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article57

À SAVOIR
Quand les sols perdent pieds, les mouvements de terrain

Éternelle. Immuable. Ainsi nous apparaît la Terre. Pourtant, elle est


en mouvement perpétuel et en constante mutation.

Le mouvement des plaques à la surface du globe terrestre


témoigne de son activité incessante : création et disparition
de chaînes montagneuses, érosion des massifs, séismes,
éruptions volcaniques, glissements de terrain, tout cela dans
un cycle inexorable à une échelle temporelle souvent
incommensurable.

Les « mouvements de terrain » regroupent plusieurs


La coulée de boue de phénomènes que les spécialistes répartissent en deux
Boulc-en-Diois, dans
la Drôme © M. Saint-
familles : les mouvements lents et les mouvements rapides.
Martin, BRGM Im@gé Parfois, ces manifestations minimes ou gigantesques, paisibles
ou violentes ont des conséquences sur notre environnement,
nous-mêmes et nos biens.

Les différents types de mouvements de terrain :

Des mouvements de terrain lents :


le fluage, les tassements, le retrait-gonflement, les affaissements ou les
effondrements, les glissements, la solifluxion, le fauchage.
Des mouvements de terrain rapides :
les effondrements brutaux, les chutes de pierres ou de blocs, les éboulements ou
écroulements, les coulées boueuses.

L’argile, terre éponge

À l’approche de l’hiver, certains propriétaires redoutent les rigueurs du froid


s’insinuant dans leurs habitations malmenées par les sécheresses successives. Leurs
maisons reposant sur des sols majoritairement argileux portent les marques d’une
des nombreuses manifestations des mouvements de terrain : les tassements par
retrait-gonflement des sols argileux.

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Maison endommagée par un Glissement de terrain au village du


glissement de terrain en Haute- Villard, dans la commune de
Savoie en 2001 © IMSRN Digne-les-Bains, Alpes de Haute-
Provence © M. Terrier, BRGM
Im@gé

Avec l’humidité de la période hivernale, les argiles gonflent, puis se rétractent et


craquellent en cas de pluviométrie déficitaire estivale. La variation de la teneur en
eau de ces argiles dites gonflantes occasionne des dégâts sur les constructions aux
fondations peu profondes : fissurations en façade, distorsions des portes et des
fenêtres, dislocations des dallages et des cloisons…

Ce phénomène concerne la quasi totalité de la France,


exceptés les massifs cristallins, et constitue, après les
inondations (voir Risques & Savoirs n° 3), le second
poste d’indemnisation aux catastrophes naturelles
affectant les maisons individuelles. À titre d’exemple,
selon la Caisse centrale de réassurance, les désordres
causés par la canicule de l’été 2003 ont coûté 1 milliard
d’euros. Pour réduire les effets de ces tassements des
mesures simples sont préconisées : le respect des
normes de construction (voir schéma ci-dessous), des
fondations profondes, la maîtrise des rejets d’eau dans
le sol et le contrôle de la végétation arborescente autour
de la construction.
Un glissement de terrain
© WSDOT

Des règles constructives simples pour

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limiter les désordres


Source : site internet « Les risques
majeurs dans les Hautes-Pyrénées »
www.risquesmajeurs-hautes-py...
[http://www.risquesmajeurs-hautes-
pyrenees.pref.gouv.fr]

Des coulées de boues, parfois meurtrières

Habitation partiellement détruite par Glissement de terrain,


terrain ,
une coulée de boue © IMSRN dans l’Hérault © F.
Michel, BRGM Im@gé

Outre la nature du sous-sol, l’eau joue un rôle important dans le déplacement des
matériaux. Composées d’au minimum 30 % d’eau et 50 % de limons, vases et autres
matériaux argileux, les coulées de boues se distinguent par la disparition des
structures de la roche ou du sol, une vitesse de déplacement plus grande (jusqu’à
80 km/h), une consistance plus ou moins pâteuse des matériaux mélangés et
transportés, tantôt grossiers, plus souvent hétérogènes.
Elles naissent principalement sur des versants à la faveur de fortes précipitations
(voir Coulée de boue sur un village, les scientifiques en action) qui remobilisent les
matériaux en place ou après une éruption volcanique.

La puissance destructrice de certaines d’entre elles


rappelle les avalanches. L’écoulement des matériaux est
spasmodique, alternant des phases rapides avec des
pulsions d’écoulements plus visqueux et plus lents. Elles
sont dues à des à coups dans l’arrivée des matériaux
bloqués dans leur progression par des étranglements ou
des obstacles dans le chenal, ou par des arrivées d’eau
latérales. Une coulée peut se déplacer sur des pentes
très faibles, de quelques degrés, même quand les
fragments solides représentent 80 à 90 % du poids de sa
masse totale. La vitesse et la distance parcourue
dépendent de la nature des matériaux, la quantité d’eau,
la viscosité du mélange eau-matériau, la topographie, la Glissement de terrain aux
saturation en eau des sols sur lesquels elle se déplace. États-Unis © NOAA

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Une coulée de boue se caractérise presque toujours par la présence :

d’une zone supérieure élargie (rassemblement de matériaux par exemple au pied


d’un glissement, zone de départ de la coulée) ;
d’un chenal d’écoulement beaucoup plus étroit et de longueur extrêmement
variable (zone de transfert) ;
d’un lobe terminal (zone d’accumulation) élargi en une sorte de cône de déjection
mais de profil convexe.

Éboulement sur un village


construit au pied de falaise, à
Ayères-des
Ayères- des-Pierrières,
des -Pierrières, en
Haute-Savoie © S. Bès de Berc,
BRGM Im@gé

Ce phénomène affecte principalement les régions tropicales, favorisé par une


pluviométrie intense et un complice qui s’ignore, l’homme, responsable de la
déforestation.

Le risque d’affaissement et d’effondrement

En revanche, dans les régions de plaine et de plateau, la principale menace est liée à
la présence de cavités souterraines qui créent un risque d’affaissement et
d’effondrement. Ces phénomènes sont fréquents là où la roche (calcaire, marne,
gypse…) a été rongée par l’eau et/ou exploitée par l’homme : l’érosion de l’eau et
l’usure naturelle de la roche, conjuguées à l’extraction de la pierre à bâtir fragilisent
le toit et les appuis de ces cavités, rendant les sols d’autant plus dangereux que ces
zones de fragilité ne sont pas toujours détectables.

Le 1er juin 1961, à Clamart (Hauts-de-Seine), dans le quartier des Monts,


l’effondrement d’une ancienne carrière de craie de plus de 8 hectares (équivalent de
10 terrains de football) engloutit plusieurs maisons et fit 21 victimes. Dans cette
zone, l’exploitation intensive du calcaire, de la craie et du gypse a laissé des vides
considérables dans les sous-sols ; les carrières non entretenues se sont dégradées
lentement jusqu’à l’effondrement du toit des galeries. Si celles-ci sont profondes,
ce mouvement s’amortit progressivement vers le haut et se prolonge en surface par

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un affaissement. En revanche, si elles sont peu profondes, l’effondrement peut


atteindre la surface et avoir des conséquences catastrophiques.

Certaines précautions de bon sens ne nécessitant pas une grande ingéniosité


permettent d’en limiter les effets.

Quand la terre se dérobe, le glissement de terrain

Une autre manifestation due cette fois à la pesanteur : le glissement de terrain.


Dans ce cas, c’est une loupe de terrain qui va glisser sur une surface de rupture
préexistante en profondeur (voir schéma ci-dessous). Ce phénomène peut
concerner d’importants volumes de matériaux, et parfois, dans certains grands
glissements, on peut même trouver des habitations qui vont se déplacer au cœur du
glissement quasiment sans subir de dégâts.

Schéma en coupe d’un glissement de terrain


© A. Fric

En France, les Ruines de Séchilienne (Isère) et le glissement de La Clapière (Alpes-


Maritimes) focalisent l’attention des pouvoirs publics en raison de la menace
d’éboulement à vitesse rapide sur les bassins grenoblois et niçois (voir Une épée de
Damoclès, les Ruines de Séchilienne).

Connaître les sols pour prévenir et informer

Ainsi, les facteurs prédisposant à l’instabilité des sols sont connus : nature des
roches, présence d’eau qui dissout la roche ou peut la faire éclater, déclivité du
versant, sismicité ou existence de zones de fragilisation (failles, fractures,
fissures…) induisent une aggravation des risques. Aussi, les causes liées à l’homme
ne doivent pas être négligées. L’occupation des sols, leur imperméabilisation, le
déboisement sont autant de circonstances aggravantes aisément repérables et
requièrent l’attention pour mener une politique de prévention et d’information.

La loi a instauré l’élaboration de plans de prévention du risque mouvement de


terrain. Une cartographie réalisée par le bureau de Recherche géologique et minière
précise les zones vulnérables, conduisant à des mesures constructives (adaptation
des fondations au contexte géologique) et d’urbanisme (maîtrise des rejets des

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eaux pluviales et usées).

En outre, deux méthodes de protection, « actives » ou « passives » sont aujourd’hui


envisageables selon le phénomène considéré.

Méthodes « actives » et « passives »

Les méthodes « actives » consistent à éviter le déclenchement du phénomène.

Par exemple, pour soutenir et consolider les cavités, l’installation de piliers en


maçonnerie et/ou l’injection de coulis formant des plots sont préconisés. Pour les
glissements de terrain, un système de drainage chargé de collecter les eaux
superficielles limitera les infiltrations d’eau, tandis qu’un mur de soutènement
construit en pied du glissement en circonscrira le développement.

On privilégiera l’installation de câbles ou de nappes de filets métalliques pour parer


les chutes de pierres ou de blocs, des boulonnages ou des ancrages pour les blocs
instables, des massifs bétonnés ou du béton projeté pour les petits éléments.

Les méthodes « passives » s’attachent à contrôler les conséquences du mouvement.


Ainsi, pour les chutes de blocs, on tentera d’interposer un écran entre le massif
rocheux et les enjeux : un merlon ou une digue pare-blocs, une levée de terre, des
filets pare-blocs ou une purge des parois manuellement ou par minage.

Mouvements de terrain paysagistes

Bourrelet frontal du Glissement de


glissement de terrain de la terrain au village
vallée de la Marne, à du Villard, dans la
Boursault, dans la Marne © commune de
F. Simon, BRGM Im@gé Digne-les-Bains,
Alpes de Haute-
Provence
© M. Terrier, BRGM
Im@gé
À l’évidence, les mouvements de terrain façonnent les paysages et modifient en
conséquence les habitudes humaines. Leur prise en compte est essentielle pour la
protection des personnes et le développement serein de la société, en témoigne le
sinistre survenu en 1995, rue Papillon à Paris où le creusement d’une nouvelle ligne
de métro entraîna l’effondrement de deux immeubles, contraignant la maîtrise

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d’ouvrage à suspendre les travaux.

La surveillance, les travaux de mitigation et l’information des populations sur les


comportements à tenir sont actuellement les seuls remparts. Dans les laboratoires
spécialisés, au moyen d’appareils sophistiqués et de calculs complexes (voir Coulée
de boue sur un village, les scientifiques en action), les scientifiques poursuivent
leurs recherches pour tenter de prévenir les risques liés à la terre.

Mon comportement face aux risques de mouvement de terrain

Se protéger avant :

détecter les signes précurseurs : fissures murales, poteaux penchés, terrains


ondulés ou fissurés, chutes isolées de blocs ;
en informer les autorités. Se protéger pendant :
écouter la radio : les premières consignes seront données par Radio-France ;
sortir des bâtiments ;
ne pas aller chercher les enfants à l’école ;
éviter de téléphoner pour laisser les secours disposer au mieux des réseaux. Se
protéger après :
évaluer les dégâts ;
s’éloigner des points dangereux ;
s’informer : écouter et suivre les consignes données par la radio et les autorités ;
informer les autorités de tout danger observé ;
apporter une première aide aux voisins, penser aux personnes âgées et
handicapées ;
se mettre à la disposition des secours.

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