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LES RISQUES INDUSTRIELS

1. Gestion du risque industriel


1.1. Définition du risque
1.2. Les différents types de risques
1.2.1. Le risque thermique
1.2.2. Le risque de surpression
1.2.3. Le risque chimique
1.2.3.1. Propriétés des produits chimiques
a) Classification, emballage et étiquetage
b) Les CMR
c) Les documents d’informations
1.2.3.2. Evaluation des risques chimiques
1.2.3.3. Mesures préventives
12.3.4. Suivi des salariés exposés aux risques chimiques
1.2.3.5. Surveillance médicale
1.2.3.6. La réglementation Reach

2. Les établissements SEVESO


2.1. La réglementation
2.2. Méthodologie de prévention des risques
2.2.1. Maîtriser le risque à la source
2.2.2. Informer
2.2.3. Etablir des plans d’urgence
2.2.4. Maîtriser l’urbanisation

2.3. Les plans d’urgence


2.3.1. Le Plan d’Opération Interne (POI)
2.3.2. Le Plan Particulier d’Intervention (PPI)

3. Le risque sanitaire
3.1. Méthodologie de l’évaluation du risque sanitaire
3.1.1. Caractérisation du site et de son environnement
3.1.2. Evaluation des expositions
3.1.3. La caractérisation du risque

3.2. Cas particulier de risques sanitaires


3.2.1. Les légionelles
3.2.2. Les dioxines
3.2.3. Les métaux lourds

La gestion du risque constitue un volet important pour un industriel dans la mesure où il vise à
assurer à la fois la sécurité des personnes et de l’environnement. Les divers accidents
industriels (Seveso, Bhopal, Tchernobyl, AZF,…) ou encore les crises de santé publique
(amiante,…) contribuent à faire évoluer la réglementation en matière de prévention des risques.

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1. Gestion du risque industriel

1.1 Définition du risque

Le risque n’existe que lorsqu’un aléa entre en relation avec la vulnérabilité d’une cible.

Il décrit :
- la probabilité qu’un Elle décrit les cibles qui
phénomène se produise, pourraient être exposées
- l’intensité des effets au danger*, et leur degré
physiques que le de sensibilité à celui-ci.
phénomène produit.

aléa vulnérabilité
Danger :
Propriété intrinsèque
d’une substance
dangereuse ou d’une
situation physique, de
pouvoir provoquer des
RISQUE dommages pour la
santé humaine et/ou
l’environnement.

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1.2 Les différents types de risques


Généralement les risques sont classés par nature : le risque thermique, le risque de surpression et le
risque chimique.

1.2.1. Le risque thermique

Le risque thermique est plus généralement appelé risque d’incendie. Un incendie se déclare
lorsque trois facteurs sont réunis : un combustible, un comburant et une source de chaleur (se
référer au schéma).
L’exposition à ce risque peut provoquer des brûlures à des degrés variables selon l’intensité de
l’incendie et la distance à laquelle on se situe de celui-ci.
L’effet sur l’Homme est donc immédiat (brûlures) ; les biens matériels se trouvent aussi
endommagés.
De plus, si l’incendie atteint des réserves de produits chimiques, un nuage toxique pour la
santé humaine et pour l’environnement, peut s’en dégager.
Enfin, les eaux d’extinction de l’incendie peuvent parfois conduire, elles aussi, à une pollution
des sols et des eaux superficielles. Pour prévenir cette pollution, il est nécessaire de mettre en
place des bassins de confinement, comme le préconise l’article 12 de l’arrêté du 2 février
1998 ; selon l’article précité, le bassin doit être capable de retenir l’ensemble des eaux
susceptibles d’être polluées lors d’un incendie, y compris celles qui ont servi à l’extinction.

2
Source de chaleur
(flamme, étincelle)

Combustible Comburant
(gaz, essence, bois…) (dioxygène de l’air)

Le triangle du feu
1.2.2. Le risque de surpression

Le risque de surpression - dit aussi risque d’explosion – correspond à une évolution


rapide d’un système, avec libération brusque d’énergie et formation d’une onde de choc,
dont l’ampleur peut déstabiliser des structures matérielles (effondrement
d’établissements), mais également créer des lésions chez l’Homme (lésions au niveau du
tympan et des poumons, traumatisme). De plus, il peut y avoir émissions de produits
toxiques dans l’atmosphère.

Exemples de dégâts engendrés par des surpressions :

- P=20 mbar : premiers bris de vitre


- P=50 mbar : premiers dégâts aux cadres de fenêtres, déplacement de tuiles
- P=140 mbar : seuil des effets létaux pour 1% des personnes (par chutes et projection)
- P=200 mbar : dommages possibles sur les réservoirs d’hydrocarbures de grandes
dimensions
- P=300 mbar : probabilité de rupture de tympans à 1 %
- P=1 bar : décès direct (éclatement des poumons)

Une explosion ne se produit que lorsque six facteurs sont réunis :

Source
d’inflammation

Produits en suspension Domaine


(gaz, aérosols, poussières) d’explosivité
Hexagone
d’une
Explosion explosion

Combustible Comburant
(dioxygène)

Confinement

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Le risque d’explosion est présent dès lors qu’une atmosphère explosive* se crée.

Une ATmosphère EXplosive (ATEX) correspond, dans les conditions


atmosphériques, à un mélange d’air et de substances inflammables sous forme de
gaz, vapeurs ou poussières dans lequel, après inflammation, la combustion se
propage à l’ensemble du mélange non brûlé.

La réglementation française pour la prévention des explosions est issue de deux directives
européennes :

Pour les employeurs

La directive ATEX n°99/92/CE du 16 décembre 1999, concernant la protection des


travailleurs, transcrite dans les textes suivants :
Décret 2002-1553 du 24 décembre 2002 relatif à la prévention des explosions sur les
lieux de travail (transposé dans le code du travail dans les articles R.4227-42 à R.4227-
54
Décret 2002-1554 du 24 décembre 2002 relatif aux obligations des maîtres d’ouvrage en
matière de construction des lieux de travail (art. R.4216-31 du code du travail)
Arrêtés du 8 juillet 2003 relatifs à la protection des salariés et la signalisation de
sécurité
Arrêté du 28 juillet 2003 relatif aux conditions d’installation de matériels électriques
(arrêté commenté dans la circulaire du 6 août 2003 du BOTEFP)

Ces textes définissent les obligations auxquelles sont tenues les employeurs dont les
établissements sont concernés par le risque ATEX, c'est-à-dire tout établissement où une
atmosphère explosive peut se former, excepté les zones de traitement médical, l’utilisation
d’appareils à gaz et toute activité se rapportant aux explosifs et aux substances chimiques
instables.
Le chef d’établissement doit alors mettre en œuvre des mesures de prévention aussi bien
techniques qu’organisationnelles afin :
 D’empêcher la formation d’atmosphère explosive
 D’éviter l’inflammation d’atmosphères explosives
 D’atténuer les effets d’une explosion et d’en prévenir la propagation.

Pour satisfaire à ces exigences, l’employeur doit prendre les mesures suivantes :

 Identifier les zones ATEX conformément à la classification définie dans l’arrêté du 8


juillet 2003 (voir tableau ci-dessous) en fonction de la fréquence et de la durée de
présence des ATEX. Ces zones sont signalées par le pictogramme suivant.
Choix du matériel en Substances inflammables sous Nuages de poussières
fonction de la nature du forme de gaz, vapeurs et combustibles
risque et la probabilité de brouillards
présence d’ATEX Matériel Matériel
Probabilité Présence Zone Groupe Catégorie Zone Groupe Catégorie
ATEX de gaz ou
poussières
Forte Permanente 0 II 1G 20 II 1D
Moyenne Intermittente 1 II 1G ou 2G 21 II 1D ou 2D
Faible Episodique 2 II 1G, 2G 22 II 1D, 2D
ou 3G ou 3D

 Evaluer les risques spécifiques


Le chef d’entreprise procède à une évaluation des risques spécifiques crées ou
susceptibles d’être créés par une atmosphère explosive et des mesures de prévention

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mise en place, et l’intègre au document unique obligatoire pour toute entreprise
depuis le décret du 5 novembre 2001.

 Installer du matériel adapté


Le chef d’entreprise installe dans ces zones uniquement des appareils et des
systèmes de protection conformes aux catégories prévues dans le décret 96-010 de
novembre 1996. Selon la classification de la zone ATEX et la présence de gaz et/ou
de poussières, le matériel utilisé devra répondre aux exigences identifiés dans le
tableau ci-dessus.
Les matériels installés dans les zones ATEX doivent être mis en œuvre conformément
à l’arrêté du 28 juillet 2003. Ils doivent d’une part répondre aux catégories prévues par
le décret 96-010; d’autre part, les mesurages électriques, dans le cadre de la
maintenance ou des vérifications périodiques, doivent être autorisés par le chef
d’entreprise et une personne habilitée.

 Protéger les salariés


Le chef d’entreprise met en œuvre un certain nombre de mesures en fonction des
risques ATEX encourus :
o Formation des salariés
o Autorisation et instructions écrites pour effectuer des travaux dans les zones
ATEX
o Mise en place de mesures de protection contre les explosions (aspiration ou
évacuation des gaz inflammables, des vapeurs, des brouillards, des
poussières,…)
o Mise en œuvre de machines, d’appareils de protections dans les zones
sensibles seulement après avoir vérifié leur conformité ATEX
o Maintenance des matériels dans les zones ATEX de façon à réduire au
maximum les risques d’explosion
o Prévention des décharges électrostatiques provenant des vêtements et des
équipements de protection
o Signalisation visuelle et sonore du risque d’explosion et des issues de
secours
o Mesures de prévention en cas de coupure d’énergie ou de coupure d’urgence
des matériels de sécurité
o …

Pour les constructeurs

La directive ATEX n°94/9/CE du 23 mars 1994, concernant le matériel utilisable en


atmosphère explosive, transcrites dans les textes suivants :
Décret 96-1010 du 19 novembre 1996 relatif aux appareils et aux systèmes de
protection destinés à être utilisés en atmosphère explosive. Il impose aux fabricants de
concevoir les appareils fonctionnant dans des zones à atmosphère explosive (voir tableau
ci-dessous) de telle façon à limiter le risque d’explosion et à assurer la sécurité des
salariés. Les fabricants, importateurs ou mandataires doivent apposer le marquage CE
de conformité complété par un marquage spécifique « εx » et fournir une déclaration de
conformité à leurs clients.
Arrêté du 3 mars 1997 définissant un modèle de déclaration CE de conformité

Catégorie du groupe I Catégorie du groupe II


(matériel utilisé dans les mines)
M1 M2 1 2 3
Très haut niveau de Haut niveau de Très haut Haut niveau de Niveau de
protection protection niveau de protection protection normale
protection
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1.2.3. Le risque chimique

Les produits chimiques que vous utilisez à la maison ou dans le cadre de votre travail
paraissent souvent familiers et anodins. Attention, vigilance !!!
Ces substances ou préparations chimiques peuvent causer par leur caractère corrosif,
cancérigène, mutagène, toxique pour la reproduction, explosif, inflammable,… :
d’une part des accidents graves (brûlures, intoxications, explosions,…), voire être
à l’origine de maladies professionnelles (allergies, cancers,…),
d’autre part polluer l’environnement lors de déversements accidentels ou rejets
diffus et/ou chroniques vers le milieu naturel, avec pour effet la mise en péril de
l’équilibre de l’écosystème.

Nous allons détailler ci-dessous les différentes connaissances à avoir ainsi que les
différentes procédures à mettre en œuvre pour essayer de prévenir et si possible
maîtriser ce risque.

Attachons nous à définir dans un premier temps qu’est-ce qu’une « substance », qu’est-
ce qu’une « préparation » chimique et qu’est-ce qu’un « agent chimique dangereux ».

Selon l’article R.4411-3 du Code du travail :


On entend par "substances" les éléments chimiques et leurs composés tels qu'ils se
présentent à l'état naturel ou tels qu'ils sont obtenus par tout procédé de production
contenant éventuellement tout additif nécessaire pour préserver la stabilité du produit et
toute impureté résultant du procédé, à l'exclusion de tout solvant pouvant être séparé
sans affecter la stabilité de la substance ni modifier sa composition.

Selon l’article R.4411-4 du Code du travail :


On entend par "préparations" les mélanges ou solutions composés de deux substances
ou plus.

Selon l’article R.4412-3 du Code du travail, un agent chimique dangereux est :


1° Tout agent chimique qui satisfait aux critères de classement des substances ou
préparations dangereuses tels que définis à l'article R. 4411-6 ;
2° Tout agent chimique qui, bien que ne satisfaisant pas aux critères de classement,
en l'état ou au sein d'une préparation, peut présenter un risque pour la santé et la
sécurité des travailleurs en raison de ses propriétés physico-chimiques, chimiques ou
toxicologiques et des modalités de sa présence sur le lieu de travail ou de son
utilisation, y compris tout agent chimique pour lequel des décrets prévoient une valeur
limite d'exposition professionnelle.

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1.2.3.1. Propriétés des substances et préparations chimiques

a) Classification, emballage et étiquetage

La réglementation (arrêté du 20 avril 1994) qui encadre la classification,


l’emballage et l’étiquetage des substances et préparations chimiques a pour
objectif d’assurer la protection des personnes et de l’environnement. Elle
sera progressivement remplacée par le nouveau règlement européen
dit « CLP » à partir de décembre 2010 pour les substances et juin 2015
pour les mélanges, car on ne parlera plus de « préparation » mais de
« mélange ».
 La classification permet de déterminer les différentes classes ou
catégories de danger. A chaque catégorie de danger sont associés
des symboles et indications de danger, et des phrases de risque R.
Ces éléments constituent la classification d'une substance ou d'une
préparation. Ils devront figurer sur l'étiquette réglementaire
accompagnés de conseils de prudence (phrases S) choisis en
fonction des phrases de risque.
 l’emballage constitue la barrière physique entre le produit chimique
Arrêté du 20 avril et les personnes et/ou environnement. Il doit par sa composition, sa
1994 tenue dans le temps, sa résistance aux chocs ou autres agressions
garantir un stockage du produit en toute sécurité.
 L’étiquetage est la première information fournie à l’utilisateur sur
les dangers du produit et les précautions à prendre lors de son
utilisation. Un guide de classification et d'étiquetage permet, en
fonction des propriétés ou des caractéristiques d'une substance ou
d'une préparation, d'attribuer les phrases de risque et les symboles
et indications de danger qui lui correspondent. Ce guide est
consultable en annexe VI de l'arrêté du 20 avril 1994 modifié. En
cas de transvasement du produit dans un autre contenant,
l’étiquette doit être reproduite à l’identique et apposée sur ce
nouveau contenant d’une façon visible et durable.

Pictogrammes de sécurité
source : INRS

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Une nouvelle réglementation européenne entre en vigueur le 20 janvier 2009 …..

Le nouveau règlement européen n°1272/2008 du 16 décembre 2008 dit


« règlement CLP (Classification, Labelling, Packaging) » va imposer à partir de fin
2010 pour les substances et dès juin 2015 pour les mélanges, de nouvelles règles de
classification, d’emballage et d’étiquetage pour tous les produits chimiques. Ce
règlement transpose en droit communautaire une grande partie des recommandations
internationales issues du Système Général Harmonisé dit « SGH », et se substituera
à terme aux directives 67/548/CE et 1999/45/CE relatives respectivement aux
substances et aux préparations dangereuses.
Entré en vigueur le 20 janvier 2009, le règlement CLP est directement applicable à
tous les Etats membres de l’Union européenne sans nécessité de transposition
nationale. Il prévoit notamment une période de transition durant laquelle les deux
systèmes de classification et d’étiquetage, actuel et nouveau coexisteront, mais avec
interdiction pendant cette phase de faire apparaître un double étiquetage sur une
substance ou un mélange.
L’objectif de cette nouvelle réglementation est d’harmoniser la communication des
dangers des produits chimiques au niveau international afin de faciliter la
compréhension des étiquetages et les échanges commerciaux, d’améliorer la
prévention des accidents et la protection de l’environnement.
Concrètement, elle introduit :
de nouvelles terminologies (on ne parle plus de « préparations » mais de
« mélanges », le terme de « catégorie de dangers » est remplacé par « classe de
dangers »…),
de nouvelles définitions du danger (les 15 catégories de dangers actuelles sont
remplacées par 28 classes de dangers dont 27 définies par le SGH et 1 classe
supplémentaire propre à l’Union Européenne intitulée « dangereux pour la couche
d’ozone »,…),
de nouveaux critères de classification,
de nouvelles étiquettes (9 nouveaux pictogrammes de danger, nouvelles
phrases de risque et de danger, nouveaux conseils de prudence…).

Au final, la mise en œuvre de cette nouvelle législation va impacter tous les acteurs
de la filière qui s’étend du fabricant jusqu’à l’utilisateur de produits chimiques.
Il va donc falloir :
veiller à assurer une formation et sensibilisation aux nouvelles étiquettes,
veiller au respect des nouvelles prescriptions de classification, d’étiquetage et
d’emballage lors de la rédaction des Fiches de Données de Sécurité (FDS) et du
reconditionnement des produits,
opérer la mise à jour des bases de données,
anticiper la répercussion de ces changements sur les réglementations s’y
rapportant.
.
Attention cette réglementation ne s’applique pas au transport de matières
dangereuses régi par un règlement européen spécifique dit « ADR » et
arrêté relatif au Transport de Matières Dangereuses du 29 mai 2009. Cet
arrêté dit "TMD" abroge les arrêtés "ADR" du 1er juin 2001 (transport par
route) et "RID" du 5 juin 2001 (chemin de fer). Il transpose la directive
2008/68/CE du 24 septembre 2008. Il s'applique aux transports nationaux
et internationaux des marchandises dangereuses par route, par chemin de
fer et par voies de navigation intérieure, en France.
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b) Les CMR

Les CMR correspondent aux produits chimiques Cancérogènes, Mutagènes et


Reprotoxiques: ces produits n’ont pas de symboles particuliers, seules les phrases de
risques permettent de les repérer.
cancérogène : produit pouvant provoquer ou favoriser l’apparition d’un cancer,
mutagène : se dit d’un produit qui peut entraîner une ou plusieurs modifications
génétiques héréditaires,
reprotoxique : produits qui altèrent la fertilité de l’homme ou de la femme, et/ou
causer des malformations chez le fœtus.

L’article R.4411-6 du Code du Travail catégorise les substances et préparations


suivant leur dangerosité. Les CMR sont classés en trois catégories :
la catégorie 1 comporte les CMR dit avérés, c’est-à-dire que les effets chez
l’Homme sont reconnus (exemple : benzène, composés du plomb),
la catégorie 2 est relative aux CMR potentiellement avérés, c’est-à-dire que les
effets ne sont pas reconnus mais les données suffisantes pour assimiler le produit
à un toxique pour l’Homme (exemple : trichloroéthylène),
la catégorie 3 comprend les CMR suspectés, c’est-à-dire que les effets sont
limités et ne permettent donc pas de dire qu’il s’agit d’un toxique avéré pour
l’Homme (exemple : dichlorométhane).

Etiquetage des substances CMR

Classement Symbole Phrase de risque


Catégorie 1 T R45 ou R49
C Catégorie 2
Catégorie 3
T
Xn
R45 ou R49
R40
Catégorie 1 T R46
M Catégorie 2
Catégorie 3
T
Xn
R46
R40
Catégorie 1 T R60 et/ou R62
R Catégorie 2
Catégorie 3
T
Xn
R60 et/ou R62
R62 et/ou R63
R40 : Effet cancérogène suspecte. Preuves insuffisantes.
R45 : Peut causer le cancer
R46 : Peut causer des altérations génétiques héréditaires
R49 : Peut causer le cancer par inhalation
R60 : Peut altérer la fertilité
R62 : Risque possible d'altération de la fertilité
R63 : Risque possible pendant la grossesse d'effets néfastes pour l'enfant

L’apparition d’un cancer dépend à la fois de l’intensité d’exposition au produit, de la


durée et de la fréquence du contact avec l’agent cancérogène mais dépend aussi de
facteurs individuels.

L’utilisation de produits chimiques – en particulier de CMR – nécessite la consultation


préalable de fiches d’informations complètes se rapportant aux produits.

Les articles R.4412-40 à -92, R.4535-9 et D.4152-10 du Code du travail fournissent


les règles particulières de prévention contre les risques d’exposition aux agents CMR.
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c) Les documents d’informations

Les Fiches de Données de Sécurité (FDS)

Le Code du Travail (article R.4411-73) impose aux fournisseurs (importateurs ou


fabricants) de produits chimiques, de fournir aux utilisateurs en aval des informations
suffisantes pour utiliser les substances ou préparations chimiques en toute sécurité.
Le principal outil de transfert d'informations est la Fiche de Données de
Sécurité appelée communément « FDS ». Elle doit être conforme au titre IV et à
l’annexe II du règlement REACH n°1907/2006 du 18 décembre 2006.

Les FDS doivent :

 être transmises avec les substances PBT ou vPvB ou les préparations


contenant de telles substances

 être fournies gratuitement dans les langues officielles des États membres
dans lesquels la substance ou la préparation est mise sur le marché

 être mises à jour si de nouvelles données sur les dangers ou informations


susceptibles d'affecter les mesures de gestion des risques deviennent
disponibles, si une autorisation est octroyée ou refusée, ou si une restriction a
été mise en place

 contenir notamment les données suivantes :

1. Identification de la substance/ préparation et de la société/ l’entreprise


2. Identification des dangers
3. Composition/ informations sur les composants
4. Premier secours
5. Mesures de lutte contre l’incendie
6. Mesures à prendre en cas de dispersion accidentelle
7. Manipulation et stockage
8. Contrôles de l’exposition/ protection individuelle
9. Propriétés physico-chimiques
10. Stabilité du produit et réactivité
11. Informations toxicologiques
12. Informations écologiques
13. Considérations relatives à l’élimination
14. Informations relatives au transport
15. Informations relatives à la réglementation
16. Autres informations

Par ailleurs, lorsque des scénarios d'exposition sont développés dans le cadre
d'une évaluation de la sécurité chimique, ils doivent être joints à la fiche de
données de sécurité et être transmis en aval de la chaîne d'approvisionnement.
En agissant de la sorte, le fournisseur informe son client des mesures de
gestion des risques mises en œuvre ou recommandées en vue de garantir
l'utilisation en toute sécurité de la substance.

 être tenues à la disposition des salariés exposés à des agents chimiques


conformément à l’article R.4412-38 du Code du Travail :
« - L'employeur veille à ce que les travailleurs ainsi que le comité d'hygiène, de
sécurité et des conditions de travail ou, à défaut, les délégués du personnel :
1º Reçoivent des informations sous des formes appropriées et périodiquement
actualisées sur les agents chimiques dangereux se trouvant sur le lieu de travail, telles
que notamment leurs noms, les risques pour la santé et la sécurité qu'ils comportent
et, le cas échéant, les valeurs limites d'exposition professionnelle et les valeurs limites
biologiques qui leur sont applicables ;

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2º Aient accès aux fiches de données de sécurité fournies par le fournisseur des
agents chimiques ;
3º Reçoivent une formation et des informations sur les précautions à prendre pour
assurer leur protection et celle des autres travailleurs présents sur le lieu de travail.
Sont notamment portées à leur connaissance les consignes relatives aux mesures
d'hygiène à respecter et à l'utilisation des équipements de protection individuelle. »

A noter que l’employeur est également tenu de rédiger et d’actualiser des « notices de
sécurité » ou « fiches de risques simplifiées » disponibles sur les postes de travail où
des agents chimiques sont utilisés (article R.4412-39 du Code du Travail). Ces
notices informent les salariés :
 sur les risques auxquels ils peuvent être exposés et des dispositions prises
pour les éviter,
 sur les règles d’hygiène applicables ainsi que, le cas échéant, les consignes
relatives à l’emploi des équipements de protection collective ou individuelle

Les fiches toxicologiques

Les fiches toxicologiques se rapportent aux substances pures. Leur rédaction suit
un plan type en six parties :
 Identification
 Caractéristiques
o Utilisations
o Propriétés physiques
o Propriétés chimiques
o Récipients de stockage
 Incendie-Explosion*
 Pathologie- Toxicologie*
 Réglementation
o Hygiène et sécurité au travail
o Protection de l’environnement
o Protection de la population
o Transport
 Recommandations
o Au point de vue technique (stockage, manipulation)
o Au point de vue médical
 Bibliographie

(*) Ces deux rubriques sont regroupées dans le chapitre RISQUES dans les fiches
toxicologiques éditées avant 2008.

Ces fiches sont téléchargeables sur le site de l’INRS (www.inrs.fr) à la


rubrique « Fiches toxicologiques ».

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1.2.3.2. Evaluation du risque chimique

Le Code du Travail définit de l’article R.4412-5 à -10 les modalités de réalisation de


l’évaluation des risques chimiques.

L'employeur évalue les risques encourus pour la santé et la sécurité des travailleurs pour
toute activité susceptible de présenter un risque d'exposition à des agents chimiques
dangereux. Cette évaluation est renouvelée périodiquement, notamment à l'occasion de
toute modification importante des conditions pouvant affecter la santé ou la sécurité des
travailleurs.

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Pour l'évaluation des risques, l'employeur prend en compte, notamment :
1º Les propriétés dangereuses des agents chimiques présents sur les lieux de
travail ;
2º Les informations relatives à la santé et à la sécurité communiquées par le
fournisseur de produits chimiques en application des articles R. 4411-2, R.
4411-73 et R. 4411-84 ;
3º Les renseignements complémentaires qui lui sont nécessaires obtenus
auprès du fournisseur ou d'autres sources aisément accessibles ;
4º La nature, le degré et la durée de l'exposition ;
5º Les conditions dans lesquelles se déroulent les activités impliquant des
agents chimiques, y compris le nombre et le volume de chacun d'eux ;
6º Les valeurs limites d'exposition professionnelle et les valeurs limites
biologiques fixées par décret ;
7º L'effet des mesures de prévention prises ou à prendre sur le risque
chimique ;
8º Les conclusions fournies par le médecin du travail concernant la
surveillance médicale des travailleurs ;
9º Les travaux conduits et propositions émises par les intervenants en
prévention des risques professionnels mentionnés à l'article R. 4623-26.

L'évaluation des risques inclut toutes les activités au sein de l'entreprise ou de


l'établissement, y compris l'entretien et la maintenance.
Dans le cas d'activités comportant une exposition à plusieurs agents chimiques dangereux,
l'évaluation prend en compte les risques combinés de l'ensemble de ces agents.
Toute activité nouvelle impliquant des agents chimiques dangereux ne peut être entreprise
qu'après réalisation de l'évaluation des risques et mise en œuvre des mesures de
prévention appropriées.
Les résultats de l'évaluation des risques chimiques sont communiqués, sous une forme
appropriée, au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail ou, à défaut, aux
délégués du personnel et, en l'absence de représentation du personnel, à tout travailleur
intervenant dans l'entreprise ainsi qu'au médecin du travail.
Cette communication intervient, en particulier, à la suite de la mise à jour des résultats de
l'évaluation ou de toute modification importante des méthodes et des conditions de travail
susceptible d'affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
Les résultats de l'évaluation des risques chimiques sont consignés dans le document unique
d'évaluation des risques professionnels prévu à l'article R. 4121-1et doit être renouvelée au
moins une fois par an.

Concrètement, la démarche d’évaluation des risques chimiques doit déboucher sur la mise
en œuvre d’actions de prévention afin de maîtriser les risques (voir logigramme ci-dessous).

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Identifier

oui
Eviter OK

Périodiquement

Evaluer

oui non
Risque Prévention
acceptable

De nombreux outils sont à votre disposition pour vous aider à mieux évaluer les
risques de votre entreprise :
- sur le site de la CARSAT Alsace - Moselle (http://www.carsat-
alsacemoselle.fr/contenu/prevention-des-risques-professionnels), rubrique
« prévention/ outils et documents en lignes / risques chimiques http://www.carsat-
alsacemoselle.fr/outils-et-documents-en-ligne-risque-chimique »,
- méthode OPER@ (Outil de Première Evaluation du Risque chimique par l’Analyse de
l’activité) mise au point par la CARSAT Bourgogne - Franche-Comté (http://www.carsat-
bfc.fr/), rubrique « les risques professionnels/ OPER@ http://www.carsat-
bfc.fr/index.php/opera ».

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1.2.3.3. Mesures préventives

Le Code du travail (R.4412-11 à -22) décrit les modalités de mise en œuvre des
mesures et des moyens de prévention.
L'employeur définit et applique les mesures de prévention visant à supprimer ou à
réduire au minimum le risque d'exposition à des agents chimiques dangereux :
1º En concevant et en organisant des méthodes de travail adaptées ;
2º En prévoyant un matériel adéquat ainsi que des procédures d'entretien
régulières qui protègent la santé et la sécurité des travailleurs ;
3º En réduisant au minimum le nombre de travailleurs exposés ou susceptibles
de l'être, tout en tenant compte des risques encourus par un travailleur isolé ;
4º En réduisant au minimum la durée et l'intensité de l'exposition ;
5º En imposant des mesures d'hygiène appropriées ;
6º En réduisant au minimum nécessaire la quantité d'agents chimiques présents
sur le lieu de travail pour le type de travail concerné ;
7º En concevant des procédures de travail adéquates, notamment des
dispositions assurant la sécurité lors de la manutention, du stockage et du
transport sur le lieu de travail des agents chimiques dangereux et des déchets
contenant de tels agents.

Pour prévenir le risque chimique dans l’entreprise, il faut proposer des mesures visant
à:
Intégrer la sécurité en amont
 Conception des bâtiments
 Choix des procédés
 Choix des équipements de travail

13
 Choix des stockages (rétentions, locaux et armoires ventilées, respect des
incompatibilités,…)
 Choix des moyens de transvasements (dépotage, …)
Organiser le travail
 Limiter le nombre de salariés exposés
 Etablir des procédures et des consignes de travail
Limiter les effets néfastes
 Mettre en place des moyens de protection collective
 Mettre à disposition des EPI (risques résiduels). Les équipements de
protection individuelle ne doivent en aucun cas se substituer aux
protections collectives. Il peut s’agir de vêtements de travail adaptés, de
protections respiratoires, de lunettes ou encore de gants de protection.
Pour des raisons d’hygiène ces équipements sont réservés à un usage
personnel et doivent être décontaminés après utilisation.
Informer les salariés sur les risques et protections
 Informer sur la nature des risques
 Informer sur les mesures de prévention
 Informer sur le contrôle de l’efficacité des moyens de protection
Former les salariés à la sécurité
 Prévoir des formations adaptées
 Renouveler les formations périodiquement et à chaque modification de
procédés et/ou modes opératoires

D’une façon chronologique, il faut retenir dans la démarche de prévention les 3


priorités suivantes :
1. La prévention intégrée pour éliminer le risque à la source
2. la prévention collective pour confiner le risque
3. La protection individuelle pour traiter le risque résiduel

ZOOM SUR LES RETENTIONS

L’employeur peut prévenir les risques de déversements accidentels de produits


chimiques en disposant des cuves de rétention sous les contenants. L’article 10 de
l’arrêté du 2 février 1998 définit le dimensionnement de ces cuves et précise les
modalités d’application.

Tout stockage de produits liquides susceptibles de créer une pollution de l'eau ou du


sol doit être associé à une capacité de rétention.
La capacité de rétention doit être étanche aux produits qu'elle pourrait contenir et
résister à l'action physique et chimique des fluides. Il en est de même pour le dispositif
d'obturation qui doit être maintenu fermé en conditions normales.
Des réservoirs ou récipients contenant des produits susceptibles de réagir
dangereusement ensemble ne doivent pas être associés à la même cuvette de
rétention.
Cette disposition ne s'applique pas aux bassins de traitement des eaux résiduaires.

Rétention des aires et locaux de travail


Le sol des aires et des locaux de stockage ou de manipulation des produits
dangereux pour l'homme ou susceptibles de créer une pollution de l'eau ou du sol doit
être étanche, incombustible et équipé de façon à pouvoir recueillir les eaux de lavage
et les produits répandus accidentellement ; pour cela un seuil surélevé par rapport au
niveau du sol ou tout dispositif équivalent les sépare de l'extérieur ou d'autres aires ou
locaux. Les produits recueillis sont de préférence récupérés, ou en cas d'impossibilité
traités comme des déchets, conformément à la réglementation (envoi en centre de
traitement de déchets dangereux, émission et conservation des bordereaux de suivi
de déchets, prévention des déversements accidentels des eaux).

14
Calcul des rétentions
(article 10 de l’arrêté du 2 février 1998)
NON
Capacité unitaire des
récipients supérieure
à 250 litres ?
OUI

OUI NON
Prendre la plus Capacité totale des
grande valeur récipients supérieure
à 800 litres ?

NON OUI
Le liquide est-il inflammable
(à l’exception des lubrifiants) ?

20% de la capacité totale des


100% du plus récipients 50% de la
grand réservoir 50% de la capacité globale avec un minimum de 800 Capacité totale
capacité totale
de l’ensemble des réservoirs litres des récipients
des fûts
avec un
minimum de
800 litres

1 container de 1000L 2 containers de 1000L


8 fûts de 220 L (non inflammable) 2 fûts de 220 L (non inflammable)
Rétention de 1000L minimum Rétention de 1000L minimum
Rétention de 800L minimum Rétention de 440L minimum

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1.2.3.4. Suivi des salariés exposés aux risques chimiques

Les articles R.4412-40 à -43 définissent les obligations de l’employeur envers les
salariés exposés aux risques chimiques.

L'employeur tient une liste actualisée des travailleurs exposés aux agents chimiques
dangereux très toxiques, toxiques, nocifs, corrosifs, irritants, sensibilisants,
cancérogènes, mutagènes et toxiques de catégorie 3 pour la reproduction ainsi qu'aux
agents cancérogènes mutagènes et toxiques pour la reproduction définis à l'article R.
4412-60.
Cette liste précise la nature de l'exposition, sa durée ainsi que son degré, tel qu'il est
connu par les résultats des contrôles réalisés.
L'employeur établit, pour chacun des travailleurs exposés aux agents chimiques
mentionnés à l'article R. 4412-40, une fiche d'exposition indiquant :
1° La nature du travail réalisé, les caractéristiques des produits, les périodes
d'exposition et les autres risques ou nuisances d'origine chimique, physique
ou biologique du poste de travail ;
2° Les dates et les résultats des contrôles de l'exposition au poste de travail
ainsi que la durée et l'importance des expositions accidentelles.

Chaque travailleur intéressé est informé de l'existence de la fiche d'exposition et a


accès aux informations l'intéressant.
Le double de cette fiche est transmis au médecin du travail.
Les informations sont recensées par poste de travail et tenues à disposition des
membres du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail ou, à défaut,
des délégués du personnel.

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15
1.2.3.5. Surveillance médicale (art. R.4412-44 à -58 du Code du travail)

Un travailleur ne peut être affecté à des travaux l'exposant à des agents chimiques
dangereux que s'il a fait l'objet d'un examen médical préalable par le médecin du
travail et si la fiche médicale d'aptitude établie à cette occasion atteste qu'il ne
présente pas de contre-indication médicale à ces travaux.
En dehors des visites périodiques, l'employeur fait examiner par le médecin du travail
tout travailleur exposé à des agents chimiques mentionnés à l'article R. 4412-44 qui
se déclare incommodé par des travaux qu'il exécute. Cet examen peut être réalisé à
la demande du travailleur.
Le médecin du travail est informé par l'employeur des absences, pour cause de
maladie d'une durée supérieure à dix jours, des travailleurs exposés à ces agents
chimiques.
Le médecin du travail constitue et tient, pour chaque travailleur exposé aux agents
chimiques dangereux mentionnés à l'article R. 4412-40, un dossier individuel
contenant :
1º Une copie de la fiche d'exposition prévue à l'article R. 4412-41 ;
2º Les dates et les résultats des examens médicaux complémentaires
pratiqués.

Le dossier médical est conservé pendant au moins cinquante ans après la fin de la
période d'exposition, dans les conditions prévues à l'article D. 4624-46 du présent
code ou à l'article R. 717-27 du code rural.
Une attestation d'exposition aux agents chimiques dangereux mentionnés à l'article R.
4412-40, remplie par l'employeur et le médecin du travail, est remise au travailleur à
son départ de l'établissement, quel qu'en soit le motif.
Un arrêté conjoint des ministres chargés du travail et de l'agriculture détermine les
conditions de remise de cette attestation en cas d'exposition à des agents
cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
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1.2.3.6. La réglementation REACH

Le règlement REACh ”Registration, Evaluation and Authorization of Chemicals” est en


vigueur depuis le 1er juin 2007. Ce nouveau cadre réglementaire vise à assurer un
niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement ainsi que la
libre circulation des substances dans le marché intérieur tout en améliorant la
compétitivité et l’innovation. Ses dispositions reposent sur la responsabilisation des
industriels et sur le principe de précaution.
Il vise les substances chimiques utilisées dans les biens de consommation les plus
courants et ceci tout au long de leur cycle de vie : automobiles, jouets, textiles,
meubles, produits d’entretien, huiles pour moteur, emballages, matériaux de
construction, cosmétiques, matériel électronique, etc.
Ce n’est désormais plus aux pouvoirs publics qu’incombe la responsabilité de
l’évaluation des risques, mais c’est à l’industriel d’apporter la preuve au moyen de
données pertinentes et de tests toxicologiques/éco toxicologiques que les substances
peuvent être fabriquées, importées, utilisées et détruites sans entraîner de risques
pour la santé humaine et l’environnement.
Les efforts sont concentrés sur 4 familles de substances préoccupantes : les
cancérigènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction (CMR), les perturbateurs
endocriniens (EDC), les persistantes, bioaccumulables et toxiques dans
l’environnement (PBT) et les très persistantes et très bioaccumulables (vPvB). Les
CMR 1 et 2 seront systématiquement restreints dans les biens de consommation. Le
dispositif prévoit leur substitution obligatoire si des alternatives raisonnables existent.
De façon à minimiser le recours à des animaux d’expérimentation, les essais sur des
animaux vertébrés ne seront réalisés qu’en dernière extrémité, si toutes les autres
sources de données ont été épuisées.

16
REACh permettra de mieux connaître l’impact sur la santé et sur l’environnement de
nombreux produits pour lesquels peu ou pas de données sont actuellement
disponibles, et devrait stimuler les efforts d’innovation (chimie verte).

D’un point de vue législatif, REACh renforce les dispositifs réglementaires européens
existants comme ceux concernant les ICPE, les substances prioritaires (DCE), le
document unique, la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs contre les
risques liés à des agents chimiques sur le lieu de travail (98/24/CE), les substances
dangereuses (directive ROHS), etc…
REACh a abrogé et remplacé notamment la directive 2001/58/CE, relative à la
rédaction et la transmission des FDS (cf. art. 31 et Annexe 2).
Les directives n°67/548/CEE (classification, emballage et étiquetage des substances
dangereuses) et n° 1999/45/CE (Classification, emballage et étiquetage des
préparations dangereuses) sont quant à elles abrogées par le Règlement CLP
(Classification, Labelling and Packaging), adopté le 28 novembre 2008. Ce règlement
CLP est l’adaptation du GHS (Global Harmonised System), en Europe. Au final
REACh et le CLP forment un tout remettant à plat toute la réglementation sur les
produits chimiques et leur utilisation. A noter en complément que REACh a entraîné
bien évidemment des modifications des Code de l’environnement du travail.

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2. Les établissements SEVESO

2.1. La réglementation

Les accidents de SEVESO (Italie, 1976), les catastrophes de BHOPAL (1984), de TCHERNOBYL
(1986) et plus récemment d’AZF (Toulouse, 2001), ont sensibilisé les populations mais aussi les
gouvernements, à l’ampleur des risques que pouvaient engendrer certaines installations industrielles.

Suite aux évènements d’AZF, de nombreux articles ont notamment été insérés dans le Code de
l’Environnement, pris pour application de la loi 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention
des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages.

La directive 96/92 du 9 décembre 1996 – dite directive SEVESO II – modifiée par la directive
Seveso du 16 décembre 2003, n’est pas directement applicable en France, mais par l’intermédiaire de
la transposition dans notre réglementation.
C’est la législation des installations classées qui a été choisie, en créant la catégorie des installations
soumises à autorisation avec servitude d’utilité publique (AS) qui reprend presque exactement les
critères de la directive Seveso.
Des arrêtés ministériels spécifiques à ces établissements viennent transposer cette directive : il s’agit
entre autre de l’arrêté du 10 mai 2000, modifié fin 2005 qui s’applique aux établissements
possédant au moins une des substances ou préparations citées à son annexe I , et dont la
quantité dépasse le seuil imposé. Ces substances concernent entre autre des substances telles
que le nitrate d’ammonium, le chlore, l’acétylène ou encore des substances comburantes,
explosives…
Chacune de ces substances employées possède deux seuils en fonction de la gravité des dangers
potentiels : le plus faible correspond à un établissement SEVESO seuil bas, et le plus élevé à un
établissement SEVESO seuil haut.

Cet arrêté impose à l’exploitant d’un établissement SEVESO un certain nombre de mesures comme :
définir sa politique de prévention des accidents majeurs tout en veillant à son application,
élaborer des plans d’urgence pour assurer la sécurité des salariés, du voisinage de
l’installation ainsi que de l’environnement (se référer à la partie 3. Les plans d’urgence),
fournir une étude de dangers
fournir une analyse de risques conduisant à identifier et hiérarchiser les points critiques en
termes de sécurité, en référence aux bonnes pratiques ainsi qu'au retour d'expérience de
toute nature
mettre en place un système de gestion de la sécurité

17
Tout ceci doit être clairement défini dans un rapport de sécurité, qui doit être régulièrement mis à
jour (au moins tous les cinq ans), et dès lors qu’il y a une nouvelle installation ou une évolution de la
réglementation applicable en matière d’évaluation des dangers.
L’exploitant doit pouvoir, à tout moment, prouver aux autorités les mesures qu’il a mises en place.

De plus, les habitations jouxtant un site SEVESO doivent être informées des dangers liés à l’activité et
des plans d’urgence envisagés (se référer à la partie 2.2. Informer). Il en est de même pour les
installations classées proches, qui doivent être averties des risques d’accidents majeurs.

Par ailleurs, la directive SEVESO impose que des objectifs de prévention d’accidents soient pris en
considération dans la politique d’affectation ou d’utilisation des sols (se référer à la partie sur la
maîtrise de l’urbanisation).

Contrairement à la législation des ICPE, la réglementation SEVESO ne tient compte que des risques
industriels majeurs et non des nuisances.

La directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012 dite directive Seveso 3 relative aux accidents majeurs
impliquant des substances dangereuses, a été adoptée et publiée le 24 juillet 2012 au journal
officiel de l’union européenne.
Cette directive est amenée à remplacer, d’ici le 1er juin 2015, la directive SEVESO 2.

La nouvelle directive SEVESO 3 adapte en profondeur le champ d’application couvert par la


législation communautaire au nouveau règlement CLP (règlement sur la classification, l’étiquetage
et l’emballage des substances et des mélanges).
Cette révision a en effet pour objectif premier d’aligner la liste des substances concernées par la
directive sur le nouveau système de classification des substances dangereuses du règlement CLP,
qui remplacera progressivement le système actuel d’ici au 1er juin 2015. Ce règlement établit de
nouvelles méthodes de classification des substances et il crée de nouvelles dénominations ou
catégories de dangers (ex : substances et mélanges auto-réactifs, peroxydes organiques, solides
pyrophoriques, aérosols « inflammables et extrêmement.

La Loi n°2013-619 du 16 juillet 2013 dite « loi Ddadue » portant diverses dispositions d’adaptation au
droit de l’Union européenne dans le domaine du développement durable, transpose notamment la
partie législative de la Directive Seveso 3.

Un site développé par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable


(https://seveso.developpement-durable.gouv.fr/) a été mis en place afin d’aider les industriels à
réaliser un recensement des substances qu’ils utilisent, et ainsi déterminer s’ils sont soumis
ou non à la directive SEVESO.

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2.2. Méthodologie de prévention des risques

Pour minimiser tout risque éventuel, les installations SEVESO doivent adopter une approche
particulière de la gestion des risques ; cette approche se caractérise par quatre étapes :

2.2.1. Maîtriser le risque à la source

Il est important pour l’industriel de répertorier les risques susceptibles de se produire et


d’évaluer les conséquences sur la santé humaine et l’environnement. L’industriel doit alors
mettre en place le maximum de mesures visant à diminuer ce risque à la source (se référer
au schéma) : tout ceci fait l’objet de l’étude de dangers. Si le risque ne peut être supprimé,
l’exploitant doit alors envisager des mesures de prévention et de maîtrise du risque.

18
Retour d’expérience Meilleures techniques
accidents Meilleures pratiques
incidents

Etude de dangers
(au moins tous les 5 ans)

Evolution de la
Analyse critique par Examen par réglementation
tiers expert l’inspection

Arrêté
Préfectoral

Examen des Arrêté complémentaire


écarts et sanctions Porter à connaissance
des risques :
scénarios
probabilités
Inspection sur site conséquences
(Au moins une fois par an)

Maîtrise de Information Plans


l’urbanisation du public d’urgence

Processus itératif de réduction des risques à la source


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2.2.2. Informer

Selon l’article L.125-2 du Code de l’Environnement, les citoyens ont droit à l'information sur
les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les
mesures de sauvegarde qui les concernent. Ce droit s'applique aux risques technologiques et
aux risques naturels prévisibles.

Cette information du public est facultative dans le cas des installations soumises à
autorisation, où une enquête publique doit tout de même être réalisée ; toutefois, l’information
du public est obligatoire lorsqu’il s’agit d’un établissement classé SEVESO.

Dans ce cas, elle se fait par l’intermédiaire du Comité Local d’Information et de Concertation
sur les risques (CLIC), qui est mis en place par le préfet au niveau du bassin industriel,
lorsque celui-ci comporte au moins un établissement SEVESO seuil haut. Ce comité est tenu
informé de tout incident ou accident touchant à la sécurité des installations concernées.
Ainsi, le public est tenu informé par le CLIC, par accès aux documents administratifs, et par la
distribution de brochures d’informations préventives.

19
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2.2.3. Etablir des plans d’urgence

Dans la mesure où le risque ne peut être complètement réduit, l’industriel doit envisager
l’organisation des secours en établissant des plans d’urgence; ceux-ci permettent de limiter
l’impact environnemental et sanitaire, et ainsi d’assurer la sécurité maximale des personnes
proches de l’installation. L’organisation des secours repose sur deux plans complémentaires :
- le Plan d’Opération Interne (POI)
- le Plan Particulier d’Intervention (PPI)

Ces plans sont détaillés dans la partie 3 « Les plans d’urgence ».


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2.2.4. Maîtriser l’urbanisation

Les conséquences d’un accident peuvent parfois dépasser les impacts prévus en limite de
l’usine, et ceci dans un délai si court que les plans d’urgence ne peuvent être mis en place
efficacement. Bien entendu ces situations sont rares, néanmoins elles ne doivent pas être
négligées.
Pour éviter de telle situation, il est souhaitable de réduire voire d’interdire la présence de
personnes dans les zones à risque. C’est ce que définit le Code de l’Environnement (articles
L.515-8 et 515-9) avec la mise en place de servitudes d’utilité publique (se référer au chapitre
Législation des ICPE), ainsi que le Code de l’Urbanisme qui impose de nombreuses
restrictions.

La loi 2003-699 du 30 juillet 2003 est directement inspirée des retours d’expérience d’AZF à
Toulouse en 2001 ou encore de la défaillance de Metaleurop Nord à Noyelles-Godault.
Elle évoque entre autre la maîtrise de l’urbanisation en imposant la mise en place de
servitudes d’utilité publique ainsi que des Plans de Prévention des Risques Technologiques
(PPRT).
L’objectif de ces plans est de limiter l’exposition de la population aux conséquences des
accidents, en délimitant des zones autour de l’installation (se référer au schéma). Dans ces
zones, il existe des prescriptions particulières relatives aux constructions existantes et futures.
Quatre zones sont distinguées :
une zone où l’expropriation est possible pour des raisons de dangers très graves
pour la santé humaine,
une zone où la commune peut donner aux propriétaires un droit de délaissement, s’il
y a un danger menaçant pour l’Homme,
une zone où la commune peut préempter les biens lors de transferts de propriétés,
une zone où doit être établi un Plan Particulier d’Intervention.

Le PPRT est élaboré par le préfet et est annexé aux Plans Locaux d’Urbanisme (PLU).

20
Schéma des périmètres existant autour d’une installation à risques

Zoom sur les PPRT

Adoptée suite à la catastrophe d’AZF (Toulouse 2001), la loi n°2003-699 du 30 juillet 2003 dite
loi «Bachelot» ou « Risques » relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la
réparation des dommages prévoit l’élaboration de plans de prévention des risques technologiques
(PPRT). Leur objectif est de maîtriser les risques sur les territoires autour des établissements
SEVESO « seuil haut » dits AS (Autorisation avec Servitude d’utilité publique) afin de protéger les
populations vivants à proximité et l’environnement.
Les PPRT sont établis à partir des études de danger. Les exploitants définissent quatre zones autour
de l’établissement à risque en s’aidant de guides pour caractériser la vulnérabilité
(http://installationsclassees.ecologie.gouv.fr/PPRT-Plan-de-prevention-des.html):
Zone 1 : zone de dangers très graves pour la vie humaine
Zone 2 : zone de dangers graves pour la vie humaine
Zone 3 : zone de dangers significatifs pour la vie humaine
Zone 4 : zone de dangers indirects pour la vie humaine par explosion des vitres
Le PPRT pourra, à l’intérieur du périmètre d’exposition aux risques, délimiter des zones dans
lesquelles les constructions nouvelles ou extensions seront interdites ou subordonnées au respect de
prescriptions relatives à la construction ou à l’utilisation.

L’exploitant de l’établissement SEVESO AS devra mettre en œuvre toutes les mesures de sécurité
pour atteindre un niveau de risque aussi bas que possible, compte tenu de l’état des connaissances et
des pratiques et de la vulnérabilité de l’environnement de l’établissement. La réduction des risques à
la source est la première priorité. L’arrêté du 29 septembre 2005 (publié le 7 octobre 2005)

21
modifiant l’arrêté du 10 mai 2000 dit arrêté « SEVESO » et la circulaire du 29 septembre 2005,
permettent d’apprécier le niveau de réduction des risques dans les établissements.

Si après application des meilleures pratiques et techniques disponibles économiquement acceptables,


ces mesures s’avèrent insuffisantes au regard de la vulnérabilité des populations environnantes, le
PPRT pourra, en vue de résorber les situations héritées du passé à l’intérieur du périmètre
d’exposition aux risques et dans les zones réglementées pour l’urbanisation future, instaurer un droit
de préemption urbain, délimiter des secteurs dans lesquels la commune pourra instaurer un droit de
délaissement, et d’autres secteurs dans lesquels il sera possible de déclarer d’utilité publique
l’expropriation des habitations. Ces mesures foncières ne seront retenues que s’il n’existe pas de
mesures plus simples à mettre en œuvre sur le bâti et pouvant être prescrites pour réduire la
vulnérabilité des populations.
Le financement des mesures d’expropriation et de délaissement est pris en charge dans son
intégralité par l’Etat, les industriels à l’origine du risque, et les collectivités territoriales. Des mesures
de réduction du risque à la source supplémentaires (dépassant les meilleures pratiques et techniques
disponibles économiquement acceptables, ou les mesures exigibles réglementairement) pourront
également être financées par les trois parties, si elles apportent une diminution du coût global du
PPRT à prendre en compte dans les conventions. A savoir qu’aujourd’hui, d’un point de vue
purement réglementaire, seuls les propriétaires occupants peuvent bénéficier d’aides financières
(crédit d’impôts) pour accomplir les travaux de renforcement de leur habitation dictés par la mise en
œuvre des PPRT, les propriétaires bailleurs et les entreprises y étant de leur propre poche, ce qui
peut pour certaines entreprises se révéler pénalisant surtout dans la conjoncture économique actuelle.
(Des éléments pratiques à destination des particuliers concernant la mise en œuvre des prescriptions
et/ou des recommandations de remplacement des fenêtres dans la zone 20-50 mbar sont également
téléchargeable ici : http://www.lorraine.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_final__DRA-
09-103218-11382D_guide_pratique__cle66863a.pdf)
Sous l’autorité du préfet, le service de l’inspection des installations classées (DRIRE/DREAL ou
STIIIC) et les services de l’équipement (DDE) sont les principaux acteurs de l’Etat impliqués dans
l’élaboration du PPRT, sans oublier la consultation des collectivités locales et les enquêtes
publiques.

Le décret n°2005-1130 du 7 septembre 2005 définit les modalités et les délais de mise en œuvre des
PPRT. Alors que la loi fixe un délai maximum de 18 mois entre leur prescription et leur mise en
œuvre, le délai est souvent porté à 36 mois. La circulaire du 3 octobre 2005 relative à la mise en
œuvre des PPRT précise la définition du périmètre d’étude nécessaire à la prescription du plan. Le
guide d’élaboration des PPRT (version 2) est disponible sur le site Internet du ministère.

Au total, 421 PPRT concernant 670 établissements industriels sont à élaborer sur toute la France.
Au 1er septembre 2010, 335 PPRT ont été lancés et 50 approuvés.
En Lorraine, 17 PPRT doivent être élaborés. Au 20 octobre 2010, 14 ont été initiés :
Air liquide
Coopérative Agricole Lorraine
Seveal
Titanobel
Totalgaz
Nitrobickford
Elysée Cosmétiques
Hunstman
Inéos Sarralbe
Sigalnor
Brenntag
Carling
Sodetal

22
Vous pouvez retrouver toutes les informations utiles concernant les PPRT en Lorraine sur le site de la
DREAL Lorraine, à l’adresse suivante : http://www.lorraine.developpement-
durable.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=1570

Quelles sont les entreprises visées ?

Toutes les installations soumises à autorisation avec servitudes d’utilité publique impliquant des
substances ou préparations dangereuses citées dans l’annexe I de l’arrêté du 10 mai 2000 modifié,
(telles que le nitrate d’ammonium, le chlore, l’acétylène ou encore des substances comburantes,
explosives…), dont la quantité dépasse le seuil imposé.
Chaque exploitant concerné par l’arrêté du 10 mai 2000 (articles 3 et 10) doit effectuer un
recensement triennal des substances ou préparations dangereuses susceptibles d’être présentes
dans l’établissement (nature, état physique et quantité). Le Ministère de l’Ecologie et du
Développement Durable a développé à cet effet un site pour l’inventaire permettant à chaque
exploitant, en fonction des quantités de substances ou préparations dangereuses saisies, de savoir si
son établissement est concerné par un des seuils des textes de transposition de la directive dite
SEVESO II. Ce site est disponible à l’adresse : https://seveso.developpement-durable.gouv.fr/
L’arrêté du 10 mai 2000 impose à l’exploitant d’un établissement SEVESO un certain nombre de
mesures comme :

définir sa politique de prévention des accidents majeurs tout en veillant à son application,

élaborer des plans d’urgence pour assurer la sécurité des salariés, du voisinage de
l’installation ainsi que de l’environnement,

fournir une étude de dangers afin de répertorier les risques susceptibles de se produire et
d’évaluer les conséquences pour les populations et l’environnement

fournir une analyse de risques conduisant à identifier et hiérarchiser les points critiques en
termes de sécurité, en référence aux bonnes pratiques ainsi qu'au retour d'expérience de
toute nature

mettre en place un système de gestion de la sécurité pour les établissements comportant au


moins une installation figurant sur une liste prévue par décret,

Tout ceci doit être clairement défini dans un rapport de sécurité, qui doit être régulièrement mis à
jour (au moins tous les cinq ans), et dès lors qu’il y a une nouvelle installation ou une évolution de la
réglementation applicable en matière d’évaluation des dangers.

L’exploitant doit pouvoir, à tout moment, prouver aux autorités les mesures qu’il a mises en place.
De plus, les habitations jouxtant un site SEVESO doivent être informées des dangers liés à l’activité et
des plans d’urgence envisagés. Il en est de même pour les installations classées proches, qui doivent
être averties des risques d’accidents majeurs.
Cette information du public, facultative dans le cas des installations soumises à autorisation, où une
enquête publique doit tout de même être réalisée, est obligatoire lorsqu’il s’agit d’un établissement
classé SEVESO « seuil haut ».
Dans ce cas, elle se fait par l’intermédiaire du Comité Local d’Information et de Concertation sur les
risques (CLIC), qui est mis en place par le préfet au niveau du bassin industriel, lorsque celui-ci
comporte au moins un établissement SEVESO seuil haut. Ce comité est tenu informé de tout incident
ou accident touchant à la sécurité des installations concernées.
Ainsi, le public est tenu informé par le CLIC, par accès aux documents administratifs, et par la
distribution de brochures d’informations préventives.

23
Par ailleurs, la directive SEVESO impose que des objectifs de prévention d’accidents soient pris en
considération dans la politique d’affectation ou d’utilisation des sols.

Sources internet:
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Maitrise-de-l-urbanisation-PPRT,12775.html

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2.3. Les plans d’urgence

Les plans d’urgence sont élaborés à partir de l’étude de dangers (chapitre sur la législation des ICPE).

2.3.1. Le Plan d’Opération Interne (POI)

Il doit être établi sous la responsabilité de l’exploitant en vue de définir les mesures
d’urgences au sein de son installation. Il a pour but de définir l’organisation des secours en
cas d’accident, les méthodes d’intervention ainsi que les moyens dont dispose l’exploitant
pour assurer la protection des Hommes et de l’environnement.
D’après l’article R.512-29 du Code de l’environnement, toute installation classée soumise à
autorisation avec servitudes, c’est à dire tout établissement dit « SEVESO », doit réaliser un
Plan d’Opération Interne (POI).
Le POI peut tout de même être imposé par arrêté préfectoral à tout type d’installation classée,
suite à un sinistre, par exemple.

L’exploitant est tenu de vérifier annuellement l’efficacité et la fiabilité de ce plan, et d’y


apporter les modifications nécessaires. Les services concernés doivent être informés de ces
exercices de vérification.
Le POI doit être mis à jour régulièrement et testé au maximum tous les trois ans.

Mise en œuvre :
En cas d’accident, l’exploitant déclenche l’application du POI et dirige les secours. Il peut à ce
titre, par exemple, arrêter la circulation sur les voies publiques proches de l’installation ou
réaliser les premières évacuations.
Si l’accident a des effets qui risquent de dépasser ou dépassent les limites de propriété de
l’installation exploitée, le préfet a alors la responsabilité de déclencher des plans plus
importants comme le PPI.
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2.3.2. Le Plan Particulier d’Intervention (PPI)

D’après le décret n°2005-1158 du 13 septembre 2005, le PPI doit permettre de gérer les
moyens de secours en cas d’accident dans une installation classée dont les conséquences
dépassent l’enceinte de l’installation.
Il s’appuie sur les dispositions générales du plan ORSEC (Organisation de la Réponse de
SEcurité Civile) départemental.

Le PPI, élaboré par le préfet, est obligatoire pour les installations suivantes :
- les sites comportant au moins une installation nucléaire de base,
- les installations classées soumises à autorisation avec servitudes (définies par le
décret prévu au IV de l’article L. 515-8 du code de l’environnement),
- les stockages souterrains de gaz combustible, d’hydrocarbures ou de produits
chimiques à destination industrielle visés à l’article 3-1 du code minier,
- Les aménagements hydrauliques qui comportent à la fois un réservoir d’une capacité
égale ou supérieure à quinze millions de mètres cubes et un barrage ou une digue
d’une hauteur d’au moins vingt mètres au-dessus du point le plus bas du sol,
- Les ouvrages d’infrastructure liée au transport des matières dangereuses, définis par
les décrets prévus à l’article L. 551-2 du code de l’environnement,

24
- Les établissements utilisant des micro-organismes hautement pathogènes dans le
cadre d’une activité soumise aux conditions définies par le décret prévu à l’article L.
5139-2 du code de la santé publique.

Si une installation ne fait pas partie de celles précédemment citées mais qu’elle présente des
risques importants, alors elle peut également faire l’objet d’un PPI prescrit par le préfet après
avis, d’une part, du conseil départemental compétent en matière de sécurité des populations
sur le rapport et la proposition de l’autorité de contrôle dont relève l’activité et, d’autre part, de
l’exploitant. L’arrêté est notifié aux maires intéressés et à l’exploitant.

Le PPI doit contenir :


- Une description générale de l’installation,
- La zone d’application et le périmètre du plan, et les la liste des communes où
s’appliquent les dispositions du plan,
- Les mesures d’information et de protection envisagées pour la population,
- Les mesures prises par l’exploitant pour lancer l’alerte aux autorités en cas
d’accident,
- les mesures d’urgence à prendre par l’exploitant à l’égard des populations voisines,
- Les missions particulières, dans le plan, des services de l’Etat, de ses établissements
publics, des collectivités territoriales et de leurs établissements publics et les
modalités de concours des organismes privés appelés à intervenir
- les modalités d’alerte et d’information des autorités des communes susceptibles d’être
touchées par l’accident,
- les conditions de remise en état et du nettoyage de l’environnement après l’accident.

Lorsqu’il s’agit d’une ICPE soumise à autorisation avec servitudes ou un stockage souterrain,
le PPI doit être mis à la disposition du public. De plus, l’exploitant et le préfet doivent établir
des brochures et des affiches, afin d’informer les zones proches de l’installation. Ces
documents d’informations – qui doivent régulièrement être mis à jour - portent à la
connaissance de la population l’existence et la nature du risque, ses conséquences
prévisibles pour les personnes, les biens et l’environnement, les mesures prévues pour
alerter, protéger et secourir. Les affiches précisent les consignes de sécurité à adopter en cas
d’urgence.
Les documents sont diffusés à chaque mise à jour de la brochure et au moins tous les cinq
ans.
Conformément aux dispositions de l’article L. 125-2 du code de l’environnement, les
documents d’informations sont édités et distribués aux frais de l’exploitant.
Des exercices de mise en œuvre du plan particulier d’intervention sont obligatoires. Les
modalités en sont définies par le décret n° 2005-1157 du 13 septembre 2005. La périodicité
maximale de ces exercices est fixée à cinq ans sauf pour les plans exigés au titre des 2° et 3°
de l’article 1er, pour lesquels elle est de trois ans.
Le PPI fait l’objet d’une remise à jour et d’un exercice d’application au moins tous les trois ans.

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3. Le risque sanitaire
Les incidents industriels de ces dernières années ont suscité de vives réactions auprès de la
population, qui souhaiterait que des mesures plus strictes soient imposées aux industriels.
Actuellement de plus en plus de procès voient le jour, suite aux plaintes des riverains, qui se
préoccupent des risques encourus pour leur santé et leur sécurité.

Le risque sanitaire peut avoir deux sources :


risque engendré par une exposition aiguë, par exemple lors d’un accident
risque engendré par une exposition chronique liée au fonctionnement quotidien des
installations industrielles

3.1. Méthodologie de l’évaluation du risque sanitaire

25
Le risque sanitaire est un élément que tout industriel doit prendre en considération lors de
l’élaboration de son étude d’impact (se référer au chapitre sur la législation des ICPE) : il doit
envisager l’ensemble des conséquences que peut avoir son activité sur la santé humaine. Pour cela,
plusieurs étapes doivent être suivies :

3.1.1. Caractérisation du site et de son environnement (Identification des dangers et relation


dose-réponses)

L’exploitant doit réaliser un inventaire complet des agents (physique, chimique, biologique)
prenant part de quelque manière que ce soit à l’activité (substances entrant dans la
composition des produits utilisés sur le site et substances résultant de la dégradation des
produits). Cet inventaire ne doit pas se limiter aux substances possédant des valeurs limites
d’émissions imposées, car celles-ci ne sont pas forcément les plus toxiques pour la santé
humaine. Pour faciliter le recensement des substances, les critères suivants doivent être pris
en compte :
la toxicité de la substance et ses impacts significatifs pour l’Homme,
la Valeur Toxicologique de Référence (VTR), qui est un indice toxicologique
permettant de quantifier le risque sanitaire d’une substance donnée. Les VTR sont
établies pour chaque type de substance, en considérant la durée d’exposition ainsi que
la voie de contamination,
la quantité de substances émises par la source de pollution,
les voies de contamination pour l’Homme (inhalation, ingestion et contact cutané).

3.1.2. Evaluation des expositions

L’exploitant définit tout d’abord la zone d’influence du site et décrit la population présente
autour de son activité.
Il réalise donc une cartographie permettant de déterminer les populations soumises aux
risques sanitaires engendrés par l’industrie. Cette cartographie doit également identifier les
personnes situées sous le vent dominant.
Dans la mesure du possible, il est souhaitable que l’exploitant prenne en compte l’usage
futur du site en consultant les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU).

Ensuite l’exploitant doit décrire l’activité présente autour de son site industriel, à savoir s’il
s’agit d’une zone industrielle, agricole… Il tient compte également de l’utilisation des
ressources naturelles tels que des captages d’eau potable, des activités de pêche, ou encore
la présence de potagers.

Enfin les concentrations des substances ainsi que leur voie d’exposition doivent clairement
être présentées. Pour cela, il est important de connaître l’ensemble des propriétés physico-
chimiques des substances ainsi que les caractéristiques du milieu, afin d’envisager les voies
de transferts possibles des polluants dans les différents compartiments environnementaux.

Deux approches sont possibles lors de l’évaluation des expositions :


une approche qualitative lorsque les données relatives aux polluants (toxicité,
quantité…) sont insuffisantes,
une approche quantitative dès lors que ces données sont connues.

3.1.3. La caractérisation du risque

La caractérisation du risque est l’étape finale de son évaluation ; elle correspond à la synthèse
des deux parties précédemment définies. Il s’agit donc d’estimer l’incidence et la gravité des
conséquences du risque susceptible de se produire.
Il est important de pouvoir quantifier ce risque afin de déterminer s’il est acceptable ou non :
un risque est considéré acceptable lorsqu’il est inférieur aux valeurs données par des
organismes tels que l’Organisme mondial de la Santé (OMS) ou encore le Conseil Supérieur
d’Hygiène Publique de France (CSHPF).

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Ces valeurs correspondent à l’Excès de Risque Individuel (ERI), qui représente la probabilité
que possède un individu de développer l’effet associé à une substance, à laquelle il a été
exposé.

Dès lors que le risque n’est pas jugé acceptable, c’est-à-dire qu’il dépasse les valeurs limites
autorisées, l’industriel peut discuter les hypothèses de départ avec l’administration, tout en
restant cohérent avec les mesures réelles du terrain. En effet, les hypothèses sont toujours
majorantes (à savoir qu’elles représentent les conséquences les plus graves que peut
engendrer le risque).
Si malgré cela, le risque n’est toujours pas acceptable, l’administration peut réduire les seuils
de rejet autorisés.

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3.2. Cas particuliers de risques sanitaires

3.2.1. Les légionelles

Définition
La Legionella est une bactérie aérobie. Elle a été identifiée dans de nombreux milieux naturels
(lacs, étangs, rivières) mais également dans certains réseaux d'eau chaude sanitaire, des
forages et des circuits de refroidissement. Elle prolifère entre 20 °C et 45 °C. Au-dessous de
20 °C, les bactéries sont viables mais ne se développent pas ; à partir de 60 °C elles ne
survivent pas. Dans les tours aéroréfrigérantes, les températures d'eau sont généralement
comprises entre 10 °C et 50 °C, pour quelques applications elles peuvent descendre jusqu'à 1
°C ou aller jusqu'à 90 °C. La Legionella peut être présente dans le biofilm qui est susceptible
de se déposer dans ces installations. Celui-ci, composé de bactéries, de polymères naturels
et de sels minéraux est susceptible, au cours de son évolution, de se détacher, libérant ainsi
les bactéries dans l'eau.

Origine
Les sources de contamination sont les suivantes :
les circuits de production et de distribution d’eau chaude sanitaire associés à un
système de dispersion d’aérosols,
les tours aéroréfrigérantes,
les bassins tels que les bains à remous, bains bouillonnant…
les humidificateurs d’air,
les fontaines décoratives,
les équipements pour traitements respiratoires.

Impact sanitaire
Les infections qui peuvent être occasionnées par la Legionella sont de deux formes :
une pneumopathie appelée maladie des légionnaires à déclaration obligatoire depuis
1987 qui correspond à une infection pulmonaire accompagnée de toux, de fièvre et
d’une grande fatigue. La mortalité est de l’ordre de 15%.
une infection à caractère bénin appelée fièvre de Pontiac.

Dans ces deux formes, la transmission se fait par inhalation de fines gouttelettes d'eau ou
aérosols (taille < 5 μm) contenant des Legionella qui vont pénétrer jusqu'au niveau des
alvéoles pulmonaires. Il s’agit d’une maladie non contagieuse. La maladie atteint davantage
les individus de plus de 50 ans, avec un état de santé affaibli : alcoolisme, tabagisme,
personnes immunodéprimées, etc.

Réglementation
(http://www.sante.gouv.fr/legionellose.html)

La réglementation impose à toutes les installations soumises à la rubrique n°2921 de la


nomenclature des installations classées de se conformer aux prescriptions édictées par

27
l’arrêté intégré du 2 février 1998 pour celles soumises à autorisations et aux prescriptions de
l’arrêté ministériel du 13 décembre 2004 pour celles soumises à déclaration.
Dans tous les cas, l’objectif est de mettre en place un plan de mesures (conception,
maintenance, gestion, suivi,…) afin d’assurer un niveau de contamination inférieur à 1000
UFC/l.
Ainsi la plupart des installations visées se voient imposées :
un prélèvement mensuel pendant un an, mais si pendant 12 mois consécutif les
mesures sont inférieures à 1000 UFC* par litre d’eau, alors les prélèvements
deviennent trimestriels
dès que les mesures dépassent 100 000 UFC par litre, des mesures doivent être
effectuées tous les quinze jours et ceci pendant trois mois. Durant cette période,
l’installation peut être arrêtée si une mesure dépasse 10 000 UFC par litre. Dans ce
cas, la DRIRE doit être immédiatement informée,
en cas de légionellose à proximité de l’installation, l’exploitant doit vidanger et
désinfecter celle-ci,
l’exploitant doit analyser le risque lié aux légionelles au moins une fois par an.

Par ailleurs, durant la période estivale, c’est-à-dire de juin à septembre, les mesures doivent
êtres renforcées (mesure spécifique à la Lorraine mise en place par arrêtés préfectoraux).

(*) : UFC : Unité Formant Colonie. Il s’agit de l’unité permettant de dénombrer


quantitativement les bactéries.

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3.2.2. Les dioxines

Définition (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dioxine)
Les dioxines appartiennent à la famille chimique des hydrocarbures aromatiques chlorés.
Elles font également partie des Polluants Organiques Persistants, qu’on appelle plus
couramment les POP, qui persistent dans l’environnement du fait de leur grande stabilité, et
sont donc résistants aux dégradations biologiques naturelles. Elles représentent donc un
danger par bio-accumulation.

Leur formation nécessite l’existence de plusieurs facteurs simultanés :


des composés aromatiques,
du chlore,
du dioxygène,
une température comprise entre 300 et 600°C.

Origine
Les sources émettant des dioxines sont multiples :
les procédés industriels tels que les industries du chlore, du blanchiment de papier ou
encore la fabrication d’herbicides et pesticides,
les fonderies, aciéries, métallurgies et sidérurgies,
les Usines d’Incinération des Ordures Ménagères (UIOM),
le brûlage sauvage de fils électriques ou de bois traité.

Impact sanitaire
Les dioxines sont très peu solubles dans l’eau, mais parfaitement solubles dans les tissus
graisseux (tissus humains et animaux) : elles se transmettent donc à l’Homme par ingestion,
c’est-à-dire par le biais de la chaîne alimentaire, dans laquelle elles s’accumulent.
A forte dose, les dioxines entraînent des lésions cutanées et même une altération de la
fonction hépatique. A Plus long terme, elles provoquent une altération du système
immunitaire, nerveux et endocrinien, ainsi que du système de reproduction. Certaines dioxines
sont aussi considérées comme cancérigènes.
Un exemple de contamination à la dioxine est celui de 1999 en Belgique, où l’alimentation
destinée aux poulets avait été contaminée.

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Réglementation
La contamination aux dioxines se faisant majoritairement par ingestion, les dispositions mises
en place à l’échelle européenne, concernent donc essentiellement l’alimentation animale et
humaine. L’annexe I de la directive 2001-102 du 27 novembre 2001 fixe les teneurs
maximales autorisées dans l’alimentation pour animaux, tandis que le règlement 2375-2001
du 29 novembre 2001 fixe les valeurs maximales en dioxine que doit contenir l’alimentation
humaine.

Au niveau français, tous les établissements réalisant de l’incinération ou de la co-incinération,


sont soumis aux deux arrêtés du 20 septembre 2002 : l’un s’applique aux déchets
dangereux et l’autre aux déchets non dangereux ainsi qu’aux Déchets d’Activité de Soins à
Risque Infectieux (DASRI). Ils imposent entre autre de mettre en place un système de brûleur
d’appoint sur la ligne d’incinération : son allumage doit se faire dès lors que la température
des gaz de combustion descendent en-dessous de 850°C, afin d’éviter la formation de
dioxines. Tous les moyens doivent être pris pour assurer le respect des seuils d’émissions
imposés par l’annexe I de l’arrêté précité.
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3.2.3. Les métaux lourds

Définition
Les métaux lourds (aussi appelés éléments-traces métalliques) sont les métaux de masse
3
volumique supérieure à 4,5g/cm . Ces métaux comprennent par exemple le cuivre (Cu), le
plomb (Pb), le zinc (Zn), le chrome (Cr), le sélénium (Se), le mercure (Hg), le cadmium (Cd)…

Origine
Les métaux lourds vont surtout être rencontrés dans les poussières émises par les activités
suivantes :
métallurgies, fonderies,
combustion du charbon et du pétrole,
combustion des ordures ménagères,
divers procédés industriels.

Impact sanitaire
Parmi les métaux lourds précédemment cités on distingue tout de même trois d’entre eux : il
s’agit du mercure, du plomb et du cadmium. Cette distinction s’explique par le fait que ce sont
des métaux particulièrement toxiques pour l’Homme, et qui entraînent des lésions
neurologiques plus ou moins graves ; tandis que les autres métaux tels que le cuivre ou
encore le fer, interviennent dans les processus biologiques et sont pour certains d’entre eux,
indispensables à notre organisme.

 La maladie causée par le mercure se nomme l’hydrargyrisme. Elle est


caractérisée par une lésion du système nerveux provoquant par exemple des
tremblements ou encore des troubles psychiques. L’intoxication au mercure
peut conduire jusqu’à la mort, et peut aussi être responsable de diverses
malformations, comme cela s’est produit au Japon dans les années 50, dans
la baie de Minamata : une entreprise de fabrication de plastiques utilisait du
mercure dans son processus de fabrication et le rejetait en mer après usage.

 Le saturnisme désigne les intoxications causées par une exposition au


plomb ; les organes principalement touchés par ce métal sont les reins, le
système nerveux ainsi que le sang. Ces organes cibles vont connaître de
nombreux disfonctionnements (par exemple l’arrêt de fabrication des globules
rouges), des tumeurs peuvent aussi se développer. Le plomb était il y a
encore quelques années, utilisé dans les carburants pour ses propriétés anti-

29
détonantes : aujourd’hui cet emploi est interdit. Le plomb provoque également
de graves troubles du développement chez l’enfant.

 Le cadmium provoque des toxicités variables selon la nature du composé


du cadmium auquel un individu est exposé. Cette toxicité se traduit par une
irritation du système respiratoire ou intestinal ; lorsque l’exposition au
cadmium est relativement importante, les reins sont le premier organe
touché : c’est là que va s’accumuler le cadmium.

Réglementation
Au vu de la toxicité des métaux lourds, de nombreuses réglementations ont été mises en
place ; cependant elles sont relativement complexes dans la mesure où ces métaux peuvent
être rencontrés dans divers compartiments du milieu naturel : eau, air, sols, boues de STEP…
Par ailleurs, les diverses réglementations existantes ne concernent pas toutes les mêmes
métaux, c’est-à-dire qu’un même métal n’est pas forcément visé dans tous les textes
réglementaires.

Un certain nombre de métaux lourds sont concernés par l’arrêté du 2 février 1998, dont
l’annexe VII A fixe les valeurs limites que doivent contenir les déchets, les sols ou encore les
effluents.
D’autres arrêtés tels que celui du 8 janvier 1998 (annexe I) fixe la teneur admissible en
métaux pour les boues d’épandage agricole.
Quant au règlement 466/2001 du 8 mars 2001 (annexe I), il fixe les teneurs maximales en
métaux lourds dans les denrées alimentaires.
De nombreux autres textes imposent les valeurs admissibles en métaux lourds dans les eaux
(eaux de consommation, eaux de baignade…) et dans l’air.

Afin de limiter la présence de métaux lourds dans les différents compartiments


environnementaux, une directive européenne réglemente en amont l’utilisation de ces
substances. Il s’agit de la directive 2002/95/CE, nommée RoHS (Reduction of Hazradous
Substances), transposée par le décret 2005-829 du 20 juillet 2005. Ce dernier interdit
l’utilisation des substances suivantes dans les Equipements Electriques et
er
Electroniques (EEE) mis sur le marché à partir du 1 juillet 2006 :
le plomb,
le mercure,
le cadmium,
le chrome hexavalent,
les polybromobiphényles (PBB),
les polybromodiphényléthers (PBDE).

La teneur de tous ces composés ne devra pas dépasser 0.1% du poids du produit, sauf pour
le cadmium où la valeur maximale autorisée est de 0.01%.
Néanmoins, dans certains cas, de faibles concentrations de ces composés peuvent être
autorisées par arrêté conjoint du ministre de l’écologie, de l’industrie et de la
consommation.
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A consulter également les sites internet suivants :


le portail de la prévention des risques majeurs
le site du ministère sur les installations classées
le site de l’INERIS

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