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École de Somatothérapies et de Sophrologie Appliquées

115 avenue de Grammont 37000 TOURS


112 rue de Turenne 75003 PARIS

MODULE N° 6

Madame, Monsieur,

Pour le module n° 6 vous devez répondre aux questions suivantes :

1. Pourquoi dit-on que la communication analogique


relève de la communication non-verbale ?
2. En quoi la sophrologie améliore-t-elle la
communication verbale et non-verbale ?

Dans la mesure du possible, il serait judicieux que vous puissiez animer une séance
de Relaxation dynamique 1er Degré, 1er Cycle avec quelques amis volontaires.

Restant à votre disposition, veuillez agréer, Madame, Monsieur l’expression de mes


sincères salutations.

William BONNET & Collaborateurs

MODULE N° 6 1 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées


MODULE N° 6

COMMENT OPTIMISER SA COMMUNICATION GRACE A LA


SOPHROLOGIE ?

LA COMMUNICATION NON-VERBALE

1. INTRODUCTION ET DÉFINITION

- 1 - DÉFINITION DE LA COMMUNICATION :
Il y a communication chaque fois qu’un organisme peut affecter un autre organisme
en le modifiant ou en modifiant son action à partir de la transmission d’une
information.

En 1948, LASWELL propose un schéma qui suscite cinq sensations :


 Qui ?
 Dit quoi ?
 Par quel moyen ?
 A qui ?
 Avec quel effet ?

Ce schéma nécessite la présence d’un émetteur, d’un message, d’un médium, d’un
réflecteur, d’un impact.

- 2 - THÉORIE DE LA COMMUNICATION DE PALO ALTO


L’école de PALO ALTO est une école américaine dirigée par WATZLAWICK, il s’agit
d’une théorie qui considère que l’observation et la prise en charge des
communications peuvent suffire à comprendre et à agir, c’est-à-dire à permettre
d’élaborer un modèle descriptif qui donne la clé permettant au thérapeute de
manipuler la situation. WATZLAWICK propose cinq propriétés essentielles dans sa
théorie de la communication :
 On ne peut pas ne pas communiquer, il n’y a pas de non comportement, tout
comportement possède une valeur de message, c’est-à-dire de communication
(silence, activité).
 Toute communication présente deux aspects : le contenu et la relation.
Quand on vise le contenu, il s’agit d’une communication digitale, lorsqu’on vise le
relationnel, il s’agit d’une communication analogique.

Définition de digital : succession de signaux dont l’enchaînement prend un


sens à l’aide d’un code.
Définition analogique : information qui correspond à la variation de l’intensité
d’un signal qui ne nécessite pas le code de traduction (exemple : gestualité du
comportement amoureux).

La communication induit aussi un comportement, le contenu est englobé dans une


forme qui dit comment le message doit être reçu, donc quelle relation doit s’établir
entre les partenaires.
Exemple :
Descendez cette valise !
Descendez cette valise dès que cela sera possible.
MODULE N° 6 2 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées
Dans une relation perturbée, le contenu s’efface derrière l’aspect relationnel, plus
une relation est saine, moins grande sera l’aspect relationnel.

La richesse du langage analogique se retrouve chaque fois que la relation est au


centre de la communication.
 Il y a une ponctuation des séquences de communication entre les
partenaires : une relation n’est pas qu’une suite continue d’échanges, il y a une
ponctuation des faits qui permet de décrire les comportements en terme de stimulus
réponse ; chaque réponse peut prendre valeur de stimulation pour la suite de
l’enchaînement.

Exemple N° 1 :
Un rat en période de dressage reçoit à manger en réponse à une tâche, il y a
deux ponctuations : premièrement il exécute la tâche, il reçoit à manger et c’est
l’expérimentateur qui domine. Deuxième ponctuation, il me donne à manger,
j’exécute la tâche : le rat domine la relation.

Exemple N° 2 :
Un mari et une femme s’affrontent, le mari dit : «je me replie parce que je te
sens hargneuse ». La femme répond, « je suis hargneuse parce que tu te replies ».
Ici le désaccord porte sur la manière de ponctuer la séquence de faits. En effet, pour
la femme repli = hargne, pour l’homme hargne = repli.

 Tout échange de communication est symétrique ou complémentaire. Ainsi


lorsque des individus réagissent à d’autres individus, leurs réactions entraînent une
autre réaction et un processus de renforcement va s’établir pour un certain temps et
favoriser un des types possibles de relation :

Exemple N° 1 :
A est autoritaire et B se soumet, ce qui autorise un autre acte autoritaire de A
qui va nécessiter un autre acte de soumission pour B (relation complémentaire).

Exemple N° 2 :
Si A et B sont en compétition, on parle de relation symétrique.

 La communication peut être paradoxale car depuis toujours l’esprit humain


est confronté à des paradoxes :

Exemple N° 1 :
Dans un village, il y a un barbier qui rase tous les hommes qui ne se rasent pas
eux mêmes, la logique conduit à un paradoxe, car on ne peut placer le barbier ni
parmi ceux qui se rasent eux mêmes, ni parmi ceux qui ne se rasent pas eux
mêmes.

Dans cet exemple, ce qui est visé, c’est la fonction du barbier, et c’est cet aspect qui
fait qu’il y a paradoxe.

Ce qui est intéressant c’est l’injonction paradoxale, elle sera rencontrée dans les
relations humaines dans les cadres suivants :
 Relation de complémentarité
 Lorsque pour obéir à l’injonction, il faut désobéir à l’injonction
 Lorsque l’individu en positon faible ne peut pas s’extraire du cadre en
critiquant le paradoxe (position intenable).
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Exemple d’injonction paradoxale :
Un individu demande à sa secrétaire d’écrire correctement « le Paris de Pascal
est plus intéressant que celui de l’Ile de France ». Toute réaction à ce message sera
paradoxale elle aussi. On ne peut pas être cohérent et logique dans un contexte
incohérent et illogique. En effet, tentée d’obéir, la secrétaire démontrera son
incompétence, de même si elle refuse d’obéir elle montrera sa désobéissance.

Cet exemple va amener une réaction affective de la secrétaire, la situation


changerait si la secrétaire pouvait sortir du cadre fixé par l’injonction et critique
l’injonction elle même. Par cet exemple, on peut définir ce que l’on appelle interaction
paradoxale qui peut être étiquetée double contrainte :
 Les personnes sont engagées dans une relation intense, par exemple dans
une famille, en captivité, en situation amoureuse.
 Un message est émis qui contient une affirmation et une affirmation
contradictoire, sur cette affirmation, soit une injonction à laquelle on doit désobéir
pour obéir, soit une définition qu’on ne peut remplir qu’en ne la remplissant pas.
 Le récepteur du message n’a pas la possibilité de sortir du cadre, ni en
communiquant ni en se repliant, le message a une réalité pragmatique à laquelle on
ne peut échapper. En effet, on ne peut pas ne pas y réagir et on ne peut pas réagir
d’une manière adéquate, c’est-à-dire non paradoxale.
 Le plus souvent, le sujet n’a plus conscience de la contradiction, lorsque
l’interaction paradoxale continue à se répéter avec un message paradoxal suscitant
une réaction paradoxale, l’effet traumatique prend naissance.

Si on prend l’exemple de la schizophrénie, on peut considérer cette maladie comme


un trouble mental, mais si l’on s’attache à considérer l’ensemble des interactions, on
peut la considérer comme un modèle spécifique de communication.

2. ANALYSE DE LA COMMUNICATION NON VERBALE


En 1969, DUNCAN, répertorie des travaux émanant d’origine anthropologique, il se
propose d’analyser la structure des différents codes et travaille en particulier sur la
vie sociale des abeilles, mais l’on peut dire que la communication non verbale
remonte au tout début de l’organisation sociale ; en effet, elles sont à la base de la
cohérence d’un groupe d’individus qui appartiennent à une même espèce et qui
fondent un bon nombre d’équilibres biologiques interspécifiques. Les
communications non verbales utilisent différents canaux sensoriels.

On applique terme de communication non verbale à des catégories de signaux non


linguistiques mais ayant valeur communicative (regards, postures, manière d’utiliser
l’espace).

Comment appréhender le sens non verbal d’un acte sans recourir au


langage ?

Peut-on parler de code à ce propos ? Quelle place accorder aux significations liées
au contexte, aux signes que seuls décodent les experts ? Exemple : symptôme
psychologique. Du point de vue historique, ce sont surtout les communications
animales et l’observation des comportements sociaux de ces derniers qui nous
révèlent une grande coordination de leur activité. C’est de cette observation que sont
parties les recherches éthologiques.

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-1- CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES COMMUNICATIONS NON
VERBALES
a) Communication et intention
DITTMANN écrit « la communication non verbale consiste en des comportements
auxquels habituellement nous ne prêtons pas attention ».

Exemple :
La communication des abeilles à l’égard des sources de nourriture. En effet,
l’abeille est capable d’informer les autres de la distance, de la qualité de la nourriture,
elle dispose pour cela d’un ensemble de signes composés d‘unités de comportement
et définis par des traits pertinents dont l’articulation constitue un message impératif
qui déclenche une réaction immédiate du récepteur.

Dans cette communication, le code est lié à l’espèce et l’articulation des signes est
strictement dépendante du message.

b) Expression et communication
SCHEFFEN écrit « la communication comprend tous les comportements par
lesquels un groupe constitue, soutient, médiatise, corrige et intègre ses
communications », c’est-à-dire que les événements corporels jouent un rôle dans le
milieu social.

Exemple :
Le défaut de réponse va modifier les caractères du message, si un adulte ne répond
pas à un bébé, ce dernier va crier plus fort.

-2- GENÈSE DES COMMUNICATIONS NON VERBALES


a) Rituel et communication
Dans la communication non verbale, il convient de distinguer le langage par
signes du langage par actions.

Exemple :
Les appels de phare en plein jour sont un langage par signes.

La ritualisation est une manifestation communicative, les rituels marquent la place de


chacun dans l’ensemble social, ce sont des organisations spécialisées par leur forme
et leur fréquence, comme un moyen d’adaptation pour transmettre une information.

Exemple :
Chez les chiens lorsqu’ils hérissent leur pelage, cela exprime leur domination, le
chien soumis se pliera au chien dominateur.

Ce sont ces répétitions d’actes rituels qui marquent l’acceptation de la relation.

Quelle est l’origine des comportements ritualisés ?


Les rituels constituent des règles nécessaires à la vie sociale, non respectés ils
entraînent une exclusion du groupe, c’est pourquoi par exemple, l’enfant doit
acquérir ce langage qui formalise les relations entre les membres du groupe, par
mimétisme, il acquiert ses gestes rituels de consolation, d’apaisement avec lesquels
il peut communiquer et se faire accepter du groupe.

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-2- Système et mode de communication non verbale
La communication est un système complexe à travers lequel les différents membres
d’une société sont en inter-relation avec plus ou moins d’efficacité et de facilité.

Toute information renvoie dès sa transmission à des signes : PERSE et SALISSURE


ont créé une science : LA SÉMIOTIQUE. Le signe peut être considéré comme ce
support perceptif, il est la plus petite unité ayant un sens dans un code donné, il se
décompose en un élément perceptif : LE SIGNIFIANT et un élément conceptuel non
perceptif LE SIGNIFIE. La relation entre signifiant et signifié, c’est LA
SIGNIFICATION.

 Un signifiant sans signifié est un objet


 Un signifié sans signifiant ne se dit pas, c’est l’IMPENSABLE.

Le signe, quant à lui est déjà présent dans la réponse à une perception.

Exemple N° 1 :
Chez la femme, le port des talons hauts qui la déhanchent, chez l’homme la carrure
élargie ; ces comportements révèlent des déclencheurs sociaux dont le caractère
sexuel est souvent inconscient chez leurs auteurs.

Exemple N° 2 :
Les parfums sont également des déclencheurs.

Selon les relations de signification qu’entretient le signe avec la réalité qu’il veut
évoquer, il est possible de déterminer des niveaux différents. JACOBSON distingue
trois niveaux :
 L’icône est toujours une représentation sensible de l’objet .Exemple : une
carte de géographie relève d’un rapport iconique. Exemple : le bras d’honneur.
Comme il existe un lien naturel entre l’objet et l’icône, le message iconique est le
meilleur moyen de communiquer une expérience, reproduire un geste, une intonation
sont souvent mieux compris du récepteur qu’un discours.

 L’indice. Exemple : l’accélération du pouls indique un problème chez le


malade, l’indice renvoie donc à une autre réalité non directement perceptible et c’est
l’expérience de cette relation avec la réalité qui confère le statut d’indice.
L’observation du comportement repose sur la reconnaissance d’indices :
Exemple : rougeur, pâleur sont les indices d’une émotion qui renvoie à une réalité
plus cachée que le clinicien doit déceler.
 Le symbole marque un lien et permet d’authentifier quelque chose : il
implique une idée de relation et d’identité, il est le signe produit par
des individus qui peut servir de substitut à une relation. Exemple : le
langage.

La communication présente deux aspects, le CONTENU et le RELATIONNEL qui


sont transmis par deux moyens : le code digital et le code analogique.

La communication non verbale est placée dans le code analogique, lequel insiste
davantage sur l’aspect relationnel dans la communication et correspond mieux à la
variation de l’intensité d’un signal, qui de ce fait, transmet une information induisant
en même temps un comportement.

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La communication digitale, la parole, est le résultat de la succession de signaux dont
l’enchaînement prend un sens à l’aide d’un code.

Alors que le code digital procède par tout ou rien, le code analogique procède par la
continuité du signifiant et par son rapport d’iconicité à l’égard du signifié. Le code
analogique est toujours susceptible d’engendrer une ambiguïté dans le message.

Le code analogique renvoie surtout à des relations entre individus et donc à des
valeurs affectives.

Les informations non verbales si elles paraissent plus sûres car elles renvoient à un
état d’esprit sont tout à fait inférieures au langage car elles sont restreintes à ici et
maintenant, donc dépendantes du lieu et du temps.

Dans le langage non verbal, le sujet est tout entier dans l’expérience présente.

Traduire le code analogique en code digital aboutit toujours à une distorsion fatale de
l’information, ceci est un gros problème pour la psychothérapie car elle passe aussi
par le langage. Exemple : en analyse, il y a communication non verbale lorsque le
thérapeute émet quelques sons par exemple.

-3- L’ORGANISATION SPATIALE DE LA COMMUNICATION


La distance qui sépare l’émetteur du récepteur n’est pas définie par hasard ; elle se
trouve déterminée par un ensemble de règles qui reflètent les messages des
interlocuteurs.

HALL a créé le terme PROXENIQUE pour qualifier l’organisation et l’utilisation de


l’espace chez l’homme. Il distingue plusieurs distances :

 Distance intime (0 à 40 cm), ce sont les odeurs, la chaleur, les contacts


cutanés qui dominent et l’intrusion dans cet espace intime peut déclencher parfois un
sentiment d’insécurité. Exemple : dans l’ascenseur.
 Distance personnelle (de 40 cm à 1,50 m), elle est utilisée par deux
personnes pour bavarder, il y a une certaine interaction et l’observation du
comportement d’autrui est possible.
 Distance sociale (de 1,50 m à 2,40 m), elle permet une communication
verbale sans contact physique, c’est un échange social non personnel.
 Distance publique (au-delà de 8 m), les gestes deviennent stylisés ; le
contenu du message est valorisé et devient plus formalisé (discours, conférence).

Si l’organisation de l’espace procède de canaux de communication, c’est parce


qu’elle est moyen de contrôle des informations et permet d’en manipuler la quantité
et la qualité.

Ces distances d’interaction varient selon les individus et les cultures. Exemple : en
Amérique du sud, les gens se parlent très rapprochés, en Amérique du nord, ce
rapprochement est sexualisé.

De même la façon de pénétrer dans le territoire d’autrui est un signe : exemple : un


supérieur hiérarchique pénètre dans le territoire de ses subordonnés sans demander
l’autorisation, inversement les subordonnés attendent l’autorisation de se déplacer.

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3. LES COMMUNICATIONS LIÉES A L’ATTITUDE CORPORELLE
Dans la communication non verbale, il y a deux types de repères :
 L’orientation d’un élément du corps par rapport à un autre élément de
ce corps (orientation de la tête).
 L’orientation du corps par rapport à d’autres corps.

Il y a tout un jeu de postures (agression, menace). La posture est un indicateur


privilégié de l’attitude affective.

Exemple N°1 :
L’attitude de domination de l’homme (tête en extension, poitrine en avant), l’attitude
de séduction chez la femme (jambes croisées, tête rejetée en arrière).

-1- Les postures


Les gestes déterminent quatre postures fondamentales :
 Attitude d’approche avec l’inclinaison du corps en avant
 Attitude de rejet avec le corps détourné d’autrui
 Attitude d’expansion, tête et épaules en extension
 Attitude de centration, épaules qui tombent comme chez le dépressif

La fonction de la posture individuelle dans la communication est de marquer et de


ponctuer les unités à de multiples niveaux. Ces manifestations posturales sont les
événements structurant les rapports non verbaux.

Exemple N° 1 :
Un thérapeute écoute tête penchée, il redresse sa tête pour donner une
interprétation, lorsqu’il a la tête droite, il regarde le sujet et parle.

Les postures peuvent comporter des éléments contradictoires également présents


dans les attitudes.

Exemple N°2 :
Lors des interactions amoureuses, on observe des attitudes faites de messages
contradictoires ; en effet, parfois une partie du corps se dirige vers le partenaire et
l’autre s’en éloigne, posture ou fuite et rapprochement se combinent dans un espace
proximal offrant aux partenaires la possibilité d’augmenter leurs pressions comme
leurs désirs réciproques.

Tous ces gestes constituent un ensemble codifié qui règle les expressions du corps
dans certaines situations sociales. La connaissance et le respect de ces signes
manifestent l’appartenance au groupe ; certains gestes (gestes de l’index sur la
bouche = silence) possèdent une signification précise et constituent un code
emblématique qui double le langage parlé ; ces emblèmes mettent en évidence les
différences culturelles dans les communications non verbales. Autre exemple, l’index
sur la tempe = suicide.

-2- Les communications qui reposent sur les coordinations complexes


a) Les mimiques

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Ce sont des affects primaires (peur), ils sont liés à certains muscles faciaux
spécifiques. Les mimiques sont des activités au cours desquelles on manipule une
partie de son corps ou un objet ; ces mimiques ne sont pas exécutées avec la
conscience d’émettre une information ; elles peuvent satisfaire un besoin corporel
(se gratter), elles augmentent en général avec l’anxiété, chaque individu possède
une façon propre d’exprimer ses émotions.

Exemple N° 1 :
L’anxiété peut prendre des formes différentes comme la pâleur ou la rougeur.

C’est souvent la manière dont chacun a noué des relations interpersonnelles dans sa
famille ou la société qui détermine les formes d’expression.

Exemple N° 2 :
Dans les milieux méditerranéens, l’émotion est souvent traduite par le geste.

b) Le regard
La valorisation positive du regard prend toute son importance dans la relation mère-
enfant. En effet, une mère d’enfant aveugle peut se sentir étrangère à son enfant tant
qu’elle n’a pas pu pallier cette absence du regard par un autre moyen de
communication. Le regard semble avoir une double fonction ; il indique à qui
s’adresse la communication et constitue un indice de l’attention accordée. Soutenir le
regard d’autrui, c’est le soumettre à sa dépendance. Ainsi les sujets ont tendance à
regarder dans la direction de leur interlocuteur lorsqu’ils ont la parole, de même un
sujet de rang inférieur regarde plus lorsqu’il écoute que lorsqu’il parle.

c) La voix et les signes para linguistiques


Une intonation peut modifier le contenu d’une phrase ; par exemple, lorsqu’on pose
une question du genre, «il paraît que ta situation a changé ? ». La réponse peut être
différente. Ainsi un même texte peut changer complètement de sens selon le statut
qui lui est conféré par l’intonation et par la mimo-gestualité du locuteur, mais dans
toute communication orale, le récepteur perçoit d’abord un comportement, ainsi une
discordance entre le code verbal et non verbal peut produire un effet perturbateur.

Exemple N° 1 :
Si une mère se montre positive vis-à-vis de son enfant alors que son attitude non
verbale est hostile, l’enfant se trouve pris dans une situation contradictoire.

CONCLUSION :
D’une façon générale, tout ce qui concerne le corps, la sensation et le plaisir lié à
cette sensation est ignoré de la communication directe mais le langage garde la
marque de ses autres formes d’expression car il y a une interaction profonde entre
corps et langage, ainsi le langage emprunte au corps toute une symbolique dans les
expressions, mais à l’inverse les désirs du corps s’inscrivent dans le langage, parler
c’est rendre compte du corps et la parole peut réduire une tension, un symptôme
voire guérir le corps dans la cure analytique.

LA COMMUNICATION INTIME

MODULE N° 6 9 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées


INTRODUCTION
Nous pouvons constater dans notre vie quotidienne des difficultés de communication
entre les conjoints, les enfants et les partenaires du milieu professionnel. Ce constat,
nous oblige à nous poser la question de savoir s’il ne serait pas souhaitable
d’apprendre à mieux communiquer. Cet apprentissage semble nécessaire à celui
qui, victime de l’in communication, veut s’approprier une parole qui soit sienne; c’est
à dire prendre le risque de dire ce qui est ressenti et ainsi être entendu. Cette
difficulté de dire un message personnel est souvent le résultat de l’éducation.

En effet, parfois on ne dit rien pour être reconnu ou par peur d’être abandonné ou
simplement par difficulté de s’approprier une parole qui soit la sienne.

Apprendre à communiquer, c’est aussi éviter de mettre des maux à la place des
mots.

« Le silence des mots réveille les maux » Jacques SALOME

En fait, par notre éducation, et à cause de ce sentiment d’abandon et de non


reconnaissance, nous n’avons pas appris à réellement communiquer mais plutôt à
incommuniquer. Car très souvent le milieu familial, scolaire et d’une façon générale,
le milieu social, ont projeté leur désirs en nous, lesquels ne correspondent pas
nécessairement à nos convictions propres.

Ainsi, dès le plus jeune âge, nous apprenons à in communiquer avant de


communiquer. Cela explique en partie les développements précoces de troubles
psychosomatiques.

La folie relationnelle commence donc dès l’enfance.

Exemple: Lorsqu’un enfant tombe et vient se plaindre à ses parents, il


s’entend répondre que « ce n’est rien! », ainsi on ne tient pas compte de la parole de
l’enfant.

Communiquer, c’est apprendre à mettre en commun. La parole est un moyen


d’exister.

Les enfants dépossédés de leur langage ont tendance à réinvestir l’imaginaire, le


symbolique, les maux.

1. Qu’est ce que communiquer ?


Il ne faut pas confondre expression et communication. Communiquer, c’est être
capable de faire quatre démarches.
- prendre le risque de se dire
- prendre le risque d’écouter
- prendre le risque d’entendre
- prendre la liberté de ne pas dire.

1. Apprendre à utiliser des messages « je »


Il est important de parler de soi et non sur soi en tenant compte
- du fait,
- du ressenti,
- du retentissement.
MODULE N° 6 10 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées
Exemple: Le témoignage lors d’un accident fera nécessairement référence à
nos souvenirs d’accidents et à la charge émotionnelle qui leur était inhérente. Ce qui
explique que les témoignages d’ un même accident soient souvent différents.

Il est important, pour bien communiquer, de faire passer à l’autre la façon dont nous
avons vécu le fait, lui faire partager notre émotion.

2. Prendre le risque d’écouter.


Il ne faut pas croire que la compréhension de l’autre nous est acquise. Il est donc
nécessaire d’écouter
- au niveau des faits,
- au niveau du ressenti,
- au niveau du retentissement.

3. Entendre.
Il faut accepter ce qui est à l’extérieur de nous, c’est à dire le réel de l’autre, son
imaginaire, sa Symbolique.

Exemple: Un enfant qui dit « j’ai peur des crocodiles » Il ne faut pas lui
répondre « il n’y a pas de crocodile » mais « peux-tu me parler des crocodiles dont tu
as peur? »

Il est important de poser l’imaginaire à l’extérieur de nous.

Le langage symbolique sert d’objet transitionnel dans la relation.


Exemple: Offrir des fleures,
Le ninin chez le jeune enfant.

4. Accepter le jardin secret de l’autre.


Il n’est pas nécessaire de penser à la place de l’autre.

2. Qu’est ce parler de relation?


Parler de relation, c’est entrer dans le mystère de deux êtres qui ont un échange à
faire.

On peut déceler plusieurs points communs dans toute tentative de communication:


- être capable de demander
- être capable de donner
- être capable de recevoir
- être capable de refuser.

1. Parfois, il est difficile de demander.


Exemple: Lorsque dans un couple l’un veut sortir le soir et l’autre préfère
rester à la maison. Il est important que celui qui veut sortir affirme son choix et que
celui qui veut rester ne culpabilise pas l’autre en le nommant d’égoïste. L’égoïste
peut évidemment être celui qui n’accepte pas le désir de son conjoint.

De même, si nous ne sommes pas capables de demander clairement à notre


interlocuteur, la relation devient douloureuse.

Il est donc important de prendre le risque d’avoir un refus de la part de l’autre. Et de


passer d’une relation infantile à une relation adulte.
MODULE N° 6 11 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées
2. Accepter de donner:
Accepter de donner est parfois difficile dans une relation car cela est vécu souvent
comme une diminution de soi. En fait, il n’en est rien. Le don de soi contribue à la
construction de l’être.

Cependant, vouloir donner à l’autre ce qu’on attend de lui, risque de polluer la


relation. Car il faut savoir donner sincèrement sans attendre un quelconque retour.

3. Apprendre à recevoir:
Souvent, nous sommes incapables de recevoir, car nous ne sommes pas
suffisamment responsables de nous-mêmes, et trop envahis par des préjugés
négatifs.
Exemple: « Oh tu as une belle chemise aujourd’hui »
« Oui, mais je l’ai acheté en solde »

« Nous te remercions pour cet excellent dîner! »


« Oh non ce ne sont que quelques pâtes! »

4. Apprendre à refuser:
« Il faut apprendre à dire oui en disant NON » Jacques SALOME

Il faut oser dire non, mais pas un non systématique d’opposition afin de développer
la santé relationnelle.

Cependant, dire non peut éveiller chez l’autre une « mise en cause » qu’il confond
avec une mise en mots.

Exemple: Ce week -end je ne veut pas aller chez ta mère!


Qu’est-ce qu’elle t’a fait? Si tu ne veux pas y aller c’est que tu ne m’aimes pas.

Il ne faut pas oublier que dans une relation, il y a deux extrémités et que chacun doit
être responsable de son extrémité.

3. Les saboteurs de la communication:


Les saboteurs de la communication sont des terrorismes relationnels, c’est
l’ensemble de ce qui est fait à l’autre à cause de nos peurs et de nos désir. Il est
parfois illusoire de considérer l’autre comme le seul médicament capable de
dissoudre tous nos maux. Les grands saboteurs de la communication sont:

1. L’appropriation:
C’est le fait de s’approprier le jugement et le point de vue de l’autre.

Exemple: S’il pense telle chose de telle personne, il a raison donc je pense la
même chose également.

Si tu m’aimais tu aimerais ma mère.

2. La culpabilisation:
C’est laisser croire à l’autre qu’il est responsable de ce que nous ressentons

Exemple: Je suis triste car tu n’as pas voulu sortir aux champignons avec moi.

MODULE N° 6 12 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées


Une mère dit à sa fille: « tu vas bien? »
« Oui »
« Moi ça va pas du tout »
« Ta sœur, elle, est venue dimanche »

3. L’accusation:
« le tu qui tue » Jacques SALOME
Cette accusation se manifeste lorsque nous ne savons pas prendre la responsabilité
de ce que nous faisons en rendant l’autre responsable. Il s’agit d’un terrorisme
relationnel ou nous exprimons la violence de nos désirs sur l’autre.

4. Penser à la place de l’autre:


C’est une façon de penser à la place de l’autre, en l’empêchant de devenir un être
désirant.

Exemple: « je sais pourquoi tu es bien avec moi »


« je sais pourquoi tu ne vas pas bien »
« Je sais pourquoi tu fais ça »
« Quoique tu fasses je le saurai »

5. Auto-disqualification:
C’est lorsqu’on donne à l’autre le sentiment qu’on ne vaut rien.
Cette tendance consiste à vouloir inconsciemment diminuer l’autre, car si l’autre est
avec moi c’est qu’il ne vaut rien lui aussi. Il s’agit d’un chantage affectif déguisé.

Exemple: « Moi je n’est pas fait d’études comme toi »

Pour mieux communiquer il est important de pouvoir reconnaître les obstacles


de la relation. Ceci évite la pollution relationnelle et rend responsable les
différents interlocuteurs

CONCLUSION:
Pour bien communiquer il faut accepter d’être responsable de soi-même afin d’avoir
un regard positif de soi à proposer à l’autre.

LA RELATION AMOUREUSE

INTRODUCTION
Dans notre vie quotidienne, nous pouvons constater des difficultés de
communication dans la vie de couple. Ce constat nous invite à nous poser la
question de savoir ce qu’il faut faire pour mieux communiquer dans la relation
amoureuse. Un apprentissage de la communication dans le couple va permettre aux
deux partenaires de construire ensemble une relation d’amour durable, une relation
de partage, le respect de la parole et du ressenti de chacun.

MODULE N° 6 13 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées


1. La rencontre et la relation
1. Différence entre la rencontre et la relation:
La rencontre est un état éphémère qui caractérise le moment de l’attirance, de
l’éblouissement. Elle est aussi une peur car on ne communique pas encore, on se
croise plutôt. On se rencontre sur des apparences, des sentiments écran.

Le couple se caractérise par:


- sa durée,
- un projet de vie,
- les sentiments.

Qu’est que communiquer en couple?


Chacun d’entre nous a des attentes implicites qui datent de l’enfance.. Pour bien
communiquer, même si cela engendre des déceptions, il faut passer de ces attentes
implicites aux attentes explicites.

Ce qui caractérise un couple, ce n’est pas la force de ses sentiments, mais surtout la
qualité de la communication. C’est la raison pour laquelle, il peut y avoir des
malentendus pour passer du sentiment amoureux (la relation) a l’état d’amour (le
couple).

2. Les différentes formes d’amour:


Il en existe quatre:

L’amour de besoin: c’est lorsqu’on dit « je t’aime » et que cela veut dire « aime-
moi! ». C’est un amour qui va mettre l’autre à mon service

L’amour idéalisé: on ne voit pas la réalité des choses. On ne voit chez l’autre que
ses manques. Et la communication devient agressive.
Exemple: « regarde tout ce que j’ai fait pour toi » « regarde tout ce que tu n’as pas
fait pour moi! »

L’amour de consommation: C’est lorsque l’un des partenaires s’installe dans le


confort de l’amour proposé et que l’autre ne perçoit aucun retour.

L’amour de désir: C’est un amour porteur de stimulations, de créativité. Le désir


sert de moteur dans la relation, il nous projette en avant, on offre et partage ce que
l’on a.

2. Les enjeux d’une relation:


Il faut être attentif aux:

1. Attentes:
Il faut réactualiser les attentes de chacun car la femme ou l’homme rencontré à 20
ans n’est plus le ou la même à 40 ans. Cette écoute permet de ne pas tomber dans
le seuil d’intolérance de l’autre.

Exemples d’attentes différentes: « veux-tu faire la sieste cet après midi? » (sous
entendu: relation sexuelle)
« Non, je n’ai pas sommeil je vais te faire des pâtisseries »

MODULE N° 6 14 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées


2. Les apports:
Il est nécessaire également de réactualiser les apports. Et ne pas se cacher derrière
l’alibi « je l’aime ». Les sentiments ne suffisent pas pour tenir un couple.

3. Les zones d’intolérance, de sensibilité:


Il faut accepter que chaque partenaire ne parle plus sur l’autre:

Exemple: «Tu devrais maigrir, tu as cinq kilos de trop »


« Dis-moi ce que tu ressens lorsque tu me vois avec cinq kilos de trop »

4. Le rythme de l’autre:
Il est important de s’adapter au rythme de l’autre. Chaque partenaire a le droit
d’évoluer à son rythme.

5. Le territoire de l’autre:
Chacun doit respecter le territoire de l’autre afin d’assurer une liberté souhaitable.

3. Le jeu des désirs et la communication sexuelle:


La communication sexuelle est le lieu où tous les langages (corps, désirs, émotions,
imaginaire...) vont se rencontrer..

Cela nécessite donc d’être capable:


- d’écouter
- de dire son désir (semblable, différent, non désir)
- de respecter les désirs

Ces trois démarches permettent de passer de la relation sexuelle à la communication


sexuelle, cette dernière étant de l’ordre du partage.

4. La vie en couple:
Toute relation de couple s’appuie sur un système relationnel fondé sur deux
positions complémentaires.

Exemple: « Moi je suis celle qui ne sait pas »


« Moi je suis celui qui sait ».

Si l’on change de système, (moi je suis celle qui sait) l’autre peut ne pas supporter et
il y a alors une rupture du système relationnel.

La relation de confrontation: Il est important d’oser faire front à l’autre afin de


s’affirmer dans la relation. Il faut apprendre à se définir devant l’autre et peut être
prendre le risque de ne pas avoir l’approbation de l’autre. La soumission est parfois
une fausse acceptation.

La différenciation: Il faut savoir dire à l’autre qu’on est différent: « je n’ai pas les
mêmes désirs, je n’ai pas les mêmes pensées »

5. Comment développer des relations vivantes dans un couple?


Il faut faire l’effort d’accepter quelques règles:
- Au niveau du demander, passer de l’exigence à la proposition
- Au niveau du donner, passer de l’imposer à l’offre
- Au niveau du recevoir, passer du prendre à l’accueillir
MODULE N° 6 15 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées
- accepter de refuser, être capable de dire non, pas un non d’opposition mais un non
d’affirmation.
- accepter d’être heureux soi-même et de le proposer à l’autre
- accepter de sortir de la connaissance préétablie que nous avons sur l’autre
- accepter de développer la spontanéité, être présent.
- Ne pas confondre la mise en mots et la mise en cause
- dire à l’autre ce que l’on ressent sans qu’il prenne cela comme de l’agression
- accepter de développer un espace de négociation: si je fais un projet par rapport à
l’autre, il faut que lui aussi accepte de dire son projet
- mettre en commun les deux désirs.

CONCLUSION
On peut dire que les malentendus, les souffrances cachées dans la communication
méritent d’être traités. D’autant plus qu’il existe une différence fondamentale entre
les hommes et les femmes.

Les hommes parlent au niveau de la généralisation des concepts, des idéologies.


Les femmes parlent au niveau du registre du vécu, du ressenti. Elles parlent avec
leur sensibilité.

Pour éviter les souffrances et apprendre à mieux communiquer, il est préférable de


respecter les règles de la communication.

LA RELAXATION DYNAMIQUE : GENERALITE

1. HISTORIQUE ET RAPPELS:
Dans les années 1960, CAYCEDO se rend en Orient, plus précisément au Tibet,
pour y étudier les techniques d’approche du corps. Il prend rapidement conscience
de l’intérêt des approches corporelles car elles ont l’avantage de bénéficier de
l’expérience ancestrale.

Il nomme « Sophrologie une série de techniques et de théories dont la particularité


se réfère au « senti » et au « vécu », ouvrant ainsi la porte à ce que nous appelons
aujourd’hui « la somatothérapie ».

D’ailleurs, sous l’influence de l’École Française de Sophrologie, depuis plusieurs


années, s’est opérée, une profonde évolution, qui a fait passer la Relaxation
Dynamique d’une forme de « Yoga occidentalisé » à une véritable « recherche
analytique », sans aucune mesure avec ce que nous avions vécu à la fondation.

Ainsi, débarrassée du surpoids orientaliste, la sophrologie s’avère être une véritable


démarche thérapeutique ou de développement personnel, préférant baser sa
réflexion sur les travaux de W. REICH plutôt que de s’enfermer dans une pratique
orthodoxe, nécessairement limitative.

L’objectif de la RD va être de favoriser:


• La maîtrise physique,
• La maîtrise affective,
• La maîtrise intellectuelle.

MODULE N° 6 16 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées


Dans la tradition chinoise, un être humain en bonne santé est symbolisé par un
cercle en haut, une croix au centre, un carré en bas: (Cf. module N° 1)

Cette représentation est symbole d’harmonie entre l’être lui-même et le cosmos.


C’est une relation « terre-ciel »; la tête contre le ciel, les pieds bien placés sur le sol
dans une posture d’enracinement. (Le Grounding de l’analyse bio-énergétique).

L’équilibre « cercle-croix-carré » constitue ce que l’on peut appeler « un état


complet », en dehors de toute définition de santé; cette dernière étant
essentiellement une notion culturelle et arbitraire dans notre conception occidentale.

• Ainsi, on remarque que la RD1 appartient au « carré »: postures debout,


enracinement. Les participants se placent dans le corps.

• La RD2 appartient à la « croix »: on aborde le symbolique et l’affectif. Les


participants se déterminent avec le corps.

• La RD3 appartient au « cercle »: elle relève de l’imaginaire. Elle ne peut être


abordée que si le deux premiers degrés sont bien assimilés. Dans la ligné Zen,
elle va vers l’accomplissement du « non-être ». C’est une dynamique hors du
corps, un degré de fusion cosmique.

2. DE LA SOPHROLOGIE A LA RELAXATION DYNAMIQUE


Par définition « La sophrologie est l’étude de la conscience humaine et de ses
modifications par des moyens physiques, chimiques et psychologiques ».
L’intérêt de la sophrologie se retrouve très certainement dans son utilité clinique
actuelle.

Son application est thérapeutique, prophylactique, pédagogique et s’inscrit dans un


cadre de développement personnel. Elle guide l’individu dans son engagement vers
un processus de changement.

Dans son schéma d’origine, CAYCEDO distingue trois états de conscience:


• la conscience pathologique,
• la conscience ordinaire,
• la conscience sophronique.

Il distingue également trois niveaux de vigilance:


• la veille attentive,
• la veille
• le sommeil.

Les niveaux de veille et de sommeil se trouve séparé par:


• le niveau sophroliminal.

• Le processus de base de la sophrologie est la


« Sophronisation ».
La sophronisation assure la descente dans le niveau sophroliminal, appelé
également « zone X ». Le sophronisé s’y maintient pendant quelque instant afin de
parfaire l’action thérapeutique ou pédagogique.

MODULE N° 6 17 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées


Ensuite s’inscrit la « désophronisation », processus par lequel le sophronisé retrouve
progressivement le niveau de veille attentive et une reprise musculaire.

• La détente recherchée et la relaxation initiale sont obtenues par


le « terpnos logos »
Le « terpnos logos » est un rythme particulier de la voix qui favorise
l’enregistrement des suggestions lors du vécu intra-sophronique en zone X.

On peut y adjoindre de la musique pour accompagner le débit verbal.

• L’accès à la relaxation dynamique se fait à la fin de cette


sophronisation:

Elle relève d’un enseignement spécifique développé en trois degrés:


• Le premier degré favorise une concentration sur le corps,
• Le deuxième degré favorise une contemplation du corps,
• Le troisième degré se situe hors du corps dans une démarche méditative.

• L’accompagnement sophronique s’intègre dans une relation


d’alliance entre le sophrologue et le sophronisé:
FREUD découvre le « transfert » à partir de l’hypnose. Il abandonne l’hypnose à
cause de sa violence et en raison de son action limitée dans le temps. De là, il
élabore sa théorie du transfert.
Il s’agit d’un concept analytique.

Le transfert s’inscrit dans une relation où le patient situe le thérapeute par rapport à
ses représentations. Il est à la fois bienveillant, sécurisant, mais peut être menaçant
ou castrateur.

Le praticien qui prétend structurer l’image du corps et le schéma existentiel


n’échappe pas, à cette situation de transfert car elle est inévitable. Toutefois, par la
sophrologie le transfert est limité dans une position tout à fait spécifique qui est l’
« alliance ».

L’ « alliance sophronique » laisse l’initiative au sujet dans le sens d’une relation qui
se veut « adulte-adulte » et non pas « parent-enfant ».

L’entraînement sophrologique se fait plutôt sous forme d’un accompagnement le


moins directif possible. L’expérience montre que l’alliance se termine d’elle-même,
quand le patient se trouve structuré dans son schéma corporel et dans son schéma
existentiel.

3. LA RELAXATION DYNAMIQUE AU SERVICE D’UNE LIBERATION


STRUCTURANTE DE L’ETRE:
La sophrologie et plus particulièrement la RD s’actualisent de nos jours et semble
témoigner de l’entrée dans ce que l’on appelle l’ « Ere de la conscience libérée ».
D’autres l’appellent encore l’ « Ere du verseau ».

Dans ce nouvel état d’esprit, la RD s’avère être un moyen d’expression privilégié de


la conscience dans un monde dominé par la violence et l’intolérance. Elle peut
permettre de découvrir de nouvelles consciences plus positives; lesquelles

MODULE N° 6 18 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées


additionnées, peuvent laisser germer une nouvelle conscience universelle. Cette
dernière reste indispensable à notre survie.

La sophrologie par le biais de la RD peut donner les moyens de canaliser nos idées,
nos pulsions néfastes, nos forces, en énergies positives au service de valeurs
nouvelles qui soient le fondement d’une civilisation différente.

La sophrologie donne à l’individu les moyens d’une aventure intérieure pour s’éveiller
à de nouvelles possibilités d’être.

LA RELAXATION DYNAMIQUE 1er DEGRE

1. CARACTERISTIQUES DE LA METHODES
La méthode repose essentiellement sur une succession de gestes associés à des
exercices respiratoires entrecoupés de périodes de récupération détente.

2. SCHEMA CORPOREL
La RD1 est une pratique qui a pour objet de favoriser la « conscience qu’a
l’individu de son schéma corporel »

3. CONCENTRATION
Le premier degré mobilise essentiellement les capacités de « concentration »:
• Concentration sur les muscles mobilisés
• Concentration sur le vécu de la récupération

Il n’est pas toujours facile de vivre son corps d’une façon harmonieuse dès les
premières séances. C’est la raison pour laquelle, cette méthode nécessite un
entraînement régulier. Les tensions et blocages décelés lors des premières séances
doivent être analysés en collaboration avec le sophrologue: (Mécanismes de
défense, résistances, rigidité éducative, etc..)

4. LA SYMBOLIQUE CORPORELLE
Lors de l’entraînement, le sophrologue doit être sensible à la « symbolique
corporelle »:
• Tension au niveau du front: maîtrise intellectuelle trop importante,
• Tension dans les zones orales: communication verbale difficile, lieu du
plaisir oral, lieu de l’affectif.
• Tension dans la gorge: zone d’échange entre l’affectif-thorax et
l’intellectuel-tête,
• Tension dans le thorax: le cœur symbolise l’amour, la haine, la vie, la mort,
• Tension dans le plexus solaire: Difficultés au niveau de l’être profond, zone
du hara.
• Tension dans les jambes: Difficultés au niveau de l’instinctivo-moteur, zone
sexuelle, zone du sacré, du honteux.

5. LES INSCRIPTIONS CORPORELLES


Lors de la pratique de la RD1, le sophronisé est susceptible de réactiver des
inscriptions corporelles diverses. Ce processus a une orientation essentiellement
MODULE N° 6 19 © Ecole de somatothérapies et de Sophrologie Appliquées
« cathartique » et semble nécessaire au démantèlement des zones de blocage.
Cette condition va permettre un développement harmonieux du vécu interne.

6. VECU DES SENSATIONS INTERNES AVEC CONTROLE DES


REPRESENTATION NEGATIVES EXTERNES
L’attention du sophronisé est d’abord portée sur ses sensations internes, puis sur un
objet de concentration extérieur: « l’objet naturel ». La concentration sur l’objet
naturel permet de contrôler les représentations négatives envahissantes.

7. LA RD1 SE COMPOSE DE DEUX CYCLES:

RELAXATION DYNAMIQUE PREMIER DEGRE 1ER CYCLE

SOPHRO-ATTENTION
(RD1A)

1. Neti-Crya :
Il s’agit de se nettoyer le nez avec de l’eau salée ou du sérum physiologique, à température
voisine de celle du corps. Cet exercice consiste à purifier les voies respiratoires et à faciliter
la concentration mentale.
2. Exercice du chauffage corporel
En position debout, le sophronisé inspire en gonflant le ventre en orientant la tête en arrière,
puis expire en rentrant le ventre et en penchant la tête en avant. Il le fait d’abord lentement,
puis plus rapidement. Il peut aussi faire l’exercice de « barattage abdominal » en inspirant
profondément, en retenant l’air et en favorisant le brassage abdominal par une activation du
ventre d’avant en arrière.
3. Exercice du Tratac : convergence des yeux.
Il s’agit de projeter le pouce en avant, de le fixer en le ramenant vers le centre du front, au
dessus du point de « glabelle », situé entre les deux arcades sourcilières. Lorsque le pouce
touche le front, on redescend le bras le long du corps. On fait l’exercice 3 fois, puis on laisse
les yeux se fermer jusqu’à la fin de la séance.
4. Sophronisation de base debout.
5. Exercice respiratoire n° 1
On lève lentement les bras dans un geste harmonieux pour que les pouces viennent bloquer
les narines. On retient l’air, puis on expire en se penchant en avant. On fait l’exercice 3
fois.
6. Exercice respiratoire n° 2
On lève lentement les bras pour conduire les mains près du visage. On bouche les oreilles
avec les pouces. On pose les index sur les paupières. On bloque les narines avec les médius.
On retient l’air, puis on expire en se penchant en avant. On fait l’exercice 3 fois.
7. Gestes du cou.
• On penche lentement le tête en avant puis en arrière en prenant conscience des muscles
du cou et des effets de ce mouvement.
• On regarde à gauche puis à droite comme pour dire « non ».
• On enchaîne par de larges mouvements circulaires avec la tête comme si elle suivait un
cercle imaginaire.
• On termine par une contraction des sterno-cléido-mastoïdiens, une dizaine de fois.
8. Exercice respiratoire n° 3 : pompage des épaules.
On inspire profondément. On retient l’air. On active les épaules de haut en bas d’une façon
énergique.

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9. Geste de la cible.
Cet exercice consiste à laisser surgir une cible mentale devant soi. Cette cible symbolise
quelque chose dont on aimerait se débarrasser. (exemple : un fumeur peut évoquer un
paquet de cigarettes, un timide, ses inhibitions, etc.…) On fait l’exercice 3 fois avec un bras,
3 fois avec l’autre bras, 3 fois avec les deux bras.
10. Geste des avants bras.
On élève les bras devant soi, paumes des mains ouvertes, comme si on voulait prendre
beaucoup d’air. On ramène les mains au niveau des épaules avant de replacer les bras le
long du corps. On fait l’exercice 3 fois. Lors du dernier mouvement, on ferme les poings, en
contractant particulièrement les bras, avant de les relaxer de nouveau.
11. Exercice respiratoire n° 4 : Les moulinets.
On tend un bras à l’horizontale en serrant le poing. On retient l’air, cependant qu’on fait un
mouvement de moulinet avec le bras. On expire violemment. On fait l’exercice 3 fois avec un
bras, 3 fois avec l’autre, 3 fois avec les deux bras.
12. Allongé en décubitus dorsal.
On récupère cependant qu’on se concentre sur notre « Objet neutre ». S.A.P.
13. Reprise.

BIBLIOGRAPHIE :
• Jacques CORRAZE « Les communications non-verbales »
aux Editions PUF (Collection le psychologue)
• Pierre WEIL et Roland TOMPAKOV « Notre corps parle, le
langage silencieux de la communication non-verbale »
aux Editions courrier du livre
• Jacques Salomé « Si je m’écoutais, je m’entendrais »
aux Editions de l’Homme
• Jacques Salomé « Heureux qui communique » aux
éditions Intravision-Michel Levy Editeur.

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