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Mathématiques de l’assurance IARD

Bibliographie :

- « Mathématiques de l’assurance non-vie » (2 tomes) (Arthur Charpentier et un autre)


o Principes fondamentaux de la théorie du risque ;
o Tarification et provisionnement ;
- « Assurance IARD » Michel Luzi ;
- «Provisionnement en assurance-vie » IARD (C.Partrat) (traite spécifiquement du
provisionnement).

Idée générale du cours : présenter les grands déterminants économiques et financiers des sociétés
d’assurances.
- Examiner les grands déterminants économiques et financiers appliqués à l’assurance IARD ;
- Faire un « focus » particulier sur l’assurance Santé/Prévoyance ;
- Elargir la vision sur l’ensemble des activités à l’assurance, en lien avec les enseignements
reçus (cf. cours sur les aspects juridiques, mathématiques, l’assurance vie, les activités
bancaires, la gestion financière, l’informatique, etc.).

Pré requis :
Le cycle d’exploitation : en assurance IARD, le cycle d’exploitation est inversé. On fait payer
une prime à l’assuré avant de connaître le coût réel de ses dommages. On fait donc une estimation.
 Il faut essayer de minimiser l’écart entre le coût du sinistre et la prime de l’assuré.

Les coûts techniques : tout ce qui touche aux sinistres.

Les coûts non-techniques : tout ce qui est administratif.

Les différentes classifications :

o Assurances indemnitaires et forfaitaires : en IARD ce sont des assurances


indemnitaires. L’incertitude sur le sinistre et le montant du sinistre sont plus forts. Il
y a de plus un caractère aléatoire ;
o Classification selon le mode de gestion financière : par répartition ou par
capitalisation ;
o Assurances dommages ou de personnes : les contrats GAV (assurance de personnes)
sont liés à l’auto ou l’habitation.

Objectif du cours : Former des outils mathématiques et méthodologiques de l’analyse du risque.

La notion de risque est le thème central. C’est cette notion qui justifie la création des entreprises
d’assurance en lien avec un phénomène naturel : la « risquophobie » (ou aversion pour le risque).

Il existe différente méthode de gestion des risques :


- La notion de précaution ou prévention (conduire prudemment, …) ;
- La diversification des risques ;
- La mutualisation des risques : cela consiste à faire cotiser un grand nombre d’individus pour
un même risque. On retrouve ce principe en assurance IARD, en santé, en vie. Cette méthode
nécessite à la fois la dispersion du risque et l’indépendance des risques. La mutualisation des
risques à travers ces 2 notions est un principe fondamental.

Remarque :

- La notion d’aléa moral (moral hasard en anglais) est le fait d’observer une sinistralité accrue
chez les personnes assurées (changement de comportement d’un individu qui se sait
protégé. Par exemple, une personne qui conduira plus dangereusement parce qu’elle sait
qu’elle sera assurée). Pour remédier à cela, on peut mettre en place une franchise qui incite
l’individu à faire preuve du principe de précaution ;
- Notion de partage des risques (exemple : Catastrophe naturel) : On observe des sinistres
autos et habitations pour une même région. Les principes de dispersions et d’indépendance
ne sont pas réunis. D’où un partage des risques entre l’état, les assureurs et les réassureurs.
(Exemple : Cata naturel  Sinistres auto et habitation dans la même région !) ;
- Le cours traite des risques de masse. C’est-à-dire de la couverture d’un grand nombre de
risques semblables au moyen de contrats dont les conditions sont standardisées. Le domaine
d’application concerne les assurances de biens et de responsabilité. Dans le premier cas,
l’assureur s’engage à indemniser les dommages subis par les biens de l’assuré (Incendie, vol,
dommage matériel,…), dans le second cas, l’assurance s’engage à indemniser à la place de
l’assuré les tiers victimes de dommages matériels ou corporels dont l’assuré est responsable.
1. GENERALITES ET PRINCIPES FONDAMENTAUX MODELISATION
DES RISQUES

1.1. GENERALITES
1.1.1. ASPECTS JURIDIQUES :

Le contrat d’assurance est un accord passé entre une compagnie d’assurance et un souscripteur
fixant à l’avance et pour une période déterminée des échanges financiers en fonction d’un ensemble
bien défini d’événements aléatoires.

La police d’assurance est l’écrit qui constate la formation des contrats :


- Les conditions générales ne sont pas personnalisées ;
- Les conditions particulières : date d’effet du contrat, durée de la garantie, montant des
versements, caractéristiques du risque.

Les engagements des deux parties ne sont pas fixées à l’avance (la prestation de l’assureur n’est pas
connue) : Il s’agit d’un contrat aléatoire.

La réalisation du contrat est soumise au hasard (la survenance de l’évènement). L’aléa doit causer un
dommage à l’assuré. La durée du contrat est généralement d’un an avec tacite reconduction en
assurance dommage.

Obligation de l’assureur : Fournir les prestations lors de la réalisation du sinistre.

Obligation de l’assuré :
- Payer les primes (on dit « cotisations » dans les mutuelles) ;
- Devoir d’information envers l’assureur sur le risque couvert et son évolution (ex : assurance
habitation).

Les caractéristiques du contrat :


- Le caractère aléatoire ;
- La notion de dommage pour le souscripteur ;
- La période de la garantie.

1.1.2. ASPECTS ECONOMIQUES :

1.1.2.1. Inversion du cycle de production :

En assurance, le cycle de production est inversé : L’assureur doit déterminer le prix du


contrat sans connaitre le coût de celui-ci (dépenses futures incertaines).

 L’assureur est obligé de s’appuyer sur les mathématiques (statistiques, probabilités) pour
fixer son prix.

On cherchera donc à traduire mathématiquement toutes les problématiques auxquelles


l’assureur est confronté (par exemple les notions d’aléa moral et de franchise).
1.1.2.2. Compte de résultat simplifié :

Recettes Dépenses
Primes Charges de sinistres
Produits financiers Frais généraux
(recours)
Ressources – charges = résultat technique (avant ou après réassurance suivant qu’on a tenu compte
de la réassurance ou pas).

1.1.2.3. Bilan simplifié :

Actif Passif
Placements (actions, obligations, etc.) Fonds propres :
Biens (immobiliers, etc.) - Capitaux propres (réserve qui permet
l’autofinancement)
- Marge de solvabilité
Provisions techniques
Provisions techniques : C’est l’engagement qu’a l’entreprise d’assurance vis-à-vis de ses assurés.
C’est-à-dire l’argent mis en réserve pour faire face aux sinistres.

1.1.2.4. Gestion actif-passif :

Il doit y avoir cohérence entre la duration de l’actif et du passif.

Exemple : Pour des branches avec des roulements courts (dommages auto,…) on n’aura pas recours à
une gestion financière à long terme (obligations à 20 ans, …).

1.1.3. ASPECTS REGLEMENTAIRES :

Dispositions réglementaires sur le passif :


- Provisions : l’objectif est de garantir la solvabilité de l’assureur, c'est-à-dire la capacité de
l’entreprise à faire face à ses engagements ;
- Marge de solvabilité : cf. exigence de fonds propres, l’objectif est d’accroître la sécurité vis-
à-vis des assurés. Cette marge vise à absorber les écarts entre le montant des provisions et le
montant des sinistres réels.

Dispositions réglementaires sur l’actif :


- Règle d’actifs admis en représentation du passif (cf. gestion actif-passif). L’objectif est de
garantir une liquidité suffisante et de se protéger contre une forte dépréciation de l’actif (ex :
chute des marchés financiers) ;
- Organismes de contrôle : afin d’éviter tout risque de faillite l’Etat veille à la solvabilité des
assureurs par l’intermédiaire des organismes de contrôle. Pour pouvoir exercer son activité
d’assurance, chaque entreprise doit donc bénéficier d’une autorisation administrative
délivrée par les pouvoirs publics ;
- Commissaires au compte : indépendants de l’entreprise d’assurance et de l’autorité de
contrôle, ils valident et certifient les comptes des sociétés d’assurance.
1.1.4. ASPECTS PRATIQUES :

L’activité d’assurance se décompose en deux parties : assurance vie et non-vie. Cette séparation
fait appel à des agréments spécifiques et également à des techniques différentes.

Les différentes branches : en non-vie plusieurs domaines appelés branches :


- les assurances de biens (matériels, auto, habitation) ;
- les assurances de personnes (dommages corporels).

L’aléa est différent :


- en assurance dommage plutôt des petits sinistres avec des durées de règlements courtes et
des sinistres faciles à évaluer donc peu d’incertitude sur le coût des sinistres ;
- en assurance de personne, on a plutôt des sinistres graves avec des durées de règlements
longues et des sinistres difficiles à évaluer.

Différences entre société commerciale et mutuelle : ces deux types de sociétés se distinguent par
des traits fondamentaux :
- les primes sont variables pour les mutuelles qui pourront procéder à un rappel de cotisation
en cas de sinistralité particulièrement défavorable ou au contraire reverser une part des
sommes perçues en cas de sinistralité avantageuse : on parle de « ristourne ». En revanche la
société commerciale travaille avec des primes fixes.

Remarque : le fait que les mutuelles puissent faire un rappel de cotisation est susceptible d’entraîner
un besoin de fonds propres (marge de solvabilité) moins important.

- La mutuelle est la société commune de ses assurés appelée mutualiste et n’a donc pas
d’actionnariat à rémunérer.

Remarque : au sein de l’UE les Etats sont les plus assureurs, par exemple pour les risques maladies,
vieillesses, chômages à travers la sécurité sociale. La logique de gestion des risques repose sur la
solidarité et le système de répartition. Dans le cadre de ce cours on s’intéressera au mécanisme de
gestion des risques par mutualisation.

1.2. PRINCIPES FONDAMENTAUX


Le risque en assurance dommage est un risque aléatoire, notre but est de le modéliser.

1.2.1. CARACTERE I.I.D. DE NOTRE RISQUE ALEATOIRE :

On suppose le caractère i.i.d. du risque afin de pouvoir utiliser les grands théorèmes
mathématiques : lois des grands nombres, théorème central limite, etc.

- Indépendance des risques assurés : c’est abusif dans la réalité les risques ne sont pas
indépendants (tempête, inondation, etc.) ;
- Notion identiquement distribué : par simplification on prend cette hypothèse cependant
dans la réalité tous les individus ne sont pas soumis au même risque.
Remarque :
- Le risque d’anti sélection : c’est le risque de souscription en masse de mauvais risques
dans le portefeuille (ex : si on lance une assurance cancer du poumon -> risque que
beaucoup de cancéreux souscrivent) ;
- Asymétrie d’information : il existe une asymétrie d’information entre l’assureur et
l’assuré concernant la nature du risque. L’assureur va donc chercher à se renseigner au
maximum sur l’assuré afin de limiter le risque d’anti sélection ;
- Le risque d’aléa moral : la souscription ou la modification d’un contrat d’assurance peut
entraîner une modification du comportement de l’assuré ainsi le risque peut devenir plus
important pour l’assureur.

Conclusion :

Ces notions vont jouer sur la nature des variables aléatoires qui caractérisent le risque : la
fréquence et le coût du sinistre.

1.2.2. LA PRIME OU COTISATION :

La prime pure (PP) représente le coût du risque, c’est le montant de cotisation payé par le
sociétaire qui est nécessaire pour payer son sinistre.

Prime commerciale = prime pure + chargements (frais généraux) – « produits financiers »

L’assureur est en mesure de déterminer le montant des chargements (salaires, frais d’acquisition,
etc.) qui est une variable déterministe. Les produits financiers viennent en diminution de la prime
commerciale grâce aux placements effectués sur les marchés. Par la suite, on s’intéresse au calcul de
la prime pure qui varie en fonction du coût et de la fréquence des sinistres.

Coût Total
Prime Pure = Fréquence × Coût Moyen =
Exposition Totale

Coût Total des sinistres


Coût Moyen (CM) =
Nombre total de sinistres

Nombre Total des sinistres


Fréquence =
Exposition totale

L’exposition est la durée pendant laquelle l’individu a été assuré pendant l’année.
Exemple : si assuré du 01/01 au 31/12 alors Exposition = 1, si assuré du 01/09 au 31/12 alors
Exposition = 4/12 = 1/3. Si chacun des deux individus a eu un sinistre dans l’année alors la Fréquence
Globale = (1+1) / (1+1/3) = 3/2.
Remarque : si on prenait le nombre de contrat au dénominateur alors on sous-estimerait la
fréquence. On aurait Fréquence = (1+1) / (1+1) = 1.

Conclusion : les variables fréquence et coût sont les deux variables que l’on va étudier et dont on
va modéliser le comportement pour déterminer la prime pure.
1.2.3. MODELE INDIVIDUEL :

On va tenter de modéliser le risque de notre portefeuille. Le modèle individuel se place au niveau


de chaque police (chaque contrat). Les coûts totaux des sinistres du contrat est noté S :

n
On a pour S1, S2, …, Sn S = ∑S
i =1
i avec (Si) i.i.d.

On a σ
2
( S0 ) = σ 02
Ici la prime pure vaut E(S0) pour chaque police et est notée π 0

Par indépendance des Si :

  n  n
 E [ S ] = E  ∑ Si  = ∑ E [ Si ] = n ⋅ π 0
  i =1  i =1
σ 2 = n ⋅ σ 2
 s 0

Par application du théorème central limite :

( S − E ( S ) ) ∼ N ( 0,1)
(σ 0 ⋅ n )
Intérêt : on sait calculer E(S) et σ 0 n , on peut donc prévoir la variable modélisée. Ainsi, on
peut par exemple construire des intervalles de confiance.

 ( S − E ( S )) 
P < 1,96  = 95%
 σs 

Équivaut à P  S ∈  E ( S ) ± 1.96 ⋅ σ s   = 95% .

On mesure la probabilité que notre montant total de sinistre soit inclus dans un intervalle de
confiance. A partir, de cette modélisation, on peut par exemple, s’intéresser aux notions
d’incertitudes absolues et d’incertitudes relatives.

Incertitude absolue :
S − E ( S ) = 1.96 ⋅ σ s = 1.96 ⋅ σ 0 ⋅ n
L’incertitude absolue cherche à calculer l’écart entre la variable aléatoire et l’espérance. On ne
tient pas compte de cette valeur moyenne.

Incertitude relative :
S − E ( S ) 1.96 ⋅ σ s 1.96 ⋅ σ 0 ⋅ n 1.96 ⋅ σ 0
= = =
E(S ) n ⋅π 0 n ⋅π 0 n ⋅π 0
L’incertitude relative tient compte de la valeur moyenne dans son calcul.
n
On note : S ind = ∑S
i =1
i

Notons Gind la fonction de répartition de S. La connaissance de G permet de nombreuses


applications : G permet de calculer les probabilités de ruine annuelles, facteur important permettant
de mesurer le risque inhérent à un portefeuille d’assurance.

Si on désigne par p le montant total de primes sur la période et par k le capital dont dispose la
compagnie en début de période, la probabilité de ruine vaut :

P  S ind > p + k  = 1 − G ind ⋅ ( p + k )

- Inversement, si une probabilité de ruine ε est fixée par les autorités de contrôle, on peut
en déduire le capital dont doit disposer la compagnie pour satisfaire à cette obligation :

ε = 1 − G ind ⋅ ( p + k ) ⇒ kε = ( G ind ) ⋅ (1 − ε ) − p
−1

( )
−1
Car 1 − ε = G ind ⋅ ( p + kε ) ⇔ G ind ⋅ (1 − ε ) = p + kε

- La fonction de répartition de S permet de calculer des primes relatives aux traités de


réassurance (cf. distribution) ;
- La fonction G permet de fixer le taux de chargement de sécurité ρ lorsque l’assureur
recours au principe de l’espérance mathématique pour calculer la prime nette et désir
limiter la proba de ruine à ε :

( )
P  S ind > (1 + ρ ) ⋅ E S ind + k  = ε
Où:
(1 + ρ ) représente le chargement ;
E ( S ind ) représente la prime pure ;
k représente le capital dont dispose la compagnie ;
ε est la probabilité de ruine qu’on s’impose.

( )
 G ind −1 ⋅ (1 + ε ) − k 
 ρ=  −1
 E (S ) 
 

1.2.4. MODELE COLLECTIF :

Contrairement au modèle individuel, il ne distingue plus les polices constituants le


portefeuille mais considère ce dernier comme un collectif de risques.

k n
S j = ∑ X i où S = ∑ S j = ∑ X i
j =1 i =1

Avec :
S j -> une police j égale à la somme de sinistres j .
k
Dans le modèle individuel : S = ∑S
j =1
j

N
Dans le modèle collectif : S coll = ∑X
i =1
i

avec N variable aléatoire représentant le nombre de sinistres de tout le portefeuille.

L’identique distribution des coûts dans le modèle collectif s’explique par le fait que l’on
renonce à savoir quelle police a causé le sinistre. Et on efface donc les différences de sinistralités
existantes entre les assurés dans le portefeuille.

Propriété1 : E ( S ) = E ( N ) ⋅ E ( X )

Démo :

E ( S ) = E ( E ( S | N ))

= ∑ ( P( N = n) ⋅ E ( S | N = n))
n =1
∞ N
= ∑ ( P( N = n) ⋅ E (∑ X i | N = n))
n =1 i =1

= ∑ P ( N = n) ⋅ n ⋅ E ( X )
n =1

Or fréquence et coût moyen sont indépendants donc Fréquence x CM = Charge totale

Propriété 2 : Var ( S ) = E [ N ] ⋅ Var ( X ) + Var ( N ) ⋅ E [ X ]


2

Démo :

Var ( S ) = E [Var ( S | N ) ] + Var ( E [ S | N ]) => formule de décomposition de la variance.


Or :
E [S | N ] = N ⋅ E [ X ]
⇒ Var ( S | N ) = Var ( N ⋅ E [ X ]) = E [ X ] ⋅ Var ( N )
2

Et
0 si n = 0
Var ( S | N = n) = 
n ⋅ Var ( X ) si n ≥ 1
D’où Var ( S | N ) = n ⋅Var ( X )

⇒ E Var ( S | N )  = E  N ⋅ Var ( X )  = Var ( X ) ⋅ E [ N ]

Donc Var ( S ) = E [ N ] ⋅ Var ( X ) + Var ( N ) ⋅ E [ X ]


2
2. MODELISATION DU RISQUE ET PRIME PURE

2.1. ESTIMATION DE LA PRIME PURE :


2.1.1. DONNEES :

En pratique, les données apparaissent sous la forme de fichiers, c'est-à-dire des fichiers SAS
ou Excel qui correspondent aux portefeuilles d’assurés.

On pourra calculer l’exposition ei du portefeuille, le nombre de sinistre ni, les coûts des
J
sinistres Si où Si = ∑X
j =1
j avec j les sinistres de l’individu i .

2.1.2. FORMULE DE CALCUL :


k

∑n i
Estimation empirique de la fréquence E ( N ) = i =1
k
.
∑e
i =1
i

∑S i
Estimation empirique du coût moyen E ( X ) = i =1
k
.
∑n
i =1
i

∑S i
Estimation empirique de la Prime Pure E ( S ) = E ( N ) ⋅ E ( X ) = i =1
k
.
∑e
i =1
i

2.2. LA FRANCHISE :
2.2.1. PRINCIPES :

En cas de survenance d’un sinistre, une partie des coûts restent à la charge de l’assuré.

Objectif :
- Permettre de réduire le risque d’aléa moral ;
- Diminuer le coût total à la charge de l’assureur => cela entraîne une réduction de prime
pour les assurés.

2.2.2. LES DIFFERENTS TYPES DE FRANCHISE :

2.2.2.1. La franchise proportionnelle :

En cas de sinistres, l’assuré conserve à sa charge une proportion ߙ ∈ [0,1]du coût total du
sinistre.
Total Assureur Assuré
S (1- ߙ)ܵ ߙܵ
Impact d’une telle franchise :
- Réduire le risque moral en intéressant financièrement l’assuré à la non réalisation du
sinistre ; en cas de survenance avoir un coût du sinistre le plus faible possible ;
- Laisse inchangé le nombre de sinistres que doit gérer l’assureur ;
- Difficulté financière potentielle pour l’assureur en cas de survenance d’un sinistre de
montant élevé.

Conclusion :

Il faut trouver un compromis sur le niveau ߙ : s’il est trop faible cela a peu d’effet, s’il est trop élevé
cela a un effet dissuasif sur la souscription du contrat par un assuré.

2.2.2.2. La franchise atteinte de niveau a :

En cas de réalisation d’un sinistre de montant S , l’assureur paie la totalité du coût du sinistre si
S > a et ne paie rien si S ≤ a , on appelle a le seuil de la franchise, a ∈ ℝ + :

Total Assureur Assuré


S≤a 0 S
S >a S 0
Impact d’une telle franchise :
- Supprime la gestion des petits sinistres pour l’assureur donc diminue les frais généraux ;
- Peut augmenter le risque d’aléa moral : en effet, dès qu’il y a un sinistre l’assuré a intérêt
à ce que son coût soit élevé.

Remarque : ce type de franchise est souvent utilisé dans les branches d’assurance où il y a une
multitude de petits sinistres et quelques gros sinistres (exemple : l’individuel accident). Cela peut
être :
- Une franchise sur le taux d’incapacité (s’il est élevé alors tout pour l’assureur) ;
- Une franchise sur le nombre de jour d’arrêt maladie.

2.2.2.3. La franchise déduite de niveau d :

En cas de survenance d’un sinistre, l’assuré garde à sa charge un montant au plus égal à d ,
d ∈ ℝ+ :

Total Assureur Assuré


S≤d 0 S
S >d S −d d
Impact : Avantage pour l’assureur :
- Supprime la gestion des petits sinistres ;
- Réduit le risque d’aléa moral, l’assuré a intérêt à la non réalisation du sinistre.
Remarque : pas d’intérêt pour l’assuré à limiter le coût au-delà de d. le montant du sinistre supérieur
à d n’influe pas sur la somme que devra payer l’assuré. Cela réduit seulement en partie le risque
d’aléa moral.
Système le plus couramment utilisé en assurance de particulier (auto, MRH).

Système moins fréquent dans les branches où le coût total des sinistres est dû en grande partie a des
sinistres importants.

2.2.2.4. Plafond de niveau p :

En cas de réalisation d’un sinistre, l’assureur limite son indemnisation au montant p , p ∈ ℝ + :

Total Assureur Assuré


S≤p S 0
S>p p S−p

Impact d’une telle franchise :


- Réduction de la prime pour l’assuré qui en contrepartie prend le risque de subir des
sinistres élevés (si S est très supérieur à p ) ;
- Encourage la prévention : l’assuré a intérêt à limiter le coût du sinistre ;
- Pour l’assureur, limitation à des niveaux d’indemnisation ne mettant pas en danger sa
solidité financière. Cela permet une certaine prudence face à des risques mal connus
statistiquement.

Remarque :
- Application quasi systématique en assurance de responsabilité civile (entreprise ou
particulier) ;
- En Multi Risque Habitation, le plafond est le capital assuré : l’assureur ne remboursera
jamais plus que la valeur du patrimoine.

2.2.2.5. Application d’un point de vue théorique :

Exemple de la franchise déduite :

Coût total à la charge de l’assureur S = ∑ (X


X >d
i − d ) = ∑ max(0, X i − d )
Xi

E(S )
∑ max(0, X i − d)
Prime pure : PP = =
Xi

∑ ei i
k

∑e i
i =1

card { X i | X i > d }
Fréquence : f = où K
K

∑ max( X i − d ,0)
Coût moyen : CM =
Xi

card { X i | X i > d }
2.3. INDICATEURS DE RESULTATS : RATIO S/P :

2.3.1. DEFINITION :

La rentabilité d’un contrat d’assurance est mesurée par un ratio sinistre sur prime égale au
quotient du coût total des sinistres par les primes encaissées, on le note S / P ou S / C (quand on
parle de cotisations).

2.3.2. INTERPRETATION :

Si S / P < 1 , la compagnie a une marge positive (bénéfice). Cette marge est égale à C − S ou
P − S > 0 si on parle de prime car S / P < 1 .

Si S / P > 1 , la compagnie a une marge technique négative, les pertes s’élèvent à S − P > 0 .

Remarque : un produit « non rentable » peut le devenir grâce au rendement des produits financiers.
Imaginons S / P > 1 avec S = 1,1 et P = 1 l’assureur perçoit les primes en début d’année et ses primes
sont placées sur les marchés financiers. En fin d’année, P facteur du taux de rendement = 1,15 par
exemple, on note P ' = 1,15 on a donc bien S / P ' < 1 . En pratique, on considère plutôt le ratio
combiné qui en plus de la charge de sinistre prend en compte les frais généraux, le coût de la
réassurance et les produits financiers notamment.

2.3.3. INDICATEUR, CONTROLE DE GESTION ET PILOTAGE ECONOMIQUE :

2.3.3.1. Le prix de revient technique (équivalent de la prime pure) :

On le note PRT :
Coût des sinistres
PRT = = Freq ⋅ CM = PP
Nombre de risques assurés

2.3.3.2. Frais généraux :

Frais généraux = Frais de gestion des sinistres + Frais de gestion des contrats

2.3.3.3. Cotisation payée par le sociétaire :

=PRT (PP) + Coût de la réassurance + Frais généraux – Produits de placements

2.3.3.4. Marge technique :

Marge technique = Cotisations payées par les sociétaires - coût des sinistres – coût de la
réassurance

2.3.3.5. Ratio technique

Coût des sinistres + Coût de la réassurance


Ratio technique =
Cotisations
2.3.3.6. Ratio de frais généraux :

Montant des frais généraux


Ratio de frais généraux =
Cotisations
En général, il est compris entre 25% et 30%.

2.3.3.7. Ratio de couverture des frais généraux par les produits de placements :

Produits des placements


=
Frais généraux

2.3.3.8. Marge non-technique :

Marge non-technique = produits des placements – frais généraux

2.3.3.9. Ratio non-technique :

Frais généraux - Produits des placements


Ratio non-technique=
Cotisations

2.3.3.10. Marge totale :

=cotisation + produits des placements – coût des sinistres – coût de la réassurance – frais
généraux

2.3.3.11. Ratio combiné :

Coût des sinistres + Coût de la réassurance + Frais généraux - Produit des placements
Ratio combiné =
Cotisations

2.4. ECRETEMENT DE SINISTRES :


2.4.1. PRINCIPE :

Objectif : dans le cadre de l’étude des résultats du portefeuille (fréquence, coût moyen, ratio
S/P, etc.) par critère de l’assuré (âge, sexe, etc.), on peut avoir une sensibilité parfois très forte aux
sinistres de grande amplitude. Cela entraîne une faible lisibilité des résultats (les valeurs soit trop
faibles soit trop fortes viennent dégrader la distribution). Pour atténuer ce phénomène (gommer ou
lisser les extrêmes), on réaffecte une partie de la charge de sinistre qu’on considère comme aléatoire
sur l’ensemble du portefeuille.

Notations :
X i , i = 1,..., N : coût du sinistre i ;
S j , j = 1,..., k : charge du sinistre de l’assuré j ;
n j : nombre de sinistres de l’assuré j ;
k
Pj : prime payée par l’assuré j avec ∑P
j =1
j = P (Primes totales)

On notera SA j ={indice des sinistres de l’assuré j} où S j = ∑X


i∈SA j
i .

L’écrêtement est la définition d’un seuil A qui nous permet de calculer les nouvelles charges
k
affectées à l’assuré. On note cette nouvelle charge S j de sorte qu’on a toujours S =
*
∑S
j =1
*
j .

Quand le montant du sinistre dépasse un certain seuil, on répartit la charge sur l’ensemble
des assurés (on suppose donc que cela n’est pas dû aux caractéristiques de celui-ci). On effectue
cette opération sur les sinistres importants qui peuvent toucher chaque individu de manière
aléatoire.
0 si X i ≤ A
La charge écrêtée X iec = max(0, X i − A) = 
 X i − A sinon
X i si X i < A
La charge sous-crête X i = X i − X i = min( A, X i ) = 
sc ec

 A sinon
Graphique :

Coût du
sinistre X iec

X isc

Propriétés :
X i = X iec + X isc
N N
S = S sc + S ec où S sc = ∑ X isc et S ec = ∑ X iec
i =1 i =1

On va parler de mutualisation des risques : les assurés étant supposés identiques, les transferts entre
assurés visent à réparer les conséquences du hasard. Il existe deux méthodes pour se faire.

2.4.2. MUTUALISATION PAR RAPPORT A LA CHARGE :

La part écrêtée est répartie proportionnellement à la charge sous-crête de chacun des


sinistres. On note X i* tel que :

X isc ec
∀i ∈ [1, N ] X i* = X isc + S
S sc
Graphiques :

Sec

Ssc
A

Xi (coût) Xi*

Lissé

On re-répartie la charge en vert selon ce qu’on a décidé sur la part sous-crête, le but étant de lisser la
distribution de sinistralité.

Après mutualisation, il est plus facile de modéliser la distribution (coût moyen, prime pure, etc.).

{ }
Charge de l’assuré après écrêtement : S *j D = j ∈ {1,..., k } | n j > 0 ensemble des individus ayant
au moins un sinistre.

∀j ∈ D S*j = ∑X
i∈SA j
*
i

_ _
∀j ∈ D S*j = 0 où D est l’ensemble des individus sans sinistres
k k
X isc ec
k


j =1
S = ∑ X = ∑ ( X + sc S ) = S
*
j
j =1
*
i
j =1 S
i
sc

Avantage d’une telle méthode : Simplicité de mise en œuvre : en pratique il suffit de calculer le
S ec
niveau de l’écrêtement α = sc pour obtenir X i* = X isc (1 + α ) = min( A, X i )(1 + α )
S

Inconvénient :
- On a la même mutualisation pour les sinistres qui dépassent le seuil d’écrêtement (cf.
schéma précédent) ;
- On ne pénalise pas les individus qui ont déjà eu un sinistre. On a une mutualisation en
coût et non en fréquence.
2.4.3. MUTUALISATION PAR RAPPORT A LA PRIME :

La part écrêtée est répartie proportionnellement par rapport à la prime payée par chaque
assuré.

Pj
∀j ∈ {1,..., k } S *j = S scj + S ec
P

j =
Où S sc ∑X
i∈SA j
i
sc
j =
, S ec ∑X
i∈SA j
i
ec
, Pj : prime de l’assuré et P : prime totale.

En conséquence, tous les assurés ont une charge de sinistre après mutualisation même ceux qui
n’ont pas eu de sinistre.

On a donc :
_ Pj
∀j ∈ D S *j = S ec ≠0
P
Avantage : on répartit la charge sur la totalité du portefeuille en fonction de la réalité du risque
assuré puisque la répartition se fait sur la prime qui représente précisément le risque assuré.

 On a donc une mutualisation en fréquence et en coût ;


 Méthode plus équitable que la précédente.

Inconvénients : Cette méthode suppose d’avoir fait le rapprochement entre les primes et les
sinistres. En effet, il faut tenir compte des caractéristiques du sinistre et de celles de l’assuré, ce qui
n’est pas toujours évident en terme de système d’information ;

 Moins facile sur le plan pratique.

2.5. REASSURANCE :
2.5.1. DEFINITION :

C’est l’assurance de l’assurance. Elle permet :


- Une protection contre les pertes financières insupportables ;
- L’augmentation de la capacité de souscription de l’assureur sans disposer des capitaux
qui seraient nécessaires ;
- La stabilisation des résultats techniques et financiers au cours du temps.

Mécanisme :
Le réassureur et l’assureur passent une convention (traité) de réassurance dans laquelle le
réassureur prend à sa charge tout ou partie des risques de l’assureur. En contrepartie d’une
rémunération, le réassureur s’engage à lui rembourser dans des conditions déterminées tout ou
partie des sommes dues ou versées aux assurés en cas de sinistres. Le réassureur est souvent appelé
cessionnaire et l’assureur le cédant. Deux formes de réassurance sont généralement distinguées :

- La réassurance proportionnelle où les primes et les sinistres sont répartis entre l’assureur
et le réassureur selon un ratio contractuel ;
- La réassurance non-proportionnelle où le montant payé par le réassureur dépend
contractuellement d’un seuil appelé priorité en deçà duquel l’assureur réglera la totalité
des sinistres, le réassureur s’engageant à prendre à sa charge les sinistres excédants le
seuil.

2.5.2. TYPE DE CONTRATS :

2.5.2.1. La réassurance proportionnelle en quote-part :

Il s’agit d’un traité proportionnel au sens où quelque soit l’importance du sinistre le réassureur
paie à l’assureur une part du sinistre correspondant au prorata des primes qu’il a touché sur la police.

Taux : α ∈ [ 0,1] = taux de conservation = taux de rétention pour l’assureur

Taux : 1 − α ∈ [ 0,1] = taux de cession

Assureur Réassureur
π (prime) απ (garde) (1 − α )π (reçoit)
S α S (verse) (1 − α )S (verse)
Aspects pratiques :
E (S ) = π
E [(1 − α ) S − (1 − α )π ] = 0
Or dans la réalité l’espérance est inférieure à zéro, c'est-à-dire que pour couvrir (1 − α )S le
réassureur va demander une prime supérieure à (1 − α )π . Le différentiel entre (1 − α )π et le
montant que va réellement demander le réassureur correspond à la commission de réassurance.

 Le contrat n’est pas tout à fait équilibré pour l’assureur.

Si le fonctionnement théorique de cette couverture peut paraître simple, en pratique il convient


d’intégrer un certains nombre de charges qui sont parfois non négligeables. En particulier, le
réassureur ayant à priori moins de frais de gestion des sinistres que l’assureur, le réassureur paie une
commission qui peut être fonction du ratio S/P, du type de risque, du type de traité, etc.

Dans le cas où les résultats sont relativement bons pour le réassureur, il peut être amené à
restituer une partie de son profit par une participation aux bénéfices.

2.5.2.2. Réassurance non-proportionnelle :

Le réassureur accepte la prise en charge d’une tranche de coût de sinistre en échange d’une portion
de prime.

Plafond : M2
Portée (prise en charge
par le réassureur)
Priorité : M1

Rétention (prise en
charge par l’assureur)
Notation du contrat : M2-M1 XS M1
Ex : 10 Md XS 2Md
Si S=14 Md
Ass -> 2 Md
Réass -> 10 Md 14 Md
Ass -> 2 Md
- Le mécanisme peut s’appliquer soit sur la globalité du portefeuille soit au niveau de
chacun des sinistres (cas des catastrophes naturelles par exemple) ;
- Intérêt pour l’assureur : collaboration des techniques de tarification avec le réassureur.
C’est un échange de savoir entre assureur et réassureur : le partenariat est financier mais
aussi technique.

Remarque : un des plus gros réassureurs est l’Etat à travers les fonds d’indemnisation par exemple.
3. TARIFICATION

3.1. DE LA PRIME PURE AU TARIF COMMERCIAL :

Coût total
PP = Freq ⋅ CM =
Expo totale

Prime « chargée » (commerciale) = PP + chgt de gestion + marge de sécurité – produits financiers

= (1 + α + β ) ⋅ PP -produits financiers

Frais :
- Frais d’acquisitions :
o frais de conception du produit, étude de marché, etc. ;
o Frais de distribution : publicité, publipostage, etc. ;
o Marketing ;
o Etc.
- Frais d’administration :
o Frais de gestion (encaissement des primes) ;
o Suivi technique (chargé d’études, etc.) ;
o Emission des cartes d’attestation d’assurance, etc. ;
- Frais de gestion des sinistres :
o Coût des plateformes téléphoniques ;
o Calcul des provisions ;
o Envoie des chèques de remboursement aux assurés.

Remarque : les frais sont variables selon :


- La société ;
- Les branches d’assurance concernées.

Par exemple : en gestion de dommage auto pas d’aléa très forts donc moins de frais sur des études
de type calcul des provisions car c’est plus facile de faire des estimations.

En assurance direct (sur internet), les frais d’acquisition et d’administration sont réduits.

Marge de sécurité :

Elle est nécessaire pour éviter la ruine de la compagnie en cas de scénario de sinistralité défavorable.
C’est aussi un levier qui sert à parvenir au bénéfice que la compagnie souhaite réaliser. On parle
d’espérance de rentabilité du produit.

Cette marge est variable suivant :


- La stratégie de la compagnie (exemple : en cas de politique de souscription agressive la
marge de sécurité ne sera pas trop importante afin d’obtenir un produit moins cher) ;
- La branche d’assurance considérée (exemple : évolution très probable à la hausse du
coût des dommages corporels dans le futur => aléa fort => nécessité d’avoir une marge
de sécurité élevée) ;
- La taille du portefeuille, en effet, on observe généralement une forte variabilité ou
volatilité sur les petits portefeuilles. En revanche, plus le portefeuille est important moins
la marge de sécurité est cruciale (cf. la loi des grands nombre).

Produits financiers :

Ils correspondent aux placements sur les marchés financiers des sommes détenues par l’assureur
(primes, provisions, fonds propres). Le rendement varie selon :
- Les marchés financiers (plus le marché est sécurisé plus le taux de rendement est faible) ;
- La politique de l’entreprise ;
- La compétence des gestionnaires ;
- La branche concernée (exemple : en dommage matériel c’est une gestion courte donc
qui conduit à des rendements moins élevés en revanche sur le dommage corporel on
peut se permettre d’avoir un actif avec une maturité plus longue donc d’avoir des
produits financiers plus importants).

Conclusion globale :

A prime pure égale, les chargements de gestion, la marge de sécurité et les produits financiers
peuvent être très différents. En conséquence, pour un même risque, on peut trouver des tarifs
éloignés les uns des autres.

3.2. MUTUALISATION / SEGMENTATION :


3.2.1. PRINCIPE :

Pour mutualisation : on considère tous les sinistres du portefeuille et on calcule la prime pure. Ainsi,
on ne tient pas compte du niveau de risque différent entre individu. La prime pure est le reflet du
risque global.
Pour segmentation : on calcule différentes primes pures selon les modalités des différentes variables
(par exemple l’âge, le sexe, le patrimoine immobilier, la marque du véhicule, etc.).
Le principe de calcul de la prime pure est le caractère i.i.d. des risques assurés. Toutefois, dans la
pratique chaque risque est différent :
- En auto : nature du véhicule, nature du conducteur, nature de la zone de circulation ;
- En MRH : nature de l’habitation, zone de construction, etc.
Deux approches sont possibles :
- Pour une caractéristique donnée (exemple l’âge du conducteur en assurance auto),
considérer tous les individus égaux face au risque a priori et faire payer la même prime à
tous :
 C’est la mutualisation extrême.
- Tenter d’approcher au plus près le risque réel de chaque individu suivant la modalité de
chaque paramètre (ici l’âge) et adapter le tarif en fonction :
 C’est la segmentation extrême.
Le choix de chaque approche ou plutôt du degré d’application de chacune des approches dépend de
la politique de l’entreprise en fonction notamment du contexte concurrentiel.
Avantages Inconvénients
_ Ethique : solidarité à travers _ Anti-sélection : certain
les âges, qui permet par individu ne paie pas le prix réel
exemple aux jeunes de leur risque.
conducteurs de s’assurer ;
Mutualisation
_ Notion d’assurance pour
tous : si on segmentait trop, le
coût serait trop élevé pour les
profils très risqués.
_ Rentabilité ; _ Tarif élevé pour certain
risque (exemple : jeune
_ Pureté technique : la prime
conducteur, habitation en zone
correspond au risque réel de
inondable, etc.) ;
l’individu et non pas au risque
Segmentation moyen de tout le portefeuille ; _ Nombre trop faible
d’individu dans certaine case
_ Sécurité.
tarifaire (variabilité forte des
fréquences et coûts moyens
donc impossibilité d’utiliser les
résultats statistiques).

3.2.2. CONCLUSION :

En réalité entre la mutualisation totale et la segmentation totale (un tarif par individu car
irréaliste) tous les intermédiaires sont possibles. Chaque entreprise fixe en fonction de ses priorités
le degré de mutualisation et de segmentation qui lui semble le plus approprié (prise en compte de la
concurrence par exemple).

3.3. CREATION ET TARIFICATION D’UN PRODUIT :


3.3.1. RECHERCHE DES VARIABLES INFLUENTES :

A partir des informations disponibles (bases de données, recueil d’information, données


nationales, etc.), on recherche les variables susceptibles d’influencer le risque étudier et on tente de
quantifier cette influence.
Concrètement, on regarde par exemple si l’âge influence le risque et de quelle manière.

3.3.1.1. Analyse univariée :

- Etude du coût moyen et de la fréquence suivant les modalités de la variable (exemple :


tranche d’âge [20-25], [25-30], etc.) ;

- Mise en évidence d’un éventuel effet : si la variable est continue, on discrétise avec un
grand nombre de modalité le choix des classes suivant les résultats obtenus.
Cette approche est insuffisante car elle ne tient pas compte des éventuelles corrélations entre les
variables. Exemple : âge du conducteur et ancienneté de permis.
PP
Courbe de l’assurance automobile en fonction de l’âge

âge
18 28 45/50 50/55 70

3.3.1.2. Analyse multivariée, au sens de décorrélé :

La méthode généralement utilisé est le modèle linéaire généralisé. C’est la principale


méthode de tarification aujourd’hui, adaptée depuis une vingtaine d’années, son usage est
aujourd’hui presque systématique.
Principe :
L’influence des variables est mesurée grâce à un modèle linéaire généralisé. Généralement, il
y a un modèle pour le coût moyen et un autre pour la fréquence.

Fonction lien : f ( y ) = ∑a ⋅x +b+ε i i i


i

Un modèle linéaire est caractérisé par sa fonction lien et sa fonction erreur. Une fonction lien
logarithmique permet d’obtenir un modèle multiplicatif où le tarif final est donné par le produit des
influences observées. C’est ce qu’on utilise dans la pratique.

On pose : ln ( y ) = ∑a ⋅x +b
i i
i

∑ ai ⋅ xi +b ∑ ai ⋅ xi ∑b j ⋅x j ∑ ck ⋅ xk
(
Où y = e ln ( y ) = e ) i
=e i
⋅ eb ⋅ e j
⋅e k
L’équation tarifaire représente le produit des différentes influences des modalités de la variable.
Pratique : différentes manières de procéder :
- Procédure forward : introduction de la variable la plus influente (à partir des tests de
tous les modèles à une variable), puis procédure itérative : on rajoute une variable (la
plus influente etc.). De cette manière, on obtient un modèle multivarié.
- Procédure backward : on part d’un modèle complet (avec toutes les variables supposées
influentes), on retire la variable la moins influente et on recommence, etc.
- Procédure stepwise : représente un mixte entre les deux procédures précédentes.
Conclusion :
On construit un modèle multivarié pour mesurer et prendre en considération l’influence de chaque
variable mais décorrélées et indépendantes les unes des autres.

3.3.2. TARIF A PRIORI / A POSTERIORI :

Classiquement, on distingue les variables « a priori » (liées à la nature du risque) des


variables « a posteriori » (liées à la réalisation du risque).
Les variables « a priori » influent sur le risque tandis que les variables « a posteriori »
traduisent le fait que la sinistralité futur d’un individu est liée à sa sinistralité passée.
Exemple de variable « a priori » : l’âge. Exemple de variable « a posteriori » : le coefficient de
réduction-majoration (ou bonus-malus).
Remarque : une mauvaise tarification « a priori » peut être compensée par une forte
tarification « a posteriori ».

3.3.3. CHOIX DES CRITERES ET DES AXES DE LA TARIFICATION :

La première étape de la tarification consiste en l’application ou mise en place du modèle GLM,


puis, dans l’application de la politique de l’entreprise en termes de mutualisation.
 Un critère influent peut ne pas être pris en compte. (exemple : le sexe)
On peut regrouper des modalités des variables tarifaires afin de simplifier la grille tarifaire.
Valorisation de chaque modalité en fonction des résultats techniques et des choix commerciaux.
Exemple : par de surprime pour les jeunes si on veut les attirer.
Conclusion :
Le tarif final n’est jamais le tarif technique (ou très rarement).

3.4. SUIVI ET ANALYSE DES RESULTATS :


Il convient de vérifier que le tarif est bien adapté au risque ou du moins que la politique
tarifaire est en phase avec la sinistralité observée. Exemple : si on observe une forte hausse du coût
moyen des sinistres, il conviendra de revoir la tarification.
Pour réaliser le suivi des résultats :
- Etude du ratio S/P par modalité des variables tarifaires (et des autres variables dans une
optique de surveillance, précaution) ;
- Etude des fréquences et des coûts moyens ;
- Etude de l’évolution de ces grandeurs dans le temps.
Régulièrement, de manière à avoir une bonne connaissance du risque on reproduit toute la
phase de tarification (même si cela est sans effet d’application immédiat).
4. CALCUL DES PROVISIONS

Objectif général : calculer les provisions à mettre en réserve pour faire face aux sinistres survenus ou
à venir. Ainsi, il est nécessaire de comprendre comment vont évoluer les sinistres dans le temps.

4.1. PRINCIPE :
A la clôture de l’exercice comptable (généralement le 31/12), l’assureur a encaissé ses primes
et leur montant est connu. D’autre part, une partie des sinistres portés à sa connaissance ont été
réglé. Cependant, le règlement des sinistres peut être plus ou moins long (obtention de pièces
justificatives, demande d’expertise, etc.). En outre, il y a des sinistres afférents à l’exercice comptable
qui vient de se terminer dont l’assureur n’a pas connaissance, ce sont les sinistres tardifs.
Conclusion :
 Primes connues + Sinistres pas entièrement réglés ou inconnus
Et d’autre part, Sinistres réglés différents du coût final du sinistre à la clôture définitive du dossier.
Cette différence doit être passée dans les comptes sous le nom de provisions.
 Charge finale estimée (estimation) = dépenses (connues) + Provisions (estimation)
Il peut être difficile d’estimer des provisions, l’objet de ce chapitre est de présenter différentes
méthodes mathématiques d’estimation.
Sur le plan juridique, la réglementation des provisions figure dans le code des assurances article R-
331.6 pour l’assurance non-vie.

4.2. DIFFERENTES PROVISIONS :

4.2.1. LA PROVISION MATHEMATIQUE DES RENTES (CF. ACCIDENT CORPOREL):

C’est l’estimation des flux futurs engagés dans le cadre du paiement des rentes.

4.2.2. LA PROVISION POUR RISQUE EN COURS :

C’est une provision destinée à faire face au surcoût lié à des phénomènes de tarification.
Exemple : si on se rend compte en milieu d’année qu’on a sur tarifé un risque on peut constituer une
provision.

4.2.3. LA PROVISION POUR RISQUE CROISSANT :

Différence entre l’engagement pris par l’assureur et par l’assuré au cours du temps. Cette
provision est liée à des contrats dont le risque évolue dans le temps avec l’âge de l’assuré.
4.2.4. LA PROVISIONS POUR EGALISATION :

C’est une provision mathématique de réassurance. C’est pour des types de risque catastrophe.
Elle va permettre de lisser certain risque de sinistre.
4.2.5. LA PROVISION POUR SINISTRE A PAYER (PSAP) [CF. OBJET DU CHAPITRE] :

C’est la provision destinée à faire face aux paiements futurs liés aux sinistres.

4.2.6. LA PROVISION POUR PRIME NON ACQUISE :

Lorsqu’on émet une prime au titre d’un exercice, mais que la prime est fractionnée, on a une
prime émise et non acquise.

4.3. LES PSAP : DETAIL ET CALCUL :


La PSAP se décompose en trois parties :
- La provision de recours (ou recours à encaisser) ;
- La provision pour sinistres tardifs, elle correspond au coût des sinistres survenus mais
non déclarés ;
- La PSAP proprement dite (cas standard).

4.3.1. LES METHODES UTILISEES :

4.3.1.1. RAE (Recours A Encaisser) / prévision de recours :

Généralement, le calcul s’effectue en pourcentage de la charge de sinistre finale estimée ou


de la charge à la date de l’inventaire.
Charge finale
On a : RAE = Taux de recours × ou
Charge à l'inventaire
Et on utilise un historique de données pour calculer le taux de recours.
Exemple :
Sinistres Recours
2009 10 M 0.1 M
2008 8M 0.08 M
2007 7M 0.07 M

 Taux de recours (sinistres/recours) : 1%

4.3.1.2. Les sinistres tardifs :

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées :

4.3.1.2.1. Même méthode que pour les recours :

CFP = Charge Finale Prévisible


P rovision pour sinistres tardifs = Taux tardifs ×
CTB = Charge vue à l'inventaire
Remarque :
Montant
CFP CTB
P1 =CFP
Dépenses
P
P2

4.3.1.2.1. Deuxième méthode :

On sépare le calcul en deux en estimant d’une part le nombre de dossiers déclarés


tardivement et d’autre part leur coût moyen. Et donc,
Nbre final
Nbre de dossiers tardifs = t × ou
Nbre à l'inventaire
Exemple :
Nombre Dossiers Tardifs
920 si à fin N 80
2009
1000 sinon
 t est une moyenne

Provision pour tardifs = Nombre de tardifs estimés x Coût moyen

4.3.1.2.1. Troisième méthode :

On utilise un triangle d’historique de charge de nombre de sinistre (cf. suite du cours).

4.3.1.3. PSAP (Provision pour les sinistres survenus et déclarés) :

Il existe plusieurs méthodes de calcul réglementaire :

4.3.1.3.1. La méthode dossier/dossier :

Le gestionnaire évalue le dossier dans sa totalité ou bien il impute un montant forfaitaire par
tranche unique (pour les sinistres fréquents et de faible coût).
PSAP = Evaluation Gestionnaire (CTB) – Dépenses Réalisées

4.3.1.3.1. La méthode statistique :

Elle est subordonnée par un accord de la commission de contrôle des assurances. Le code
des assurances fixe les modalités de calcul, elles ne sont généralement applicables que sur des
branches courtes de sinistres matériels, utilisables uniquement sur l’exercice en cours et les deux
derniers exercices.
4.3.1.3.1. Utilisation de triangle d’historique des
charges (ou des dépenses) :

(cf. suite du cours)


La provision doit être suffisante à tout moment. La méthode des triangles permet une
estimation supplémentaire et on retiendra au final la valeur la plus élevée parmi les trois méthodes
de calcul.

4.3.2. BILAN :

<- CFP-CTB <- RAE


(Provision complémentaire)
Provision
Brute de <- Tardifs
recours <- Provision Net Recours
<- CTB-Dep (D/D ou CM)

4.4. CALCUL DES PROVISIONS A L’AIDE DES TRIANGLES


(HISTORIQUES DES DONNEES) :
Rappel : les triangles d’historiques peuvent être utilisés pour le calcul des recours à encaisser, des
provisions pour sinistres tardifs et des PSAP proprement dites.

4.4.1. DESCRIPTION :

Date de session
->
Exercice de
survenance 123… N
Données (dépenses, charges)

X <- dépenses totales vues


à la fin 2009 pour les sinistres de 2008
2008
2009

Généralement les données sont mensuelles ou annuelles et les triangles peuvent contenir des
données cumulées ou décumulées.
Exemple d’application : Triangle de paiements (ou dépenses) cumulés. On se place à fin 2009.

N N+1 N+2 N+3

2006 200 580 670 700

2007 200 600 650

2008 250 700

2009 280

Remarque : généralement on étudie une gestion en particulier (dommage auto, RC auto, etc.).
Fin 2006, on a dépensé 200 k€ pour les sinistres de 2006.
Fin 2007, on a dépensé 580 k€ pour les sinistres de 2006.
Remarque : généralement, les montants évoluent de moins en moins quand on se rapproche de la
clôture des dossiers. Autre remarque, on peut retraiter l’historique des évènements exceptionnels
(catastrophes naturelles) afin de ne pas fausser la distribution.
Triangle en vision décumulée :

N N+1 N+2 N+3

2006 200 380 90 30

2007 200 400 50

2008 250 500

2009 280

Au cours de l’année 2007, on a dépensé 380 k€ au titre des sinistres de 2006.


Notation :
Soit V la variable d’intérêt (charge, dépenses,…).
On note Vi , j la donnée cumulée pour l’exercice de survenance i et l’année de vision j.
On note n , la longueur du déroulé (= nombre de colonne = laps de temps nécessaire à la clôture de
tous les dossiers). On remarquera que n sera long pour le corporel et court pour le dommage
matériel.
On note Vi ,n la donnée ultime de l’exercice de survenance i (au-delà, on n’a plus d’évolution).
On note vi , j +1 = Vi , j +1 − Vi , j (décumulée).
On note ∀k ∈ ℕ *n +1 ∑V
i, j
i, j = cumul des données pour un exercice comptable donné k au titre des
i + j =k

exercices de survenance constatés.


N N+1 N+2
2007
2008
2009
Exemple : cf. triangle décumulé précédent
k=3 ∑
i, j
pi , j = 250 + 400 + 90 = 740k € où p représente le paiement
i + j =3

Interprétation : 740 k€ ont été payés au cours de l’exercice 2008 au titre des sinistres de 2006, 2007
et 2008.
Remarque : si on travaillait sur le triangle cumulé, on aurait :

i, j
pi , j = 250 + 600 + 670 = 1520k € et donc 1520 k€ auraient été payés à fin 2008 au titre des
i + j =3

exercices 2006, 2007 et 2008.

Schéma d’un triangle d’historique :


N N+1 N+2 N+3

2006 200 380 90 30

2007 200 400 50

2008 250 500 Inconnu

2009 280 Inconnu Inconnu CFP

Remarque : il se peut que les triangles d’historique de données soient incomplets d’où différentes
formes de triangle possibles.
(cf. cours provisionnement non vie)

Etc.
(3) -> le déroulé n’est pas encore terminé
Le cas idéal étant le triangle complet.
4.4.2. OBJECTIFS :

Dans le cadre du calcul de la PSAP, on cherche à calculer la provision totale tout exercice de
survenance confondu au moment de l’inventaire.
Soit Pi la provision au titre de l’exercice de survenance i.
On a vu que Provision totale = Charge prévisible – Dépenses (= (CFP-CTB)+(CTB-Dépenses))
 CFP = dépenses + Provisions

 Ci , j = Di , j + Pi , j

 Ci ,n = Di ,n + Pi ,n ( = 0 ) = CFP (charge finale prévisible de l’exercice de survenance i)

Provision totale à constituer : P = ∑P


i
i

Exemple : cf. triangle cumulé précédent

 700 
 
 685 
Si CFPi = (hypothèse)
 800 
 
 900 
Alors P = ∑ P = (700 − 700) + (685 − 650) + (800 − 700) + (900 − 250) = 755k €
i
i

4.4.3. PRINCIPE DE DEVELOPPEMENT DES TRIANGLES :

Objectif : calcul des CFPi (CFP pour chaque exercice de survenance). On veut dérouler le triangle sur
sa partie inférieure pour déterminer la colonne des charges ultimes.
On a principalement deux façons de procéder :
- Une démarche déterministe (on s’appuie sur des données connues du triangle et sur un
jeu de coefficients de passages d’une colonne à l’autre) ;
- Une démarche stochastique (on considère que les données à déterminer sont des
variables aléatoires dont on va déterminer ou estimer la variance et l’espérance).
Les résultats de ces deux méthodes convergent surtout s’il existe une réelle tendance dans
l’historique et beaucoup moins si les données sont polluées.
Démarche déterministe :

On cherche les Vi , j ( ) i + j > n +1


. Ce sont les paramètres à estimer. L’estimation sera fournie par la mise

en place d’un jeu d’hypothèses reliant les cellules du rectangle final les unes aux autres (exemple
colonne par colonne).
Avantages
- Méthode fiable et robuste ;
- Simple à mettre en œuvre ;
- Usage généralisé sur le marché.
Inconvénients : les renseignements fournis sont limités.
Démarche stochastique :

On considère que les Vi , j ( ) i + j > n +1


sont des variables aléatoires réelles. On considère également que la

partie supérieure du triangle correspond à une même réalisation des variables aléatoires. A partir de
cette réalisation et d’hypothèses sur les variables aléatoires réelles, on va estimer l’espérance de
(V )
i , j i + j > n +1 , ce qui permettra le calcul de mesures statistiques sur ces variables (ou grandeurs).

Avantages : démarche riche au niveau des résultats (information sur la distribution : variance, écart
type, etc.) ;
Inconvénients :
- Plus complexe sur le plan théorique ;
- Parfois difficile à mettre en œuvre.
Remarque : dans les deux cas, il existe un risque de spécification du modèle (exemple : on peut avoir
des coefficients dus à une sinistralité exceptionnelle sur un exercice et que l’on répercute sur les
autres exercices de survenance alors qu’il n’y a aucune relation logique).

4.5. DEVELOPPEMENT DES TRIANGLES :

Rappel : on cherche Pi = CFPi − Di ,n +1−i

4.5.1. METHODES DETERMINISTES :

4.5.1.1. Cadences et facteurs de développement :

On définit le vecteur de cadence pour chacun des exercices de survenance (c'est-à-dire pour chaque
ligne).
Vi , j
On a ( Li ,1 ,..., Li ,n ) tel que Li , j = . Il représente le lien entre un point du triangle et le point ultime.
Vi ,n
Autrement dit, la cadence de règlement représente la part de sinistres réglés pour l’exercice de
survenance i à la fin de la j-ième année.

Vi ,1
Exemple1 : si L1 = alors L1 < L2 < ... < Ln −1 < 1
Vi ,n

Exemple 2 : Courbe de montants cumulés

CFPi
 La cadence de règlement se rapproche de 1 avec le temps

j (temps)
Lien entre la cadence et provisions :

Di ,n +1−i
Ln +1−i = où Di ,n +1−i est le dernier point connu et Di ,n est inconnu (=CFPi)
Di ,n

Di ,n +1−i  1 
D’où Di ,n = CFPi = et donc Pi = CFPi − Di ,n +1−i = Di , n+1−i ×  − 1
Ln +1−i  Ln+1−i 
Facteur de développement :

Vi , j +1
Un vecteur ( f1 ,..., f n ) tel que f j = (relation entre deux points successifs du triangle)
Vi , j

Lien entre facteurs de développement et provisions :

CFPi − Vi ,n = Vi ,n −1 × f n −1 = Vi ,n −1+ i × f n +1−i × ... × f n −1 où Vi,n+1-i est le dernier point connu et ici V est la
dépense cumulée.

 n −1 
Donc Pi = CFPi − Di ,n +1−i = Di ,n − Di ,n +1−i = Di , n +1−i ⋅  ∏ f j − 1
 j = n +1−i 
Correspondance entre vecteur cadence et vecteur facteur de développement :
- Lien cadence / vecteur de développement :

Vi , j +1 L j +1  V j +1 Vi , n 1 
fj = =  = × = L j +1 × 
Vi , j L j  Vi ,n Vi , j Lj 
- Lien facteur de développement / cadence :

Vi , j 1
Lj = = n −1

∏f
Vi ,n
j
k= j

Vi , j Vi , j Vi , j 1 1 1 1
Car × × ... × × × ... × = n −1

∏f
Vi , j +1 Vi , j + 2 Vi ,n f j f j +1 f n −1
j
k= j

4.5.1.2. Méthode de Chain Ladder :

Méthode standard couramment utilisée sur le marché, on peut l’appliquer à toute sorte de triangle.
Ici on l’applique à un triangle de dépense Vi , j .

Hypothèse : ∀i Di , j +1 = f j × Di , j où f j est indépendant de i donc indépendant de l’exercice de


survenance. f j sera donc constant sur toute la période.

D1, j +1 D2, j +1 Dn , j +1
Cette hypothèse revient à considérer que : = = ... =
D1, j D2, j Dn , j
Graphiquement :
Di,j+1
Di,j et Di,j+1 dont alignés sur une droite de pente fj passant par 0

Di,j

fi, j

Droite fj

n− j

^ ∑D i , j +1
D1, j +1 Dn , j +1
Facteur estimé : f j = i =1
n− j
≃ ≃ ... ≃
D1, j Dn , j
∑D
i =1
i, j

a c a+c a
Démo : = ⇒ = (à prouver)
b d b+d b
Application : triangle de dépenses cumulées

Di,j 1 2 3 4 5 6

2004 3209 4272 4411 4428 4435 4456

2005 3367 4659 4696 4720 4730 4752

2006 3871 5345 5398 5420 5430 5456

2007 4239 5917 6020 6046 6057 6086

2008 4929 6794 6872 6902 6915 6948

2009 5217 7230 7286 7318 7332 7367


Année ultime = 6
 Déterminer les facteurs de développement :
1->2 2->3 3->4 4->5 5->6
j 1 2 3 4 5
^ 1.38093 1.01143 1.00434 1.00196 1.00474
f j
=B/A

^
On peut maintenant remplir les cases manquantes : Di , j +1 = f j × Di , j

 On calcule maintenant les provisions :

Pi = CFPi − Di ,n +1−i = Di ,n − Di ,n +1−i

i 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Pi 0 22 36 66 153 2150

Donc la provision totale P = ∑ P = 2427


i
i

L’année suivante on annule toutes les provisions de l’année précédente et on recommence.

P6
Remarque : =2150/2427=89% donc 89% de la provision totale est constituée par la provision
Ptotal
au titre de survenance 2009.

1
On peut calculer les cadences de règlement L j =
f j × f j +1 × ... × f n −1

j 1 2 3 4 5 6

Lj 71% 98% 99% 99.3% 99.5% 100%

Interprétation :
Tous les exercices sont pratiquement déroulés à la fin de la deuxième année.

On avait fait l’hypothèse que ∀i f i , j = f j . Il est nécessaire d’effectuer une vérification graphique de
l’hypothèse de chain ladder qu’on a appliqué ici. Donc on construit le triangle des facteurs de locaux
Di , j +1
fi , j = , on l’appelle le d-triangle.
Di , j
1->2 2->3 3->4 4->5 5->6

2004 1.362 1.009 1.007 1.002 1.007

2005 1.384 1.008 1.005 1.002 -

2006 1.380 1.010 1.007 -

2007 1.397 1.017 -

2008 1.378 -

2009 -

^ 1.381 1.011 1.004 1.002 1.007


f j

Les points en mauve sont des points dits atypiques ou particuliers peut être faut il effectuer un
retraitement en lien avec la méthode.
^
Par exemple, on peut décider de changer la définition de f j :

- Faire une moyenne simple des facteurs locaux ;


- Faire une moyenne sur les 3-5 ou 8 derniers exercices ;
- Prendre le dernier facteur local si on observe une tendance.
Trois grands paramètres influent sur le montant des provisions :
- Le choix des coefficients ;
- La modélisation de la fin de la distribution (lorsqu’on voit que le nombre de dossier
n’évolue plus, prendre plus de 2 exercices de survenance comme horizon) ;
- La manière de projeter les sinistres importants.
Tendance sur le d-triangle :
Par exemple, la colonne 2 du d-triangle (cf. le tableau précédent) n’est pas constante, il y a un point
aberrent (1.017). L’idée est d’exclure ce point atypique.
Autre exemple, on observe une tendance (croissante ou décroissante), cela peut traduire un
changement dans les règles de gestion des sinistres.
On peut par exemple, effectuer des ajustements :

- Linéaires : fi, j Y=aX+b f i , j = ai + b

i
- Exponentiels :
Y=a.ebX

4.5.1.3. London Chain :

4.5.1.4. London Pivot :

4.5.2. METHODES STOCHASTIQUES :

Objectif :
- Estimer les provisions ;
- Déterminer les propriétés stochastiques de ces provisions, notamment l’intervalle de
prédiction et le degré de certitude ou d’incertitude lié à cet intervalle.
Exemple :
90 100 120

L’objectif est de calculer le montant tel que P [ Ptot ≤ montant ] = 90% où montant= quantile 90/10.

Exemple : P [ Ptot ≤ 120] = 90% où q90 = 120

4.5.2.1. Modèle de Thomas Mack (ou méthode chain ladder stochastique) :

Cette méthode repose sur 3 hypothèses :


- H1 : l’indépendance des exercices de survenance :

cs , j et ct , j sont indépendants si s ≠ t

- ( )
H2 : ∃ ( f1 ,..., f n ) tel que E Ci , j +1 | Ci ,1 ,..., Ci , j = f j ⋅ Ci , j où 1 ≤ i ≤ n et 1 ≤ j ≤ n − 1 ;

- ( )
H3 : ∃ (σ 12 ,..., σ n2 ) tel que Var Ci , j +1 | Ci ,1 ,..., Ci , j = Ci , j ⋅ σ s2 et fj et σ s2 sont connues
et à estimer.
Estimateurs :
n− j

^ ∑C i , j +1 n− j n− j
fj = i =1
n− j
où ∑ Ci, j +1 représente la somme des charges d’une colonne et ∑ Ci , j représente la
∑C
i =1
i, j
i =1 i =1

somme des charges de la colonne précédente.


^ ^ ^ ^ ^
Ci ,n = Ci , n−1+i ⋅ f n −1+i ⋅ ... ⋅ f n −1 est un estimateur sans biais de E [Cin | D ] = Ci ,n −1+i ⋅ f n−1+i ⋅ ... ⋅ f n −1 avec
D = {Ci ,1 ,..., Ci ,n −1+i } (cf. méthode déterministe).
2
1 n− j  Ci , j +1 ^ 
σ =
2
j ∑
n − j − 1 i =1
Ci , j 

− f j  est un estimateur sans biais de σ 2j avec 1 ≤ j ≤ n − 2 .

 Ci , j 
Mesure de l’incertitude des estimateurs :
Classiquement, on effectue cette mesure par l’écart quadratique moyen (mean square error) :

 ^   ^ 
2

mse  Ci ,n  = E  Ci , n − Ci ,n  D 
    
^ ^
On sait que : Pi − Pi = Ci ,n − Ci ,n

^  ^   ^   ^ 
⇒ mse  Pi  = E ( Pi − Pi ) 2 | D  = E (Ci ,n − Ci ,n ) 2 | D  = mse  Ci , n 
       

 
( )
^ ^ ^
car Pi = Ci ,n − dépenses et Pi − Pi = Ci ,n − dépensesi −  Ci , n − dépensesi  = Ci ,n − Ci ,n .
 
Résultats :

 ^ 
  ^ σ  1
n −1 2
1 
mse  Pi  = Ci2,n ∑ ^  ^ + n − j 
j
-
   
j = n −i
f j2  Ci , j ∑ Ck , j 
 k =1 

 ^

 2 σ 2
j 
n− j
 ^  n ^  n −1
^
2 
^ 
^ f 
mse  P  = ∑ mse( Pi ) + Ci ,n  ∑ Ck ,n  ⋅ ∑ n − j
j
-
  i =1   k =i +1  j = n −1+ i 
 ∑ Ck , j 
 k =1 
 

Intervalle de prédiction :
^
Ci ,n − Ci ,n
Hypothèse de loi : ∼ N ( 0,1)
 ^ 
mse  Ci ,n 
 

On cherche P90 tel que P  provision ≤ P90  = 90% ⇔ P  provision > P90  = 10% .
10  10   10 

Remarque : P50 ⇒ P  provision < P50  = 50%


50  
50 

 ^ 
Ci ,n90 = Ci ,n + mse  Ci ,n  ⋅ ( − q0,1 ) où Ci ,n90 est déterminé par méthodes déterministes et ( − q0,1 )
^ ^ ^

10   10

est le quantile 90/10 de la loi normale N(0,1) (renvoyée par excel).


Conclusion : la méthode de Thomas Mack consiste à modéliser en loi la variable aléatoire.

4.5.2.2. Modèle Bootstrap :

C’est une théorie assez récente. La méthode consiste à fabriquer de l’information, elle permet de
fournir des réponses là où les autres méthodes ne sont pas applicables (manques d’info, etc.).
La méthode repose sur un principe de rééchantillonnage :

Partie 1 : soit x1 ,..., xn un échantillon de variables aléatoires réelles X de fonction f inconnue.

L’échantillon est i.i.d.


^
On note θ le paramètre d’intérêt avec θ = f ( x1 ,..., xn ) = f ( x ) l’estimation de θ à partir de
l’échantillon initial.
- On construit un échantillon bootstrap :
Tirage avec remise de n éléments à partir de l’échantillon initial, où chaque réalisation a la même
probabilité de tirage, soit 1/n.

( )
On note l’échantillon x1* ,..., xn* → θ * = f x1* ,..., xn* ( )
- Répétition de la procédure B fois => x1* ,..., xn* ( ) k , k =1,..., B
( )
tel que θ k* = f xk*
k =1,..., B

A partir de là, on est en mesure d’estimer la distribution empirique (espérance, variance, écart-type)
B ^
1
Moyenne = θ * ( ) = ∑ θ k*
B k =1

1 B ^* ^
Ecart-type = σ ^
θ*
= ∑
B − 1 k =1
(θ k − θ ())²
*

Partie 2 : application au calcul des provisions


- Echantillon initial : triangle de données (cf. triangle de dépenses cumulées)
Problème : ce triangle n’est pas i.i.d. (car dépenses cumulées donc non indépendants)
 Il faut passer au triangle de dépenses cumulées.
- Calcul du triangle supérieur prédit par la méthode chain ladder standard (en cumul)
^ ^ ^
1
M i, j = n −i
X i ,n +1−i Puis on passe en décumulé µi , j = M i , j +1 − M i , j
∏f
k= j
k

- Calcul du triangle des résidus :


^
xi , j − µi , j
ri , j =
^
µi , j
Bootstrap des résidus : ri , j → ri , j (on mélange tous les résidus)
*
-

- Recalcul du triangle décumulé supérieur prédit puis passage en cumulé puis chain ladder
 On en déduit la provision
Conclusion :
Plutôt que d’avoir un seul montant de provisions (avec une méthode déterministe de type chain
ladder standard), on a un rééchantillonnage de ces variables aléatoires, c'est-à-dire plusieurs
montants de provisions possibles donc une source d’information plus riche.
Exercice d’application :
^
Plus le déroulé du triangle initial est homogène, plus f j sera correct, plus le triangle prédis sera
proche du triangle initial.

ri , j mélange ri', j

xi' , j = ri ', j × µi , j + µi , j
'
 X i , j en passant en cumulé ;

 Application de la méthode de Chain Ladder standard ;


 On obtient un nouveau montant de provisions.
5. SANTE

5.1. INTRODUCTION GENERALE :


Partage du risque entre les assurances obligatoires et les assurances complémentaires.
Il y a une constante augmentation des dépenses de santé. Le poids des dépenses de santé dans
le PIB est en constante augmentation. Une évolution comparable à celle de nos voisins (ex : réforme
du système de santé aux Etats Unis). Le poste santé est le deuxième poste de dépenses dans le
budget des ménages. Une prise en charge public non négligeable. En 2007, les dépenses de soins et
biens médicaux est évaluée à 163.8 milliards d’euros.
Une prise en charge publique comparable aux autres pays. Une situation financière du régime
générale préoccupante.
Eléments contexte et de diagnostic :
- Une croissance soutenue de la consommation médicale totale ;
- Des consommations de médicaments importantes ;
- Un nombre de consultation par personne qui a fortement augmenté depuis 20 ans ;
- En 2007, chaque personne a dépensé 2527 € pour sa santé ;
- Une forte concentration des dépenses de santé ;
- Un coût élevé des maladies graves et chroniques ;
- Un montant des dépenses/ personne. Proche des Pays-Bas, de la Belgique… ;
- Des projections de dépenses alarmistes à horizon 2015 ;
- Une augmentation croissante des maladies chroniques et graves ;
- La santé, une préoccupation montante
- Des opinions contrastées sur les dépenses de santé :
o Les français ont une vision pessimistes des paramètres de leur santé ;
o Et pourtant, la France a le 3ème système de santé européen en 2007 (1er en
2006) ;
- Un système de santé méconnu.

5.2. L’ASSURANCE MALADIE OBLIGATOIRE :


Remboursement des frais de santé, principaux taux de prise en charge avec les tickets modérateurs.
Prélèvements obligatoires qui donnent droit au remboursement des consultations, des
médicaments, etc. Il faut une franchise car sinon les gens profiteraient => ticket modérateur.
Les actes de soins : médicaments, optique, soins et prothèses dentaires, prothèses auditives, actes
auxiliaires médicaux, hospitalisation, examens de laboratoire et radiologie, consultations médicales
et le parcours de soins coordonnés.
Le tarif conventionnel c’est les franchises.
De nouvelles participations financières ont été mises en place depuis 2004-2008 afin d’équilibrer le
système, de privatiser pour éviter les abus.
5.3. L’ASSURANCE MALADIE COMPLEMENTAIRE :
Il y a différentes manières de faire de l’assurance complémentaire ce qui nous ramène à la
segmentation de l’assurance IARD. Le contexte concurrentiel impose la segmentation, or c’est poussé
à l’extrême un tarif pour un individu (ex : pour les personnes atteintes de maladie qui demandent
beaucoup de soins).
Il y a les contrats individuels, collectifs (contrats d’entreprise à mi-chemin d’une segmentation
extrême et d’une mutualisation extrême).
Contrats collectifs : les contrats sont souscrits par l’employeur, par un groupe formel ou une
association pour la totalité ou pour certaines catégories professionnelles. Les contrats sont
généralement moins chers (prise en charge de l’entreprise) et ont des garanties plus généreuses que
celles des contrats individuels.

5.4. APPROCHE TECHNIQUE DE L’ASSURANCE SANTE :


On retrouve toujours la même caractéristique du risque : l’aversion pour le risque d’où la notion
d’assurance santé. Il y a un risque aléatoire à la différence de l’assurance vie. C’est pourquoi on la
rapproche de l’assurance IARD plutôt que vie.
On tarifie au risque : notion de segmentation, mutualisation et solidarité.
La sélection adverse c’est le risque d’anti-sélection. De la même manière on a la problématique du
risque moral avec 2 notions : ex-ante (« primaire ») et ex-post (« secondaire »).
Ex-ante : prédit que la couverture du risque décourage les activités préventives du fait que lorsque
l’assuré se sait couvert il en profite => c’est à chacun d’entre nous d’adopter des mesures de
prévention.
Ex-post : pour une pathologie donnée un assuré dépense plus qu’un autre assuré (« théorie du
passager clandestin » : arbitrage entre l’intérêt individuel et intérêt collectif).

5.5. ACTUARIAT EN ASSURANCE SANTE :


Tarification individuelle : exactement les mêmes techniques qu’en assurance IARD, chargement de
sécurité, chargement de gestion, etc. => principe de la prime pure = fréquence * coût moyen.
Approche directe : la charge de sinistre c’est la charge totale sur l’exposition totale. L’approche
indirecte c’est la décomposition…
Provisions techniques : provisions pour risque croissant : c’est une provision liée à l’augmentation du
risque technique avec l’âge de l’assuré.
Contrôle de gestion : indicateurs et ratios : même chose que ce que l’on a déjà vu : notion de
production brute (donne une idée de la capacité de mutualisation), les frais de gestion c’est la même
chose, ratio combiné, avec la particularité en assurance santé on sait que 95% de notre cotisation
sert à rembourser les soins par exemple (notion de taux servi).
Réassurance : on retrouve les grands types de réassurance qu’on a déjà vu en proportionnel (quote-
part ou excédent de plein), Traité XS.

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