (cellulosique) et animale (protéinique), et des fibres minérales
telles que l’amiante.
L’utilisation de fibres naturelles comme renfort de matériaux composites se
justifie pour :
— valoriser une ressource locale dans des pays peu industrialisés ;
— développer des matériaux et des technologies prenant en compte les
impacts sur l’environnement.
L’objectif de cet article n’est pas de faire un inventaire de toutes les fibres dis-
ponibles, mais de présenter les exemples les plus intéressants.
Si de nombreuses variétés de fibres naturelles existent, pour la fonction de
renfort on constate que les fibres présentant les performances les plus intéres-

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FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES _____________________________________________________________________________

santes ont un rôle structurel dans la nature. Les propriétés des différentes fibres
naturelles organiques sont présentées dans cet article, mais il faut rappeler que,
compte tenu de leur caractère naturel, leurs performances sont dispersées. Il
ne faut donc pas conclure hâtivement de la supériorité ou du manque d’intérêt
de telle ou telle variété.
Les fibres végétales sont couramment utilisées car ce sont les fibres les plus
disponibles. Leur structure complexe est assimilable à celle de matériaux
composites renforcés par des fibrilles de cellulose disposées en hélice. Les para-
mètres les plus importants sont le pourcentage de cellulose (renfort) et l’angle
microfibrillaire (orientation du renfort).
Les soies animales, bien que peu utilisées, présentent un allongement à rup-
ture très important. Cette caractéristique illustre l’intérêt qu’elles présentent car,
en terme d’absorption d’énergie mécanique, les soies sont inégalées dans le
monde des fibres synthétiques et naturelles.
Les technologies de transformation utilisables pour la réalisation de pièces en
matériaux composites sont identiques à celles utilisées pour des fibres de
synthèse en veillant toutefois à ne pas dépasser une température de 200 à
230 oC, qui correspond au début de la dégradation.
L’utilisation de biocomposites, association d’un biopolymère (polymère bio-
dégradable) et de biofibres (fibres biodégradables), présente des avantages
pour le recyclage. En effet, ils permettent la réalisation de pièces qui, en fin de
vie, seront broyées puis incorporées dans un compost.
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1. Enjeux carbone et/ou de méthane et éventuellement de sous-produits non


toxiques pour l’environnement.
Ces fibres sont considérées comme neutres vis-à-vis des émis-
D’une manière générale, l’utilisation de fibres naturelles comme sions de CO2 dans l’atmosphère puisque leur combustion ou leur
renfort de matériaux composites se justifie pour : biodégradation ne produit qu’une quantité de dioxyde de carbone
— valoriser une ressource locale dans des pays peu industriali- égale à celle que la plante a absorbé pendant sa croissance. Les
sés, les composites à fibres naturelles ouvrant de nouveaux objets en composites à fibres naturelles sont donc plus faciles à
débouchés aux produits agricoles ; recycler et, si leur matrice est biodégradable (biopolymères), après
— développer des matériaux et des technologies prenant en broyage ils sont compostables. Il faut considérer que les matériaux
compte les impacts sur l’environnement. Les fibres naturelles sont composites renforcés par des fibres naturelles sont en cours de
des matériaux de qualité qui se fabriquent et se recyclent naturel- développement ; leurs applications sont encore limitées mais ils
lement sur terre depuis des millions d'années (matériaux biodégra- sont amenés à jouer un rôle dans l’industrie future, notamment
dables et renouvelables par culture). Dans cet esprit, on envisage dans le domaine de la construction.
de remplacer les fibres de verre par des fibres naturelles, non pour Le lecteur pourra consulter la référence [1] sur les produits renou-
faire des économies, mais parce que les matières premières renou- velables et le monde végétal et la référence [2] sur les enjeux pour
velables présentent des avantages écologiques. le développement durable de l’industrie française des matériaux
Le choix des fibres provenant d’un milieu naturel et présentant des composites.
performances mécaniques intéressantes se fait en tenant compte :
— de leur origine et fonction : les fibres présentant des perfor-
mances mécaniques élevées ont un rôle structurel dans la nature ;
— de leur disponibilité avec des propriétés maîtrisées ; une fibre 2. Présentation
naturelle est considérée comme disponible si le volume de fibres
présent sur le marché est suffisant pour réaliser des pièces indus-
des différentes
trielles. On note que sa production est liée aux débouchés ; fibres naturelles
— de leur composition et structure souvent complexes. Bien que
les matériaux composites soient souvent présentés comme nou-
■ Classification
veaux et révolutionnaires, il est possible d’en trouver partout dans la
nature, que ce soit dans le monde végétal ou dans le monde animal. On peut subdiviser les fibres naturelles en trois grands groupes
Une multitude de matériaux naturels, les uns rigides mais légers, selon leur origine (figure 1) [3] :
comme les os, les autres souples mais résistants, comme le bois, — les fibres végétales qui comprennent : les fibres provenant des
doivent leurs propriétés mécaniques à leur structure composite. poils séminaux de graines (coton, kapok) ; les fibres libériennes
Les fibres naturelles sont initialement biodégradables et doivent extraites de tiges de plantes (lin, chanvre, jute, ramie) ; les fibres
le rester à la suite des traitements qu’elles subissent pour une appli- dures extraites de feuilles (sisal), de troncs (chanvre de Manille),
cation de renfort de matériau composite (la vitesse de dégradation d’enveloppes de fruits (noix de coco) ;
peut être, elle, modifiée). Un matériau est dit biodégradable s’il est — les fibres animales qui proviennent des poils, telle que la
dégradé par des micro-organismes (des bactéries, par exemple). Le toison animale, et des sécrétions telle que la soie ;
résultat de cette dégradation est la formation d’eau, de dioxyde de — les fibres minérales.

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Graines Coton, kapok

Lin, chanvre, jute,


Tiges
ramie

Origine végétale

Feuilles Sisal, abaca

Fruits Noix de coco

Fibres naturelles

Laine Mouton

Alpaga, cachemire,
Origine animale Poils
chameau, mohair

Sécrétions Soie
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Origine minérale Amiante

Figure 1 – Classification des fibres naturelles en fonction de leur origine

Pour une application de renforcement de polymère, on s’intéresse des différences pour un même type de fibre, en fonction des para-
aux fibres ayant une fonction structurelle dans la nature. La laine, mètres tels que l’origine, la variété, les conditions de croissance et
par exemple, possède une fonction d’isolation thermique et ne de récolte des fibres, associés aux traitements qu’elles ont subi.
présentera pas de propriétés mécaniques remarquables. Les fibres
végétales provenant des tiges, des feuilles et des fruits, ainsi que Pour compléter ce tableau, les résultats d’essais de traction que
les sécrétions animales présentent (en revanche) des propriétés nous avons réalisé sur des fibres de lin (valeur moyenne, écart-type,
mécaniques intéressantes. valeurs maximale, minimale) sont présentés [11] et confirment les
L’objectif de cet article n’est pas de faire l’inventaire de toutes les données de la littérature ; il ne faut cependant pas conclure hâtive-
fibres disponibles mais de présenter des exemples parmi les plus ment sur la supériorité ou le manque d’intérêt de telle ou telle
intéressants en termes d’applications industrielles. variété. Par ailleurs, dans la littérature, les conditions de caractéri-
sation (moyens d’essais, géométrie et montage des fibres, vitesse
Des charges organiques naturelles (fibres de bois et fibres végé- de sollicitation, température, humidité...) ne sont pas toutes identi-
tales, par exemple) utilisées pour modifier les propriétés des ques. Par exemple, le diamètre d’une fibre de lin varie suivant la
polymères font l’objet d’un article des Techniques de l’Ingénieur zone de prélèvement dans la plante (pied, centre, tête) et dans sa
[A 3 220]. longueur (forme de fuseau) ; de plus, sa section est polygonale. Par
Nota : les références des Techniques de l’Ingénieur sont données en fin de bibliographique ailleurs, le module d’Young et la résistance à rupture sont fonction
en [Doc. AM 5 130].
du diamètre de la fibre [24] [25].
■ Comparaison des propriétés mécaniques en traction (0)

de diverses fibres Les lois de comportement, illustrées par la courbe contrainte-


Le tableau 1 présente les caractéristiques mécaniques en traction déformation d’un essai de traction des différentes fibres, doivent
de différentes fibres d’origine naturelle ainsi que celles des fibres aussi être analysées. En effet, toutes n’ont pas un comportement
de renfort couramment utilisées pour le renforcement de matériaux élastique linéaire comme la fibre de verre. On note que les fibres
composites courants. Les valeurs présentées sont issues de la animales (les soies) se caractérisent par un allongement à rupture
littérature et, compte tenu du caractère naturel de ces fibres, on important. Les fibres de ramie et de lin présentent les caractéris-
remarque des dispersions. Ces valeurs sont discutables car on note tiques en traction les plus intéressantes.

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Tableau 1 – Propriétés mécaniques moyennes en traction de différentes fibres naturelles


comparées aux fibres de renfort habituellement utilisées dans l’industrie des matériaux composites (1)

Fibres E (GPa) A (%)  u (MPa) Densité Références

Fibres synthétiques
Verre E
Filament vierge 72 - 73 4,6 - 4,8 3 200 - 3 400 2,54 [4]
Filament industriel 72 - 73 3 2 000 - 2 400 2,54
Carbone
Toray T300 230 1,5 3 530 1,7 - 1,9 [5]
Thorneel P-120 S 825 0,3 2 350 1,87 - 2
Aramide 124 2,9 3 620 1,44 [6]
Kevlar 49
Fibres végétales
Lin 12 - 85 1-4 600 - 2 000 1,54 [7] [8] [9] [10]
Lin : moyenne 58 ± 15 3,27 ± 0,84 1 339 ± 486 1,53 [11]
mini-maxi 27 - 91 1,6 - 5,9 531 - 3 282
Ramie 61,4 - 128 1,2 - 3,8 400 - 938 1,56 [12]
27 3,2 755 [13]
65 ± 18 800 - 1 000 [14]
Chanvre 35 1,6 389 1,07 [15]
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Jute 26,5 1,5 - 1,8 393 - 773 1,44 [16] [17]


Sisal 9 - 21 3-7 350 - 700 1,45 [18] [19]
Noix de coco 4-6 15 - 40 131 - 175 1,15 [20]
Coton 5,5 - 12,6 7-8 287 - 597 1,5 - 1,6 [16] [12]
Fibres animales
Ver à soie 5 18 200 [21]
Attacus atlas
Ver à soie 16 15 650 [22]
Bombyx mori
Araignée 7 30 600 [22] [23]
Argiope trifasciata
(1) E : module d’Young en traction ; A : allongement à rupture en traction ; σ u : contrainte à rupture en traction.

Dans les paragraphes suivants, nous détaillerons les deux classes tionnent les caractéristiques élastiques et à rupture. De même, dans
de fibres naturelles en insistant sur la première famille, compte tenu une fibre végétale, les propriétés physiques des fibres naturelles
de la large disponibilité de ces fibres. sont principalement déterminées selon la composition chimique et
physique, la structure, le pourcentage de cellulose, l’angle micro-
fibrillaire, la section et le degré de polymérisation [27]. En simpli-
fiant, pour un pourcentage de cellulose donné, plus l’angle
3. Fibres d’origines végétales microfibrillaire sera faible et plus la rigidité et la résistance de la
fibre seront élevées ; plus l’angle microfibrillaire sera important et
plus l’allongement à rupture sera important. Le tableau 2 présente,
3.1 Structure d’une fibre pour différentes fibres, le pourcentage de cellulose, l’angle micro-
fibrillaire, les dimensions des fibres et le rapport d’aspect L /d (lon-
gueur/diamètre). Le rapport L /d est un paramètre important pour
3.1.1 Modèle simplifié permettre le transfert de charges entre fibre et matrice (voir [A 7 765]
pour plus de détails).
En première approche, une fibre végétale est assimilable à un (0)

matériau composite renforcé par des fibrilles de cellulose (figure 2) Pour un matériau composite renforcé par des fibres discontinues
[25]. La matrice est principalement composée d’hémicellulose et de et sollicité en traction, le rapport d’aspect de la fibre doit être supé-
lignine. Les fibrilles de cellulose sont orientées en hélice suivant un rieur au rapport d’aspect critique pour bénéficier de ces caractéris-
angle nommé angle microfibrillaire. Habituellement, dans un maté- tiques, c’est-à-dire pour que la fibre casse sans déchaussement. Le
riau composite, le taux de renfort et l’orientation des fibres condi- rapport d’aspect critique est fonction de la contrainte à rupture en

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Tableau 2 – Composition et propriétés de différentes fibres végétales

Angle
Nature Diamètre Longueur
% de cellulose microfibrillaire Rapport L/d Références
des fibres (µm) (mm)
(degrés)

Lin 64 - 71 10 5 - 76 4 - 77 1 687 [9] [28] [29]

Ramie 83 7,5 16 - 126 40 - 250 3 500 [29]

Chanvre 78 6,2 10 - 51 5 - 55 960 [9] [29]

Jute 61 - 71 8 25 - 200 110 [16] [17] [29]

Sisal 67 - 78 20 7 - 47 0,8 - 8 100 [9] [29]

Noix de coco 43 45 12 - 24 0,3 - 1 35 [9]

θ : angle microfibrillaire
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Fibrilles de cellulose

Figure 2 – Schéma de principe de la structure d’une fibre Figure 4 – Faisceau de fibres


végétale [26]

traction de la fibre et de la contrainte de rupture en cisaillement de


l’interface fibre matrice. Les fibres de ramie et de lin présentent un
pourcentage de cellulose important, un angle microfibrillaire faible
et un rapport d’aspect important.

3.1.2 Structure détaillée


■ Structure fibrillaire
Une fibre végétale est assimilable à un empilement de plis
composites dont la structure détaillée (figure 3) est constituée d’une
paroi primaire et d’une paroi secondaire, elle-même constituée de 3
couches : S1, S2, S3. La couche S2 est la plus épaisse et conditionne le
comportement de l’ensemble de la fibre. Cette structure confère au
matériau un caractère anisotrope marqué. La structure du bois est
proche de celle des fibres végétales (voir [C 925]). Dans une plante, les
fibres sont généralement assemblées sous forme de faisceau
(figure 4), d’où leurs formes polygonales.
Les parois primaire et secondaire contiennent une armature for-
mée de microfibrilles de cellulose, dans une matrice contenant des
hémicelluloses et de la lignine. Les microfibrilles sont de longues
molécules de cellulose, polymère linéaire de b-glycopyranose (glu-
Figure 3 – Structure complète d’une fibre de lin dans un faisceau cose cyclique). Les microfibrilles de cellulose présentent des zones

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Dans les zones amorphes, désordonnées, l’eau peut pénétrer,


d’autant plus qu’elle est étroitement associée aux hémicelluloses,
dont la capacité d’absorption d’eau est encore plus importante que
celle de la cellulose. L’absorption d’eau écarte les chaînes de cellu-
lose et produit un gonflement. Un départ d’eau, au contraire, pro-
voque le rapprochement des chaînes de cellulose et un retrait.
Après séchage et stockage dans des conditions industrielles, les
fibres végétales contiennent environ 10 % d’eau.

3.2 Présentation de différentes fibres


végétales
■ Lin
Le lin appartient à la famille des linacées (Linum usitatissimum).
C’est une plante annuelle dont la tige atteint de 0,60 à 1,20 m de
hauteur pour un diamètre de 1 à 3 mm. Le lin textile est une culture
septentrionale. En Europe, on le trouve en Russie, en Pologne, en
Belgique et en France (principalement en Normandie). Le lin est soit
coupé, soit arraché. On récupère la matière textile qui se trouve être
Figure 5 – Faciès de rupture en traction d’une fibre de lin faisant la tige de la plante, sous forme de faisceaux qui constituent la fibre
apparaître la structure fibrillaire assimilable à un matériau composite technique. Cela requiert trois opérations : le rouissage, le teillage et
renforcé par des fibres unidirectionnelles le peignage (voir paragraphe 3.4). La cellule élémentaire (ou « fibre
ultime ») de lin apparaît comme un cylindre imparfait polygonal,
généralement à six côtés, comportant éventuellement un lumen
cristallines et des zones amorphes. Les hémicelluloses sont des (cavité centrale d’une fibre végétale).
polymères ramifiés de sucres. La lignine est un polymère tridimen-
sionnel de nature phénolique. ■ Ramie
De manière générale, l’examen des parois cellulaires peut être La ramie (Bœhmeria nivea) est un arbuscule de la famille des urti-
effectué à différentes échelles d’observation et se décompose en : cacées, originaire d’Asie (en anglais China grass). Elle se présente
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— macrofibrilles de 0,5 µm de diamètre ; sous la forme d’une touffe formée de tiges d’environ 1,5 à 3 m de
— microfibrilles de 10 à 30 nm de diamètre ; hauteur avec de grandes feuilles. L’extraction de la fibre nécessite
— fibrilles élémentaires appelées micelles de 3,5 à 5 nm de dia- un décorticage et un dégommage très poussés. La cellule élémen-
mètre ; taire, ressemblant davantage à celle du coton qu’à celle du lin, peut
— molécules de cellulose ; une micelle est constituée d’environ atteindre 17 cm de longueur ; elle présente une concentration en
50 à 100 molécules de cellulose. cellulose importante, une haute cristallinité et un degré de polymé-
risation élevé. Sa blancheur et son aspect soyeux la destinent à
Entre les fibrilles élémentaires subsistent des espaces d’environ l’habillement.
1 nm de diamètre appelés espaces intermicellaires. Les micro-
fibrilles sont séparées par des espaces interfibrillaires dont les lar- ■ Chanvre
geurs sont d’environ 10 nm. À l’état natif, la paroi cellulaire est
gonflée, les espaces interfibrillaires et intermicellaires étant rem- Le chanvre (Cannabis sativa) est une plante annuelle dont la
plis d’eau [30]. hauteur varie de 1 à 3 m. Cultivé dans les pays à climat tempéré,
on en trouve dans l’est de l’Europe, en France et en Italie. Le pro-
La figure 5 présente le faciès de rupture en traction d’une fibre de cessus d’obtention de la fibre technique du chanvre est identique
lin. Le caractère fibrillaire de la fibre est notable et comparable à un à celui du lin. La fibre ultime est moins régulière, plus aplatie et
matériau composite renforcé par des fibres unidirectionnelles. légèrement plus lignifiée que celle du lin.
L’orientation des macrofibrilles dans la zone de rupture, initialement
à 10o, a évolué lors de la sollicitation mécanique de traction [11]. ■ Jute
■ Composition des parois Le jute est une plante des régions tropicales (genre Corchorus)
Entre les fibres, on trouve une lamelle moyenne, constituée de appartenant à la famille des liliacées. La tige atteint une hauteur de
pectine, une substance amorphe, qui réunit fortement les parois 4 à 6 m avec un diamètre d’environ 3 cm. Le jute pousse essentiel-
cellulaires contiguës [30] [31]. lement au Bangladesh, qui détient un quasi-monopole de son
commerce. Il en existe deux variétés (une blanche et une rouge), ce
La paroi primaire referme de la cellulose dans une proportion qui exige un triage préalable avant l’utilisation. La fibre ultime est
estimée de 8 à 14 %. Les microfibrilles sont enchevêtrées et for- très courte et très lignifiée. L’extraction de la fibre technique est
ment un maillage lâche, un arrangement dit en structure dispersée. obtenue par rouissage et décorticage. Après le rouissage, on déta-
Elles sont disposées dans une matrice de composition très analo- che la fibre, on nettoie la filasse et on rince à l’eau.
gue à la pectine de la lamelle moyenne. Il y a continuité entre la
matrice et la lamelle moyenne. La paroi primaire est très élastique, ■ Sisal
elle se laisse détendre et déformer. Elle peut ainsi suivre l’augmen-
tation de taille de la cellule en croissance. Ses fibres sont extraites des feuilles de la plante sisal (Agave
sisalana). Originaire du Yucatán, elle est produite en Amérique du
La paroi secondaire renferme nettement plus de cellulose que la Sud, en Afrique, aux Antilles et en Extrême-Orient. Les fibres
paroi primaire. Elle présente une stratification aussi bien microsco- mécaniques sont surtout extraites de la périphérie de la feuille. Un
pique que submicroscopique. plant de sisal produit environ 200 à 250 feuilles et chaque feuille
Les fibrilles de cellulose sont orientées parallèlement suivant un contient 1 000 à 1 200 paquets de fibres. Les méthodes de traite-
angle (angle microfibrillaire) par rapport à l’axe longitudinal de la ment pour l’extraction des fibres de sisal sont le rouissage et le
fibre. Cette texture spiralée est le type le plus fréquent ; on la ren- teillage. Les fibres sont ensuite lavées à grande eau pour enlever
contre dans les fibres de lin, du chanvre et les fibres ligneuses. les déchets en surplus [18].

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■ Coir de la noix de coco


Le cocotier (Cocos nucifera) est un palmier poussant dans les
pays tropicaux. Les fibres sont prélevées dans le coir (mesocarpe

Contrainte (MPa)
1800
fibre) de la noix de coco et sont utilisées en corderie et en sparterie
(objet tissé, vanné ou tressé). Fibre de verre
1500
■ Kenaf (ou Hibiscus hemp)
Il provient d’une plante, appelée aussi dah, cultivée aux Indes, en 1200
Afrique et dans l’île de Java. D’une couleur blanc doré, la fibre de
kenaf a des qualités comparables à celles du jute. 900

Fibre de lin
600
3.3 Comportement en traction
d’une fibre végétale 300

Comme nous l’avons vu, une fibre végétale est assimilable à un 0


empilement de plis renforcés par des fibrilles de cellulose. Lors d’un 0 1 2 3
essai de traction, le comportement de la fibre est gouverné par deux Allongement ( % )
paramètres [11] [32] [33] : la réorientation suivant l’axe de sollicita-
tion des fibrilles et le glissement de celles-ci les unes par rapport Figure 6 – Essai de traction sur fibre unitaire. Exemples de courbes
aux autres. Le comportement en traction n’est pas parfaitement contrainte-déformation d’une fibre de verre E (diamètre : 12,41 m)
élastique linéaire et la réorientation des fibrilles de cellulose suivant et d’une fibre de lin (diamètre : 14,62 m). Longueur libre : 10 mm.
l’axe de traction entraîne une augmentation de la rigidité en cours Vitesse de sollicitation : 1 mm/min. Capteur de 2 N
d’essais. La figure 6 présente une comparaison entre les courbes
effort-déplacement d’essais de traction réalisés sur une fibre de lin
et une fibre de verre. La fibre de verre présente un comportement
élastique linéaire. Le début de la courbe de la fibre de lin est
curviligne, cette partie correspond à un alignement de la fibre, à la
mise sous tension de ses défauts transversaux, puis au début de la
réorientation des fibrilles. La deuxième partie de la courbe est quasi
linéaire ; en réalité, une analyse détaillée du comportement d’une
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fibre de lin montre une augmentation du module d’Young avec la


déformation [11].
Par ailleurs, les fibres possèdent des défauts transversaux, des
plissements (kink band en anglais) (figure 7), provoqués par un
flambage de l’édifice fibrillaire [34] lors de traitements mécaniques.
Ces défauts sont des endroits privilégiés de rupture [11]. Ce type de
défauts est constaté sur des fibres polymères (polyéthylène, ara-
mide) sous des sollicitations de compression.
L’eau contenue dans les fibres (5 à 10 % suivant la nature de la
fibre et les conditions de stockage) influence aussi leur compor-
tement :
— une variation du pourcentage d’eau absorbée entraîne une
variation de section (retrait, gonflement) ;
— l’eau pénètre dans les zones amorphes et modifie le transfert
de charges entre les éléments fibrillaires constituant les parois. Une
augmentation du pourcentage d’eau contenue entraîne une aug-
Figure 7 – Fibres de chanvre. Développement de défauts
mentation de l’allongement à rupture et une diminution du module
transversaux par microflambage dans les zones en compression
d’élasticité [33].
Lors d’un essai de traction sur une fibre végétale, les paramètres
influençant la courbe force-déplacement sont [35] :
— la nature de la fibre (composition et structure) ; 3.4 Traitements des fibres
— le diamètre (la section) qui n’est pas constant dans une même
plante. Le module d’Young et la contrainte à rupture évoluent avec Habituellement, pour un usage de renfort de matériau composite,
le diamètre des fibres ; plus le diamètre est faible et plus la rigidité les fibres végétales sont prélevées dans la chaîne de transformation
et la résistance sont importantes [11] ; de l’industrie textile. Cette filière a développé, depuis de très nom-
— la longueur de fibre sollicitée (vrai aussi pour les fibres de breuses années, des techniques pour séparer les fibres du reste de
verre) ; la plante. Les techniques utilisées pour séparer et présenter les
— le nombre de défauts transversaux présents ; fibres sont [36] :
— le pourcentage d’eau absorbée dans la fibre ; — le rouissage : hydrolyse de la pectose qui lie les fibres. Cette
— la maturité de la plante ; opération s’effectue soit en eau courante, soit sur un pré, soit en
— la zone de prélèvement de la fibre dans la plante ; fosse, soit industriellement à l’aide de produits chimiques ;
— les conditions de croissance ; — le broyage : fragmentation des parties ligneuses ;
— les méthodes d’extraction des fibres ; — le teillage : séparation des fragments ligneux ;
— la vitesse de sollicitation ; — le peignage : démêlage des fibres.
— le montage de la fibre (essai délicat à réaliser compte tenu de Pour obtenir des matériaux composites performants, des traite-
la dimension des éprouvettes). ments complémentaires sont nécessaires pour séparer les fibres,

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FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES _____________________________________________________________________________

nettoyer leurs surfaces, obtenir une liaison fibre/matrice de qualité pour la confection de textile technique ou pour le renforcement de
et, dans certains cas, diminuer le caractère hydrophile (présence de matériaux composites [43]. C’est uniquement chez les araignées
groupements hydroxydes). Dans un matériau composite, l’adhé- sédentaires que les pièges (les toiles) existent. Les types et la nature
rence fibre/matrice joue un rôle très important sur la transmission des soies sont divers et dépendent du type d’araignée. Les soies
des contraintes entre les fibres et la tenue au vieillissement. d’araignée ont différentes fonctions telles que : la capture de proies,
Des traitements sont nécessaires pour améliorer la compatibilité la reproduction et la détection des vibrations [44]. Les performances
(mouillage/polymère à l’état liquide) et l’adhérence fibre/matrice mécaniques des soies d’araignées combinent résistance en traction,
(résistance interfaciale au cisaillement/polymère à l’état solide). Le compression et ténacité. Les meilleures performances mécaniques
mouillage est une condition nécessaire mais non suffisante pour mesurées sur des soies naturelles sont un module d’Young initial
obtenir une bonne adhérence. Le choix du (ou des) traitement(s) se de 60 GPa, une contrainte à rupture de 2 900 MPa et un allongement
fait en fonction de la nature des fibres. Ces traitements utilisent [15] à rupture jusqu’à 200 %. Cet allongement à rupture en traction très
[19] [27] [37] [38] [39] : important explique que, pour l’absorption d’énergie mécanique, les
soies d’araignée sont inégalées dans le monde de fibres synthé-
— des traitements chimiques pour modifier la composition de tiques ou naturelles [45].
surface des fibres et créer des liaisons chimiques avec le polymère,
en se servant, par exemple, de composés tels que les silane, iso- Il y a au moins 34 000 espèces d’araignées. L’araignée Nephila
cyanate et acide carboxyliques ; clavipes est la plus étudiée actuellement, compte tenu des perfor-
— des polymères fonctionnalisés ; au lieu de modifier préalable- mances de sa soie, supérieures à celles des vers à soie. Cette soie
ment la surface des fibres par un composé chimique, il est possible est stable jusqu’à une température d’environ 230 oC [45]. À la dif-
de fonctionnaliser directement le polymère qui joue le rôle d’agent férence du ver à soie, l’araignée n’a pas été domestiquée, du fait
de compatibilisation. À la chaîne du polymère est ajouté un groupe de sa nature solitaire et prédatrice ; de plus, les araignées pro-
fonctionnel réactif vis-à-vis de la cellulose, par exemple du poly- duisent seulement des petites quantités de soie. Pour obtenir un
propylène modifié par l’anhydride maléique ; volume de fibres permettant d’envisager des applications indus-
— des traitements physico-chimiques tels que l’ozonation, le trielles, des tentatives sont en cours pour produire des soies d’arai-
plasma froid et l’irradiation sous faisceau électronique ; gnée par d’autre voies. Par exemple, Nexia Biotechnologies
— un traitement alcalin à la soude pour enlever la lignine (très annonce la commercialisation prochaine de son fil BioSteel™ ins-
présente dans la lamelle mitoyenne), la pectine et les cires recou- piré des soies d’araignées, et produit dans du lait de chèvre. Il s’agit
vrant la surface externe. Ce type de traitement provoque une aug- d’une famille de protéines dérivant de la soie d’araignée. Le fil du
mentation de la rugosité de surface, un gonflement, une ver à soie de la chenille Bombyx mori peut rivaliser avec celui des
stabilisation des fibres et une réduction de la tendance hydrophile ; araignées si, lors de sa production, le ver est immobilisé et le fil
— des traitements d’acétylation avec de l’anhydride acétique. Ce déroulé de façon continue. Dans ce cas, la soie du ver est aussi
type de traitement est utilisé pour stabiliser la paroi de la cellule résistante que celle de l’araignée [46].
(réaction avec la cellulose et l’hémicellulose), augmenter la stabilité
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dimensionnelle et la résistance à la dégradation environnementale ;


— des traitements thermiques à une température supérieure à ■ Comportement mécanique en traction
180 oC. Ces types de traitements, réalisés sous atmosphère
La courbe contrainte-déformation d’un essai de traction sur une
inerte, agissent sur les propriétés des hémicelluloses et de la
fibre de soie (ver à soie et araignée) se décompose en trois zones
lignine, ce qui améliore à la fois la stabilité dimensionnelle et la
[22] [23] [43] (figure 8). Une première présente un comportement
durabilité [40] ;
élastique linéaire, une autre un comportement plastique, la dernière
— des traitements pour améliorer la tenue au feu (traitement
zone est celle où la fibre se rigidifie ; la relation entre contrainte et
avec du polyphosphate d’ammonium par exemple [41] [42]).
déformation n’est pas linéaire. Les propriétés mécaniques de la soie
sont affectées par l’eau jouant le rôle de plastifiant [43].

4. Fibres d’origine animale


■ Ver à soie
La soie du ver à soie est utilisée par l’homme depuis des siècles.
Contrainte (MPa)

Le fil de soie est formé par la sécrétion séchée d’un insecte séri- 2000
Verre E
gène, comme le ver à soie du mûrier (Bombyx mori ). Lors de la
transformation de la chenille en papillon, la chenille confectionne
un cocon. Elle sécrète une bave filamenteuse dans laquelle elle 1500 Lin
s’enroule. Le cocon terminé comporte une trentaine de couches de
fil. À l’intérieur, l’insecte se transforme en chrysalide, puis en
papillon et quitte le cocon. Les insectes sont tués avant l’ouverture
1000 Ver à soie Araignée
du cocon, et le fil de soie débobiné. On le considère comme le seul
Bombyx mori Argiope trifasciata
fil continu fourni par la nature et il se compose de filaments d’une
longueur comprise entre 800 m et 1 200 m. Cette sécrétion est
composée de deux substances ; la fibroïne (75 à 80 %), accolée par 500
un ciment : le grès (20 à 25 %) ; d’où le nom de soie grège. La soie
sauvage, telle la soie tussah, est produite par des chenilles non
domestiquées (Antherea Pernyi ). La fibre de soie a une section 0
triangulaire, ce qui confère aux tissus de soie des qualités spécia- 0 10 20 30 40
les de réflexion de la lumière, les distinguant des autres tissus par Allongement ( % )
leur aspect dit soyeux. Le coût de sa production en fait essentiel-
lement un textile de luxe.
Figure 8 – Exemples de courbes contrainte-déformation pour
■ Araignée des essais de traction réalisés sur des fibres de verre, de lin, de ver
Les araignées produisent un fil constitué lui aussi de protéines. à soie (Bombyx mori) et d’araignée (Argiope trifasciata). Les données
Ses performances mécaniques intéressent nombre de chercheurs sur les fibres de soie sont issues de [22]

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5. Matériaux composites
et fibres naturelles
5.1 Exemples d’application
Pour des raisons de disponibilité et de coût, des fibres naturelles
d’origine végétale sont plus utilisées pour le renforcement de maté-
riaux composites. Si les fibres végétales peuvent être considérées
comme de nouveaux renforts, elles sont néanmoins utilisées depuis
de nombreuses années. Les matériaux composites renforcés par
des fibres naturelles ne sont pas récents. En 1908, par exemple, des
composites associant une résine phénolique au coton ou au papier
ont été développés pour la réalisation industrielle de panneaux et Figure 9 – Winch de bateau de plaisance dont la poupée est
de tubes pour l’électronique. constituée d’un composite renforcé par des fibres de coton
Au cours des années trente, le Celoron (marque Tufnof), constitué
de tissu de coton imprégné de résine phénolique, permettait la
réalisation d’engrenages et de cames à longue durée de vie. Utili-
sable dans l’eau, ce matériau a été utilisé pour la réalisation de
paliers d’arbres d’hélice, de pièces d’accastillage pour voiliers
[joues de poulies, poupées de winch (figure 9)...], disjoncteurs de
centrales électriques... Ces produits sont encore aujourd’hui dispo-
nibles.
En Inde, en 1978, des maisons et un silo ont été réalisés à Madras
en polyester renforcé par des fibres de jute. Pendant des décennies,
les fibres issues des déchets textiles ont renforcé le matériau synthé-
tique de la carrosserie de la « Trabant » en Allemagne de l’Est.
Pal [47], quant à lui, présente la réalisation de barques par moulage
au contact, en Inde ; la coque est renforcée par des fibres de verre (en
extérieur) et du jute. Mercedes-Benz, enfin, utilise pour son modèle
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« Classe A », un composite renforcé par des fibres de lin et de sisal


afin de réaliser les garnitures intérieures de portières, dossiers de Figure 10 – Habillage de portière de voiture en lin/polypropylène
sièges, support de moquette, habillage de coffre, etc. Pour cette
application, des non-tissés à base de fibres végétales et de fibres
thermoplastiques sont transformés par compression en température
(TRE Thermoplastique Renforcé Estampable). L’utilisation de ce
matériau s’inscrit dans une démarche d’écoconception. On note Tableau 3 – Principaux avantages et inconvénients
enfin le développement de granulés thermoplastiques (polypropy- des fibres végétales comme renforts
lène, par exemple) renforcés par des fibres naturelles végétales et de matériaux composites
utilisés dans différents domaines (cosmétique, automobile, horticul-
ture, électroménager, mobilier urbain, outillage...) (figure 10). Avantages Inconvénients
Le tableau 3 présente les avantages et inconvénients des fibres
végétales comme renfort de matériaux composites. La biodégrada- Faible coût Absorption d’eau
bilité des fibres peut être considérée comme un avantage ou
comme un inconvénient. Pour le recyclage, c’est un avantage. Par Propriétés mécaniques
ailleurs, il n’existe pas de pièces industrielles à durée de vie illimi- spécifiques importantes Faible stabilité dimensionnelle
(résistance et rigidité)
tée, tout matériau étant voué à devenir déchet. L’utilisation de ce
type de matériaux impose, par une conception réfléchie, de placer Biodégradabilité Biodégradabilité
la structure en matériaux composites en dehors des conditions de
biodégradabilité. Cette démarche est appliquée depuis longtemps Faible tenue thermique
Non abrasif pour les outillages
pour des ouvrages en bois. Il n’y a pas de mauvais matériaux mais (200 à 230 oC max)
de mauvaises conditions d’utilisation.
(0)
Neutre pour l’émission de CO2 Fibres anisotropes

Demande peu d’énergie Variation de qualité en fonction


5.2 Technologies de transformation pour être produite du lieu de croissance,
de la météo...
Les techniques de mise en œuvre des matériaux composites
renforcés par des fibres naturelles sont celles couramment utilisées Pas de résidus Pour des applications
après incinération industrielles, demande
par ailleurs pour la fabrication de pièces à renfort verre, carbone ou la gestion d’un stock
aramide (voir [A 3 720]). Le tableau 4 présente des exemples de tech-
nologies de transformation et de différents couples fibres/ matrice. Pas d’irritation cutanée lors
(0)

de la manipulation des fibres Renfort discontinu


La tenue thermique des fibres (environ 200 à 230 oC) est toutefois
une limite d’utilisation des structures mais aussi une limite pour la Bonne isolation thermique
température de transformation, particulièrement pour les matrices et acoustique
thermoplastiques. Lors d’une transformation en température non
maîtrisée, l’eau contenue dans les fibres s’évapore, ce qui entraîne Ressource renouvelable
une évolution des caractéristiques mécaniques des fibres (perte de

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5.3 Biocomposites
Tableau 4 – Exemples de procédés de transformation
de matériaux composites renforcés
par des fibres naturelles Depuis les années 1980, de nombreux travaux concernent les
biocomposites [59] [60], matériaux constitués de biofibres (des
fibres végétales, par exemple) et d’un biopolymère. Les termes
Technologie Fibre Matrice Références d’écomatériaux et de polymères écologiquement corrects sont
aussi utilisés. Les biopolymères sont des polymères biologique-
Résine thermodurcissable ment biodégradables d’origine naturelle ou synthétique. En fin de
vie, la pièce sera broyée et les déchets introduits dans un compost
Contact Ramie Polyester [48] pour dégradation. Confortés par les notions d’écoconception, les
biopolymères ont pour vocation de se substituer aux polymères
SMC Lin Polyester [49] thermoplastiques de grande diffusion (polyoléfines, PVC, PS) afin de
faciliter le recyclage et la gestion de fin de vie des matériaux. Parmi
Enroulement les biopolymères on trouve :
filamentaire Jute Polyester [47]
— des polymères microbiens : ils sont secrétés par des micro-
Compression Coton-kapok Polyester [19] organismes après fermentation de matières premières naturelles
Pultrusion Jute Vinylester [50] (glucose, sucrose d’acide gras) ;
— des polymères issus des plantes : les plus connus d’entre eux
RTM (1) Chanvre Phénolique [51] sont l’amidon, la cellulose et la lignine ;
RTM Soie Époxyde [52] — des polymères produits par polymérisation chimique d’entités
biologiques tels que les polymères polylactiques. L’acide lactique
RTM Kenaf Polyester [53] est produit par fermentation de sucres (betteraves, pommes de
terre, maïs) mais peut être également synthétisé chimiquement ;
Résine thermoplastique — des polymères synthétiques.
Injection Chanvre ABS [54] Les fibres naturelles sont biodégradables par nature (les traite-
ments que subissent les fibres ne doivent pas supprimer cette pro-
Pultrusion Lin Polypropylène [55] priété) et permettent la réalisation de biocomposites. Les fibres
végétales seules, compte tenu de leurs structures, peuvent être
TRE (2) Flax Polyéthylène [56]
considérées comme des biocomposites naturels.
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Compression Kenaf Acrylique [57]

Élastomère 5.4 Propriétés mécaniques


Caoutchouc
Compression Coir naturel [58] Les propriétés mécaniques d’éprouvettes verre/époxy et
lin/époxy, renforcées par des fibres unidirectionnelles, sont présen-
(1) RTM : Resin Transfer Molding. tées dans le tableau 5. La densité des fibres de lin est inférieure à
(2) TRE : Thermoplastique Renforcé Estampable. celle des fibres de verre. La comparaison est intéressante pour les
propriétés mesurées et spécifiques (propriétés mesurées/densité) et
fait apparaître une forte anisotropie pour les deux matériaux. La
résistance) et un risque d’émission gazeuse avec création de poro- faible tenue en compression des éprouvettes renforcées par des
sités. Pour une matrice thermoplastique, la température de trans- fibres de lin s’explique par le microflambage des fibres. La résis-
formation doit rester inférieure à 230 oC. On utilise essentiellement tance moyenne en traction d’une fibre de lin est de 1 500 MPa et
des polyoléfines, tels que les polyéthylènes et le polypropylène. Le sa résistance en compression de 1 200 MPa [34]. Pour analyser plus
polyamide, le polyester et le polycarbonate ne conviennent géné- précisément ces valeurs, il est nécessaire de disposer d’informa-
ralement pas car ils ont une température de mise en forme supé- tions complémentaires sur les propriétés des fibres, leurs orienta-
rieure à 250 oC. tions et la qualité de la liaison fibre/matrice. En effet, l’interface est
Une fibre naturelle n’est pas un produit industrialisé. Ses caracté- un paramètre influençant fortement la résistance en cisaillement, en
ristiques peuvent varier en fonction de paramètres échappant totale- compression, en traction transverse et en tenue à l’impact.
ment à la volonté humaine, comme par exemple les variations (0)

climatiques. Pour certaines fibres, la production est artisanale Le tableau 6 présente les propriétés mécaniques de SMC (Sheet
(récolte et traitement). Une utilisation de ce type de renfort demande Molding Compound ) renforcés par des fibres de verre ou de lin.
donc la mise en place de contrôles et la gestion de lots pour une Deux longueurs de fibres sont utilisées : 6 et 25 mm, caractéristique
homogénéisation. importante pour les propriétés mécaniques. Les performances des
Pour la réalisation de pièces en composites, les fibres se présen- deux familles de SMC sont comparables sauf pour la tenue à
tent soit en vrac (fibres courtes de longueur calibrée), soit sous forme l’impact où le stratifié renforcé par des fibres de lin présente des
de nappes (mat, unidirectionnel, tissu, bibiais). Différents auteurs ont propriétés inférieures.
travaillé sur des renforts hybrides constitués de mélanges fibres (0)

végétales/fibres de verre. Les tissus à usage textile ne présentent que Le tableau 7 présente les propriétés mécaniques d’un polypro-
peu d’intérêt pour le renforcement de matériaux composites. Les pylène renforcé par différentes fibres (kenaf, coir, sisal, chanvre,
fibres végétales (fibres courtes) sont solidarisées par torsion pour jute). Aléatoirement dispersées dans le plan de stratification, la
former un fil. Le tissu est constitué par un entrecroisement des fils transformation est réalisée (dans des conditions identiques pour
de chaîne et de trame (voir [A 3 980]). La torsion, le parcours des fils toutes les éprouvettes afin de permettre la comparaison) par
(qui est fonction de l’armure du tissu) et l’anisotropie des fibres compression en température (180o) d’un empilement de films de PP
conduisent à une mauvaise orientation des fibres et donc à une alté- et de nappes de fibres. Le taux massique de fibres est de 40 %. Pour
ration des performances mécaniques par rapport à un empilement ces essais, les composites chanvre/PP présentent les meilleurs
de couches unidirectionnelles. caractéristiques mécaniques. (0)

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Tableau 5 – Exemples de propriétés mécaniques mesurées sur des éprouvettes


renforcées de fibres unidirectionnelles de verre et de lin [61] (1)
Matériau

Verre/époxy Lin/époxy
Caractéristiques
Propriétés Propriétés Propriétés Propriétés
absolues spécifiques absolues spécifiques

Densité ..................................................................................................(g/cm3) 1,87 1 1,35 1


Module d’Young longitudinal ............................................................... (GPa) 35 19 24 17,7
Résistance en traction longitudinale .................................................... (MPa) 900 481 325 240
Résistance en traction transverse ......................................................... (MPa) 25 13 15 11
Résistance en compression longitudinale ........................................... (MPa) 650 348 92 68
Résistance au cisaillement interlaminaire ILSS ................................... (MPa) 80 43 15 11
Tenue à l’impact Charpy ......................................................................(kJ/m2) 280 150 60 44
(1) Matériaux réalisés par pultrusion avec un pourcentage de fibres de 50 % en volume.

Tableau 6 – Exemples de propriétés mécaniques de SMC (matrice polyester) [49] [62] (1)
Nature des fibres

Verre Lin
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Propriétés des matériaux composites


Longueur des fibres (mm)

6 25 6 25

Module d’Young en traction.................................................................. (GPa) 8 11 7 12


Résistance en traction ............................................................................ (MPa) 35 75 40 80
Module d’Young en flexion ................................................................... (GPa) 7 11 7 12
Résistance en flexion ............................................................................. (MPa) 70 160 83 144
Résistance à l’impact ........................................................................... (kJ/m2) 40 70 11 22
(1) Le pourcentage de fibres en volume est de 22 % et celui des charges (craie) de 38 %.

Tableau 7 – Exemples de propriétés mécaniques de composites polypropylène/fibres végétales [63] (1)


Nature des fibres

Kenaf Coir Sisal Chanvre Jute


Propriété des matériaux composites
Densité des fibres

1,25 1,33 1,48 1,46

Module d’Young en traction..................................... (MPa) 6 890 1 250 5 360 6 850 3 620


Contrainte à rupture traction .................................... (MPa) 27,5 10 33,3 52,1 26,4
Module d’Young en flexion ...................................... (MPa) 2 210 640 1 670 4 950 2 720
Contrainte à rupture tenue au flexion ..................... (MPa) 27,8 26,7 24,7 53,9 34,3
Choc Charpy ............................................................(kJ/m2) 14,1 21,7 26,9 25,9 15,3

(1) Matériaux transformés par compression à 180 oC (5 bar), avec un taux massique de 40 % et des fibres courtes (fibres coupées) aléatoirement dispersées dans
un plan.

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6. Conclusion et perspectives site (association d’un biopolymère avec des biofibres) permet une
gestion des déchets et des pièces en fin de vie par compostage.
Les composites renforcés par des fibres naturelles sont encore
Chaque seconde sur terre, une surface de forêt équivalente à
peu utilisés et en cours de développement. Pour le développement
19 courts de tennis disparaît, le désert augmente de 78 m2 en Chine,
à grande échelle, les efforts portent actuellement sur :
1 600 t de glace fondent au Groënland et 720 t de CO2 sont émises
dans l’atmosphère à partir de pétrole [64]. Ces chiffres montrent qu’il — la mise en place de filière de production et de distribution
est crucial de prendre en compte les effets des activités humaines sur pour répondre aux besoins de l’industrie ;
l’environnement. C’est dans ce cadre que se développent les écoma- — l’augmentation de connaissances sur ces matériaux (perfor-
tériaux et que le terme de développement durable (soutenable) est de mances, gestion de diversité, maîtrise de la biodégradabilité, iden-
plus en plus évoqué. Cette notion de développement durable exige une tification de ces structures complexes...) sachant qu’il existe « des
vue systémique des problèmes d’environnement. fibres végétales » ;
— la diffusion des connaissances sur ces matériaux (pour le
Sur le principe que toute ressource transformée en produit
concepteur et le transformateur mais aussi pour le client final) ;
deviendra déchet, on considère que le volume des déchets est
comparable au volume des ressources exploitées par l’homme. On — la mise en place de filières de recyclage (de démontage et
sait que les matériaux composites couramment utilisés gestion des déchets) ;
aujourd’hui ne sont pas facilement recyclables. L’écoconception — la mise au point de biopolymères ayant un coût compétitif ;
des pièces en plastiques et en matériaux composites est donc — la prise en compte des impacts sur l’environnement, ce qui
aujourd’hui une nécessité ; ceci correspond à la fois à la mise en impose d’étudier des effets à long terme, or les raisonnements à
place de législations et à la prise de conscience par le public de la court terme sont trop souvent privilégiés. Par ailleurs, la durée de
notion d’impact sur l’environnement (production, utilisation, ges- vie des produits industriels est très diverse (moins d’un an pour un
tion de la fin de vie). emballage alimentaire, 12-14 ans pour une voiture, 30 ans pour un
bateau de plaisance). Il est nécessaire de connaître la durée de vie
Pour le renforcement de polymères, les fibres végétales présen- du produit mais aussi la durée d’utilisation effective ;
tent des propriétés mécaniques spécifiques importantes (au moins
— la capacité de faire un écobilan ;
pour certaines d’entre elles) et de nombreux atouts si on s’inté-
resse aux impacts environnementaux. Il s’agit de ressources — le développement de technologies industrielles pour transfor-
renouvelables, naturellement biodégradables, (presque) neutres mer ces fibres végétales (comme on sait le faire dans l’industrie
quant aux émissions de CO2 dans l’atmosphère et ne demandant textile, papetière et du bois).
que peu d’énergie pour être produites. Ces fibres peuvent se subs- Compte tenu du développement des connaissances et de l’évo-
tituer aux fibres de verre dans de nombreux domaines (pour des lution de la législation (protection de l’environnement), les bio-
structures tertiaires et secondaires dans un premier temps) ou per- composites sont amenés à se développer dans de nombreux
mettre d’atteindre de nouveaux marchés. L’utilisation de biocompo- secteurs d’activités.
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P
O
U
Fibres naturelles de renfort R
pour matériaux composites
E
N
par Christophe BALEY
Docteur de l’Université et de l’École centrale de Nantes
Enseignant-chercheur à l’Université de Bretagne Sud
S
A
Données économiques (tableau A)
V
(0)
O
Tableau A – Prix en euros/kg des principales fibres naturelles
en comparaison avec les fibres de verre et de carbone I
Nature
des fibres
Prix au kilo
en comparaison
avec des fibres de verre Densité
Production mondiale
en 2002 en milliers Remarques
R
exprimé en % (1) de tonnes/an
• Les informations de prix données sont indicatives. En effet, le prix des
fibres est fonction de la présentation, de la qualité, des quantités et des traite-
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Verre E 100 (1,5 euro/kg) 2,54 2 200 (1)


Carbone
Lin
2 000
130
1,85
1,53
17 (1)
750 (2)
ments de surface.

• Par ailleurs, il est difficile de comparer des prix au kilo de fibres dont la
P
Jute
Sisal
18
21
1,46
1,33
3 200 (2)
345 (2)
masse volumique et les propriétés mécaniques sont différentes.

• Au prix de 1,5 euro/kg (HT), les fibres de verre E se présentent sous forme
L
Coir
Chanvre
17
93
1,25
1,48
636 (2)
78 (2)
de bobines (prix en grande quantité). Le prix d’un mat de verre est de
2,20 euros/kg et le tissu (taffetas de 500 g/m2) est de 2,75 euros/kg. U
Ramie 202 (2)
• Pour les fibres végétales, la production est principalement utilisée par
l’industrie textile. S
(1) JEC composites no 1, april-may 2002.
(2) Données de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’ali-
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Le lecteur pourra également se reporter aux réfé-
rences (4) à (6). E
N
Producteurs de fibres et distributeurs
(liste non exhaustive)

Fibres de lin :
Terre de Lin
S
http://www.terredelin.com
Fibres de chanvre
La chanvrière de l’Aube
A
htpp//www.aubiose.com
Non-tissé à base de fibres végétales
V
Techni-lin
http://www.centrale-liniere.fr
AFT Plasturgie
O
http://www.chanvre.com
I
Organisations professionnelles de producteurs de lin R
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Association Générale des Producteurs de Lin


Paris, France
http://www.lin.asso.fr
P
Algemeen Belgisch Vlasverbond
Belgique L
Hoofdproduxtschap Akkerbouw – Commissie Vlas
Pays-Bas
http://www.hpa.nl
U
S
Organisation professionnelle de producteurs de chanvre

Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre


Le Mans, France
Base de données techniques relatives sur les plastiques
renforcés par des fibres naturelles
http://www.n-fiberbase.net

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