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Réf.

: M3008 V1

Analyse des procédés de mise


Date de publication :
10 décembre 2009
en forme - Méthodes de calcul
des contraintes

Cet article est issu de : Matériaux | Mise en forme des métaux et fonderie

par Eric FELDER

Résumé Des méthodes élémentaires de résolution approchée permettent l'approche des


équations de la plasticité des métaux basée sur l'analyse des contraintes. Les méthodes
de la borne inférieure et des tranches, des exemples d'analyses approchées mixte
contrainte/vitesse et la méthode de résolution exacte des problèmes de déformation
plane dite des « lignes de glissement », sont présentées dans cet article. Ces approches
sont appliquées à l'analyse des procédés de mise en forme, scalpage, écrouissage,
étirage, emboutisage, etc.

Abstract In this article, elementary methods in order to obtain approximate solutions for
metal plasticity equations based on the analysis of the stress field: the lower bound and
slab methods, examples of approximate analysis based on velocity and stress fields as
well as exact solutions for plane strain problems known as "slip lines" are presented.
They are applied to the analysis of various metal forming operations such as scalping,
work hardening, stretching, drawing etc.

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Analyse des procédés


de mise en forme
Méthodes de calcul des contraintes
par Eric FELDER
Ingénieur civil des Mines de Paris – Docteur es Sciences
Maı̂tre de Recherches à l’École des Mines de Paris, Groupe « Surfaces et tribologie »,
Centre de mise en forme des matériaux (CEMEF)

1. Contexte ........................................................................................... M 3 008 – 3


2. Analyse des contraintes et méthodes de la borne inférieure
et des tranches ................................................................................ — 3
2.1 Méthode de la borne inférieure ......................................................... — 3
2.2 Méthode des tranches ........................................................................ — 4
2.2.1 Principe .................................................................................... — 4
2.2.2 Exemple applicatif : analyse du bipoinçonnement plan
d’une tôle épaisse .................................................................... — 4
2.2.3 Critiques et intérêt de la méthode des tranches..................... — 5
2.2.4 Analyse par tranches de divers procédés simples ................. — 6
2.3 Analyse des forces et des contraintes couplée à l’analyse
cinématique ........................................................................................ — 8
2.3.1 Analyse globale du contact métal-outil .................................. — 8
2.3.2 Analyse des forces couplées à un champ de vitesses
par blocs rigides ...................................................................... — 8
2.3.3 Analyse cinématique « continue » .......................................... — 8
2.4 Analyses mixtes vitesses-contraintes ................................................ — 9
2.4.1 Processus stationnaire de flexion d’une tôle mince............... — 9
2.4.2 Prise en compte du frottement et des flexions
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en emboutissage profond ....................................................... — 10


2.4.3 Théorie des écoulements parallèles en filage ........................ — 12
3. Méthode du champ des lignes de glissement ........................... — 14
3.1 Hypothèses, définitions et propriétés fondamentales ...................... — 14
3.1.1 Champ de contraintes et lignes de glissement ...................... — 14
3.1.2 Champ de vitesses et hodographe.......................................... — 15
3.1.3 Solutions complète et incomplète .......................................... — 16
3.2 Champs de lignes de glissement particuliers et applications .......... — 16
3.2.1 Champ homogène – Application au forgeage et à la coupe .. — 16
3.2.2 Un champ semi-homogène : l’éventail de Prandtl ................. — 17
3.2.3 Bulbe de Hill............................................................................. — 19
3.3 Extensions de la méthode.................................................................. — 20
4. Conclusion – État de contrainte dans les procédés de mise
en forme............................................................................................ — 21
4.1 Scalpage ou écrouissage superficiel du produit ............................... — 21
4.2 Cas de zones de déformation élancées ............................................. — 21
4.3 Procédés de mise en forme par traction : étirage, tréfilage
et emboutissage ................................................................................. — 21
4.4 Laminage et forgeage de produits minces ........................................ — 22
4.5 Filage .................................................................................................. — 22
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. M 3 008

C et article présente les méthodes élémentaires de résolution approchée des


équations de la plasticité des métaux. Elles sont appliquées à l’analyse des

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est strictement interdite. – © Editions T.I. M 3 008 – 1

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

procédés de mise en forme et des essais mécaniques. Le métal est, générale-


ment, un solide rigide parfaitement plastique (RPP) et il vérifie le critère de plas-
ticité de von Mises. Les outils sont rigides et les interfaces métal/outil sont le
siège d’un frottement de Tresca.
Il est scindé en 2 parties :
– l’article consacré aux « méthodes énergétiques » [M 3 007] ;
– celui-ci destiné aux « méthodes de calcul des contraintes » [M 3 008].

Notations et symboles Notations et symboles (suite)


Symboles Unités Désignation Symboles Unités Désignation
Demi-largeur, ou rayon de poinçon,
a m Module de la composante normale
de la barre forgée vn m.s–1
de la vitesse
Demi-largeur d’éprouvette de trac-
tion, de tôle en laminage, de barre Vitesse de poinçon ou matrice de
b m V m.s–1
forgée ou rayon externe du flan en forgeage
emboutissage profond
W J Énergie de déformation
Aplatissement d’une barre dans le
A = a/h – W_ W Puissance
sens travers court

F, P N Forces Angle de filière de tréfilage, de


a rad
l’écoulement convergent
2h m Hauteur de barre, de tôle
G N.m Couple de laminage
k Pa Cission maximale du métal
Dv (Dv) m.s –1
Discontinuité de vitesse (intensité)
l m Longueur de la zone de déformation
Déformation rationnelle totale en
Longueur de la partie utile de e –
L m traction
l’éprouvette de traction
e – Déformation généralisée
m – Indice de viscosité
e_
–1
s Vitesse de déformation généralisée
m – Coefficient de frottement de Tresca
Tenseur des vitesses de déforma-
e_ ðe_ ij Þ
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Normale unitaire définissant une s–1


n (ni) – facette, normale unitaire extérieure tion
au volume W l (Pa.s)–1 Allongement du métal
p Pa Pression hydrostatique Coefficient de frottement de Cou-
m –
Pression moyenne de contact métal/ lomb
p Pa
outil s (s ij) Pa Tenseur des contraintes
pF Pa Pression de filage Contrainte d’écoulement plastique
s0 Pa
Oxyz – Coordonnées cartésiennes du matériau
sl Pa.sm Consistance
Orqz – Coordonnées polaires

Orqj Contrainte de tréfilage, d’emboutis-


– Coordonnées sphériques s T, s P Pa
sage profond
r – Réduction en aire
t Pa Cission
Rayon de la zone de déformation
R m w rad.s –1
Vitesse angulaire
(procédés axisymétriques)
W – Volume du métal
s (sij) Pa Déviateur des contraintes

Aire initiale de la section utile de Indices inférieurs


S0 m2
l’éprouvette de traction e Relatif aux forces extérieures
t s Temps u Par unité de volume
T (Ti) Pa vecteur contrainte Abréviation
x (xi) m Vecteur position
Rigide parfaitement plastique (mo-
RPP
v (vi) m.s–1 Vecteur vitesse dule d’Young E •, s0 constant)

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME

1. Contexte du dossier [M 3 007]) et respectant les conditions aux limites. On y


démontre aussi le théorème de la borne inférieure : la puissance
dissipée dans tout champ de contraintes plastiquement admissible
est un minorant de puissance des forces extérieures :
Les articles [1], [2], [3] et [4] présentent le jeu d’équations décri-
vant la déformation plastique d’un métal mis en forme. Ces équa- W_ ðs  Þ ł W_ e (1)
tions portent sur le champ de vitesse v et de contrainte Ce théorème fonde la méthode de la borne inférieure (lower
s = s = p1 bound method).
s déviateur des contraintes, pression hydrosta- Voyons un exemple d’application de cette méthode en considé-
tique. rant le poinçonnement plan d’une barre de grande largeur :
2b >> 2a.
Ces neuf fonctions du vecteur position x et du temps t doivent Rappelons au préalable qu’en déformation plane, le critère de
vérifier les conditions aux limites et sont solutions dans la zone de plasticité en axes principaux de contrainte s’écrit [2] :
déformation W du système d’équations (cf. [M 3 007]) :
j s I - s II j = 2k (2)
– équations d’équilibre ;
– critère de plasticité ; Un champ de contraintes plastiquement admissible doit donc
– loi d’écoulement plastique. vérifier :
Ce système, complexe et non linéaire, peut maintenant être js I - s II j ł 2 k
résolu par la méthode de calculs par éléments finis La figure 1 donne deux premiers exemples très simples de
(cf. [Doc. M 3 008]), mais ces résolutions nécessitent des moyens champs de contrainte plastiquement admisssibles. Ce sont des
matériels et humains importants. Des méthodes analytiques ou champs homogènes par blocs. On a subdivisé le massif en trois
semi-analytiques permettent d’estimer simplement et rapidement domaines 1, 2 et 1’, limités par les demi-plans verticaux L1 et L2 pro-
diverses grandeurs utiles, comme une puissance ou une force de longeant la surface latérale du poinçon.
mise en forme, la forme du produit ou les risques d’apparition de  Dans le premier champ (figure 1a), les domaines extérieurs à
défaut. l’emprise 1 et 1’ ne sont soumis à aucune contrainte (s* = 0), alors
L’article [M 3 007] présente les méthodes dites « élémentaires » que la colonne 2, située sous le poinçon, est soumise à un état de
de type énergétique : mono-compression plastique verticale, s zz = - 2k.
– le bilan énergétique approché basé sur l’hypothèse de déforma- Un tel champ est bien plastiquement admissible :
tion uniforme (§ 2) ; – il ne viole pas le critère de plasticité (2) ;
– la construction de champ de vitesse ; – il vérifie les conditions aux limites s zz = s xz = 0 sur la surface
– la méthode de la borne supérieure et ses extensions. libre S, la continuité du vecteur contrainte sur L1 et L2, et l’équation
d’équilibre div s = 0 partout ;
Ici, cet article présente deux autres méthodes : – il fournit l’estimation de la pression de contact : p ø 2 k.
– résolution partielle et approchée par construction de champs de
contrainte ou de champs de contrainte et de vitesse (§ 2) ;  Le second (figure 1b) est un champ dérivé du précédent selon
– résolution « exacte » des problèmes de déformation plane par un raisonnement très simple : le poinçon tend à écraser plastique-
construction du champ des lignes de glissement (§ 3). ment la colonne centrale et son extension latérale engendre une
réaction latérale s xx des domaines adjacents, qui vaut au plus - 2k
en vertu du critère de plasticité et de la condition de surface libre S.
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Nous illustrons ces approches par application aux procédés de


mise en forme ou aux essais mécaniques. Sauf indication supplé- Cette réaction se transmet intégralement via L1 et L2 au domaine
mentaire, nous considérons que le métal est un solide rigide parfai- 2, du fait de la continuité du vecteur contrainte et permet de descen-
tement plastique (RPP), il vérifie le critère de plasticité de von Mises dre à – 4 k la contrainte verticale supportant le poinçon en respectant
et sa contrainte
pffiffiffi d’écoulement plastique s 0 et sa cission maximale k le critère de plasticité.
= s 0 / 3 sont constantes. On suppose que les outils sont rigides et On a ainsi nettement augmenté l’estimation par défaut de la pres-
que les interfaces métal/outil sont le siège d’un frottement de sion de contact : p ø 4 k.
Tresca ; il y a glissement lorsque la cission t atteint une fraction
m ð0 ł m ł 1Þ de k.  Un dernier champ (figure 2), beaucoup plus complexe [18],
consiste à subdiviser en domaines de champs homogènes, dits
Le lecteur trouvera des compléments dans [15]. « blocs de contrainte », la matière du massif (figure 2a). On peut
Un article à venir présente l’analyse des procédés de mise en vérifier la continuité du vecteur contrainte sur les côtés grâce à la
forme par la méthode des éléments finis : elle permet la résolution construction de Mohr [1] (figure 2b). On aboutit ainsi à l’estimation
numérique des équations de l’écoulement plastique d’un métal p ø 5 k.
avec une description très fine de sa rhéologie [3] et [4] et de ses La méthode de borne supérieure développée au § 3.1.1 du dos-
conditions de frottement le long des outils. sier [M 3 007] donnait p ø 5,65 k, valeur supérieure à la précédente
comme il se doit, en vertu des deux théorèmes d’encadrement.
Nous avions également signalé que la valeur exacte est
p = ð2 + pÞk  5,14 k.
2. Analyse des contraintes L’estimation, fournie par le troisième champ de contraintes plasti-
et méthodes de la borne quement admissibles, en est donc très proche, avec un écart de
– 2,8 %, mais a été obtenue à l’aide d’un champ dont la construction
inférieure et des tranches est du domaine du spécialiste.

Potentiellement très intéressante, la méthode de la borne infé-


rieure est, du fait des difficultés de construction de champs plasti-
2.1 Méthode de la borne inférieure quement admissibles performants, beaucoup moins utilisée que la
méthode de la borne supérieure.
Au § 4.2 de l’article [2], on définit un champ de contraintes plas-
tiquement admissible s* : c’est un champ en équilibre, ne violant ni Enfin, il faut noter le point suivant, très important d’un point de
les critères de plasticité, ni la loi de frottement (équations (1) et (2) vue théorique.

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Un problème peut posséder plusieurs solutions (nous en ver-


P rons des exemples au § 3), mais, à l’aide des deux théorèmes
d’encadrement et sous réserve que le problème vérifie leurs
S conditions d’application, il est aisé de démontrer que la puis-
sance associée à ces diverses solutions est la même.
1 2 1’ Dans le cas où cette puissance est induite par une seule com-
posante d’un torseur (force ou couple), on en déduit que la
– 2k valeur de cette composante est unique.
z
Par exemple, dans le cas du poinçonnement précédent la valeur
L1 – 2k L x
de p est unique, résultat que nous avions admis jusqu’à présent.
2

a champ 1 : contraintes uniquement sous le poinçon


2.2 Méthode des tranches
2.2.1 Principe
P
z La méthode des tranches (slab method) consiste à estimer la dis-
tribution de contraintes dans le métal à l’aide d’un ensemble d’hy-
pothèses simplificatrices :
2 x
– nature de la déformation plastique du métal, pour réduire le
1 – 4k 1’ nombre des inconnues ;
– les axes de coordonnées « naturels » du problème (Oxyz ;
– 2k – 2k
Orqz ; Orqj… sont axes principaux de contrainte.
– 2k – 2k – 2k – 2k
On considère alors une tranche élémentaire de métal, comprise
entre deux lignes coordonnées x et x + dx par exemple. On y sup-
L1 L2 pose les contraintes homogènes et on écrit l’équilibre mécanique
– 4k
de la tranche : la résultante des forces appliquées est nulle. On en
déduit une équation différentielle ordinaire du 1er ordre, que l’on
b champ 2 : renfort latéral des zones périphériques intègre à l’aide du critère de plasticité et des conditions aux limites
en contrainte (ex. : vecteur contrainte nul sur une surface libre).
Figure 1 – Deux champs de contrainte plastiquement admissible Il faut souligner que le champ de contraintes ainsi estimé est une
simples pour le problème du poinçonnement plan espèce de « champ moyen », mais comme il ne respecte générale-
ment pas certaines conditions aux limites ou la loi de frottement,
ou ne les respecte qu’« en moyenne », il ne fournit pas une borne
inférieure de la puissance des forces extérieures.
Concrétisons cette démarche sur un exemple avant d’en présen-
2a
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ter l’application aux procédés.


3k

60°
5 3k 2.2.2 Exemple applicatif : analyse
2k 2 4 2k du bipoinçonnement plan d’une tôle épaisse
4k
2k 2k 2a√3 On considère le bipoinçonnement d’une tôle d’épaisseur 2h et de
k grande largeur 2b entre deux tas plats de « petite » largeur 2a < 2h
4k
1 (tôle épaisse) (figure 3). On suppose, en outre, 2h << 2b : la défor-
3k k 2k 3k mation est donc plane.
6 2k
3 L’objectif du calcul est de chiffrer les conséquences de l’élance-
7 2k
2k 2k
ment h/a de la zone de déformation sur l’état de contrainte dans
l’emprise. La zone de déformation étant élancée, A = a/h < 1, on
a géométrie du champ de contraintes peut penser que les contraintes varient essentiellement avec la
côte verticale z. On analyse donc son état de contrainte à l’aide
d’un découpage en tranches horizontales (figure 3a). Sous l’effet
t du mouvement des poinçons, les tranches tendent à glisser sur
2 1 les parties de la tôle situées hors de l’emprise le long des plans de
ou ou section AB et A′B′, et y sont donc soumises à la cission maximale k.
5 4 6 3
Le problème étant symétrique par rapport au plan z = 0, nous ne
considérerons dans l’analyse que la partie supérieure de la tôle
z ø 0.
– 5k 0
s & Considérons une tranche horizontale de l’emprise, située entre
les côtes z et z + dz (figure 3a). Supposons que les contraintes s xx
et s zz sont principales et indépendantes de x. Les poinçons compri-
ment directement la matière selon la direction 0z, alors que la tôle
b représentation dans le plan de Mohr est libre dans la direction 0x. On a donc sûrement s xx > s zz. Le cri-
tère de plasticité (2) s’écrit donc :

Figure 2 – Un champ de contrainte plastiquement admissible


s xx - s zz = 2 k (3)
complexe pour le problème du poinçonnement (d’après [18])

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME

L’équilibre de la tranche horizontale implique (cf. figure 3a) :


ds zz k P
4abðs zz + ds zz Þ - 4abs zz + 4bdzk = 0 ) = -
8 dz a
< s zz = s zz ð0Þ - z k
) a ðz ø 0Þ
: s xx = s zz ð0Þ - z k + 2k –V
a
A Z A’
En remplaçant z par jz j dans les expressions précédentes des szz + ds
contraintes, on obtient leur expression générale. Les bords de la zz
s xx k
tôle (de normale Ox) sont libres. Comme varie, on ne peut
imposer cette condition qu’en moyenne en posant : – sxx
2h – szz
h
  dz

Ú
h -2
s xx ðzÞdz = 0 ) s zz ð0Þ = k O x
2a
0 8  
>
> h - jz j
>
> s xx = k (4) B 2a B’
>
>  2a a 
<
h - jz j - 2
) s zz = k
>
> 2a a  V
>
> s + s 
>
> h + jz j
:p = - xx zz
= k 1-
2 2a a
avec p pression hydrostatique (dont nous rappelons a analyse par tranches horizontales
ici l’expression générale en déformation P
plane).
–V
Des relations suivantes, on déduit directement les résultats ci-
après concernant l’état de contrainte sous les poinçons et au centre
de l’emprise (– a ł x ł a ; z = 0) : A A’
1
8   2
> h +2
< p MT = - s zz ðz = ± hÞ = k
2a 2h
>   – AV O AV
: s ð0Þ = k h s ð0Þ = k h - 2 ) s ð0Þ > 0 si h > 4
xx 2a zz 2a zz
a
& De ces formules, on tire deux conclusions principales, confir-
mées par l’analyse « exacte » via la méthode du champ de lignes
de glissements (§ 3.2.3) : B 2a B’
– la pression de bipoinçonnement p croı̂t avec l’élancement h/a
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de l’emprise ;
– la contrainte s xx(z = 0), étant toujours une contrainte de tension, V
on voit qu’une tôle très épaisse est soumise à coeur à une bi-
traction, si h > 4a, et à une pression hydrostatique négative (état
dépressif), si h > 2a. b analyse cinématique par le champ en « croisillon »

Ce dernier résultat permet d’expliquer la formation de porosités,


ou même de fissures internes, lors d’opérations de mise en forme Figure 3 – Analyse mécanique du bipoinçonnement plan d’une barre
où la zone de déformation est élancée : épaisse et de grandes largeur (b >> h >> a)
– faibles réductions par laminage ou étirage de tôles ;
– réductions moyennes avec filières d’angle élevé par filage à Pour l’exemple précédent, la contrainte s xz est supposée nulle,
froid conduisant à la formation de fissures internes en forme de alors que la loi de frottement impose s xz = ± k le long des lignes
chevron (central bursting defect) [19]. AB et A′B′.
Par ailleurs, le champ de contraintes n’a été construit que dans une
Il faut toutefois noter que, si la formation de défauts internes partie du métal. On ne peut donc pas savoir si la pression de bi-
est mécaniquement possible dès que le métal est déformé poinçonnement ainsi calculée, p MT , est un minorant de la valeur
sous un état de contraintes dépressif, leur formation effective réelle.
dépend de la ductilité du métal, laquelle dépend à son tour
de sa microstructure. En fait, dans certaines situations, comme la précédente, on peut
À conditions de déformations identiques, les risques de déco- expliciter un champ de vitesses cinématiquement admissible préci-
hésions internes diminuent quand la ductilité du métal sant l’hypothèse cinématique et, ainsi, montrer que la puissance
augmente [3]. estimée est en fait un majorant de la puissance réelle. Dans le cas
de la figure 3a, ce champ de vitesses dans la zone de l’emprise ABB
′A′ est le champ de déformation uniforme plan (avec a = 1), com-
plété en dehors de l’emprise par deux champs de translation, de
2.2.3 Critiques et intérêt de la méthode composantes : vx = ± AV ; vy = vz = 0 (cf. (33) du [M 3 007]).
des tranches En supposant le frottement sur les poinçons nul, un calcul simple
montre que la pression de bipoinçonnement associée est exacte-
Le champ de contrainte estimé par la méthode des tranches n’est ment égale à celle obtenue par la méthode des tranches horizonta-
généralement pas un champ plastiquement admissible. les p MT , qui est donc un majorant de la valeur exacte.

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Développons un peu l’analyse. Le champ de contraintes du poin- après fournit une estimation du champ de contraintes très proche
çonnement de la figure 1a est plastiquement admissible pour le du champ solution [20] pour des tôles très plates : A >> 1. En
bipoinçonnement, ce qui montre que la pression de bipoinçonne- outre, la méthode peut être utilisée avec des hypothèses moins
ment est supérieure ou égale à 2k. Par ailleurs, la figure 3b décrit restrictives :
le champ par blocs rigides, dit « en croisillon », qui est cinémati- – matériau écrouissable ou viscoplastique ;
quement admissible. On en déduit aisément un autre majorant de – frottement de Coulomb ([8] et ci-après).
la pression de bipoinçonnement :
sffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi On peut, en outre, coupler le calcul de s avec celui d’un champ
pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi  
k OADv k a2 a + h de vitesses grâce à la loi d’écoulement. Dans ce cas, il s’agit d’une
p CR = OA = a 2
+ h 2
V 1+ 2=k (5)
aV aV h h a véritable analyse mixte contrainte-vitesse.
La figure 4 précise l’évolution avec h/a des pressions réduites Des exemples d’application de cette technique à l’analyse des
p MT / k et p CR / k, ainsi que la valeur p 0 / k = 5,65 associée au essais de frottement sont donnés en [15]. Nous allons voir d’autres
champ de vitesses par blocs rigides décrivant un poinçonnement techniques d’analyse mixte contrainte-vitesse qui font, ou ne font
de la tôle selon l’analyse du § 3.1.2 du [M 3 007] : pas, appel explicitement à la loi d’écoulement.
– pour a = h, le champ en croisillon fournit la même valeur que le
champ de contraintes plastiquement admissible : c’est donc la 2.2.4 Analyse par tranches de divers procédés
valeur exacte : pða = hÞ = 2k. En fait, nous verrons au § 3.2.1 que simples
nous avons là une solution complète du problème ; Voyons rapidement l’analyse par tranches du forgeage plan, du
– pour 1 ł h/a ł 3,41, c’est le champ en croisillon qui fournit la laminage et du tréfilage.
meilleure estimation ;
– pour 3,41 ł h/a ł 7,3, c’est la méthode des tranches horizon- & Forgeage plan de tôles minces
tales et le champ de vitesses associée qui donnent la meilleure
estimation ; La tranche élémentaire située entre x et x + dx est dessinée sur la
– pour h/a ø 7,3, l’analyse suggère que les poinçons réalisent un figure 7b du [M 3 007]. Le lecteur démontrera aisément que l’équa-
poinçonnement local de la tôle, la zone de déformation se séparant tion d’équilibre ainsi obtenue, en projetant les forces appliquées à
en deux zones symétriques et sans interactions. la tranche sur Ox pour x ø 0 (attention aux signes), et la condition
aux limites nécessaire sont :
Nous verrons au § 3.2.3 que ces résultats sont proches des résul- 8
tats réels. < ds xx = mk
dx h ðx ø 0Þ (6)
En conclusion, les résultats précédents et l’application de la :
s xx ðx = aÞ = 0
méthode des tranches à divers problèmes montrent que cette der-
nière fournit des informations pertinentes, en particulier pour la  La contrainte s zz se déduit du critère de plasticité (3). Au total,
prise en compte du frottement dans la mise en forme des produits on trouve facilement la distribution de contraintes :
« plats ». Par exemple, l’analyse du forgeage plan présentée ci- 8
> ða - x Þ
>
< s xx ðxÞ = - mk
h
ðx ø 0Þ (7)
>
p /k
Champ de vitesses : s ðx Þ = - 2k - mk ða - x Þ
>
du poinçonnement zz
h
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6
 On en déduit aisément que la pression moyenne de contact
Champ de vitesses métal-outil s’écrit :
en croisillon
a
 
Ú
5 1 mA
Tranches p= js zz ðx Þ j dx = 2k 1 +
a 4
horizontales 0

4 On retrouve l’expression (24) (cf. [M 3 007]) de la pression


moyenne de forgeage plan dont on a montré au § 3.2.1 que c’est
une estimation par excès. La figure 5b représente la distribution
de la pression de contact le long de l’interface métal-outil. Du fait
3
du frottement, elle augmente des bords au centre du contact, et
ce, d’autant plus que le produit mA est élevé : c’est le phénomène
dit de la « colline de frottement » (friction hill) d’autant plus pro-
2 noncée que le produit est plus plat et le frottement plus élevé. La
pression élevée s’exerçant sur les outils peut y produire une défor-
Champ de contraintes mation élastique significative qui va affecter les dimensions finales
plastiquement admissible du produit.
1
1 2 3 4 5 6 7 8 Il importe donc d’en tenir compte dans la fabrication de produits
h /a
directement aux côtes (net shape manufacturing), comme par
On a également reporté la valeur de la pression de poinçonnement exemple dans la fabrication par forgeage à chaud d’aubes de
p0 /k = 5,65 déduite du champ de blocs rigides de la figure 11 du turbomachines.
dessin [M3007].
La courbe réelle se situe en dessous de l'enveloppe inférieure de  Il est instructif ici de présenter rapidement l’analyse du pro-
ces trois courbes, et au-dessus de la droite pMBI /k = 2. blème en supposant un frottement de Coulomb. On a alors, s zz
étant la contrainte normale de contact [8] :
Dv π 0 ) t = m js zz j
Figure 4 – Évolution de la pression réduite de bipoinçonnement
avec l’élancement de l’emprise h/a selon l’analyse par tranches On voit aisément, à partir du critère de plasticité (3) et de l’ex-
horizontales pMT /k et le champ de vitesses en croisillon pCR /k pression de la cission de frottement, que les relations (6) et (7) se
transposent alors comme suit :

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME

8
> ms zz
ds zz ds xx < ds zz =
= ) dx h
dx dx >
:
–V
s zz ðx = aÞ = - 2 k z
8  
>
> mðx - aÞ h
>
< s zz = - 2 k exp - h ðx ø 0Þ
)    Wx 0
>
> mðx - aÞ 2 m expðmAÞ ł 1
>
: s xx = 2 k 1 - exp - 0 x0 a x
h
 L’inégalité, que doivent vérifier m et A, découle du fait que le
critère de plasticité implique que toute cission est inférieure ou, au
plus, égale à k, donc l’analyse n’est correcte que si m js zz ðx = 0Þ j ł V
k (il faut notamment m ł 0,5). Un calcul simple montre que, dans
le cas contraire, il existe une zone centrale où la cission de frotte- a géométrie du problème
ment vaut k. On obtient ainsi facilement les expressions suivantes :
0 8   
> mðx - aÞ – szz /(2k)
>
B < s xx = 2k 1 - exp -
> h  
B
B m < 0,5   x ø x c = a + h lnð2mÞ 1,7
B >
> mðx - aÞ m
B >
: s zz = - 2k exp -
B mA = 0,5 m < 0,3
B h
2m expðmAÞ > 1 ) B
B8 1,6
B> k - k ðx c - x Þ
B> s
> xx = 2k -
B< m h
B
B ð0 ł x ł x c Þ avec x c ðm = 0,5Þ = a 1,5
@>> ðx - x Þ
>
: s zz = - k - k c
m h
mA = 1
1,4
Cette analyse, un peu fastidieuse, découle du caractère appro-
ché de la méthode des tranches : le champ de contraintes ne
vérifiant pas la loi de frottement, il importe, pour limiter les 1,3
incohérences internes de cette analyse approchée, de vérifier,
quand on utilise un frottement de Coulomb, que la cission
ainsi estimée est compatible avec le critère de plasticité. 1,2 mA = 0,5
L’utilisation du frottement de Tresca ne pose pas ce type de
problème. 1,1

1
La figure 5b représente l’évolution de la pression de contact : –1 – 0,5 0 0,5 1
pour m = m / 2, la courbe de la pression de contact en frottement x /a
de Coulomb est tangente à celle relative au frottement de Tresca b distribution de la pression de contact – szz : colline de frottement ;
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de coefficient m sur les bords, puis sa pente s’accroı̂t progressive- on a rajouté un exemple de distribution de contraintes induite
ment des bords vers le centre du contact. Le frottement de par un frottement de Coulomb
Coulomb accentue donc la colline de frottement.
Le lecteur pourra déduire aisément des expressions précédentes Figure 5 – Analyse cinématique continue du forgeage plan
l’expression de la pression moyenne de contact. Dans le cas le plus d’une barre et pression de contact
simple, on, par exemple :
a   avec t cission de frottement, comptée positivement,
expðmAÞ - 1
Ú
1 quand elle est dirigée vers la sortie (côté entrée),
p= j s zz ðx Þ jdx = 2 k pour 2 m expðmAÞ ł 1
a mA et négativement, dans le cas contraire (côté sortie).
0

& Application de la méthode des tranches au laminage de tôles En tenant compte du critère de plasticité (3), de l’équation géo-
minces métrique dh/dx = – tan a, on obtient facilement, à partir de l’équa-
tion précédente, l’équation d’équilibre et les conditions aux limites
Les tranches à considérer, dans ce procédé comme en tréfilage,
correspondantes :
sont dessinées sur les figures 4 et 5 du dossier [M 3 007]. L’analyse 8
est un peu plus difficile que dans les cas précédents, car ces tran- < ds xx = - 2k dh - t dx
ches sont limitées par une interface métal-outil non perpendiculaire dx h h
aux bords latéraux des tranches et sur lesquelles s’exercent, outre :
s xx ðx = 0Þ = s xx ðx = lÞ = 0
la cission de frottement, la pression de contact. Mais, l’écart à la
normalité reste en général faible : c’est l’angle a, constant en tréfi- La variation de hauteur des tranches introduit un terme supplé-
lage ou décroissant à 0 en laminage de l’entrée à la sortie de l’em- mentaire par rapport à (6), qui est associé au travail de déformation
prise. La pression de contact est donc supposée contrainte princi- plastique de la tranche. À ce détail près, la distribution de
pale, égale à - s zz en laminage), et à - s rr en tréfilage. contrainte est proche de celle du forgeage plan. Le point de pres-
En laminage sans traction, ni contre-traction, les conditions aux sion de contact maximale, où s xx (qui est une compression) est
limites sur s xx sont identiques à celles du forgeage plan. Le bilan minimale, correspond donc au point où la cission de frottement
selon Ox des forces appliquées à une tranche verticale, comprise change de signe. C’est le point neutre introduit dans l’analyse du
entre x et x + dx, s’écrit : § 2.2.3 du [M 3 007] : l’abscisse associée xn est obtenue par inter-
section de la courbe représentant la contrainte s xx obtenue par
dx = 0
4 bðh + dhÞðs xx + ds xx Þ - 4 bhs xx + 4 bðs zz sin a + t cos aÞ intégration de l’équation d’équilibre à partir de l’entrée avec la
cos a courbe obtenue par intégration à partir de la sortie.

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

On contrôle aisément que xn vérifie en fait la relation (20) OA = 2 b Y 2


N p
(cf. § 2.2.3 du [M 3 007]) par l’approche énergétique globale. Cette 2 2
analyse est toutefois plus complète : elle permet d’estimer, à la fois,
Par contre, le problème de la détermination de j demeure. Nous
la distribution de contrainte dans la tôle, le couple de laminage (18)
G du [M 3 007] et la force F de laminage s’exerçant sur les cylin- rediscutons ce point au § 3.2.
dres, résultante selon 0z de la cission de frottement et de la pres-
sion de contact. En modifiant les conditions aux limites sur s xx, on 2.3.2 Analyse des forces couplées à un champ
peut aisément étudier l’effet d’une traction ou d’une contre-traction de vitesses par blocs rigides
sur la cinématique (xn), G et F.
Le lecteur se reportera à l’article [9] pour une analyse plus com- Cette analyse a été théorisée en [21], mais elle a auparavant été
plète par cette méthode du laminage de tôles minces. utilisée dans des cas simples, notamment par Merchant pour cons-
truire son modèle historique de la coupe.
& Application de la méthode des tranches au tréfilage
En tréfilage, procédé axisymétrique, (cf. figure 4 du [M 3 007]) on Exemple. Reprenons le cas de l’usinage (figure 22 du [M 3 007]).
démontre aisément que les contraintes principales vérifient : La résultante des forces appliquées au triangle OAB doit être nulle.
( On remarque que AB est une surface libre en première approxima-
s rr = s qq tion et que, le long de OA (surface de discontinuité de vitesse) et
s zz ðz = 0Þ = 0
s zz - s rr = s 0 OB, s’exercent respectivement les cissions k et mk. On en déduit
aisément Rx et Ry par résolution du système obtenu en projetant R
On établit aisément l’équation d’équilibre et la condition aux sur OA et OB :
limites nécessaire (en l’absence de contre-traction) :
2bOAk = R x cos j - R y sin j
8   8    2 2bY mk = R y cos g + R x sin g
< ds = - 2 s 1 + p m cot a dR >
<s =s 1+p m cot a ln R i
zz 0 ffiffiffi 0 ffiffiffi
3 R ) zz
3 R On constate que l’expression de Rx est identique à celle déduite
: >
:
s zz ðR = R i Þ = 0 s rr = s zz - s 0 de l’analyse cinématique, ce qui n’est pas très étonnant et peut se
démontrer aisément en toute généralité. Le raisonnement peut
L’intégration est aisée. Elle montre que, de l’entrée à la sortie, aussi s’appliquer à des cas plus complexes.
la contrainte axiale s zz augmente alors que la pression de Voyons, par exemple, le cas du poinçonnement (figure 11 du
contact - s rr décroı̂t depuis s 0. L’état de contrainte est d’autant [M 3 007]) : en considérant successivement les triangles BCD (de
plus dépressif que la réduction et le frottement sont élevés. On surface libre BD, les surfaces BC et CD étant soumises à la cission
en déduit que la contrainte de tréfilage s T = s zz (R = Rƒ) pos- maximale k), ABC et ABB′, on retrouve la valeur de la force de poin-
sède l’expression (13) du dossier [M 3 007]. çonnement déduite de l’analyse cinématique qu’elle complète partiel-
lement pour l’aspect contrainte.

2.3 Analyse des forces et des contraintes


2.3.3 Analyse cinématique « continue »
couplée à l’analyse cinématique
Nous avons vu que l’application du théorème de la borne supé-
2.3.1 Analyse globale du contact métal-outil rieure permet, en fait, d’assurer en « moyenne » le respect des
conditions d’équilibre que doit vérifier le champ de contraintes.
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Considérons, par exemple, le cas de l’usinage étudié par la


Nous allons utiliser cette remarque pour déduire d’un champ de
méthode cinématique (cf § 3.3.4 du [M 3 007] et figure 22). On
vitesses un champ de contraintes « moyen ». Pour cela, il faut
déduit aisément de la puissance dissipée la composante de la
considérer une partie seulement de l’écoulement pour mettre en
force d’usinage R selon la direction de la vitesse de coupe U0 (Ox) :
évidence les contraintes internes.
  
W_ ðU 0 , jÞ 1 cos g
Rx = = 2bs k + m Y sin j Pour illustrer la démarche, considérons le cas simple du forgeage
U0 cos ðj - g Þ sin j S plan d’une barre entre tas plats (figure 5a). Plus précisément, nous
On peut alors compléter l’analyse des conditions de contact en considérons la partie Wx0 de la barre située entre les abscisses x0
deux étapes successives : ( ø 0) et a. Soit vx0, la composante horizontale de la vitesse v à
l’abscisse x0, supposée positive et constante. On suppose la
– la force d’usinage R (Rx, Ry) est la résultante des actions de
contrainte s xx indépendante également de z, et on note s zz la valeur
contact, dont la composante tangentielle est 2bY mk. On en
de la contrainte normale à l’interface métal-outil.
déduit, à l’aide de calculs géométriques élémentaires, la pression
moyenne de contact p et la composante Ry : La puissance des forces extérieures à Wx0 s’écrit (par unité de lar-
8 geur de barre) :
> Rx
>
< p = 2bY cos g - mk tan g a

>
>
: R y = - R x tan g + mk 2bY
cos g
_ = - 2hv s ðx Þ - 2V
W e x 0 xx 0
Ús
x0
zz ðx Þdx (8)

– du fait de l’équation d’équilibre, le torseur résultant des forces On peut l’estimer en considérant un champ cinématiquement
appliquées au triangle OAB est nul. AB peut être considérée en pre- admissible dans Wx0 : le plus simple est le champ de déformation
mière approximation comme une surface libre. La nullité de la uniforme plan (a = 1), qui s’écrit en introduisant vx0 et x0 :
composante de la résultante perpendiculaire à OA fournit la com- 8
posante de la force normale à OA : > ðx - x 0 Þ 8
>
> v x = v x0 + V > _ 2 V
N = R x sin j + R y cos j
>
< h < e = pffiffiffi
>
3 h
v  ðx 0 Þ v y = 0 ) ðx ø x 0 ø 0Þ
>
> >
> ðx - x 0 Þ
Du fait de l’équilibre, le couple résultant est également nul. Si >
> : Dv = v + V
:v = -V z x0
h
l’on suppose les contraintes normales uniformess (en première z
h
approximation) le long de OA et OB, on en déduit une équation per-
mettant l’estimation de la longueur de contact Y : On en déduit aisément la puissance dissipée associée :

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h a a

ÚÚ Ú Dv dx

W_ ðx 0 , V , v x 0 Þ = 2 _ dz + 2mk
s 0 edx
0 x0 x0
" #
ða - x 0 Þ2
= k 4 V ða - x 0 Þ + V m + 2mv x 0 ða - x 0 Þ h1
h
T4 T0
Nous avons vu que le théorème de la borne supérieure implique h0
que les sollicitations extérieures sont obtenues par dérivation par-
tielle par rapport aux paramètres cinématiques (cf. § 3.3.1 du
[M 3 007]). Compte tenu de l’expression de la puissance des forces
extérieures (8), on a donc : a exemple des flexions successives d’une tôle dans un jonc de retenue
8
> 1 ∂W _ 
>
> s xx ðx 0 Þ = -
>
> 2 h ∂v Kh/2 + es
>
< x0
z
a es
>
> _ 
1 ∂W 1 ∂2 W _  2k Kh/2
>
>
>
>
: Ú
s zz ðx Þdx = -
x0
2 ∂V
)s zz ðx 0 Þ =
2 ∂v x 0 ∂V
T 0 sxx
h
8 e |exx |
>
> ða - x 0 Þ
< s xx ðx 0 Þ = - mk
) h ðx 0 ø 0Þ – 2k
>
> s ðx Þ = - 2 k - mk ða - x 0 Þ
: zz 0
Kh /2 – es
h
b état de contrainte et de déformation lors d'une variation de courbure K
On retrouve ainsi l’expression du champ de contraintes fournie
de la tôle sous la tension T
par la méthodes tranches (7).

La méthode précédente établit ainsi une liaison entre méthode Figure 6 – Processus stationnaire de flexion d’une tôle
des tranches et analyse cinématique. Mais elle représente une
généralisation de la méthode des tranches pouvant fournir des Il est possible d’analyser simplement ces processus stationnaires
résultats plus précis, puisque dérivés d’un champ de vitesse de flexion, moyennant quatre hypothèses simplificatrices :
cinématiquement admissible. La puissance associée est donc – la tôle est supposée RPP ;
toujours un majorant de la puissance réelle. – la déformation subie par la tôle est faible, c’est-à-dire que
Kh/2 << 1, (où K est la variation de courbure de la tôle et h son
épaisseur) ;
2.4 Analyses mixtes vitesses-contraintes – la largeur de la tôle ne subit pas de variation : on est en flexion
Pour résoudre les problèmes complexes, il importe, à la fois, de plane ;
développer une analyse simultanée des champs de vitesses et de – il n’y a pas de travail dépensé par frottement lors de la variation
contraintes. Nous allons ici en donner quelques exemples relatifs de courbure.
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au formage des tôles minces et aux filages multiples et/ou de for- L’analyse présentée est décrite en [22]. Soit s i et s f, respective-
mes complexes. ment la contrainte de traction de la tôle avant et après flexion. On
définit la tension moyenne et la variation de tension lors de la
2.4.1 Processus stationnaire de flexion d’une tôle flexion comme :
mince (
s s
sm = i + f
Nous allons analyser simultanément l’état de contrainte et de 2
déformation dans une tôle mince rentrant dans une zone où elle Ds = s f - s i
subit une variation de courbure. Il est bien connu que, lorsqu’on impose une petite variation de
Dans les opérations d’emboutissage, la partie périphérique de la courbure pure K à une tôle, les fibres de la tôle subissent une
tôle glisse sur la matrice avec une vitesse v vers le poinçon et subit extension dans sa partie supérieure, une contraction dans sa partie
des variations de courbure. Par exemple, en emboutissage pro- inférieure, ce qui correspond à une déformation uniaxiale exx, nulle
fond, elle subit deux variations de courbure successives et oppo- à mi-épaisseur (fibre neutre) et variant linéairement à travers
sées (figure 8 du [M 3 007]) : l’épaisseur selon l’axe Oz de -Kh/2 à Kh/2. Comme la tôle est ici
– lors de sa sortie de la partie plane de la matrice (1/r), quand elle soumise à une tension, la fibre neutre est décalée vers le bas
d’une distance e (figure 6b). Les distributions de déformation et
passe sur l’arrondi de matrice, de rayon r ;
de contraintes, selon Ox, vérifient donc :
– lors de son arrivée dans la paroi verticale du godet formé (– 1/r). (
s xx = - 2 k - h / 2 ł z < - e
Ces changements de courbure s’accompagnent chacun d’une exx = K ðz + eÞ
augmentation de la contrainte de tension s’exerçant sur la tôle s xx = 2 k - e ł z ł h/2
dans la direction de sa vitesse. Ces augmentations sont dues au
travail de déformation plastique dissipé dans la tôle lors de la tra- On en déduit aussitôt l’expression de la distance e en fonction de
versée de ces zones de changement de courbure. la tension moyenne :
h/2
Un autre exemple important est le dispositif de jonc de retenue 2e 2 k ) e = h s m
Ú
1
inséré entre le serre-flan et la matrice pour limiter l’écoulement du sm = s xx dx =
h h 2 2k
métal vers le poinçon (figure 6a) : la tôle y subit une série de quatre -h/2
variations de courbures, alternant flexions et contre-flexions, qui aug-
mentent sa tension, d’autant plus fortement que les variations de Lors de la variation de courbure, la tension moyenne produit une
courbure sont élevées [10]. extension de la tôle es , donc une diminution de son épaisseur (du
fait de l’incompressibilité), qui en vertu de l’expression de e, vaut :

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Dh = - e Kh s m
s = - Ke =
h 2 2k (9) sθθ
Le débit de matière, par unité de largeur de la tôle, étant égal à
vh, le bilan énergétique de la variation de courbure fournit la varia- s0
tion de tension :
h/2         
h + e 2 + h - e 2 ) Ds = 2 k Kh 1 + s m 2
vhDs = 2 kv
Ú je
-h/2
xx j dx = K
2 2 2 4 2k
(10)
C
Les formules (9) et (10) montrent que les variations de tension et – s0 0 s0 srr
d’épaisseur sont directement proportionnelles à la déformation de
B Amincissement
flexion Kh/2. Mais, on observe un effet « boule de neige » lors de
variations successives de courbure, comme dans le dispositif de A
– s0 ezz = 0
jonc de retenue : la tension moyenne amplifie à chaque fois les
variations de tension et d’épaisseur.
Le lecteur trouvera des compléments théoriques et expérimen- Épaississement
taux sur l’effet du frottement dans la référence [23] et une analyse
tenant compte de la loi d’écrouissage de la tôle dans la a évolution de l'état de contrainte sur la frontière
référence [24]. d'écoulement et modes de déformation du métal

2.4.2 Prise en compte du frottement


mH
et des flexions en emboutissage profond
Afin de donner un exemple plus complexe d’analyse mixte l dr
contraintes-vitesses, nous allons ici compléter l’analyse de l’em-
srr + dsrr
boutissage profond de flan (figure 8) esquissé au § 2.3.2 du [M 3 007]
à l’aide d’une analyse énergétique. L’objectif est multiple : – srr
– analyser qualitativement l’état de contraintes dans une tôle et b
a
comprendre ainsi le rôle du serre-flan et de la force de serrage H ;
– analyser les conditions de contact du flan sur les divers outils ; C B A
– intégrer les contributions du frottement, de la flexion et du sθθ
0
– sθθ
r
redressement de la tôle sur l’arrondi de matrice à la force
d’emboutissage.
b vue de dessus de la collerette et des contraintes appliquées
La situation étant complexe, il est nécessaire de faire diverses
approximations. Pour effectuer l’analyse quantitative, nous suppo- Figure 7 – Analyse de l’emboutissage profond d’un godet
sons que, entre serre-flan et matrice, s rr, s qq et s zz sont les contrain-
tes principales, et que ces contraintes plus les vitesses de déforma-
tion associées e_ rr , e_ qq , e_ zz , qui, en vertu de la loi d’écoulement, sont
les vitesses de déformation principales, ne dépendent que de la z
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distance radiale r. Rappelons que le critère de plasticité et la loi H


d’écoulement s’écrivent aussi, en terme de contraintes et vitesses
de déformation principales [2] : pSF
F
8 l
>
< ðs rr - s qq Þ 2 + ðs qq - s zz Þ2 + ðs zz - s rr Þ2 = 2s 20
e_ rr e_ qq e_ zz (11)
>
: = = pr
2s rr - s qq - s zz 2s qq - s rr - s zz 2s zz - s rr - s qq C
& Analyse des conditions de contact du flan avec le serre-flan et la
matrice
r bd a+r a 0
Supposons nulle la force H appliquée au serre-flan. Le métal,
situé sur la partie plane de la matrice, est donc en état de contrain-
tes planes et l’état de contraintes est représenté par une ellipse
(figure 7a). Rappelons que le vecteur vitesse de déformation Figure 8 – Contact de la tôle avec les outils en emboutissage profond
d’un godet
ðe_ rr , e_ qq Þ est normal à l’ellipse au point représentatif de l’état de
contraintes en vertu de la loi d’écoulement.
s rr > 0 : lorsque r décroı̂t de b à a, le point représentatif de l’état de
Considérons un point A (r = b) du bord du flan (figure 7b). La contrainte remonte le long de l’arc AB de l’ellipse et l’angle de la
contrainte radiale est nulle sur le bord : le bord étant rétreint normale avec l’axe Os rr décroı̂t, celui avec l’autre axe croı̂t. Le
ðe_ qq = v / r < 0Þ, le vecteur vitesse de déformation a une compo- point B correspond au point d’intersection avec la seconde bissec-
sante selon Os qq négative. La contrainte orthoradiale correspond trice où e_ rr = - e_ qq ) e_ zz = - ðe_ rr + e_ qq Þ = 0. La vitesse d’augmenta-
donc au point A de l’ellipse et est donc compressive, égale à - s 0. tion d’épaisseur de la tôle décroı̂t du bord vers l’axe pour s’annuler
Comme s zz = 0, la loi d’écoulement (11) donne, compte tenu de au rayon correspondant à l’état de contrainte B. La partie du flan
l’incompressibilité : proche de l’axe dont l’état de contrainte correspond à l’arc BC de
s rr = 0 e_ e_ l’ellipse s’amincit (cette partie n’existe que si b/a est suffisamment
en r = b ) e_ rr = - qq ) e_ zz = - ðe_ rr + e_ qq Þ = - qq > 0 élevé).
s qq = - s 0 2 2
Le bord de la tôle s’épaissit : l’état de contrainte du bord corres-  On en tire les conclusions fondamentales suivantes (figure 8) :
pond au point A de l’ellipse où, conformément aux relations précé- – la contrainte orthoradiale étant compressive et le flan élancé :
dentes, la normale fait avec l’axe Os zz un angle plus petit que son (b - a)/h >> 1, le bord de la tôle risque de flamber et de former
angle avec l’axe Os rr (figure 7a). Comme la tôle est tirée vers l’axe, des plis. Le rôle du serre-flan est donc de maintenir la planéité de

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME

8  
> r - d ðd ł r ł bÞ
la tôle. 
Pour cela, des pressions moyennes initiales de contact < s zz ðr Þ = s zz ðb Þ
b -d
p 0 = H / pðb 2 - a 2 Þ modérées, représentant moins de quelques 2H
> s zz ðbÞ = -
: = - H2 2 (15)
% de la contrainte d’écoulement plastique de la tôle, sont large- pðb 2 - d 2 Þ pb 1 - D 2
ment suffisantes. Par contre, l’expérience montre qu’un emboutis-
 Cette relation suppose une décroissance linéaire de la pression
sage sans serre-flan produit inévitablement la formation de plis aux
de contact du bord au rayon interne de contact. Elle suppose en
conséquences catastrophiques pour les valeurs courantes du rap- outre, pour simplifier, que d est voisin de b. La zone de contact étant
port d’emboutissage b/a ; étroite, l’état de contrainte est proche de celui du point A (figure 7a).
– les pressions de contact sont faibles, compte tenu des valeurs En première approximation, le critère de plasticité s’écrit :
effectives de la force H appliquée au serre-flan. La meilleure sché-
matisation du frottement est la loi de Coulomb [8]. La cission de s rr - s qq = s 0 ðd ł r ł bÞ (16)
frottement appliquée au métal le long de la matrice et du serre-  Dans la partie en contact, la tôle conserve une épaisseur uni-
flan exprimée selon l’axe Or s’écrit, le métal s’écoulant vers l’axe forme h. L’équilibre selon l’axe d’une demi-tranche de flan située
Or et la contrainte s zz étant négative : entre r et r + dr s’écrit (figure 7b) :
t = - ms zz (12)  ds rr s qq - s rr  2t
2h r + drÞðs rr + ds rr Þ - 2hrs qq + 2drt = 0 ) = - (17)
Il n’y a que des inconvénients à augmenter la force de serrage H dr r h
au-delà de la valeur assurant la planéité de la tôle ; en effet, les for- Cette équation montre bien que s rr croı̂t quand r décroı̂t. L’inté-
ces de frottement augmentent proportionnellement à H, ce qui, de gration de l’équation d’équilibre, à partir de la condition aux limites
manière intuitive, augmente la force d’emboutissage et limite le s rr(r = b) = 0, et en tenant compte de (12), (15) et (16), donne :
rapport d’emboutissage b = b/a (cf. ci dessous) : mb H 2
s rr ðdÞ = - s 0 lnðD Þ + (18)
– le bord du flan s’épaississant alors que la partie centrale h pb 2 1 + D
s’amincit, le contact entre le flan et le serre-flan se concentre au
 Les relations (14), (15) et (18) définissent de manière implicite
bord de la collerette, entre un rayon d et le rayon b. Pour les rayons la grandeur inconnue D. Elles montrent que D et les contraintes
inférieurs, compris entre d et a + r, le flan n’est plus en contact réduites en r = b et r = d dépendent de deux grandeurs sans
avec la matrice et le serre-flan. Cette conclusion est confirmée par dimension :
les observations courantes : le bord de la collerette partiellement
emboutie est plus brillant que sa partie intérieure, ce qui témoigne – la force de serrage réduite H* = H/(pb2 s 0) ;
des conditions de contact et non-contact avec les outils ; – un nombre caractérisant l’effet conjoint du frottement et de
l’aplatissement du flan : M = mb/h.
– pour r = a + r, la tôle reprend contact avec la matrice et subit
une variation de courbure ; le contact se prolonge sur l’arrondi de Précisons l’ordre de grandeur de ce dernier facteur sur un exem-
matrice jusqu’au rayon r = a où la tôle se redresse pour former le ple pratique : la première passe de formage d’une boı̂te de boisson
bord du produit. en alliage d’aluminium est faite avec un flan de diamètre
2bi  130 mm et d’épaisseur h  0,33 mm. Pour m = 0,05, ceci cor-
& Estimation du rayon interne de contact d et des pressions effec- respond à M  9,8.
tives de contact À titre indicatif, nous avons donc fait varier M entre 0 (cas d’un
La tôle étant en contact avec le serre-flan et la matrice sur la cou- emboutissage parfaitement lubrifié) et 10. L’application numérique
ronne d ł r ł b, la vitesse de variation d’épaisseur e_ zz ne dépend de ces formules est illustrée sur la figure 9 :
pas de r. L’incompressibilité permet de relier les vitesses de défor- – comme prévu, le rayon intérieur de contact diminue, et le
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mation orthoradiale en r = b et r = d = Db (D < 1). En effet, on a : contact s’élargit, quand la force de serrage H* augmente, mais cet
  effet n’est marqué que lorsque le terme de frottement M est faible
dv r v b e_ b2
+ r = - e_ zz ) v r = v r ðbÞ - zz r - ) (figure 9a) ;
dr r r 2 r – le contact est d’autant plus concentré sur la périphérie de la col-
  (13)
_ _
v ðdÞ e qq ðbÞ e zz 1 lerette que M est plus élevé : pour M = 10, le contact se concentre
e_ qq ðdÞ = r = - 1 -
d D2 2 D2 sur 20 % de la surface du flan (d  0,9b). La pression maximale de
contact est très supérieure à la pression initiale de serrage, mais
 Sur le bord, r = b, on a, en vertu de (11) : reste toutefois faible devant s 0. L’état de contrainte est proche
8   d’un état de contraintes planes et l’évolution de l’épaisseur de la
> 1
< s qq ðb Þ = s zz ðbÞ - ½4s 20 - 3s 2zz ðbÞ1 / 2 collerette proche de celle décrite ci-dessus ;
2
s rr ðr = bÞ = 0 ) e_ qq ðbÞ e_ zz – la tension de la tôle à la limite du contact s rr(d) augmente avec
>
: =
2s qq ðbÞ - s zz ðbÞ 2s zz ðbÞ - s qq ðbÞ la force de serrage, mais diminue légèrement quand M augmente,
et ne commence à remonter que pour des forces de serrage et un
 Par continuité, la contrainte s zz est nulle en r = d où la tôle se frottement élevés. L’augmentation de tension due au frottement est,
sépare des outils du fait de sa variation d’épaisseur. On a donc, en en grande partie, compensée par la diminution du terme de défor-
vertu de (11) : mation plastique induit par la réduction de d (cf. relation (18) et
8   figure 9b).
> 1 s
< s qq ðd Þ = ðdÞ - ½4s 20 - 3s 2rr ðdÞ1=2
2 rr
s zz ðr = dÞ = 0 ) e_ qq ðdÞ e_ zz Cette analyse, assez technique, révèle donc une forte influence
>
: =
2s qq ðdÞ - s rr ðdÞ - s rr ðdÞ - s qq ðdÞ du frottement sur les conditions de contact. Toutes choses
égales par ailleurs, la surface de contact est d’autant plus
 L’élimination des contrainte orthoradiales et des vitesses de concentrée à la périphérie et la pression de contact plus élevée,
déformation dans les relations précédentes fournit la relation : que le frottement est plus élevé.
" #" !-1 #
3s zz ðbÞ 3s rr ðdÞ 1 - D2
1+ D2 1 - + - 1 = 0 (14) Ce modèle simplifié repose sur un modèle approché de distribu-
h 4s 20 - 3s 2zz ðbÞ i 1=2 h 4s 20 - 3s 2rr ðdÞ i 1=2 4
tion de la pression de contact (15). À partir de la loi d’écoulement et
 Il reste donc, pour connaı̂tre D = d/b, à préciser les relations du critère de plasticité (11), du champ de vitesses (13) et de l’équa-
entre s zz(b), s rr(d) et H. C’est là que se situe l’approximation princi- tion d’équilibre (17), on peut s’affranchir de cette hypothèse et cons-
pale de ce modèle. Nous supposerons que la distribution de truire un modèle plus précis dont les résultats sont voisins et confir-
contrainte normale de contact vérifie, en première approximation : més, par ailleurs, par la simulation numérique de l’opération [45].

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

approximation, comme si la force de serrage est appliquée au


bord du flan, en r = b, l’intégration de l’équation d’équilibre (17)
d /b
entre b et a + r, compte tenu de (15), donne :
0,92
mH  
b a + r ł r ł bÞ
s rr ðrÞ = + 2k ln
pbh r
0,9
À ces deux termes, viennent se rajouter trois autres contributions
H/(pb 2s0) = 0,005
entre a + r et a, outre le terme de rétreint plastique supplémentaire
0,88
0,01 (figure 8) :
0,86
– chaque flexion augmente s rr de 2kh/(4r) en vertu de (10), en
négligeant le terme associé à la tension moyenne ;
– entre les deux changements de courbure, la tôle frotte sur l’ar-
0,84 rondi de matrice, sur un angle p/2, ce qui amplifie sa tension d’un
terme de type cabestan exp(m’p/2) ; en appelant m’ le coefficient de
0,82 frottement sur l’arrondi de matrice, qui n’est pas nécessairement
égal au coefficient m relatif au frottement sur le serre-flan, les condi-
0,8 tions de contact, pression notamment, étant différentes.
Au total, la contrainte s’exerçant dans l’épaisseur du produit
0,78 vaut, en première approximation :
     
mH b + k h exp m¢ p + k h
0,76 sp = + 2k ln (19)
0 2 4 6 8 10 pbh a 2r 2 2r
M = mb /h
a rayon réduit intérieur de contact d/b Par rapport à la relation (26) du [M 3 007], on voit apparaı̂tre des
termes supplémentaires dont la contribution n’est pas négligeable,
et qui bornent le rapport limite d’emboutissage. Le rapport limite
d’emboutissage correspondant à s P = 2k, le rapport limite blim
0,25
vérifie :
srr(d)/s0     
h p h - mb H
H*= H / (pb 2s0) = blim = exp 1 - exp - m¢ - 2
4r 2 4r h 2kp b
0,2 0,01
Considérons, à titre d’exemple, l’opération d’ébauchage d’une
boı̂te de boisson décrite ci-avant. Si le rayon de matrice est
r = 3 mm, le terme de flexion, pour une opération parfaitement
0,15
0,005 lubrifiée (m = m’ = 0), fait tomber blim de 2,71 à 2,58.
Pour un frottement m = m’ = 0,05 (M  10) et H*  0,01, il descend
à 2,17.
0,01
0,1 Des estimations plus précises nécessitent la prise en compte de
- szz(b)/s0 l’écrouissage et de l’anisotropie de la tôle [3] et le recours à la
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simulation numérique.
0,005
0,05 2.4.3 Théorie des écoulements parallèles en filage
& Lors des opérations industrielles de filage à chaud des profilés
en alliage d’aluminium, on observe couramment différents défauts
0 géométriques :
0 2 4 6 8 10 – des différences de longueur pour une filière multi-écoulements ;
M = mb /h – une non rectitude du produit (cambrage, vrillage…) ;
b pression maximale réduite de contact – szz (b)/s0 et contrainte radiale – des ondulations (figure 10)…
réduite en fin de contact srr (d)/s0 Ces défauts peuvent ne concerner que la tête ou la partie termi-
nale du produit, ou affecter, avec une intensité plus ou moins
Figure 9 – Analyse du contact flan-serre-flan dans l’emboutissage grande, le produit sur toute sa longueur, voire présenter des varia-
profond d’un godet tions quasi-périodiques : un tube initialement bombé peut devenir
concave, disparaı̂tre pour une vitesse de filage plus faible…
& Expression complète de la force d’emboutissage Ces défauts ont une origine cinématique et sont la manifestation
Il est difficile de préciser simplement les variations d’épaisseur d’une hétérogénéité de vitesse de sortie entre différents écoule-
du flan lors de son emboutissage. Une telle analyse a été dévelop- ments, ou à l’intérieur du produit. La seule analyse mécanique per-
pée en [20]. Cette analyse n’intègre toutefois pas les amincisse- met de déterminer l’origine de ces défauts et de définir les condi-
ments induits par les variations de courbure sur l’arrondi de tions (géométrie d’outillage, conditions de frottement) permettant
matrice (cf. § 2.4.1). Nous supposons donc, pour simplifier, l’épais- de les réduire, voire de les éliminer.
seur constante, ce qui correspond à un état de déformation plane et
au critère de plasticité :
Ces problèmes jouent un rôle déterminant en industrie. Du
s rr - s qq = 2k ða ł r ł bÞ fait de la complexité du filage de profilés, il est difficile de conce-
voir une géométrie de filière garantissant une uniformité de la
Il faut noter que cette approximation est raisonnable, car la bran-
vitesse de sortie du métal.
che de l’ellipse AC où évolue l’état de contrainte dans la collerette
est proche de la droite exprimant cette relation, qui est la tangente Après réalisation de la filière, on procède donc, au cours d’es-
à l’ellipse en B (figure 7a). Comme le frottement restreint le contact sais successifs, à des retouches de la filière, notamment par
à la périphérie du contact (d  b), tout se passe, en première réduction de la hauteur des portées.

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Filière
Conteneur
h1 L1
v1
2r1

Ondulations u0 Billette Portées


2Ri

Cambrage Vrillage 2r2 v2

h2 L2

Figure 11 – Filage simultané de deux barres rondes de diamètre


Planéité Creux Bombé différent

h1 h
p  ðl1 Þ + 2t p1 = p  ðl2 Þ + 2t p2 2
r1 r2 (22)
Différences Précisons les deux termes de cette variation de pression :
de longueur
– p*(l) est la pression pure pour un filage de rapport l. Pour un
Rectitude corps RPP ; nous avons vu au § 3.2.2 du [M 3 007] qu’elle est de la
forme (selon le modèle d’Avitzur) :
Figure 10 – Défauts géométriques de profilés minces induits p  ðlÞ = s 0 ðA + B ln lÞ (23)
par une hétérogénéité de vitesse de sortie (d’après [11])
– le second terme de chaque membre représente la variation de
pression, entre le début et la fin de portée, pour un conduit cylin-
 De tous les défauts induits par l’hétérogénéité de vitesse du drique de révolution que l’on appelle « frein portée », t p1 et t p2
produit (figure 10), la différence de longueurs est le plus simple, représentant la cission de frottement le long de ces portées (cf.
mais aussi le plus courant. Son analyse permet la compréhension § 2.2.1 du [M 3 007]).
des cas plus complexes, comme la conception des filières de profi- En particulier, l’égalité des vitesses de sortie nécessite que v1 = v2
lés d’épaisseur non uniforme. et, donc, l’égalité des freins portée. Si les cissions de frottement sur
les portées sont égales, l’égalité des vitesses de sortie nécéssite la
Exemple. Considérons donc le filage simultané de deux barres relation sur les hauteurs de portée :
rondes, de diamètre 2r1 et 2r2, différents (figure 11), que l’on analyse h1 h
par la théorie des veines parallèles. Pour simplifier, le métal est sup- = 2 (24)
r1 r2
posé RPP, mais une analyse plus fine nécessiterait de tenir compte
de sa thermoviscoplasticité à chaud.  Les géométries des orifices de sortie doivent donc être homo-
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Les deux barres rondes sortent de leurs portées, de hauteur res- thétiques. Dans le cas général, pour un frottement de Tresca, les
pective h1 et h2, avec les vitesses v1 et v2 matérialisées par les lon- relations (22) et (23) impliquent :
gueurs filées L1 et L2 qui leur sont proportionnelles. Pour un mono-    
v 2 h h
écoulement, on voit aisément que le rapport de filage est l’allonge- B ln 2 = pffiffiffi m p1 1 - m p2 2
ment du métal, qui est le rapport entre la vitesse de sortie à la v1 3 r1 r2
vitesse du grain de poussée u0. De cette relation, on tire les deux conclusions fondamentales
De la même manière, l’allongement plastique du métal passant par suivantes :
l’orifice i, li, est le rapport de sa vitesse de sortie vi à la vitesse du – l’écoulement le plus rapide est celui dont le frein portée est
grain de poussée u0 : le plus faible ;
v – le rapport des vitesses de sortie augmente de manière
li = i i = 1,2 (20)
u0 exponentielle avec la différence des freins portée : de faibles
écarts de freins portée vont donc induire une différence de
vitesse de sortie très significative.
Le défaut de différence de longueurs est donc très sensible aux
 Pour estimer ces vitesses, on dispose de deux relations : conditions de filage, en particulier à l’état des portées, conclu-
– la conservation du débit de matière permet de relier les rap- sion en accord avec l’expérience pratique des industriels du
ports de filage des deux écoulements parallèles l1 et l2 au rapport filage.
des vitesses de sortie v2/v1 :

v1 R 2i v  Une application numérique (tableau 1) montre bien l’effet


pR 2i u 0 = pr 21 v 1 + pr 22 v 2 Æ l1 = = 2 l = 2 exponentiel du décalage de freins portée sur les vitesses de sortie.
u 0 r + ðv 2 / v 1 Þr 2 2 u 0
1 2 (21) Des simulations plasticine (pâte à modeler) sont en bon accord
v2 avec cette théorie (figure 12).
= l1 =
v1
& Conséquences pratiques
– la variation de pression entre le début de l’écoulement de filage Obtenir par filage un profilé de géométrie correcte, sans défor-
(fin de l’écoulement de Poiseuille du conteneur, cf. § 3.3.3 mation après la sortie de la filière, nécessite que la vitesse de sortie
du [M 3 007]) et la sortie (pression atmosphérique) est la même soit uniforme. L’analyse précise est délicate, car il importe de divi-
pour les deux écoulements. La variation de pression le long des ser le profilé en segments (un segment est une partie du profilé où
veines vaut, en première approximation : les hétérogénéités de vitesse sont a priori faibles).

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Tableau 1 – Influence théorique de la hauteur de portée h2 de la barre de rayon r2 sur le rapport


des vitesses de sortie v1/v1 = L2/L1 pour le bifilage de barres rondes avec r1 = 6 mm h1 = 8 mm
mc = 1 Æ B = 1,367

h2 (mm) 2 8 14 20

r = 6 mm 2,32 1 0,36 0,18

r2 = 3 mm 1,75 0,32 0,06 0,011

Une mise en convergence de la portée assure un contact « col-


v2 /v1 lant », alors que sa mise en divergence réduit la longueur effec-
tive de contact, où s’exerce du frottement. À noter aussi que
cette déformation dépend de tout l’empilement d’outils der-
rière la filière : contre-filière, cale d’appui, cale de fond, et du
r 2 = 6 mm frottement entre ces diverses pièces.
1 Enfin, une filière possède une plage de réglage, d’autant plus
étroite que la vitesse de filage est élevée. Plus la vitesse de
Expérience filage est élevée, plus le réglage doit être précis.
Tous ces faits, dont la compréhension scientifique n’est que
très partielle, font que le réglage des filières reste plus un art
0,1 Théorie qu’une science.
r 2 = 3 mm

3. Méthode du champ
0,01
0 10 20 h2 (mm) des lignes de glissement
Figure 12 – Influence de la hauteur de portée h2 d’une barre de rayon
r2 = 6 et 3 mm sur l’évolution théorique et expérimentale (simulation
plasticine) du rapport des vitesses de sortie lors du filage 3.1 Hypothèses, définitions et propriétés
de deux barres axisymétriques rondes (l’autre barre a un rayon fondamentales
r1 = 6 mm et une portée de hauteur h1 = 8 mm ; mc = 1 Æ B = 1,367
Cette méthode permet la résolution des équations en déforma-
tion plane d’un solide RPP [20] [25]. L’écoulement est caractérisé
La géométrie du profilé permet de définir, de manière assez intui- par 5 fonctions inconnues (des coordonnées x, z et éventuellement
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tive, des règles de segmentation. Par exemple : une variation bru- de t) : trois contraintes s xx, s zz et s xz et les deux composantes vx et
tale d’épaisseur, un angle, un carrefour, correspondent assez natu- vz du vecteur vitesse v.
rellement à une limite entre deux segments. Les extrémités, sur
une longueur de l’ordre de l’épaisseur, où le périmètre frottant est
plus important, sont également considérés comme des segments. 3.1.1 Champ de contraintes et lignes
de glissement
On déduit de ce qui précède la règle de conception suivante : la
relation définissant l’égalité des vitesses de sortie de barres ron- On note qu’il y a découplage des inconnues, car les 3 contraintes
des (24) se généralise immédiatement pour des segments de péri- sont solutions d’un système de 3 équations indépendantes de v
mètre frottant P et de section s, compte tenu de l’expression du selon le système général (1) du [M 3 007]) :
frein portée correspondant : 8
>
> ∂s ∂s xz
P = Constante > xx +
> =0
h (25) >
> ∂x ∂z
s <
∂s zx ∂s zz (26)
D’où la règle élémentaire de conception des filières de profi- >
> + =0 Équilibre
>
> ∂x ∂z
lés : le terme hP/s de chaque segment de profilé doit être >
>
: ðs - s Þ2 + 4s 2 = 4k 2 Critère de plasticité
uniforme. xx zz xz

 En pratique, une filière neuve assure rarement l’uniformité de & En tout point de l’écoulement, où ces équations sont vérifiées, il
la vitesse de sortie. Pour supprimer les défauts correspondants, les existe quatre directions remarquables, orthogonales deux à deux
ouvriers régleurs réduisent, par limage, la hauteur des portées des (figure 13a) :
segments les plus lents, travail délicat et très empirique. Le diag- – les deux normales aux facettes sur lesquelles s’exercent les
nostic des régleurs s’appuie beaucoup sur l’observation de la contraintes principales (normales ) s I et s II, classées par convention
forme de la tête de filage ou début du profilé qui matérialise les avec l’inégalité : s I > s II et qui, en vertu du critère de plasticité, véri-
différences de vitesse de sortie. fient : s I - s II = 2k. On note q l’inclinaison sur 0x de la normale à la
facette associée à s I ;
Notons que les conditions de frottement le long des portées – les facettes a et b à 45 des précédentes sur lesquelles s’exer-
sont mal connues, et ne sont sans doute pas uniformes. Elles cent la contrainte normale : - p = (s I + s II)/2 et la cission maximale
dépendent de l’état du métal (température, vitesse de déforma- k. La figure 13b précise, avec la représentation de Mohr [1], les
tion…) et de la géométrie effective de l’orifice qui peut être conventions d’orientation adoptées pour les repères locaux asso-
modifiée par la déformation de l’outillage.
ciés à ces directions.

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME

& L’état de contrainte, en un point donné, est donc parfaitement


caractérisé par les valeurs de q et p, qui s’identifient à la pression II z t
hydrostatique. Les lignes de glissement (slip lines) sont, par défini- b
k a
tion, constituées du double réseau de courbes, orthogonales 2 à 2,
et tangentes en tout point aux directions a et b définies précédem-
ment. L’écriture des équations d’équilibre dans le repère local sII
I s
(mobile) a, b montre que les variations de la pression hydrosta- sII = – p – k
sI –p sI = – p + k
tique p, le long de ces lignes, sont reliées aux variations de leur
direction q, selon les relations remarquables, attribuées à Hencky q
(1923) : x –k
b
p + 2kq = Cte le long deslignes a a
(27)
fp - 2kq = Cte le long des lignes b a lignes de glissement a et b et b représentation de Mohr de l'état
directions des contraintes de contrainte en un point de
& En terme mathématique, on dit que le système d’équation (26) principales I et II l'écoulement.
est hyperbolique et que les lignes a et b en sont les caractéristi-
ques. On déduit des relations de Hencky que les lignes de glisse- b0
ment ont des propriétés géométriques remarquables, qui sont utili-
sées pour effectuer leur construction : q=b
B
– l’angle de rotation d’une ligne a, par exemple, entre les deux P q=a+b
points d’intersection avec deux courbes b fixées est le même pour
toutes les courbes a (figure 13c). Si l’on se donne un point 0 d’ori- O
gine du réseau de courbes a et b, on peut paramétrer la position A
d’un point P par le couple de nombres (a, b), où a (resp. b) est la q=a a0
valeur de q au point A (resp. B) où la ligne b (resp. a) passant par
c propriété fondamentale des lignes
P coupe la ligne a0 (resp. b0) passant par 0 (figure 13c). En P :
de glissement a et b
q = a + b par construction. Les réseaux de courbes orthogonales,
possédant cette propriété, sont appelées « réseau de Hencky » ;
– soient Ra et Rb, les rayons de courbure des lignes a et b passant Figure 13 – Grandeurs fondamentales de la méthode des lignes
de glissement
par P. Ils vérifient, par définition :
1 ∂q 1 ∂q 3.1.2 Champ de vitesses et hodographe
= =
Ra ∂s a R b ∂s b
La résolution des problèmes nécessite la construction du champ
avec sa et sb abscisses curvilignes le long des lignes a et b de vitesses. On voit aisément, en écrivant la loi d’écoulement, que
les lignes de glissement sont les lignes de vitesses d’extension
passant par P.
nulle e_ aa = e_ bb = 0. On en déduit que les variations, le long des
On démontre que : lignes de glissement, des composantes va et vb du vecteur vitesse
8 v dans le repère (a, b) vérifient les relations dues à Geiringer
>
> ∂R
> a = - Rb (1930) :
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< ∂a
(28) dv a - v b dq = 0 le long des lignes a
>
> ∂R b (30)
>
: = Ra dv b + v a dq = 0 le long des lignes b
∂b
Ces relations sont analogues aux relations vérifiées par le rayon
On en déduit aisément que Ra et Rb vérifient l’équation différen- de courbure des lignes de glissement (28). De ce fait, les fonctions
tielle linéaire du second ordre et homogène de Klein-Gordon ou inconnues va et vb sont également solutions de l’équation de Klein-
équation du télégraphe : Gordon. Il importe donc, une fois le champ de lignes de glissement
construit à partir des conditions aux limites en contrainte, de cons-
∂2 f + f = 0 (29) truire un champ de vitesses vérifiant les conditions aux limites sur
∂a∂b les vitesses et les relations (30) le long des lignes de glissement.
Les champs de vitesses comportent souvent des discontinuités
Il faut noter qu’il est très surprenant de trouver dans ce pro- qui se produisent le long des lignes de glissement, par exemple
blème une relation linéaire, car les équations primitives (26) a1 : vb, composante normale, est continue et la discontinuité de
décrivant le champ de contraintes ne sont pas linéaires à va se propage de manière uniforme le long de a1 (c’est une consé-
cause du critère de plasticité. Bien que cette équation ait été quence immédiate des relations de Geiringer). Ce champ de vites-
établie avant 1950, les conséquences n’en ont été découvertes ses peut comporter des zones rigides situées, soit dans le réseau
que dans la fin des années 1960. des lignes de glissement construit, soit à l’extérieur. Les limites de
Hill a d’abord démontré que cette linéarité implique que la ces zones rigides sont des lignes a ou b.
« somme » de deux champs de lignes de glissement est encore
un champ de lignes de glissement, ce qui permet, à partir de On démontre enfin une dernière propriété de l’hodographe : si
champs simples, de construire des champs plus complexes. on appelle a’ (respectivement b’) le réseau de lignes parcourues
Puis, cette linéarité a été utilisée pour développer deux métho- par l’extrémité du vecteur vitesse, quand le point représentatif
des très puissantes de construction du réseau de ces courbes, décrit une ligne a (respectivement b), le réseau ainsi obtenu a’,
dans le cas simple où deux lignes de base a0 et b0 sont b’ est également un réseau de Hencky.
connues (figure 13c) : Au final, la mise en œuvre de cette méthode est du domaine du
– la méthode de développement en séries de Ra et Rb, due à spécialiste. Toutefois, cette méthode a permis de construire la (ou
Ewing [26] ; les) solution(s) de références de divers problèmes. À l’aide de quel-
– sa traduction en termes d’opérateurs linéaires, représentés ques exemples simples, nous allons préciser les propriétés des
par des matrices, due à Collins [27]. lignes de glissement et des champs de contraintes et de vitesses
associés, et montrer comment on en tire les informations utiles.

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

3.1.3 Solutions complète et incomplète


t
–V AD
Le plus souvent, la « solution » construite précise dans tout le a
métal le champ de vitesses, mais il n’en va pas forcément de
même pour le champ de contraintes. Deux cas sont possibles : A II B
b – 2k
– soit le champ de lignes de glissement s’étend dans tout le
s
métal, cas généralement rare. La puissance déduite du champ de I 2h = 2a AB
contraintes ou du champ de vitesses est la même, et on a, à la a
fois, une borne supérieure et une borne inférieure égales. C’est C 2a D BC
donc la valeur exacte et on a une solution complète du problème b
V
(nous en verrons deux exemples ci-dessous) ;
– soit le champ de lignes de glissement ne s’étend que dans une a géométrie du problème b représentation de Mohr de l'état
partie du métal, où il définit le champ de contraintes, le reste du de contrainte dans ABCD
métal constituant nécessairement une (ou des) zone(s) rigide(s).
Pour disposer d’une solution complète, il importe de montrer qu’il
est possible de construire, dans ces zones rigides, une extension
du champ de contraintes vérifiant les équations d’équilibre, et ne V
violant pas le critère de plasticité. Cette démonstration n’a été faite
que dans de très rares cas. On dispose alors d’une solution incom-
c hidographe associé
plète, qui a, au moins, le statut de borne supérieure.
Toutefois, Hill [28] a établi un théorème précisant les conditions Figure 14 – Bipoinçonnement plan d’une barre en géométrie carrée
nécessaires que doit vérifier l’état de contraintes en un point situé (a = h)
au sommet d’un secteur angulaire, formé par deux lignes de glisse-
ment limitant une zone rigide. Ce théorème est très utile, car si la Les champs s et v construits, sont solutions des équations et
solution incomplète ne vérifie pas ces conditions, on est sûr qu’elle représentent une solution complète. Celle-ci n’est généralement pas
n’est pas l’amorce d’une solution complète et, de ce fait, sa validité unique, comme nous allons le voir plus loin.
physique est très sujette à caution. Dans le cas où l’on peut cons-
truire plusieurs solutions incomplètes, ce théorème permet d’élimi- & Modèle de Lee et Schaffer de la coupe
ner les solutions non extensibles. Si, au contraire, une solution
incomplète vérifie ces conditions nécessaires d’extensibilité, les Un exemple un peu plus complexe est le cas du modèle de Lee et
spécialistes estiment qu’elle est très vraisemblablement l’amorce Schaffer (1951) de formation du copeau (figure 15). Le champ ABO
d’une solution complète, et considèrent qu’elle fournit une solution est un champ homogène. Le copeau étant supposé libre de toute
complète du champ de contraintes et de vitesses dans le champ contrainte, AB est surface libre de contrainte normale s I = 0. Les
des lignes de glissement. lignes a et b sont les lignes à 45 de AB. Un champ de vitesses com-
patibles est le champ par blocs rigides considéré au § 3.3.4
du [M 3 007] avec discontinuité de v le long de AO qui est une
3.2 Champs de lignes de glissement ligne a. Soit h l’angle de CB, ligne b, avec la face de l’outil, la condi-
tion de frottement t = mk le long de l’outil fournit aussitôt :
particuliers et applications
cos - 1 m
h=
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3.2.1 Champ homogène – application au forgeage 2


et à la coupe h diminue de p/4 à 0, quand m augmente de 0 à 1.

C’est le champ constitué de deux familles de droites orthogona-


les. L’angle q est donc constant dans tout ce champ. De ce qui pré- L’angle de cisaillement primaire j se déduit de la géométrie du
cède, on tire aisément les conséquences suivantes : triangle rectangle OBC :
j = g +h
– la pression hydrostatique p est constante : le champ de
contrainte est uniforme et représenté par un cercle de Mohr en Enfin, la longueur de contact s’obtient aisément (puisque le trian-
tout point du champ ; gle ABC est rectangle isocèle) :
– le champ de vitesse est de la forme va = f(sb) et vb = g(sa) ; les OA = s = Y ð cos h + sin hÞ ) Y = pffiffiffi s  
fonctions f et g peuvent être discontinues. sin j p -h
2 sin ðg + hÞ cos
4
& Bi-poinçonnement plan d’une tôle avec emprise de section car- La force de coupe Rx s’obtient aisément, soit par le bilan énergé-
rée (a = h) tique du § 3.3.4 du [M 3 007], soit en utilisant l’expression de Rx à
partir de la contrainte le long de OB comme au § 2.3.1. On trouve :
Un premier exemple, très simple, est le bipoinçonnement de tôles
en géométrie carrée : a = h (figure 14). Les plans de section AC et Rx = 4bsk
BD sont surfaces libres, de contraintes normales s I = 0. On en 1 + tan ðg + h - p / 4Þ
déduit que les lignes a et b sont orientées parallèlement aux diago- L’épaisseur du copeau est donnée par la relation étable au § 3.3.4
nales du carré ABCD et que s II = – 2k. du [M 3 007].
Ce champ de contrainte, étendu de manière triviale par le champ
nul à l’extérieur de la zone ABCD, est plastiquement admissible, et
À noter que, comme le vecteur contrainte est uniforme le long
on obtient donc, en vertu du théorème de la borne inférieure,
de OB, cette solution, en terme de frottement de Tresca, est
p ø 2k. Le champ de vitesses par blocs rigides en croisillon
également une solution en terme de frottement de Coulomb
(§ 2.2.2) avec discontinuité de vitesse le long de AD et CB, lignes a m = tanl = t/s. D’après la figure 15b, l’angle l, dit angle de frot-
et b particulières, est un champ de vitesse compatible dont nous tement, vaut :
avons vu qu’il fournit, en vertu du théorème de la borne supérieure,
p ł 2k. -1
l = sin m = p - h
On a donc, en définitive (quelles que soient les conditions de frot- 2 4
tement sous le poinçon, où Dv = 0), p = 2k.

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME

Rx
B 2bsk
A 5
m = 0 0,5 0,87 1
h 4 l = 0 15 30 45°
a
g
b 3
j
C
2
O

a géométrie de l’opération 1

t
(OA) a 0
+k 0 15 30 45°
g
Les parties en pointillés correspondent aux conditions où le modèle
n'est pas l'amorce d'une solution complète
p + 2g – 2j
O (AB) Figure 16 – Évolution de la force réduite de coupe avec l’angle
l s de coupe g et le coefficient de frottement m (ou l’angle
2h de frottement l ) selon le modèle de Lee et Schaffer de l’usinage plan
(d’après [44])
– mk
(OB)
–k
(BC) b Cette solution complète n’est pas unique. Dewhurst [29] a
montré que, à m et g fixés, il existe une gamme continue de
b représentation de Mohr de l'état de contrainte « solutions » vérifiant le critère d’extensibilité de Hill, chacune
correspondant à un rayon de courbure donné du copeau. La
Figure 15 – Modèle de Lee et Schaffer de l’usinage plan (d’après [44]) solution précédente est celle correspondant à un copeau non
courbé et à la valeur minimale de l’épaisseur du copeau et de
la force de coupe.
 L’évolution de Rx avec g , pour diverses valeurs de m ou les
Ce résultat obtenu, plus de 25 ans après le travail de Lee et
valeurs équivalente de l (angle de frottement) est représentée sur
Schaffer, montre toute la complexité de la mécanique de
la figure 16.
l’usinage.
 Les relations précédentes montrent que la force, l’épaisseur du
copeau et la longueur de contact sont toutes des fonctions crois- 3.2.2 Un champ semi-homogène : l’éventail
santes de m et que, en particulier, pour g = 0, lorsque m tend
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de Prandtl
vers 1, j tend vers 0, et l’épaisseur du copeau l, la longueur de
contact Y et la force Rx tendent tous vers l’infini. On appelle champ semi-homogène tout champ dont l’une des
familles de lignes de glissement est constituée de droites le long
 On peut formuler quatre remarques finales : desquelles, en vertu des relations de Hencky (27), p est constante.
– on a là, par définition, une solution incomplète, car on n’a pas L’autre famille est constituée de courbes parallèles.
construit de champ de contraintes plastiquement admissible dans
le métal dans la zone rigide sous OA. Toutefois, le critère simple L’exemple le plus simple en est l’éventail de Prandtl constitué d’un
dû à Hill [28] montre qu’une telle construction est possible pour faisceau de cercles concentriques de centre un point O et du fais-
j ł t/4, soit Rx ø 2k, c’est-à-dire lorsque la droite prolongeant ceau de droites passant par O.
AB ne sort pas du métal en A. L’extension de s est alors effective-
ment triviale, sous forme d’un champ uniaxial, de valeur - 2k, dans & Poinçonnement d’un massif semi-infini
la bande située entre le prolongement de AB et la droite parallèle
passant par O, et le champ nul partout ailleurs. On dispose alors  Une application simple en est la solution du problème du poin-
d’une solution complète ; çonnement du massif semi-infini, due à Prandtl (1920) et dessinée
– sur la figure 16, on a mis en traits pleins (pointillés) la partie des sur la figure 17a . Il est constitué de trois champs homogènes ABB’,
courbes correspondant aux conditions où la solution est extensible BCD et B’C’D’ reliés par les deux éventails ABC et AB’C’ d’ouverture
(non extensible). Cette partie s’étend avec le frottement. L’outil de angulaire p/2. On en déduit aisément la pression d’indentation :
coupe étant siège d’un frottement important, le modèle de Lee et – BD est surface libre de contrainte où s I = - p1 + k = 0 ; donc
Schaffer fournit donc une solution généralement acceptable du pro- p1 = k. Les lignes a sont donc parallèles à CD dans le champ homo-
blème, sous réserve que l’on puisse considérer le métal comme RPP ; gène BCD ;
– par contre, l’approche heuristique de calcul de j, par minimisa- – ces lignes a tournent de p/2 dans l’éventail BAC et arrivent dans
tion de l’énergie, développée initialement par Merchant vers 1941 le champ homogène ABB’ parallèlement à AB’. Sous le poinçon, le
(soit 13 ans avant le développement de ce modèle) ne fournit géné- vecteur contrainte est donc normal, de valeur s II = - p = - p 2 - k :
ralement pas la même valeur de j, et le théorème de Hill montre donc p = p 2 + k.
que ce modèle n’est généralement pas l’amorce d’une solution En vertu des relations de Hencky, on a :
complète. On a simplement la confirmation que la minimisation
de l’énergie, dans un volume variable, n’est pas fondée mathéma- p 2 = p 1 + 2kðq1 - q2 Þ = p 1 + 2k p = k + kp ) p = kð2 + pÞ
tiquement, même si dans un cadre rhéologique moins restrictif, 2
cette approche peut se révéler une approximation physique On peut construire un champ de vitesse simple vérifiant les rela-
raisonnable. tions de Geiringer. Le champ homogène ABB’ est rigide et descend

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

2a
Dièdre
II I b
D’ B’ I B II D R P
E
BDE h
a F
√2 a π /4 l
C’ a b b C
A A D
vp (ABB’) C e
Ligne de courant
B
a champ de Prandtl (tout frottement)
V Matériau

2a
vp
D’ B D Il y a formation d'un bourrelet frontal où circule la matière, mais pas
B’
d’enlèvement direct de matière
O
a
√2 BDE Figure 18 – Écoulement dit de la « vague plastique » formé
C’ C
E’ E par un matériau lors du passage d’un dièdre à faible angle d’attaque
a b et sous faible frottement d’après [30].
OBC
vp quelles conditions le dièdre peut ôter de la matière. Ainsi, il sert
de base pour construire des modèles de frottement, d’usure ou
b champ de Hill (frottement nul) d’usinage par abrasion [13].

Figure 17 – Solutions par la méthode du champ des lignes  Suite à des travaux très antérieurs de Green (1954), Challen et
de glissement du poinçonnement plan d’un massif. Oxley [30] ont montré, qu’à angle d’attaque et frottement faibles, il
existe un écoulement possible sans enlèvement de matière
avec la vitesse du poinçon, formant une zone morte. Après une dis- (figure 18). Dans cet écoulement, dit de la « vague plastique »
continuité de vitesse le long de AB, la matière tourne dans ABC le (plastic wave), le dièdre prend appui sur un bourrelet frontal, son
long des rayons a avec une vitesse va constante, puis sans discon- arête étant située sur la surface plane initiale du matériau. La
tinuité de vitesse, est en translation uniforme parallèlement à CD matière se présentant devant le dièdre remonte dans le bourrelet,
dans le champ homogène BCD. Cette solution incomplète est puis replonge et, enfin, se redresse pour sortir du contact à la
valable pour toute condition de frottement sous le poinçon (où même distance de la surface qu’à son entrée. Des essais ont ulté-
Dv = 0) et a été complétée par Bishop. La valeur précédente de p rieurement montré qu’un tel écoulement se produit bien. Le champ
est donc la valeur exacte de la pression de poinçonnement du de lignes de glissement est constitué de l’éventail de Prandtl EBC
massif. s’appuyant sur deux champs homogènes AEB et BCD, limités res-
 Hill [20] a imaginé une autre solution du problème, très analo- pectivement par la surface du bourrelet et la surface du dièdre.
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gue (figure 17b), mais comportant une discontinuité de vitesse à


l’interface avec le poinçon. Comme les lignes a et b sont inclinées  Voyons, en termes de frottement et de déformation, ce qu’im-
à 45 sous le poinçon, cette solution suppose donc un contact sans plique un tel écoulement. Si 2b et l = DE sont respectivement la lar-
frottement et n’est donc valable que pour un poinçonnement par- geur et la longueur du contact de la matière avec le dièdre, le bilan
faitement lubrifié. On voit aisément que la valeur de la pression de force et d’énergie s’écrit :
de poinçonnement est la même que la précédente, comme (
F = m0 P
annoncé précédemment. (31)
Ce théorème ne s’applique pas au cas de l’usinage vu précédem- FV = 2bðs 0 e m eV + lt DvÞ
ment, puisque la géométrie du copeau n’est pas fixée par avance. avec Dv vitesse de glissement le long du dièdre,
 Le résultat précédent permet de justifier, en première approxi-
mation, la relation entre la dureté Vickers HV et la contrainte e épaisseur de la couche déformée par le pas-
d’écoulement d’un métal, établie expérimentalement par Tabor : sage du dièdre,
HV  3s 0 [12]. En effet, la pyramide
pffiffiffi Vickers est proche d’un poinçon
plat et p = kð2 + pÞ = ð2 + pÞs 0 / 3  2,96 s 0 . Le lecteur trouvera
em déformation moyenne de cette couche,
des compléments sur les problèmes d’indentation dans les référen-
ces [20] et [47].
m0 coefficient de frottement apparent (figure 18).
& Labourage par un dièdre – Modèle de frottement de la vague
plastique Supposons, pour simplifier, m = 0, le frottement le long de DE
Ce champ permet également d’analyser le problème de l’écoule- étant nul, le vecteur contrainte y est normal et on a aussitôt :
ment induit par un dièdre appliqué avec une force normale P m0 = tan b (32)
contre un massif semi-infini, l’arête du dièdre étant parallèle à la
surface du massif, et se déplaçant à la surface avec une vitesse tan- Les deux triangles AEB et ECD sont alors tous deux des triangles
gentielle v, normale à l’arête du dièdre (figure 18). Le problème a rectangles isocèles et égaux. Comme l’éventail de Prandtl a une
deux paramètres principaux : l’angle d’attaque b du dièdre et le ouverture p/2 - 2b, on en déduit, comme précédemment pour le
coefficient de frottement du matériau sur l’indenteur m. poinçonnement, la pression de contact et la force normale :
Il est intéressant, car il schématise l’interaction mécanique entre p = kð2 + p - 4bÞ P = 2bl cos b p
une aspérité d’outil et le métal. Il permet ainsi de préciser les rela-
tions entre la force tangentielle F et la force normale P, et dans L’analyse géométrique de la figure 18 permet de calculer e :

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Tableau 2 – Ordre de grandeur du frottement apparent 2a


et de la déformation plastique subie par la matière lors B p = 0 B’
A
f
du passage d’un dièdre parfaitement lubrifié ( m = 0)
C C’
Déformation
Angle d’attaque Frottement apparent plastique moyenne
b ( ) m0 = tan b
em b
a
2,86 0,05 0,21 se

5,71 0,1 0,45 h

8,71 0,15 0,7

bc = 20 0,36 2,4
 
1
e = l pffiffiffi - sin b
2
e diminue quand b augmente et est nul pour b = p/4, valeur maxi- pD
male de l’angle d’attaque du dièdre pour laquelle ce champ existe. D
Le report de ces relations dans (31) fournit la valeur de la déforma- a géométrie du bulbe pour fA = 90°
tion moyenne subie par la matière :
rffiffiffi !
2 2 + p - 4b
em = pffiffiffi sin b (33) pD
3 1 - 2 sin b se
f (°) f (rad) h /a 2k
2k
 L’application numérique (tableau 2) montre que cette déforma-
tion augmente fortement avec b, atteignant 2,4 pour b = 20 , valeur 0 0 1 0,5 0
pour laquelle l’écoulement changerait de forme selon l’approche 10 0,174 5 1,383 3 0,549 9 – 0,349
développée ultérieurement par Petryk [31]. À b fixé, l’analyse théo- 20 0,349 1 1,852 6 0,671 5 – 0,698
rique montre que, quand le coefficient de frottement m augmente, 30 0,523 6 2,440 5 0,842 – 1,047
l’épaisseur déformée diminue, mais sa déformation augmente. 40 0,698 1 3,190 4 1,050 5 – 1,396 2
50 0,872 7 4,161 6 1,290 4 – 1,745
 Un des résultats majeurs de ce modèle est que les aspérités 60 1,047 2 5,434 1,556 8 – 2,094
d’un outil déforment, de manière marquée, la surface du métal.
70 1,221 7 7,117 2 1,845 4 – 2,443
Par la suite, Petryk [31] a précisé la morphologie de divers écoule-
80 1,396 9,361 2,152 4 – 2,792
ments plastiques possibles. Il s’agit d’un problème très complexe,
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90 1,57 12,371 2 2,474 4 – 3,14


car, du fait des hypothèses rhéologiques et de l’existence de surfa-
ces libres, l’unicité de solution n’est pas assurée. Il a construit ainsi
six solutions dont les domaines d’existence dans le plan ðb, mÞ se b évolution avec l'élancement du champ h/a de l'angle d'ouverture
recouvrent partiellement. La solution choisie est celle minimisant f du bulbe, de la contrainte horizontale moyenne réduite se/(2k)
et de la pression hydrostatique réduite sur l'axe pD/(2k)
l’énergie dissipée, critère non justifiable d’un point de vue mathé-
matique, mais physiquement assez recevable.
Figure 19 – Un champ de lignes de glissement complexe : le bulbe
de Hill d’après [20].
Notons que ce type de problème a été très étudié par la
méthode du champ de lignes de glissement. Citons quelques
études marquantes, en rapport avec la mise en forme :
– Johnson [32] a modélisé l’écrasement progressif des aspé-
3.2.3 Bulbe de Hill
rités du métal par un outil lisse sous une force oblique. Cette Le bulbe de Hill est le champ construit à partir de deux lignes a0
étude permet ainsi de montrer que l’application progressive et b0, constituées de deux arcs de cercles égaux, de centre les deux
d’une force tangentielle produit une augmentation marquée points B et B’ distants de 2a (figure 19a). Il prend donc appui sur un
de l’aire de contact, justifiant ainsi, théoriquement, la théorie champ homogène ABB′ et deux éventails de Prandtl d’angle f. La
de la croissance des jonctions (junction growth) de Tabor ; médiatrice du segment BB′ est un axe de symétrie du champ et
– Wahnheim et Bay [33] ont étudié l’écrasement plastique les lignes de glissement y aboutissent donc avec un angle de 45 .
progressif d’aspérités assez plates, sous l’action d’une force La profondeur d’extension du bulbe h est fonction croissante de
normale et tangentielle, la cission de contact étant supposée l’ouverture f des éventails, seul paramètre caractéristique du
constante, caractérisée par un coefficient de frottement de champ. On peut lui associer un champ de vitesse tel que le triangle
Tresca m. Cette étude permet de formuler une loi de frotte-
ABB′ et l’extérieur du bulbe soient rigides. De ce fait, l’utilisation de
ment pour la mise en forme : pour des pressions de contact
ce champ nécessite la connaissance de la composante horizontale
croissantes, la loi de frottement évolue d’une loi de Coulomb
de la résultante du vecteur contrainte le long de BCD : sa valeur s e,
à une loi de Tresca ;
– Sutcliffe [34] a modélisé l’évolution des aspérités du métal en prenant la pression hydrostatique nulle en A pA = 0 dans ABB′,
en contact avec un outil lisse et subissant une déformation est donnée à la figure 19b. La contrainte le long de BB′ est nor-
plastique macroscopique. Il montre ainsi que l’écoulement male, compressive, et son module vaut simplement k. On voit aisé-
macroscopique peut accélérer l’écrasement des aspérités et ment que pD, valeur de la pression hydrostatique à la limite du
conduire ainsi à une augmentation du frottement. bulbe D, est simplement égale à - 4 fk en vertu des relations de
Hencky (27).

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

pm/2k

1+π
2
ab I

2,03
I b
A a

a
b I
1

0
1 2 3 4 5,3 6 7 8 8,7 h /a

a
I b
a
I
2h b I I
I

2a
I

Pour h < a, la solution dépend du frottement tôle/poinçons

Figure 20 – Analyse du bipoinçonnement de tôles par la méthode des lignes de glissement

La figure 20 donne l’application de ce champ à l’analyse du D’autres problèmes de mise en forme plane ont été analysés par
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bi-poinçonnement d’une tôle de hauteur 2h, par des poinçons la méthode du champ de lignes de glissement : flexion, étirage,
de largeur 2a et de vitesse ±V. On en tire les conclusions filage ([20] et [35]), filage hydrostatique [36], coupe [44].
suivantes :
– pour h > a, la solution est constituée de deux bulbes symétri- 3.3 Extensions de la méthode
ques. Les côtés de la tôle étant soumis à une résultante nulle, on
en déduit, par superposition d’une pression hydrostatique uni- & La méthode du champ de lignes de glissement peut théorique-
forme, que la pression de bipoinçonnement vaut p = s e + k. La ment être étendue à des situations plus complexes que celle de la
déformation plane d’un corps rigide parfaitement plastique et iso-
matière déplacée par les poinçons engendre une translation uni-
trope soumis à un frottement de Tresca :
forme des bords de la tôle à la vitesse horizontale ±Va/h. Cette solu-
tion est valable jusqu’à h  8,7a où p = ð2 + pÞk. Au-delà, le champ – corps anisotrope obéissant au principe du travail maximal [37] ;
de poinçonnement fournit une valeur de p constante et inférieure. – frottement de Coulomb, lorsque m n’est pas trop élevé
Le bipoinçonnement dégénère en deux poinçonnements limités au (m ł 0,25) [38], mais la méthode de résolution, plus récente,
voisinage des poinçons. Notons que, pour h / a ø 1,85,P D > s e , on semble avoir été peu utilisée.
en déduit que le bipoinçonnement impose un état dépressif à & La méthode a été également étendue à deux autres cas :
cœur, d’autant plus marqué que h/a est élevé. On retrouve simple-
– matériau écrouissable [27] ;
ment ce résultat par une analyse de tranches horizontales (cf – déformation axisymétrique. Mais, afin de rendre le problème
§ 2.2.2). Ces solutions sont valables pour tout frottement sous le hyperbolique, on est obligé d’adopter le critère de Tresca [2] et l’hy-
poinçon (car Dv = 0) ; pothèse de Haar-Von Karmann. La contrainte orthoradiale s qq, qui
– pour h < a, le double bulbe « couché horizontalement » est est contrainte principale, est supposée égale à l’une des deux
une solution acceptable, tant que f ł p/4, c’est-à-dire autres contraintes principales [27].
a/h ł 3,646, à condition que m ø sin ð2fÞ. On en déduit la valeur Toutefois, dans ces deux derniers cas, la résolution du problème
de p . Au-delà, la solution est beaucoup plus complexe, mais passe par la construction d’un double réseau de courbes orthogona-
comporte toujours une zone morte centrale dont l’étendue, à m les, qui vérifient des équations plus complexes que les relations de
fixé est unique [27]. Noter enfin que pour h << a, Prandtl a fourni Hencky. Par ailleurs, l’hypothèse de Haar-Von Karmann est discutable.
une estimation du champ de vitesse et de contrainte (rappelée par Néanmoins, si le cas du matériau écrouissable semble avoir été peu
Hill [20]) valable sur la plus grande partie de la zone de déforma- étudié par cette extension de la méthode, sauf dans certaines études
tion (sauf dans la partie centrale et près des bords). Les distribu- d’Oxley de la coupe, divers problèmes de filage et d’indentation axisy-
tions de s et v sont alors proches de celles calculées au § 2.3.3 de métriques ont été analysés par cette méthode ([39], [40], [41] et plus
manière élémentaire. généralement les ouvrages listés dans la [Doc. M 3 008]).

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME

4. Conclusion – Deux cas sont possibles schématiquement :


– laminage avec pilotage en force : les cylindres produisent une
État de contrainte vague plastique en amont de l’emprise et un écrouissage superfi-
ciel de la tôle ;
dans les procédés – étirage ou tréfilage avec angle d’attaque élevé : la filière
« scalpe » le produit en rejetant des copeaux. Le même écoulement
de mise en forme se produirait en filage sans conteneur.

4.2 Cas de zones de déformation


Nous allons ici récapituler les principaux résultats de l’analyse élancées
des procédés, en insistant notamment sur l’état de contrainte
auquel est soumis le métal. En effet, les risques de rupture aug- Les procédés du type laminage, filage et tréfilage engendrent un
mentant avec l’intensité des tractions engendrées (état dépressif) état de contrainte hétérogène dans le cas de zones de déformation
([1], [3]), cet état de contrainte définit les limites du procédé. Nous élancées, telles que (hi + hf)/l > 1 (figure 22). Si les contraintes sont
allons ainsi, à une exception près (le premier cas), les classer, du compressives au voisinage des outils, sur l’axe de symétrie, le pro-
plus dépressif au plus compressif. duit est soumis à une contrainte de tension selon l’axe. Une aug-
mentation de l’élancement augmente les contraintes sur l’axe et
produit une bitension pour (hi + hf)/l > 2 environ.
4.1 Scalpage ou écrouissage superficiel
du produit 4.3 Procédés de mise en forme
par traction : étirage, tréfilage
Un cas extrême est celui de la mise en forme de tôles ou de fils et emboutissage
avec une réduction si faible que l’élancement de la zone de défor-
mation nominale 2h/l dépasse 8,7 environ (figure 21). Compte tenu L’emboutissage profond, le tréfilage et l’étirage sont des procé-
de nos diverses analyses, la déformation se concentre au voisinage dés qui, par essence, mettent en tension le métal dans la direction
immédiat des outils et le produit ressort de l’emprise avec la même de son déplacement (figures 23 et 24).
vitesse que sa vitesse d’entrée. En tréfilage ou étirage, procédés stationnaires, le métal est com-
primé dans le sens latéral à l’entrée de l’emprise. Au fur et à
mesure que le métal se déplace vers la sortie, en s’allongeant,
Cylindre cette compression latérale diminue, alors que la tension axiale aug-
mente constamment, augmentation d’autant plus forte que le frot-
Bourrelet tement et l’aplatissement de la zone de déformation sont plus éle-
vés (figure 23).
L’emboutissage profond est un procédé non stationnaire. À
chaque instant, le métal est comprimé dans le sens orthoradial au
bord du flan. Du bord du flan au poinçon, cette compression dimi-
nue progressivement, alors que la contrainte de traction radiale
h h
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augmente. Au total, au cours du procédé, le bord du flan est tou-


jours déformé sous une compression orthoradiale, alors que la par-
tie intermédiaire du flan est déformée sous une compression ortho-
radiale et une tension radiale.
Vi Vf = Vi Si le rapport d’emboutissage est élevé, la paroi s’amincit alors
que son rayon reste constant : elle est donc en état de traction
a laminage avec pilotage en force : déformation plane, avec une contrainte circonférentielle égale à la moitié de
plastique superficielle la tension s P engendrée par la force appliquée au poinçon.

Filière
Copeau a Cylindre
Conteneur Filière

h 2hi
2hf
h-dh
l

l
Vi Vf = Vi

b étirage ou tréfilage avec angle d'attaque fort :


scalpage superficiel (dh << h)
a filage avec filière très inclinée b laminage de produits très épais

Figure 21 – Écoulements superficiels du métal à très faible réduction Figure 22 – État de contrainte superficiel et à cœur pour des zones
de laminage, étirage ou tréfilage de déformation élancées à faible réduction

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ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Cylindre
– s0 – 2k
sT F
– 2k

Filière
Cylindre
Figure 23 – Évolution de l’état de contrainte le long de la zone
de déformation en étirage et tréfilage
a laminage de tôles

r z Matrice

– 2k
– 2k
q
sq
b
sr h

Matrice

sT Collerette
sP b forgeage de barres
b
Figure 25 – Évolution de l’état de contrainte dans la zone
de déformation en laminage et forgeage de produits minces
h
Paroi

Figure 24 – État de contrainte dans la collerette et la paroi du produit Conteneur


en emboutissage profond
Filière

Grain de
poussée – pF
4.4 Laminage et forgeage de produits
minces
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En laminage et forgeage de produits plats, le métal est déformé


sous un état de contrainte compressif (figure 25). Il est soumis par
les outils à des contraintes de compression latérale aux bords de
l’emprise. Des bords au centre, la contrainte axiale devient de plus Zone
en plus compressive, la compression latérale se renforçant cons- de déformation
tamment d’une quantité équivalente, ce renforcement s’accentuant
avec le frottement et l’aplatissement de l’emprise. Figure 26 – Évolution de l’état de contrainte le long de la zone
de déformation du métal en filage
& En laminage, procédé stationnaire, le métal s’allonge sous un
état de contrainte, d’abord de plus en plus compressif, puis moins
compressif. 4.5 Filage
& Le filage est le procédé qui déforme le métal dans l’état le plus
& En forgeage, procédé non stationnaire, le métal est écrasé dans compressif. En allant du grain de poussée vers la sortie, le métal
un état de contrainte de plus en plus compressif, cette augmenta- s’allonge sous des contraintes axiales et latérales, le caractère com-
tion de l’état compressif étant d’autant plus forte que le métal est pressif diminuant au fur et à mesure que le métal chemine vers la
plus proche de la partie centrale. sortie de la filière (figure 26).

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P
O
U
Analyse des procédés R
de mise en forme
Méthodes de calcul des contraintes E
N
par Eric FELDER
Ingénieur civil des Mines de Paris – Docteur es Sciences
Maı̂tre de Recherches à l’École des Mines de Paris, Groupe « Surfaces et tribologie »,
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P ANALYSE DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

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Méthode de calculs par éléments finis
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