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La gestion des ouvrages d 

’art à
Toulouse
I - La politique de gestion :

L’expérience a montré qu’il faut se soucier du vieillissement des


ouvrages. La politique coûteuse, qui consiste à remplacer une fois
l’investissement amorti, a déjà montré ces limites notamment aux Etats
Unis.

La récession économique a fait prendre conscience aux


gestionnaires que les ouvrages d’art, investissements lourds, ne
devaient pas être considérés comme des biens de consommation à
reconstruire au terme de leur durée de vie par un vieillissement
prématuré.

Sur le plan économique et dans l’intérêt des usagers, l’entretien


est obligatoire pour la conservation de nos ouvrages d’art pour assurer
leur pérennité, pour répondre aux besoins des usagers en toute sécurité.
La surveillance, les visites régulières, les inspections détaillées, les
investigations pour appréhender les phénomènes, recenser les
anomalies, rechercher les causes et élaborer les programmes
d’entretien et de réparation sont des tâches inhérentes à la gestion
du patrimoine des ouvrages d’art.

La politique de gestion qui a donc été mise en place est basée sur
quatre phases distinctes :

- La connaissance du patrimoine
- La surveillance
- L’état de santé
- Les travaux curatifs
II - LA CONNAISSANCE DU PATRIMOINE

La première phase lors de la mise en place de la cellule a donc été le


recensement des ouvrages d'art appartenant à la Mairie de Toulouse.

Ce fut un travail très fastidieux notamment dans les recherches de


domanialité: conventions, délibérations,...

Il faut tout d ’abord définir un ouvrage d'art. Il s ’agit d ’une construction


dont la stabilité est nécessaire à la pérennité d'un domaine public. Les ouvrages
d'art comprennent :
- Les ponts
- Les passerelles
- Les murs de soutènement
- Les dalles de couverture de parking
- Les talus de grande hauteur
Cette connaissance du patrimoine doit être sans cesse mise à jour en
fonction des constructions de nouveaux ouvrages et des changements de
domanialité. Dans le cadre de la décentralisation l ’Etat procède actuellement à
d ’importants transferts de patrimoine vers les collectivités locales.

Actuellement, le patrimoine de la Ville de Toulouse est composé de :


- 87 ouvrages d'art (ponts et passerelles),
- 59 ouvrages d'art dont seules les superstructures sont gérées par la
commune,
- Murs de soutènement : 9000 m² environ,
- 15 dalles de couverture de parkings souterrains,
- Environ 3 km de talus de grande hauteur.
Certains sont mis à disposition de la Communauté d ’Agglomération du
Grand Toulouse qui assume les missions de maîtrise d ’ouvrage.

La valeur à neuf de ces ouvrages a ainsi pu être évaluée de 100 millions


d'euros T.T.C, sans prendre en compte leur caractère historique, esthétique et
architectural.
Ce patrimoine est donc très important. Certains ouvrages, comme le pont
Saint Pierre, sont la vitrine de la Ville de Toulouse.
III - LA SURVEILLANCE

Après avoir estimé la valeur à neuf du patrimoine, il faut définir le budget


théorique d'entretien à consacrer à cette tâche.

D'après l'OCDE, le budget annuel à consacrer à l'entretien et à la


surveillance est de 0,2% de la valeur à neuf du patrimoine. Soit dans notre cas 200
000€ T.T.C. seraient nécessaires. Il s ’agit là d ’une moyenne théorique qui varie
évidemment en fonction de l ’état du patrimoine et surtout des possibilités
financières de la collectivité.

Il y a 2 types de surveillance:

• La première surveillance est une surveillance continue de tous les jours


où tous les agents de la mairie travaillant dans les cantons signalent au plus vite les
dangers notamment lors d'accident et de destruction de garde-corps.

• Le deuxième type de surveillance périodique qui est réalisée lors des


visites annuelles et surtout lors des inspections détaillées.
IV - LES VISITES ANNUELLES

Un technicien de la cellule, s'occupe de faire durant l'année une visite


sur chacun des ouvrages gérés par la ville.

La durée de ces visites est fonction de la nature et de l'importance des


ouvrages.

Au cours de ces visites, il est établi un procès verbal de visite annuelle.


Ce procès verbal doit faire apparaître l'état de santé de l'ouvrage. Il permet ainsi
de mettre en place l'entretien courant :
- débouchage de gargouille,
- nettoyage d'appareil d'appui,
- réparation de garde-corps,…
Cet entretien courant est alors effectué en général par les agents
municipaux.

Ces visites permettent de même de mettre en place l'entretien


spécialisé. (Peinture de garde-corps, ragréages, …).
V - INSPECTIONS DETAILLEES

En principe, cette inspection est effectuée tous les 7 ans. Toutefois


cette périodicité peut être réduite pour certains ouvrages jugés sensibles.
L'Inspection se déroule conformément à l'instruction technique du
Ministère des Transports de 1979.

Ce type d'inspection est réalisé par une société spécialisée. Des


appels d ’offres sont lancés chaque année pour retenir un prestataire.

Un rapport est émis : c'est un véritable " bilan de santé ".


VI - L'ETAT DE SANTE DES OUVRAGES D'ART

Les deux phases précédentes permettent de dresser un diagnostic des


ouvrages.

L ’ Image Qualité des Ouvrages d'Art (IQOA) permet sous forme de
classement de représenter l'état de santé du patrimoine.

L'IQOA permet un classement pathologique des ouvrages et ainsi :

D'avoir une représentation du niveau de service du parc d'ouvrages et de


suivre celui-ci dans le temps (gestion).

De programmer, à moyen terme, les remises à niveau des ouvrages d'art


en mauvais état de fonctionnement (réparations, programmation, budgets).
L'IQOA est déterminée au moyen de cinq grandes classes :

• Classe 0 : OUVRAGE NEUF


• Classe 1 : BON ETAT APPARENT : l'ouvrage demande un entretien
courant.
• Classe 2 : OUVRAGE AYANT DES PROBLEMES mais la structure
porteuse n'est pas en cause : l'ouvrage demande un entretien spécialisé.
• Classe 3 : LA SRUCTURE PORTEUSE EST EN CAUSE : l'ouvrage
demande une réparation.
• Classe 4 : OUVRAGE A RECONSTRUIRE

Une sous classe « S » permet d ’alerter le gestionnaire sur la présence de


problème de sécurité pour les usagers.

Le classement IQOA a permis de faire émerger les urgences. L ’objectif


est de mieux utiliser les budgets d ’entretien et de planifier les interventions.
Désormais l'objectif doit être d'éviter un vieillissement du parc
nécessitant de gros investissements. Pour cela, la mairie apporte un soin
particulier à la réfection des étanchéités.
VII - LES TRAVAUX CURATIFS

Lorsque des réparations ont été préconisées, une étude est alors lancée.
L'étude se décompose alors en 3 phases :

• Phase 1 : Définition de la réparation ou étude préliminaire

- Analyse des dégradations :


- Sécurité des usagers
- Importance
- Evolution possible
- Relations entre les dégradations
- Atteinte à la pérennité de l'ouvrage
- Définition et exécution des investigations complémentaires
nécessaires
- Recherche de la cause des dégradations
- Analyse de l'utilité de la réparation de chaque dégradation
- Choix de la meilleure technique de réparation
- Estimation sommaire
• Phase 2 : Mise au point de l'avant projet de réparation

Contenant les pièces suivantes :


- Notice explicative développant les conclusions de la phase 1
- Notes de calcul de pré dimensionnement
- Plans généraux et de détails
- Avant métré détaillé
- Estimation des travaux
- Mise au point des éventuelles déviations de circulation
•Phase 3 : Mise au point du Dossier de Consultation des Entreprises

Contenant les pièces suivantes (Procédure d'Appel d'Offre ouvert) :

- Règlement de consultation
- Acte d'engagement
- Cahier des clauses administratives particulières
- Cahier des clauses techniques particulières
- Bordereau des prix
- Détail estimatif
- Plans généraux et détails
- Plan Général de Coordination Hygiène et Sécurité
- Pièces annexes : géotechnique, phasage, planning,…

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