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© INRS, 2004. Couverture Bernard Chadebec. Maquette et dessins intérieurs Atelier Causse.
Les mélanges explosifs
Partie 1 : gaz et vapeurs
Jean-Michel Petit
Jean-Louis Poyard
ED 911
Sommaire
Sommaire
CHAPITRE 1 CHAPITRE 2
Caractéristiques des mélanges explosifs 7 Caractéristiques et effets des explosions 33
1. Définitions 7 1. Grandeurs caractéristiques
1.1. Gaz et vapeurs de la violence des explosions 33
1.2. Concentrations limites 1.1. Pression maximale d’explosion Pmax 33
d’inflammabilité dans l’air 1.2. Vitesse d’accroissement
1.3. La température d’auto-inflammation de la pression dPdt
max 34
1.4. Le point d’éclair 2. Facteurs influant sur le régime
1.5. Énergie d’inflammation et la violence de l’explosion 34
1.6. Interstice expérimental maximal 2.1. Concentration du gaz inflammable
de sécurité dans l’atmosphère 34
2. Classification des gaz et vapeurs 2.2. Énergie de la source d’inflammation 35
inflammables 21 2.3. Volume et forme de l’enceinte 35
3. Conditions d’inflammabilité 2.4. Turbulence de l’atmosphère 36
et d’explosivité 27 2.5. Pression initiale de l’atmosphère 36
4. Facteurs influant sur l’inflammabilité 27 3. Effets pratiques des explosions
4.1. Influence de la pression sur les limites et évaluation des dommages potentiels
d’inflammabilité des gaz 27 résultant d’une explosion de mélange
4.2. Influence de la température gazeux dans une installation 36
sur les limites d’inflammabilité
des gaz 28
4.3. Influence de la pression
et de la température sur les limites CHAPITRE 3
d’inflammabilité de vapeurs Évaluation des risques d’explosion 39
(en présence de liquide) 29 1. Démarche préventive 39
4.4. Influence d’une atmosphère enrichie 2. Analyse et mesure des risques
en oxygène sur les caractéristiques d’explosion 40
d’inflammabilité 29 3. Zones de danger 40
4.5. Influence d’une atmosphère appauvrie 3.1. Délimitation des zones 41
en oxygène sur les caractéristiques 3.2. Modifications des zones 43
d’inflammabilité 29 3.3. Exemples de délimitation des zones 43
4.6. Limites d’inflammabilité de mélanges 4. Surveillance de l’explosivité
de gaz ou vapeurs inflammables 30 d’une atmosphère - Explosimètres 50
3
SOMMAIRE
CHAPITRES 4, 5 ET 6 CHAPITRE 6
M ESURES EMPÊCHANT L’ EXPLOSION DE SE PRODUIRE Appareils utilisables en atmosphères
explosibles 69
1. Généralités 69
CHAPITRE 4 2. Matériels électriques de sûreté 72
Prévention des explosions par action 2.1. Règles de réalisation des installations
sur les gaz et vapeurs inflammables 51 électriques 72
1. Diminution de la concentration 2.2. Matériel de sûreté 75
de gaz ou vapeurs inflammables 2.3. Choix du matériel 79
par la ventilation ou l’aération 51 2.4. Choix des canalisations 81
2. Maintien de la proportion de gaz 3. Matériel non électrique de sûreté 83
ou vapeurs inflammables au-dessus
de la LSE 52
3. Prévention des explosions par action
sur les propriétés comburantes CHAPITRE 7
de l’atmosphère. Mise à l’état inerte Mesures limitant les effets des explosions 85
ou « inertage » 52 1. Mesures constructives permettant
3.1. Inflammabilité d’un mélange aux récipients de résister aux effets
en fonction des proportions d’oxygène d’une explosion primaire 85
et de gaz ou vapeur combustible 53 2. Décharge de la pression d’explosion 86
3.2. Inflammabilité d’un mélange 3. Systèmes d’isolement de l’explosion 86
en fonction des proportions de gaz 3.1. Arrête-flammes 86
inerte ajouté et de gaz ou vapeur 3.2. Autres systèmes d’isolement
combustible 54 de l’explosion (découplage) 88
3.3. Inflammabilité d’un mélange ternaire 4. Protection contre des effets
en fonction de proportions des trois d’explosion, par éloignement
composants - gaz ou vapeur combustible, ou séparation 89
oxygène ou air, gaz inerte - par un
diagramme triangulaire 58
Conclusion 91
CHAPITRE 5
Prévention des explosions par suppression
des sources d’inflammation 61 Bibliographie 93
1. Flammes et feux nus 61
2. Surfaces chaudes et compression 61
3. Étincelles d’origine mécanique 65
4. Étincelles provenant de décharge
d’électricité statique 66
5. Étincelles et échauffements
dus aux matériels électriques 67
6. Ondes électromagnétiques 68
4
Introduction
Introduction
5
CHAPITRE 1
Caractéristiques
desCaractéristiques
mélanges explosifs
des mélanges explosifs
100 % combustible
en combustible
émission de chaleur importante ».
Il existe divers types d’explosions (pneumatiques, LSE
nucléaires, chimiques, …). Cette brochure se canton-
nera uniquement à la seule explosion chimique de Domaine
d'explosivité
gaz ou vapeurs non explosifs par destination. Cette
explosion s’apparente à une combustion, caractéri-
sée par sa violence et sa soudaineté, qui met en œuvre LIE
1.1. Gaz et vapeurs Une ATmosphère EXplosive (ou ATEX) est un mélange
avec l’air(1) de substances inflammables, sous forme
L’état gazeux se caractérise par une liaison entre les de gaz, vapeurs, etc., dans lequel, après que l’inflam-
molécules du gaz quasiment nulle, un gaz occupant mation s’est produite, la combustion se propage à l’en-
ainsi tout le volume du récipient qui le contient. semble du mélange non brûlé.
L’évaporation est le passage de l’état liquide à l’état Les concentrations limites d’inflammabilité définies ci-
gazeux qui s’effectue à la surface du liquide sans ébul- dessus constituent les limites du domaine d’explosivité
lition. de chaque gaz ou vapeur (figure 1).
Une substance inflammable est une substance sous Pour cette raison, on les désigne souvent – il en sera
forme de gaz, de vapeur, de liquide, de solide ou de ainsi dans ce volume – comme limites inférieure ou
leurs mélanges, capable de subir une réaction exo- supérieure d’explosivité.
thermique avec l’air après inflammation. La limite inférieure d’explosivité ou d’inflammabilité
(LIE(2) ou LII) d’un gaz ou d’une vapeur dans l’air est la
1.2. Concentrations limites
d’inflammabilité dans l’air
(1) L’air contient environ 21 % d’oxygène, 78 % d’azote et 1 % de gaz
rares.
La plupart des gaz ou vapeurs inflammables en
(2) Dans la pratique, les limites d’inflammabilité sont assimilées aux
mélange avec l’air sont susceptibles d’exploser en s’en- limites d’explosivité. Dans l’ensemble du document, seuls les termes LIE
flammant dans certaines conditions. et LSE seront d’ailleurs utilisés.
7
CHAPITRE 1
concentration minimale en volume dans le mélange sources d’inflammation, dimensions du récipient d’es-
au-dessus de laquelle il peut être enflammé. On peut sai, sens de propagation de la flamme).
lui faire correspondre une température limite inférieure Les LIE et LSE sont données dans le tableau 3 pour un
d’inflammabilité (figure 2). grand nombre de gaz ou vapeurs. Ces chiffres sup-
La limite supérieure d’explosivité ou d’inflammabilité posent que les mélanges sont homogènes.
(LSE ou LSI) d’un gaz ou d’une vapeur dans l’air est la La concentration stœchiométrique est celle qui permet
concentration maximale en volume dans le mélange une combustion complète sans excès d’air (par
au-dessous de laquelle il peut être enflammé. On peut exemple, pour l’hydrogène dans un mélange avec
lui faire correspondre une température limite supérieure l’air, 29 %).
d’inflammabilité (figure 2).
La LIE et la LSE peuvent être aussi exprimées en poids 1.3. La température d’auto-inflammation
de vapeur par litre ou mètre cube de mélange.
Ces limites varient en fonction de la température et de La température d’auto-inflammation (ignition tempe-
la pression (chap. I - § 4.2). rature en anglais) d’un gaz ou d’une vapeur – expres-
La norme NF EN 1839 spécifie deux méthodes d’essai sion qui a le sens « température d’inflammation » - est
pour déterminer les limites d’explosivité dans l’air des la température la plus basse d’une surface chaude à
gaz, des vapeurs et de leurs mélanges. Toutefois, les laquelle, dans des conditions spécifiées, l’inflamma-
limites inférieure et supérieure d’inflammabilité déter- tion d’une atmosphère explosive peut se produire
minées dans d’autres conditions courantes de pres- (figure 2). Pratiquement, cette température est com-
sion et de température peuvent différer légèrement muniquée par des parois chaudes de récipients, fours,
selon les conditions de mesure (nature et énergie des étuves. Les températures d’inflammation indiquées par
les auteurs peuvent différer sensiblement selon les
conditions de détermination (dimensions, nature de
l’enceinte et des parois, concentration du gaz ou de
Température la vapeur). Le tableau 3 indique les températures d’in-
DOMAINE flammation de nombreux gaz et vapeurs. Celles-ci sont
D'AUTO-INFLAMMABILITÉ le plus souvent comprises entre 250 °C et 650 °C, bien
qu’elles soient plus faibles pour quelques substances
TAI (oxyde de diéthyle : 160 °C ; disulfure de carbone :
90 °C).
Tableau 3
Tables des points d’éclair - températures d’(auto)-inflammation - limites d’inflammabilité dans l’air de gaz et vapeurs usuels
(essentiellement d’après le code NFPA 325-1994).
La flèche () renvoie vers le synonyme où figurent les caractéristiques.
N.B. : Les caractéristiques d’inflammabilité des gaz et vapeurs - concentrations limites, points d’éclair, température d’inflammation - diffèrent selon les modes de
leur détermination. On pourra donc trouver des valeurs différant légèrement (points d’éclair, limites d’inflammabilité) ou sensiblement (températures d’inflammation)
de celles données dans cette table. Les points d’éclair ont été déterminés en coupelle fermée, sauf indication contraire (C.O.).
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Acétanilide CH3CONHC6H5 169 C.O. 530 - - 306 4,6 1,2 - -
Acétate de n-amyle
Acétate de n-pentyle
Acétate de benzyle CH3COOCH2C6H5 90 460 - - 214 - 1,1 faible -
Acétate de n-butyle CH3COOC4H9 22 420 1,7 7,6 127 4,0 0,9 faible 14
Acétate de cyclohexyle CH3COOC6H11 57 330 - - 177 4,9 1,0 N -
Acétate de 2-éthoxyéthyle CH3COOCH2CH2OC2H5 47 380 1,7 - 156 4,6 1,0 O 60
Acétate d'éthylgiycol
Acétate de 2-éthoxyéthyle
Acétate d'éthyle CH3COOC2H5 -4 425 2,0 11,5 77 3 0,9 faible 3
Acétate d'isobutyle CH3COOCH2CH[CH3]2 17 420 1,3 10,5 118 4 0,9 N 7,7
Acétate d'isopentyle CH3COO[CH2]2CH[CH3]2 25 360 1à 7,5 143 4,5 0,9 faible -
100 °C
Acétate d'isopropyle CH3COOCH[CH3]2 2 460 1,8 8 90 3,5 0,9 faible 4
Acétate de méthyle CH3COOCH3 - 10 454 3,1 16 60 2,8 0,9 O 2
Acétate d'octyle CH3COOCH2CH[C2H5]C4H9 71 268 0,7 8 199 5,9 0,9 N -
Acétate de n-pentyle CH3COOC5H11 16 360 1,1 7,5 149 4,5 0,9 faible 13
Acétate de n-propyle CH3COOC3H7 13 450 1,7 à 8 102 3,5 0,9 faible 6
100 °C
Acétate de vinyle CH3COOCHCH2 -8 402 2,6 13,4 72 3 0,9 faible 3
Acétone CH3COCH3 - 20 465 2,6 13 56 2 0,8 O 2
Acétonitrile CH3CN 2 520 3 16 82 1,4 0,8 O -
Acétonylacétone
2,5-Hexanedione
Acétophénone
1-Phényléthanone
9
CHAPITRE 1
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Acrylonitrile CH2CHCN 0 C.O. 480 3 17 77 1,8 0,8 O -
Alcool allylique
2-Propène-1-ol
Alcool amylique
1-Pentanol
Alcool furfurylique O[CH]3CCH2OH 65 490 1,8 16,3 170 3,4 1,1 O 443
Alcool isopropylique
2-Propanol
Alcool propylique
1-Propanol
Bromure de butyle
1-Bromobutane
Bromure d'éthyle
Bromoéthane
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Bromure de méthyle
Bromométhane
Chlorure d'amyle
1-Chloropentane
Chlorure d'éthyle
Chloroéthane
11
CHAPITRE 1
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Chlorure d'éthylène
1,2-Dichloroéthane
Chlorure de méthyle
Chlorométhane
Chlorure de méthylène
Dichlorométhane
Chlorure de soufre
Dichlorure de disoufre
Chlorure de vinyle CH2CHCI gaz 470 3,6 33 - 14 2,2 0,9 N -
o-Crésol CH3C6H4OH 81 595 1,4 - 191 3,7 1 N -
à 149 °C
12
Caractéristiques des mélanges explosifs
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
1,1-Diéthoxyéthane CH3CH[OC2H5]2 - 21 230 1,6 10,4 102 4,1 0,8 faible -
Diéthylacétaldéhyde [C2H5]CHCHO 21 C.O. - 1,2 7,7 117 3,5 0,8 N -
Diéthylamine [C2H5]2NH - 23 310 1,8 10,1 57 2,5 0,7 O
N,N-Diéthylaniline C6H5N[C2H5]2 85 630 - - 214 5 1 faible -
Diéthylcétone
3-Pentanone
Diéthylèneglycol
Oxyde de bis
(2-hydroxyéthyle)
Diéthylènetriamine
3-Azapentane - 1,5-diamine
Diisobutylcétone
2,6-Diméthyl-4-heptanone
2,4-Diisocyanate
de toluylène CH3C6H3[NCO]2 127 - 0,9 9,5 251 6,0 1,2 N -
2,6-Diméthyl-
2,5 heptadiène-4-one [CH3]2CCHCOCHC[CH3]2 85 C.O. - - - 198 4,8 0,9 N -
2,6-Diméthyl-4-heptanol [(CH3)2CHCH2]2CHOH 74 - 0,8 6,1 178 5 0,8 N -
à 100 °C à 100 °C
13
CHAPITRE 1
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Essence
(indice d'octane 50 à 60) - 43 280 1,4 7,6 38 - 204 3à4 0,8 N -
Essence
(indice d'octane 100) - 38 456 1,4 7,4 - - - N -
Éthanolamine
2-Aminoéthanol
Éther amylique
Oxyde de dipentyle
Éther butylique
Oxyde de dibutyle
Éther éthylique
Oxyde de diéthyle
Éther méthylique
Oxyde de diméthyle
Éther propylique
Oxyde de dipropyle
2-Éthoxyéthanol C2H5OCH2CH2OH 43 235 1,7 15,6 135 3 0,9 O 43
à 93 °C à 93 °C
14
Caractéristiques des mélanges explosifs
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Éthylbenzène C 2H 5C 6H 5 15 430 1 6,7 136 3,7 0,9 N 14
Éthylcyclobutane C 2H 5C 4H 7 < - 16 210 1,2 7,7 71 2,9 - N -
Éthylcyclohexane C2H5C6H11 35 238 0,9 6,6 132 3,9 0,8 N -
Éthylcyclopentane C 2H 5C 5H 9 < 21 260 1,1 6,7 103 3,4 0,8 - -
Éthylène H2CCH2 gaz 450 2,7 36 - 104 1 - O -
Éthylèneglycol CH2OHCH2OH 111 398 3,2 28 197 - 1,1 O 600
Éthyglycol
2-Éthoxyéthanol
Ethymercaptan
Éthanethiol
Glycérol
1,2,3-Propanetriol
4-Hydroxy-4-méthyl-
2-pentanone CH3COCH2C[CH3]2OH 64 600 1,8 6,9 164 4 0,9 O 135
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Isobutylène
2-Méthyl-1-propène
Isoheptane
2-Méthylhexane
Isohexane
2-Méthylpentane
Isopentane
2-Méthylbutane
Isophorone
3,5,5-Triméthyl-2-cyclo-
hexène-1-one
Isoprène
2-Méthyl-1,3-butadiène
16
Caractéristiques des mélanges explosifs
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
2-Méthylpentane [CH3]2CH[CH2]2CH3 < - 29 264 1,0 7 57 - 0,7 N -
4-Méthyl-2-pentanol CH3CHOHCH2CH[CH3]2 41 - 1,0 5,5 130 3 0,8 faible -
4-Méthyl-2-pentanone CH3COCH2CH[CH3]2 16 448 1,2 8 118 3,5 0,8 faible 10
à 93 °C à 93 °C
Méthylvinylcétone
3-Butène-2-one
17
CHAPITRE 1
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Oxyde d’éthyle
et de propényle C2H5OCHCHCH3 < - 7C.O. - - - 70 1,3 0,8 - -
Oxyde de mésityle [CH3]2CCHCOCH3 30 344 1,4 7,2 130 3,4 0,9 faible 16
Oxyde de propylène OCH2CHCH3 - 37 449 2,3 37 35 2 0,8 O -
Oxysulfure de carbone COS gaz - 12 29 - 50 2,1 - - -
Paraformaldéhyde HO[CH2O]nH 70 300 7 73 - - - faible -
Paraldéhyde
2,4,6-Triméthyl-1,3,5-trioxanne
Phtalate de dioctyle
Phtalate de
di(2-éthylhexyle)
2-Picoline
2-Méthylpyridine
4-Picoline
4-Méthylpyridine
18
Caractéristiques des mélanges explosifs
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Propanal CH3CH2CHO - 30 205 2,6 17 49 2 0,8 faible -
Propane CH3CH2CH3 gaz 450 2,2 10 - 42 1,6 - N -
1,2-Propanediol CH3CHOHCH2OH 98 370 2,6 12,5 188 2,6 1 O -
1,2,3-Propanetriol [HOCH2]2CHOH 199 370 - - 171 3,1 1,3 O -
1-Propanol CH3CH2CH2OH 15 370 2,1 13,5 97 2,1 0,8 O 16
2-Propanol [CH3]2CHOH 11 395 2 12 83 2,1 0,8 O 21
Propène CH2CHCH3 gaz 455 2 11,1 - 47 1,5 - O -
2-Propène-1-ol CH2CHCH2OH 21 375 2,5 18 97 2 0,9 O -
2-Propènylamine CH2CHCH2NH2 - 29 370 2,2 22 53 2 0,8 O -
Propionate d'éthyle C2H5COOC2H5 12 440 1,9 11 99 3,5 0,9 N -
Propionate de méthyle C2H5COOCH3 -2 465 2,5 13 80 3 0,9 N -
Propionate de vinyle C2H5COOCHCH2 1 C.O. - - - 95 3,3 0,9 faible -
Propylamine CH3[CH2]2NH2 - 37 315 2 10,4 49 2 0,7 O -
Propylbenzène CH3[CH2]2C6H5 30 450 0,8 6 159 4,1 0,9 N -
Propylène
Propène
Propylènediamine
1,2-Diaminopropane
Propylèneglycol
1,2-Propanediol
1,1,1-Trichloroéthane CH3CCI3 diff. infl.(*) 537 7,5 12,5 74 4,6 1,3 N 2,5
Trichloroéthylène CHCICCI2 diff. infl.(*) 410 8 10,5 (**) 87 4,5 1,5 N 3,8
à 25 °C à 25 °C
Triéthanolamine
2,2’,2’’-Nitrilotriéthanol
(*) Par une source d’énergie puissante - (**) 7,8 et 52 à 100 °C. 19
CHAPITRE 1
Substances Formule chimique Point Température Limites Température Densité Densité Solubilité Indice
d’éclair d’auto- d’inflammabilité d’ébullition de de dans l’eau d’évaporation
en °C inflammation en volume % sous pression vapeur/ liquide/ O = oui (oxyde de
en °C dans mélange atmosphérique air eau N = Non diéthyle = 1)
avec air (°C)
Inf. Sup.
Triéthylènetétramine
3,6-Diazaoctane-1,8-diamine
Microjoules
EMI
50
40
30
20
(b)
10
(a)
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 % de
combustible
DOMAINE D'INFLAMMABILITÉ
20
Caractéristiques des mélanges explosifs
purs sont donnés dans le tableau 3. Comme pour les mal du joint entre les deux parties de la chambre interne
autres caractéristiques d’explosivité, les chiffres publiés d’un appareil d’essai qui, lorsque le mélange gazeux
par différents auteurs peuvent différer selon le mode interne est enflammé et dans des conditions spécifiées,
de détermination (en coupelle ouverte ou en coupelle empêche l’inflammation d’un mélange gazeux externe
fermée, notamment). à travers un joint de 25 mm de longueur.
Il existe plusieurs normes définissant les méthodes d’es- L’IEMS est une propriété du gaz (ou du mélange de
sais. Les points d’éclair de mélange de vapeurs de gaz) donné et caractérise la plus ou moins grande
liquides purs, difficiles à déterminer, sont souvent connus facilité d’une substance inflammable à propager l’in-
avec imprécision ; en raison des caractéristiques et flammation entre l’intérieur et l’extérieur d’une enve-
des conditions variables d’évaporation des différents loppe expérimentale dont les chemins de fuite sont
composants de ces mélanges, on peut obtenir l’in- connus ou réglables. Le tableau 4 fournit pour quatre
flammation de leurs vapeurs à des températures infé- gaz caractéristiques les valeurs de leur IEMS.
rieures aux points d’éclair publiés.
Lorsque le point d’éclair, PE (°C), d’une substance ne
figure pas dans les données publiées, il est possible de 2. Classification des gaz et vapeurs
l’évaluer approximativement à l’aide de formules empi- inflammables
riques, par exemple pour les hydrocarbures oléfiniques
et paraffiniques : PE = 350-660 n-1/3, n étant le nombre Différents textes réglementaires ont établi des classifi-
d’atomes de carbone de l’hydrocarbure. cations des gaz et vapeurs inflammables : sur les lieux
de travail, pour les stockages et la production de ces
1.5. Énergie d’inflammation matières, pour les transports, pour les nuisances à l’en-
vironnement. Ces classifications s’appuient notamment
Lorsqu’un mélange inflammable n’est pas porté à sa sur les points d’éclair, les températures d’ébullition, la
température d’auto-inflammation, une petite quantité dangerosité. Elles sont résumées dans les tableaux 5 à
d’énergie, appelée énergie minimale d’inflammation 10 qui présentent succintement les classements aux-
EMI doit lui être fournie pour provoquer l’inflammation, quels se réfère chaque ministère.
sous forme d’une flamme ou d’une étincelle. Les
mélanges de gaz ou de vapeurs avec l’air dans les ● Les critères retenus dans les textes changent selon
proportions les plus favorables et dans les conditions les ministères dont ils émanent :
habituelles de température et de pression s’enflam-
ment sous l’action d’étincelles électriques de 17 µJ Code du travail - classement des substances
(hydrogène, acétylène) à 300 µJ (propane, butane, et préparations dangereuses (ministère du Travail)
méthane). - Point d’éclair
Cette énergie dépend de la concentration en gaz ou - Température d’ébullition
vapeur du mélange ; elle présente un minimum appelé
minimum de l’énergie minimale d’inflammation EMImin Réglementation des installations classées
correspondant au mélange le plus susceptible d’ex- pour la protection de l’environnement -
ploser (figure 3). nomenclature (ministère de l’Environnement)
- Point d’éclair
1.6. Interstice expérimental maximal - Pression de vapeur
de sécurité
Règles d’aménagement et d’exploitation
L’interstice expérimental maximal de sécurité (IEMS ou des dépôts d’hydrocarbures - classement
MESG en anglais), exprimé en mm, est l’interstice maxi- des hydrocarbures (ministère de l’Industrie)
- Point d’éclair
- Pression de vapeur
Tableau 4 ● Valeurs IEMS.
Réglementation des transports - transports routiers,
Gaz de référence IEMS en mm ferroviaires, maritimes et aériens - classes
Propane 0,92 de danger (ministère des Transports)
Éthylène 0,65 - Point d’éclair
Acétylène 0,37 - Température critique
- Pression de vapeur
Hydrogène 0,29
21
CHAPITRE 1
EXTRÊMEMENT INFLAMMABLE
Exemples :
- oxyde de diéthyle
- oxyde d’éthylène
et pression ambiantes.
FACILEMENT INFLAMMABLE
Exemples :
- acétone
- méthanol
INFLAMMABLE
Exemples :
- 1-butanol
- xylènes
Phrase de risque :
R10 - Inflammable.
Les autres catégories de danger sont explicitées dans l’article «Classification, emballage
et étiquetage des substances et préparations dangereuses» paru dans Cahiers de Notes
Documentaires - Hygiène et Sécurité du Travail (tiré à part, référence ND 1961).
Il est à noter que des produits gazeux ou liquides classés différemment (toxique, corrosif…)
peuvent être combustibles.
22
Caractéristiques des mélanges explosifs
Tableau 6 Tableau 7
CATÉGORIE C
C : Liquides inflammables de 2e catégorie (coef. 1/5) : Hydrocarbures liquides tels que 55 °C ≤ PE < 100 °C
tous liquides tels que 55 °C ≤ PE < 100 °C, sauf les fiouls lourds. Exemples : gazoles, fioul domestique, fioul léger…
Exemples : gazole, fioul léger, fioul domestique…
Deux sous-catégories :
D : Liquides peu inflammables (coef. 1/15) : C1 : température de stockage ≥ PE ;
fiouls (ou mazout) lourds tels qu’ils sont définis par les spécifica- C2 : température de stockage < PE.
tions administratives.
Remarque : les fiouls lourds, quel que soit leur point
Les goudrons, asphaltes et les matières bitumineuses sont visés d’éclair, sont assimilés à des hydrocarbures de caté-
spécifiquement par la rubrique n° 1520. gorie C2
Les liquides inflammables stockés dans la même cuvette
de rétention ou manipulés dans le même atelier, sont CATÉGORIE D
assimilés à la catégorie la plus inflammable. Hydrocarbures liquides de PE ≥ 100 °C
Hors les produits extrêmement inflammables, les liquides Exemples : fiouls lourds, bitumes
inflammables réchauffés dans leur masse à une tem-
pérature supérieure à leur point d’éclair sont assimilés à Deux sous-catégories
des liquides inflammables de 1re catégorie. D1 : température de stockage ≥ PE ;
Si des liquides sont contenus dans des réservoirs en fosse D2 : température de stockage < PE.
ou assimilés, les coefficients visés ci-dessus sont divisés
par 5.
Il est à noter que des produits gazeux ou liquides classés différemment (toxique, corrosif…)
peuvent être combustibles.
23
CHAPITRE 1
Tableau 8
CLASSE 2 : GAZ
Définition :
- les matières de PV (50 °C) > 300 kPa ;
- les matières complètement gazeuses à 20 °C, à la pression standard de 101,3 kPa.
Sept catégories dont :
Gaz comprimés : TC ≤ – 50 °C
Gaz liquéfiés : TC > – 50 °C
Gaz liquéfiés réfrigérés : lors du transport en partie liquide en raison de leur basse température
Gaz dissous sous pression : lors du transport sont dissous dans un solvant
Générateurs aérosols et récipients de faible capacité contenant du gaz (cartouches à gaz)
Autres objets contenant un gaz sous pression
Gaz non comprimés soumis à des prescriptions particulières (échantillon de gaz)
Neuf groupes de danger dont :
F : inflammable
TF : toxique et inflammable
TFC : toxique, inflammable et corrosif
Seuls les groupes qui intéressent les gaz inflammables ont été repris
Il est à noter que des produits gazeux ou liquides classés différemment (toxique, corrosif…) peuvent être combustibles.
24
Caractéristiques des mélanges explosifs
Tableau 9
Transport maritime
Classe de danger (Arrêté du 23/11/87 modifié - Règlement sur la sécurité des navires)
Ne sont reprises ci-dessous que les classes se rapportant aux gaz comprimés, liquéfiés ou dissous sous pression
et aux matières liquides inflammables.
Sont visés :
- les gaz comprimés (qui sont entièrement gazeux à 20 °C)
- les gaz liquéfiés (qui sont en partie liquides à 20 °C)
- les gaz liquéfiés réfrigérés
- les gaz en solution (gaz comprimés dans un solvant)
La densité de vapeur par rapport à l’air peut être aussi utilisée pour distinguer les gaz.
Seule la catégorie qui intéresse les gaz inflammables a été reprise.
Y sont également incluses les matières transportées, ou présentées au transport, à des températures
élevées et émettant des vapeurs inflammables à une température égale ou inférieure à la température
maximale de transport.
En sont exclus les liquides ayant un point d’éclair supérieur à 35 °C qui n’entretiennent pas la combustion,
sauf si la température de transport est égale ou supérieure à leur point d’éclair.
Certains liquides inflammables peuvent être toxiques et/ou corrosifs, ce qui est indiqué sur la fiche
individuelle de la matière.
Le classement des liquides inflammables en 3.1, 3.2 et 3.3 en fonction du point d’éclair en creuset fermé a été
supprimé dans l’amendement 30-00 du Code IMDG.
- Les matières visqueuses dont le point d’éclair est inférieur à 23 °C, peuvent être affectées au groupe
d’emballage III sous certaines conditions.
- Les liquides inflammables transportés ou présentés au transport à une température élevée sont affectés
au groupe d’emballage III.
Il est à noter que des produits gazeux ou liquides classés différemment (toxique, corrosif…) peuvent être combustibles.
25
CHAPITRE 1
Tableau 10
Transport aérien
Classes de danger (Instructions techniques de l’OACI pour la sécurité du transport aérien
des marchandises dangereuses. Editions 97-98)
Ne sont reprises ci-dessous que les classes se rapportant aux gaz et aux matières liquides inflammables.
CLASSE 2 : GAZ
Définition :
Sont considérées comme gazeuses les matières de PV (50 °C) > 300 kPa et qui sont entièrement gazeuses à 20 °C
et à 101,3 kPa :
- gaz comprimés qui, chargés sous pression pour le transport, sont entièrement gazeux à 20 °C ;
- gaz liquéfiés, liquides losqu’ils sont chargés pour le transport ;
- gaz en solution, qui sont des gaz comprimés, dissous dans un solvant.
Groupe d’emballage II : point d’éclair en creuset fermé < 23 °C et de point initial d’ébullition > 35 °C.
Exemples : acétone, acétate d’éthyle, toluène…
Les matières visqueuses dont le point d’éclair est inférieur à 23 °C, peuvent être affectées au groupe
d’emballage III sous certaines conditions.
Il est à noter que des produits gazeux ou liquides classés différemment (toxique, corrosif…) peuvent être combustibles.
26
Caractéristiques des mélanges explosifs
Pression (atmosphères)
tion. La libération d’énergie est suffisante pour propa-
de 7,6 cm de diamètre
ger la réaction de combustion à l’ensemble du 250
mélange combustible/comburant.
Une atmosphère explosible est une atmosphère sus- 200
ceptible de devenir explosive par suite de conditions
150
locales et opérationnelles.
La quantité d’énergie libérée par une explosion n’est 100
pas nécessairement supérieure à celle d’une simple
combustion, mais elle est libérée dans un temps très 50
sur l’inflammabilité
Figure 4 ● Effet des pressions supérieures à la pression
4.1. Influence de la pression sur les limites atmosphérique sur les limites d’inflammabilité du méthane
d’inflammabilité des gaz dans l’air. (1 atm = 1,013.105 Pa)
l 20 °C
2 - L’effet des grandes variations n’est ni simple ni uni-
500
forme, mais est caractéristique du mélange.
3 - Si l’on diminue la pression au-dessous de la pres- 400
sion atmosphérique, la zone d’inflammabilité diminue
par élévation de la limite inférieure et abaissement de 300
la limite supérieure. Pour une certaine valeur de la pres-
200
sion, ces limites se rejoignent. À une pression inférieure,
le mélange n’est plus inflammable. Ce point limite est 100
difficile à préciser car il est parfois si bas qu’on ne peut
plus, en laboratoire, trouver de source d’inflammation 0
assez puissante. 0 2 4 6 8 10 12 14 16
27
CHAPITRE 1
Température °C
Pour que la flamme se propage, la couche de gaz 300
voisine de celle qui brûle doit être portée à une tem-
pérature telle qu’elle puisse prendre feu rapidement. 200
Si le gaz non brûlé est à une température élevée, la
quantité de chaleur à fournir par la couche en feu, est 100
moindre. La LIE s’abaisse et la LSE s’élève lorsque la
température initiale est plus élevée. L’expérience montre
qu’il existe une relation linéaire entre les limites d’in- 5 10 70 75 80 85
flammabilité et la température initiale. Mais les variations
Concentration d'hydrogène (% en volume)
de la température ambiante n’ont pas d’effet appré-
ciable (figure 6).
La formule empirique suivante donne, en l’absence Figure 6 ● Influence de la température sur les limites
d’inflammation de l’hydrogène (propagation de la flamme
de données précises, une valeur de sécurité de la vers le bas). [D’après Coward et Jones, U.S. Bureau of
limite inférieure d’inflammabilité L à la température t, Mines].
Figure 7 ● Variations avec la température et la pression dans une enceinte close. (1 mmHg = 1,333.102 Pa)
6 000 su 6 000 xa
5 000 Di 5 000 He
4 000 4 000
3 000 3 000
Point de fusion ne
tha
2 000 le 2 000 roé e
hy hlo èn
l
'ét nz
no
e l C
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Bu
e èn ha rid
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-X
B lu ne
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ylè
su th
Di d'é
-X
100 100 e
m
e
l
t
no
90 90 a èn
ét lu
ta
80 80 Ac To
Bu
70 70
60 60
50 50
- 20 - 10 0 10 20 30 40 50 - 20 - 10 0 10 20 30 40 50
Température (°C) Température (°C)
7a ● Limites inférieures d’inflammabilité (les domaines 7b ● Limites supérieures d’inflammabilité (les domaines
d’inflammabilité sont au-dessous et à droite des courbes) d’inflammabilité sont au-dessus et à gauche des courbes)
de vapeurs (en présence de liquides) en mélange avec l’air de vapeurs (en présence de liquides) en mélange avec l’air
(d’après la NFPA). (d’après la NFPA).
28
Caractéristiques des mélanges explosifs
quand on connaît la limite L0 à la température t0 de ● La LIE n’est pas changée ; il en est de même du point
référence : d’éclair.
● La LSE est augmentée de façon importante.
t - t0
L = L0 1 - ● L’énergie minimale d’inflammation est diminuée dans
600 - t0
des rapports le plus souvent compris entre 50 et 200, ce
Il existe beaucoup d’autres formules concernant ces qui laisse prévoir une inflammation quasi spontanée
paramètres. d’un mélange de gaz ou de vapeur combustible en
proportion convenable avec de l’oxygène.
4.3. Influence de la pression ● L’IEMS diminue en présence d’oxydants tels que le
et de la température sur les limites chlore et l’oxygène (en particulier celui généré par les
d’inflammabilité de vapeurs peroxydes).
(en présence de liquide)
Le tableau 11 donne les valeurs des caractéristiques
Cette influence peut se manifester dans des réservoirs d’inflammabilité de quelques gaz et vapeurs en
ou des réacteurs clos. La pression partielle de la vapeur mélange dans l’air et dans l’oxygène.
est celle de la vapeur saturante à la température don-
née, quelle que soit la pression totale de l’atmosphère 4.5. Influence d’une atmosphère
de l’enceinte. Lorsque cette pression totale augmente appauvrie en oxygène
sans que varie la température, l’atmosphère s’appau- sur les caractéristiques d’inflammabilité
vrit relativement en vapeur : si l’on est à la LIE, on s’en
éloigne vers des valeurs de concentrations non inflam- Si, dans un mélange air/gaz ou vapeur en proportion
mables ; si l’on est à la LSE, on s’en éloigne vers des inflammable, on diminue la concentration d’oxygène,
concentrations inflammables (courbes de la figure 7). le domaine d’inflammabilité se rétrécit ; au-dessous
d’une certaine valeur de la concentration du mélange
4.4. Influence d’une atmosphère enrichie en oxygène, particulière à chaque gaz, l’inflamma-
en oxygène sur les caractéristiques tion ne se produit plus. Cette valeur est appelée CMO
d’inflammabilité(3) (concentration maximum en oxygène) ou MOC (maxi-
mum oxygene concentration). Elle est en général com-
La comparaison des caractéristiques d’inflammabilité, prise entre 10 et 15 %. La MOC est légèrement
pour des mélanges de gaz et vapeurs avec l’air et différente selon la qualité du gaz inerte (azote, dioxyde
pour des mélanges avec l’oxygène, montre les varia-
tions suivantes du premier au deuxième cas :
● La température d’inflammation est peu diminuée. (3) code NFPA 53 (1996).
Tableau 11 ● Caractéristiques d’inflammabilité de quelques gaz et vapeurs dans l’air et dans l’oxygène.
Température Énergies minimales
Gaz et vapeurs LIE % LSE %
d’inflammation (°C) d’inflammation (µJ)
Acétone - 1 150 / 2,4 2,6 / 2,6 13 / 60
Acétylène 305 / 295 17 / 0,2 2,5 / 2,5 81 / 93
Benzène - - 1,3 / 1,3 7,9 / 30
Butane 285 / 275 250 / 9 1,8 / 1,8 8,4 / 49
Essence 100/130 435 / 310 - 1,4 / 1,4 -
Éthane 510 / 500 250 / 2 3/3 12,5 / 66
Éthylène 485 / 480 70 / 1 2,7 / 2,9 36 / 80
Hexane 225 / 215 288 / 6 1,2 / 1,2 7,4 / 52
Hydrogène 545 / 540 17 / 1,2 4/4 75 / 95
Méthane - 300 / 3 5/5 15 / 61
Méthanol - - 6,7 / 6,7 36 / 93
Oxyde de carbone 600 / 580 - 12,5 / 12,5 74 / 94
Oxyde de diéthyle 180 / 170 200 / 1,3 1,9 / 2 36 / 82
Propane 480 / 470 - 2,2 / 2,3 10 / 45
29
CHAPITRE 1
de carbone, argon, etc.), utilisé pour diminuer la teneur le cas d’un mélange de trois gaz ou vapeurs inflam-
en oxygène du mélange. On trouvera, dans le tableau mables :
12, les valeurs des concentrations en oxygène au-des-
n1 n2 n3
sous desquelles l’inflammation de quelques gaz et + + =1
N1 N2 N3
vapeurs courants ne se produit plus, ainsi que les rap-
ports au volume d’air des volumes d’azote ou de N1, N2, N3 sont les limites inférieures (ou supérieures) d’in-
dioxyde de carbone, dont l’addition permet d’atteindre flammabilité dans l’air de chacun des gaz pris isolé-
ces proportions inoffensives d’oxygène dans le ment ; n1, n2, n3 sont les pourcentages de chacun des
mélange. Il est à noter que les valeurs pour un même gaz dans le mélange gaz + air à étudier.
gaz diffèrent selon le gaz d’inertage (cf. tableau 12).
Cette formule exprime :
4.6. Limites d’inflammabilité de mélanges ● que si l’on ajoute à un mélange gazeux, à limite infé-
de gaz ou vapeurs inflammables rieure (ou supérieure), un autre mélange lui aussi à
limite inférieure (ou supérieure), le résultat final sera
Les mélanges gazeux auxquels on a souvent affaire également un mélange à limite inférieure (ou supé-
comportent plusieurs éléments chimiques combus- rieure) d’inflammabilité ;
tibles. La relation de Le Châtelier exprime par la for- ● que, par exemple, un mélange d’air, d’oxyde de car-
mule suivante que la limite inférieure (ou supérieure) bone et d’hydrogène qui contient 1/4 de la quantité
d’inflammabilité est atteinte si l’on a, par exemple, dans nécessaire d’oxyde de carbone et 3/4 de la quantité
Tableau 12 ● Concentrations maximales d’oxygène (% du volume) interdisant l’inflammation d’un mélange contenant des gaz
ou des vapeurs inflammables, de l’air et de l’azote ou du dioxyde de carbone ajouté pour rendre inerte ce mélange (à
températures et pressions ordinaires).
30
Caractéristiques des mélanges explosifs
d’hydrogène, pour former un mélange à la limite infé- ● mélanges d’hydrocarbures paraffiniques simples (de
rieure, sera lui-même un mélange à la limite inférieure. la forme CnH2n+2), y compris les gaz naturels ; toutefois
les différences entre les valeurs calculées et les valeurs
On utilise souvent la loi de Le Châtelier sous la forme observées sont parfois importantes.
suivante :
Les plus grandes différences sont observées lorsque
100
L= l’un des constituants est une vapeur telle que l’oxyde
P1 P2 P3 de diéthyle, l’acétone, le disulfure de carbone.
+ +
N1 N2 N3 En matière de prévention des explosions, il est intéres-
sant de prédire la LIE d’un composé nouveau.
L est la limite inférieure (ou supérieure) du mélange Une étude effectuée par l’École nationale supérieure
final en % ; P1, P2, P3 sont les proportions % de chacun de techniques avancées, dans le cadre d’une conven-
des gaz combustibles présents dans le mélange de tion d’étude passée avec l’INRS(4), a montré qu’on pou-
ceux-ci, sans air ni gaz inerte, de telle sorte que P1 + P2 vait donner une approximation de la LIE à partir des
+ P3 = 100. N1, N2, N3 sont toujours les limites inférieures critères de danger thermique du programme CHETAH
(ou supérieures) de chacun des constituants. (Chemical thermodynamic and energy hazard eva-
Par exemple, la limite inférieure d’inflammabilité d’un luation). Parmi les quatre critères de danger calculés
gaz naturel dont la composition est la suivante : par CHETAH, les critères C1 et C4 obtenus à partir de
la chaleur dégagée par la réaction de combustion
Méthane 80 % LIE 5,3 % du mélange gazeux air-vapeur combustible donnent
Éthane 15 % LIE 3,22 % les meilleurs résultats sur une sélection de 214 hydro-
Propane 4% LIE 2,37 % carbures et dérivés oxygénés ou azotés.
Butane 1% LIE 1,86 % Le critère C1 est directement l’enthalpie massique de
combustion :
sera : ∆H0c
C1 = ———
100
100 m
L =L = ==4,55
4,55 %
% où m est la masse d’une mole de la composition
8080 1515 4 1 gazeuse considérée et ∆H0c l’enthalpie standard de
+ ++ 4 + + 1
5,35,3 +3,22 2,37
3,22 2,37 1,86
1,86 combustion de cette même quantité de mélange. Les
meilleures estimations sont obtenues en recherchant la
La loi de Le Châtelier s’applique avec une bonne concentration en combustible dans l’air telle que le
approximation aux mélanges suivants : mélange ait un critère C1 = - 0,345 kilocalorie par
● hydrogène, oxyde de carbone, méthane qu’ils soient gramme.
pris par deux ou tous ensemble ; Le critère C4 est obtenu par l’équation empirique :
● gaz à l’eau (mélange gazeux obtenu par réaction de 0 2 m
C4 = 10 . ( ∆H c ) . ——
la vapeur d’eau sur du coke chauffé), gaz d’éclairage n
(mélange gazeux produit par distillation de la houille) ; où n représente le nombre d’atomes grammes pré-
sents dans la masse m de mélange. Les meilleures esti-
mations sont obtenues pour des compositions telles
que C4 = 15,1.
Les grandeurs thermochimiques nécessaires au cal-
cul peuvent être obtenues dans la plupart des cas par
(4) D. Dalmazzone ; J.C. Laforest ; J.M. Petit - Prédiction des limites infé- une méthode prédictive basée sur l’additivité des contri-
rieures d’explosivité dans l’air. Application de critères thermochimiques butions de groupes de Benson. On obtient ainsi des
pour les gaz et vapeurs de substances organiques. Paris, INRS, ND 2048,
prédictions de LIE, dans l’air et à 25 °C, légèrement
1997.
- École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA) - Centre sous-estimées dans la majorité des cas vérifiés expéri-
de l’Yvette, Chemin de la Hunière, 91120 Palaiseau (tél. 01 69 31 99 99). mentalement.
31
CHAPITRE 2
Caractéristiques
etCaractéristiques
effets des explosions
et effets des explosions
33
CHAPITRE 2
1.2. Vitesse d’accroissement de la pression atteindre, les vitesses maximales de montée en pression
dP max de quelques gaz et de vapeurs inflammables. On
notera surtout les valeurs relatives des caractéristiques.
dt
Le temps mis pour atteindre la pression maximale lors
d’une explosion est variable selon chaque gaz ou 2. Facteurs influant sur le régime
vapeur et selon le volume et la forme de l’enceinte où et la violence de l’explosion
se déroule l’explosion. Dans deux enceintes géométri-
quement semblables, l’explosion du même mélange 2.1. Concentration du gaz inflammable
produit les mêmes pressions aux temps t et λ t, λ étant dans l’atmosphère
le rapport de similitude.
La vitesse d’accroissement de la pression dP dt
La pression maximale Pmax et la vitesse maximale de
atteint une valeur maximale dP dt
max au cours de montée en pression de gaz dP dt
max ont leurs valeurs
l’explosion. Mesurée dans des conditions identiques les plus élevées à des concentrations voisines de la
pour les différents gaz et vapeurs, elle est une carac- concentration stœchiométrique (figure 10).
téristique importante de la violence des explosions Pour certains gaz inflammables, on a déterminé expé-
auxquelles peut donner lieu chaque gaz et vapeur rimentalement les concentrations pour lesquelles la
(figure 8). détonation peut avoir lieu. Par exemple :
Les tables de données indiquent la vitesse maximale ● pour l’hydrogène (LIE et LSE : 4 et 74 %), entre 18 et
Tableau 13 ● Caractéristiques d’explosion de quelques gaz et vapeurs (d’après Eastman Kodak et Cie, publiées dans Chemical
and process engineering, vol. 46, USA, 1965).
Gaz ou vapeur Pression Temps Teneur Vitesse maximale
inflammable maximale nécessaire du mélange de montée
d’explosion pour atteindre donnant en pression
(déflagration) la pression la pression dP/dt max.
en bar maximale maximale en bar/s
(1 bar = 105 Pa) en milliseconde % en volume (1 bar = 105 Pa)
Acétone 7 70 6 140
Acétylène 10,5 14 13 850
Acrylonitrile 7,8 42 8 200
Benzène 7 60 4 160
Butane 7 57 4 160
Butanol 7,45 64 6 190
Cyclohexane 7,5 52 3 155
Éthane 7 47 7 180
Éthanol 7 60 12 170
Éthylène 8,5 18 8 600
Hexane 6,6 60 2,5 180
Hydrogène 7,3 10 35 800
Méthanol 6,5 60 15 230
Oxyde de diéthyle 7,5 51 5 210
Propane 7 56 5 180
2-propanol 6,5 72 6 135
Toluène 6,6 80 4 170
34
Caractéristiques et effets des explosions
Si elle n’est pas détonante, l’inflammation d’un mélange La violence de l’explosion d’un mélange inflammable
donne lieu à une déflagration plus ou moins éner- croît généralement avec l’énergie de la source d’in-
gique ; mais en matière de sécurité, on doit envisager flammation comme le montre à titre d’exemple le
la possibilité d’une explosion violente pour toutes les tableau 14.
valeurs des concentrations comprises entre la LIE et la Une détonation ne peut être initiée, en général, que par
LSE. une source d’inflammation énergique ou une défla-
gration se propageant dans des conditions particu-
2.2. Énergie de la source d’inflammation lières.
dP -
1
max = Kg(V) 3
dt
5
Kg étant une constante caractéristique du gaz et de
la forme de l’enceinte qui s’exprime en bar.m.s-1.
Dans des canalisations ou des récipients de formes
très allongées, la propagation de l’explosion peut être
0
(bar) dp
V = 0,001 m3. = 720 bars.s-1
dt max
370 bar = Vitesse maximale
s de montée en pression dP max
dt dp
V = 1 m3. = 75 bars.s-1
dt max
(bar/s)
dp
V = 20 m3. = 27 bars.s-1
Vitesse de montée en pression
dt max
7
300
5
100
Temps (s)
0
0 (Vol %)
0 0,5 1,0 1,5
0 2 4 6 8
Mise à feu
Concentration en gaz inflammable
Figure 11 ● Explosion d’un mélange de méthane et
Figure 10 ● Courbes caractéristiques d’explosion d’un gaz d’hydrogène dans les enceintes approximativement
inflammable (1 bar = 105 Pa). cubiques de différents volumes (d’après Bartknecht)
(1 bar = 105 Pa).
Tableau 14 ● Influence de la source d’inflammation sur la valeur de Kg du propane à l’état initial calme (1 bar = 105 Pa).
SOURCE D’INFLAMMATION PARAMÈTRES D’EXPLOSION
Type Énergie (watt) Pmax (bar) Kg (bar.m.s-1)
Étincelle électrique 10 7,5 75
Décharge de condensateur 100 9,5 750
Source pyrotechnique 10 000 9,5 280
35
CHAPITRE 2
beaucoup plus rapide que dans une enceinte de 2.5. Pression initiale de l’atmosphère
forme approximativement cubique. En cours de pro-
pagation, la surpression d’explosion s’accroît et le La surpression d’explosion est accrue lorsque la pression
régime de détonation peut s’établir. initiale dans l’enceinte où elle se produit est plus éle-
Dans des lieux ou des sites non confinés, à l’air libre vée et inversement. On observe une valeur sensible-
notamment, l’explosion de gaz ou de vapeurs inflam- ment constante du rapport des pressions finale et initiale.
mables se mélangeant à l’air est plus rare, mais peut
se produire, notamment à la sortie d’évents de réser-
voirs et dans le cas de fuites importantes (ruptures de 3. Effets pratiques des explosions
canalisations, de réservoirs). et évaluation des dommages
À la suite d’une perte de confinement, les gaz inflam- potentiels résultant d’une
mables et les liquides inflammables à bas point d’ébul-
lition peuvent former une nappe gazeuse. À partir de
explosion de mélange gazeux
son point d’émission, cette nappe de gaz dérive au dans une installation
gré des conditions météorologiques et des obstacles
qu’elle rencontre. Si le nuage dont la concentration Ces effets dépendent notamment des manifestations
en gaz inflammable est comprise dans les limites d’in- suivantes des explosions :
flammabilité croise une source d’énergie, il s’enflam- ● la surpression maximale engendrée par la défla-
mera et, si la combustion est suffisamment rapide, elle gration ou la détonation, la pression de cette
engendrera une déflagration. dernière étant nettement plus élevée et les dégâts pro-
voqués plus importants ;
2.4. Turbulence de l’atmosphère ● le souffle, au voisinage immédiat de l’explosion ;
La turbulence initiale d’une atmosphère inflammable ● la force de réaction engendrée par l’impact de l’onde
accroît légèrement la pression et très fortement la vitesse de choc dans une tuyauterie lors d’un changement
de montée en pression et, par conséquent, la violence de direction ;
donc la constante caractéristique Kg du gaz ou de la ● les flammes : celles-ci peuvent envahir un volume 10
la transformation explosive (∆HTNT) de la masse équi- Ce « rendement » de l’explosion dont la valeur est com-
valente de TNT (mTNT) et l’enthalpie de la transforma- prise entre 0 et 1, est fonction de nombreux facteurs. Sur
tion explosive (∆Hprod) potentiellement disponible dans la base d’une étude statistique, a été établie la cor-
la masse de produit (mprod). respondance rapportée dans le tableau 16.
Soit, ∆HTNT valant 4 690 kJ/kg : Bien que le choix de 10 % pour le rendement d’ex-
mTNT x 4 690 plosion soit quelque peu pénalisant, cette valeur est
α= généralement adoptée par les industriels français,
mprod x ∆Hprod
même si leurs homologues anglo-saxons retiennent
celle de 3 %.
L’abaque (figure 12) le plus utilisé, obtenu à partir d’es-
Tableau 16 ● Correspondance.
sais et donnant les valeurs de la surpression due à l’ex-
Rendement total Probabilité plosion en fonction de la distance réduite λ, est celui
de l’explosion d’observation référencé TM5-1300(5).
10 % 97 %
4% 60 % (5) Structures to resist the effects of accidental explosions - Washington,
Departments of the Army, the Navy and the Air Force, TM5-1300/NAV-
3% 50 %
VAC, p. 397/A1FM 88, 22-juin 1969.
∆P(bar) Figure 12 ●
Abaque TM5 - 1 300
10 (1 bar = 105 Pa).
9
8 20 bar : Limite de formation des cratères
Courbe TNT
7 3
6 P(bar) = ƒ(R√m)
(Abaque du TM5 - 1 300 extrapolé)
5
37
CHAPITRE 2
La distance réduite λ est le rapport de la distance R (dépôts de liquides inflammables) a retenu deux seuils :
(entre le point considéré et la source de l’explosion) 170 mbars et 50 mbars (1 bar = 105 Pa).
sur la racine cubique de la masse mTNT de TNT. Exemple :
Soit un réservoir de 15 tonnes de butane en phase
R
α= liquide (le rendement a sera pris égal à 10 %) :
mTNT 13
mTNT = 10/100 x 15 000 x ∆Hbutane / ∆HTNT
La connaissance de la distance réduite λ, calculée à ∆Hbutane ≅ 49 000 kJ/kg
partir de la masse équivalente TNT et de la distance au ∆HTNT = 4 690 kJ/kg
centre d’explosion, permet de déterminer au moyen de mTNT ≅ 15 800 kg
l’abaque précité la surpression engendrée, puis à par-
tir du tableau 17 d’évaluer les dommages occasion- En se reportant à l’abaque précité, on trouve, par
nés. exemple pour les deux seuils précédents :
La circulaire du 9 novembre 1989 relative aux installa- Pour ∆P = 50 mb, λ = 22, soit R = 22 x 15 8001/3 ≅ 550 m.
tions classées pour la protection de l’environnement Pour ∆P = 170 mb, λ = 8,8, soit R = 8,8 x 15 8001/3 ≅ 220 m.
38
CHAPITRE 3
prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécu- ● prendre les mesures de protection collective en leur
rité et protéger la santé des travailleurs de l’établis- donnant la priorité sur les mesures de protection indi-
sement, y compris les travailleurs temporaires. Ces viduelle,
mesures comprennent des actions de prévention des ● donner les instructions appropriées aux travailleurs.
d’utilisation (solvants, peintures, etc.), où sont présents produire, en supprimant les causes d’inflammation
des gaz combustibles ou des vapeurs de liquides d’un mélange dangereux,
inflammables. Cette analyse devra préciser la possi- ● de limiter les conséquences d’une explosion par des
bilité que se forme, dans un endroit donné, normale- moyens technologiques et/ou de protection.
ment ou dans des conditions accidentelles, une
atmosphère explosive, c’est-à-dire contenant des gaz Une combinaison de ces deux possibilités est souvent
ou des vapeurs inflammables en proportion supérieure nécessaire. Elles seront régulièrement complétées par
ou égale à la LIE. des mesures concernant l’organisation.
40
Évaluation des risques d’explosion
Zone 1 : Emplacement où une atmosphère explosive tées notamment aux lieux, aux équipements de travail
consistant en un mélange avec l’air de substances ou à l’organisation du travail.
inflammables sous forme de gaz, de vapeur ou de Les différents facteurs à prendre en considération pour
brouillard est susceptible de se présenter occasion- la délimitation des zones sont :
nellement en fonctionnement normal.
a) Les sources de dégagement
Zone 2 : Emplacement où une atmosphère explosive
consistant en un mélange avec l’air de substances Ce sont les points d’émission des substances inflam-
inflammables sous forme de gaz, de vapeur ou de mables dans l’atmosphère. On distingue par exemple
brouillard n’est pas susceptible de se présenter en fonc- les sources de dégagement :
tionnement normal ou, si elle se présente néanmoins,
n’est que de courte durée. ●à l’origine de la zone 0 :
La connaissance de ces zones est indispensable pour - intérieur de réservoirs de stockage fermés,
le choix des équipements. - intérieur d’appareils de fabrication ou de mélange
fermés,
3.1. Délimitation des zones - etc.
● à l’origine de la zone 2 :
- brides, connexions, vannes et raccords de tuyaute-
ries,
extensions ou des transformations notables sont appor- notamment les points d’éclair et les températures
41
CHAPITRE 3
d’auto-inflammation des produits par rapport à la tem- processus industriel global et à les analyser) permettent
pérature de mise en œuvre ; une étude plus rigoureuse des risques potentiels liés
● les quantités de produits mises en jeu pour estimer la aux conditions d’exploitation.
quantité maximale de gaz ou vapeurs inflammables
susceptible de se dégager dans l’atmosphère en cas c) Les conditions d’implantation
d’incident.
Pour une même unité de fabrication, la délimitation
Les équipements des zones sera différente s’il s’agit d’une unité implan-
Il est nécessaire de prendre en compte non seulement tée à l’intérieur d’un bâtiment ou en plein air (structure
les appareils de fabrication et de stockage mais aussi ouverte).
le matériel annexe : La délimitation des zones doit être effectuée en volume
● appareils équipés d’un système de chauffage ou et non en plan, en tenant compte notamment :
de refroidissement, ● du volume et de la géométrie des installations,
ponctuelle,
● matériels utilisés par les intervenants. d) Les conditions climatiques
Les procédures de travail La délimitation des zones dépend aussi des conditions
La délimitation des zones est aussi fonction du procédé de diffusion et de dilution des gaz ou vapeurs émis
retenu. Chaque situation devra nécessiter une étude dans l’atmosphère.
particulière. Cette délimitation devra tenir compte des conditions les
plus défavorables. En particulier, dans le cas d’une ins-
tallation en structure ouverte, il sera nécessaire d’étu-
dier l’influence des vents.
E X E M P L E Enfin, les conséquences que pourrait avoir la foudre
sur les installations devront être examinées.
Cas d’un produit obtenu en dissolvant un solide dans un Des relations mathématiques ont été proposées pour
liquide inflammable (opération réalisée dans une cuve agi- déterminer les valeurs des concentrations en produit
tée et en chauffant le mélange). inflammable dans l’air en fonction des caractéristiques
● S’il est prévu d’effectuer cette opération à une tempéra- du produit émis, du débit d’émission, de la distance
ture nettement inférieure au point d’éclair du solvant, une de la source de dégagement et de la vitesse du vent.
● conditions climatiques…
Cet exemple constitue un cas très simple. En pratique, Leur incidence chiffrée sur l’étendue des zones ne peut
le problème est généralement plus complexe. Les être déterminée par le calcul avec une fiabilité suffi-
méthodes d’analyse de risques (qui conduisent à sante. Cette étendue pourra toutefois être souvent
décomposer en phases élémentaires successives un appréciée par l’utilisation d’explosimètre.
42
Évaluation des risques d’explosion
Une même installation peut être utilisée à des fabri- changement de solvant d’extraction, ou changement
cations ou des stockages différents réalisés par cam- d’un composant de la réaction.
pagnes, c’est-à-dire pendant des périodes successives ● l’équipement : par exemple remplacement d’un
zone 1, zone 2 ou zone hors danger. lisée à une température ou à une pression plus élevée,
Si un matériel, notamment électrique, n’est pas adapté ou horaires de travail différents : journées ou équipes
au type de zone et à la nature du produit, il doit être successives.
consigné pendant la durée du classement dans cette ● l’augmentation des capacités de production.
rendre non dangereuses les zones d’intervention, par trie chimique allemande. En effet, certains schémas
exemple lors d’un arrêt programmé pour travaux d’en- types de ce code, concernant l’étendue des zones,
tretien et, si cela s’avère nécessaire, l’installation doit sont utilisables pour un grand nombre de configura-
être vidangée, dégazée et lavée. Les parties de l’ins- tions existant dans l’industrie ;
tallation, qui ne peuvent faire l’objet de ces mesures, ● du cas d’un atelier de mélange de produits liquides
doivent être isolées au moyen de joints pleins ou de inflammables conçu de trois manières différentes ;
dispositifs équivalents. ● du cas d’une usine d’épuration d’eaux résiduaires.
(6) Quelques gaz combustibles sont plus légers que l’air à la même
température. Ils tendent donc à s’accumuler dans les espaces fermés
supérieurs. Ils peuvent s’échapper par les aérations hautes : hydrogène
(d = 0,07) ; ammoniac (d = 0,60) ; méthane (d = 0,55).
D’autres gaz ou vapeurs ont une densité très proche de celle de l’air
et se mélangent facilement à l’ensemble de l’atmosphère d’un espace
fermé : éthane (d = 1,03) ; alcool méthylique (d = 1,10) ; oxyde de
carbone (d = 0,96).
Mais la plupart des gaz et vapeurs sont plus lourds que l’air. En l’absence
de ventilation, ils ont tendance à s’accumuler dans les zones basses
(caniveaux, sous-sol, etc.). Ils peuvent s’échapper par les aérations
basses.
43
CHAPITRE 3
• Application : Hydrocarbures liquides de point d’éclair inférieur à 55 °C ou à une température supérieure à leur point
d’éclair.
Zone 2
3m 3m
Pompe
Zone 2
3m
3m
Zone 1
3m
44
Évaluation des risques d’explosion
Encadré 2 ● Exemples tirés du Code des assurances de l’industrie chimique allemande (*).
Z2 Z1
Z2
Z2
Z1
Z1
5 5mm 5m
5m 10 m
11 4
Ventilateurs
Ventilateurs Z2
Ventilateurs
Z1
5m
Z2
5m Z2
5
5m
2
2
Z2
Z1
5m
7m 3m
6
0,5 m7 m 3m
3
0,5 m
3
N.B. : Le ventilateur en zone
Zone 0 Zone 1 Zone 2 Zone dangereuse sera équipé à
hors danger l’entrée et en sortie d’arrête- 3m
flammes.
(*) Sauf cas particulier, la distance indiquée sur ces schémas correspond
au rayon d’une sphère entourant la source qui est à l’origine de la zone. Suite page suivante 왘왘왘
45
CHAPITRE 3
Encadré 2 (suite) ● Exemples tirés du Code des assurances de l’industrie chimique allemande (*).
Z1
Z2 Récipients fermés
Z2
Z1 Z2
5 m 10 m
5m 5m 5m
18 12
Ventilateurs Ventilateurs
Ventilateurs
Z2
Récipients ouverts
couvercles simplement posés
Z1
Z2
Z2
5m 5m 5m
5m
9 13
2
Z2 Récipients ouverts
couvercles simplement posés
Z1
Z2
7m 3m
5m 5m
5m
0,5 m
14
3 10
Zone 0 Zone 1 Z2 2
Zone Zone
hors danger
3m Zone 2 Zone
hors danger
11
(*) Sauf cas particulier, la distance indiquée sur ces schémas correspond au rayon d’une sphère entourant la source qui est à l’origine de la zone.
46
Évaluation des risques d’explosion
Certains produits utilisés sont inflammables et ont un point d’éclair inférieur à la température ambiante. Les solvants sont mélangés dans une
cuve munie d’un agitateur central mû par un moteur électrique. L’opération s’effectue à température ambiante en discontinu.
Il existe un éclairage ponctuel près de la cuve et un éclairage général en plafond et latéralement.
Nous indiquons ci-après, trois conceptions différentes d’un tel atelier en précisant, dans chacun des cas, la délimitation des zones correspondantes.
Cas B
Par rapport au cas A, les modifications suivantes ont été
apportées :
B Z2
- une séparation matérielle a été réalisée pour isoler le
Z
Z1 dépôt de solvants de l’atelier de mélanges,
- la cuve est munie d’un couvercle,
- une captation à la source des gaz et vapeurs inflam-
Dépôt mables, par aspiration mécanique, a été prévue au-des-
solvants
sus de la cuve, ainsi qu’une ventilation mécanique au sol,
- les opérations de remplissage et de vidange de la cuve
demeurent manuelles.
Dans ces conditions, il y a présence d’une zone 1 dans et
autour de la cuve de mélange, l’étendue de cette zone
dépend de l’efficacité de la captation à la source et de
la ventilation générale.
Dans les conditions habituelles, le moteur de l’agitateur,
l’éclairage situé au-dessus de la cuve, le dispositif de com-
mande de l’agitateur et les moteurs des ventilateurs sont
situés dans cette zone 1.
L’éclairage situé en plafond et sur la paroi latérale oppo-
sée est en zone 2 ainsi que le dépôt de solvants.
Cas C
Par rapport au cas A, les modifications suivantes ont été appor-
tées :
C Z2
- la cuve est fermée,
- les solvants sont introduits automatiquement dans la cuve à par-
tir des réservoirs de stockage situés à l’extérieur de l’atelier : le
local de stockage des solvants est ainsi supprimé,
- le produit est vidangé automatiquement en fin d’opération dans
une cuve située à l’extérieur de l’atelier,
- la commande des vannes et des pompes est assurée à dis-
tance depuis un tableau de commande situé dans un local mis
en surpression par rapport à l’atelier,
- une ventilation générale mécanique a été mise en place.
Dans ces conditions, la totalité de l’atelier constitue une zone 2 sauf
Zone 0 Zone 1 Zone 2 Zone l’intérieur de la cuve qui doit être classé en zone 0.
hors danger
La salle de commande qui est mise en surpression est en zone hors
danger.
47
CHAPITRE 3
Digesteur
Zone 2
3m
3m Zone11
Zone 3m
3m
Zone 0
Gazomètre à cloche
3m
Zone 2
Zone 1 3m
Zone 0
Zone 1 Zone 1
3m
3m
Zone 1 Zone 1
48
Évaluation des risques d’explosion
Gazomètre à membrane
Zone 2
Zone 1
3m Zone 0
Zone 1 Zone 1
Ventilateur avec
Départ gaz régulateur de pression Arrivée gaz
vers utilisation
Stockage gaz
liquéfié sous
pression
Zone 2
Zone 1 5m
5m
Zone 0 < 200 m3
Zone 1
10 m
49
CHAPITRE 3
Le principe de l’explosimètre est de provoquer l’oxy- de concentration en oxygène et dans la plage de tem-
dation catalytique d’un gaz ou d’une vapeur et de pérature prévue par le constructeur,
mesurer l’échauffement produit. Cette réaction se fait ● vérifier périodiquement l’étalonnage de l’appareil
sur un filament de platine chauffé par un courant élec- selon la procédure indiquée par le constructeur,
trique, constituant l’une des branches d’un pont de ● maintenir en état de fonctionnement l’ensemble de
50
CHAPITRE 4
52
Prévention des explosions par action sur les gaz et vapeurs inflammables
mables par mise sous pression de gaz inerte des réser- Les différents gaz inertes utilisés sont, le plus fréquem-
voirs, fûts, etc., auxquels sont raccordées des canali- ment : l’azote, le dioxyde de carbone, les gaz de com-
sations. bustion (contenant environ 85 % d’azote) ; plus
● Traitements et opérations sur des liquides inflam- rarement la vapeur d’eau, l’argon…
mables ou en présence de tels liquides, dans des réac- L’eau peut remplir le même rôle que les gaz inertes
teurs, des fours, des colonnes de distillation, des citernes pour réaliser la mise en inertie totale d’enceintes de
ou d’autres enceintes (par exemple : le lavage à chaud volume limité, en vue de travaux par point chaud par
des citernes contenant des résidus d’hydrocarbures, à exemple.
bord de pétroliers). Plusieurs types de représentations graphiques rendent
● Essorage et séchage de produits pour l’élimination de compte des caractéristiques théoriques d’inflamma-
liquides inflammables (solvants)(7). bilité des mélanges possibles d’un gaz ou d’une vapeur
● Purge d’installations de traitements (réacteurs, fours, inflammable, d’air et de gaz inerte. Les trois types sui-
etc.), après fonctionnement et en attente d’un pro- vants sont ceux le plus souvent rencontrés.
chain démarrage.
● Mise en condition des réservoirs, citernes, corps creux 3.1. Inflammabilité d’un mélange
ayant contenu des liquides inflammables pour effec- en fonction des proportions d’oxygène
tuer en sécurité des travaux notamment à feux nus, à et de gaz ou vapeur combustible
proximité et sur leurs parois extérieures.
● Mise en condition d’inertie « totale » d’un gaz ou Dans ce graphique en forme de triangle rectangle,
d’une vapeur inflammable pour garantir son inin- chacun des trois sommets représente un mélange
flammabilité, quelle que soit la quantité d’air qui puisse réduit à 100 % d’oxygène, 100 % d’azote ou 100 % de
lui être ajoutée (prévention des explosions qui seraient gaz ou de vapeur combustible. Les mélanges repré-
consécutives à des fuites de gaz ou de vapeurs inflam- sentés par des points situés sur un côté sont réduits à
mables hors de réservoirs ou de canalisations). deux composants.
● Mise en condition d’inertie « totale » d’un réservoir
53
100
80
Un exemple en est le graphique de la figure 13, relatif
70
à l’inflammabilité de vapeurs de dichlorométhane dans
Pourcentage d'oxygène
30
Sur ce diagramme, J étant un point représentant un
J
A mélange donné, A étant le point représentant la pro-
20
B portion d’oxygène dans l’air normal :
C
10 ● la droite JA représente un balayage du mélange
D
considéré par l’air (l’introduction d’air, dilution, échap-
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 pement du mélange ainsi formé de l’enceinte). Dans
Pourcentage de dichlorométhane le cas de la figure, cette opération fait passer le
mélange par un état inflammable ;
Figure 13 ● Inflammabilité des mélanges vapeur de
● la droite JO représente un balayage du mélange
dichlorométhane, oxygène, azote.
par de l’azote ;
● les mélanges représentés par des points situés en
22
20
exemple) ne risquent pas de devenir explosibles lors
d’un balayage du mélange par de l’air, autrement dit
18
quelle que soit la quantité d’air ajoutée au mélange.
16
azote. de l’air ;
● la droite JO représente un balayage du mélange
22
par de l’azote.
20
3.2. Inflammabilité d’un mélange
18
en fonction des proportions de gaz inerte
Pourcentage d'oxygène
trations de 0 à 100 % de gaz inerte est sensiblement dif- un point du diagramme - R par exemple - est figuré
férente d’une droite. sensiblement par le segment de la droite RO ; cette
opération peut faire passer par un état explosible ;
Le graphique de la figure 16 est relatif à l’inflammabi- ● les mélanges représentés par des points situés en
lité des vapeurs d’essence en mélange avec de l’air dessous de la tangente - telle OQ - à la courbe relative
et différents gaz inertes (azote, dioxyde de carbone, gaz à un gaz inerte (ici le dioxyde de carbone), ne risquent
d’échappement, trois hydrocarbures halogénés). pas de devenir explosibles lors d’un balayage du
Les mélanges représentés par des points situés au-des- mélange par de l’air, autrement dit quelle que soit la
sus des domaines d’inflammabilité peuvent passer par quantité d’air qu’on ajoute au mélange.
un état inflammable lors d’une addition d’air.
Sur ce graphique, le point E représentant un mélange Les figures 17 à 29 correspondent à des graphiques
donné de vapeur et d’air (ici à 6 % de vapeur) : analogues relatifs à des mélanges avec de l’air des
● un balayage par un gaz inerte est figuré sensible- gaz et vapeurs suivants : hydrogène, benzène, 1,3-buta-
ment par une droite joignant E au point 0 % de vapeur diène, butane, cyclopropane, éthane, éthylène,
(100 % de gaz inerte) ; hexane, méthane, oxyde de carbone, pentane, pro-
● un balayage par de l’air d’un mélange représenté par pane, propène.
HYDROGÈNE
7 Pourcentage d'oxygène dans l'atmosphère initiale
20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0
E
6
R
Pourcentage de vapeurs d'essence
70
mélanges non inflammables
5 60
Pourcentage d'hydrogène
CO
2 50
4 ga
mélanges zd
'éc N2
inflammables ha
pp N2
em 40
3 ent
l 3F l 2F 2
CC CC
CO2
30
méla
2 lF
Q A nges
théo
CHC 2 rique
20 s
1
mélanges non inflammables 10
0 0
0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Pourcentage de gaz inerte dans l'atmosphère Pourcentage de CO2 ou de N2 additionnel
dans l'atmosphère initiale
1,3 - BUTADIÈNE
BENZÈNE
12
7
10
Pourcentage de 1,3-butadiène
6
N2 8
Pourcentage de benzène
5 CO N
2 2
CO
6 2
4
3 4 mélan
mélange ges thé
s théorique orique
s s
2 2
1
0
0 10 20 30 40 50
0
Pourcentage de gaz inerte,
0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 44
ajouté dans l'atmosphère initiale
Pourcentage de gaz inerte, ajouté dans l'atmosphère initiale
Figure 19 ● Limites d’inflammabilité du 1,3-butadiène dans
Figure 18 ● Limites d’inflammabilité du benzène dans des mélanges des mélanges d’air et d’azote ou d’air et de dioxyde de
d’air et d’azote ou d’air et de dioxyde de carbone. carbone.
55
N.B. : Les figures 17 à 29 ont été établies d’après COWARDS et JONES, U.S. Bureau of Mines.
CHAPITRE 4
BUTANE CYCLOPROPANE
Pourcentage d'oxygène dans l'atmosphère initiale Pourcentage d'oxygène dans l'atmosphère initiale
20 19 18 17 16 15 14 13 12 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10
6 8
CO N
2 2
5 CO
2
6
4
mélang
3 es théo méla
riques nges
théori N He
4 ques 2
2
1 2
0 10 20 30 40 50
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 Pourcentage de gaz inerte, ajouté dans l'atmosphère initiale
Pourcentage de gaz inerte, ajouté dans l'atmosphère initiale Figure 21 ● Limites d’inflammabilité du cyclopropane dans
des mélanges d’air et d’azote ou d’air et de dioxyde de
Figure 20 ● Limites d’inflammabilité du butane dans des
carbone ou d’air et d’hélium.
mélanges d’air et d’azote ou d’air et de dioxyde de carbone.
ÉTHYLÈNE
ÉTHANE 30
20 18 16 14 12 10 25
Pourcentage d'éthylène
12 20 N
2
15 CO
2
10 10
mélange
s théoriq
5 ues
Pourcentage d'éthane
8 N 0
2 0 10 20 30 40 50 60
CO Pourcentage de gaz inerte,
2
ajouté dans l'atmosphère initiale
6
Figure 23 ● Limites d’inflammabilité de l’éthylène
méla
nges dans des mélanges d’air et d’azote ou d’air et
théori
ques
de dioxyde de carbone.
4
HEXANE
Pourcentage d'oxygène dans l'atmosphère initiale
2 20 19 18 17 16 15 14 13 12
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 7
CO
4 2
mélanges
théorique
2 s
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Pourcentage de gaz inerte, ajouté dans l'atmosphère initiale
56
N.B. : Les figures 17 à 29 ont été établies d’après COWARDS et JONES, U.S. Bureau of Mines.
Prévention des explosions par action sur les gaz et vapeurs inflammables
Pourcentage de méthane
• N2 ajouté
12 • He
11 • Argon
10
9
8
7
6
5
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55
Pourcentage de gaz dans l'atmosphère initiale
OXYDE DE CARBONE
Pourcentage d'oxygène dans l'atmosphère initiale
PENTANE
20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0
80 Pourcentage d'oxygène dans l'atmosphère initiale
19 17 15 13
70 8
Pourcentage d'oxyde de carbone
60 7
N2
50 6
CO2
40 CO
5 2 N
2
30 méla
nges 4
théo
rique
s
20
3
mélanges thé
10 oriques
2
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
1
Pourcentage de CO2 additionnel dans l'atmosphère initiale
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Figure 26 ● Limites d’inflammabilité de l’oxyde de carbone Pourcentage de gaz inerte, ajouté dans l'atmosphère initiale
dans l’air avec le dioxyde de carbone ou l’azote.
Figure 27 ● Limites d’inflammabilité du pentane dans des mélanges
d’air et d’azote, ou d’air et de dioxyde de carbone.
PROPANE
Pourcentage d'oxygène dans l'atmosphère initiale
20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10
PROPÈNE
9 Pourcentage de gaz inerte, ajouté dans l'atmosphère initiale
20 19 18 17 16 15 14 13 12
Pourcentage de propane dans le mélange
8 10
Pourcentage de propène dans le mélange
7
8
6 N
2
CO
2
N 6
2 CO
5 2
mélanges
théoriques
4 4
mélan
ges th
éoriqu
3 es
2
2
0
0 10 20 30 40 50 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Pourcentage de gaz inerte, ajouté dans l'atmosphère initiale Pourcentage de gaz inerte, ajouté dans l'atmosphère initiale
Figure 28 ● Limites d’inflammabilité du propane dans des Figure 29 ● Limites d’inflammabilité du propène dans des
mélanges d’air et d’azote, ou d’air et de dioxyde de carbone. mélanges d’air et d’azote, ou d’air et de dioxyde de carbone.
57
N.B. : Les figures 17 à 29 ont été établies d’après COWARDS et JONES, U.S. Bureau of Mines.
CHAPITRE 4
3.3. Inflammabilité d’un mélange ternaire graphiques ci-après, de 0 à 100 %) des proportions
en fonction de proportions des trois d’un des constituants. Le sommet qui correspond à
composants - gaz ou vapeur combustible, l’extrémité « 100 % » de cette échelle représente un
oxygène ou air, gaz inerte - par un mélange réduit à ce composant pur. Les mélanges
diagramme triangulaire réduits à deux composants sont figurés sur les côtés
du triangle.
À la forme près, un tel graphique est analogue à ceux
présentés précédemment. Chaque côté du triangle Pour connaître la proportion d’un composant dans
constitue l’échelle (généralement comme dans les un mélange représenté par un point quelconque de
la surface du triangle, il faut mener de ce point la
parallèle au côté opposé au sommet figurant 100 %
(ou la proportion maximale de l’échelle) du compo-
0 100 • CO2
• Azote sant et lire la proportion % à l’intersection de cette
parallèle avec le côté constituant l’échelle du com-
posant.
20 80
Hy
e)
gè
ne
ev
40 60
(po
urc
en
urc
tag
(po
olu
60 40
ert
qu
e)
20 80
qu
Éth
olu
ne
tag
d’azote).
(po
40 60
en
urc
urc
tag
(
ev
Az
60 40
mi
75
gène) pour éviter toute explosion dans une enceinte
80 20 contenant le mélange (pour l’hydrogène, 23 % d’air,
soit 4,8 % d’oxygène ; pour l’éthylène, 13 % d’air, soit
2,7 % d’oxygène).
97
100 0
0 13 20 25 40 60 80 100 Les tableaux des quantités de gaz inerte nécessaire à
Air (pourcentage volumique) la prévention de l’inflammation de gaz ou vapeurs,
Figure 31 ● Domaine d’explosibilité du système C2H4/N2/Air présentent de manière simplifiée, les indications don-
à 250 °C sous 9,5 bars et sous T.P.N. (aire grise) (d’après nées par le calcul ou par des graphiques semblables
CONRAD) (1 bar = 105 Pa). à ceux des paragraphes précédents. Pour assurer, par
58
Prévention des explosions par action sur les gaz et vapeurs inflammables
addition d’azote ou de dioxyde de carbone, la mise Pour réaliser un inertage de qualité, il faut procéder en
à l’état inerte d’un mélange de gaz ou de vapeurs deux étapes :
inflammables courants en proportion quelconque et ● purger l’installation afin d’éliminer le mélange gazeux
minimal au volume d’air du volume d’azote ou de La réalisation pratique de la purge (mise à l’état inerte)
dioxyde de carbone à ajouter est rappelé au d’une enceinte contenant un mélange gazeux inflam-
tableau 19. mable peut se faire par :
Dans ce même tableau, sont indiqués les rapports,
aux volumes de gaz ou de vapeurs combustibles, des ■ balayage (réacteur, colonne de distillation, réser-
volumes d’azote ou de dioxyde de carbone néces- voir) : introduction, sous une pression un peu supé-
saires pour assurer l’ininflammabilité de gaz ou de rieure à celle de l’enceinte (de 102 à 103 Pa), de gaz
vapeurs combustibles courants, quelle que soit la inerte, dilution de celui-ci, évacuation du mélange en
quantité d’air avec laquelle ils peuvent être mélan- excès par un orifice éloigné (et sans « court-circuit »
gés. possible) de l’introduction. Pour faciliter la dilution, le
Tableau 19 ● Valeurs limites des quantités de gaz inerte rapportées à celles de gaz ou de vapeurs combustibles courants ou à
celles d’air pour assurer la mise à l’état inerte de mélanges ternaires dans les conditions ordinaires de température et de
pression.
59
CHAPITRE 4
débit de gaz inerte peut être limité. La figure 32 indique, Dans des réservoirs, on peut déplacer un liquide ; la
en fonction du rapport des teneurs initiale et finale du pression partielle de vapeur de ce dernier dans l’at-
mélange en constituant à éliminer, le nombre néces- mosphère reste toutefois la même jusqu’à la fin du
saire de renouvellements de l’atmosphère à effectuer déplacement et tant que le liquide mouille les parois.
par balayage de gaz inerte. Une marge de sécurité Ce risque se prolonge d’autant plus que le liquide est
doit être observée dans l’adoption du nombre de moins volatil.
renouvellements pour compenser notamment des Pour assurer le maintien de l’atmosphère inerte, il existe
hétérogénéités éventuelles du mélange ; trois méthodes qui diffèrent selon les applications : le
balayage, la surpression constante et l’analyse de l’at-
■ cycles de compression-détente, notamment lorsque mosphère inertée.
la position des orifices d’une enceinte ne permet pas La méthode généralement préconisée consiste à main-
le balayage. Si C et Co sont les proportions finale et ini- tenir une légère surpression constante dans l’installation
tiale du constituant à éliminer, Pc et Pd les pressions à inerter. Cette surpression compense les fuites et per-
absolues de compression et de détente, le nombre de met d’éviter toute entrée d’air parasite. La dernière
cycles nécessaires, n, est : solution consiste à réguler l’injection du gaz inerte non
plus en fonction d’une consigne de pression mais en
log C – log Co
n=
fonction d’une analyse de l’atmosphère inertée ; en
log Pd – log Pc général il s’agit d’une analyse d’oxygène.
Il importera d’observer toutes les précautions contre
Le nombre de cycles adopté pourra être plus élevé les explosions et les intoxications lors d’opérations de
par mesure de sécurité. remplissage et de balayage d’enceintes par gaz inerte.
Lorsque l’installation purgée résiste au vide, la phase de
détente peut être plus poussée grâce à l’utilisation ■ Afin d’empêcher l’initiation d’explosions dans des
d’une pompe à vide. On parle alors de compression- atmosphères explosibles par des décharges d’électri-
détente sous vide, le nombre de cycles et les quanti- cité statique, les gaz inertes doivent être exempts de
tés de gaz inerte nécessaire seront moins importants ; poussières, d’eau, de particules de glace et, pour le
dioxyde de carbone, de particules de neige carbo-
■ déplacement : dans des canalisations, on peut dépla- nique.
cer un gaz par un gaz inerte avec une faible dilution
ou un liquide avec interposition d’un piston racleur. ■ Les mélanges gazeux balayés des enceintes par le
gaz inerte introduit peuvent :
- être inflammables. Ils doivent donc être évacués loin
des sources d’inflammation et, au besoin, brûlés en tor-
teneur initiale
Rapport
teneur finale chère ;
de l'atmosphère en ses constituants initiaux
1
- être dangereux ou asphyxiants. Ils doivent donc être
rejetés, après traitement, loin de lieux où séjournent
2
3
des personnes ;
4 - les gaz inertes eux-mêmes n’entretiennent pas la vie ;
5
6
8
7 ils doivent donc être manipulés avec précaution, des
9
10
Exemple 1 procédures doivent être établies si des interventions
20 humaines dans les enceintes sont possibles.
30
40 Exemple 2
60
50 Deux phases sont à considérer pour la mise à l’état
70
80
100
90 inerte d’un stockage liquide d’une enceinte :
● la vérification des conditions initiales de l’inertage (le
200
300
contrôle le plus simple consiste en la mesure de la
500
teneur en oxygène par un capteur situé dans l’en-
600
800
700 ceinte) ;
900
1000
1 2 3 4 5 ● la vérification du maintien des conditions de l’iner-
Nombre de renouvellements de l'atmosphère par gaz inerte tage (deux solutions sont couramment utilisées : contrôle
par manomètre de la légère surpression (103 à 5.103 Pa)
Figure 32 ● Nombre de renouvellements nécessaires de
de l’enceinte inertée et contrôle de la teneur en oxy-
l’atmosphère d’une enceinte par l’utilisation d’un gaz
inerte pour diminuer la teneur des constituants dans un gène). Ce dispositif doit être complété par une alarme
rapport donné (Document «L’Air Liquide»). automatique en cas de défaillance de l’inertage.
60
CHAPITRE 5
2. Surfaces chaudes
1. Flammes et feux nus et compression
Leur proscription des zones dangereuses entraîne l’in- Les températures des surfaces ne doivent pas dépas-
terdiction des travaux par « points chauds » (soudage ser des valeurs égales à 80 % des températures d’auto-
et découpage à l’arc ou au chalumeau), à moins que inflammation des gaz ou vapeurs (exprimées en °C).
des précautions particulières ne soient prises. La pro- Les surfaces chaudes à surveiller sont le plus souvent
61
CHAPITRE 5
62
Prévention des explosions par suppression des sources d’inflammation
63
CHAPITRE 5
Encadré 6 ● Autre exemple de permis de feu (autorisation de travaux avec points chauds).
REMARQUE IMPORTANTE
La délivrance de ce document sous-entend que le sigbnataire (chef d’établissement ou son représentant quali-
fié) s’est informé au préalable de la configuration des locaux concernés et situés à proximité, des produits qui y
sont utilisés ou entreposés et des activités effectuées (risques spéciaux).
Date de début des travaux : ......................................................................................................................................................................................................................
Durée maximale : ......................................................................................................................................................................................................................
Travail à exécuter : ......................................................................................................................................................................................................................
❏ Soudage
❏ Chalumeau
❏ Découpage électrique
❏ Pas de point de feu
❏
MISE EN SÉCURITÉ MOYEN DE PROTECTION
Protection ou évacuation des produits inflammables ❏ Contrôle d’atmophère ❏
Délimitation et signalisation de la zone dangereuse ❏ Écrans, bâches, protection du voisinage ❏
Consignation - séparation des sources d’énergie ❏ ventilation forcée ❏
Vidange ❏ Extincteurs ❏
Nettoyage - dégazage ❏ Surveillant de sécurité ❏
Isolation totale de tuyauterie ❏ Moyens d’alerte (téléphone) ❏
Démontage de tuyauterie ❏ ❏
❏ ❏
❏ ❏
❏ ❏
❏ ❏
SERVICES CONCERNÉS NOM SIGNATURE
Demandeur
Sécurité
Entretien
Exécutant (ou chef d’équipe
d’entreprise extérieure)
celles des parois d’enceintes et des cloisons chauf- malaxeurs), des appareils de chauffage.
fées, des canalisations de fluides à température éle- La protection par calorifugeage n’est pas une mesure
vée (de vapeur notamment), des pièces de machines suffisante à elle seule. Il faut en plus que l’atmosphère
s’échauffant par action mécanique (broyeurs, dangereuse ne puisse pas atteindre la paroi chaude
64
Prévention des explosions par suppression des sources d’inflammation
calorifugée, ce qui implique un calorifugeage adhé- pouvoir provoquer l’inflammation. Aussi, cette aptitude
rent à cellules closes ou une protection par balayage à provoquer l’inflammation ne peut croître indéfini-
dans le calorifuge. ment car la température des particules détachées par
Certaines réactions exothermiques peuvent entraîner choc ou par frottement est inversement proportion-
sur des matières ou sur des surfaces métalliques des nelle à leur dimension. Si la vitesse des étincelles est
températures susceptibles d’initier des explosions : en trop grande, elles ne peuvent guère provoquer l’in-
particulier, des actions d’acides répandus sur des flammation car leur séjour dans un mélange explosif
métaux, des réactions d’oxydation violentes (par nitrate est trop bref. L’inflammation n’a lieu, en général, qu’en
d’ammonium, chlorate de potassium,…), des combus- fin de trajectoire mais elle peut parfois se produire dès
tions lentes (huiles et chiffons gras, certains déchets ou la formation des étincelles en présence de promoteurs
poussières métalliques), des fermentations de produits d’inflammation (poussières,…).
agricoles.
Des compressions adiabatiques de rapport élevé, La possibilité qu’un mélange gazeux soit enflammé
même inférieures à celles réalisées dans les moteurs par des étincelles dépend de la nature de ses com-
Diesel (dont le taux de compression est de 15 au moins) posants et de leurs proportions. L’inflammation ne se
peuvent également entraîner l’inflammation explosive produit, en général, que dans la zone inférieure du
de mélanges de gaz ou de vapeurs avec l’air, portés domaine d’explosivité du mélange. En effet, la pro-
par ce moyen à leur température d’auto-inflammation. portion d’oxygène doit être élevée pour que les étin-
celles deviennent incandescentes.
Les appareils ou les objets les plus courants, suscep-
3. Étincelles d’origine mécanique tibles de produire des étincelles mécaniques dange-
reuses en atmosphères inflammables et appelant des
Elles sont constituées de particules métalliques (fer, mesures de prévention sont :
acier, cuivre, aluminium, etc.) ou minérales (carbone,
quartz, silex, grès) arrachées à un matériau par le choc Les ventilateurs d’extraction
ou le frottement, sous pression d’une matière aussi dure Les matières des pales et de l’enveloppe doivent être
ou plus dure. choisies pour éviter les étincelles d’origine « électricité
La détermination quantitative des phénomènes se dérou- statique » et « choc mécanique ». Pour ce dernier, il
lant aux points de contact, est aussi difficile à effectuer faut garantir un jeu entre les parties fixe et mobile.
pour les frottements que pour les chocs. Mais il est cer- Leurs moteurs électriques doivent être placés hors de
tain que, dans les deux cas, les températures atteintes aux l’atmosphère éventuellement inflammable, ou être de
points d’impact sont très élevées (dans le cas des métaux, sûreté. Ils seront de plus construits pour résister à une
elles ne sont limitées que par le point de fusion de ces der- pression d’explosion et équipés généralement d’ar-
niers et peuvent dépasser 1 000 °C). rête-flamme s’ils fonctionnent dans un flux classé en
zone 1, et obligatoirement en zone 0 (flux interne).
On peut s’attendre à ce qu’un copeau de dimension
convenable pour la formation des étincelles soit porté,
Remarque
au moment où il est détaché, à une température attei- Cette combinaison avec arrête-flamme peut
gnant aisément 1 000 °C. Cette température, bien que s’appliquer aussi aux compresseurs, pompes à
suffisante pour porter les particules à incandescence, vide sèches, soufflantes…
est trop faible pour allumer les mélanges très inflam-
mables composés d’air et d’acétylène ou d’hydro-
gène. Ces particules ne créent un risque grave Les meules, broyeurs, marteaux-piqueurs,
d’inflammation que lorsqu’elles brûlent dans l’oxygène appareils de sablage
du mélange gazeux environnant, la chaleur de com- À moins d’être rendus inoffensifs par des mesures par-
bustion libérant une énergie qui peut enflammer le ticulières (broyeurs sous atmosphère inerte, abrasifs
mélange gazeux. Le minimum d’énergie libérée par non étincelants), ils sont inacceptables en présence
choc, nécessaire à la formation d’étincelles suscep- de mélanges dangereux.
tibles de causer l’inflammation, est de 340 J environ.
L’aptitude des étincelles à provoquer l’inflammation Les petites pièces et particules métalliques
dépend surtout de leur température, de leur dimen- Elles sont éventuellement en mouvement (conduits,
sion et de leur vitesse. Des résultats d’essais ont confirmé installations de chargement et de transport, broyeurs).
que la température des petites étincelles est très élevée Des filtres, des capteurs magnétiques doivent les arrê-
mais elles doivent avoir une certaine dimension pour ter.
65
CHAPITRE 5
L’emploi d’outils « anti-étincelants » (marteaux et masses sation ; des charges de signes opposés sont collectées
en cuivre ou alliages de cuivre, nickel, aluminium, outils par la paroi et emportées par le liquide. Ces charges
en bronze au béryllium, en alliages d’aluminium, etc.) croissent avec la vitesse d’écoulement (de façon impor-
diminue de façon importante la probabilité de pro- tante pour des vitesses supérieures à 1 m/s), les frotte-
ments dus à des rétrécissements de la section, les
duction d’étincelles mais ne l’élimine pas complète-
obstacles, la présence d’impuretés dans le liquide (eau,
ment. La formation d’étincelles peut être prévenue
air) ou lorsque le matériau des canalisations n’est pas
également en appliquant sur l’outil ou sur la pièce un
conducteur ;
produit adapté.
Un revêtement plastique, défini par la norme NF EN 74-
● l’écoulement, la chute de liquides dans un récipient
400, des parties non travaillantes des outils évite les
et, plus encore lorsqu’elle se fait en pluie, et dans celui-
étincelles provoquées par des chocs et des chutes
ci des mélanges, des turbulences, des agitations, des
intempestifs. mouvements gazeux. Les charges apparaissent notam-
ment à la surface du liquide dans le réservoir et, oppo-
sées en signe, à l’intérieur de la paroi. Des étincelles
4. Étincelles provenant disruptives peuvent jaillir entre la surface du liquide et
de décharge d’électricité la paroi ou des éléments liés à la paroi ;
statique
● l’écoulement de gaz chargé de particules liquides ou
● la mise à la terre, au regard des potentiels électro- Les risques d’inflammation provenant du matériel élec-
statiques, d’une installation, d’un objet, peut être consi- trique ont pour origine :
dérée réalisée de fait, si la résistance entre la terre et
n’importe quel point de l’installation ou de l’objet est L’étincelle électrique
inférieure ou égale à une 106 ohms. De plus, chaque Le risque principal est dû à la production d’une étincelle
chaussure des personnes qui se tiennent sur le sol doit dite de rupture à l’ouverture d’un circuit inductif (tout
avoir, dans la plupart des cas, une résistance maxi- circuit comportant un bobinage électrique : relais, élec-
male à la terre de 0,5 à 1.106 ohms. Les différents élé- trovannes, etc.).
ments d’installations (récipients, tronçons de
canalisations, filtres, buses, etc.) par lesquels passe le L’énergie de l’étincelle de rupture est fonction du carré
transfert de substances capables d’accumuler des de l’intensité lors de la coupure et n’est pas directe-
charges électrostatiques (hydrocarbures et autres ment liée à la tension. Elle peut donc être très impor-
liquides inflammables) doivent de plus, être reliés par tante même avec les très basses tensions (48 V, 24 V ou
des liaisons équipotentielles de résistance inférieure à 12 V) et même dans certains cas, avec des sources
106 ohms. Pratiquement, les liaisons équipotentielles telles que les piles des lampes portatives (4,5 V ou 6 V).
sont de l’ordre de quelques ohms et ont pour fonction Le matériel réalisé pour fonctionner en très basse ten-
également de prévenir les risques d’électrisation des sion (TBT) ne présente donc de sécurité que vis-à-vis
personnes ; du risque d’électrisation, mais absolument pas vis-à-
vis du risque d’explosion.
● la réduction des frottements par abaissement des
pressions exercées sur les corps en contact, la dimi- On parlera d’arc électrique plutôt que d’étincelle élec-
nution des vitesses d’écoulement des liquides et des trique en cas de court-circuit (durée plus importante et
gaz, la réduction des hauteurs de chutes de liquides intensité généralement plus élevée). Ce risque existe
inflammables dans les réservoirs, l’interdiction des déver- également en TBT, notamment sur les batteries d’ac-
sements en pluie : pour les hydrocarbures, les vitesses cumulateurs.
d’écoulement dans des canalisations doivent autant
que possible être limitées à 1 m/s pendant les pre- La production d’étincelles peut également exister à la
mières et dernières minutes d’un transfert et entre temps, fermeture d’un circuit électrique.
à la vitesse v (m/s) telle que v.d (d étant le diamètre le
plus étroit de la canalisation en centimètres) soit infé- L’énergie des étincelles électriques est généralement
rieur à 120 et de toute façon limitée à 7 m/s ; suffisante pour enflammer un mélange gazeux explo-
sif. Il convient donc d’utiliser soit du matériel ne pro-
● La neutralisation des charges par ionisation de l’air : duisant pas d’étincelle électrique, soit du matériel dans
emploi d’éliminateurs à induction électrostatique, d’éli- lequel la production d’étincelles électriques n’a pas
minateurs électriques, etc. de répercussion sur l’atmosphère à risques d’explosion.
Dans certains cas, il est souhaitable de mettre en L’échauffement superficiel du matériel électrique
œuvre une protection par gaz inerte ou d’être sûr que Tout matériel électrique en fonctionnement normal
l’atmosphère contient des proportions supérieures à engendre des pertes d’énergie par effet Joule, ce
la LSE de vapeurs inflammables. Il faut également qui entraîne un échauffement des conducteurs élec-
s’abstenir d’amorcer des étincelles près de la surface triques actifs et, par conduction thermique, un échauf-
chargée du liquide, par l’introduction d’une jauge ou fement des enveloppes externes et des bornes de
d’un organe de prélèvement immédiatement après connexion. Il convient donc que la température
un transfert. On peut être amené à interrompre des atteinte lors de l’échauffement reste dans les limites
transferts à l’air libre de liquides inflammables par admissibles, compte tenu des produits inflammables
temps d’orage. mis en œuvre.
67
CHAPITRE 5
68
CHAPITRE 6
Appareils utilisables
en atmosphères
Appareils utilisables
explosibles
en atmosphères
explosibles
1. Généralités ● les systèmes de protection, qui sont définis comme
des dispositifs autres que les composants définis ci-
dessus, dont la fonction est d’arrêter immédiatement
Dans les zones à risques d’explosion, zones qui sont les explosions naissantes et/ou de limiter la zone
déterminées sous la responsabilité du chef d’établis- affectée par une explosion et qui sont mis
sement, les appareils et les systèmes de protection, séparément sur le marché comme système à
notamment électriques (voir ci-après partie 2. Matériels fonction autonome ;
électriques de sûreté), doivent être réduits à ce qui est ● les composants, qui sont des pièces essentielles au
indispensable aux besoins de l’exploitation. Les appa- fonctionnement de l’installation, mais qui n’ont pas
reils électriques, les moteurs (de ventilateurs, en parti- de fonction autonome ;
culier), les canalisations, les organes de communication ● les dispositifs de sécurité, de contrôle et de régulation
nécessaires doivent, autant que possible, être placés prévus pour être utilisés à l’extérieur des atmosphères
en dehors de ces zones de danger. explosibles, mais qui sont nécessaires pour assurer un
fonctionnement sûr des appareils et des systèmes de
Le décret n° 96-1010 du 19 novembre 1996 modifié protection situés en atmosphère explosible.
(transposition en droit français de la directive
94/9/CE du 23 mars 1994, concernant le Selon le décret précité, les appareils et, le cas
rapprochement des législations des États membres échéant, les dispositifs et composants sont divisés en
pour les appareils et les systèmes de protection deux groupes, eux-mêmes subdivisés en catégories.
destinés à être utilisés en atmosphères explosibles) Les critères de cette subdivision illustrent une des
s’applique aux appareils et aux systèmes de principales différences entre les groupes I et II :
protection destinés à être utilisés en atmosphères ● dans le groupe I, la catégorisation est fonction,
explosibles, électriques et non électriques. Vu la entre autres, du fait que l’alimentation en énergie doit
conception des matériels et son domaine ou non être coupée lorsque les conditions rendent
d’application, ce texte couvre : l’atmosphère explosible ;
● les appareils tels que les machines, les matériels, les ● dans le groupe II, elle dépend de l’endroit où le
dispositifs fixes ou mobiles, les organes de produit est destiné à être utilisé et du fait qu’une
commande, l’instrumentation et les systèmes de atmosphère explosible soit toujours présente ou
détection et de prévention qui, seuls ou combinés, susceptible de se constituer, pour une période de
sont destinés à la production, au stockage, à la courte ou de longue durée.
mesure, à la régulation, à la conversion d’énergie et
à la transformation de matériau et qui, par les Le marquage des catégories sur les appareils permet
sources potentielles d’inflammation qui leur sont à l’utilisateur de posséder des indications claires afin
propres, risquent de provoquer le déclenchement de permettre une utilisation sûre. En fonction du
d’une explosion ; niveau de sécurité requis, deux catégories sont mises
69
CHAPITRE 6
en place pour le groupe I (M1 et M2) et trois catégorie doivent assurer le niveau de protection
catégories pour le groupe II (1, 2 et 3). requis même dans le cas d’un dérangement rare de
l’appareil et sont caractérisés par des moyens de
Le groupe I comprend les appareils protection tels que :
destinés à être utilisés dans les parties - soit, en cas de défaillance d’un des moyens
souterraines des mines ainsi que dans de protection au moins un second moyen
les parties en surface de ces mines indépendant assure le niveau de protection requis ;
susceptibles d’être menacées par le grisou - soit, dans le cas de l’apparition de deux défauts indé-
et/ou les poussières inflammables pendants l’un de l’autre, le niveau de protection requis
est assuré.
■ Les appareils de catégorie M1 sont conçus et, si Ces appareils sont destinés à la zone 0.
nécessaire, équipés de moyens de protection
spéciaux additionnels pour pouvoir fonctionner ■ Les appareils de catégorie 2 sont conçus pour
conformément aux paramètres opérationnels établis pouvoir fonctionner conformément aux paramètres
par le constructeur et assurer un très haut niveau de opérationnels établis par le constructeur et assurer un
protection. Les appareils de cette catégorie doivent haut niveau de protection. Les appareils de cette
rester opérationnels, même dans le cas d’un catégorie sont destinés à un environnement dans
dérangement rare de l’appareil, en présence lequel des atmosphères explosives dues à des gaz,
d’atmosphères explosives et sont caractérisés par des des vapeurs ou des brouillards se manifesteront
moyens de protection tels que : probablement. Les moyens de protection relatifs
- soit, en cas de défaillance d’un des moyens de aux appareils de cette catégorie assurent le niveau
protection, au moins un second moyen indépendant de protection requis même dans le cas de
assure le niveau de protection requis ; dérangement fréquent ou des défauts de
- soit, dans le cas de l’apparition de défauts fonctionnement des appareils dont il faut
indépendants l’un de l’autre, le niveau de habituellement tenir compte.
protection requis est assuré. Ces appareils sont destinés à la zone 1.
■ Les appareils de catégorie M2 sont conçus pour
pouvoir fonctionner conformément aux paramètres ■ Les appareils de catégorie 3 sont conçus pour
opérationnels établis par le constructeur et basés sur pouvoir fonctionner conformément aux paramètres
un haut niveau de protection. Dans le cas où une opérationnels établis par le constructeur et assurer un
atmosphère explosible se manifeste, l’alimentation niveau normal de protection. Les appareils de cette
en énergie de ces appareils est censée être coupée. catégorie sont destinés à un environnement dans
Les moyens de protection relatifs aux appareils de lequel des atmosphères explosives dues à des gaz,
cette catégorie assurent le niveau de protection des vapeurs ou des brouillards ont une faible
requis lors d’un fonctionnement normal, y compris probabilité de se manifester et ne subsisteront que
dans des conditions d’exploitation contraignantes et pour une courte période.
notamment celles résultant d’une utilisation sévère de Ces appareils sont destinés à la zone 2.
l’appareil et de conditions changeantes.
Les appareils, les systèmes de protection, les
Le groupe II comprend les appareils dispositifs de sécurité et les composants doivent
destinés à être utilisés sur d’autres sites répondre aux exigences essentielles de sécurité
susceptibles d’être exposés aux risques et de santé contenus dans la réglementation.
dus à la présence d’atmosphères Ces exigences ont été établies afin de prendre
explosibles en compte l’usage des produits et le progrès
technologique. Les exigences essentielles
■ Les appareils de catégorie 1 sont conçus pour comprennent des moyens :
pouvoir fonctionner conformément aux paramètres ● pour prévenir la formation d’une atmosphère
opérationnels établis par le constructeur et assure un explosive par l’équipement, le système de protection
très haut niveau de protection. Les appareils de cette et les dispositifs de sécurité ;
catégorie sont destinés à un environnement dans ● pour prévenir l’inflammation de l’atmosphère
lequel des atmosphères explosives dues à des explosive par des sources d’énergie électrique ou
mélanges d’air avec des gaz, vapeurs ou brouillards non électrique ;
sont présentes constamment ou pour une longue ● pour empêcher ou pour limiter l’extension d’une
Les points suivants sont également couverts : Le demandeur fournit à l’organisme notifié avec le
- le choix des matériaux, (ou les) échantillon(s), la documentation technique
- la conception et la fabrication, nécessaire à la mise en œuvre des vérifications et
- les sources d’inflammation potentielles, essais. Cette documentation, comprend :
- les risques résultant des influences externes, ● une description générale,
- les exigences pour les appareils qui contribuent à la ● les plans, diagrammes, etc., de conception et de
sécurité, construction,
- les exigences pour les systèmes de protection. ● toutes les explications nécessaires à la
compréhension des plans et du fonctionnement,
Afin de déclarer la conformité du produit, le ● une liste des normes harmonisées qui s’appliquent
responsable de la mise sur le marché doit respecter totalement ou partiellement au produit et une
la (ou les) procédure(s) prévue(s) par la directive description des solutions qui ont été adoptées afin de
94/9/CE. répondre aux exigences essentielles applicables,
Dans certains cas, l’intervention d’un organisme ● les résultats de calcul, d’essai et de vérification, les
Tableau 20 ● Procédures d’évaluation de la conformité. Catégories des matériels utilisables en atmosphères explosives.
71
CHAPITRE 6
directive 94/9/CE et des autres directives qui décharge de pression (pour les évents par exemple),
s’appliquent à l’appareil. les conditions spéciales d’utilisation, les paramètres
électriques…,
La directive précise le détail du marquage. Ce ● si nécessaire, les instructions de formation,
dernier comporte les initiales CE suivies, selon le cas, ● tous les schémas, instructions utiles du point de vue
Chaque produit doit être accompagné d’une notice EN 50039 se rapportant aux modes de protection des
d’instructions établie dans une langue matériels électriques ;
communautaire. Lors de la mise en service, le produit ● la norme NF EN 50284, qui complète les exigences
doit être accompagné de la notice rédigée dans la des normes NF EN 50014 à 50020 et NF EN 50028 pour
72
Appareils utilisables en atmosphères explosibles
adapter le niveau de sécurité apporté par ces impédant. Dans ce cas, le premier défaut d’isolement
normes au très haut niveau du risque. par rapport à la terre doit être impérativement
recherché et éliminé dès son apparition de façon à
Les règles de sécurité à respecter, quant à la éviter une montée en potentiel consécutive au
distribution générale basse tension, sont détaillées deuxième défaut d’isolement. De plus, il est
dans la norme NF C 15-100, qui s’applique jusqu’à la recommandé que les conducteurs de protection
tension de 1 000 volts en courant alternatif et 1 500 soient de même section que les conducteurs de phase
volts en courant continu. Les règles énumérées ci- et inclus dans la même gaine que les conducteurs
après ne sont pas exhaustives (voir, entre autres, la actifs. Dans certains circuits terminaux, pour les
norme NF C 15-100 de décembre 2002, § 4.2.4). installations en zone 1, on pourra mettre en œuvre des
De plus, la norme NF EN 60079-14 contient les règles dispositifs à courant différentiel résiduel pour diminuer
particulières de conception, de sélection et de le temps d’élimination des courants de défaut.
montage applicables aux installations électriques
situées dans des atmosphères explosives gazeuses et Schéma TN
la norme NF EN 60079-17 traite de l’inspection et de Il y a deux types de schémas TN :
l’entretien des installations électriques dans les ● le schéma TNS où les masses sont reliées au
prioritairement la sécurité des personnes contre les conducteur neutre avec un conducteur de
risques d’électrisation et d’électrocution. Dans les protection confondu avec le conducteur.
zones à risque d’explosion, elle concourt également Le schéma de réseau de type TNS peut être admis si,
à éviter tout risque d’étincelles d’origine électrique dans les zones 1, on emploie des dispositifs à courant
pouvant provoquer une ignition des produits différentiel résiduel (300 mA maximum) pour
inflammables. De ce fait, l’ouverture de matériel diminuer le temps d’élimination des courants de
électrique sous tension situé en zone à risque défaut. Un défaut non franc sera vu comme une
d’explosion, même par du personnel habilité, est à surcharge. De ce fait, le conducteur neutre doit avoir
proscrire. la même section et les mêmes conditions de
protection que pour les phases. Par contre, le
2.1.2. Protection contre les contacts indirects schéma de réseau de type TNC ne doit pas être
La protection contre les contacts indirects consiste à employé dans les zones à risques d’explosion. Le grief
limiter, en amplitude et en durée, les courants de le plus important est la circulation d’un courant
défauts à la terre et à se prémunir des différences de d’emploi, en fonctionnement normal, dans les
potentiel qui pourraient être dangereuses pour les structures mises de fait en parallèle avec le
personnes. conducteur P.E.N. (conducteur de protection et
Plusieurs paramètres sont plus particulièrement à conducteur neutre). Cela est totalement
prendre en compte dans les zones à risque incompatible en zone explosible, les cheminements
d’explosion, notamment : étant de plus non maîtrisés. En outre, en cas de
défaut d’isolement, le neutre va monter en potentiel
a) le type de réseau et cette montée peut occasionner des claquages (et
donc des étincelles) dans les récepteurs.
La fixation du potentiel du circuit électrique peut être
différente suivant les besoins et certaines contraintes Schéma TT
dus à la sécurité des personnes et des biens. C’est Si un schéma de réseau de type TT est utilisé en zone
ainsi que le potentiel du réseau peut être fixé ou non 1, il doit être protégé par un dispositif à courant
à la terre. Il existe trois types de réseaux : différentiel résiduel, y compris pour les réseaux
● réseau à neutre isolé : IT, alimentés en TBT (24 V ou 48 V). La sensibilité du (ou
● réseau à mise au neutre : TN, des) dispositif(s) (300 mA maximum) ne devra être
● réseau à neutre à la terre : TT. limitée que par les courants de fuite normaux des
récepteurs et des lignes d’alimentation. On aura
Schéma IT généralement du mal à descendre en dessous de 30
Dans les installations à risques d’explosion, la milliampères, sauf à morceler excessivement
distribution électrique doit se faire, de préférence, l’installation. Ce schéma n’est toutefois pas admis en
suivant le schéma de réseau à neutre isolé ou zone 0. Il pose également problème en cas de
73
CHAPITRE 6
défaut sur le conducteur neutre, en aval du par les conducteurs de protection inclus dans les
disjoncteur différentiel. Ce défaut ne sera pas éliminé câbles d’alimentation, au moyen de tresses de liaison
s’il est seul et en cas de second défaut, il y aura un directe entre ces masses voisines.
courant de court-circuit phase neutre éliminé dans Beaucoup de matériels électriques de sûreté
les conditions liées au courant de court-circuit et comportent d’ailleurs d’origine plusieurs bornes (ou
temps de coupure correspondant. vis) de mise à la terre complémentaires de celle de
Le seul schéma très sûr serait un schéma IT avec la boîte à bornes. Il ne faut pas se fier à une
coupure au premier défaut, mais ce type de interconnexion des masses reposant uniquement sur
fonctionnement serait très pénalisant par rapport au le fait que des récepteurs voisins sont fixés sur des
critère de disponibilité de l’installation électrique. structures métalliques voisines ou communes, car
certains appareils sont fixés sur des supports
b) la section des conducteurs de protection antivibratoires.
déterminer et vérifier la section des conducteurs de 100 personnes - avec une occupation supérieure à
protection, en tenant compte de l’échauffement 1 personne pour 10 m2 - et leurs dégagements - si la
maximal compatible avec cette température d’auto- surface de ces derniers est supérieure à 50 m2 -,
inflammation. l’éclairage de sécurité doit être de type fixe et assurer
un éclairage d’ambiance et de balisage ;
2.1.3. Liaison équipotentielle ● pour les autres locaux, l’éclairage de sécurité doit
La mise en œuvre des mesures, prévues pour être de type fixe et assurer un éclairage de balisage.
protéger les personnes contre les risques de contact
indirect ; ne sont pas toujours suffisantes pour éviter la Installations nécessaires à la sécurité des travailleurs
formation d’étincelles entre les différentes masses des en cas de sinistre
matériels électriques ou entre ces mêmes masses et Les installations (autres que l’éclairage), dont le
toutes les structures conductrices telles que les maintien en service est nécessaire pour assurer la
charpentes, tuyauteries, etc., pouvant être sécurité des travailleurs en cas de sinistre, sont
accessibles simultanément. principalement des installations de signalisations de
En effet, dans le cas où l’on installe les dispositifs de sécurité (voyants,…), d’alarme sonore ou de
protection assez loin des récepteurs (salle de télécommunication de secours (téléphone,
commande et de contrôle centralisée), les interphone,…).
conducteurs de protection de chaque récepteur ont,
du fait de leur longueur, une résistance non Autres installations
négligeable. En cas de défaut, il peut alors exister Les installations, dont l’arrêt inopiné ou le maintien à
localement, entre les masse de deux récepteurs voisins l’arrêt entraîne des risques pour le personnel, sont
ou entre un récepteur et une structure conductrice, généralement des circuits de puissance pouvant
une différence de potentiel appelée tension de avoir des sections importantes et doublant au besoin
contact. Même si elle n’est pas dangereuse pour les un certain nombre de circuits normaux. Pour ces
personnes, cette tension peut créer de petits arcs ou circuits et pour les matériels fixes associés (câbles et
étincelles entre ces deux masses si celles-ci entrent en accessoires de pose), on doit utiliser des matériels
contact accidentellement, par exemple par un objet présentant au moins les mêmes caractéristiques de
métallique de type outil. Il convient donc de compléter sécurité que celles de l’installation normale
l’interconnexion des masses, réalisée normalement d’exploitation de la zone considérée. On ne doit ni
74
Appareils utilisables en atmosphères explosibles
Tableau 21 ● Synthèse des modes de protection normalisés, des symboles et des références des normes.
Mode de protection Symbole Norme Indice de classement
Immersion dans l’huile o NF EN 50015 C 23-515
Surpression interne p NF EN 50016 C 23-516
Remplissage pulvérulent q NF EN 50017 C 23-517
Enveloppes antidéflagrantes d NF EN 50018 C 23-518
Sécurité augmentée e NF EN 50019 C 23-519
Sécurité intrinsèque i NF EN 50020 C 23-520
Matériel de type «n» n NF EN 50021 C 23-521
Encapsulage m NF EN 50028 C 23-528
Système électrique de sécurité i NF EN 50039 C 23-539
intrinsèque
réduire les sections ni changer les qualités requises dessus du liquide ou à l’extérieur de l’enveloppe, ne
(résistance au feu, protection mécanique, etc.), ni puisse s’enflammer.
modifier les calibres et réglages des dispositifs de La norme NF EN 50015 est applicable aux matériels
protection contre les surintensités. électriques et aux parties de matériel électrique qui
Les critères de sécurité vis-à-vis de l’explosion ne produisent pas d’arcs ou d’étincelles en service
doivent rester compatibles avec les indicatifs de normal, sauf pour les parties conçues pour être
« sûreté procédé ». Ils sont à formaliser avec les conformes à la norme NF EN 50020 « Matériel
principes directeurs de sécurité propres à la zone électrique pour atmosphères explosives - Sécurité
considérée. intrinsèque i ». De plus, ce mode de protection est
limité aux matériels fixes.
2.2. Matériel de sûreté Ce mode de protection peut s’appliquer aux
machines tournantes, matériels de régulation et de
2.2.1. Mode de protection
faible puissance, démarreurs, régulateurs de vitesse,
Le matériel électrique de sûreté, dont les conditions rhéostats, résistances, transformateurs, etc. Il est
de construction, de montage et de fonctionnement actuellement peu utilisé en France.
permettent d’éviter l’inflammation du mélange
explosif ambiant, doit respecter les règles techniques « p » - Surpression interne (NF EN 50016)
contenues dans les normes européennes traitant des Mode de protection dans lequel la pénétration d’une
matériels électriques pour atmosphère explosible. atmosphère environnante à l’intérieur de l’enveloppe
Le tableau 21 fait la synthèse des modes de du matériel électrique est empêchée par le maintien,
protection normalisés, des symboles utilisés ainsi que à l’intérieur de celle-ci, d’un gaz de protection à une
des références des normes avec leur indice de pression supérieure à celle de l’atmosphère
classement. environnante. La surpression est maintenue avec ou
Certaines règles de construction (enveloppes, sans débit continu du gaz de protection. Cette
fermetures, scellements, raccordements, entrées de surpression peut être assurée par un gaz inerte
câbles, vérifications et épreuves, marquages) étant (argon, azote,…) ou par l’air prélevé en zone non
communes pour les modes de protection o, p, q, d, e, dangereuse.
i et m, celles-ci font l’objet de la norme NF EN 50014 : Un dispositif automatique fonctionnant dès que la
« Matériel électrique pour atmosphères explosives - surpression, par rapport à la pression extérieure, est
Règles générales ». inférieure à 0,5 mbar (1 bar = 105 Pa), doit entraîner la
Des normes spécifiques existent pour le matériel de mise hors tension, le déclenchement d’une alarme
projection électrostatique (NF EN 50053, parties 1 à 3). ou tout autre moyen assurant la sécurité de
l’installation.
« o » - Immersion dans l’huile (NF EN 50015) Ce principe paraît assez simple mais son application
Mode de protection dans lequel le matériel réclame certaines précautions essentielles :
électrique ou les parties de matériel électrique sont ● les fuites doivent être suffisantes mais pas trop
immergés dans un liquide de protection, de telle importantes pour ne pas conduire à un débit de gaz
sorte qu’une atmosphère explosive, se trouvant au de protection excessif ;
75
CHAPITRE 6
● la mise sous tension ne doit pouvoir s’effectuer « q » - Remplissage pulvérulent (NF EN 50017)
qu’après balayage par une quantité de gaz de Mode de protection par lequel les parties
protection suffisante, au minimum égale à cinq fois le susceptibles d’enflammer une atmosphère explosive
volume interne de l’enveloppe et de ses éléments sont en position fixe et sont complètement noyées
associés, y compris les canalisations d’amenée et dans un matériau de remplissage (particules de
d’évacuation du gaz de protection ; quartz ou de verre), de telle sorte que l’inflammation
● si le gaz de protection n’est pas un gaz inerte mais d’une atmosphère explosive environnante soit
de l’air, celui-ci doit être prélevé dans une zone où empêchée. Le mode de protection peut ne pas
cet air ne peut pas être pollué par des gaz interdire la pénétration de l’atmosphère explosive
combustibles ; environnante dans le matériel et les composants Ex(8),
● des dispositifs de contrôle de la pression interne ni l’inflammation par les circuits. Cependant, du fait
sont nécessaires, afin de s’assurer que l’enveloppe des petits volumes libres dans le matériau de
soit toujours en surpression ; remplissage et du fait de l’extinction d’une flamme
● lorsque les matériels sont de nature à produire des qui se propagerait à travers les cheminements dans
étincelles, particules incandescentes ou présenter le matériau de remplissage, une explosion externe
des surfaces internes dont la température dépasse la n’est pas possible.
température d’auto-inflammation, les rejets doivent
s’effectuer à l’extérieur de la zone dangereuse ou à Ce mode de protection ne peut s’appliquer qu’aux
l’intérieur de celle-ci, s’il existe : matériels ne comportant pas de pièces en
- pour les matériels produisant des étincelles, un mouvement au contact du matériau de remplissage.
dispositif d’arrêt d’étincelles et de particules, Il peut être employé, par exemple, pour des
- pour les matériels présentant une température transformateurs, des ballasts d’appareil d’éclairage,
supérieure à celle d’auto-inflammation, un dispositif des résistances fixes, des boîtes à bornes, des boîtes
s’opposant à la pénétration rapide de l’atmosphère de raccordement de câbles électriques et des
explosible dans l’enveloppe ; condensateurs.
● toute partie d’installation, située à l’intérieur de
renfermant du matériel électrique comme des sèche pas (graisse au silicone ou autre suivant
disjoncteurs, sectionneurs, fusibles, contacteurs, etc., instructions du fabricant) ;
bien que la norme NF EN 50016 ne vise pas ce type ● protection des parties supérieures externes des
d’installation (voir norme CEI 79-13, relative à la joints par mise en place d’auvents ou autres
construction et l’exploitation de salles ou bâtiments dispositifs ou dispositions.
protégés par surpression interne).
Ce mode de protection autorise également le Ce mode de protection est applicable à tous les
montage d’appareils avec éventuellement source types de matériels : statiques, tournants, producteurs
de dégagement interne (analyseurs de gaz par ou non d’étincelles. Il a fait ses preuves d’efficacité
exemple). mais il conduit à des enveloppes lourdes et
encombrantes et demande un usinage soigné ; son
(8) Matériel ou partie de matériel électrique pour atmosphères
application réclame certaines précautions
explosibles. essentielles :
76
Appareils utilisables en atmosphères explosibles
● interdire de faire subir une modification mécanique fonctionnement normal et des conditions spécifiées
quelconque à l’enveloppe (pas de perçage de défauts), n’est capable de provoquer
supplémentaire par exemple) ; l’inflammation d’une atmosphère explosive donnée.
● interdire de modifier les matériels annexes de type La norme visant la conception du matériel " i "
presse-étoupe, bouchon obturateur, visserie,… introduit la notion de matériel électrique associé. Le
● monter correctement les presse-étoupe et plus matériel électrique associé est un matériel électrique
particulièrement utiliser les bons cônes et respecter dans lequel les circuits ne sont pas tous de sécurité
les couples de serrage ; intrinsèque mais qui contient des circuits pouvant
● veiller au bon état des joints de laminage en affecter la sécurité des circuits intrinsèques qui lui sont
n’utilisant que des produits prescrits par les raccordés.
fabricants ;
● interdire de modifier ou de remplacer le matériel Le matériel électrique associé peut être :
contenu dans l’enveloppe en dehors des limites ● un matériel électrique protégé par un autre mode
fixées par le constructeur. de protection pouvant être mis en œuvre dans une
atmosphère explosible ;
« e » - Sécurité augmentée (NF EN 50019) ● un matériel électrique non ainsi protégé qui, alors,
Mode de protection consistant à appliquer des ne doit pas être utilisé en atmosphère explosible.
mesures afin d’éviter, avec un coefficient de sécurité
Exemple
élevé, la possibilité de températures excessives et
Un enregistreur situé en zone hors risque, mais
l’apparition d’arcs ou d’étincelles à l’intérieur et sur les
qui est raccordé à un capteur placé dans une
parties externes du matériel électrique qui n’en
atmosphère explosible lorsque seul le circuit
produit pas en service normal.
d’entrée de l’enregistreur est de sécurité intrin-
sèque.
Ce mode de protection s’applique uniquement aux
matériels électriques ne produisant en service normal Les matériels mettant en œuvre ce mode de
ni arc ni étincelle ni échauffement dangereux et dont protection sont répartis en deux catégories :
la tension nominale ne dépasse pas 11 kV. ● catégorie « ia » : la sécurité est assurée en
Son application réclame certaines précautions fonctionnement normal en présence d’un défaut
essentielles : unique et en présence de n’importe quelle
● les éléments susceptibles d’être soumis à des combinaison de deux défauts ;
surcharges ou de dépasser la température limite ● catégorie « ib » : la sécurité est assurée en
doivent être protégés par des dispositifs appropriés et fonctionnement normal et en présence d’un défaut
fiables ; unique.
● pour les machines tournantes, les réglages des
dispositifs de sécurité doivent tenir compte entre Le matériel de la catégorie « ia » est donc plus sûr
autres du rapport du courant de démarrage IA / IN et que le matériel de la catégorie « ib ».
la durée tE (IA = courant de démarrage, IN = courant Son application réclame certaines précautions
nominal, tE = durée de montée en température limite essentielles :
d’un enroulement sous courant de démarrage IA) ; - interdiction de faire subir à un matériel ou circuit à
● les connexions doivent être parfaitement serrées. sécurité intrinsèque ainsi qu’au matériel électrique
Il peut être employé pour des moteurs électriques à associé une modification quelconque ;
courant alternatif à rotor en court-circuit dits à « cage - l’installation d’un matériel ou d’un circuit à sécurité
d’écureuil », alternateurs et moteurs synchrones sans intrinsèque doit être réalisée de manière à assurer
bagues ni balais (à aimants permanents), résistances de façon certaine sa séparation par rapport à tout
de démarrage à échauffement limité et sans autre circuit ;
contacts glissants, électro-aimants, boîtes de - l’association des matériels en sécurité intrinsèque
raccordement ou de connexion, certains luminaires doit être réalisée conformément aux instructions du
à incandescence,… fabricant ; si les éléments de raccordement sont
identifiés à l’aide d’une couleur, celle-ci doit être le
« i » - Sécurité intrinsèque (NF EN 50020) bleu clair. Les systèmes de sécurité intrinsèque
Un matériel électrique ou un circuit ou partie de doivent être validés suivant la législation en vigueur
circuit est dit à sécurité intrinsèque, lorsqu’aucune (certification requise pour la zone 0).
étincelle et aucun effet thermique, produit dans les Ce mode de protection est très répandu pour les
conditions d’épreuves prescrites (qui couvrent le circuits de très faible puissance et plus
77
CHAPITRE 6
particulièrement pour les circuits de régulation, dépasse pas 11kV. Sauf indication contraire, ces
commande et signalisation. Il est souvent fait usage matériels sont conçus pour supporter un courant de
de barrières de sécurité à diodes ou de dispositifs à court-circuit présumé de 4 000 A s’ils sont raccordés à
isolation galvanique. Ceux-ci, situés en zone non une source externe.
dangereuse, constituent l’interface permettant
d’alimenter sans danger des appareils électriques Matériel utilisant plusieurs modes de protection
situés en zone à risque d’explosion. Il est possible d’associer plusieurs modes de
protection pour la construction d’un matériel. Dans
« n » - (NF EN 50021) ce cas, la certification doit impérativement faire
Mode de protection appliqué à un matériel électrique, l’objet d’une certification globale, où sera précisé le
de manière qu’en fonctionnement normal et dans mode de protection de chaque partie électrique
certaines conditions anormales spécifiées dans la (exemple : moteur anti-déflagrant « d » avec boite à
norme NF EN 50021, il ne puisse pas enflammer une bornes en sécurité augmentée « e »).
atmosphère explosive environnante. La norme définit 5 La norme NF EN 50284 utilise, le cas échéant, plusieurs
catégories de matériel de type « n » : modes de protection, afin de garantir le très haut
« nA » – Matériels ne produisant pas d’étincelles ; niveau de sécurité exigé par la catégorie 1 G.
exemples :
2.2.2. Marquage
Exemple Comme décrit précédemment, le marquage CE,
● machines tournantes (moteur…), conformément à la directive européenne 94/4/CE,
● fusibles, ne prend en compte ni le mode protection, ni la
● luminaires, température maximale de surface, ni les subdivisions
● instruments et matériels de faible puissance, de gaz du groupe II ; il existe cependant un système
● transformateurs de courant, normatif auquel les utilisateurs peuvent largement se
● prises de courant, référer. Ainsi, la norme européenne NF EN 50014,
● batteries d’accumulateurs et batteries,… concernant le matériel électrique pour atmosphères
explosibles, prévoit un marquage normatif. Les
« nC » – Matériels produisant des étincelles, dont les éléments les plus importants de ce marquage
contacts sont convenablement protégés par un « normatif » sont les suivants :
procédé autre que par enveloppe à respiration
limitée, à énergie limitée et à surpression interne ● le symbole EEx qui indique que le produit est
simplifiée ; conforme à une norme CENELEC au moins de cette
série ;
Exemple
● dispositifs à coupure enfermée,
● le symbole du mode de protection utilisé :
● composants non-propagateurs de flamme,
● dispositifs scellés hermétiquement,…
- « o » immersion dans l’huile,
- « p » surpression interne,
« nR » – Enveloppes à respiration limitée. - « q » remplissage pulvérulent,
« nL » – Matériels à énergie limitée. - « d » enveloppe antidéflagrante,
« nZ » – Enceintes à surpression interne simplifiée. - « e » sécurité augmentée,
- « ia » sécurité intrinsèque, catégorie « ia »,
« m » : Encapsulage (NF EN 50028). - « ib » sécurité intrinsèque, catégorie « ib »,
Mode de protection par lequel les pièces qui - « m » encapsulage ;
pourraient enflammer une atmosphère explosive par
des étincelles ou des échauffements sont enfermées ● le symbole du groupe du matériel électrique :
dans un compound de telle matière que cette - groupe I - Matériels destinés aux atmosphères des
atmosphère explosive ne puisse être enflammée. mines grisouteuses ;
- groupe II - Matériels destinés aux autres atmosphères
Ce mode de protection s’applique aux matériels qui sont classés en trois subdivisions IIA, IIB, IIC, selon
électriques, parties de matériel électrique et les caractéristiques de l’atmosphère de destination ;
composants Ex(9) dont la tension nominale ne
● la classe de température pour les matériels du
(9) Matériel ou partie de matériel électrique pour atmosphères
groupe II - 6 classes T1 à T6 : 450°, 300°, 200°, 135°,
explosibles. 100°, 85 °C ;
78
Appareils utilisables en atmosphères explosibles
● pour le matériel de sûreté - immersion dans l’huile ● pour le matériel de sûreté – encapsulage « m » :
«o»: - les caractéristiques électriques d’entrée et de sortie,
- liquide de protection à utiliser, les caractéristiques des coupe-circuit à fusibles
- valeur de réglage du dispositif de décharge, s’il y a extérieurs, s’il y a lieu,
lieu ; - le courant de court-circuit présumé admissible s’il
est différent de 4 000 A ;
● pour le matériel de sûreté – surpression interne « p » :
- le volume interne libre, Concernant le mode de protection de type « n », les
- la nature du gaz de protection (pour autant que l’air règles de marquage sont indiquées dans la norme
n’est pas utilisé), NF EN 50021. Le marquage doit comprendre :
- la quantité minimale de gaz de protection ● le nom du constructeur ou sa marque commerciale
débit minimal de gaz de protection. Le point de ● le symbole EEx n suivi de la catégorie (A, C, R, L ou Z),
précise, soit sur le matériel électrique, soit sur le ● la classe de température (T1 à T6),
– 20 °C à 40 °C,
● pour le matériel de sûreté – remplissage pulvérulent ● le nom ou la marque de l’organisme certificateur,
Tableau 22
79
CHAPITRE 6
La catégorie 1 correspond à un très haut niveau de protection sécurité intrinsèque « ia » répond aux
protection. La catégorie 2 correspond à un haut exigences de cette catégorie. Ce mode de
niveau de protection. La catégorie 3 correspond à un protection n’est plus le seul mode de protection
niveau normal de protection. accepté en zone 0 (voir norme NF EN 50284).
Pour chaque mode de protection la norme
correspondante donne la catégorie du matériel ; 2.3.3. Matériels pouvant être installés en zone 1
Les matériels pouvant être installés en zone 1 doivent
Exemple
appartenir aux catégories 1 ou 2. Ils peuvent être
● NF EN 50015 immersion dans l’huile « o » - conformes à l’un des modes de protection ci après :
catégorie 2G. « o » immersion dans l’huile selon la norme NF EN
● NF EN 50017 remplissage pulvérulent « q » -
50015,
catégorie 2G.
« p » surpression interne selon la norme NF EN 50016,
● NF EN 50020 sécurité intrinsèque « ia » -
« q » remplissage pulvérulent selon la norme NF EN
catégorie 1G.
50017,
● NF EN 50020 sécurité intrinsèque « ib » -
catégorie 2G. « d » enveloppe antidéflagrante selon la norme NF
● NF EN 50021 mode de protection type « n » -
EN 50018,
catégorie 3G. « e » sécurité augmentée selon la norme NF EN 50019,
« i » sécurité intrinsèque, catégories «ia» ou «ib» selon
La norme NF EN 50284 complète les exigences des la norme NF EN 50020,
normes NF EN 50014 à NF EN 50020 et NF EN 50028 « m » encapsulage selon la norme NF EN 50028.
pour adapter le niveau de sécurité apporté par ces Ces modes de protection ne sont pas limitatifs, car
normes au très haut niveau de protection. tous les matériels conformes à la catégorie 2 peuvent
Il existe, de par la mise en application des deux être installés dans cette zone.
décrets précités, une relation entre les catégories des
appareils ou leur niveau de sécurité et les 2.3.4. Matériels pouvant être installés en zone 2
emplacements où ces appareils doivent être installés. Les matériels suivants peuvent être installés en
Le marquage des catégories sur les appareils permet zone 2 :
à l’utilisateur d’avoir des indications claires, afin de ● matériels destinés à être utilisés en zone 0 ou en
Tableau 23
80
Appareils utilisables en atmosphères explosibles
Local à éclairer
Joint
Étanchéité thermostable
Deux disques
transparents
Tenue aux chocs (verre armé,
à la chaleur polycarbonate, etc.)
Température
de surface limitée Lampe
Accès pour
entretien
Ventilation
naturelle
Cloison
(vieillissement des élastomères, fragilité du verre, des séries R2V, RVFV, RGPFV,…),
desserrage du joint, etc.) ; ● être soustraits au risque mécanique ou avoir une
81
CHAPITRE 6
d’explosion, l’alimentation doit s’effectuer par Enflammé, il ne dégage pas de produits volatils
l’intermédiaire d’une canalisation enterrée d’une inflammables en quantité suffisante pour donner
longueur d’au moins 20 mètres. naissance à un foyer d’incendie secondaire ;
82
Appareils utilisables en atmosphères explosibles
● C2 : câble dit ne propageant pas la flamme. Pris mécaniques…) doivent également répondre aux
isolément et enflammé, il ne propage pas la flamme. exigences de la directive précitée (voir tableau 21, où
l’on constate que la principale différence réside dans
La résistance au feu est l’aptitude à continuer le le fait que pour un matériel de catégorie 2, le recours
service malgré l’action d’un incendie pendant un à un organisme notifié pour l’évaluation de
certain temps. Le classement suivant la résistance au conformité n’est pas obligatoire).
feu est :
● CR1 : câble assurant sa fonction dans un incendie La norme NF EN 13463-1 traite les prescriptions et la
au moins pendant un certain temps dit résistant au méthode de base concernant les appareils non
feu. Ce câble comporte un premier isolant à base de électriques pour utilisation en atmosphères
caoutchouc silicone, une seconde isolation fibre de explosibles. Elle définit, en particulier, les prescriptions
verre et une gaine extérieure silicone rouge ou relatives à la conception et à la construction des
orange. Si un câble est de type CR1, il est aussi au appareils prévus pour une utilisation en atmosphères
moins de type C2 ; explosibles, en conformité avec toutes les catégories
● CR2 : câble ordinaire. des groupes I et II. Elle repose notamment sur
l’évaluation du risque d’inflammation. Par ailleurs, elle
explique le marquage de ces matériels.
3. Matériel non électrique
de sûreté Comme pour le matériel électrique, plusieurs normes
définissent les prescriptions et les essais par modes de
Un des points importants de la directive 94/9/CE, par protection.
rapport aux anciennes réglementations, est le fait S’ils sont destinés à être utilisés dans des atmosphères
qu’entrent dans son champ d’application les explosives gazeuses, les chariots élévateurs,
matériels non électriques destinés à être utilisés en alimentés par batterie ou non, entrent dans le champ
atmosphères explosibles. d’application de la directive 94/9/CE. Ils suivent donc
Même si la procédure d’évaluation de conformité est la procédure d’évaluation de conformité (cf. tableau
différente de celle qui s’applique aux matériels 21), l’évaluation pouvant être réalisée à partir de la
électriques et moteurs diesel, les matériels non norme NF EN 1755 qui fournit les règles de
électriques (hydrauliques, pneumatiques, conceptions et de fabrication.
83
84
CHAPITRE 7
Mesures limitant
les effets des limitant
Mesures explosions
les effets des explosion
Rappelons que les systèmes de protection doivent l’explosion sont conçus, eux, pour absorber une onde
faire l’objet d’une procédure d’évaluation de la de choc de l’ordre de grandeur de celle prévisible et
conformité telle que définie par la directive 94/9/CE. cela en subissant une déformation non réversible.
Enfin, lorsque dans une installation, une explosion Pour la fabrication de récipient résistant à l’onde de
n’aura pas pu être maîtrisée, ses conséquences sur choc de l’explosion, on utilisera, autant que faire se
l’environnement pourront être réduites par les peut, des éléments de construction à symétrie axiale
dispositions telles que : (c’est-à-dire des surfaces cylindriques ou coniques).
● l’éloignement des autres installations ou locaux,
● la séparation de ceux-ci par des murs et des écrans (10) Explosion qui a lieu dans l’enceinte concernée.
85
CHAPITRE 7
Pour construire les appareillages, y compris les par leur surface S ou par leur « coefficient » X, rapport
raccords, appendices, afin qu’ils puissent résister aux S/V de la surface S de l’évent (en m2) au volume V de
explosions, on se base principalement sur le Pmax l’enceinte protégée (en m3).
(pression maximale d’explosion) calculé La « loi cubique » (voir dans le chapitre 2, § 2.3
expérimentalement dans des conditions déterminées « Facteurs influant sur le régime et la violence de
(en général situé entre 7 et 8,5.105 Pa). Il est l’explosion ») de la violence de l’explosion fait
parfaitement possible de devoir prendre une valeur intervenir une constante caractéristique Kg du gaz
plus élevée ou plus faible si, par exemple, la pression ou de la vapeur ; les variations de cette constante
initiale, la température, la teneur en oxygène sont fonction de différents paramètres d’influence.
diffèrent ; ce qui est susceptible de conduire à une Étant donné que le calcul des surfaces d’évent de
autre pression d’explosion. décharge fait intervenir la valeur de la constante Kg,
Si on veut construire une installation qui résiste aux il est nécessaire d’évaluer les paramètres pour choisir
effets d’une explosion, il faut également veiller à une valeur Kg acceptable du point de vue de la
l’évolution de la résistance à long terme. Et dès lors, il sécurité.
ne faut pas seulement penser à l’influence de l’usure, La détermination des caractéristiques, fournies
mais aussi à l’adaptation des méthodes de travail impérativement par le fabricant, doit prendre en
quand on opère avec des trous d’homme ouverts ou compte, entre autres :
quand on oublie de reconnecter toutes les ● la pression initiale du mélange explosif ;
connexions après entretien. Un important facteur de ● la température initiale du mélange explosif. Une
susceptibles d’engendrer des pressions d’explosion à l’extrémité des évents de respiration des réservoirs
plus élevées et même des détonations. Il peut être de liquides inflammables, etc.) ou en ligne, dans un
utile de prévoir des dispositifs pour empêcher de endroit stratégique du système de tuyauterie dans les
telles transmissions, dont le rôle est de découpler canalisations de transport de gaz.
techniquement l’installation lors d’une explosion. Un arrête-flammes est constitué d’une matrice de
Pour les gaz et vapeurs, le principal système métal gaufré formant d’étroits passages de section
d’isolement de l’explosion (découplage) est l’arrête- triangulaire, que doivent franchir les gaz enflammés
flammes. et dans lesquels ils se refroidissent. Lorsque la flamme
pénètre dans l’élément, sa température est
3.1. Arrête-flammes progressivement réduite de sorte que les gaz soient
refroidis en dessous de la température d’auto-
Les arrête-flammes (photo 3) ont pour objet inflammation, à la sortie de l’arrête-flammes.
d’empêcher la propagation d’une explosion dans L’étouffement d’une flamme, et donc son extinction,
une atmosphère explosive. De nombreux procédés exige que la section des passages soit inférieure à
utilisent comme moyen de transport, pour des gaz ou l’interstice expérimental maximal de sécurité (IEMS)
vapeurs potentiellement inflammables ou pour le gaz ou la vapeur considérés ; leurs
explosibles, des réseaux de tuyauterie de longueurs dimensions dépendront également de la nature du
variables. S’il existe une possibilité d’ignition, l’une des gaz et de sa concentration dans son mélange avec
manières les plus efficaces d’arrêter les explosions l’air.
consiste à installer un arrête-flammes en bout de Les diamètres maximaux des passages de forme
ligne d’évent (pour éviter le retour de flammes de triangulaire sont respectivement, pour les flammes de
l’atmosphère vers l’appareil à protéger), là où les gaz propane de l’ordre de 0,8 et pour celle d’hydrogène
débouchent à l’atmosphère (arrête-flammes placés de l’ordre de 0,15 mm.
87
CHAPITRE 7
l’arrête-flammes,
● température maximale de service et de calcul de
l’arrête-flammes,
● température minimale de service,
Photo 4 ● Arrête-flammes bout de ligne (Source : ALSATEC). ● débit maximum et perte de charge acceptable
pour ce débit,
● emplacement de l’arrête-flammes (en ligne ou
quelques centimètres) pour que la flamme soit d’inflammation potentielle (en ligne seulement) ; de
étouffée à l’intérieur de l’élément et que le risque de préférence une isométrie sera fournie qui indiquera
réallumage du côté protégé de l’élément soit la présence de coudes, vannes, etc., créant des
complètement éliminé. Lors d’une détonation, il turbulences,
faudra, de plus, amortir l’onde de choc. ● matière du corps,
dans laquelle chemine l’explosion, ont une influence ● effet « pré-volume » généré par un changement de
sur les caractéristiques de l’explosion et donc sur le diamètre de conduite ou par la présence d’une
type d’arrête-flammes. capacité volumique (réservoirs, ventilateur, pot de
Les matériaux actifs des arrête-flammes, purge, compresseur, etc.)
généralement métalliques, devront résister à des
températures de près de 1 000 °C. On peut rencontrer 3.2. Autres systèmes d’isolement
des grilles à mailles serrées, des plaques perforées, de l’explosion (découplage)
des matières poreuses, des paquets de fils
comprimés, des empilements de plaques (parallèles Parmi les autres systèmes d’isolement de l’explosion
à la direction de la circulation) laminant le passage, les plus fréquemment rencontrés, on peut citer :
des plaques de métaux frittés ; mais les techniques ● les vannes-guillotines à fermeture ultra-rapide et les
actuelles reposent sur les feuilles gaufrées enroulées clapets Ventex® pilotés,
(qui donnent les résultats les plus reproductibles), des ● les arrêts-barrages à agent extincteur,….
88
Mesures limitant les effets des explosions
90
Conclusion
Conclusion
Cette brochure se veut un guide pratique, afin possibilités, les mesures d’organisation comme
d’apporter des mesures de prévention appropriées l’établissement de programme de contrôle de la
aux risques d’explosion liés à la mise en œuvre ou à sécurité et d’entretien des installations et
la présence de gaz ou vapeurs inflammables dans équipements, la signalisation des zones de danger et
les installations industrielles. l’interdiction d’accès à ces zones, l’élaboration
L’application des mesures de sécurité, mentionnées d’instructions de service adéquates, l’information et
dans ce document, suppose la connaissance des la formation régulières du personnel, etc., sont les plus
caractéristiques de combustibilité et d’explosivité des fondamentales dans le cadre de la pratique
gaz ou vapeurs des produits concernés. industrielle.
Par ailleurs, en complément des mesures techniques Il n’en demeure pas moins vrai, que d’autres risques
de prévention, des mesures d’organisation s’imposent peuvent être présents dans des unités où existent des
pour diminuer les risques d’explosion, d’une part, et risques d’explosions dues aux gaz ou aux vapeurs. Ils
pour garantir l’efficacité des mesures techniques n’ont pas été traités ici, mais il conviendra de s’en
adoptées, d’autre part. Parmi de nombreuses prémunir également.
91
Bibliographie
Bibliographie
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entreprise extérieure (art. R. 237-1 à R. 237-28). ■ NF C 32-070 (1993) - Conducteurs et câbles isolés
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rance maladie R. 208 - Centrifugation de mélanges au feu.
contenant un liquide inflammable ou un produit solide
instable. ■ NF EN 50014 (1997) - Matériel électrique pour atmo-
sphères explosives. Règles générales.
■ Recommandation de la Caisse nationale de l’assu-
rance maladie R. 215 - Batteries d’accumulateurs. ■ NF EN 50015 (1998) - Matériel électrique pour atmo-
Prévention des risques d’explosion. sphères explosives. Immersion dans l’huile « o ».
■ NF EN 292-1 (1991) - Sécurité des machines. Notions ■ NF EN 50017 (1998) - Matériel électrique pour atmo-
fondamentales, principes généraux de conception. sphères explosives. Remplissage pulvérulent « q ».
Partie 1 : Terminologie de base, méthodologie.
■ NF EN 50018 (2000) - Matériel électrique pour atmo-
■ NF EN 292-2 (1995) - Sécurité des machines. Notions sphères explosives. Enveloppe antidéflagrante « d ».
fondamentales, principes généraux de conception.
Partie 2 : principes techniques et spécifications. ■ NF EN 50019 (2000) - Matériel électrique pour atmo-
sphères explosives. Sécurité augmentée « e ».
■ NF EN 1127-1 (1997) - Atmosphères explosives.
Prévention de l’explosion et protection contre l’explosion. ■ NF EN 50020 (2002) - Matériel électrique pour atmo-
Partie 1 : Notions fondamentales et méthodologie des sphères explosives. Sécurité intrinsèque « i ».
mines.
■ NF EN 50021 (2000) - Matériel électrique pour atmo-
■ NF EN 1755 (2000) - Sécurité des chariots de manu- sphères explosives. « n ».
tention. Fonctionnement en atmosphères explosibles.
Utilisation dans des atmosphères inflammables dues ■ NF EN 50028 (1987) - Matériel électrique pour atmo-
à la présence de gaz, de vapeurs, brouillards ou pous- sphères explosives. Encapsulage « m ».
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atmosphère explosible. Partie 1 : Moteurs du groupe II ■ NF EN 50055 (1998) - Appareils électriques de détec-
utilisés dans des atmosphères de gaz et de vapeurs tion et de mesure des gaz combustibles. Prescriptions
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disposent, pour diminuer les risques BOURGOGNE et FRANCHE-COMTÉ fax 04 67 12 95 56 fax 04 72 91 97 09
(21 Côte-d’Or, 25 Doubs, 39 Jura, prevdoc@cram-lr.fr
professionnels dans leur région, 58 Nièvre, 70 Haute-Saône, preventionrp@cramra.fr
71 Saône-et-Loire, 89 Yonne,
d’un service prévention composé 90 Territoire de Belfort) MIDI-PYRÉNÉES SUD-EST
d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs ZAE Cap-Nord (09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne, (04 Alpes-de-Haute-Provence,
32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées, 05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes,
de sécurité. Par les contacts fréquents que 38 rue de Cracovie 81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne) 13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse Sud,
ces derniers ont avec les entreprises, ils sont 21044 Dijon cedex 2 rue Georges-Vivent 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)
tél. 03 80 70 51 22 31065 Toulouse cedex 9 35 rue George
à même non seulement de déceler les risques
fax 03 80 70 51 73 tél. 05 62 14 29 30 13386 Marseille cedex 5
professionnels particuliers à chacune d’elles, prevention@cram-bfc.fr
fax 05 62 14 26 92 tél. 04 91 85 85 36
mais également de préconiser les mesures doc.prev@cram-mp.fr fax 04 91 85 75 66
préventives les mieux adaptées aux différents documentation.prevention@cram-sudest.fr
postes dangereux et d’apporter, par leurs
conseils, par la diffusion de la documentation
éditée par l’Institut national de recherche
et de sécurité, une aide particulièrement
efficace à l’action des comités d’hygiène,
de sécurité et des conditions de travail.
GUADELOUPE GUYANE LA RÉUNION MARTINIQUE
Immeuble CGRR Espace Turenne Radamonthe 4 boulevard Doret Quartier Place-d’Armes
Rue Paul-Lacavé Route de Raban, BP 7015 97405 Saint-Denis cedex 97210 Le Lamentin cedex 2
97110 Pointe-à-Pitre 97307 Cayenne cedex tél. 02 62 90 47 00 tél. 05 96 66 51 31
tél. 05 90 21 46 00 tél. 05 94 29 83 04 fax 02 62 90 47 01 05 96 66 51 33
fax 05 90 21 46 13 fax 05 94 29 83 01 prevention@cgss-reunion.fr fax 05 96 51 81 54
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS,
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. lina.palmont@cgss-guadeloupe.fr prevention.cgss@martinique.fr
Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction,
par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle).
La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de deux ans
et d’une amende de 150 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).
© INRS, 2004. Couverture Bernard Chadebec. Maquette et dessins intérieurs Atelier Causse.
Cette brochure se veut un guide pratique, afin d'apporter
des mesures de prévention appropriées aux risques
d'explosion liés à la mise en œuvre ou à la présence de gaz
ou vapeurs inflammables dans les installations
industrielles.