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Halte au pillage du pays 

De fait, la condition de la population tunisienne s’aggrave de jour en jour. Les denrées de


première nécessité, blé, pâtes, huile, viande, se font plus rares. Pour de nombreux produits les
autorités ont dû instituer un rationnement rigoureux. Ainsi, entre autres, la ration d’huile a été
fixée à un demi-litre, par personne et par mois. Une offre inférieure à la demande entraîne une
hausse continue des prix. Au cours du printemps de l’année 1942, le prix du kilo de pain passe
à quatre francs. La pénurie est à l’origine d’un développement du marché noir, où l’on trouve
tous les produits qui manquent à des prix cinq ou dix fois plus élevés. S’il en est ainsi c’est
qu’une part importante de la production du pas est exportée à destination de l’Allemagne ou
de l’Italie pour l’approvisionnement des armés de l’Axe…

Le pillage du pays

Pour satisfaire les besoins des troupes de plus en plus nombreuses, Le Haut-Commandement
des forces de l’Axe n’a pas tardé de faire main basse sur toutes les denrées de consommation
courante. Le P.C.T. dénonce le pillage du pays : « Plus d’huile, plus de savon, plus de viande,
plus de sucre, plus de légumes, le tabac est sévèrement rationné. Les nazis ont tout raflé »
(A.S. décembre 1942), ou encore : « Les barbares ont tout raflé ! Ils ont mis à sac les
magasins généraux du port. Ils ont stockés des centaines de quintaux de sucre dans les écoles
de Bâb- Djedid, de la rue de Marseille et d’ailleurs…on ne trouve plus d’huile, plus de sucre.
La viande et le tabac sont rationnés ». On institue la carte de pain, et la ration est fixée à 250 g
par jour (A.S. janvier 1943).

Sebag (Paul), Communistes de Tunisie (1939- 1943), L’Harmattan, Paris, 2001, pp. 72 et 123.

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