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M. BENNANI
Département Mines et Minéralurgie de l’ENIM Rabat
© 2003-2004
Spécificités et diverses étapes d’un projet minier
C’est ainsi que dans certains cas, le projet minier doit tout prévoir â partir d’un site
vierge : routes d’accès, logements, eau, énergie, ateliers etc. Ce qui rend ce projet miner très
capitalistique et l’investissement requis très lourd. (Dans certains cas, l’investissement minier
proprement dit préparation de l’exploitation, engins, usine de traitement, ne représente que le
tiers de l’investissement total du projet.)
Il s’agit donc de projets caractérisés par l’importance des Investissements requis, mais
également par des risques élevés : En effet une erreur de 10 ou 15% sur l’estimation des
teneurs récupérables réduira d’autant la production en tournant à pleine capacité, donc avec
les mêmes dépenses. En même temps les cours peuvent fluctuer d’une manière considérable,
parfois du simple au double en quelques mois. Ces facteurs peuvent, si l’étude n’a pas été
bien menée être fatals pour un projet minier.
La longue durée nécessaire pour assurer une rentabilité acceptable à un projet minier
rend son étude encore plus difficile, ce qui Impose au mineur d’accorder une importance
particulière à toutes les étapes de pré investissement :
En effet, l’incertitude est grande quand il s’agit, sur des périodes de 15 à 20 ans,
d’évaluer à la fois l’évolution du cours des substances à valoriser, la possibilité de
substitution, à plus ou mois long terme, de ces substances par d’autres matériaux (PVC par
exemple), en plus de certains aspects politiques (Changement de législation fiscale ou sociale
par exemple).
Ceci étant, il est évident que malgré le degré de risque élevé qui caractérise l’industrie
minière, l’homme doit continuer à exploiter les matières premières minérales, celles-ci étant à
la base de tout développement Industriel. Il appartient donc au mineur de relever ce défi et
d’évaluer avec précision à chaque étape de l’étude du projet, le risque de l’étape qui suivra. Il
faut quand même signaler, à ce niveau, que le mineur peut, dans certains cas, avoir un
gisement exceptionnel dont la mise en exploitation engendre un risque très minime, et assure
un seuil de rentabilité très confortable.
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Spécificités et diverses étapes d’un projet minier
Ainsi, en partant d’un indice, c’est-à-dire d’une anomalie locale dans le composition
chimique ou minéralogique de la roche, le projet minier passera par les principales étapes
suivantes
• Il faut ensuite passer au gisement exploitable, ce qui nécessite des études détaillées
de faisabilité faisant appel à une équipe multidisciplinaire comprenant des ingénieurs
(géologues, mineurs, minéralurgistes, éventuellement métallurgistes), des économistes, des
juristes et des financiers : Cette étape comprend notamment :
- Choix des données de base du projet : nature du produit (concentré, métal ...),
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Spécificités et diverses étapes d’un projet minier
• L’étape qui suivra, une fols prise la décision d’exploiter le gisement et trouvés les
financements requis, est celle du développement qui Comprendra :
- La formation du personnel.
Après la phase développement, le projet sera mis en route avec une période de montée
en production avant d’arriver au rythme de croisière, ce qui permettra de mettre au point les
méthodes d’exploitation et de traitement et d’adapter les données du modèle étudié à celles de
la réalité. Les besoins d’évaluation du projet ne cesseront pas pour autant après sa mise en
route, mais ils changeront de nature. En effet au cours de la phase étude, l’objectif de
l’évaluation était une planification à long terme basée sur les hypothèses du modèle choisi,
alors qu’après la mise en route de la mine et de ses diverses autres installations, la
planification nécessaire deviendra à court terme, et mettra en oeuvre des données beaucoup
plus nombreuses et plus précises, fournies à chaque instant par l’exploitation.
Il apparaît clairement, à travers ce rapide parcours des étapes du projet minier, que la
phase la plus importante est celle de l’élaboration du rapport de faisabilité à laquelle une
attention toute particulière doit être apportée. En effet la décision qui découlera de l’examen
de ce rapport est la plus lourde de conséquences, car si elle aboutit à la mise en exploitation
du gisement, elle entraînera un engagement financier extrêmement important et irréversible.
Nous réserverons le chapitre suivant à l’examen ce dossier.
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Spécificités et diverses étapes d’un projet minier
1. Définition
2. Contenu
- Un document récapitulatif
- Des documents annexes (5 à 10), techniques, économiques, financiers et
administratifs, avec recueils de plans et de spécifications. Ces documents sont eux r,mes
résumés en quelques dizaines de pages dans le document récapitulatif. Ainsi les
principaux chapitres du document récapitulatif sont en fait des résumés de ces documents
annexes.
Le document récapitulatif comprendra :
Une introduction générale qui présentera brièvement le cadre et l’objectif de l’étude.
Termes de référence qui résument les résultats des études partielles qui constituent le rapport
de faisabilité et évoquent les grandes lignes des données techniques et économiques du projet
: (Réserves en place et teneurs récupérables, production escomptée, durée de vie de
l’exploitation et infrastructure proposée, hypothèses sur le marché des substances
commercialiser. investissements et méthodes de financement, hypothèses et alternatives de
base)
Le cadre régional et local est ensuite développé avec les mêmes subdivisions
énumérées ci-dessus, mais plus détaillées. On s’intéressera en particulier à certains points qui
ont une relation directe avec le projet tels que les accès, transports et communications, les
ressources en eau, la main d’oeuvre locale et les sources d’énergie.
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Spécificités et diverses étapes d’un projet minier
Cadre juridique et organisation légale pour préciser les termes et responsabilités des divers
partenaires du projet, ainsi que le permis de recherches et les caractéristiques de la zone
minière (surface, périodes ...) Cette partie constitue la base pour des négociations de
participations, de vente, etc.
La géologie Pour résumer les principaux éléments du document annexe consacré â la géologie
du gisement (cartes, plans, analyses etc.) On rappellera en particulier les diverses phases de
l’exploration avec ses méthodes et ses résultats, la géologie régionale et locale, la typologie
ou gisement (pétrographie, sédimentologie, morphologie, stratigraphie, ...) ainsi que les
éléments annexes (Topographie, hydrogéologie, géotechnique, analyses…)
Les Réserves : C’est une partie importance du rapport de faisabilité. Les minerais seront
répartis par catégories, par tranches quantitatives, par niveaux1 par section etc. Le bilan des
réserves doit respecter certaines coupures imposées par l’exploitation et le traitement, et se
fera par les méthodes classiques (plans et sections, triangles ou polygones) ainsi qu’en
utilisant les méthodes géostatistiques. On s’intéressera également l’avenir des réserves dans le
périmètre de la zone indicielle, ainsi qu’au potentiel dans le périmètre en dehors de cette zone.
Energie - eau : Une attention particulière doit être accordée â ces questions d’alimentation en
énergie et en eaux industrielle et urbaine, qui concernent en même temps la mine, l’usine de
traitement, les ateliers et les infrastructures sociales. Les sources d’énergie et leurs
alternatives et stockages doivent être proposées et critiquées.
Organisation industrielle et urbaine : L’agencement industriel ainsi que les relations entre les
unités de productions et la vie du personnel seront évoqués. En effet le côté social revêt une
importance particulière, car le site minier doit prévoir une urbanisation des cités, des écoles,
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Spécificités et diverses étapes d’un projet minier
des hôpitaux, des moyens de transport en commun et de ravitaillement, une distribution d’eau
et d’électricité, des clubs de sports etc.)
Le personnel : l’étude doit prévoir le personnel nécessaire pour les diverses phases de
montage et de production ainsi que les qualifications requises. On donnera également
l’organigramme de base, la description des fonctions, les grilles de salaires, la sélection, le
recrutement et les besoins en formation.
L’étude économique : qui sera à la base de la décision d’Investissement pour la mise en route
du projet. On détaillera en particulier :
Il reste souligner l’issue de l’énumération des divers chapitres ci-dessus qui constituent le
dossier récapitulatif du rapport de faisabilité, que toutes ces rubriques ne sont que des résumés
de plusieurs rapports détaillés comportant des recueils de notes des plans, cartes etc.
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Spécificités et diverses étapes d’un projet minier
ANNEXE*
La première partie “Les données du Projet” est un rapport de 200 pages qui situe dans
son cadre géographique et technique, et auquel sont annexés près de 200 plans et schémas et
divers développements sur la minéralogie du minerai et le projet d’urbanisme.
La deuxième partie “Le projet” est un rapport de 250 pages qui évoque tous les
problèmes posés par la réalisation du projet, y compris les problèmes économiques.
On notera que l’écoulent de la production n’est pas évoqué, ce qui signifie simplement
que dans le cas particulier dont sont extraites ces quelques pages le marché était parfaitement
défini.
Ces documents ont été présentés par M. MARINO, ingénieur à la COGEMA lors d’un
séminaire d’Economie et Stratégie Minière se déroulant à l’Ecole des Mines de Paris.
* Réf : M. DUCHENE
Economie de l’Entreprise minière.
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Investissements et financement de l’industrie minière
INVESTISSEMENTS ET FINANCEMENT DE
L’INDUSTRIE MINIERE
Infrastructures 30% 10 à 60 %
Autres (services
auxiliaires, études et 25% 25% à 30%
supervision :)
Par rapport aux autres placements financiers, l’intensité capitalistique des opérations
minières (c à d l’investissement total divisé par le chiffre d’affaires annuel) est
particulièrement élevée, mais reste cependant comparable celle des industries lourdes
(sidérurgie, métallurgie, industrie chimie). En effet, dans les secteurs de la mine et de
l’industrie lourde, cette intensité capitalistique est de l’ordre de 3 en moyenne, alors qu’elle
n’est que de 1 pour les industries de transformation à l‘aval de la métallurgie, et d’une fraction
de l’unité pour les activités de distribution par exemple.
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Investissements et financement de l’industrie minière
Les paramètres essentiels du projet qu’il faudra maîtriser pour faire une évaluation fiable des
divers postes d’investissement, au moins en ordre de grandeur, sont :
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Investissements et financement de l’industrie minière
A partir de ces paramètres, on pourra, en utilisant des modèles chiffrés, estimer tous
les postes rattachés a un paramètre donné (bâtiments, équipements, effectifs productifs ...). On
pourra également estimer indirectement les autres postes frais d’études, supervision et
encadrement en pourcentage des investissements productifs, effectifs des services en fonction
des effectifs productifs etc. Les modèles chiffrés en question ont été développés en Amérique
du Nord, et il faudra donc, pour chaque poste, corriger les estimations en tenant compte en
particulier des coûts de la main d’oeuvre et des coûts d’achat des divers matériels.
Le modèle d’estimation O’HARA qui sera brièvement décrit ici, est basé sur des
publications et travaux présentés par O’HARA, avec des changements apportés par MR.
DUCHENE de l’Ecole des Mines de Paris (Référence : Conférences sur l’économie de
l’entreprise minière – CESECO - 1989). Ces changements concernent la transformation des
estimations du dollar Canadien au dollar U.S, l’actualisation du $78 en $86, et la modification
des unités du système anglais au système international.
Dans ce modèle, l’estimation du Coût d’investissement sera faite par l’addition des
estimations partielles des divers paramètres, elles-mêmes faites selon des équations proposées
par le modèle. Ainsi pour une mine à ciel ouvert on fera la somme des estimations des
paramètres suivants : Préparation du site, découverture préalable du corps minéralisé,
équipements miniers et leurs installations d’entretien, études de faisabilité, supervision du
projet, constructions provisoires, encadrement de pré-production. L’énergie, les lignes de
transmissions et l’eau d’une part, ainsi que les fonds de roulement d’autre part, seront estimés
dans le coût d’investissement de l’usine de traitement, Ainsi, dans le cas d’une mine à ciel
ouvert, le Modèle O’HARA donne les estimations suivantes des coûts d’investissement (voir
tableau n°1).
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Investissements et financement de l’industrie minière
TABLEAU 1*
ESTIMATION DUCOUT D’INVESTISSEMENT CAS D’UNE MINE A CIEL OUVERT
(D’après le Modèle O’HARA)
EQUATION
INTERVALLE
PARTIE PARAMETRE D’ESTIMATION (en REMARQUES
DE VALIDITE
U.S. $86)
Topographie
0 .5 accidentée et
C11 = 7786.Tt
végétation
Tt(t/j) =
1-Préparation intense
du site
production de 103 à 105 t/j
Topographie
minerai + stérile
plate et
C12 = 3114.Tt 0.5
végétation
légère
2- Td(t) = tonnage C 21 = 1245.Td0.5 Terre végétale
4 7
Découverture de 10 à 10 t/j Roche
préalable découverture C 22 = 13.235Td0.5
consolidée
Equipement de
chargement
3 à 11.5 m3
C 31 = 415.155 N P .ρ 0.73 N P = nombre
P(m3) = taille de pelles
3- des pelles
Equipements Equipement de
miniers C(t) = taille des transport
camions 35 à 150 t C 32 = 13.347 N C .ρ 0.85
N C = nombre
de camions
Equipement de
C 33 = 2.33C 31 .Tt −0.2
foration
Y compris les
Tt(t/j) =
4- Installation équipements
production de 103 à 105 t/j C 4 = 229.060Tt 0.3
d’entretien utilisés dans
minerai + stérile
l’entretien
9- Fonds de roulement
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Investissements et financement de l’industrie minière
0.0055Tt 0.8
NP = (Np est arrondi au nombre entier suivant)
P
0.22Tt O.8
NC = (NC est arrondi au nombre entier suivant)
C
De même, le modèle permet d’estimer le coût des investissements pour une mine
souterraine en faisant la somme des estimations des coûts du fonçage du puits, travaux
préparatoires, tour d’extraction, installations d’air comprimé, équipements miniers du fond,
études de faisabilité, supervision du projet et constructions provisoires, encadrement de pré-
production. L’énergie, l’eau et les fonds de roulement seront aussi estimés dans le coût
d’investissement de l’usine de traitement. Voir Tableau 2, Annexe 1.
Ainsi le modèle O’HARA permet d’estimer les investissements pour la mine, l’usine
de traitement et les installations de surface. Il permet également d’estimer les effectifs à
employer, en faisant la somme des estimations des effectifs de la mine, de l’usine et de
l’entretien et services. Voir Tableau 4, Annexe 3.
Une fois les estimations faites selon le modèle O’HARA, il est intéressant de comparer les
résultats obtenus aux chiffres de certaines exploitations connues réalisées dans des conditions
similaires. Des comparaisons peuvent également être faites en utilisant certains ratios standard
tels que l’investissement unitaire et l’intensité capitalistique.
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Investissements et financement de l’industrie minière
Plus le projet progresse, plus l’ingénierie devient nécessaire (pistes, habitations, eau,
électricité, sondages etc.), plus les fonds à investir deviennent importants.
A cause du risque élevé que présente le financement des projets miniers, différentes
techniques d’analyses des risques ont été développées pour pondérer les difficultés, et sont
réalisées aux divers stades de développement du projet. Ces analyses couvrent les domaines
suivants :
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Investissements et financement de l’industrie minière
Les structures de financement de l’industrie minière ont évolué depuis les années 1970
où il y’avait un certain enthousiasme pour développer des projets miniers, en partie cause des
craintes de pénuries et de difficultés d’approvisionnements. Au cours des années 1980 la
situation a changé cause de la diminution ou stagnation des consommations en substances
minérales, surproduction chronique dans certains marchés comme le Cuivre, le Fer etc. Ces
changements dans les structures se sont accompagnés de changements dans les sources de
financement également. Ces sources sont à présent différentes dans les pays industrialisés et
dans les pays en développement :
- Dans les pays industrialisés à économie de marché, les grandes sociétés minières
capitalistes, internationales continuent à jouer un rôle important. Les gouvernements, les
petits investisseurs privés et les banques commerciales interviennent également.
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Investissements et financement de l’industrie minière
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Investissements et financement de l’industrie minière
ANNEXE I
TABLEAU 2*
ESTIMATION DU COUT D’INVESTISSEMENT-MODELE O’HARA MINES
SOUTERRAINES
7- Frais d’études :4 à 6% de ( C1 + C 2 ) + 6 à 8% de
( C 31 + C 32 + C 33 + C 34 + C 41 + C 42 + C 5 + C 6 )
8- Supervision du projet et construction provisoires : 8 à 10% de
( C1 + C 2 + C 31 + C 32 + C 33 + C 34 + C 41 + C 42 + C 5 + C 6 )
9- Encadrement de pré-production : 4 à 7% de
( C1 + C 2 + C 31 + C 32 + C 33 + C 34 + C 41 + C 42 + C 5 + C 6 )
10- Energie électrique et fond de roulement : Estimés dans le coût d’investissement de l’usine
de traitement
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Investissements et financement de l’industrie minière
ANNEXE I (suite)
Dans la partie 1 du tableau 2, le diamètre Dt d’un puits circulaire, en m. est estimé par:
2 .4
⎛ D ⎞
H (W ) = 0.52 S ⎜ ⎟
⎝ 100 ⎠
3
D ⎛ D ⎞ 0.33
L(m) = 3.00 + 0.10⎜ ⎟ + 1.98Te
1000 ⎝ 1000 ⎠
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Investissements et financement de l’industrie minière
ANNEXE II
TABLEAU 3*
Intervalle Equation d’estimation
Partie Paramètre Remarques
de validité en U.S $1986
T(t/j) = FS=facteur des
1- Préparation du 5000 à 7000
terrain
capacité de
t/j
C1 = 61083T 0.3 FS conditions
l’usine terrain
T(t/j) FC=facteur de
5000 à 7000
2- Fondation
t/j
C 2 = 31443T 0.5 FC l’appui
fondations
3- Installation de T(t/j) 5000 à 7000
concassage t/j
C 3 = 70073T 0.5
T(t/j) FW=facteur des
4- Bâtiments de 5000 à 7000
l’usine t/j
C 4 = 46715T 0.5 FW conditions
climatiques
T(t/j) Fg=facteur des
5- Broyage et 5000 à 7000
C5 = 12703T 0.7 Fg conditions de
stockage t/j
broyage
T(t/j) FP=facteur des
6- Unité de 5000 à 7000
concentration t/j
C 6 = 3970T 0.5 FP conditions de
concentration
T(t/j) FT=facteur des
7- Epaississement 5000 à 7000
et filtrage t/j
C 7 = 7786T 0.5 FT conditions de
filtrage
Tc(t/j) =
8- Stockage du
concentré
production 20 à 500 t/j C 8 = 6414TC0.8
concentré
P(kW) = Générateur à
conso. De
C 91 = 68218P 0.6 charbon
pointe Générateur
C 92 = 6674P 0.8 diesel
9- Energie 200 à 30000
électrique M(km) = kW C 93 = 519 P 0.8 + 55000.H Substation
longueur
Système
lignes
extension
C 94 = 890P 0.8 distribution à
basse tension
T(t/j) Barrage en
10- Bassin de 5000 à 7000
décantation t/j
C10 = 12457T 0.5 topographie
favorable
Q(m3/min) = Lignes de
besoin d’eau C111 = 413932LQ 0.3 capacité eau
L(km)=longueur
11- Pompage d’eau
2 à 30
Approvisionnement
m3/min C112 = 86783Q 0.6 propre ;Q d’eau
d’eau propre
Pompage d’eau
C113 = 113195Q 0.6 recyclée ;Q
d’eau recyclée
12- Services E = effectif
auxiliaires total
C12 = 11864E 0.8
R(km) =
longueur C131 = 185000 R Route
route
13- Route d’accès
b(m) =
longueur C132 = 1145b 1.5 Pont
ponts
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Investissements et financement de l’industrie minière
15- Frais d’études : 4 à 6% de (1) + (2) + (13) plus 6 à 8% de (3) + (4) + (5)
+ (6) + (7) + (8) + (9) + (10) + (11) + (12) + (14)
16- Supervision du projet : 8 à 10% de la somme des parties (1) + (14)
17- Encadrement de pré-production : 4 à 7% de la somme des parties (1) + (14)
18- Fonds de roulement : 4 mois des coûts opératoires à capacité nominale
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Investissements et financement de l’industrie minière
ANNEXE II (suite)
Caractéristiques du
Facteur Valeur
projet
Terrain plat avec moins de
1.0
3m de découverture
Terrain légèrement incliné et
1.5
FS= conditions de terrain peu de travaux à explosifs
Terrain fortement incliné
2.5 (15°) et beaucoup de travaux
à explosifs
1.0 Roche solide
FC= appui des fondations 1.8 Sable/gravier
3.5 Sol humide
1.0 Climat doux
Climat froid avec
1.8
FW= conditions climatiques enneigement modéré
Climat rude avec
2.5
enneigement intense
Minerai pas dur (WI<12) et
1.0
55% -200
Minerai moyennement dur
Fg= conditions de broyage 1.5
(WI≈15) et 70% -200
Minerai dur (WI>17) et 80% -
1.8
200
1.0 Cyanuration de minerai d’or
Flottation de minerai de
1.2
cuivre à basse teneur
Flottation de minerai de
1.6 cuivre à haute teneur, avec
Zn récupérable
FP= conditions de
Flottation sélective des
concentration
2.0 minerais complexes
(Pb/Zn/Ag ou Cu/Pb/Zn)
minerais d’or complexes :
3.0 flottation, grillage,
cyanuration
5.0 Concentration gravimétrique
Minerai de cuivre à basse
1.0
teneur
Minerai de cuivre à haute
1.6
Ft= conditions filtrage teneur, avec Zn récupérable
Minerais complexes :
2.0
Pb/Zn/Ag ou Cu/Pb/Zn
3.0 Minerais d’or cyanurés
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Investissements et financement de l’industrie minière
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Investissements et financement de l’industrie minière
ANNEXE III
TABLEAU 4*
ESTIMATION DES EFFECTIFS-MINE, USINE ET
SERVICES GENERAUX (D’après O’HARA-1987)
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Investissements et financement de l’industrie minière
Chambres
magasins pas
E 44 = 0.26 N
très
mécanisées
Chambres et
E 45 = 0.29 N piliers pas très
mécanisés
5- Services M = E1+E2 Mine située
généraux +E3+E4 E51 = 0.055M dans région
minière
Mine située en
E52 = 0.10 M région sans
infrastructure
6- Service M = E1+E2
administratif
E 6 = 0.08M
+E3+E4
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Les coûts opératoires de la mine
• Coûts directs qui sont fonction de la quantité produite (main d’oeuvre liée
directement à la production, fournitures diverses y compris l’énergie, et éventuellement
royalties liées à l’exploitation du gisement).
• Coûts indirects indépendants de la quantité produite : (main d’oeuvre des services
administratifs, sécurité, magasins, bureaux, encadrement de direction, ingénierie, laboratoires
d’analyses, recherche et développement, assurances, taxes, comptabilité, Informatique,
amortissement des investissements courants, frais financiers etc.)
On ajoute souvent une troisième catégorie, celle relative aux coûts généraux pouvant
concerner plusieurs exploitations (services centraux administratifs, commerciaux et
financiers).
Il est à signaler ici que les amortissements et les frais financiers sont à considérer
directement dans l’étude des coûts opératoires de tout projet minier. En effet toute
exploitation implique des investissements lourds, donc des amortissements, et un financement
par emprunts divers, donc des frais financiers. Ce poste peut peser lourd sur la structure du
prix de revient, surtout pour les réalisations récentes encore soumises d’importantes charges
financières.
ENIM 2004
Les coûts opératoires de la mine
Dans une première phase, on pourra raisonner par analogie avec des projets similaires
utilisant les mêmes technologies et dans des conditions semblables. On pourra partir d’ordre
de grandeur publié dans des conditions données. C’est ainsi que par exemple en France, en
1986, une enquête a montré que les prix de revient techniques (coûts directs) d’extraction en
mine à ciel ouvert petite ou moyenne, s’étalaient entre 8 et 17 F/t, avec la décomposition
moyenne suivante :
Ces divers paramètres donneront accès aux coûts directs. Les coûts indirects seront
estimés en pourcentage des coûts directs ou d’éléments de l’investissement
On pourra, pour l’estimation des coûts opératoires, procéder comme on l’a fait pour
l’estimation des investissements, en utilisant le modèle O’HARA. Ce modèle permet
d’estimer les coûts opératoires du projet en cours d’étude, selon des équations qui permettent
d’estimer le coût de la main-d’oeuvre et le coût des fournitures. L’estimation sera donnée
par :
- Le coût de la main-d’oeuvre ∑ MO
i
i sera calculé à partir des effectifs de chaque
sous-ensemble (mine, usine, entretien, service généraux) et d’un coût unitaire de main-
d’oeuvre (salaire journalier moyen pondéré du personnel -charges comprises, ce salaire
sera exprimé en $ U.S./homme jour)
- Les fournitures seront évaluées soit en fonction des effectifs (services), soit en
fonction de la production journalière. (mine + usine), en différenciant les usines par
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Les coûts opératoires de la mine
substance traitée et les mines souterraines par méthode d’exploitation et par dimension
des chantiers.
- Les équations d’estimation du coût de l‘énergie électrique, pour l’ensemble mine
+ usine (l’usine étant en général le principal consommateur d’énergie électrique) seront
données par le tableau (1) : on U.S $86/t traitée).
Lignes de
Générateur à
Générateur Diesel transmission
charbon
publique
ouvert, les mines souterraines, l’usine de traitement, les unités d’entretien, les services
généraux et les services administratrices. (Voir tableau 2). Il suffira alors d’ajouter le coût ce
l’énergie électrique donnée par le tableau 1 pour avoir une estimation des coûts opératoires.
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Les coûts opératoires de la mine
ENIM 2004
Les coûts opératoires de la mine
Une fois les estimations faites selon un modèle comme celui de O’HARA les résultats
doivent être comparés toutes les sources possibles. Les coûts techniques (coûts directs de
production) sont en effet sauvent publiés avec beaucoup de détails, et il importe de comparer
les résultats d’estimation avec les chiffres publiés pour des projets ayant le plus de similitudes
possibles avec le projet en cours d’étude.
On pourra également se référer à quelques éléments de structure pour ‘fixer’ les ordres
de grandeur. C’est ainsi que pour les usines de traitement par exemple, on notera que les coûts
opératoires dépendent en premier lieu de la substance traitée (150F.F/t minerai d’uranium,
40F.Fft minerai de potasse charbon, minerai sulfuré, 30F.F/t pour un traitement
gravimétrique, 12OF.F/t pour une flottation de fluorine ...) et en second lieu ce la dimension,
l’effet d’échelle jouant un rôle important, par exemple en flottation (de 60F/t pour 800 t/j à 35
F/t pour 4000 t/j).
En définitive, il apparaît une très grande diversité dans les coûts opératoires des projets
miniers. Plus encore que l’investissement, le coût de production est ‘unique’ pour un gisement
donné, et par conséquent, toutes les estimations qui seront faites au départ auront un caractère
incertain et nécessitent donc qu’elles soient reprises et améliorées au fur et à mesure de
l’avancement du projet, les coûts opératoires ne deviendront définitifs qu’une fois que les
méthodes d’exploitation et de traitement auront été confrontées avec les réalités du chantier.
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Les recettes de l’entreprise minière et les formules de vente
Si on note :
TTV × tTV × ρ
=
T
ρ × PV
D’où R = TTV × t TV ×
T
ρ × PV
R = TTV × t TV × v avec v= : valeur du point
T
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Les recettes de l’entreprise minière et les formules de vente
Les formules de vente peuvent s’exprimer sous plusieurs formes en fonction des
facteurs cités ci-dessus. Pour les métaux de base, les formules les plus courantes s’écrivent :
PV = Q (T − β ) − F − transport
Ou PV = αQT − F − transport
Ainsi par exemple, l’expression de la valeur marchande d’une tonne de Plomb argentifère
sera :
m − 50
PV = 0.95QT + × P + F − f − transport .
31.1035
Avec 0,95 : En général on paye 95% du Plomb contenu avec une déduction minium
de 3 unités.
Q : moyenne des 4 cotations du plomb métal au London Métal Exchange
(L.M.E.) exprimée en £ /tonne métrique.
T : teneur du concentré en plomb métal.
m : teneur de l’argent contenu dans le concentré (gr/tonne métrique)
50 : déduction de la perte de l’argent métal lors des opérations de
fusion/raffinage des métaux contenus dans le concentré.
P : moyenne du cours spot de l’argent à Londres en pence par once (troy oz)
F : frais de fusion de minerai.
f : frais de raffinage de l’argent.
(En général cour la galène T = 0,7 ; F = 150 U.S. $ et f = 27 U.S. $) De même la valeur
marchande d’une tonne de concentré de Cuivre argentifère sera donnée par :
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Les recettes de l’entreprise minière et les formules de vente
m − 30
PV = Q (T − 1%) + × P − ( F + f ) − transport .
31.1035
Avec
T : teneur du concentré en Cuivre
1% : déduction minimum pour perte de fusion
Q : Cours settlement du Cuivre au LME (£ /tonne métrique)
m : teneur de l’argent contenu dans le concentré (gr/t)
p : Cours spot de l’argent à Londres en pence/once
F + f : frais de fusion et raffinage.
PV = P ′ + p ′(T − T ′) − S (m − m ′)
Avec : P ′ : Prix forfaitaire d’une Tonne de minerai, dont la teneur est égale à la teneur
de base.
p ′ : Majoration ou minoration par pourcent de métal en plus ou en moins.
T ′ : Teneur de base en pourcents.
T : Teneur réelle du minerai
m′ : Teneur de base en impureté
m : Teneur réelle en impureté
S : pénalité par pourcent fixée.
Les facteurs Q et P qui apparaissent dans les formules de vente sont en général fixés
par les 2 grands centres mondiaux de cotation qui régissent le cours des métaux, à savoir le
London Métal Exchange (LME) à Londres et le marché de New York. (Section des métaux de
la Commodity exchanqe lnc : Comex) ou le Penang, en Malaisie pour l’étain. Les cotations du
LME qui portent sur le Cuivre, l’étain, le Plomb, le Zinc et l’Argent ont une importance
internationale, car elles servent de cours de référence, bien que les quantités qui y Sont
traitées ne portent que sur une petite partie de la production mondiale, la plus grosse part de
celle-ci étant vendue directement par les producteurs aux consommateurs. Les cotations du
comex qui portent sur le Cuivre, l’Argent et l’Or essentiellement ne servent guère qu’aux
transactions internes aux USA.
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Les recettes de l’entreprise minière et les formules de vente
Les principaux organes publiant les cours des métaux et autres minerais sont :
- Le métal bulletin, qui publie les cours officiels du LME au comptant et à terme,
ainsi que les prix des métaux non ferreux sur diverses places du monde, avec la date du
dernier changement de prix.
- Le métals week, qui publie chaque semaine le cours et prix des métaux non
ferreux. Ces cours (LME, Comex) et prix producteurs sont donnés en 4 monnaies : U.S
dollar, Livre sterling, Deutsch mark et Yen.
- Engineering and mining journal, qui est un mensuel couplé avec métals week,
et qui reprend non seulement les cotations journalières du LME et les prix producteurs,
mais calculé également des moyennes mensuelles.
- World métal statistics, qui donne les cours quotidiens: du IME et les prix
producteurs américains pour le Pb, Zn, Cu, Sn ainsi que les moyennes mensuelles et
annuelles sur plusieurs années.
- Industrial minerals, qui publie chaque mois, les prix des substances utiles, y
Compris les minerais dont les prix sont souvent difficiles à trouver.
Pour fixer les ordres de grandeur, on citera ci-dessous les cours du LME pour certains
métaux
Ag (Pence/0Z) 189,91
Or ($/0Z) 361,41
Les formules de vente comportent un facteur relatif aux frais de transport. Ces frais sont
généralement élevés et peuvent représenter une partie importante du coût des minerais ou
concentrés rendus aux usines consommatrices. C’est pour cela que l’entreprise minière doit
produire des concentrés avec une teneur aussi élevée que possible (teneur optimale tenant
compte des contraintes techniques et économiques) pour éviter des frais de transport inutiles
sur la partie stérile du minerai. Les contrats de vente doivent spécifier laquelle des 2 parties
(la mine ou l’usine consommatrice) prendra ces frais sa charge, ou comment ces frais seront
répartis. C’est ainsi que la cotation de prix dans le commerce international se fait suivant
diverses formules, dont les plus courantes sont :
- En cas de transport par chemin de Fer :
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Les recettes de l’entreprise minière et les formules de vente
• Franco sur Wagon : Le vendeur prend à sa charge les frais jusqu’à la mise sur
wagon à un endroit désigné dans le contrat.
• Franco sur wagon gare Le vendeur prend à sa charge tous les frais d’expédition
jusqu’à l’arrivée à la gare désignée dans le contrat.
- En cas de transport maritime : (de loin le plus courant).
• Franco à bord (Free on board) ou FOB : Le vendeur prendra à sa charge tous
les frais jusqu’à et y compris la mise à bord au port désigné dons le contrat (exemple FOB
Anvers). Une variante du FOB est le Francobord ou F.A.S (free along side), où les frais de
mise à bord incombent à l’acheteur. La différence avec le FOB est surtout sensible dans
les ports où les navires ne peuvent accoster et où la mise à bord se fait au moyen de
barges.
• Coût, assurance, fret (Cost, Insurance, Freight) ou CIF : Le vendeur prend à sa
charge la mise à bord, la prime d’assurance et le fret jusqu’au port de destination désigné
dans le contrat (exemple CIF Casablanca) une variante du CIF est le coût, fret (Cost,
freight) ou CF. où l’acheteur prendra à sa charge l’assurance maritime.
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
Parmi les étapes de l’étude d’un projet minier (projet de création d’une nouvelle mine
ou d’extension d’une mine existante), celle relative à l’évaluation économique revêt une
importance particulière. En effet, il est primordiale de savoir à l’avance, et d’une manière
aussi précise que possible, si les investissements qui seront engagés, en général très lourds,
sont rentables ou pas. Il s’agira alors de se projeter dans le futur pour analyser le
fonctionnement de l’entreprise minière qui gère le projet et faire son analyse financière.
Différents outils et critères seront définis pour évaluer la rentabilité des investissements
consacrés au projet, il s’agit en particulier de la valeur actuelle nette (VAN), du taux de
rentabilité interne (TRI), du temps de récupération etc.
Faire l’évaluation économique du projet revient donc à faire une prévision de cette
comptabilité, en faisant les simplifications nécessaires pour éviter de prendre en considération
des données inaccessibles au départ. Une première simplification consistera à annualiser les
mouvements de trésorerie prévisionnels et à ne s’intéresser qu’aux soldes annuels qui
constituent ce qu’on appelle les Cash-Flows. Une deuxième simplification consiste à exprimer
tous les flux dans une monnaie “constante” c’est à dire débarrassée de l’inflation ; Cette
monnaie de référence sera liée aux monnaies étrangères par le taux de change en vigueur à la
date de l’étude.
Pour estimer les Cash-flows annuels, on fera la différence entre les recettes et les
dépenses prévisionnelles, en y ajoutant quelques considérations d’analyse financière
(remboursements des emprunts et intérêts, impôts et tares etc.). Ce qui permettra d’obtenir un
tableau appelé “l’échéancier des Cash-flows annuels”, obtenu en faisant la somme des
échéanciers qui rentrent dans sa composition à savoir :
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
- les dépenses de réalisation de la mine, qui vont s’étaler de 2 à 5 ans, voire plus,
selon l’importance du projet.
Ainsi l’échéancier des investissements s’établira comme suit, chacun des facteurs ci-
dessus étant exprimé dans la monnaie de référence :
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
On établira de la même façon les échéanciers des coûts opératoires (Di), et des recettes
(Ri) (se référer aux chapitres IV et V pour définir les composantes de ces échéanciers).
L’échéancier des emprunts (Ei), remboursements (Remi) et intérêts (Inti) sera, quant à
lui, défini, selon les termes des contrats de prêt.
Les emprunts commenceront en général à être reçus quand les fonds propres de
l’entreprise minière auront été mobilisés (Pour une année courante n, cet échéancier
comprendre donc le facteur + En). Quant aux remboursements, ils commenceront après une
période de grâce (si cette période est de 4 ans par exemple, l’emprunt de l’année 1 sera
remboursé à partir de l’année 5. L’échéancier comprendra donc le facteur –Remn pour toute
l’année courante n ≥ 5). Les intérêts seront divisés en 2 parties la première relative à la
période d’investissements concerne les intérêts intercalaires qu’on peut convertir soit de payer
en bloc à l’année de démarrage du projet (année 4 par exemple: -Int4), soit on considère que
ces intérêts sont Capitalisés à la date de démarrage (-I4), et que les emprunts et
remboursements ultérieurs tiennent comptent de cet emprunt « supplémentaire »fictif (+ E4).
L’échéancier comprendra donc pour l’année 4 soit le terme (-Int4), soit le terne (-I4 + E4).
La deuxième partie des intérêts est celle relative aux intérêts d’une année courante n
qui correspondent aux intérêts sur la partie non encore remboursée des emprunts (-Intn).
Soit rembourser après N années l’emprunt initial E et les intérêts Capitalisés, soit
E(1+i) N.
Soit rembourser à la fin de chaque année une somme constante A qui peut à son tour
être placé au taux i. Le remboursement global après N années est alors :
E 1 1 1 1
= + N −1
+ N −2
+ .......... +
A (1 + i ) N
(1 + i ) (1 + i ) (1 + i )
E 1 ⎛ 1 1 1 1 ⎞
= ⎜⎜1 + + + + .......... + ⎟
N −1 ⎟
A (1 + i ) ⎝ (1 + i ) (1 + i ) 2
(1 + i ) 3
(1 + i ) ⎠
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
⎛ ⎛ 1 ⎞N ⎞
⎜1− ⎜ ⎟ ⎟
1 ⎜ ⎝1+ i ⎠ ⎟ 1 ⎛ (1 + i ) − 1 ⎞ (1 + i ) − 1
N N
E
= = ⎜ ⎟ =
A (1 + i ) ⎜ ⎟ (1 + i ) ⎜
⎝ i (1 + i )
N −1 ⎟
i (1 + i )
⎜ 1 − ⎛⎜
1 ⎞ ⎠
N
⎟ ⎟
⎜ ⎝1+ i ⎠ ⎟
⎝ ⎠
A
=i
(1 + i ) N
E (1 + i )N − 1
Le tableau en annexe donne les valeurs de l’annuité constante par unité monétaire
A
empruntée pour diverses valeurs de i et N.
E
Ainsi pour un investissement global I, comprenant aussi bien les emprunts E que les
capitaux propres, le coût annuel moyen du Capital peut être rapporté à la tonne de minerai
produite et s’écrire sous la forme de :
I .i (1 + i )
N
Avec p : cadence de production du minerai.
p (1 + i )N − 1
On pourra alors écrire l’échéancier des cash-flows annuels prévisionnels, soit sous des
formes simplifiées en faisant quelques hypothèses simplificatrices (projet sans emprunt, pas
d’impôt etc.), soit sous sa forme globale suivante, en y introduisant aussi les apports de
capitaux propres par les actionnaires de la société (CPi) et leur rémunération ultérieure (sous
forme de dividendes par exemple). S’il reste encore des Cash-flows négatifs, c’est-à-dire des
besoins de financement temporaires, ils devront être satisfaits par des emprunts à court terme
(ECT).
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
(Les signes – représentent une sortie d’argent tandis que les signes + représentent les entrés
d’argent)
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
Dans le calcul des Cash-flows précédemment défini, on n’a pas tenu compte du facteur
temps; En effet il n’a pas été fait de distinction entre un Cash-flow disponible de suite, et un
autre qui ne sera disponible qu’à la fin de l’année n. Or il est évident qu’une somme d’argent
disponible aujourd’hui a plus de valeur que la nième somme qui ne sera disponible qu’à la fin
de l’année n. C’est ainsi qu’apparaît la notion d’actualisation. En effet :
1
De même la valeur actuelle d’une unité disponible dans 2 ans vaut unité
(1 + a )2
actuelle, et plus généralement la valeur actuelle d’une somme S disponible dans n années vaut
S CFn
Ainsi la valeur actuelle d’un Cash-flow CF s’écrira .
(1 + a ) n
(1 + a )n
On pourra ainsi actualiser les Cash-flows précédemment calculés de la manière
suivante :
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
Cash-flow actualisé
DATE Cash-flow
(Discounted Cash-flow : DCF)
0 CF0 CF0
CF1
1 CF1
1+ a
CF2
2 CF2
(1 + a )2
. . .
. . .
. . .
. . .
CFn
n CF3
(1 + a )n
. . .
. . .
. . .
. . .
CFN
N CF4
(1 + a )N
On définit ainsi la Valeur Actuelle Nette (V.A.N) du projet à la date zéro, (Net Présent Value
: NPV),
Par la somme des Cash-flows actualisés :
N
CFn
VAN = ∑
n=0 (1 + a )n
Il est important de souligner ici que l’actualisation n’est pas la prise en compte de
l’inflation, mais qu’elle traduit seulement la préférence pour le présent par rapport au futur.
Le taux d’actualisation devrait être fondé autant que possible sur le taux d’intérêt
effectivement en vigueur sur le marché des capitaux afin de traduire les préférences en
matière de durée : Le futur actualisé à ce taux peut être considéré comme l’équivalent du
présent dans la mesure où toute somme disponible pourra être placée, et où toute somme
nécessaire pourra être emprunts à ce même taux. Ainsi lorsque l’investissement est financé
par des emprunts à long terme, il convient d’appliquer comme taux d’actualisation le taux
d’intérêt effectif. Si aucun emprunt n’est contracté pour le financement du projet (financement
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
par fonds propre, il y’a lieu d’adopter comme taux d’actualisation le taux d’intérêt que la
banque centrale applique aux prêts à long terme.
La valeur actuelle nette d’un projet apparaît donc comme étant la différence entre la
valeur actuelle des rentrées de trésorerie qu’il donnera dans l’avenir et celle des sorties de
caisse qu’il entraînera. Ainsi un projet est commercialement acceptable si sa valeur actuelle
nette est supérieure ou égale à zéro, mais quand on fait le choix entre plusieurs projets
possibles on doit réaliser celui dont la valeur actuelle nette est la plus élevée. Pour comparer
divers projets exigeant des investissements d’ampleur différente, on établira la relation entre
la VAN et le total des investissements actualisés que nécessite chaque projet (en utilisant le
VAN
même taux d’actualisation que pour le calcul de la VAN). On obtient le rapport qui
I
indique quelle valeur actuelle nette du projet est engendrée par une unité d’investissement
total actualisé. Ainsi pour la comparaison de différents projets possibles, on choisira de mettre
en oeuvre celui pour lequel ce rapport est le plus élevé.
Par définition, le taux de rentabilité interne (TRI) d’un projet est le taux d’actualisation
qui annule la valeur actuelle nette de ce projet, c'est-à-dire :
N
CFn
∑
n = 0 (1 + a )
n
=0
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
- Calculer la VAN (positive sinon le projet aurait été rejeté) pour un taux
d’actualisation a donné.
VAN1 (i2 − i1 )
TRI = i1 +
VAN 1 − VAN 2
Avec :
VAN1 = valeur positive de la VAN au taux i1 >0
VAN2 = valeur négative de la VAN au taux i2 < 0
i1 = taux d’actualisation auquel la VAN est encore positive mais voisine de 0
i2 = taux d’actualisation (i- auquel la VAN est déjà négative mais voisine de 0
Exemple de calcul du TRI : (voir exemple numérique en annexe)
Les éléments qui ont été exposés dans ce chapitre permettent ainsi de faire l’analyse de
la rentabilité des investissements miniers, c’est-à-dire d’une manière plus directe, de mesurer
le rendement des capitaux investis dans le projet, quelles que soit les sources de financement.
L’analyse de la rentabilité sert à calculer les revenus que peuvent procurer les ressources
affectées au projet, sans tenir compte des transactions financières qui interviennent pendant la
durée de vie du projet. Fn effet, les résultats favorables qu’une telle analyse fait ressortir
peuvent fort bien coïncider avec d’importants déficits de trésorerie au cours de certaines
années de la vie du projet, en particulier au cours des années où il faudra rembourser les
emprunts.
ENIM 2004
L’évaluation économique et financière des projets miniers
Dans l’analyse des liquidités, on tiendra compte des autres opérations qui influent sur
la situation de caisse du projet, telles que : Les versements de dividendes, provisions pour
reconstitution de gisement, entrées ou sorties de caisse pas typiquement associées à
l’investissement considéré (vente de terrains appartenant à la mine, contributions des
campagnes nationales de collecte de fonds, etc.). Ceci permettra de juger si :
- Les déficits de trésorerie se limitent à des chiffres tels qu’il est possible
de les couvrir en recourant au crédit bancaire court terne, ou de les éliminer en
réaménageant certaines des rentrées ou sorties de caisse.
L’analyse des liquidités se fait sur une base annuelle, si bien que les situations de
caisse annuelles sont prises en considération à leur valeur nominale.
Dans l’analyse de la structure du Capital, divers aspects doivent également être pris en
considération. En général la combinaison au Capital-actions et des emprunts déterminera le
rapport dette-Capital propre du projet. Le recours à des crédits assez importants offre certains
avantages :
D’un autre côté, un projet très tributaire de sources extérieures de financement n’est
pas aussi sans inconvénient, en effet :
- Il est souhaitable que le rapport dette sur Capital propre soit faible dans la
mesure où les circonstances le permettent, de manière à éviter une ingérence indue
des bailleurs de fonds.
ENIM 2004
L’évaluation économique et financière des projets miniers
Un critère important, déjà signalé plus haut, et dont il faut obligatoirement tenir
compte dans l’analyse financière est l’inflation, définie comme la perte du pouvoir d’achat de
l’argent au cours du temps. L’inflation affectera ainsi chaque variable du projet :
investissements, coûts opératoires, recettes etc. ainsi que la distribution des Cash-flows
résultante.
L’évaluation financière, qui intègre en outre l’impôt sur les bénéfices et les emprunts,
n’a de signification réelle que si l’inflation est prise en compte, et sera donc effectuée en
monnaie courante, c’est-à-dire en intégrant toutes les inflations susceptibles de modifier
l’équilibre du projet : inflation de la monnaie locale, inflation des monnaies d’emprunt et de
cotations des substances vendues.
Il est évident que l’inflation affectera les résultats calculés pour la valeur actuelle nette
des Capitaux propres (VANCP) et le taux de rentabilité des Capitaux propres (TRCP) : en
particulier si le contrat de vente de la production prévoit des prix de vente n’évoluant pas
comme l’inflation des coûts, les résultats peuvent être fortement réduits, voire annulés,
comme le montre le tableau ci-dessous :
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L’évaluation économique et financière des projets miniers
N
(Vt m − C )
VAN = − I + ∑ p Sous la contrainte R (t C ) = NP
n = 0 (1 + a )
n
Où :
+ I : montant de l’investissement initial
C: coûts opératoires (d’une tonne)
P : cadence d’exploitation annuelle (dimension) optimale
tm: Teneur moyenne
Vtm : valeur d’une tonne
R : Réserves exploitables en tonnes
tC : teneur de coupure
- encombrement de la mine
De même le calcul de la durée de vie optimale peut conduire à des durées de vie trop
courtes. Il faut donc prendre en considération, pour fixer la durée de vie pratique, les
principaux éléments suivants :
ENIM 2004
L’évaluation économique et financière des projets miniers
En ce qui concerne les réserves récupérables, leur estimation dépend non seulement de
la teneur de coupure, mais également de paramètres d’exploitation tels que l’ouverture
minimale du chantier. L’estimation faite au stade du projet doit donc être revue au cours de la
phase d’exploitation où plusieurs teneurs de coupure seront définies en fonction des
possibilités de section qu’offre le chantier.
Un autre problème de l’évaluation d’un projet minier est celui relatif aux monnaies
étrangères et au taux de change. En effet lors de l’évaluation, on utilise en général des
monnaies différentes, les investissements, les emprunts de sources variées, les prix de vente
étant exprimés en plusieurs monnaies différentes. C’est pourquoi il faudra choisir une
monnaie de référence, dans laquelle seront calculés la distribution des Cash-flows, la VAN et
le TRI, d’où la nécessité de prévoir l’évolution des taux de change des différentes monnaies
en question par rapport à cette monnaie de référence. Cette évolution est généralement très
erratique à court terme, mais à long terme, il y’ a normalement correction des taux de change
en fonction de l’évolution du différentiel d’inflation entre les monnaies concernées deux à
deux, selon l’équation :
TCY
Avec : = taux de change de la monnaie Y par rapport la monnaie X à l’année i.
Xi
L’évaluateur d’un projet doit, tout au long des diverses phases d’évaluation, faire une
série d’hypothèses sur l’avenir : volume de production, frais d’exploitation, évolution des prix
des inputs et des outputs, taux d’actualisation, taux de change, taux d’inflation, durée de vie
du projet etc. Ces incertitudes sont d’autant plus importantes dans le cas d’un projet minier
que la connaissance du gisement est toujours imparfaite, et que la durée de réalisation des
investissements est longue.
Dans d’autres cas, cette distribution sera estimée subjectivement à l’aide d’une
expertise des gens du métier, qui ont certes, le sens des réalités, mais dont la connaissance de
l’avenir est imparfaite. Il existe plusieurs méthodes permettant d’estimer l’influence de ces
incertitudes dans l’estimation de la rentabilité prévisionnelle d’un projet minier, On
distinguera les méthodes déterministes et les méthodes statistiques.
ENIM 2004
L’évaluation économique et financière des projets miniers
Dans la méthode de HILLIER l’idée de base est que l’existence d’incertitudes sur les
variables du projet provoque l’incertitude sur la distribution des Cash-flows qui en résultent.
Il existera donc plusieurs distributions possibles des cash-flows du projet.
On aura donc :
N
CFn
VAN = ∑
n =0 (1 + a )n
N
µn
E (VAN ) = ∑ avec µ n :moyenne des Cash-flows de l’année n.
n =0 (1 + a )n
N
σ n2 σ n ×σ p
V (VAN ) = ∑ + 2∑ ρ np
n =0 (1 + a )n np p (1 + a )n (1 + a ) p
avec σ n2 = variance des cash-flows de l’année n.
et ρ np coefficient de corrélation entre CFn et CFp (s’il y a une corrélation dans le temps entre
les différents cash-flows d’une distribution, sinon c’est-à-dire si les cash-flows sont
indépendants dans le temps ρ np = 0 ).
Dans la méthode de HERTZ, les variables incertaines sont traitées comme des
variables probabilistes; Ainsi, il sera associé à chacune de ces variables une loi de probabilité
ENIM 2004
L’évaluation économique et financière des projets miniers
qui décrit le mieux ses possibilités de variation. Ensuite la boucle suivante sera répétée n fois
et donnera comme résultat les distributions de probabilité des indicateurs de rentabilité :
n fois
Avec ces résultats, on pourra estimer le risque du projet défini comme la probabilité
d’avoir l’indicateur de rentabilité inférieur à un certain seuil.
La boucle de calcul devrait être répétée jusqu’à ce que la distribution des probabilités
des résultats soit stationnaire, c’est-à-dire jusqu’à ce que les caractéristiques de la distribution
ne soient plus modifiées par l’augmentation du nombre de simulations (en pratique n ≈ 400).
Dans la procédure décrite ci-dessus, il a été admis que toutes les variables incertaines
du projet sont indépendantes, ce qui est rarement le cas : il faudra alors soit tenir compte des
corrélations entre les variables au moment des simulations (ce qui nécessite la connaissance
du coefficient de corrélation entre ces variables), soit considérer les variables fortement
corrélées comme des variables certaines. A ce propos, il y’a lieu de remarquer qu’il est très
peu probable de pouvoir connaître, au stade d’étude d’un projet, toutes les corrélations que
nous venons d’évoquer. Ainsi il faut retenir que le niveau de sophistication et de complexité
du modèle choisi soit compatible avec les contraintes et les données disponibles dans la phase
étude.
La rentabilité commerciale d’un projet, telle qu’elle a été évaluée plus haut, met
l’accent sur la détermination du résultat financier net du projet, pris en tant que tel, et ne
permet donc pas de mesurer la contribution faite par ce projet à l’économie nationale. Or une
stratégie globale du développement d’un pays exige habituellement que plusieurs objectifs
soient atteints. Il est donc nécessaire de déterminer si un projet est rationnel sur le plan
national c’est-à-dire des points de vue de ses effets sur l’ensemble de l’économie du pays et
sur les aspects particuliers de la vie nationale dans laquelle le projet envisagé doit s’insérer ;
c’est l’objet de l’évaluation de la rentabilité sur le plan national. En effet la gestion de
l’économie de tout pays se trouve confrontée au problème fondamental de l’affectation des
ENIM 2004
L’évaluation économique et financière des projets miniers
En raison du caractère limité des ressources disponibles, il faut faire un choix entre les
diverses possibilités d’emplois qui sont en concurrence. L’analyse des projets, qui permettra
d’évaluer ces diverses options, consiste à évaluer les avantages et les coûts d’un projet et les
ramener à un étalon commun de valeur, de sorte ne retenir que les projets dont les avantages
excédent les coûts. Dans l’évaluation de la rentabilité nationale, les avantages sont définis en
fonction de leur contribution à la réalisation des objectifs fondamentaux de l’économie
concernée, et les coûts sont définis en fonction du coût d’opportunité qui représente
l’avantage auquel on renonce en n’utilisant pas les ressources disponibles pour d’autres
investissements. Ainsi les coûts et avantages économiques ne sont pas nécessairement les
mêmes que ceux qui sont pris en compte dans l’analyse financière : les salaires versés sont
bien un coût pour l’entreprise minière, mais pas nécessairement pour la collectivité nationale
si la réalisation du projet n’empêche aucune autre réalisation; de même les subventions reçues
par l’entreprise sont une recette pour celle-ci, mais un transfert pour la collectivité. La
dégradation de l’environnement constitue un coût pour la collectivité sans incidence directe
sur l’entreprise. Les coûts et avantages économiques sont mesurés à l’aide de “prix de
référence” ou “prix ajustés” qui peuvent différer notablement des prix du marché utilisés dans
l’analyse financière classique. Ces prix de référence doivent refléter la valeur de la
contribution apportée par toute variation marginale du niveau des ressources ou des facteurs
de production disponibles à la réalisation des objectifs socio-économiques fondamentaux que
le pays s’est fixé. Il est recommandé de recourir des procédures pratiques relativement
simples pour la détermination des prix de référence, et ce par l’ajustement des prix effectifs
du marché (addition des subventions sur un produit, prise en compte des prix effectifs FOB
ou CIF : Le prix de référence d’un input utilisé dans le projet, et qui sans ce projet aurait été
exporté, est sa valeur FOB, de même que l’avantage pour l’économie des outputs exportés. A
l’inverse, le coût pour l’économie des inputs importés, de même que la valeur de la
production qui se substitue une importation est sa valeur CIF ; etc.).
ENIM 2004
L’évaluation économique et financière des projets miniers
VR = S N + S e − S E + (BL − M l ) + I + T + DEt + DL + S Dm + E m
Où : VR = VALEUR RETENUE
SN = salaires versés aux nationaux
Se = salaires versés au personnel étranger
SE = salaires versés au personnel étranger transférés à l’étranger
BL = Biens et services achetés sur place
Ml = contenu en importations des biens et services achetés localement
I + T impôts + taxes
DEt = dividendes versés a l’état hôte
DL = dividendes versés aux actionnaires privés nationaux
SDm = service de la dette contractée auprès des institutions financières nationale
Em = emprunts obtenus auprès des institutions financières nationales.
VT = SE + M + M l + DE X + SDd − E d
Où : VT = valeur transférée
M = Montant des importations directes
DEX = dividendes versés aux actionnaires étrangers
SDd = service de la dette contractée en devises
Ed = emprunts obtenus en devises
En plus de ces critères, il est recommandé d’utiliser également une série d’indices
additionnels pour mesurer certaines incidences d’un projet d’investissement, comme les effets
du projet sur l’emploi, la distribution, les recettes de devises, la compétitivité sur le plan
international. Pour les autres incidences, qui ne peuvent être, mesurées quantitativement, on
procédera à une analyse qualitative en considérant par eemp1e les incidences du projet sur
l’infrastructure, sur les connaissances techniques, sur la formation, sur l’environnement etc.
ENIM 2004