Vous êtes sur la page 1sur 25

Réf.

: AM5130 V2

Fibres naturelles de renfort


Date de publication :
10 janvier 2013 pour matériaux composites

Cet article est issu de : Matériaux | Plastiques et composites

par Christophe BALEY

Résumé Le renforcement des polymères par des fibres naturelles permet de réduire les
impacts environnementaux. Parmi les fibres naturelles, les fibres végétales ayant un rôle
structurel dans la nature présentent des propriétés mécaniques intéressantes. Elles sont
de plus facilement disponibles. Les fibres organiques peuvent être utilisées, mais elles ont
des propriétés plus variées. Compte tenu du développement des connaissances, de la
disponibilité de nouveaux demi-produits et de l'évolution de la législation en termes de
protection de l'environnement, les biocomposites sont amenés à se développer dans de
nombreux secteurs d'activités.

Abstract The reinforcement of polymers via natural fibers allows for reducing
environmental impacts. Among these natural fibers, plant fibers having a structural
function in nature present interesting mechanical properties. Furthermore they are easily
available. Organic fibers can be used although they have more varied properties. Due to
knowledge development, the availability of new half-products and the evolution of
regulations in terms of environment protection, biocomposites are to be developed in a
large number of sectors of activity.

Pour toute question :


Service Relation clientèle
Techniques de l’Ingénieur
Immeuble Pleyad 1 Document téléchargé le : 23/04/2018
39, boulevard Ornano
93288 Saint-Denis Cedex Pour le compte : 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Fibres naturelles de renfort


pour matériaux composites
par Christophe BALEY
Professeur des Universités
Université de Bretagne Sud

1. Enjeux ......................................................................................................... AM 5 130v2 - 4


2. Présentation des différentes fibres naturelles ............................... — 4
2.1 Classification .............................................................................................. — 4
2.2 Comparaison des propriétés mécaniques en traction de diverses
fibres ........................................................................................................... — 5
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

3. Fibres d’origine végétale....................................................................... — 7


3.1 Structure et composition............................................................................ — 7
3.1.1 Modèle simplifié................................................................................. — 7
3.1.2 Constituants des parois végétales.................................................... — 7
3.1.3 Structure détaillée.............................................................................. — 7
3.2 Types de fibres ............................................................................................ — 9
3.2.1 Lin........................................................................................................ — 9
3.2.2 Ortie..................................................................................................... — 9
3.2.3 Ramie .................................................................................................. — 9
3.2.4 Chanvre............................................................................................... — 9
3.2.5 Jute...................................................................................................... — 9
3.2.6 Agaves ................................................................................................ — 9
3.2.7 Palmiers .............................................................................................. — 10
3.2.8 Kénaf ................................................................................................... — 10
3.2.9 Bananiers ............................................................................................ — 10
3.2.10 Coton................................................................................................. — 10
3.3 Comportement en traction d’une fibre végétale ...................................... — 10
3.4 Traitements des fibres ................................................................................ — 11
4. Fibres d’origine animale ........................................................................ — 11
4.1 Ver à soie .................................................................................................... — 11
4.2 Araignée....................................................................................................... — 12
4.3 Comportement mécanique en traction ..................................................... — 12
5. Matériaux composites et fibres naturelles ...................................... — 12
5.1 Généralités................................................................................................... — 12
5.2 Technologies de transformation................................................................ — 13
5.3 Biocomposites (biofibres + biopolymères).............................................. — 15
5.4 Propriétés mécaniques ............................................................................... — 15
1 - 2013

6. Conclusion et perspectives .................................................................. — 17


Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. AM 5 130v2
AM 5 130v2

n matériau composite se définit comme un arrangement de fibres –


U continu ou non – d’un matériau résistant, le renfort. Ces fibres sont
noyées dans une matrice dont la résistance mécanique est beaucoup plus
faible. La matrice leur conserve leur disposition géométrique et leur transmet
les sollicitations auxquelles est soumise la pièce. La matrice (le liant) peut
appartenir à la famille des polymères, des métaux ou des céramiques.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 1

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

Dans ce dossier ne sont traitées que les fibres organiques et naturelles et les
matériaux composites associés, matériaux utilisant un polymère comme
matrice.
Sous le terme « fibres naturelles » se trouvent des fibres organiques, d’ori-
gine végétale (cellulosique) et animale (protéinique), et des fibres minérales
telles que l’amiante (qui ne sont pas présentées).
L’utilisation de fibres naturelles comme renfort de matériaux composites se
justifie pour :
– valoriser une ressource locale dans des pays peu industrialisés ;
– développer des matériaux et des technologies permettant de réduire les
impacts sur l’environnement.
L’objectif n’est pas de faire un inventaire de toutes les fibres disponibles,
mais de présenter les exemples les plus intéressants.
Il existe de nombreuses variétés de fibres naturelles, mais seules certaines
présentent des propriétés mécaniques remarquables justifiant leur usage
comme renfort de matériaux composites. On note que ces dernières ont un
rôle structurel dans la nature. Par exemple, une tige de lin est renforcée par
des fibres qui sont des tissus de soutien, elles présentent des performances
mécaniques intéressantes compte tenu de leur fonction.
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Les propriétés des différentes fibres naturelles organiques sont présentées,


mais il faut rappeler que, du fait de leur caractère naturel, leurs performances
sont dispersées. Il ne faut donc pas conclure hâtivement de la supériorité ou
du manque d’intérêt de telle ou telle variété.
Les fibres végétales sont couramment utilisées car ce sont les fibres les plus
disponibles. Leur structure complexe est assimilable à celle de matériaux com-
posites renforcés par des fibrilles de cellulose disposées en hélice. Pour
comprendre l’origine de leur comportement, il est nécessaire de connaître leur
microstructure, présentée de manière simplifiée.
Les soies animales, bien que peu utilisées, présentent un allongement à la
rupture très important. Cette caractéristique illustre l’intérêt qu’elles présentent
car, en terme d’absorption d’énergie mécanique, les soies sont inégalées dans
le monde des fibres synthétiques et naturelles.
Les technologies de transformation pour réaliser des pièces en matériaux
composites avec des fibres naturelles sont identiques à celles utilisées avec
des fibres de synthèse, en veillant toutefois à ne pas les dégrader. Une tempé-
rature limite de 200-230 °C est souvent évoquée, mais en réalité les deux
paramètres importants sont la température et le temps.
L’utilisation de biocomposites, association d’un polymère biodégradable et
de biofibres (fibres biodégradables), présente des avantages en fin de vie. En
effet, ceux-ci permettent la réalisation de pièces qui, en fin de vie, peuvent être
broyées puis incorporées dans un compost.
L’usage de fibres naturelles comme renfort de matériaux est souvent associé
à une démarche d’écoconception, les impacts environnementaux sont évalués
à l’aide d’analyse de cycle de vie (ACV).
Il est par ailleurs nécessaire de remettre en cause des idées préconçues sur
des sujets tels que, par exemple, le vieillissement des fibres végétales en
milieu humide, l’usage de biocomposites en milieu sévère et l’adhérence entre
fibres végétales et polymères. Sans nier la complexité de ces domaines
d’études, notons qu’il est possible de laver plusieurs fois une chemise en fibres
de lin, de réaliser des coques de bateaux en bois et de coller du bois pour réa-
liser des charpentes en lamellé-collé.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


AM 5 130v2 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

___________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES

Glossaire

Andain : alignement des tiges de lin dans le champ après l’arrachage pour le rouissage à terre.
Analyse de Cycle de Vie (ACV) : outil de l’écoconception considéré comme global, multicritères qui permet de quantifier les impacts
environnementaux d’un produit ou système. Le caractère global signifie que l’ensemble du cycle de vie du produit ou système est pris
en compte dans l’analyse, soit du berceau à la tombe. Cet outil est normalisé ISO 14040 et 14044.
Anas : bois situé au centre de la tige de lin. Les anas sont séparés de la tige lors de l’opération de teillage et sont utilisés pour la
réalisation de panneau d’aggloméré ou comme litière ou paillage. Dans la tige de chanvre, le bois s’appelle la chenevotte.
Arrachage : première étape de la récolte du lin. Les tiges sont arrachées et déposées sous forme d’andains au sol pour l’étape de rouissage.
Biodégradable : un matériau est biodégradable s’il peut être décomposé par des êtres vivants (décomposeurs naturels), aboutissant à
la formation de composés (CO2, H2O, CH4), d’une nouvelle biomasse, et à des composés non biodégradables ni bio-assimilables (mais
non écotoxiques). Les fibres végétales et animales sont naturellement biodégradables.
Biocompostable : un matériau est biocompostable s’il est dégradable et assimilable biologiquement dans des conditions de compostage.
Cardage : travailler les fibres textiles afin de les démêler à l'aide de cardes (naturelles ou industrielles). Une carde est brosse garnie de
pointes métalliques recourbées.
Cellulose : la cellulose est le principal constituant des parois cellulaires. C'est un polysaccharide de la série des β-D-glucanes dont le
motif répétitif est le cellobiose, constitué de deux β-D-glucopyranoses dans leur conformation chaise et liés par une liaison glycosidique.
La cellulose, composée de zones amorphes et de zones cristallines, se présente sous la forme de microfibrilles.
Chenevotte : bois situé au centre de la tige de chanvre (comparable aux anas du lin). La chenevotte est utilisée comme litière, paillage
et pour la fabrication d’isolant dans le domaine du batîment (mélange de chenotte avec de la chaux).
Cortical : relatif à l'écorce.
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Cuticule : (botanique) pellicule fine recouvrant les feuilles et les tiges de plantes.
Ecapsulage: le passage de l’écapsuleuse permet de récolter les graines qui serviront pour les futurs semis.
Écoconception : l’écoconception se définit comme une démarche d’innovation qui intègre le facteur environnemental dès la conception des
produits afin d’en diminuer les impacts environnementaux. La notion de produit est à prendre au sens large : il s’agit d’un bien ou d’un service.
À l’inverse d’une démarche curative, l’écoconception se veut absolument préventive et s’apparente à une démarche d’amélioration continue.
Écosystème : en écologie, un écosystème désigne l’ensemble formé par une association ou une communauté d’êtres vivants (ou bio-
cénose) et son environnement géologique, édaphique, hydrologique, climatique, etc. (le biotope). Les éléments d’un écosystème déve-
loppent un réseau d’échange d’énergies et de matières permettant le maintien et le développement de la vie. Dans un écosystème
naturel, le soleil apporte l’énergie par le soleil (le système est ouvert) et celui-ci ne produit pas de déchets. Il est intéressant de se rappe-
ler que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Écologie industrielle : l’écologie industrielle appréhende les activités industrielles comme des écosystèmes particuliers, caractérisés par
des flux de matière, d’énergie et d’information. En s’inspirant des connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes, l’écologie
industrielle vise à réorganiser le système industriel pour le faire évoluer vers un fonctionnement compatible avec la biosphère et viable
à long terme. C’est donc une étape dans la démarche vers le développement durable. L’écologie industrielle se construit sur l’étude des
flux et des stocks de matières, d’énergie et d’informations au sein d’un système clairement délimité (zone industrielle, bassin versant ...).
Étoupes : les opérations de teillage et de peignage permettent l’extraction des fibres des tiges. Les fibres sont classées suivant la pré-
sentation des faisceaux en « fibres longues » et « fibres courtes » (les étoupes). Il s’agit des mêmes fibres évidemment. Les étoupes
entrent dans la fabrication de tissus techniques, de matériaux composites, de cordes et de papier.
Filasse : fibres longues (assemblage de fibres sur la hauteur de la plante) de lin après teillage, également appelées long brin.
Hémicelluloses : classe de polymères très variés (de nombreux monomères et de nombreux branchements différents). La classe la
mieux étudiée correspond aux xyloglucanes. Ils sont constitués d'une chaîne de glucose (bêta 1-4) et de courtes chaînes latérales de
xylose, galactose et fucose.
Liber : tissu qui existe entre l'écorce et le bois, par lequel circule la sève.
Lignine : la lignine (ou plutôt les lignines) est une macromolécule complexe, non linéaire, constitué d'un système aromatique et phéno-
lique, composé majoritairement d'unités phényl-propanes
Lumen : certaines fibres végétales sont creuses, le lumen est la cavité centrale
Parenchyme : tissu cellulaire spongieux et mou de certaines parties des plantes (feuille, jeune tige, fruit, écorce ou racine)
Pectines : elles sont constituées d'une chaîne principale et de chaînes secondaires branchées. Les monomères sont variés ainsi que les
types de branchements. La chaîne principale est constituée d'acide galacturonique. Elle constitue un acide polygalacturonique.
Peignage : opération que l'on fait subir aux fibres textiles, en utilisant un peigne, pour en éliminer complètement les impuretés, les
faisceaux de fibres les plus courts (étoupes de peignage), pour les individualiser et les paralléliser. Après peignage les fibres se présen-
tent sous forme de ruban utilisable par les filateurs.
Retournement : dans le cas d’un rouissage au sol, il est nécessaire de retourner le lin afin d'obtenir un rouissage homogène.
Rouissage : décomposition des pectines assurant le collage des fibres entre elles (au sein du faisceau) et avec le reste de la tige. Le
rouissage est généralement réalisé au sol mais d’autres techniques existent tels que le rouissage à l’eau (interdit en milieu naturel pour
des problèmes de pollution), le rouissage enzymatique ou le rouissage chimique.
Teillage : après rouissage et séchage les fibres sont teillées. Cette opération (battage mécanique ou manuel) permet de séparer les
fibres tiges de chanvre ou de lin du bois, afin d'obtenir de la filasse.
Tissu de soutien : fibre élémentaire
Titrage : la filature du lin donne lieu à une palette de fils référencés en numéros métriques (Nm est le nombre de kilomètres fait avec
1 kg de fil). Plus le chiffre est élevé, plus le fil est fin (ex : Nm 6 = 6 000 m au kilo pour les tissus d’ameublement ; Nm 39 = 39 000 m au
kilo pour les tissus légers d’habillement).
Tex : unité de titrage utilisée pour les fils textiles et correspondant au poids en grammes de 1 000 m de fil.
Xyleme : ensemble des tissus ligneux des végétaux

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 3

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

1. Enjeux 2. Présentation
D’une manière générale, l’utilisation de fibres naturelles comme
des différentes fibres
renfort de matériaux composites se justifie pour : naturelles
– valoriser une ressource locale dans des pays peu industrialisés ;
– développer des matériaux et des technologies prenant en
compte les impacts sur l’environnement. Les fibres naturelles sont 2.1 Classification
des matériaux de qualité qui se fabriquent et se recyclent naturel-
lement sur terre depuis des millions d'années (matériaux biodégra- On peut subdiviser les fibres naturelles en trois grands groupes
dables et renouvelables par culture). Dans cet esprit, on envisage selon leur origine (figure 1) :
de remplacer les fibres de verre par des fibres naturelles, non pour – les fibres végétales qui comprennent
faire des économies, mais parce que les matières premières renou-
velables présentent des avantages écologiques. Par ailleurs, les • des fibres provenant des poils séminaux de graines (coton,
composites à fibres naturelles ouvrent de nouveaux débouchés kapok),
aux produits agricoles. • les fibres libériennes extraites de tiges de plantes (lin, chan-
Le choix des fibres provenant d’un milieu naturel et présentant vre, jute, ortie),
des performances mécaniques intéressantes se fait en tenant • les fibres extraites de feuilles (sisal), de troncs (palmier),
compte : d’enveloppes de fruits (noix de coco) ;
– de leur origine et fonction : les fibres présentant des perfor- – les fibres animales qui proviennent des poils, telles que la toi-
mances mécaniques ont un rôle structurel dans la nature ; son animale, et des sécrétions telles que la soie ;
– de leur disponibilité avec des propriétés maîtrisées ; une fibre – les fibres minérales telles que l’amiante évoquées pour
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

naturelle est considérée comme disponible si le volume de fibres mémoire, mais pas présentée ici.
présent sur le marché est suffisant pour réaliser des pièces indus-
Pour une application de renforcement de polymère, on s’inté-
trielles. On note que sa production est liée aux débouchés et aux
resse aux fibres ayant une fonction structurelle dans la nature. La
prix de marché ;
laine, par exemple, possède une fonction d’isolation thermique et
– de leur composition et structure souvent complexes. Bien que ne présente pas de propriétés mécaniques remarquables. Les
les matériaux composites soient souvent présentés comme nou- fibres végétales provenant des tiges, des feuilles et des fruits, ainsi
veaux et révolutionnaires, il est possible d’en trouver partout dans que les sécrétions animales, présentent des propriétés mécaniques
la nature, que ce soit dans le monde végétal ou dans le monde ani- les plus intéressantes.
mal. Une multitude de matériaux naturels, les uns rigides mais
légers, comme les os, les autres souples mais résistants, comme le Pour illustrer le rôle de renforcement des fibres dans une tige,
bois, doivent leurs propriétés mécaniques à leur structure la figure 2 présente une section d’une tige de lin. On note que les
composite ; fibres sont assemblées en paquets et situées à l’extérieur de la
– de la connaissance des impacts environnementaux. tige. Les fibres sont des tissus de soutien de longueur modeste
(entre 10 et 80 mm environ) et de faible diamètre (10 à 30 μm).
Les fibres naturelles renouvelables (végétales ou animales) sont Une tige présente donc une structure de matériau composite ; sa
initialement biodégradables et doivent le rester si possible à la structure lui permet de résister aux efforts de flexion et de tor-
suite des traitements qu’elles subissent (la vitesse de dégradation, sion. Les fibres sont régulièrement distribuées sur la périphérie et
elle, peut être modifiée). La biodégradabilité des pièces en fin de leur assemblage en paquets améliore leur tenue en compression
vie est dans certains cas une propriété intéressante en fin de vie en limitant le risque de microflambage. En effet, quand une tige
des pièces dans certains cas. Un matériau est dit biodégradable s’il fléchit, une partie de la section travaille en traction et une autre
est dégradé par des micro-organismes (des bactéries, par exem- en compression. Dans la tige, les fibres adhèrent fortement entre
ple). Le résultat de cette dégradation est la formation d’eau, de elles et avec le reste de la plante (les liaisons sont principalement
dioxyde de carbone et/ou de méthane et éventuellement de sous- assurées par des pectines dans le cas du lin). Pour les extraire, il
produit non toxiques pour l’environnement. Pour maintenir cette est nécessaire d’endommager les lamelles mitoyennes assurant
propriété, il est important de veiller aux traitements appliqués. les liaisons: c’est l’étape du rouissage qui est complétée par diffé-
Ces fibres sont souvent considérées comme neutres vis-à-vis
des émissions de CO2 dans l’atmosphère puisque leur combustion
ou leur biodégradation ne produit qu’une quantité de dioxyde de
carbone égale à celle que la plante a absorbée pendant sa crois- Graines Coton, kapok
sance. Cela est une approche simplifiée car, en réalité, il est en fait
nécessaire de tenir compte des pratiques agricoles, des phases Tiges Lin, chanvre
d’extraction et de mise en forme des préformes. Les objets en Origine
composites à fibres naturelles sont donc plus faciles à recycler [1] Feuilles Sisal, abaca
végétale
et, si leur matrice est biodégradable (cf. § 5.3), après broyage ils
Fruits Noix de coco
sont compostables [2]. Il est aussi possible de recycler des compo-
sites biodégradables [3], le compostage sera alors une solution Troncs Palmier
(comme l’incinération) quand la matière sera trop dégradée. Il faut
considérer que les matériaux composites renforcés par des fibres Laine Mouton
naturelles sont en cours de développement ; leurs applications
sont encore limitées, mais ils sont amenés à jouer un rôle dans Fibres Origine
Poils Alpaga
naturelles animale
l’industrie future, notamment dans le domaine de la construction.
Sécrétions Soie
Origine
Consulter les références [4][5][6] sur les produits renouvela- minérale
Amiante
bles et le monde végétal et les références [7][8][9] sur les
enjeux pour le développement durable de l’industrie française
Figure 1 – Classification des fibres naturelles en fonction de leur
des matériaux composites et les bioproduits. origine

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


AM 5 130v2 – 4 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

___________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES

Épiderme ou cuticule
Paremchyme corticale
ou écorce
Faisceau de fibres

Xylème ou bois

Les fibres sont assemblées en paquet à l’extérieur de la tige

Figure 2 – Section d’une tige de lin


Les fibres ont été individualisées puis imprégnées
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Figure 4 – Faisceau de fibres de lin dans un matériau composite

rents traitements. Dans un matériau composite il est logique


d’individualiser les fibres (figure 3) et non de conserver des 2.2 Comparaison des propriétés
paquets (figure 4) pour augmenter les surfaces de collage entre mécaniques en traction de diverses
fibres et matrice et obtenir une répartition du renfort la plus uni- fibres
forme possible.
Le tableau 1 présente les caractéristiques mécaniques en trac-
tion de différentes fibres d’origine naturelle, ainsi que celles des
L’objectif n’est pas de faire l’inventaire de toutes les fibres fibres de renfort utilisées pour le renforcement de matériaux com-
disponibles mais de présenter des exemples parmi les plus posites courants. Les valeurs présentées sont issues de la littéra-
intéressants. Le lin sera souvent pris en exemple car de nom- ture et, compte tenu du caractère naturel de ces fibres, on
breux travaux ont été publiés sur cette plante. remarque des dispersions. On note des différences pour un même
Les charges organiques naturelles (fibres de bois, par exem- type de fibre, en fonction des paramètres tels que l’origine, la
ple) utilisées pour modifier les propriétés des polymères font variété, les conditions de croissance et de récolte des fibres, asso-
l’objet du dossier [A3220]. ciés aux traitements qu’elles ont subies. Pour compléter ce
tableau, les résultats d’essais de traction que nous avons réalisés
sur des fibres de lin, d’ortie et de chanvre (protocole et conditions
de caractérisation en traction identiques) sont présentés et confir-
ment les données de la littérature; il ne faut cependant pas
conclure hâtivement sur la supériorité ou le manque d’intérêt de
telle ou telle variété. Par ailleurs, dans la littérature, les conditions
de caractérisation (moyens d’essais, géométrie et montage des
fibres, vitesse de sollicitation, température, humidité, caractérisation
de fibres unitaires ou de faisceaux, méthode de dépouillement …..)
ne sont pas toutes identiques. Il existe aujourd’hui des normes
présentant les conditions de caractérisation en traction des fibres
de lin : XP T 25-501-1, XP T 25-501-2, XP T 25-501-3.
On note, par exemple, que le diamètre et les propriétés méca-
niques des fibres de lin varient suivant la zone de prélèvement
dans la plante (pied, centre, tête) [15] [32]. Par ailleurs, la sec-
tion polygonale évolue aussi dans sa longueur (forme de
fuseau). Le module d’Young et la résistance à la rupture sont
souvent, mais pas systématiquement, fonction du diamètre de
la fibre [33][34][35].
Les lois de comportement, illustrées par la courbe contrainte-
déformation d’un essai de traction des différentes fibres, doivent
aussi être analysées. En effet, toutes n’ont pas un comportement
élastique linéaire comme la fibre de verre. On note que les fibres
animales (les soies) se caractérisent par un allongement à la rup-
ture important. Les fibres d’ortie et de lin présentent les caractéris-
tiques en traction les plus intéressantes. Dans les paragraphes
suivants, nous détaillons les deux classes de fibres naturelles
Figure 3 – Faciès de rupture d’un pli unidirectionnel renforcé par (végétales et animales) en insistant sur la première famille, compte
des fibres de lin tenu de la disponibilité de ces fibres.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 5

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

Tableau 1 – Caractéristiques mécaniques moyennes en traction de différentes fibres naturelles


comparées aux fibres de renfort habituellement utilisées dans l’industrie des matériaux composites.
Fibres E (GPa) A (%) σu (MPa) Densité Référence
Fibres industrielles
Verre E
filament vierge.................................... 72 à 73 4,6 à 4,8 3 200 à 3 400 2,54 [A2110]
filament industriel (fil de base com- 72 à 73 1,7 à 2,1 1 200 à 1 550 2,54 [A2110]
portant un grand nombre de fibres)
Carbone
Toray T300 .......................................... 230 1,5 3 530 1,7 à 1,9 [A2210]
Thorneel P-120 S ................................ 825 0,3 2 350 1.87-2 [A2210]
Aramide
Kevlar 49.............................................. 124 2,9 3 620 1,44 [A3985]
Fibres végétales
Lin
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

données générales ............................. 12 à 85 1à4 600 à 2 000 1,54 [10][11][12][13]


variété Ariane...................................... 58 ± 15 3,27 ± 0,84 1 339 ± 486 1,53 [14]
variété Electra ..................................... 55,3 ± 25,7 934 ± 593 2,0 ± 0,5 [16]
variété Hermes.................................... 68,2 ± 35,8 1 454 ± 835 2,3 ± 0,6 [15]
Chanvre
données générales ............................. 23,5 à 90 270 à 900 1 à 3,5 [17]
variété Fedora 17 (2006) .................... 44,52 ± 19,1 1,8 ± 0,69 788 ± 307 [18]
variété Fedora 17 (2009) .................... 19,6 ± 14,8 3,0 ± 1,5 482 ± 337 [19]
Ortie
Urtica Doïca......................................... 87 ± 28 2,11 ± 0,81 1 594 ± 640 [20]
Ramie
données générales ............................. 24,5 à 128 1,2 à 4 400 à 1 000 [17]
exemple de variété............................. 65 ± 18 800 à 1 000 1,51 [21]
Jute ..................................................... 26,5 1,5 à 1,8 393 à 773 1,44 [22]
[23]
Sisal
données générales ............................. 9 à 21 3à7 350 à 700 1,45 [24] [25]
exemple de variété............................. 25,01 ± 12,9 526 ± 290 2,26 ± 0,35 [18]
Coir (noix de coco) ............................. 4à6 15 à 40 131 à 175 1,15 [26]
Coton ................................................... 5,5 à 12,6 7à8 287 à 597 1, 5 à 1,6 [27]
[28]
Fibres animales
Ver à soie
Attacus atlas........................................ 5 18 200 [29]
Bombyx mori ...................................... 16 15 650 [30]
Araignée
Argiope trifasciata .............................. 7 30 600 [31]
E module d’Young en traction,
A allongement à la rupture en traction
σu contrainte à la rupture en traction

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


AM 5 130v2 – 6 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

___________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES

3. Fibres d’origine végétale fibres discontinues [AM 5305] [AM 5306] [AM 5307]. En effet dans
le cas d’une sollicitation de traction, le rapport d’aspect de la fibre
doit être supérieur au rapport d’aspect critique pour bénéficier de
ses caractéristiques, c’est-à-dire pour que la fibre casse sans
3.1 Structure et composition déchaussement. Le rapport d’aspect critique est fonction de la
contrainte à la rupture en traction de la fibre et de la contrainte à la
rupture en cisaillement de l’interface fibre matrice. Les fibres de
3.1.1 Modèle simplifié ramie et de lin présentent un pourcentage de cellulose important,
un angle microfibrillaire faible et un rapport d’aspect important.
En première approche, une fibre végétale est assimilable à un
matériau composite renforcé par des fibrilles de cellulose (figure 5)
[36]. La matrice est principalement composée d’hémicelluloses, de 3.1.2 Constituants des parois végétales
pectines voire de lignine. Les fibrilles de cellulose sont orientées
en hélice suivant un angle nommé angle microfibrillaire. Habituel- Les parois primaire et secondaire contiennent une armature for-
lement, dans un matériau composite, le taux de renfort et l’orienta- mée de microfibrilles de cellulose, dans une matrice contenant des
tion des fibres conditionnent les caractéristiques élastiques et à la hémicelluloses, des pectines et de la lignine. La cellulose (cellule et
rupture. De même, dans une fibre végétale, les propriétés physi- ose (sucre)) est la molécule organique renouvelable la plus abon-
ques des fibres naturelles sont principalement déterminées par la dante sur terre ; elle a un rôle de soutien dans les parois cellulaires
composition biochimique, la nanostructure, le pourcentage de cel- des végétaux. C’est un homopolymère constitué par une chaîne de
lulose et son degré de cristallisation, l’angle microfibrillaire [37] et motifs de glucose reliés par des liaisons glucosidiques de type β 1-4.
les propriétés des polysaccharides assurant le transfert de charge Les composants pariétaux non cellulosiques incluent d’autres
entre les fibrilles. En simplifiant, pour un pourcentage de cellulose polysaccharides (pectines, hémicelluloses), les lignines et, en
donné, plus l’angle microfibrillaire est faible et plus la rigidité et la moindre proportion, des protéines et polyphénols. La distinction
résistance de la fibre sont élevées ; plus l’angle microfibrillaire est des grandes familles de composés pariétaux est principalement
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

important et plus l’allongement à la rupture est important. Le basée sur la solubilité différentielle de ces constituants plus que
tableau 2 présente, pour différentes fibres, le pourcentage de cel- sur des critères strictement de composition [40]. Les pectines
lulose, l’angle microfibrillaire, les dimensions des fibres et le rap- regroupent les polysaccharides des parois extractibles à l’eau en
port d’aspect L/D (longueur / diamètre). Le rapport L/D est un présence d’agents chélatants ; les hémicelluloses sont globalement
paramètre important pour permettre le transfert de charges entre définies par leur solubilisation en milieu alcalin. Le résidu ligno-
fibre et matrice dans les matériaux composites renforcés par des cellulosique, qui résulte de l’extraction des deux constituants pré-
cédents, se décompose en deux fractions : la première ,hydrolysée
par les acides, est la cellulose et la deuxième, insoluble dans les
acides, est la lignine.

θ
Les pectines regroupent différents polymères riches en acide
galacturonique, rhamnose, arabinose et galactose. Les hémicellu-
loses dépendent du type de paroi ; ce sont principalement des
xyloglucanes, xylanes et glucomanannes. Les lignines sont généra-
θ angle
microfibrillaire
lement classées parmi les polyphénols. On remarque que les fibres
périphloémiennes de type primaire sont généralement peu (lin et
chanvre) ou pas lignifiées (Ramie) à l’inverse des fibres secondai-
res (jute) et du bois [40].

Fibrilles
de cellulose 3.1.3 Structure détaillée
Une fibre végétale est assimilable à un empilement de plis
composites dont la structure détaillée (figure 6) est constituée d’une
paroi primaire et d’une paroi secondaire, elle-même constituée de
trois couches : S1, S2, S3. La couche S2 est la plus épaisse et condi-
Figure 5 – Schéma de principe de la structure d’une fibre végétale [36] tionne le comportement de l’ensemble de la fibre. Cette structure

Tableau 2 – Composition et propriétés de différentes fibres végétales

Nature Cellulose Angle Diamètre Longueur


Rapport L/D Références
des fibres (%) microfibrillaire (μm) (mm)

Lin 64 à 71 10 5 à 40 4 à 80 2 000 [12] [38] [39]

Ramie 83 7,5 10 à 60 40 à 170 3 000 [37] [39]

Chanvre 78 6,2 10 à 51 5 à 70 1 000 [12] [39]

Jute 61 à 71 8 25 à 200 3 110 [22] [23] [37] [39]

Sisal 67 à 78 20 7 à 47 1à8 170 [12] [39]

Coir 43 45 12 à 24 1à4 100 [12] [37]

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 7

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

Microfibrilles de
cellulose (70 %)
Polymères non
S3 cellulosiques

S2 Paroi
secondaire

S1

Paroi
P primaire

Figure 6 – Schéma de principe de la microstructure d’une fibre


élémentaire (lin et chanvre)
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Figure 7 – Faciès de rupture en traction d’une fibre de lin faisant


confère au matériau un caractère anisotrope marqué. La structure apparaître la structure fibrillaire assimilable a un matériau
composite renforcé par des fibres unidirectionnelles [14]
des fibres du bois est proche de celle des fibres végétales [C925].
La paroi primaire referme peu de cellulose (proportion massique lulaires, et donc, de ce fait, une variation de la fraction d’eau
estimée de 8 à 14 %). Les microfibrilles sont disposées dans une absorbée influence les propriétés mécaniques en traction des
matrice de composition proche des pectines de la lamelle moyenne. fibres [46][47] telles que leur résistance. En effet, le pourcentage
La paroi primaire est très élastique pour se déformer lors de la phase d’eau absorbée dans les parois influence principalement les consti-
d’élongation de la cellule avant la phase de remplissage. tuants, assurant le transfert de charge entre les microfibrilles. Une
La paroi secondaire renferme nettement plus de cellulose que la variation de la fraction d’eau absorbée entraîne aussi une légère
paroi primaire. Elle présente une stratification aussi bien microscopi- variation de section (retrait, gonflement). La transformation des
que que submicroscopique. Les fibrilles de cellulose sont orientées, matériaux composites demande un cycle thermique pour réticuler
parallèlement entre elles, suivant un angle (angle microfibrillaire) la matrice si c’est une matrice thermodurcissable ou pour la fondre
par rapport à l’axe longitudinal de la fibre (figure 6). Cette texture s’il s’agit d’une matrice thermoplastique. Ce cycle peut donc
spiralée est le type le plus fréquent ; on la rencontre dans les fibres influencer les propriétés des fibres.
de lin, du chanvre et les fibres ligneuses.
Entre les fibres, on trouve une lamelle moyenne, constituée de On note que l’étuvage des fibres de lin avant imprégnation dans une
pectines, une substance amorphe, qui réunit fortement les parois matrice époxy (thermodurcissable) se traduit par une réduction de la
cellulaires contiguës [41][42]. résistance longitudinale en traction d’un pli unidirectionnel [48] et que
la rigidité des parois est affectée par le cycle de transformation d’un
La figure 7 présente le faciès de rupture en traction d’une fibre polypropylène/lin [49]. Dans ce dernier cas, les deux principaux para-
de lin. Le caractère fibrillaire de la fibre est notable et comparable à mètres sont la température et le temps.
un matériau composite renforcé par des fibres unidirectionnelles.
L’orientation des macrofibrilles dans la zone de rupture, initialement
à 10°, a évolué lors de la sollicitation mécanique de traction [14]. Ce
mécanisme de réorientation partielle des microfibrilles lors d’une
sollicitation de traction a été aussi étudié dans la littérature sur le
Tableau 3 – Pourcentage d’eau absorbée
bois [43] et le chanvre [44]. Pour le bois, matériau très étudié, le
à l’équilibre pour un stockage à 65 % en masse
comportement des éléments assurant le transfert de charge entre
d’humidité relative et une température de 21 °C
les microfibrilles est comparé à celui d’une bande Velcro [43].
[45]
De manière générale, l’examen des parois cellulaires peut être Eau absorbée
effectué à différentes échelles d’observation et se décompose en : Fibres
(%)
– macrofibrilles ou mésofibrilles (~ 0,5 μm de diamètre) ;
– microfibrilles (10 à 30 nm de diamètre) ; Lin 7
– fibrilles élémentaires appelées micelles (3,5 à 5 nm de
diamètre) ; Chanvre 9
– molécules de cellulose ; une micelle est constituée d’environ
50 à 100 molécules de cellulose. Sisal 11

Jute 12
Une fibre végétale est donc un matériau composite nanos-
tructuré, renouvelable, durable et biodégradable. Ramie 9

Coir 10
Dans des conditions habituelles de stockage, les parois des
fibres végétales contiennent une fraction d’eau absorbée (7 à 15 % Abaca 15
en masse) (Tableau 3) [45]. L’eau est un plastifiant des parois cel-

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


AM 5 130v2 – 8 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

___________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES

3.2 Types de fibres 3.2.2 Ortie


Les fibres sont extraites de la grande ortie (Urtica Dioica), plante
3.2.1 Lin très commune en France. C'est une plante herbacée, vivace, de la
Le lin appartient à la famille des linacées (la variété cultivée est famille des Urticaceae et du genre Urtica, bien connu en raison des
la Linum usitatissimum ; ce qui signifie lin extrêmement utile). brûlures qu'elle provoque. Jadis, les fibres d’ortie étaient large-
C’est une plante annuelle dont la tige atteint de 0,60 à 1,20 m de ment utilisées pour fabriquer des cordages, des fils et des vête-
hauteur pour un diamètre de 1 à 3 mm. Le lin textile est une ments. Pour faciliter l’extraction des fibres, les tiges devaient subir
culture septentrionale. En Europe, on le trouve en Russie, en Polo- une opération de rouissage. Les orties étaient encore cultivées lors
gne, en Belgique et en France (principalement en Normandie). Le des deux précédentes guerres mondiales en complément du lin et
lin est arraché et généralement roui au sol. On récupère les fibres du chanvre. Par exemple, en 1917, il existait 70 000 hectares de
situées à l’extérieur de la tige, sous forme de faisceaux, qui consti- culture d’orties en Europe [51].
tuent la fibre technique. Cela requiert trois opérations : le rouis-
sage, le teillage et le peignage (voir le paragraphe 3.4 sur les 3.2.3 Ramie
traitements des fibres). La cellule élémentaire (ou « fibre ultime »)
de lin apparaît comme un cylindre imparfait polygonal, générale- La ramie (Bœhmeria nivea aussi appelé ortie de chine) est un
ment à six côtés, comportant éventuellement un lumen (cavité cen- arbuste de la famille des Urticacées, originaire d’Asie (en anglais
trale). La figure 8 présente des fibres de lin dont la morphologie China grass). Elle se présente sous la forme d’une touffe formée de
est proche de celle des fibres de chanvre et d’ortie [50]. La mor- tiges d’environ 1,5 à 3 m de hauteur avec de grandes feuilles.
phologie des fibres de coton est par contre très différente avec une L’extraction de la fibre nécessite un décorticage et un dégommage
géométrie spiralée et une section en forme de haricot (figure 9). très poussés. La cellule élémentaire, ressemblant davantage à celle
du coton qu’à celle du lin, peut atteindre une concentration en cel-
lulose importante, une haute cristallinité et un degré de polyméri-
sation élevé. Sa blancheur et son aspect soyeux la destinent
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

habituellement à l’habillement.

3.2.4 Chanvre
Le chanvre (Cannabis sativa) est une plante annuelle dont la
hauteur varie de 1 à 3 m qui est, comme le lin, l’une des plantes
les plus anciennement connues. Le terme Cannabis veut dire
« deux tiges » (Canna-bis), car c’est au départ une plante dioïque
c'est-à-dire qu’il existe des plants mâles et des plants femelles.
Aujourd’hui, on cultive des plantes monoïques dont la teneur en
produit stupéfiant, le cannabinol, est parfaitement maîtrisée géné-
tiquement. En France, sa culture impose l’usage de semences cer-
tifiées (contrôle officiel strict) et les variétés cultivées contiennent
moins de 0,3% de THC (tétrahydrocannabinol). Cultivé dans les
pays à climat tempéré, on en trouve dans l’est de l’Europe, en
France et en Italie. Le processus d’obtention de la fibre technique
du chanvre est comparable à celui du lin. Traditionnellement le
rouissage du chanvre se faisait à l’eau, technique aujourd’hui inter-
dite en Europe car très polluante.

Figure 8 – Fibres de lin 3.2.5 Jute


Le jute (ou chanvre du Bengale) est une plante des régions tropi-
cales (famille des malvacées, genre Corchorus) appartenant à la
famille des liliacées. La tige atteint une hauteur de 4 à 6 m avec un
diamètre d’environ 3 cm. Le jute est cultivé essentiellement au
Bengladesh et en Inde en raison du climat tropical humide et de
l’abondance de la main-d’œuvre. Il en existe deux principales
variétés : le jute blanc (C. capsularis) et le jute rouge (C. olitorius)).
La fibre ultime est très courte et très lignifiée. L’extraction de la
fibre technique (la filasse) est obtenue par rouissage (10 à 20 jours
dans de l’eau stagnante suivant les conditions climatiques), les
tiges sont par la suite écrasées puis décortiquées. Cette filasse est
par la suite lavée puis séchée au soleil. La principale utilisation est
celle des sacs de transport pour produits agricoles, café, cacao, riz,
fèves, etc. Les sacs de jute sont préférables à ceux en polypropy-
lène car perméables et biodégradables.

3.2.6 Agaves
Les agaves appartiennent à la famille des Agavacées, composée
de nombreuses espèces. Certaines comme le sisal et le henequin
(henequen au Mexique) donnent des fibres, déjà utilisées par les
civilisations précolombienne et Inca. Ces plantes portent de gran-
des feuilles épaisses, charnues, pouvant mesurer jusqu’à 2 m de
Figure 9 – Fibre de coton longueur et capables d’emmagasiner de grandes quantités d’eau.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 9

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

Les fibres sont extraites des feuilles de la plante. Pour la produc- 3.3 Comportement en traction
tion de fibres, l’espèce la plus connue est le sisal (Agave sisalana).
C’est une plante des régions tropicales et subtropicales aride, culti-
d’une fibre végétale
vée en Amérique du Sud, en Afrique, aux Antilles et en Extrême-
Comme nous l’avons vu, une fibre végétale est assimilable à un
Orient. Les fibres élémentaires sont hétérogènes : ce sont l’ensem-
empilement de plis renforcés par des fibrilles de cellulose (figure 6).
ble des cellules formant les faisceaux conducteurs et leur gaine.
Lors d’un essai de traction, le comportement de la fibre est influencé
Ces faisceaux sont disséminés dans toute la section des feuilles..
par deux paramètres [14][53][47] :
Un plant de sisal produit environ 200 à 250 feuilles et chaque
feuille contient 1 000 à 1 200 paquets de fibres. Pour obtenir des – la réorientation vers l’axe de sollicitation des fibrilles ;
fibres, il est nécessaire de couper les feuilles les plus âgées le plus – le glissement de celles-ci les unes par rapport aux autres.
près du tronc, puis de les écraser, les laver et les gratter. Le comportement en traction n’est pas parfaitement élastique
linéaire et la réorientation des fibrilles de cellulose, qui tendent à
3.2.7 Palmiers s’orienter suivant l’axe de traction, entraîne une augmentation de
la rigidité en cours d’essais [14]. La figure 10 présente une com-
Certains palmiers sont utilisés à des fins textiles ; les fibres sont paraison entre les courbes contrainte-déformation d’essais de
extraites soit des feuilles ou palmes (raphia, cocotier, palmier..), traction réalisés sur une fibre de lin et une fibre de verre. La fibre
soit des fruits (cocotier). Dans les noix de coco, les fibres consti- de verre présente un comportement élastique linéaire. Le début
tuent les faisceaux conducteurs du mésocarpe (coir). Il représente de la courbe de la fibre de lin est curviligne, cette partie corres-
les deux tiers de l'enveloppe de la noix de coco et est aussi appelé pond à un alignement de la fibre, à la mise sous tension de ses
bourre. Ces fibres sont fortement lignifiées. défauts transversaux, puis à un début de réorientation des
fibrilles qui se prolonge jusqu’à la rupture sans atteindre un
angle microfibrillaire nul. La deuxième partie de la courbe est
3.2.8 Kénaf quasi linéaire ; en réalité une analyse détaillée du comportement
d’une fibre de lin montre une augmentation du module d’Young
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Le kénaf ou chanvre de Deccan est un Hibiscus cannabinus L. ou


avec la déformation [14].
H. sabdariffa L. (famille des Malvaceae), plante annuelle à tiges
épineuses de 2 à 4 m qui pousse essentiellement dans les zones Par ailleurs, les fibres possèdent des défauts transversaux, des
tropicales humides (Inde, Afrique, Ile de Java). La fibre de kénaf a plissements (kink band) (figure 11), provoqués par un flambage de
des qualités comparables à celles du jute. l’édifice fibrillaire [54] lors de traitements mécaniques, qui sont des
endroits privilégiés de rupture [55]. Ce type de défauts est constaté
sur des fibres polymères (polyéthylène, aramide) sous des sollici-
3.2.9 Bananiers tations de compression.
Les bananiers sont connus pour leurs fruits, mais certains comme
l’abaca, ou « chanvre de manille », sont cultivés depuis longtemps
aux Philippines et en Equateur pour leurs fibres textiles. Les fibres
élémentaires sont de deux sortes : celles appartenant au scléren-
chyme qui forment une couronne sous-épidermique, celles qui
représentent l’ensemble des faisceaux conducteurs et leur gaine.
Contrainte (MPa)

Lorsque le pseudotronc (il n’existe pas de tige véritable) du bananier 1 800


arrive à maturité, les fibres sont extraites manuellement par raclage
et lacération au couteau. Elles sont ensuite mises à sécher.
1 500 Fibre de verre E
3.2.10 Coton Ø = 12,41 µm

Les fibres de coton (figure 9) entourent les graines du cotonnier 1 200


(Gossypium sp.) qui est un arbuste de la famille des Malvacées. Le
cotonnier pousse dans les régions tropicales et subtropicales. Il
s’agit des fibres naturelles les plus produites dans le monde. Une Fibre de Lin
900 Ø = 14,62 µm
fibre a la forme d'un tube de 15 à 40 mm rattaché à la graine par
un pied et de forme effilée vers son extrémité. Les fibres n’ont pas
de rôle structurel dans la plante. Compte tenu de leurs propriétés
mécaniques modestes (tableau 1) elles présentent peu d’intérêt 600
pour le renforcement des polymères.

300
Remarque : les plantes présentant des fibres avec de bonnes
propriétés mécaniques en traction (tableau 1) et adaptées aux
conditions climatiques françaises, voire européennes, sont 0
principalement le lin, le chanvre et les orties. Seul le lin et le 0 1 2 3
chanvre sont aujourd’hui cultivés pour la valorisation des Allongement (%)
fibres. Ces deux plantes sont considérées comme de bonnes
têtes d’assolement, c'est-à-dire que c’est un bon précédent Longueur libre : 10 mm
d’une manière générale pour les céréales (blé par exemple). Vitesse de sollicitation : 1 mm/min
Capteur de 2 N
On note que la culture du lin et du chanvre demande une rota- Fibre de verre E : E = 74 863 MPa, σu = 1 684,5 MPa pour A = 2,2 %
tion des cultures ; sur une même parcelle on ne les cultive que Fibre brute de lin : E = 63 355 MPa, σu = 1 712 MPa pour A = 2,93 %
tous les 5 à 7 ans. Pour ceux qui souhaitent des compléments
d’information, l’ouvrage synthèse de Roland [52] présente les
rapports très anciens entre l’homme et les plantes et peut ser-
vir de guide à tous ceux que la sauvegarde de la biodiversité
végétale préoccupe. Figure 10 – Essai de traction sur fibre unitaire. Exemples de courbes
contrainte – déformation

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


AM 5 130v2 – 10 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

___________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES

(présence de groupement hydroxydes). Le mouillage est une


condition nécessaire mais non suffisante pour obtenir une bonne
adhérence. Dans un matériau composite, l’adhérence fibre/matrice
joue un rôle très important sur la transmission des contraintes
entre les fibres et la tenue au vieillissement.
Le choix du (ou des) traitement(s) se fait en fonction de la nature
des fibres. Ces traitements utilisent [58][25][37][59][60][61][62][45]
par exemple :
– des traitements chimiques pour modifier la composition de
surface des fibres et créer des liaisons chimiques avec le poly-
mère, en se servant, par exemple, de composés tels que les silane,
isocyanate et acide carboxyliques ;
– des polymères fonctionnalisés ; au lieu de modifier préalable-
ment la surface des fibres par un composé chimique, il est possi-
ble de fonctionnaliser directement le polymère qui joue le rôle
d’agent de compatibisation. À la chaîne du polymère est ajouté un
groupe fonctionnel réactif vis-à-vis de la cellulose, par exemple du
polypropylène modifié par l’anhydride maléique ;
– des traitements physico-chimiques tels que l’ozonation, le
plasma froid et l’irradiation sous faisceau électronique ;
– un traitement alcalin à la soude pour enlever la lignine (pré-
Figure 11 – Fibres de chanvre. Développement de défauts transversaux
sente dans la lamelle mitoyenne généralement), la pectine et les
par microflambage dans les zones en compression cires recouvrant la surface externe. Ce type de traitement provoque
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

une augmentation de la rugosité de surface, un gonflement, une sta-


bilisation des fibres et une réduction de la tendance hydrophile ;
Lors d’un essai de traction sur une fibre végétale, les paramètres – des traitements d’acétylation avec de l’anhydride acétique. Ce
influençant la courbe contrainte-déformation sont [56] : type de traitement est utilisé pour stabiliser la paroi de la cellule (réac-
– la nature de la fibre (composition et structure) ; tion avec la cellulose et l’hémicellulose), augmenter la stabilité dimen-
– le diamètre (la section) qui n’est pas constant dans une même sionnelle et la résistance à la dégradation environnementale ;
fibre. Le module d’Young et la contrainte à la rupture évoluent – des traitements thermiques à une température supérieure à 180
avec le diamètre des fibres pour certains lots ; dans ce cas, plus le °C. Ces types de traitements, réalisés sous atmosphère inerte, agis-
diamètre est faible et plus la rigidité et la résistance sont importan- sent sur les propriétés des hémicelluloses et de la lignine, ce qui amé-
tes [14] ; liore à la fois la stabilité dimensionnelle et la durabilité [63] ;
– la longueur de fibre sollicitée (vrai aussi pour les fibres de – des traitements pour améliorer la tenue au feu ;
verre ou de carbone) ; – des traitements enzymatiques permettant, par le choix des
– le nombre de défauts transversaux présents ; enzymes, d’attaquer les lamelles mitoyennes assurant la cohésion
– le pourcentage d’eau absorbée dans la fibre ; au sein des faisceaux de fibres et donc de faciliter leur extraction et
– la maturité de la plante ; de modifier leur surface [64][65][66].
– la zone de prélèvement de la fibre dans la plante ; On note qu’il est nécessaire de tenir compte de la nature des traite-
– les conditions de croissance ; ments imposés aux fibres dans les analyses de cycles de vie. Par
– les méthodes d’extraction des fibres ; ailleurs, les fibres végétales sont constituées d’un empilement de cou-
– la vitesse de sollicitation ; ches et de parois, la notion d’interface (voire d’interphase) devant être
– le montage de la fibre (essai délicat à réaliser compte tenu de étendue. Le maillon faible n’est pas obligatoirement la liaison en fibre
la dimension des éprouvettes) ; et polymère comme le présente la référence [67] dans le cas d’un
– la température et l’humidité relative lors des essais… composite lin/PLA. Des démarches de biomimétisme ont été menées
afin d’améliorer l’adhérence fibre végétale/polymère [68][69].

3.4 Traitements des fibres


Habituellement, pour un usage de renfort de matériau compo-
site, les fibres végétales sont prélevées dans la chaîne de transfor-
4. Fibres d’origine animale
mations de l’industrie textile. Cette filière a développé, depuis de
très nombreuses années, des techniques pour séparer les fibres du
reste de la plante. Les techniques utilisées pour séparer et présen- 4.1 Ver à soie
ter les fibres sont [57] :
La soie du ver à soie est utilisée par l'homme depuis des siècles.
– le rouissage : hydrolyse de la pectose qui lie les fibres. Cette opé- Le fil de soie est formé par la sécrétion séchée d’un insecte séri-
ration peut s’effectuer dans l’eau (courante ou non), au sol ou indus- gène, comme le ver à soie du mûrier (Bombyx Mori). Lors de la
triellement à l’aide de produits chimiques ou d’enzymes. Pour le lin, le transformation de la chenille en papillon, la chenille confectionne
rouissage au sol est le plus courant, car du fait des impacts environ- un cocon. Elle sécrète une bave filamenteuse dans laquelle elle
nementaux, le rouissage à l’eau est interdit en Europe ; s’enroule. Le cocon terminé comporte une trentaine de couches de
– le broyage : fragmentation des parties ligneuses ; fil. À l’intérieur, l’insecte se transforme en chrysalide, puis en
– le teillage : séparation des fragments ligneux du bois de la papillon et quitte le cocon. Les insectes sont tués avant l’ouverture
plante ; du cocon, et le fil de soie débobiné. On le considère comme le seul
– le peignage et le cardage : démêlage des fibres. fil continu fourni par la nature car il se compose de filaments d’une
Pour obtenir des matériaux composites performants, des traite- longueur comprise entre 800 m et 1200 m. Cette sécrétion est com-
ments complémentaires peuvent être nécessaires : séparation des posée de deux substances, la fibroïne (75 à 80%), accolée par un
fibres, nettoyage de leur surface, facilitation du mouillage des ciment : le grès (20 à 25 %) ; d’où le nom de soie grège. La soie
fibres par le polymère, obtention d’une liaison fibre/matrice de sauvage, telle la soie tussah, est produite par des chenilles non
qualité et, dans certains cas, diminution du caractère hydrophile domestiquées (Antherea Pernyi).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 11

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

4.2 Araignée ment élastique linéaire, la deuxième zone un comportement plasti-


que et la dernière zone est celle où la fibre se rigidifie ; la relation
Les araignées produisent des filaments constitués aussi des protéi- entre contrainte et déformation n’est donc pas linéaire. Les pro-
nes. Leurs performances mécaniques intéressent nombre de cher- priétés mécaniques de la soie sont affectées par l’eau jouant le rôle
cheurs [70][71][72] et l’on envisage des usages pour la confection de de plastifiant [71].
textiles techniques ou pour le renforcement de matériaux composites.
C’est uniquement chez les araignées sédentaires que les pièges (les
toiles) existent. Les types et la nature des soies sont divers et dépen-
dent de la variété d’araignée. Les soies d'araignée ont différentes fonc- 5. Matériaux composites
tions telles que : la capture de proies, la reproduction et la détection
des vibrations [73]. Les performances mécaniques des soies d’arai- et fibres naturelles
gnées combinent résistance en traction, compression et ténacité. Les
meilleures performances mécaniques mesurées sur des soies naturel-
les sont un module d’Young initial de 60 Gpa, une contrainte à la rup- 5.1 Généralités
ture de 2900 Mpa et un allongement à la rupture jusqu’à 200 % [73].
Cet allongement à la rupture en traction très important explique que, Pour des raisons de disponibilité et de coût, des fibres naturelles
pour l’absorption d’énergie mécanique, les soies d'araignée sont iné- d’origine végétale sont les plus utilisées pour le renforcement de
galées dans le monde de fibres synthétiques ou naturelles [74]. matériaux composites. Si les fibres végétales peuvent être consi-
Il y a au moins 34 000 espèces d'araignées. L'araignée Nephila dérées comme de nouveaux renforts, elles sont néanmoins utili-
clavipes est parmi les plus étudiée, compte tenu des performances sées depuis de nombreuses années.
de sa soie, supérieure à celle des vers à soie. Cette soie est stable
jusqu'à une température d’environ 230 °C [74]. À la différence du ver
à soie, l’araignée n'a pas été domestiquée, du fait de sa nature soli- Aperçu historique
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

taire et prédatrice ; de plus, les araignées produisent seulement les


petites quantités de soie. Pour obtenir un volume de fibres permet-
Les matériaux composites renforcés par des fibres naturel-
tant d’envisager des applications industrielles, des tentatives sont en
les ne sont pas récents. En 1908, par exemple, des composites
cours. Les progrès en protéomique et en biotechnologie permettent
associant la Bakélite au coton ou au papier ont été développés
la production à partir d’organismes génétiquement modifiés tels
pour la réalisation industrielle de panneaux et de tubes pour
que des plantes, des insectes, des mammifères (chèvres par exem-
l’électronique.
ple) et des bactéries [75]. Le fil du ver à soie de la chenille Bombyx
Muri peut rivaliser avec celui des araignées si, lors de sa production Au cours des années trente, le Celoron (marque Tufnof)
le ver est immobilisé et le fil déroulé de façon continue. Dans ce cas, constitué de tissu de coton imprégné de résine phénolique
la soie du ver est aussi résistante que celle de l’araignée [76], ce qui permettait la réalisation d’engrenages et de cames à longue
illustre l’influence des conditions d’élaboration. durée de vie. Présentant une bonne tenue au vieillissement,
ces matériaux ont été utilisés pour la réalisation de paliers
d’arbres d’hélice, de pièces d’accastillage pour voiliers (joues
4.3 Comportement mécanique de poulies, poupées de winch, figure 13), disjoncteurs de cen-
trales électriques …Ces produits sont encore aujourd’hui dis-
en traction ponibles.
La courbe contrainte/déformation d’un essai de traction sur une Dans le domaine automobile, Henry Ford a réalisé en 1941
fibre de soie (ver à soie et araignée) se décompose en trois zones un prototype dont les panneaux de carrosserie étaient élabo-
[30][31][71] (figure 12). La première zone présente un comporte- rés à base de fibres de chanvre et d’une matrice formulée à
partir de protéines de soja [77]. Par ailleurs, des éléments de
la carrosserie de la « Trabant » (toit, capot, aile et portes), lan-
cée en 1958 en Allemagne de l’Est, étaient réalisés en compo-
sites fibres de coton/résine phénolique [77]. Les fibres étaient
Contrainte (MPa)

2 000 Verre E issues des déchets textiles.


En Inde, en 1978, des maisons et un silo ont été réalisés à
Madras en polyester renforcé par des fibres de jute. Pal [78]
quant à lui, présente la réalisation de barques par moulage au
1 500 contact, en Inde ; la coque est renforcée par des fibres de
Lin verre (en extérieur) et du jute.

1 000 Aujourd’hui de nombreuses pièces, automobiles ou autres, sont


renforcées par des fibres végétales telles que des garnitures inté-
Ver à soie rieures de portières, des dossiers de sièges, support de moquette,
Bombyx mori habillage de coffre, bouchon, hélice de ventilateur, joint d’étan-
chéité, mobilier, lame de terrasse, planche de surf…. (cf. § 5.2).
500
Le tableau 4 présente les avantages et inconvénients des fibres
Araignée végétales comme renfort de matériaux composites. La biodégrada-
Argiope trifasciata bilité des fibres peut être considérée comme un avantage ou
comme un inconvénient. Pour la gestion de fin de vie, c’est un
0
0 10 20 30 40
avantage car cela augmente les solutions possibles. Par ailleurs, il
n’existe pas de pièces industrielles à durée de vie illimitée, tout
Allongement (%)
matériau étant voué à devenir un jour un déchet. L’utilisation de ce
Figure 12 – Exemples de courbes contrainte-déformation
type de matériaux impose, par une conception réfléchie, de placer
pour des essais de traction réalisés sur des fibres de verre, de lin, la structure en matériaux composites en dehors des conditions de
de ver à soie (Bombyx mori) et d’araignée (Argiope trifasciata) biodégradabilité. Cette démarche est appliquée depuis longtemps

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


AM 5 130v2 – 12 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

___________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES

considérée comme une nanoparticule si sa longueur est inférieure


à 100 nm [79]. Les fibrilles de cellulose (ou les cristaux de cellu-
lose) présentent les avantages d’être rigides (Module d’Young de
150 GPa environ), de faible densité, biodégradables et renouvela-
bles.
L’intérêt pour les matériaux nanocomposites s’explique par le
fait que :
– ils permettent de créer une surface interfaciale de l’ordre de la
centaine de m2 par gramme de matériau, ce qui accentue l’effet
des propriétés interfaciales (et des interphases) sur les propriétés
macroscopiques ;
– la distance moyenne entre les particules est d’autant plus fai-
ble que leur taille est faible, ainsi des interactions entre elles peu-
vent être attendues ;
– l’amélioration des propriétés des produits finaux est souvent
atteinte pour de faibles taux de charge sans diminuer significative-
ment d’autres propriétés comme la résistance au choc ou l’apti-
tude à la déformation plastique ;
Figure 13 – Winch de bateau de plaisance dont la poupée est consti- – la diffusion des gaz est ralentie (effet barrière).
tuée d’un composite renforcé par des fibres de coton
On note que le risque sur la santé humaine des nanoparticules
fait aussi l’objet de nombreux travaux de recherche. La manipula-
tion et la dispersion dans un polymère de la cellulose à l’échelle
pour des ouvrages en bois. Il n’y a pas de mauvais matériaux mais nanométrique sont complexes.
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

de mauvaises conditions d’utilisation. Les objets en composites à


fibres naturelles et matrice thermoplastique sont donc recyclables
[1] et, si leur matrice est biodégradable (biopolymères), après
broyage ils sont compostables [2]. Il est aussi possible de recycler
5.2 Technologies de transformation
des composites à matrice biodégradable [3].
Les techniques de mise en œuvre des matériaux composites
Comme cela a été précédemment montré, les fibres végétales renforcés par des fibres naturelles sont des techniques courantes
sont constituées d’un assemblage de fibrilles de cellulose, une [A3720].
fibre végétale est un nanocomposite, renouvelable, durable et bio-
Il faut néanmoins trouver les demi-produits nécessaires à la
dégradable. De nombreux travaux de recherche (académique et
technologie sélectionnée, certains étant en cours de développe-
industriel) s’intéressent aux nanocomposites, c'est-à-dire au ren-
ment.
forcement des polymères par des particules rigides de taille
submicronique comme par exemple les fibrilles de cellulose
[79][80][81]. Dans l’industrie des nanocomposite, une particule est Exemples de réalisation
– platine de rétroviseur injectée en PP/ fibres de chanvre (figure 14) ;
– profilés pultrudés (résine thermodurcissable renforcée par des
fibres de lin) (figure 15) ;
Tableau 4 – Principaux avantages et inconvénients – tube réalisé par enroulement filamentaire (matrice thermoplasti-
des fibres végétales comme renforts que renforcée par des fibres de lin) (figure 16) ;
de matériaux composites – joint d’étanchéité de portière automobile obtenu par extrusion
(figure 17) ;
Avantages Inconvénients – panneau de portière réalisé par compression d’un non-tissé
aiguilleté constitué de fibres végétales et de fibres de polymère ther-
Faible coût Absorption d’eau moplastique (figure 18) ;
– planches de surf réalisées par voie humide (fibres de lin et résine
Biodégradabilité Biodégradabilité époxy biobasée) (figure 19) ;
– éolienne renforcée par des fibres de lin (figure 20).
Propriétés mécaniques spécifi- Tenue thermique limitée
ques importantes (résistance (200 à 230 °C max)
et rigidité)

Non abrasif pour les outillages Fibres anisotropes

Neutre pour l’émission de CO2 Renfort discontinu

Peu d’énergie pour production Variation de qualité en fonction


du lieu de croissance,
de la météo.

Pas de résidus après incinéra- Culture annuelle


tion Demande la gestion d’un stock

Pas d’irritation cutanée lors


de la manipulation des fibres

Ressource renouvelable
Figure 14 – Support de rétroviseur injecté (doc. AFT Plasturgie)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 13

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

Figure 15 – Profilés pultrudés (doc. Innoplast) Figure 18 – Panneau de portière


Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Figure 16 – Tube réalisé par enroulement filamentaire


(doc. Groupe Depestele)

Figure 19 – Planches de surf (doc. Kairos)

Lors d’une transformation en température non maîtrisée, l’eau


contenue dans les fibres s’évapore (si elles n’ont pas été étuvées
ou si le process n’est pas complètement maîtrisé), ce qui entraîne
une évolution des caractéristiques mécaniques des fibres (perte de
résistance) et un risque d’émission gazeuse avec création de poro-
sités.
Par ailleurs, pour différents usages tels que la réalisation de piè-
ces d’habillage intérieur de véhicule, il est important que les pièces
ne dégagent que très peu d’odeur. Cela impose de ne pas laisser à
Figure 17 – Joint d’étanchéité pour voiture (doc. Cooper Standard
Automotive) la surface des fibres des éléments se dégradant à basse tempéra-
ture et de limiter l’endommagement des fibres lors du cycle de
transformation. On note qu’il existe aujourd’hui des pièces renfor-
La tenue thermique des fibres (environ 200 à 230°C) est une cées par des fibres végétales et répondant aux cahiers des charges
limite d’utilisation des structures, mais aussi une limite pour la sur les odeurs des constructeurs automobile.
température de transformation, particulièrement pour les matri- Les matrices thermoplastiques les plus souvent utilisées sont
ces thermoplastiques. On note qu’en réalité les deux paramètres des polyoléfines (polyéthylènes et le polypropylène) mais aussi
importants sont le temps et la température et non uniquement des polymères d’origine végétale (biobasés), biodégradables ou
la température. non.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


AM 5 130v2 – 14 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

___________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES

fibres végétales, par exemple) et d’un biopolymère ou d’un poly-


mère synthétique biodégradable. Les termes d’écomatériaux et de
polymères écologiquement corrects sont aussi utilisés, mais cela
n’a de sens que si une analyse de cycle démontre la pertinence de
choix de matériaux.
Si le biopolymère ou le polymère synthétique est biologique-
ment biodégradable dans une situation de compost, en fin de vie,
la pièce sera broyée et les déchets introduits dans un compost
pour dégradation. Il est néanmoins possible en fin d’usage de
recycler le biocomposite si la matrice est de type thermoplastique
[3]. Parmi les biopolymères, on trouve :
– des polymères microbiens qui sont secrétés par des micro-
organismes après fermentation de matières premières naturelles
(glucose, sucrose d’acide gras) ;
– des polymères issus des plantes dont les plus connus sont
l’amidon, la cellulose et la lignine ;
– des polymères produits par polymérisation chimique d’entités
biologiques telles que les polymères polylactiques. L’acide lactique
est produit par fermentation de sucres (betteraves, pommes de
terre, maïs) mais peut être également synthétisé chimiquement.
Figure 20 – Eolienne en matériau renforcé par des fibres de lin (doc. Les fibres naturelles sont biodégradables par nature (les traite-
ACT ENER/LTP/ Groupe Depestele)
ments que subissent les fibres ne doivent pas supprimer cette
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

propriété) et permettent la réalisation de biocomposites. Les fibres


végétales seules, compte tenu de leur structure, peuvent être
Le développement d’une cellule dans une plante n’est pas com- considérées comme des biocomposites naturels.
parable à la production industrielle d’une fibre de synthèse. Ses
caractéristiques peuvent varier en fonction de paramètres échap-
pant totalement à la volonté humaine, comme par exemple les Notons que certains auteurs utilisent le terme biopolymère
variations climatiques. Pour certaines fibres, la production est arti- [AM3580] à la fois pour des polymères issus de la biomasse et
sanale (récolte et traitement). Une utilisation de ce type de renfort pour des polymères biocompostables.
demande donc la mise en place de contrôles et la gestion de lots
pour une homogénéisation. On note qu’il existe des procédures de
contrôle pour les textiles. Par ailleurs des producteurs de fibres,
tels les teilleurs de lin, savent très bien répondre aux exigences de 5.4 Propriétés mécaniques
l’industrie textile et fournir des fiches techniques des fibres qu’ils
proposent. Il existe d’ailleurs des normes pour la terminologie Les caractéristiques mécaniques d’éprouvettes verre/époxy et
(XP T25-501-1) la caractérisation en traction d’une fibre élémen- lin/époxy, renforcées par des fibres unidirectionnelles, sont pré-
taire de lin (XP T25-501-2) et d’un faisceau de fibres (XP T25-501-3). sentées dans le tableau 5 [85]. La densité des fibres de lin est infé-
La Confédération européenne du lin et du chanvre (CELC) a égale- rieure à celle des fibres de verre. La comparaison est intéressante
ment mis en place un comité scientifique pour développer et diffu- pour les caractéristiques mesurées et spécifiques (caractéristiques
ser des connaissances à l’attention des industriels, un premier mesurées/densité) et fait apparaître une forte anisotropie pour les
ouvrage est d’ailleurs disponible [82]. deux matériaux. La modeste tenue en compression des éprouvet-
Pour la réalisation de pièces en composites, les fibres se présentent tes renforcées par des fibres de lin s’explique dans ce cas par le
soit en vrac (fibres courtes de longueur calibrée), soit sous forme de microflambage des fibres. La résistance moyenne en traction d’une
nappes (Mat, unidirectionnel, tissu, bibiais). Différents auteurs ont tra- fibre de lin est de 1500 MPa et sa résistance en compression de
vaillé sur des renforts hybrides constitués de mélanges fibres végéta- 1200 MPa [54]. Pour analyser plus précisément ces valeurs, il est
les/fibres de verre. Les tissus à usage textile ne présentent que peu nécessaire de disposer d’informations complémentaires sur les
d’intérêt pour le renforcement de matériaux composites. Les fibres propriétés des fibres, leur orientation et la qualité de la liaison
végétales (fibres courtes) sont solidarisées par torsion pour former un fibre/matrice. En effet, l’interface est un paramètre influençant for-
fil. Le tissu est constitué par un entrecroisement des fils de chaîne et tement la résistance en cisaillement, en compression, en traction
de trame [N2510]. La torsion, le parcours des fils (qui est fonction de transverse et en tenue à l’impact.
l’armure du tissu) et l’anisotropie des fibres conduisent à une mau-
vaise orientation des fibres et donc à une altération des performances Le tableau 6 [86][87] présente les caractéristiques mécaniques
mécaniques par rapport à un empilement de couches unidirectionnel- de SMC (Sheet Molding Compound) renforcés par des fibres de
les. Par ailleurs, il est important d’avoir, lors du process, une migra- verre ou de lin. Deux longueurs de fibres sont utilisées : 6 et
tion de la matrice au sein des fils c’est-à-dire que l’architecture du 25 mm, caractéristique importante pour les propriétés mécaniques.
renfort influence fortement les mécanismes d’imprégnation. Les tra- Les performances des deux familles de SMC sont comparables,
vaux en cours s’orientent soit sur la réduction des angles de torsion sauf pour la tenue à l’impact où le stratifié renforcé par des fibres
dans le fil, soit sur la réalisation de mèches unidirectionnelles permet- de lin présente des propriétés inférieures.
tant le tissage. Dans ce dernier cas, la cohésion entre les fibres est Le tableau 7 [88] présente les caractéristiques mécaniques d’un
assurée par une matrice. polypropylène renforcé par différentes fibres (kenaf, coir, sisal,
chanvre, jute) aléatoirement dispersées dans le plan de stratifica-
tion. La transformation est réalisée (dans des conditions identiques
5.3 Biocomposites pour toutes les éprouvettes afin de permettre la comparaison) par
(biofibres + biopolymères) compression en température (180 °C) d’un empilement de films de
PP et de nappes de fibres. Le taux massique de fibres est de 40 %.
Depuis les années 1980, de nombreux travaux concernent les Pour ces essais, les composites chanvre/PP présentent les meilleu-
biocomposites [2][83][84], matériaux constitués de biofibres (des res caractéristiques mécaniques.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 15

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

Tableau 5 – Caractéristiques mécaniques d’éprouvettes à 50 %


en volume de fibres unidirectionnelles. Matériau réalisé par pultrusion [85]

Caractéristique Verre / époxy (1) Lin / époxy (1) Verre / époxy (2) Lin / époxy (2)

Densité ............................................................................ 1,87 1,35 1 1

Module d’Young longitudinal .............................(GPa) 35 24 19 17,7

Résistance en traction longitudinale ................. (MPa) 900 325 481 240

Résistance en traction transverse ...................... (MPa) 25 15 13 11

Résistance en compression longitudinale ........ (MPa) 650 92 348 68

Résistance au cisaillement interlaminaire ILSS .... (MPa) 80 15 43 11


2)
Choc Charpy ...................................................... (kJ/m 280 60 150 44

(1) caractéristiques mesurées


(2) caractéristiques spécifiques, ramenées à la densité
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

Tableau 6 – Caractéristiques mécaniques de SMC à 22 % en volume de fibres


et 38 % en volume de charges [86] [87]

Caractéristique Verre/polyester Verre/polyester Lin/polyester Lin/polyester

Longueur des fibres ............................................. (mm) 6 25 6 25

Module d’Young en traction ............................... (GPa) 8 11 7 12

Résistance en traction ......................................... (MPa) 35 75 40 80

Module d’Young en flexion ................................. (GPa) 7 11 7 12

Résistance en flexion .......................................... (MPa) 70 160 83 144

Choc Charpy ...................................................... (kJ/m2) 40 70 11 22

Tableau 7 – Caractéristiques mécaniques de composites polypropylène / fibres végétales transformés par


compression à 180 °C (5 bar), à 40 % en masse de fibres aléatoirement dispersées dans un plan [88]

Caractéristique Kenaf Coir Sisal Chanvre Jute

Densité des fibres............................... 1,25 1,3 1,48 1,46

Module d’Young en traction .. (MPa) 6890 1250 5360 6850 3620

Résistance en traction ............. (MPa) 27,5 10 33,3 52,1 26,4

Module d’Young en flexion .... (MPa) 2210 640 1670 4950 2720

Résistance en flexion .............. (MPa) 27,8 26,7 24,7 53,9 34,3


2
Choc Charpy .......................... (kJ/m ) 14,1 21,7 26,9 25,9 15,3

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


AM 5 130v2 – 16 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

___________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES

6. Conclusion et perspectives note qu’il n’y a pas de logique à opposer les matériaux car il n’y a
pas de mauvais matériaux mais de mauvaises utilisations comme
cela a été dit précédemment. Dans tous les cas, il est nécessaire,
En 2003, Halada [89] évaluait que chaque seconde sur la terre, lors de la conception d’une pièce, d’envisager sa valorisation en
une surface de forêt équivalente à 19 courts de tennis disparais- fin de vie (ou d’usage) en tenant compte des impacts sur l’environ-
sait, le désert augmentait de 78 m2 en Chine, 1600 t de glace fon- nement. Il s’agit de raisonner du berceau à la tombe, voire du ber-
daient au Groënland et 720 t de CO2 étaient émises dans ceau au berceau (cradle to cradle).
l’atmosphère à partir de pétrole. Aujourd’hui cette destruction est- Les composites renforcés par des fibres naturelles sont encore
elle terminée ou l’humanité continue-t-elle sa fuite en avant? Ces peu utilisés et en cours de développement. Pour le développement
chiffres montrent qu’il est crucial de prendre en compte les effets à grande échelle, les efforts portent actuellement sur :
des activités humaines sur l’environnement. C’est dans ce cadre
– la mise en place de filière de production (de fibres et de demi-
que se développent les écomatériaux et que le terme de dévelop-
produits) et de distribution pour répondre aux besoins de
pement durable (soutenable) est de plus en plus évoqué. Cette
l’industrie ;
notion de développement durable exige une vue systémique des
problèmes d’environnement. – l’augmentation de connaissances sur ces matériaux (perfor-
mances, reproductibilité des propriétés maîtrise des performances
La planète a des ressources limitées, notre société est une dans le temps, …) sachant qu’il existe « des fibres végétales » ;
société de consommation et toute ressource transformée devien- – la diffusion des connaissances sur ces matériaux (pour le
dra un jour un déchet. Le recyclage, dans le sens de la réutilisation concepteur et le transformateur mais aussi pour le client final) ;
de matière, des pièces en matériaux composites est nécessaire – la mise en place de filières de recyclage (de démontage et ges-
mais ce n’est pas simple [90][91]. En effet, les composites sont tion des déchets) ;
constitués d’au moins deux phases (la matrice et le renfort), la lon- – la mise au point de polymères (voir de biopolymères) adaptés
gueur des fibres influence les propriétés mécaniques, les maté- aux fibres végétales et ayant un coût compétitif ;
riaux vieillissent lors de leur usage et, dans le cas d’une matrice
– la prise en compte des impacts sur l’environnement, ce qui
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

thermodurcissable, celle-ci est infusible. Trouver des solutions en


impose d’étudier des effets à long terme, or les raisonnements à
fin d’usage et en fin de vie est un enjeu majeur pour ces matériaux
court terme sont trop souvent privilégiés. Par ailleurs, la durée de
comme de nombreux autres. L’écoconception [G6010] des pièces
vie des produits industriels est très diverse (moins d’un an pour un
en plastiques et en matériaux composites est donc aujourd’hui une
emballage alimentaire, 12-14 ans pour une voiture, 30 pour un
nécessité. Cela correspond à la fois à la mise en place de législa-
bateau de plaisance). Il est nécessaire de connaître la durée de vie
tions et à la prise de conscience par le public de la notion d’impact
du produit, mais aussi la durée d’utilisation effective ; l’objectif est
sur l’environnement (production, utilisation, gestion de la fin de
de faire une réelle analyse du cycle de vie ;
vie).
– l’optimisation de technologies industrielles adaptées pour
Pour le renforcement de polymères, les fibres végétales présen- transformer ces fibres végétales (comme on sait le faire dans
tent des propriétés mécaniques spécifiques importantes (au moins l’industrie textile, papetière et du bois).
pour certaines d’entre elles) et de nombreux atouts si on s’inté-
resse aux impacts environnementaux. Il s’agit de ressources Compte tenu du développement des connaissances, de la dispo-
renouvelables, naturellement biodégradables, (presque) neutres nibilité de nouveaux demi-produits et de l’évolution de la législa-
quant aux émissions de CO2 dans l’atmosphère et ne demandant tion (protection de l’environnement), les biocomposites sont
que peu d’énergie pour être produites. amenés à se développer dans de nombreux secteurs d’activités.

Ces fibres peuvent se substituer au verre dans de nombreux S’intéresser aux fibres naturelles végétales et animales conduit à
domaines pour des pièces de grande diffusion (pour des structures d’autres regards. Pour conclure Lamartine disait : « Ce n’est pas
primaires et secondaires dans un premier temps) ou permettre seulement du blé qui sort de la terre labourée, c’est une civilisation
d’atteindre de nouveaux marchés. Pour obtenir des performances toute entière ».
équivalentes, il est souvent nécessaire d’augmenter la fraction
volumique de fibres et donc de réduire la fraction de matrice, ce
qui conduit à une réduction supplémentaire des impacts environ- Pour des articles scientifiques présentant une analyse d’ensemble
de publications, se reporter aux références [93] à [105]. Pour des
nementaux [92]. Par ailleurs, la fin de vie par incinération ou bio-
livres d’intérêt général, se reporter aux références [106] à [114].
compostage permet la récupération d’énergie ou de biomasse. On

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. AM 5 130v2 – 17

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

P
O
U
Fibres naturelles de renfort R
pour matériaux composites
E
N
par Christophe BALEY
Professeur des Universités
Université de Bretagne Sud
S
A
Sources bibliographiques V
[1] BOURMAUD (A.) et BALEY (C.). – Investiga- [12] BATRA (SK.). – Other long vegetable fibers. [22] BISANDA (E) et ANSELL (M.). – Properties of O
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

tions on the recycling of hemp and sisal fi- In: Lewin M, Pearce EM, editors. Handbook sisal/CNSL composites. Journal of Materials
bres reinforced polypropylene composites
Polymer Degradation and Stability 92 (2007)
pp. 1034-1045.
of fibre Science and Technology. New York:
Marcel Dekker. Volume IV, Fibre Chemistry:
(1998) pp. 505-575.
[23]
Science. 27 (1992) pp. 1690-1700.
ROE (P.) et ANSELL (M.). – Jute-reinforced
polyester composites. Journal of Materials
I
[2] BODROS (E.), PILLIN (I.), MONTRELAY (N.) et
BALEY (C.). – Could biopolymers reinforced
[13] DAVIES (GC.) et BRUCE (DM.). – Effect of en-
vironnemtal relative humidity and damage [24]
Science. 20, 11 (1985) pp.4015-4020.
LI (Y.), MAI (Y.W.) et YE (L.). – Sisal fibre and
R
by randomly scattered flax fibre be used in on the tensile properties of flax and nettle fi- its composites: a review of recent develop-
structural applications? Composites Science bers. Textile Res. J. 68, 9 (1998) pp.623-629. ments. Composites Science and Technology,
and Technology, 67, 3-4 (2007) pp.462-470. 60, 11 (2000) pp. 2037-2055.
[14] BALEY (C.). – Analysis of the flax fibres ten-
[3] LE DUIGOU (A.), PILLIN (I.), BOURMAUD (A.),
DAVIES (P.) et BALEY (C.). – Effect of recy-
cling on mechanical behaviour of bio-com-
sile behaviour and analysis of the tensile stif-
fness increase. Composites Part A , 33 (2002)
[25] MWAIKAMBO ( L.Y.) et ANSELL (M.P.). – The
effect of chemical treatment on the proper-
ties of hemp, sisal, jute and kapok for com-
P
pp. 939-948.
postable flax/poly(L-lactide) composites.
Composites Part A, 39, 9 (2008) pp. 1471-
1478.
[15] CHARLET (K.), BALEY (C.), MORVAN (C.),
JERNOT (J.P.), GOMINA (M.) et BRÉARD (J.).
posite reinforcement. Die Angewandte
Makromolekulare Chemie, 272, 1 (1999)
pp.108-116.
L
– Characteristics of Hermès flax fibres as a
[4] Produits renouvelables : vers un nouvel age
d’or du végétal. – Agrice – Ademe Commu-
function of their location in the stem and pro-
perties of the derived unidirectional compo-
[26] GEETHAMMA (V.G.), MATHEW (K.T.), LAKS-
HMINARAYANAN (R.) et SABU (T.). – Com-
posite of short coir fibres and natural rubber:
U
nication Agrice (Agriculture pour la chimie et

[5]
l’énergie) du 15 janvier 2002.
Étude de marché des nouvelles utilisations
sites. Composites part A, 38,8 (2007)
pp.1912-1921.
effect of chemical modification, loading and
orientation of fibre. Polymer, 39, 6-7 (1998)
pp. 1483-1491.
S
[16] BOURMAUD (A.), MORVAN (C.) et BALEY
des fibres végétales. – Ernst and Young pour
l’Ademe. Décembre 2005 – 38 p. Disponible (C.). – Importance of fiber preparation to op- [27] ZERONIAN (S.H.). – The mechanical proper-
en ligne sur le site de l’Ademe timize the surface and mechanical properties ties of cotton fibres.Journal of Applied Poly-
of unitary flax fiber. Industrial Crops and Pro- mer Science: Applied Polymer Symposium
[6] Évaluation de la disponibilité et de l’accessi- ducts, 32 (2010) pp. 662-667. 47 (1991) pp. 445-461.
bilité de fibres végétales à usage matériaux
en France. – Étude réalisée pour le compte [17] DITTENBER (D.), GANGARAO (H.). – Critical [28] WAMBUA (P.), IVENS (J.) et VERPOEST (I.).
de l'ADEME par Fibres Recherche Dévelop- review of recent publications on use of natu- – Natural fibres: can they replace glass in fi-
pement®. Disponible en ligne sur le site de ral composites in infrastructure. Composites bre reinforced plastics? Composites Science
l’Ademe. 84 pages Part A., 43, 8 (2012) pp. 1419-1429. and Technology 63 (2003) pp.1259–1264.
[29] PÉREZ-RIGUEIRO (J.), ELICES (M.), LLORCA
1 - 2013

[7] Industrie Française des matériaux composi- [18] BOURMAUD (A.) et BALEY (C.). – Rigidity
analysis after recycling of polypropylene/ (J.) et VINEY (C.). – Tensile properties of At-
tes. – Des enjeux prioritaires pour un déve-
vegetal fibers composites. Polymer Degrada- tacus atlas silk submerged in liquid media.
loppement durable. DIGITIP Décembre 2001.
tion and Stability 94 (2009) pp.297-305. Journal of applied Polymer Science. 82
[8] Marché actuel des bioproduits industriels et (2001) pp. 53-62.
des biocarburants & évolutions prévisibles à [19] DUVAL (A.), BOURMAUD (A.), AUGIER (L.) et
[30] POZA (P.), PÉREZ-RIGUEIRO (J.), ELICES (M.)
échéances 2015/2030. Synthèse. – Étude réa- BALEY (C.). – Influence of the sampling area
et LLORCA (J.). – Fractographie analysis of
Doc. AM 5 130v2

lisée pour le compte de l’ADEME par le cabi- on the stem on the mechanical properties of silkworm and spider silk. Engineering Frac-
net Alcymed (2007) hemp fibers. Materials Letters Volume 65, 4 ture Mechanics 69 (2002) pp.1035-1048.
[9] Les filières industrielles stratégiques de (2011) pp. 797-800.
[31] GARRIDO (M.A.), ELICES (M.), VINEY (C.) et
l’économie verte. – Commissariat général au [20] BODROS (E.) et BALEY (C.). – Study of the PÉREZ-RIGUEIRO (J.). – The varibility and in-
développement durable. Ministère de l’Éco- tensile properties of stinging nettle fibres terdependance of spider drag line tensile
logie, de l’Énergie, du Développement dura- (Urtica dioica). Materials Letters, 62 (2008) properties. Polymer 43 (2002) pp. 4495-4502.
ble et de la Mer Mars 2010 174 pages. pp. 2147–2149. [32] CHARLET (K.), JERNOT (J.P.), GOMINA (M.),
[10] GANSTER (J.) et FINK (HP.). – Physical cons- [21] ANGELINI (L.G.), LAZZERI (A.), LEVITA (G.), BRÉARD (J.), MORVAN (C.) et BALEY (C.). –
tants of cellulose. In Brandrup J, Immergut FONTANELLI (D.) et BOZZI (C.). – Ramie Influence of an Agatha flax fibre location in
EH, Grulke EA, editors. Polymer Handbook. (Boehmeri nivea (L.) Gaud.) and Spanish a stem on its mechanical, chemical and mor-
New York: John Wiley and Sons 1999. Broom (Spartium junceum L.) fibres for com- phological properties. Composite Science &
[11] TROGER (F.), WEGENER (C.) et SEEMANN posites materials : agronomical aspects, Technology. 69, 9 (2009) pp.1399-1403.
(C.). – Miscanthus and flax as raw material morphology and mechanical properties. In- [33] BALEY (C.) et LAMY (B.). – Propriétés méca-
for reinforced particleboards. Industrial dustrial Crops and Products 11 (2000) pp.145- niques des fibres de lin utilisées comme ren-
Crops and products 8 (1998) pp.113-121. 131. forts de matériaux composites. Revue des

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. Doc. AM 5 130v2 – 1

tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

P FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

O
U Composites et des Matériaux Avancés: Her-
més. 10,1 (2000) pp.7-24.
[51] BERTRAND (B.). – Les secrets de l'ortie
(vol.1). Édition : Terran. (2008) 223 pages.
zer to improve the matrix-fiber adhesion of a
biocomposite. Polymer Testing, 1-5 (2009)
pp.668-672.
[34] BALEY (C.). – Analysis of the flax fibres ten- [52] ROLAND (J.C.). – Des plantes et des hom-
R sile behaviour and analysis of the tensile stif-
fness increase. Composites Part A : applied [53]
mes. Éditeur Vuibert. 2002. 165 pages.
SPATZ (H.), KÖHLER (L.) et NIKLAS (K.). –
[69] ZHOU (Q.), GREFFE (L.), BAUMANN (M.),
MALMSTROM (E.), TEERI (T.) et BRUMER
Science and manufacturing, 33 (2002) Mechanical behaviour of plant tissue : com- (H.). – Use of xyloglucan as a molecular an-
pp.939-948. posite materials or structures ?The Journal chor for the elaboration of polymers from
of Experimental Biology 202, (1999) pp.3269- cellulose surfaces : A general route for the
[35] MOHANTY (A.K.), MISRA (M.) et HINRICH-
design of biocomposites. Macromolecules.
E SEN (G.). – Biofibres, biodegradable poly-
mers and biocomposites : An overview.
Macromolecular Materials and Engineering
[54]
3272 .
BOS (H.), VAN DEN OEVER (M.) et PETERS
(O.). – Tensile and compressive properties of [70]
38 (2005) pp.3547-3549.
GOSLINE (J. M.), GUERETTE (P. A.), ORT-

N [36]
276/277, (2000) pp.1-24.
HEARLE (JWS.). – The fine structure of fibers
flax fibres for natural fibre reinforced compo-
sites. Journal of materials Science 37 (2002)
pp.1683-1692.
LEPP (C. S.) et SAVAGE (K. N.). – The mecha-
nical design of spider silks : from fibroin se-
quence to mechanical function. The Journal
and crystalline polymers. III. Interpretation of Experimental Biology 202, (1999) pp.3295-
of the mechanical properties of fibers. Jour- [55] BALEY (C.). – Influence of kink bands on the
3303.
nal of applied polymers Science.7 (1963) pp. tensile strength of flax fibre. Journal of Ma-
1207-1223. terials Science. 39 (2004) pp.331-334. [71] VOLLRATH (F.). – Strength and structure of

S [37] BLEDZKI (K.) et GASSAN (J.). – Composites


reinforced with cellulose based fibres. Prog
[56] WAKELYN (P.J.), BERTONIÈRE (N.R.) et
FRENCH (A.D.) et al.. – Cotton fibers. In:
spiders' silks. Reviews in Molecular Biotech-
nology. 74, 2, 1 (2000) pp.67-83.
Lewin M, Pearce EM, editors. Handbook of fi- [72] VEHOFF (T.), GLISOVIC (A.), SCHOLLMEYER
A [38]
Polym Sci, 24 (1999), pp. 221–274.
WANG (HH.), DRUMMONT (JG.), REATH
bre Science and Technology. New York: Mar-
cel Dekker. Volume IV, Fibre Chemistry:
(H.), ZIPPELIUS (A.) et SALDITT (T.). – Me-
chanical Properties of Spider Dragline Silk:
(SM.), HUNT (K.) et WATSON (PA.). – An im- (1998) pp 577-724. Humidity, Hysteresis and Relaxation. Biophy-
V proved fibril angle measurement method for
wood fibres. Wood Science and Technology. [57] FLANDRIN-BLETTY (M.). – Technologie et
chimie des textiles. Éditeur : Cépaduès.1991. [73]
sical Journal. 93 (2007) pp.442-4432.
WINKLER (S.) et KAPLAN (D.). – Molecular
34 (2001) pp.493-503. biology of spider silk. Reviews in Molecular
O [39] MUKHERJEE (P.S.) et SATYANARAYANA
(K.G.). – Structure and properties of some
[58] NABI SAHEB (D.) et JOG (J.P.). – Natural fi-
ber polymer composites: A review. Advan-
Biotechnology. 74 (2000) pp.85-93.
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

ces in Polymer Technology. 18, 4 (1999) [74] WINKLER (S.) et KAPLAN (D.L.). – Silk produ-
vegetable fibes. II. Pineapple fibre. Journal of
I [40]
Materials Science. 21 (1986) pp.51-56.
COLONNA (P.). – La chimie verte. Éditeur :
[59]
pp.351-363.
BLEDZKI (A.K), REIHMANE (S.) et GASSAN
ced by engineered Bacteria. Encyclopedia of
Materials : Science and Technology Elsevier
(2001) pp. 8615-8618.
(J.). – Properties and modification methods
R [41]
Tec et Doc – Lavoisier, (2006) 532 pages.
NULTSCH (W.). – Botanique générale. De
for vegetable fibers for natural fiber compo-
sites. Journal of Applied Polymer Science. 59
[75] GLISOVIC (A.) et VOLLRATH (F.). – Mulberry
Silk, spider dragline and recombinant silks.
Boeck Université 1998 Paris Bruxelles. (1996) pp.1329-1336. Chapitre 11 (pp. 237-254) du livre : Industrial
applications of natural fibres. Structure, pro-
[42] VALLADE (J.). – Structure et développement [60] LILHOLT (H.) et LAWTHER (J.M.). – Natural
perties ans technical applications. Jorg Mus-
de la plante. Morphogenèse et biologie de la organic fibers. In. Comprehensive composite
sig. Editeur : Wiley (2010), 538 pages.
P reproduction des Angiospermes. Dunod, Pa-
ris 1999.
materials. Pergamon, Elsevier Science, 2000,
Chap. 1-10, 303-325. [76] SHAO ( Z.) et VOLLRATH (F.). – Materials : su-
prising strength of silkworm silk. Nature. 418
[43] KECKES (J.), BURGERT (I.), FRÜHMANN (K.), [61] GEORGE (J.), SREEKALA (M.S.) et THOMAS
(2002) pp.741.
L MÜLLER (M.), KÖLLN (K.), HAMILTON (M.),
BURGHAMMER (M.), ROTH (SV.), STANZL-
(S.). – À Review on Interface Modification
and Characterization of Natural Fiber Rein- [77] JORG MUSSIG. – Idustrial applications of na-
tural fibres. Structure, properties ans techni-
TSCHEGG (S.) et FRATZL (P.). – Cell-wall re- forced Plastic Composites. Polymer Enginee-
U covery after irreversible deformation of
wood. Nature Materials. 2, 12, (2003) pp. [62]
ring and Science, 41, 9 (2001), pp.1471-1485.
XIE (Y.), HILL (C.), XIAO (Z.), MILITZ (H.) et [78]
cal applications. Wiley (2010), 538 pages.
PAL (P.K.). – Jute reinforced plastics : a low
810-814. MAI (C.). – Silane coupling agents used for cost composite material. Plastics and rubber
S [44] PLACET (V.). – Characterization of the
thermo-mechanical behaviour of Hemp fi-
natural fiber/polymer composites: A review.
Composites Part A, 41, 7 (2010) pp.806-819.
processing and applications 4 (1984) pp.215-
219.
bres intended for the manufacturing of high [63] STAMBOULIS (A.), BAILLIE (C.) et PEIJS (T.). [79] KALIA (S.), DIFRESNE (A.), CHERIAN (B.M.),
performance composites. Composites: Part – Effects of environmental conditions on me- KAITH (B.S.), AVEROUS (L.), NJUGUNA (J.)
A 40 (2009) pp.1111–1118. chanical and physical properties of flax fi- et NASSIOPOULOS (E.). – Cellulose-based
bers. Composites part A 32 (2001) pp.1105- bio-an nanocomposites: A review. Internatio-
[45] FARUK (O.), BLEDZKI (A.), FINK (H.P.) et nal Journal of Polymer Science Volume 2011,
SAIN (M.). – Biocomposites reinforced with 1115.
35 pages, doi:10.1155/2011/837875.
natural fibers : 2000-2010. Progress in Poly- [64] MORVAN (C.), JAUNEAU (A.), VOREUX (H.),
mer Science, 37, 11 (2012) pp. 1552-1596. MORVAN (O.) et DEMARTY (M.). – Contribu- [80] HUBBE (M.), ROJAS (O.), LUCIA (L) et SAIN
tion des ciments aux caractéristiques physi- (M.). – Cellulosic nanocomposites, review.
[46] BALEY (C.), MORVAN (C.) et GROHENS (Y.). Bioressources 3,3 (2008) pp.929-980.
cochimiques des fibres de lin: Application à
– Influence of the Absorbed Water on the
un rouissage enzymatique. Comptes Rendus [81] SIRO (I.) et PLACKETT (D.). – Microfibrillated
Tensile Strength of Flax Fibers. Macromole-
des Scéances de la Société de Biologie et de cellulose and new nanocomposite materials:
cular Symposia 222 (2005) pp. 195-201.
ses Filiales. 184 (1990), pp. 18-30. a review. Cellulose 17 (2010), pp.459-494.
[47] KÖHLER (L.) et SPATZ (H.C.). – Micromecha- [65] VAN SUMERE (C.F.) et SHARMA (H.S.S.). – [82] Flax and hemp fibres: a natural solution for
nics of plant tissues beyond the linear-elastic Analysis of fine flax fibre produced by enzy- the composite industry. – JEC Composites
range. Planta 215 (2002) pp.33-40. matic retting. Aspects of Applied Biology. 28 and CELC (2012), 216 pages. Ouvrage rédigé
[48] BALEY (C.), LE DUIGOU (A.), BOURMAUD (1991) pp.15–20. par les membres du comité scientifique de la
(A.) et DAVIES (P.). – Influence of drying on [66] ALIX (S.), LEBRUN (L.), MARAIS (S.), PHI- CELC (Confédération Européenne du Lin et
the mechanical behaviour of flax fibres and LIPPE (E.), BOURMAUD (A.), BALEY (C.) et du Chanvre).
their unidirectional composites. Composites MORVAN (C.). – Pectinase treatments on [83] MOHANTY (A.), MISRA (M.) et HINRICHSEN
part A, 43, 8 (2012) pp. 1226-1233. technical fibres of flax: effects on water sorp- (G.). – Biofibres, biodegradable polymers
[49] BOURMAUD (Al.) et BALEY (C.). – Effects of tion and mechanical properties. Carbohy- and biocomposites : An overview. Macromo-
thermo mechanical processing on mechani- drate Polymers. 87, 1, (2012) pp.177-185. lecular Materials and Engineering 276/277,
cal properties ofbiocomposite flax fibers eva- [67] LE DUIGOU (An.), BOURMAUD (A.), BAL- (2000) pp.1-24.
luated by nanoindentation. Polymer Degra- NOIS (E.), DAVIES (P.) et BALEY (C.). – Impro- [84] RIEDEL (U.) et NICKEL (J.). – Natural fibre-
dation and Stability. 95, 9 (2010) pp.1488- ving the interfacial properties between flax fi- reinforced biopolymers as construction ma-
1494. bres and PLLA by a water fibre treatment and terials – new discoveries. Die Angewandte
[50] BERGFJORD (C.) et HOLST (B.). – À proce- drying cycle. Industrial Crops and Products, Makromolekulare Chemie 272 (1999) pp. 34-
dure for identifying textile bast fibres using 39 (2012) pp.31-39. 40.
microscopy: Flax, nettle/ramie,hemp and [68] BOURMAUD (A.), RIVIERE (J.), LE DUIGOU [85] HEIJENRATH (R.) et PEIJS (T.). – Natural fi-
jute. Ultramicroscopy 110 (2010) pp. 1192– (A.), RAJ (G.) et BALEY (C.). – Investigations bre mat reinforced thermoplastic composites
1197. of the use of a mussel-inspired compatibili- based on flax fibres and polypropylène. Ad-

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


Doc. AM 5 130v2 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.
tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

__________________________________________________________________________ FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES P


O
vanced Composites Letters. 5, 3 (1996) pp.81-
85.
[96] SUMMERSCALES (J.), DISSANAYAKE
(N.P.J.), VIRK (A.S.) et HALL (W.). – A review
of bast fibres and their composites. part 1-
[104] GEORGE (J.), SREEKALA (M.S.) et THOMAS
(S.). – A Review on Interface Modification U
[86] VAN VOORN (B.), SMIT (H.), SINKE (R.) et DE and Characterization of Natural Fiber Rein-
KLERK (B.). – Natural fibre reinforced sheet
moulding compound. Composites Part A 32
fibres as reinforcements. Composites Part A,
41 (2010), pp. 1329-1335.
forced Plastic Composites. Polymer Enginee-
ring and Science, 41, 9 (2001), pp 1471-1485. R
(2001) pp.1271-1279. [97] SUMMERSCALES (J.), DISSANAYAKE (N.), [105] MOHANTY (A.K.), MISRA (M.) et HINRICH-
[87] MARSH (G.). – Next step for automotive ma- VIRK (A.) et HALL (W.). – A review of bast fi- SEN (G.). – Biofibers, biodegradable poly-
terials. Materials Today. 6, 4 (2003) pp.36-43. bres and their composites. Part 2 – Compo- mers and biocomposites: an overview.
sites. Composites Part A, 41, 10 (2010), pp.
[88] WAMBUA (P.), IVENS (J.) et VERPOEST (I.).
– Natural fibres: Can they replace glass in
reinforced plastics ? Composites Science and [98]
1336-1344.
YANJUN XIE, CALLUM A.S. HILL, ZEFANG
Macromol Mater Eng, 276 (2000), pp. 1-24.
[106] Flax and hemp fibres: a natural solution for
E
the composite industry. – JEC Composites

[89]
Technology 63 (2003) pp.1259-1264.
HALADA (K.). – Progress of ecomaterials to-
XIAO, HOLGER MILITZ ET CARSTEN MAI. –
Silane coupling agents used for natural fiber/
polymer composites: A review. Composites
and CELC (2012), 216 pages. Ouvrage rédigé
par les membres du comité scientifique de la
N
ward a sustainable society. Current Opinion
Part A, 41, 7 (2010), pp. 806-819. CELC (Confédération Européenne du Lin et
in Solid State and Materials Science, 7(3)
du Chanvre).
(2003) pp.209-216. [99] SATYANARAYANA (K.G.), ARIZAGA (
[90] YANG (Y.), BOOM (R.), IRION (B.), VAN G.G.C.) et WYPYCH (F.). – Biodegradable [107] ROLAND (J.C.). – Des plantes et des hom-
HEERDEN (D-J), Kuiper (P.) et de Wit (H.). –
Recycling of composite materials. Chemical
composites based on lignocellulosic fibers -
An overview. Prog Polym Sci, 34 (2009), pp.
mes. Vuibert. 2002. 165 pages.
[108] REIS (D.), VIAN (B.) et BAJON (C.). – Le
S
Engineering and Processing. 51 (2012) pp.53- 982-1021. monde des fibres. Éditeur Belin. 2006. 351

[91]
68.
PICKERING (S.J). – Recycling technologies
[100] JOHN (J.) et THOMAS (S.). – Biofibres and
biocomposites. Carbohydrate Polymers, 71,
pages.
[109] ZAFEIROPOULOS (N.). – Interface enginee-
A
for thermoset composite materials – current
status. Composites Part A. 37, 8 (2006)
pp.1206-1215.
3, 8 (2008), pp. 343-364.
[101] JOSHI (S.V.), DRZAL (L.T.), MOHANTY (A.K.)
et ARORA (S.). – Are natural fiber composites
ring of natural fibre composites for maxi-
mum performances. Woodhead Plublishing V
(2011) 416 pages.
[92] JOSHI (S.V.), DRZAL (L.T.), MOHANTY (A.K.)
et ARORA (S.). – Are natural fiber composi-
environmentally superior to glass fiber rein-
forced composites? Composites: Part A. 35 [110] MUSSIG (J.). – Industrial applications of na- O
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

tes environmentally superior to glass fiber (2004) pp. 371-376. tural fibres. Structure, properties ans techni-
reinforced composites? Composites: Part A.
35 (2004) pp. 371-376.
[102] PERVAIZ (M.) et SAIN (M.). – Carbon storage
potential in natural fiber composites. Resour-
cal applications. Wiley (2010), 538 pages.
[111] PICKERING (K.L.). – Properties and perfor- I
[93] FARUK (O.), BLEDZKI (A.), FINK (H.P.) et ces, Conservation and Recycling 39 (2003) mance of natural-fibre composites. Wood-
SAIN (M.). – Biocomposites reinforced with
natural fibers : 2000-2010. Progress in Poly-
pp. 325-340.
[103] EICHHORN (S.J.), BAILLIE (C.A.), ZAFEIRO-
head Publishing Limited and CRC Press LLC
(2008) 557 pages.
R
mer Science, 37, 11 (2012) pp. 1552-1596.
POULOS (N.), MWAIKAMBO (L.Y.), ANSELL [112] BOULOC (P.). – Le chanvre industriel : Pro-
[94] DAVID B. DITTENBER et HOTA V.S. GANGA- (M.P.), DUFRESNE (A.), ENTWISTLE (K.M.), duction et utilisations. France agricole. 432
RAO. – Critical review of recent publications HERRERA-FRANCO (P.J.), ESCAMILLA pages 2006.
on use of natural composites in infrastruc-
ture. Composites Part A., In Press, Available
online 3/12/2011, publication en 2012.
(G.C.), GROOM LESLIE (H.), HUGHES (M.),
HILL (C.), RIALS TIMOTHY (G.) et WILD
(P.M.). – Review. Current international re-
[113] COLONNA (P.). – La chimie verte. Tec et Doc
– Lavoisier, (2006) 532 pages.
P
[95] ZINI (E.) et SCANDOLA (M.). – Green compo-
sites: An overview. Polymer Composites, 32,
12 (2011) pp.1905-1915, December .
search into cellulosic fibres and composites.
Journal of Materials Science 36 (2001) pp.
2107-2131.
[114] FRANCK (R.R.). – Bast and other plant fibres,
Éditeur : Woodhead Publishing Limited and
CRC Press LLC (2005) 397 pages
L
U
À lire également S
BERGERET (A.) et KRAWCZAK (P.). – Liaison ren- CARAMARO (L.). – Fibres et fils à usage techniques. DUPURET (G.). – Fibres de carbone. [AM5134]
fort/matrice. [AM5305] [AM5306] [AM5307] [N2510] 2005. 2008.
2006. JARROUX (N.). – Les biopolymères : différentes fa- PINZELLI (R.). – Fibres aramides pour matériaux
TROUY-TRIBOULOT (M.C. ) et TRIBOULOT (P.). – milles, propriétés et applications. [AM3580] composites. [A3985] 1995.
Matériaux bois – Structures et caractéristiques. 2008. BELLINI (B.) et JANIN (M.). – Écoconception : état
[C925] 2001. DALLIES (E.) et BERTHEREAU (A.). – Fibres de verre de l’art des outils disponibles. [G6010] 2011.
BERBAIN (F.), CHEVALIER (A.) et CHOUDIN (C.). – de renforcement. [AM5132] 2008. NAUDIN (C.A.) et CLOZZA (C.). – Charges. [A3220]
Mise en œuvre des composites – Méthodes et 1987.
Matériels. [A3720] 1997.

Normes et standards
XP T 25-501-1 Juillet 2010 Fibres de renfort – fibres de lin pour com- tion des propriétés en traction de fibres
posites plastiques – Partie 1 : terminolo- élémentaires.
gie et caractérisation des fibres de lin.
XP T 25-501-3 Juillet 2010 Fibres de renfort – fibres de lin pour com-
XP T 25-501-2 Juillet 2010 Fibres de renfort – fibres de lin pour com- posites plastiques – Partie 3 : détermina-
posites plastiques – Partie 2 : détermina- tion des propriétés en traction des fibres
techniques (faisceaux de fibres).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. Doc. AM 5 130v2 – 3
tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

P FIBRES NATURELLES DE RENFORT POUR MATÉRIAUX COMPOSITES __________________________________________________________________________

O
U Sites Internet

R Université Pierre et Marie Curie


Biologie et multimédia. Voir entre autre partie biologie végétale / les texti-
les d’origine végétale
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/chanvre_rapport_final_d235d.pdf
Analyse de Cycle de Vie comparée d’une chemise en lin et d’une chemise en
coton
http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/index.htm Rapport final post revue critique
Étude des caractéristiques environnementales du chanvre par l’analyse de Bio intelligence service. Décembre 2007 117 pages.
son cycle de vie http://www.mastersoflinen.com

E (Analyse du cycle de vie de : 1. compounds thermoplastiques chargés


fibres de chanvre, 2. mur en béton chanvre banché sur ossature en bois).
Cette étude ACV a été menée par l'INRA.
FAO / 2009 « Année internationale des fibres naturelles
http://www.fao.org/economic/futurefibres/accueil-des-fibres-du-futur/fr/
Ministère de l’agriculture et de la pêche. 2006. 102 pages
N
Annuaire

S Organisations professionnelles Interchanvre


http://www.interchanvre.com/
CELC / Confédération Européenne du Lin et du Chanvre
A http://www.mastersoflinen.com/fre/index
Maison du lin
Construire en chanvre
http://www.construction-chanvre.asso.fr/
Construire en chanvre organisme indépendant, a été créée en 1998 par les
V http://www.lin.asso.fr/pro/index.htm
De nombreuses adresses de professionnels du lin sont accessibles sur le
site de la maison du lin
professionnels du bâtiment, persuadés de l’avenir du chanvre dans la
construction.

O
Parution : janvier 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14

I Données économiques

R La production mondiale annuelle de fibres végétales est actuellement de


l’ordre de 6 200 kt hors coton (22 600 kt) et bois (chiffres moyen entre 2001-
2008) [115][116]. La répartition des productions suivant deux sources est Fibres
Production mondiale
moyenne (2001-2008)
Production mondiale
moyenne (2009) [77]
présentée dans le tableau suivant. [6] (kt/an) (kt/an)
La production européenne annuelle de lin et de chanvre est proche de Jute 3 183 2 850
214 000 tonnes de fibres [115].
Coco 1010 1 030
P Il est possible de disposer de données statistiques (production et cours)
sur le site de la FAO : http://faostat3.fao.org/home/index.html Lin 791 1 010
Sisal 331 330
L Ramie 250 280
Abaca 100 100
U Chanvre 78 90
Autres 459 570
S

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


Doc. AM 5 130v2 – 4 est strictement interdite. – © Editions T.I.
tiwekacontentpdf_am5130 v2 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200083552 - universite de liege // william HUISKEN // 139.165.31.14
GAGNEZ DU TEMPS ET SÉCURISEZ VOS PROJETS
EN UTILISANT UNE SOURCE ACTUALISÉE ET FIABLE

Techniques de l’Ingénieur propose la plus importante


collection documentaire technique et scientifique
en français !
Grâce à vos droits d’accès, retrouvez l’ensemble
des articles et fiches pratiques de votre offre,
leurs compléments et mises à jour,
et bénéficiez des services inclus.

   
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES

 + de 350 000 utilisateurs


 + de 10 000 articles de référence
 + de 80 offres
 15 domaines d’expertise
Automatique - Robotique Innovation
Biomédical - Pharma Matériaux
Construction et travaux publics Mécanique
Électronique - Photonique Mesures - Analyses
Énergies Procédés chimie - Bio - Agro
Environnement - Sécurité Sciences fondamentales
Génie industriel Technologies de l’information
Ingénierie des transports

Pour des offres toujours plus adaptées à votre métier,


découvrez les offres dédiées à votre secteur d’activité

Depuis plus de 70 ans, Techniques de l’Ingénieur est la source


d’informations de référence des bureaux d’études,
de la R&D et de l’innovation.

www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
LES AVANTAGES ET SERVICES
compris dans les offres Techniques de l’Ingénieur

  
ACCÈS

Accès illimité Téléchargement des articles Consultation sur tous


aux articles en HTML au format PDF les supports numériques
Enrichis et mis à jour pendant Pour un usage en toute liberté Des contenus optimisés
toute la durée de la souscription pour ordinateurs, tablettes et mobiles

 
SERVICES ET OUTILS PRATIQUES

Questions aux experts* Articles Découverte Dictionnaire technique multilingue


Les meilleurs experts techniques La possibilité de consulter des articles 45 000 termes en français, anglais,
et scientifiques vous répondent en dehors de votre offre espagnol et allemand

 
Archives Impression à la demande Alertes actualisations
Technologies anciennes et versions Commandez les éditions papier Recevez par email toutes les nouveautés
antérieures des articles de vos ressources documentaires de vos ressources documentaires

*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.

ILS NOUS FONT CONFIANCE

www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com

Vous aimerez peut-être aussi