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LA VISITE DE RISQUE/ASSURANCE INCENDIE ET RA

I. Les objectifs :
La visite de risque poursuit plusieurs objectifs :
o L’identification des périls qui menacent l’entreprise ;
o L’évaluation des moyens de prévention et de protection tant humains
que matériels mis en œuvre par l’entreprise contre les périls susceptibles
de survenir ;
o La connaissance de l’environnement général de l’entreprise ;
o La formulation de recommandations en vue de l’amélioration de la
qualité du risque ;
o L’appréciation des différents critères de tarification pour la
détermination de la prime ;
o Le suivi de la relation client.
II. Les étapes
La visite de risque peut se décomposer en deux étapes :
o L’entretien avec le client ;
o La vérification proprement dite.

A. L’entretien avec le client


Il est préférable de commencer par l’entretien avant de faire la visite. En effet,
il s’agit du premier contact avec le proposant, il est donc nécessaire de
connaître l’état d’esprit du client afin de se faire une opinion purement
subjective quant à la mentalité de ce dernier.
Il est primordial de rencontrer le décideur de l’entreprise même si la visite
s’effectue ensuite avec une autre personne.
Au cours de cet entretien, les sujets suivants doivent être abordés :
 Renseignements commerciaux : nom, adresse et forme juridique,
existence d’autres établissements avec leurs adresses, historique de
l’entreprise afin d’évaluer sa pérennité, etc. ;
 Activité précise qui sera analysée en détail à l’occasion de la visite ;
 Approche juridique des besoins : propriété, locataire, assurance pour
compte, renonciation à recours, etc. ;
 Etude subjective du risque : précédents sinistres et solutions apportées,
existence de conflits sociaux dans l’entreprise, contrats d’entretien,
problème de voisinage, etc. ;
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 Etude objective du risque : capitaux précis à garantir (bâtiment,
matériel, marchandises, supports d’informations, etc.).
L’assureur devra guider le client dans le choix des valeurs d’assurances en
fonction des clauses du contrat (valeur à neuf, valeur vétusté déduite, etc.) et
du risque de règle proportionnelle en découlant.
Une expertise préalable peut être conseillée car elle offre l’avantage de déroger
à cette règle et génère un rabais de 10% sur les biens expertisés.
Il convient également de noter le chiffre d’affaires et la marge brute (si perte
d’exploitation) et les garanties souhaitées par le client ou à lui proposer :
 Etude de la prévention : existence de contrats d’abonnement et de
vérification annuelle des extincteurs, robinets d’incendie armés,
installations électriques et plus généralement sur tous autres moyens de
prévention.
B. La vérification technique proprement dite
La communication d’un plan de masse des locaux ou tout au moins d’un
croquis aidera à mieux se situer dans l’entreprise, un rapide tour des bâtiments
par l’extérieur peut permettre de comprendre leur implantation.
1. Les critères liés à l’activité
L’activité ayant été exposée d’une manière générale lors de l’entretien avec le
proposant, la visite aidera à mieux visualiser les explications obtenues en les
observant dans le détail au fur et à mesure de la visite.
Pour cela, il est nécessaire de connaître les critères propres à l’activité à étudier
tels qu’ils figurent dans la tarification analytique tome III du TRE.
Le vérificateur ne devra pas alors hésiter à poser des questions utiles au calcul
du taux. A ce sujet, le client sera généralement satisfait de constater que son
interlocuteur connaît les points particuliers et sensibles de son activité.
2. Les critères de tarification
Il est nécessaire de voir les éléments suivants :
 Construction ;
 Installation électrique ;
 Chauffage,
 Prévention /protection ;
 Stockage de grande hauteur ;

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 Accumulations de valeurs ;
 Communauté, contiguïté et proximité.
a) La construction
Les matériaux utilisés dans une construction peuvent être plus ou moins
vulnérables face à l’incendie voire constituer un apport au développement de
ce dernier. D’autres, au contraire présentent une bonne résistance.
Sont pris en compte pour le classement final du code de construction :

 L’ossature : O1 à 04 ;
 Les murs extérieurs (Me) : Me1 à Me2 ;
 Les planchers (P) : P0 à P4 ;
 Le nombre de niveaux : A, B ou C ;
 La couverture Co1 à Co4 ;
 Les aménagements et revêtements intérieurs : A1 ou A2.
La combinaison de tous ces éléments génère un code de construction
susceptible d’entrainer une modification du taux de base (majoration, rabais
ou statu quo).
b) L’installation électrique
Le défaut de l’installation électrique étant la cause de beaucoup de sinistres
incendie, les assureurs sont très attentifs à ce critère. Ils prévoient des rabais ou
majorations afin d’inciter l’assuré à réaliser une installation de qualité et à la
conserver par des vérifications périodiques réalisées par un organisme agrée.
c) Le chauffage
La tarification analytique prévoit une majoration pour chauffage. Cette
majoration correspond aux procédés de chauffage les plus dangereux.
d) La prévention
La prévention se divise en moyens matériels (extincteurs mobiles, RIA,
exutoires de fumée et de chaleur, sprinklers, etc.) et en moyens humains
(services de sécurité, service de gardiennage et de surveillance, chargé de
sécurité CNPP, abonnement prévention et conseil incendie).
e) Le stockage de grande hauteur
Un stockage de grande hauteur aggrave les risques d’incendie et pour les
assureurs, l’aggravation est réalisée à partir d’un stockage de 7,20 mètres.

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Le TRE prévoit des majorations s’échelonnent de +10% à 100%.
f) Les accumulations de valeurs
L’importance des existences (à l’exclusion des bâtiments) sur matériels,
marchandises…situées dans un même risque justifie une majoration tarifaire
variant de 0 à 25% en fonction de l’importance du contenu et au –delà de
10 000 fois l’indice RI.
g) Communauté, contiguïté et proximité
Il sera nécessaire de voir les éléments suivants :

 Risques distincts ;
 Risques communs ;
 Risques contigus sans communication ou avec communication protégée ;
 Risques proches, etc.
Les cas d’aggravation sont également à noter : stockage de produits
inflammables, emballages, peintures.
La visite est sanctionnée par la rédaction d’un rapport confidentiel qui doit
contenir :
 L’ensemble des éléments recueillis lors de la visite : activité précise,
situation juridique, garanties nécessaires et capitaux à assurer, etc. Sa
rédaction doit permettre à quiconque ne connaissant pas le risque de
s’en faire, par sa lecture, l’idée la plus juste possible ;
 Le taux de prime applicable au risque découlant du TRE et de ses divers
critères ;
 Le calcul des possibilités d’engagement de la société d’assurance en
fonction des capitaux à garantir et du sinistre maximum possible (SMP)
qu’aura déterminé le vérificateur ;
 L’appréciation subjective du vérificateur et une éventuelle note de
prévention ou de recommandations à rendre contractuelle ou à
communiquer simplement au client.

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Glossaire
Le Sinistre Maximum Possible (SMP) correspond au montant des dommages
matériels le plus important pouvant résulter d'un évènement garanti. C'est le
pire scénario imaginable entraînant l'épuisement total de la garantie.
C’est le sinistre qui survient lorsque les conditions les plus défavorables sont
réunies. Cela suppose que tous les systèmes de préventions y compris les
moyens de lutte externes, sont inopérants, et qu’en cas d’incendie le feu n’est
arrêté que par un obstacle infranchissable ou par manque de matières
combustibles (les murs coupe-feu ne sont pas considérés comme un facteur
limitant le SMP).
Sinistre raisonnablement escompté : C’est le sinistre qui survient lorsque les
conditions les plus favorables sont réunies.
Limite contractuelle d’indemnité (LCI ) : Montant, fixé d'un commun accord
entre un assuré et son assureur et mentionné aux Conditions Particulières, au-
delà duquel les dommages assurés résultant d'un événement garanti ne sont
plus pris en compte dans le calcul de l'indemnité due par les assureurs au titre
du contrat.

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