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Co Generation Cours 2010
Co Generation Cours 2010
V. Bourdin 2010
Préambule........................................................................................................................... 2
I Définitions................................................................................................................................ 2
I.1 Cogénération ..................................................................................................................... 2
I.2 Critères spécifiques........................................................................................................... 3
I.3 Classification par puissance mécanique ou électrique...................................................... 6
I.4 Classification par filière et principaux avantages et inconvénients. ................................. 6
II Obtention des incitations liées à l’exploitation d’une cogénération....................................... 7
III Intérêt de la cogénération. ..................................................................................................... 9
III.1 Intérêt technique et financier.......................................................................................... 9
III.2 Intérêt environnemental................................................................................................ 10
IV Rappels et compléments d’énergétique............................................................................... 11
IV.1 Premier et second principe........................................................................................... 11
a. Formulation du premier principe.............................................................................. 11
b. Formulation du second principe............................................................................... 15
c. Inégalités de Clausius............................................................................................... 16
d. Théorème de Carnot-Clausius. Rendement de Carnot. ............................................ 16
IV.2 Exergie et rendement exergétique................................................................................ 17
a. Définitions................................................................................................................ 17
b. Calcul de l’exergie d’un système non réactif ........................................................... 18
IV.3 Energétique et exergétique des combustions. .............................................................. 19
a. Définition de la combustion et exemples - Equation de bilan.................................. 19
b. Energétique de la combustion .................................................................................. 21
c. Exergétique de la combustion .................................................................................. 23
V Domaine d’application et caractéristiques des principales filières de cogénération. ........... 24
V.1 Filière chaudière-turbine à vapeur................................................................................. 24
V.2 Filière turbine à combustion.......................................................................................... 25
V.3 Filière moteur à combustion interne.............................................................................. 25
V.4 Cycles combinés............................................................................................................ 26
V.5 Conclusion................................................................................................................. 26
Annexe I : sur le débat concernant les incitations à la cogénération................................ 26
Annexe II Compléments sur les combustions. ................................................................. 28
Richesse et taux d’aération................................................................................................... 28
Diverses conditions de richesse et degré d’avancement final des combustions. ................. 29
Combustion complète en excès d’air : ............................................................................. 29
Combustion complète en défaut d’air : ............................................................................ 29
Combustion incomplète : ................................................................................................. 30
Réglage des moteurs thermiques :.................................................................................... 30
Différentes conditions de mélange des réactifs.................................................................... 30
Combustion des hydrocarbures - Pouvoir calorifique - Source de pollution ....................... 31
Annexe III Bibliographie. ................................................................................................ 32
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Université d’Evry – LP3ER – Cogénérations
V. Bourdin 2010
Préambule
Ce cours est rédigé à l’attention d’étudiants de la licence professionnelle « Efficacité énergétique
et énergies renouvelables » de l’université d’Evry. Le but est de leur communiquer les bases pour
comprendre l’intérêt de la cogénération et pour connaître la technologie des principaux
systèmes. Pour ceux qui s’orienteraient dans cette voie, l’autonomie en matière d’étude pour
l’installation de systèmes réels ne viendrait qu’après une expérience de quelques mois à quelques
années au contact de professionnels expérimentés dans ce domaine. Ce cours est aussi l’occasion
de faire des rappels d’énergétique, de présenter une introduction à l’analyse exergétique ainsi
qu’à l’énergétique et l’exergétique des combustions. Il est rédigé avec la volonté délibérée de
limiter autant que possible la complexité mathématique tout en donnant des bases scientifiques
sérieuses pour aborder concrètement ces domaines. Il passe volontairement sous silence certains
phénomènes secondaires pour se concentrer sur l’essentiel nécessaire et suffisant pour
l’ingénierie énergétique. Pour approfondir le futur professionnel pourra se reporter avec profit
aux documents cités dans la bibliographie. Il peut subsister des « coquilles » dans la présente
version qui sera complétée et révisée ultérieurement. Par avance, le rédacteur demande
l’indulgence du lecteur et lui suggère de lui indiquer précisément ce qui pourrait poser problème
dans le présent texte. La version révisée sera envoyée sur demande courant 2011.
I Définitions
I.1 Cogénération
On parle de cogénération (pour les anglophones Combined Heat and Power = CHP) lorsque
l’on exploite un système qui transforme une source primaire d’énergie à la fois en travail (ou
électricité) et en chaleur utilisée pour le chauffage de locaux, ou pour les besoins de procédés
industriels.
Dans les cas où on produit de la chaleur, du travail, mais aussi du « froid » on parle de
trigénération. On utilise dans ce cas pour la production frigorifique soit un compresseur
classique (entraîné par un moteur électrique, ou mieux, monté en bout d’arbre moteur) et un
cycle à fluide condensable soit, de façon préférable, une machine thermique à absorption ou à
adsorption produisant du froid à partir des rejets thermiques du moteur.
On peut par exemple, de façon très performante, entraîner un compresseur de pompe à chaleur
(PAC) à l’aide d’un moteur à gaz. Les rejets thermiques du moteur à gaz peuvent chauffer
l’eau sanitaire (ECS) et contribuer au chauffage des locaux tandis que la PAC fournit
l’essentiel de la chaleur basse température pour alimenter des planchers, plafonds, murs
chauffants ou radiateurs basse température (BT = 25 à 45°C) 1 . Si le cycle de la PAC peut être
inversé 2 (c'est-à-dire si les rôles des condenseurs et évaporateurs peuvent être permutés) on
peut aussi rafraichir les locaux en été 3 . La figure 1 ci-dessous illustre un système associant
une PAC et un moteur alternatif (MA) pour produire l’air chaud d’un séchoir industriel.
1
Si de tels systèmes associant un moteur thermique et une PAC à compression pour le chauffage ne sont pas
encore développés pour le logement individuel, des discussions professionnelles me conduisent à penser que des
études sont menées actuellement sur le sujet dans les laboratoires industriels et je serais étonné que ces systèmes
ne se développent pas dans les années futures, car il s’agirait d’une des utilisations les plus intelligentes du gaz
naturel pour le chauffage.
2
On parle alors abusivement de PAC « réversible ».
3
Cependant cela n’est jamais recommandé car c’est une dépense supplémentaire d’énergie : sous nos latitudes
une bonne isolation, orientation et conception du bâtiment doivent rendre superflu l’usage de la climatisation.
D’autre part le faible coût de l’énergie électrique en France en été, comparé au coût des combustibles fossiles,
fait que l’utilisation estivale d’une cogénération pour la production frigorifique n’est généralement pas
économique actuellement.
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Une cogénération consomme un combustible capable de libérer par combustion 4 une énergie
thermique C. Cette quantité de chaleur est calculée à partir du pouvoir calorifique inférieur du
combustible (PCI) déterminé en laboratoire par calorimétrie (cf. tableau 1). L’énergie
thermique C est transformée d’une part en travail W’ et d’autre part en énergie thermique Q’
utilisée pour le chauffage de fluides caloporteurs nécessaires à des procédés industriels et/ou
au chauffage de locaux (dans les cas les plus courants ces fluides sont de l’air chaud, de l’eau
chaude, de l’eau surchauffée, ou de la vapeur).
- le rendement mécanique
Rm = W ′ C (1)
(si l’énergie « noble » produite est de l’électricité, on parle de rendement électrique)
- le rendement thermique
Rth = Q′ C (2)
- le rendement global
Rg = (W ′ + Q′ ) C (3)
- le rapport spécifique chaleur-force
CF = Q′ W ′ (4)
ou son inverse
FC = W ′ Q′ (5)
Ces deux derniers ratio sont caractéristiques des différentes installations de cogénération est
doivent être adaptés aux besoins du site. Pour choisir la technologie utilisée (moteurs, turbine
à combustion, turbine à vapeur…) on tiendra compte, entre autres critères, du rapport CF
souhaité pour le site. Ce rapport dépend, le cas échéant, des conditions de revente partielle ou
totale de l’énergie électrique.
A ces ratios s’ajoute la consommation spécifique équivalente, qui caractérise la
consommation supplémentaire liée à la production de travail par rapport à une chaufferie
classique de rendement sur PCI η :
4
Par convention on considère la quantité d’énergie produite et récupérable sans condensation de la vapeur d’eau
produite par la combustion, on l’appelle pouvoir calorifique inférieur (PCI).
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CE = ( C − Q′ η ) W ′ (6)
Si la cogénération se substitue ou vient en appoint d’une chaufferie existante, le rendement de
référence, η, est celui de cette chaufferie. S’il n’existe pas déjà une chaufferie, ou si la
cogénération est un moyen de transformation énergétique isolé, on prend conventionnellement
un rendement η égal à 0,90 ce qui correspond à une chaudière fuel classique bien réglée. La
consommation spécifique équivalente est le ratio entre l’augmentation de consommation de
combustible due à la production mécanique et l’énergie mécanique (ou électrique) produite.
Elle mesure en quelque sorte le « coût » énergétique de l’énergie mécanique produite.
L’inverse de la consommation spécifique équivalente est appelé rendement mécanique (ou
électrique) équivalent. Dans un système sans cogénération (Q’ = 0) la consommation
spécifique équivalente est égale à l’inverse du rendement mécanique du système moteur
génératrice. Cette consommation spécifique dépasse couramment 3 : il faut plus de 3 kWh
thermiques pour produire 1 kWh mécanique. Dans un système avec cogénération la
consommation spécifique équivalente est généralement inférieure à 2.
L’inverse de la consommation spécifique équivalente est appelé rendement électrique
équivalent (ou rendement mécanique équivalent dans le cas d’une utilisation directe de la
puissance mécanique pour entraîner une machine):
W′
Ree = (7)
C − Q′ η
Enfin nous évoquerons, sans entrer dans des considérations trop théoriques le rendement
exergétique, grandeur plus fondamentale, mais pour le moment moins connue des
professionnels :
ηΛ = Λ s Λ e (8)
Il s’agit du rapport entre l’exergie sortant du système et l’exergie qu’on y introduit.
Les professionnels de la cogénération utilisent parfois une expression approximative du
rendement exergétique :
Rx =
(W '+ Q 'i(1 − T
réf Th )) (9)
C
où la température de référence, Tréf, doit logiquement être prise égale à la température
ambiante et où Th est la température de sortie du fluide caloporteur. Bien entendu, ces
températures doivent impérativement être exprimées en Kelvin. J’appelle cette grandeur, sur
laquelle nous reviendrons plus loin « rendement exergétique simplifié ».
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A titre d’exercice, vous pourrez calculer pour l’installation schématisée figure 1.1, les
différents ratios définis au paragraphe précédent. Vous considérerez que l’eau chaude est
produite à 60°C et que la température ambiante vaut 15°C. Vous devriez trouver les résultats
suivants : Rm = 0,1 à 0,25 ; Rg = 0,8 à 0,95 ; CF = 2,8 à 7 ; FC = 0,14 à 0,36 ; CE = 0,89 à
2,2 ; Rx = 0,195 à 0,345. Notez qu’il y a une petite incohérence dans le schéma : laquelle ?
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fiouls domestiques), des biogaz et gaz fatals. Les MA sont plus courants que les
turbines (surtout pour les mini cogénérations), on peut en associer plusieurs ce qui
augmente souplesse et sécurité. De plus comme ils sont produits en série, les moteurs
sont moins coûteux à l’achat et pour le remplacement des pièces d’usure. Pour le
secours électrique, les MACI sont les seuls systèmes capables de reprendre la charge
électrique d’un réseau défectueux en moins de 30s. Leur fonctionnement est
facilement automatisable. En revanche pour les petites puissances (20 à 400 kW), ils
nécessitent un entretien fréquent (moins de 6000h entre deux révisions). Les MA sont
bruyants et nécessitent des équipements acoustiques performants (vibrations et bruit
d’échappement).
3. Filière turbine à combustion (TAC) : on parle aussi de turbines à compression ou de
turbines à gaz. Les TAC utilisent du gaz (naturel, GPL, biogaz) ou du fioul. Le cycle
est du type Brayton non idéal ouvert (ou fermé avec gaz auxiliaire dans des cas
particuliers). Les rendements mécaniques sont plus faibles que pour les moteurs
alternatifs, mais le rendement global est très bon car pratiquement toute la chaleur peut
être récupérée. L’avantage principal réside dans l’entretien réduit (jusqu’à 60000 h
entre 2 révisions). Pour augmenter le rendement mécanique, des cycles combinés avec
une turbine à vapeur sont possibles. La TAC utilisant l’enthalpie haute température
des produits de combustion (1200Æ500°C), la turbine à vapeur l’enthalpie BT (600°C
Æ100°C). Les turbines utilisent un mélange très pauvre (typiquement r = 0,3) pour
éviter la dégradation rapide par surchauffe des premiers étages de détente. Les fumées
sont riches en oxygène et peuvent alimenter une chaudière à post combustion qui sert
de récupérateur (ou simplement une batterie d’échange). Les brûleurs de post
combustion sont de construction particulière pour résister à un gaz comburant à haute
température (500 à 600°C). La chaudière de post combustion peut soit alimenter un
cycle à vapeur condensable (type Rankine non idéal) soit alimenter un réseau de
chaleur. Les TAC sont bruyantes et nécessitent des équipements acoustiques pour
atténuer les vibrations et bruits d’échappement.
4. Filière pile à combustible : les piles à combustibles fonctionnent pour la plupart à
haute température, il est donc possible et souhaitable de valoriser l’énergie thermique
produite. Filière en devenir, déjà en développement dans l’habitat collectif aux U.S.A.
et qui pourrait grâce à sa souplesse d’utilisation, à son caractère silencieux, être très
intéressante pour la micro cogénération domestique…
6
Le protocole de Kyoto imposant une réduction globale, au niveau européen, de 8% des émissions de CO2 d’ici
à la fin 2012. Cet engagement a été réparti inégalement entre les différents pays européens en tenant compte de
la situation de départ et du potentiel de chacun des pays. En 2010, la consommation énergétique globale de
l’Europe devrait être satisfaite par au moins 12% d’énergie renouvelable. Parmi les obligations de la France vis-
à-vis de l’Europe il y a celle de produire 21% de son électricité à partir d’énergie renouvelable d’ici 2010, or une
partie de la cogénération (biomasse, UIOM partiellement, géothermie partiellement) entre dans cette catégorie,
d’une part et toutes les cogénérations contribuent à la réduction du CO2 produit par kWh final d’autre part.
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http://www.actu-environnement.com/ae/news/cogeneration_gaz_naturel_bercy_2267.php4
8
En cas de surcharge, les opérateurs peuvent procéder à des délestages partiels, mais le risque d’effondrement du
réseau par le jeu des systèmes de sécurité et de régulation et grand. En effet le délestage d’un secteur impose la
coupure ou au mieux l’isolement de tous les générateurs raccordés ce qui nécessite des procédures d’urgences
une machine de plusieurs MW ne s’arrêtant pas comme un cyclomoteur. Le redémarrage du réseau est une
opération longue et délicate. En 2009, avec 18 « tranches » électronucléaires sur 58 arrêtées pour maintenance de
sécurité lourde début novembre, les risques sont grands de voir le réseau s’écrouler au cœur de l’hiver si les
usagers de chauffages électriques, sèche linge et autres appareils « gourmands » ne font pas preuve d’un civisme
particulier.
9
Les centrales thermiques, contrairement aux centrales nucléaires démarrent et s’arrêtent rapidement (de
quelques minutes à une heure).
10
Il en existe déjà au niveau des stations géothermiques haute température (par exemple à L’Hay les roses en
région parisienne).
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Pendant la première moitié du 20 siècle, on a même installé gratuitement l’éclairage électrique (sans compteur
d’énergie) chez les particuliers dans certaines zones rurales qui ne montraient pas d’empressement pour
bénéficier de l’électrification.
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Produire son électricité, peut intéresser les industries ou services pour lesquels une sécurité
d’approvisionnement est vitale ou réglementaire (hôpitaux, entrepôts frigorifiques,
supermarchés, grands magasins, aéroports, certaines industries, centres de calcul…).
Certains industriels trouvent un intérêt financier à produire leur courant, notamment aux
périodes de pointes hivernales, le coût de l’énergie électrique distribuée étant 3 à 5 fois plus
élevé que le coût de l’énergie thermique. Comme les consommations spécifiques sont
normalement nettement inférieures à ce rapport de coût, l’intérêt est immédiat. En France
l’énergie électrique est très peu coûteuse en été car les matériaux fissiles « combustibles » du
nucléaire ne représentent qu’une faible part du coût et parce que le parc électronucléaire
fournit encore actuellement 12 l’essentiel de la demande estivale. Pour cette raison les
cogénérations ne sont utilisées en été que dans certaines industries où elles trouvent leur
intérêt économique dans la valorisation de chaleur.
Enfin certaines industries produisent de la chaleur « fatale » ou disposent de déchets
combustibles qu’il est intéressant de valoriser localement au mieux (UIOM, chimie, biogaz
des décharges de classe II, déchets agricoles…). Les scieries par exemple produisent des
quantités importantes de déchets de bois non commercialisables et consomment de
l’électricité et de la chaleur (chauffage hivernal, séchage éventuel de certains produits…) d’où
l’intérêt d’une valorisation thermique locale de ces déchets.
Il y a aussi un intérêt économique pour le réseau de distribution :
• Réduction des coûts de ligne et de transformation
• Meilleur fiabilité (une petite cogénération en panne ne met pas en péril l’équilibre
production/demande du réseau contrairement à une centrale REP de 1400 MW). Il est
statistiquement très hautement improbable d’avoir 100 petites cogénérations qui
tombent en panne au même instant.
12
Ce qui pourrait changer à moyen terme si l’installation, de façon souvent aberrante, de climatisations mal
dimensionnées dans des locaux mal isolés se poursuit au rythme actuel.
13
Y compris les centrales nucléaires dont le rendement moyen est proche de 33%.
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différents dispositifs d’épuration des fumées (SO2, NOx). Il s’agit donc d’un procédé de
chauffage particulièrement « propre ».
La production délocalisée permet de réduire les distances de transport donc les pertes en
ligne (actuellement de 5 à 15% pour l’ensemble du réseau), les sections de conducteur des
lignes maîtresses, la tension de transport donc le coût des lignes et des transformateurs ainsi
que la contribution des lignes au rayonnement électromagnétique global.
On peut cogénérer à partir de bois et autres biomasses, la cogénération est donc un moyen de
transformation des énergies renouvelables.
Fondamentalement, la cogénération permet de mieux valoriser la part noble de l’énergie
« l’exergie » présente sous forme chimique dans un combustible. En ce sens, elle est
beaucoup plus intéressante qu’une simple chaudière. Nous y reviendrons plus loin.
Enfin, dans l’optique d’aller vers un « mix » énergétique majoritairement renouvelable, la
cogénération est l’un des outils permettant de subvenir au manque hivernal d’énergie
solaire. En effet le combustible est un moyen de stockage (quasi illimité dans le temps) de
l’énergie sous forme chimique. Si nous réduisons de façon significative nos consommations
énergétiques (ce qu’il faudra faire de toute façon de gré ou de force !), la cogénération
utilisant une part d’énergie fossile et une part croissante de combustible renouvelable
permettrait d’assurer jusqu’à la fin de ce siècle une transition confortable vers une
consommation assurée à 100% par des énergies renouvelables.
dE = δ Q + δ W (10)
La signification de cette formule est la suivante : la variation élémentaire de l’énergie totale du
système est la somme de la chaleur et du travail élémentaire qu’il reçoit de l’extérieur lors du
processus considéré. On voit que ce principe postule la conservation de l’énergie totale de
l’univers. En effet l’énergie du système augmente de la quantité d’énergie fournie par l’extérieur.
Pour un processus fini, la formule 10 donne l’intégrale suivante :
ΔE = Q + W (11)
L’énergie totale du système est une fonction d’état du système car, bien que Q et W soient des
fonctions dites « d’échanges » ou de « parcours » et dépendent donc du chemin de transformation
du système, leur somme, ΔE, ne dépend que des états initial et final.
___________________________________________________________________________
Exemple d’application : chaleur échangée pour le chauffage isobare d’un gaz parfait diatomique
(air, azote, oxygène…) au repos.
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Le gaz étant au repos, la variation de son énergie totale est simplement égale à celle de son énergie
interne : ΔE = ΔU . Pour n moles d’un gaz parfait la variation d’énergie interne est simplement égale à :
ΔU = n ⋅ CV , m ⋅ ΔT où CV,m est la capacité thermique molaire isochore du gaz et vaut pour un gaz
diatomique à température modérée à peu près 5 2 ⋅ R = 20,79 J .mol −1.K −1 . Lorsque l’on chauffe le gaz
n⋅R
de façon isobare à la pression p, il se dilate, son volume augmente de : ΔV = ⋅ ΔT . En se dilatant le
p
gaz repousse le milieu extérieur qui le maintient à la pression p et de ce fait il effectue un travail W’
donné par : W ' = p ⋅ ΔV = n ⋅ R ⋅ ΔT . Le travail reçu est bien sûr l’opposé W = -W’.
L’équation 11 nous permet de calculer la chaleur à fournir au gaz pour un ΔT
donné : Q = ΔU + W ′ = n ⋅ ( CV ,m + R ) ⋅ ΔT . On en déduit la valeur de la capacité thermique molaire isobare
7
du gaz diatomique : C p, m = CV ,m + R = ⋅ R = 29,1 J .mol −1.K −1 .
2
Ainsi quand, à pression constante, on échauffe d’un degré Celsius (ou 1 Kelvin) la température d’une
mole de gaz parfait diatomique, 20,8 J servent à augmenter l’énergie interne (l’agitation moléculaire)
du gaz et 8,3 J servent à permettre la dilatation. On peut remarquer dès à présent, en regardant de près
cet exemple, que la chaleur échangée par le gaz est la somme de l’augmentation de son énergie interne
et du travail effectué par ce gaz contre la pression extérieure : une partie de la chaleur fournie a été
transformée en travail. Ceci est traduit mathématiquement par la formule suivante :
Q = ΔU + W ′ = ΔU + p ⋅ ΔV . Or le système est à pression constante, on peut donc écrire :
Q = Δ (U + p ⋅ V ) = ΔH avec H = U + p ⋅ V . H est appelée l’enthalpie du gaz. C’est une fonction d’état
puisque U, p et V le sont. Au passage, nous avons redémontré la relation de Mayer (de R. J. von
Mayer) qui relient les capacités thermiques molaires isobare et isochore d’un gaz parfait :
C p , m = CV , m + R
___________________________________________________________________________
La variation de l’énergie totale est la somme des variations de l’énergie mécanique (énergie
cinétique macroscopique Ec et énergie potentielle due aux champs extérieurs Ep) et de l’énergie
interne U (énergie cinétique microscopique principalement).
dE = dEc + dE p + dU (12)
La plupart du temps les variations de l’énergie mécanique lors de la traversée d’une machine
motrice sont négligeables devant celles de l’énergie interne si bien que les termes d’énergie
cinétique et potentielle aux entrées-sorties de la machine peuvent être négligés. Seules certaines
turbomachines utilisent l’énergie cinétique du fluide accéléré par un injecteur (les turbines
hydrauliques Pelton par exemple). En général le terme d’énergie cinétique n’intervient qu’au
niveau de certains étages de la machine et pas aux entrées et sorties de celle-ci.
Pour mémoire, l’énergie cinétique macroscopique est donnée par l’expression suivante :
c2
Ec = ∫ 2 dm (13)
sys
où c est la vitesse de la particule matérielle de masse dm. Pour un fluide s’écoulant dans une veine
à une vitesse débitante 14 c, on prend généralement l’expression approchée :
c²
dEc ≈ ρ dV (14)
2
Où dV est l’élément de volume du fluide délimité par deux sections droites de l’écoulement
infiniment rapprochées (cf. figure 4.1). Ceci revient à considérer que toutes les particules fluides
se déplacent à la même vitesse : c qui est la vitesse moyenne (on parle d’écoulement « piston »).
L’énergie potentielle de gravité est donnée par :
14
On rappelle que la vitesse débitante est définie par l’équation suivante c = V A où V est le débit volume et A
l’aire de la section droite de l’écoulement.
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Ep = g ∫ z ⋅ dm (15)
sys
Où l’altitude de l’élément de volume, z, est mesurée par rapport à un plan horizontal de référence
pour lequel l’énergie potentielle est prise arbitrairement nulle.
Pour un système à n constituants, ouvert et/ou à composition variable, le premier principe peut
s’exprimer ainsi :
m n
dE = dEc + dE p + dU = δ W + δ Q + ∑ ∑ μi,k dni, k (16)
k =1 i =1
15
Le potentiel chimique d’une espèce donnée peut varier d’une entrée à l’autre en raison des hétérogénéités de
température, de pression, et/ou de concentration.
16
Ce qui est possible théoriquement pour un système de volume infini.
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m n m n
dE = δ W + δ Q + ∑ ∑ ( μi, k + pk ⋅Vm,i, k ) dni, k = δ W + δ Q + ∑ ∑ H m,i, k dni, k (19)
k =1 i =1 k =1 i =1
Si de plus il ne se produit pas de phénomène de variation de volume autres que ceux liés à la
dilatation thermique lors du mélange des divers constituants, il vient en tenant compte de (18),
m n m n
dE = δ W + δ Q + ∑ ∑( )
U m,i , k + pk ⋅ Vm,i , k dni , k = δ W + δ Q + ∑ ∑ H m,i, k dni, k (20)
k =1 i =1 k =1 i =1
Dans le dernier membre de l’égalité on a regroupé les termes de travail et d’énergie interne des
fluides échangés sous les termes d’enthalpie correspondants 17 :
H m,i, k = U m,i, k + pk ⋅Vm,i, k (21)
Le terme de travail dans les équations 19 et 20 ne contient donc plus que les travaux échangés
avec l’extérieur à l’exclusion des travaux de transvasement échangés avec les fluides entrant
et sortant du système.
En pratique, on utilise généralement des quantités massiques :
m n
dE = δ W + δ Q + ∑ ∑ hi,k ⋅ dmi, k (22)
k =1 i =1
L’enthalpie massique du fluide i à l’entrée k est donnée par :
H m,i , k
hi, k = (23)
Mi
La somme pour les n constituants est étendue à l’ensemble des m entrées-sortie, l’élément de
masse échangé, dmi,k , est positif pour les entrées et négatif pour les sorties du fluide i.
En termes de puissance, le bilan s’écrit en régime permanent (quand dE = 0 c'est-à-dire quand
l’énergie du système ne varie pas. C’est le cas par exemple d’une turbine en rotation à vitesse
constante et à température constante) :
m n
W′ = Q + ∑ ∑ hi,k ⋅ mi, k (24)
k =1 i =1
Les variables surmontées d’un point sont les dérivées par rapport au temps. La puissance
mécanique produite par le système est donc égale à la somme de la puissance thermique qui y
entre et des débits d’enthalpie entrants avec les flux de matière (débit négatif si la matière sort).
Cette formule sera l’une des plus utiles pour nous. Les enthalpies massiques sont déterminées
avec des tables et/ou des abaques, une fois que les températures et les pressions sont connues.
Eventuellement on peut calculer les enthalpies lorsque les capacités thermiques massiques sont
connues.
Exemple : Une turbine à contrepression admet de la vapeur à 40 bar et 400°C (ha = 3214 kJ/kg) et la
rejette à 3 bar et 143°C (hb = 2750 kJ/kg). Le débit de vapeur vaut 19 t/h et la puissance électrique
vaut 2,22 MW. Le rendement de l’alternateur monté en bout d’arbre vaut 97%. Que vaut la puissance
thermique échangée par déperdition (rayonnement, conduction et convection) par cette turbine ?
On réarrange la formule 24 ci-dessus et on y introduit les données :
m
Q′ = −W ′ + ∑ hk ⋅ mk = −2220 / 0,97 + ( 3214 − 2750 ) ⋅19 000 / 3600 ≅ 160 kW .
k =1
Rq : Les déperditions valent ici 6,54% de l’énergie fournie par la vapeur ce qui est loin d’être
négligeable.
17
Dans l’équation 19, il s’agit de l’enthalpie molaire partielle du composé i dans le mélange à l’entrée k. Je ne
m’attarderai pas sur cette quantité dans ce cours.
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Autre exemple : vanne 3 voies. Une vanne trois voies permet de mélanger l’eau de retour à 45°C
d’une installation de chauffage par radiateurs à eau chaude avec l’eau chaude à 80°C produite par
une chaudière. Que vaut le rapport des débits masses d’eau de chaudière et d’eau de retour qui
permet de produire une eau de départ vers le réseau d’émetteurs à 65°C ?
On considère les déperditions thermiques de la vanne comme négligeables devant les débits
énergétiques à ses entrées-sorties (Q=0). La vanne ne produit pas de travail (W=0) si bien que
m
l’équation 24 se réduit à : ∑ hk ⋅ mk =0.
k =1
D’autre part il est évident, en raison de la
mc md conservation de la masse que −md = mr + mc .
En tenant compte de ces deux équations, il est
mc hd − hr
Chau- facile de montrer que : = . Si de plus on
mr hc − hd
dière mr peut considérer la capacité thermique du fluide
de chauffage (eau en général) comme constante,
mc Td − Tr
cette équation donne : = ≈ 1,33
mr Tc − Td
______________________________________________________________________________
Au delà d’un simple critère de discrimination entre les transformations possibles et impossible, le
second principe permet de mesurer le caractère plus ou moins performant des transformations
subies par la matière et l’énergie dans un procédé : pour exprimer simplement les choses, dans un
procédé plus il y aura de création d’entropie, et plus on aura dégradé la matière et l’énergie. Ou
encore, autrement dit, plus il sera difficile de retourner en arrière pour retrouver la matière dans
son état initial. Prenons un nouvel exemple : si nous faisons brûler un morceau de carbone
diamant à l’air libre, le dioxyde de carbone formé ainsi que la chaleur dégagée diffuseront dans
l’atmosphère. Il sera impossible de recombiner les atomes de carbone en diamant. Si au contraire
on fait brûler le même diamant dans une enceinte à pression, très bien isolée, on peut imaginer
moyennant des conditions de pression et de température adéquates de réduire le dioxyde de
carbone en carbone solide (par exemple par injection d’hydrogène) et hypothétiquement de
transformer ce carbone en diamant. Dans le second cas même si cette transformation ne serait pas
simple, les moyens à mettre en œuvre pour la réaliser seraient envisageables. Justement il se
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trouve que dans le second cas la transformation a été réalisée avec une moindre augmentation de
l’entropie de l’univers. Le second procédé peut être qualifié de plus performant puisqu’il a moins
dégradé la matière et dissipée l’énergie de combustion.
Des considérations théoriques ainsi que des observations expérimentales conduisent à poser
l’expression suivante pour la variation d’entropie de l’extérieur liée aux échanges avec le système
lors d’un processus de transformation de celui-ci :
δ Qext δQ
dSext = =− (26)
Text Text
Attention ! Dans toutes les expressions où intervient l’entropie, il s’agit d’utiliser la température
absolue exprimée en Kelvin !
Comme l’entropie du système est une fonction d’état de celui-ci, sa variation ne dépend pas de la
nature de la transformation entre deux états, elle peut donc être calculée pour une transformation
hypothétiquement réversible. Elle vaut dans ce cas l’opposée de la variation d’entropie de
l’extérieure et de plus les températures du système et de l’extérieur doivent être égales (sinon le
transfert de chaleur ne pourrait pas être réversible). Finalement d’après les équations 25 et 26 :
δ Qrév
dS = (27)
T
Cette formule nous donne un moyen simple pour calculer les variations d’entropie du système : il
faut imaginer une transformation réversible et calculer l’intégrale de (27) pour cette
transformation entre les deux états qui nous intéressent.
Cette formule va nous servir dès à présent pour établir les inégalités de Clausius.
c. Inégalités de Clausius
On peut maintenant réécrire l’équation 25 en tenant compte de 26 et 27 :
δ Qrév δ Q
dSuni = − ≥ 0 ⇒ δ Qrév ≥ δ Q (28)
T T
Nous disposons maintenant d’une inégalité fondamentale : la chaleur reçue par le système au
cours d’une transformation réversible est supérieure ou égale à la chaleur reçue pour n’importe
quelle autre transformation. Autrement dit : δ Qmax = δ Qrév .
Si nous tenons compte maintenant du premier principe (10), comme dE ne dépend pas du fait que
la transformation soit réversible ou pas nous pouvons écrire :
δ Wrév ≤ δ W ⇒ δ Wrév
′ ≥ δW ′ (29)
Donc si une transformation nécessite un apport de travail, cet apport sera minimal si la
transformation est réversible, si une transformation produit du travail, le travail produit sera
maximal si la transformation est réversible : δ Wmax
′ = δ Wrév′ .
Ceci justifie que dans les applications techniques on cherche à s’approcher autant que possible de
la réversibilité des processus.
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a. Définitions
L’exergie d’un système correspond au travail utile maximal que ce système pourrait fournir en
rejetant l’énergie thermique inutilisée dans un réservoir d’énergie thermique (RET) de référence à
T0 et p0 et ceci jusqu’à ce que ce système soit parfaitement relâché et en équilibre avec ce RET.
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Le système est dit « parfaitement relâché » quand il ne possède plus d’énergie de tension interne,
quand sa température et sa pression sont égales à celles du RET et si on tient compte des champs
extérieurs quand son énergie potentielle due à ces champs est nulle.
⎛ T0 ⎞
δ WC′ = −δ Q ⋅ ⎜1 − ⎟
⎝ T ⎠ (34)
Le travail total produit par le système et le moteur de Carnot auxiliaire est la somme des travaux
calculés par les équations 33 et 34 :
T
δ Wt′ = δ Q ⋅ 0 − dU
T (35)
Comme nous recherchons le travail maximum, les transformations doivent être réversibles si bien
que : δ Q = T ⋅ dS . En substituant dans (35), il vient :
δ Wt′ = T0 ⋅ dS − dU (36)
Mais une partie de ce travail est produit par la dilatation du système dV contre les forces
pressantes dues à l’atmosphère à la pression de référence p0 et de ce fait n’est pas utilisable pour
une application technique. Il faut donc retrancher ce travail du travail total produit par le système
δW’t :
δ Wut′ = T0 ⋅ dS − dU − p0 ⋅ dV (37)
On trouve ainsi le travail utile produit lors d’une transformation infinitésimale du système. Ce
travail est par définition égal à la diminution d’exergie du système (le système produit un travail
et donc son exergie Λ diminue) :
d Λ = dU + p0 ⋅ dV − T0 ⋅ dS (38)
Comme, par définition, l’exergie Λ du système est nulle quand il est dans son état de référence à
U0, V0, S0 en équilibre avec le réservoir de référence, pour calculer son exergie dans un état
différent, il suffit d’intégrer l’équation 38 entre l’état de référence et l’état pour lequel on souhaite
connaître l’exergie :
Λ = U − U 0 + p0 ⋅ (V − V0 ) − T0 ⋅ ( S − S0 )
(39)
Cette formule sera utilisée pour calculer l’exergie d’un fluide dans un état donné. Elle est très
importante pour l’énergéticien qui doit concevoir un nouveau système puisqu’elle lui permet de
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calculer le travail maximum utile que ce fluide pourrait produire par conversion de l’énergie dans
une machine idéale qui échangerait avec le RET de référence à p0 et T0.
Le rendement exergétique d’une machine réelle est égal au rapport entre l’exergie qui sort de la
machine en régime permanent et l’exergie qui y entre :
Λ
ηΛ = sorties
Λ entrées (40)
Ce rendement est toujours inférieur à 1 et les concepteurs de systèmes doivent s’attacher à le
maximiser. En effet ce qui compte pour les applications de l’énergie, c’est d’économiser l’exergie
qui n’est pas inépuisable, alors que l’énergie, elle, se conserve dans toutes les transformations.
Les thermiciens utilisent parfois un rendement exergétique que j’appelle « simplifié » est qui est
imprécis :
⎛ ⎞
Rx = ⎜ W ′ + ∑ Q′ ⋅ηC ⎟ C
⎜ ⎟
⎝ sorties ⎠ (41)
Les rendements de Carnot sont ici calculés pour des moteurs hypothétiques fonctionnant entre les
températures de sortie des différents fluides et la température ambiante. Ce calcul est très grossier,
ce n’est pas un vrai rendement exergétique, pour des raisons que je ne développerai pas ici. On
peut noter immédiatement, qu’il assimile la totalité du PCI du combustible avec l’exergie entrant
dans le système, ce qui n’est pas exact…
Cette formule peut être utilisée pour sa simplicité afin d’évaluer les performances d’un système,
tout en sachant qu’elle n’est pas exacte.
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qui libère à pression standard et température ambiante 142,7 kJ par mole d’ozone. L’ozone pur est
hautement instable. Sa décomposition spontanée est très violente. Cependant il ne s’agit pas à
mon sens d’une combustion puisqu’il n’y a pas un oxydant et un réducteur clairement identifiés 19 .
Autre exemple l’acétylène pur est très instable 20 , sa décomposition peut produire différents
composés stables (méthane, benzène, « carbon black 21 », dihydrogène...). Parmi les réactions qui
peuvent participer à cette décomposition on trouve la suivante :
2 C2H2 Æ CH4 + 3 C (46)
Cette réaction libère 264,14 kJ par mole d’acétylène. Elle se produit donc de façon très violente
avec un fort échauffement des gaz et du carbone produit et une émission lumineuse tout à fait
analogue à une combustion. Cette réaction peut se déclencher assez facilement même à
température ordinaire.
Cette réaction libère 25 kJ/mol. Elle est responsable, peut être à titre secondaire, de la destruction
de l’usine AZF lors de la catastrophe de Toulouse il y a quelques années. Ici on peut considérer
assez justement qu’il s’agit d’une combustion, l’oxydant étant l’anion nitrate NO3- et le réducteur
l’ion ammonium NH4+.
Elle peut être suivie en l’absence d’oxygène par une réaction de dismutation exothermique du
NO :
2NO Æ NO2 + ½ N2 (48)
19
On peut justifier le terme combustion en considérant que l’atome central de la molécule est réduit lors de la
réaction, mais cette interprétation est « tirée par les cheveux ».
20
D’ailleurs on conserve l’acétylène en solution dans l’acétone liquide, ou adsorbé dans des milieux poreux, ou
bien encore dilué dans des gaz neutres (diazote généralement).
21
Le carbon black est une forme amorphe du carbone, analogue à la suie, et constituée de microparticules.
22
Cette dernière réaction est réellement une combustion.
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Heureusement, le nitrate d’ammonium, engrais chimique azoté très courant, est tout de même un
composé relativement stable, et la réaction ne se déclenche pas à température ambiante en
l’absence d’impuretés capables de la catalyser.
__________________________
Afin de formaliser la notation des équations de bilan en vue des calculs thermochimiques, on peut
adopter la convention suivante :
∑ν i i X i = 0 (50)
Avec νi les coefficients stœchiométriques, Xi les symboles des composés (réactifs et produits
participant à la réaction. Les coefficients stœchiométriques des réactifs sont comptés
négativement, ceux des produits positivement.
Par exemple la réaction 49 ci-dessus peut être notée :
2 NO2 – 2 NO – 1 O2 = 0 (51)
b. Energétique de la combustion
Calcul des enthalpies de combustion
On rappelle que l’enthalpie de combustion correspond à la chaleur absorbée par la combustion
effectuée à pression constante. C’est une quantité négative les combustions étant par définition
exothermiques.
Des raisons pratiques ont conduit les thermochimistes à définir les réactions de formations : il
s’agit de réactions, réelles ou théoriques, qui permettent de synthétiser un composé à partir des ces
constituants élémentaires sous la forme de corps pur simple dans leur état standard. L’état
standard est sauf exception celui de la forme de ce corps pur dans sa « phase de référence » c'est-
à-dire la phase la plus stable à la température considérée et sous la pression standard de 1 bar.
Par exemple la réaction de formation de l’eau est la suivante :
H2 + ½ O2Æ H2O (52)
Les équations (42, 43, 44) ci-dessus sont les équations de formation du dioxyde de soufre, du
sulfure de fer, du dioxyde de carbone.
La calorimétrie associée éventuellement à la spectroscopie et à la mécanique quantique permet de
déterminer l’enthalpie standard de formation de n’importe quel composé. On a ainsi constitué des
tables précises des enthalpies standard de formation de la plupart des composés connus. Bien
entendu, cette grandeur est nulle pour tous les corps purs simples dans leur phase de référence.
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A partir des enthalpies de formation on peut calculer les enthalpies de n’importe quelle réaction
en appliquant la loi de Hess qui affirme que l’enthalpie d’une réaction peut être obtenue en faisant
la somme des enthalpies des réactions en lesquelles on peut formellement diviser cette réaction.
La loi de Hess ne fait rien d’autre que de reconnaitre que l’enthalpie est une fonction d’état.
Par le même procédé le lecteur pourra vérifier les différentes enthalpies de combustion des
hydrocarbures.
On peut généraliser ce résultat en écrivant l’enthalpie de réaction sous la forme d’une somme
généralisée d’enthalpies de formation pondérée par les coefficients stœchiométriques affectés de
signe conformément à la convention donnée au paragraphe précédent :
Δ r H m = ∑ν i iΔ f H m,i (57)
Pour calculer les enthalpies de réaction à une température T, différente de celle, T*, pour laquelle
on dispose de tables d’enthalpies de formation, il suffit d’ajouter les enthalpies nécessaires au
changement de température à l’enthalpie de la réaction calculée à la température de la table
utilisée. S’il n’y a pas de changement d’état il suffit d’appliquer la formule suivante :
T
Δ r H m (T ) = Δ r H m (T * ) + ∑ν i i ∫ C p , m,i (T ')dT ' (58)
T∗
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Où les Cp,m,i sont les capacités calorifiques molaires isobares, qui peuvent être soit considérées
comme constantes, dans le cas d’un intervalle de température limité, soit données par une fonction
de la température facile à intégrer, généralement de la forme :
d
C p , m,i (T ) = a + biT + ciT 2 + (59)
T
n
PCI = PCS − Δ vap H m, H 2O (61)
2
L’enthalpie de vaporisation de l’eau sera prise à 0°C soit 2502 kJ/kg ou encore 45,07 kJ/mol. On
peut aussi avoir besoin de l’enthalpie de vaporisation de l’eau à la température conventionnelle de
la plupart des tables soit 25°C : 44,016 kJ/mol. Enfin on rappelle qu’à la température normale
d’ébullition elle vaut 40,656 kJ/mol.
Pour les alcanes à longues chaînes, le rapport PCI/PCS tend asymptotiquement vers une
constante, comme le rapport nH/nC tend vers 2, quand le nombre d’atome de carbone de la
molécule augmente. Quand on ignore la composition précise d’un combustible cette remarque
peut être applicable pour déterminer un ordre de grandeur du rapport PCI/PCS.
c. Exergétique de la combustion
Pour pouvoir réaliser une analyse exergétique d’une installation utilisant la combustion, il est
indispensable de déterminer l’exergie libérée par celle-ci. Quel travail utilisable peut-on produire
au maximum en exploitant une réaction de combustion ?
Ecrivons le premier principe :
23
1 atm = 101325 Pa = 1,01325 bar : cette différence a une influence négligeable sur l’enthalpie.
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dU = δ Q + δ W ⇔ δ W ′ = δ Q − dU (62)
Mais d’après les inégalités de Clausius, nous savons que le travail est maximum pour une
transformation réversible et de plus le second principe nous dit que dans ce cas δ Q = T idS , on peut
donc réécrire 62 sous la forme :
δ W ′ = T idS − dU (63)
L’exergie est définie comme le travail utile maximum qui peut être produit par le système jusqu’à
ce qu’il soit parfaitement relâché par rapport au réservoir de référence, le RET à T0 et p0, c'est-à-
dire en équilibre avec ce dernier et sans tension interne. Si on souhaite réaliser la réaction de façon
réversible en échangeant de la chaleur avec le RET, il faut d’abords si nécessaire refroidir les
réactifs de façon réversible pour les amener à la température T0. On récupérera de l’exergie lors
de cette opération, mais celle-ci aura simplement pour origine l’énergie d’agitation thermique et
pourra être calculée à partir des formules établies au § IV.2.b. L’exergie due à la réaction est
d’une autre nature, elle est liée à la chute du potentiel chimique lorsque l’on passe des réactifs aux
produits sans variation de température entre l’état initial et final. Calculons cette contribution que
nous pouvons baptiser « exergie de réaction ». Les réactifs sont au préalable à T0 comme nous
venons de le montrer. De même, la réaction doit être réalisée de façon isobare à p0, le travail
d’expansion jusqu’à cette pression, lui aussi dû à l’agitation thermique, doit être comptabilisé à
part comme de l’exergie de fluide non réactif. Pour une petite variation dξ de l’avancement de la
réaction on peut écrire :
δ Wmax,
′ ut = T0 idS − dU − p0 dV = −d Λ (64)
Pour une mole de réaction on intègre en changeant le signe pour établir la variation d’exergie du
système chimique lors de la transformation des réactifs en produit :
Δ r Λ m = +Δ rU m + p0 iΔ rVm − T0 iΔ r Sm (65)
Cette grandeur est négative : le système chimique a libéré de l’exergie. Dans un cas idéal,
réversible (pile électrique à courant nul par exemple), cette exergie est transformée intégralement
en travail ou en énergie électrique. Dans la réalité seule une fraction est transformée en énergie
noble.
Si on regarde de plus près l’équation 65 on s’aperçoit que l’exergie peut être assimilée à
l’enthalpie libre (ou énergie libre de Gibbs : G = H – T.S) de la réaction à T0 et p0.
Δ r Λ m = Δ r Gm ( p0 , T0 ) (66)
De la même manière que pour l’enthalpie de réaction, on dispose de tables de l’enthalpie libre de
formation qui permettent le calcul.
Δ r Gm = ∑ν i iΔ f Gm,i (67)
Pour des calculs à température différente de celle des tables disponible il faut calculer les
variations des Gi entre les deux températures. Ce n’est pas beaucoup plus compliqué que les
calculs de variations de H, à ceci près qu’il faut tenir compte de la variation du produit TS.
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Cette filière est fréquemment utilisée dans des systèmes à cycles combinés derrière une TAC ou
un MACI pour augmenter le rendement électrique.
Nécessitant un personnel spécialisé, cette filière n’est plus envisagée sauf exception que pour les
grosses voir moyennes cogénérations pour lesquelles la production électrique permet de
rentabiliser l’investissement et les coûts de personnel de conduite. Cette filière est beaucoup
rencontrée dans l’industrie (l’électricité étant le plus souvent un sous-produit de la production de
vapeur), par nécessité dans les IUOM, ou dans les grands réseaux de chauffage urbain.
On utilise fréquemment des turbines à contrepression donnant des rendements électriques faibles
typiquement 14-15% et des CF élevés 5-6. Les performances électriques s’améliorent en abaissant
la contrepression ou en complexifiant le matériel (soutirage, resurchauffe). Le rendement global
est bon (~90%). Le rendement exergétique n’est pas très bon (~30%).
La contrepression est en général imposée par les besoins thermiques (niveau de température) et les
pertes de charge du réseau vapeur.
Le pilotage est généralement fonction des besoins thermiques. Pour les UIOM, c’est le
combustible qui commande, on cherche alors en général à maximiser la production électrique la
chaleur étant le plus souvent perdue en été (sauf proximité d’une industrie cliente).
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En raison des mouvements alternatifs des pistons, source d’usure, les MA, à l’exception des
moteurs lents (400 à 750 tr/mn), nécessitent des révisions fréquentes (toutes les 15000 à 30000 h)
pour les moteurs semi-rapides (1000 tr/mn) voir très fréquentes (<6000h) pour les moteurs rapides
(1500 tr/mn). C’est leur principal défaut. Or les moteurs lents ont des puissances volumiques plus
faibles et sont donc très encombrants (la puissance étant à peu près proportionnelle à la cylindrée
et à la fréquence de rotation). On utilise le plus fréquemment des moteurs semi-rapides qui
constituent un bon compromis.
La chaleur est récupérée à l’échappement (450 à 550°C et ~30% de C), au refroidissement du bloc
moteur (80 à 90°C – jusqu’à 105°C pour des moteurs spéciaux ~20% de C), parfois à basse
température sur le circuit d’huile et d’air comburant comprimé par le turbocompresseur (30 à
50°C ~15%C). CF vaut typiquement 1,4, le rendement global 85%. Le rendement exergétique est
bon (40% et plus).
V.5 Conclusion.
Le choix d’une technique de cogénération doit être fait après étude des besoins thermiques et/ou
électriques de l’établissement. On cherchera en général à utiliser le système de cogénération à sa
puissance nominale pendant la majeure partie de la période de chauffe ce qui limite la puissance
nominale à une valeur généralement inférieure à 50% de la puissance de crête. Pour des
puissances supérieures à 215 kW la possibilité de revente du courant doit être envisagée. Le
rapport CF de l’utilisateur est rarement adapté à la production du système de cogénération : pour
les systèmes en réseau l’achat et/ou la vente de chaleur ou d’énergie mécanique (électrique en
général) permet l’adaptation. Pour les systèmes isolés, les besoins électriques pilotent le
dimensionnement et dans certains cas seule une fraction limitée de la chaleur peut être valorisée.
Dans ce cas l’installation peut perdre le statut légal de cogénération avec les avantages qui lui sont
attachés (amortissement accéléré, tarif d’achat, taxes réduites…)
Quelle que soit la situation, le choix du système sera fait après une étude détaillée de rentabilité
des différentes filières éligibles selon de cahier des charges qui peut éventuellement inclure la
nécessité de secours rapide du réseau électrique (hôpitaux, aéroports, grands magasins…).
Le développement de nombreuses centrales à cycles combinés est souhaitable, car il permettrait
d’amortir les pointes de charge du réseau électrique avec un meilleur rendement énergétique que
les centrales thermiques classiques et de plus de façon décentralisée ce qui présente le double
avantage de limiter les pertes en ligne et l’investissement dans des lignes à très haute tension.
L’intérêt environnemental n’est, pour le moment, pas la priorité des maîtres d’œuvres, mais il
devrait le devenir dans un proche avenir, le coût croissant des énergies fossiles rapprochant les
objectifs de rentabilités économique, d’économie d’énergie et de réduction de la production de
GES…
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Pour simplifier, considérons que le fioul se comporte comme de l’eicosane (ou icosane)
(C20H42) pur.
L’équation bilan de combustion s’écrit :
C20H42 + 61/2 O2 Æ 20 CO2 + 21 H2O 70.
La masse molaire de l’eicosane vaut environ 20 x 12 + 42 = 282 g/mol. Supposons que le
gicleur du brûleur autorise un débit masse de fioul égal à 2,4 kg/h. Ce débit correspond à
2,4/0,282 ≅ 8,5 mol/h. Pour obtenir un mélange stœchiométrique (x = 1) il est nécessaire de
mélanger au fioul un flux de dioxygène égal à 8,5 x 61/2 = 259,6 mol/h, soit un flux d’air égal
à 259,6/0,21 = 1236 mol/h. Le débit « volume » d’air à température 25°C (298 K) et pression
1 bar doit donc être égal à 1236 x 8,31 x 298 / 105 ≅ 30,6 m3/h soit 8,50 L/s. Si le débit d’air
réel est 9,00 L/s la richesse vaut x = 8,5/9 ≅ 0,945.
Remarque : puissance au brûleur. En supposant une enthalpie standard 24 de combustion de 48
kJ/g, on peut montrer que le pouvoir calorifique inférieur 25 vaut environ 44,8 kJ/g pour la
combustion d’un fioul constitué d’alcanes. Pour un fioul contenant 10% d’hydrocarbures
aromatiques on peut s’attendre à un PCI égal à 44,3 kJ/g. La « puissance au brûleur » est donc
environ 2400 x 44,3 / 3600 = 2/3 x 44,3 = 29,5 kWh (PCI).
________________________
24
Cette quantité correspond à la chaleur libérée par la combustion à pression standard (1 bar) suivie de la
condensation de la vapeur d’eau produite on l’appelle aussi « pouvoir calorifique supérieur » PCS.
25
Cette quantité, le « PCI », correspond à la chaleur libérée par la combustion à pression standard (1 bar) suivie
du refroidissement des fumées jusqu'à température ambiante (rigoureusement 0°C) sans condensation de la
vapeur d’eau produite. Pour les alcanes linéaires à longues chaînes on peut démontrer que PCI ≅ 0,934 PCS.
Pour les hydrocarbures aromatiques on obtient PCI ≅ 0,959 PCS.
26
Si la combustion était vraiment complète, il n’y aurait pas du tout de monoxyde de carbone.
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Son principal inconvénient étant qu’il s’agit d’une combustion polluante, gourmande en
carburant et très difficile à réaliser correctement.
Combustion incomplète :
Il s’agit d’une combustion pour laquelle la richesse est quelconque, mais qui se produit dans
des conditions défavorables (mauvaise homogénéité du mélange, refroidissement trop rapide
de la flamme...) telles que l’on retrouve dans les fumées des quantités mesurables 27
d’imbrûlés mais aussi de dioxygène. Le degré d’avancement final n’atteint pas le maximum
possible compte tenu du mélange initial.
27
Ayant des concentrations supérieures à 0,1%.
28
C’est à dire entraînée en suspension dans un écoulement d’air suffisamment rapide.
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Cette réaction libère 890 kJ/mol. Les PCI et PCS sont donc respectivement 50,0 et 55,5
MJ/kg 30 . On gagne donc presque 11% d’énergie si on refroidit les vapeurs jusqu'à
condensation de la vapeur d’eau 31 .
On exprime souvent le pouvoir calorifique des combustibles gazeux en kWh/m3(n). Le mètre
cube normal est la quantité de gaz contenue dans un mètre cube dans les conditions
normales 32 (à 0°C et 101325 Pa) soit 101325x1/ 8,314x273,15 ≅ 44,62 mol. Dans le cas du
méthane pur on a PCS = 44,62 x 890/3600 = 11,03 kWh/m3(n) et PCI = 9,94 kWh/m3(n).
Pour les alcanes
Combustible CO2 produit en mol/kWh(PCS) PCS (kWh/kg) à plus longues chaînes, la
méthane 4,04 15,41 proportion de CO2 et H2O
éthane 4,62 14,41 produits tend vers 50/50,
propane 4,86 13,98 quand la longueur de
butane 5,01 13,75 chaîne augmente. De
pentane 5,09 13,61 même les PCI et PCS
hexane 5,19 13,42 tendent respectivement
heptane 5,19 13,46 vers 44,8 et 48 MJ/kg.
octane 5,26 13,30
Tableau 3. : Production de
cyclohexane 5,51 12,94 dioxyde de carbone et
benzène 6,61 11,62 pouvoirs calorifiques
naphtalène 6,98 11,18 comparés des différents
graphite 9,15 9,10 hydrocarbures
Il faut noter que le moins
polluant des hydrocarbures est le méthane car il produit nettement moins de CO2 par kWh
produit comme le montre le tableau 3 ci-dessus.
Il faut noter qu’on ne réalise pas, sauf exception, la condensation des fumées dans le cas des
hydrocarbures lourds car ils contiennent un taux de soufre important (cf. tableau 4 ci-
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Les gaz naturels contiennent entre 82,9% et 97,3% de méthane le complément étant principalement de l’éthane
(2,1 à 9,4%) et parfois des « inertes » (N2 et CO2).
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1 kWh = 3,6 MJ
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C’est l’intérêt des chaudières à gaz à condensation quand elles sont installées sur une installation correctement
dimensionnée, et qu’elles sont bien conçues et réglées.
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à 0°C et 101325 Pa.
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Université d’Evry – LP3ER – Cogénérations
V. Bourdin 2010
dessous). Le soufre oxydé donne du SO2 qui, combiné à la vapeur d’eau, donne de l’acide
sulfurique dans le condensat qui est alors très corrosif. On est donc obligé techniquement, à
moins d’adopter un dispositif spécial en matériaux inoxydables, de rejeter les fumées à une
température supérieure à leur point de rosée (par exemple 180 à 200°C pour le fioul). Il en
résulte une perte supplémentaire de « chaleur sensible ».
Combustible Teneurs réglementaires Teneurs pratiques
maximales 33
mg/m3(n) mg/kWh mg/m3(n) mg/kWh
gaz naturels 150 13 ~10 ~0,9
propane 100 (50 mg/kg) 3,6 10 à 40 0,5 à 2
gaz de cokerie non fixée 100 à 200 25 à 50
fioul domestique 0,7% 600 0,5% 500
(7000 mg/kg) (5000 mg/kg)
Tableau 4. : Teneurs en soufre des combustibles
On note que les hydrocarbures liquides provoquent une pollution par les oxydes de soufre
beaucoup plus importante que les hydrocarbures gazeux.
En plus des réactions dont on vient d’écrire le bilan, il existe de nombreuses réactions
minoritaires dues :
• à la combustion incomplète
• à la combustion d’impuretés (soufre par exemple : cf eq. 1) ou d’huile de lubrification
(notamment pour les moteurs 2 temps à carter « sec » qui brûlent un mélange huile-
essence)
• à l’oxydation partielle de l’azote quand l’air est utilisé comme comburant : on parle de la
production de NOx sans préciser la valeur de x car NO et NO2 sont capables de se
transformer facilement l’un en l’autre une fois libérés dans l’atmosphère :
N2 + O2Æ 2 NO 75.
2 NO + O2Æ 2 NO2 76.
Ce sont ces réactions minoritaires qui posent les plus importants problèmes de pollution
urbaine.
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Valeurs réglementaires en 1984, depuis la réglementation a été rendue plus sévère, mais je ne dispose pas des
valeurs ici et maintenant.
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