Revue semestrielle éditée par l’association des diplômés de l’IFID

Numéro 4 / 1er Semestre 2020

 BADR ITTISSAL
www.badrbanque.dz contact@badr.dz

Le numérique, un véritable levier pour le développement…
Après le succès de son dernier
numéro consacré à la finance
islamique, l’association des
diplômés de l’IFID (IFIDAS, par
abréviation) vous propose ce
nouveau numéro de sa revue
IFIDard, dédié exclusivement
à la problématique de « la
transformation numérique »
comme un vecteur de déve-
loppement de l’économie na-
tionale.
C
e choix est loin d’être
anodin du fait des enjeux
majeurs de cette transfor-
mation pour toute organisation
soucieuse d’améliorer ses perfor-
mances et sa compétitivité, dans
la perspective de pérenniser son
avenir.
En effet, dans un monde où la
révolution numérique a complè-
tement bouleversé l’organisation
globale de la société à un rythme
accéléré, le numérique est deve-
nu une nécessité impérieuse pour
les entreprises désirant accroître
leurs productivités, minimiser leurs
coûts et anticiper au mieux les
besoins de leurs clientèles.
Ceci est aussi valable pour l’ad-
ministration publique, étant don-
né que le numérique est devenu
un moyen incontournable pour
moderniser l’administration cen-
trale et locale, lutter contre la
bureaucratie et améliorer da-
vantage la qualité du service
public rendu.
Conscients de ces enjeux, les
pouvoirs publics et après avoir
procédé à la numérisation de
certains services publics indispen-
sables pour le citoyen (état civil,
casier judicaire, carte Chifa,…)
prévoient de promouvoir l’admi-
nistration numérique (E-adminis-
tration) à travers, notamment, la
dématérialisation des différentes
prestations publiques.
A ce titre, le développement des
infrastructures d’appui aux TIC
constitue un point important de la
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
stratégie gouvernementale (Plan
d’Action du Gouvernement),
dans son volet relatif au « renou-
veau de l’économie nationale ».
Compte tenu de l’actualité du
thème et l’importance que revêt
la transformation numérique dans
le développement économique
et social de notre pays, IFIDAS a
estimé utile d’aborder cette
question sous différents angles.
Pour ce faire, un appel à contri-
bution au présent numéro a été
lancé aussi bien aux Ifidards (di-
plômés de l’IFID) qu’aux ensei-
gnants, chercheurs, experts et
professionnels, à travers les ré-
seaux sociaux et lors de la partici-
pation de IFIDAS, en décembre
2019, à la 9ème édition EXPOFI-
NANCES (Salon national des
banques, des assurances et des
produits financiers).
Ainsi, les contributions recueillies
ont abordé la question de la
transformation numérique, de fa-
çon à permettre au lecteur
d’avoir une meilleure idée sur les
défis, enjeux et perspectives de
l’économie numérique et son im-
pact, notamment, sur l’adminis-
tration et le secteur financier.
D’autres aspects du numérique
ont, également, été abordés par
le présent numéro tels que la di-
mension éthique de la transfor-
mation numérique, les effets du
numérique sur la diplomatie du
21ème siècle, le triptyque (infras-
tructures, opportunités technolo-
giques et management straté-
3
MOT DU PRÉSIDENT
gique) pour une transformation
digitale réussie, ou encore com-
ment protéger les données per-
sonnelles avant de se lancer
dans le digital ?
Enfin, à travers ces contributions,
IFIDAS a essayé de souligner la
nécessité, pour l’Algérie, de dis-
poser d’une politique rigoureuse
de numérisation lui permettant,
non seulement, de réunir les
conditions idoines à la généralisa-
tion du tout numérique, mais aussi
de construire un vrai écosystème
numérique, condition sine qua
non pour une économie moderne.
Nous rappelons à l’aimable at-
tention de nos lecteurs que la re-
vue IFIDard, qui se veut d’être un
instrument de concertation, de
réflexion et de débat autour des
questions d’actualité pouvant in-
téresser notre société, reste ou-
verte à toutes les contributions
pouvant apporter un plus au dé-
veloppement de notre pays et
que nous nous engageons à pu-
blier, sous la seule condition du
critère de qualité.
Pour finir, je voudrais remercier
tous ceux et celles qui ont contri-
bué de près ou de loin à l’élabo-
ration du présent numéro, sans
oublier d’exprimer ma profonde
et sincère gratitude à l’égard de
nos sponsors qui sans leur inesti-
mable soutien, ce travail n’aurait
jamais vu le jour.
Je voudrais, également, saisir
cette occasion pour rendre un
hommage, en mon nom person-
nel et au nom de tous les membres
de l’association, à la mémoire de
notre cher et regretté Mourad
AMZERT, fondateur et premier
Président de IFIDAS, pour son en-
gagement, son dévouement et
pour tous les efforts fournis au ser-
vice de notre association.
Djamel Eddine ZELLAGUI
Président de l'association
des diplômés de l'IFID
 Mot du Président .....................................................................................................................................................3

Economie numérique
- Digitalisation de l’économie : Cohérence, Pragmatisme et Ciblage, par Abderrahmane BENKHALFA, Consultant
Indépendant/ Ancien Ministre des Finances ..............................................................................................................................7
- Politique publique nationale de numérisation « Lecture et recommandations », par Dr. Bachir KECHROUD, Economiste ........9
- Economie numérique en Algérie, Acquis et défis, par Djamel Eddine TIR, Directeur Central au Ministère des Finances........12

Zoom sur le secteur des assurances

- Transformation numérique, opportunités à saisir, par Brahim Djamel KASSALI, Président de l’UAR .......................................15
- Le Digital, un levier de transformation des entreprises, par Youcef BENMICIA, PDG de la CAAT ...........................................18
- Marché national des assurances, plus ample digitalisation en clé de réussite, par Abdelhakim BENBOUABDELLAH,
Secrétaire du CNA ........................................................................................................................................................................21
- Défis et opportunités du Big data et des plateformes bifaces pour le monde de l'assurance, par Rédha TIR,
professeur à l’ENSM .....................................................................................................................................................................24
- Le marché des assurances algérien et le défi du digital, par Ammar MESLOUH, PDG de CAARAMA Assurance ..................26
- Révolution digitale et activité d’assurance : quels enjeux ? par Dr. Brahim BEN KHALIFA, Maître de Conférences
Associé à l’ENSSEA .......................................................................................................................................................................28

Expériences
- Alliance Assurances, pionnière de la transformation numérique en Algérie, le client au centre des attentions …,
par Hassen KHELIFATI, PDG de Alliances Assurances .................................................................................................................31
- Digitalisation de la Bourse d’Alger, Par Yazid BENMOUHOUB, Directeur Général de la SGVB .............................................33
- Retour d’expériences de la SAA face aux enjeux de la transformation numérique et digitale, par Ali SOKHAL,
Assistant du PDG de la SAA .........................................................................................................................................................36
- Introduction à la Communication Digitale au sein de la CAGEX, Par Hafida KERRI, Conseillère auprès de la CAGEX...........38

est une revue Directeur de la Rédation et Conception &

semestrielle éditée de la Publication : Secrétariat de rédaction
par l’Association des Diplômés de Djamel Eddine ZELLAGUI
l’Institut de Financement du
Développement du Maghreb Arabe Ont contribué à ce numéro :
(IFIDAS) Abderrahmane BENKHALFA
Dr. Bachir KECHROUD
Tél./Fax : 023 70 40 63
Djamel Eddine TIR
Mob.: 05 55 03 92 23
Brahim Djamel KASSALI
Siège social : Nouveau Palm Beach, Youcef BENMICIA Cité des Annassers II,
Villa N°82, Staoueli, Alger Abdelhakim BENBOUABDELLAH Bt. B 25, N°02, Kouba. Alger.
Agrément n° 33 du 15 mai 2013 délivré Rédha TIR E-Mail: info@apec-dz.com
par le Ministère de l’Intérieur et des Ammar MESLOUH Site Web : www.apec-dz.com
Collectivités Locales. Dr. Brahim BEN KHALIFA
Tel : 0656 02 29 30 Yazid BENMOUHOUB Les opinions exprimées dans les
Email : ifidasdz@gmail.com Ali SOKHAL articles publiés dans la présente
Site web : www.ifidas.dz Hafida KERRI revue sont celles de leurs auteurs ;
https://www.linkedin.com/ Ahmed BENZELIKHA
groups/8866739 elles n’engagent en rien la
Réda Gourine responsabilité du Bureau Exécutif
Comité de Rédaction : Soufiane AMARA
de l’association IFIDAS, ni celle du
Ahmed HAFTARI Nafaâ SLIMANI
de son comité de rédaction.
Bilal BOUREGHOUD Abdelali DERRAR
Moussa MEHIRECHE Mohamed El Fodil IHADDADEN Toute reproduction, même
Mohamed KHEMIS Djamel Eddine ZELLAGUI partielle, des articles et
Okba DJABBAR illustrations de la présente revue
Bahia KASSIOUI est strictement interdite, sauf
Kamelia AOURTILANE avec l’accord de la rédaction.
Redouane KARA
 Numérique : autres aspects
- La dimension éthique dans la transformation numérique, par Ahmed BENZELIKHA, Président du Comité technique
communication et information de la Commission nationale algérienne de l’UNESCO ...............................................................41
- Triptyque pour une transformation numérique réussie, par Réda Gourine, DG de l’EHEA ........................................................43
- Effets du numérique sur la diplomatie du 21ème siècle, par Soufiane AMARA, Doctorant auprès de l’Ecole Nationale
Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée .....................................................................................................................46
- Transformation digitale : une nécessité pour la survie des entreprises. Oui, mais comment ? par Abdelali DERRAR,
Directeur Général de l’INSAG Business School ...........................................................................................................................49
- Digitalisation bancaire : Est-ce que les algériens sont prêts pour le e-Banking ? par Mohamed El Fodil IHADDADEN,
Economiste et Data Scientist .........................................................................................................................................................52

Eclairage
- Pensez à protéger les données personnelles avant de se lancer dans le digital et le numérique, par Nafaâ SLIMANI,
Directeur JJuridique
q Chief Compliance
p Officer DPO-AMLO ........................................................................................................56

IFIDAS, en bref
IFIDAS est l’association algérienne des diplômés Gouvernance
de l’IFID*. C’est une association nationale à L'association est gérée par un Bureau Exécutif,
caractère scientifique et culturel et à but non composé de neuf membres, tous élus par
lucratif, agréée par le Ministère de l’Intérieur et l’Assemblée Générale pour un mandat de 03
des Collectivités Locales, sous le numéro 33 du ans renouvelable.
15 mai 2013.
*L’IFID (Institut de Financement du
Objectifs Développement du Maghreb Arabe) est un
L’association a pour objectifs, notamment, de : institut supérieur de formation créé en 1981 par
les États algérien et tunisien, pour dispenser
◆ Tisser et consolider les relations de fraternité une formation permettant à ses bénéficiaires
et de collaboration entre ses membres ; d’obtenir un diplôme post-maîtrise (3ème
◆ Contribuer scientifiquement au développement cycle) dans les domaines en relation avec
économique et financier de l’Algérie ; le financement du développement et plus
◆ Coopérer avec les institutions financières particulièrement ceux de la Banque et de
et les administrations publiques, par la l'Assurance.
réalisation des études et des recherches visant
à améliorer leurs procédures et performances Ce prestigieux institut a formé jusqu’à présent
économiques et financières. 2022 IFIDARDS (diplômés de l’IFID) répartis sur
37 promotions depuis 1981. Cet établissement
Travaux réalisés se targue d’être à l’origine de la formation
Depuis sa création, l’association a toujours de plusieurs hauts cadres au niveau de
veillé à avoir une activité diversifiée : l’administration et du secteur financier.
◆ Organisation de séminaires, conférences-
débat,…; Aujourd’hui, plusieurs hauts responsables
◆ Elaboration et édition de sa revue semestrielle au niveau de l’administration publique, des
IFIDard ; banques, des assurances et des établissements
◆ Participation aux événements et salons financiers, en Algérie comme en Tunisie, sont
spécialisés ; des IFIDARDS.
◆ Assistance et orientation des étudiants de
l’IFID.

Digitalisation de l’économie
Cohérence, Pragmatisme et Ciblage
Par Abderrahmane BENKHALFA,
Consultant Indépendant/ Ancien Ministre des Finances
De la même façon que nous
avions vécu les difficultés de
généraliser l’informatisation des
services et des transactions à
l’orée des années 1990, nous
voilà face à un nouveau chal-
lenge qui interpelle l’Etat et tous
les acteurs pour étendre le péri-
mètre de digitalisation de l’ad-
ministration et de l’économie et
quitter, ainsi, rapidement
l’usage exagéré des supports
papiers et des procédures ma-
térialisées.
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
L
e passage à l’ère
numérique a été engagé,
dans notre pays, il y a
quelques années et atteint
un niveau différencié d’un
secteur à un autre. Mais
comme ce fut le cas pour
l’informatisation, ce processus
n’est pas encore accompli et
n’impacte pas suffisamment
la vie économique et sociale
car les dysfonctionnements et
les décalages entre secteurs
et entre acteurs sont liés à
des choix structurels et un
mode de fonctionnement des
rouages de l’Administration
et de l’Economie encore
inappropriés.
Et comme tout processus
élargi, la digitalisation
ne produit des effets
perceptibles et ne concourt
à la transformation numérique
des modes d’actions que si
les différents rouages sont à
niveau. Dans le cas contraire,
les décalages intersectoriels
peuvent devenir sources de
contraintes et le dualisme qui
en découle peut entrainer des
surcoûts et des insatisfactions
au détriment des maillons
de l’Administration et de
l’Economie les plus avancés
en matière de numérisation,
sans parler, dans ce cas, de
la faiblesse du retour sur les
investissements consentis.
D’où l’exigence nationale
qui repose sur les Autorités
et les Institutions en charge
de ce processus : C’est de
7
ECONOMIE NUMÉRIQUE
veiller, de faciliter et de
stimuler la synchronisation des
démarches de digitalisation
engagés çà et là dans les
différentes sphères pour
qu’elles soient en harmonie et
provoquent, en synergie active
entre elles, le mouvement de
transformation souhaité.
C’est dans ce carrefour
complexe et sensible que
se situe notre pays. Aussi et
contrairement à d’autres pays,
les secteurs qui ont numérisé
leurs procédures et mis, dans le
confort, les usagers y compris
dans les services publics à
distance sont les secteurs
de souveraineté et non pas
les secteurs économiques et
financiers.
En effet et en dépit des
difficultés objectives
rattachées aux coûts des
investissements, aux pratiques
procédurières très encadrées,
aux habitudes professionnelles
acquises et au niveau
des personnels à culture
administrative poussée, les
Administrations de l’Intérieur,
de la Justice et du Travail, dans
une certaine mesure sont
celles qui ont enregistré les
plus grandes performances en
matière de dématérialisation
des supports-papiers et de
mise en place de plateformes
digitalisées.
La meilleure illustration est
fournie par la numérisation
dans les deux langues
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

:arabe et français de
ECONOMIE NUMÉRIQUE

l’état civil : opération

excessivement
complexe, du casier
judiciaire national et
du Fichier des assurés
sociaux (Carte chiffa;
Ces bases de données
sécurisées permettent,
en aval, de moderniser
tous les services aux
usagers qui peuvent
même, dans certains
cas, retirer à distance
des documents officiels
et surtout disposer, en
un temps record de
documents d’identité
ou de circulation
biométriques.

Cela est, loin d’être le

cas pour les prestations
économiques et
notamment les transactions
bancaires. Dans d’autres
pays, ce sont les transactions
bancaires électroniques qui ont
contraint les Administrations à
se mettre à niveau pour rénover
leurs modes d’intervention.
En Algérie, le processus est
inverse. L’avancée réalisée par
les services publics et les sites
marchands est, quelque peu,
contrarié par le périmètre limité
des paiements à distance.
Cette expansion des
transactions électroniques dans
la sphère réelle se poursuivra
et s’accentuera davantage
maintenant que la loi sur le
Commerce électronique a été
promulguée. Les sites à portée
limitée qui existaient dans la
vente immobilière ou autres vont
se multiplier dans le domaine de
la vente ou la location des biens
et des services; la fulgurante
expansion des “Ubers” algériens
nous en donne un avant-goût
précurseur.
Tout cela met sous pression les
banques, Algérie-Poste et les
établissements en charge de la
monétique pour se mettre au
diapason de ce mouvement
universel et de consolider ainsi
le processus de digitalisation
en leur sein et au niveau de
la place financière dans son
ensemble.
Les acteurs de la sphère bancaire
et financière ont conscience
de ces nouvelles exigences et
prennent différentes initiatives
pour rattraper ce retard. Un
investissement conséquent a
été engagé sur les systèmes
d’information, la mise en
place des plateformes de
traitement des informations
financières, la normalisation
des cartes de retrait/paiement
et leur soumission aux normes
universelles, l’organisation de
l’interbancarité, la densification
des réseaux de distributeurs
automatiques et l’implantation
des TPE auprès des facturiers et
des commerçants.
Mais la mise en exploitation,
à une échelle élargie,
de ces importants acquis
technologiques ne s’est pas
encore opérée.
Outre son importance dans
la valorisation d’un processus
de transformation digitale de
l’économie, la modernisation
des transactions bancaires
et l’usage des règlements
électroniques est, citée
ici comme exemple, pour
rappeler l’impératif d’une
cohérence d’ensemble devant
caractériser ce processus.
Le fait de laisser les initiatives
sectorielles de développement
du numérique se développer
sans une vision pragmatique
d’ensemble risque d’aboutir
à un dualisme préjudiciable
à l’accomplissement de ce
chantier d’envergure nationale,
sans lequel, la modernisation
de notre économie demeurera
de portée limitée.

8

Politique publique nationale de numérisation
« Lecture et recommandations »
Par Dr. Bachir KECHROUD,
Economiste
I. Avant-Propos
La modernité est associée ac-
tuellement au niveau de déve-
loppement des services, boos-
tée par le degré d’utilisation des
Technologies de l’Information et
de la Communication (TIC) qui
ont révolutionné le comporte-
ment des individus, des organi-
sations voire même des socié-
tés autour d’un objectif majeur
se résumant dans le dévelop-
pement du « bien être du ci-
toyen ».
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
E
n envahissant notre vie
publique et même privée,
les TIC ont été mises à
contribution pour faciliter le
travail, l’accès aux services, la
recherche et développement,
l’innovation, la pratique de
la culture, etc... Pour ce
faire, un travail colossal et
minutieux a été réalisé par les
Etats et gouvernements pour
généraliser la numérisation
des processus touchant la vie
des citoyens dans leur relation
avec les tiers.
Il est vrai que les gouvernants
dans tous pays plaident,
par essence, pour cette
même cause, et agissent
généralement par des
politiques similaires, mais
atteignent différemment les
objectifs fixés. Cela pourrait
s’expliquer, notamment, par
des éléments liés à la clarté
des objectifs, la cohérence de
la démarche et la mobilisation
des moyens à leur tête la
ressource humaine nécessaire
en matière de compétence et
d’engagement.
L’Algérie contemporaine, à
l’instar des autres nations, et
ce depuis sa majestueuse
révolution, aspirait à la
construction d’un Etat fort et
développé où le citoyen pouvait
trouver le cadre adéquat pour
son épanouissement et celui
de sa nation et y élire domicile
à jamais.
Dans la présente contribution,
il ne sera pas question
9
ECONOMIE NUMÉRIQUE
de réaliser une étude
sociologique ni psychologique
sur le « Bien-être » du citoyen
algérien, mais plutôt de faire
une lecture sur le progrès de
numérisation envisagé par
les pouvoirs publics dans la
perspective de simplifier le
quotidien des citoyens à partir
des démarches entreprises.
II. Préalables de la
numérisation
La perte de temps, d’efforts
et de ressources, la difficulté
d’exploitation et d’archivage
des documents ou des
données, leur égarement ou
destruction, etc., sont autant
de conséquences d’une
administration classique
distinguée, notamment par :
► Une lourdeur des procédures
administratives et des délais
d’exécution très allongés ;
► Un cloisonnement des
services publics, souvent
caractérisés par l’absence
de liens directs entre les
différentes bases de données ;
► Une redondance des
informations avec peu de
fiabilité.
La transition vers une
administration numérisée
devrait passer, selon les bonnes
pratiques en la matière (1), par
des préalables à la charge
des politiques publiques pour
créer les conditions idoines
à la généralisation du tout
numérique.
(1) Voir l’expérience estonienne.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Dans ce cadre :
ECONOMIE NUMÉRIQUE
► Les personnes doivent être
identifiées, chaque personne
devrait avoir une identité
numérique unique.
►Une identité numérique
doit être attribuée aussi aux
propriétés foncières, aux
véhicules, aux entreprises et
aux adresses.
►Le suivi des mouvements
devrait être assuré, c’est suivre
les données sur les relations, les
transactions et les interactions
procédurales.
Il demeure entendu que ces
préalables techniques doivent
être encadrés par l’arsenal
juridique et procédurier
nécessaire.
III. Processus de numérisation
en Algérie : état des lieux
sommaire
La numérisation n’a jamais
été pour les pouvoirs publics
une préoccupation majeure
traduite par une politique
publique inscrite dans un
programme devant donner ses
fruits dans un délai précis. Elle a
obéi à des initiatives d’individus,
de structures ou d’injonction.
Pour ne citer que cela, le
programme du gouvernement
de septembre 2017 n’a été
évoqué le mot Numérisation
qu’une seule fois (2) pour cibler
la justice électronique ainsi que
pour les mots liés (3).
Par ailleurs, le dispositif a été
enclenché par des instructions
du Premier Ministre qui renvoient
(2) Page 48 : Le développement
continu de la numérisation des
administrations et des juridictions
pour la mise en place d’une Justice
électronique ;
(3) Mot « Digitalisation » : 00 fois, mot
« Informatisation » : 00 fois, mot «
Système d’informatisation » : 01 fois
(P40) et le mot « Information » : 02 fois
(P5, P16).
à la création des comités dédiés,
composés de fonctionnaires
et souvent sans l’appui d’une
expertise qui se consacre au
travail et à son implémentation.
Cela rend souvent le résultat
du travail à la confection de
rapports et de comptes rendus
qui peinent à trouver leur
concrétisation sur le terrain.
Parmi ces comités ayant pris
au sérieux la problématique et
ayant connu un essoufflement,
on peut citer :
►Le comité dédié à 2017. Cette EPE, sous tutelle
l’amélioration du climat des
affaires, relancé en 2014, en
charge de remettre en cause
les processus liés à la création
et à l’accompagnement des
PME, à travers une matrice
d’actions arrêtée par le comité
et suivi de l’état de leur mise
en œuvre par un secrétariat
technique du MIM. Un rapport
mensuel de suivi est transmis
au Premier Ministre avec les
recommandations appropriées.
Le rating Doing Business de
la Banque Mondiale n’a pas
constaté d’améliorations
substantielles pour l’Algérie (la
154 place sur les 189 pays. Le
Rwanda a déjà obtenu la 30éme
place).
► Le comité de pilotage du
plan national de simplification
et d’amélioration des
procédures administratives
relié par des comités sectoriels,
créé par Instruction de
Monsieur le Premier Ministre
en Novembre 2014, dont le
sérieux et l’engagement n’est
pas à démontrer, continue
d’élaborer annuellement le
plan national de simplification
et d’amélioration des
procédures administratives à
partir des plans sectoriels et
procède à l’évaluation de
10
l’état de leur mise en œuvre
par les secteurs puis établit un
rapport annuel, enrichi par des
recommandations, au Premier
Ministre. Le dispositif ne prévoit
pas de suite.
► Commission interministérielle
de Coordination (CIC),
présidée par le PM, reliée par
un comité d’appui technique
à la numérisation (CATN) et
appuyée par une entreprise
publique économiques (EPE),
ont été créés, conformément à
la décision du PM de Novembre
du MPTTN et qui emploie des
compétences techniques, a
été chargée de la mise en
place et le développement
de la politique nationale de
numérisation des services
publics.
Des instructions fermes ont
été données, en cascades, et
des moyens financiers ont été
planifiés (AP) et mobilisés (CP)
annuellement pour certains
secteurs.
Parmi les instructions phares
de cette commission et dont
l’application sur le terrain n’a
pas connu une totale réussite
ou restées sans suites, nous
citons : le référentiel national
de sécurité informatique,
l’interconnexion des secteurs
au réseau du MCLAT à l’effet de
le rentabiliser, bénéficier d’un
transport étendu à tout le pays
et sécurisé, la généralisation du
NIN à l’ensemble des bases de
données et la modernisation
des DATA CENTER avec
un data center central
(gouvernemental).
Le processus engagé, même
avant l’avènement des comités
sus cités, permet de relater des
acquis visibles inscrits à l’indicatif

de certains secteurs, tel que :
le travail avec le service du «
Tiers payant (Carte chiffa) », la
Justice avec le Casier judiciaire,
le MICAT avec le Passeport
biométrique et la carte
biométrique, les finances et la
Carte bancaire (EDDAHABIA)….
Par ailleurs, ces acquis restent
peu valorisés par rapport à un
ensemble de contraintes non
prises en charge au niveau de
leur écosystème qui retardent
le fonctionnement de la
machine, tel que :
 La ressource humaine
Le fonctionnaire avec ses
tâches quotidiennes, souvent
très importantes au niveau de
son administration, est sollicité
pour participer dans plusieurs
comités ou groupes de travail
pour lesquels il ne dispose
ni de l’expertise nécessaire,
ni du temps voulu pour s’y
consacrer, encore moins de la
clarté de l’objectif visé ou bien
de la sensibilisation suffisante,
indispensable à la réussite du
projet.
 La réglementation
Nous n’aborderons pas la
pertinence des choix opérés,
ni l’ambiguïté des dispositions
prises et renvoyant à des textes
qui ne sortent jamais, ni les
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
multiples modifications qui y
sont apportées dénotant ainsi
du manque de maturité des
textes, mais plutôt du respect
de la réglementation et de
l’obligation de tout un chacun
de et la faire respecter « si
chacun arrête sa règle tout se
dérègle ».
 Financement
Les projets structurants, tel
que la numérisation des
administrations et services
publics, nécessitent la
mobilisation des finances
nécessaires à sa réalisation.
Quand il faut réunir
l’infrastructure, le matériel,
les applicatifs ou l’expertise
indispensable au projet, la
mobilisation des fonds devait
intervenir juste à temps et selon
les niveaux requis. C’est un
investissement qui devrait être
traité comme tel. L'exemple du
projet de modernisation des
douanes est assez révélateur
de cette énorme insuffisance.
 Expertise
Le donneur d’ordre devrait
faire confiance à l’expertise,
notamment nationale, à les hommes de l’art, dans le
l’effet de prendre en charge
la réalisation du projet, sous la
supervision du maître d’ouvrage
(ou son délégué) compétent,
sensibilisé et disponible.
11
ECONOMIE NUMÉRIQUE
IV- Conclusion/
recommandations
La modernisation de
l’administration n’est plus
un luxe à s’offrir mais plutôt
une contrainte que la
globalisation nous l'impose et
pour laquelle les facteurs clés
de réussite sont à réunir.
Il est, par ailleurs, utile de
rappeler que le premier pas a
été franchi, mais le processus
est loin d’être achevé et a
besoin d’être redynamisé et
réorienté.
L’action sur « la vie du
citoyen » est un grand
chantier à inscrire dans le plan
d’action du gouvernement
du fait de son impact sur le
bienêtre de la population.
Dans ce cadre, l’état civil
dans sa globalité, la santé et
la scolarisation constituent la
priorité de toutes actions.
L’environnement de
l’entreprise est aussi une
priorité pour les pouvoirs
publics dans le cadre
de l’amélioration du
climat des affaires par
la dématérialisation
et la simplification des
procédures administratives.
La création de la richesse, le
développement de l’emploi
et l’amélioration du pouvoir
d’achat de la population
seront les conséquences
directes de cette politique.
Enfin, la réalisation de la
mission de numérisation par
cadre d’un schéma directeur
établi par des professionnels,
où les actions, les délais et
l’impact sont valorisés et
suivis périodiquement.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

Economie numérique en Algérie, Acquis et défis

ECONOMIE NUMÉRIQUE

Par Djamel Eddine TIR,

Directeur Central au Ministère des Finances (IFID, 21ème promotion)

L
es indicateurs
phares pour les-
quels l’Algérie est
bien classée sont : les in-
frastructures et les com-
pétences par rapport à
d’autres pays de com-
paraison à revenu
moyen de la tranche
supérieure. En revanche,
des efforts doivent être
engagés pour surmonter
les faiblesses constatées
Graphhe 2 : « The ICTT Deve
elopmen
nt Indeex (ID
DI) »
dans d’autres indica- Source : « IUTT, The Meaasuringg Inform on So
matio ocietyy repo
ort 20
016 »
teurs à l’image de celui
des avancées enregistrées au ni-
Aujourd’hui, l’Algérie dispose de l’usage des TIC (1), de l’environ-
veau des indicateurs de l’accès
de plusieurs atouts qui lui per- nement de la politique de régula-
à internet, les ménages ayant
mettent de tirer profit de son tion, l’innovation et des affaires.
accès à internet et la souscription
économie numérique. L’Etat al-
à la téléphonie mobile. En outre,
gérien a mis en œuvre pendant En effet, ce sont plusieurs chan-
plusieurs années des politiques l’Algérie est le premier pays dans
tiers sectoriels et intersectoriels
publiques rentrant en étroite la catégorie des pays à revenu
qui devraient être lancés en vue
relation avec le développe- moyen qui a amélioré la valeur
de rattraper les retards reflétés
ment du numérique en Algérie. de l’indice IDI par 0,66 point avec
par les indicateurs cités ci-dessus.
un gain de 9 places dans le clas-
sement global entre 2015 et 2016.
Aussi, l’Algérie figure parmi les
pays qui ont réalisé une bonne
La modernisation des
performance en ce qui concerne
services fournis par plusieurs
l’indice de développement des
administrations publiques est un
TIC puisqu’elle est passée de la
signe positif pour améliorer les
112ème place en 2015 à la
autres types d’usage des TIC.
103ème place en 2016. Les gains
En effet, plusieurs départements
réalisés dans ce classement en
ministériels et administrations
une seule année, sont les résultats
publiques ont été
modernisés par
l’introduction des
TIC dans leur relation
avec le grand public.
Citons, à ce titre, les
cas des ministères
de l’Intérieure,
des Finances,
du Commerce,
de la Justice, les
organismes de
sécurité sociale, etc.
(1) TIC : technologies de l’information
et de la communication Graph
he1 : « Th
he Netw
worke
ed Readin
ness Index (NRII) »
Source : « WE
EF the Glo
obal Infformatio
on Te
echno
ology reporrt 201
16 »

12

Cependant, le développement
de l’usage des TIC dans
la sphère économique et
commerciale doit constituer
une priorité à court et à moyen
terme. Les services tels que le
e-paiement, le e-commerce…
sont autant de domaines clés
qui permettraient d’augmenter
le volume des transactions, de
bancarisation de l’économie et
de compétitivité des entreprises
algériennes. D’autres usages
des TIC qui garantiraient une
meilleure efficacité et de
transparence sont la gestion
des subventions monétaires
et le ciblage des personnes
vulnérables ou nécessiteuses
pour l’octroi des aides financières
ou en nature.
La promotion de l’investissement
dans les activités en lien avec le
numérique pourrait générer des
emplois et de la valeur ajoutée.
Les avantages comparatifs
dont dispose l’Algérie peuvent
être exploités pour promouvoir
l’émergence de nouvelles
activités de services telles que
l’hébergement des données et
la mutualisation des ressources
techniques et technologiques.
Par ailleurs, l’externalisation des
activités de support au sein des
entreprises figure comme un
élément de maitrise des coûts
et de compétitivité. L’acquisition
des solutions informatiques et
des licences de logiciels est un
investissement lourd qui doit
passer par plusieurs phases
(conception, réalisation, test,
exploitation et maintenance) et
pour se concentrer sur son cœur
métier, l’entreprise pourrait
externaliser une partie ou la
totalité de ce type d’activités à
des e entreprises spécialisées qui
assurent une meilleure qualité
de service à moindre coût.
Il est nécessaire de mettre à
niveau le cadre législatif et
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
réglementaire pour permettre
à cette nouvelle économie
de mieux s’installer. Le
développement de l’économie
numérique requiert tout un
écosystème favorable. En plus,
d’une infrastructure de réseaux
efficace et sécurisée capable
d’assurer une volumétrie de
données croissante émanant
des différents usages des TIC,
il est impératif de disposer
d’un cadre légal qui lui aussi
permet notamment d’instaurer
la confiance, d’encourager
l’innovation et la concurrence et
de protéger les personnes contre
toute pratique malveillante.
Un capital humain disposant
d’un savoir-faire étant la
clé vers l’air de la société
de l’information. La maitrise
des nouvelles technologies
de l’information et de la
communication est devenue
un impératif à toute la société.
A cet effet, la préparation des
générations futures aux défis
de demain doit être réfléchie
dès aujourd’hui par rapport aux
programmes pédagogiques
dans les différentes palliés
d’enseignement et de la
formation professionnelle (Voir le
chapitre capital humain).
La révision de la Constitution
Algérienne de 2016 par la loi n°
16-01 du 6 mars 2016 - Journal
officiel n° 14 du 7 mars 2016 a
introduit et c’est pour la première
fois dans l’histoire de l’Algérie
indépendante un nouveau
article n°51 qui stipule ce qui suit
: « L’obtention des informations,
documents, statistiques et leur
circulation sont garanties au
citoyen.
L’exercice de ce droit ne peut
porter atteinte à la vie privée,
aux droits d’autrui, aux intérêts
légitimes des entreprises et
aux exigences de la sécurité
nationale.
13
La loi détermine les modalités
ECONOMIE NUMÉRIQUE
d’exercice de ce droit ».
L’interprétation de cet
article permet de dire que la
consécration du droit d’accès
à l’information est devenue une
réalité. Bien entendu ce droit ne
doit pas être exercé pour causer
un dommage à autrui et c’est
la raison par laquelle cet article
a prévu, mais sans le dire, “ le
secret statistique” qui est déjà
consacré par la loi statistique en
vigueur ‘Décret législatif n°94/01
du 15 janvier 1994.
Selon cet article, c’est la loi
qui déterminera les modalités
d’exercice de ce droit et par voie
de conséquence, tous les textes
en vigueur ayant un lien avec
l’article 51 de la constitution
devrait faire l’objet d’une révision
voire leur remplacement par de
nouveaux textes qui doivent être
en conformité avec le contenu
de l’article 51. Parmi les textes
règlementaires concernés qui
sont déjà en vigueur ou qui
devraient être mis en place, on
peut citer :
a) La loi statistique qui doit fixer
notamment les règles juridiques
applicables aux opérations
de collecte, de traitement et
de diffusion des statistiques
officielles ;
b) La loi relative à l’accès
au document administratif
qui doit déterminer les règles
permettant aux personnes
physiques ou morales d’exercer
le droit d’accès à l’information
(Documents, …).
A ce titre, il y a lieu de signaler que
l’économie numérique pourrait
se développer davantage si
l’information publiable est mise
à disposition des utilisateurs.
Ces derniers peuvent en créer
d’autres informations ou services
dont l’impact soit bénéfique à
toute la société.
14

Transformation numérique, opportunité à saisir !
Par Brahim Djamel KASSALI,
Président de l’Union Algérienne des Sociétés d’Assurance et de Réassurance (UAR)
La digitalisation est un levier de
développement et d’évolution
pour les différents acteurs éco-
nomiques, et nous assistons au-
jourd’hui à des mutations ma-
jeures et à une véritable
révolution des modes et com-
portements de consommation.
Impulsées par l’utilisation ac-
crue des technologies de l’in-
formation et communication,
de nouvelles habitudes de
consommation émergent et le
citoyen intègre parfaitement et
même naturellement le digital
dans ses usages et interactions
quotidiennes. Le numérique est
devenu un critère important
dans l’appréciation de la quali-
té de service, et par consé-
quent il contribue dans le choix
effectif des meilleures offres re-
cherchées, ou attendues par la
clientèle.
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
D
es services qui
incluent des aspects
numériques, offrent ainsi
de meilleures possibilités pour
satisfaire des besoins devenus
de plus en plus immédiats et
qui nécessitent des réponses
réactives et souvent très
individualisées.
Les entreprises sont, de ce fait
devant un défi permanent
de modernisation de leurs
démarches stratégiques
et opérationnelles, en
confectionnant des offres,
produits et services innovants
et sans cesse ajustés aux
changements du marché.
La réussite de ce challenge
passe indéniablement par
la nécessaire adaptation de
leurs activités et organisations
aux nouvelles tendances et
interventions du digital.
Véritable opportunité pour le
secteur financier en général et
des assurances en particulier,
la digitalisation des entreprises
et de leurs services, ne peut
qu’impacter favorablement
le développement du marché
des assurances.
Les sociétés d’assurances,
conscientes de ces importants
bouleversements qui marquent
leurs environnements, ont bien
compris l’enjeu que représente
la transformation numérique.
En favorisant une relation plus
réactive avec les segments
du marché, et en facilitant
la gestion administrative des
entreprises, la digitalisation
15
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
constitue un levier majeur de
performance des procédés,
et un vecteur de bonne
gouvernance, nécessaire à
la consolidation du rôle de
soutien et de protection de
l’économie nationale.
Intégrant l’innovation
dans leurs stratégies de
développement, les sociétés
d’assurance ont accompli
un saut qualitatif important
dans leurs conquêtes de la
confiance des assurés, en
particulier dans le cadre de
l’amélioration des prestations,
par une importante
diversification des produits
et couvertures proposées,
ainsi qu’une meilleure prise
en charge des attentes
et doléances des clients,
notamment concernant
le volet lié aux délais de
règlement des sinistres.
Les efforts se concentrent
atour d’une intégration
graduelle et optimale des
outils numériques, dans le but
de créer des modes de gestion
internes, rapides et interactifs,
et la promotion de nouveaux
canaux de distribution et
de communication, plus
accessibles, ce qui procure au
marché une meilleure et plus
ample disponibilité du service
assurantiel.
Plusieurs sociétés d’assurance
ont, en effet, déjà procédé à
la mise en place d’actions et
d’opérations liées au web. En
effet, il est possible aujourd’hui
de réaliser des devis en ligne
et de procéder au paiement
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
électronique (e-paiement)
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
via des sites web pour certains
produits, notamment des
produits destinés au grand
public, comme l’assurance
Multirisque Habitation,
Catastrophes Naturelles,
et l’assurance voyage à
l’étranger.
Nous pouvons aussi citer
les Terminaux de Paiement
Electronique TPE qui ont
été déployés au niveau
de différentes agences
commerciales et réseaux de
distribution afin de permettre
au client d’acquérir et de
payer son assurance par
carte interbancaire, ainsi que
des plateformes de « mobile
marketing » permettant
l’envoi de SMS pour alerter les
clients au titre, notamment du
renouvellement des contrats
d’assurance, le règlement des
sinistres, et le recouvrement
des impayés. Les sociétés
d’assurance confirment
ainsi l’amorçage réussi de la
digitalisation de leurs services.
La déclaration des sinistres en
ligne, pour les clients ayant
déjà souscrit leurs contrats,
est également une avancée
notable dans la relation client,
rendue possible grâce à la
généralisation de l’utilisation
des nouvelles technologies
de l’Information et de la
Communication, et le recours
à la GED (gestion électronique
des documents) dans le
traitement des dossiers.
Cette réussite, est celle
d’une organisation souvent
repensée, il est important de
mettre l’accent sur les actions
menées par les compagnies
d’assurance et qui relèvent
du degré d’intégration
et de généralisation des
technologies de l’information
et de la communication,
au sein de leurs structures
internes.
L’adoption de solution
logicielle de gestion « ERP »
permet aux entreprises de
bénéficier ainsi de différentes
fonctionnalités, telles que
la gestion comptable et
financière (gestion des
dépenses et optimisation des
moyens).
La digitalisation de la
gestion des entreprises se
matérialise également à La transformation numérique
travers la numérisation des
opérations financières,
et la modernisation et
automatisation du processus
de gestion des dépenses à
l’effet d’une meilleure analyse
financière et d’un contrôle
de gestion plus rigoureux et
efficace.
Plusieurs réalisations, visant à
l’allègement des procédures
ont été concrétisées à ce
jour dans le domaine, tels
les systèmes d’informations
centralisés et la mise en place
de réseaux Intranet visant à un
transfert plus fluide et rapide
des données techniques et
comptables, partage de
ressources et gestion de
projets.
L’intégration de solution
« business intelligence »
(informatique décisionnelle),
outil hautement performant
d’aide à la prise de décision,
accompagne l’évolution
des entreprises dans leur
adaptation constante à ses
environnements.
On note aussi la mise en place,
de solutions électroniques
pour la gestion des stocks,
des documents et archives,
16
comptabilité de la paie,
suivi des carrières et autres
applications dans le domaine.
Ces dispositions se verront
indubitablement généralisées
à l’ensemble des entreprises
du secteur.
Ces réalisations témoignent
de la dynamique numérique
enclenchée par les
sociétés d’assurance, et ce
processus de modernisation
contribuera pleinement au
développement du secteur et
à sa croissance.
est un aboutissement de
l’évolution du marché, et
s’impose comme un objectif
qui doit être pensé dans
le cadre d’une réflexion
globale par les entreprises
d’assurance.
L’évolution intense du WEB,
fait appel à de nouvelles
connaissances, la présence
sur la toile requiert ainsi des
compétences techniques
évolutives et constamment
renouvelées. Il est stratégique
pour les acteurs du marché de
mettre en place des actions
de formation qui répondent à
l’impératif digital.
La formation des équipes joue
un rôle central dans l’évolution
des carrières et l’amélioration
des méthodes de travail.
L’ère numérique confirme
l’intérêt de mettre en place
un marketing interne propre à
l’organisation. La perception
client devient ainsi globale
et instaure un état d’esprit
où, adhésion et implication
du personnel sont les maitres
mots d’une stratégie digitale
réussie.

Une intervention digitale, n’est
pas la somme des actions
réalisées sur le Web, mais
plutôt une cohérence, une
complémentarité d’opérations
mises en œuvre, en
concordance avec la stratégie
globale de l’entreprise.
Les Compagnies d’assurance
seront appelées à concevoir
des stratégies innovantes dans
leur présence sur la toile. Elles
devront concevoir les outils ou
vecteurs de communication de
façon à augmenter les lieux de
contact avec la clientèle.
La démarche multicanal offre
de nouvelles perspectives et
nécessite une vision entière
de l’approche client, où la
simplicité et l’homogénéité
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
des informations et messages,
sont fondamentales pour la
pérennisation de la relation
commerciale et marketing.
L’enrichissement et
l’optimisation du parcours
client, par la modernisation
des services assurantiels,
et notamment la création
d’espaces clients sécurisés,
constituent de ce fait, une
action primordiale pour
développer et consolider un
rapport interactif, et fluide avec
les assurables.
Il s’agira de multiplier les
interactions avec les clients,
à travers des passerelles
communicatives réactives,
et dont le mobile se présente
comme un levier incontournable
17
de cette transition numérique.
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
Le mobile paiement constitue,
en effet une perspective
des plus intéressantes pour
diversifier les souscriptions,
intégré dans une stratégie
commerciale organisée, il se
présente comme un canal de
distribution supplémentaire, qui
allie convenance et simplicité.
La transformation digitale,
apporte aux assureurs des outils
et des réponses pour créer de
la valeur ajoutée, enrichir les
connaissances et développer
des relations et interactions
positives avec le client.
L’évolution technologique est
au service du veloppement
de la personne, et doit aller
de pair avec progrès social et
croissance économique.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Le Digital, un levier de transformation des entreprises
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
Par Youcef BENMICIA,
PDG de la CAAT (IFID, 4ème promotion)
Le Digital est le sujet de l’heure
et constitue aujourd’hui une ré-
alité matérialisée par d’impor-
tantes avancées dans de nom-
breux domaines.
A l’instar d’autres organismes
financiers, les sociétés d’assu-
rances ont intégré l’importance
des enjeux et défis associés au
Digital et sont en train de
s’adapter à cette transforma-
tion.
E
n effet, les sociétés
d’assurance, qui font face
à la fois à une concurrence
acharnée et à une demande
croissante des assurés pour
améliorer la qualité des
produits et services, ont pris
conscience de la nécessité de
transformer leurs applications
traditionnelles vers des
modèles plus modernes. Et
le Digital est un levier majeur
de transformation du mode
de fonctionnement des
compagnies, car il permet de
satisfaire le client avec des
solutions personnalisées, tout
en modernisant l’entreprise
et ses réseaux de distribution,
ce qui génère des gains de
productivité et d’efficacité
non négligeables.
Les challenges du digital pour
l’assurance et les leviers qui
doivent être actionnés, sont
nombreux, d’où la nécessite
de rebâtir la stratégie de
l’entreprise en intégrant la
transformation numérique.
L’occulter aujourd’hui,
c’est prendre le risque de
compromettre la pérennité
des activités.
Pour ce faire, l’entreprise ne
doit pas se limiter uniquement
à refaire son site internet ou
être présente sur les réseaux
sociaux, mais engager un
processus de transformation
permettant d’intégrer le digital
à destination de la clientèle et
également en interne.
L’un des axes de cette
stratégie est, de l’avis de
tous, l’expérience client qui
18
devient un véritable moteur
de croissance. Effectivement,
grâce au digital, il est possible
de proposer des produits
et services innovants qui
correspondent aux modes de
vie et besoins des clients. C’est
la personnalisation de l’offre
et c’est ce qui permet de
conquérir plus efficacement
et de fidéliser les clients.
Par ailleurs, le digital
impacte positivement les
performances en matière de
productivité à travers
la mise en place de nouvelles
méthodes et l’automatisation
des opérations. Ceci nécessite
certes des investissements
importants en matière de
système d’information mais
permettra, en contrepartie,
de simplifier les démarches
et solutions des clients :
souscription et paiement en
ligne ou via smartphones,
déclaration de sinistre,
questionnaires pour effectuer
des devis, accès aux polices et
factures, envoi de justificatifs
ou de photos, etc, autant
d’applications qui donnent la
possibilité aux assurés d’avoir
accès à l’ensemble des
éléments de leurs contrats ou
dossiers sinistres.
En retour, grâce à la
collecte des données de
son portefeuille et aux TIC,
l’assureur peut élaborer des
offres personnalisées. Au-
delà de cette perspective, les
innovations technologiques,
notamment l’avènement
de l’intelligence artificielle,
l’internet des objets – IoT- et

l’exploitation des Big data
permettent de passer du
modèle classique au modèle
prédictif avec une tarification
plus fine des risques.
La maîtrise de ces technologies
constitue l’autre challenge
pour les assureurs. L’explosion
des données numériques nées
de la diversification des canaux
de communication oblige les
entreprises à former ou intégrer
de nouvelles compétences
telles que Data scientist, Web
analyst, Social media manager,
... pour l’analyse, le stockage et
l’exploitation de ces données.
Concernant le marché
algérien, il y a certes du
retard mais les acteurs ont pris
conscience de la nécessité de
s’engager dans ce nouveau
processus de modernisation.
En effet, le marché national
des assurances est en pleine
effervescence ; c’est d’ailleurs
dans ce processus que
s’inscrivent les nombreuses
actions menées au sein de la
profession :
1)- Automatisation de la gestion
des compagnies d’assurance
La modernisation des systèmes
d’information a été entamée
par l’automatisation des
cycles de gestion (souscription,
traitement des sinistres, gestion
administrative, financière et
comptable), pour assurer
la rapidité, la fiabilité et la
transparence des opérations.
2)- Utilisation des TIC
Après la phase
d’automatisation, les
compagnies ont de plus en
plus recours aux technologies
de l’information et de la
communication, avec
notamment l’introduction des
process suivants :
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
► l’usage des cartes de
paiement émises par les
banques et Algérie Poste et
l’installation des terminaux de
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
paiement électronique (TPE)
au niveau des agences des
compagnies d’assurances,
pour permettre à la clientèle de
payer les primes d’assurances.
► L’acquisition, par les
compagnies d’assurance, de
la qualité de Web Marchand
pour les autoriser à effectuer
des transactions par internet
les plus avisées seront celles
(dématérialisation des qui sauront anticiper les
opérations d’assurance pour
évènements et les conjonctures.
les produits grand public) A ce titre, il est intéressant de
et recours au paiement se rapprocher et d’investir
électronique par le biais des
dans les start-up, rechercher
sites web. leurs compétences afin de
faire naître des innovations et
Elles offrent aussi la possibilité contribuer au développement
pour leurs clients de déclarer les
de l’entreprise.
sinistres via ces sites, de suivre
leurs dossiers et d’obtenir des
Mais pour mener à bien
devis en ligne. cette transformation, Il y lieu
d’identifier les facteurs qui
Conscientes de l’importance peuvent freiner à la mise en
du numérique, elles mettent
place du digital, tels que les
en place, progressivement, infrastructures nécessaires pour
des portails web dynamiques, un accès à Internet, les moyens
auxquels sont adossés des web matériels et financiers ainsi
services (agences en ligne).
que des ressources humaines
compétentes.
Toutes ces informations utiles
sont couplées aux possibilités
Il y a aussi des précautions à
de faire des devis, de « géo prendre pour se prémunir contre
localiser » les points de vente,
les risques liés à l’utilisation du
d’informer la clientèle en numérique, principalement les
interactivité.
cyberattaques.
► Le recours au mode de Enfin, il convient de relever que
communication par sms l’Algérie enregistre un progrès
via téléphone mobile est appréciable en matière
d’un apport apprécié par la
de développement des TIC et
clientèle (rappels d’échéances d’intégration de la digitalisation
de contrats …).
dans ses processus de
gestion et ambitionne
Face au nouvel environnement de ce fait de se positionner au
en plein transformation, le
niveau des meilleures places
secteur des assurances poursuit dans les différents classements
sa mutation qualitative et
mondiaux.
quantitative et les compagnies
19

Marché national des assurances :
Plus ample digitalisation en clé de réussite
Par Abdelhakim BENBOUABDELLAH,
Secrétaire du Conseil National des Assurances (CNA)
Il y a moins de deux ans, le
Conseil National des Assu-
rances a mis l’accent sur ce «
paradoxal digital » qui, dans un
secteur marqué, tout aussi pa-
radoxalement, par une inquié-
tude quant au faible taux de
pénétration de l’assurance en
Algérie et un fol espoir adossé
aux énormes opportunités de
croissance qui y demeurent,
fait figure non seulement de
lueur mais, aussi et surtout, de
véritable carburant par lequel
le vaisseau assurance en Algé-
rie peut atteindre sa vitesse de
croisière.
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
N
ous sommes citoyens
du plus vaste pays
de l’Afrique et nous
pouvons espérer être au top
des marchés du continent,
sous réserve, en sus d’autres
évidentes et multiples
conjonctions et conditions, de
voir le marché des assurances
se poser en noyau du
développement économique
national. Le développement
des assurances de personnes,
issue la plus probable et la
mieux indiquée afin de sortir
du « ghetto » de la branche
automobile qui continue à
constituer plus de la moitié
du chiffre d’affaires annuel
du marché, est un premier
indice, bien que l’approche
de la première décennie de
cette pratique assurantielle
se présente clairement
insuffisante car la contribution
de cette dernière demeure
scotchée autour de 10%.
Pour que l’élargissement
multiple puisse se traduire
réellement sur le terrain, il
est nécessaire de…bifurquer
par le virtuel ! En effet, la
réelle difficile relation de
confiance, entre assurés
et assureurs, ne peut être
améliorée et soignée que par
le biais de la digitalisation et
des nouvelles technologies.
Paradoxalement, le digital et
le numérique rapprochent
dans le réel, relevions-nous, à
ce propos. De toute évidence,
l’on ne peut se gargariser
des taux d’évolution à deux
21
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
chiffres, enregistrés pendant
près d’un quart de siècle –de
l’entame de la décennie 1990
à la moitié de celle bouclée il
y a seulement quelques mois,
puis devenus, depuis une
demi-décennie, à un taux
moyen à un seul chiffre, pour
la raison, tout aussi évidente,
que le poids intégral des
assurances dans le PIB national
est loin d’être acceptable car
oscillant toujours à moins de
0,8%. Pour remédier à cette
amère réalité, la diversification
et le développement du
marché des assurances sont
tributaires de l’amélioration de
la qualité des services offerts et
des efforts de modernisation
qui passent, condition sine
qua non, par l’impératif de
digitaliser et de numériser
à grande échelle. Aussi, les
services des professionnels en
prévention et de gestion des
risques ne doivent plus être
mis en marge par les agents
économiques de divers bords.
Pratiques commerciales,
méthodes d’évaluation des
risques, tarification, approche
de la clientèle, conception
des produits, paiement des
primes, règlement des sinistres
doivent, impérativement et
dès à présent, entrer de plain-
pied dans la modernité et la
technologie.
L’importance que revêtent
les assurances pour le
développement du marché
économique national,
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
n’est plus à démontrer. Et la
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
numérisation des « process
» dans toute partie de cet
engrenage économique
appelle renforcement,
notamment dans le duo
financier banque et assurance.
En somme, une plus ample
digitalisation en clé de réussite
pour le marché.
La digitalisation de la relation
client est un enjeu crucial pour
les assurances et c’est pourquoi
les sociétés algériennes sont
de plus en plus nombreuses
à s’appuyer sur la Loi relative
au paiement électronique,
promulguée en 2016, surtout
que des mesures restrictives
ont été lancées par les
pouvoirs publics en direction
de ceux, parmi les opérateurs
économiques, qui viendraient
à manquer à cette nécessité
de se mettre à niveau. Cela,
même si les assureurs nationaux
entendent faire au mieux
et ne point se précipiter. La
généralisation ne dépend
guère du seul marché national
des assurances mais, se situe à
un niveau macro-économique.
En effet, les efforts consentis,
jusque là, par les sociétés
d’assurances sont tributaires,
aussi, de ce qui se fait sur
d’autres volets et dans d’autres
domaines. Que valent, en
effet et à titre d’illustration, des
plates-formes de souscription en
ligne de produits d’assurances
si celles-ci ne s’inscrivent
pas dans le e-commerce et
ce que ce dernier appelle
comme accompagnement
et prédispositions des
secteurs bancaire et
télécommunications,
précisément en ce qui a trait au
paiement électronique ? Que
valent-elles, aussi, si la somme
d’informations sur laquelle elles
sont assises n’émane
guère de systèmes
fiables et harmonieux ?
Ces dernières
années, les sociétés
d ’ a s s u r a n c e s
algériennes, eu
égard à la somme
d’opportunités qu’offre
le support numérique,
ont pris conscience
de la nécessité de
mouvoir leur stratégie
de vente des produits
d’assurances vers le
digital, interagissant,
de la sorte, avec leurs
assurés d’autant plus que
ces derniers, et les assurables
également, s’inscrivent
majoritairement dans l’utilisation
d’Internet et du monde virtuel
et ce qu’y est offert comme
opportunités diverses pour
communiquer et pour…
acheter y compris des produits
d’assurances. Le « tout digital »
ne sera plus une vue de l’esprit.
C’est dans ces contours-là que
les assureurs développeront, le
plus, leurs offres et faire, ainsi,
face à la rude concurrence.
C’est connu, la digitalisation
et l’innovation se posent en
impératifs incontournables
pour qu’un chiffre d’affaires de
tout opérateur économique,
assureur compris, soit arraché
devant la concurrence et, plus
âpre encore, soit pérennisé.
Tous les investissements
opérés ou à lancer dans un
environnement économique,
et, donc, toute création de
richesse et de développement
du tissu économique
national, sont nécessairement
accompagnés par le secteur
des assurances, afin que les
prises de risques inévitables
devant les menaces multiples
soient du ressort des assureurs.
22
Par ailleurs, l’apport direct
qu’apportent ces derniers, à
travers leurs placements, à la
dynamique économique n’est
pas en reste et participe, de la
sorte, au développement des
entreprises et aux possibilités de
croissance, de capitalisation et
de financement de l’économie.
Néanmoins, la vérité est que
l’apport des assurances de
personnes, par rapport aux
branches de capitalisation et
d’épargne, qui permettent
d’augmenter les placements,
à long terme et à rentabilité
élevée, est faible.
En dépit de la croissance
continue du chiffre d’affaires
du marché des assurances,
son apport à l’économie reste,
grosso modo, faible. Abstraction
faite des freins multiples, à
l’image de l’interaction avec
d’autres domaines de la
vie économique nationale
comme pour l’intervention
de l’Etat dans certains volets
liés aux assurances agricoles
et à celles contre les effets
des catastrophes naturelles
(Cat-Nat), il y a une certaine
frilosité chez certains acteurs,
en termes de diversification
du portefeuille et d’agressivité
commerciale via davantage de
marketing, de communication,
d’innovation, etc.

Comme la culture d’assurance,
elle-même, ne s’instaure
pas du jour au lendemain,
l’élargissement de la
numérisation et des transactions
en ligne et à travers les terminaux
de paiement électronique,
dans le marché national, se
feront au fur et à mesure, avec
tout ce que cela doit charrier
comme mesure de protection
des informations personnelles et
la sécurité des données et des
transactions bancaires en ligne
et de tous les échanges sur le
Web et la téléphonie mobile.
Existe, en effet, sur la scène
algérienne, une interaction
continue entre assurance
et progrès technologique,
comme le dénotent les sociétés
pionnières qui ont jeté les jalons
de la numérisation visant l’essor
du marché.
Un marché en besoin réel
de meilleure harmonisation
dans sa multitude d’efforts. Le
Code algérien des assurances,
chantier de longue haleine
mené par les professionnels du
domaine réunis par le Conseil
national des assurances (CNA),
devra permettre, in fine, la
mise en place d’un dispositif
global portant l’ensemble des
textes régissant le secteur des
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
assurances, levant,
ainsi, toute ambigüité.
Le rendez-vous d’Alger
des assurances,
organisé par l’UAR
et la CCR, dont la
première édition a
porté, fin 2018, sur la
thématique centrale
qu’est « l’assurance et
le progrès technique
», a permis des débats
riches à même d’aider
à l’essor souhaité par
toutes et tous, au
niveau des acteurs
du secteur, pouvoirs
publics en premiers, mais aussi
les assureurs et intermédiaires
d’assurance, les assurés, le
personnel exerçant dans le
secteur et les différents experts,
etc.
Par le fait qu’il soit un organe
consultatif et une force de
propositions pour tout ce
qui a trait au marché des
assurances, le Conseil national
des assurances (CNA) œuvre
à mener études, réflexion et
concertation, car les attentes
dépassent le seul cadre de
l’une des composantes des
acteurs en question. Il travaille
au bénéfice de l’ensemble du
marché national.
Les professionnels de
l’industrie de l’assurance
et de la réassurance sont
attendus, notamment dans
cette conjoncture et volonté
nationales d’aller vers la
diversification de l’économie.
Aussi, une intégration et un
apport financier et fiscal
sont entre autres probables
résultantes de l’admission de
l’assurance islamique « Takaful
», en Algérie en cet an 2020.
Néanmoins, il ne faut pas
croire que la mise en place du
23
« Takaful » agira comme une
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
baguette magique qui hisserait
le marché des assurances à des
niveaux vertigineux.
Les assurances obligatoires,
notamment la « Responsabilité
civile automobile » et l’«
engineering », constituent,
au jour d’aujourd’hui, le
pilier du chiffre d’affaires
des assurances. Cependant,
d’autres assurances revêtant le
caractère obligatoire peinent,
pourtant, à prendre leur envol.
La Cat-Nat en est la parfaite
illustration. A ce sujet, il va
sans dire que les moyens de
contrôle vis-à-vis des assurables
sont à renforcer, dans nombre
de cas, et à mettre en place,
dans d’autres.
Insuffisamment explorées ou
sous-exploitées, les potentialités
du marché des assurances
attendent de voir la lumière
pour, non seulement s’auto-
booster, mais également pour
contribuer à tirer l’économie
nationale vers la diversification
et la libération par rapport à la
mono-exportation basée sur les
seules hydrocarbures.
Communication soutenue,
approche clientèle stratégique
réfléchie et innovation sont
quelques unes des clés
nécessaires et préalables au
lancement espéré convenable
pour l’assurance Takaful.
Sans pour autant, s’attendre
à ce que cette variante
des assurances ne constitue
une baquette magique via
laquelle le marché se hissera
à des niveaux semblables à
celui du leader continental
qu’est l’Afrique du Sud qui
s’accapare les trois quarts du
chiffre d’affaires africain des
assurances.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Défis et opportunités du Big data et des plateformes
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
bifaces pour le monde de l’assurance
Par Rédha TIR,
Professeur à l’ENSM (IFID, 22ème promotion)
Les données sont au cœur de
l’assurance. C’est la matière
première de notation des mo-
dèles, permettant la segmenta-
tion des détenteurs de primes,
de mieux les connaître et de
leur proposer des produits sur
mesure, de mieux estimer leur
risque actuel et futur et de
prendre des décisions.
Les mégadonnées et la transi-
tion numérique modifient donc
profondément le secteur de
l’assurance. Comme pour tous
les acteurs économiques, les
assureurs seront bien entendu
confrontés à des changements
d’organisation, de culture et de
concurrence. Cette évolution
est marquée par deux exemples
dans lesquels le big data joue
un rôle central : le premier il-
lustre l’impact du développe-
ment de l’économie du partage
et le second l’impact des chan-
gements de comportements sur
la segmentation.
L
’assurance fait déjà
partie de l’économie du
partage. De nouveaux
acteurs, pas nécessairement
issus du monde de l’assurance,
créent des communautés
d’individus ayant des besoins
d’assurance spécifiques afin
de négocier des contrats
hautement personnalisés pour
eux auprès des assureurs, et
réduisent les coûts à mesure
qu’ils le font. Si les plateformes
communautaires (appelées
aussi plateformes bifaces)
permettent aux individus
d’exprimer leurs besoins, le big
data permet à ces nouveaux
acteurs d’être proactifs dans
la recherche de petits groupes
de clients dont la frustration
s’accumule en ligne. En effet,
il suffit d’analyser les requêtes
des moteurs de recherche, les
blogs et les réseaux sociaux
pour déterminer les besoins
spécifiques en assurance.
Ces nouveaux acteurs modifient
ainsi les relations entre les assurés
et leurs assureurs, mais facilitent
également l’innovation puisque
les solutions (très) personnalisées
sont soit des adaptations
des contrats existants ou de
nouveaux contrats. Bien que
ce type de marché soit encore
marginal, il semble probable
qu’un tel marché de niches
puisse se développer.
C’est notamment le cas
des pratiques collaboratives
de partage de biens ou de
services (autopartage, location
24
de véhicule / appartement
entre particuliers, etc.) qui
continuent de se développer.
Celles-ci changent la manière
dont les risques sont évalués
et, là encore, des garanties
spécifiques, voir sur mesure,
doivent être proposées.
Essentiellement, ces pratiques
font passer le paradigme « d’un
bien pour un propriétaire » à «
une multitude d’utilisateurs pour
un bien ».
Ce passage de la propriété
à l’utilisation entraîne de
nouveaux types de risques et
représente un défi pour les
assureurs.
Les mégadonnées permettent
également d’accéder
facilement à certaines des
informations nécessaires à
la tarification et réduiront
progressivement l’utilisation
des questionnaires papier
classiques.
Par conséquent, il permet une
prise de décision plus rapide.
Mieux encore, en donnant
accès à des informations
jusque-là inaccessibles, elle
permettra de réduire l’asymétrie
d’information existante entre
la personne assurée, qui
connaît pratiquement toutes
les informations la concernant,
et l’assureur qui ne dispose que
d’informations partielles.
Ainsi, le big data permet une
meilleure connaissance de
l’assuré et des risques qui lui sont

associés, une évaluation plus
précise des comportements et
donc une sélection optimisée
des assurés et des tarifs plus
justes. Les assurés peuvent,
notamment si cela est dans
leur intérêt, donner accès à des
données très privées sur leur
mode de vie. L’acceptabilité
d’une telle approche, pour
les consommateurs et les
régulateurs, est évidemment
critique. Le slogan « payez
comme vous vivez, conduisez,
etc. » est déjà là, notamment
en assurance automobile.
Par exemple, la conduite
connectée permet une
analyse précise de la conduite
(vitesse, accélération,
freinage, virage, etc.), en
fonction de la route et des
conditions météorologiques.
Cette tendance se développe
également en assurance santé
avec des objets connectés,
permettant de mesurer la
condition physique (fréquence
cardiaque, sommeil ...) et
l’activité (nombre de pas
franchis, pratique sportive, etc.)
de la personne assurée. La
qualité de leur environnement
quotidien peut être évaluée à
l’aide de données externes et
ouvertes.
Cependant, la tarification des
primes «hyperindividualisée»
pourrait remettre en question le
modèle actuel de segmentation
et de mutualisation des risques,
le principe sous-jacent de la
manière dont les prix sont fixés
et la question de la structure
des portefeuilles de risques.
L’intrusion d’assureurs au cœur
de la vie privée des particuliers
pose évidemment le problème
de la protection des données.
Des questions se posent
également sur la manière dont
de nouvelles pratiques vont se
développer et comment elles
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
pourraient avoir un impact sur
la société.
A travers cette présentation
succincte, nous avons démontré
certaines des opportunités
offertes par le big data
(nouveaux marchés, innovation
et réduction de l’asymétrie
d’information). L’amélioration
de l’efficacité des campagnes
publicitaires ainsi que le ciblage
et la réduction de la fraude en
sont d’autres exemples.
De nouveaux défis
apparaissent (l’implication
des intermédiaires, les
fondamentaux de l’assurance
en question, la sécurité des
données, les défis du calcul
actuariel) tandis que des
questions éthiques, sécuritaires
et juridiques se posent
également. Les autorités
de régulation peuvent
restreindre l’utilisation des
données personnelles ou des
données qui conduisent à
une segmentation considérée
comme discriminatoire.
Des marchés pour les profils
frauduleux pourraient se
développer et prospérer, et les
détenteurs de primes d’alerte
créeront des profils différents
pour un usage privé et public,
remettant ainsi en cause
l’avantage de la réduction de
l’asymétrie d’information.
Enfin, si le big data représente un
investissement rentable, il risque
de déstabiliser l’ensemble du
marché de l’assurance. D’une
part, les entreprises qui n’ont
pas les moyens d’accéder au
big data et aux technologies
et compétences de main-
d’œuvre nécessaires verront
leur compétitivité s’effriter. Ils
risquent donc de disparaître ou
d’être rachetés.
25
D’autre part, les plateformes
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
intermédiaires dites bifaces,
notamment GAFAM (Google,
Apple, Facebook, Amazon
et Microsoft), qui contrôlent
l’ensemble de la chaîne de
valeur des données (collecte,
technologie de stockage et de
calcul, expertise pertinente),
pourraient chercher à prendre
une part importante des
bénéfices, ou pourraient même
être tentés de devenir eux-
mêmes des assureurs. Le rachat
d’entreprises fragilisées pourrait
ainsi leur permettre d’entrer sur
le marché de l’assurance. Une
nouvelle forme d’asymétrie,
de contrôle des données, est
probablement déjà en place.
Le Big Data est là. Sans aucun
doute, le flot de données devrait
continuer, sinon augmenter.
S’ils sont correctement
stockés, gérés et exploités,
les mégadonnées offrent de
nombreuses opportunités.
L’informatique a posé un défi
: de nouvelles architectures
et un nouvel écosystème
ont été développés et sont
en constante évolution.
L’assurance n’a pas été
épargnée par ce phénomène.
Les mégadonnées permettront
de saisir de nouvelles
opportunités et entraîneront
également de nouveaux
risques.
Cependant, les mégadonnées
ne peuvent pas tout faire, tout
le temps. Un exemple célèbre,
entre autres, est la défaillance
du système de prévision de la
grippe de Google (abandonné
depuis). Les bonnes prévisions
reposent parfois sur une
bonne compréhension et la
science des données, malgré
les changements inévitables à
faire et les défis à relever, a de
beaux jours devant elle.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Le marché des assurances algérien et le défi du digital
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
Par Ammar MESLOUH,
PDG de CAARAMA Assurance (IFID, 18ème promotion)
Les technologies de l’informa-
tion et de la communication
sont des expressions qui dé-
signent les techniques de l’in-
formatique, de l’audiovisuel, du
multimédia et de l’internet. Elles
permettent aux utilisateurs de
communiquer et d’accéder à
beaucoup d’informations, de
les stocker, de les manipuler et
de les retransmettre.
Impact
C
elles-ci ont connu
ces dernières années
un développement
très rapide ce qui a économiques qui sont ainsi
permis l’émergence de
nouveaux concepts et une
démocratisation de certaines
technologies qui n’étaient
réservées qu’à une frange
d’élite ou de pays développés.
Le nombre d’internautesa
atteint en 2019 les 4.388
milliards de personnes à travers
le monde selon le site spécialisé
www.wearesocial.com, en
évolution de 9.1% (+367
millions). Ceci a permis une
croissance des utilisateurs de
médias sociaux de 9% (+288
millions) passant ainsi à 3.725
millions.
Ces évolutions sont encore
plus édifiantes ramenées
à l’échelle continentale et
Algérienne. En Afrique, ces
évolutions sont respectivement
de 8.7% (+38 millions) et de
13% (+25 millions). Quant à
l’Algérie, elles sont de 17% (+3
millions) et 9.5% (+2millions),
toujours selon la même source.
L’accès à internet, dont les
taux de pénétration sont
respectivement de 34% et 50%
en Afrique et en Algérie, est en
train de modifier profondément
le comportement des citoyens
qui se trouvent ainsi mieux
informés et au fait de toutes
les actualités. Ceci n’est pas
sans conséquence sur les
habitudes de consommation
des individus qui deviennent
de plus en plus exigeants car
26
ils sont dans la recherche
de l’immédiateté et de la
qualité de service et ceci a,
à son tour, des répercussions
sur tous les opérateurs
mis au défi de répondre à ces
exigences au risque de voir
leur niveau d’activité baisser
drastiquement.
Les assureurs ne sont
pas épargnés par ce
phénomène et l’industrie
des assurances figure parmi
les secteurs les plus affectés
par la disruption amenée
par le développement
technologique. Ils sont
ainsi condamnés à suivre
l’évolution de l’interaction
avec leurs clients et à
s’adapter rapidement à cette
nouvelle situation.
En effet, les assureurs se
doivent de profiter de
l’avancée technologique en
la transformant de menace
à opportunité. Ils doivent
surfer sur cette vague et
l’utiliser comme levier de
croissance à travers une
meilleure connaissance et plus
d’interaction avec le client
d’une part et l’amélioration
des processus de souscription,
de traitement des sinistres
et de prise en charge des
réclamations des assurés.
Ceci est désormais possible
par le biais des nouveaux
outils qu’offrent ces mêmes
technologies en allégeant
les formalités de souscription
et de gestion des sinistres à
travers la dématérialisation
notamment.

Les assureurs ont tout intérêt à
adopter une posture agressive
en investissant les réseaux
sociaux et en profitant de ce
formidable outil d’interaction
avec les clients pour
davantage de communication
et de vulgarisation des
produits d’assurance. Ils se
doivent de considérer ces
médias comme un canal
supplémentaire pour véhiculer
leurs messages, inculquer la
culture d’assurance, attirer
plus de client et augmenter
par conséquent le taux de
pénétration de l’assurance.
L’accès à internet permettra
le développement de
nouveaux canaux de vente
et de distribution. Il favorisera
l’émergence de nouvelles
stratégies basées quasi
exclusivement sur la vente à
distance et la dématérialisation
des prestations et des services.
En somme, les enjeux auxquels
doivent faire face nos
compagnies respectives seront
ceux de l’adaptation de l’outil
de distribution et des différentes
pratiques à ce nouveau mode
de consommation : paiement
en ligne, dématérialisation
des documents, mesure
de satisfaction clients et
communication interactive.
Défis et Opportunités
Nous constatons depuis
quelques années une réelle
volonté des compagnies
d’assurance et de réassurance
algériennes à relever le défi du
digital à travers les différentes
avancées technologiques
réalisées.
En effet, la quasi-totalité
des compagnies disposent
actuellement de sites internet
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
r e s p o n s i f s
permettant
au citoyen de
s’informer sur la
société et sur les
produits qu’elle
commercialise.
Ces sites offrent
pour la plupart le
service de devis
en ligne pour
les produits de
masse, à l’image
de l’assurance automobile,
l’assurance voyage, l’assurance
des habitations ou encore celle
des catastrophes naturelles.
Avec l’avènement du paiement
en ligne, plusieurs compagnies
ont lancé la souscription via
internet et le paiement via la
carte inter bancaire (CIB) et
la carte Eddahabiad’Algérie
Poste à l’image de Macir vie,
de Amana assurance, de
Caarama assurance pour les
assurances de personne et de
la CAAR pour les assurances
dommage.
Les chiffres réalisés à travers
ce canal de vente sont très
encourageants et ne cessent
d’enregistrer des records en
termes de souscription de mois
en mois.
Certaines compagnies se sont
aussi dotées d’une application
mobile qui rende encore plus
accessibles leurs produits à
leurs assurables à l’image de
celle lancée par CAARAMA
Assurance en Avril 2018.
Les processus de gestion ne sont
pas en reste puisqu’on assiste
aujourd’hui à une multiplication
des offres visant la simplification
des processus de la prise en
charge et une dématérialisation
de la gestion des sinistres à
travers notamment l’assistance,
27
ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES
l’indemnisation en nature et le
tiers payant.
Ladigitalisation permettra sans
nul doute une plus grande
proximité avec nos concitoyens
et contribuera à l’amélioration
de l’image de marque des
compagnies d’assurance
algérienne auprès de ses
clients.
Il est tout de même important
de souligner que ces évolutions
apportent leur lot de nouveaux
risques liés à la protection des
données personnelles, de la vie
privée et de l’exposition aux
cyberattaques.
Conjugués aux valeurs nobles
sur lesquelles repose le métier de
l’assurance qui sont l’entraide,
la solidarité, l’anticipation, la
prudence et la bienveillance,
les nouvelles technologies
constituent un vecteur inouï
et désormais incontournable
pour redorer le blason de notre
secteur et remettre le client au
centre de nos intérêts.
En effet, les algériens sont de
plus en plus connectés et on est
en présence d’une opportunité
exceptionnelle pour tisser
de nouveaux liens avec eux
en développant des offres
d’assurance simples associées
à des services à forte valeur
ajoutée. Ceci est garant de la
proximité tant voulue par les
compagnies d’assurance.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

Révolution digitale et activité d’assurance

ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES

Quels enjeux ?
Par Dr. Brahim BEN KHALIFA,
Maître de Conférences Associé à l’ENSSEA. (IFID, 23ème promotion)

Si la question de la digitalisation

a pris sa part dans plusieurs cré-
neaux dans plusieurs créneaux
d’activités (industrielle, ban-
caire, …), la digitalisation dans
le secteur des assurances est
encore au premiers pas même
s’il est considéré l’un des pre-
miers secteurs concernés.
Les enjeux des compagnies
d’assurance face à la révolu-
tion digitale sont multiples et
touchent à différents segments
de l’activité de ces entreprises
(Techniques, Ressources hu-
maines, finances, marketing,
études et développement, …).
E
n effet, avec la
généralisation du digital,
les rapports hiérarchiques
au niveau des entreprises
tendent depuis le progrès
digital à devenir de moins en
moins structurés au profit du
développement d’un véritable
esprit transversal impliquant
de plus en plus la libération
d’initiatives notamment pour
la population des plus jeunes
car les milléniaux (génération
Y) sont spontanément à l’aise
avec le digital puisqu’ils sont
nés avec.
En d’autres termes, ceux
qui n’avaient dans le passé
que peu d’occasions
professionnelles de pouvoir
contribuer ou de communiquer
se retrouvent grâce à la
digitalisation de plus en plus
impliqués et parfois de facto
concernés. Ainsi, le rôle du
gestionnaire en assurance est
repensé puisque dépendant
relativement moins d’une
gestion administrative basée

28
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

sur l’utilisation des documents

ZOOM SUR LE SECTEUR DES ASSURANCES

papier et des tâches classiques
d’archivage et de classements
au profit d’une gestion moins
concentrée et basée sur une
gestion électronique des
documents (GED).

Suite au développement de la
technologie et le progrès digital
enregistré depuis une vingtaine
d’années, le secteur des
assurances fait face à plusieurs
enjeux dont ceux liés à :

► Une nécessité de s’adapter

aux nouveaux comportements ► Une meilleure appréhension suite
des ménages et des individus de la notion de concurrence
(personnes physiques et qui devient de plus en plus
morales). L’assurance en ligne transparente et permettant
constitue un bon exemple à d’éviter, entre les entreprises
travers un défi d’exploitation des concurrentes, l’asymétrie
données des clients par le biais d’information. Au niveau des
du digital. Ce type de traitement assurés, les comparaisons
peut servir pour proposer des tarifaires accessibles en ligne
offres ciblées et personnalisées, permettent d’obtenir plusieurs
de moindre coût (suite à propositions et un choix-client
l’absence d’intermédiaires) et plus maîtrisé.
une meilleure connaissance du
client. ► Une meilleure exploitation
des données et de
mégadonnées (big data)
au développement
d’outils d’analyse et de
gestion des données ainsi que
la multiplication des sources
d’information par le biais de
différentes plate-forme (sites
internet, réseaux sociaux,
logiciels commerciaux, …).
Les GAFAM (Google, Apple,
Facebook, Amazon et
Microsoft) ont pu développer
des processus permettant de
rendre utile - et créant de la
valeur - la collecte des données
relatives aux informations et aux
comportements des internautes.

929
29

Alliance Assurances, pionnière de la transformation
numérique en Algérie
Le client au centre des attentions …
Par Hassen KHELIFATI,
PDG de Alliances Assurances
L’Algérie, à l’instar du reste des
pays du monde, est concernée
par le progrès numérique, no-
tamment sur l’industrie des ser-
vices financiers et assurantiels,
les exigences des clients épou-
sant une tendance digitale,
plus efficace, plus rapide et sur-
tout moins contraignante.
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
A
lliance Assurances
a été l’une des
premières entreprises à
comprendre l’importance et
l’impact de la transformation
numérique sur l’activité
de l’assurance, adoptant
une stratégie cohérente et
progressive, et mettant le
client au centre des attentions,
commençant par une
digitalisation des opérations,
via l’adoption d’un système de
gestion intégré (ERP), incluant
l’ensemble des fonctions de
l’entreprise afin d’améliorer la
qualité de service.
Dans le but de mieux servir
et de se rapprocher de ses
clients, Alliance Assurances,
a créé un espace web dédié
aux entreprises. Ces dernières
peuvent consulter l’ensemble
de leurs contrats souscrits, leurs
échéanciers de paiement,
la date d’expiration de leurs
polices d’assurance, ainsi
que les étapes de traitement
des sinistres déclarés, jusqu’à
l’établissement du chèque de
règlement, et ce, dans un but
d’instaurer une transparence
31
EXPÉRIENCES
totale, entre assureur et assuré.
Un portail dédié aux entreprises
contractant des polices
d’assurance en transport de
facultés maritimes, a été mis
en ligne, afin de faciliter aux
opérateurs économiques
algériens, clients d’Alliance
Assurances, de déclarer leurs
expéditions dans les délais
et sans besoin d’aucun
déplacement physique.
Les clients particuliers
peuvent aussi bénéficier des
fonctionnalités du nouveau
site web d’Alliance Assurances
incluant des informations
sur les produits et services,
l’actualité de l’entreprise
et surtout le service de pré-
déclaration sinistre en ligne. Il
est aussi important de rappeler
qu’Alliance Assurances
est aussi présente sur les
principaux médias sociaux, à
savoir : Facebook, Linkedin,
Instagram, Twitter et Youtube »,
tenant les fans et les abonnés
au courant de l’ensemble
des nouveautés et créant
une passerelle permettant de
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
EXPÉRIENCES

développer des conversations
et des interactions sociales
avec sa communauté.
Nombre de procédures
opérationnelles internes ont été
ou sont en cours de digitalisation,
notamment, l’automatisation
des Workflow avec le réseau de
distribution, la gestion des visites
de risques et expertises, des
encaissements…..etc.
La transformation numérique
des compagnies d’assurance
algériennes, ne pouvant se faire
sans une démarche organisée,
planifiée et collective, elle doit
se faire en synergie parfaite et
totale avec l’environnement.
De nombreux défis et obstacles
doivent être relevés. En effet, il
faudrait œuvrer à généraliser
l’accès à internet avec un
débit permettant d’avoir un
service web sans interruption,
et surtout couvrant l’ensemble
du territoire national.
la synergie entre l’ensemble
des acteurs du secteur des
assurances est plus que requise,
pour pouvoir réaliser des projets
de numérisation importants,
ayant des retombées
immédiates sur le marché. Nous
citerons pour exemple, le fichier
national des conducteurs et
la problématique d’adoption
d’un identifiant commun pour
les assurés.
Il est aussi très important que la
transformation numérique soit
complète et entière au niveau
des banques, car cela aura
aussi un effet positif sur le secteur
des assurances, notamment
concernant les moyens de
paiement et les transactions
financières en ligne.
Pour finir, l’augmentation
du taux de bancarisation,
notamment chez les
particuliers, jouera aussi un rôle
très important en diminuant la
circulation du cash ainsi que
des chèques en circulation et
en permettant une digitalisation
des règlements des sinistres
par virement en ligne pour
améliorer l’expérience client.

Il faudrait aussi finaliser les projets

de loi traitant des opérations
commerciales en ligne, ainsi
que la signature électronique
des contrats et autres
documents transactionnels,

32

Digitalisation de la Bourse d’Alger
Par Yazid BENMOUHOUB,
Directeur Général de la SGVB
Le passage réussi vers une éco-
nomie numérique, axe priori-
taire des pouvoirs publics,
passe inévitablement, par la
mutation numérique que le
secteur financier algérien, doit
entamer au plus vite.
En effet, l’atteinte des objectifs
d’inclusion financière, dans un
contexte marqué par une raré-
faction des ressources, doit fi-
gurer en ligne de mire des res-
ponsables du secteur.
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
A
ce titre, les récentes
recommandations
du Gouverneur de
la Banque d’Algérie, pour
la généralisation de la
digitalisation des transactions
bancaires, est un indicateur
important, sur les mutations
attendues et qui vont à coup
sûr, impacter la corporation
bancaire mais aussi le métier
de banquier. Notons au
passage le rôle majeur que
joue ce secteur dans le
financement à plus de 90%
des besoins de l’économie
nationale.
En l’absence d’un écosystème
financier structuré, l’utilisation
des nouvelles technologies,
permettra sans aucun doute,
de fédérer les efforts, par
l’implication active de tous
les acteurs, en vue d’assurer
la collecte régulière de
l’épargne, la lutte contre la
thésaurisation et le marché
informel, d’une part, et
l’approvisionnement régulier
de l’économie nationale en
ressources financières, dans
le but ultime de soutenir la
croissance économique,
d’autre part.
Dans sa stratégie
de modernisation et
conformément aux
recommandations formulées
par le groupe de travail du
programme de la réforme
du marché financier lancé,
conjointement par le Ministère
des Finances et le PNUD, en
2011, la Bourse d’Alger, s’est
lancée dans un programme
ambitieux de digitalisation des
33
EXPÉRIENCES
transactions, par l’acquisition
d’un système de cotation et
d’information, aux normes des
standards internationaux des
marché boursiers.
Ce système électronique
offrira dans un premier
temps, aux Intermédiaires en
Opérations de Bourse (IOB),
la possibilité de négocier en
ligne, les instruments à revenu
variable et les actions sur le
marché principal et marché
de PME et dans un second
temps, les investisseurs auront
la possibilité d’intervenir
directement sur la Bourse
d’Alger, pour l’achat et la
vente d’actions, via internet,
sur leurs téléphones portables
ou tout autre appareil
électronique connecté,
comme cela se déroule sur
les grandes places boursières
mondiales.
S’agissant des obligations
corporates et Obligations
Assimilables du Trésor (OAT),
celles-ci font l’objet, depuis
2018, de transactions en
ligne, via un système appelé
SmartX, directement depuis
les stations des Spécialistes
en Valeurs du Trésor (SVT). La
Direction Générale du Trésor
et la Banque d’Algérie sont
des intervenants directs.
Dans la mesure où
l’information forme le prix
sur les marchés boursiers,
ses nouveaux systèmes
seront en mesure de fournir
l’ensemble des informations
sur les titres cotés, en temps
réel, en vue de permettre
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

électronique Image de la Bourse

EXPÉRIENCES

des informations, La nouvelle organisation

l’archivage des permet aux différents acteurs
documents, de se recentrer sur d’autres
la facture tâches et orienter l’ensemble
électronique, de l’entreprise vers le partage et
les procédures la création de valeurs induisant
de contrôle et une nouvelle dynamique,
de validation notamment, en attirant
automatique sont plus d’entreprises, petites et
des nouveaux grandes, vers le marché.
outils répondant
à la stratégie du « Enfin, ce processus nouveau,
aux actionnaires, régulateurs,
zéro papier », mais également doit s’accompagner de la
analystes, entreprises cotées
pour gagner en efficacité dans formation de la ressource
etc…. Par ailleurs, il permettra
les domaines relatifs aux achats, humaine qui demeure l’axe
la génération des éléments
à la finance, à la fiscalité majeur dans toute mutation de
comptables et l’édition
ou encore aux ressources ce type.
automatique des factures
humaines.
destinées aux Intermédiaires en
L’accompagnement du
Opérations de Bourse, SVT et
La fiabilisation et la sécurisation changement devra être assuré
aux sociétés cotées.
de l’information avec la plus grande diligence
Ceci permettra une réelle et l’amélioration des processus
L’autorité de marché
collaboration entre les différents en vue de leur simplification
(COSOB) qui a le double
intervenants et la sécurisation devra, également, figurer
rôle d’organisation et de
de l’information financière et parmi les priorités des dirigeants
surveillance des opérations
des transactions de bout en d’entreprises, car si ceux-
de bourse, disposera des
bout. ci ne s’intéressent pas à la
accès nécessaires pour
digitalisation, la digitalisation
l’accomplissement de ses
La pertinence des Reporting s’intéressera à eux et à leurs
missions, de même que le
La collaboration entre les organisations.
dépositaire central des titres
différentes équipes facilite
(Algérie clearing) sera relié
considérablement
au dispositif pour assurer, en
les échanges
temps réel, les opérations de
de données et
dénouement.
d’informations entre
tous les acteurs de
La transformation numérique
la chaîne de valeurs,
au sein du marché financier
que ce soit en interne
implique de nouveaux enjeux :
comme en externe.
La dématérialisation des
Ainsi, les nouvelles
processus
technologies alliées
Sous l’impulsion des nouvelles
génèrent des listes
règles et procédures, les acteurs
de reporting très
du marché financier sont
élaborées, basées
amenés à digitaliser l’ensemble
sur des données
des processus afin de rendre
chiffrées en temps
opérationnel la totalité de cette
réel, importants dans
opération de digitalisation,
la prise de décision
mais également de fiabiliser et
des intervenants,
simplifier les échanges.
notamment les
investisseurs et les
C’est pourquoi, des outils
analystes de marché.
comme la transmission

34
L’avenir, s’assure aujourd’hui

Le
CHALLENGE
de la
QUALITÉ

SAA - Société Nationale d’Assurance

SPA au Capital Social de 30 Milliards de DA
Immeuble SAA, Quartier d’Affaires, Bab Ezzouar, Alger, Algérie
Tél.: + 213 21 225 000 / 050 / 151
www.saa.dz
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Retour d’expériences de la SAA face aux enjeux de la
EXPÉRIENCES
transformation numérique et digitale
Par Ali SOKHAL,
Assistant du PDG de la SAA
En dépit des efforts déployés
par les différentes parties pre-
nantes, et du potentiel impor-
tant que recèle notre écono-
mie, force est de constater que
le secteur des assurances ne
parvient pas encore à jouer
pleinement son rôle de contri-
buteur à l’essor de l’économie
du pays, comparativement à
ce qui est observé dans les
économies avancées.
La contribution du secteur dans
la richesse de notre pays de-
meure en effet marginale : 0,7%
en moyenne du PIB, et emploie
moins de 0,2% de la population
active.
D
ès lors que notre objectif
est de faire évoluer le
taux de pénétration
des assurances afin de nous
rapprocher de celui des pays
comparables à l’Algérie en
termes de potentiel assurable,
nous devons agir sur plusieurs
fronts.
Parmi ces derniers, celui de
la révolution technologique à
amorcer auprès de nos acteurs
économiques et financiers,
de nos administrations et
institutions. Il s’agit en effet pour
les établissements financiers,
banques et assurances,
de progressivement mais
sûrement intégrer les nouvelles
technologies et d’opérer la
transformation numérique
et digitale qui s’impose à la
pratique de leurs métiers.
Pour le secteur des assurances
dans le monde, bon nombre
de facteurs militent sans
conteste en faveur de
l’adoption du numérique et
de la digitalisation. Je citerais
pour exemple les évolutions
sans cesse de l’environnement
normatif et réglementaire, les
exigences et spécificités d’un
nouvel ordre économique
mondial porté par les
services et les technologies
du futur, les changements
de comportements des
clients et ce que l’on
nomme également comme
« les usages », et également
l’arrivée de nouveaux entrants
avec les AssurTech (start-up
36
digitales spécialisées dans
l’assurance) qui disruptivent
les pratiques et dessinent
l’assurance de demain.
En effet, leur approche
segmentée, pragmatique et
rationalisée de la souscription
et de la gestion des contrats,
pour ne citer que ces deux
aspects de la chaîne de
valeur, permet d’ores et déjà
de souligner le gain de temps
et d’économies réalisés.
La numérisation aujourd’hui,
avec l’automatisation
continue des processus
manuels conjuguée aux
dernières technologies
devrait entrainer selon
certaines études récentes
une augmentation de près de
25% du chiffre d’affaires et en
parallèle une réduction des
coûts de près de 30%.
Cette disruption qui s’opère
sous nos yeux doit être
l’opportunité pour l’ensemble
des acteurs économiques
publics et privés, notamment
ceux versés dans la sphère
bancaire et financière dont
les compagnies d’assurance,
d’adresser de nouveaux
segments de marché et de
diversifier un portefeuille
d’affaires, souvent dépendant
des segments traditionnels.
Allier force financière,
technologique et maîtrise de
la data et de l’information
stratégique, avec la

connaissance et la prédiction
des comportements clients, tel
serait le bon cocktail à venir
pour notre compagnie la SAA.
Parmi nos expériences réussies
en matière de transformation
numérique, nous pouvons citer la
numérisation des registres légaux
initiée pendant la période 2014-
2015, et plus récemment deux
autres opérations structurantes
et qui préfigure de ce que nous
voulons développer autour
d’une vision client à 360°, à
savoir :
► La dématérialisation du
processus de gestion « bris de
glace » en tiers payant, avec
notre filiale IPA : ce qui nous
a permis de dégager un gain
de temps non négligeable
pour le client ; d’offrir donc
une qualité de service ;
d’améliorer notre gestion
fiscale et nos flux financiers à
travers la récupération de la
TVA ; d’apporter une réelle
valeur ajoutée à l’économie
nationale en professionnalisant
le secteur ;
► La refonte globale de notre
site web, en format responsif,
et qui aura, à moyen terme,
l’objectif central d’être le
réceptacle de notre stratégie
omnicanale.
Compte tenu de ces
expériences, et fort de notre
volonté d’accroître nos
résultats techniques, financiers
mais également managériaux,
nous œuvrons chaque jour
à relever les défis inhérents
à notre compagnie activant
dans le secteur qui est le sien,
et dans un environnement des
plus difficiles à l’heure actuelle.
C’est pourquoi la transformation
numérique et digitale nous
offre l’occasion de préparer
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
l’avenir à la SAA. Bon
nombre de problématiques
nous interpellent, telle la
continuité du déploiement
de la stratégie omnicanale
dans un premier temps (une
meilleure connaissance client
pour par-là suite proposer une
meilleure expérience client),
une maîtrise des risques à la fois
opérationnels et stratégiques
permettant par ailleurs une
gestion anticipatrice des risques
impayés et des besoins à venir.
En toile de fonds également, la
signature d’une convention de
partenariat avec IncubMe, l’un
des incubateurs les plus anciens
et les plus actifs en Algérie, ainsi
que notre participation active
au sein de l’Algeria FinLab, une
initiative récemment lancée
par le régulateur la COSOB
et portée par un pool de
banques et de compagnies
d’assurance pour la création
d’un environnement propice
au développement de FinTech
et d’AssurTech en Algérie.
Tout ceci tend d’une manière
subtile et anticipatrice à nous
préparer à un réajustement
du modèle d’affaires
(business Model), voire à
une recomposition à terme
des règles prudentielles du
secteur des assurances en
l’occurrence.
Un défi majeur à mon sens : l’une
des opportunités à l’échelle
européenne, mais également
mondiale, est celle de voir
les banques européennes
dans l’obligation d’ouvrir leurs
systèmes d’information via des
API (Application Programming
Interface). L’initiation de
paiement pour le compte
d’un tiers - PIS (Payment
Initiation Service), et l’accès
à l’information des comptes
37
bancaires - AIS (Account
EXPÉRIENCES
Information Service) pourraient
permettre à la fois de proposer
de nouveaux services
innovants au vu de l’accès à
une multitude de données et
d’information clients.
Les avantages pour les
compagnies d’assurance sont
potentiellement multiples, et
caractéristiques des enjeux
portés par la transformation
numérique et digitale, à savoir :
► Faire du paiement l’un
des leviers principaux de
l’amélioration de l’expérience
client, avec pour objectifs
majeurs : la conquête et
la fidélisation clients, et
notamment la mitigation du
risque d’impayés du fait de
l’irrévocabilité du paiement,
puisqu’il repose sur un virement
bancaire ;
► Le second levier, celui
de la data comme axe de
croissance, de diversification
et d’innovation : connaissance
client (KYC) et amélioration
des profils clients, contrôle
de solvabilité et gestion des
risques, personnalisation des
offres et des tarifications,
démultiplication de services à
valeur ajoutée.
Une piste à mon sens sur
laquelle notre pays, certains
de ses voisins africains y
travaillent déjà, à travers ses
parties prenantes (régulateur
ou supervision, acteurs de la
place, institutions ou tutelles)
devraient se pencher à moyen
et long terme dans le cadre
des nouvelles perspectives du
marché financier algérien et de
la concurrence des places à
venir, ne serait-ce qu’à l’échelle
africaine.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Introduction à la communication digitale au sein
EXPÉRIENCES
de la CAGEX
Par Hafida KERRI,
Conseillère auprès de la CAGEX- Spa
La transformation numérique
est devenue un sujet majeur à
l’ordre du jour de nombreuses
Compagnies d’assurance dans
le monde. La problématique
consiste à introduire les nou-
velles technologies du Web
dans les processus de gestion
et de décision.
Aujourd’hui, les enjeux du digi-
tal et de l’innovation technolo-
gique pour les Compagnies
d’assurance sont multiples. Il y
va de la nécessité de com-
prendre son client, ses attentes
et ses besoins, principalement,
en ce qui concerne le traite-
ment, en temps réel, de leurs
demandes d’assurance et d’in-
demnisation.
I
l est vrai, qu’avant la
révolution digitale, les
compagnies d’assurance
étaient habituées à travailler
à un rythme très différent, qui
convenait, plus, à leurs attentes.
Avec l’abolition des frontières
entre la compagnie et ses
clients, qui se trouve obligée
de communiquer via le multi
canal qui désigne l’utilisation
simultanée ou alternée des
différents canaux de contact
pour la commercialisation des
produits et / ou des garanties
d’assurances, conjuguée
aux nouvelles technologies
de la données à l’image
du Big Data, IOT (Internet
des Objets) et l’intelligence
artificielle, compliquée par
une règlementation des plus
strictes, la mission s’avère
des plus compromises
pour répondre, dans un
temps record, à tous les
questionnements qui se
présentent.
38
Les compagnies d’assurance
algériennes sont jusqu’à
présent préservées de l’arrivée
de la concurrence directe
des startups de l’insurtech, et
pourtant elles ont, déjà, vu
arriver aux pays développés,
les premiers acteurs « innovants
» du digital dans le secteur
à travers les comparateurs
d’assurance, notamment
dans l’assurance automobile.
Aujourd’hui, ce sont tous les
domaines de l’assurance qui
sont concernés, et la menace
proviendra non seulement des
startups de l’insurtech, mais
également des géants de la
tech US et Chinois.
En ce qui concerne
l’assurance-crédit en Algérie,
incarnée, aujourd’hui, par
la Compagnie Algérienne
d’Assurance et de Garantie
des Exportations - CAGEX -
celle-ci ne fait pas exception.
Elle est interpelée et se trouve
impliquée à jouer pleinement

son rôle pour la promotion
et le développement
de l’Assurance-Crédit
et des exportations hors
hydrocarbures dans un
écosystème caractérisé par
une pénétration fulgurante du
web et de l’internet.
Par conséquent, l’introduction
d’une véritable stratégie de
communication digitale dans
la Compagnie est devenue
une nécessité vitale, avec
comme pivot « la satisfaction
du nouveau client digital
», en réinventant l’offre
d’assurance, mais, en même
temps, les produits et services,
dans la nouvelle relation
client face aux nouvelles
technologies du web.
En effet, la CAGEX en est
entièrement consciente de
cette disruption. Pour cette
raison, elle se trouve à la
croisée des chemins et cette
situation l’oblige à transiter,
progressivement, vers une
transformation digitale de son
business modèle, en utilisant
les meilleures techniques
de communication et de
REVUE DE l’ASSOCIATION
l AS
marketing afin d’augmenter
ses chances de souscription et
de fidélisation de ses clients.
Cette transition l’oblige à
introduire, pour les besoins de
sa communication digitale,
une très grande diversité de
supports qui coexistent sur le
net et les réseaux sociaux afin
d’affiner sa nouvelle stratégie
marketing.
Cette introduction consiste
à combiner une grande
palette d’outils rassemblés,
en les mixant avec le site web
de la Compagnie, adapté
aux bonnes pratiques du
référencement organique
39
DES DIPLOMES DE L’IFID
« SEO », lui permettant de se
EXPÉRIENCES
retrouver au premier rang des
requêtes d’internautes, liées à
ses domaines d’activités.
Ces actions doivent être
associées à une présence
dans les réseaux sociaux
permettant à La CAGEX
d’interagir avec ses clients et
prospects, qu’elle renforcera
par des campagnes de
publicité sur les plateformes
sociales, lui permettant une
captation plus importante de
leads (prospects) avec qui
elle sera capable, grâce aux
outils gratuits de monitoring
offerts par le web, de profiler
et de créer des relations
personnalisées avec eux, afin
de convertir les prospects et
les assurés en ambassadeurs
de l’image de sa marque.
En conclusion, il convient de
rappeler qu’une stratégie de
communication digitale n’est
pas la somme des actions
réalisées sur le Net ; c’est
plutôt l’intégration native
d’Internet en amont de la
réflexion au niveau même de
la stratégie de l’entreprise, et
l’identification des axes de
présence et d’action au sein
de chaque fonction/métier
à l’égal des autres leviers et
moyens, traduit par un plan
d’actions, par la suite.
 SERVING YOUR CHALLENGES,
SUPPORTING YOUR ACTIVITY

Îlot 135, N°2, Cité AdminiᚔƌĂƟǀĞWůĂƚĞĂƵ͘KƵůĞĚ&ĂLJĞƚ͘ůŐĞƌϭϲϬϯϱ

dĠů͗нϮϭϯϬϮϭϯϴϮϱϬϴͲ&Ădž͗нϮϭϯϬϮϭϯϴϮϲϭϲ
ͲŵĂŝů͗ĐŽŶƚĂĐƚΛĐĐƌ͘ĚnjͲ^ŝƚĞtĞď͗ǁǁǁ͘ĐĐƌ͘Ěnj

La dimension éthique dans la transformation numérique
Par Ahmed BENZELIKHA,
Président du Comité technique communication et information
de la Commission nationale algérienne de l’UNESCO
Vaste chantier que la transfor-
mation numérique ou digitale
comme on le dit de plus en plus
avec l’évolution du web et de
la mobilité ! Mais un chantier
nécessaire et exaltant, pour
peu qu’on soit convaincu de
son utilité et de sa portée. Une
utilité managériale et une por-
tée éthique.
Nombre d’intervenants, au plan
de la réflexion théorique et de
la mise en œuvre pratique, ré-
sument la transformation numé-
rique à des aspects techniques
et organisationnels, inscrits, au
mieux, dans un discours de
bonnes intentions.
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
O
r les aspects éthiques
liés à la transformation
numérique sont
d’ordre fondamental, pour
l’assise de celle-ci, sa mise
en place, sa réussite et son
efficience. Notre présent
propos va s’attacher à
démontrer la pertinence d’une
telle affirmation, exprimant
plus une position de principe
que technique ou juridique.
Toute entreprise, au sens de
projet en réalisation, exige
une motivation, une vision
d’avenir, un idéal à atteindre.
Minorer ou ignorer une telle
exigence et n’adhérer qu’à
une approche techniciste
serait, à notre opinion, obérer
les chances de succès de son
entreprise.
Le numérique ou aujourd’hui
le digital, s’il utilise les
technologies les plus modernes
pour faciliter des pans entiers
de l’activité humaine est
aussi un facteur agissant,
encourageant ou dérogeant
à la dimension éthique de
celle-ci.
En effet, l’une des
caractéristiques du numérique
est de s’affirmer comme
un mode d’organisation
structurante. Sans aller
dans le détail des différents
schémas d’organisation,
nous retiendrons que la
transformation numérique
peut s’avérer un outil de
41
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
changement non seulement
des activités mais aussi et
surtout de l’organisation. Ainsi,
par exemple, l’organisation
dite bureaucratique peut
être bousculée par cette
transformation et remplacée
par une organisation
pyramidale ou cellulaire. C’est
pourquoi d’ailleurs la résistance
ou l’hostilité des tenants de
l’organisation bureaucratique
empêche souvent une
réelle transformation n’en
permettant qu’un simulacre
formel qui, très rapidement
atteint ses limites.
Aussi, inscrire et faire obéir
la transformation numérique
à un ensemble de valeurs
d’encadrement d’abord
puis de bonnes pratiques
ensuite, à une sorte de charte,
permet d’obtenir les meilleurs
résultats, non pas tant sur le
plan, essentiel, de l’éthique
seulement, mais aussi sur le
plan de l’efficience et de
l’adaptabilité, en présidant
aux choix et aux pratiques les
plus conformes aux normes.
Ainsi, si nous prenons l’exemple
de la fonction inspection
dans laquelle s’inscriraient
contrôles et audits de
sécurité et de management,
nous observerons que la
transformation numérique
peut induire, en matière de
gestion de l’administration
ou de l’entreprise, une
transformation en boite noire
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
ou l’existence des niches grises
difficilement accessibles du fait
des concepteurs numériques,
à bon ou à mauvais escient,
ce qui conduit aujourd’hui,
pour certaines entités, à faire
appel à des cabinets externes
spécialisés en numérique. Une
démarche éthique avec un
cahier des charges assurant la
transparence et la disponibilité
à l’intention des parties
inspectrices habilitées de
l’ensemble des informations, y
compris celles rattachées à la
sécurité des systèmes, pour ne
pas en faire la « chasse gardée
» des seuls informaticiens, d’où
la nécessité pour les organes
d’inspection ou assimilés de
se doter de compétences
numériques polyvalentes.
L’alphabétisation numérique,
qu’induit toute transformation
dans ce domaine, se doit
d’être menée en y incluant,
dès l’énoncé des principes
et intentions, un axe éthique
non pas accessoire mais
éminemment articulatoire en
termes de bonne gouvernance.
La transformation numérique
se décline souvent sous ses
aspects matériels en termes
d’équipements et en termes
d’inventivité et d’innovation
sous ses aspects conceptuels.
Nous proposons de joindre aux
aspects que nous venons de
citer les aspects éthiques, de
manière à influer tant au niveau
de l’amont conceptuel que de
l’aval matériel, sur l’ensemble
des choix et leur réalisation
matérielle.
Quelles seraient ces valeurs
qui constitueraient l’assise
éthique de la transformation
numérique ? A notre opinion, ils
seraient à chercher dans l’idée
même de la transformation
numérique. En l’occurrence on
pourrait les dégager à partir
des données suivantes :
Transformer équivaut à malveillants qu’à l’esprit qui les
changer, or pour changer il
faut disposer de capacités
de constat et de projection
d’une part et d’autre part de
conviction et de volonté.
Ainsi conviction et volonté,
concepts généraux se doivent
d’être traduits en valeurs
éthiques se déclinant, par
exemple, sous forme de
manuels de bonnes pratiques
et de principes directeurs
avec leur traduction dans
le domaine numérique. A
cet égard, le domaine des
humanités numériques pourrait
s’avérer un lieu de recherche
dans cette perspective et
constituer une heureuse
jonction avec les sciences
de gestion et les sciences
informatiques, y compris selon
une approche rappelant
le principe numérique de
sérendipité.
C’est ici, à cette jonction,
que se situerait l’identification,
le dégagement, sinon la
conceptualisation des aspects
techniques et juridiques
nécessaires à la mise en œuvre
de ce volet éthique auquel
nous appelons.
C’est ici aussi que parler de
gouvernance numérique ou
de gouvernance dans l’absolu
constitue un enjeu majeur pour
répondre aux enjeux éthiques.
Car le monde numérique n’a
pas seulement besoin d’un
ENT - Espace numérique de
travail, mais aussi, en usant
d’un néologisme personnel,
d’un EET- « Espace éthique de
42
travail », capable de contrer
les nombreux Malware, qui
malheureusement ne se
résument pas tant à des logiciels
a inspirés.
Et c’est de cet esprit qu’il
s’agit de se prémunir dans la
transformation numérique en
garantissant des inputs non
seulement qualitativement
positifs mais aussi agissant
activement tout le long
du process, sous forme de
protocoles insérés dans
l’architecture informatique
qui, elle-même, comme nous
l’avons souligné plus haut,
devrait obéir à des choix
éthiques stratégiques.
Les enjeux de la dimension
éthique de l’intelligence
artificielle sont aujourd’hui
fondamentaux, comme le
prouvent les nombreuses
actions développées à l’échelle
internationale, notamment par
l’UNESCO. Les réflexions actives
autour des projets opérationnels
de la transformation numérique
au niveau des domaines
d’activité économiques et
administratifs, menés dans les
pays du Maghreb, ne sauraient
être en retrait de tels enjeux.
La transformation numérique
constitue, à n’en point douter,
une révolution il s’agira, en
l’occurrence de réussir cette
révolution, tant sur le plan de
la gestion que de la pratique
et des perspectives, en
l’ancrant dans un système à
référentiel éthique, telle est
l’exigence d’une transformation
réussie numériquement et
économiquement mais aussi
humainement, car l’humain est
d’abord un être de valeurs.

Triptyque pour une transformation numérique réussie
Par Réda Gourine,
DG de l’EHEA
La révolution numérique et
l’avènement des données mas-
sives impactent l’ensemble des
activités des assurances et de
ses clients. Maîtriser la science
de la donnée ouvre de nou-
velles perspectives aux com-
pagnies d’assurance : la propo-
sition de services plus adéquats,
une relation client affinée, la
conception de nouveaux pro-
duits, une lutte contre la fraude
plus efficiente, une meilleure
gestion des risques ...
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
I
l s’agit, en effet, d’une
opportunité à saisir, sous
peine, dans un avenir peut-
être pas si lointain, de se voir
perdre la maîtrise de la relation
client, voire bien plus. Bien
plus qu’un sujet d’information,
il s’agit de retrouver une
capacité de produire de
l’intelligence collective.
Cet article se tient loin des
discours dithyrambiques sur
la transformation numérique
qualifiée à juste titre de
troisième révolution industrielle.
L’intention est de poser un
discours certes conceptualisé
mais pragmatique qui
tente de tirer profit de la
maturation de plusieurs
recherches interventions dans
les organisations algériennes,
sur ce sujet et des sujets
apparentés. Un regard
rétrospectif sur les ERP nous
permettra sans aucun doute
de tirer un certain nombre
d’enseignements. Nous
pourrons comprendre ainsi
la nécessité d’une approche
transversale afin d’aborder
avec beaucoup de sérénité
ce virage de la digitalisation
et donc d’en faire un véritable
vecteur de développement,
d’autonomie et surtout
d’interdépendance. Nous
avions raté la première
révolution industrielle et
nous connaissons tous les
conséquences funestes qui
ont suivi.
Parallèlement à la révolution
numérique en cours, il faut
observer de près et se
43
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
positionner face aux autres
grandes révolutions, telles que
la nanotechnologie et le mix
énergétique qui compensera
la raréfaction du pétrole. Ces
deux révolutions ne sont pas
anodines pour notre sujet,
elles doivent être prises en
compte pour la question des
infrastructures et de nos choix
au niveau national. Il s’agit
de ne pas ignorer l’aspect
énergivore des technologies
de l’information, et donc
d’une augmentation certaine
de la consommation interne
d’énergie. Le panneau
solaire n’est pas encore une
alternative, pour des raisons
que nous ne pouvons pas
développer ici par manque
de place. Il s’agit en tout cas
de ne pas tomber dans le
piège de cette simplification
qui est en réalité un simplisme.
L’enjeux, dans ce paragraphe
est de poser la problématique
de la puissance de calcul
dont nous avons besoin pour
traiter, analyser la data et la
transformer en information
utile. Cette question de la
puissance de calcul doit être
posée dans le cadre de la
physique quantique : Google
a annoncé avoir atteint la
« suprématie quantique »,
elle nous permettra de nous
projeter à un horizon de dix
ans et ainsi doser la stratégie
que nous devons adopter.
La conférence « Digital Infra
Africa 2020 » au Cap Town,
hautement stratégique,
posera cette question des
infrastructures du digital au
niveau continental.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Les opportunités
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
technologiques au jour
d’aujourd’hui sont énormes.
L’IOT – les objets connectés à
Internet –, par exemple, ouvre
le champ des possibles pour
différentes entreprises. Elle
permet par exemple, à travers
des compteurs connectés,
de limiter le gaspillage des
ressources. Ainsi, des compteurs
d’eau connectés permettront
de détecter des fuites d’eau
chez soi. Des applications
sur smartphone permettent
de mesurer notre niveau de
sédentarité et donc notre
exposition face à des maladies
chroniques. Des compagnies
d’assurance, en fonction de
leur éthique, pourraient à
minima adapter la tarification
ou devenir un véritable
partenaire santé de ses clients.
Avec un peu d’imagination et
plus de place, nous pourrions
multiplier les exemples qui
permettraient aux compagnies
d’assurance de devenir un
véritable partenaire de gestion
des risques. La blockchain
et/ou DLT ouvre aussi des
perspectives importantes, pas
uniquement la cryptomonnaie,
mais également pour
le cadastre, l’exécution
automatique de certains
contrats, la gestion des actifs…
Le deep learning offre à son
tour des possibilités énormes : il
est aujourd’hui essentiellement
utilisé pour reconnaître le
contenu des images. Le BIM,
Building Information Modeling,
qui permet le partage
d’informations fiable de la
conception à la destruction
d’un bâtiment, cela va sans dire
de son impact sur la maîtrise de
la qualité des constructions,
de leurs entretiens et des
différentes polices d’assurances
construction y afférentes. Sans
avoir épuisé le sujet, il nous
faut signaler également les API
(l’interface de programmation)
qui font communiquer deux
applications entre elle qui
pourtant sont programmées
dans des lieux et avec des
langages différents. A ce
moment du développement,
insister sur l’éthique est
primordial : ces opportunités
technologiques sont un outil
formidable de progrès si elles
sont pensées en tant que
tel, néanmoins leur corollaire
qui n’est autre qu’un monde
triste d’hypersurveillance qui
réalisera la fiction orwellienne,
comme la fiction de Jules
Vernes a fini par devenir
réalité. L’environnement
juridique et la puissance
publique doivent évoluer en
parallèle pour accompagner
ce développement et rassurer
les méfiances, donc limiter les
oppositions. Le principal risque
ici, de mon point de vue, est de
se voir perdre l’intermédiation
avec nos clients et – plus grave
– avec nos concitoyens. Nos
institutions, pour reprendre la
définition de Perroux, sont un
compromis social que nous
n’avons pas renégocié depuis
longtemps, ni négocié d’une
manière diffuse. Bon gré mal
gré, elles sont devenues une
sorte d’institutions hors-sol qui
aggravent ce risque de perte
de l’intermédiation. L’enjeu est
donc le ré-ancrage pour être au
plus proche des problématiques
de nos concitoyens.
C’est donc un déluge de
données – qui ne va pas sans
questionner les décideurs sur
sa fiabilité dans un premier
temps, et sur sa transformation
en information utile dans un
second temps – qui permettra
une décision améliorée et
pertinente dans un dernier
temps. Une révolution de la
44
productivité est également
attendue, non sans rappeler
les discours, également
dithyrambique, sur les ERP qui
promettaient également une
révolution de la productivité.
Les évaluations sont plus
mitigées, très tôt des études
autant qualitatives que
quantitatives montrent qu’il
y a une surévaluation des
impacts des ERP (Davenport,
Caldas & Wood). Les impacts
sont multidimensionnels : la
base de données est souvent
corrompue, des pratiques
de contournements de son
utilisation, des difficultés
d’alignement organisationnel
et un manque de vision
stratégique… Pour simplifier,
par exemple, la transformation
d’une organisation est
autant l’affaire du DSI que du
DRH. Un ouvrier est souvent
intéressé à la pièce produite
et non pas à la productivité
informationnelle ; il en va de
même pour un commercial
: sa rémunération variable
dépend des affaires réalisées
et rarement de la qualité de
l’information recueillie et saisie.
Derrière la transformation
digitale, se cache une
impérieuse transformation
organisationnelle, toujours
ce fameux couple homme/
machine.
De la même manière que
l’invention du moteur à
explosion a permis la deuxième
révolution industrielle, la
révolution de la productivité
n’a vraiment eu lieu que lorsque
cette nouvelle technologie
de l’époque a rencontré
le fordisme et le taylorisme.
Aujourd’hui, ce sont les affres
des suiveurs zélés de cette
logique managériale qui est en
cause : zélés parce que l’une des
principales recommandations

de Taylor pour la soutenabilité
de son système – il avait
certainement conscience de
ses limites – étaient l’amicalité
et la proximité, aujourd’hui
largement oubliées. Eviter
la casse humaine est aussi
fondamental, la révolution de la
productivité est un gisement de
ressources temps pour lequel il
va falloir trouver de nouveaux
sentiers stratégiques, pour éviter
l’explosion du chômage. Une
autre casse plus pernicieuse
est celle de la transformation
des métiers, beaucoup risquent
de se retrouver des exécutants
d’un processus « parfait » et ainsi
complètement dépossédés de
leur travail. A mon humble avis,
il ne s’agit là que d’un premier
niveau de transformation
organisationnelle, il permettra
de mettre en place un certain
nombre de prérequis pour
fiabiliser la transformation
digitale. Le véritable enjeu est
l’appropriation, la réinvention
des modes de coopération
pour favoriser l’intelligence
collective. L’information utile
renvoie à son utilisation, à une
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
intelligence collective pour la
survie et le développement
de nos organisations dont la
matière première est plus que
jamais l’information. Ceci pose
la question du temps que
nous accordons à la réflexion,
à la lecture, à la curiosité et
au partage. A côté de cette
transformation digitale, ou
plutôt révolution digitale, il
semble que nous devons
prendre en compte le formel
et l’informel, c’est-à-dire que
nous passions de l’oral à l’écrit
et de l’écrit à l’oral. Enrichir le
travail de nos collaborateurs
au-delà de leurs compétences
techniques, mobiliser en
eux les compétences extra
professionnelles pour retrouver
une créativité nécessaire. Il
s’agira bien d’une révolution
comportementale qui sera
le fruit de la révolution
digitale et la transformation
organisationnelle.
En guise de conclusion, le
triptyque : infrastructure,
opportunités technologiques
et management stratégique à
45
différents niveaux : Macro, Micro
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
et infra, me semblent être les
trois piliers sur lesquelles doivent
s’appuyer nos organisations
et notre pays pour en faire
une véritable opportunité
de développement. Des
fondamentaux doivent être
respectés pour une révolution
réussie :
► L’abandon d’un mode de
gouvernance consulaire, qui
s’affranchit de tous les dispositifs
collaboratifs.
► L’activation de tous les
espaces de négociation : de la
conception à l’évaluation.
► Une intervention en amont
sur l’organisation du travail et
la gestion du temps et ainsi la
réallocation du gain de temps
qui est la ressource stratégique.
► Le pilotage rigoureux
de l’horizontalité et la
verticalité, pour décloisonner
l’organisation.
► L’adaptation de
l’organisation du travail.
► La fin du culte de l’hyper
réactivité et de la
précipitation au profit d’une
plus grande réflexion pour
une meilleure conception
et donc des décisions
pertinentes.
► La formation intégrée
sur les nouveaux outils, le
métier et la culture générale,
surtout les technologies de
l’information.
► Dans un contexte où
plusieurs langues cohabitent
où la langue maternelle
n’est pas la langue de travail
écrite, un lexique négocié
faciliterait l’exploitation des
données.
► En aval, des réunions
d’analyse et de réflexion
pour piloter 3 verbes : lire,
réfléchir et partager.
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Effets du numérique sur la diplomatie du 21ème siècle
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
Par Soufiane AMARA,
Doctorant auprès de l’Ecole Nationale Supérieure de Statistique
et d’Economie Appliquée (ENSSEA, Alger) - IFID, 25ème promotion
Si au 15ème siècle, l’imprimerie
de Gutenberg avait permis
d’accélérer massivement la dif-
fusion du savoir en Europe,
l’avènement de l’internet dans
le début des années 90 a per-
mis, quant à lui, de refaçonner
le monde dans toutes ses di-
mensions politique, écono-
mique, sociale et culturelle. Il
faut admettre que la digitalisa-
tion ne s’est pas limitée à l’as-
pect procédural (informatisa-
tion) mais s’est transcendée à
l’ensemble de la société dans
ses aspects comportemental et
normatif. Un nouveau mode de
vie s’est instauré dans une so-
ciété de plus en plus digitalisée,
dite « Société numérique ».
F
ortement influencée
par le numérique, la
diplomatie, à l’instar des
autres disciplines, a enregistré
des mutations profondes. En
ce sens, la diplomatie s’est
vite adaptée, volontairement
ou par nécessité, au fur et à
mesure, aux changements
induits par l’évolution digitale
sur les plans procéduraux,
institutionnels et politiques, à
tel point que pour beaucoup
de spécialistes, cette
situation constitue une réelle
rupture avec la diplomatie
traditionnelle et qui peut être
observée sur plusieurs niveaux.
Tout d’abord, par sa nature
extraterritoriale, le numérique
a remis en cause carrément
le principe de souveraineté
des Etats. En suite, le
numérique a contribué à la
reconfiguration de la carte
des acteurs diplomatiques par
l’émergence de nouveaux
acteurs et d’accroître leurs
activisme (société civile,
ONG, blogueurs ; médias
numériques, géants du
numérique, cyberespace,
hackers, lobbyistes, Think tank,
…). Cette reconfiguration a eu
des incidences directes sur le
champ de la diplomatie, dans
la mesure où il ne constitue
plus la chasse gardée des Etats
ainsi que celui des institutions
internationales.
Enfin, la révolution numérique
a conduit les diplomates à
migrer massivement vers les
réseaux sociaux (90% des
diplomates de l’ONU disposent
46
d’un compte Twitter) pour
être en contact direct, sans
intermédiaires, avec le public.
Leurs comportements ont aussi
évolué, puisque on assiste, de
plus en plus, à l’extériorisation
de la vie professionnelle et
personnelle des diplomates sur
les réseaux sociaux.
Dans ce contexte de
renouveau de la diplomatie
marqué par une forte
influence de la révolution
technologique sur l’ensemble
des ramifications de la
diplomatie, il parait intéressent,
à plus d’un titre de s’intéresser
à l’analyse de l’interaction
entre la diplomatie et le
numérique.
1- La diplomatie digitale :
de quoi parle-t-on ?
La diplomatie digitale fait
référence à la capture des
influences temporelles et
normatives des technologies
numériques sur la diplomatie.
Elle considère, tout d’abord,
que la digitalisation est
un processus qui touche
l’ensemble des diplomates
et représentations
diplomatiques. Il n’y a pas de
logique binaire qui fragmente
entre un diplomate qui utilise le
numérique et celui qui n’utilise
pas du tout. La seule différence
porte sur la divergence
dans la digitalisation (usage
du numérique). Le second
point porte sur le fait que
ce terme est inclusif de
toutes les interactions et
influences pouvant naître
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

entre la diplomatie et 2- Rétrospective de la entre la diplomatie a été la E

NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS

l’évolution technologique
(champs variés). Enfin, les
TIC influent significativement
sur les comportements des
diplomates comme l’auto
exposition sur les réseaux
sociaux aussi bien en ce qui
concerne leur vie personnelle
que professionnelle.
digitalisation de la diplomatie
La genèse de la diplomatie
numérique remonte à l’année
1992, durant laquelle il a été
utilisé pour la première fois
en diplomatie la messagerie
électronique lors du Sommet
de la Terre de Rio de Janeiro.
La première appellation
qualifiant cette interaction
- Diplomacy (E en référence à
électronique).
Depuis, un processus de
digitalisation de la diplomatie
s’est instauré évoluant au rythme
de l’évolution technologique.
Aussi, et afin d’appréhender les
grandes mutations qu’a connu
la diplomatie moderne, une

Tableau n°01 : Rétrospective de l’évolution de la digitalisation de la diplomatie

Phase Mesures opérationnelles Caractéristiques

• 1992 : Genèse de la diplomatie numérique
(e-diplomacy) marquée par l’usage, pour la
première fois, en Diplomatie des emails durant
Diplomacy 1.0 le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro ainsi
Créations de site
1992 - 2005 que le lancement par l’Institut diplomatique de
web statique,
Malte d’une formation intitulée « Informatique
blogs, messagerie
En référence à Web 1.0 pour Diplomates ».
électronique
(1990- 1999)
• 1997. le Ministère des affaires étrangères
australien est le premier à avoir procéder à la
numérisation des documents diplomatiques.
• 2006 : US département décide de la migration
de ses services vers le Facebook.
• 2007 : Lancement par le Suède, les Maldives
et l’Estonie des premières ambassades virtuelles
sur la plateforme virtuelle Second life.
• 2009 : Pour la 1ere fois un ambassadeur en
exercice publie un tweet sur son compte en sa
Diplomacy 2.0 qualité d’Ambassadeur; il s’agit en l’occurrence
2006 - 2015 de l’ambassadeur du Mexique à Washington.
• 2011 : Affaires WikiLeaks : divulgation de Réseau sociaux, sites
En référence à web 2.0 250.000 documents classés (envois des missions web dynamique.
(2000 -2009) diplomatiques américaines).
• Usage des réseaux sociaux lors dudit
printemps arabe.
• Apparition du mot twiplomacy dans un
rapport sur les réseaux sociaux mais son usage
date de 2014.
• 2015 : L’Allemagne annonce via son compte
Twitter l’expulsion de la Russie du G8 (crise
d’Ukraine).
• 2015 : lancement par le Canada, Pologne et
la Norvège d’applications sur Smartphone (Pour
informer les voyageurs sur leurs destinations
Diplomacy 3.0
et les risques encourus, aide consulaire
Depuis 2015
d’urgence).
Intelligence artificielle
• Création d’un algorithme diplomatique.
En référence à web 3.0
• Nomination par le Danemark d’un
(2010 -2020)
Ambassadeur technique auprès des GAFA.
• Création par l’Estonie d’une E-Ambassade de
banque de données au Luxembourg (2018).

47
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
rétrospective chronologique
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
des événements qui ont jalonné
l’histoire de la digitalisation de
la diplomatie.
Cette rétrospective est
segmentée en trois phases:
Diplomacy 1.0, 2.0, 3.0
et ce, en référence aux
différentes phases d’évolution
technologique du Web 1.0, 2.0,
3.0. Notons que ce découpage
est donné à titre indicatif pour
positionner, dans le temps et
l’espace, l’adaptabilité de la
diplomatie aux changements
technologiques. Intelligence
artificielle
3- Principaux effets du
numérique sur la diplomatie
La révolution digitale a
influencé la diplomatie de
manière transversale sous ses
trois dimensions : fondements,
politique et institutionnel.
 Sur le plan des fondamentaux :
les cinq piliers de la diplomatie
ont été massivement influencé
par le numérique. Tout d’abord,
l’information est devenue
accessible, instantanée et
surtout n’est plus cloisonnée
sous le sceau du secret.
Nonobstant, et en raison des ses
caractéristiques intrinsèques,
l’information diplomatique ne
peut être substituée par des
les informations en ligne car
elle est privilégiée, crédible
et active. Deuxièmement,
concernant la communication,
les médias classiques ont perdu
leur monopole d’être les seuls
diffuseurs d’informations au
profit des réseaux sociaux.
Troisièmement, la négociation
est devenue plus efficiente
grâce au gain de temps
généré par l’usage des TIC
(visioconférence, Skype,).
Quatrièmement, la protection
consulaire est devenue
proactive avec la mise en
place de systèmes d’alerte
(via mail, site web, réseaux
sociaux) sur les risques pays
ainsi que l’usage des réseaux
pour communiquer avec
les concitoyens susceptibles
d’être en danger suite à une
quelconque catastrophe. Enfin,
la représentation diplomatique
a également évolué puisque
certains pays n’hésitent plus à
créer des ambassades virtuelles
(site web), notamment, dans
le cas de rupture des relations
diplomatiques. Même, si ces
ambassades ne disposent
pas d’accréditation officielle,
il n’en demeure pas moins
qu’elles constituent un canal
d’influence sur les populations
du pays hôte.
 Sur le plan de la dimension
politique :
un nouvel agenda international
s’est tracé pour prendre
en charge certains enjeux
tels que la cyber-sécurité,
la gouvernance mondiale
d’internet, la protection des
données personnelles et enfin
la fiscalité du numérique.
D’ailleurs, pour certains
spécialistes un nouveau droit
international du numérique est
en cours d’émergence. Les
outils de la diplomatie publique
ont également évolué avec les
réseaux sociaux, de même pour
les stratégies de mobilisation
de la diaspora qui recourent
de plus en plus au numérique
(stratégie inclusive).
48
 Sur le plan de la dimension
institutionnelle :
la pouvoir décisionnel a
migré de nouveau vers
les Ambassadeurs qui sont
devenus plus que jamais des
hommes publics très visibles sur
les plateformes numériques.
La dématérialisation des
procédures consulaires a permis
d’améliorer la relation entre
l’administré et l’administrant tout
en palliant à la problématique
de l’éloignement des postes
diplomatiques et consulaires,
par rapport aux lieux de
résidence des membres de la
diaspora (pays continent, pays
de couverture).
4- Conclusion
A la lumière de ces
enseignements, il est clair que
l’internet et ses déclinaisons
ont repensé profondément
la diplomatie, aussi bien dans
ses champs que dans ses
dimensions. Cependant et
en dépit de l’ampleur de ces
changements, la diplomatie
numérique ne vient pas
remplacer la diplomatie
traditionnelle, car l’objet de
la discipline reste identique, à
savoir promouvoir les intérêts
d’un pays - avec une différence
- en s’appuyant sur les outils
technologiques.
En définitif, on peut dire que le
processus de digitalisation de
la diplomatie est un processus
inachevé et loin d’être à son
terme. Bien au contraire, le
passage en 2020 vers le web 4.0
(web intelligent) devrait ouvrir
de nouvelles opportunités et
perspectives pour davantage
de digitalisation de la
diplomatie.

Transformation digitale : une nécessité pour la
survie des entreprises
Oui, mais comment ?
Par Abdelali DERRAR,
Directeur Général de l’INSAG Business School
Cette « mission 2.0 » n’est pas
seulement une acquisition des
nouvelles technologies mais il
s’agit d’un changement pro-
fond du paradigme de l’entre-
prise. C’est tout un état d’esprit
qui doit être mis en place.
L’Algérie connaît actuellement
une crise financière aiguë ! Les
entreprises sont les premières
touchées. Certaines ont déjà
déclaré faillite alors que
d’autres connaissent de
grandes difficultés. Elles tentent
de sortir la tête de l’eau pour
survivre dans un environnement
où la concurrence est de plus
en plus rude. Chacune d’elles
opère avec sa propre stratégie
mais concrètement adopte-t-
elle la bonne méthode ?
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
E
n fait, effet, une véritable
révolution est nécessaire.
Elle doit toucher tous
les métiers de l’entreprise,
son mode de gestion et sa
relation avec les clients. Ce
changement de paradigme
ne peut passer que par une…
transformation digitale.
En effet, à l’image de la
révolution industrielle qui a
profondément modifié la
société du XIXème siècle, la
transformation digitale des
entreprises bouleverse notre
société actuelle.
« L’intelligence artificielle, le
machine-learning, la robotique,
les nanotechnologies,
l’impression 3 D, la génétique
et les biotechnologies ouvrent
des opportunités immenses
et inédites », soulignait déjà
en 2016, l’expert français en
gestion d’entreprise et de
talents, Jean-Baptiste Audrerie,
après le forum de Davos qui
avait vu les Grands dirigeants
du monde se réunir pour la
première fois afin de débattre
de la quatrième révolution
industrielle.
Le même spécialiste
soutenait que pour saisir cette
opportunité et l’exploiter, « il
faut changer d’état d’esprit
et développer de nouvelles
compétences ». Une vision
que j’ai toujours adoptée de
par ma noble expérience.
49
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
L’INSAG, l’école que j’ai créée
au début des années 1990
s’est adaptée à son temps de
par ses formations et surtout
son mode de gestion.
Intégrer la technologie et les…
jeunes !
Nous avons intégré les outils
modernes de communication
et de gestions. Des CRM ont
même été mis en place. Le
tout a été confié à des jeunes
talents que nous estimons
plus adaptés à gérer ce
nouveau monde qui est le
leur. Ce n’est qu’un petit
exemple pour expliquer que
la transformation digitale est
avant tout une transformation
des mentalités.
Si l’on veut réussir ce grand défi,
on doit d’abord se remettre en
cause. On doit relier l’ancien au
nouveau à travers l’intégration
du maillon manquant… C’est
tout un travail en soi qui doit
être fait par les dirigeants
pour accepter cette nouvelle
réalité. Car, il s’agit d’un état
d’esprit et non pas de simples
acquisitions de nouvelles
technologies.
C’est dans ce sens que
les patrons, qui veulent
révolutionner leur entreprise,
doivent adhérer corps et âme
à cette stratégie digitale.
On ne peut pas aller vers la
transformation digitale avec
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
des personnes qui ne savent
pas de quoi il s’agit.
Je recommande dans ce
sens aux chefs d’entreprises
de se former aux bases du
numérique et de la digitale tout
en poussant tous les travailleurs,
sans exception aucune, à le
faire. Une vision que l’on doit
appliquer à petite échelle mais
également à grande échelle.
Le mois dernier, j’ai accordé
une interview au quotidien
national « L’Expression ». Le
journaliste me demandait si
l’Algérie est capable de réussir
sa transformation digitale. Une
question qui m’a fait sourire
avant de répondre avec
beaucoup d’optimisme : oui
et oui ! Surtout que les hautes
autorités du pays ont affiché
une grande volonté pour aller
vers cette économie « 2.0 ». Je
cite, entre autres, la création de
deux secrétariats d’État dédiés
spécialement au numérique et
aux start-up.
Néanmoins, comme je
l’ai dit, la volonté affichée
doit impérativement être
accompagnée par des
actions concrètes. Par actions
concrètes, je parle de la
suppression de tous les blocages
qui existent dans le domaine.
Je parle aussi de la libération
de toutes les initiatives et surtout
qu’il faut mettre les jeunes aux
commandes. J’insiste sur ce
dernier point car ce sont eux,
eux seuls, qui peuvent mener
à bon port cette révolution. Ils
naviguent dans leur monde…
Une politique nationale de
formation au numérique
Je me permets de me répéter sur
le fait que l’Algérie possède de
jeunes talents dans le domaine
qui ne demande qu’à éclore. Si
on les met dans les conditions
adéquates et on leur donne
le pouvoir de décision, ils sont
capables de miracles. Je suis
de ceux qui croient fortement
en la jeunesse algérienne.
Toutefois, il est impératif de
mettre en place une politique
nationale de formation au
numérique. J’aimerais vraiment
que ce que nous sommes en
train de faire à l’INSAG soit un
50
exemple à suivre pour d’autres
écoles, des entreprises et
pourquoi pas l’État central.
Je rappelle que nous avons
lancé, depuis trois ans déjà, le
premier MBA en marketing et
communication digitale (MBA
DMB). Une première en Algérie
qui a été faite en collaboration
avec l’une des plus grandes
écoles françaises du domaine
(EFAP- Paris), classé numéro
deux de sa catégorie.
Nous avons également eu
l’idée de créer l’académie du
digital. Elle doit répondre aux
besoins des entreprises dans
la formation de courte durée
sur différents sujets relatifs à la
transformation digitale.
Cela afin qu’elles disposent
rapidement de compétences
opérationnelles et performantes.
Ce n’est pas de la publicité
que je fais, mais une modeste
contribution pour éclairer
l’opinion, avec des exemples
concrets, sur la nécessité de se
mettre au diapason de cette
réalité. Il y va de la survie de leur
« business »…
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Digitalisation Bancaire :
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
Est-ce que les algériens sont prêts pour le e-Banking ?
Par Mohamed El Fodil IHADDADEN,
Economiste et Data Scientist (IFID, 33ème promotion)
Les banques Algériennes es-
saient de rattraper leur retard
en termes de commercialisa-
tion de produits e-Banking. Le
développement d’internet, des
réseaux 3G/4G ainsi que la vul-
garisation des smartphones au
sein d’une grande partie de la
population donne un attrait
particulier à cette démarche
commerciale.
Cependant, afin d’optimiser
l’adoption des consommateurs
de ce type de produit, d’autres
facteurs autres que technolo-
giques doivent être pris en
considération.
L
e e-Banking peut être
défini comme tout
processus électronique
assuré par une banque dans le
but d’interagir avec ses clients
par rapport à une transaction
bancaire définie et ce via un
ou plusieurs canaux : DAB/
GAB, PC, Téléphones (SMS),
Smartphones (Applications).
L’e-Banking présente plusieurs
avantages. En outre, il offre
aux clients un meilleur contrôle
sur la gestion de leurs finances.
Il augmente la rapidité
d’exécution des services
bancaires et il améliore
l’accessibilité des personnes
géographiquement isolées
par rapport à ces services
(exemple : Une personne
localisée à plusieurs kilomètres
de son agence n’aura pas
besoin de se déplacer pour
consulter son solde).
Pour ce qui est de la banque,
l’e-Banking lui permet de
réduire les coûts de sa main-
d’œuvre et de la réallouer
vers des activités à plus
grande valeur ajoutée. Aussi,
les banques de petite taille
pourront concurrencer celles
ayant un réseau d’agences
plus important et accroitre leur
part de marché en exploitant
efficacement les outils
technologiques adéquats.
De plus, une banque qui
s’adapte à l’évolution
technologique en vigueur
bénéficie d’une meilleure
52
réputation parmi les
consommateurs (Meuter,
Bitner, Ostrom& Brown 2005).
Enfin, dans les pays en voie
de développement, l’e-
Banking n’est pas seulement
un produit technologique
innovant, il est aussi
considéré comme un
facteur clé de bancarisation
des personnes à faibles ou
instables revenues. Dans ce
contexte, le smartphone est
particulièrement pertinent
(Leach, Beghin, Pickens&
Moran 2007).
Par ailleurs et Nonobstant
les avantages susmentionnés,
plusieurs études ont
démontré qu’il existe un
degré de technophobie
ou de pessimisme parmi les
consommateurs confronté
à des produits ou services
technologiques (Edison &
Geissler 2003, Meuter, Ostrom,
Bitner & Roundtree 2003).
D’autres études ont démontré
que certaines tranches de
la clientèle sont davantage
intéressées par un équilibre
entre les technologies et le
contact humain. Dès lors, dans
certains cas l’implémentation
de la technologie des produits
et services n’arrive pas à
concrétiser le potentiel ou
l’amélioration envisagée.
En effet, afin d’extraire
tout le potentiel d’une
démarche technologique, les

organisations sont confrontées
au défi suivant : l’incitation des
consommateurs à l’utilisation
des offres technologiques. En
d’autres termes, commercialiser
un service de e-Banking ne suffit
pas, il faut inciter les clients à
l’utiliser. Dans cette optique,
un concept primordial doit
être pris en considération: The
Technological Readiness (TR)
ou l’état d’acceptation de la
technologie. Celle-ci peut être
définie comme la propension
des personnes à adopter et à
utiliser les nouvelles technologies
dans l’atteinte de leurs objectifs
(Parasuraman 2000).
En d’autres termes, dans quelle
mesure les consommateurs
tendront à utiliser ces nouvelles
technologie (exemple : retrait
à partir d’un DAB/GAB) au
lieu et place des procédures
classiques (exemple : retrait au
guichet). Selon Parasuraman
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
(2000), l’état d’acceptation
de la technologie est un bon
prédicteur des comportements
de consommation. De ce fait,
une banque qui saura jauger
la TR de son marché pourra
utiliser cette information à
bon escient dans le cadre du
développement de sa stratégie
globale.
Ainsi, avant d’initier un
investissement en nouvelles
technologies, les banques
algériennes devront de
préférence mesurer la TR
de leurs clients et prospects.
Comment ? Parasuraman
(2000) a introduit une échelle
de mesure composée de
plusieurs éléments regroupés
en quatre dimensions, cette
mesure est connue sous le nom
de Technology Readiness Index
(TRI). Les quatre dimensions de
la TRI sont (Berndt, Saunders
&Petzer 2010):
53
► L’optimisme : une vision
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS
positive de la technologie ainsi
qu’une conviction qu’elle
offre un meilleur contrôle,
flexibilité et efficience dans la
vie courante ;
► Innovativité : l’inclination
qu’a une personne à vouloir
se doter des nouveautés
technologies disponibles sur
le marché ;
► L’inconfort : un sentiment
de manque de contrôle sur
une technologie ;
► L’insécurité : une méfiance
ainsi qu’un scepticisme envers
les technologies et leur habilité
à fonctionner correctement.
Cette dimension est
particulièrement forte dans le
cadre bancaire.
L’optimisme et l’innovativité
sont des facteurs qui impulsent
positivement l’acceptation
technologique, tandis que
l’inconfort et l’insécurité
l’inhibent. Parasuraman &
Colby (2001) ont fourni une
taxonomie ou classification des
personnes selon la valeur de leur
TRI : L’explorateur, le pionnier,
le sceptique, le paranoïaque
et le retardataire. L’exploreur
étant la personne ayant la plus
grande propension à accepter
les nouvelles technologies, le
retardataire étant le moins
enclin à le faire.
Une fois le TRI mesuré et la
segmentation de la clientèle
effectuée, les banques
pourront déterminer les
facteurs exogènes ayant
un impact significatif sur cet
index et in fine calibrer leurs
stratégies et investissement en
conséquence.
Au niveau macroéconomique,
le Forum Economique Mondial
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
NUMÉRIQUE : AUTRES ASPECTS

publie régulièrement un index gagner issu de la négligence l’efficience de leurs activités.

appelé Global Competitiveness
Index ou index de compétitivité
global. Cet index est mesuré en
pondérant plusieurs indicateurs
de compétitivité. La TR fait
partie de ces indicateurs. Dans
ce contexte, l’Algérie a été
classée 98ème sur un ensemble
de 137 Etats (rapport 2017-2018),
indiquant ainsi qu’un processus
d’incitation à l’utilisation
technologique est fortement
conseillé. Celui-ci pourrait
éventuellement s’opérer par le
Gouvernement, par les banques
de manière décentralisée ou
conjointement.
de cet aspect et ce pour une
raison simple : les banques
privées disposent d’un réseau
et d’un portefeuille clientèle
beaucoup plus compacte.
Leurs dépenses en nouvelles
technologies ne sont pas aussi
lourdes que celles observées
au niveau de leurs confrères
publiques. A cet effet, ces
dernières doivent donner
une plus grande importance
à cette dimension afin
d’optimiser l’effet de l’utilisation
des produits e-Banking sur
Idéalement, les banques
publiques pourront s’associer
à des structures de recherches
universitaires spécialisées dans
le domaine et implémenter
ce projet conjointement.
Néanmoins, force est de
constater que la place de
l’université et de la recherche
en général est très loin d’être
exploitée par le monde
professionnel, mais cela fait
partie d’un autre débat …

Toutefois, au niveau
microéconomique et à ma
connaissance, aucune banque
n’a procédé à la mesure d’un
tel indicateur afin de jauger
de l’adaptabilité de leurs
investissements en e-Banking
par rapport au marché
Algérien.

Par ailleurs, il est à noter que les

banques privées ne sont pas
aussi affectées que les banques
publiques par le manque à

54
L’ALGÉRIENNE VIE
PROTÈGE VOTRE FAMILLE

Assurance Assurance Assurance Assurance

As
ssu
sura
ranc
nce
ncce
Accident Corporels Prévoyance & Santé Carte Bancaire Voyage
V Assistance
yage & Assis
ssista
tance

Assurance
As
ssu
sura
r nc
nce Assurance
Assu
As
ss
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Algerian Gulf Life Insurance Company - L’algérienne Vie

Siége social: 1, rue TRIPOLI, Hussein Dey - Alger 16 005
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 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

Pensez à protéger les données personnelles avant de

Éclairage

se lancer dans le digital et le numérique

Le Principe de data by design ou data by default
***
La protection des données à caractère personnel en droit algérien
Par Nafaâ SLIMANI (1),
Avocat auprès de la Cour d’Alger (En omission)
Directeur Juridique Chief Compliance Officer / DPO-AMLO

L’Algérie compte adopter une
transition vers l’économie nu-
mérique et la digitalisation des
services des administrations
publiques et des sociétés com-
merciales et dans ce cadre la
loi de finances pour 2020 ainsi
que le plan d’action présenté
par le gouvernement en février
2020 devant l’Assemblée Popu-
laire Nationale (« APN ») pré-
voient un certain nombre de
dispositions permettant d’inciter
les administrations ainsi que les
sociétés à adopter l’économie
numérique et la digitalisation.
U
n des axes
plan d’action
gouvernement,
le développement
l’économie de la connaissance
et l’accélération de la transition
numérique, dans ce cadre le
gouvernement compte réunir
les conditions nécessaires
au développement d’une
économie numérique
repose, entre autre,
l’exploitation des données.
Nous avons souhaité avant
d’aborder le sujet de faire un
petit rappel du concept de
BIG Data dans le monde.
Quand on parle de BIG-DATA
dans le monde d’aujourd’hui,
on évoque évidement
les données et dans cet
article on va s’intéresser un
peu plus précisément au
fonctionnement des données
et à la protection des données
à caractère personnel.
Il y a deux types de données:
les données structurées et les
données non-structurées. On
pourrait y rajouter les données
semi-structurées.
Les données structurées
sont les données qui ont été
organisées pour faciliter leur
traitement. Ces données sont
du structurées et formatées et
du respectent un format défini
est pour simplifier leur analyse et
de exploitation.
Par opposition, les données
non structurées ne suivent
pas de structure ou de format
propre. On parle notamment
d’éléments comme des
qui photos, des vidéos ou encore
sur comme du texte brut qui sont
en principe plus difficile à
analyser. En s’appuyant sur
les outils analytiques on peut
les faire parler.
Le terme BIG-DATA fait
référence au volume
conséquent de données à leurs
types et aux outils permettant
leur traitement et c’est ici
que l’intelligence d’affaire ou
l’analytique avancé prennent
tout leur sens.
Les sociétés dans le cadre de
leur activité sont appelées
à stocker, traiter et analyser
des mégas de données et ce
en fonction de leurs besoins.
Grace au traitement de
données certaines sociétés
dans le monde analyse le
passé, prédit le future et
prescrit les bonnes solutions en
utilisant des outils spécifiques.
Les analyses des données
sont généralement faites en

56

utilisant des outils spécifiques
tout en faisant appel à des
Data Scientist.
En Algérie, le dispositif légal
algérien s’est vue renforcer
ces dernières années par trois
(03) lois très importantes ayant
pour objectif d’accompagner
la transition vers l’économie
numérique et ce en instaurant
un certain nombre d’obligations
devant être respectées par tous
les opérateurs économiques
ayant opté pour le Digital et
l’économie numérique.
La première loi étant la loi n°
15-04 du 1er février 2015 fixant
les règles générales relatives à
la signature et à la certification
électroniques (« loi sur la
signature électronique ») qui
prévoit dans son article 05 ce
qui suit : « Toutes les données
et informations à caractère
personnel recueillies par les
prestataires de service de
certification électronique,
les tiers de confiance et les
autorités de certification
électronique ainsi que les bases
de données qui les contiennent
doivent être hébergées sur le
territoire national et ne peuvent
être transférées en dehors de
celui-ci que dans les cas prévus
par la législation en vigueur. »
La deuxième loi est la loi n°
18-05 du 10 mai 2018 relative
au commerce électronique
(« loi sur le e-commerce »)
qui prévoit dans son article 24
ce qui suit « Le e-fournisseur
qui collecte des données
à caractère personnel et
constitue des fichiers de clients
et de prospects ne doit recueillir
que les données nécessaires à
la conclusion des transactions
commerciales. Il doit :
► recueillir l’accord
des e-consommateurs
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
préalablement à la collecte
des données ;
► garantir la sécurité des
systèmes d’information et la
confidentialité des données ;
► se conformer aux dispositions
législatives et réglementaires
applicables en la matière.
Les modalités de stockage et
de sécurisation des données
à caractère personnel sont
définies conformément à la
législation et à la réglementation
en vigueur. »
La troisième loi est la loi n° 18-
07 du 10 juin 2018 relative à
la protection des personnes
physiques dans le traitement des
données à caractère personnel
(ci-après « loi sur la protection
des données personnelles ») a
été publiée au journal officiel
de la république algérienne
démocratique et populaire (2).
Ce dernier texte tant attendu,
a pour objet de fixer les règles
de protection des personnes
physiques dans le traitement
des données à caractère
personnel.
Avant la promulgation de ce
texte, le législateur algérien
a introduit le principe de la
protection des données à
caractère personnel dans
la constitution algérienne à
l’occasion de sa modification
en 2016.
L’article 46 de la constitution
prévoit : « La vie privée et
l’honneur du citoyen sont
inviolables et protégés par la loi.
Le secret de la correspondance
et de la communication
privées, sous toutes leurs formes,
est garanti.
Aucune atteinte à ces droits
n’est tolérée sans une réquisition
motivée de l’autorité judiciaire.
La loi punit toute violation de
cette disposition.
57
La protection des personnes
Éclairage
physiques dans le traitement
des données à caractère
personnel est un droit
fondamental garanti par la loi
qui en punit la violation. »
Il résulte de ce qui précède
que le principe de la protection
des données à caractère
personnel a été formellement
acté en vertu de la révision
constitutionnelle du 06 mars
2016 et de la loi n° 18-07 du 10
juin 2018 relative à la protection
des personnes physiques dans
le traitement des données à
caractère personnel.
1- Principes généraux de
la loi sur la protection des
données personnelles
Au titre de cette nouvelle loi,
le traitement des données à
caractère personnel, quelle
que soit son origine ou sa forme,
doit se faire dans le cadre du
respect des principes suivants:
 la dignité humaine,
 la vie privée,
 les libertés publiques
et ne doit pas porter atteinte
aux droits des personnes, à leur
honneur et à leur réputation
2- une donnée personnelle,
c’est quoi ?
La loi algérienne défini la
donnée personnelle comme suit
« toute information, quel qu’en
soit son support, concernant
une personne identifiée ou
identifiable, dénommée
« personne concernée », d’une
manière DIRECTE OU INDIRECTE,
notamment par référence
à un numéro d’identification
ou à un ou plusieurs éléments
spécifiques de son identité
(2) JORADP N° 34 du 10/06/2018
(3) Révision Constitutionnelle du
6 mars 2016
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

physique, physiologique,
Éclairage

génétique, biométrique,
psychique, économique,
culturelle ou sociale ».

Une personne peut être

identifiée :
► directement : par exemple
par son nom et son prénom
►indirectement : par un
identifiant (n° de client, n°
de téléphone), une donnée
biométrique (caractéristique
physique ou biologique comme
l’ADN, le contour de la main,
les empreintes digitales...),
des éléments spécifiques
à son identité physique,
physiologique, génétique,
psychique, économique,
culturelle ou sociale, mais aussi
la voix ou l’image…
3- Qu’est-ce qu’un traitement
de données personnelles ?
Toute opération ou tout
ensemble d’opérations
effectués à l’aide de moyens
ou de procédés automatisés
ou non et appliquées à
des données à caractère
personnel, telles que
 la collecte, l’enregistrement,
l’organisation, la conservation,
l’adaptation ou la modification,
l’extraction, la consultation,
l’utilisation, la communication
par transmission, la diffusion
ou toute autre forme de mise à
disposition, le rapprochement
ou l’interconnexion, ainsi que
le verrouillage, le cryptage,
l’effacement ou la destruction.
4- Principes fondamentaux
de protection des données
personnelles
4.1- Licéité, loyauté, connaissance, toute personne
Traitées de manière licite et sollicitée, en vue d’une
loyale. collecte de ses données à
caractère personnel, doit
4.2- Limitation des finalités être, préalablement, informée
Collectées pour des finalités de manière expresse et non
déterminées, explicites et équivoque par le responsable
légitimes, et ne peuvent être du traitement ou son
traitées ultérieurement de représentant, des éléments
façon incompatible avec suivants :
lesdites finalités.  l’identité du responsable du
traitement et, le cas échéant,
4.3- Minimisation des données de son représentant ;
Adéquates, pertinentes et  les finalités du traitement ;
non excessives au regard des  toutes informations
finalités pour lesquelles elles supplémentaires utiles
sont collectées ou traitées. notamment le destinataire,
l’obligation de répondre et ses
4.4- Exactitude
conséquences ainsi que ses
Exactes, complètes et, si
droits et le transfert des données
nécessaire, mises à jour.
à l’étranger.
4.5- Limitation de la conservation
5.2- Droit d’accès
Conservées sous une forme
La personne concernée a le
permettant l’identification des
droit d’obtenir du responsable
personnes concernées pendant
du traitement :
une durée n’excédant pas
 la confirmation que les
celle nécessaire à la réalisation
données personnelles la
des finalités pour lesquelles elles
concernant sont ou ne sont
ont été collectées ou traitées.
pas traitées, les finalités du
traitement, les catégories de
5- Droits de la personne
données sur lesquelles il porte
concernée
et les destinataires ;

Le traitement des données

à caractère personnel NE
PEUT ÊTRE EFFECTUÉ qu’avec
le CONSENTEMENT EXPRÈS de
la personne concernée et en  la communication, sous
5.1- Droit à l’information
respectant les principes suivants : une forme intelligible, de ses
Sauf si elle en a déjà eu

58
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

données qui font l’objet de d’une prestation de services doit mettre en œuvre les

Éclairage
traitement, ainsi que de toute analogues fournis par la même mesures techniques et
information disponible sur personne physique ou morale, organisationnelles appropriées
l’origine des données. et si le destinataire se voit offrir, pour protéger les données à
de manière expresse, dénuée caractère personnel contre :
5.3- Droit de rectification d’ambiguïté, la possibilité de  La destruction accidentelle
La personne concernée, a le s’opposer, sans frais, hormis ou illicite,
droit d’obtenir, à titre gratuit, du ceux liés à la transmission  La perte accidentelle,
responsable du traitement: du refus, à l’utilisation de ses  L’altération,
 l’actualisation, la rectification, coordonnées lorsque celles-ci  La diffusion, ou L’accès non
l’effacement ou le verrouillage sont recueillies et chaque fois autorisés, notamment lorsque
des données personnelles qu’un courrier électronique de le traitement comporte des
dont le traitement n’est pas prospection lui est adressé. transmissions de données dans
conforme à la présente loi, Dans tous les cas, il est un réseau, ainsi que contre
 la notification aux tiers interdit d’émettre, à des toute autre forme de traitement
auxquels les données fins de prospection directe, illicite.
personnelles ont été des messages au moyen
communiquées de toute d’automates d’appel, 7.2- Sous-traitance
actualisation, toute télécopieurs et courriers
rectification, tout effacement électroniques, sans indiquer Lorsque le traitement est
ou tout verrouillage des de coordonnées valables effectué pour le compte du
données à caractère. auxquelles le destinataire puisse responsable du traitement,
utilement transmettre une il doit choisir un sous-traitant
5.4- Droit d’opposition demande tendant à obtenir que qui apporte des garanties
La personne concernée, a le ces communications cessent suffisantes inhérentes aux
droit de s’opposer, pour des sans frais autres que ceux liés à mesures de sécurité technique
motifs légitimes à ce que des la transmission de celle-ci. et d’organisation relatives aux
données à caractère personnel traitements à effectuer et
la concernant fassent l’objet Il est également interdit de doit veiller au respect de ses
d’un traitement. dissimuler l’identité de la mesures.
personne pour le compte de
6- Interdiction de la
laquelle la communication La réalisation de traitement en
prospection directe
est émise et de mentionner sous-traitance doit être régie
un objet sans rapport avec le par un contrat ou un acte
Est interdite la prospection
service proposé. juridique qui lie le sous-traitant
directe au moyen d’un
au responsable du traitement
automate d’appel, d’un
7-Obligations du responsable et qui prévoit notamment
télécopieur ou d’un courrier
de traitement des données que le sous-traitant n’agit que
électronique ou d’un moyen
employant une technologie de
même nature qui utilise, sous
quelque forme que ce soit, les
coordonnées d’une personne
physique qui n’a pas exprimé
son consentement préalable.

Toutefois, la prospection directe

par courrier électronique est
autorisée, si les coordonnées
du destinataire ont été
recueillies directement auprès
7.1- Obligation du responsable sous la seule instruction du
de lui conformément aux
de données responsable du traitement et
dispositions de la présente loi,
dans le respect des obligations
à l’occasion d’une vente ou Le responsable du traitement du responsable de traitement.

59
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
Aux fins de la conservation des
Éclairage
preuves, les éléments du contrat
ou de l’acte juridique relatifs
à la protection des données
et les exigences portant sur les
mesures sont consignés par
écrit ou sous une autre forme
équivalente.
7.3- Secret professionnel
Le responsable du traitement
ainsi que les personnes qui, dans
l’exercice de leurs fonctions, ont
eu connaissance de données
à caractère personnel, sont
tenues au respect du secret
professionnel même après avoir
cessé d’exercer leurs fonctions,
sous peine des sanctions prévues
par la législation en vigueur.
Instruction du responsable du
traitement
 Toute personne agissant
sous l’autorité du responsable
du traitement ou de celle du
sous-traitant, qui accède à des
données à caractère personnel
ne peut les traiter que sur
instruction du responsable
du traitement, sauf en cas
d’exécution d’une obligation
légale.
7.4- Traitement de données à
caractère personnel liées à la
certification et à la signature
électroniques
Sauf consentement exprès de
la personne concernée, les
données à caractère personnel
recueillies par les prestataires
de services de certification
électronique pour les besoins
de la délivrance et de la
conservation des certificats liés
aux signatures électroniques
doivent l’être directement
auprès de la personne
concernée et ne peuvent être
traitées que pour les fins en
vue desquelles elles ont été
recueillies
Au titre de la loi n° 15-04 du
1er février 2015 les prestataires
de service de certification
électronique,
 Personne physique ou morale
qui délivre des certificats
électroniques qualifiés et
fournissant éventuellement
d’autres services en matière de
certification électronique
7.5- Traitement des données
à caractère personnel dans
le cadre de communications
électroniques
Lorsque le traitement des
données à caractère
personnel sur les réseaux de
communications électroniques
ouverts au public, entraîne
 la destruction,
 la perte,
 l’altération,
 la divulgation ou l’accès
non autorisé à ces données, le
fournisseur de services avertit,
sans délai, l’autorité nationale
et la personne concernée
lorsque cette violation peut
porter atteinte à sa vie privée.
La notification d’une violation
des données à caractère
personnel à l’intéressé n’est
toutefois pas nécessaire si
l’autorité nationale constate
que des mesures de protection
appropriées des données ont
été mises en œuvre par le
fournisseur.
Chaque fournisseur de services
tient à jour un inventaire
des violations de données à
caractère personnel et des
mesures prises pour y remédier.
7.6- Transfert de données vers
un pays étranger
7.6.1- Règle générale
Au titre de la loi sur la protection
des données, le responsable
d’un traitement ne peut
60
transférer, les données à
caractère personnel vers un
Etat étranger, que
• sur autorisation de l’autorité
nationale et
• si cet Etat assure un niveau
de protection suffisant de la vie
privée et des libertés et droits
fondamentaux des personnes
à l’égard du traitement dont
ces données font l’objet ou
peuvent faire l’objet.
7.6.2- Cas d’interdiction de
transfert
Il est interdit, dans tous les cas, de
communiquer ou de transférer
des données à caractère
personnel vers un pays
étranger, lorsque ce transfert est
susceptible de porter atteinte
à la sécurité publique ou aux
intérêts vitaux de l’Etat.
7.6.3- Dérogation pour le transfert
Le responsable d’un traitement,
peut transférer des données
à caractère personnel vers
un Etat ne répondant pas aux
règles générales :
 Si la personne concernée a
CONSENTI EXPRESSÉMENT à leur
transfert ;
 Si le transfert est nécessaire :
 à la sauvegarde de la vie de
cette personne ;
 à la préservation de l’intérêt
public ;
 au respect d’obligations
permettant d’assurer la
constatation, l’exercice ou la
défense d’un droit en justice ;
 à l’exécution d’un contrat
entre le responsable du
traitement et la personne
concernée, ou de mesures
précontractuelles prises à la
demande de celui-ci ;
 à la conclusion ou à
l’exécution d’un contrat conclu

ou à conclure, dans l’intérêt de
la personne concernée, entre
le responsable du traitement et
un tiers ;
 à l’exécution d’une
mesure d’entraide judiciaire
internationale ;
 à la prévention, au diagnostic
ou au traitement d’affections
médicales.
 Si le transfert s’effectue
en application d’un accord
bilatéral ou multilatéral auquel
l’Algérie est partie ;
 Sur autorisation de l’autorité
nationale, si le traitement est
fait dans le cadre du respect
de la dignité humaine, de la vie
privée, des libertés publiques
et ne doit pas porter atteinte
aux droits des personnes, à leur
honneur et à leur réputation
Il est à noter que la loi sur
la certification électronique
prévoit que toutes les données
et informations à caractère
personnel recueillies par :
 les prestataires de service de
certification électronique,
 les tiers de confiance et
les autorités de certification
électronique ainsi que les bases
de données qui les contiennent
doivent être hébergées sur le
territoire national et ne peuvent
être transférées en dehors de
celui-ci que dans les cas prévus
par la législation en vigueur.
Par contre la loi sur le commerce
électronique quand bien même
qu’elle prévoit dans son article
08 que l’activité de commerce
électronique est soumise à la
publication d’un site ou d’une
page web hébergé en Algérie
avec une extension «. com.dz
», elle prévoit aussi le paiement
des transactions commerciales
transfrontalières ce qui implique
REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID
certainement le transfert de données dès la conception
Éclairage
données à l’étranger. « Privacy by design » signifie
que l’entreprise doit désormais
De plus cette loi renvoi à la loi sur intégrer la protection des
la protection des données en données à caractère personnel
ce qui concerne les modalités dès la conception de projets
de stockage et de sécurisation rattachés au traitement des
des données à caractère données d’une entreprise. Cela
personnel. permet de minimiser les risques
d’un non-respect du traitement
8- Zoom sur les nouveaux des données.
concepts instaurés par
la loi sur le commerce Dans ce cadre l’entreprise
électronique doit prendre des mesures
techniques et
COMMERCE ÉLECTRONIQUE organisationnelles
appropriées au
•activité par laquelle un e-fournisseur propose
ou assure, à un e-consommateur, à distance et traitement des
par voie de communications électroniques la données au regard
fourniture de biens et de services.
de la finalité
recherchée par
CONTRAT ÉLECTRONIQUE
l’entreprise dans le
•contrat au sens de
d la
l loi
l i n°° 04-02 du
d 23 juin
j traitement.
2004 fixant les règles applicables aux pratiques
commerciales, conclu à distance sans la
présence physique simultanée des parties par le Le principe de «
recours exclusif à une technique de
privacy by design »
communication électronique.
pousse l’entreprise
MOYEN DE PAIEMENT à adapter ses
ÉLECTRONIQUE
méthodes et ses
•tout instrument
i de
d paiem
paiement,
i autorisé
ié techniques, dès
conformément à la législation en vigueur,
permettant à son titulaire d'effectuer des leurs conceptions,
paiements de proximité ou à distance à travers à la protection
un système électronique.
des données
prévues dans la loi
PUBLICITÉ ÉLECTRONIQUE
sur la protection
•toute
t t annonce ayantt pour objectif
bj if di
b direct ou des données
indirect de promouvoir la vente de biens ou de personnelles, c’est-
services par voie de communications
électroniques. à-dire dès le début
d’un projet ou dès
la création d’une
Ces nouveaux concepts qui se nouvelle technique. Cela
base sur le recours exclusif à une permet d’avoir des techniques
technique de communication appropriées aux besoins réels
électronique, exigent des de l’entreprise permettant de
sociétés la mise en place de limiter la collecte des données
mesures (1) techniques et (2) à caractère personnel.
organisationnelles appropriées
pour protéger les données à Le principe de Privacy by
caractère personnel dans le Design n’est pas une mesure
cadre de leur traitement. de protection des données
personnelles en tant que telle.
9- Le Principe de « Privacy by C’est un principe qui rappelle
design » aux entreprises la nécessité
de créer des mesures de
Le principe de protection des
61
 REVUE DE l’ASSOCIATION DES DIPLOMES DE L’IFID

protections des données susceptibles d’engendrer des ► Création de la fonction de

Éclairage

personnelles. risques élevés. Data Privacy Officer au sein des

10- Le principe de « Privacy
by default »
Le Privacy by default est le
corollaire du Privacy by design.
Il désigne le responsable du
traitement comme garant
du plus haut niveau de
confidentialité des données
personnelles des personnes
Le DPIA se décompose
généralement en trois parties :
 Une description détaillée
du traitement mis en œuvre,
comprenant tant les aspects
techniques qu’opérationnels
 L’évaluation, de nature
plus juridique, de la nécessité
sociétés et des administrations
publiques
► Analyse des risques
d’utilisation des logiciels, plate
formes et des applications
reconnues dans le monde
(GAFA - Amazon Web service -
Cloud - Microsoft - SAP - Viber
- WhatsApp).
Diplômé en droit international public
(1)

de l’Université d’Alger et inscrit au

concernées. et de la proportionnalité
Une fois qu’un produit ou un concernant les principes et
service a été communiqué droits fondamentaux (finalité,
au public, les standards de données et durées de
protection des données conservation, information et
personnelles devront être droits des personnes, etc.) non
appliqués par défaut, sans négociables, qui sont fixés par
manipulations extérieures la loi et doivent être respectés,
nécessaires pour permettre la
quels que soient les risques;
protection. C’est la garantie par
défaut d’un niveau maximal  L’étude, de nature plus
de protection des données
technique, des risques sur
personnelles. la sécurité des données
(confidentialité, intégrité et
C’est-à-dire que, par défaut,
disponibilité) ainsi que leurs
seules les données susceptibles impacts potentiels sur la vie
d’être réellement utilisées par privée, qui permet de déterminer
l’entreprise seront collectées et les mesures techniques et
stockées. Cette règle s’étend organisationnelles nécessaires
à la quantité des données pour protéger les données.
personnelles, l’étendue
du traitement, la durée de 12- Recommandations
conservation des données et
l’accessibilité des données. Eu égard au fait qu’à la
date de rédaction de cet
11- L'analyse d’impact
article, l’autorité chargée
relative à la protection des de protection des données
données (DPIA) n’est pas mis en place nous
recommandons ce qui suit :
Le Data privacy impact
assesment (« DPIA ») est  Mise en place de l’autorité
un outil important pour
nationale de protection des
la responsabilisation des données à caractère personnel
organismes : Il les aide non ► Liste des Etats assurant un
seulement à construire des niveau de protection suffisant
traitements de données de la vie privée et des libertés
respectueux de la vie privée, et droits fondamentaux des
mais aussi à démontrer leur personnes
conformité aux lois sur la ► Mise en place des normes
protection des données. Elle est
et procédure de sécurité des
obligatoire pour les traitements données
barreau d’Alger en tant qu’Avocat à
la Cour. Nafaa SLIMANI cumule plus
de 16 ans d’expérience dans le droit
des affaires et le montage de grands
projets industriels en Algérie.
Il a débuté sa carrière professionnelle
en 2002 en tant qu’Avocat à la Cour
d’Alger puis il rejoint en 2004 une
société du secteur de l’énergie
chargée de montage d’affaires en
partenariat-public-privé avec des
investisseurs étrangers. Dans le cadre
de cette fonction il a eu, en tant que
Directeur de Projets, à contribuer
dans le montage de plusieurs projets
industriels en BOT & BOO et à la mise
en place de financement de projet en
project financing.
Nafaa SLIMANI fait partie de la
première équipe qui a mis en place
des financements en project financing
selon les standards internationaux sur
le marché algérien avec des banques
internationales et des banques
publiques algériennes.
Il a aussi assumé plusieurs mandats
d’administrateur (membre du conseil
d’administration) de plusieurs
sociétés commerciales du secteur de
l’énergie et il a été sollicité à plusieurs
reprises dans le cadre de la révision
de lois notamment celles relatives à
l’investissement, aux sociétés et au
contrôle de changes en Algérie.
En 2011, il a participé, dans le cadre de
la règle 51/49%, à l’implémentation sur
le marché algérien d’un des leaders
mondiaux du CAC 40 où il occupe le
poste de Directeur Juridique & Chief
Compliance Officer (Membre du
comité exécutif).
Il occupe aussi le poste de Président
de la Commission Juridique et Ethique
de l’Union Nationale des Sociétés
d’Assurance et de Réassurance
(UAR) et participe activement dans les
évènements de l’ordre des Avocats
d’Alger et de l’Union Internationale
des Avocats (UIA).

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