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Bibliographie :
Idée générale du cours : présenter les grands déterminants économiques et financiers des sociétés
d’assurances.
- Examiner les grands déterminants économiques et financiers appliqués à l’assurance IARD ;
- Faire un « focus » particulier sur l’assurance Santé/Prévoyance ;
- Elargir la vision sur l’ensemble des activités à l’assurance, en lien avec les enseignements
reçus (cf. cours sur les aspects juridiques, mathématiques, l’assurance vie, les activités
bancaires, la gestion financière, l’informatique, etc.).
Pré requis :
Le cycle d’exploitation : en assurance IARD, le cycle d’exploitation est inversé. On fait payer
une prime à l’assuré avant de connaître le coût réel de ses dommages. On fait donc une estimation.
Il faut essayer de minimiser l’écart entre le coût du sinistre et la prime de l’assuré.
La notion de risque est le thème central. C’est cette notion qui justifie la création des entreprises
d’assurance en lien avec un phénomène naturel : la « risquophobie » (ou aversion pour le risque).
Remarque :
- La notion d’aléa moral (moral hasard en anglais) est le fait d’observer une sinistralité accrue
chez les personnes assurées (changement de comportement d’un individu qui se sait
protégé. Par exemple, une personne qui conduira plus dangereusement parce qu’elle sait
qu’elle sera assurée). Pour remédier à cela, on peut mettre en place une franchise qui incite
l’individu à faire preuve du principe de précaution ;
- Notion de partage des risques (exemple : Catastrophe naturel) : On observe des sinistres
autos et habitations pour une même région. Les principes de dispersions et d’indépendance
ne sont pas réunis. D’où un partage des risques entre l’état, les assureurs et les réassureurs.
(Exemple : Cata naturel Sinistres auto et habitation dans la même région !) ;
- Le cours traite des risques de masse. C’est-à-dire de la couverture d’un grand nombre de
risques semblables au moyen de contrats dont les conditions sont standardisées. Le domaine
d’application concerne les assurances de biens et de responsabilité. Dans le premier cas,
l’assureur s’engage à indemniser les dommages subis par les biens de l’assuré (Incendie, vol,
dommage matériel,…), dans le second cas, l’assurance s’engage à indemniser à la place de
l’assuré les tiers victimes de dommages matériels ou corporels dont l’assuré est responsable.
1. GENERALITES ET PRINCIPES FONDAMENTAUX MODELISATION
DES RISQUES
1.1. GENERALITES
1.1.1. ASPECTS JURIDIQUES :
Le contrat d’assurance est un accord passé entre une compagnie d’assurance et un souscripteur
fixant à l’avance et pour une période déterminée des échanges financiers en fonction d’un ensemble
bien défini d’événements aléatoires.
Les engagements des deux parties ne sont pas fixées à l’avance (la prestation de l’assureur n’est pas
connue) : Il s’agit d’un contrat aléatoire.
La réalisation du contrat est soumise au hasard (la survenance de l’évènement). L’aléa doit causer un
dommage à l’assuré. La durée du contrat est généralement d’un an avec tacite reconduction en
assurance dommage.
Obligation de l’assuré :
- Payer les primes (on dit « cotisations » dans les mutuelles) ;
- Devoir d’information envers l’assureur sur le risque couvert et son évolution (ex : assurance
habitation).
L’assureur est obligé de s’appuyer sur les mathématiques (statistiques, probabilités) pour
fixer son prix.
Recettes Dépenses
Primes Charges de sinistres
Produits financiers Frais généraux
(recours)
Ressources – charges = résultat technique (avant ou après réassurance suivant qu’on a tenu compte
de la réassurance ou pas).
Actif Passif
Placements (actions, obligations, etc.) Fonds propres :
Biens (immobiliers, etc.) - Capitaux propres (réserve qui permet
l’autofinancement)
- Marge de solvabilité
Provisions techniques
Provisions techniques : C’est l’engagement qu’a l’entreprise d’assurance vis-à-vis de ses assurés.
C’est-à-dire l’argent mis en réserve pour faire face aux sinistres.
Exemple : Pour des branches avec des roulements courts (dommages auto,…) on n’aura pas recours à
une gestion financière à long terme (obligations à 20 ans, …).
L’activité d’assurance se décompose en deux parties : assurance vie et non-vie. Cette séparation
fait appel à des agréments spécifiques et également à des techniques différentes.
Différences entre société commerciale et mutuelle : ces deux types de sociétés se distinguent par
des traits fondamentaux :
- les primes sont variables pour les mutuelles qui pourront procéder à un rappel de cotisation
en cas de sinistralité particulièrement défavorable ou au contraire reverser une part des
sommes perçues en cas de sinistralité avantageuse : on parle de « ristourne ». En revanche la
société commerciale travaille avec des primes fixes.
Remarque : le fait que les mutuelles puissent faire un rappel de cotisation est susceptible d’entraîner
un besoin de fonds propres (marge de solvabilité) moins important.
- La mutuelle est la société commune de ses assurés appelée mutualiste et n’a donc pas
d’actionnariat à rémunérer.
Remarque : au sein de l’UE les Etats sont les plus assureurs, par exemple pour les risques maladies,
vieillesses, chômages à travers la sécurité sociale. La logique de gestion des risques repose sur la
solidarité et le système de répartition. Dans le cadre de ce cours on s’intéressera au mécanisme de
gestion des risques par mutualisation.
On suppose le caractère i.i.d. du risque afin de pouvoir utiliser les grands théorèmes
mathématiques : lois des grands nombres, théorème central limite, etc.
- Indépendance des risques assurés : c’est abusif dans la réalité les risques ne sont pas
indépendants (tempête, inondation, etc.) ;
- Notion identiquement distribué : par simplification on prend cette hypothèse cependant
dans la réalité tous les individus ne sont pas soumis au même risque.
Remarque :
- Le risque d’anti sélection : c’est le risque de souscription en masse de mauvais risques
dans le portefeuille (ex : si on lance une assurance cancer du poumon -> risque que
beaucoup de cancéreux souscrivent) ;
- Asymétrie d’information : il existe une asymétrie d’information entre l’assureur et
l’assuré concernant la nature du risque. L’assureur va donc chercher à se renseigner au
maximum sur l’assuré afin de limiter le risque d’anti sélection ;
- Le risque d’aléa moral : la souscription ou la modification d’un contrat d’assurance peut
entraîner une modification du comportement de l’assuré ainsi le risque peut devenir plus
important pour l’assureur.
Conclusion :
Ces notions vont jouer sur la nature des variables aléatoires qui caractérisent le risque : la
fréquence et le coût du sinistre.
La prime pure (PP) représente le coût du risque, c’est le montant de cotisation payé par le
sociétaire qui est nécessaire pour payer son sinistre.
L’assureur est en mesure de déterminer le montant des chargements (salaires, frais d’acquisition,
etc.) qui est une variable déterministe. Les produits financiers viennent en diminution de la prime
commerciale grâce aux placements effectués sur les marchés. Par la suite, on s’intéresse au calcul de
la prime pure qui varie en fonction du coût et de la fréquence des sinistres.
Coût Total
Prime Pure = Fréquence × Coût Moyen =
Exposition Totale
L’exposition est la durée pendant laquelle l’individu a été assuré pendant l’année.
Exemple : si assuré du 01/01 au 31/12 alors Exposition = 1, si assuré du 01/09 au 31/12 alors
Exposition = 4/12 = 1/3. Si chacun des deux individus a eu un sinistre dans l’année alors la Fréquence
Globale = (1+1) / (1+1/3) = 3/2.
Remarque : si on prenait le nombre de contrat au dénominateur alors on sous-estimerait la
fréquence. On aurait Fréquence = (1+1) / (1+1) = 1.
Conclusion : les variables fréquence et coût sont les deux variables que l’on va étudier et dont on
va modéliser le comportement pour déterminer la prime pure.
1.2.3. MODELE INDIVIDUEL :
n
On a pour S1, S2, …, Sn S = ∑S
i =1
i avec (Si) i.i.d.
On a σ
2
( S0 ) = σ 02
Ici la prime pure vaut E(S0) pour chaque police et est notée π 0
n n
E [ S ] = E ∑ Si = ∑ E [ Si ] = n ⋅ π 0
i =1 i =1
σ 2 = n ⋅ σ 2
s 0
( S − E ( S ) ) ∼ N ( 0,1)
(σ 0 ⋅ n )
Intérêt : on sait calculer E(S) et σ 0 n , on peut donc prévoir la variable modélisée. Ainsi, on
peut par exemple construire des intervalles de confiance.
( S − E ( S ))
P < 1,96 = 95%
σs
On mesure la probabilité que notre montant total de sinistre soit inclus dans un intervalle de
confiance. A partir, de cette modélisation, on peut par exemple, s’intéresser aux notions
d’incertitudes absolues et d’incertitudes relatives.
Incertitude absolue :
S − E ( S ) = 1.96 ⋅ σ s = 1.96 ⋅ σ 0 ⋅ n
L’incertitude absolue cherche à calculer l’écart entre la variable aléatoire et l’espérance. On ne
tient pas compte de cette valeur moyenne.
Incertitude relative :
S − E ( S ) 1.96 ⋅ σ s 1.96 ⋅ σ 0 ⋅ n 1.96 ⋅ σ 0
= = =
E(S ) n ⋅π 0 n ⋅π 0 n ⋅π 0
L’incertitude relative tient compte de la valeur moyenne dans son calcul.
n
On note : S ind = ∑S
i =1
i
Si on désigne par p le montant total de primes sur la période et par k le capital dont dispose la
compagnie en début de période, la probabilité de ruine vaut :
- Inversement, si une probabilité de ruine ε est fixée par les autorités de contrôle, on peut
en déduire le capital dont doit disposer la compagnie pour satisfaire à cette obligation :
ε = 1 − G ind ⋅ ( p + k ) ⇒ kε = ( G ind ) ⋅ (1 − ε ) − p
−1
( )
−1
Car 1 − ε = G ind ⋅ ( p + kε ) ⇔ G ind ⋅ (1 − ε ) = p + kε
( )
P S ind > (1 + ρ ) ⋅ E S ind + k = ε
Où:
(1 + ρ ) représente le chargement ;
E ( S ind ) représente la prime pure ;
k représente le capital dont dispose la compagnie ;
ε est la probabilité de ruine qu’on s’impose.
( )
G ind −1 ⋅ (1 + ε ) − k
ρ= −1
E (S )
k n
S j = ∑ X i où S = ∑ S j = ∑ X i
j =1 i =1
Avec :
S j -> une police j égale à la somme de sinistres j .
k
Dans le modèle individuel : S = ∑S
j =1
j
N
Dans le modèle collectif : S coll = ∑X
i =1
i
L’identique distribution des coûts dans le modèle collectif s’explique par le fait que l’on
renonce à savoir quelle police a causé le sinistre. Et on efface donc les différences de sinistralités
existantes entre les assurés dans le portefeuille.
Propriété1 : E ( S ) = E ( N ) ⋅ E ( X )
Démo :
E ( S ) = E ( E ( S | N ))
∞
= ∑ ( P( N = n) ⋅ E ( S | N = n))
n =1
∞ N
= ∑ ( P( N = n) ⋅ E (∑ X i | N = n))
n =1 i =1
∞
= ∑ P ( N = n) ⋅ n ⋅ E ( X )
n =1
Démo :
Et
0 si n = 0
Var ( S | N = n) =
n ⋅ Var ( X ) si n ≥ 1
D’où Var ( S | N ) = n ⋅Var ( X )
En pratique, les données apparaissent sous la forme de fichiers, c'est-à-dire des fichiers SAS
ou Excel qui correspondent aux portefeuilles d’assurés.
On pourra calculer l’exposition ei du portefeuille, le nombre de sinistre ni, les coûts des
J
sinistres Si où Si = ∑X
j =1
j avec j les sinistres de l’individu i .
∑n i
Estimation empirique de la fréquence E ( N ) = i =1
k
.
∑e
i =1
i
∑S i
Estimation empirique du coût moyen E ( X ) = i =1
k
.
∑n
i =1
i
∑S i
Estimation empirique de la Prime Pure E ( S ) = E ( N ) ⋅ E ( X ) = i =1
k
.
∑e
i =1
i
2.2. LA FRANCHISE :
2.2.1. PRINCIPES :
En cas de survenance d’un sinistre, une partie des coûts restent à la charge de l’assuré.
Objectif :
- Permettre de réduire le risque d’aléa moral ;
- Diminuer le coût total à la charge de l’assureur => cela entraîne une réduction de prime
pour les assurés.
En cas de sinistres, l’assuré conserve à sa charge une proportion ߙ ∈ [0,1]du coût total du
sinistre.
Total Assureur Assuré
S (1- ߙ)ܵ ߙܵ
Impact d’une telle franchise :
- Réduire le risque moral en intéressant financièrement l’assuré à la non réalisation du
sinistre ; en cas de survenance avoir un coût du sinistre le plus faible possible ;
- Laisse inchangé le nombre de sinistres que doit gérer l’assureur ;
- Difficulté financière potentielle pour l’assureur en cas de survenance d’un sinistre de
montant élevé.
Conclusion :
Il faut trouver un compromis sur le niveau ߙ : s’il est trop faible cela a peu d’effet, s’il est trop élevé
cela a un effet dissuasif sur la souscription du contrat par un assuré.
En cas de réalisation d’un sinistre de montant S , l’assureur paie la totalité du coût du sinistre si
S > a et ne paie rien si S ≤ a , on appelle a le seuil de la franchise, a ∈ ℝ + :
Remarque : ce type de franchise est souvent utilisé dans les branches d’assurance où il y a une
multitude de petits sinistres et quelques gros sinistres (exemple : l’individuel accident). Cela peut
être :
- Une franchise sur le taux d’incapacité (s’il est élevé alors tout pour l’assureur) ;
- Une franchise sur le nombre de jour d’arrêt maladie.
En cas de survenance d’un sinistre, l’assuré garde à sa charge un montant au plus égal à d ,
d ∈ ℝ+ :
Système moins fréquent dans les branches où le coût total des sinistres est dû en grande partie a des
sinistres importants.
Remarque :
- Application quasi systématique en assurance de responsabilité civile (entreprise ou
particulier) ;
- En Multi Risque Habitation, le plafond est le capital assuré : l’assureur ne remboursera
jamais plus que la valeur du patrimoine.
E(S )
∑ max(0, X i − d)
Prime pure : PP = =
Xi
∑ ei i
k
∑e i
i =1
card { X i | X i > d }
Fréquence : f = où K
K
∑ max( X i − d ,0)
Coût moyen : CM =
Xi
card { X i | X i > d }
2.3. INDICATEURS DE RESULTATS : RATIO S/P :
2.3.1. DEFINITION :
La rentabilité d’un contrat d’assurance est mesurée par un ratio sinistre sur prime égale au
quotient du coût total des sinistres par les primes encaissées, on le note S / P ou S / C (quand on
parle de cotisations).
2.3.2. INTERPRETATION :
Si S / P < 1 , la compagnie a une marge positive (bénéfice). Cette marge est égale à C − S ou
P − S > 0 si on parle de prime car S / P < 1 .
Si S / P > 1 , la compagnie a une marge technique négative, les pertes s’élèvent à S − P > 0 .
Remarque : un produit « non rentable » peut le devenir grâce au rendement des produits financiers.
Imaginons S / P > 1 avec S = 1,1 et P = 1 l’assureur perçoit les primes en début d’année et ses primes
sont placées sur les marchés financiers. En fin d’année, P facteur du taux de rendement = 1,15 par
exemple, on note P ' = 1,15 on a donc bien S / P ' < 1 . En pratique, on considère plutôt le ratio
combiné qui en plus de la charge de sinistre prend en compte les frais généraux, le coût de la
réassurance et les produits financiers notamment.
On le note PRT :
Coût des sinistres
PRT = = Freq ⋅ CM = PP
Nombre de risques assurés
Frais généraux = Frais de gestion des sinistres + Frais de gestion des contrats
Marge technique = Cotisations payées par les sociétaires - coût des sinistres – coût de la
réassurance
2.3.3.7. Ratio de couverture des frais généraux par les produits de placements :
=cotisation + produits des placements – coût des sinistres – coût de la réassurance – frais
généraux
Coût des sinistres + Coût de la réassurance + Frais généraux - Produit des placements
Ratio combiné =
Cotisations
Objectif : dans le cadre de l’étude des résultats du portefeuille (fréquence, coût moyen, ratio
S/P, etc.) par critère de l’assuré (âge, sexe, etc.), on peut avoir une sensibilité parfois très forte aux
sinistres de grande amplitude. Cela entraîne une faible lisibilité des résultats (les valeurs soit trop
faibles soit trop fortes viennent dégrader la distribution). Pour atténuer ce phénomène (gommer ou
lisser les extrêmes), on réaffecte une partie de la charge de sinistre qu’on considère comme aléatoire
sur l’ensemble du portefeuille.
Notations :
X i , i = 1,..., N : coût du sinistre i ;
S j , j = 1,..., k : charge du sinistre de l’assuré j ;
n j : nombre de sinistres de l’assuré j ;
k
Pj : prime payée par l’assuré j avec ∑P
j =1
j = P (Primes totales)
L’écrêtement est la définition d’un seuil A qui nous permet de calculer les nouvelles charges
k
affectées à l’assuré. On note cette nouvelle charge S j de sorte qu’on a toujours S =
*
∑S
j =1
*
j .
Quand le montant du sinistre dépasse un certain seuil, on répartit la charge sur l’ensemble
des assurés (on suppose donc que cela n’est pas dû aux caractéristiques de celui-ci). On effectue
cette opération sur les sinistres importants qui peuvent toucher chaque individu de manière
aléatoire.
0 si X i ≤ A
La charge écrêtée X iec = max(0, X i − A) =
X i − A sinon
X i si X i < A
La charge sous-crête X i = X i − X i = min( A, X i ) =
sc ec
A sinon
Graphique :
Coût du
sinistre X iec
X isc
Propriétés :
X i = X iec + X isc
N N
S = S sc + S ec où S sc = ∑ X isc et S ec = ∑ X iec
i =1 i =1
On va parler de mutualisation des risques : les assurés étant supposés identiques, les transferts entre
assurés visent à réparer les conséquences du hasard. Il existe deux méthodes pour se faire.
X isc ec
∀i ∈ [1, N ] X i* = X isc + S
S sc
Graphiques :
Sec
Ssc
A
Xi (coût) Xi*
Lissé
On re-répartie la charge en vert selon ce qu’on a décidé sur la part sous-crête, le but étant de lisser la
distribution de sinistralité.
Après mutualisation, il est plus facile de modéliser la distribution (coût moyen, prime pure, etc.).
{ }
Charge de l’assuré après écrêtement : S *j D = j ∈ {1,..., k } | n j > 0 ensemble des individus ayant
au moins un sinistre.
∀j ∈ D S*j = ∑X
i∈SA j
*
i
_ _
∀j ∈ D S*j = 0 où D est l’ensemble des individus sans sinistres
k k
X isc ec
k
∑
j =1
S = ∑ X = ∑ ( X + sc S ) = S
*
j
j =1
*
i
j =1 S
i
sc
Avantage d’une telle méthode : Simplicité de mise en œuvre : en pratique il suffit de calculer le
S ec
niveau de l’écrêtement α = sc pour obtenir X i* = X isc (1 + α ) = min( A, X i )(1 + α )
S
Inconvénient :
- On a la même mutualisation pour les sinistres qui dépassent le seuil d’écrêtement (cf.
schéma précédent) ;
- On ne pénalise pas les individus qui ont déjà eu un sinistre. On a une mutualisation en
coût et non en fréquence.
2.4.3. MUTUALISATION PAR RAPPORT A LA PRIME :
La part écrêtée est répartie proportionnellement par rapport à la prime payée par chaque
assuré.
Pj
∀j ∈ {1,..., k } S *j = S scj + S ec
P
j =
Où S sc ∑X
i∈SA j
i
sc
j =
, S ec ∑X
i∈SA j
i
ec
, Pj : prime de l’assuré et P : prime totale.
En conséquence, tous les assurés ont une charge de sinistre après mutualisation même ceux qui
n’ont pas eu de sinistre.
On a donc :
_ Pj
∀j ∈ D S *j = S ec ≠0
P
Avantage : on répartit la charge sur la totalité du portefeuille en fonction de la réalité du risque
assuré puisque la répartition se fait sur la prime qui représente précisément le risque assuré.
Inconvénients : Cette méthode suppose d’avoir fait le rapprochement entre les primes et les
sinistres. En effet, il faut tenir compte des caractéristiques du sinistre et de celles de l’assuré, ce qui
n’est pas toujours évident en terme de système d’information ;
2.5. REASSURANCE :
2.5.1. DEFINITION :
Mécanisme :
Le réassureur et l’assureur passent une convention (traité) de réassurance dans laquelle le
réassureur prend à sa charge tout ou partie des risques de l’assureur. En contrepartie d’une
rémunération, le réassureur s’engage à lui rembourser dans des conditions déterminées tout ou
partie des sommes dues ou versées aux assurés en cas de sinistres. Le réassureur est souvent appelé
cessionnaire et l’assureur le cédant. Deux formes de réassurance sont généralement distinguées :
- La réassurance proportionnelle où les primes et les sinistres sont répartis entre l’assureur
et le réassureur selon un ratio contractuel ;
- La réassurance non-proportionnelle où le montant payé par le réassureur dépend
contractuellement d’un seuil appelé priorité en deçà duquel l’assureur réglera la totalité
des sinistres, le réassureur s’engageant à prendre à sa charge les sinistres excédants le
seuil.
Il s’agit d’un traité proportionnel au sens où quelque soit l’importance du sinistre le réassureur
paie à l’assureur une part du sinistre correspondant au prorata des primes qu’il a touché sur la police.
Assureur Réassureur
π (prime) απ (garde) (1 − α )π (reçoit)
S α S (verse) (1 − α )S (verse)
Aspects pratiques :
E (S ) = π
E [(1 − α ) S − (1 − α )π ] = 0
Or dans la réalité l’espérance est inférieure à zéro, c'est-à-dire que pour couvrir (1 − α )S le
réassureur va demander une prime supérieure à (1 − α )π . Le différentiel entre (1 − α )π et le
montant que va réellement demander le réassureur correspond à la commission de réassurance.
Dans le cas où les résultats sont relativement bons pour le réassureur, il peut être amené à
restituer une partie de son profit par une participation aux bénéfices.
Le réassureur accepte la prise en charge d’une tranche de coût de sinistre en échange d’une portion
de prime.
Plafond : M2
Portée (prise en charge
par le réassureur)
Priorité : M1
Rétention (prise en
charge par l’assureur)
Notation du contrat : M2-M1 XS M1
Ex : 10 Md XS 2Md
Si S=14 Md
Ass -> 2 Md
Réass -> 10 Md 14 Md
Ass -> 2 Md
- Le mécanisme peut s’appliquer soit sur la globalité du portefeuille soit au niveau de
chacun des sinistres (cas des catastrophes naturelles par exemple) ;
- Intérêt pour l’assureur : collaboration des techniques de tarification avec le réassureur.
C’est un échange de savoir entre assureur et réassureur : le partenariat est financier mais
aussi technique.
Remarque : un des plus gros réassureurs est l’Etat à travers les fonds d’indemnisation par exemple.
3. TARIFICATION
Coût total
PP = Freq ⋅ CM =
Expo totale
= (1 + α + β ) ⋅ PP -produits financiers
Frais :
- Frais d’acquisitions :
o frais de conception du produit, étude de marché, etc. ;
o Frais de distribution : publicité, publipostage, etc. ;
o Marketing ;
o Etc.
- Frais d’administration :
o Frais de gestion (encaissement des primes) ;
o Suivi technique (chargé d’études, etc.) ;
o Emission des cartes d’attestation d’assurance, etc. ;
- Frais de gestion des sinistres :
o Coût des plateformes téléphoniques ;
o Calcul des provisions ;
o Envoie des chèques de remboursement aux assurés.
Par exemple : en gestion de dommage auto pas d’aléa très forts donc moins de frais sur des études
de type calcul des provisions car c’est plus facile de faire des estimations.
En assurance direct (sur internet), les frais d’acquisition et d’administration sont réduits.
Marge de sécurité :
Elle est nécessaire pour éviter la ruine de la compagnie en cas de scénario de sinistralité défavorable.
C’est aussi un levier qui sert à parvenir au bénéfice que la compagnie souhaite réaliser. On parle
d’espérance de rentabilité du produit.
Produits financiers :
Ils correspondent aux placements sur les marchés financiers des sommes détenues par l’assureur
(primes, provisions, fonds propres). Le rendement varie selon :
- Les marchés financiers (plus le marché est sécurisé plus le taux de rendement est faible) ;
- La politique de l’entreprise ;
- La compétence des gestionnaires ;
- La branche concernée (exemple : en dommage matériel c’est une gestion courte donc
qui conduit à des rendements moins élevés en revanche sur le dommage corporel on
peut se permettre d’avoir un actif avec une maturité plus longue donc d’avoir des
produits financiers plus importants).
Conclusion globale :
A prime pure égale, les chargements de gestion, la marge de sécurité et les produits financiers
peuvent être très différents. En conséquence, pour un même risque, on peut trouver des tarifs
éloignés les uns des autres.
Pour mutualisation : on considère tous les sinistres du portefeuille et on calcule la prime pure. Ainsi,
on ne tient pas compte du niveau de risque différent entre individu. La prime pure est le reflet du
risque global.
Pour segmentation : on calcule différentes primes pures selon les modalités des différentes variables
(par exemple l’âge, le sexe, le patrimoine immobilier, la marque du véhicule, etc.).
Le principe de calcul de la prime pure est le caractère i.i.d. des risques assurés. Toutefois, dans la
pratique chaque risque est différent :
- En auto : nature du véhicule, nature du conducteur, nature de la zone de circulation ;
- En MRH : nature de l’habitation, zone de construction, etc.
Deux approches sont possibles :
- Pour une caractéristique donnée (exemple l’âge du conducteur en assurance auto),
considérer tous les individus égaux face au risque a priori et faire payer la même prime à
tous :
C’est la mutualisation extrême.
- Tenter d’approcher au plus près le risque réel de chaque individu suivant la modalité de
chaque paramètre (ici l’âge) et adapter le tarif en fonction :
C’est la segmentation extrême.
Le choix de chaque approche ou plutôt du degré d’application de chacune des approches dépend de
la politique de l’entreprise en fonction notamment du contexte concurrentiel.
Avantages Inconvénients
_ Ethique : solidarité à travers _ Anti-sélection : certain
les âges, qui permet par individu ne paie pas le prix réel
exemple aux jeunes de leur risque.
conducteurs de s’assurer ;
Mutualisation
_ Notion d’assurance pour
tous : si on segmentait trop, le
coût serait trop élevé pour les
profils très risqués.
_ Rentabilité ; _ Tarif élevé pour certain
risque (exemple : jeune
_ Pureté technique : la prime
conducteur, habitation en zone
correspond au risque réel de
inondable, etc.) ;
l’individu et non pas au risque
Segmentation moyen de tout le portefeuille ; _ Nombre trop faible
d’individu dans certaine case
_ Sécurité.
tarifaire (variabilité forte des
fréquences et coûts moyens
donc impossibilité d’utiliser les
résultats statistiques).
3.2.2. CONCLUSION :
En réalité entre la mutualisation totale et la segmentation totale (un tarif par individu car
irréaliste) tous les intermédiaires sont possibles. Chaque entreprise fixe en fonction de ses priorités
le degré de mutualisation et de segmentation qui lui semble le plus approprié (prise en compte de la
concurrence par exemple).
- Mise en évidence d’un éventuel effet : si la variable est continue, on discrétise avec un
grand nombre de modalité le choix des classes suivant les résultats obtenus.
Cette approche est insuffisante car elle ne tient pas compte des éventuelles corrélations entre les
variables. Exemple : âge du conducteur et ancienneté de permis.
PP
Courbe de l’assurance automobile en fonction de l’âge
âge
18 28 45/50 50/55 70
Un modèle linéaire est caractérisé par sa fonction lien et sa fonction erreur. Une fonction lien
logarithmique permet d’obtenir un modèle multiplicatif où le tarif final est donné par le produit des
influences observées. C’est ce qu’on utilise dans la pratique.
On pose : ln ( y ) = ∑a ⋅x +b
i i
i
∑ ai ⋅ xi +b ∑ ai ⋅ xi ∑b j ⋅x j ∑ ck ⋅ xk
(
Où y = e ln ( y ) = e ) i
=e i
⋅ eb ⋅ e j
⋅e k
L’équation tarifaire représente le produit des différentes influences des modalités de la variable.
Pratique : différentes manières de procéder :
- Procédure forward : introduction de la variable la plus influente (à partir des tests de
tous les modèles à une variable), puis procédure itérative : on rajoute une variable (la
plus influente etc.). De cette manière, on obtient un modèle multivarié.
- Procédure backward : on part d’un modèle complet (avec toutes les variables supposées
influentes), on retire la variable la moins influente et on recommence, etc.
- Procédure stepwise : représente un mixte entre les deux procédures précédentes.
Conclusion :
On construit un modèle multivarié pour mesurer et prendre en considération l’influence de chaque
variable mais décorrélées et indépendantes les unes des autres.
Objectif général : calculer les provisions à mettre en réserve pour faire face aux sinistres survenus ou
à venir. Ainsi, il est nécessaire de comprendre comment vont évoluer les sinistres dans le temps.
4.1. PRINCIPE :
A la clôture de l’exercice comptable (généralement le 31/12), l’assureur a encaissé ses primes
et leur montant est connu. D’autre part, une partie des sinistres portés à sa connaissance ont été
réglé. Cependant, le règlement des sinistres peut être plus ou moins long (obtention de pièces
justificatives, demande d’expertise, etc.). En outre, il y a des sinistres afférents à l’exercice comptable
qui vient de se terminer dont l’assureur n’a pas connaissance, ce sont les sinistres tardifs.
Conclusion :
Primes connues + Sinistres pas entièrement réglés ou inconnus
Et d’autre part, Sinistres réglés différents du coût final du sinistre à la clôture définitive du dossier.
Cette différence doit être passée dans les comptes sous le nom de provisions.
Charge finale estimée (estimation) = dépenses (connues) + Provisions (estimation)
Il peut être difficile d’estimer des provisions, l’objet de ce chapitre est de présenter différentes
méthodes mathématiques d’estimation.
Sur le plan juridique, la réglementation des provisions figure dans le code des assurances article R-
331.6 pour l’assurance non-vie.
C’est l’estimation des flux futurs engagés dans le cadre du paiement des rentes.
C’est une provision destinée à faire face au surcoût lié à des phénomènes de tarification.
Exemple : si on se rend compte en milieu d’année qu’on a sur tarifé un risque on peut constituer une
provision.
Différence entre l’engagement pris par l’assureur et par l’assuré au cours du temps. Cette
provision est liée à des contrats dont le risque évolue dans le temps avec l’âge de l’assuré.
4.2.4. LA PROVISIONS POUR EGALISATION :
C’est une provision mathématique de réassurance. C’est pour des types de risque catastrophe.
Elle va permettre de lisser certain risque de sinistre.
4.2.5. LA PROVISION POUR SINISTRE A PAYER (PSAP) [CF. OBJET DU CHAPITRE] :
C’est la provision destinée à faire face aux paiements futurs liés aux sinistres.
Lorsqu’on émet une prime au titre d’un exercice, mais que la prime est fractionnée, on a une
prime émise et non acquise.
Le gestionnaire évalue le dossier dans sa totalité ou bien il impute un montant forfaitaire par
tranche unique (pour les sinistres fréquents et de faible coût).
PSAP = Evaluation Gestionnaire (CTB) – Dépenses Réalisées
Elle est subordonnée par un accord de la commission de contrôle des assurances. Le code
des assurances fixe les modalités de calcul, elles ne sont généralement applicables que sur des
branches courtes de sinistres matériels, utilisables uniquement sur l’exercice en cours et les deux
derniers exercices.
4.3.1.3.1. Utilisation de triangle d’historique des
charges (ou des dépenses) :
4.3.2. BILAN :
4.4.1. DESCRIPTION :
Date de session
->
Exercice de
survenance 123… N
Données (dépenses, charges)
Généralement les données sont mensuelles ou annuelles et les triangles peuvent contenir des
données cumulées ou décumulées.
Exemple d’application : Triangle de paiements (ou dépenses) cumulés. On se place à fin 2009.
2009 280
Remarque : généralement on étudie une gestion en particulier (dommage auto, RC auto, etc.).
Fin 2006, on a dépensé 200 k€ pour les sinistres de 2006.
Fin 2007, on a dépensé 580 k€ pour les sinistres de 2006.
Remarque : généralement, les montants évoluent de moins en moins quand on se rapproche de la
clôture des dossiers. Autre remarque, on peut retraiter l’historique des évènements exceptionnels
(catastrophes naturelles) afin de ne pas fausser la distribution.
Triangle en vision décumulée :
2009 280
Interprétation : 740 k€ ont été payés au cours de l’exercice 2008 au titre des sinistres de 2006, 2007
et 2008.
Remarque : si on travaillait sur le triangle cumulé, on aurait :
∑
i, j
pi , j = 250 + 600 + 670 = 1520k € et donc 1520 k€ auraient été payés à fin 2008 au titre des
i + j =3
Remarque : il se peut que les triangles d’historique de données soient incomplets d’où différentes
formes de triangle possibles.
(cf. cours provisionnement non vie)
Etc.
(3) -> le déroulé n’est pas encore terminé
Le cas idéal étant le triangle complet.
4.4.2. OBJECTIFS :
Dans le cadre du calcul de la PSAP, on cherche à calculer la provision totale tout exercice de
survenance confondu au moment de l’inventaire.
Soit Pi la provision au titre de l’exercice de survenance i.
On a vu que Provision totale = Charge prévisible – Dépenses (= (CFP-CTB)+(CTB-Dépenses))
CFP = dépenses + Provisions
Ci , j = Di , j + Pi , j
700
685
Si CFPi = (hypothèse)
800
900
Alors P = ∑ P = (700 − 700) + (685 − 650) + (800 − 700) + (900 − 250) = 755k €
i
i
Objectif : calcul des CFPi (CFP pour chaque exercice de survenance). On veut dérouler le triangle sur
sa partie inférieure pour déterminer la colonne des charges ultimes.
On a principalement deux façons de procéder :
- Une démarche déterministe (on s’appuie sur des données connues du triangle et sur un
jeu de coefficients de passages d’une colonne à l’autre) ;
- Une démarche stochastique (on considère que les données à déterminer sont des
variables aléatoires dont on va déterminer ou estimer la variance et l’espérance).
Les résultats de ces deux méthodes convergent surtout s’il existe une réelle tendance dans
l’historique et beaucoup moins si les données sont polluées.
Démarche déterministe :
en place d’un jeu d’hypothèses reliant les cellules du rectangle final les unes aux autres (exemple
colonne par colonne).
Avantages
- Méthode fiable et robuste ;
- Simple à mettre en œuvre ;
- Usage généralisé sur le marché.
Inconvénients : les renseignements fournis sont limités.
Démarche stochastique :
partie supérieure du triangle correspond à une même réalisation des variables aléatoires. A partir de
cette réalisation et d’hypothèses sur les variables aléatoires réelles, on va estimer l’espérance de
(V )
i , j i + j > n +1 , ce qui permettra le calcul de mesures statistiques sur ces variables (ou grandeurs).
Avantages : démarche riche au niveau des résultats (information sur la distribution : variance, écart
type, etc.) ;
Inconvénients :
- Plus complexe sur le plan théorique ;
- Parfois difficile à mettre en œuvre.
Remarque : dans les deux cas, il existe un risque de spécification du modèle (exemple : on peut avoir
des coefficients dus à une sinistralité exceptionnelle sur un exercice et que l’on répercute sur les
autres exercices de survenance alors qu’il n’y a aucune relation logique).
On définit le vecteur de cadence pour chacun des exercices de survenance (c'est-à-dire pour chaque
ligne).
Vi , j
On a ( Li ,1 ,..., Li ,n ) tel que Li , j = . Il représente le lien entre un point du triangle et le point ultime.
Vi ,n
Autrement dit, la cadence de règlement représente la part de sinistres réglés pour l’exercice de
survenance i à la fin de la j-ième année.
Vi ,1
Exemple1 : si L1 = alors L1 < L2 < ... < Ln −1 < 1
Vi ,n
CFPi
La cadence de règlement se rapproche de 1 avec le temps
j (temps)
Lien entre la cadence et provisions :
Di ,n +1−i
Ln +1−i = où Di ,n +1−i est le dernier point connu et Di ,n est inconnu (=CFPi)
Di ,n
Di ,n +1−i 1
D’où Di ,n = CFPi = et donc Pi = CFPi − Di ,n +1−i = Di , n+1−i × − 1
Ln +1−i Ln+1−i
Facteur de développement :
Vi , j +1
Un vecteur ( f1 ,..., f n ) tel que f j = (relation entre deux points successifs du triangle)
Vi , j
CFPi − Vi ,n = Vi ,n −1 × f n −1 = Vi ,n −1+ i × f n +1−i × ... × f n −1 où Vi,n+1-i est le dernier point connu et ici V est la
dépense cumulée.
n −1
Donc Pi = CFPi − Di ,n +1−i = Di ,n − Di ,n +1−i = Di , n +1−i ⋅ ∏ f j − 1
j = n +1−i
Correspondance entre vecteur cadence et vecteur facteur de développement :
- Lien cadence / vecteur de développement :
Vi , j +1 L j +1 V j +1 Vi , n 1
fj = = = × = L j +1 ×
Vi , j L j Vi ,n Vi , j Lj
- Lien facteur de développement / cadence :
Vi , j 1
Lj = = n −1
∏f
Vi ,n
j
k= j
Vi , j Vi , j Vi , j 1 1 1 1
Car × × ... × × × ... × = n −1
∏f
Vi , j +1 Vi , j + 2 Vi ,n f j f j +1 f n −1
j
k= j
Méthode standard couramment utilisée sur le marché, on peut l’appliquer à toute sorte de triangle.
Ici on l’applique à un triangle de dépense Vi , j .
D1, j +1 D2, j +1 Dn , j +1
Cette hypothèse revient à considérer que : = = ... =
D1, j D2, j Dn , j
Graphiquement :
Di,j+1
Di,j et Di,j+1 dont alignés sur une droite de pente fj passant par 0
Di,j
fi, j
Droite fj
n− j
^ ∑D i , j +1
D1, j +1 Dn , j +1
Facteur estimé : f j = i =1
n− j
≃ ≃ ... ≃
D1, j Dn , j
∑D
i =1
i, j
a c a+c a
Démo : = ⇒ = (à prouver)
b d b+d b
Application : triangle de dépenses cumulées
Di,j 1 2 3 4 5 6
^
On peut maintenant remplir les cases manquantes : Di , j +1 = f j × Di , j
Pi 0 22 36 66 153 2150
P6
Remarque : =2150/2427=89% donc 89% de la provision totale est constituée par la provision
Ptotal
au titre de survenance 2009.
1
On peut calculer les cadences de règlement L j =
f j × f j +1 × ... × f n −1
j 1 2 3 4 5 6
Interprétation :
Tous les exercices sont pratiquement déroulés à la fin de la deuxième année.
On avait fait l’hypothèse que ∀i f i , j = f j . Il est nécessaire d’effectuer une vérification graphique de
l’hypothèse de chain ladder qu’on a appliqué ici. Donc on construit le triangle des facteurs de locaux
Di , j +1
fi , j = , on l’appelle le d-triangle.
Di , j
1->2 2->3 3->4 4->5 5->6
2008 1.378 -
2009 -
Les points en mauve sont des points dits atypiques ou particuliers peut être faut il effectuer un
retraitement en lien avec la méthode.
^
Par exemple, on peut décider de changer la définition de f j :
i
- Exponentiels :
Y=a.ebX
Objectif :
- Estimer les provisions ;
- Déterminer les propriétés stochastiques de ces provisions, notamment l’intervalle de
prédiction et le degré de certitude ou d’incertitude lié à cet intervalle.
Exemple :
90 100 120
L’objectif est de calculer le montant tel que P [ Ptot ≤ montant ] = 90% où montant= quantile 90/10.
cs , j et ct , j sont indépendants si s ≠ t
- ( )
H2 : ∃ ( f1 ,..., f n ) tel que E Ci , j +1 | Ci ,1 ,..., Ci , j = f j ⋅ Ci , j où 1 ≤ i ≤ n et 1 ≤ j ≤ n − 1 ;
- ( )
H3 : ∃ (σ 12 ,..., σ n2 ) tel que Var Ci , j +1 | Ci ,1 ,..., Ci , j = Ci , j ⋅ σ s2 et fj et σ s2 sont connues
et à estimer.
Estimateurs :
n− j
^ ∑C i , j +1 n− j n− j
fj = i =1
n− j
où ∑ Ci, j +1 représente la somme des charges d’une colonne et ∑ Ci , j représente la
∑C
i =1
i, j
i =1 i =1
^ ^
2
mse Ci ,n = E Ci , n − Ci ,n D
^ ^
On sait que : Pi − Pi = Ci ,n − Ci ,n
^ ^ ^ ^
⇒ mse Pi = E ( Pi − Pi ) 2 | D = E (Ci ,n − Ci ,n ) 2 | D = mse Ci , n
( )
^ ^ ^
car Pi = Ci ,n − dépenses et Pi − Pi = Ci ,n − dépensesi − Ci , n − dépensesi = Ci ,n − Ci ,n .
Résultats :
^
^ σ 1
n −1 2
1
mse Pi = Ci2,n ∑ ^ ^ + n − j
j
-
j = n −i
f j2 Ci , j ∑ Ck , j
k =1
^
2 σ 2
j
n− j
^ n ^ n −1
^
2
^
^ f
mse P = ∑ mse( Pi ) + Ci ,n ∑ Ck ,n ⋅ ∑ n − j
j
-
i =1 k =i +1 j = n −1+ i
∑ Ck , j
k =1
Intervalle de prédiction :
^
Ci ,n − Ci ,n
Hypothèse de loi : ∼ N ( 0,1)
^
mse Ci ,n
On cherche P90 tel que P provision ≤ P90 = 90% ⇔ P provision > P90 = 10% .
10 10 10
^
Ci ,n90 = Ci ,n + mse Ci ,n ⋅ ( − q0,1 ) où Ci ,n90 est déterminé par méthodes déterministes et ( − q0,1 )
^ ^ ^
10 10
C’est une théorie assez récente. La méthode consiste à fabriquer de l’information, elle permet de
fournir des réponses là où les autres méthodes ne sont pas applicables (manques d’info, etc.).
La méthode repose sur un principe de rééchantillonnage :
( )
On note l’échantillon x1* ,..., xn* → θ * = f x1* ,..., xn* ( )
- Répétition de la procédure B fois => x1* ,..., xn* ( ) k , k =1,..., B
( )
tel que θ k* = f xk*
k =1,..., B
A partir de là, on est en mesure d’estimer la distribution empirique (espérance, variance, écart-type)
B ^
1
Moyenne = θ * ( ) = ∑ θ k*
B k =1
1 B ^* ^
Ecart-type = σ ^
θ*
= ∑
B − 1 k =1
(θ k − θ ())²
*
- Recalcul du triangle décumulé supérieur prédit puis passage en cumulé puis chain ladder
On en déduit la provision
Conclusion :
Plutôt que d’avoir un seul montant de provisions (avec une méthode déterministe de type chain
ladder standard), on a un rééchantillonnage de ces variables aléatoires, c'est-à-dire plusieurs
montants de provisions possibles donc une source d’information plus riche.
Exercice d’application :
^
Plus le déroulé du triangle initial est homogène, plus f j sera correct, plus le triangle prédis sera
proche du triangle initial.
ri , j mélange ri', j
xi' , j = ri ', j × µi , j + µi , j
'
X i , j en passant en cumulé ;