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LA DROITE
ET LA GAUCHE
HISTOIRE ET DESTIN
MARCEL GAUCHET
LA DROITE
ET LA GAUCHE
HISTOIRE ET DESTIN
ledébat
Ga1limard
AVANT-PROPOS
politiques. La droite et la gauche ne se bornent pas à mettre contradictions du monde démocratique. Des contradictions
des étiqucnes commodes par leur capacité simplificatrice d'un genre spécial, puisqu'elles sonent des mêmes prin
sur le pluralisme des opinions dans le seul cadre français. cipes et qu'elles solidarisent les options qu'elles opposent.
Elles sont devenues un vocabulaire universel de la démo 1,a�émocratie,-c'est-à-la.J'o' division et l'unité, Punité
cratie des modernes ; elles ont acquis le statut d'identi par les principes admis de tous et la division e eurs expres
fiants majeurs par lesquels les citoyens se situent eux-mêmes sions. La division et l'uma-n•tmtar de-hrù1oice et de la
dans le champ politique et définissent leurs positions en gauche en chacun de nous. Ce qui confère à ce panage qui
regard des clivages qui sont la vérité org anisatrice du jeu de nous traverse son prodigieux potentiel symbolique. Millé
la démocratie représentative. Être un citoyen dans la démo nairement, le corps a fourni la symbolique de la nécessaire
cratie d•aujourd'hui, c'est en quelque manière, de près ou union intime des parties de la communauté politique. Mais
de loin, avec ferveur ou avec distance, être de droite ou il comportait une autre ressource : celle de symboliser la
être de gauche - ou refuser de t'être, ce qui est encore une complémentarité des contraires. Le clivage droite-gauche
manière de se déterminer par rappon à cette alternative. pourrait bien devoir sa prégnance prééminente à cc pouvoir
C'est justement la question de savoir comment cette capa de donner un ancrage organique au jeu des antagonismes
cité identificatoire et identifiante s'est forg ée dans le creuset qui sont le lot normal de la vie démocratique.
français qui est au centre de cene étude. C'est cette dimension théorique qui justifie de remettre
Elle ne se contente pas de reconstituer la sédimentation 9ans la circulation ce travail déjà an ·cien, puisqu'il est paru
des contenus dont se sont successivement chargèes les initialement en 1993. Trente ans bientôt après, la conjonc
définitions de la droite et de la gauche. Elle s'efforce de ture lui donn€1iiiê nouvelle actualité. Il n'est bruit, en
comprendre pourquoi .ce-sont ces mou-là, et pas d'antres, effet, que de l'effacement de ce clivage dont les grandes
qui se sont imposés pour exprimer le clivage fondamental heures seraient derrière nous et en lequel les électeurs se
absorbant la multiplicité des causes en litige et des forces reconnaîtraient de moins en moins. À dire vrai, cenc remise
en présence. Elle s'anache à élucider les voies par lesquelles en question se profilait déjà au début des années 1990,
ce qui n'était au départ qu'un système de classement des dans le sillage du signal politique de première grandeur
forces parlementaires en est arrivé a structurer le processus qu'avait représenté la désagrégation. de l'empire soviétique
électoral et, de là, à fournir les repères ultimes à partir des et de la • fin de l'histoire, qu'elle aurait signifié. D fallait
qucJs les citoyens se classent eux-mêmes dans l'espace des déjà envisager la perspective. Depuis lors, la tendance n'a
options dê.mocratiques. Elle propose enfin, sur cette base, fait que s'amplifier, avec Je développement de causes poli
une hypothèse qua.nt à la fonction du clivage, une hypo tiques et de forces venant brouiller la belle simplicité du
thèse qui permet d'e.xpliquer par la même occasion son • partage entre des camps clairement identifiés, le plus puis
rayonnement universel. sant de ces facteurs de brouillage étant, bien silr, la montée
D doit ccne fortune, est-il permis de penser, à son apti de la protestation dite • populiste • et la désaffection envers
tude unique non pas tant à traduire qu'à incarner les Poffre partisane en place qu•e11e tradui,. En France, en
10 LA droite et la gauche Awnt-propos 11
2017, l'élection à la présidence de la République, en la per ses prédécesseurs, Valéry Giscard d'Estaing : , La France
sonne d'Emmanuel Macron, d'un candidat se présentant veut être gouvernée au centre•· Ce qu'iJ faut se demander,
comme • et de droite et de gauche• a pu appa.raître comme c'est pourquoi lâ droite et la gauche établies ont échoué à
la confirmation éclatante de ce que la vieille opposition ne donner corps au centre-droit et au centre-gauche qui condi
répondait plus aux attentes du corps électoral cr était déci tionna:it tacitement leur alternance. Mais en lui-même, le
dément entrée dans la voie de l'obsolescence. surgiss ement d'un centre prétendant enjamber le clivage n'a
:.
Est-ce véritablement le cas? C'est le moment où jamais rien d un événement révolutionnaire. Or un centre sup
de se poser la question. Et la bonne manière de .)'aborder, pose des pôles opposés pour se définir. Que les conditions
en se gardant de conclusions précipitées, est d'avoir une de fonctionnement de ce système de repères aient changé,
idée informée de l'épaisseurd'bi srnire nui se cac hederrière qu'il y ait déconnexion entre les identités vécues et la scène
la-fausse é•ridenee de ces notions..e.uiu..proccssus qui les a politique, que des électeurs qui se pensent de gauche votent
consacrées.. C'est le dêtour indispensable pour éviter de â droite pour des motifs qui leur paraissent de gauche et
prendre une fluctuation conjoncturelle, comme l'histoire que des électeurs qui se veulent de droite votent â gauche
nous apprend qu'il y en a eu d'autres, pour une transfor pour des raisons qui leur semblent tenir à la droite, ou que
mation structurelle. les uns et les autres accepteot de mettre leurs appartenances
Il est naturellement concevable, par principe, que le entre parenthèses au profit d'une alliance pragmatique, ne
clivage hérité entre la droite et la gauche cesse un jour de signifie pas que les repères ont perdu leur fonction.
parler et se voie supplanté par un autre, ou par d'autres. C'en comme contribution à ce débat nécessaire que cet
Majs étant donné la profondeur des mécanismes symbo essai est repris. Il est complété, comme il se .devait, par une
liques qui y sont investis, cela supposerait une transforma analyse qui prend le problème de front, dans ses termes
tion sous-jacente radicale des conditions de fonctionnement actuels : • le clivage droite-gauche a-t-il encore un sens ? •
de la démocratie. De ce point de vue, après tout, il n'est La réponse, on ne s'en étonnera pas, compte tenu de ce qui
pas faux qtUe le changement de monde â l'œuvre depuis précède, est résolument que oui. L'examen attentif des évo
quelques décennies constitue un candidat acceptable à la lutions qui contribuent à ébranler, à relativiser ou à contester
survenue d :.un remaniement de cette ampleur. Est--cc pour la pertinence de l'opposition installée en fait ressortir, en
autant le cas ? Encore une fois, la réponse exige un examen réalité, la portée limitée. Parions que le ,clivage droite
à la hauteur de l'enjeu. gauche a encore de beaux jours devant lui,. s'il ne uouve
Pour ne prendre que cet exemple, et sans encrer dans une dans la situation les ressources d'une seconde carrière.
discussion de fond dont ce bref avant-propos n'est pas le
lieu, la moindre plongée dans le proce.ssus d'accréditation Le texte des Lieux de mémoire est repris pour l'essentiel à
du clivage droite-gauche montre qu'il implique la présence l'identique, à la réserve prés de quelques modifications de
active d'un troisième tenne, le cencre. L'élection d'Emma fonne et d'une ucrualisation des références tenant compte
nuel Macr0<0 est l'illustration de la règle formulée par un de des travaux parus dans l'intervalle.
LA DROITE ET LA GAUCHE
DE L'HISTOIRE A LA STRUCTURE
INTRODUCTION
nous sont devenus - usages qui ne s'établissent vraiment ailleurs et comment leurs conditions spécifiques d'émer
qu'à compter du début du xx• siècle. Mais nous sommes gence ont pu dans le même temps mobiliser des ressorts
tellement accourumés à ordonner les familles d'opini on et suffisamment généraux pour provoquer pareil effet de
Jeurs conflits selon cette dichotomie, que nous l'appliquons reconnaissance. Droite et gauche : ou comment les Fran
au passé sans trop nous soucier de son absence, sous la çais, à la faveur d'une histoire à nulle autre pareille, ont
fonne pleine où nous la pratiquons, dans le discours et p!!2(1ui1 celte symbolique simplificatrice dont l'extension
dans les représentations des acteurs. D'�utant, il est vrai, o.bl!gLdés_Q.tlnais à p•os�r qu'elle enferme quelque chose
que c'est entre autres choses pour expnmer la continuité du secret de la politique et de la citoyenneté modernes.
des luttes ouvertes en 1789 que les notions se sont impo
sées. Il y a dans droite et gauche un signe de pennanenee
dans la division qui n'incite pas à se retourner sur l'origine
du partage en son principe même. Il pousse en revanche à
questionner les fluctuations et les métamorphoses de son
contenu _, domaine d'enquête, celui-là, couvert d'abondance.
Au rebours de la pente d'oubli inscrite dans la termino
logie constituée, c'est son processus de constitution que la
présente étude voudrait contribuer à éclaircir. Elle n'ajou
tera pas à la connaissance des réalités électorales, sociales,
anthropologiques, culturelles ou géographiques que le par
tage recouvre. C'est sur le seul terrain du système de déno
mination qu'elle entend se situer. Suivre au ras du lexique
la mise en place de cette organisation dualiste de nos repré
scnrations politiques n'est peut-être pas la plus mauvaise
voie pour s'introduire aux raisons qui la commandent. Des
premiers pas du régime représentatif à l'ère des partis et
des masses, le parcours condense à sa manière une mémoire
complète du développement démocratique. li pose en
outre de façon frontale le problème troublant de la capa
cité d'universel de l'histoire de France. Car ce n'est pas le
moindre mystère du destin de ces notions que la fortUDe
mondiale qu'elles ont connue.
Ce qu'il s'agit d'essayer de comprendre, autrement dit,
c'est à la fois pourquoi elles se sont imposées là et pas
Les assemblus rêvolurûmnaires ou li faux �pari 19
La chose en tout cas met du temps à décanter et plus faut-il y ajouter, postérieurement à la réunion des ordres,
encore à être nommée. Elle pourrait avoir son origine très le retour du clergé à sa place d'origine dans les États iténé
tôt, dès le début des États généraux, dans une forme de raux, qui aurait fourni au côté droit son noyau• ? Toujours
scrutin utilisée apparemment sans lendemain 3 l'intérieur est-il que c'est dans les derniers jours d'août, à la faveur du
de l'assemblée du Tiers. Le 8 mai, en effet, pour trancher débat sur les droits de l'homme, puis de la discussion sur
entre les propositions rivales de Mirabeau et de Malouet le veto royal, que le phénomène prend une consistance suf
sur le problème de la réunion des ordres, l'idée aurait fisamm ent nette pour être relevé par les observateurs.
prévalu de se compter • en invitant l'assemblée de se par De manière significative, ainsi, c'est à propos de la
tager en sorte que ceux qui seraient de l'avis de Malouet séance du 23 août, marquée par l'affrontement autour de
passeraient à droite, et ceux qui préféreraient la motion de l'article de la Déclaration des droits relatifs à la liberté reli
Mirabeau se rangeraient à gauche•'· li y a fon loin, il est gieuse, que Duquesnoy l'enregistre. « D est remarquable,
vrai, d'une procédure que sa lourdeur condamnait à rester note-il dans son Jou mal, que la salle est partagée de manière
exceptionnelle â la cristallisation d'une géographie stable. que, dans une partie, sont placés des hommes qui, quel
Sauf à imaginer que c'est l'occasion pour les gens de la quefois, sans doute, ont des opinions exagérées, mais qui,
minorité, en particulier - puisque • le plus grand nomb re , en général, ont de la liberté et de l'égalité une idée très
passe à droite -, de se reconnaître et de se regrouper. élevée'... • Il ne désigne pas les parties, il est seulement
Ce pouttait être ce qui s>est passé, si l'on se fie à un t�moi
frappé par le partage, et le premier relief qui lui saute aux
gnage rétrospectif qui, sans mentionner l'épisode, fait remon
yeux est celui de la « gauche • qu'il ne situe pas - « l'autre
ter la division de l'assemblée en • deux sections séparées partie, écrit-il, est occupée par des hommes dont les idées
par le bureau du président • au temps de « la chambre
moins élevées, les opinions moins prononcées, leur donnent
même du tiers •• dès avant la réunion des ordres. « Soit
un caractère de faiblesse, de pusillanimité très funeste dans
effet du hasard, nous est-il relaté, soit que l'identité de sen
les circonstances actuelles •· L'initiative du regroupement
timent engageât les amis du peuple à se rapprocher entre
eux et à s'éloigner de ceux qui ne partageaient pas leurs couvrir toute la Rè,.-olution depuis l'ou\'crrutt des Êu.u �nérawc. Ils sont
opinions, on s'aperçut qu'ils affectionnaient le côté gauche cmpruncés: aux relations et aux prtmihcs histoi.rcs de J'ê,ttnement qui com..
de la salle et qu'ils ne manquaient jamais de s'y réunir'. • mcnocnc à panitre dès la fin de l'année 1789.
l. C'ttt cc que susaère Patrick Br:uo.rt sur la foi nownment d'une analyse
de la célèbre gravure de Helmann ttlath·e â 11 nuit da 4 aoùt (Am,lu � la Riw-
1. J'11lrnal de P.trtt-Paul Na.irae, député de l'Eure, cité par Edna Hindic lu.ricn, Ofl, tit., p. 241). Nous S<>mmcs cemh de ptn:hcr, d'après nos quelques
Lcmay, La V'u qU<Jndimtu dts dtputis aux Éuiu ghtiroux, Paris, Hachette, 1988, autres i1diccs, pour un proccuus de décantation bc:iucoup plus progressif.
p. 189. 2, Jcurnal d'Adn·m D1,tquesnoy, dipuû du rim irai te �Dwc, sur l�mblh
2. Riimprusüm .û l'antiffl Moniuur, Paris, 1850, t. I, p. 3ç,3_ Il t'agit d'un tonsrinumu (3 mai 1789-avril 1790), Mité par Roben de Ctt\•cc«ur, Paru.
de ces rfrits sur la hast desQucls les respcnsables de la réimprtSsion du Moni l 894. t. 1. p. 3 l l. Pou,- l'an11lytt> dt> 1• s,anct> du 23 •o.ôt. je m� permt"H dt"
ren\'O)'Cr à La Révolution <Us droiu dt l'homm�, P�.. Gallimard. 1989, en par•
teur en l'an IV oru confccrioMé les numéros m.anquanu du 5 mai au
24 novembre 1789 ) dtte dfecti\'C de parution du Mon,l4!11r-, afin de lui faire tkulicr p. 167-174.
22 La droite et la gauche Les assemblies révolun'onnairtJ ou le Jaux départ 23
à gauche, repoussant progressivement ses adversaires à ti n co�lective. À c�mpter de cene fin août 1789,
représ enta �
droite, parait confirmée, quelques jours plus tar d, le mblees revolunonna1res ne cesseront jamais plus
Jes asse
29 août, au lendemain de l'ouverture de la discussion sur ées. El.les s'en accommoderont en pratique sans
d'être divis
le veto, par un député de la droite, justement, le baron de autant y reconnaitre une dimension nonnale ou
•amais pour
Gauville. Il enregistre la consommation du process us : �ême significative de leur fonctionnement.
• Nous commencions à nous reconnaître : ceux Qui êtaicnt Encore s'écoule-t-il un certain délai entre lo clarification
attachés à la religion et au roi s'éraient cantonnés à la droite du parrage, telle que les participants l'observent, et sa dési
du président, afin d'éviter les cris, les propos et les indé gnation publique. Elle n'intervient pas avant le J2 sep
cences qui se passaient dans la partie opposée. • Mais la tembre, conclut Pierre Rétat de son dépouillement de la
partie la plus parlante de son témoignage tient dans Je récit presse. « La première mention claire mais isolée de la loca
de son propre parcours : • J'avais essayé, rapportc-t-il, de lisation des partis se trouve, nous apprend-il, dans les Nou
me placer dans les différentes parties de la salle et de ne tJtlles politiques de Berne, définissant le coin du Palais-Royal :
point adopter d'endroit marqué, afin d'être plus le maître "c'est ainsi qu'on appelle le côté gauche de la salle où ce
de mon opinion, mais je fus obligé d'abandonner absolu parti se rassemble ordinairement"'. • Elle ne devient plus
ment la partie gauche ou bien j'étais condamné d'y voter
toujours tout seul et par conséquent condamné aux huées l. Pic-rrc Rét:u, • Panîs cc factions en 1789. Émergence des d!signancs
des tribunes'. • politiques•, Mou, n• 16, 1988, p. 69·89. Faut•il souUgner, en ttgatd de cette
On a là marqué, en même temps que le fait de la division, émergence hê$lt:antc-, le simplisme trompeur du mythe d'oriiinc qui fait surgir
le motif qui empêchera de lui conférer un statut de droit, une droite et une puche défi.nies de pied ffl c;ip du dC:bat sur le vc:10 r0)'#.1 ? U
prend ,111 source dans une des premiêru histoim: â chaud de l'�-éntment �
même tacite, durant toute la Révolution : la répugnance du lurionnairc, l'Hiswitt de ta Révolution tk 1789 i:r de l'iuJbli.sYmmt d'u,u t.OJUtitu•
député à l'embrigadement. Elle n'est pas personnelle. Elle l'ion tn Fronct, par tku.x omis di la ""-ni, Paris, 17901 L 3, p. 51•52. U récit est
repris en le durcissant, sans indication de sourtt, dans la vaste collccti:>n docu-
participe de l'idéal politique fondamenral en lequel restera
mentairc, destinée à dC\.�nir clle•mfmc une source, que rq,r«cnte l'Hûu,,·J"#
enfermée jusqu'à l'obsession l'expérience révolutionnaire. park.,rumt1in de Buchez et RQux. Il$ en donnent la \'Cnion canoniqut, inlassll•
Comme il ne doit y avoir que les intérêts particuliers et l'in bkment colportée depuis : • Ce fut à la suite de cette sbnce que l'a1sembléc
se sépm, déftnjtivcmcnt en côti goUUle e:t eôIJ droi1. Tous les putisan:s du vtto
térêt général, selon la formule célèbre de Le Chapelier, il ne a.lièrent s'8.$$eOi.r li la droite: du président ; tous let antagoniste:s 5C groupèrent
doit exister en matière de délibération que des opinions dans 14'1 partie opposée , (Hisr.m're parltmwtai" tk la Rh.lO/u1jon fraJtÇOîu, Pn.risJ
rigoureusement individuelles afin qu'émerge de leur 18)4, t. 2, p. 349). La rttlîtC est que même les te:Mioos, effcctivtment tm vives.
de et débat, n'ont pas suffi à opérer une déUmîtation aussi ncnc des for«s en
ensemble une volonté authentiquement généraJe. Point de
pl't$C-nœ et encore moins à imposer son re:-péragc comme une donn& si.inffi•
• p�s • ou de • factions • et de la diversité des points de cati,·e che:z les nombre:ux obsc.l"\'ate-urs de la vie: de l'As$embltt. Au mcmcnt oü
vue naîlronr1faturellement l'unité et l'universalité de la Buchez e-t Roux entreprennent leur monument, en U'\i&nehc, u)utcs les condi•
tioni sont réunies pour œ baptême rétrospectif: d'une part, les assc-mblèa de
la première Restaun1tion ont rendu le clivage familier et, d'autre parc, 1.a R!-vo-
l. Joumal du N.ron dt Gam.n11�, dl'fmtJ <k 4t ,wbluu aux &aa ftnbou.x, tution française e$t dc,·cnuc La scène prlrruti,·e d'unt vie politique qui se pense
publié par E. de Banhilcmy; Paris, 1864, p. 20. comme sa poursuite.
24 La droite t1 la gau.d,e Les assemblées riw/11.tiom,aires ou le Jaux dipan 25
courante, précise-t-il encore, qu'à partir de décembre et compris, trait remarquable, lorsque l'expression s'élève par
c'est alors qu� ÇamilleJ;)esmoulins, pour la première fois synecdoque à la désignation des personnes. Chabot déclare
, substailÎiÎie les deux côtés de la salle •· Dans son compt; ainsi aux Jacobins, en septembre 1792, • avoir vu tous les
rendu de la séance du 19 décembre qui voit la créa tion des cotés droir.s de l'Assemblée nationale venir presque [Je] fla
assignats gagés sur les biens de l'Église, cc n'est plus Je côté
gorner•'· La pesanteur géographique continue d'être sen
droit, mais, la droite du président• que l'abbé Maury invit sible, de même, quand la partie droite devient un peu plus
e
à se retirer, et cc n'est plus Je côté gauche, mais o la gauche• abstraitement • le parti droit •'· Et on ne la quitte pas lors
qui bat des mains , comme elle fit lors de la démission de qu'on suit en 1791, dans les derniers mois tendus de la
Mounier•· Sur quoi, poursuit Desmoulins, • la dl"Oice a Constiruantc, l'émergence de l'extrémité gauche, laquelle
mieux aimé ne pas désemparer, mais il s'est fait un sab bat apparaît d'abord comme exrrémiù gauche de la partie gauche
d'enfer et les calotins criaient comme des damnés•'. avant de s'alléger en exrrémiù de la partie gauche et de se
Si l'historienne piété pour les commencements oblig e à simplifier encore'. L'essentiel des applications demeurera
faire grand cas de cet usage, il faut aussitôt préciser qu'il très dcscriptivement cantonné, de la sorte, à la sphère du
restera relativement rare. On le trouve sous la plume de
compte rendu parlementaire.
quelques auteurs, un Duquesnoy, par exemple, qui note
début 1791 : , la conduite extraordinaire d'une partie , côté• et de la, partie• dom elles se bornent, sdon le: pri.ndpc de l'ariot de
des membres de la droiu • ou bien relève un peu plus tard mêûcr, A fournir des \'3.riarues c:lliptiqut,.
que , la gauche est divisée en deux partis très distincts, très 1, Alphonse Aulard, La S«ilû dn Jim,b;ns,. RutUil th d«wnmrs, Pa.ris,
1889, t. rv. St4.llcc du 1 0 Kptcmbrc 1792, p. 276.
opposés , 2• Mais c'est l'association étroitement topogra 2. ,\.hnc Rolnnd, U.tms, Paris, 1902, t. II, letttt du 29 mat1 1791, p. 252,
phique au côté ou à la partie qui constituera la règle, y citée par Ferdl.nand Bruno\, Hisu,irt tk la Ion.tut fran;.oü,, 1. IX, Lo Riwluri<m
11 l'Empi", Plris, 1967, p. 769. (Occurrence cxeq,tionncllc: Mme Roland
parle en aénérn.l du OOté droit comme des , noîn,.) Cf. également J\i.ax Frey,
1, Riwluti,,ms d� Fron�� �, d� Broban1, n• 5. 26 dé«mbre 1789, p. l 94-19S. les Tronsfqrnrarùms du i«abulairt' frun,aiJ à l'lpoqut dt la Rhxllution, Paris,
2. L'Ami (UI patn'ous, n• 13, t. 1, p. 371 n., et n• 2-1 , t . li, p. 141 : • Depuis 1925, qui donne d'aucres exemples.
loo,gremps, les membres de la droite de l'tuemblk se sont rédulœ à une ttlle 3. La ua)«'l.oirc c:n quelque peu idu.Lis« dans sa présentation. En rct.lité,
nullité qu'il est difficile de les compter pour beaucoup dans une spku)atioo dénominations simples et complexes se superposent et se cbc:\'8Ucbcnt plus ou
p<>lititiue ; mais la gauche est divisée en deux partis trn distinets, uù opposés... • moins jusqu'à « qu'«.rnimJU pueJ,, finisse �r s'imposer. Pour s'en ttAi.r au
C(. encore le n• 26,du 21 mai 1791, p. 285-2.S61 n. : Caza.lès demande la parok, seul Moniuur,, l'cxtrffllÎtê du c6té g:iucbe• (Ait une upparition dans le compte
• tou1e la droite s'est l(,'ée pour la lui refuser, toute I• gau�he la lui• a«ord�e•· rc-ndu de la $C8Jlcc du 20 ftvr:ier 1791 (l. VU, p. 439), alon que • de grands
Pl.raU�lcmcnt, en cc dCbut 1791 b"Oublé par les discuuions autour de la Coosd· cris PMtcn1 de l'extrémité gauche• le 24 mars (L VU, p. 732). Mais il «t
nuîon civile du clergé, on uou,� mention dans le Moniuur de l'intervention de: encore question de, l'extrèmitê puche de la partie giiuche, le 7 mai (t. vm,
• plusieurs membres de la droite• (t. VU1 p. 44). lot$ de la stance du 14 jan,icr1 P. 343). • L'extrémité de la partie droite, est mentionn« de concert avec
il nous eit nppor1é que, les applaudissements de la gauche étouffent les mllf" • l'extrêmhé droite• drans le compte rendu de la séaoce du 26 mars l 791
mures« les cris de ta droite• (1. VU, p. 135). Le 25 (évrit-r,• la dtoi1c aie,.._..! (t. VII, p. 726). On trouve même, l'tttttmc droite• le 14 (êvrict, mais pow
non I la puche murmure• (ib�,p. 184). U est question de• voix de b gsuchc • cnttgistrcr la soudaine cêl&itê d'un député qui vient romptt un silence de
et de • membres de la droite •· Toutes occuncn«s,�isons-lc, qui rtJtcnt rda plusieun minutes.• M. Foucault, de l'extrême droite, s'élance prkipit.ammem
livcmcnt exceptionnelles p.r nppon a la pl"tp0nd&-ance d'une aeogrephic du à la tribune• (i'bid., p. 390).
26 La droite el la gauû1e û.s assemblées réwlutitmnaires ou le faux dépari 27
En même temps, en termes de pratiques d'assembJée, le le sentiment d'assister à une répétition en accéléré du pro
pli est pris, et profondément, la réunion de la Législat ive cessus entrevu dans l'été 89. L'initiative à gauche et la
en fournit la pret>•� Ia régie de non-rééligibilité posée par droite comme reste réactif une fois affirmée l'importance
le&-Constituants. .pro.voque_un..relll> UYellcJ1l,Çl)!_c'!!!1,plet du du réflexe centriste. On n'a pas eu l'occ11sion de signaler
�onnel. C'en est fini d'autre part de l'hétérog én éité ce dernier trait et il est pounant crucial d'y appuyer.
léguée à la Constituante par la structure primitive des Duquesnoy ne relève pas seulement, par exemple, la pola
ordres. On eût pu croire que les clivages coutumiers traver risation de la salle dès le 23 aoi'.it 1789. îi marque aussi la
sant certc dernière s'ëvanouiraicnt avec les porteurs de position significative de ceux Quietjçpnent le milieu • • ils
l'histoire très particulière dont ils avaient été le fruit. Or, à désirent cout ce. guuc:.Ii!i!�, f!.l!'is ils voudraient que
l'inverse, la répartition droite, gauche, centre se reforme tout sç fit plus lentement.et.avec.de moin,.de$.lÇ'Fusse:u',
immédiacemenr. • Les places qu'avaient occupées au côté î.es Impartiaux seront une pièce imponante de l'organisa•
gauche, dans l'assemblée constituante, les vrais défenseurs tion de la Constituante et de cc qui en eUc préfigure confu
de la libe-.rcé, furent envahies, emponées d'assaut par les plus sément une tradition politique. ba-bipartilÎOn..COnc.eptueUe
fougueux novateurs •, raconte un protagoniste, le Feuillant entre droite et gauche entretient d'étroits rapporrs avec une
Mathieu Dumas. • Un beaucoup plus grand nombre oipartition réeUe aniculée autour d'un centre.
d'hommes éclairés et d'opinions modérées, prétendus Le même scénario se répète apparemment lorsque la
sages, o�rvateu.rs presque indifférencs, se jetèrent dans le Convention se réunit, en fonction d'un même décalage.
C'est la gauche de la législative, scindée d e son • extrémité
centre où leur masse et leurs rangs serrés pouvaient, par le
poids et la force numérique, avoir à leurs propres yeux gauche • qui est devenue cette fois le • côté droit •· Durant
l'apparence d'une immense majoriré et rassurer leur timi quelques mois, la tension sera vive, souvent, entre les deux
panics de l'Assemblée. À panir du,coup d'État du 2 juin
dité. Il n e resta aux amis consciencieux de la constitution
1793 et de l'arrestation des Girondins, il se crée une s,fua
que les places qu'avaient occupées à la droite, dans l'as•
tion inédite : la droite s'évanouit. • Le sommet d e la Mon
semblée précédente, les défenseurs de l'ancien régime.,
tagne, passant pour le plus haut degré du républicanisme,
C'est parmi ces • patriotes • transformes en • minorité aris
relate Thibaudeau, tout y refluait, le côté droit était désert
tocratique • aux yeux du peuple par la seu.le géographie,
depuis que la Gironde en avait été arrachée ; ceux qui
que se range, on l'a compris, notre témoin. • Ainsi fut
avaient siégé avec elle, ayant trop de conscience ou de
coupée l'assemblée législative dès ses premières séances,
pudeur pour se faire Montagnards, se réfugiaient dans le
conclut-il, et jusqu'à sa clôture, rien n e fut changé à cette
ventre toujours prêt à recevoir les hommes qui cherchaient
disposition locale'.• Comme si c'était une loi de composi leur salut dans sa complaisance ou sa nullité'. • La place
tion qui se rrouvait cene fois établie.
Impossfble de n'être pas frappé, en lisant ces lignes, par
1. Journal tÙ l>uquanoy...* op. cil., 1. I, p. 3l2.
2. A.C. Thibaudcau, Mimoiru rur /4 Com:.-ntion: �, t, .Dirwoin, PariJ, 1824,
1. Mtthieu Dumas, Souwnin, Paris, 1839, 1. a, p. 4�5. p. 47-48.
28 La droiu t.t la gauche Les assemblëe.s révolutionnaires ou J,t Jaux départ 29
a ifls i libérée sert cam\tnent à accueillir les • envoyés du comme l'expression inévilllble de tenda.nce:s
ppréhendée
peuple , - un Montagnard propose, le 12 août, de • mettre "rof ondes, mais comme le produit pathologique de dis
le côté droit de la salle à la clisposition des député$ des �ordes fun estes qu'une saine organisation ne devrait pas
assemblées primaires, ils le purifieront ; et il n'y aura de tolé rer. Aussi Je dernier mot de la Convention sur le sujet
délibérant que Je côté gauche • '. �or rétablira la sera-t-il pour la bannir. La Constitution de l'an III sera
symétrie des forces en présence. Ce sera mcme un moment complétée par un règlement du travail des futures assem
d'expectative à la faveur duquel la division de l'assem blée blé es expressé ment destiné à • rompre ces groupes de partis
prendra une portée spécialement significative. Ce sera qui présentent l'enceinte du corps législatif comme un
manifeste en particulier au moment de la crise de germ inal champ de bataille où plusieurs armées sont en présence, et
et de prairial an Ill qui aboutira d'ailleurs à la mise hor s jeu se disputent avec acharnement la victoire•'. La Revel
des représentants les plus voyants de l'• extrémité gauche•· liere-Lepeaux s'étend longuement, le 14 septembre 1795,
Scion un usage qui remont-e au moins aux premie rs te mps sur les ; inconvénients extrêmement graves ,, qui ont
de Ja Convention, l'affrontement des députés se double de résulté d'une siruation où les députés étaient acculé$ à
celui des tribunes, où le public se distribue en fonction de émettre, au lieu de leur vœu propre, celui • que le public et
leur clivage. Le 12 germin.al, ainsi, les pétitionnaires qui les membres de l'assemblée eux-mêmes croyaient devoir
ont envahi l'assemblée• défilent au milieu des applaudisse sortir de la place que nous occupions•'· Sur sa proposi
ments des membres et des tribunes de l'extrémité gauche ,,. tion, les places seront ,donc tirées au son tous les mois,
Il n'en est que plus remarquable de constater qu'en dépit chaque membre devant se tenir au numéro qui lui est échu.
de cette polarisation, Je vocabulaire qui la traduit ne suscite Grâce à cette rotation fréquence, explique-t-il, les députés
pas davantage à ce moment-là que dans les périodes précé apprendront à mieux se connaître, tout en étant plus libre
dentes d'effets d'identification. • Côte droit• et • côté chacun d'influences, de sorte que ces opinions m.icux indi ..
gauche• correspondent à une pratique désormais parfaite vidualisées • se fondront plus aisément en une opinion tout
ment installée et rodée, mais au travers de laquelle on ne se à fait gênêrale •'·
définit pas. C'est que même dans l'enceinte parlementaire _0.IJ.Xon--veit-que- si...!!_ Révolution française a en effet
où l'opposition est devenue une règle de fait, elle n'est pas •�é la droite,eJJ.3.giilJ!.ç_h_s_!u lan,gage poljtigue,_c'est à
son.corps-défendant: Il est bien au même moment quelques
J. Mon.i,ntr, t.xvn, p. 382. AutrCS exemples dn.ns P. Dnsart, Po,oin dt la voix inattendues, celle de Sieyès, par exemple, pour tirer
Ritdution, qp til.., p. 149-150. une autre leçon de l'ex:périence en entCrinant Pirréducti
2. Monim,r, ,. X:XJV, p. 115. Le compte rendu de la sCancc prCci.c par ail bilité du phénomène - Sieyès n'avait-il pas été jusqu'à
lcun que, lors de l'cntr« des pétitionnaires, • les membres qui stégtaient â
l't'Xtttmité gauche, a.in$i que les pt.rsonnes qui se trouvaient d:ins les tribunes
au-<lcssw d'c11x, leur ont doMé de vifs applaudissements• (ibid., p. 111). Les 1. La RcvrUiêre-1..epcawc, M.tm.iui1r, t. XXV, p. 748.
î!Jusu.tiom ,urabondcnt, durant la J)Criodc, où l'cxtdmité gnuche est �rticu• 2. Id., ibid.
li�R"mc-m en relief, ainsi qu'en témoignent les diverse$ teintions pufementaircs. 3. Ibid., p. 749.
30 La dn,iu" la pudr4
Pari&, 1796, p. 58-59. consolidation d'un parti •• Archivu parkmmwim, 2< $êric, t. XVl, p. 594.
croire qu'il cxîs.tc d3ns l'membJ� • non seulement la formation, mais la
32 rradùùm••• 33
L4 droiu ,1 la gauth� La R�s1a11ra1Î(Jn : au.K originu de /a
fond le p�jugé en faveur de la • noble iradépcndanc;c � �_gouvcmemcnt du ' milieu confronté à une
�.IR · ' •
qui doit être le premier carnctèrc. d'un dépu1té • • On ition, de Ia bc. • é d'un rcgune dc
11c stmp 11c1t
· se •�llble oppos
d
demanda, poursu:it le même témoin, quel intérêt il pouv ait l'anglaise. Vitrolles, l'un des chefs de file ulua,
bi rtition â
r::
résu)ter pour la chose publique qu'un député sacri6àt à un � ;ncorc évoquer en aoùt 1816 l'adoption du système
pani une opinion qui n'était plus la sienne propre. • La En l 820, il ne reste
partis sur le modèle britannique'.
recherche de cohésion des uns su,scitc la réunion des autres. que la nost::tlgie désolée d'un idéal
�us à Louis XVIII
Lcj...ll)9�érés_!_c__ ç:o.mpt�cn face des ultras. Deux mois
�var1oui: • ô tories, ô whigs, oû étes-vous2 ? • La logique
e • •
après l'ouvenurc de la session, fë71.>ftobre 1,815, la frac.. (onctio nnemen t parlcmentalfC est en euet,, dcvcnue ues
du
rure pnraît consommée. • La lutte était cngagie, les panis à manier, de par le jeu de
différente - et autrement difficile
étaient classés ; il y avait dans les chambres un,c majorité et cc mode
bascu.lc qu'e11e impJique. C'est en fonction de
une minorité con.$cituées 1• • Et, point capital pour cc qui des forces politiqu es que les
ultra,
spécifi que de distribution
nous intéresSë ici, J.L,:n:ai.Mté ! 110 momtfit incer-
dénominadons de droite et dè gaüèhe acquièrent sens Cl
1·ainc ,, scion Duvergier de Hauranne, • s'éta�t définitive necessité. A cet égard, les aMées 1815-1820 représentent
ment fixée à droite • 1• La face du monde eût certes ètë
fa périodevëriiablement r{;atricieÛCÔii-ënes se fixent et
changée si elle ava.it été se loger à gauche !
s'o.ocrédirent de manière définitive. ··- • -
Comme on sait, les dissensions de plus en plus affinntcs L'établissement du couple, si l'on ose dire, passe par un
au fil des mois entre le ministère, obligé à un réalisme élC ménage à trois. Il y a droite et gauche parce qu'il y a centre.
mentnire dans la conduite des affaires, et les suppôts trop C'est de l'anomalie par rapportt à • l'état normal du gou
zèlés de la tradition monarchique, conduiront le Roi à pro vernement parlementaire, dont les ressorts jouent mieux
noncer kt dissolution dès septembre 1816. Les ultras sont
s'il y a seulement deux partis en présence ., comme dit
sévèrement défaits aux ëlections d'octobre. Le ministère
Du\,/'ergier de Hauranne, qu'ils sont le produit. • Mais,
s'appuiera désormais sur les tenantS de l'esprit de com
pou:rsuit le même, comment n'y aurait-i! eu que deux
promis de la Charte, dénommés pôur èè môtif• constitu
partis quand un parti se montrait hostile à la ÇIJ»te et un
tionnels •, et qui deviendront bientôt Je c centre •· Ils le autre pani hostile à la D�e ? Nécessaireri°ent un minis
deviendront avec l'apparition au lendemain des é.lections
tère dévoué à la Chane et à Lo Dynastie devait se tenir
de 1817 d'un gro:upe des •ln.dépendants• suffisamment
étoffé pour constituer une opposition sur la gauche, oppo
sition qui ne cesscn de se renforcer aux élections de 1818 "'°·
1. • Apt:t(U de 111 situation de la Fraocc: au 15 a01lt 1816 •1 ln Mbnoc·m de
Vitro!ld, Pans, Gallimard, 1951, t. n, p. Les mÛ1Ûll'C$ K plaÎp)cnt • des
pa:ssiocu �t de l'esprit des parti.s., dit Vitrolles; maù il, ignorcm donc: qu,c le
et sunout de 1819. C'en est définitivement fait, avec et
eou\·emement adoptê n'e1t tuuc: choU: que la corutinufon ttgubèrc des
puda • dont • 1• balance des Whigs et des Tories dcpWS «:ot quarante aru •
1. J>ro5prr Du,"ttgi�r d� Ht\llUlnC, Hùwin du l(lll'W:f'Nffltmt � (Oumit k tnodck qu'il convient de suî,tt.
""F,o"''• Ptris, 1857, 1. Ill, p. 29), 2. l...rttre à Dt-eues du 10 octobre l820j dtêe par EmcH Daudet,
2. Id., ,·bid., p. )48. Lowù XVl111t lt d14 D«.o.ut, Paris, 1$99, p. 74.
34 La droite et la gaudu: La Ra1a11ra1ion : au.x on"ginu th la tradition... 3S
éloigné de l'un et de • autre et suivre encre eux une voie e parlante - contentons-nous de relever au
,opon-f"ffphi
►
,.--
moyenne•.• Avec cette double sécession des irréductibles assez e.1oqueot pour se passer dc commen-
Jon g un titre •• .
de l'�sme sur un bord et des libéraux intransigeants . e .. r,
uur
e la ch ambre des d'tpuus mdrquam awc
sur l'autre, on encre dans un syscème de positions fixes
n1,a 11 J'6· ifd
l"jmtrati
,timde fa place qu'occupe chacun dt$ membres•. L'éditeur
excluant la rotation des places à l'occasion d1une alter�
na.nec. Système donc où les p0sîtions deviennent intrin.
:,::,,. de ces Statisriqu,s (pour!�- session de 1819) prend la
quer au lecteur qu 11 ne faut pas se suffire des
sèquemcnc significatives à tout moment en regard de peine d'expli
l'orientation du ministêre qui se définit forcément par ois grande s divisions de l'hém.icyclc, car non seulement
rapport à elles. En pratique, pour s'assurer d'une majorité :roit e et gauche sont divisées chacune en deux• sections ,,
il lui faut le plus souvent gagner l'appui, au-delà de s� mais encore chacune de ces sections préscme--t•clle à son
tour des différences significatives : • MM. les députés qui
troupes centristes narurelle.s, d'une fraction au moins de
l'un ou de l'autre côté. C'est ainsi que Decazes et de siège nt dans la deuxième section de gauche, dans la
deuxième section de droite et au centre sont placês de
Serre essaient, fin 1818, de gouverner• dans le sens et avec
maniêre $ indiquer la division de l'assemblée vers laquelle
l'appuj de la gauche, sans que la gauche fût représentée
ils inclinent. • Et ce n'est pas tout : l'ordre horizontal se
dans le ministère•, tandis qu'ils changent leurs batterie s,
fin 1819, pour gouverner• dans le sens et avec l'appu.i de double d'un ordre vcnical. • Les trois colonnes se divisent
la droite, sans que la droite eût pan au pouvoir ,2• ll y aura imperceptiblement à trois dcgrés 2• • Il est besoin, pour
donc des constirucionnels favorables à l'alliance à droite décrire cet esl)ace intégr11lement balisé, d'une tenninologie
et d'autres à l'aHfance à gauche - entendons avec ces capable d'en restituer l a '"'Cttaprure à l'intérieur et en plus
fractions de la droite ou de la gauche susceptibles de se de ses grandes coupures. C'est alors qu'émergent en sus de
démarquer de leurs• exagérés •· D'où, en fonction de cette droite et gauche, extrême droite et extrbne gauche, centre
double contrainte à se décerm.iner, au sein d'un jeu fluc droite et centre gauche.. • Mais ces classifications, commen
tuant, d'une pan vis-â-vis d'extrêmes clairement ide.ntifiës, tera un peu plus tard un observateur, sont loin d'indiquer
d'aucre pan vis-à-vis du point d'équilibre de l'action gou toutes les nuances des partis qui composent nos assem
vememcnta.le, un cJasscmeot spatial extraor inairement blées. Que de teintes diverses, depuis l'extrême droite du
•
raffiné des députés arina• nuances de leur centre gauche jusqu'à l'extrême gauche du centre droit ). •
position. Soit dit au passage, on touche sans doute ici â l'un des
Comme il constitue la clé du jeu politique, il devient une grands ressorts qui font la force cognitive de notre couple
donnée publique. On voit apparaître une série de Su,tis
tiqucs, de Tableaux ou de Plans destinés à diffuser cette L Ces doc!.tmcnts i,Cffiblmt 1tppaJ11.icre à partirde la tcAion de 1818, Ils
sont rancmblls cl.ans la &è:ric Le S5 i la Bibüothtquc nationale.
2. S,atissiqm th la CJuimbrw d,u dJptlth. 6 mai 1819 (B.N. Le 55 13).
1. P. OU\ 'ff8�rdc Haurannc,cp. cri., t. IV, p. 5$5. 3. Sous l.a direction d'Eu�nc Ouclcn; e� Laurent Paa;nenc, Di<rwm,uiin
2. Id., ibid., LV, p. 315, politifu, (1842), Paris., 1868, p. 207.
36 La droite tr la gauehe La Resrauraiion: aux originu de la tradih·o11... 37
Et puis survient l'assassinat du duc de Berry, en . s de la fin 1820. • Nous étions là, écrit-il, trois sortes
uon
février 1820. La vague de réaction qu'il (uscite bouscule • par le pre''
e1es 1ct , gens dc droJte,
• • • a•
aises
de gens app
les règles du jeu subtil en train de s'etablir. Retour à la c.r, gens de gauche, aussi peu nombreux, et gens du
cornpt
simplicité de J'antagonisme frontal. Le ministère s'unit aux . foiso n' ... >0vec Stendhal, en 1824, un pas sup-
nu.11eu, à ,. . .--,_
ultras pour faire passer une sé.ric de restrictions aux libcnés lémenraire est franchi, lorsqu I 1 exp 1•q��a__ propos du
doute : ce so.ru....r._anciennc et la nouvelle _France qui St: des classements politiques . Celle-ci avait été
tro uvent face à face et la question est de savoir si le co m. lan gu e
peu mise en sommeil depuis 1824 par l'écrasante
promis est possible entre les • deux peuples •· que qiue • au sem • d e Ia• Cham brc rctrouvee •
. ation de la droite •,
domin
Avec Montlosier du côtê ré.actionnaire, avec Thieny Ct Jes talents d e 1a qwnzame
• • d'opposants can-
en cor e que
Guizot sur l'autr e bord, le discours historien se déploie au leur réd uit • d'extreme• gauche et surtout Ies dis-
conn:••s dans
même moment pour ancrer dans le temps long de la majoritaire, tiraillé entre les indomptables
sens10ns du camp . .
conquête cette duaUté d•une France • condamn ée par s.a extrê me droite et les mode�és d� s� • gauche •,
de son .
propre histoire à forme.r deux camps rivaux et inconci. une vie parlementaire ammee. En 1827,
eussent maintenu
Hables • 1• C'est dans la mesure où la division politique pré ... , .
l'uni on sacrée contre 1_ e m1��stere 1o��t1onne de nouveau,
sente de la sorte aux yeux de tous des motifs maje urs à la tnpa uon de I ep� que Decazes. Le
et l'on revient r:o
irréd uctibles, d'exister et de perdurer qu'il y a sens à s'; ministé riel, ramené a cent quatre-vmgts membres, se
camp
retrouver, à durcir en concept la distribution des fore� d'une doubJe opposition, avec
retrou ve flanqué soixante-dix
parlementaires, à élever l'accident de leur disposition spa royalistes sur sa droite et cent quatre-vingts libéraux sur sa
tiale à l'essence.
gauche. D'ou le recour de la question des alliances suscep
Droite et gauche s'enracinent ainsi grâce à la cornbi
tibles de déboucher sur une majorité.
naison de deux facteurs, au croisement de la dramati�tion Faut-il un rapprochement du centre droit ministériel
historique et de la subtilité politicienne, telles que le tour
avec le centre gauche ? Cenains le plaident, en arguant, à
nant de 1820 les fait se télescope, à leur paroxysme. Inter
l'instar de Stendhal quelques années plus tôt, que là réside
vient d'un côté, donc, cenc reviviscence clarificatrice de la
, l'opinion générale de la France et l'esprit du siècle : wuu
fracture révolutionnaire provoquée par le dessein mèmt
la Fra,,ce en centre gauche•'. Solution véhémentement cri
d'une restauration, qui leste l'identification des panis
tiquée à droite et à gauche, où l'on revendique chacun
d'une formidable gravité. Mais elle n'est efficace que parce
pour son propre compte une cohésion garante d'hégé
qu'il y a eu au préalable captation de cet antagonisme à
monie. • Le cabinet doit marcher ave.c la gauche tour
l'intérieur d'un jeu d'assemblée extrêmement serré qui lui
entière, proteste ainsi le Journal des débau ... Ce serait une
impose sa sémantique propre.
folie de vouloir par la réunion du centre droit et du centre
Peut-être faut-il mentionner encore l'année� au
gauche constituer un parti assez fort pour rêsistcr aux
titre du renforcement de l'acquis. Elle est en cffcc le
anaques des deux cxtrérnités2• • Benjamin Constant
théâtre d'un riche débat dans les différents partis et daru
dénonce de même comme une utopie le détachement du
la presse sur la conduite à tenir à la suite des éleaions de
centre gauche d'avec• ce qu'on nomme l'extrême gauche ,.
novembre 1827 ; débat qui ramène au premier plan la
• La gauche restera unie, dit•il, bien qu'il Y ait dans se, la révision générale des dénominations et de la
rangs des impatients et des résignés•.• Ce que les jeu nc 1 co s, de par .. • ·· • •
entrame , au.ra permis 1 introrusnaon dCfinj..
t aCU ·q ue qu'iJ
. . , . , ,
gens du Globe confirment, en renvoyant dédaigneusement des divi sions par Iemematres comme categones de l'en-
0. vc ..
dans le passé • ces distinctions de centre gauche et dt ende rnc nt pohnque.
t
gauche, souvenirs de 1819, .. Les véritables éléments de la
majorité so m a gauche, sans dfatinction de ccnrrc ni d'ex..
trémité .2. i\!t:iis à droire, un publiciste influent, le vicomtt
de Saint•Chamans, s'efforce d'écablir de façon tour à fait
parallèle • que l'alliance cnrre Je centre droit et Je centrt
gauche est impossible, et qu'il y a plus loin de l'homme le
plus modéré du centre droit à l'homme le plus modéré du
centre gauche que de l'un ou de l'autre â l'homme Je PltU
vif de son parti •'. En conséquence de quoi, lui pousse en
faveur de • l'allfance de la droite avec le centre droit ••. IJ a
d'ailleurs, à l'appui de sa thêse, cet argument intéressant
que • les quatre partis et leurs nuances dêlicares cxistem
plus réellement dans les Chambres que dans la nation,, où
l'on ne rrouvc plus guère • que les opinions nettes de la
droite et de la gauche qui aient quelque puissance,,.
En pratique, Je m.inistêre centre droit de Martignac s'ef
forcera, au cours de son année et demie d'exinence, de
maincenir une précaire ouverture à gauche, en vue d' une
• fusion • improbable avec les libéraux modéré-:s. Naviga
tion périlleuse, le �nant à merci d'une convergeQS_� des
oppositions qui finira en cffct_par-l'cmport�r . Et ce sera la
fatale fuite en avant dans r
• la folie d'un ministère d'extrême
droite •, comme avaTtp ëvenu \l'Jfêië•. ·-· ---
L'épisode, en-tout
...
, ,., requis d e se
lementaires, un centre! droit et un cen tre gauche ,, . occuP:· tilicàti on politique. Chacun est
d'iden du blanc
La compétition électorale et l'adhésion partisane vo besoin dans l'opposition du rouge et
emprunter en effet de tout a�tres ch�- . s 1.mguisti nt s,iu_er,
Or
ent trouvé à se satisfaire. • C'est ,.elle
ques.
c'est
pri miti vem .
Les élections de mai 1849, point de cnst?�1sa11on du
rable, qu,1Js ont art cet mscrument à la fois. d'c
xtreme
. i au dép
qui • , ,ourn . '
-commë-<ÏÏÎ sait, de la carte des forces poliuques en F confi'1t et d' 1rruncd 1ace recon•
ranc e,
l'fi catio n des termes du
opposent, en langage populaire,les democ-soç � . qu'appe1 ait •
sunP re pos1t1on dans Ie conJljt
. sance de sa prop. ,
•
� l_
48 !.A droire tt la gau.ch� la topographie des chambres..• 49
L'ir4 des mtlSSQ : de
pense, mais que les forces sociales se mesurent. C e • Le texte est intéressant par son• caractè:re
encore ses mots que ses puces •
80at
d'erracteurs parlent. n démo cra u·ques I • • 1•·d • dc parn, avec son
i ee
.
. e• u anticipe par un cote
a fallu t rente ans, lc3 �ntc �nnées. q� consti�cnt Propr:.. ch:1n:11cr
Ja cohé,sion d'un• grou pe rassemblé autour
ment la période d'2cclimatanon de la democrane en Fra n . . nce sur une gauche composee
'
- • d ,aut orgaruscr
lflSISt3 .
d, une doctr ine . • •
Peut-êrre qu'en retour les vicissitudes du lexique politi ce. citoyens ra 11·,es aux m êmes pnnctpes •·
q exc1 us1·vement de . •
ne sont pas sans éclairer de l'intérieur quelques-unes d�: pensee, en mem temps, reste essen-
e
Ma� • son horizon de . . . . .
composantes de ce processus au plan des mentalit és. inrra parle m enta,re, ams, qu' en temo,gne ce pas-
. Uem
ue ent
gauche bigarrée, hétérogè •• ne, formée de routes
sage : , Une
peut .haranguer, cnuquer, harce.ler en
LANGAGE ÉLECTORAL,
on.es d'opinions,
sParoJes l'adversaire commun, et c'e:St beaucoup; mais cUe
ur l' acu• on i• •
restera ioujours nulle po
LAUGAGE PARLEMENTAIRE
ce confinem ent restera la règle tout au long des années
Droite et gauche resurgissent avec la libéralisa tion du suivantes. La réactivation terminologique se produit comme
second Empire, très exactement avec les élections Jégisb,. annoncé, au milieu des convulsions de la guerre, de la
rives de� Les quarre-vingt-dix députés de l'oppo� chute de l'Empire et de la Commune, puis du retour à la
rion, constate un journaliste, • vont Contraindre l'assemb lée normale du régime parlementaire que l'adoption de la
à revenir aux anciennes délimitations, gauche, extrême République finit par couronner en 1875, À la suite des
gauche, centre gauche, centre droit, extrême droite•• élections de février 1871, on voit officiellement apparairre
Juste prévision sur Ja dynamique enclenchée, puisqu'on vo:.t à l'Assemblée nationale une Gauche républicaine, puis un
Gambena, quelques semaines plus tard, dans une retenti1- Cenrre droit et un Centre gauche'. Il y aura une Extrême
sante Lettre aux é!ecteurs de la première circonscriptü:m di, Gauche en 1876, une Gauche radicale en 1881. En 1885,
diparument <k la Seine, tenter d'opérer la décantation à c'est au Sénat que l'Exuême Gauche se constitue en
gauche. • Il faudrait décomposer la gauche actuelle en deux
panics•, propose+il - en fair, bien qu'il n'emploie pas lt l. Oiscorm , iplaidoym politfl/ua J, M. Gombt:r.ua. Paris, 188), t. 1, p. 432.
mot, en centre gauche et en gauche véritable. Ce qu'il veut, 2. Ibid. Une accq,cion plus large, mais sou.lignée par l'auteur comme inba
c,est rendre au mot de gauche • son sens précis, déten niné,
bitutllc, sous la plume d'Eugène Aubry-Vitct l'annik- suivante: • ... chose
remarquable, c'est la g,a1,ch�. c'est le parti avancé. c-'cst•i-dire La portioo des
limité : il indique et définit un pani politique de composi élccmut qui dcvnùt plus que toute autre se tenir pout satisfaite de La simple
tion homogène, d'origine identique, de principes communs,, uni\�rnlitê- du droit de vote .., , (• Le sufrr:agc uni"crseJ dans l'avcn.ir •• La �
dts Dna Mcmda, 15 mai 1870, p. 3!7 .)
le pani regroupant tous ceux pour qui l'émancipation d•J 3. La fonnatioo de ces groupcs a:t m.inucicusemtnt reconstituée par Rainer
suffrage universel exige de déboucher sur des institutions HOdem.ann, Fra.luiombildung in, jro.'lf::6rudvn ParlantmL Zur Enlfl•�ltl""'f da
PartNnzytu,,u in dn Fni�11 Dri1u11 kt,ublik (1871•1875), Munich, Ancm.is
Vcttag, 1979. Pour les déw:loppemc111ts ultérieurs du phénomène, d. M. Tour•
1. L Vll»Cb, LA ClocA4 du J 2 juin J 809, cïtt par Jean DubOts, l.A J� nier, • Vç111 WlC grammattt des dêsignations soci�poJitiqucs au dC:but de la
loin pol.in(J,u t.t s«iol de la Fran« Jç 1869 à 1871, Paris, Larousse;, 1962, p. )Il. ru• Rti,ubliquc, 1879-1905 •• MoSJ,n• 2, 1981, p. 51-7 l.
50 Lo droite et la gauche topographie da chambres••• 51
L'ère des mosses : de /a
groupe, avec cc manifeste qui dit assez le rodage des gauches en janvier 1879 - ce
é ._ 11 lui à l'union des
queues : , La qualification d'extrême gauche indique d•u! en aPP' es de naissance de la formule :
. """""11 c ��e i•un des act ' ' l'Un1o
manière suffisante les motifs qui dictent la constitu tion ' e e etc ' n des gm,1ches•••
. . d,, ut
groupe'· , A la Chambre, �ette ,,�1s, de nouveau , il se ' Le sa1
r- . . la vé
· nt
•
• etre
• é' . • Pl ace d oit , • e,
Républiqu
des gauches, voila
de Ja
.
i.a1t
fo , .
L ,Vn1on •
une Union des droites apres les elecuons de 1885. L' au phénomène de Ia coa1•1uo • n des extrernes
rrn
ann . oacurelJerncnt, '
• •
suivante, Raoul Duval prend l'initiative de créer une Dro Gam bett a la pres, 1 dcnce de 1a commission
i� ains i à
qui. vaut • qui• est venue
républicaine. Dénomination reprise par Jacques Piou :�
dge t en jan vier 1877. • c·est 1a dr one
b s, com-
1893 pour son ex-Droite constirutionnelle. Dans Je disc forces à peu près égales des gauche
oun :�epa�ager les
parlementaire, dans l'analyse politique, à laquelle Je dév l bonapartiste. Elle a voté presque unani-
mente un journa , ats radieaux
loppement de la presse procure un puissant relais, dro ite cache pas pour 1es cand'd
rnemeot et elle ne s'en
e
gauche et leurs dérivés prospèrent et font la loi. sir de voir triompher•.• Le mécanisme
qu'elle a eu le plai
D est deux configurations qui les appellent quasi néce que Ferry le place au centre de sa cam
s est assez rodé pour
sairement : d'un côté, la polarisation à chaud du débat, ons de 1881, dont le véritable enjeu,
de pagne pour les électi
l'autre côté, l'analyse à froid du rapport des forces entrt nombre suffisant de monar
dit-il, est l'élimination d'un
les camps, c'est-à-dire en particulier de l'état interne de ent à l'abri
cltistes irréconciliables pour• mettre définitivem
leurs diverses composantes. En ce dernier domaine, Je, des coalitions d e droite et d'extrême gauche le ministè
re
graves comment2teurs du Tempr s:ont une mine inépui voulu par la majorité•'·
sable. • Il n'est pas un avantage de la droite qui n'ait été C'est dans ce contexte de• concentration républicaine••
préparé par une imprudence du radicalisme ,, déplorent-ils à l'abri des minorités extrémistes, que s'impose l'une des
par exemple en 1873', pour constater l'année d'après que formules les plus fameuses de l'opportunisme, abusive
, la gauche et le centre gauche sont infiniment plus unis ment prètée à Ferry lui-même : , Le péril est à gauche . ,
que ne Je sont la droite et le centre droit •'· Du côté du Il s'est contenté en fait de la sous-entendre, en déclarant
langage de la tension, les attestations ne prolifèrent pas •.u Havre, le ! 4. octobre 1883, à propos des • succès par
moins. • Nous avons à remercier FintoJérance républicaine ti�ls . du paru �transigeant • : • Le péril monarchique
d'avoir amené à droite la cohésion complète�, s'écrie le n existe plus, mais un autre lui succède et il nous faut le
bonapartiste Cassagnac en juillet 1876. Le radical Floquet regarder en face•... • Ce sont ses adversaires qui se sont
1. Manjfcuc du 28 février 1885, cité p3r Jacques Kayscr, Ln GraMlf 1. Cité par J. KaY$Cr, op. tit., p. 105. Un auttc point de crinallisation
Ba.tailks du Ndkali'smt, del origi'nes aux port& du po1Nuir0 P;1ris, Rivière, 1962, pourrait éttt • l'union de la gauche , que Gambetta échoue à constituer en
p. 12;. mars 1876.
2. Lt Tm,ps, Z1 avril 1873, à la suite de l'Eltttion B:i.rodec, dté patJ. Karscr, 2. Un ioumal bonapanistc citê par L'Annh �. Paris, 1877,
p. 5-6.
3. Discours d'Épinal, 19 juin IS81, in Dùcoun tl opinionJ, Paris, 1897,
op. ci,., p. 70. t. VI,
3. Lt 1mtps, 11 man 1874, cité par FrattÇOis Caron, L4 Franu da pom(JUS p. 6(),
tû 1851 à 1918, Paris, fa)•ard, 1985, p. 256. 4. Discours du Havre, J4 oetobrc 18S3
, ibid.. p. 172.
52 deJ chambres•••
53
La droite el la gauche
- · de la
��,.,. ropograpltie
L'ère des ma-
Com mun_e
chargés de traduire et de populariser le slogan, A
la . ur l'an alys e de ses résultats. La
des élections de 1885, le Manifeste de la commissicVedlc o p arti·
co nsulcao.on �ve les couleurs de 1848. Elle prête en
ccngrts républicain radical socialiste stigmatise ainsi, l'b II du rarne
· ne et ravi
par contrecoup au blanc) un edat pour
. da onunc rouge (et •
me signe de reconna1s- •
ne• f:aste qm,• oubl',ant nos ,dcme1s ennemis ns la .
h aine cw••r au . ne"açable à Ja fois com
-·•·
d es ra d.,eaux, n,a pas craint. de d'ire au pays : le
péril n, .,. PS , u• mblème répulsif La revoluuon
l0.,,mem
> • • • elle-m eme
' me e
sance et com uge , pour se:s tenants, tand'
p1us a• dro'.•te i'l est a _gauche • I • Et l'on pou_ rrait indé •st . 1s que • 1es rouges •
'. _ . fini. . nt • la Ro • de nour-
1so
ment mulnpher les illustrations. Pour l'équilibre, don
n
de,.e
re à l'ép ouvante bourgeo•ise • • L'.ep' • •
�e lie-c�• en70�, em�runtee a
• 'RaouIDuval, au moment, on, donncn itï gu
dé ce nn , le langage d e Ia d enonciauon,
ies
déjà. . Pour plu sie urs • • n du
le cadre d e cette d omesuca
evo�ue, ou s � squ,sse, en 1 886-1887, le ralliement d' or• oo
_ un • rta nt da ns
parue des anciens bonaparnstes et monarchistes à la' repue SI, impo
ennemi qu accompl"1t 1e s uffr
' ' age.
.. pport ami-
blique conservarrice : • Si je me tourne du côté de la ga ra d'étiquettes revendiquées pa r
uche , En matière plus paisible
déclare notre orateur devant la Chambre, j'y vois défianc,, reconnues par l'autre), c'est l'affron
chacun des camps (et
un et répub]ic_aj1Js qui domine la
tement entre -co,ueruaze
et suspicions. Si je re,garde du côté de la droite, j'y vois
beaucoup de collègues. qui, par crainte d'un mot (la Répu que s'effectuent les rcgroupe
période, C'est autour de lui
blique), ne font pas ouvenement la politique que, dans le spensables par le scrutin
mentS du second tour rendus indi . C'est sur
fond du cœur, ils trouvent la plus raisonnable'. • De l'ina uninominal d'arrondissement adopté en 1875
décisive d'oc
déquation des étiquettes toutes faites et des clivages teçus: lui, cypiquemcnt, que se jo·u e la consultation
autre thème promis à un grand avenir et dont l'amorce tobre 1877 qui allait ouvrir les chemi ns du pouvo ir aux
méritait d'être relevée. républicains. Ce restera la loi des batailles électorales des
Ce foisonnement d'occurrences ne doit pas trom per. Il années 188� - le retour temporaire au scrutin de liste en
demeure étroitement associé â la vie parlementaire dont il 1885 n'y changera rien.
représente l'idiome spécialisé - un idiome auquel simple No �s avons po �r l'appr,écier un instrument original, le
ment la stabilité politique et les conditions nouvelles de Recueil des professions de foi des élus dont le radical B arodct
publicité confèrent une diffusion plus large. Mais dès que fa11 adopter le principe en 1881, afin de mieux d.egager 1es
Pon se tourne vers les élections, il se raréfie jusqu'à l'insi vœux du suffrage,. 11 est a. cet égard parf aitement éloquent
gnifiance. C'est sur d'autres catégories que s'opère la Jusque tard dans les années 1890 , dr olCe • et gauche ne font
mobilisation militante et l'identification du suffrage -quine
à ce que droite et gauche resurgissent au lendemain de la
1. J. Dubois, l.,,t Wlcab,Jai� p,o/itique es l«iol..., op.
dt., donne de nom
breuses 3ttestations de cenc effen·e$Cence, cf.
p. l2 l•l22 et 411--412.
2. R«utr1 d� texus au1Mntfll1,n d�J progra
mmeJ et profmions de foi tl mgaµ..
mc1u 11«,orau:x tkJ diputh prodam
l. /ùcueit des urx,es 011,mmtiqita da pr,:,vammn, qp. tiL, Paris, 1886, P. 79. Es élus, déjà cité. Ces volumes sont publiés
pt:r les soins de l'Assemblée
2. Le débat tst analysi! par:- Odile Rudelle, Lo Rép"bliqru obso/JN. Au, '111· , en g�nê:rttl l'année suivant les élections. Nous
citerons désormais la s!rie
ginu dt l'insu,.biJiU œn,til11n'on1u/Je de la Frana ripublialine, Paris, Publicaôom: sous le ùt-rc R«r,m7 &rodt1, en donna.nt l'ann
ée des
élcçüons. Elle • rait l'objet
de Ja Sorbonne, 1982 (p. 177 pour la cltacion). d'u.ne exploiunion méthodique, pour une
pCriode
55
54 La droi1s et la gauch� . de /a ,opographie des chambres...
L'ère des ,nasses.
pas partie du discours qu•� candida t adresse à ses 1902, qui voient
. _est pacent dès Jes élecrtcasde
teurs• S'ils apparaissent a u detour des program mes él� lléno rnene D prend
. ' a pJ>el s . re ,uscem e nt' d u • BIOG-d�
ou proclama nons, c ,est dans une accepnon ·
pur e m e nt
P
Ja victoi ' 1 ur lors des élections de 1906, alors
pour-
• Par. am� u, • bloc
Jeme ntatr e , comme 1orsqu e 1�n • ra
� �"é· e 1 d e Freschevij coute son � de de l'affrontem. ent le plu s aig
p e no •
explique, en 1889, avoir fait • avec ses� dr_le "'nt gu e la
la que
'
stion religieuse s est rcferm ee avec
•· . . • d 'une mm .. ouc ,
tout ce qu, 1 eta1t au pouvoir • onte contre bloc• � stère Combes l'année précédente. Il s u r-
ur
.
, .
e on rgolfie r prec1se
d'ac om
c Pu, r bu e du mJI11 • •
ou comme 1orsque dM Ja c e l'al ha nce entre socia-
. e a= vicissitudes d '
a ses él t
ecte •
mem
de Tournon : • Le programme que je désire vous sourne:::S VI·vra de
• aux au cou rs des annees suJVantes. Il a pn•s
est Je programme des droites'.• C'est un vocabulaire c liste s e t_ r ad, c ance vi s à - - vis de la conjoncture. Désormais,
• au regar d de s anathèmqlll
conserve une neu tra 1•1te' reIanve, d
so0.indepen soit des r apports ent re le s composantes de
qui permette nt de se différencier, du ge nre de , Ja ré : quoi qu'il en rennes de dro1t • e et de
a d •
roi r
e de Ja ga uche, c'est en . .
tion • ou des • r ouges •• comme au regard de s dé nomin la te
les compeauon • s devant le suffrage
tion s qui permette nt de se situer. Dénomin ations d a. gauche que se joueront
-��rw:.::.::!...:.=-==='.'--..- -=
• teurs, ava nt d'.etre ce 11e d e
ont C'est la langue des-,..
elec
républica nisme et conservatisme fournissen t l'axe par conséquent que les can-
en cet te première phase d e la III• Répu blique.
cardinal Je urs représentants, la langue t r par ler.
didatsà la représenta tion doiven leu
Reste à comp rendr e la petite révol ution mentale que
DIVISIONS ET UNITÉ re couvre cette mutation lexica le. Elle correspond pour une
bonne part, à notre sens, disons-le tout de suite, à l'entrée
Les choses changent autour de 1900, au te mps de Ja '
e n dé mocrat i e d a ns l acception contemporaine du terme,
• défense �épu e • et du conflit majeur e nclenché par avec ce que celle-ci implique de changement en matière de
l'affaire Oreyfu� représematicn. Enco r e est-il que cette transforma tion pro
roite et gauche vont s'imposer alors
comme les noms pa r excellence de ce s deux France qui fonde de l'ordre pol.itique épouse les accidentS d'une con.fi
s'affronte nt passionnément sur l'essentiel, la vérité, la justice, guration historique très particulière. L'évolution d e s données
la religion, la nation, la révolution. À la veille de la-gu erre de structure se mêle inextric a blement ici à l'action des fac
de 1914, leur rôle de repères est définitivement consacré. teurs de conjoncture. C'est ce faisceau subtil d'inter actions
�u'il s 'agit d e démêle r, à la lumière du symptôme linguis
La topographie parlementaire est de venue le-moyen pri•
c,q_ue en l e quel il se tra duit� En stylisant à l'extrême, on
mordial par lequ el les ci toyens se pensen t en politique'. Le
presentcra l'adoption de masse de la droite et de la gauche
comme la solution simul t anée à trois problèmes principaux
limitée, de la part d' Antoine Prost1 LAf.fxàbrdain desprodamMions &t.wndn dl
1881> 1885 tl J889J Paris, PUF, 1974.
L 11,w,J8aro<i,� 1889, p . S81 et p , '59, i\i.ichalon, 1998.Voir également
son article • De quand date le clivage: gauche
2 . Le point a ttê très richement documentê, depuis la premît.rc paruôoo �c 1 droite m France?,, Rffue /ranç
aiu de scitnu poliriqut, vol. 48, n° 1, février
cene Ccude , par l'ouvrage de Marc Crapez, Nai.uan« tk la go.wdv, Paris, 1998, p . 42-75.
f-
56 I.A droiu et la gaw:.h, ..,..,s. • de la wpographÏ$ de
s chambres... 57
L'ère des m.-
'
la maitrise du devenir, quand l'apparition de
• ne cesse de d'eplacer l'axe de nouvc :<! ce des socialistes. . • • •
paros leur confronta . aIll en pu=
san
la per cée acc om phc a I o�c�s1on d'_ e'Iecuons •
. s, io urè s,
gouvernem ent des contra d.icnon quand le clivage l n ,1� mot de
a
sociale, lw a confere la pleine vis1b1-
. • s Jsur Ia quescion tenaire,
l'intérieur de chacun d_e� camps autant qu'en
cre �
Use a ce ntr ee . ns qui affectent le nouveau par
_
gestion de la révers1b1hte entre l'acteur et l'ob la . . En dépit des divisio ctoral et par1ementa1re,
•
ux, b••: . dem eur e son poi ds éle
,
s i hm1té qu
servatcu,
repres • , . " _ e qui modifie la
quand la enta11on se ,ait obJectivation des .. '
divasioi1$ irr'Jpuon rcpre' sen •te le paramètre décisif •
. n de lw que ks autre•
de la société. · politi que. C'est en foncuo
f\ La conjoncture, c'est au premier chef, bien ente nd regle d u ieu
'?"
prennent cout leur sens.
• ·1e des espnts u,la chan gcments • • nc e
guerre c1v1 • sur 1aque lle d'b
e ouche, dé façon sa1S1ssante, pour comme er, 1
J1 eJ<emPlifie de
.-.:.
�s . • c, ce
(J'°:"":e de Zola, rappelons-le'. �•rait le 13 janvier), . ue ,
de 1a po1111q 1rança1s
_ . ment de gauche à dro ite
polem1quc autour de la culpab1hte du capitain _ la ghs�
nt don••t An dre' s·1e gfrie
. d..,,é
u gag era Ia l 01• en ",
e Dreyfus dou ble mo uve me
S'ouvre là une période de �t �ées où, de la POUSSe tend à tasser 1e� paros, • a' 1es v1"der d e Ie�
. 191�, et qui • e, para dis
nationaliste à la riposte républièlnm!', puis à l'offen sive
anti� • ·;,gie de gauche, pour les reJeter vers le centr
cléricale du ministère Combes, les antagonismes d'opinio itant l'émergence et le déve lop:
n ��s satisfaits•, tout en susc
prennent un tour exceptionnel d'exaspération. C'est <bns estataires sur la gauche',
pement de nouvelles force s cont
en avait fourni
ce creuset de tensions, bien propice à J•affirmatioo de aut- L3 relève des opponunistes par les radic aux
gories dualistes, que se joue pour l'essentiel le transfen qui une première illustration spectaculaire. L'arrivée des socia
nous intéresse. Mais cette confücrualité paroxystique, en listes, en répétant le phénomène, lui confère l'allure de règle.
même temps, n'explique rien par elle-même. Il existe des Il en résultera, au lendemain des élections de mai 1914, ce
catégories déjà en place pour nommer l'affrontement,et singulier tableau d'une Chambre oû • toute la moitié gauche
la situation eût pu aboutir à solidifier encore l'opposition de la salle était occupée par des groupes nés seulement
entre républicains et conservateurs ou entre rouges et'blancs. depuis un tiers de siècle e t portant l'épithète de socialistes
N'est-ce pas d'ailleurs sous le signe de la • défense de la (so daliste unifié, socialiste républicain, radical socialiste) •,
République• que s'opèrent, en 1899, le rapprochement et tandis que • tous les groupes qui gardaient le nom de
la mobilisation de la gauche et de l'extrême gauche lice g�uche (gauche radicale, républicains de gauche, gauche
à l'agitation nationaliste, de la manifestation du 11 juin à democrauque), siégeaient dans la moirié de droite • les
dc�x llf?u�es progressistes formés des débris de l'anci;nne
l'inauguration du Trwmphe de la République de Dalou, le
18 novembre? Or, c'est pour finir à une substitution que '!1a1oi:11e republicaine (de 1880 à 1898) étaient refoulés à
l'on assiste, au lieu de ce possible renforcement .
l extrc::ane ùrone ••.
.\
62 1A droit4 et la gaueha
la 1opcgraphie des chambres••• 63
J)� des masses : de
' 1
François Goguel' : la cornb.maison des deux dirn men ce pou r nou s
fait du moment un concentre• exemp1aire
ouverte en France par la Révolution,
, de la tra Cnt1~ 1
où Ja POiaris �o,
simpli6catricc du conflit_central n'a d'égale que l'hét�
di �·•
1 Ch amb
t,e
auc
bén éfic
re,
oup
e d
en
Jus
�un e
1 907 : • La droite com
à gauche que vous ne
Je pensez. • Au tre
distribution purement formelle
, et don c
d'être redoublée. .: .les mot s d e
néité complexe des parues prenantes. Cc sont sp,.,_• , .111défiJJirnent susceptible
. 'fi . -.wqu� t 1 . uhanément ceu
s·m x de la d1v1s1on.
ment les besoms de cette uru cation sur fond de t•"·· I'uni·on y. sont des electtons de
que ce soit à l'occasion
•
a1 ,, s1gn if1ic•tif
• • •
. • •
• d1 que 1• droi te
1
la gauche. J 906 det•', Il Y a d ,un . cote • ,
On recrou ve ici sous un autre angle des détenninati 1' denut · m·rcs, envahissent le , Baro . ,
, Jong ues années de luttes mten ses, propice a
déjà évoquées. On discerne en particulier comment la.° J acqu ·
is de • •
nouv eau leX1que. Et puis il• y
coup sûr à ta pénétration du
"'
, 2., 11 'e,t frappant de par crt:mple, n'cm� De l'autre c6tê est le bloc de itue le blocbde droite ou le bloc de la �action.
• oon,uiter qu'un Combe•,
slliti
•
1 mo11 d autres ocpra11on1 dans lei discourt de combac rcc:u eiJ"• ..... k ""'
P• 808). Tous let caa de Gaure aauc;he, le loc. républicain•• .RtauiJ /Jar()(Ûr,
sont rcp�scmé:1
.,.. ...,_
Unt contpog,,t lalq114 (}902-1901), Pari•, 1904.
r - · ('
'
,. 65
64 La droits �, la gauche ,.,,.,,urap1
10r-·o
de des chambres.
tS •·dt la
champ
dts maJS
situer au sein d u
L'ire
inébranlable des partis de gauche•; • c'est yen de se
au rnilie r Je cito
bloc que je plante mon drapeau, avec ceux u du façon pou
qui ne da!IS la foumit un
naissent aucun adver.:aire à gauche et n'adm . olit iq ue. jeu des par tis socialistes
ettent a�n 1,eocrée en 1a
• • • • u p la nouveau te• dc
comprom1ss1on a drone • '. Nous sommes, il
est
C lioe Je, e ncore, Cleur• C'est avec eux •que :-,,oa1ssance
lendemain de la tempête soulevée, début 1 906 vra i' •u n du
bOD fil coe cla plus nette, sous ses deu
x aspects
• ne exl��.!l
Inventaires prévus dans la loi de séparation de �Pat 1"
•
. • s dans leu r as '!
l' as_sociée .. au
ce
bles.part is,
on
de l'État de l'année précédente - loi qui n'a pas g!ise <I e toute sa p ortee
u
51ruau c
manière intéres-
e d1Ja� libêr alc popu laire m all e
liste, par l'équilibre de la tensioîiqui mobilise (c'est Ja
p,lu, calqu r son org an isation sur celle du Zentru
sante à ns
forte parti-cipation élec torale dep&is 1877) et du relàcb.. S.F.I.O. ser a, en rev anche, da
ma nd, naît en 1902). La
e
ment qui laisse les divergences s'e primer. La combinaison n à pra tiqu er l'identifica
t l'avan,-guerre, l'unique formatio
d'antagonisme bipolaire et de 'entradiction en chagu, re et du parti. On sait
tion exclusive_du groupe parlementai
omène r estera
pôle peut ;ouer à plein. sunOYl combien, dans tous les cas, Je phén
.
eris�irement faible par rappor t aux modèle
en France d"
•n �manni'!ue. (Rappelons à ce suje t que le:
��: gr ��� , ,vres qw enregistrent à ch�ud 1a portee d u
•
L'ACTSlJlt ST L'O8SBRVATEUR
mouvement, ceux d'Ostrog orski et d e M;cbels paraissent
.
··--= ,
La cons-écration de la droite et de la gauche comme respecuvemen, en 1903 et en 1911 '.) Mais son maigre
r
� catégories identitaires relève enfin d'un tr0isième ordre dt poids réel ne doit pas t o er sur s_a portée de rupture
:�
lftisons qui touchent aux transformations très profondes C
symbolique. elle ci n'en
par contraste, dans la m
- pa� moms très c onsidérable
1/que connaît alors le système politique. Elle participe de la e ou la tradition française a
mise en place d' une économie nouvelle de la représenta• développé depuis la Révi�� uoon un modèle antino mique
hostile aux partis po_ur des moufs puiss
tion, mise en place qui marque l'avènement de la démo amm ent artic u1es. • '
Selo n cette trad'1110n, Je but
cratie au sens contemporain du terme. Droite et gauche de 1a repre, sentaaon .
est le
sont les mots par lesquels va passer le changement de fonc
tion d e la scène représentative et, avec lui, le changement
1. Mobci Ostrogorski LA Dtmoc.ra
1ie et l'Orgonisadon du porris poli
Pari$, 1903, 2 \-OI.; n 1\1.kh
tÎt,/Uff,
ffl'odtmm DnrK,krati4. l.h els 1 Zur So.t·io4,gk <ks Paruiwanu in du
umue ru,
� Ltipiig, l9) 1 (Jl,n, o/igardiisdit,t üridtnun des
Grupt>ffi
1. Formules respccti\'cment d'lsoard à Forcalquier (Rltlllil Borodt4 P. tt}i : (lffl
Paris, Gallimard, • Folio d. fr.• SocioJo� du parn· dans la dmrocratû wuxJa-n4,
Cbcnavu â Gttnoblc (p. 437), Ocb<we j A\-csncs (p. 619). essai$ •• 2015).
1
66 L,a droiri tt la gautlu
L'ire tin massu : de 14 wpograpJu'e da Ulambm. .. 67
dCgagement d'une volontC générale dont l'essen ce est te d'une révélation du collectif à lui•même
1 t'C monis
,; 1 figu
l'unité. Il faut pour ce faire que le député reste un pcrsoo�
'O en 3 son unité de volonté,
• • on passe à la figure dualiste d'une
nage absolument indépendant : c'est en opinant selo n sa
rrcspondance a menagcr entre des sph'cres d'1st:m • ctes.
seule conscience qu'il exerce valablement sa fonction qui voulait dire prêter visage et à
� rése,nter
,-ep COfl)S une entité
est de parler d:ms l'universel, pour l'ensemble du pays. La le de se ·,
manbester ai·1 1eurs et aup-ement ; ce1 a va, •
. capab
rcpr�cntation, en d'auues rennes, est le moyen de faire :uloir dire désormais refléter adéquatement les réalilés
s"exprimer la Nation, laquelle, pour des raisons à la fois compl exes d'une société structurée, y compris politique-
praôque$ et • mystiques •, ne saurait formuler ses volontés
ment , par la libre initiative de ses membres - la sécession
en personne. En retour, la Nation n'a de voix que par ses ouvrière ayant eu à cet égard, encore une fois, valeur déci•
représentants, ils sont son organe exclusif. L'ambition de sivc d'exemple.
faire que la loi soit l'émanation du corps politique tout D'où le développement en parallèle de la revendication
entier abouti ainsi à une assimilation de la représentation à d'une juste représentation. Les vigoureuses campagnes en
la Nation qui est en fait une substitution de rune à l'autre. faveur de la proportionnelle qui se succèdent à partir de
Substitution dans le cadre de laquelle l'élection est un acte 1902, en faisant se rejoindre conservateurs et socialistes
de délégation de la puissance collective de vouloir à un sur le même thème - elles échouent sur l'opp0sition des
individu qui, le transfert une fois opêrê, est dans le prio .. radicaux - en sont l'illustration l a plus visible. Mais il faut
cipe entièrement librc....vis-à-vis de ses mandants. ranger sous le même chef les projets de représentation pro
Avec les formes nouvelles d'organisation polirique et fessionnelle qui prennent également corps dans la période.
d'encadrement du suffrage, c'est l'ensemble de ce système Aussi bien l'antiparlementarisme déchaîné de la fin de la
de pensée, formant le noyau de la tradition républicaine à décennie témoigne-t•il des frustntions provoquêC$, oon tant
la française, qui se trouve ébranlé - c'est l'originalité et par l'instabilité gouvernementale qui succède aux années
l'intérêt du cas : e� la démocratie a dû se consti de cohCrence du Bloc., que par cc qu'elle révèle d,un fonc
tue.r contre la R�ubli� La simple existence de partis tionnement d'assemblée abandonné à ses combinaisons
signifie en effet, au rebours d'une vision identificatoire, internes. li faut y voir en négatif l'aspiration à une lisibilité
l'organisation de la sociCtê en dehors de la représentation, de la vie parlementaire permettant de renvoyer au pays une
et dayantage., tendanciellement au moins, un renversement image sûre et stable de ses panages et de ses propres débats
de la relation ; la députation se bornant à transponer dans - exigence de tisibilité qu'intègre timidement la reforme dC
la sphère du pouvoir un système d'organisations qui lui 1910 officialisant les groupes et obligeant les dépu1és à une:
préexiste et la détermine. L'idëe du pani de dassc, ou plus afiiliation exclusive et publique.
l ��emcnt ridée du pani comme expression organisée d'in• C'est cette quête d'une correspondance fidèle encre 1
tcrcts et de groupes spécifiques, ne font que renforcer ccne société saisie dans son mouvement effectif et le lieu de so
dimension d'extériorité ou d'antériorité. L'image de Ja identité politique qui fait la substance commWlt de cc
nature même de la re-présemacion en sort transformée : de protestations et de ces attentes. Ce qu'cUC$ demandent,
,
6!8 LA droùt et la gaudrt
L'èrt dn mosus : de la 1opographk du ehomb�... 69
tifi<;r,� de se sirucr dans un .fhamp oolitiquç appréhend� prises. Par oU la correspondance entre Je lexique de la
et rc<:onnu d:ms ses articulations objectives. L'flecteur, en répartition parlementaire et le lexique de l'affiliation idcn·
d'autres termes, n'est pas uniquement u n protagoniste, titaire prc.nd tout son sens. Et par où, à côté et entre autres
mais aussi un analyste, fùt•ce sur un mode ëlCmcncaire, et vertus, la souplesse unique de la droite et de la gauche
probablement est•CC là le secret de l'efficacité symbolique dans la caractérisation de la relativité des positions, le
du vote. 1.3 démocratie, dans sa fonne développée dont mariage de la simplification radicale et de l 'ouvcrturc aux
nuances qu'elles autorisent, font naturellement merveille.
on voit les premiers linéaments se dessiner en cc déb ut de Que la�uene.sociale, au lieu de développer ses propres
s;iècle, ne se limite pas â la coexistence de fait et de droit de catégories, en creusant de plus en plus la distance entre les
partis en lune. Elle consiste sunouLdansJ�pr.ésenrarion signes spontanés de la division et le code <:n vigueur sur
pacificatrice_du_tappon des forr.c,--m_pxfscocc, rel justC6 la scène politique, ait finalement adopté pour principal
fient que la structure parlementaire doit le résumer. Son langage d'actî0n•h>-langag<>;>réformé.d.eja «eréscntation,
cœur réside dans cc singulier processus d'objectivation voilà q_ui signale un pas déterminant dans l'installation
compétitive qui fait de chacun un spectateur de la division mentale.en..dê.moaatie. Une démocratie dorénavant conçue
dom il est d'autre part l'acteur. Le c.itoycn•suffragant est comme domestication du conflit par l'organisation de ses
en réalité un être double chez Qui l'engagement voisine protagonistes à grande échelle et par la rirualisation, jusque
avec le détachement de l'obscivateur, qui enregistre les dans les mots, de leur affrontement. Droite et gauche, à la
70 Lo droi'te lt la gtmdt�
L'ire des masstJ : tk la t•f>Opophie d& chamml••. 71
place de rouges et blancs, c'est le consentement impli citt â La République J'emporte. irrésistiblement,
la réversibilitè de l'adhérent en analyste substitué à l'uni]a.. le but atteint. ' 1· • 11 ·
tëralitt du panisan. . à contrecœur. Le gros des ,orces po mques s 'y ra 1e
• ••
radversrn.: dc:mcurç. Oava.nra,gc, clic s 'avcrc
fut-CC
elS,Y ID-Sère. Et • • • •· • •
•
consot uuve a 1 mte . n eur dc Ia R'
e pu-
dev oic rester la règle .
1. e cllc-mê.me. Quoi . qu,.11 amve, 1.1 y aura p!'lrtage et
disco rde entre une drone �t un� gauc. he - c•e �t I' assurance
DÊPASSER LB CONFLIT bJQU •
_ .
de ccue irrévocable perperuanon de la �1v s1�n que les
�
/ Ce qui est vrai maintenant, c'est que cette entrée daos dcu.'< tc.rmes, au plus profond, se mettent a vehkuler.
J�ge du conflit poliâque, pen:nancnt, irréductible,inst:îna.. o�ine �é. tt0spec �vcmcn�.. à. prcndr � la mesure de
pan génératrice d'un trawnati srne
t�onnalisé, est d'autre la désoricntauo_n dramat19.ue qu a pu susciter� chez beau
t�rriblc dont les effets en chaine seront la tragédie du coup fopcrspcctive__de cette sorte d'cmpri_s<��ncmcnt dans
,.br siècle. C'est l'ambiguïté extréme de l'antiparlemcma 1ëëô;;-füt,___Jiêmenti aux évld�ncc� all! ... �anccs ]es
rismc qu'on évoquait à l'instant : s'il relève par un côté de mie ux installées quant à la bonne forme de l'être-ensemble.
la quête confu� d'une adéquation reprêsentative mal Elle va provoquer un puissant mouvement de réaction
assurée par les formes classiques du régime d'assemblée> il auquel la catastrophe de 1914 et ses suites achèveront
participe de l'autre côté du grand refus soulevé par la pers. d'apponcr son a1nplîfication passionnelJe. Rê.action double,
pective d'un espace public irrémédiablement fractur é. selon deux voies absolumcr.t opposées, à l'extrême droîte
Mais c'es t aussi c;ue cette dernière Sig:nlOe ni plus ni moins et à l'extrê.me gauche, l'une â base de rejet passéiste,
la ruine d'une culture doublement ou triplement enracinè c> l'autre à base de dépassement futuriste . D'un côté, l'idée
incapable de concevoir la vie en sociétë euuement (ple que cette division des esprits et cc déchirement des înté,.
sous le signe de l'unité. Culture traditionaliste de l'unité rêts corTcspondeot à une déviation pathologique, contre
rclayèt: de Comte à Durkheim par les fondateurs de la pem« laquelle il s'agit de retrouver l'organisation essentielle,ment
sociologique, significativement réinventée par Maurras en 1 solidaire dom les sociétés d'autrefois ont donné le modèle
cc début de siècle, voyant, dans la solidarité organique des 1 et dont la Na1ioP1 représente Je cadre naturel. De l'autre
communautés, des corporations et des rangs, le principe r côté, l'idée1 â l'inverse, qu'il faut aller au bout de ces
contraignant de toute cohésion collective . Cul�cobinc cont·radictions, non parce qu>elJes sont bonnes en cUcs
de l'unité:, faisant de l'identité en acte du peuple et du t mêmes, mais parce qu'clJes promcnent, grâce à Ja Révolu
po�voir le suprême idéal de la République. rio11, l'avênement d'une société réconciliée. Mais avec cous
A quoi il faut ajoucer la pene de la ce.rtirude d'un terme les croisements possibles entre Jes deux : innombrables
qu'eatn1inc l'installation dans le conflit. Quand les républi seront les hybrides, du modernisme ré.actionnaire au natio-
cains se banaien1 avec les monarchistes, le but était clair, nnlisme révolutionnaire.
leUJ" 2ction s'ioscrivni1 dons l'horizon d'une fin qui de,·ait À noi:tr qu'on tient ici la clé, à p:a.rtir des extttmi,mec:,
voir la pure et simple résorption de Jeurs adversaires. Voici de la dissymétrie beaucoup plus large des attitudes, à droite
72 La droite tt la goudre
L'èrt, des masses :
de la u,pographie tks chambres... 73
1
dence... L'interrogation est provoquée par une enquête 1 trines constituées et de forces organisées pour lesquelles le
fameuse lancée par le publiciste monarchiste Beau de , premier impératif est d'en finir avec le jeu politique à la
Lomenie sur le thème : Qu 'appeltz-WttS droite et gauclte ? fois délétère et dérisoire symbolisé par la pseudo-rivalité de
C'est en reponse à la même enquête qu'Alain aura cme la droite et de la gauche. L'étoonant, c'est que pour finir,
réplique promise à une belle fortune : • Lorsqu'on me par un retournement assez remarquable, cc double rejet de
demande si la coupure entre partis de droite et de gauche, l'opposition entre droite et gauche va conduire à son ren
hommes de droite et hommes de gauche, a encore un sens, forcement. Cinq ans après le diagnostic de Thibaudet, en
la première idée qui me vient est que l'homme qui pose cette 1936, elle est plus vivante, pl•Js centrale, plus sacrée que �
-
question n'est certainement pas un homme de gauche. • jamais. Pour tout dire, elle est devenue inexpugnable. Les
Un excellent témoin, d'ailleurs, de l'essentialisation de la communistes qui l'ont initialement ébranlée à gauche au
nom d'un rigoureux point de vue de classe ont achevé de
l. En réponse j l't>nqu�t� menff p!lr l!mmanud 8c11.u de Lomloit. Qu:'49- la consacrer en s'y ralliant. L'insistance des idéologues et
pdn-œws drou tt ,a�>, Paris, 19.31, p. 77. des mouvements fascisants à marteler leur proscription
76 La droite t1 la pudtt LA remps des e.xtrimismes et le SIJcrt du partage 77
symétrique,. ni droite ni gauche, n•a conduit qu'à les é ri.Rtr ouvrier et J?aysan• dont toute la �ropaga ?�c est
en repères encore plus concraignants. u11 • Bloc
. uon des fausse s altemanves polinques,
axec S'Jf la dénoncia . . . • .
d1v1s1on qu1 compte. , cel1e du capital et
11rnsqu, e de la seule
Capitalistes de dr01te • et capna • • 1·1stes dc gauche
GAUCHE : L 'APPROPRIATION COMMUNISTE du tro·,ail. «
gauche n ' est qu ' un autn visage •
dc Ia d ro1te,
- 1. • La
seva lent
1 a _ 1
tete rC$tC a meme
En fait, on voit se répéter avec les communistes le phé • souS deux facc,s différentes, .
_ • : •Le
11 mai, vous n e vous .
trouvere z pas e n presence d•un seul
nomène de conrcstarion intégratrice qui s'était produit dêjà
bloc national : vous e n aurez deux, l'un de droite, l'autre
avec )C$ socialistes avant J 914. La séparation affirmée avec
de gauche•. , D'où le slogan sans appel qui revient comme
véhêmence aboutit pour finir à renforcer le besoin d'unifi.
un leitmotiv : •Ni bloc national de droiu, ni bloe naricnal de
cation. Le refus d'entrer dans le jeu•républicain• est posé,
gauehe'. •
au dépan, avec plus d'intransigeance encore. Lê nouveau
Dans le même re.mps, force est de relever Pextraor<li
parti rtvolutionnaire issu de Ja scission de 1920 ne se
nairc prégnance que manifestent ces catégorie,s réprouvées
contente pas de fustiger la collaboration de classe ; il renvoie
dans la culture et dans la pratique même de la nouvelle for
carrémenc dos à dos les camps traditionnellement en prê
mation. Au congrès de Tours, ainsi, c'est suivant la vieille
sence, assimilés à•deux fractions de la bourgeoisie••. Lors
répanition parlementaire entre droite, centre et gauche que
de la première grande consultation à laquelle il participe,
s'organisent les délégués. Le procès-verbal enregistre les
en J 924, il n'aura pas de mots assez durs pour le•bloc des
•applaudissements au centre •, les•protestations à droite •
bourgeo::S arrivistes• qui, sous l'étiquette de •gauche•,
ou le • tumulte à gauche • comme pour la plus routinière
dispute les places au •bloc des bourgeois repus•'· Face à
ment bourgeoise des assemblées. Au moment du vote
la majorité sortante du Bloc national et à côté de l'•union
décisif, y lit-on par exemple : • L a gauche entonne L'lnter
de gauche • reconstituée entre radicaux et socialistes sous
Je nom de Cartel', après les mécomptes de J 919 où chacun nadonole. La droite reprend L'internationale. Cris à droite :
avait été séparément devant les urnes, Je P.C.F. présente Vit,eJaurès .I Cris à gauche : ViveJauris c, Unina J•. • M.icux,
à l'intérieur du Parti, c·'est encore sur ce,s partages que
J. Renaud Jean, le 1' Juin l 923, ci1é par Georges Bourgio. Monud M l'on dispute. En novembre 1924, Monatte, Rosmer et
ptmispolùir:p,u o, Franu, Paris, 1928, p. 219.
2. Bloc OJ\'f'Îer et pa)'Wl de Chattnte-lnftrieurc, P.«uei/ Barotk1, 1924, l. Mnrtb�t-Moselle, Rautil Borotkt, p. ,,s.
p. J69. Citons lpScmem le manifeste du Bloc ouvrier et paysan de Scio�t• 2. At-cknncs, ibid., p. 71.
OiJc qui inaugutt un usage de 11 , puche • entrt guillemets destinë à un riche 3. Allitr, ibid., p. 34.
l\"ctlÏt: • Coet.rt le Bloc national, ,-ous sctti sans piti!, Conttt: les andid&U 4, Pro:ês-vcrb:aux du congrês de Tour,, cités par Annie Krkgcl, U �
"'de gauche.., ''OUI urcz sans mffl-semcm, • (Ibid., p. 846,) th Toun (l'JZO). NaUJo"" du P.C.f-., Paris, Jwl.iard, coll.• Arc.hh-c, 1, l964,
3. La rom.u.k es, <:elJc de la Ligue de ln Rtpublique c::Ue en oc1obre J92I � �41. l..tn.gage repris par Jes onteurs ewc•mimcs : Frossard, •insî, doat l'ar
tt de son manifC$.tt' : • Le but nscnticl de la lisue cil de préparer l'union de nvct à lo. tribune est saluée par , des applaudisscmems i puche •• parle de
gauche.• Cité par G. Bourgin, op. n',., p. 207. • nos ami$ de la droite et du centre (ibid. p. 159).
, ,
78 La drt,Ùe er la gd1�he
Le 11mm des exuimismes el lt sacrt du P4rtage 79
Delcgarde publîent une l,Mrre au.x membr4S du pam· co mm extrême du cartel des gauches, ou élé-
niste où ils protestent co1ntre 1 .
a qualificanon •
de • droi te communistc, aile • •
particip ant d'un neo--cane • • e la diffil'·r,·
l'D eute a aue
m ent • • •
qui leur est attribuée par la dircctio�. � Nous !ommes bic� 'd'
e un pam qw, • par son essence meroe,
sûrs ) écrivent-ils, de ne pa.s appancrur a la drone du p•-' ressortir l'originalit . . .
nnse irréductiblement a toutes 1 es, 1ormat1ons poliuques
Quant à être classês, ils réclament d'être rangés dans• un s ,opr , •
de 1a bourge oisie •, quand. la � ecam�ue menta1e du suf•
-LI. t
tendance qui s'appellerait la gauche ouvrière • au li,: fr.Ise solidement implantee desormats dans les popula
de cene , droite pesùférée • en laquelle on cherche à les
ti�ns: tend invinciblement à P�bsorber dans sa symbolique
enfermer•. Et ron sait les ressources que les directions suc
primord iale. C'est afin de bnser cet encerclement pa_r la
cessives tireront de la nécessaire lune sur deux fronts counune que le comité central met en avant • la formule
conue • l'opportunisme de droite•, d'un côté, et contre•b prolétarienne c/asJe centre classe• pour l'opposer à c Ja for•
pratique gauchiste soi-disant radicale •, sur l'autre bord. mule rCpublicaine les rouges contre kJ blancs • 1• La tactique
Autant de signes qui attestent de la pénétration en pro du maintien systématique au second tour entraîne une
fondeur de cene géographie organisatrice : même lorsqu'on série de tria.ngulaires dont profite la droite, bien qu'une
la récuse sur la scène officielle, c-'est au travers d'elle, invin. fraction de l'électorat, rompant la consigne, ait joué le jeu
ciblement, que l'on s'oriente en politique et que l'on pense de la discipline républicaine.
au quotidien la marche de son propre parti. Aussi ne faut-il La tradition ser.a finalement plus fone que la volonté de
pas s'étonner de voir le comité central en déplorer la foroc sécession. Aux éle,ctions de 1932, la stratégie• classe contre
chez les élecceurs à l'occasion des législatives suivantes, en classe • révèle ses limites : le Parti recule (de 11,3 à 8,3 %
1928. C'est qu'entre•temps la loi électorale a été modifiée. des suffrages), il persiste néanmoins à maintenir ses candi
Le système proportionnel en vigueur lors des suffrages de dats, mollement, mais cette fois cinq cent mille sur que.lque
1919 et de 1924 rendait l!'Claùvement simple de faire cava huit cent mille de ses électeun l'abandonnent et choisissent
lier seul. Le rernur au scrutin uninominal d'arrondissement le report à gauche. C'en est fait de l'ulùme grande tenta
repose le délicat problèm·e du maintien ou du désistement tive pour défaire les polarités établies au nom de l'altérité
au second tour. Or> doivent constater les dirigeants, • le de classe. L'intégration dans J'espace des oppositions poli
Parti apparaît encore aux. yeux d'un grand nombre de tra· tiques constituées l'cmponc sur le discours de la différence
vaillcurs comme le parti le plus à gauche •• de sorte qu'une sociale. Les prolétaires • conscients • eux•roêmcs se recon
• tactique mécanique de désistement pour Je candidat de naissent davantage, au total, dans une gauche englobante
"gauche" plact avant le militant comm opposée à la droite qu'ils ne se sentent spécifiquement et
uniste laisse s'aççré
ditcr, en dépit de nos d�clarations, l'apparenc du parti exclusivement prolétaires contre les bourgeois.
e
1 • Cahim du bolthn,'WM, 12 décembre l. Comité «ntrnl,, Le.rue ouwru ou:t mfflclbm du parti, i1I � Bodin �t
1924, lt:XU: in Louis Bodin t:l N--.ook
Rldnc, L, Ptmi c.ommvnûufronçais p,,,,da N. �cînc:. op. cil., p. 96.
,u l'm�•gwrres, Paris, Atn)ai,d
Colin_, 1972, p. 135. 2. 1/,;,I.
LA droi1' et la gauche
80 u 1.emps du extrlntisma tl le sacre du partage 81
On ne relatera pas une fois de plus les circonstance s Tbore2 avec le Bloc d'avant-guerre
q-.; qu'établit
ont fait aller lt Parti, pour finir, dans le même sens qu e :a le contr aste • ' ' •
d e l'un me d 1a1 apres-guerre. • On lit
masse ùe ses êlcc:tcurS. On ne re�cern r,as l�s chernio m•W rgeon s d.it-il. dons çon rappOrt au congrès ou on
parfois , de Vil-
ments obscurs qui one conduit le même Thorez qui clouaj
c
encend
, début 1936, que le Front populaire n'est autre
ensemble au pilori, Je 6 février 1934, • le choléra <t � leurb•nne
• .
des gauc h es, e.1argi aux .
que )'ancien cartel communistes .
peste •, les • bandes fascistes• et les• gouvernants et parf.� pas exact. • p assons sur 1es mows �, �vt
" 'd ents • 1w•
Cc 'est qw
mentaires de gauche••, à prononcer le 10 octobre de ta . :Osent de se laver d u soupçon de collaboration de classes
un
même année les mots magiques de • front populaire t
qui au.rait été le vice rédhibitoire•··
des alliances antérieures
D'autant plus virulente avait été la volonté de sécessioo· h
• Ce cartel des gauc es, c etalt une parue 'dJ e aJ c asse
d•autant plus puissante sera la mystique de ces 0� ouvrière entraînée derrière un clan de la bourgeoisie (... ).
nouvelles menant à • l'Union des gauches triompha nte, de Le Front populaire, c'est la classe ouvrière influençant par
J 936. C'est à une régénération de la gauche par l'extrême son activité les travailleurs des classes moyennes et les
gauche que l'on assiste - Pinsistance des expressions asso entraînant à la lutte contre la bourgeoisie, contre Je capital
ciant • la gauche et l'extrême gauche •, soit positivcmeat, et le fascisme'.• N'empêche qu'au-delà des stéréorypes et
soit répulsivement, dans le Barodet de 1936 est déjà à clk de la langue de bois, une idée importante affleure ici. li n'y
seule digne de remarque. Emmanuel Berl relevait dw a pas simple extension d'un système d'alliances parfaite
Man·a,me, en mars 1934, le contraste entre la • signifiœ ment rodé. L'entrée des communistes entraine la redéfini
àon sentimentale forte • gardée dans le pays par les deux tion du camp auquel ils viennent s'agréger et la refonte de
mots de droite et de gauche et leur peu d'efficacité, pour cette identité d e gauche transcendant la dive1$ité de ses
cause de flou, au plan politique•. Et il paraît vrai que leur composantes concrètes - refonte à laqueUe les événementS
double contescation par une extrême droite très minori apportent le lest d'une traduction pratique, avec le rééqui
taire mais intcllecruellement influente et par une extrême librage effectif à gauche qu'entraînent Paccès, pour la pre
gauche très isolée mais socialement représentative, toutes mière fois, en la personne de Blum, d'un socialiste à Ja
deux volontairement exclues du jeu, les grevait d'une lowde présidence d u conseil, et le quasi-doublement des voix
communistes.
incertitude dans l'application.
Il y a répétition, en fait, du mécanisme fondateur, c'est
Sur fond d'anà-fascisme, la recomposition à gauche,
à-dire rc-création d'une identité unitaire par intégralion de
avec le reclas!ement des forces qui l'accompagne, opi,t
ce qui présentait jusque-là comme inintégrable, et plus
une formidable clarification. C'est ce qui sonne juste dans
précisément encore, sur Je rond, par métabolisation de la
différence de classe en appartenance politique (différence
l. Œuvru de N.awiçe Thorez, Paris, 1950, livre: n, c. V, p 20, in L. Bodia
et N, Racine, op. tiL , p 228. .
.
2.. A/,uÔgnM, 2811Man 19'4, dtt p:ar Claud Esner La Gautht hl�
e , 1. CiuYl'es d.c Mau.r i<:cTbo,ct• r,p. �·., , Jivac m, 1. XJ, p. 10·1,;.. L Bod.lo tr
(1914-1962), Paris,Armand Coli N. Racine, op. eî1., p. Z43.
n, coll.• Kiosque,. 1962, p. 102.
82 L4 droitt ,, la ga,un,
L,,t temps des ,xtrimismts fi li sacn du part� 83
vr.iie ou suppos« : c'est de représentations et de 5Yn
lb olct quinze ans durant l'irréductible séparation.
qu'il est question). De pourfendeur de la , gau che, avait incarné
encore, elle transforme en maiit sym�
guillemets qu'il était, le P.C.F. va devenir bientôt et totrt Plus préc isément t
P • on celu'. par lequc! �•�ff•cru�, mais peur
longtemps le détenteur des dés de la • vraie , gauc he. <>u, tique de la s!ru �
de la div,s1on sooale à l'inté
U sera puissamment aidé en cela par le conco urs aussi se défaire, 1 111scnpoon
de 1 division politique.
mémoire et de l'histoire. Dés l'époque du Front P0Pulaizt' rieu r de la
la réinscription dans l'espace national le met à même '
d
pleinement bénéficier de la légitimité originelle attac hée : DltOITE : LA RÉCUSATION
l'héritage de la révolulion jacobine - ce droit de Primo COMMB CONFIRMATION
génirurc qui vous vient d'avoir • redonné â la Mars,i//a;,,
son souffle populaire d'autrefois•, c�mme dit la célèb" Encore une fois, l'initiative:, dans cc processus, est •
Letm à Daladier d'octobre 1936'. A quoi la Seco nde gauche. Il serait artificiel de procéder par symétrie avec la
Guerre mondiale et la résistance ajouteront la défense de 1., droite. C'es1 de la gauche que le parugc entre droite et
patrie en danger. Au croisement du passé national et de gauche est affirmé, souligné, dramatisé, corrélativement à
l'avenir mondial, rel qu'incamé dans l'accompliss cmco1 la redéfinition de la gauche en tant que gauche. Sous Ill
par la révolution bolchevique des promesses de 1793, J e pression, la droi1e s'établit comme parti de la résis1ancc. Sa
pani du prolétariat sera devenu le pôle de réïcrcncc en réticence à l'éiiard de la dénomination méme de droite
matière de valeurs de gauche, quelque réserve que puisse couvre une répugnance plus vive encore pour cette dirnCJ>•
susciter par ailleurs sa pratique politique et en dépit de ses sion de l'antagonisme que la gauche lui oppose sous une
propres ambiguï1és à l'égard d'une notion cultiv« pour forme exacerbée. Significativement, du reste, la dénoncia
auianr qu'elle signale sa domination symbolique sur une tion de la gauche revient beaucoup plus souvent au fil de
famille large, en même 1emps que manitt 1oujours avec les son discours électoral que sa propre affirmation ou même
réticences qu'appelle l'écart révolutionnaire'. Mais 1ou1 sa simple identification sous l'étiquette de droite. Elle
cela ne fai1 qu'amplifier cr déployer les effe1s de l'opération préfère la stigmatisation de l'enseigne d'en faœ et l'an
constitutive de I 936, la dernière cr définitive. La cohésion nonce du désastre , si les gauches triomphent • à la mise en
symbolique de la gauche joue au bénéfice du partenaire qui avant de son nom 1, Par où, sur le mode déoégs1cur, cUe
1, L'expression, panni des dizaines d'autres pc>Nibl� ffl die B!mot l c.iea.
J. Lt,m du C0miû unrrol à &k>uord Da/adin, 17 octobtt 1936., in L Bodio 1936 (R.«wi/ Ba,odn, p. 222). Voir au_....,. dt to mèm< Ydo< li�
..,
Cl N. Racint,op. ot., p. 257. damaôon de la liste ttpublicaine et d'Wlion oaôonak aux f.liecùont die 1924:
2. O,.ns Je iierue, le témo(an,agc indfpassé reste le numéro des TtlWPI • ··· les partis de puche au pouvoir c'ct:t rt:trana-cr maittt cba oow••• •
-....,, sur • La Gaucbt • de, 1955 (n• 112-ll)). Voir en poni<uli<r kf Ul«wil &trodn, P. 31). Une Wusaa� aâ inté1c1rentt � b.amk pwAbel
ttticlcs de Jean Pouillon, Oyonîs Maacolo et Jean-Tou,sa1m �tanti, brill�tct Bo':"ard dans La Modbts. D parle ebondam.mt:01 de 1• ,al.Khc. mail pas de:�
illustntions du Oott�em dom on Cfflie d i dt- df,-ger Je prioape, Saaalit'· droit e, et d le moch�: • ... puuqu'd n•dl qu"un parâ CD f,-ocr. «tw qw
tion ec auspiaon vonc de pair.
84 La droite �, la gf1uche u ,c,nps d4s e:ctrhnismtts et le rocn du panage 85
de l'Action française : •Legrand scanda.le d e cc qu'il faut draient ignorer ce qui les dérange iet les activistes décidés à
bien oppclc.r l'afToirc Blum [.. . ) c'est l'attitude des dépu,;, regarder froidement la réalité parce qu'ils entendent la
de 111 droite'...• Mais en langage plus mesuré, Thie:ny dépasser. Les uns souhaiteraient pouvoir faire absuaction
Maulnier ne se livre pas li une autre opération quand, de ponnges que les auucs sont résolus à abol ir et que, dans
quelques mois plus rnrd, il avertit • la droi1e traditionnelle, ccnc mesure même, ils n'ont aucun complexe à nommer.
qu'elle ne doi1 pas compter sur • les braves jcuncti gens Stc.rnhcll situe l'apparition du mot d'ordre• ni de droite ni
espéré:$ , 1. Obliger la droite à se reconnaitre comme telle, de gauche• autour de 1927. Valois aurait été l'un des pre
c'e,i déjà l'arracher ô lo 1orpcur oû elle se laisse aller &\!CC miers â le lancer dans son ouvrage sur Lt Fmcismt1• li est
• la masse amorphe des modérés•· Ce sera donc le premier largement postérieur, faut-il noter, au renvoi communiste
acte des gens qui• sur son bord 1 cntcndcn-r rl:agir contre sa des deux • blocs bourgeois• dos à dos) avec lequel il pré
sente une évidente symétrie. Sauf que pour le P.C. il s'agit
en�,c 111 puc:hc et l'c.xttémc 111uchc c1 que le. mocltrh n'en t0n1 pal un de dénoncer un faux clivage qui. cache la vraje division,
•uttt, (tlAoC' t0n1 �lit donc)• (p. 7S de 1, rffd, de 198(,, Pu.ri,, UYl"C-(lub du celle de classe, tandis que pour l'ultra-droite le rejet de
IAbyrinlht. L'u,uvrqc en dC' 1936). • Il n'y a (tu'un C'?t«■ dam b poliliqut
rraota.iK, di1 •lllcurt O<Ni.n1rd, c'c:n ttlul de a•ud,c: Il cxîa.tc 1an1 comtt- l'opposition anificielle des partis vise à rendre a la Nation
1)0kb, Il rtip1c, il aou,-tJoe, c:1 lc1 modhh, dant IC'utl ldltt, lc:utt ttnùmrnu tt sa véritC de suprême princ ipe d' unhé Sauf sunout que
kun 1e1tt, en dtpcndc:n1 f1roltt:n'lfril • (i&id.., p, 122).
1. • l.�urc- ■wt c0eu1 de li droite•, Co,11bo:r, m1r1 1916. Cité par Low les c::onununisres finiront par consacrer . le panoge en se
Bodin et Jun ïouchvd, F,om lbpt,lloirt, 19J6, P.rit. Armand Coltft, toll. l'appropriant et que leurs adversaires les plus déterminés
• Kiosque•, p. 35. �
2. Ckf pt.t 2.C'ev Stcmhdl, N{ dtoi'r.t, id ,ad,. J;i'd� /ouùu 111 /1to.llll, I, J,c1n-Picm Ma.un«, Hiuoi,. dt diJc ON, Pui,, 19)9, p. 128-32'9.
rr'- �•• Bn.ucrlln, CC>mpku, 1987, p. 40. L'ouvr1ae de s,ernhrll fourmllk 2. Z. Stcmhcll, Ni droi'tt, ,,.,. l{Qudw, qp. ti,., p. l45 (GcorpsV.lois, L, NlitÛflft,
d'cumpk t,
Puis.. 1927, p. 67 �· 139).
8o La droiu ,, la çauùu
Lt r,m ,ps' dts extrt.m
is:ma tt le sacre du partage 87
En pratique, cc som la colUusion des modérés e1 l':iJtc , . • 1 cliva(!C S au sein de chacune de ces a nnées
l'essentiel de co r ir rénlediab e: nt a 1UX prises : il en pro cède et il e n viL n
nancc des centres qui continuent pour •est pour Ill- Ùleuquem • '
mander - quand on s'en écarte, c très vite pa • .. o rratt-
ystem..., p u
• on meme d 1re, avec l'oppos·1t1·oo
fonn s . .
retomber. Non s.e.ule ment dies n'em pêchent pas la pr·Y e chaque cam p, entre un ce ntnsrnc gouvem c
e
intern c, ':in
pondérance des doctrinaires d'extrême droite et d'extrè:e Plenta l et
extrém isme utopique. Systèm e qui sera d'au-
gauche, mais elles la nourrissent. Les com prom isslons d • 'ble que 1a conJoncru.e
•ctif et hs, • .
hi stonquc
tanl p1US •
uns ne peuvent que faire vafoir la rigue�r dc.s autres (�, favOO·se les cxuem
es.
retour, c'est l'intransigeance de ces derniers qu i justifie�
souplesse sans gloire des premiers). Ce n'est pas en fon:
ûon des idéologues que l'on agit, m ais c'est par rapPOn .. TROIS GAUCHES, TROIS DROITES
eux que l'on se définit. Les identités politiques ne se dét cr�
m inent pas primordia lement à partir
des choix prosaïques
Revenons plus précisém ent sur la distribution des forct6
qu'appelle la gestion de l'état de choses existant, ma,,
1.
et ta com position des camps. L'âge totalitaire assigne un
autour des options ultimes du salut social De par l' action enjeu très précis à la tension entre centre et périphérie :
de ces préposés à l'idéologie, à la fois désintèressés électo c'est de l'acceptation ou du rejet de la coexistence démo
rale ment et symboliquement )es maitres, la scène politique cratique qu'il y est question. Ce dont il s'agit à l'extrême
devient ba taille sans merci du bien et du mal, de t ombrc et
t
droite et à l'extrêm e gauche, c'est du dépassement définitif
de la lwniCre . .1\iiais ce dualis me implacable et virulent, no n de la déchirure du présent, que ce soit au sein de la Nation
seulement n'em pêche pas l a dissension et de non moins unanim e ou dans la societé sans classes. On aura donc,
dans l e cadre d'une dém ocratie vivant de la sone de sa
1. On U'OU\'c dam ln: Culiim de Ba.ms une eonfidenc::c à &0i•mtmc mi propre mise e n cause, scission de principe su.r cha que bord
rfrêlatritt du choix que çeue divi,ic>n du uavail implique pour les individ\ll
cng11gC, en politique: • J'aimcnis mieux cc Mun, j'aimerais mieux c:e Jau.ri$, entre un pani faisant passer le m aintien de la compétition
�is il faut se ttsigncr i l'ordre, Sc réSiiJlcr au et :n1re, s'humilier au 0eMR démocratique avan\ \QUte autre con�idération et un parti
a\tt l'humanité mO)�nnc qu.i ne veul que dormir, manger, multiplier, (ci;ê
ne s'engageant dans la com pétition, avec une ard eur qui ta
par Miehcl Toda, Htnri .Mt,uis. LJ,, t01toin dL la Jl'l)ÙL 1nuJl«,uLlle, Paris, La
Table ronde, 1987, p. 180). On uouve épltmcnl chct Alain une cxprcuicn lui fait d'ailleurs dom iner, que dans le dessein de l'abolir.
ttm:irquablc de C'CUC dialectique du ccnuc Cl des cxtttmcs. D'un c61C1 di-i-i, Et on aura presque nécessairement un pani intermédiaire,
chaque camp 5c: dêfi.nit par kS exttimet: • C'c" l'a.narchic, cet extrême: dt tentant la synthèse entre les aspirations idéologiques à une
aauchc, quî (ail vivre 1outc la gauche. Et c' C$t l'esprit mon.a.nique, foudr.'O)'i
d'obéîr.san«, qui fait VMe 1oote la droite• (propos de l935, in Propo,., Palu, solution définitive et les réalités démocratiques. On aura,
G•llimard, Bibl. de la PICiadc, 1956. t. 1, pp. 128S·l286). M:iis c-tl:t ne 1',cm, en d'autres termes, trois gauches et trois droites. Une gauche
pkbc pu de noter par ailleurs : • L'bommc ut rno)'efl, l' homme es:t mêluigt, radicale, confiante en la seule République pour repondrc à
l'ho,mme «t du ctnlfC, et IOU$ rc\•iac-nncm �. C(lmmc ces radicaux dont je Dt la question sociale ; une gauche commw:ûste exclusive
suis p;u; ,ür de ne pas itrc qui 01'l bauu en rctr::aitc ll\"CC plus ou moins de
digni1�, quand ils ont vu le fnnc fondrt d:ms leur bourse. Lés hornmt'S dt ment dévouée à la révolution et à la socialisation de la pr<>
droite onl auui de C'Cs mouvements naturels... • (propos dc: 1930, ibid., p. 984). priêté ; et entre les deux, une gauche socialiste entendant
94 La droits SI la gauche Lt,giqut d'un tt1racintmtnt 95
(Les Mimoirud'un/Mcisu, /1 les Dtœmbru, J9J8..J940, rééd., Paris,Jd. Pnuvcn. sitionnel, séparés et liés par des mixtes entendant assooer
J9;6,p. S2).
l'idéalisme doctrinaire et le réalisme du p raticable. Chose
2. La Droit� m Franu tk /8/S à nos jourS. Continuité et ditltrtit.i d'um rrodi
ricn Politiqitt, Paris,Aubicr-.Monrnigne, 1954. (L'ou.vragc est devenu Lt1 Dn>iUJ très imp or1ame ' l'héritage révolutionnaire a lfixé une fois po
•eto..........-
ur
-··"'"'ent
m Franct lors de sa rétdition de 1982.) toutes la figure des extrêmes, qui demeure:ra
98 U1 ,Jroitt t1 la 1t011c.l11 L,oglqu, d',m ,,,,a.cftr1tn•nt 99
Intangible sur presque deux siècle,,. Do �one que 1,1 ous leur pression, K reforme un,
u lnégoll:c, Et, s
roux avancés des onnêcs 1820, qui n'en som p as
Ill>!. d••rnpic r . d'eapru • tr è• onaloaue, 11ructwcl-
m@n, . . n des fomollcs
s'avouer rtpubllcains, n'en portent pos moins la c harg/ d1·s'Lt1bUUO celle que I 8 D,
"cvo 1uuon
• avait léguée à 1•1
À
l'ldentl0e111ion au jacobh�lsme. Bile n'est pns que
} 1c,ment po rlnnl ' de comenu,
•
Cnr , en termes la continuité ,11
POi!� ura•
mlque 1 elle a une autl1enuque valeur •ymbohque, en fo ,uccc.ssc .
lorsqu elle est revendiquée. Charles MaWT11i
tion de ln acène d'ori�ine oû toute octio� politique doi ;11uso1rc même
, .
t@�;; lu s grand-chose o voi• r, quoi, qu'il pu1ue • croire, avec
rnpportée pour être lue. De sorte aussi que le développ na P
=� .
roya 1· d u XIX• s1'ècI; e. C'est qu'entre-
1
·=
çaise, ranimant la forme la plus canonique de répartition
de s forces en sus de revigorer les emblématiques fondatrices de l'opinion, à la fois relativement in d étermin ées dans leur
Sous l'étreinte de ces adversaires implacables et systéma
. teneur et remar quablement stables dans leur orga nisation.
tiques de la démocratie, la division en chaque camp sur la Elles forment une sone d'annature sous-jace nte du charnp
question de la liberté retourne à sa simplicité élémentaire,
2
compliquée par l'inévitable tentative d'échapper au dilemme. 1� Albcn Thibaudcc. ta tdJ.es politiq, m d,ela F:l'Olft.l, Paris. l9)
dfm�t repris daru le recueil des Refl u:iom poliùqutS <fe'TbibO,udtt
Il se trouve même qu'à gauche la distr
ibution effective Antom c Compagnon,.• Bouquins•• Paris> Lafl'ont ;J Z0()1.
102 Lo droile et la ,;a11d1c 1.,ogiq11t d'uu curacù,emenr 103
en
•
du
parmi toutes ces blanc , Pou,,. tinente pour l'analyse du suffrage
celle de la droite op positions ,
c'est final I'opposition la plus per
et de la gauch e • , en d'epl-t d e
quation aux f:a1ts
tellement d'ail qui l'a emp crnen1 France'? En dépit de son adé
leurs en supplant orté, n on !>al l'axe foodamenral de la vie
P0San1 c omme an t les autres,
mais en s'irn, sa correspondance concrète à
l'opposition e n et du mou vement
perm et la conv derni è re inst ance de nos sociétés, l'opposition de l'ordre
ersion de routes , celle qui ressivité
ci des dém les autres, des est restée une oppo sition savante, dépourvue d'exp
oer a1cs, des républi cains
des socia listes travaillis tes cr
des conserva teurs collective - tour au plus a-t-elle perfusé dans la sphère des
cr des bourge
sistes ? Il est ois, des libéraux , représentations sociales sous la forme du couple d'identifi
inévitabl e, nou e t des P!Ogr<$.
S oeiêtés exp s dit-on enc
ore, que dans cations répulsives réaction-révolution . Et en dépit de son
licit eme nt his des
qui se sav ent toriques, orie
ntées vers l'avenir peu d'aptitude spontanée à exprimer la durée ou à rendre
en mou vem ,
transformati ent cr qui débar la tension temporelle, c'est l'opposition spatiale encre la
on dan
s le temp s, il rent de leur propre
division e
ntre un Parti appa raisse une gr droite et la gauche qui en est venue à subsumer aussi ce
doute. Prou du pa� et ande pamge ccmnl entre l'amour de la tradition établie et l'espoir
dhon form un Parti du fu
dés • u len d ule l'i dée tur. Sans
ema! n avec une parfai dans le nouveau. De quoi cette expressivité multiforme se
.
&rc ssi e , de 184 te clarté
� �ote-1-d, ct 8. , Pui squ nourrit-elle au juste ?
qu 'elle n e l'hum anité
de, Prcvtsi . 'agi est pro Il Y faudrait, pour être pleinement démonstratif, une
ons,
elle se divi t que sur des
cl asse s • l' se naturelle souve nus et
• une qu ·, men t en dcll)( patiente étude de la diffusion des notions, pays par pays.
�ugne à , P1us touché grandes
marcher e de l'expé On devrait suivre, par exemple, les chemins très instructifs
en avan t rie nce des anciens
dans les in , par lesquels la droite cr la gauche s'introduiscnt en Grande
1. M..,1n., ccrnl'llde s de l'in-
P>.,�a . 11..... 1• ".· • ' -oo Bretagne à la faveur du tripanisme transitoire imposé, à
.,... _,, oron1
� UruVC":- ncc, 1.,J< °""
11_ loch""'1
<t "-O. l<ll.-,..;'Y Of "h,__ -- J!.,·.,_
• ·-- """ .,.,_. •,. - . �. "' .,Poliâatl 1. � 4•.,,. l'ft>OlùritmltOftt, in Œuvru com.ptltcs, t. vtn. op. m.,
• 1981 , oins;
....-,. .
,-.'Vi<a,.,
&od Ù><
..,..,,.
/d,• Ld\,l\,&luo�•
• •Md � Il,<nso 'l'>,iy ld,ntificadon, q.., d>n1 p, 71. Tout le texte ut remarqutblc dan, 100 etTort pour QOIUU'UÙ'e une 1)1)0-
1. Bu<IJI, ,1. C.....,, O oo ln>°"& W., lde
. F- 1,1� ,.,. Mas, P\ol,boloaicaJ l'>-t(e lotk ration.odlc: dn pa.nis. Pankulièrcmcnt dipc d•ancntioo. aimiJ 1a m.aniè:tt
<f 16n-, <hfd cs •• u, /lo dont Proudhon monttt k •�SKmtnt dae deux puas mO)"ffl& cn.ttt Ica deus
• ·• 'b- N'"-' York Ao,o, Comp,tirio•v, pa.rds animes (p. 77).
,WUey, 19?6,p.
243-273. 2. 1A A,/inqu, - r. 11, ru,,.J,1/qu,, Pads, &I. dv � 1958.
1 17
soeJ.tâ co,aump,,roiNf
d1u1lutt dd
116 ,..,.,...,,.,.� s,,, r..:o
•,-.•,,·o,t
Prisc de
tra duct ion, css11cra-
t-on de
contradlc...
tte c nttc
· u-a,v at\ o:; p ar 1a
• \'-
panir dc1 élections de 1906, pnr l'av�ncmcnt et la tno ce l-r l , • n.
çte r.nso
de prcnn,
c
lClt -"' u• ....,, .,o�t h�bit mene.,
•- • oou·c.
en pui,sancc du Labour Party, 1U$C\u'i, ce- ctu'il wpp1:n -q p" où o n e5t ra boliqueme
nt \c
tnO"�-• c r
�ssc m b1cr sym
Les Ubê-raux comme seœ,ndc p-ande foret dans l'tn� t de et d c puche
-rrn.
tiOl\ IJ) e:rode, ,,. ,••-c\UC «nn e• de droit• e • . C' est
guerres. La muhip1ication compnrotivc des CIi& devrait flirt u• n en
.,,. pl
e J'id,enùfic
oùo m tcsun,
.U:
ltUOni.r tes facteurs d'cfficacitê qui on t pe rmis chaque foi i ces p ,. art '-f.CS
-�- ,aae de donner c orps deux scnes, 1 •· cXJgencc de
à la nou,.•c.U c divil ion de se surimposer avec SUCICès , � . . de ces ' . • ''
,,,,,,,.......de rcnco ntte •· ' 'dU Cl 1 a posSIb I1ltC d m•
division$ naüonalc:mcm en vigueur. L' entn:pris e d!pauc •• poi
, n t par 1 Ill d 1v1 du
du social nt noue univ<R
de beaucoup l'èchellc du prèsent ts1ai. Quand et comm t:tu r, r9bilitt ctions qui d échire
qu nous
le c liva;c droite-gauche 6t•il dtvcnu le bnpgc familier dt ;!"me< Je, co«radi a>-ou e pc,ur so sou rce,_ �
qu',1 lotcnhsaoon
dC$ voleurs
systèmes n:p résentoùfs qui en ignora,ent or iginelleme nt r,it roltn< rcUO rt profo nd de ccne qu'elle
le
\'us.age? Question passionn•mc, don1 raplorauon appor.. parait se
1itutt
d e l o pc,liti
que. C'ttt din,
omni vore prim ordioux
tttalt W\ pendant i:clairant à l'a.nalyst de sai &â)ffe meott ..,,nipotente u dct quelques rep èta 1
dort navo nt abte •
ici, mais qui ne demanderait pas moirn qu'un bvrc à pan p0tticipe e nom est h3bit
none mond
entière. lfÏC C: auxquels
liquc poli
À difaut de pou,.--oir faire plus qu'tn ia)djqucr le pro,.
i. ùnn� �e base de toute 1vmbo vi•
gra.mmc, on rormulcn deux hypothê$CS., ou plutôt une t.'v"c dee ,é:qûh; ntific"ùon de l'indi
d'aut oriser l'ide
h)wthèsc "ot1blc �ur les r•u,on� Je et D)'Onncmcnt \UÙ· dque, en effct,
c'm puis� te
ro.ut que 1'aclcur singuhcr
U
,·crscl . Le premier vc.na.nt de l'hypolhbc reprdc l'anaqt duel au coUcc tif. puim y adhên:t c.om
mc:
1e tout, il faut qu'il sur
subjectif de l'oppo1ition enlre droÎlc et g:auche ; le second. (bns fut
re:conn.a.'itre
le ram ena.nt i lui-même. Telle
son inKription ob)t'Cti,,-c dans 1e cha.mp po\iuque dcfini par ensemble sensé e
n mm e
n des fia:urati oru du l()Cia1 co
foncti
des nuUé.nailes la
o ations.
ltt principes fondatcun de nM socif:tél Son premier motif vi.riantcs et ,unific
in.n m'on. b\ct trè-1
majeur de succès, sug&érero-t-on, est d'autoriser l'idcnufi. corpJ, en lcJn
o
c une arc-hitCCrutC
rpNq uc poüèd USC
cat ion corporelle des ae1c:urs à 1'cnscm\k. OU lis 1,'inièrtnt. Cette 5ym'ootiquc o organi$3don rclig.k
insèp a rtbl e d'u.ne �uti
Par où la di\'1$ion droite-gauche rcprés<nte en fait un sut. ptéâ5c. Elit est de: la conun
titut à l'immé:rnori11le 1ymbolique de l'organicitè daJ\s une . Sa clh de \tOùte, c'est ruruoo dt-Couic
du monde
ent in\'\sib le, union dont
lociétè qu1, â la d11T'erencc de KS dcvsncièrcs, ne peut pl us ttn1P"b1c avec son fondem cnuc eux
1e1 m ctnbrd de
se- rcpréicntc:r comme un corps. Le second motif procède rnelle qui soude symbo
\a eobésion cha dite auuc mtnt, die est b
1c e
d'une tout autre origine. Il résulte de ta logique mê:,ne de la corontunauté. Pou ot dêsi;:n c corn.m
r
que l..,oUÎS oucno
la lêgltimi1ê c.kmocn.uquc et des antinomies qui en sont lique oblig:C de cc
insép:a.nbks. Di.nt une société q\U ne reconnaît pour fon ._...pcdl.....-.,a.
,,....J>.ÂI ttiH,
C:ANKftl &i,
dement que les d roitt de s indMdw, non seulement il y a Jom•UO'"llW'I
,....
t. � lf'fff !'Id�
...... Jt ,..,_
....., f.l ,wiMÎifl#
n�,alNmcnt di\'\,tOI, '-W" la marutn de la: tradWTC Ct\ G.,.,.........,
pratique, mais il n'est pu de po$Îtion politique $C rêcla- Nieobt Philip�. l()Ol,
118 La droite e1 la gauch•
istt da socié.tb conrt.mpomjnes 119
Sur l,'qtgt)nl
·sau'ml dual
modèle bolisre de l'organisation soc
iale. Lorsqu
m.autê du ,out sur les paru•es, 1or 'il Y a J)ti. s e n proie à un problème majeur
d'ide.n-
squ'il y a a des soc t ,e·
·c·
supériorité du principe d'ordre co
llectif sur les
ntériorit'
e tn.cnto•1 ns •. d'identification p0ur
leurs propres acteurs.
,
indi\rj; t -en ten d o. ,., � uava1·11·ces pour nen
c'est forcêment en termes d'cng 0•ré ...,
.nui ne vont pas ctre par
lobemem au 's
corps que se trouve rcptt$ . p . . sein d'1""
, Des soc1ete • d su bvers •
ion
contestataire et des entrepnses e
..
. Cnte. ce t un 4 .
� rre
nancc. Le lien entre les hommes �ratif d•a u ne 6
lement au fond., sous des Visages
a symbo�1quem ppart� c.a1es tendant semblab
de lien organique cout le tem _ _ ent 6KUft rod1. • communau•
ou il es� metap rétablissement de ccue cohes1on
posé au--dessus de leur volante. � � ysi q oppose•s, au •' • ce
Cerce ec·onom1c uerntni . de cette définition arrct
'"'"''
ee de s01,.de cene coosaen
a eu dans de nombreuses sociét cxpressn-t • représentab.
és, et de façon Pa 0 tant qu'emsem
blc. et par 1·a mê.me de cette I•
mem forte en Occ-idcnc, un su rti
ppon privilCgié en eulièrc,. . • du p0int de vue des indiv '
•1Il<
idus auxquelles l'image du
'
•
" tc:i .
sonne du roi. L'incamatcur la, J)C:r.. '
royal est exemplaire corps a prêté sur la plus longue �
d ce d es soc1 � hwna1�es
être en lequel le corps politiq ment cet sc le. Ce n est
qui met ses sujets en mesu
ue se concentre toue
entier et son inépuisable et rassurante nches sensib
ns tionna ires (ou
tend, de se représenter la
re, grâce au miroîr
qu pas pour rien non plus si les passio révolu
solidaricé physique qu 'il leur contre--rêvolutionnaires) ont culminé au XX- sîèdc, quand il
ensemble sous les traits de i les tient
dualité matérielJemem et
son absorption dans un
e indivi s'est irrécusablement avéré que le déploiement de l'univers
mystiquement dêtinje_ démocratique passait par la division explicite de la société
11 faut �voir cet çnracin
emtnt â l'esprit si l'o
n veut com et l'înstitutionnalîsation du conflit, quand spécifiquement
prendre les nostalgies ine
tion monarchique a pu
xtinguibles dom la pe
rsonn il a commencé à devenir clair, autour de 1900, que le
$Î longtemps faire i►obj ifica modèle taci1e de la démocratie n'était plus le dégagement
qu'il y va au tra\ crs d' et. C'es.t
' elle de bien plus que d' unitaire de 13 volonté générale, mais la mise en scène des
lion rdléchic : de la po une convie
ssibilité même, pour les discordes cîviles. C'est à très juste titre que Claude Won
d'une figuration maitris indjvidU$,
able de leur sociëré. a détecté au crêfonds du dessein totalitaire une ambition
dans la modcmi1C in Car l'cnrré,c
dividualiste, historique fantasmatique de réincorporation, de restauration de l'un
tique est aussi ruprure et démocra
da
p:lr la pene inéluct:ibl ns l'ordre symbo1iquc. Elle pa-sse social comme corps, où l'investissement sur l'égocratc,
e de l'incorpor;icion du l'intense rcperSonnification du pouvoir jouent d'ailleurs un
la dissolution de to social. De par
ute d{-pendance en rôle dëtenninant.
divine, de toute atta ve
che sacrale, et le ba rs une source Si maintenant, dans l'autre sens, les sociétés démocra
de\·enir. De par la sculement dans le
déliaîson des êtres, tiques ont connu, après tant de trouble, un si remarquable
tout ordre en leur reco
au1onomîe originaire nnus source de apaisement depuis 1945, une stabilisation si frappante e-n
sonnalité :irtribuèt- à un _ De par l'impe�
des citoyens. Les pouvo ir qui éman reg3rd de leur histoire antérieure, c'est pour une bonne
sociétés contem porain e de Ja volontê partie à la mise en place d'un dispOSitif symbolique de narurc
concevables en corps es cessent d'ètrc
en cessant de se à rép<>ndre à des besoins auparavant frustrés qu'elles les
niveaux sous Je signe dCfinîr à tous les
de l'unité. Par doivent. ês:t•ce l'oubli de t•anc:iennc organisation organi(lue
où elles s"avèrent
et sacrale qui a fini par venir, autorisant l'accoutuman,cc à
123
1,orgarus·
122 la droite �1 la gauch� sociétés œ,ue.,,,p<Jfflints
an·t,11 di,alisre da
simp�ement, en laquelJe je puis me projet ption diffuse aux bases du
S11r
d'a ujourd'hui que des esprits lucides et libres avaient rement détac hés. al<, on pourrait
donne r la fonn ult la plus génér
observé sur eux-mêmes le travail de cet inconciliable inté Pour en de corn·
contra dictio n inhérente au mode
rieur. Valéry note ainsi dans ses Cahim à une date parti dire qu'elle est \a naitre comme
société qui tend à se mécon
culihcmcnt intéressante, en 1934 : • Ego - de droize par posiùo n d'une éeartc lée entre les
insùnct ; de gauche par l'esprit ; de droite au milieu des et ,qui se tr0uvc de cc fait cooa-ainces
société
son id�olo aie explicite et les
puches, et de gauche au milieu des droites ,. Ici les idées me réquisitions de Elle est
son fonctio nnement d'ensemble.
répugnem et là le genrt'. • Et de préciser encore, dans une implicites de face visible et la
tion, si l'on veut encore-, encre la gjtimité. La
co ntradic
d u principe
individualiste de lé
1 Kr.r),;.ttof l>omian • U crise 4c l'awt'IÎr •• LI L>dt.at. n• 7, 1980. Rtpril face cachée
daN. Sur 11maour, hn5, G1tlim11rd, • r�bo Nlto.rc. 1ffl,
1, P•\11 V1lc:ry, Ctœm, Pàri,. CalllmatJ, Bibl
p. 1494.
i la PlciaJc' 1914• L Il '
l. W., W ,. 1. n� p. \491•l
492,
126 Lad,..;,,,,"''""""
dualù1c da ,«Ntâ œnumporaina 1?7
$tJr /'or,:aniultio,r
�,é qui sc pc= <1 sc pose, avec
les fonn
idab1..
que l'on Hil, comme socié1é Produite <ft, ui• sancc
collective don t les rctomW-CS en termes
Par la v de: la p
individus est d'autre pa , c:,:iréal'.1é, SOCiét olonié;: : c:e contraignante poUJTont être ravaaeuscs.
e an •
norme constitutive que d avo,r des
�
_
é dont
<'<11 � d'•Pl'"" ion es, la pou r en•d mum • • tttr la preuve.
md1vid us Po le de la Nat
et a laquelle il revient par con�quen ur ltlt L'c:xemP • •
mdiv1'dus pour supre: mc va1cur
1 de les Pro rrib
n n ait.te la libcn.é des
.
lemcot, c:bns le premier cas, c'e duiro. R,CO •• ' L• • ' •L
st i chacun d'ais\ S:: ,r.1C d'aucrc part
OU\-nr WJe came.rc IllimUIC'I:" a I IUlOl'I�
propres rc1ponsabilités dans un cad lm 11gttu
cr ltt de chacun ayam vocation à J.C
re où la sphtrc
pu� •a.le l'indép enda nce
doh êut aussi limitée que pouv oir d e tous vi.mtcllcmcnt étendu i
second ca.s, il C!il ottnbué à la
possible, a.lors
que, l0$ convcrtir en u n
SOCS
puissance collectiv d le 01 Lo soc1été hohstc
•
rcpon d' 'i
ait d ans toutes ses panics
d'instituer tt de pro1é�r ses e 11 cha.rct Ja inatio n. Le
e, cie.llc de subord
ass.uicttis dans lcurR
lrut :c ·seule et ,né.me logiqu
d'indmdu s, a,� « que cc-la rnên:ic cntr1inc une dis:.sociarion cfu
comp,éttnccs c1 de ses mo
ni8(! d'élar gfsscm
c-ru de ICI rcrwie.rscmcnt indiv iduaJi.stc
yens. point de vue indi viduel et du point de vue collectif. gén�
C'csc li Je Km profond de-
1ion sociale • avec la rév
ce q ui ttlarcn co
mme, qtt4 rauicc de deux logiques a la foi s solidaires cc: anragonistes.
oluti on indus1ricllc une logiq u e de l'c':m:ancipation et une logique de la socia•
ffl f1j1 dk 1u stin de ma js quj 'uraia
la rt:fondati on pofüt hsaûon. EJles son, intclJcauellcmcnt cxdwivcs l'une de
par la Rnoluuon français que cntrq,rist
e. Il n'y ri r,as un l'aurrc tout en n'allant pat l'une sans l'autre. Fondamentt•
cohérent tt oomple1 par ordre libéral
lui•mêmc auq uel l<'S lcmeru, c'est en foncùoo de l'impossibilité de tenirc.nsc.mb:t
1un.icn1 1m J)Olé du luuci:ouvriêrt:s
dehors des inHéchiss ces dyn:.miqucs inséparables que va se détcnnincr le chllt'I)
oorrt.-ç1if1J sociaux, Il y erncm11 ou des
n un dilemm e imtmc des cnmradictions politiques au se.in de nos sociétés. On \'a
entre 50f1 tndron, où i l'ordre libér a,
rtgnc: 1-t point de Id y trouver c:onsuimment op� c1 constammcnc aUl>
la fibcné et de vue cxcluiif dt
l'1mé-rê 1 des r>erson ciëes dans des versions symétriques et invenet.
i1ppc1Je, au service ncs. e1 un envers
des mémos fini, qui
SQc1aJ. C,e qui f.au l'cxtt n-..nn du J>OUvoir S'il unponc de précisct la tcncur de cette articuJatiœ
du cornprorn,,. cnlf'C revend1ca1ion d'ind!pcndancc cr obligation d'appar
entre Ici dt.:ux lo(J.iq lant bien que mul
uc11 dan, le cadre Lrouw
n'en dé-pl11� au. dt l'É1a1-providcnct tcnnncc par rappOn à J'analyse qu'en donne Dumont,
libeniux, Je dcsti ,
d« 10C�l1."!I libt111 rt 1név, 111blc
Cl nonnal
c'est parce que ce dernier en a titi: une intcrprftation c-xlfi,..
lcs.
11 ne suffit donc mement suggestive de la polarit� droi1c•gauchc 1• Il propot:e
pat de dire, •près
di mension hol1,1 louis Dumont, en 5Ubsta.ncc de regarder b puche- comme Je parti pu
c 1urv,1 n��1t que r,
fo\un d1ffuie ou rcmcn1, m�m cxccllc:ncc de l'idéologie individua.hstc telle qu'elle s'llffürr,c
déniée, au miliC' c si c'est de
�r l'idN>Jogic u du remo et w'ép.anouh d2ns le sillage de la M•olution français.e.
Ùkftvidu.a:lai,c, delage opérf
lcme n,, <lie se 01c ne 5e ma1n Tandis que la droite n:prêscn1cr.1jt en regard le parti de
tmn,fonne et dnv11 11cnt fltls seu.
elle se démuhi1>l1 niage , A de l'im�rotif holîste forcément maintenu. Ainsi l a domina1io-n
c . La rcdéfmn «n• inH'iJlrds.
d.-. •o lon,.. k'Nl dc l'CO:M:
son..,r.e,,. •11 mblc a panir
au,., sou,,-. 1, L,o1ri, 01,11110m, • $us l'idokllojpe pol,liqlK' fr,uiç,ai,;,e, Vne ptNl)<a:IIC
d'une dyno
mique COffij.\llrtlJW •• lit Di,11,ii,, n• ff;, 199().
128 La droii, « lagau,:h,
=
poraintJ 129
on dua/is1' des socütb comem
idéologique de la gau c scrai1-.,u Sur /•orga11,s· ati
� � c!quifib�c
des pouvoirs conscrv
� �•r l a dro1'.e au scm
pa, la ialisme un� gauch e par-dessus lout
O c sorte qu'on aboutira
�lt
de la loci.t •t ave c le soc
'. ' au 101 1 a n e s01:c d'•- .-._ é
t\P� d'organisation collectJve et ne concevant plus
conflictuell e de la mplcmen ? . � p soucieuse
ell e que dans Ie ca drc d' un pnm ' at
bement des opposes, dont
<;<> tante hiérarc
hique, Par
_,,; , . ancipation indi.vidu
lcrn ' •· •• •• 1 S •
Cll&Jo 1 101cre1 genera . urg, t autreme nt
rc'gle'·
Dumont a par
aiJJcurs dégae, . cnt matériahse de
ne sc rcfermen1 ?lus, e�tre
la div ision de l a gauch e_ qui _
L'interprét ation a le considéra .cs pobuqu C$ et I,absolue occess,te d e
division politique dans le
ble mt!rite d'
enracmer 1p
a riori té aux libert . . n qua. s e retrouve sous 1onn
o·1V1s1o , c
principe de consti la
des sociétés contempo tution � l'autorité sociale.
raines <t d'écla irer intestine au s ein de l a nouvelle exr,émc
tension essentielle qui ks fortement de contradiction
traverse. Elle condui la entre sa volonté de mener
dans ccne fonnularion t CCp pucbc, inex:orablement partagée
trop globale, à donner endlll t, el son terme en défaisant
latérale aussi bien de la une vae un;. le désassuj enissemcnt indivi du à
droite que de la l'aliénation du travail, et l'imposs ibilité d'en penser l'ac•
estimant grandement gauche, en
leurs contradictions sous
Elle exjge, pour êttt internesà chacuoe. complisscmcnt hors d'une oraanisation par contrainte,
approprié e au matéria comme Élie Halévy le diagnostiquait justement en 1936'.
d'être compliquée à u histori
l'intérieur d e ses que, M•is à droite l e mou vem en t de complexification est
en chaque parti Propres termes
que se retrouve l a : c'est
tension des de� parallèle. L"expansion de l'univers industriel fait surgir un e
POlanrcs'. eou,.
Elle corresp ond, aile cmrcprencuriale, gasnée aux valeurs d e l'initiative et
en làit, au point de de la concurrence des individus, dont la cocxist.cncc avec
une inaac à peu dc!pan ; elle donne
prés adéquate de la les tenants d'un ordre hîérnrch.iqu e stable s'avère, là aussi,
en 1815. La, répartition des forces
gauche,, pour autant
à Plrcille substan qu'on puisse fon problématiq u e. Entre libéralisme et conscrva<ismc,
ûfication rétrospective P�dcr
principes de 1789, , c e sont alors entre le langage des intérêtS et l'auachcment au spiriiucl,
les libertés, bo ur les
, droite • incarne acoises ,, tandis encre la puissance mobile d e l'argent et l'idéal d'une com•
en face l'txiae que la
rarchie, d'appan ncc de tradition munauté te rrienne, soudée autour des fidélités anccstralC$
cnancc. Mais dè,; la , de hié
l e t4bleau seconde Restauration, ec des supériorités naturelles, la tension interne ne sera pas
évolue, et a,·cc
1848 il change moind� à droite qu'on ne l'a vue se déployer à aauchc,.
complèteme nt
.
,. ct, "'-
"".._ "..,"""""'- •- ·..� •• "- 1. ffiïe Ilt,lé-Yy, cè,., du O"'O'"'f.d. tri• ,.,, 1, l«Mtlu ,," tt la ptm, Pari,,
ch"' ltt -tt... et d,q ·Pari,, c,m.n.n1, COii.
ltt ,._ • &... ,nt,"""'""i""
. 1919,"
- ù .,.._
Gallward.1938,,...H..,col.•Ttl•, l�p. 21.311C1,JcanubaMc-lOWlip,c:
�193 ). · -r-.,.h..., . La....,,. les• dèdoubletncncs rnpecti6 de la drone et d• la puehc • partitdu dOl'l'llline
2, On,,.., 1,1,, Pa,.., &i. du éoonomiqiM W,•.«roatfflC la llnltffl dt duw • (Il,,.,,,,,. dl "'-lu,.,,,__
ba,o 8obooo .. - - <ritlqu, ......... '
P<rtJ d< l'+a,Ut�
J)lld da�
.... 1'hi, .. ., .,_..,.,.,...
, M.� la droit< Nt le P<rtJ d, 1' Ubc-,1 tn ._ q
•wti le Por11 dt
.,.,.de Nor
..,_ 1<
2 . ll 'i • là-dasus de'°""
•...,.,, Puia, 19-17, p. ,1).
pesa de Raymond Aton <S.....Espoirn J>tnlr 11M
tiid,. &... -. ,.,. I',. PwiJ. CattnaN>--Lh-f, (oil. • Ubnû de ra.prie .,
-- ®'h""...... - ....
,,._-;,.,........
"'°''- b
I',..._ ., 1
"'°">ln tc lOdalc C(l••<h• 1,
1 1957, en pa.nkW.icr • Dt la dtolte •• pp. 13-121, ll fuu 11an i mentionner u.ne
éd... Sn.i, D.,;,,11 � ck � buda d•Awd � dont ,e doit ta ""'Ce+r :t
1994: l l'amld6 de- Pierre- Manm, que je "mt:rdc vh-emwi. , Komc.rvstivcs und
130 la droiu tt la l"udu
131
wn dua/Utt da wcihh œnumponinn
Sur i"Df'l{()rtira1
u n•y a donc plus en prés,noe un pa
n; de J'in
un parti du tout. JI y a un parti qui le marché-une droite
a son Orii nodÎ>idli et . ste 1•a-
dc,r �o ent, l'industrie et .
dan, Je, droits de l' IVidu m�i• i t. vra •1
� ,
1
lit. logique libé rale tend à éloigner en sens mvc.rse
,. �� auqueJ o quc
. il y , a une puc
fait rtuouvor de I mtmcur I obs : �� ..risJDe con.sc:rvaceur., Et he qu..i,
édante qu<� 11100 de 1lJ,SSJ tou ... . .
de )'au
..:.
.
n a que n:cp ns pour
ma·,tê du collectif, et il Y � un P•� intransig eance collectav1ste,
signe de la sauvcganle de I autonte,
nê. sans dou� la
ou,s q,c son
..,,!� d �S W D
• .tOY�tics l'C\'t'ndi . .
1espl • ,
'
cations d u moi'bourgeoLS - une puebe
'6 , •·
pe:mcnt a conduit A s'ouvrir aux réq dêve1ap_ , indivtdu•ahslc ren d tres m1; ante" 1 cgar d
uisitions co nq �l'ln ts
u aussi quc la pence , • ' couu
k -••actuc Ile il
de l'.tacteur toonomiquc. t d 0yeas de pou voir. S1 compk:menlan
Sc tttrOU\'tnt face â face, pour oir, c est par ces dédoublements qu'ell: passe.
1
.,..cmm, du r61e de l'Eu1 n'<n ttcb.m< or Pli.,,._ "Qa Pu 1 s apparte n ir i l'orp.n,uau •on d c1• SOC'tir.k, ••t aeroyan"' "•
d'1u1rc pan un POuvo ir fon, <1p b c d'111ur., 1 diP6, nd -� nous ,nuions dans 1'è1ope finale ver, 11 d- lfi•
l'ordrr. Et la""me pucllt qu, dê1<11e l �rc,uoo
1 f 1 oi
l
r • -
vrancc d•,out XX co n n.ièd . Ell e• mobthû d•formidabln....,..�
.
rlp. senn'm 11tJ>1ttpumouu • l'ttl<nt Ond C0n la" a ' 1
" pcs. ra :iat I•li , t.. rieb , boulcvcnè le monde, c1 le con ll n
pu blic sur l'ffl>nomk Elle \OUdra
v
n ic voir J•n urevanch ll"6i, .,, ,ou ,o ura ,n a ,
le au mtlHOu du clw!a<' mcn l d
,
libc tde C1ffllla1- de s P<IIOcU>cs COnunandc, e t, ,ous lu ttp ère s , d èc1dè me n1 1ntnnùque 4 noirtunivus.
domaine de l1 11nmÏ.ittdon., çuand 11 droi e sendana o.m.:,le d'< n,snottr davanlJIIC le caractère consù1u tlf.
1t
dt r.,,. ra..., au prcm,c, p an l'im"'ratlfn ta tiooaJtftlt« C'c,I etprocc uus d pnlC dtconsdtnceqw teconc:tt
ne f'OU\'\lf'tl ras ne pas \'Oul l
o1r l'un ec l'autre; No.. cx<mrtairctne11 1 d rule 11 0u v<1u ua1u1, peu i peucon!Ù<fè rl
e
.o mmu vouit '-CPffld antt \lhCr l'un conrrc l' tre et oou. a 1
• • .., • � d ro n
e <1 puch: No u soommu doublc m<nl toli•
"°ClutftOUa.M klW'p:1iec licklatoncl1 aau ; maJ,
r .l,ffl\ daircs d e not 1dvtt1a1rc1, en c:ecada ' bord que c'tttau lffvcn
r l'<nd cohercoc,, &k>balc •u,,,..,,, de 1 co u tn
d<saJ-..,..,., n<>n n10.,. dct&a..,.
1 n rof n11110n ble de l' r o posm o
n
monde trouve• a.e m n1fn ur, tllc
• = e ux que 11 vbi1è d'enSffllble denoire
J,i;,nncknla ,' ldmur,cr •l'u�rnblc de que nous. Ccqw
C deM pouvolr 1
a dont c"m k p. op e queu
e,u
s do ouniq ut. En «d h c.
hn�,, ••ech.anacr. toue en r«onnai,Jam QP01 1t1 o a dct,.. qu eccqw 1' ffl ttt en ane 1 pos
daru le princ lp,,
sd:VIICd ' CW1.., auai,
foyttJ<l<w '"""""'''""'· Nous (n i• �,ne cequi nousnou diYUe
ncc
wm
d.an.la �� ou,,rni.han mcmt,dro&One"mPU<bt Jt d'a v ec nous -ml.mes.
On compt<ndm ie du rcs1e, i pardr de 16,le potsible
q ue Ol Ut �"r c nt nou n e po vo s
· dtJ 1 u n ch11û-<ro11,
'
PUch, <ontr-t la 11 t t t' COotrc- lht mctd'un bord al'aua-c,don1 leclis
ux,
libcrtt I parti
10' fd rogtès, ple, parti de la
:=:; i du peu
La for,:c de cette opposition entre gauche et droi� c' tion/ part
d:1:na
" faiblesse : prise à l a l mrt, c11c ,ne veut rien dire, cÎl 1•, g alitt- •• l a n �tur• des ron:es en p�«
c: de iser d�••n � ter, dcmere ce,
vide, puisqu'elle se content: de situer dans un esp� pour préc ssaatt de remon
lbs. est ntce
trait des options concrètes.,Et Dieu �ait _qu'on n' a pa, C't uôon, li ental encore, jus
leur évol ental es, à plus fondam
de le lui 1cprocb cr, du côte en pamcuhe:r des CXtrànes SSe rondam loaique des
di, '' ôOOS nisat eurs du champ idto
champ politique. La dénonciation du Oou mya tifica...., age• orga orqu ablc stabilit<
:•aux parc -Ci présente une rem
tie s. C elui raison!
de ces notions autorisant, tant à droite qu'à gaucbt,
démocn siècle, pour des
d
e en place au XIX' mise au
ollianc« conrrc noture • été depuis le départ un des tMmcs depuis sa
mis de cette
ci qu'i ndiqu tr dans les limites qucs
O s tant de l'attime-<l."Oite que de l'extdm <-iJllchc. puis familles id,ologi
[l''ri que ,e oc en trois grandes
La critique de la • fausse droite • ou de la • rausse gauche, se divi se du plura lisme
point'. li ùôm • et imductiblc
cachées derrière ces éôqumes trOP vagua ne les cmp;.. ent le socle te soci,-.
qui consutu conse rvatis me, le libéra lisme tt
chant pas, en général, de SI! réclamer d'une • vraie droite• <1é.mocr.ari'luc · le appui ,ur une des
de ces familles prend
nu d'une • SDuchc- vr-aimcut de puche •· Comme quoi et lisme. Chacu ne s e t le fa.i-sccau
consti tutives de nos socitté
flou jugé. dangtttux chez le, a utttS n'en gardait pas moins dimens ions vt:ctcur de
ranac hc � lt politique comme
6 leurs yeux la �rtu de déugncr des idcnutés fortes. C'est s'y droit
de valeurs qui conserva teur, Je
cenc êlasticité permettant de passer du repoupcmmt k la stabili t é du côt� e
\'autoritê et de oire comm
p l us large au sccurismc le ;>lus �troit qui a fait une bonne tibem du côtè libéra l, l'hist
comme aarant des promesse de justic
e du
partie de b fortune du courte. Elle lui confère son adéqua collecti f de cha:11cmcnt et bue ne
pou,·oir de
tion naturelle au fonctionnement du réiimc repré�ntatif, conte nu de CH oricnU1tions
côté socinlistc. Le société
sformatioo• de I•
tn lequel lt principe maioritairt conttaint incxorablc:mcnt d'twlu cr en fonctio n dd uan a.nt est que
cesse mais le fait marq
u
la muhiplicitê des forces en présence à se résoudre d::ms la .xtcs his toriqu es, nt arrê
et des concc êtonnarnmc
dichotomie du parti du 1()\1\'t:fflffllcnt tt du pani de entrt elles restent mU5ique
les lignes de cliv•ae de partis mettent en
l'opposition. Deux possibtlités à partir de là : ou bien, en , le, systèm es lrcJ
té.es. Ensuite ou moins altato
amont, la réduction antiC'Qéc: dt cent df\'Mitê des op i
s oricnca ôons dc � plus bêrité et où
• ces grande litiquc-s
n.ion.s au scia de deux partis à vocation majoritaire ou c:omua nccsi les cultur es po
btcn, en 1\.-
, 5elon les cir
, l, la formaôoa de coat-iuons parlcmcm doflM:t
a1res, t,)(Slllc'aoon QUf: l"rn .-i
de suuucs elles-mêmes \'arlablcs, dépgt:ant
uot majorité )t mw �n.-� • ""'Y\IIY'' sou " mi"' , 1• .,..,tldc cc,r.� UI OJ.-
,. a.,.-icn � 108.
sur la base dN. �lots dc1..u,nux. Mait dans
les deux dM'll • � � l�ris. G,Uilmltd, l002. p. 91·
cos1 l'indêttnninntion relative des terma
de dtoitc et de m,rw C0111W dll-•bnt,
144 La droite tt la gau,h,
/'b,qo« 145
Je jeu des nmbô1ions. Av°: 1ou1efo
is c�ne co
niètt dict« par le mécanisme ck . n1'lio� . ces txplicitcs ou impl icites de libb-
la dea.io t ou ou rs des allian
èrtt du cô1é du gouvernement ou n m soo i , s ocialis tes {en prenant garde, ici_, de ne pas
du côré de aiot; � ... ci de • ' ' '•Io
' �
"' •ons les racines de no1>c l'0p� ca�onw ..._• les étiquettes pa.rnsancs et 1es Jdcnmés 1 d
��t::'� = dicbo,"1tû .,,., con{ . . .
e cs profondes) •,. •
u y a donc 1rois. niveaux . g1• qu nd auss i, à paru
•
r de là, l t1Tlpo nanc e prau qu<
à consid�r: lé niveau d OoC . On,prc à
ape dtus t<rmes,
orient2rions idéologiques de ba . Cffltn! • dans cc JCI! en pnn
se, le ruveau
des 'Y•tèn," d<C""" du, ••
1a.1t bascu1cr 1a
partisans, susceptibles de pr<�
• e0 réalité suspcn du a• 1a cham1ere qua.,.
m&ne id èol�. d.e base (pl
ter plusie�
•< maas •• d'u n �L ou de I'autre.o· · ou
us'.eurs partis co_ nio ns dt:
m•JO• rité ou l
'opposiuon "'h;::
•
plusieurs parus lib<n>ux ou plus ns�"'>iciu,, forger un centre arb"tral
J et domma • nt. ouD'
IÙ\·cau du •i�tèmt gou,=me
,curs ?""" _soeiabsi,.)" t J tenta tion de
,: nëcesSité, dans une lo,iquc �ip�c, d'aller cher
ntaJ D«asaîttm l
nécc$s.aittmcnt divisé cotre cnt bina
une majorité: et ïrt cher la victoire au centre. Ces 0$Clllaoons sont la revanche
ûon. Dès que l'on• Cctt< gri une
ll< de lterutt i l'espr o� de la rriplicité idéoloaiqu< sur la contrainte dualis1< du
quel"" � I• problêmt s1n1crur i1, on > i
cl de nos régime oi principe majoritaire.
lisies : foire rentrer lr()Îs , Plu .a. C'est à la lumière de et problème structur<I, enfin et
orientations idèologiq
dlstina,. dans un mécanù ue, hi.a sunou� qu'il convient d'aborder Jcs n'Olutions qui on:r
me d«îsio nnel qui
admettre que deux camps. nt P<ui brouillé l'opposition cnrre droite et gauche, telle qu'elle
Cc problème atruc
ntîc de la rencontre cnttt rurc1 Q
la contramcc fonction , ui é:tait reçue, dans la dcnûère J)fflodc., au point de faire douter
gou\'tmcmcnt ttprêsc.ntatif ncl!c du de u pcn1nencc dans notre nouveau contexte. Trois phb
et le pluralilme
du champ idéoloaiqu• subs tantiel nomènes étroitement liés, qui étaient déjà à l'œuvre au
dts démocraties, <S1 la
w,e Sttic: de QUntion s, y clé dt tou 1e début des annéca 1990, mais donr les c:ffcl$ n'ont cessé de
compris ln nôtre) qu'il
replacer dans le cadre permet de s'amplifier depuis, ont déstabilisé lei repère, poUtiqucs qui
où eUc prend plcinc
On comprend cncott mcor sens. prcvalaient clans l'tspaœ =péca dq,uis 194,: la vic
un peu mie ux, i
tensio n constituuvc, à Panir dt «11• loirc culturcUe totale des principes de la démocratie libé
la fois le succès du
puche et les frustratio coupJc droite tt rtlc. la disqualification, au-ddà de l'idée co m.mWl.Î:Ste, du
ns qu'il susci1<. D
ficahon bienvenue Opètt une simpJi.
proJet de contr6lc public de l'économie, et la globalisation
d'une situation fatale
sur le fond_. s.irnpl ment e111brouilléc êconomiquc et financière, avec se:s cffcu en rct o
ifiçaûon qui justifie
en �•ou r d'en aiti · ur. Ces
Quer l'a,b,fnin: ou uois phénomffics n'en (ont qu'un, pourn.it-on m'objecter,
l'aruli�. C'<st qu'
y avoir de droite tn effet il
ne saur,,J1
ou de gaud1t: • e1 il ètt e,uiet qu'ils constituent autant de viJOges d'un
Plttille idtt Puksc pures •• t,i tant t'$t
a,-or.r un sens. Dro que, mènlt changem<nt dt monel<. U CIi préfênoblc dt lts dà
forcement des ite et gauche mèle
composant es idéol nt tinguer, toutefois, pour mieux cern.cr Ica impacts spki
droites »ont toujours oa,iques djsparu
des coalit ions 1,'0lJéts ci., La fiqucs qu'ils onl eu c.t qu'ils continucm d'cxcrttr sur la
de COlli«vatcu ou inav ouées
rs et de libéraux, dèfiniôon dts idenû1és politiquts.
de même que
Ica ilU<hes
146 La droii, tt la ga�
Pr,sifaa 147
,
149
Lo droiu <1 la ioudu PosifoU
maniére de la
148
lution libérale
e outre , pnr l'évo
son tour par cette dynam ique dissociative. Elle ue, conditio
ns
été accr Elle a créé les
n
. e ment .
l'a dit, sur des coalitions à_ géométrie variab l� i gouv ern d'obsolescence le
°" du cl "°:h: de tre frap pant
idéologiquement c o nscrvatnccs et de forces idéol ?rttt de \a g nv•• CC au cen • des hbéraUJ<.
-gen
•
entre prenants
,
e co d s plus
m ent libérales auxquelles l'anticomm un i snie et d'un """"
- nus de leurs
. age aU>C J d hier r eve
e
� 11v adv ersaires '
collectivisme fournissaient un ciment solide. La dis p��ll
..,;eux c
e av ec des • . ,,erable à 1a rouune d'une
, - •"t
· prc ,
de ce rq,ousso ir commun, d'une pan, le s =o m� � LC111 dogmes a pu parai tre
• • euse. L'e,cpe• ncnc • e Macron , e
. n•
n
li on Cl• cp,n
tiques et sociales du tournant de la mondialisati on � tion deven
u cioo. n
E
habita ue de cette anrac
e
ratio n cypiq
libétale, d'aune pan, ont réveillé des tendan ces cen • n c,. urnit l'illust s n'a pas manqué
IIifua<. �ronce, fo sgrc ssio n des frontière
au sein d'une alliance qui ne va plus de so i. cette cran e • vraie
droite • du coté
retour, lisa t o d'un
Pour les libéraux classiqu es, l'inscript ion de leu r Pto la remobi
n
de suscit er
i
s. Mais
cadre même des nati ons par l'ouv enurc sur le marché déolo gique pas moins o nsid�
c
es fédéra teurs n'est
i
mondial, le b1,rc-«bangc et la libre circulation des per brou illage da repèr er une alliance
questi on de sov oit s'il peut exist
sonnes a rt!:activé l'appel à la primaut é du politique. Par rab1c. L'\ ns posé e
Mtturs ei libéra ux n'est pas J!IOi
aillcW$, si les libéraux, pol!r la plupan, ont accepté sans solide entre c<>nse ocratcs et social
istes
savoir si l i béraUJ<-dém
trop d'états d'&me les uansformations soci l:talea inspirées que celle de
ert à gauche,
par l'individualisation, il n'en a pas été de mè.mc sur le peuvent cxuvrtt de conc
bord conservateur. L'�olution des mœurs et des rapports
sociaux sous un signe hédoniste et libenaire a heurté de
front l'attachement à l'autorité et aux • va1e:urs familiales• UNE RILÈVI}
.-
fonction da,,.
ndo nne une p art de sa
li y aba les choix offert!
prbcntcs et actives en füigranc d111'1S la fi nale,. et de résu mer
� n'est, était d'en
glob er c d'en
publique, mal$ elles rc5taient couvcrte1 par Ica oppos· . ement rcconnaiu
,iqu e qui s'y voit tacit
en s. Ma is
il que qui le prom et
.
tranchées qui occupaient le devant de la scène , ��
contre classe•, camp contre camp, drone compacte tont
aux citoy
e vérité de noue condition politi
fermer un
gauche unie. Le dévclopp <:mcnt de leurs SOur«s ...::. t la <harê-t
.
jaccntc,a let a rend.un sinon ouvencs, du moins w
m.
sammcnt sensîblcs aux actcun pour prendre no& dt
données signi6cat.iv es de la vie politique. Entre n,conn ais
sance obligée du fait pluraliste et découvttte de ce q� l'œ
porte l a contradiction en soi avant de la rencontrer au'"(!c
hors, 12 solidarité des opposé$ est dc-'Clluc l'cxPffituc,;
démocratique par excellence. Elle contribue à modifier le
climat de la vie politique, et, au demeurant, pas tout
uniment dans le sens de son acceptation. Elle suscite aussi
\c ttfv.s,, sous des formes là encore op5t01ées, un rdus p,ICi..
fiquc et dépolitisant , à baasc d'évitem ent d'un domtinc
perçu com m e un maquis inextricable, et un rd\lS �
,ous l'aspect d•un sectarisme militant exacerbé. ne mi..
cnant pu d'afficher sa volonté de ttdllirc ses contnd;c
tcun au silence.
C'at ctttc c• -xpu--'· -·--..,�ncc
qui change :c 1tatut de noett
clivaac droitc,.gauchc. Elle en minore la ponêc tout en
aminnt sa pérennité. Elle ne fait pas que le con6nncr
dans s.a vocation de traduire cette inséparabilité des opper
sê:s dan$ une ,ymbolique du corps qui ne dit plus son
nom, mais qui n'en parle pas moins. Elle amène cc qui
hait sa fonction SCCtttc, sinon i \'explicite, en tout cas
D l' i.mplidtc:, w, implicite qu'il n'est pas bcaoin de gratter
beaucoup pour !ai_rt avouer aux aocun le 1entimcnt
qu'Us Ont du Ucn qui les tient avec leurs advcn.aircs et
l'écho que ce nppon trouve dans lcun ;,roprcs pcrplexitês.
Le clivage y perd l'écl:u qu'il devait à ''évocation d'années
ran;:én en ordtt: de bataille pour une lune décisive, 1i et
az
1
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MARCEL GAUCHET
LA DROITE
ET LA GAUCHE
HISTOIRE ET DESTIN
Le cl ivage dro ite-gauche est une de ces créations françaises qui on t fait le
tour du monde. li est le produit d'une histoire marquée depuis la Révolution
française par u ne confllctualité aussi inten se que complexe. Mais fe
parcours qui a conduit à fa mise en place de cette division canoniqu e des
opinions et des identités pol itiques est foin d'être linéaire. En reconstituer
les étapes, comme le fait Marcel Cauchet, est l'occasion de revisiter d'un
œif neuf la sin gularité de notre histoire politique, en même temps que
d'éclairer la signification de ce couple devenu peu à peu constitutif de la
vie démocratique. La grande questi on d'aujourd'hui étant de savoir s'il
conserve sa raison d'être au milieu des bouleversements que connaissent
nos sociétés, ou s'il appartien t à un e époqu ,n train de se clore.
l\l"lt7ta 07·.ttYU·I
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