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S’il existait vraiment une « 

géographie historique » ; si ce nom n’était pas usurpé par des


nomenclatures sans intérêt de districts ou de localités, des déterminations de limites
politiques, de simples études ou plutôt de sèches descriptions d’histoire administrative, le plus
haut problème que cette discipline aurait à se proposer, ce serait sans doute celui que, par leur
existence même, posent les grandes nations du monde moderne…

Mais le problème de la géographie historique ne diffère nullement du problème général de


toute géographie humaine. De la véritable géographie historique, s’entend : celle qui n’a rien
à voir avec les nomenclatures et les énumérations de divisions et des circonscriptions
administratives d’un Longnon par exemple, ou de tel autre érudit dont le travail –si
recommandable qu’il puisse être par ses qualités intrinsèques- n’en usurpe pas moins le nom
de géographie.

Quels rapports ont entretenus les sociétés humaines d’autrefois, aux diverses époques, dans
les diverse contrées du globe, avec le milieu géographique de leur temps, tel que nous
pouvons tenter de le reconstituer ? C’est le même problème que tout à l’heure, exactement,
mais transposé du présent dans le passé.

Febvre (Lucien), La terre et l’évolution humaine. Introduction géographique à l’histoire,


Editions Albin Michel, Paris, 1949, p. 352 et 425.

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