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Textes supports

Classe :1ere
Prof : M .DIOMANDE
GONDO SERGES

A- commentaire composé

TEXTE a

Nous bâtirons pour lui


Des fermes claires
Et des maisons en dur
Nous ouvrirons les livres
Et soignerons les plaies
Nous donnerons un nom
A chaque mendiant du coin
Et habillerons de basin
Les plus petits d’entre eux

Il faut savoir bâtir


Sur les ruines des cités
Savoir tracer
Les chemins de la liberté.
Vous les fouilleurs de poubelles
Les infirmes
Aux moignons crasseux
Les borgnes
Les hommes rampants
Vous les maraudeurs
Les gamins des taudis

Je vous salue
Quel fardeau portez-vous
En ce monde immonde
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Plus lourd que la ville


Qui meurt de ses plaies ?
Quelle puissance
Vous lie à cette terre frigide
Qui n’enfante les jumeaux
Que pour les séparer ?
Qui élève des buildings
Que pour vous écraser
Sous les tonnes de béton
Et d’asphalte fumant ?
Vous les mangeurs
De restes
Les sans-logis
Les sans-abris
Quel regard portez-vous
Sur l’horizon en feu ?

Véronique TADJO, Latérite, 1984.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Sans séparer l’étude du fond de la forme,
vous montrerez, par exemple, comment sont mis en relief d’une part la misère et d’autre part
l’humanisme de la poétesse.

Texte B

Il est monté à Odéon. Ce n’était pas l’heure de pointe, mais il y avait du monde dans la
voiture de seconde classe. Élégant, grand, il occupe la seule place vide de la banquette. Il
ouvre son journal et y plonge la tête. Déjà, il avait attiré les regards des voyageurs par ses
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grandes jambes, son aisance et ses gestes quelque peu envahissants. En lisant son journal, il
mâchait du chewing-gum et souriait.

Une dame d’un certain âge, de ces dames qui n’ont pas de lèvres et qui les dessinent avec du
rouge, l’observait tout en prenant les autres à témoin. Le jeune homme était très amusé par ce
qu’il lisait. La dame aux lèvres peintes n’arrivait plus à contenir sa gêne, sa colère. Elle
murmura à qui voulait bien être son complice :
“Quand même ils exagèrent. Pourquoi ne restent-ils pas dans leur brousse ? Nous, on ne va
pas les voir là-bas. Une vieille dame, ils ne la respectent pas. Vous croyez qu’il a compris ?
Pensez donc ! D’ailleurs ce n’est même pas la politesse, il est écrit en toute lettre qu’il faut
« laisser la place aux personnes âgées et aux invalides » … Ils exagèrent non seulement il est
de couleur, mais il doit être sourd. Quelle époque ! Ils vont maintenant occuper la France. Ils
en sont capables avec leurs grandes jambes. Et dire qu’il y a des Françaises qui couchent
avec…”

Le jeune homme impassible. Les autres voyageurs assistent à la scène sans broncher. La
vieille dame s’adresse alors directement à sa voisine : «Dites-moi, Madame comment ils font
là-bas ? Qu’est ce qu’ils font des vieilles dames là-bas ? » La voisine ne répondît pas. Le
métro s’arrêta. Barbès-Rochechouart. Le jeune homme se leva. En passant devant la vieille
dame indignée, toujours debout, il dit : «Chez nous, là-bas, les vieilles dames, on les mange,
madame ! »

Tahar Ben JELOUN


Hostilité française(1984)

Dans un commentaire composé. Vous vous attacherez à mettre en évidence les


manifestations du racisme et l’expression du parti pris de l’auteur.

TEXTE C
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NEIGE SUR PARIS

Seigneur, vous avez visité Paris par ce jour de votre


naissance
Parce qu’il devenait mesquin et mauvais
Vous l’avez purifié par le froid incorruptible
Par la mort blanche.
Ce matin, jusqu’aux cheminées d’usine qui chante à
l’unisson
Arborant des draps blancs
– «  Paix aux Hommes de bonne volonté ! »

Seigneur, vous avez proposé la neige de votre Paix au


monde divisé à l’Europe divisé
A l’Espagne déchirée
Et le Rebelle juif et catholique a tiré ses 1.400 canons
Contre les montagnes de votre Paix.
Seigneur, j’ai accepté votre froid blanc qui brûle plus
que le sel.
Voici que mon cœur fond comme neige sous le soleil.
J’oublie
Les mains blanches qui tirèrent les coups de fusils qui
croulèrent les empires
Les mains qui flagellèrent les esclaves, qui vous flagellèrent
Les mains blanches poudreuses qui vous giflèrent, les
mains peintes poudrées qui m’ont giflé
Les mains sûres qui m’ont livré à la solitude à la haine
Les mains blanches qui abattirent la forêt de rôniers
Qui dominait l’Afrique, au centre de l’Afrique
Droit et durs, les Saras beaux comme les premiers
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hommes qui sortirent de vos mains brunes.


Elles abattirent la forêt noire pour en faire des traverses
de chemins de fer
Elles abattirent la forêt d'Afrique pour sauver la
Civilisation, parce qu'on manquait de matière première humaine.

sais, pour les diplomates qui montrent leurs canines


longues.
Et qui demain troqueront la chair noire.
Mon cœur, Seigneur, s'est fondu comme neige sur
les toits de Paris
au soleil de votre douceur.
Il est doux à mes ennemis, à mes frères aux mains
blanches sans neige
A causer aussi des mains de rosée, le soir, le long de mes
joues brûlantes.

Léopold Sédar SENGHOR (Écrivain Sénégalais


pionnier de la Négritude), Chants d’ombre, Seuil
(1956).
Faites le commentaire composé de ce texte. Vous étudierez les exactions des blancs sur les
noirs et les sentiments du poète.

TEXTE D
Le solitaire
Mon isolément était total ; seules mes initiatives tapageuses m’ouvraient de temps en temps,
l’univers des hommes. J’en étais venu à me contenter de peu ; à mes heures d’effondrement,
je quêtais une insulte, une claque, un coup de pied. N’importe quoi. Quand personne ne
daignait m’adresser la parole, je retournais à mon gîte, seul, cruellement déçu, jusqu’au matin
où se présenta à ma porte un chat famélique et las comme moi. Nos yeux se croisèrent. Je
détournai les miens. Comme moi, ce chat puait la saleté et la maladie ; il n’avait probablement
pas de maître : dans mon pays les chats n’en ont point. Je ramenai mon regard dans la
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direction de l’animal. Celui-ci avait disparu. Je courus le rattraper. Je le pris par la peau du
cou. Il pédalait mollement. Je lui proposai une branche tiède. De sa patte avant droite il la fit
danser puis l’écarta. Je n’avais rien d’autre à lui offrir de nouveau ; nos regards se
rencontrèrent. Le chat se blottit alors contre moi. J’avais un ami.
Malick FALL, La plaie, Albin Michel 1967
Ecrivain sénégalais (1920-1978)
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez comment à travers son
style, l’auteur évoque la condition pathétique du narrateur et son désir d’y échapper

B- QUESTIONS –RESUM2 –production écrite

Texte A
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NEIGE SUR PARIS

Seigneur, vous avez visité Paris par ce jour de votre


naissance
Parce qu’il devenait mesquin et mauvais
Vous l’avez purifié par le froid incorruptible
Par la mort blanche.
Ce matin, jusqu’aux cheminées d’usine qui chante à
l’unisson
Arborant des draps blancs
– «  Paix aux Hommes de bonne volonté ! »

Seigneur, vous avez proposé la neige de votre Paix au


monde divisé à l’Europe divisé
A l’Espagne déchirée
Et le Rebelle juif et catholique a tiré ses 1.400 canons
Contre les montagnes de votre Paix.
Seigneur, j’ai accepté votre froid blanc qui brûle plus
que le sel.
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Voici que mon cœur fond comme neige sous le soleil.


J’oublie
Les mains blanches qui tirèrent les coups de fusils qui
croulèrent les empires
Les mains qui flagellèrent les esclaves, qui vous flagellèrent
Les mains blanches poudreuses qui vous giflèrent, les
mains peintes poudrées qui m’ont giflé
Les mains sûres qui m’ont livré à la solitude à la haine
Les mains blanches qui abattirent la forêt de rôniers
Qui dominait l’Afrique, au centre de l’Afrique
Droit et durs, les Saras beaux comme les premiers
hommes qui sortirent de vos mains brunes.
Elles abattirent la forêt noire pour en faire des traverses
de chemins de fer
Elles abattirent la forêt d'Afrique pour sauver la
Civilisation, parce qu'on manquait de matière première humaine.

Seigneur, je ne sortirai pas ma réserve de haine, je le


sais, pour les diplomates qui montrent leurs canines
longues.
Et qui demain troqueront la chair noire.
Mon cœur, Seigneur, s'est fondu comme neige sur
les toits de Paris
au soleil de votre douceur.
Il est doux à mes ennemis, à mes frères aux mains
blanches sans neige
A causer aussi des mains de rosée, le soir, le long de mes
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joues brûlantes.

Léopold Sédar SENGHOR (Écrivain Sénégalais


pionnier de la Négritude), Chants d’ombre, Seuil
(1956).

Faites le commentaire composé de ce texte. Vous étudierez les exactions des


blancs sur les noirs et les sentiments du poète.

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