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LE DELLIOU
MARS 2009
SOMMAIRE
PREAMBULE
1.1. Matériaux
1.2. Morphologie
CHAPITRE 4 : Réparation
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PRÉAMBULE
Les ouvrages en maçonnerie constituent la majeure partie des ponts situés sur le réseau routier
français. Une enquête assez ancienne montre qu'ils représentaient 80 % du parc d'ouvrages d'art.
Même si ce ratio a baissé, il reste sûrement encore très important. La valeur économique du
patrimoine de ponts en maçonnerie est donc considérable.
En outre, ces ponts, témoins du passé, ont une valeur historique et architecturale. A ce double titre,
ces ouvrages, parfois très anciens, méritent une attention particulière pour assurer leur sauvegarde.
La pathologie de la maçonnerie des bâtiments anciens s’apparente également à celle des ponts même
si les méthodes de réparation différent parfois notablement (par exemple techniques de régénération
ou de traitement de la pierre non utilisées pour les ponts pour des questions de coût).
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CHAPITRE 1
CONSTITUTION DES PONTS EN MAÇONNERIE
1.1 - MATERIAUX
On a utilisé, à peu près, toutes les pierres naturelles. Leur choix était généralement dicté par la
proximité du lieu d'extraction. Selon les dimensions, leur degré de finition et leur équarrissage,
les pierres sont classées en :
Moellons d'appareils ;
Pierres de taille.
Les pierres de taille sont utilisées pour les parties nobles des ouvrages.
Parmi les paramètres physiques caractérisant les pierres, on retient essentiellement leur porosité,
leur capillarité et leur gélivité.
La résistance à la compression simple, mesurée sur cubes, est généralement assez élevée.
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1.1.2 - Les briques
Un mortier est un mélange de liant (chaux et ciments naturels ou artificiels) de sable et d'eau.
Les mortiers de ciment Portland, utilisés à partir du 18ème siècle, ont des dosages en ciment
compris entre 250 et 600 kg, selon leur destination.
Le liant utilisé dans les mortiers bâtards est un mélange de chaux et de ciment. La résistance à
la compression simple du mortier est comprise entre 2 et 7 MPa.
La maçonnerie peut être modélisée sous la forme d'un empilement de pierres et de joints de
mortier. Sous charge centrée, la différence de raideur entre les pierres et le mortier provoque une
compression latérale du mortier et une mise en traction de la pierre ; la rupture se produit par
fendage. Les caractéristiques principales de ce matériau sont :
Une résistance à la compression simple, qui dépend à la fois des pierres et du mortier.
Dans ce tableau, la résistance des mortier M1 à M4 vaut respectivement 20, 10,5 et 2,5 MPa.
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La résistance à la traction de la maçonnerie correspond à la plus basse des trois valeurs :
τ ≤ C + tg ( ϕ )
Les modules moyens de déformation sont compris entre 3 et 30 000 MPa. L'hétérogénéité
de la maçonnerie et le caractère fortement non linéaire des lois de comportement mesurées
rendent illusoire la notion de module d'Young valable pour l'ensemble d'une voûte.
1.2 - MORPHOLOGIE
Un pont en maçonnerie est constitué d'une ou de plusieurs arches voûtées, reposant sur des piles
ou des culées. Le profil en long de la chaussée et le transfert des charges sur la voûte sont,
généralement, assurés par un remblai de remplissage. Latéralement, le remblai est retenu par des
murs de tête ou tympans.
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1.2.2 Forme des voûtes
Le surbaissement d'une voûte est le rapport entre la flèche (hauteur de la clé au-dessus de la ligne
des appuis) et la portée. On parle de voûte surhaussée pour des surbaissements supérieurs à 0.5
et de voûte surbaissée à très surbaissée lorsque ce rapport varie de 1/2 à 1/7.
Les courbes théoriques peuvent être en plein cintre (demi-cercle complet), elliptiques ou
paraboliques ou encore ogivales. Les courbes réelles dépendent également des tassements de la
voûte depuis sa construction.
Pour les épaisseurs de voûtes à la clé, on peut, par exemple, citer la formule de PERRONET pour
les voûtes plein cintre :
L'ordre de grandeur de l'épaisseur aux reins est de deux fois l'épaisseur à la clé.
En réalité, ces formules sont très théoriques et on constate souvent des écarts très importants par
rapport à ces valeurs. Seules, des investigations par sondages peuvent préciser les épaisseurs
pour une voûte donnée.
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CHAPITRE 2
FONCTIONNEMENT DES PONTS-VOUTES
Le succès des ponts en forme de voûte tient à la mise en compression de la maçonnerie lors du
chargement des voûtes. Cette précontrainte naturelle permet de pallier la non-résistance à la
traction de la maçonnerie.
Si l'on modélise le fonctionnement de la voûte sous la forme d'une poutre en arc encastrée aux
naissances, soumise à des charges réparties, on constate, sous un chargement donné :
Malgré les imperfections évidentes du modèle (le comportement du matériau est loin d'être
élastique et linéaire), on note également trois phénomènes physiquement très importants :
Les efforts subis par la voûte sont extrêmement sensibles aux déformations imposées des
appuis (écartement ou rapprochement des naissances, tassement différentiel) ;
Les variations de température ont des effets similaires aux mouvements horizontaux des
naissances.
On retiendra surtout que la stabilité des voûtes repose, avant tout, sur la stabilité des appuis (piles
ou culées) et que tout mouvement de ceux-ci conduit très rapidement à la ruine des ouvrages. De
fait, la cause première de l'effondrement passé de plusieurs ponts réside dans une insuffisance
des fondations ; cette insuffisance peut être un sous-dimensionnement d'origine, un
accroissement des descentes de charge ou une modification de la géométrie des fondations
(affouillements, travaux intempestifs ...).
Enfin, on note que les ouvrages en maçonnerie ont une structure beaucoup plus massive que les
ponts modernes et, donc, une sensibilité plus faible aux majorations de charges roulantes. Sauf
lors du passage d'un convoi extrêmement lourd, le passage des charges d'exploitation conduit à
une déformation très faible des ouvrages, généralement inférieure à celle créée par les variations
naturelles de température.
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2.2 - CALCUL À LA RUPTURE
Le calcul à la rupture des voûtes, formulé par J.M. DELBECQ, s'apparente à de nombreuses
études de fonctionnement des voûtes sous forme de blocs indéformables, séparés par joints de
rupture potentiels. Parmi les très nombreux précurseurs, on retiendra COULOMB (1773) et
surtout MERY (1830).
Le calcul est effectué sur une largeur unité de voûte. La géométrie de celle-ci est parfaitement
définie par la connaissance de l'intrados et de l'extrados de l'ouvrage.
Le critère d'interface entre deux matériaux (par exemple, pierre - mortier), est un critère global
de type COULOMB, où l'on néglige généralement le terme de cohésion.
La voûte est soumise à des charges volumiques, surfaciques ou concentrées, définies par leur
densité, leur point d'application et leur orientation.
La voûte est découpée en voussoirs par des joints généralement perpendiculaires à l'intrados. La
géométrie des voûtes étant en principe symétrique, on choisit, comme section de référence, la
section de clé.
Au niveau de la clé, la partie gauche de la voûte exerce sur la partie droite une réaction définie
par son point de passage Z, une poussée horizontale H et un effort tranchant V.
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Pour simplifier l'exposé, on suppose que la voûte et les chargements sont parfaitement
symétriques ; V est donc nul. En outre, on néglige l'incidence de l'effort tranchant.
Soit Pi la résultante des actions s'exerçant entre la section de clé et la section N° i. Les
conditions d'équilibre statique du tronçon de voûte ainsi délimité imposent une réaction sur la
section N° i.
g
H
G
Ri m
i
Pi
Le point de passage de cette réaction est appelé centre de pression. La ligne de pression est la
ligne brisée joignant tous les centres de pression. Elle dépend du découpage de la voûte en
voussoirs et du point de passage à la clé, ainsi que de la valeur H de la poussée.
joint de clé
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2.b - Résistance à la traction d'une section donnée
g
q q'
H
G Hi,min=P x sM/qM
s'
m
i
s Hi,max=P x s'm/q'm
M
En considérant l'ensemble des sections, pour un côté Z à la clé, il existe une poussée minimale
Pmin et une poussée maximale Pmax, respectant le critère ci-dessus.
Lorsque P min > Pmax pour toutes les valeurs de Z, la voûte est certainement instable. Dans le cas
contraire, on définit un domaine de stabilité.
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z
zmax
D1
zmin
N
M ≤ N h (1 - )
σ oS
N étant la composante normale de la réaction sur cette section et M le moment fléchissant par
rapport au centre de la section. Cette condition est équivalente à celle qu'on obtient avec un
fonctionnement rigide - plastique du matériau.
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z
zmax
D2
zmin
La ligne de pression réelle correspond à un point (z,H) à l'intérieur de D2 mais sans que l'on
puisse indiquer sa position exacte.
Si l'on multiplie l'ensemble des charges par un coefficient d'affinité a supérieur à 1 (ou, ce qui
revient au même, on divise σo par le coefficient a), le domaine de stabilité D2 rétrécit jusqu'à être
réduit à un seul point : il n'existe plus qu'une seule ligne de pression interne à la voûte et
respectant la limitation en compression. La valeur du coefficient a est alors appelée coefficient
de sécurité à rupture.
La méthode de calcul décrite ci-dessus permet d'affirmer qu'une voûte est ou non, sûrement
instable sous un chargement donné.
Dans le cas contraire, on peut simplement dire qu'elle est potentiellement stable et l'on connaît
un majorant du coefficient de sécurité à rupture.
Elle est utilisable tout particulièrement pour étudier l'incidence d'un chargement exceptionnel
sur un ouvrage (passage d'un convoi très lourd, décaissement de l'ouvrage, chargement
dissymétrique important).
Sa mise en œuvre peut faire appel au programme informatique VOUTE fonctionnant sur micro-
ordinateur.
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Elle permet également de donner une fourchette des réaction horizontales et verticales sur les
appuis et donc d'en apprécier les conditions de stabilité.
La principale limitation à la méthode tient à son incapacité à prendre en compte les déformations
imposées à la voûte et, notamment, les mouvements d'appuis. En outre, la modélisation de la
voûte demeure simpliste en ne tenant compte ni de la résistance des murs tympans ni de celle des
remblais.
Le fonctionnement transversal des ponts - voûtes a fait l'objet d'études moins nombreuses que
le fonctionnement longitudinal. On peut considérer que les tympans sont des murs de
soutènement, résistant à la poussée naturelle du remblai. La poussée est majorée de la poussée
hydrostatique lorsque l'ouvrage est gorgé d'eau, et de l'incidence des charges de chaussée
diffusées au travers du matériau de remplissage.
La poussée horizontale tendant à écarter les tympans justifie, à elle seule, les très nombreux
décollements ou fractures constatés au contact bandeau - tympan ou bandeau - douelle.
Ce dernier type de désordre est aggravé par la différence de rigidité longitudinale entre les
tympans et la voûte proprement dite : au passage des charges d'exploitation, le tympan et le
bandeau constituent un ensemble infiniment rigide alors que la voûte "fléchit". En outre, cette
zone fragile est située à l'aplomb des trottoirs dont l'étanchéité est généralement moins bonne que
la chaussée.
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CHAPITRE 3
PATHOLOGIE DES PONTS EN MACONNERIE
Les ponts en maçonnerie sont, comme toutes les constructions, l'objet d'agressions multiples,
susceptibles de mettre en cause leur stabilité ou leur durabilité. Les visites ou investigations
réalisées sur ouvrages ont pour but de recenser l'ensemble des désordres affectant un pont, puis
d'en déterminer les causes possibles.
En règle générale, ces désordres ne datent pas de la construction du pont ; ils sont souvent
révélateurs de désordres plus graves. Ils doivent être suivis de façon attentive, afin de déterminer
leur caractère évolutif ou non. Les trois derniers types de désordres concernent plus
particulièrement les ouvrages de soutènement (tympans ou murs de soutènement).
Il s'agit d'un stade avancé du dysfonctionnement de la structure. Dans les cas graves, elles
peuvent aller jusqu'à la ruine de la structure.
Le décollement traduit la séparation entre deux parties de nature différente d'un ouvrage.
L'exemple le plus répandu est le décollement du bandeau par rapport à la voûte.
Les fissures sont d'autant plus graves qu'elles ont tendance à traverser les pierres ou les moellons.
Lorsque l'ouverture de la fissure est importante, on parle souvent de fractures.
Une dislocation est une désorganisation de la maçonnerie ; elle résulte souvent d'un choc
extérieur.
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3.1.3 - Défauts de parement
La recherche de l'origine des désordres nécessite une vision globale de l'état de l'ouvrage. Il est
très tentant, mais à la fois imprudent et dangereux, de vouloir associer à chaque désordre
particulier une cause individuelle.
Dans l'objectif d'une réparation efficace, il convient que les investigations soient menées jusqu'à
leur terme, c'est-à-dire jusqu'à la détermination des origines premières des désordres constatés.
L'ensemble des causes potentielles de désordres peut être classé en quatre catégories principales :
Les pierres utilisées en maçonnerie ne sont pas toujours d'excellente qualité et leurs défauts
propres peuvent être à l'origine de désordres intéressant tout ou partie de l'ouvrage.
Parmi les défauts des pierres elles-mêmes, on peut citer :
Inclusions ;
Feuilletage ;
Fissures d'origine ;
Porosité.
Ces défauts affectent, notamment, la durabilité de la maçonnerie vis-à-vis des variations des
conditions atmosphériques. Ils peuvent aussi modifier les caractéristiques mécaniques des
pierres.
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En outre, le mode d'extraction et d'équarrissage des pierres influe sur leurs caractéristiques
finales. Par exemple, l'utilisation d'explosifs ou d'outils trop puissants peut provoquer une micro
fissuration des pierres.
3.2.2 - La construction
Une maçonnerie comportant des pierres posées en délit (lits de carrière parallèles aux efforts de
compression) se détériore rapidement par insuffisance de résistance au fendage.
La réalisation de joints de hourdage trop minces ne permet pas une répartition uniforme des
charges, avec création de points durs à l'origine de rupture par excès de compression.
Certaines dispositions constructives sont à l'origine directe de certains désordres. C'est le cas,
notamment, des élégissements destinés à réduire le poids du matériau de remplissage. Les
variations thermiques sur l'ouvrage provoquent alors, directement, des risques de fissuration.
En réalité, ces défauts majeurs des voûtes trouvent leur origine dans la présence et la percolation
d'eau au travers de la maçonnerie. Or, on trouve, sur la plupart des ouvrages, des chapes
d'étanchéité de très mauvaise qualité (carton bitumineux, chape en mortier), voire même pas de
chape du tout.
Depuis de nombreuses années, on assiste à une augmentation des efforts supportés par les ponts :
Augmentation de la largeur roulable par suppression des trottoirs. Les véhicules circulant
trop près des tympans créent une poussée horizontale plus importante.
De nombreux ouvrages ont été élargis, sans une étude attentive des conditions d'appui des
élargissements.
On peut alors assister à des reports de charges néfastes pour la structure de l'ouvrage.
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C'est le cas, par exemple, des élargissements par dalle générale en béton armé, reposant
directement sur les tympans : ceux-ci, dimensionnés comme murs de soutènement, s'avèrent
incapables de reprendre ce supplément de charges.
On peut également citer le cas des rejointoiements abusifs, sans rétablissement des évacuations
d'eau. Pour empêcher l'eau de pénétrer par le parement de la maçonnerie, on l'a aussi empêchée
de sortir, d'où une augmentation des poussées hydrostatiques et une stagnation de l'eau dans le
matériau rendu ainsi plus sensible aux cycles de température.
On trouve aussi des ponts en maçonnerie dont le profil en long, sous l'effet des aménagements
successifs de la voûte, a été relevé au niveau des parapets voir plus : la voûte et les tympans
n'ont, à l'évidence, pas été prévu pour supporter ce supplément d'efforts.
L'absence d'un minimum d'entretien peut générer, à moyen terme, une dégradation progressive
de l'ouvrage. Il peut s'agir, par exemple, de la croissance sur l'ouvrage d'une végétation nuisible
parce qu'elle entretient une humidité permanente de la maçonnerie, mais aussi parce que la
prolifération des racines est susceptible de déplacer des pierres et de désorganiser
progressivement la maçonnerie.
3.2.4 - L'environnement
Les trois principaux agents climatiques (l'eau, le vent, la température) exercent une action
mécanique superficielle sur la maçonnerie. Il peut s'agir, notamment, d'une érosion par le vent
chargé de particules solides ou encore d'éclatement sous l'effet des cycles gel - dégel.
Les matériaux sont également attaqués par les agents chimiques, tels que sels de déverglaçage,
eaux polluées, etc ... .
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CHAPITRE 4
RÉPARATION
L'attention est attirée sur l'absolue nécessité, avant d'envisager une réparation, de procéder à une
analyse complète des désordres et d'identifier l'origine exacte des désordres. A défaut de cette
étude préalable, on risque de mettre en œuvre une réparation inadéquate en ne cachant, de façon
provisoire, que les manifestations des désordres.
Le rejointoiement peut être effectué manuellement, notamment pour des joints de faibles
ouvertures (inférieures à 1 cm). Pour des joints plus ouverts et pour des surfaces importantes à
traiter, on peut utiliser un rejointoiement mécanique par projection de mortier.
Il faut, impérativement, s'assurer du bon état des systèmes de drainage, sous peine d'étancher
totalement la maçonnerie et de générer des poussées hydrostatiques inacceptables. Le cas
échéant, une réfection complète du drainage (forage et scellement de barbacanes crépinées) doit
être incluse dans les travaux.
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Lorsqu'il n'est pas possible de trouver des pierres identiques à l'existant, on peut "reconstituer
des pierres" en remplaçant celles-ci par du béton. Des épingles sont généralement scellées dans
la maçonnerie existante, pour assurer la tenue du béton de substitution. Le béton peut aussi être
coloré pour améliorer l'esthétique de la réparation.
De nombreux parements présentent une altération sur une grande surface. Une protection
superficielle peut être réalisée en projetant, contre la maçonnerie préalablement nettoyée, une
couche de mortier ou de béton de faible épaisseur (3 cm sans armature, 5 à 7 cm avec treillis
soudé).
La projection par voie sèche est recommandée, dans la mesure où elle permet d'assurer une
bonne adhérence sur le subjectile.
Lorsque l'on utilise un treillis soudé, destiné à limiter les ouvertures de fissures (retrait), celui-ci
doit être, au préalable, fixé par des épingles qui n'ont qu'un rôle de support du treillis et ne
servent pas de connecteurs.
Si le béton projeté est mis en œuvre en plusieurs couches, des précautions doivent êtres prises
avant la reprise des travaux (nettoyage des surfaces, sablage, humidification), de façon à éviter
un feuilletage entre les couches.
Lorsque la surface à traiter est de taille trop limitée pour rentabiliser l'installation d'une machine
à projeter, un ragréage manuelle peut remplacer cette technique.
Certaines techniques, utilisées pour la restauration des monuments historiques, ont pour objectif
de traiter "les maladies de la pierre" par imprégnation de la pierre en surface par des produits
hydrofuges ou de consolidation.
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En l'état actuel des connaissances et compte tenu coût de ces travaux, il convient d'être
extrêmement prudent pour l'utilisation de ces produits.
Lorsque la structure de l'ouvrage est insuffisante par rapport au niveau de service défini par le
Maître de l'ouvrage, il convient de procéder à un renforcement ou une réparation de la structure
elle-même. L'attention est attirée sur la connaissance encore imparfaite du fonctionnement des
ouvrages et donc, par conséquent, sur le caractère parfois très empirique de certains
dimensionnements. En outre, les défauts de structures les plus importants proviennent,
fréquemment, d'une insuffisance des fondations.
La disparition progressive du mortier de hourdage crée une redistribution des contraintes, d'où
apparition de points durs et désorganisation progressive de la maçonnerie.
La reconstitution du mortier est généralement associée au rejointoiement. Elle peut être, en outre,
accompagnée d'une injection dans la masse.
Lorsque les investigations permettent d'identifier une maçonnerie désorganisée en masse, voire
même présentent des cavités, il est possible de procéder à des injections de blocage ou de
consolidation. Les produits utilisés sont des coulis de ciment ou des coulis spéciaux (silicate) ou
encore des résines.
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4.2.3 - Contre voûte
Lorsqu'une voûte présente une résistance mécanique insuffisante, il est possible de procéder à
son renforcement grâce à une contre voûte construite sous la voûte défectueuse.
La structure de la contre voûte peut être métallique (il s'agit alors d'un cintre, généralement
provisoire) ou en béton. La contre voûte est dimensionnée pour participer, entièrement ou
partiellement, à la reprise des efforts. Elle peut être indépendante ou liée à l'ancienne voûte par
adhérence ou par une connexion mécanique (connecteurs scellés dans la maçonnerie).
Exceptionnellement, on a employé dans la couche supérieure un béton chargé de latex pour lutter
contre la fissuration. Cette technique semble donner de bons résultats (en résolvant en même
temps la question de la "flexion" longitudinale et celle de la poussée sur les tympans) mais :
La poussée sur les tympans peut être réactivée en période de gel si de l'eau pénètre entre le
béton de remplissage et les tympans ;
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On a parfois constaté des fissurations très importantes par retrait du béton de remplissage
dont la participation à la résistance, peut dans ce cas, être illusoire.
Un des défauts les plus fréquents, affectant les voûtes, est constitué par la séparation bandeau
voûte sous l'effet de la poussée horizontale sur les tympans. Pour limiter les déplacements des
bandeaux et des tympans qui les surmontent, on utilise des tirants d'enserrement ou des boulons.
Les tirants d'enserrement sont des armatures métalliques, traversant la totalité de la voûte,
ancrées à leurs deux extrémités sur des plaques d'appui plaquées contre la maçonnerie.
Les boulons ne s'appuient sur la maçonnerie qu'à une extrémité ; ils sont scellés sur toute leur
longueur ou fixés en fond de trou de forage par un produit de scellement ou par un procédé
mécanique.
Les armatures utilisées sont normalement des armatures passives. Pour empêcher tout
déplacement de la maçonnerie, on utilise parfois des armatures de type précontrainte
(généralement des barres). Il convient alors d'utiliser des tensions très modestes, l'utilisation
d'une précontrainte élevée s'accommodant mal de l'hétérogénéité naturelle de la maçonnerie et
notamment de la maçonnerie fissurée.
Les armatures métalliques doivent être protégées de la corrosion. On procède généralement à une
injection des trous de forage par un coulis de ciment.
4.2.6 - Reconstruction
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