Vous êtes sur la page 1sur 78

alcodefi.

com

La Gestion Actif-Passif
Bancaire

Formation assurée par Ramzi BOUGUERRA


2
IFID
© Alcodefi – Mai 2020
– Septembre 2015
Les risques bancaires
Les risques bancaires

• Le risque désigne l’incertitude qui pèse sur les résultats et les pertes susceptibles
de survenir lorsque les évolutions de l’environnement sont adverses

• de part, l’exercice normal de son activité, la banque se trouve exposer à une


multitude de risque,

• les scandales financiers se sont enchaînées les uns après les autres :
- l’effondrement des caisses d’épargne ("Saving and Loans") aux États-Unis en 1988
- la crise bancaire des pays nordiques en 1991,
- la quasi-faillite de la quatrième banque en Espagne "Banesto" en 1993,
- les dérapages de la banque "Barings" en 1994 et de la "Société Générale" en 2008
- le feuilleton des faillites bancaires en cascade : crise des "Subprimes" en 2007.

3
Les risques bancaires

Risque et activité bancaires sont deux éléments inséparables

• Ces risques se matérialisent par :

• Baisse des résultats dégradation du rating

• difficultés à se procurer de la liquidité nécessaire à l’activité


(garanties de taux, de liquidité,…), donc une hausse du coût de
ressources.

• Problème de solvabilité de l’établissement

La matérialisation du risque est une perte colossale

4
Les risques bancaires

Le risque opérationnels :

• risque de pertes directes ou indirectes résultant d’une inadéquation ou d’une défaillance


attribuable aux procédures, au facteur humain et au système, ou à des causes externes
(définition du comité de Bâle)

• Champ d’application est très large et recouvre les erreurs humaines, les fraudes, les vols, les
malveillances, les défaillances des systèmes d'information, les problèmes liés à la gestion du
personnel, les litiges commerciaux, les accidents, les incendies et les inondations.

Le risque de solvabilité :

• Ne pas disposer de fonds propres suffisants pour absorber des pertes éventuelles. Résulte de
l’inadéquation entre les fonds propres et les risques pris par la banque.

• ne pas confondre problème de liquidité et problème de solvabilité, une banque peut être
solvable tout en ayant des problèmes de liquidité, mais généralement les problèmes de
liquidité conduisent à des problèmes de solvabilité
Les risques bancaires
Le risque de liquidité :

Le risque que la banque soit incapable de financer ses actifs et de rembourser ses engagements
une liquidité mal maîtrisée peut engendrer :

 une perte d’opportunité par incapacité de financement du développement de l’activité

 une crise de liquidité par incapacité à honorer les engagements contractés.


Exemple :
 retrait massif des dépôts
 l’incapacité de lever des capitaux à un coût raisonnable
 crise de confiance du marché à l’égard de la banque :
prêt interbancaire,
fermeture des lignes de crédit
Les risques bancaires

Le risque de taux d’intérêt :


• Le risque de baisse du résultat de banque suite à une évolution défavorable des taux d’intérêt.
• Définition retenue par le CRBF Français : « le risque encouru en cas de variation des taux
d'intérêt du fait de l'ensemble des opérations de bilan et hors-bilan, à l'exception des
opérations soumises aux risques de marché ».

• Le portefeuille des banques est ainsi scindés en

- Le portefeuille bancaire : composé des crédits et produits financiers ayant vocation à rester
dans le bilan jusqu’à leur échéance –le banking book-

- Le portefeuille de trading : portefeuille de négociation regroupe les instruments et produits


achetées pour être vendus dans le but de faire des gains à court terme –le trading book.
- Ce portefeuille est valorisé en mark to market, le risque de marché est imputé au résultat
Les risques bancaires

Effet du risque de taux

• Sur la marge d’intérêt : impact de court terme, Exple :un passif est

réindexé plus rapidement que l’actif, une hausse de taux aura un

impact négatif sur la Marge d’intérêt.

• sur la valeur économique : les variations de taux génèrent par le biais

de l’actualisation des modifications sur la valeur actualisée des flux

futurs et donc sur le valeur actualisée des positions du bilan : impact

de long terme.

8
Les risques bancaires
Le risque de change :

C'est le risque de voir la rentabilité de l’établissement se dégrader par une évolution défavorable
des taux de change impactant les éléments d'actif et de passif libellés en devises. Il y a alors
détérioration de la contre-valeur en monnaie locale des flux de recettes/règlements libellés en
devises étrangères.

Exemple :

• Le risque de change opérationnel: un produit de 1000 EUR

- Taux de change lors de la constatation du produit :1 EUR = 140 DZD

- A la clôture des comptes, le taux est 1 EUR = 135 DZD

- Une perte de de change de 5000 DZD apparaît dans la comptabilité en DZD

• Le risque de change structurel : 1000 $ de titres financés par achat devises

 écart de conversion à la clôture de l’exercice


Les risques bancaires
Le risque de marché :

• C’est le risque d’une variation du prix d’un produit de marché, acquis avec l’intention de cession
(trading book) : le risque sur les titres, indices boursiers, produits dérivés, position en devise .
Risque provenant de la variation des prix de marché des positions pendant la durée minimale
requise pour liquider les positions.

• Cas de Baring en 1994 et la société générale en 2008, qui peuvent être imputées à la fois à un
risque de marché et à un risque opérationnel car il s'est agit d'un manque de contrôle des
activités de trading (transactionnel).

• Contrôler le risque de marché consiste à s’assurer, en permanence, que l’impact des variations
du pris de marché d’un portefeuille d’instruments, restent inférieures à un plafond fixé.
Les risques bancaires
Le risque de marché est la base du métier de Cambiste. Mais comment mesurer ce risque ?

Salle de
Marchés On souhaite savoir :
Quelle est la probabilité que la rentabilité de la « Salle de
Marchés » soit de -7% ou plus sur une année ?

Risk Manager 50
Indice de Volatilité VIX
Sep 11
Moyenne historique = 13 %
Nous pouvons déterminer la 40

VIX

future rentabilité « salle de 30

20

marché » va osciller entre S&P500

Ecart-type = 20 %
10

quelles valeur… 0

12/31/1999

2/29/2000

4/30/2000

6/30/2000

8/31/2000

10/31/2000

12/31/2000

2/28/2001

4/30/2001

6/30/2001

8/31/2001

10/31/2001

12/31/2001

2/28/2002
- 7% = 13% - 20%

2/3 des cas -7% ≤ Rentabilité de la salle ≤ 33%


Selon Les statisticiens …
- 50% des individus sont en dessous de
la moyenne et 50% en dessus de M 1/3 des cas Rentabilité de la salle en dehors
- 68% des individus sont entre
M-σ et M+σ 1/6 des cas Rentabilité de la salle ≥ 33%
- 95% des individus sont entre M- 1,96σ
et M +1,96σ

VaR 1/6 des cas Rentabilité de la salle ≤ -7%
(17 %)
11
La value at risk: la VAR

- Définition de la VaR :
« la perte potentielle maximale d’un portefeuille dont le
rendement suit une loi donnée, pour une probabilité fixée sur une
période de détention donnée ».

12
Les risques bancaires
Le risque de contrepartie :

• ce risque est né de la défaillance de la contrepartie sur laquelle une créance ou un engagement


est détenu. Ce type de risque est d'ailleurs le plus ancien, mais il constitue aujourd'hui encore le
principal risque pour les banques :

- risque de crédit lié aux crédits accordés à la clientèle ou aux placements sur le MM

-risque de contreparties sur produits dérivés ou opérations de marché : lorsque la bonne fin
des opérations n’est pas assurée : défaillance de l’une des deux parties.
Les risques bancaires : le risque de crédit

• Les engagements de la banque vis-à-vis de sa clientèle peuvent entrainer des


risques de non recouvrement
• Plus le risque est élevé plus la banque doit constituer des provisions.
• Le non recouvrement du principal nécessite des provisions à constituer
• Et le non recouvrement des intérêts constituent des agios réservés et des
réductions de la marge d’intérêts.

La constatation des provisions affecte le résultat


Exemple de politique de provisionnement

classe Antériorité d'impayé taux de provision réservation agios


Créances classe 0 0 impayés pas de provisions Pas d’agios réservés
Créances classées 1 < 90 j pas de provisions Pas d’agios réservés
Créances classées 2 entre 90 j et 180 j provisions 20% agios réservés
Créances classées 3 entre 180 j et 360 j provisions 50 % agios réservés
Créances classe 4 > 360 j provisions 100 % agios réservés

14
Les risques bancaires : le risque de crédit

Politique de provisionnement

échéance 180 jours 360 jours


90 jours

Difficulté au niveau Les difficultés Degré de pertes Créances


*du secteur d’activité financières nécessitant éventuelles élevé Irrécouvrables
*de la situation un redressement (Contentieux) (Perte sèches pour
financière la banque)

recouvrement Encore assuré incertain menacé nul

Risque de perte faible Moyen Élevé certain

Taux provision 0% 20% 50% 100%


créances Créance à
Créances très créances
nécessitent un problèmes
classe risquées Compromises
suivi particulier potentiels

15
Les risques bancaires : le risque de crédit

• Le suivi des créances serait abordé selon la logique :


- Créances productives ( non classée)
- Créances non productives (classées)

• Nécessiter d’adopter une démarche d’analyse et de suivi, en amont et en


aval
- En amont, maîtrise et mesure du risque crédit avant engagement :
étude de dossier, mesure de risque..
- Et en aval, suivi de l’évolution du risque crédit afin d’assurer le
recouvrement.

16
Comment gérer les risques

1 ‐Limiter le risque : Contrôler la prise initiale de risque et savoir sortir d’une posit

ion défavorable.

2 ‐Diversifier : Repartir les risques encourus par secteurs, par pays, par produits,...

3 ‐Se doter d’une surface financière adaptée au risque : Niveau de fonds propres,

respect des équilibres bilanciels.

4 ‐Surveiller les engagements pris : Suivi des encours des créanciers, évaluation d

es positions de marché.

5 ‐Provisionner les risques : Pour chaque cas de défaillance identifié et pour l’ense

mble des risques généraux


17
La démarche globale de maitrise des risques passe d’abord par leur identification

Risque opérationnel
Activité bancaire
(buy & hold)
Fonds Propres Risque de crédit

Exposition x PD x Recouvrement

Activité de négoce/ trading


Risque de marché (buy & Sell)

La valeur de marché des instruments

Risque de change Risque structurel de taux Risque de liquidité


Gestion Actif-Passif
Actifs Taux Passifs Taux
Passifs variable variable
400 300
Impasse Impasse en
taux
>0 en t1 Variable
= + 100
Passifs Taux
Actifs Taux Fixe
Actif
s Fixe 700
600

t1
temps
18
La notion de liquidité bancaire

19
La notion de liquidité et risque de liquidité

• Le risque de liquidité a été ramené sur le devant de la scène par la crise des "subprimes"
survenue en 2007.

• Le développement extraordinaire qu’ont connu les marchés financiers a changé la manière


dont une crise de liquidité survient et se propage dans le système financier.

• la valorisation des actifs à leurs justes valeurs a lié la solvabilité de l’établissement à la


liquidité du marché,

La solvabilité d’une banque peut être mise en danger indépendamment de toute vague de
retrait de fonds considérée comme la principale formes traditionnelles de la crise de liquidité.

les nouvelles réformes de la réglementation prudentielle introduites par Bâle 3.

20
Les sources de la liquidité bancaire :

La multitude des sources de la liquidité pour une banque se détermine par :

1. Les actifs liquides ou quasi-liquides :

• Les encaisses : Première source de liquidité pour la banque, à caractère très liquides.

• Les actifs quasi échus : les actifs détenus par la banque dont l’échéance arrive à son
terme, il s’agit :
o du portefeuille des prêts, qui procure à la banque par leur recouvrement de la
liquidité .
o les titres et les instruments de marché monétaire : bons du Trésor, prêts
interbancaires,

21
Les sources de la liquidité bancaire :

• Les actifs facilement liquidables :

Les actifs détenus par la banque, pouvant procurer de la liquidité par la vente ou par un cash
collatéral : repo, injection BC :

o Les titres qui peuvent êtres facilement vendus sur le marché sans perte significative en
capital
o Les titres éligibles aux opérations de refinancement de la banque centrale (open market,
injection de liquidité) constitués généralement de titres publics, obligations corporate et
créances privées, les conditions d’acceptation sont restreintes à ceux qui présentent plus de
garantie;
o les crédits à la clientèle qui, selon les pays et selon les types de crédits, peuvent être plus ou
moins facilement vendus soit directement sur un marché, soit par des opérations structurées
telles que la titrisation.

22
Les sources de la liquidité bancaire :

2- L’aptitude de l’établissement à drainer une nouvelle épargne :

• La capacité des unités commerciales à drainer une nouvelle épargne sous forme de
dépôts est une source de liquidité très avantageuse,

• Une autre source de liquidité est la facilité dont peut disposer une banque pour
accéder aux marchés de capitaux. Ceci dépend de
la notoriété de la banque,
du niveau de fonds propres,
de sa taille,
de la qualité de son actionnariat (qualité de sa signature)
et des conditions du marché

23
Les facteurs déterminants de la liquidité bancaire :

• Les facteurs de la liquidité sont des éléments exogènes qui influent à la hausse ou à la
baisse sur le volume des liquidités détenues par les banques :

• Les banques subissent des fuites de liquidités ou des flux de paiement sortant de leurs
circuits vers d’autres circuits,
-Circuit bancaire vers le circuit du Trésor
-Circuit bancaire vers le circuit du commerce parallèle

• Ceci les amène à demander de la monnaie centrale auprès de la banque d’émission.


• Ces facteurs peuvent affecter la liquidité du système bancaire en général ou la liquidité de
chaque banque en particulier.

24
Les facteurs déterminants de la liquidité bancaire :

1. Les facteurs autonomes de la liquidité : dépendent du comportement des agents non


financiers, et concernent les opérations initiées par la clientèle,

• Les opérations en billets de banque : L’usage de billets constitue une première source de
pression sur la liquidité bancaire , A l’inverse, les versements constituent une ressource
La liquidité des banques est affectée de la différence entre retrait et versement

• Les opérations nettes en devise : Les excédents (besoins) de devises cédés (achetés) à (de) la
banque centrale qui crédite (débite) le compte de la banque de la contrepartie dinars des
montants cédés (achetés) , ce qui augmentera (baisse) la liquidité bancaire.

• Les opérations de la clientèle avec le circuit du Trésor : Les opérations initiées par la clientèle
de la banque avec le Trésor Public ou avec ses correspondants (CCP et Fonds Particuliers)
impacte la liquidité du système bancaires : ces opérations se traduisent par des règlements
entre le Trésor Public et les banques.
25
Les facteurs déterminants de la liquidité bancaire :

2- Les facteurs institutionnels de la liquidité :


• Les réserves obligatoires :
Les banques doivent constituer des RO, détenues dans leurs comptes à la BC. Une pourcentage de
la liquidité bancaire sera, donc, bloquée sous la forme de RO.
Le taux de la RO constitue un élément de monotoring de la liquidité bancaire : Afin d’agir sur la
liquidité bancaire la BC peut augmenter ou baisser le taux de RO.

• La mobilisation des créances :

La mobilisation des créances est le moyen qui permet aux banques de constituer des liquidités en
cédant des actifs à la Banque Centrale. Les règles de mobilisation sont fixées par la BC
C’est un instrument de pilotage et de contrôle de la liquidité potentielle des banques
On distingue :
- Les crédits non mobilisables : CMT, immobiliers
- Les crédits mobilisables soumis à un accord préalable
- Les titres automatiquement mobilisables : les valeurs du Trésor 26
Le risque de liquidité : définition et spéciifcité

•Le risque de liquidité, ou plutôt d’illiquidité, représente pour une banque,


l’impossibilité de pouvoir faire face, à un instant donné, à ses engagements ou
à ses échéances, par la mobilisation de ses actifs .

• Le risque de liquidité est tenu parfois pour un risque « corrélatif »,


• en règle générale, sa présence est indissociable d'une forte augmentation d'un
ou de plusieurs autres grands risques financiers.
• les problèmes de liquidité sont souvent symptomatiques d’autres problèmes
plus fondamentaux à une banque tels que le risque de crédit, le risque de taux
d’intérêt, le capital insuffisant, le risque opérationnel … etc.

27
Le risque de liquidité : spécificité

• Le risque de liquidité, conséquence du risque de crédit :


Les risques de crédit et de liquidité interagissent, directement ou indirectement. En
effet, une banque, par sa fonction de prêteur, est exposée au défaut de ses
contreparties, donc une diminution de ses cash-flows en comparaison avec les niveaux
anticipés.

• Le risque de liquidité, conséquence du risque de marché


- La forte corrélation entre les risques de marché et de liquidité est le résultat d’une
dépendance plus forte qu’auparavant des bilans bancaires aux fluctuations et
valorisations de marché (principe de la juste valeur).
- l’illiquidité d’un marché conduit à une forte volatilité des actifs financiers détenus par
les banques. La crise de subprime de 2016 est le meilleur exemple.

28
Le risque de liquidité : spécificité

• Le risque de liquidité, conséquence du risque de taux d’intérêt


lorsque les taux d’intérêts sont bas, les déposants sont tentés de retirer leur dépôt en
épargne afin d’effectuer des placements plus rémunérateurs.
Cette vague de retrait met en mal l’équilibre en liquidité de la banque. A l’opposé,
lorsque les taux d’intérêt sont élevés le financement en liquidité se fait à des coûts de
plus en plus onéreux.

29
Le risque de liquidité : les sources

1. Facteurs endogènes :
 La transformation des échéances

- Les pressions de liquidité résultent d’un miss-matching des maturités des actifs et des passifs, :
les flux entrants ne couvrent pas en permanence les flux sortants.
- le risque de liquidité découle essentiellement de la fonction de transformation des échéances
- La transformation des échéances a deux origines :

o La recherche d’une marge d’intérêt :

o Préférences opposées de la clientèle :

Les intérêts des prêteurs et des emprunteurs sont contradictoires, les préteurs veulent prêter
court et garder une certaine disponibilité de leur épargne, les emprunteurs veulent emprunter
longs et consolider leurs financements. L’activité d’intermédiation se traduit donc nécessairement
par une transformation d’échéances, et rend l’ajustement entre les actifs et les passifs une tâche
difficile. 30
Le risque de liquidité : les sources

• Les rapports entre les volumes du bilan, rapport entre :


- les actifs et les passifs volatils
- les passifs stables et les actifs illiquides

Les décalages gap de liquidité (liquidity gap)

volatiles liquides
liquides volatils
excédent de déficit de
liquidité liquidité
stables
illiquides
illiquides stables

actifs passifs actifs passifs

31
Le risque de liquidité : les sources
o La recherche d’une marge d’intérêt :

- la courbe des taux d’intérêt (normale) est croissante, la transformation permet à la banque de
gagner sur le différentiel des taux, et de réaliser une marge d’intérêt.
- dans une logique de maximisation de la marge, la banque qui décide d’allonger la maturité de
ses emplois augmente son taux de transformation et donc son risque de liquidité.
Explication
- les taux à LT > aux taux CT : moyen pour élargir la marge d’intérêt
- réaliser une marge sur la hiérarchie des taux d’intérêt :
- maturité des prêts est > à celle des ressources

trop chère : impact


Long terme
résultat
Ressources
bancaires Risque de
Court terme liquidité

l’exposition au risque de liquidité est une source de rentabilité 32


Le risque de liquidité : les sources

• Le retrait massif des dépôts ou l’épargne de la clientèle

La relation banque-client est basée sur La notion de confiance, la moindre rumeur sur une
éventuelle dégradation de la situation financière de la banque, conduit nécessairement les
déposants, par phénomène de contagion, à des retraits massifs mettant ainsi la liquidité en péril.

• Les opérations hors bilan :


constituent un facteur de risque de liquidité : les lignes de crédits autorisées, les positions prises
sur les dérivés peuvent générer des besoins de liquidités considérables en période de crise.

33
Le risque de liquidité: les sources

• L’insolvabilité de l’emprunteur
l’insolvabilité d’un emprunteur entraîne une perte totale ou partielle de la créance, ainsi que les
revenus qui s’y attachent ; d’où une absence de la liquidité initialement prévue

• La concentration des dépôts et la volatilité

La concentration des dépôts est la dépendance vis-à-vis d’une seule ou un nombre limité de
sources de financement est un élément générateur du risque de liquidité.

• Le risque de négociation (Trading Liquidity Risk)

le risque de ne pas pouvoir liquider facilement les actifs liquidés. Cette situation peut être due à
plusieurs facteurs : la détérioration de la qualité des titres détenus par la banque, crise globale sur
le marché des titres,
• Le recours aux marchés des capitaux : La capacité à mobiliser des ressources supplémentaires.

certains facteurs comme le positionnement et la notoriété de la banque dans le marché


déterminent ses conditions de refinancement en liquidité et en taux. 34
Le risque de liquidité : les sources

2. Facteur exogène : crise systémique (ou phénomènes de contagion) :


• Une crise de liquidité systémique est vécue lorsqu’il y’à une contraction de la liquidité sur le
marché suite à des troubles affectant gravement le système financier et monétaire : chute
des prix des actifs financiers, et/ou ; faillite d’institutions financières, et/ou ; défaut de
paiement d'Etats surendettés (dettes souveraines), et/ou ; graves régressions de l'activité
économique …etc.

• Les exemples relatifs aux crises systémiques sont nombreux : La faillite de Lehman
Brothers en 2008 était un risque systémique car elle a entrainé une grave crise de liquidité .

• Il est difficile de prendre conscience d’un risque systémique avant qu’il produise ses effets.
Par exemple les autorités britanniques ont décidé de se porter au secours de « Northern
Rockqui », afin d’éviter qu’un risque systémique se matérialise.
• Les autorités américaines n’ont pas eu le même raisonnement pour « Lehman Brothers » et
la crise financière et économique qui a suivi est en partie le résultat de cette attitude.
35
La gestion du risque de liquidité
La mesure du risque de liquidité

• Pour la gestion du risque de liquidité, les méthodes des gaps ou impasses permettent
l’évaluation de la liquidité et fournissent des indicateurs efficaces des positions futures en
termes de liquidité.

• elles nécessitent l’étude de chacun des postes du bilan : au niveau des ressources que des
emplois.

• Une tâche qui n’est pas assez aisée compte tenu de la nature et de la diversité des postes
constituant les bilans des banques.

• Quel que soit la démarche adoptée, l’étude du risque de liquidité ne doit, surtout, pas exclure
la possibilité de survenance des situations de crise, en fait, les mesures habituelles pourraient
se révéler insuffisante dans certains cas : d’où les stress test

• Une telle approche permet de mesurer la résistance de la banque à un choc sur la liquidité et
est donc considérée comme un volet très important dans la gestion du risque de liquidité.
La mesure du risque de liquidité

La gestion du risque de liquidité se traduit par la surveillance du processus de transformation


d’échéances, avec des indicateurs adéquats afin de garder ce risque dans des limites acceptables
et de respecter les contraintes réglementaires.

D’après une enquête réalisée par le cabinet PWC en 2009, sur 43 banques à travers le monde, la
méthode la plus utilisée pour la gestion du risque de liquidité est la méthode des « gaps » opérée
sur des actifs/passifs à maturité contractuelle ou prévisionnelle,
La mesure du risque de liquidité

La mesure du risque de liquidité par la méthode des « gaps » peut être résumée dans les 04
principales étapes suivantes :

1 Collecte d’informations 2 Travaux d’écoulement

4 Couverture 3 Mesure

• Étape 01 : collecte d’informations sur la liquidité


Le gestionnaire ALM doit suivre de nombreux indicateurs concernant la liquidité : Notation de
l’établissement ; Les besoins de financement historiques ; Position de liquidité actuelle ; Les
besoins de financement prévus ; Panorama de toutes les sources possibles de fonds avec leurs
coûts (par exemple, pour la titrisation, le coût peut être plus élevé que le coût principal de
financement de la dette en raison de l’illiquidité du marché) ; La qualité des actifs dans le bilan
…etc.
La mesure du risque de liquidité

Etape 02 : L’écoulement des postes du bilan (profil d’échéance)


• A la date courante, le bilan bancaire est équilibré, par construction l’actif = au passif

• si on se projette sur des dates futures, des décalages vont apparaitre : les emplois/ressources
s’amortissent de façon différente et à des vitesses différentes.

• une des étapes centrales de la mesure des risques par l’ALM consiste à analyser la
consolidation du bilan : comparer, dans le temps, les décalages entre l’actif et le passif.

• On parle de la notion d’écoulement du bilan : comment les actifs et les passifs présents dans
le bilan disparaissent avec le temps ?

• Nécessité d’une analyse détaillée du bilan et Hors Bilan pour avoir des informations sur

– L’encours bilan de toutes les lignes de bilan

– L’encours des opérations Hors Bilan :

– L’échéancier de l’ensemble des contrats qui concourent à la formation du Bilan et du HB

– Les conventions d’écoulement et de liquidité


La notion de consolidation du bilan

Bilan consolidé : actifs et Un bilan sous-consolidé : les Un bilan sur-consolidé : les


passifs s’amortissent au même actifs s’amortissent plus actifs s’amortissent plus vite que
rythme. Le bilan est équilibré lentement que les passifs. les passifs, un excédent est
en liquidité. Cette situation est Des nouveaux financements dégagé et disponible pour le
« théorique » car en pratique, sont nécessaires pour financement des nouveaux
une telle situation ne peut pas combler l’écart . Un risque emplois. Cette situation est peu
être observée. d’indisponibilité des ces souhaitable, car cet excédent
financements. représente un coût pour la
Importance du risque de banque.
liquidité dans la gestion des
risques.
La mesure du risque de liquidité

• Etape 03 : Mesures du risque de liquidité


La mesure se fait par la construction d’impasse en liquidité, le calcul des différents ratios de
gestion, et l’établissement des différents indicateurs, et ce pour permettre au gestionnaire ALM
de comprendre et contrôler l’exposition de la banque au risque de liquidité.

1- les impasses en liquidité : liquidity gap


• Le gap de liquidité est un tableau qui permet de classer les actifs et les passifs selon les durées
restantes afin de mesurer les décalages prévisionnels entre les emplois et les ressources.
• les décalages proviennent des discordances des échéances représentent les besoins ou les
excédents de liquidité futurs.
• A noter que les impasses en liquidité sont calculées sur des horizons futurs étant donné que
les impasses sont nulles à la date courante (l’équilibre de trésorerie étant réalisé à t = 0)
La mesure du risque de liquidité

• Le calcul des impasses en liquidité suppose une définition des classes d’échéances.
• ces classes sont +/-fines, et ce en fonction des échéances de l’actif et du passif : pour les
échéances rapprochées, les classes couvrent des périodes de faibles amplitudes (jours,
semaines…). Pour les échéances lointaines, les classes couvrent des périodes plus longues.
• L’impasse ou gap de liquidité est calculé selon deux approches : impasses en stock et
impasses en flux.
•Impasse> 0 : excédent de ressources
Impasse En Stock (t) = Σ Encours Passif (t) – Σ Encours Actif (t) •Impasse < 0 : besoin de ressources

• Tombées des actifs = entrées de fonds


Impasse en Flux (t, t+1) = Σ Tombées Actifs (t, t+1) – Tombées Passifs (t, t+1)
• Tombées des passifs = sorties de fonds

• L’impasse « en Flux » peut être déduite de l’impasse « en stock » et vis vers ça,

• L’impasse en flux permet de visualiser pour chaque période, prise isolément, la


différence entre les entrées et sorties de fonds.
La mesure du risque de liquidité

 Le gap est déterminé selon deux approches :


1- L’approche statique consiste à effectuer les projections des cash flows à partir des stocks
d’actifs et de passifs arrêtés à une certaine date, sans prendre en considération aucune
opération ultérieure (production nouvelle)
2- L’approche dynamique consiste à projeter la totalité des cash flows issus des actifs et passifs
présents à la date de l’étude, ou constitués ultérieurement en fonction d’hypothèses sur
l’activité future de la firme bancaire.
 la mesure du risque de liquidité repose sur l’approche statique : sous une hypothèse de
cessation d’activité, ou de « fonte » de bilan.
 l’incorporation des productions nouvelles est nécessaire pour une évaluation plus réaliste des
besoins prévisionnels de liquidité.
 De préférence, ne pas les intégrer dès le départ car les encours et les emprunts nouveaux sont
incertains alors que ceux existants sont plus exacts. La prise en compte de production nouvelle
se fera donc dans des buts de simulation
Exemple 1 des impasses

Les impasses en stocks

Dates 1 2 3 4 5 6
Restant dû
Actifs 1000 900 700 650 500 300
moyen 3 années
Passifs 1000 800 500 400 350 100
Imp. stock 0 -100 -200 -250 -150 -200
Exemple 1 des impasses

Remboursement
Les impasses en flux passif Année 4

Dates 1 2 3 4 5 6
Tombée Actifs 100 200 50 150 200
Tombée Passifs -200 -300 -100 -50 -250
Imp. flux -100 -100 -50 -100 -50
imp.flux
-100 -200 -250 -150 -200
cumulé

A déficit sur l’ensemble


de la période : bilan sous-
consolidé
Exemple 2 des impasses

Considérons un Bilan Composé de :

A L’actif :
• Un Prêt à la clientèle de :
• nominal : 100
• durée : 4 ans
• Remboursement : par amortissement linéaire (1/4/an
•Au Passif :
• des Fonds Propres :
• montant : 40
• Remboursement : indéterminé par les actionnaires
• Émission obligataire :
• montant : 60
• Remboursement : infine sur 2 ans

47
Exemple 2 des impasses

Instantanément le Bilan de la Banque a cette allure :

ACTIF PASSIF

Prêt a clientele 100 Fonds Propres 40

Emi. Obligataire 60

Total ACTIF 100 Total PASSIF 100

En Résume :

la Banque finance son activité de prêteur par des fonds propres et par
un refinancement sur le marché obligataire

48
Exemple 2 des impasses

Hypothèse
• Actif : remboursement linéaire sur 4 ans à raison de 25 chaque année
• Les Fonds Propres sont constants
• L’emprunt obligataire : infine sur 2 ans
• Absence de productions nouvelles : Impasse statique

Impasse statique : Le trésorier part d’une photo du bilan aujourd’hui et projette son

évolution dans le futur 

Dans le cas de prise en compte de production nouvelle : Impasse dynamique

49
Exemple 2 des impasses

En stock En flux
Année 0-1 1-2 2-3 3-4 4-5 0-1 1-2 2-3 3-4 4-5
Actif 100 75 50 25 0 0 25 25 25 25
Prêt à la clientèle 100 75 50 25 0 25 25 25 25
Passif 100 100 40 40 40 0 0 60 0 0
Fonds propres 40 40 40 40 40
Emprunt obligataire 60 60 60
Impasse en liquidité 0 25 -10 15 40 0 25 -35 25 25
Impasse cumulée 0 25 -10 15 40
Ratio de liquidité 0% 25% -25% 38% 100%

Impasse de liquidité en stock = passif –actif


• Passif ressources impasse > 0 : excédent
• Actif emplois Impasse < 0 : flux

Impasse de liquidité en flux : actif –passifs Impasse en stock = impasse en


flux cumulée
• Remboursement Passif sorties de fonds
• Tombées Actifs entrées de fonds
50
Exemple 2 des impasses

Pour une meilleure analyse du profil de liquidité, le gap de liquidité est présenté
graphiquement comme suit :

Impasse en stock Impasse en flux


120 80
100 60

Montant
40
Montant

80

60
20
40
0
20
-20 1 2 3 4 5
0

1 2 3 4 5 -40
-20

Période Période

51
Exemple 2 des impasses

Cette présentation du Gap de Liquidité en Stock est un outil de décision

Le Trésorier peut donc planifier :

Anticipation années 2, 4 et 5

Disposition d’un excèdent de liquidité et que la banque pourra :

• Investir cet excèdent dans de nouveaux actifs commerciaux


(nouveaux prêts a la clientèles)

• Actifs financiers

Anticipation année 3

Trouver une source de financement pour équilibrer son bilan :

• Passifs commerciaux (dépôts de la clientèle)


• Emprunt sur le marché
52
exemple de gap de liquidité

On considère un bilan composé comme suit:

Au passif :

- fonds propres pour un montant de 100, remboursement indéterminé par les actionnaires
- Emprunt auprès de la banque centrale de 95, maturité 1 jour
- Dépôt des banques pour un montant de 30 pour une durée de 15 jours
- DAV de la clientèle pour un montant de 45 dont l’écoulement se présente comme suit :
 Année 1 : les DAV sont stables en totalité
 Année 2 : fuite de 5% des DAV
 Pour le reste : une fuite de 10% chaque année
- des dépôts d’épargne pour un montant de 25, ventilés comme suit :
 Année 1 : les dépôts sont sables en totalité
 Une fuite de 5% chaque année pour les autres time-buckets

- une émission obligataire à remboursement infine de nominal 40 pour une période de 5 ans
- des lignes de crédits extérieures pour un montant de 20, amortissement linéaire sur 5 ans et ce à
compter de la deuxième année
53
exemple de gap de liquidité

A l’actif :

- dépôts auprès de banques pour un montant de 50 pour une durée de 3 mois

- prêts interbancaires pour un montant de 30 pour une durée de 1 an

- créances sur la clientèle de nominal 90 pour une durée de 3 ans, remboursement par
amortissement constant

- prêts immobiliers pour un montant de 150 pour une durée de 10 ans, remboursement
par amortissement constant avec deux ans de grâce

- bons du Trésor pour un montant de 35, pour une période de dix ans

NB : Tous les remboursements sont opérés en fin de période

54
exemple de gap de liquidité
Calcul du GAP de liquidité en stock

15j - 1- 3 - 6 mois - 1 - 2- 3- 4-
Time Buckets 0-1j 1-7j 7 - 15j
1 mois 3 mois 6 mois 1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans
Ressources
Fonds propres 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0
Emrunt Banque
95.0
Centrale
Dépôt des banques 30.0 30.0 30.0
DAV clientèle 45.0 45.0 45.0 45.0 45.0 45.0 45.0 42.8 38.3 33.8 29.3
dépôts d'épargne 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 25.0 23.75 22.50 21.25 20.00
Emission obligataire 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0 40.0
lignes de crédits ext 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0 16.0 12.0 8.0
Total resoources 355.0 260.0 260.0 230.0 230.0 230.0 230.0 226.5 216.8 207.0 197.3
Emplois
dépôts auprés banques 50 50 50 50 50
prêts interbancaires 30 30 30 30 30 30 30
créances sur la clientèle 90 90 90 90 90 90 90 60 30
prets immobiliers 150 150 150 150 150 150 150 150 140 130 120
Bons du Trésor 35 35 35 35 35 35 35 35 35 35 35
Total emplois 355 355 355 355 355 305 305 245 205 165 155

Gap liquidté
0 -95 -95 -125 -125 -75 -75 -19 12 42 42
en stock

55
Illustration du GAP de liquidité en stock
15j - 1 1-3 3 - 6 6 mois - 1 – 2– 3– 4–
Time Buckets 0-1j 1-7j 7 - 15j
mois mois mois 1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans
Total resoources 355.0 260.0 260.0 230.0 230.0 230.0 230.0 226.5 216.8 207.0 197.3
Total emplois 355 355 355 355 355 305 305 245 205 165 155

Gap liquidté
0 -95 -95 -125 -125 -75 -75 -19 12 42 42
en stock

400 Total
resoources
Total emplois
300 Gap liquidté
en stock
Excédent de
200 liquidité
Déficit de
100 liquidité

0
0-1j

1-7j

7 - 15j

15j - 1 mois

1 - 3 mois

3 - 6 mois

6 mois - 1 an

1 - 2 ans

2 - 3 ans

3 - 4 ans

4 - 5 ans

-100

-200

Gap de liquidité en stock La consolidation du bilan


56
Calcul du GAP de liquidité en flux
15j - 1 6 mois - 1
Time Buckets 0-1j 1-7j 7 - 15j mois 1 - 3 mois 3 - 6 mois an 1 - 2 ans 2 - 3 ans 3 - 4 ans 4 - 5 ans
Ressources
Fonds propres
Emrunt Banque Centrale 95.0
Dépôt des banques 30.0
DAV clientèle 2.3 4.5 4.5 4.5
dépôts d'épargne 1.3 1.3 1.3 1.3
Emission obligataire
lignes de crédits ext 4.0 4.0 4.0
Tombées des passifs 95.0 30.0 3.5 9.8 9.8 9.8
Emplois
dépôts auprés banques 50.0
prêts interbancaires 30.0
créances sur la clientèle 30.0 30.0 30.0
prets immobiliers 10.0 10.0 10.0
Bons du Trésor
Tombées des actifs 50 60 40 40 10

Gap liquidté
-95.0 -30.0 50.0 56.5 30.3 30.3 0.3
en flux

Gap liquidté
-95.0 -95.0 -125.0 -125.0 -75.0 -75.0 -18.5 11.8 42.0 42.3
en flux cumulé

57
Calcul du GAP de liquidité en flux
15j - 1 6 mois - 1
Time Buckets 0-1j 1-7j 7 - 15j 1 - 3 mois 3 - 6 mois 1 - 2 ans 2 - 3 ans 3 - 4 ans 4 - 5 ans
mois an
Tombées des passifs 95.0 30.0 3.5 9.8 9.8 9.8
Tombées des actifs 50 60 40 40 10
Gap de liquidité en flux -95.0 -30.0 50.0 56.5 30.3 30.3 0.3

Gap liquidté
-95.0 -95.0 -125.0 -125.0 -75.0 -75.0 -18.5 11.8 42.0 42.3
en stock

150 Tombées des passifs

Tombées des actifs


100

50

0
0-1j

1-7j

7 - 15j

15j - 1 mois

1 - 3 mois

3 - 6 mois

6 mois - 1 an

1 - 2 ans

2 - 3 ans

3 - 4 ans

4 - 5 ans
-50

-100

-150

58
Autres indicateurs : ratio de gap

gapi
ratio.gapi 
total .ressources

• Permet d’établir des comparaison dans le temps et dans l’éspace


• Le calcul de ce ratio suppose la fixation de limite par tranche pour
garantir un niveau minimum de liquidité.
Par exemple : 5 % pour le ratio à une semaine
10 % pour le ratio à 1 mois.

59
L’indice de transformation :

• L’indice de transformation est un indicateur l’ampleur de la transformation appelé aussi indice


de transformation

• Les actifs et passifs sont pondérés par la durée moyenne de chaque classe.

 (actifs  nombre. jours. période ) / 30


i
i i

𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 =
 ( passifs  nombre. jours. période ) / 30
i
i i

 Si ce ratio < 1, cela signifie que la banque ne transforme pas puisqu’elle a davantage de
ressources pondérées que d’emplois pondérés ;

 Un indice de liquidité égal à 1 indique que les actifs et les passifs concordent ;

 Plus le ratio est élevé, plus la banque transforme des ressources à court terme en emplois à long
terme.

 La construction d’un indice de transformation à des intervalles de temps courts permet à la


banque de mesurer la discordance entre ses actifs et ses passifs et d’avoir une idée sur
l’évolution de cette discordance et donc sur l’évolution de liquidité dans le temps.
L’indice de transformation : exemples

Exemple 1 Année 0-1 1-2 2-3 3-4 4-5


Actif 100 75 50 25 0
Passif 100 100 40 40 40
Pondération (en
6 18 30 42 54
durée mensuelle)
Actifs pondérés 600 1350 1500 1050 0
Passifs pondérés 600 1800 1200 1680 2160
I. Transformation 1 0.75 1.25 0.625 -

Exemple 2 Passifs Actifs


Période Passifs Actifs Pondération
pondérés pondérés
1 semaine 4 800 4 200 0,01 48 42
8 jours < t< 1 mois 6 400 5 000 0,05 320 250
1 mois < t< 3mois 8 600 5 400 0,16 1 376 864
3 mois < t < 6 mois 5 800 4 200 0,37 2 146 1 554
6 mois < t < 1 an 2 000 2 400 0,75 1 500 1 800
1 an < t < 2 ans 1 000 3 400 1,5 1 500 5 100
2 ans < t < 5 ans 1 400 2 900 3,5 4 900 18 900
5 ans < t < 10 ans 1 500 4 000 7,5 11 250 30 000
Total 31 500 31 500 23 040 58 510

Indice de transformation = 23040/58510 = 0,39


L’ancien ratio de liquidité

• Le ratio de liquidité :

• L’idée sous-jacente est de disposer d’un coussin de sécurité sous forme d’un excédent
des actifs liquides sur les passifs exigibles,

• Le ratio de transformation

62
La gestion de liquidité dans le cadre des Bâle III
Bâle III… Encadrement du risque de liquidité : LCR

• 1- Le LCR : Ce ratio impose aux banques, de détenir un stock d’actifs qu’elles peuvent
transformer en cash « Actifs liquide de haute qualité » (HQLA), afin de couvrir au
moins la totalité des besoins de trésorerie pendant une période de tension d’une
durée de 30 jours calendaires. La période de tension qui sous-tend ce ratio est celle qui
conduit aux évènements cités plus haut.

• Un actif est considéré HQLA, s’il peut être immédiatement et facilement transformé
en liquidité sans perte de valeur.
𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑑𝑒 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒 𝑞𝑢𝑎𝑙𝑖𝑡é (𝐴𝐿𝐻𝑄)
𝐿𝐶𝑅 =
𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒𝑠 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒𝑠 (30 𝑗) − 𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒𝑠 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒𝑠(30𝑗)

𝐴𝐿𝐻𝑄
𝐿𝐶𝑅 =
𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟30 𝑗 − min( 𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟 30 𝑗 ; 75% 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟 30𝑗

• Les Entrées de trésorerie attendues sont plafonnées à 75% des sorties de trésorerie
attendues

Le dénominateur sera toujours > 0, au moins égal à 25% des sorties 64


Bâle III… Encadrement du risque de liquidité : LCR : calendrier

𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑑𝑒 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒 𝑞𝑢𝑎𝑙𝑖𝑡é (𝐴𝐿𝐻𝑄)


𝐿𝐶𝑅 =
𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒𝑠 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒𝑠 (30 𝑗) − 𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒𝑠 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑑𝑢𝑒𝑠(30𝑗)

• 60% à compter du 1er janvier 2015 ;


• 70% à compter du 1er janvier 2016 ;
• 80% à compter du 1er janvier 2017 ;
• 90% à compter du 1er janvier 2018 ;
• 100% à compter du 1er janvier 2019.

Les Actifs de Haute Qualité sont des actifs dont la banque peut disposer facilement
et à tout moment durant les 30 prochains jours, sans perte de valeur significative,
afin de se procurer des liquidités

65
Bâle III… Encadrement du risque de liquidité : NSFR

• 2- Le Ratio NSFR vise à inciter les établissements bancaires à disposer en


permanence d’une structure de ressources stables, leur permettant de poursuivre
leur activité sur une période d’un an et ce, sous un climat de tension interne
prolongée. La période de tension est de même prise en compte via les évènements
cités plus haut.
• Le Net stable Funding Ratio (NSFR) vient compléter le ratio à court terme LCR.
• Le NSFR permet de s’assurer que les banques financent leurs activités au moyen de
sources structurellement plus stables, il couvre une période de 1 an

𝑟𝑒𝑠𝑠𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑠𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑙𝑒


𝑁𝑆𝐹𝑅 = > 100%
𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑥𝑖𝑔é

NSFR piéride d’observation jusqu'à 2017

66
Bâle III… Encadrement du risque de liquidité : NSFR

𝑟𝑒𝑠𝑠𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑠𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑙𝑒


𝑁𝑆𝐹𝑅 = > 100%
𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑥𝑖𝑔é

Ressources stables disponibles = Financements stables exigés


Somme des actifs détenus et financés
Fonds propres de base (T1)
+ montant des actifs hors bilan (risque de
+ Fonds propres complémentaires (T2)
liquidité potentiel)
+Action de préférence d’une durée ≥1an
+Passifs d’une durée effective ≥1 an
+dépôts (sans échéance ou à terme) d’une
durée >1 an et conservables durablement
+financement de gros d’une
durée > 1 an et conservables durablement

67
Traitement des postes non-écheanciers
Les travaux de modélisation
La méthode des impasses : difficultés et solutions
• La construction de l’impasse de liquidité suppose bien évidemment que l’écoulement et la
maturité de tous les postes de l’actif et du passif sont bien définis.

• Or, si les montants existants sont connus avec certitude, les échéances ne le sont parfois pas.
On distingue :
- postes non-échéanciers : sans échéances contractuelles
- ou postes échéanciers avec clauses contractuelles non respectées : l’échéancier contractuel
d’une opération ne correspond pas à son échéancier réel
• Dans ce cas, il faut faire des hypothèses, ou des analyses complémentaires de type statistiques.
• On distingue deux types d’écoulement
1- Écoulement contractuel :
2- Ecoulement conventionnel : 2 types :

- Attribuer une échéance à un poste sans échéance

- Modifier l’échèance des postes échéanciers, si les flux futurs s’écartent des échéanciers:

L’objet de ces conventions est d’attribuer à une donnée comptable une réalité économique, selon le principe de

réalité.
Écoulement contractuel

1- Écoulement contractuel : poste échéanciers et clauses contractuelles respectées


: échéancement conforme aux clauses contractuelles attachées au produit-
détermination ne pose aucun problème

Écoulement d’un stock de prêts immobiliers


10 000 000

5 000 000

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

L’écoulement est conforme à l’écheancier de crédit

70
Écoulement conventionnel

2- Ecoulement conventionnel :
-L’écoulement de ces postes dans le temps est délicate, nécessite le plus souvent des
conventions, des hypothèses simplificatrices, ou des analyses statistiques.
Les fonds propres : comprennent les actions, et les des dettes subordonnées (les quasi-fonds
propres). seuls les dividendes, les intérêts et le principal sont connus avec certitude et peuvent
être projetés. Tenir contraintes réglementaires sur les fonds propres.
Les engagements hors bilan : l'incertitude est liée aux tirages futurs. Les autorisations sont
certaines mais les utilisations sont inconnues et dépendent de l’emprunteur.
comptes débiteurs clientèle: Contractuellement remboursable dès le lendemain… mais
statistiquement beaucoup plus stable
Les remboursements anticipés affectent l’amortissement des crédits, surtout pour les
engagements à long terme, en période de baisse des taux,
l’amortissement réel des encours existants peut différer de l’amortissement théorique : utiliser
un échéancier effectif moyen sur la base d’un taux de remboursement anticipé,

71
convention d’écoulement : cas des RAs

• Les RAs peuvent être décomposés en deux catégories :


• Les RAs dits « structurels », dus aux événements privés (décès…). Ils sont
indépendants des taux du marché
• Les RAs dits « conjoncturels » dus à des arbitrages des clients dont les prêts sont à
des taux supérieurs aux taux du marché.
• Les RAs conjoncturels peuvent être modélisés comme une fonction implicite de
l’évolution des taux :
• Le taux de RA dépend:
• du différentiel entre le taux client et le taux du marché
• de la durée restant à courir
• de la catégorie socio-professionnelle

• Complexité d’application :Il n’y a pas un taux de RA unique pour le stock

72
convention d’écoulement : cas des RAs
Exemple de Remboursement par anticipation
1- Prêt client établi à 10%
Est-il intéressant de faire un
• Reste dû = 500.000
remboursement anticipé ?
• Durée restant à courir : 8 ans
• Taux actuel 8%

Impact des Ras sur le profil d’écoulement


100
Les RA font apparaître un
80
prêt immo moindre besoin de
60
RA refinancement
40

20

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
73
Écoulement conventionnel

Les dépôts à vue (DAV) : Contractuellement exigible au bout d’1 jour…


Réellement le montant peut varier dans les deux sens, statistiquement présente un
comportement assez stable, mais, peuvent être retirés à tout moment,

• Diverses solutions sont envisageables pour traiter l’écoulement des DAV :

- adopter une vision prudente : les considérer comme ressource volatile. ne privilégie pas
une vision réaliste et ignore le caractère stable des DAV, ce qui minore les ressources
longues.

- adopter une approche simple mais pas convaincante : fixer une échéance
conventionnelle, arbitraire et lointaine. Ce qui revient à les exclure des profils d’impasse
ce qui n’est ni réaliste ni souhaitable.

74
Écoulement conventionnel

- adopter une approche assez simple : faire une distinction entre la base des dépôts
stables (sur une période) et la, base volatile. La partie volatile est considérée comme
une ressources CT et le noyau stable est assimilé à des ressources LT.
- rapporter le nombre des comptes fermés pendant une année au nombre des comptes
existants en début d’année. Si ce taux est par exemple de 10 %, les DAV devraient être
amortis de 10 % soit de 0.83% par mois
• De manière générale, ces solutions s’appuient sur des conventions peuvent s’éloigner de
la réalité.

• Les DAV dépendent de variables macro-économiques : les taux d'intérêt, le PIB, d’autres
facteurs qui influencent les parts de marché entre banques, les facteurs fiscaux ou
réglementaires influent sur les niveaux de DAV. Cette multitude de facteurs explique la
complexité des estimations des DAV.

• Seule, une étude statistique permet de mesurer la volatilité sur la période. C’est
l’observation du comportement clients qui va permettre de donner un profil
d’écoulement
75
convention d’écoulement des DAV

Les dépôts à vue (DAV) : Contractuellement exigible au bout d’1 jour…


Réellement le montant peut varier dans les deux sens, statistiquement présente un comportement
assez stable, mais, peuvent être retirés à tout moment,

Exemple d’écoulement d’un poste non échéancier les DAV

100

50
Profil conventionnel
Profil d’écoulement théorique
des DAV

76
200,0
400,0
600,0
800,0
1 000,0
1 200,0
1 400,0

0,0
févr.-07
avr.-07
juin-07
août-07
oct.-07
déc.-07
févr.-08
avr.-08
Stabilité historique des DAV

juin-08
août-08
oct.-08
déc.-08
févr.-09
avr.-09
juin-09
août-09
évolution des dépôts

oct.-09
déc.-09
févr.-10
avr.-10
juin-10
août-10
oct.-10
déc.-10
févr.-11
77
CSE
DAV
Nécessité de modélisation

• La modélisation est devenue un enjeu important dans le cadre de la gestion actif/ passif.

• le traitement des DAV, et autres postes à fonctionnement probable, est nécessaire pour
déterminer de la manière la plus précise les profils d’impasses.

• Il convient donc de définir une méthode suffisamment réaliste et prudente permettant


d’intégrer la partie des DAV dans l’échéancier des périodes à venir.

Vous aimerez peut-être aussi