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Gérard DURUZ

LE TRAINING SOPHROGENE

Troisième degré du training sophrogène

La vigilance

Edité par : L’Ecole Internationale de Sophrologie Pédagogique

J’ai trouvé le chaînon manquant entre


le singe et l’homme civilisé : c’est nous !

Konrad Lorenz
PRESENTATIONS
des exercices de l'entraînement de base du

TRAINING SOPHROGENE
(Troisième degré)

1 Les structures psychiques de l'homme (La Vie)

2 La fonction du cerveau humain (La Vigilance)

3 Le mental (La Confiance)

4 L'harmonie

5 L'intelligence

6 L'intuition

7 L'énergie

8 L'émotion

9 L'esprit

10 Le sacré

11 L'amour

12 La connaissance

PRESENTATION de l'ENTRAINEMENT DE BASE du Training Sophrogène


PRINCIPE

Lorsque nous lisons un livre ou écoutons un discours ou une conférence en état vigile ordinaire, les
informations que nous recevons restent å la surface de nous-mêmes et n'imprègnent que très
rarement notre psychisme. Au contraire, en état de relaxation mentale les informations, le message
véhiculé par un texte peuvent nous pénétrer beaucoup plus facilement et venir s'intégrer à nos
structures psychiques actuelles et enrichir notre expérience de vie de synthèses nouvelles qui
engendreront des modifications fondamentales de notre comportement. Il est évident que nous
n'acceptons ce mode de communication qu'à la condition d'adhérer totalement au message ainsi
transmis. Pour cela il faudra dans un premier temps écouter les textes proposés dans cette démarche
en état vigile ordinaire afin de vérifier cette adhésion totale du message que propose chacun de ces
exercices.

Comme vous pourrez le constater, ces messages ne sont pas issus de la pensée d'un seul homme et
n'appartiennent jamais à un courant de pensée ou à une conception du monde particulière, à une
philosophie, une religion, une secte ou une technique. Ces messages ont pour origine un
enseignement traditionnel multi-millénaire que l'on retrouve sur toute la terre dans toutes les
grandes cultures humaines. Ces messages sont UNIVERSALISTES.

Techniquement, afin de respecter parfaitement notre "libre arbitre", chaque exercice sera répété
deux fois. Une première fois sur un rythme de parole correspondant à l'état vigile ordinaire et une
seconde fois sur un débit beaucoup plus lent correspondant à la fréquence de notre pensée lorsque
nous sommes mentalement relaxés. A titre indicatif, en état vigile ordinaire, notre pensée se déroule
à un rythme compris entre 14 et 50 périodes par seconde (rythme Béta) et en état de relaxation
mentale à une fréquence comprise entre 8 et 14 périodes par seconde (rythme Alpha). La
caractéristique principale du rythme alpha, mis à part sa lenteur, est de présenter une amplitude
beaucoup plus grande, c’est-à-dire de libérer une beaucoup plus grande quantité d'énergie.

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MODE D' E M P L O I

Ne pas lire tous les textes de présentation avant de commencer à écouter les enregistrements sur
cassettes. Mais au contraire, ne prendre connaissance de ces textes que PROGRESSIVEMENT au
fur et à mesure du déroulement de cet entraînement.

Après avoir lu le texte de présentation d'un exercice, celui-ci s'effectuera en trois temps:

Premier temps
Vous êtes assis confortablement, sur une chaise ou à même le sol, avec un éclairage ordinaire, et
vous écoutez attentivement le texte débité sur un rythme normal.

Deuxième temps
Vous demeurez dans la même position assise, mais vous faites régner dans la pièce où vous vous
trouvez une agréable pénombre et, les yeux fermés, pendant quelques minutes, vous établissez en
vous-même un état de relaxation mentale aussi poussé que possible qui vous rendra beaucoup plus
réceptif au message contenu dans ce texte qui sera prononcé sur un rythme beaucoup plus lent.

Troisième temps
Vous vous étendrez le plus confortablement possible et vous établirez en vous un état de relaxation
le plus profond possible. Ecoutez pendant les quelques minutes qui suivent le résumé des points
culminants de l'exercice que vous venez d'écouter deux fois. Puis, lorsque l'enregistrement sera
terminé, restez en silence pendant quelques minutes encore en laissant se former librement les
associations d'idées consécutives au message véhiculé par le texte que vous venez d'entendre. Vous
ressortirez ensuite de relaxation comme vous avez l'habitude de le faire pour reprendre vos
occupations quotidiennes.

ENTRAINEMENT SOPHROGENE
Pour que cette démarche soit pleinement efficace, il faudra exécuter ainsi les 12 exercices de ce
cours une fois chacun, les uns après les autres, mais jamais plus d'un seul exercice par jour. Cette
première partie de l'entraînement qui s'écoulera sur 12 jours consécutifs vous permettra de
découvrir le contenu et le "mouvement" qu'engendre cette pratique. Nous vous recommandons
vivement d'être très assidu durant ces 12 jours et de ne pas manquer un seul jour de pratique.

Lorsque vous aurez exécuté ces 12 exercices chacun une fois, vous pourrez entamer l'entrainement
proprement dit qui consistera à faire chaque exercice en écoutant la cassette une fois par jour
pendant une semaine avant de passer à l'exercice suivant et l'entraîner de la même manière pendant
la semaine suivante et ainsi de suite jusqu'au 12ème exercice.

Il est très important de respecter l'ordre dans lequel se présentent ces 12 exercices car les notions et
les concepts qu'ils contiennent sont "progressifs" et toute la démarche comporte une "dynamique"
qui ne fonctionne que si cet ordre est respecté. D'autre part, chaque exercice repose sur des
définitions qui sont données dans les exercices qui précèdent.

De tout cœur, nous vous souhaitons une pleine réussite dans cette démarche qui pourra vous servir
de base pour établir dans votre vie une harmonie plus complète et plus permanente.
ENTRAINEMENT DE BASE du "TRAINING SOPHROGENE"

PREMIER EXERCICE: LES STRUCTURES PSYCHIQUES DE L'HOMME

1. Introduction

Le point de départ de cet entraînement va se fonder sur un constat fondamental que nous
retrouverons en toutes choses constituant ce que nous appelons la nature.

En fait, la nature se manifeste en premier lieu pour nous dans son aspect immanent, matériel. Nos
cinq sens et notre intellect nous permettent de connaître de plus en plus précisément l'aspect
matériel de tout ce qui compose la nature qui nous environne et dont nous faisons partie. Notre
science actuelle ne cesse de découvrir la structure et les lois qui assurent la permanence, dans
l'espace et le temps, des matériaux dont se compose la réalité à laquelle nous appartenons. Et là,
une première constatation s'impose. Plus cette forme de connaissance progresse, plus nous
devenons capables de "discerner" les catégories d'éléments qui appartiennent aux mêmes familles.
Cette approche analytique nous a permis en physique-chimie par exemple, de dresser le tableau
fondamental de "MENDELEIEV" qui récapitule presque une centaine d'éléments naturels dont se
compose la matière que nous connaissons dans l'univers.

Ainsi l'homme apprend progressivement à reconnaître, de manière de plus en plus fine, de plus en
plus précise, la nature immanente de la réalité. Il constate ainsi que les éléments qui appartiennent à
une même catégorie sont "semblables".

Mais il n'est pas nécessaire d'envisager l'univers microscopique pour aboutir å cette conclusion.
L'observation de la réalité accessible à nos sens nous conduira à la même conclusion. Ainsi nous
constaterons que tous les sapins sont semblables malgré leurs différences de grandeur. Que toutes
les feuilles de platane sont semblables malgré leurs différences de couleurs. Que tous les diamants
sont semblables malgré leurs différences de taille ou de poids. Et pour finir que tous les hommes
sont "semblables" malgré nos différences de races ou d'ethnies.

Mais d'autre part nous allons constater aussi que chaque "individu" d'une catégorie envisagée
présente la caractéristique fondamentale d'être "unique". Jamais nous ne pourrons découvrir deux
objets "identiques". L'identité étant rendue impossible dans la nature puisque les circonstances de
l'existence d'un objet ou d'un être changent avec le temps et l'espace qu'il occupe.

Ainsi nous ne pouvons concevoir que deux gouttes de pluie puissent être identiques puisque
chacune va rencontrer dans sa chute du ciel vers la terre des poussières, des bactéries, des éléments
qui ne pourront être présents en deux endroits différents dans l'espace et en même temps. Chaque
goutte de pluie est donc unique par son volume et son contenu aussi bien dans l'espace aujourd'hui
sur toute la terre que dans le plus lointain passé ou l'avenir le plus éloigné puisque les circonstances
qui ont ou qui auront présidé à sa création et à son existence ne pourront jamais être les mêmes.

Or ce qui est vrai pour une goutte de pluie est aussi vrai pour l'être humain que nous sommes. Et
nous le sentons, très profondément au fond de nous-mêmes.

Notre intuition profonde vient confirmer ce sentiment d'unicité de notre être. Même des jumeaux
univitellins ressentent spontanément cette différence fondamentale; et alors que leur entourage
pourra parfois les confondre, eux-mêmes se reconnaissent en permanence à travers leurs
différences.
Ce préambule est nécessaire au départ de cet entraînement parce qu'il nous impose de prendre en
considération, en nous, deux pôles apparemment opposés. Notre unicité d'une part et de l'autre la
réalité indéniable que nous sommes tous semblables en tant qu'êtres humains. Nos fonctions de
base sont bien toutes les mêmes sur toute la terre. Nous disposons tous des mêmes organes qui
fonctionnent de manière semblable. Nous avons tous deux yeux, un nez, une bouche, un tube
digestif, un système respiratoire composé de deux poumons, un cœur qui pulse le sang dans notre
corps et un système nerveux composé d'organes semblables.

Il est évident que cette similitude que l'on peut constater au niveau organique va se traduire par une
similitude au niveau fonctionnel. Ainsi retrouverons-nous dans toutes les grandes cultures
humaines les mêmes préoccupations, les mêmes joies et les mêmes angoisses devant le
déroulement de.la vie.

Ce que nous allons prendre en considération dans cet entraînement sera l'universalisme le plus
élevé que nous pouvons découvrir en l'homme, celui de ses fonctions psychiques. Nous allons nous
attacher à découvrir les similitudes du fonctionnement du psychisme qui a donné naissance à tous
les grands courants philosophiques et religieux de l'humanité. Nous allons progressivement
découvrir la similitude et l'universalisme de la pensée humaine qui la plupart du temps se déguise
ou se dissimule derrière un symbolisme, un ésotérisme qui nous rend souvent la tâche bien difficile.

Notre travail consistera à mettre en évidence à l'aide d'exercices pratiques ce que la philosophie
appelle des "universaux", c'est-à dire des principes immuables que l'on retrouvera chez tout être
humain normalement constitué, quelle que soit son origine ou son ethnie.

Au cours de cette approche nous allons découvrir un enseignement traditionnel sous-jacent å toutes
les cultures humaines aussi loin qu'il nous est possible de remonter dans le passé.

Mais pour ce faire nous allons partir du présent, de ce que nous sommes aujourd'hui, en prenant en
considération notre propre fonctionnement psychique pour en déduire ses structures fondamentales.

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2. Les structures psychiques de l'être humain: Le MENTAL et l'ESPRIT Ce qui caractérise le


psychisme de l'homme est le fait d'être DOUBLE telle une pièce de monnaie avec son côté pile et
son côté face. Contrairement å toutes les autres créatures vivantes, l'homme dispose de 2 niveaux
psychiques. Le premier est évident, il se manifeste à travers ce que l'on appelle "le MENTAL". Le
second nous paraît très mystérieux, il correspond à "l'ESPRIT".

Notre culture moderne "occidentale" a développé, au cours de ces trois derniers siècles, l'approche
"intellectuelle" de la réalité, réalisant ainsi des prouesses sur le plan matériel. Notre science et ses
applications technologiques nous ont conduit vers des conquêtes éblouissantes qui nous ont même
permis d'aller marcher sur la lune!

En contrepartie, nous avons presque complètement perdu nos traditions spirituelles. Les grandes
religions occidentales sont de moins en moins écoutées et comprises par nos populations. Notre
science, fondée sur la raison "pure" issue de notre intellect a "désacralisé" la nature et notre mode
de vie toujours plus citadin nous en éloigne encore davantage. Lorsque nos actualités nous
rapportent un événement "inexplicable", soit nous nous sentons profondément "choqué", Soit nous
nous réfugions dans une attitude de refus tout à fait catégorique. Pour l'homme "moderne", ce qui
n'est pas explicable n'existe pas, ou, pour des raisons techniques, ne peut pas encore être expliqué et
le sera certainement dans l'avenir par notre science qui ne cesse de progresser. Nous "croyons" en la
science ! Ce qui est surprenant pour une attitude qui se veut véritablement scientifique !

Ce cours, puisqu'il s'agit là d'une démarche pédagogique inspirée de l'enseignement traditionnel


universel que l'on retrouve dans toutes les grandes cultures humaines, a pour but de nous conduire
vers une expérimentation de ce que nous appelons "ESPRIT" dans le tableau descriptif qui va
suivre. La suite d'exercices pratiques que nous vous proposons vous aidera à percevoir une réalité
"différente" de celle qui nous est familière "ordinairement".

Voici maintenant la présentation de notre double structure psychique, ce que nous avons appelé
analogiquement le côté pile et le côté face d'une pièce de monnaie et que nous nommerons ici
aspect "IMMANENT" (c'est-à-dire matériel) et aspect "TRANSCENDANT" (c'est-à-dire
"spirituel") de notre "être". Nous définirons ensuite quelques termes employés dans ce tableau (*)
afin de bien établir la terminologie que nous utiliserons dans cet entraînement de base du Training
Sophrogène, terminologie avec laquelle vous vous familiariserez très vite, même si elle peut
paraître un peu rébarbative à certains d'entre vous.

Aspect IMMANENT Aspect TRANSCENDANT

MENTAL / ESPRIT
Corps / Âme
Raison / Intuition
Plaisir / Joie
Relatif * / Absolu
Causal * / Éternel *
Analyse * / Synthèse *
Fini / Infini
Matériel / Spirituel
Déterminé * / Libre
Illusion * / Connaissance
Affects / Amour
Psychologie / Parapsychologie*
Séquentiel * / Permanent
Savoir * / Sagesse
Profane / Sacré

Cette liste n'est pas exhaustive, nous pourrions énumérer bien d'autres aspects de la réalité en
discernant leur caractère immanent ou transcendant et nous aurons largement l'occasion de le faire
au cours des 12 exercices qui constituent cette démarche.
TERMINOLOGIE des mots suivis d'un astérisque.

RELATIF : Phénomènes en relation avec des événements qui appartiennent à la nature immanente.

CAUSAL : Oui obéit à la loi de causalité, c'est-à-dire qui suppose qu'un événement trouve toujours
sa source dans un autre événement qui l'a précédé.

ANALYSE : Notion divisant. Procédé par lequel on décompose un ensemble pour l'étudier
rationnellement.

DETERMINE : Oui appartient à une chaîne de causes et d'effets qui ne peuvent jamais être
modifiés.

ILLUSION : Erreur qui fait prendre l'apparence pour la réalité.

SEQUENTIEL : Oui obéit à un cycle qui se reproduit à fréquences régulières ou irrégulières qui
rompent la continuité.

SAVOIR : Est lié à la fonction de la mémoire. Consiste en une accumulation de données


expérimentées.

ETERNEL : Hors du temps.

SYNTHESE.: Rassemblement de connaissances qui aboutit à une certitude.

PARAPSYCHOLOGIE : Étude de ce qui échappe à la loi de causalité et qui présente un caractère


inexplicable.

Ces quelques brèves définitions seront reprises dans les exercices pratiques de ce cours.
Accompagnées d'un "vécu", ces notions rendront leur véritable dimension.

L'objectif de cet entraînement est de vous faire "sentir" et non "comprendre" intellectuellement la
réalité de nos structures psychiques et de vous permettre de mettre en pratique les facultés qui en
découlent.

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EXERCICE D'APNEE (Suspension du souffle)

Pendant la semaine qui va s'écouler, un exercice pratique, à part votre exercice quotidien, s'avère
nécessaire pour vous permettre d'aborder l'exercice suivant qui traite de la pensée.

Il vous faudra, 5 à 6 fois par jour, repérer en vous une "pensée dominante" et pratiquer une apnée
de 5 à 10 secondes pour constater ce qui se passe au niveau de la pensée dominante que vous aurez
sélectionné.
Cette "apnée" se pratique en expirant l'air contenu dans vos poumons et en suspendant ainsi votre
respiration pendant quelques secondes. Vos poumons restent donc vides d air pendant ce laps de
temps.

Ne "bloquer" pas physiquement votre respiration par une crispation de la gorge.

Expirez normalement et renoncez simplement à remplir à nouveau votre poitrine d'air pendant les 5
à 10 secondes qui vont suivre. Cet exercice ne doit pas provoquer d'essoufflement.

Ensuite recherchez votre pensée dominante, vous constaterez une modification dont nous
reparlerons dans le prochain exercice.

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ENTRAINEMENT DE BASE DU "TRAINING SOPHROGENE"

DEUXIEME EXERCICE: LA FONCTION DU CERVEAU HUMAIN.

1. La pensée

Tout organe a une ou plusieurs fonctions bien précises. Par exemple la fonction du tube digestif est
l'assimilation des aliments que nous absorbons. Notre cerveau possède de nombreuses fonctions de
régulation de l'ensemble de notre organisme mais sa fonction supérieure est celle de produire la
pensée.

A partir de l'exercice d'apnée que nous vous avons recommandé d'exercer å la fin du premier
exercice. vous aurez probablement remarqué qu'après avoir tenu 5 à 10 secondes en état d'apnée, la
pensée dominante que vous aviez repéré a disparu sans laisser de trace et qu'elle a fait place à une
sensation de "vide" au niveau de votre pensée.

Si vous pratiquez suffisamment cet exercice extrêmement simple, vous allez découvrir que plus la
pensée dominante est forte plus longue devra être votre période d'apnée pour la faire disparaître. Ce
phénomène met en évidence l'aspect énergétique de la pensée. Plus le stimulus qui déclenche un
"train de pensées" (pensées successives associées par rapport à un même sujet) est fort plus ce train
de pensées est chargé d'énergie. '

A titre d'exemple analogique on peut comparer le train de pensées déclenché par un stimulus au
sillage d'un bateau qui avance sur l'eau. Plus le bateau est lourd et plus vite il avance, donc plus il
libère d'énergie, plus le sillage sera important et mettra de temps à disparaître.

Lorsque nous pratiquons cette forme d'apnée, c'est comme si on retirait de l'eau le bateau qui crée le
sillage. Après quelques instants toute trace de sillage sur l'eau a disparu et la surface redevient
parfaitement calme.

La pensée est donc plus ou moins chargée d'énergie psychique. En fait on va constater que la
pensée consomme une grande partie de notre énergie psychique. Il s'agit là, vous pourrez bientôt le
constater de manière tout à fait pratique, d'un véritable "gaspillage" d'énergie psychique.

Ce constat peut se traduire par un double schéma que voici :

Etat "ordinaire" Etat "normal"

1 2
Le schéma No 1 représente notre activité psychique dans ce que l'on appelle l'état "ordinaire" c'est-
å-dire ce que nous vivons habituellement en tant qu'êtres humains de culture occidentale de cette
fin du 20ème siècle. Nous ne surveillons pas notre pensée et la laissons se produire en gaspillant
ainsi presque toute notre énergie psychique en pensées totalement stériles.

Le schéma No 2 met en évidence le fonctionnement "normal" de l'homme, qui, en devenant capable


de modérer la production de pensées stériles économise son énergie psychique qui peut alors
alimenter son esprit. L'esprit est atrophié dans le schéma No 1, alors qu'il existe normalement dans
le schéma No 2.

Le problème qui se pose nous est de savoir de quelle manière nous allons pouvoir diminuer activité
de notre pensée lorsque celle-ci est inutile. Ceci sera traite dans le point 2 de cette présentation mais
avant d'aller plus loin il nous faut revenir sur le mécanisme fondamental de la pensée.

Ainsi, on a constaté qu'une pensée ou un train de pensées est chargé d'une certaine énergie et que
cette énergie est proportionnelle au temps d'apnée nécessaire pour la faire disparaître. A la base de
chaque pensée il y a un stimulus. On distinguera 2 grandes catégories de stimulus, ceux qui
proviennent de notre réalité intérieure et ceux qui ont leur source dans la réalité extérieure à nous-
mêmes. Parmi les stimuli de la première catégorie on trouvera toutes les sensations cénesthésiques,
c'est-à-dire les sensations qui proviennent de notre propre corps, par exemple la faim ou la soif, des
courbatures musculaires, des raideurs dues à des postures inconfortables ou encore des petites
douleurs qui proviennent d'inflammations plus ou moins chroniques comme l'arthrite ou les
névralgies. Nos sensations digestives appartiennent aussi à cette première catégorie. Il faut aussi
remarquer au passage que tous les stimuli qui engendrent la pensée, aussi bien ceux de cette
première catégorie que ceux de la seconde, pourront être soit conscients soit inconscient soit
subconscient. Nous reviendrons dans un exercice plus avancé sur cette caractéristique.

Nous abordons maintenant les stimuli de la seconde catégorie, c'est-à-dire ceux qui ont leur source
dans notre réalité extérieure. Ils passent pour la plupart par nos cinq sens: vue, ouïe, odorat, goût et
toucher, et beaucoup plus rarement par notre esprit.

Ces stimuli qui comme ceux de la catégorie précédente peuvent être conscients, inconscients ou
subconscients, proviennent tous de l'extérieur de nous-mêmes, de ce que nous appelons la réalité
"extérieure". Ils se composent de tous les bruits, de toutes les odeurs, toutes les impressions
visuelles, tous les goûts et toutes les sensations tactiles qui nous atteignent.

Provenant de notre réalité intérieure ou extérieure, chacun de ces stimuli engendre une forme de
pensée primaire qui consiste en la "reconnaissance" de chacun de ces stimuli. Dans un premier
temps notre cerveau réceptionne et enregistre une information. Par exemple un courant d'air plus
frais pénètre dans la pièce où nous séjournons et instantanément nous reconnaissons cette sensation,
notre pensée primaire interprète ce changement de température et l'identifie comme une notion de
fraicheur.

Surgit alors la pensée secondaire beaucoup plus complexe que la pensée primaire. Dans notre
exemple de courant d'air frais notre mental va se mettre en mouvement. La réflexion va remplacer
la simple prise de conscience de la baisse de température. Par exemple: "Tiens, il y a quelque chose
d'ouvert, est-ce une porte ou une fenêtre ? Si c'est la porte peut-être que quelqu'un vient d'arriver.
Non ça ne peut pas être la porte, j'avais fermé å clef, j'aurais entendu frapper. C'est donc une
fenêtre. Probablement Paul qui aère sa chambre. Il va refroidir toute la maison avec cette manie de
toujours vouloir changer l'air, c'est comme cela qu'on attrape froid. Paul est vraiment énervant par
moments, heureusement qu'il s'en va bientôt, je sens que je ne pourrai pas le supporter encore très
longtemps. Tiens il faudra que je mette une annonce pour trouver un autre locataire... etc... etc..."

Et ainsi de suite notre mental, à partir d'un simple stimulus sensoriel, s'en va caracolant au gré de
ses préoccupations, de ses idées préconçues, de ses sympathies ou antipathies, passant en revue ce
qu'il aime et ce qu'il n'aime pas, ce qui le flatte ou au contraire ce qui l'énerve. Une énorme quantité
d'énergie psychique est ainsi gaspillée par les innombrables fantaisies de notre mental.

Mais parfois cette pensée secondaire est utile et même nécessaire lorsque nous entreprenons
certaines activités. Admettons que nous décidions de construire une table. Nous aurons alors
recours à un grand nombre de nos facultés mentales pour décider de choisir tel ou tel matériau, si
nous utiliserons des vis ou des clous, si nous prévoyons une rallonge et si le piétement sera simple
ou croisé. Nous prendrons en considération une multitude de facteurs afin de parvenir à créer un
objet qui réponde à nos besoins. Dans ce cas-là, notre réflexion devient utile et nécessaire et cette
dépense d'énergie psychique cesse d'être un gaspillage.

Par analogie, nous pourrions comparer notre mental à une marmite dans laquelle on prépare une
soupe aux légumes. A la surface de cette soupe en train de mijoter à petit feu nous pouvons
observer des bulles qui montent à la surface. Ceci correspondrait à notre pensée primaire. Des
bulles se forment sous l'effet de la chaleur et disparaissent aussitôt laissant ainsi la place å d'autres
bulles de surgir pour disparaitre à leur tour et ainsi de suite. Ceci représente analogiquement le
fonctionnement "normal" de notre mental.

Mais suivant la nature de la soupe que nous imaginons en train de mijoter, il se peut qu'au lieu de
disparaître rapidement, les bulles qui montent à la surface s'y maintiennent et s'agglutinent aux
bulles suivantes pour former une sorte de "mousse" qui rapidement nous dissimulera la surface de
la soupe en train de bouillir. Nous serons alors considérablement gênés pour surveiller notre soupe,
ne sachant même plus si elle bout toujours ou si elle ne bout plus et s'il faut augmenter le feu ou le
diminuer. Notre comportement risque alors d'être inadapté à l'évolution de la situation. Cette
mousse représente dans cette analogie l'accumulation de "trains de pensées" que nous cultivons
inutilement et qui finiront par nous empêcher de conserver un contact permanent avec la réalité qui
nous entoure. Nous manquerons alors de lucidité. Ainsi, dans l'exemple du courant d'air où le
personnage laisse s'enchaîner des trains de pensées fantaisistes inutiles, il est possible que ce
personnage "oublie" de téléphoner à quelqu'un pour lui confirmer un rendez-vous important qui
avait été prévu pour le même jour.

Nous constaterons alors que la qualité de notre fonctionnement mental sera directement liée à
l'absence d'encombrement dû å des associations de pensées, des "trains de pensées" que nous
laissons inutilement occuper notre conscience. Cette pensée "secondaire" correspondant à la
mousse qui se forme dans l'exemple de notre soupe en train de cuire nous voile le processus de
pensées "primaires" qui lui est directement et en permanence lié å la réalité. Notre mental lorsqu'il
fonctionne en pensées secondaires nous gêne considérablement et nous empêche de conserver un
bon Contact avec la réalité.

Il va s'agir donc de découvrir le moyen d'empêcher le plus possible la production de la pensée


secondaire. Ce moyen existe, il est encore très peu connu dans notre culture et il nécessite de notre
part un grand effort pour être appliqué, surtout au début de son entraînement. Ce moyen, cette
technique, s'appelle le "LOOK-IN" de l'anglais "regarder dedans".
2. Le look-in (La vigilance intérieure sur la pensée)

L'être humain possède la faculté d'observer le déroulement de sa propre pensée!

Pour nous, en Occident, qui avons été habitués depuis tout enfants à accorder la priorité à ce qui se
passait à l'extérieur de nous-mêmes, cette attitude "introspective" n'est pas évidente. Dans nos
écoles elle est même répréhensible, nos institutrices et instituteurs dépensent beaucoup d'énergie à
rappeler à l'ordre leurs élèves "inattentif " Il nous faudra donc une grande ouverture d'esprit pour
accepter "d'essayer" cette technique de "regard intérieur" et d'ainsi avoir une chance de découvrir
les extraordinaires richesses auxquelles elle nous permet d'accéder.

L'efficacité de cette démarche reposera donc sur cette technique de VIGILANCE reléguant au
second plan la relaxation concentrative jusqu'ici primordiale.

Il faudra cent fois plus d'efforts pour maintenir la vigilance du "look-in" que pour établir en soi un
état de relaxation profonde mais en retour les effets seront aussi cent fois plus importants. Pour
celles et ceux qui ont goûté aux effets de la relaxation profonde ce que l'on vient de dire est
prometteur et devra les encourager à persévérer dans cet entraînement.

a. ORIGINE du LOOK-IN

On retrouve cette technique dans des textes d'enseignements orientaux qui remontent à plusieurs
millénaires avant notre ère, elle est souvent appelée exercice du berger. Cette "posture mentale" est
décrite analogiquement comme étant celle d'un berger qui observe son troupeau sans intervenir. Il
regarde ses brebis caracoler en tous sens, s'éloigner puis revenir surveillées par les chiens qui
veillent à ce qu'elles ne s'égarent pas. Il est "vigilant" mais n'agit pas. Il observe tout simplement.

Cette forme de vigilance se retrouve dans ce que l'on appelle la "technique de Bouddha" qui
consiste à observer sa propre respiration sans qu'aucune pensée parasite ne vienne distraire cette
observation. Une histoire très classique du bouddhisme rapporte qu'un moine qui avait demandé au
Bouddha comment faire pour parvenir à l'état d'éveil de la conscience qui caractérise la discipline
préconisée par cet enseignement, la réponse de Bouddha fut: "Il suffit de rester conscient de sa
respiration pendant une heure entière pour y parvenir". Ceci nous donne une idée de l'effort que
nous devons nous entrainer à fournir pour éviter qu'après quelques secondes seulement notre
pensée nous éloigne de l'objet de notre exercice de concentration.

Dans le "look-in", l'objet de cette concentration sera la pensée et non la respiration, c'est la seule
différence.

Nous retrouvons aussi des traces de cette technique dans de très anciens textes chrétiens cette
posture mentale porte le nom de "présence à soi et à Dieu.

Si cette technique a eu tendance à se perdre dans notre culture et si elle est encore si peu répandue,
c'est qu'elle nécessite de la part du pratiquant un énorme effort et une persévérance à toute épreuve.
Elle est la voie royale vers la Connaissance car elle nous permet d'accéder directement à tous nos
mécanismes psychiques, sans aucune exception. En pratiquant ce "regard intérieur" au cours de
notre vie quotidienne nous allons comprendre le fonctionnement intégral de A à Z de toutes nos
fonctions mentales. Nous allons découvrir extrêmement rapidement la manière dont nous
fonctionnons face à toutes les circonstances de notre vie et nous accéderons ainsi à une
connaissance très réaliste de ce que nous sommes véritablement. Nous verrons avec une parfaite
lucidité ce que nous sommes vraiment en tant qu'êtres humains et les découvertes que nous ferons à
l'égard de nous-mêmes nous permettrons de comprendre très facilement de quelle manière
fonctionnent les autres puisque nous sommes tous semblables. Il s'agit là de la mise en pratique de
l'adage: "Connais-toi toi-même et tu connaîtra le monde".

Nous disposons ainsi d'un merveilleux laboratoire de psychologie qui nous permettra, en très peu
de temps, d'élargir considérablement notre connaissance de l'homme et de la vie.

b. PRATIQUE DU "LOOK-IN".

En ce qui concerne la mise en pratique proprement dite de cette technique appelée "look-in" il y a
plusieurs choses à savoir. Tout d'abord il s'agit de découvrir cette "posture mentale" avec laquelle
nous ne sommes pas du tout familiarisés. Pour cela, choisissez un moment dans la journée ou vous
n'êtes pas fatigué. Le matin est très favorable, nous disposons encore de toute notre énergie et notre
mental n'est pas encore encombré de tous les événements d'une journée d'activité. Au début il faut
impérativement être seul. La présence d'autres personnes empêche notre attention de se focaliser
sur notre propre pensée. La pratique d'une activité monotone favorisera beaucoup la réussite de vos
premiers exercices. Une promenade d'environ 1 heure dans une région assez isolée facilitera vos
premières découvertes.

Pour vous "mettre" en look-in, il vous suffira "d'installer" en vous l'interrogation suivante: "A quoi
suis-je en train de penser ?". Cette question devra devenir permanente pendant toute la durée de
votre exercice. Très vite vous sentirez surgir une grande fatigue psychique. Relâchez alors votre
effort pendant quelques instants puis recommencez.

Vous êtes dans la même position qu'un athlète qui entraine une posture physique. Au début de son
entraînement il ne pourra maintenir la position que pendant quelques secondes. Puis
progressivement, la musculature se développant, il pourra prolonger cette position qui exige de sa
part un gros effort. Lorsqu'il sera suffisamment entraîné, il pourra la maintenir longuement sans
avoir à fournir un effort important.

Dans cette posture mentale qu'est le "look-in", la démarche sera identique. Elle vous paraîtra
épuisante au début pour devenir de plus en plus aisée au fur et à mesure de votre progression.

La rapidité de cette progression varie beaucoup d'une personne à l'autre. Certains parviennent å
d'excellents résultats en quelques jours. Pour d'autres il faudra quelques semaines et d'autres enfin
prendront plusieurs mois. Ne vous découragez pas, car quelle que soit la durée de la période
pendant laquelle vous devrez fournir cet effort de départ, les résultats de cet investissement vous
apporteront une très grande harmonisation dans votre vie de tous les jours.

c. PRINCIPE DU "LOOK-IN"

Le fait de se mettre en position d'observateur de notre propre pensée entraîne un phénomène tout à
fait "extraordinaire" (au sens littéral du terme). Par cette posture mentale nous permettons à notre
CONSCIENCE de se "désidentifier" de notre MENTAL. Il s'agit d'une forme très subtile de
détachement. Nous cessons momentanément d'être l'acteur de notre propre vie pour en devenir le
spectateur !

Il est évident que cette position de spectateur présente des avantages indéniables. Prenons un
exemple: Admettons que nous nous trouvions soudainement en état d'angoisse ou d'inquiétude. En
état "ordinaire" notre conscience sera en état d'identification avec ce sentiment, notre conscience
sera "prisonnière" de ce sentiment. Nous serons angoissé ou inquiet 1 En état de "look-in" nous
regardons, nous observons en spectateur notre mental angoissé ou inquiet. Notre conscience
"désidentifiée" du sentiment d'angoisse ou d'inquiétude observera notre mental angoissé ou inquiet.
Le vécu qui en découle est totalement différent. Le spectateur que nous sommes devenus est
capable alors d'un discernement inaccessible à l'homme en état ordinaire. Le premier constat qui va
surgir est que cette angoisse ou cette inquiétude a toujours un caractère passager. La conscience
désidentifiée du mental sait que ce sentiment ne va pas durer toujours. La conscience identifiée,
prisonnière du mental ne le sait pas. Autre avantage indéniable, la conscience désidentifiée par le
look-in pourra très objectivement rechercher les origines de cette angoisse ou inquiétude et dans la
grande majorité des cas découvrir la "futilité" de cette origine d'où un soulagement immédiat du
sentiment de malaise éprouvé. Etc... etc... Il serait trop long et fastidieux d'énumérer ici tous les
avantages de cette position qui confère à la conscience une liberté trop longtemps négligée. La
pratique de cette technique vous permettra de découvrir å votre tour toutes les merveilleuses
richesses qui en découlent.

Remarquons encore un fait culturel très important qui met en évidence les lacunes de notre culture
qui a trop longtemps négligé la connaissance traditionnelle. Notre philosophie "occidentale" a
longtemps considéré le "JE PENSE DONC JE SUIS" du philosophe Descartes comme une pierre
angulaire du développement du rationalisme. Or dans la pratique de technique "d'éveil de la
conscience" qu'est le "look-in", un des constats fondamentaux que vous allez réaliser est que
"pensée" et "conscience" sont deux phénomènes totalement différents. Comme nous allons le voir
plus loin dans ce cours, la différence fondamentale entre pensée et conscience est que la première
appartient au domaine de l'immanence, c'est-à-dire du monde matériel alors que la seconde est
transcendantale et appartient au monde de l'esprit. Et ainsi la proposition de Descartes se
transformera en "J'AI CONSCIENCE DONC JE SUIS".

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ENTRAINEMENT DE BASE du "TRAINING SOPHROGENE"

TROISIEME EXERCICE: LE MENTAL

Le mental est composé de deux instances: l'EGO et l'INTELLECT.

Pour comprendre la relation existant entre ces 2 instances on pourra comparer le mental à un fruit,
par exemple une pomme. L'ego serait la chair de cette pomme et l'intellect sa peau. L'un ne peut
exister sans l'autre et pourtant leur structure, leur aspect, leur goût est très différent.

Notre intellect est beaucoup plus facile à repérer que notre égo. L'intellect à des facultés reconnues
très universellement: l'intelligence déductive, la mémoire, l'imagination etc... Nous sommes
parfaitement conscients d'utiliser couramment notre intellect dans nos occupations quotidiennes.
Lorsque nous devons prendre une décision nous "réfléchissons", nous comparons le pour et le
contre, nous projetons dans 1'avenir les conséquences possibles d'une décision. Nous faisons appel
å nos souvenirs, nous calculons, etc... etc... Chacun d'entre nous à parfaitement conscience de
disposer là d'un outil extrêmement précieux qui ressemble à un superordinateur aux multiples
fonctions. L'intellect est très simple à repérer. Nos psychologues parviennent même à le quantifier
au moyen de tests de "quotient intellectuel" qui débouchent sur des chiffres très précis.

Par contre nous sommes beaucoup moins conscients de notre propre égo qui, lui, se manifeste à
travers ce que nous appelons nos sentiments.

Ainsi si vous vous Soumettez à un test de quotient intellectuel et qu'on vous annonce que vous avez
atteint 140 vous allez ressentir un sentiment de fierté. Vous serez content! Etre content est un
"sentiment". Par contre si vous ressortez du cabinet d'un psychologue qui vous aura annoncé un QI
de 80 vous éprouverez un sentiment totalement opposé. Il y a de grands risques que vous vous
sentiez "déprimé". Vous éprouverez alors un sentiment de frustration. Un psychologue dira que
vous allez "décompenser" et si vous réagissez contre ce sentiment désagréable vous irez peut-être
acheter une pâtisserie ou vous irez boire un verre d'alcool pour "compenser" votre sentiment de
dévalorisation. Il y a mille façons de compenser les sentiments négatifs que nous éprouvons dans
notre existence et on s'éloignerait de notre objectif en recherchant d'autres exemples de
compensations.

Ainsi nous pouvons "saisir" notre égo lorsqu'il se manifeste sous forme de "sentiments".

Dans la démarche que nous poursuivons dans ce cours il sera de toute première importance de
devenir capable, le plus souvent possible, de repérer les manifestations de notre égo. De devenir
progressivement conscient de notre propre ego. En fait un des principaux objectifs de ce cours est
de devenir capable de discerner ce qui en nous est du domaine du MENTAL (ensemble intellect-
égo) et ce qui est du domaine de l'ESPRIT.

Là de nouveau, la technique de vigilance que nous avons décrite dans le précédent exercice, va
devenir notre outil principal pour parvenir à cette lucidité.

Par cette "désidentification" provoqué par le "look-in", ce regard intérieur passif, nous allons
progressivement devenir spectateurs de notre égo. Pour ce faire, il nous suffira d'installer en nous le
plus souvent possible la question suivante: "Est-ce que j'aime ou est-ce que je n'aime pas ?"
Vous allez être très étonné du résultat obtenu. Vous aurez vite l'impression d'assister à une scène de
théâtre tragi-comique où le personnage principal, qui est votre égo, va se retrouver constamment
bousculé par les circonstances de la vie en passant en permanence par des "j'aime", "j'aime pas"!
Cela va donner à peu près ceci: "Tiens un parterre de fleurs c'est beau - j'aime. On me bouscule -
j'aime pas. Une éclaircie dans le ciel nuageux laisse passer un rayon de soleil - j'aime. Je trébuche
sur le bord du trottoir, je me sens un peu ridicule, - j'aime pas. Etc... etc...

Le look-in pratiqué sur l'égo est un jeu merveilleux. Au début il vous faudra du courage car
malheureusement vous découvrirez très vite que les sentiments négatifs sont beaucoup plus
nombreux que les positifs. En nous regardant vivre ainsi, au début, nous allons nous trouver bien
plus souvent ridicules que flattés par nos comportements habituels. Cette lucidité nouvelle qui va
surgir de manière très "crue" va nous révéler des aspects de notre personnalité qui sont peu
flatteurs. Ceci est une étape sur le chemin de la connaissance, il faut bien le reconnaitre, qui est
difficile å franchir. Cette posture mentale, cette vigilance nouvelle avec laquelle nous sommes très
peu familiarisés, va nous obliger à des "remises en question" très profondes et souvent bien
difficiles. Mais là surtout ne perdez pas courage. Cette "purge" par laquelle nous devons tous passer
pour entamer ce développement personnel sera suivie de récompenses indescriptibles.

Si vous franchissez victorieusement ce cap, en très peu de temps votre vie va changer
considérablement. Très vite vous constaterez une harmonisation générale de vos relations avec les
autres. Vous supporterez beaucoup plus facilement les petits désagréments de la vie, vous
apprendrez à rire de ce que vous croyiez être vous-même et qui en fait n'était que votre égo (c'est-à-
dire, comme nous le verrons plus tard, qu'une partie tout à fait négligeable de nous-mêmes). Et
alors seulement, vous serez prêt à découvrir ce que vous êtes réellement, c'est-à-dire votre ESPRIT.

Et comme vous avez appris à discerner en vous ce qui est "égo" et ce qui est "esprit" vous
discernerez aussi chez les autres les manifestations de leur égo et de leur esprit.

Et là un nouveau cap, une nouvelle étape surgira. Il est fort probable que vous apprécierez
différemment vos relations humaines. Une nouvelle "échelle de valeurs" remplacera la précédente.
Vous aurez "changé" vous-même et il y a de fortes chances pour que votre vie change aussi.

Mais ne craignez rien. Tous les changements qui pourront survenir seront toujours positifs. Vous
serez plus authentique et votre vie sera plus authentique. Vous serez plus vrai et plus juste et votre
vie sera plus vraie et plus juste. Cette nouvelle "lucidité qui s'établira en vous rayonnera sur toutes
vos relations humaines. Vous sortirez du monde de la projection et de l'illusion pour apercevoir la
réalité telle qu'elle est vraiment. Et, contrairement à ce que certains craignent, vous pourrez alors
constater, comme tous ceux qui ont déjà parcouru ce chemin, que cette réalité est très belle ! Etre
plus lucide signifie jouir de plus de "lumière" et la lumière est la source même de la vie !

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ENTRAINEMENT DE BASE DU "TRAINING SOPHROGENE"

QUATRIEME EXERCICE: L'HARMONIE

Pour comprendre ce qui se passe en l'homme tant qu'il vit de manière "ordinaire" nous allons
imaginer une petite histoire dans laquelle il est question d'un maître de maison et de son serviteur.

Imaginons un très beau manoir dans lequel vivent seuls son propriétaire que l'on appellera "le
maître de maison" et son serviteur qui s'occupe de l'intendance et de la bonne marche et du bon
fonctionnement de la maison.

Ce serviteur est le meilleur serviteur que l'on puisse imaginer. Il sait tout faire et de la cave au
grenier tout est propre et maintenu dans un ordre irréprochable. En plus c'est un cuisinier de
premier ordre et son maitre ne peut qu'apprécier tant de compétences ménagères.

Pourtant ce serviteur a un défaut. Il est d'un orgueil démesuré et ne peut supporter son statut de
serviteur, il aimerait devenir le maitre du manoir. Si bien que chaque fois qu'un visiteur est
annoncé, le serviteur se déguise, il change de vêtements et revêt un costume de son maître. Lorsque
le visiteur se présente, et il s'agit presque toujours de représentants qui viennent proposer l'achat
d'un produit domestique ou de délégués d'entreprises qui offrent un service d'entretien pour le parc,
donc eux-mêmes des hommes "ordinaires" qui ne prennent en considération que l'apparence et
l'habit de celui qui les reçoit, ces visiteurs ne s'aperçoivent pas de la supercherie et leur attitude
respectueuse et servile flatte l'orgueil de notre serviteur qui se complaît dans ce rôle de "pseudo-
maître de maison".

Vient un Jour se présenter un courtier représentant une banque de la région qui vient lui proposer
l'achat de toute une série de titres et d'actions d'entreprises industrielles. Continuant à usurper le
personnage du maître de maison› le serviteur, imitant parfaitement la signature de son patron,
paraphe un contrat portant sur une somme très importante. Il se révélera par la suite que l'affaire
proposée était désastreuse et la perte consécutive à cette mauvaise opération hypothéquera
gravement la fortune du maitre de maison.

Par manque de connaissance du domaine bancaire et de la gestion commerciale, le serviteur porte


donc un très sérieux préjudice aux affaires de son patron. Ainsi les décisions que pourra prendre le
serviteur en usurpant le personnage de son maitre seront souvent inadéquates et parfois même
catastrophiques.

Ainsi s'établit la relation entre le mental et l'esprit dans la condition de l'homme "ordinaire".

Nous sommes "ORGUEILLEUX"! La plupart d'entre-nous traversent toute leur existence en


ignorant ce qu'est l' "humilité". Parfois, en de très rares occasions, il nous arrive d'être humble. Il
arrive que notre mental, lors d'événements exceptionnels, retrouve la dimension qu'il avait lorsque
nous étions de très jeunes enfants. Alors seulement notre esprit peut se manifester.

Notre esprit est une énergie très subtile, très discrète, il n'élève jamais la voix. Pour l'entendre et
l'écouter il faut faire silence en nous-mêmes. Il faut faire taire notre mental qui parle si haut, qui est
si bruyant, qui se croit si important. "Soyez comme des enfants". Cette phrase, nos livres sacrés
nous la transmettent. Pour mieux comprendre l'humilité d'un enfant, il suffit d'imaginer une scène
où un jeune enfant se comporterait avec l'orgueil d'un adulte. Cela arrive parfois lorsque l'enfant
cherche à imiter ses parents. Je me souviens un jour avoir surpris mon petit-fils de 4 ans fièrement
assis sur la banquette arrière de ma voiture, une cigarette plantée entre les lèvres et regardant les
passants d'un air hautain et distant. (Heureusement pour lui la cigarette était éteinte!) L'effet était
d'un comique irrésistible et avait déclenché chez les personnes qui m'accompagnaient un fou-rire
difficilement maîtrisable.

Peut-être est-il plus facile à un enfant d'imiter le personnage d'un adulte que pour les adultes que
nous sommes de retrouver la fraîcheur d'esprit de l'enfant! Et pourtant, si nous voulons avancer sur
le chemin de la Connaissance, nous serons obligés de retrouver cette humilité primordiale.

Ne confondons pas ici "humilité" avec "soumission". Dans notre culture cette confusion est
malheureusement trop fréquente. Par "humilité" il faut entendre "ouverture d'esprit".

Si nous nous adressons å quelqu'un qui détient un savoir qui nous échappe, la condition première
pour avoir une chance de recevoir une part de cette connaissance que l'autre possède, est d'ouvrir
sans réserve notre esprit. Devenir capable d'accepter de remettre en question tout ce que nous
croyons savoir sur l'existence.

En admettant que nous nous trouvions devant un homme qui a cessé d'être "ordinaire" et qui
accepte de transmettre cet enseignement traditionnel dont il est question ici, et qu'il nous déclare
d'emblée que la terre est carrée, nous devrons être capables à cet instant de faire taire notre mental.
Vous imaginez facilement la réaction de notre mental devant une pareille assertion! -"Mais cet
homme est fou! C'est un imposteur! Il est bien connu que la terre est ronde! Du reste j'ai moi-même
vu des photographies de notre planète prises depuis la lune! Ce type est un charlatan!"

Ainsi, peut-être, passerons-nous à d'une occasion unique d'apprendre quelque chose de nouveau sur
la condition humaine, car derrière cette affirmation d'apparence absurde sur la forme de la terre se
dissimulait peut-être un symbolisme qui nous échappe totalement. Pour mieux cerner l'orgueil de
notre mental, il est nécessaire de citer ici le passage d'un magnifique ouvrage d'un auteur américain
maintenant traduit en français dont le nom est "Dan Millmann". Ce livre s'appelle: "LE
GUERRIER PACIFIQUE" et est édité aux éditions "SOLEIL" å Genève. Il met en présence, sous
une forme romancée, un jeune et brillant étudiant et un vieil homme qui a acquis une très grande
sagesse de la vie. Voici brièvement résumé ce passage:

Le vieil homme, s'adressant à l'étudiant, lui demande: -"Sais-tu où tu es en ce moment?" Et


l'étudiant répond affirmativement en précisant le nom de l'édifice ou a lieu cette rencontre. Le
vieillard demande alors: -"Sais-tu où est ce bâtiment?" Et l'étudiant répond avec arrogance en
nommant le quartier de la ville ou ils se trouvent. -"Et ou est ce quartier?" poursuit l'homme âgé.
Agacé l'étudiant nomme alors la ville où l'action se déroule. -"Et ou est cette ville?" Et la réponse
jaillit instantanément de la bouche du jeune homme: "Aux Etats-Unis naturellement!" -"Et ou se
trouvent les Etats-Unis?" -"Sur la terre, pardi!" -"Et où se trouve la terre?" -"Dans notre système
solaire, dans notre galaxie!" -"Et où se trouve notre galaxie?" -"Et bien...ma foi...dans l'univers..." -
"Et ou se trouve l'univers?" Et devant le silence embarrassé du jeune étudiant le vieil homme
conclut: -"Tu vois bien que tu ne sais pas où tu es!"

On trouve dans le ZEN japonais des techniques analogues appelées "koan" qui servent à briser le
mental du disciple qui recherche cette forme de connaissance. Un koan est une phrase
apparemment absurde sur laquelle l'intellect va se casser les dents. Lorsque cette démarche réussit,
arrive un jour ou le mental épuisé "renonce" à rechercher une signification intellectuelle au koan
proposé et momentanément il cesse de fonctionner. Et là se produit alors une "rupture dans le
psychisme de l'élève. Cette "rupture" lui permet alors d'un seul coup de sentir le monde et de le
percevoir tel qu'il est, au-delà de toute forme de pensée. C'est "l'illumination". Ce que les Japonais
appellent "satori". Cette technique est brusque et crée un choc. C'est une expérience que le disciple
n'oubliera jamais. Après cela "il sait" que la réalité est beaucoup plus vaste que ce que notre mental
"imagine" qu'elle est. C'est le choc de l'infini. Soudain, l'homme qui vit cette expérience sait que
l'univers est infini dans toutes les directions. Sa conscience cesse alors d'être enfermée dans l'espace
clos que lui a construit e mental.

Cette expérience, cette étape, s'appelle en Inde "L'EVEIL". C'est l'éveil de la conscience au niveau
de l'esprit. La conscience de l'homme enfin libérée des chaines du mental peut vivre l'esprit, c'est-à-
dire la vie sous tous ses aspects et non la vie limitée à ses apparences.

Dans cet état, si vous porter votre attention sur un arbre, vous devenez l'arbre, momentanément
vous "êtes" l'arbre. Et ce que vous découvrez est totalement surprenant car ce que vous constatez
c'est que l'arbre est "joyeux". Tout ce qui est vie est joyeux, est parfaitement harmonieux. La joie
est le critère de l'harmonie!

Au niveau de l'esprit l'imperfection n'existe pas. La peur n'existe pas. C'est la rencontre avec
l'absolu, avec la perfection. C'est aussi l'univers de l'éternité. Au niveau de l'esprit le temps est
aboli. C'est comme "un mouvement immobile". Passé, présent et avenir ne font qu'un. L'homme qui
n'est au niveau de son mental qu'un grain de sable dans un désert immense, découvre avec
stupéfaction qu'il est la vie, qu'il est tout à la fois, qu'il est l'univers tout entier, qu'il n'y a as de
séparation entre lui et l'univers.

Cette "excursion" hors des limites du mental est inoubliable. C'est l'expérience la plus élevée que
puisse vivre un être humain. Et bizarrement cette expérience, contrairement à ce qu'on pourrait
penser, n'est pas un achèvement mais au contraire un début. La sensation profonde éprouvée est
que c'est ici que la vie "commence" et que c'est à partir de cette expérience fondamentale que
l'homme va pouvoir commencer à vivre "normalement" et accumuler des connaissances vraies,
complètes, synthétiques et non plus partielles, insatisfaisantes et limitées comme c'était le cas en
état "ordinaire". Il devient alors totalement évident que le destin de toute l'humanité est d'aboutir à
cet état "normal" qui est éprouvé comme celui de la liberté absolue. C'est l'âge ADULTE de
l'humanité, vraisemblablement l'apocalypse de la Bible et l'ère du Verseau de l'astrologie.

L'homme "normal" est libre parce qu'il est capable de tout accepter sans aucune restriction ni refus.
Après la relaxation physique et mentale c'est la relaxation de l'esprit. L'esprit de l'homme était
emprisonné par son mental, il est devenu libre. On pourrait très simplement schématiser ces deux
situations en considérant qu'en état ordinaire le mental se place au dessus de l'esprit et qu'en état
normal l'esprit domine le mental qui reprend son rôle de "bon et loyal serviteur" qui a cessé de
vouloir usurper la position de son maître.

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ENTRAINEMENT DE BASE du "TRAINING SOPHROGENE"

CINQUIEME EXERCICE: L'INTELLIGENCE

Dans cette présentation nous allons utiliser le mot "intelligence" soit avec un (i) minuscule soit avec
un (I) majuscule afin de préciser le niveau auquel on se situe.

Ainsi nous utiliserons le mot intelligence avec un (i) minuscule pour parler de celle qui appartient à
notre intellect donc à notre mental tandis qu'Intelligence avec un (I) majuscule sera utilisé pour
désigner celle de notre esprit.

Nous avons déjà remarqué qu'aussi perfectionné qu'il est, notre intellect n'a pas la possibilité
d'appréhender la réalité de l'esprit. Il n'en a pas les moyens. Dans "La critique de la raison pure”
Kant, philosophe allemand du 18ème siècle, reconnu comme un chef de file de notre philosophie
"occidentale", constate les limites de la "raison humaine" c'est à dire de l'intelligence de notre
intellect. Il délimite parfaitement le champ d'action de notre intelligence rationnelle en remarquant
que notre raison ne pourra jamais saisir ce qu'il appelle le "noumène" des choses, c'est-å-dire la
chose en elle-même, la chose "en soi" dit-il; elle ne pourra qu'en percevoir la forme, l'apparence.
Notre intelligence intellectuelle, notre raison, est "infirme" lorsqu'il s'agit de saisir le monde de
l'esprit.

L'esprit, de par sa nature, échappe au rationnel, il ne peut pas être "connu" par la raison. Or ce qui
est "irrationnel" inquiète l'homme "occidental" que nous sommes. Nous nous "méfions" de
l'irrationnel, nous le "craignons"; la plupart du temps il nous inspire un sentiment de peur.
L'irrationnel n'est pas "rassurant"; notre égo se sent démuni face å ce qui échappe å son complice
l'intellect. Nous n'avons pas "confiance", donc le plus souvent nous "refusons" de regarder et de
voir en face ce qui est irrationnel.

Or la vie, dans son infinie complexité, échappe à notre raison. Nous avons donc fondamentalement
peur de la vie. Durant toute notre existence, notre mental va s'ingénier à construire des barrières,
des remparts pour nous protéger contre l'aspect irrationnel de la vie. Malheureusement ces remparts
qui nous protègent nous "emprisonnent" aussi. Nous perdons progressivement contact avec la vie.
Certes, nous sommes encore émerveillés par un coucher de soleil et nous recherchons tous les
aspects agréables de la nature, mais nous avons très peur de la maladie surtout lorsque notre
médecin nous déclare qu'il ne peut pas faire grand chose! Or la maladie fait intégralement partie de
la vie, elle est un phénomène vital.

Nous considérons, par exemple, ce que nous appelons "la dépression nerveuse" comme une sorte de
"mal du siècle". Les symptômes dépressifs sont pourtant significatifs de ce retrait de l'être humain
devant la vie. L'homme déprimé n'a plus envie de rire, il se retire de la vie sociale, il se replie sur
lui-même, il cesse d'entreprendre, il est angoissé. C'est le contraire de l'épanouissement. C'est un
refus de vivre. Son égo démissionne! Pour n'avoir pas accepté d'occuper sa juste place au service de
l'esprit, pour avoir voulu diriger au lieu de servir, pour avoir échoué là où il se croyait compétent,
notre égo se réfugie dans ce que l'on appelle la dépression nerveuse.

On ne peut pas impunément renier une partie de ce que nous sommes. Si une plante pouvait renier
ses racines, elle se dessècherait immédiatement. Heureusement pour elles les plantes n'ont pas de
mental! Elles ne sont donc pas orgueilleuses!
Dans la démarche que nous entreprenons ici, un des points essentiels consistera à découvrir la
confiance devant la vie, devant la nature quel que soit l'aspect qu'elle nous présente que cela
"plaise" ou non à notre égo et que notre intellect soit capable ou non de "comprendre". Nous allons
devoir apprendre à faire "taire" notre mental pour libérer notre esprit et ainsi reprendre vraiment
contact avec la vie.

La vie est Intelligente et nous faisons partie de la vie. Il est donc normal que nous retrouvions en
nous les échos de cette Intelligence.

L'intelligence de la vie, nous allons la percevoir dans la "cohérence". La vie, la nature, est
"cohérente". La cohérence est le contraire du "chaos". La caractéristique du chaos est le "désordre".
La cohérence implique un certain "ordre" des événements dans le temps et l'espace. La cohérence
de la vie est le point de jonction entre ce qui est transcendant et ce qui est immanent. Entre ce qui
est esprit et ce qui est matière.

Considérons un arbre. Examinons le diamètre de ses branches et posons-nous la question:


"Pourquoi le diamètre d'une branche est-il de cette dimension et non le double ou la moitié de cette
dimension ?" Comment cet arbre sait-il qu'il est inutile de faire croître le diamètre de ses branches
au-delà d'une certaine limite comme il sait qu'en dessous de ce diamètre "optimum" ses branches
seront trop fragiles pour résister au vent? D'OU LUI VIENT CE SAVOIR ?

Cet arbre n'a pas de cerveau! Il ne peut pas "penser", il ne peut pas "réfléchir". Un ingénieur qui
construit un pont doit calculer avec précision les dimensions de ses piliers et leur forme en fonction
des matériaux qui seront utilisés. Nous pourrons repérer les mêmes processus en nous-mêmes.
Lorsque nous sommes en contact avec le virus de la grippe devons-nous "décider" d'activer notre
système immunitaire et calculer quelle quantité de globules blancs il faudra libérer pour lutter
contre la maladie ?

Ces mécanismes de défense de notre organisme ne dépendent pas de notre mental. Et pourtant nous
pouvons influer sur le cours de notre santé. Un phénomène très connu en médecine surgit dans les
cas critiques, c'est le moral du patient! Souvent un chirurgien appréhende d'opérer un malade
démoralisé et au contraire sera beaucoup plus serein si son patient a un moral d'acier. De même
pour les maladies graves. Il est maintenant tout à fait connu, grâce aux enregistrements statistiques,
que très souvent l'homme est atteint d'une maladie grave lorsque dans les deux ans qui ont précédé
le déclenchement de la maladie un événement particulièrement pénible s'est produit dans la vie de
cet homme ou de cette femme.

Au contraire, la médecine moderne reste parfois totalement perplexe devant des cas de longues
"rémissions" ou même de guérisons (miraculeuses) alors que tout portait à penser que le malade
allait décéder dans les mois à venir. C'est, entre autres le cas de très nombreux cancers.

Lorsque nous parlons ici du "moral" d'un malade, qu'entend-on par ce terme. Avoir "bon" ou
"mauvais" moral est-il en rapport avec le bon ou mauvais fonctionnement de notre mental? Plus
précisément, sommes-nous plus à l'abri de la maladie lorsque nos capacités intellectuelles sont très
entraînées? En d'autres termes un ingénieur ou un avocat est-il mieux protégé contre la maladie
qu'un travailleur manuel, un artisan ou un artiste? Lors d'une épidémie de grippe les intellectuels
sont-ils moins frappés que ceux dont la profession ne nécessite pas un usage intensif de leurs
facultés mentales? Aucune étude statistique ne vient conclure dans ce sens et quelle que soit notre
profession nous présentons tous la même vulnérabilité ou la même résistance devant la maladie.
Ainsi notre moral plonge-t-il ses racines ailleurs que dans notre mental! Ailleurs où, sinon dans
notre esprit ?

Puisque progressivement nous approchons de ce que nous appelons "esprit", il est intéressant ici
d'en nommer quelques caractéristiques. Nous avons remarqué plus haut qu'un être humain déprimé
n'avait plus envie de rire ni même de sourire. Au contraire un homme qui a "bon moral" rit souvent
et sourit volontiers. Il est "optimiste". Il fait des projets d'avenir. Il a envie de vivre. Il aime la viel
Il n'a pas peur de vivre. Un sentiment de joie domine son existence, même s'il a dû parfois traverser
des épreuves difficiles.

De cette suite de constats il ressort que la "vitalité" d'une personne dépend d'une source qui est
directement liée à la nature profonde de son être et non à sa capacité de réflexion ou à son quotient
intellectuel.

L'homme, comme la plante ou les animaux, a automatiquement accès ses processus inconscients
(tel notre système immunitaire nous protégeant contre la maladie) par la vigueur de son moral qui
est une manifestation de son esprit.

Nous retrouvons ici l'Intelligence profonde de la vie qui progresse et évolue depuis des millions
d'années sur notre planète dans un mouvement qui conduit l'humanité vers une conscience plus
vaste, plus intense. Ici, conscience et vie se rencontrent intimement pour s'unir dans cette
"cohérence", dans cette "Intelligence" que nous pouvons reconnaitre intuitivement dans la nature
qui nous environne.

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ENTRAINEMENT DE BASE du "TRAINING SOPHROGENE"

SIXIEME EXERCICE : L'INTUITION

Exactement comme la faculté de déduction est une fonction de l'intellect. la faculté d'intuition est
une fonction de l'esprit.

Nous parvenons maintenant au stade où nous pouvons commencer à découvrir l'esprit, å le


"toucher", à le "palper", à le "sentir". Nous allons pouvoir "constater" son existence et plus encore
nous allons pouvoir "apprendre" à l'utiliser

Au début de ce cours, nous avons dit que si le mental était "évident" l'esprit, lui, nous paraissait
"mystérieux". N'appelle-t-on pas "mystiques" ceux qui se consacrent å une vie spirituelle? Le mot
mysticisme est lié à la notion de "mystère" et le mystère, par définition, est inexplicable par la
raison. Il est hors de portée de l'intellect. Notre égo "n'aime pas ça", il "craint ça" et comme
l'autruche il préfère "ne pas voir ça". Le ça que l'on utilise ici peut être rapproché du ça de la théorie
psychanalytique découverte par Freud puisque le ça de la psychanalyse contient nos instincts
inconscients.

De même, dans le développement personnel que propose ce cours, il va falloir progressivement


"prendre conscience" d'une réalité qui apparaît comme "mystérieuse" à notre mental. Cette réalité
est celle de notre esprit.

Du fait de sa nature, notre esprit échappe à toute définition puisqu'une définition "réduit" l'objet
qu'elle envisage a des éléments acceptables pour notre intellect. L'esprit ne peut donc pas être
"connu" il ne peut qu'être "vécu", il ne peut qu'être expérimenté pratiquement dans son
fonctionnement. L'intuition étant une des fonctions de l'esprit, en expérimentant l'intuition nous
allons donc pouvoir vivre l'esprit et l'utiliser pratiquement et consciemment dans notre vie
quotidienne.

Mais avant d'aborder cette expérimentation de l'intuition, nous devrons d'abord savoir qu'il existe
deux sortes d'intuition afin d'éviter de prendre l'une pour l'autre, ce qui nous conduirait à des erreurs
qui pourraient être très lourdes de conséquences.

Et ici une mise en garde générale s'impose. Lorsqu'on aborde le monde de l'esprit nous allons
automatiquement avoir affaire aux formes d'énergies les plus puissantes auxquelles l'être humain
peut accéder. Il y a donc certaines précautions à respecter et comme vous pourrez le constater. les
exercices qui vont suivre seront parsemés de conseils de prudence que chacun d'entre nous aura
intérêt à respecter consciencieusement. Les connaissances dévoilées dans ce cours ont été
longtemps conservées secrètes. Elles font partie d'un enseignement .qui dans le passé était
strictement "ésotérique" et réservé à de très rares initiés. C'est avec l'autorisation des "maîtres" qui
transmettent ce type de connaissance que ce cours est actuellement entre vos mains. Dans votre
propre intérêt faites-en "bon usage". Nous sommes dans la même situation qu'un petit enfant qui
découvre le feu. Il serait faux de la part des parents dont l'enfant est fasciné par le feu de l'en
écarter, de lui en interdire l'accès ou de lui dire que ce n'est pas pour lui. Les parents devront au
contraire "guider" le jeune enfant de manière à ce qu'il découvre le feu sans se brûler ni risquer de
causer des dégâts.
Vous remarquerez que le feu comme l'esprit ne peut être "connu" intellectuellement. On "n'apprend
pas" le feu â l'école comme on apprend à lire et à écrire. On "expérimente" le feu en prenant
certaines précautions. Le feu est l'énergie la plus simple, la plus élémentaire: c'est l'énergie du début
de l'évolution de l'homme. Lorsque l'humanité est entrée dans l'âge du feu elle a commencé â se
transformer et a transformé son environnement. Nous entrons maintenant dans "l'âge de l'esprit" et
chacun d'entre nous est "autorisé" maintenant à faire connaissance de l'esprit et à l'utiliser.

Pour revenir à l'intuition, nous devrons donc impérativement apprendre à "discerner" ce que nous
appellerons les "fausses intuitions" ou "intuitions subliminaires", des "intuitions réelles".

Les intuitions subliminaires proviennent d'informations inconscientes que notre mental enregistre
sans que nous nous en rendions compte. Un exemple illustrera ce mécanisme. Un jour, un médecin
qui utilisait l'hypnose avec ses patients eut l'idée de demander à l'un de ses malades qui venait
d'arriver chez lui combien il y avait d'arbres dans l'avenue qui conduisait à son cabinet. Le patient,
un peu surpris, lui répondit qu'il n'en savait rien étant donné qu'il ne lui était jamais venu å l'esprit
de compter les arbres en marchant dans cette avenue. Sans insister, le médecin entame comme
d'habitude son traitement en provoquant chez son patient une transe hypnotique. Lorsque cette
personne se trouve en état d'hypnose profonde, le médecin repose la même question å son malade et
la personne en état d'hypnose indique alors le nombre exact d'arbres plantés dans l'avenue en
question.

Cette histoire met parfaitement en évidence un mécanisme fondamental qui se produit en chacun de
nous. Durant nos activités quotidiennes nous enregistrons un très grand nombre d'informations de
manière totalement subconsciente. Ce sont des "informations subliminaires". De même, une très
grande partie de nos associations de pensées sont subconscientes. Souvenez-vous ici de l'exemple
analogique de la mousse qui se forme à la surface de la soupe et qui représente notre pensée
secondaire. Ainsi vont naître de "fausses intuitions", des "intuitions subliminaires" qui nous
conduiront à de fausses conclusions dont les effets pourront être extrêmement néfastes.

Vous allez maintenant commencer à comprendre les raisons de la "mise en garde" qui a précédé
grâce à l'explication qui va suivre.

Lorsque vous commencez à utiliser "consciemment" une faculté de l'esprit telle que l'intuition,
votre vie va se transformer. Auparavant vous aviez pris l'habitude d'attribuer au "hasard" les
événements que vous aviez prévu intuitivement et, à la limite, vous vous en "amusiez". On entend
très souvent des gens dire par exemple: -"Ah! Tiens, c'est amusant, j'étais sûr qu'en arrivant dans
cette rue je trouverai facilement une place de parking pour ma voiture et au moment où je suis
arrivé il y en a une qui s'est libérée!"

Cette situation présente un aspect tout à fait "inoffensif" pour une personne qui croit au "hasard".
Mais vous, lorsque par votre pratique systématique de votre faculté intuitive, vous parviendrez,
après quelque temps d'entraînement, à acquérir la certitude que le hasard n'existe pas, et sachez-le,
toute personne qui s'engage sur ce chemin aboutit très vite à cette certitude fondamentale, votre
existence va se transformer.

Vous ne verrez plus la réalité de la même manière. Vous aurez déjà commencé à apprendre à
pénétrer le "mystère" des choses. Il deviendra alors extrêmement important pour vous d'être
capable de discerner les vraies intuitions des fausses; car contrairement à une personne qui attribue
au hasard certains événements de sa vie et qui donc ne prend pas en considération ces événements
"hasardeux" pour prendre des décisions, vous ferez entrer ces événements, que votre intuition
repère, dans vos décisions quotidiennes. Ainsi, si vous prenez une décision à partir d'une fausse
intuition votre décision sera fausse et toute votre vie deviendra fausse. Et là il y a un danger réel
qu'il faudra connaître pour éviter les dégâts que pourrait engendrer ce genre d'erreur.

Exactement comme on apprendra à un enfant qui commence à manipuler des allumettes de ne


jamais approcher une flamme d'un produit explosif.

Le seul moyen qui vous permettra de repérer instantanément une intuition vraie d'une fausse est le
"look-in". Cette vigilance à l'égard de votre propre pensée vous permettra de repérer les éventuelles
associations de pensées qui vous auraient conduit à une fausse intuition.

Prenons un exemple. Votre fille ou votre fils est parti en vacances en moto; vous marchez dans la
rue et soudain, à la limite de votre champ de vision, vous apercevez, sans en être conscient, une
moto qui traverse un carrefour à une vitesse excessive. Immédiatement votre pensée associera la
notion de danger imminent à votre propre enfant qui peut se trouver dans une situation analogue. Si
vous n'êtes pas assez "vigilant" pour repérer ce phénomène vous pourriez en conclure que votre
fille ou votre fils va être victime d'un accident de moto et peut-être prendrez-vous alors la fausse
décision de téléphoner à l'hôtel où votre enfant passe ses vacances.

Vous concevrez facilement, à partir de cet exemple très simple, qu'une existence basée sur de
fausses intuitions sera vite "invivable".

Par contre, cette vigilance nouvelle à laquelle vous accédez grâce à l'observation de votre pensée,
vous permettra de repérer une information qui provient réellement de la réalité extérieure â vous-
même.

A nouveau, un exemple pratique sera plus efficace que de longues explications: Le téléphone
sonne. Sans raison vous pensez à une personne précise. Votre vigilance vous indique qu'aucune
association n'a conduit votre mental à conclure que c'était cette personne-là qui vous appelait. Vous
décrochez et c'est bien cette personne qui vous appelle. Vous avez expérimenté une véritable
intuition.

Ainsi possédez-vous maintenant la base technique nécessaire pour passer à la pratique du


développement de votre faculté intuitive.

Jour après jour, semaine après semaine, expérimentez cette faculté. Progressivement vous
acquerrez la certitude de l'existence de votre esprit et de ses extraordinaires facultés. A votre tour
bientôt, vous sourirez lorsque vous entendrez une personne dire: -"Ah! C'est amusant, hier je
pensais à cet ami que je n'ai pas revu depuis longtemps et ce matin j'ai reçu une lettre de lui... Ah!
C'est amusant... Le hasard quand même!"

En observant dans votre vie et autour de vous, vous constaterez facilement que ce "hasard" se
produit très souvent.

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ENTRAINEMENT DE BASE DU "TRAINING SOPHROGENE"

SEPTIEME EXERCICE: L'ENERGIE

Au niveau immanent, c'est-à-dire au niveau de la matière qui existe dans le continuum "espace-
temps", nous sommes tout à fait familiarisés avec la notion d'énergie.

N'importe quel physicien moderne accepte que tout ce que nous touchons, tout ce que nous voyons,
tout ce que nous entendons, etc... est une manifestation énergétique.
L'énergie est présente partout et en tout.

Mais si nous imaginons un être humain qui vivait avant que notre science et la technologie qu'elle a
engendrée n'existe, cette notion que "tout est énergie" n'était pas aussi évidente.

Nous avons vu, tout au début de ce cours, qu'en économisant notre énergie psychique au niveau de
notre pensée, en évitant un gaspillage inutile en éliminant autant que possible notre pensée
secondaire, nous disposions automatiquement de cette énergie "économisée" au profit de notre
esprit. L'énergie existe donc aussi au niveau transcendant, au niveau de l'esprit.

De nouveau, en examinant les grands mouvements philosophiques et religieux ayant cours sur toute
la terre, nous retrouverons, comme un dénominateur commun, cette recherche "d'accumulation"
d'énergie mise å disposition de l'esprit humain. Ceci apparaît dans toutes les "ascèses" qui sont
pratiquées dans cet objectif et toutes les "retraites" que s'imposent les mystiques de toutes cultures.

Les problèmes pratiques qui se posent à nous, dans notre démarche, sont de savoir:

1. Comment découvrir et repérer ces énergies de l'esprit.

2. Comment les accumuler.

3. Comment les utiliser.

D'une part nous allons trouver que nous n'aurons pas affaire à une seule énergie spirituelle mais â
tout un spectre d'énergies qui se présentera de la même manière que le spectre d'énergies que nous
connaissons au niveau immanent.

Au niveau matériel, nous percevons facilement la différence entre l'énergie calorifique, l'énergie
électrique, l'énergie nucléaire etc...

Au niveau transcendant nous trouverons la même hiérarchie avec des énergies que l'on considérera
comme "basses" et d'autres qui seront de plus en plus élevées.

Un autre aspect très important de la prise en considération et de l'utilisation des énergies de l'esprit
réside dans les précautions que nous devrons prendre en les abordant.

Pour celles ou ceux d'entre vous qui connaissent un peu l'énergie électrique, il est évident que l'on
n'approche pas un circuit électrique sans avoir pris de très sérieuses précautions, sous peine de se
faire électrocuter.
Lorsqu'il y a énergie il y a automatiquement "danger" et nous devons le savoir lorsque nous
abordons les énergies de l'esprit. N'oublions pas que nous découvrons un univers avec lequel nous
ne sommes pas familiarisés, devant l'inconnu nous devons être prudents.

La première étape consistera donc à repérer ces énergies. Lorsqu'on approche un circuit électrique
on utilise un appareil qui permet de mesurer précisément le voltage et l'ampérage du courant qui
circule dans les fils que nous allons manipuler. Nous mesurons a d'un courant électrique. De même,
au niveau de nos propres énergies nous pourrons les repérer à l'impression de "force" que nous
éprouvons. Nous avons évoqué auparavant le moral d'un malade qui opération va subir une
chirurgicale en constatant que le chirurgien sera d'autant plus optimiste quant au succès de
l'opération que le moral de son patient sera "bon". Avoir "un bon moral" se traduira par une
impression de force et au contraire "ne pas avoir le moral" par une impression de faiblesse. En
dehors de la maladie nous constatons tous les jours ces fluctuations de notre énergie vitale. Par
moments nous nous sentons "en pleine forme" et capables d'abattre facilement le travail que nous
devons accomplir et à d'autres moments nous éprouvons de la lassitude, nous sommes fatigués et
même parfois nous nous sentons épuisés.

Certaines personnes, dans notre entourage, manifestent presque en permanence cette force ou cette
faiblesse liées à leur vitalité; â tel point que nous sommes parfois étonnés de tant d'énergie chez une
personne ou au contraire tant de faiblesse chez une autre. Et là, nous pouvons nous poser la
question: d'où leur vient cette force, cette énergie?

On trouvera que fondamentalement la "force" d'un être humain est sous-tendue par sa "motivation"
å vivre. C'est donc au niveau de ces motivations qu'il nous faudra chercher la source d'énergie de
l'homme. Cette recherche n'est pas évidente car de nouveau nous nous retrouvons devant une
carence culturelle inhérente å notre mode de vie "occidental". Car nous éloignant de nos traditions
et de nos instincts, en nous éloignant de la nature du fait d'une vie citadine et en investissant comme
nous le faisons notre réalité extérieure, nous avons perdu l'habitude de conserver à un niveau
conscient les raisons profondes qui nous font agir. Ainsi la vie "métro-boulot-dodo" qui est une
caricature du rythme de vie de l'homme "moderne" ne laisse plus de place et de temps pour
demeurer conscient du "pourquoi agissons-nous ainsi et pourquoi vivons-nous comme cela?"

Il faudra impérativement, si l'on veut progresser vers la connaissance, prendre le temps de s'occuper
un peu plus de soi et de ce qui se passe au niveau de notre réalité intérieure. Là, une introspection
rigoureuse nous permettra de redécouvrir les motivations qui sous-tendent nos actions.

Parallèlement à cette introspection on va découvrir qu'il nous sera très utile de repérer chez d'autres
personnes les motivations profondes qui animent leur vie. On constatera alors que certaines
personnes sont passionnées par une activité particulière. On découvrira alors la "ferveur" avec
laquelle ces personnes s'adonnent å cette activité privilégiée. On apprendra ainsi à découvrir en soi-
même ce qui nous passionne ou ce qui pourrait nous passionner; car certaines de nos énergies
sommeillent en nous et ne se sont pas encore révélées.

Ces énergies sont multiples. L'être humain peut se passionner pour tous les domaines d'activités
possibles. Progressivement on fera mieux connaissance avec soi-même et peut-être même,
parviendrons-nous à la conclusion qu'un changement d'activité professionnelle s'impose ou qu'un
changement d'habitudes ou de conditions de vie devient impératif pour qu'en nous les énergies qui
nous sont propres "se réveillent".
Là il ne faudra pas craindre de se regarder tels que nous sommes en balayant tous les préjugés
accumulés dans notre existence, pour considérer notre propre réalité intérieure en face et de la voir
telle qu'elle "est". Alors enfin ces énergies profondes que nous portons en nous, pourront se libérer
et se manifesteront par une force nouvelle dont nous ne pensions jamais être capables.

La deuxième étape commence lorsque nous aurons reconnu nos propres énergies. Là, nous
pourrons librement, consciemment et systématiquement rechercher les conditions favorables qui
nous permettront "d'accumuler” ces énergies que nous avons reconnues comme nôtres.

Pour illustrer tout ce qui vient d'être dit, nous allons citer l'exemple d'une personne qui a totalement
transformé son existence à la suite de cette démarche introspective.

Cette personne habitait une petite ville et dépérissait à vue d'oeil. Une maladie grave provoqua en
elle cette remise en question fondamentale qui lui permit de transformer complètement sa vie. Elle
avait une trentaine d'années et travaillait comme secrétaire dans un bureau oû elle s'ennuyait å
effectuer un travail monotone et fastidieux. Cette femme vivait seule chez elle avec son chat. Or ce
chat était magnifique et elle le soignait et s'occupait de lui avec beaucoup d'attention. Lors de sa
convalescence, cette femme utilisa son temps libre pour se documenter très à fond sur les
différentes races de chats, se rendit à une exposition féline et visita une chatterie qui hébergeait ces
animaux lorsque leurs propriétaires s'absentaient. Elle décida d'ouvrir elle-même une chatterie près
de la ville ou elle se trouvait et pris un arrangement avec un propriétaire qui lui loua une petite
ferme désaffectée dans laquelle elle vint habiter. La chatterie fut un succès considérable. Quatre ans
plus tard, non seulement elle gagnait très largement sa vie en prenant des chats en pension mais elle
avait créé un élevage de chats de race qui participaient avec succès â des concours félins. Entre-
temps elle s'était mariée et vit maintenant en famille avec ses deux enfants qui rayonnent de joie et
de santé.

Ce type de transformation dans la vie d'une personne n'est pas très fréquent et pourtant nous avons
pratiquement tous connu ou entendu parler de gens qui, s'étant découvert une passion, ont pu libérer
cette forme d'énergie qui presque toujours conduit au succès.

Si nous considérons l'exemple que nous avons choisi ici, il est tout à fait évident que cette femme
n'aurait jamais pu réaliser ce qu'elle a fait avec un élevage de chiens! L'énergie canine est très
différente de l'énergie féline.

De la même manière l'énergie d'une rose est très différente de celle d'une tulipe. L'énergie de la
montagne et très éloignée de l'énergie de l'océan; pourtant le marin et l'alpiniste sont tous deux
capables de risquer leur vie pour vivre vraiment leur passion.

De nouveau ici, la technique de vigilance du "look-in" nous permettra de constater immédiatement


les énergies qui résonnent en nous en présence d'objets ou de circonstances particulières que nous
rencontrons dans notre vie. Cette forme de vigilance, entraînée systématiquement, nous permettra
d'accélérer considérablement cette prise de conscience de nos propres énergies et pourra nous
permettre de choisir, sans commettre d'erreur, l'orientation de nos activités. Cette vigilance nous
permettra aussi de constater instantanément si une personne que nous observons vit en harmonie
avec ses propres énergies profondes ou au contraire est "décalées" par rapport à elles.

C'est donc par la "reconnaissance" de nos motivations fondamentales que l'on pourra découvrir la
force de vivre en harmonie et que l'on pourra délibérément accumuler et utiliser les énergies de la
nature qui correspondent à ce que nous sommes profondément, à la véritable forme de notre esprit.
ENTRAINEMENT DE BASE DU "TRAINING SOPHROGENE"

HUITIEME EXERCICE: L'EMOTION

Fondamentalement l'émotion correspond à un "mouvement". Une émotion est un mouvement


d'énergie. Nous avons vu, dans l'exercice qui a précédé, que l'énergie se manifeste à n'importe quel
niveau de la matière et de l'esprit. Naturellement nous allons rechercher dans cet exercice les
émotions qui concernent les mouvements de notre esprit.

Si par jeu ou pour d'autres raisons quelqu'un vous fait "peur", une réaction brusque se produit en
vous. Une décharge d'adrénaline provoquera une accélération du rythme cardiaque et d'autres
transformations physico-chimiques mettront votre organisme en état d'alerte. Vous éprouverez une
émotion désagréable qui aura mis en mouvement en vous-même des énergies qui prendront un
certain temps pour revenir à leur état d'équilibre antérieur à l'événement qui vous a fait peur. Ceci
est une émotion au niveau de votre corps.

Nous pouvons aussi éprouver un très grand nombre d'émotions au niveau de notre mental. La
"colère" par exemple en est un excellent exemple. Qu'une personne vous vexe ou simplement
s'adresse à vous d'une manière désagréable et cette émotion que l'on appelle la colère surgit
instantanément. De nouveau il faudra un certain temps pour que les énergies mobilisées par ce
"mouvement de colère" s'estompent et qu'il y ait "retour au calme".

Mais toutes les émotions éprouvées au niveau de notre corps ou de notre mental ne sont pas
toujours désagréables. Ainsi une caresse amoureuse engendrera une émotion, un mouvement de
notre part, se traduisant par un élan affectueux en réponse à cette caresse.

Beaucoup plus subtiles seront les émotions de notre esprit. Beaucoup plus douces aussi, mais
beaucoup plus prégnantes. Certaines émotions éprouvées par notre esprit resteront dans notre
mémoire durant toute notre existence.

Certaines circonstances privilégiées de notre vie favorisent l'apparition d'émotion au niveau de


notre esprit. La rencontre entre l'adulte et l'enfant sera particulièrement favorable à l'émergence
d'émotions de cette nature. Naturellement, l'adulte est ému par l'enfant car le mental du jeune enfant
ne domine pas encore son comportement. L'esprit, chez l'enfant, se manifeste beaucoup plus
souvent et beaucoup plus facilement que chez l'adulte.

Lorsque nous surprenons un enfant qui "s'émerveille" devant la découverte d'un phénomène
naturel, nous percevons aisément en nous ce mouvement communicatif de l'esprit. Nous nous
sentons "émus". Si notre "sensibilité" est suffisamment libérée, si elle n'est pas "étouffée" par notre
mental, notre émotion, devant cette "curiosité" de l'enfant devant la vie et sa naïveté naturelle,
pourra provoquer en nous une très forte émotion qui peut nous faire "monter les larmes aux yeux".
Ce phénomène physiologique d'augmentation des sécrétions lacrymales est très précieux car il nous
permettra de "repérer" à coup sûr les grandes émotions spirituelles auxquelles nous pouvons avoir
accès.

En fait une personne qui entraîne systématiquement sa sensibilité aura très souvent les yeux
humides. Ce phénomène peut devenir si puissant qu'il faudra alors avoir recours à des techniques de
contrôle de l'émotivité pour éviter des réactions organiques exagérées et ne pas se laisser "envahir"
par l'émotion, surtout au début de cette forme
En fait ce contrôle de l'émotivité devra se développer parallèlement à notre capacité d'être ému car
l'émotion est la clef d'une porte qui ouvre sur l'éveil. Il est très important de rappeler ici que ce
stade de "l'éveil" est L'OBJECTIF PRINCIPAL de l'enseignement traditionnel dont cet
entrainement de base du Training Sophrogène est un début.

L'éveil n'est rien d'autre que l'utilisation simultanée à 100 % de tous nos centres nerveux, c'est-à-
dire la libération de toute notre énergie vitale. N'importe quel neurologue, psychiatre ou
psychologue actuel reconnaîtra comme évident qu'en état ordinaire nous n'utilisons qu'une petite
partie de nos centres nerveux. Certains indiquent même des pourcentages de l'ordre de 5 à 20 %.
Certains appareils permettent maintenant de constater "objectivement" les régions de notre cerveau
qui sont en train de fonctionner ou celles qui sont inactives et qui "sommeillent". C'est le cas de la
"thermographie" qui permet de photographier les zones du cerveau qui du fait de leur activité sont
plus chaudes que d'autres régions qui ne sont pas sollicitées par l'activité mentale sélectionnée.

Si l'on revient au phénomène émotionnel on constatera que les émotions de notre esprit peuvent
être très différentes. Ainsi l'émotion devant l'enfant qui découvre la vie sera totalement différente
de l'émotion que l'on éprouve en pénétrant dans une cathédrale ou de celle qui surgit lorsque nous
nous laissons emporter par la beauté d'une fleur. Or lorsqu'une expérience d'éveil se produira,
toutes ces émotions et bien d'autres encore pourront être présentes presque simultanément. A l'état
d'éveil toutes nos émotions sont libérées d'un seul coup. C'est pourquoi "l'éveil" appelé aussi par
certains "illumination" est souvent vécu comme un choc!

Mais pour celles et ceux qui n'auraient jamais vécu cette expérience extraordinaire, soyez rassurés:
ce choc est "merveilleux"! C'est comme un rideau qui nous aurait voilé le paysage merveilleux de
la vie et qui soudain se déchire, nous livrant d'un seul coup la réalité de l'univers dans toute sa
splendeur!

C'est aussi la découverte fantastique de la liberté de notre conscience dans le monde de l'esprit.
Tous ceux qui ont vécu cette expérience "extatique" ont de la peine à trouver des mots pour décrire
ce qu'ils ont vécu. Ils parlent d'expérience "indicible"; notre vocabulaire est beaucoup trop limité
pour décrire la réalité au-delà de ses apparences et notre raison totalement impuissante. Aussi aura-
t-on recours à des analogies pour essayer de transmettre certaines notions caractéristiques de cet
état de conscience privilégié.

Par exemple, pour tenter de donner une idée de la liberté nouvelle que l'on découvre on pourra
imaginer qu'avant cet éveil nous étions comme un oiseau adulte qui n'aurait jamais appris à voler.
Cet oiseau, de son nid, peut contempler le paysage devant lui. Il aperçoit un champ, une forêt, une
ferme, une rivière et une chaîne de montagnes. Il a l'impression que ce paysage change car il n'est
pas pareil la nuit que le jour, l'hiver sous la neige lorsque les plantes ont perdu leur feuillage que
l'été où toute verdure est resplendissante. Il est différent apparemment sous la pluie ou lorsque le
vent souffle en tempête. Un jour, admettons que cet oiseau découvre qu'il peut voler et d'un seul
coup il quitte son nid. Il pénètre dans la forêt, il fait le tour de la ferme et aperçoit pour la première
fois un chien qu'il entendait aboyer, il longe la rivière et découvre un hameau caché derrière une
colline, il va même survoler la chaîne de montagne qui limitait son horizon pour découvrir une
immense plaine avec des villes et des villages etc... etc... Il peut ainsi partir à la découverte du
monde!

Voici un exemple analogique qui pourra nous donner une petite idée de ce qui nous attend si nous
parvenons à cette étape qui marque le début d'une vie nouvelle et qui en fait est la véritable vie de
l'être humain.
Ainsi on comprendra mieux que cet entraînement implique d'apprendre progressivement à
"assumer" nos émotions devant la réalité de l'esprit. Il nous faudra nous "familiariser"
progressivement avec le surgissement de notre énergie spirituelle et, au début, ne pas nous laisser
"submerger" par l'émotion qui est la conséquence de ce mouvement d'énergie de notre esprit. Mais
de nouveau, là, ne craignez rien si au début vous commettez peut-être quelques erreurs
d'appréciation; il se peut même que vous viviez des pertes de contrôle émotionnel qui se traduiront
par une confusion momentanée de l'intellect. Ceci peut aboutir passagèrement à un état ou
paradoxalement on a envie de rire et de pleurer en même temps, sans savoir pourquoi, tout en
découvrant une immense joie. La JOIE est l'émotion dominante de l'état d'éveil et la joie, comme
nous allons le voir plus loin, est l'expression fondamentale de l'Amour et de la Connaissance.

Ainsi un éveil "précoce" pourra paralyser momentanément l'intellect. Ce phénomène s'explique


facilement par le changement de position de l'intellect par rapport à l'esprit. Rappelons ici qu'en état
ordinaire l'intellect (le serviteur) se place au-dessus de l'esprit (le maître). A l'éveil cette position
s'inverse et notre conscience se situe au niveau de l'esprit au lieu de continuer à "s'identifier"
comme avant à notre intellect. Un certain temps d'adaptation est donc nécessaire pour que notre
intellect "s'habitue" à ce changement de situation!

Une dernière remarque. Nous avons tous vécu plus ou moins intensément, en état ordinaire, cette
expérience où notre intellect est engourdi, ou paralysé par une émotion violente. Ainsi l'étudiant
trop émotif devant un examinateur risquera de perdre tous ses moyens et constatera après coup qu'il
connaissait parfaitement la réponse à la question qui lui était posée mais qu'il était momentanément
incapable de mettre de l'ordre dans ses pensées! C'est aussi souvent le cas lors d'un accident;
l'émotion suscitée engendre parfois une attitude très incohérente. L'interrogatoire policier est aussi
basé sur le même principe où le suspect subira un tel harcèlement engendrant des émotions
contradictoires qu'il se trouvera dans l'incapacité de "réfléchir" correctement et révélera ainsi
beaucoup plus facilement la vérité.

Entraînez-vous donc à "gérer" vos émotions au niveau de l'esprit. Pour cela programmez-vous pour
focaliser de plus en plus souvent votre attention sur les sentiments "nobles" que vous rencontrerez
chez les personnes qui composent votre entourage. Remarquez la bonté, la bienveillance, la
gentillesse, la beauté intérieure, c'est-à-dire le "charme" qui apparaît chez ceux avec qui vous vivez.
Progressivement ces mouvements de l'esprit, ces énergies vous "toucheront" toujours plus et
accroitront ce qu'on appelle très généralement "la sensibilité".

J'ai un jour entendu une devise qui correspond parfaitement à cet entraînement par rapport aux
personnes que l'on rencontre au cours de notre existence: "Fréquente les gentils, plains les faibles et
fuis les méchants!".

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ENTRAINEMENT DE BASE du "TRAINING SOPHROGENE"

NEUVIEME EXERCICE: L 'ESPRIT

Pour parler de l'esprit il nous faudra encore nous attarder sur ce qui, en nous, n'est pas l'esprit".

Nous avons dit que notre mental nous emprisonnait, qu'il construisait autour de nous des "remparts"
pour se protéger de la réalité et que, du même coup, il nous empêchait d'établir un contact "vrai"
avec la réalité. Nous pouvons ainsi imaginer schématiquement que nous vivons enfermés dans une
demeure. La demeure de notre mental. Certains d'entre-nous vivent a l'étroit dans des demeures
”étriquées” alors que d'autres on bâti de somptueuses et confortables demeures dans lesquelles ils
vivent "relativement" à l'aise.

Les murs de ces demeures comportent des fenêtres dont les volets sont le plus souvent clos. Notre
mental parvient à nous convaincre que les variations atmosphériques de température et de lumière
et que les courants d'air sont "mauvais" pour nous, voire "dangereux".

Nos demeures sont aussi munies de portes mais notre serviteur, le mental, en a confisqué les clefs.
Nous sommes donc bien enfermés, "prisonniers", dans notre demeure.

Lorsque nous avons bien compris notre "condition humaine en état ordinaire" et lorsque nous
aurons "pris conscience" de la "souffrance" qu'une telle situation engendre, lorsque nous nous
sentirons suffisamment "étouffés" par cette vie de reclus, alors oserons-nous, de temps à autre,
entrouvrir les volets de nos fenêtres pour admirer la nature qui anime toutes choses à l'extérieur de
notre demeure. Pendant quelques instants nous respirerons l'air vif chargé de senteurs enivrantes
qui vient de l'extérieur. Nous percevrons la présence de toutes ces énergies si vivantes qui circulent
librement dans le monde. Mais que le ciel s'assombrisse tout à coup et que surviennent un orage et
la foudre qui l'accompagne, vite nous refermons nos volets et nos fenêtres! La nature, dans sa
splendeur, est "dangereuse", nous rappelle notre mental. Pire encore, cet excellent serviteur qui
nous protège si bien contre la vie pousse son sacerdoce jusqu'au "mensonge”! Il va prétendre que
nous ne risquons rien tant que nous restons à l'intérieur, portes et fenêtres closes, car la demeure est
munie de paratonnerres qui la protègent de l'incendie et que la charpente du toit est tout à fait
capable de résister à la tempête.

Mais tout au fond de nous-mêmes, nous savons bien qu'il s'agit là d'un mensonge et qu'un jour la
foudre, perforant les tuiles, incendiera notre demeure et qu'un cyclone dévastateur arrachera le toit
qui nous protège et que notre demeure un jour finira en ruines et que ces ruines même disparaitront
à tout jamais! Nous savons très bien, même si nous tentons de l'oublier le plus souvent possible,
que nous sommes mortels!

L'homme en état "ordinaire" tente "d'oublier" sa condition véritable. Il nous est très "pénible"
d'accepter qu'un jour il nous faudra mourir! Et ainsi ce "déni de réalité" de notre condition humaine
nous fait accepter le jeu que nous propose notre mental.

Notre intellect invente constamment d'excellentes "raisons" pour nous dire: "A quoi bon y penser
maintenant, c'est inutile!" Quant à notre égo, il tremble à l'idée de disparaitre!

Notre ego plonge ses racines dans ce que nous appelons "l'instinct de conservation". Pour tous ceux
d'entre nous qui avons fait l'expérience de l'approche de la mort, nous avons "vécu" cet état de
panique "extrême" à l'idée de disparaitre! Tout être humain, sans aucune exception, devra un jour
franchir cet obstacle s'il veut trouver la paix. Les médecins, les infirmières et les prêtres connaissent
bien les différentes étapes d'un homme à l'agonie. Lorsque tout ce déroule "normalement" il y a
successivement le passage par la révolte, l'angoisse et la paix. La révolte est une réaction de
l'intellect qui hurle à l'annonce d'un diagnostic irrémédiable: Pourquoi moi? L'angoisse est le
frisson tremblant de l'égo qui dit: "Mais je ne veux pas disparaitre, pas encore, pas maintenant, c'est
affreux!" La paix c'est l'esprit qui accepte sans réserve et en toute sérénité les conditions, toutes les
conditions du contrat de la vie.

En Inde beaucoup de "méditations" ont lieu dans les crématoires ou les cadavres sont incinérés.
Une pleine conscience de notre condition humaine qui inclut la souffrance et la mort permet de
passer "de son vivant", sans attendre la dernière phase de l'agonie, à cette paix absolue qui est la
paix de l'esprit, le règne de l'esprit, le "royaume des cieux" comme le disent les chrétiens.

Dans le christianisme on retrouve parfois cette même recherche d'une "pleine conscience" de notre
condition humaine. Ainsi, dans un ordre monastique catholique qui impose à ses adeptes la loi du
silence, la seule parole autorisée lorsque les moines se croisent dans les couloirs de leur abbaye est:
"Mon frère il faut mourir"!

La base du Yoga tantrique, l'un des plus anciens, repose sur les trois énergies qui sont considérées
comme les plus puissantes: l'énergie sexuelle, l'amour et la mort.

Lorsque nous parviendrons â bien comprendre ce principe fondamental de la réalité humaine il


nous sera beaucoup plus facile de décider d'ouvrir définitivement portes et fenêtres de notre
demeure individuelle. Nous accepterons beaucoup plus facilement de vivre aussi à l'extérieur de
notre demeure et de courir certains risques en côtoyant toutes les énergies qui composent la nature.

Dans l'état "normal" où le mental, en loyal serviteur, se soumet à l'esprit, notre propre esprit en tant
qu'individu, peut "rencontrer" l'esprit dans la réalité extérieure å nous-mêmes. Il rencontrera ainsi
l'esprit des autres êtres humains qu'il croisera dans l'existence et il rencontrera l'esprit dans tout ce
qui compose le monde.

Un exercice très simple et qui harmonisera très rapidement notre vie quotidienne, consiste à
"repérer" l'esprit des personnes que nous rencontrons. Vous vous souvenez certainement qu'à
plusieurs reprises nous avons évoqué le monde de l'enfance. Nous avons constaté que chez l'enfant
le mental, encore faible, laissait l'esprit se manifester très largement et très souvent. Nous
éprouvons tous un très grand respect "naturel" devant le charme de la jeunesse. Une étrange
émotion nous saisit devant la grâce, l'innocence et la beauté d'un être jeune. Or en chacun de nous
une certaine "quantité" de cette jeunesse continue à exister.

Même devant un homme qui joue un rôle "dur" dans l'existence, un personnage chargé de
responsabilités et d'autorité, un homme qui a conscience de son importance, même dans cet homme
l'enfant existe encore. Ainsi, si vous vous mettez à observer votre entourage en cherchant à "sentir"
l'enfant qui sommeille en chacun de nous, vous allez faire une découverte importante qui changera
peut-être beaucoup votre existence. Vous allez très vite constater qu'en regardant les autres dans
cette posture mentale, vous passerez très facilement sur les défauts, sur ce qui déplaît à votre ego.
Vous les "aimerez" davantage. Même en marchant dans la rue et en croisant des personnes que
vous ne connaissez pas, si vous les observez en cherchant ce qui dans leurs attitudes et leurs gestes
traduit les mouvements de l'enfant charmant qu'ils ont été dans les premières années de leur vie,
vous les verrez autrement et vous changerez votre propre vie.
Vous verrez les faiblesses des hommes et des femmes qui vous entourent et vous éprouverez de la
"compassion" pour leurs souffrances. Vous remarquerez aussi leurs élans émouvants pour "quêter"
de ci, de là, un peu d'affection quelle que soit la forme sous laquelle ils l'exigeront. Si vous avez
déjà assez suffisamment entraîné votre vigilance en pratiquant le "look-in" que l'on a défini au
début de ce cours, vous serez "émerveillé" par l'exercice dont on vient de parler car alors vous
saisirez les plus infimes mouvements de l'esprit qui animent les êtres humains.

Ce repérage de l'esprit ne se limite pas à l'homme. Vous constaterez de manière tout à fait pratique
qu'il suffira d'utiliser votre vigilance sur une plante pour immédiatement "sentir" la vitalité qu'elle
dégage! De même avec les animaux, vous percevrez instantanément leurs "états d'âme" avec une
précision remarquable.

Ce sera dans cette "instantanéité", dans cette "immédiateté" que vous découvrirez en pratique que
l'esprit est HORS DU TEMPS.

En "expérimentant” l'utilisation consciente et systématique de cette forme de vigilance sur la réalité


vous percevrez très rapidement aussi le mouvement inverse qui se produira immanquablement. En
vivant ainsi plus en "sympathie" avec la réalité, qu'elle que soit sa forme, que ce soient d'autres
êtres humains, des animaux, des plantes ou même le monde minéral, en percevant mieux l'esprit
que cette réalité manifeste, vous participerez automatiquement à l'énergie qu'elle exprime et votre
propre niveau énergétique s'élèvera!

Là les explications deviennent inutiles. Seule l'expérimentation vous apportera la connaissance de


ces lois de l'énergie de l'esprit dans l'univers.

Une dernière image vous aidera peut-être å comprendre le mécanisme fondamental qui se produit
lorsque vous augmentez ainsi votre vigilance.

Imaginons un homme, de nuit, perdu dans la campagne qui ne dispose pour s'éclairer et trouver son
chemin que d'une petite lampe de poche dont la batterie donne des signes de faiblesse. Cet homme
aura beaucoup de peine å se repérer dans le milieu où il évolue et ses déplacements seront très
incertains. Il reconnaîtra difficilement la nature du sol sur lequel il marche et n'évitera qu'au dernier
moment les obstacles qui se dressent sur sa route.

Si cet homme trouve le moyen d'augmenter la puissance de sa torche électrique et que le faisceau
lumineux lui permette de distinguer beaucoup plus nettement la nature du paysage qui l'entoure› il
trouvera plus facilement les points de repère qui lui permettront de diriger ses pas.

De même, plus notre vigilance se développera, plus justes seront nos actions et une "force"
nouvelle surgira en nous qui nous permettra d'affronter avec succès les innombrables épreuves de la
vie.

Une dernière remarque au passage. Puisque nous avons parlé déjà de la possibilité pour l'homme de
vivre un état, passager ou permanent, d'éveil, dans l'exemple analogique que nous venons de
donner, l'éveil représenterait le lever du jour, c'est à dire "l'illumination" complète du paysage qui
l'entoure.
ENTRAINEMENT DE BASE du "TRAINING SOPHROGENE"

DIXIEME EXERCICE: LE SACRE

La vigilance dont nous avons déjà longuement parlé, lorsqu'elle est pratiquée assez longtemps et
suffisamment intensément, va nous révéler progressivement et avec une extrême douceur, ce qui
existe "derrière" les apparences.

Lorsque nous pénétrons dans un temple ou dans une cathédrale nous avons affaire à de la pierre.
Cette pierre est la même que celle que l'on trouvera à l'état brut dans les rochers de nos montagnes.
Mais l'esprit de l'homme a donné une forme particulière à cette pierre, il a créé des volumes d'une
certaine proportion. Dans un édifice religieux l'esprit de l'homme a transmis un "message
ancestral". Le temple est conçu pour "durer", pour traverser les âges. Il est là comme une source,
comme un rappel de notre origine spirituelle. Quelle que soit la religion qui l'utilise, le temple reste
toujours le même, immuable comme ce qui est "derrière" les choses.

Car l'émotion spirituelle, cet "immobile mouvement de l'esprit" en nous, nous confère ce privilège
de redécouvrir notre véritable origine.

Devant le sacré nous ne pouvons que nous taire. Nous sommes face au "mystère" de la vie. La vie
est une manifestation et dans le sacré notre esprit s'ouvre sur la question: "De quoi la vie est-t-elle
la manifestation?"

Devant le sacré nous prenons toute la mesure de notre impuissance. Nous découvrons "la grande
humilité". Notre intuition nous révèle que nous ne sommes pas d'ici et que nos quelques années de
vie sont bien éphémères devant ce que notre esprit ressent.

Même si notre mémoire nous permet de nous souvenir de notre très tendre enfance, nous n'avons
aucune trace de ce que nous étions avant de naitre, avant d'être conçus. Et pourtant nous sommes
tous des enfants de l'amour. C'est l'énergie sexuelle de nos parents qui nous a transmis la vie, qui
nous a permis d'exister aujourd'hui et c'est l'amour maternel qui a réveillé en nous le goût de vivre.
Et c'est encore l'amour de notre entourage qui a fait ce que nous sommes aujourd'hui. L'amour de
l'homme est bien le prolongement de l'énergie sexuelle.

Et c'est toujours cet amour démesuré de la vie qui poussera l'homme passionné å affronter
consciemment la mort lorsque ce sera nécessaire. En tout être humain il y a toujours un "héros" qui
sommeille et qui sera prêt à donner sa vie pour sauver celle d'un autre être humain en péril.
L'homme est parfois capable du pire, mais il est aussi capable du meilleur!

Devant ce qui est sacré nous découvrons "le RESPECT".

Lorsque nous parvenons au stade où notre conscience sort des limites de l'individu éphémère que
nous sommes, une certaine forme de respect s'impose à nous. Nous nous sentons vraiment exister
comme "la partie d'un tout" L'image que nous renvoie notre miroir est bien dérisoire par rapport à
ce que nous éprouvons alors. Et là une bien étrange impression peut surgir. Devant le spectacle
"grandiose" de la vie et de la mort, on peut tout à coup se demander à quoi l'on peut bien "servir"

Dans ce ballet gigantesque de la vie qui depuis des millions d'années engendre des générations
d'êtres et puis les broie et les terrasse, quel est notre rôle? Avons-nous "quelque chose à faire" dans
ce monde? Et si oui, que devons-nous faire? Qui nous indiquera le sens de notre propre existence et
ce que nous pouvons en faire? Et là, si nous avons la chance que la "cohérence" de notre vie nous
apparaisse, la réponse surgira! Cette réponse sera la nôtre! Jamais cette réponse ne sera identique à
celle d'un autre homme.

Notre vie nous apparaitra alors comme un puzzle dont les pièces se sont juxtaposées depuis le début
de notre existence. Au début, nous étions incapables de "deviner" l'image globale que représentait
le puzzle de notre vie. Nous étions poussés, bousculés, heurtés ou portés par les événements de
notre destin. Nous étions incapables de discerner la "cohérence" de ces événements. Nous ne
comprenions pas les contradictions que nous portions en nous-mêmes.

Mais si cette chance se produit dans votre vie, alors, soudain, d'un seul coup, exactement comme
1'enfant qui découvre l'image que représente le puzzle qu'il est en train de remonter, l'image de
votre vie vous apparaitra dans toute sa clarté, dans toute sa simplicité. Vous comprendrez alors que
tous les événements de votre vie étaient nécessaires pour vous conduire là où vous êtes aujourd'hui.
Et vous vous accepterez tel que vous êtes et vous saurez quel "rôle" est le vôtre dans l'immensité de
la vie. On trouve dans la "Bagavad-Gita", livre sacré de la tradition indienne, ce paragraphe:
"Heureux celui qui a trouvé son combat, le royaume du ciel lui est ouvert".

Vous serez alors "submergé" par un sentiment extraordinaire que votre vigilance devra "porter"
pour qu'il vous accompagne dans votre existence comme un bon compagnon. Ce sentiment est celui
d'être un SERVITEUR.

Vous aurez alors été "enrôlé" par la vie pour la servir. Nous sommes tous "serviteurs" de la vie
mais nous n'en avons pas tous conscience. Lorsque cette conscience se sera allumée en vous il n'y
aura plus jamais de révolte. Vous reconnaitrez en permanence quelles sont vos énergies et vous
choisirez les actions justes que vous devrez entreprendre. Il n'y aura plus ni incertitude ni hésitation
dans vos décisions. Vous serez comme le capitaine d'un navire qui sait d'où il vient et vers quel port
il se dirige, vous connaitrez avec précision votre "mission". Ce qui, remarquons-le en passant, ne
"garantit" pas à ce bateau d'arriver à destination. Beaucoup d'accidents de parcours ou d'avaries
peuvent survenir et l'obliger à se dérouter momentanément; et dans le pire des cas, faire naufrage
corps et biens est toujours possible. Cette conscience de notre rôle n'est pas une assurance de
parvenir à nos objectifs, mais une lucidité quant à notre place dans "l'ordre des choses", dans la
cohérence de la vie. Nous devenons simplement cohérents avec ce que nous sommes.

Jamais plus il y aura de "solitude". Nous nous sentirons en permanence "relié à ce que nous
sommes vraiment, c'est-à-dire l'incarnation momentanée d'un faisceau d'énergies, d'une gerbe
d'énergies. Lorsque nous avons abordé l'énergie, une recommandation avait surgi, celle de
progressivement "reconnaitre" nos propres énergies! Dans cette démarche, nous aurons peut-être
reconnu en nous quelques grandes énergies dominantes qui viennent colorer toutes nos actions.

Les plus évidentes se manifestent par ce que nous appelons des "vocations". Dans ce cas-là, il y a
"polarisation" vers un but unique ou unifié. Par exemple un thérapeute consacrera toute sa vie à
améliorer le traitement d'un certain type de maladie. Un politicien se donnera "corps et âme" à son
idéal. Un artiste s'investira totalement dans son art. Un religieux dans sa religion. Un scientifique
dans sa recherche etc... etc... On pourra trouver autant de vocations qu'il existe d'activités possibles,
on trouvera la passion et la ferveur n'importe où. Il n'y a pas de "hiérarchie", il n'y a pas d'un côté
des énergies sublimes et de l'autre des énergies mineures. Lorsque l'homme incarne une forme
d'énergie qui est "socialement" considérée comme supérieure il peut se croire supérieur tant qu'il vit
en état "ordinaire". Si par un développement personnel il atteint un état "normal", il s'apercevra
combien dérisoire était son sentiment de supériorité. Celui qui balaie une rue est aussi important
que le chirurgien qui opère car si le premier disparait et qu'il n'est pas remplacé, le chirurgien ne
pourra bientôt plus sortir de chez lui car les ordures s'entasseront devant sa porte et il devra lui-
même devenir momentanément "balayeur" pour pouvoir continuer à vivre normalement.

Mais bien souvent il arrive que nous ne nous reconnaissions pas de "grande vocation" en ce qui
concerne notre propre existence. Nos énergies nous paraissent diffuses, elles nous semblent se
disperser dans de nombreuses directions, elles nous paraissent "faibles" comparées à celles de ceux
qui réalisent "de grandes choses" dans leur vie. Cette impression est totalement fausse! Elle
provient des critères auxquels nous nous référons pour "juger" nos énergies et les critères que nous
choisissons sont toujours liés à une hiérarchie sociale. Nous avons des idées préconçues sur la
valeur que nous attribuons aux énergies que nous constatons.

Ainsi aucun jugement de valeur ne doit intervenir lorsque nous examinons nos propres énergies.
Nous commettrions une grossière erreur en concluant après analyse que nous sommes un être
humain "important" ou au contraire "insignifiant".

Et ici, un exemple s'impose car il est immensément important de bien comprendre ce principe de
distribution et d'interaction des énergies incarnées en l'être humain pour retrouver le caractère sacré
de ces énergies qui composent l'homme.

Imaginons un couple de gens "simples" occupant un rang social modeste, qui élève son enfant sans
grandes ambitions ni idées avancées sur la pédagogie. Cet enfant, en réaction contre le milieu social
dont il est issu, investit plus que d'autres dans ses études et devient un brillant biologiste qui,
quelques années plus tard, est à l'origine de la découverte d'un vaccin qui sauvera des milliers de
vies humaines.

Cet exemple qui pourrait paraitre banal met pourtant bien en évidence "le lien" qui existe entre les
différentes énergies. Le chercheur de notre exemple, s'il racontait un jour sa vie, pourrait peut-être
constater qu'il a puisé son énergie dans "la médiocrité" apparente de la vie de ses parents. Il en est
de même pour toutes nos relations humaines. Il n'est pas nécessaire d'avoir une descendance pour
participer consciemment ou non à la vie de l'humanité. Nous avons tous un "rôle" à jouer, nous
sommes tous une pièce du GRAND PUZZLE qui représente le destin de l'humanité.

Nous terminerons par une anecdote que j'ai vécue personnellement et qui vous aidera peut-être à
saisir la "dimension" du sacré à travers l'enseignement quand il est communiqué de manière
"directe".

Je venais d'arriver à Calcutta où un ami, lui-même très avancé dans ce chemin de la connaissance,
m'avait convié à rencontrer trois "enseignants". La veille de rencontrer le premier d'entre eux, le
soir avant de m'endormir, je lisais un roman policier en attendant le sommeil. Bizarrement, une
phrase qui n'avait strictement rien à voir avec le sujet de ma lecture me revenait constamment à
l'esprit. Cette phrase disait: "Il n'y a pas de hasard, tout est lié !"Le phénomène devint tellement
gênant que bientôt je n'arrivais plus à comprendre le sens de ma lecture. Je me résignai donc à
poser mon livre et m'endormis quelques minutes plus tard.

Le lendemain, comme convenu et à l'heure prévue, accompagné de mon ami, je me retrouvais assis
en face de cet homme qui avait consacré toute sa vie à transmettre l'enseignement traditionnel dont
il est question ici. Il y eut un long silence pendant lequel il me fixa avec une très grande douceur
puis il dit: "IL N'Y A PAS DE HASARD, TOUT EST LIE!"
Ce genre de phénomène n'est pas exceptionnel en Inde lorsqu'on vient rencontrer ceux qui
détiennent cette forme de connaissance. Evidemment l'efficacité de ce type d'enseignement est
incomparable avec la progression lente d'une démarche comme celle qui est proposée ici. Mais je
peux vous assurer que les résultats que vous obtiendrez en persévérant dans votre recherche et en
cultivant la vigilance que nous avons décrite au début de ce cours vous conduiront "très loin" sur le
chemin du savoir.

Vous aussi aurez accès à des expériences qui dépassent de beaucoup les capacités limitées du
mental. Votre conscience en expansion, votre conscience progressivement libérée établira bientôt
ce "contact magique" avec les énergies qui sous-tendent l'univers.

*****
ENTRAINEMENT DE BASE du "TRAINING SOPHROGENE"

ONZIEME EXERCICE: L'AMOUR

L'amour et l'humour sont très proches. Le sourire et le rire sont liés. Mais cette "proximité" ne
signifie pas "identité". D'autre part il y a une multitude de formes de rires, de sourires, d'humours et
d'amours.

On reconnaît facilement les grandes catégories d'amour. Ainsi on distinguera l'amour maternel et
paternel de l'amour filial, l'amour charnel, l'amour entre conjoints, l'amour fraternel, l'amitié, la
tendresse, la sympathie, l'estime, la compassion, la reconnaissance, la gratitude, le respect, etc...

L'amour peut présenter, quelle que soit sa catégorie, des colorations diverses. Il peut être, par
exemple, platonique ou passionné, possessif ou empreint d'abnégation. Il peut être serein ou
tourmenté, il peut engendrer l'harmonie ou au contraire la catastrophe et aller jusqu'à la destruction
dans les crimes passionnels ou sexuels.

Ainsi l'amour est présent à chaque pas de notre vie. L'amour "accompagne" la relation humaine.
L'être humain est incapable de vivre sans amour. En fait, on constatera en dernière analyse que
toutes nos actions, toutes nos entreprises sont sous-tendues par la seule motivation "d'être aimé"!
Le message fondamental du christianisme et de bien d'autres religions n'est~t-il pas "de nous aimer
les uns les autres”?

Et pourtant un poète français dans une chanson célèbre vient nous dire: "Il n'y a pas d'amour
heureux"! Et "quelque part" nous sentons qu'il n'a pas tort. Il y a donc là une contradiction
fondamentale qui va nous permettre d'entreprendre cette étude de ce que nous appelons très
généralement "amour" à partir de l'enseignement traditionnel que l'on considère ici.

Du point de vue énergétique l'amour est la plus ELEVEE de toutes les énergies et c'est aussi la plus
PUISSANTE. Nous la retrouverons à tous les niveaux. .

Au niveau du corps c'est ce que nous appelons très justement notre énergie "sexuelle". Lorsque
l'être humain est jeune, l'énergie sexuelle à tendance à supplanter toutes les autres énergies dont
nous disposons. Nous avons de la peine à la retenir et elle peut facilement devenir obsédante en
tentant constamment d'envahir le champ de la conscience.

Au niveau de nos affects qui constituent la partie "obscure", inconsciente, de notre égo, l'amour
nous entraîne dans une sarabande, dans un tourbillon que nous avons énormément de peine à
maitriser, suscitant des émotions qui peuvent être d'une violence inouïe. Contrairement au niveau
du corps où la relation entre deux êtres humains est relativement simple, l'amour "affectif" nous
entraine très souvent dans des situations dramatiquement "compliquées" qui échappent å notre
conscience du fait de la nature inconsciente de ses contenus. Seule la "vigilance â l'égard de notre
pensée" pourra nous tirer d'affaire dans de telles situations, nous permettant de "discerner" avec
précision l'origine et les mécanismes des émotions qui surgissent en nous.

Dans la situation amoureuse en état "ordinaire" deux êtres humains se rencontrent qui n'ont aucun
moyen d'avoir accès aux mécanismes profonds et inconscients de leurs egos respectifs. Il n'est donc
pas étonnant qu'après un certain temps que l'on appelle souvent "lune de miel", les vrais problèmes
surgissent. Chacun de ces deux égos en présence exprimant des revendications qui ne sont pas
toujours compatibles et subissant des frustrations inexprimables par définition puisqu'elles sont le
plus souvent inconscientes. C'est donc, en général à brève échéance, la naissance de conflits qui
fera dire au poète qu'"il n'y a pas d'amour heureux". Car n'oublions pas la puissance de l'amour. Au
niveau affectif les exigences des deux partenaires manifesteront cette puissance et les conflits qui
en découleront seront donc d'autant plus dévastateurs.

L'amour se présente donc sous forme "stratifiée", c'est-à-dire sous forme de couches qui touchent
toutes les structures de l'être.

Nous parvenons maintenant à la prise en considération de l'amour au niveau de notre esprit.

Pour des raisons pratiques, dès présent, chaque fois que nous parlerons de l'amour au niveau esprit
nous l'écrirons avec un "A" majuscule.

Une des caractéristiques des facultés qui émanent de notre esprit, est d'être "éternelles" c'est-à-dire
"hors du temps". L'Amour qui représente la faculté la plus élevée et la plus puissante de notre esprit
est donc, par nature, éternel, "intemporel".

L'Amour est donc "immobile" dans le continuum "espace-temps". Il est "INALTERABLE" quelles
que soient les circonstances de notre vie même si les événements qui l'ont suscité se sont modifiés
ou ont disparu. Lorsque l'on a aimé quelqu'un on continuera à éprouver cette même émotion très
douce des dizaines d'années plus tard sans que cette émotion ait perdu de son intensité. Nous
éprouvons alors une "impression d'éternité". Ce que notre esprit a vécu ne s'oublie jamais et ne
s'atténue jamais.

Une personne âgée, lorsqu'elle se remémore ses amours de jeunesse, dira: "C'est amusant, C'est
comme si c'était hier!" Et même si ces amours passés ont été troublés par des discordes et ont
abouti à une rupture, il ne restera, dans le souvenir de cette personne, que la joie et la douceur
éprouvées lorsqu'elle les a vécus. Lorsque l'esprit rencontre l'esprit, cette union est ETERNELLE,
elle ne sera jamais soumise à la loi du temps et ne disparaîtra jamais! Dans les amours que nous
avons vécus ne subsistera que l'Amour.

On vérifiera qu'au contraire, les événements vécus sans Amour disparaîtront dans l'oubli. Ainsi une
liaison amoureuse qui se sera terminée par une séparation ne laissera que des souvenirs très
troubles et déformés des motifs qui ont conduit à cette séparation. Les conflits qui auront
finalement abouti à une rupture seront considérés comme "futiles", "sans importance" et tous les
griefs qui avaient étayé la décision de rompre auront progressivement disparu. Plus encore, ils
seront remplacés par une forme "d'indulgence" qui libérera entièrement l'émotion d'Amour qui
subsiste. Ainsi plus on avance dans l'existence plus on expérimentera et plus on accumulera
d'Amour, plus on "pardonnera et plus on se pardonnera toutes ces imperfections. Ce mécanisme
engendre cette forme de "tendresse" que l'on rencontre souvent chez les vieux couples.

Ces imperfections qui souvent conduisent à la rupture de nos relations amoureuses, que ce soient
des relations conjugales ou des amitiés, proviennent toujours de notre mental qui, lui, est soumis à
la loi du temps, et donc condamnées à l'oubli et à la "disparition".

Une question fondamentale qui se pose alors à l'homme face à 'la disparition est celle de LA
MORT. Cet esprit dont on parle tellement échappe-t-il à la disparition du corps et du mental? Y a-t-
il un "au-delà"? Qu'est-ce que la mort?
L'enseignement traditionnel est très riche en textes qui traitent de "l'au-delà". Le Livre des morts
des Tibétains, comme toutes les grandes religions, nous promet une vie éternelle. Cette vie éternelle
revient comme un leitmotiv dans tous les textes sacrés. Et pourtant aucune preuve "tangible" n'a
jamais été apportée à cette question cruciale.

Et pourtant, de nos jours, de plus en plus d'ouvrages sont publiés sur ce sujet qui parle d'une "vie
après la vie". Ces études reposent toutes sur un phénomène relativement récent qu'il faut
mentionner ici.

Notre technologie moderne permet à nos médecins formés aux techniques de réanimation de
"sauver" de plus en plus de malades qui, étant physiquement morts, "cliniquement morts" disent-ils,
sont ramenés à la vie par les techniques et les appareils de réanimation dont nous disposons
maintenant. Or des études récentes montrent qu'un fort pourcentage, presque cinquante pour cent,
des personnes qui passent par cet état de "mort clinique" reviennent avec un témoignage qui, à
quelques détails près, est toujours le même. Ce témoignage est celui de la rencontre avec l'Amour
absolu!

Pour plus de détails, vous pouvez lire un ouvrage remarquablement bien fait sur ce thème et qui
récapitule les recherches et les témoignages recueillis sur les personnes qui ont fait cette
"extraordinaire" expérience. Ce livre s'appelle "La Source Noire", son auteur est Patrice Van
Eersel, un journaliste français, et il est édité en "livre de poche no 6358".

Les hommes et les femmes qui sont donc "revenus" de cette mort clinique racontent qu'ils
approchent progressivement d'une source de lumière extraordinaire qui les attire et dans laquelle ils
vont se dissoudre et s'intégrer. Cette lumière, disent-ils, représente l'amour le plus parfait que l'être
humain puisse désirer. Chose qui pourrait paraître étonnante, au cours de cette approche beaucoup
d'entre eux expérimentent une forme "d'humour" qui varie d'une personne à l'autre.

Or au début de cette présentation, vous aurez remarqué que nous avons commencé par dire que
"L'Amour et l'humour sont très proches". De même que le "jeu" l'humour est très souvent présent
dans notre vie. On pourrait même utiliser comme "thermomètre" l'humour et le jeu pour constater le
"niveau d'esprit" d'une personne. Par "niveau d'esprit" il faut naturellement entendre ici: à quel
point une personne utilise son esprit dans sa vie quotidienne. Une autre précision est nécessaire
aussi quant au type d'humour dont on parle. Il ne s'agira pas naturellement de l'humour grinçant
dont notre mental est souvent capable pour établir sa supériorité à l'égard d'un autre. Cet humour-là
se reconnait facilement dans le sarcasme et le cynisme et ne fait rire que ceux qui ne sont pas
concernés.

Comme pour le mot "amour" nous pourrions, s'il était nécessaire de s'étendre plus longuement sur
ce sujet, proposer de distinguer l'humour du mental et l'Humour de l'esprit en écrivant le second
avec un "H" majuscule.

Il sera intéressant de remarquer encore que l'on dit souvent d'un homme qui utilise souvent
l'humour qu'il a "beaucoup d'esprit".

Avant de revenir directement à l'Amour pour conclure cette présentation, pour ce qui est de
l'humour et du jeu, nous constaterons souvent leur lien étroit dans le rapport que l'on peut avoir
avec les enfants. Les enfants en jouant sont "joyeux", ils rient, ils expriment là un sentiment de
plénitude qui ne peut qu'appartenir å l'esprit. En utilisant notre vigilance sur le sourire, le rire,
l'humour et le jeu nous "sentirons" l'esprit qui se manifeste par la joie et l'Amour. Ainsi ne
pourrons-nous jamais oublier le sourire d'un bébé lorsque son sourire répond au sourire de sa mère.

En devenant plus "conscient", du fait d'une vigilance accrue, de l'Amour que l'on peut vivre très
souvent dans notre existence il se produira un phénomène de "capitalisation" de cette énergie que
l'on appelle Amour. En Aimant nous "amassons" de l'Amour. Or nous "n'EXISTONS" que lorsque
nous Aimons. On existera donc d'autant plus que nous Aimerons davantage.

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ENTRAINEMENT DE BASE du "TRAINING SOPHROCENE"

DOUZIEME EXERCICE: LA CONNAISSANCE

Ce cours n'a pas la prétention de conduire à "l'éveil" dont nous avons parlé et qui ferait de nous ce
que les orientaux appellent des "Sages". Cette démarche, très condensée, représente en fait une
base, un tremplin, en direction de cette forme de sagesse qui est devenue si "absente" dans notre
culture occidentale.

Le dictionnaire définit la sagesse comme étant: "la connaissance des choses, naturelle ou acquise",
et indique comme son contraire "la folie".

Bien entendu cette "Connaissance des choses" n'a rien à voir avec les connaissances que peut
acquérir l'intellect. Bien au contraire, cette forme de Connaissance (que nous écrirons désormais
avec un "C" majuscule comme nous l'avons fait dans l'exercice précédent avec le mot "amour") est
le fait de l'utilisation de notre esprit.

Ainsi, plus on aura vécu en utilisant "consciemment" notre esprit, plus on aura accumulé de
Connaissance. Cette Connaissance n'a pas de pluriel, elle ne peut pas en avoir car, au contraire des
connaissances intellectuelles qui s'acquièrent de manière "discontinue", la Connaissance est
"synthétique", elle est "globale" elle est "unie" et ne comporte pas de division. La Connaissance est
toujours issue de prises de conscience "intuitives". Elle provient de l'Intelligence de la vie qui est en
nous, c'est-å-dire de notre esprit.

Ceci expliquera que l'on trouvera très souvent beaucoup plus de "sagesse" chez un homme simple
qui aura vécu très proche de la nature et qui n'aura jamais fait d'études.

On peut aussi la comparer à la croissance d'un être vivant. De petite taille au début de son
existence, l'individu grandit progressivement en restant lui-même, il se produit en lui une
"intégration permanente" aussi bien au niveau corporel qu'au niveau psychique. De même, pour la
Connaissance, on retrouvera cette notion d'intégration permanente. Au contraire, la connaissance
intellectuelle procède par additions successives des connaissances, chapitre après chapitre, et elle
restera "divisée".

Le scientifique cartésien à qui l'on pose une question précise se référera constamment à un chapitre
précis et délimité de ce qu'il a étudié. D'où la nécessité pour les scientifiques modernes de se
"spécialiser" dans leur pratique professionnelle.

Un des grands reproches que l'on adresse de nos jours à nos médecins c'est, du fait de leur
spécialisation, de ne pas tenir suffisamment compte des fonctions qui ne sont pas directement
concernées par une maladie. En médecine il devient de plus en plus difficile d'être "généraliste" car
notre science progresse à une telle vitesse que le nombre d'informations médicales nouvelles
s'accroît toujours plus.

Le contraste est frappant avec l'image du médecin de famille du début du siècle qui commençait par
s'assoir au chevet de son malade et bavardait pendant plusieurs minutes avec lui avant de
commencer à l'examiner. La médecine ancienne semble avoir é beaucoup plus intuitive que celle
que nous connaissons aujourd'hui.
Evidemment l'efficacité de nos techniques modernes est indéniablement supérieure mais un malaise
persiste généralement à l'égard de la médecine actuelle car trop souvent le malade a l'impression
d'être traité "mécaniquement".

Si l'on a choisi ici d'examiner le cas de la médecine plutôt que celui d'une autre science c'est que
chacun d'entre nous, un jour ou l'autre, a eu recours à ses services et ainsi peut mieux constater le
phénomène dont on parle. Mais il en est de même pour tous les domaines scientifiques que
l'homme entreprend d'étudier.

Pourtant, une tendance relativement nouvelle est apparue dans la science de cette fin de 20ème
siècle, qui tient compte de l'intuition, donc de l'esprit. C'est l'approche qu'on appelle
"phénoménologique". La phénoménologie ne rejette pas du tout la méthode cartésienne mais elle
propose de rajouter à la démarche rationnelle une approche intuitive des phénomènes observés.

Cette reconnaissance de l'esprit par la science est extrêmement prometteuse et semble confirmer
l'hypothèse que nous avons déjà développée, d'un avènement d'une ère nouvelle qui représente
"l'âge adulte" de toute l'humanité.

En cette fin de siècle, il se passe pour l'homme des événements qui ne se sont jamais produits dans
toute l'histoire de l'être humain.

Ainsi assistons-nous à une "planétarisation"` de notre culture occidentale qui convertit sans
exception toutes les nations du monde. Notre technologie couvre toute la planète. Nos moyens de
transports nous permettent très facilement de parcourir le monde et de rencontrer d'autres peuples.
Nos moyens d'information nous tiennent au courant de tous les événements marquants quel que soit
le lieu ou ils se déroulent sur la terre. Pour la première fois de son histoire l'homme s'est doté d'une
puissance de destruction totale de la planète qui en toute logique devrait signaler l'avènement d'une
paix définitive.

On assiste å une "osmose" culturelle sans précédent. Nous échangeons nos connaissances entre
ethnies auparavant très éloignées, vérifiant ainsi "l'UNIVERSALISME" de la Connaissance.

On s'écoute plus, on se comprend mieux et dans la reconnaissance de l'autre on se reconnait soi-


même! Il y a inversion du "Connais-toi toi-même et tu connaîtras le monde". Ici en acquérant les
moyens techniques de connaitre le monde l'homme va se découvrir lui-même.

Ce qui a longtemps troublé l'âme humaine c'est que cet "enseignement traditionnel qui est partout le
même, qui est par essence "universel", était presque toujours transmis par des institutions
"religieuses" qui en "dissimulaient" ou en "déformaient" le véritable contenu selon leurs intentions.
Ainsi, à travers l'histoire de l'humanité, les grandes religions véhiculaient la Connaissance
soigneusement couverte par un dogmatisme ésotérique parce qu'elles étaient les seules institutions
"sociales" qui pouvaient transmettre les connaissances en général. Avant qu'apparaisse l'imprimerie
en Occident c'était nos moines qui retransmettaient le savoir en recopiant à la main les manuscrits
qui existaient auparavant.

D'autre part, nos religions, devant la faiblesse des "gouvernements", ont dû jouer un rôle politique
très important qui souvent a faussé le message spirituel qu'elles véhiculaient entrainant des
interprétations qui leur firent même demander à leurs fidèles de "croire" que la terre était plate et
immobile dans l'espace. L'inquisition du moyen-âge rendait la justice et même les grands rois
devaient respecter les décisions des autorités religieuses et se soumettre à leur influence.
"Paris valait bien une messe" à cette époque et Henri IV n'y a pas échappé!

Sous cet éclairage il n'est pas difficile de comprendre le "désarroi" de l'homme actuel devant le
"vide spirituel" qui s'est installé aujourd'hui avec l'affaiblissement de nos grandes religions qui
n'ont, pas supporte le choc de l'approche "scientifique" de la réalité.

Mais de ce côté-là aussi l'optimisme est permis puisqu'un grand mouvement œcuménique est déjà
né de la rencontre des hommes du monde entier qui a déjà commencé à faire reculer l'intolérance et
la division.

On peut donc espérer retrouver bientôt cet enseignement traditionnel qui, dans toute sa pureté, ne
demande jamais à personne de "croire" en une foi particulière mais au contraire recommande
toujours "D'EXPERIMENTER" le message ainsi retransmis et en cela rejoint parfaitement
l'exigence de la science que l'on pourra bientôt écrire avec un "S" majuscule.

De même au niveau de l'organisation sociale et économique, sur le plan politique, l'évolution


actuelle montre bien que les divergences s'atténuent de plus en plus et que la tolérance vient
remplacer progressivement le sectarisme et le dogmatisme fondé sur des idéologies qui n'étaient en
fait que des "constructions intellectuelles". Les grands partis politiques se plient maintenant avec de
plus en plus de réalisme à la science économique qui indique "automatiquement" les lignes de plus
grande pente d'efficacité et de bien-être de l'homme. Une extrapolation des tendances actuelles
aboutit sans risque de se tromper à un UNIVERSALISME qui privilégiera le bien-être et la
prospérité de l'homme aux dépends des idées partisanes.

Ainsi partout, dans tous les secteurs d'activité humaine, retrouverons-nous cet avènement d'une
INTELLIGENCE qui conduira l'homme vers la reconnaissance d'une fraternité universelle.

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