tribune tribunal de paris rétropédalage

« Le dynamisme des OSC 3 activistes Camerounais Quand Maurice

est unanimement reconnu » condamnés avec sursis Kamto se ravise
Par James Mouangue Kobila, président de la Cdhc
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Bihebdomadaire - n°587
n° du du
jeudi
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8 au
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2021
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- Directeur
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: François
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BAMBOU
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du jeudi 8 au 11 juillet 2021
ExpLoitation MinièrE Par Jean Omb Njéé
L'arnaque des multinationales
Le secteur minier au Cameroun tarde à décoller malgré l'attribution de plusieurs licences pour des projets
importants. Ces retards sont préjudiciables pour les finances publiques tandis que les entreprises minières
internationales se remplissent les poches sans exploiter le moindre minerai.
O
n va finir par croire que les ap-
paritions de Geovic dans l’actua-
lité camerounaise sont cycliques.
La dernière fois où il a été question de cette
entreprise américaine dans les journaux té-
lévisés nationaux remonte à 2019. Le pa-
tron de l’entreprise minière venait alors réi-
térer à Paul Biya sa volonté de se remet-
tre au travail sur le terrain à Nkamouna,
près de Lomié, dans la région de l’Est. Au
sortir de l’audience au Palais de l’Unité, Mi-
chael Mason, le PDG de la junior améri-
caine, annonçait que son groupe allait met-
tre la main à la poche et injecter 400 mil-
lions de dollars (lire 235 milliards de
francs CFA) pour enfin exploiter cobalt,
manganèse et nickel. Les Américains pro-
mettaient de créer 700 emplois directs, de
se plier à l’obligation du transfert des tech-
nologies et de former la jeunesse. Pour par-
faire la mélodie déjà si douce aux oreilles
des autorités camerounaises, M. Mason de
louer « le soutien et la patience » du Ca-
meroun dans ce dossier.
La rencontre avec Paul Biya avait été pré-
parée un an auparavant, lors d’une rencon-
tre entre le PDG de Geovic et le secrétaire
général de la présidence de la République.
L’entreprise minière américaine était por-
tée disparue à l’époque depuis six ans. En-
Zoom Par O.N.
Manœuvres dilatoires des multinationales minières
Les retards accumulés sur l’exploitation du minerai de fer depuis 2010 démontrent que l’État n’est
pas toujours en cause.
À
deux contre un, Sundance Re-
sources est dos au mur. La ré-
cente visite du ministre congolais
des Industries minières et de la Géologie
à Paul Biya a convaincu la junior austra-
lienne qu’elle ne parviendra pas à extraire
un gramme de fer des gisements de Mba-
lam. Pierre Oba a été très loquace à sa sor-
tie d’audience avec le chef de l’État le 31
mai dernier. Il a révélé que sa visite avait
pour objet l’avenir du gisement de fer Mba-
lam – côté camerounais – et Nabeba – côté
congolais - après la rupture du partenariat
entre Brazzaville et Sundance. Le ministre
d’État congolais a été dépêché à Yaoundé
par Denis Sassou N’Guesso pour expliquer
les raisons pour lesquelles le Congo ne veut
plus entendre parler des Australiens. Braz-
zaville souhaite ramener l’exploitation du fer
de Mbalam dans le domaine de l’État et a
souhaité que le Cameroun se joigne défi-
nitivement à son option face à la « mafia
» des investisseurs de Sundance qui « mar-
chent sur nos lois, sur nos règlements [et
qui] ne respectent pas nos États ». La mis-
sion de l’émissaire congolais a mis le feu
aux poudres entre les Australiens et l’État
du Cameroun.
2
tre temps, ses dirigeants essayaient de re-
vendre la concession aux Chinois de
Jiangxi Rare Metals Tungsten Holdings
Group Company Ltd. Les deux parties ont
signé un Memorandum of Understanding
le 23 juillet 2013. Au final, l’opération a ca-
poté. Un échec, un autre, dans ce projet
visiblement destiné à ne pas se réaliser.
Le site web du ministère des Mines classe
pourtant le projet de Nkamouna parmi les
dossiers dont les travaux sont à « un stade
avancé de travaux ». De quoi donner des
Deux jours après le tête-à-tête Paul
Biya/Pierre Oba, Sundance, jusque-là re-
lativement conciliant avec l’État du Came-
roun, a redoublé d’agressivité. L’entreprise
minière australienne a lancé une procédure
devant la Chambre de commerce interna-
tionale (CCI) à Paris contre le Cameroun.
Dans un communiqué publié le 2 juin, l’en-
treprise australienne explique que sa pro-
cédure contre Yaoundé se justifie par le
compte-rendu de la visite du ministre Oba
insomnies à une société civile extrêmement
critique et représentée par Eugène Nyam-
bal, un cadre du FMI à la retraite. En 18
ans, le premier coup de pioche pour ex-
traire le moindre minerai reste attendu. Le
projet d’exploitation du cobalt, manganèse
et nickel est emblématique des difficultés
que l’État du Cameroun rencontre dans son
ambition d’exploiter pleinement le poten-
tiel minier national.
Le projet d’exploitation de la bauxite de
Minim-Martap, non loin de Ngaoundal
publié sur le site web de la présidence de
la République sous le titre « Cameroun-
Congo. Recréer l’harmonie autour du pro-
jet de fer Mbalam-Nabeba ». Pour Sun-
dance, cela est la preuve que « le Came-
roun compte se comporter en dehors du
cadre légal au même titre que le Congo ».
Ces derniers mois, Sundance a privilégié
la voie de la négociation amiable avec le
Cameroun, se plaisent à répéter les Aus-
traliens. À quoi les Camerounais répondent
tourne en rond dans le discours gouver-
nemental depuis des années. En début
d’année, toutefois, le ministre des Mines
est descendu sur le terrain avec les ex-
perts de Camalco, la filiale de Canyon Re-
sources à qui a été délivré un permis de
recherches. Gabriel Dodo Ndoke s’est fait
dire que la mine pourrait produire un mil-
liard de tonnes de bauxite sur le site de
Minim-Martap. Peut-on dès lors s’atten-
dre à une exploitation commerciale du
site à court terme ? Peut-être en 2022
avait avancé le patron de Canyon Re-
sources l’année dernière au moment de
signer un protocole d’accord avec l’entre-
prise Camrail. En cas d’exploitation, Ca-
malco envisage une production de 5 mil-
lions de tonnes sur une période initiale de
20 ans. L’entreprise dépenserait alors 6,6
milliards de francs CFA et s’attend à une
rentabilité de 37 %. Bien sûr, si le pro-
jet se fait.
D’une manière générale, la question mi-
nière reste en chantier malgré les bonnes
promesses du gouvernement. La pru-
dence des pouvoirs publics au moment
de s’engager avec AustSino Resources fin
juin est symptomatique d’une meilleure
prise de conscience de la difficulté inhé-
rente à l’exploitation du sous-sol national.
que la Convention minière a été signée en
2010 avec des avantages fiscaux extraor-
dinaires. Mais en 11 ans, aucune avancée
réelle n’a été enregistrée sur le terrain et
les caisses de l’État restent désespérément
vides. Mais pas les poches des investisseurs
de Sundance ! nuance le ministre congo-
lais des Industries minières. « Vous savez
quand ils ont des titres comme cela, ils les
cotent en bourse. S’ils les cotent en
bourse dans l’intérêt réciproque de nos par-
tenariats… Mais cela leur sert beaucoup
plus qu’à nous ! Ils sont devenus des mag-
nats, ils sont tous devenus richissimes. Mais
nous continuons à piétiner », a-t-il expli-
qué à la fin de son audience avec Paul Biya.
Fort de ce constat, Brazzaville a retiré les
droits miniers à la junior australienne en
décembre 2020. Le Congo a pris la tête
du vent de rébellion qui souffle sur les pro-
jets miniers en Afrique centrale. Le pré-
sident Sassou Nguesso a d’ores et déjà
pris le parti de faire affaire avec Sangha
Mining, entreprise adossée sur des capi-
taux chinois. Son émissaire à Yaoundé
avait pour mission de convaincre Paul Biya
de rejoindre le mouvement. C’est semble-
t-il chose faite.

Juniors MinièrEs Par Jean Omb Njéé
Le signal d’alarme dure depuis plus d’une décennie
David Beylard a déconstruit chez nos confrères du bulletin Les afriques, les « arnaques » des entreprises
minières présentes au Cameroun depuis 2009.
L
e géologue et analyste considé-
rait par exemple que Geovic est
dotée d'une structure en pelure
d'oignon propice à toute sorte de mani-
gances. Dans le montage de cette entre-
prise particulière, la filiale camerounaise
appartient à 60 % à une entreprise-mère
basée elle aux Îles Caïmans - contre 39,5
% pour la Société Nationale d'Investis-
sement qui représente les intérêts du Ca-
meroun. Cette entreprise-mère est pour
sa part propriété à 100 % de Geovic Mi-
ning Corp, la véritable société qui possède
Geovic. L'expert explique alors que
même si l'État du Cameroun siège au
conseil d'administration de Geovic Came-
roon, il est en réalité complètement ab-
sent du véritable conseil d'administration
de l'entreprise. « Il n'a aucun droit de re-
gard ni sur la stratégie de l'entreprise, ni
sur l'identité de ses propriétaires ou de
ses alliés, ni sur ses moyens et ses ob-
jectifs », s'inquiétait-il en conclusion.
L'opacité est aussi le maître-mot dans le
management des entreprises créées par
Africa Aura Resources Limited. La société
a obtenu des concessions pour l'exploi-
tation de l'or, du diamant et du fer no-
tamment dans la région de l'Est. Le pro-
blème identifié par les équipes de David
Beylard est qu'aucun Camerounais ne
siège dans des postes de direction des
entités mises en place pour gérer ces ac-
tifs au courant de la décennie 2000.
Plus, la société Africa Aura Resources Li-
Zoom Par O.N.
L’exploitation de Mbalam enfin sur de bons rails ?
I
l faudra peut-être deux mains
pour finalement exploiter le
minerai de fer et d’hématite
dans la région de l’Est. La société
mited est elle-même dotée d'une «
structure ambidextre ». En d'autres
termes, elle est située fiscalement dans
les Îles Vierges Britanniques, est cotée
à la bourse de Toronto au Canada, gé-
rée administrativement depuis Londres
au Royaume-Uni, bien que l'essentiel de
ses actifs sont au Cameroun ! Cerise sur
le gâteau, plus de 88,23 % des proprié-
taires des titres émis par l'entreprise ne
sont pas identifiables par l'État du Came-
roun.
PLus-vaLue
Les pêcheurs en eau trouble ne sont pas
les seuls acteurs présents dans le mari-
got minier camerounais, avertissait alors
le géologue. Des entreprises comme Sun-
dance Resources Limited ainsi que Méga
Uranium Limited sont parvenues à faire
de l'argent sans avoir donné un seul coup
de pioche pour exploiter les mines qui
leur ont été confiées. Pour Sundance,
la stratégie a été simple. Dès la signa-
ture de l'accord-cadre pour une meil-
leure coopération minière avec le gou-
vernement camerounais en 2008, les
dirigeants de la junior australienne ont
commencé à vendre des actions à la
volée au point de se distribuer des di-
videndes. Problème : aucun gramme
de fer ou d'hématite n'est encore sorti
des mines de Mbalam depuis le temps.
Une stratégie similaire a été mobilisée
par Mega Uranium Limited. L'entreprise
sino-autralienne AustSino Resources
Group Ltd et Bestway Finance se
donnent la main pour accélérer le
mouvement dans ce projet qui traîne
du jeudi 8 au 11 juillet 2021
canadienne s'est empressée d'émettre
des titres à la bourse de Toronto juste
après avoir acquis le droit d'exploiter
de l'uranium au Cameroun. Pour pro-
fiter de cette plus-value boursière, ni
vu ni connu, Mega Uranium Limited a
créé deux sociétés : la première au Ca-
nada chargée globalement des ques-
tions de spéculation et la seconde au
Cameroun. La conséquence immé-
diate est que tandis que la filiale cana-
dienne fait du bénéfice tout simplement
par des jeux boursiers, sa consœur ca-
merounaise est à la traîne. De fait, les
4 654 km² de concession qu'elle pos-
sède au Cameroun n'ont jamais fait
depuis une décennie. Les deux en-
treprises promettent de mettre 500
milliards de francs CFA sur la table
afin de réaliser le chemin de fer en-
tre Mbalam et le port de Kribi. À la
clé, le projet devrait créer 20 000
emplois directs à court terme. D’ex-
cellentes perspectives que les auto-
rités camerounaises prennent cepen-
dant avec des pincettes. En lieu et
place d’un accord définitif, le gouver-
nement s’est contenté de signer un
protocole d’entente ; par définition
non-contraignant.
Le fait est qu’AustSino n’est pas tout
à fait prête à se lancer à la conquête
du fer de Mbalam. Il lui faudrait au
minimum encore réfléchir sur le rail
destiné à transporter 100 millions de
tonnes de fer/an. Dans une lettre du
conseil d’administration aux action-
naires en date du 26 juin, on peut
lire que le protocole signé avec le Ca-
587
l'objet d'un début d'exploitation dans
les faits.
À travers cette étude assez exhaustive
de la politique minière du Cameroun à
la fin de la première décennie du mil-
lénaire, l'expert en était arrivé à la
conclusion que « les juniors minières
[...] n'apportent pas au Cameroun ce
qu'un État est en droit d'attendre de
partenaires auxquels il confie de tels
potentiels de richesses si stratégiques
pour son développement économique
». Plus d'une décennie plus tard, le Ca-
meroun n'est pas encore totalement
sorti de l'auberge avec ces accords léo-
nins qu'il traîne comme des boulets.
meroun ouvre la voie à des études
de faisabilité « afin de déterminer les
opportunités et de développer un
plan de travail sur la manière avec
laquelle l’infrastructure devrait être
conçue, développée et utilisée ».
En rappel, AustSino est entrée en
partenariat avec les Chinois de Best-
way Finance (maison-mère de la so-
ciété de droit congolais Sangha Mi-
ning Development) depuis seule-
ment janvier 2021. Il s’agit d’un re-
tournement d’alliance quand il est
apparu que Sundance Resources de-
vait être éjectée des mines du Ca-
meroun et du Congo. Un signal
d’alarme toutefois pour les autorités
camerounaises : AustSino Resources
qui était jusqu’ici en dehors du
marché boursier, pense à nouveau
à rejoindre l’Australian Stock Ex-
change, la principale place d’Austra-
lie.
3
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du jeudi 8 au 11 juillet 2021
prograMMation budgétairE 2022-2024
Les députés adoptent la vision de l’Etat
réunis le 6 juillet dernier dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, les élus de la nation ont été satisfaits des
propositions du gouvernement, portées et défendues par le ministre des finances Louis Paul motaze.
L
a programmation économique et
budgétaire pour les deux
prochaines années satisfait les
élus de la Nations. Les députés ont ap-
prouvé les choix et priorités du gouverne-
ment pour relever l’économie
camerounaise durant les trois prochaines
années. Le document de programmation
économique et budgétaire (Dpeb) est
passé à l’examen devant la Commission
des finances et du budget le 4 juillet
dernier, puis de 6 juillet en session
plénière. Présenté et défendu par le min-
istre des Finances Louis Paul Motaze, et le
ministre délégué au ministre de l’É-
conomie, de la Planification et de l’Amé-
nagement du Territoire (Minepat) Paul
Tasong, il a permis aux députés de con-
naître et comprendre la vision du gou-
vernement, et ce précisément pour
l’exercice budgétaire 2022, au cours de
cette troisième session du débat budgé-
taire. Prévu par le Régime financier de
l’État et des autres entités publiques, ce
débat permet d’inclure les élus dans le
Nation dans le processus d’élaboration
du budget.
Pour les mettre au même niveau d’infor-
mations que le gouvernement, le min-
istre des Finances a présenté un
Zoom Par C.D.
orientation budgétaire : les préoccupations des députés
Pression fiscale, gestion de la dette, décentralisation, professionnalisation des formations et import-substitution… les
députés ont sollicité davantage de clarifications de la part du gouvernement.
s
’accrochant au principe du débat
d’orientation budgétaire qui
voudrait que soit définies à l’As-
semblée nationale les priorités du gou-
vernement pour le prochain exercice, des
dizaines de députés se sont succédé au
pupitre. Les interventions s’articulant
presque autour des mêmes thématiques.
Notamment la pression fiscale, la justice
fiscale, la gestion de la dette, la réalisa-
tion des grands chantiers, l’apport de la
Sonamines aux recettes de l’État, la ges-
tion de la dette, la professionnalisation
de l’enseignement supérieur, la gestion
des fonds publics, l’abandon des pro-
jets…
PressIOn fIsCaLe et reCettes
Faisant remarquer le projet du gouver-
nement d’accroître le taux de pression
fiscale à 11,8% en 2021 à 12,5% en
2022 et à 13,55 % en 2023, les parle-
mentaires ce sont interrogés sur l’oppor-
tunité de cette démarche, ce d’autant
plus que l’économie camerounaise
cherche à retrouver ses marques, depuis
la survenue de la crise, et que les contri-
butions des particuliers aux recettes fis-
cales restent faibles. « Le gouvernement
4
document comprenant quatre parties. Le
contexte macro-économique, l’exécution
du budget en cours, les orientations
stratégiques et les perspectives budgé-
taires pour la période 2022-2024.
Le contexte macro-économique étant
principalement influencé par les effets de
la crise sanitaires et des menaces sécu-
ritaires, le ministre des Finances a révélé
qu’à fin avril 2021, l’exécution du budget
en cours est marquée par une hausse
généralisée des recettes de l’État, con-
tient compte de la conjoncture », a fait
savoir le ministre, qui a par la suite indi-
qué que le niveau de pression au Came-
roun reste encore inférieur à celui des
pays de même niveau de développement
que lui. Cette pressions pourrait même
passer à 15 % dans les prochaines an-
nées, a fait savoir le membre du gouver-
nement.
Toujours dans le cadre des recettes fis-
cales, l’honorable Célestin Tabouli s’est
enquis de l’absence d’une prévision sur
les recettes qui émaneraient du secteur
de la mine solide maintenant que la So-
ciété Nationale des Mines est opération-
nelle. Préoccupation qui pour le ministre
des Finances, devrait être exaucée, mais
seulement après au moins une année
d’activité de cette nouvelle entreprise. «
C’est sur la base de ses contributions
après un an que nous pourrons prévoir
un montant à collecter pour la Sona-
mines », a-t-il précisé.
GestIOn De La Dette
Sur la gestion de la dette, Louis Paul Mo-
taze s’est voulu rassurant, et ce davan-
tage lorsque le député Pierre Marie
Tikobeau l’a interrogé sur les retards
Par Canicha Djakba
trairement à la même période en 2020.
Cependant, a-t-il indiqué, les recettes
pétrolières ont connu une baisse de -14
% sur la même période. Les dépenses
ont par contre baissé de -7,4% au cours
de ce même trimestre.
En 2022, les orientations stratégiques
que comptent mettre en œuvre le gou-
vernement portent notamment sur « la
poursuite de la mise en œuvre du Plan
global de riposte au Coronavirus ; l'en-
trée en service des grands projets de
dans le paiement des arriérés des Petites
et Moyennes Entreprises. « Nous avons
lancé un audit de la dette intérieure qui
est en cours. Cet audit permettra de
connaitre l’encours réel de la dette inté-
rieure du pays et de la titriser puis pro-
céder aux paiements. Cela participe
aussi de la relance de l’économie », a-t-
il fait savoir. Quant à la dette publique
de manière générale, le ministre a indi-
qué qu’ à seulement 43 % du PIB du Ca-
meroun, la dette du Cameroun reste
viable.
POLItIque De L’ImPOrt
-suBstItutIOn
L’honorable Ngo Issi du Pcrn comme
plusieurs autres députés s’est attardée
sur la politique de l’import-substitution
et les mécanismes sur lesquels elle est
fondée, afin de promouvoir le Made In
Cameroon. Le ministre Louis Paul Mo-
taze d’énumérer les mesures protection-
nistes mises en place par le
gouvernement depuis quelques années,
avec notamment l’augmentation des
droits et taxes de Douanes sur des pro-
duits à forte concurrence telles que les
produits cosmétiques et textiles notam-
première génération ; l'exécution des
plans de reconstruction des Régions du
Nord-ouest, du Sud-ouest et de l'Ex-
trême-nord ; le renforcement du proces-
sus de décentralisation ; le lancement de
la Couverture Santé Universelle, la veille
sécuritaire, l’organisation de la CAN
2021, la réduction progressive du stock
de la dette et la mise en œuvre des ré-
formes structurelles visant à maintenir le
Cameroun sur le chemin de l’émergence
à l’horizon 2035, notamment par la mise
en œuvre de la Stratégie Nationale de
Développement (SND30) », a listé le
ministre Louis Paul Motaze. L’État compte
consacrer un peu plus de 5649 milliards
de francs CFA de budget équilibré en re-
cettes et en dépense. Soit 68 milliards
(+1,2 %) de francs CFA de plus qu’au
dernier exercice. Le déficit budgétaire
devrait être réduit, passant de 753 mil-
liards de francs CFA en 2021 à 516 mil-
liards en 2022, soit une embellie de 237
milliards de francs CFA.
Le résultat de ces orientations
stratégiques devrait consacrer la reprise
de l’économie camerounaise avec un
taux de croissance d’au moins 4,4 % en
2022, après les 3,4 % qu’elle compte en-
granger en 2021.
ment d’une part, et d’autre part, la ré-
duction des taxes et droits de douane
sur certaines matières premières et ma-
chines industrielles. Bien plus, le ministre
est revenu sur le fonds de 50 milliards
alloué à la promotion des filières maïs,
riz, poisson. Pour ce dernier produit pré-
cisément, les parlementaires ont souhaité
voir bannir le monopole observé dans la
commercialisation du poisson. Le minis-
tre a annoncé qu’une réflexion est en
cours avec son collègue du Commerce à
propos.
PrOfessIOnnaLIsatIOn De L’en-
seIGnement suPÉrIeur
Regrettant le fait que pour plusieurs
grands projets la main d’œuvre reste im-
portée, les parlementaires ont questionné
le ministre sur la professionnalisation des
enseignements. Les députés ont milité
pour une subvention des formations pro-
fessionnelles qui restent assez élevées
dans le privé. Admettant le bienfondé
d’une telle réforme, le ministre a par ail-
leurs présenté les tensions de trésorerie
que cela pourrait entrainer les finances
de l’État, qui souhaite même réduire le
volume des subventions.
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Verbatim rassemblés par Arthur Wandji

« nous avons racheté près de 80 % de l’eurobond de 2015 »

face aux députés à l’occasion du débat d’orientation budgétaire, puis devant la presse le 6 juillet dernier, le ministre des
finances est notamment revenu sur les clés de la réussite de l’opération d’émission de l’eurobond à Paris le 30 juin dernier.

Les aCteurs quI Ont

COntrIBuÉ À La reussIte
De L’eurOBOnD
Avant que nous allions à Paris, nous
sommes venus à la rencontre des
parlementaires. Beaucoup ont été
surpris de voir le ministre des Fi-
nances à l’Assemblée national un
vendredi, puis en plénière le lende-
main matin. La loi étant voté par
l’Assemblée nationale samedi matin,
le ministre des Finances passait déjà
devant la Commission des finances
du Sénat samedi après-midi. Ça
veut dire que nous avons travaillé
extrêmement vite ; parce que l’ha-
bilitation que les parlementaires ont
accordé nous était nécessaire à
Paris. Nous sommes allés rencontrer
les marchés financiers, et ces
marchés voulaient s’assurer que ce
que nous sommes en train de faire
est accepté par le corps social. Les
parlementaires l’ont fait, le chef de
l’Etat également. Parce qu’après que
le Sénat a adopté lui-aussi le projet
de loi habilitant le ministre des Fi-
nances, immédiatement après, le
chef de l’Etat a promulgué la loi.
Cela a rendu les choses facile pour
le ministre des Finances, lorsqu’il ar-
rive à Paris. Il a pu démontrer que
tout le corps social, le gouverne-
ment, les parlementaires et le chef
de l’Etat parlent d’une seule voix.
Les ChIffres-CLÉs De
L’OPÉratIOn rÉussIe À
ParIs Le 30 juIn DernIer
Le gouvernement a été habilité à
aller chercher 450 milliards. Mais au
fond, il y a deux opérations : l’émis-
sion et le rachat des eurobonds. Sur
les 450 milliards sollicités, les in-
vestisseurs qui sont venus à notre
rencontre nous ont proposé le triple.
C’est à dire, plus de 1 400 milliards.
Sur ce plan, l’opération est déjà un
succès. Nous avons ensuite, l’opéra-
tion de rachat des eurobonds. En
2015, l’opération que nous avons
réalisée a été faite à un taux de 9,5
% d’intérêt. Cette fois-ci, nous
avons moins de 6 %. C’est le deux-
ième succès de notre opération. Le
troisième élément c’est que, si on se
réfère à l’habilitation qui nous a été
donnée, l’opération consistait à ra-
cheter toute ou une partie de l’émis-
sion de 2015. Nous avons racheté
près de 80 % de l’eurobond de
2015. C’est un autre succès. Le qua-
trième élément, c’est que, alors que
le pic du remboursement de l’eu-
robond de 2015 allait avoir lieu en
2023, 2024 et 2025, nous avons
renvoyé l’échéance au-delà de 2030.
Ça aussi, c’est un franc succès. Mais
la plus grande victoire c’est que, le
Cameroun a renforcé son crédit, le
Cameroun a renforcé sa signature.
Parce que, à la vérité, les investis-
seurs ne vont pas dans un pays,
alors qu’ils ne sont pas certains de
rentrer dans leurs fonds. Les in-
...C’est un autre succès. Le quatrième
élément, c’est que, alors que le pic du
remboursement de l’eurobond de 2015
allait avoir lieu en 2023, 2024 et 2025,
nous avons renvoyé l’échéance au-delà de
2030. Ça aussi, c’est un franc succès. mais
la plus grande victoire c’est que, le
Cameroun a renforcé son crédit, le
Cameroun a renforcé sa signature...
vestisseurs font confiance au Camer-
oun, sous la direction du chef de
l’Etat, Son Excellence Paul Biya. C’est
pourquoi le ministre des Finances a
pris l’engagement de revenir plus
souvent dans les marchés financiers ;
parce que nous nous sommes rendu
compte que la signature du Camer-
oun est respectée, la signature du
Cameroun est restaurée.
a PrOPOs Des fÉLICIta-
tIOns Des DÉPutÉs
Nous avons en effet été heureux de
recevoir les félicitations des par-
lementaires. Le gouvernement a
été félicité pour ce qui a été fait sur
le marché des eurobonds (le 30
juin dernier Ndlr.). Et nous avons eu
à rappeler aux parlementaires que
ce n’est pas seulement une victoire
du gouvernement ; mais une vic-
toire de tout le corps social. Nous
nous souvenons que le parlement a
travaillé dans des conditions ex-
trêmement particulières. Aussi bien
à l’Assemblée nationale qu’au
Sénat. Ce qui nous a permis d’être
confortable devant les marchés fin-
anciers qui avaient besoin de savoir
que tout le Cameroun était derrière
cette opération et que tout le
Cameroun voulait que cette opéra-
tion se fasse. Tout le monde a mis
du sien et c’est grâce à cela que
nous avons eu ce résultat. Ce suc-
cès, nous le devons à tout le monde.
sur Le DÉrOuLement Du
DÉBat D’OrIentatIOn
BuDGÉtaIre Du 6 juILLet
Nous sommes au débat d’orientation
budgétaire. Et nous avons bien ex-
pliqué aux députés qu’il ne s’agit pas
de discuter de la loi de finances
2022. Il s’agit de voir les grandes
tendances ; parce que le débat
d’orientation budgétaire permet aux
parlementaires d’apporter égale-
ment leur touche dans la prépara-
tion du budget. C’est-à-dire que le
gouvernement leur dit comment il
voit les choses, et les parlemen-
taires avec le ressenti qui est le
leur parce qu’ils connaissent cer-
tains problèmes locaux parfois
mieux que nous, disent que
d’après eux, il faudrait qu’on in-
siste sur tel ou tel point. Certaines
de ces recommandations nous
semblent pleines de bon sens, et
nous allons les prendre en consid-
ération pour que lorsque nous re-
viendrons en novembre-décembre
pour les discussions et le vote de
la loi de finances, que les préoccu-
pations des parlementaires aient
été prises en compte. Nous
sommes en train de nous projeter
vers les années 2022, 2023 et
2024.

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du jeudi 8 au 11 juillet 2021
prix CastEL Par Tatiana Meliedje
un accompagnement pour les entrepreneurs locaux
six jeunes porteurs de projets ont été primés dans le cadre du fonds Castel et bénéficieront d’un soutien pour
la mise en œuvre de leurs projets.
P bon à savoir
our la quatrième année
consécutive, le fonds Castel
encourage l’entrepreneuriat
local. Ce fonds destiné à soutenir des
jeunes et des femmes dans les do-
maines de l’agriculture et de l’agroa-
limentaire vient de livrer une autre
cuvée. Au terme de l’appel à candi-
dature lancé en Mars 2021 six pro-
jets sur 117 candidatures enregistrés
ont retenu l’attention du jury. Deux
sont des lauréats (Premier et
deuxième prix) et les quatre autres
des finalistes. Ils ont tous reçu leurs
récompenses au cours d’une cérémo-
nie officielle tenue le 02 juillet der-
nier à Douala. Un événement auquel
ont pris part les membres du jury du
prix Castel dont Emmanuel de Tailly,
directeur général du groupe Société
Anonyme des Brasseries du came-
roun (Sabc) en était le Président.
Les noms des lauréats avaient été
dévoilés le 10 mai 2021 après qu’ils
aient affronté le grand jury de Bor-
deaux en France présidé par Pierre
Castel. Le 02 juillet dernier, ils ont
reçu officiellement leurs récom-
penses. Le 1er prix est décerné au
projet Coopérative TPA porté par Ah-
madou Wadiri. Il promeut l’accrois-
sement de la production du riz Made
in Cameroun à travers un cluster de
300 GIC à Yagoua, à l’extrême Nord
du pays. Le 2e prix est attribué à la
Cuisine de nounou de Manuella Es-
somba epse Njankouo. Elle a pré-
senté un projet sur la transformation
et la commercialisation des épices lo-
cales, des fruits et des légumes.
etenDu Du fOnDs
Le Prix Pierre Castel lancé en 2018
est décerné dans quatre pays en
Afrique dans lesquels Pierre Castel
exerce des activités. Le Burkina
Faso, la Côte d’Ivoire, la République
Démocratique du Congo et le Came-
roun où il est présent à travers la
SABC. Comme au Cameroun, six
meilleurs projets ont été sélectionnés
dans les autres pays. Le premier lau-
réat bénéficie d’un appui financier de
15000 euros (près de 10 millions de
1er News Magazine Camerounais
Récépissé N° 00069/RDDJ/J06/BASC
Edité par Overland Company
BP 15552 Yaoundé
Tel : 699 99 71 65 /673 25 25 94
222 230 745
Email : dactuel@yahoo.fr
6
francs ) et 5000 euros pour le
deuxième lauréat soit un peu plus de
3 millions de Fcfa. Ceci en plus d’un
coaching et d’une formation d’un an
avec l’Institut Européen de Coopéra-
tion et de Développement. Les 4 fi-
nalistes 2021 ont quant à eux droit
à une formation certifiante par e-lear-
ning avec le Centre du Commerce In-
ternational de Genève.
Le fonds Castel comprend en effet
une dotation financière, un accom-
pagnement dans la mise en œuvre
des projets, la formation et le finan-
cement d’une chaire. C’est à ce titre
Directeur de publication
et rédacteur en Chef
François Bambou
francoisbambou@yahoo.fr
Conseillers
Degaulle Yemkwa - Adolphe Péné
Conseil juridique
Me Ludovic L. Sabzé
administration & Commercial
Sorelle Noumi Kamdem
(+237) 696 96 95 35
qu’un accord a été signé avec le mi-
nistre de l’Enseignement supérieur en
janvier dernier pour la création d’une
chaire sur les systèmes alimentaires
et l’entrepreneuriat des jeunes à
l’Université de Dschang. Précisé-
ment au sein de la faculté d’Agrono-
mie et des Sciences Agricoles (FASA).
aPPuI À L’entrePrenarIat
fÉmInIn
Ce fonds porte également un intérêt
sur des projets innovants de dévelop-
pement des circuits alimentaires
courts qui favorisent l’autonomisation
Coordonnateur de la rédaction
Arthur Wandji
Comité de rédaction
Jean Luc Fassi
Arthur Wandji
Joseph Essama
Canicha Djakba
Yves Tchenang
Janvier Duclair Mvondo
Bonaventure Tchouange
Conditions de
participation
au prix Castel
§ Avoir la nationalité d’un des pays
concerné (Burkina Faso, Cameroun,
Côte d’Ivoire ou République Démo-
cratique du Congo) ;
§ Avoir entre 18 et 45 ans ;
§ Avoir une entreprise relevant des
secteurs de l’agriculture et/ou de
l’agroalimentaire ;
§ Justifier de l'existence légale de
son entreprise datant d’au moins un
an ;
§ Avoir un projet qui s'inscrit dans
le cadre du développement de son
entreprise, et qui a un impact social,
économique et/ou environnemental
mesurable sur son territoire
de la femme africaine. Pour l’édition
de 2020, le Fonds a par exemple ap-
porté un appui particulier aux
femmes classées parmi les 10 fina-
listes. Manuella Essomba Minkoulou,
4e finaliste, avait bénéficié de l’ac-
compagnement du Groupe Sabc
pour la protection de sa marque à
l’Oapi, en plus de la formation entre-
preneuriale certifiante. Nfor Nora
Bih, 5e finaliste, promotrice de Zuciya
Sarl, spécialisée dans la production
et la transformation du gingembre,
a bénéficié d’un soutien financier d’un
montant de 700 000 francs CFA
pour accroître ses capacités de pro-
duction. Le même montant a été at-
tribué à Adeline Simo Simo, 6e fina-
liste, promotrice d’Industrial Light,
spécialisée dans la Transformation
des graines d’arachide en huile végé-
tale, en vue de renforcer son équi-
pement.
secrétariat de rédaction
Ali Ghator
Design et PaO
Christelle Djomo
Nekam Adrien Hervé
Impression
OVERLAND PRINT
Distribution
MESSAPRESSE
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du jeudi 8 au 11 juillet 2021

réactions et présentation des projets des six finalistes

« notre objectif est de mettre sur le marché « Je pourrai rendre mes
25000 tonnes de riz » produits accessibles aux
n ménagères à partir de 100F »
ous avons formulé le faisait manuellement.
notre projet sous Comme nous ne mettons
« forme de cluster pas les conservateurs,
c'est-à-dire un regroupement avec le système de scel-

des différentes entreprises
qui sont dans un écosystème
du riz local dans le bassin de
production de Yagoua. Notre
objectif est d’augmenter l’of-
fre du riz prêt pour la consom-
mation en mettant sur le mar-
ché 25000 tonnes de riz de
notre marque Nouria naturel-
lement parfumé. Les 10 mil-
lions de FCFA mis à notre dis-
position seront orientés dans
le renforcement des équipe-
ments. J’ai prévu acheter
une ensacheuse automatique
pour améliorer notre techno-
logie au niveau de l’unité de
conditionnement parce qu’on
lage il sera mieux
conservé et plus attrayant
; et Cela nous permettra
aussi de livrer nos com-
mandes à temps. Nous
avons également prévu
un projet pour les étu-
diants dans les minis cités
qui sont de véritables
consommateurs du riz. Il
est question de mettre le
riz de 1 kilo à leur dispo-
sition à un prix compétitif.
Tout ceci aura un impact signi-
ficatif au niveau de notre chif-
fre d’affaires et sur notre
compte d’exploitation. La ren-
tabilité va croître à raison de
10%. On pourra créer 200
emplois à court terme et 24
500 emplois sur le long terme
soit au total 24700 emplois
pour les jeunes et les femmes.
m
on projet porte sur
la transformation
« des épices locales,
des fruits et légumes du terroir.
Être 2ème sur 117 candidats re-
tenus est un honneur. Cela mo-
tive davantage mes efforts. Au-
delà des 5000€, du coaching
personnalisé et de la formation
certifiante que je recevrai, le Prix
Pierre Castel est une grande vi-
trine qui donnera à mon entre- mettra de rendre mes gammes
prise tant une visibilité sur le de sauces barbecues et d'épices
plan national, qu’international. 100% naturelles accessibles à
Avec cette dotation, je compte toutes les ménagères. Les prix
acheter un nouvel équipement seront compris entre 100F et
; une ensacheuse automatique 200F. »
de nos mini formats qui me per-

« nous transformons les graines « notre réseau de distribution

d’arachides en huile dietétique » couvre la ville de Yaoundé »
C n
otre entre- Yaoundé (Dovv, Mahima,
Commerciali- respectivement. Notre
prise kl in- Santa Lucia, Casino, Bou-
sée sous le la- projet souhaite mettre
« bel light oil, en place une industrie
« dustry sarl langerie le fournil, Boun’s
transforme l’arachide en hôtel). Nous employons
notre huile végétale dié- de transformation des
chips. Le paquet de chips 10 personnes. Dans
tétique est conditionnée graines d'arachide en
de 25 g coûte 200 francs l’avenir, nous voulons une
en 1l et 5 litres aux prix huile de marque : Light
CFA et son réseau de dis- usine semi-industrielle
de 1 800 – 2000 francs Oil accessible à travers le
tribution couvre essen- de chips d'arachide
CFA et 9 000 francs CFA Cameroun.
tiellement la ville de marque : Biakis

« Cette visibilité du prix Castel nous ouvre « nous allons ouvrir un

au marché international » bar à chocolat »
n
otre projet porte à la fin de la journée à cause

sur la transforma-
« tion des légumes
indigènes africains. Pour la
compétition Pierre Castel nous
avons présenté les 7 types de
légumes que nous utilisons
(Ndolè amer et non amer, eru,
felong, waterleaf, zom et
Okong obong) ce qui nous a
valu d’être finaliste. Ce projet
est basé sur l’agriculture com-
mune. Nous souhaitons en ef-
fet augmenter la production
des petits agriculteurs et aider
les commerçants qui voient
souvent leurs légumes pourrir
du manque du système de
conservation. Nous avons donc
développé un système pour
acheter ces légumes, les trans-
former et les commercialiser.
Donc notre projet vise à aug-
menter la capacité financière
de ces personnes mais aussi
valoriser les légumes pour les
consommer en saison de pénu-
rie. Cette visibilité du prix cas-
tel fait réaliser qu’il y a un mar-
ché pour ces légumes ce qui va
encourager davantage les pro-
ducteurs. Il nous ouvre aussi au
marché international parce que
l’accompagnement du prix
nous permet de voir comment
mieux conserver nos produits
et augmenter leur valeur pour
pouvoir les exporter. Nous
comptons avec ce coaching
augmenter notre réseau de
cultivateurs et assurer un mar-
ché aux petits producteurs. »
L
es chocolateries ar-
tisanales Nohi Sarl
« font dans la produc-
tion artisanale du chocolat
Made in Cameroun. Choco
Nohi propose trois variétés :
chocolats classiques (chocolat
noir, chocolat au lait et blanc)
; chocolats thérapeutiques
(chocolat au miel, à la spiru-
line, au yorrihimbe et à la
courge) ; et des Chocolats
grand public (chocolat à tarti-
ner, chocolat pâtissier, etc.)
pour des conditionnements comptons ouvrir un bar à cho-
allant de 50g à 10. Nous colat Nohi Marque.

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du jeudi 8 au 11 juillet 2021
rétropédaLagE
Quand Maurice Kamto se ravise
Depuis quelques temps, le leader du mouvement pour la renaissance
du Cameroun fait montre d’une attitude de plus en plus conciliante.
C
’est un Maurice Kamto de plus
en plus conciliant qui s’exprime
ces derniers temps. Par le
passé, le leader du MRC a par exemple
été taciturne sur la question de la séces-
sion anglophone. Il a aussi gardé le si-
lence sur les actes de délinquance
perpétrés par certains mouvements ex-
trémistes notamment la Brigade anti-sar-
dinard. Mais ces derniers jours, Maurice
Kamto semble s’être ravisé. L’homme
multiplie des sorties pour se désolidari-
ser de certains projets. Le 3 juillet der-
nier, alors qu’une manifestation de la
diaspora débutait à Paris, Maurice Kamto
a tenu à mettre les choses au clair. Sur
sa page Facebook, le président du MRC
a informé l’opinion que sa formation po-
litique n’est pas liée aux manifestations
de Paris. « Le MRC n’organise aucune
manifestation ce jour devant l’Ambas-
sade des USA à Yaoundé ou ailleurs dans
le monde. Il n’en organise aucune de-
vant l’ambassade d’aucun pays dans le
monde. Les commanditaires de tels pro-
jets doivent se dévoiler et en assumer
l’entière responsabilité », écrivait l’oppo-
sant à Paul Biya. Mardi encore, le leader
8
Par Joseph Essama
du MRC a frappé un coup fort en se dés-
olidarisant ouvertement du projet séces-
sionniste. « Penser s’allier au MRC dans
l’espoir d’obtenir la sécession est une
grosse illusion. Le MRC se bat pour un
Cameroun uni avec tous ses enfants y
compris ceux qui ont pris des armes à
cause des frustrations et injustices
consécutives à la mauvaise gouvernance
du régime en place. Le MRC n’entend
sous aucun prétexte céder un seul cen-
timètre du territoire du Cameroun. Le
MRC est ouvert à un dialogue franc et
sincère avec tous les fils et filles du Ca-
meroun afin d’aplanir nos différents et
mettre sur pied les fondations d’une na-
tion de paix, de justice et de prospérité
pour tous ses enfants », a écrit Maurice
Kamto. Et d’ajouter : « Le MRC se bat
pour l’unité du Cameroun et jamais il ne
sera complice de sa division ».
En fin de semaine dernière le président
du MRC avait déjà condamné les per-
sonnes qui tiennent des discours haineux
sur les réseaux sociaux : « Mon attention
a été attirée sur la persistance des dé-
rives langagières de certains de nos
compatriotes, notamment dans les ré-
seaux sociaux, en dépit de
ma condamnation réitérée
et sans ambages des pro-
pos haineux, tribalistes, mé-
prisants ou dégradants et
mes exhortations à l’expres-
sion des désaccords dans la
civilité », avait-il déploré
dans un communiqué.
Si au sein de l’opinion l’on
estime que Maurice Kamto
est revenu à de meilleurs
sentiments, plusieurs ana-
lystes pensent plutôt que le
leader du MRC n’est pas sin-
cère dans ses prises de po-
sition et que son discours tide Mono qui pense qu’ « on a l’impres-
est contradictoire. « C’est un jeu. Mau- sion d’avoir à faire à un discours contra-
rice Kamto n’est pas sincère dans ce qu’il dictoire quand on sait qu’il y a un certain
dit. Il faut qu’il soit politiquement cohé- écart entre ce qu’il dit et ce qui est fait.
rent. Il ne peut pas dire qu’il ne soutient Lors de la manifestation de Paris, on a
pas la sécession et félicité une mobilisa- observé une certaine prédominance de
tion où des gens ont manifesté en pre- la figure de Maurice Kamto. On n’arrive
mière ligne avec le drapeau donc pas à établir à priori une distance
sécessionniste. Il s’agit d’un théâtre sa- entre ce qu’on a vu et ce qui a été dit.
vamment orchestré », explique le polito- Surtout qu’on a vu des militants bien
logue Eric Mathias Owona Nguini. Un connu du MRC, notamment Wilfried
avis qui n’est pas très loin de celui d’Aris- Ekanga dans cette manifestation.»

FonCiEr Par Joseph Essama
Les députés dénoncentl’accaparement des terres par les élites
Les élus ont en outre soulevé le problème des indemnisations relatives aux «
expropriations pour cause d’utilité publique».
h
enri Eyebe Ayissi, ministre des
Domaines, du Cadastre et des
Affaires foncières n’a pas eu de
répit lundi dernier à l’Assemblée natio-
nale. De bout en bout les députés ont
voulu voir clair sur quelques questions
liées au foncier. Parmi les questions
abordées, celle de l’accaparement des
terres par une minorité de Camerounais.
Une préoccupation qui a retenu l’atten-
tion de plusieurs élus, au cours de la
séance plénière spéciale sur la gestion et
la réforme foncière, présidée par l’hono-
rable Kombo Gberi, vice-président de
l’Assemblée nationale. Les députés qui
sont intervenus sur la question disent
avoir constaté que dans la plupart des lo-
calités, les terres sont de plus en plus
confisquées par les élites. « Les minori-
tés des riches, celle de la classe adminis-
trative et économique, s’accaparent des
terres au Cameroun au détriment des po-
pulations vulnérables et sans défense »,
s’est offusquée l’honorable Marguerite
Dissake. Cet accaparement des terres se
fait selon les députés, au détriment
certaines couches sociales, notamment
les jeunes et les femmes.
A côté de cet accaparement, les dépu-
tés déplorent une multiplication des
conflits et des litiges liés à l'insuffisance
des outils de modernisation de la gestion
foncière. Ils notent aussi l'insuffisance
de la protection des droits des collecti-
vités coutumières sur leurs terres ances-
trales et surtout une difficile prise en
compte des spécificités du foncier rural,
face aux perspectives et exigences du dé-
veloppement agricole et la nécessité de
garantir l'expression des coutumes.
Zoom Par J.E
dorothy atabong Motaze prend fonction
La toute première Public independent conciliators” a été installée à son poste mardi dernier par
Bernard Okalia Bilai, gouverneur de la région du sud-Ouest.
D
orothy Atabong Motaze a
pris fonction mardi dernier.
Pendant les 6 prochaines
années, la toute première Public in-
dependent conciliators du Sud-Ouest
sera chargée de gérer les litiges entre
les usagers et les Collectivités Terri-
toriales Décentralisées. Dans son ré-
quisitoire, le représentant du
ministère public devant qui elle a
prêté serment l’a exhortée à lutter
contre toutes formes de discrimina-
tions. Elle l’a ensuite appelée à faire
preuve de probité et d’équité et à
combattre toute forme d’injustices.
La première vice-présidente de la
cour d’appel de Buea a également
Les députés ont en outre soulevé la ques-
tion des indemnisations. Selon plusieurs
élus, il existe un flou sur les mécanismes
mis sur pied pour gérer les indemnisa-
tions relatives aux « expropriations pour
cause d’utilité publique ». Selon plusieurs
députés rencontrés, « il est douloureux
que des familles qui ont vu leurs titres
fonciers abandonnés à l’administration,
et qui ont perdu leurs biens ne puissent
pas, après des années, être indemnisées.
Alors que les discours que nous enten-
dons sont que ces indemnisations sont
souvent faites après l’expropriation ».
Une difficulté qui s’accompagne des au-
tres complications qui sont l’acquisition
des titres fonciers, leur sécurisation, et
l’obsolescence des textes juridiques qui
encadrent ce processus.
A côté des problématiques soulevées par
ses pairs, l’honorable Cabral Libii s’est
appesanti sur les déguerpissements et les
convié la nouvelle promue à promou-
voir la bonne gouvernance, à œuvrer
en faveur de la justice sociale et être
une ambassadrice de la paix.
Originaire de Menji, région du Sud-
Ouest, Dorothy Atabong Epouse Mo-
taze est une enseignante à la retraite.
Âgée de 61 ans, la toute première
Public indépendent conciliator du
Sud-Ouest est une ancienne délé-
guée régionale de l’Education de base
dans la même région.
Selon l’article 367 alinéa III du Code
général des collectivités territoriales
décentralisées, les “Public indepen-
dent conciliators” défend et protège
les droits et libertés des citoyens de
du jeudi 8 au 11 juillet 2021
démolitions perpétrés à Douala au lieu-
dit New Town aéroport le 26 juin dernier.
Le député s’est notamment intéressé sur
le volet juridique de l’affaire. Selon Ca-
bral Libii, la mise en demeure qui est cen-
sée être servie 30 jours avant, par l’au-
torité administrative, l’a été pour le cas
d’espèce seulement deux jours avant. Le
leader du Parti Camerounais pour la Ré-
conciliation Nationale a fait ressortir
d’autres irrégularités liées à ces opéra-
tions. Il déplore le difficile accès aux ti-
tres de propriété par l’autorité morale qui
a demandé ces déguerpissements. L’élu
du peuple a fait remarquer que « des
milliers de Camerounais sont virtuelle-
ment riches des hectares de terre héri-
tés coutumièrement de leurs ascen-
dants. Mais ils ne peuvent en jouir, atten-
dant patiemment d’en être dépossédés
par les riches et les puissants, faute de
titre foncier », a déploré le député.
leurs régions. Ils ont pour fonction
d’examiner et de régler à l’amiable les
litiges opposant les usagers à l’admi-
nistration régionale et communale ;
mener à la demande de cinq parle-
mentaires ou de cinq conseillers ré-
gionaux, toute investigation sur le
fonctionnement des services régio-
naux et communaux ; dresser un rap-
port annuel sur l’état des relations
entre les citoyens et les services ré-
gionaux et communaux. Nommés
pour un mandat de six ans non re-
nouvelable, les Public independent
conciliators prêtent serment devant la
Cour d’Appel territorialement compé-
tente.
587
CassE dE L’aMbas-
sadE du CaME-
roun En FranCE
Par J.E
3 activistes
condamnés
avec sursis
Les éléments de la
Brigade anti-
sardinards ont écopé
de 3 et 4 mois avec
sursis et une amende
à payer .
L
e verdict dans l'affaire qui
opposait l’Etat du Came-
roun aux activistes de la
Brigade anti-sardinards est tombé
lundi dernier. Les trois activistes
jugés ont été condamnés à 3 ou 4
mois de prison avec sursis. Ainsi
qu'à une amende de 127 euros
chacun et à 4500 euros de dom-
mages et intérêts précise un com-
muniqué de la Brigade
anti-sardinards. Concrètement, le
commandant de la BAS Calibri Ca-
libro a écopé de 3 mois de prison
avec sursis. Il en est de même du
nommé Robert Wanto dit « Général
Wanto ». Nelson Azonsop Tchet-
chago quant à lui s’en tire quant à
lui avec 4 mois. L’on apprend par
ailleurs que ces différentes peines
d’emprisonnement ne sont pas por-
tées sur le casier judiciaire des trois
activistes.
Le 26 janvier 2019, des activistes
se réclamant de la Brigade anti-sar-
dinard, un mouvement hostile au
président Paul Biya avait saccagé
de l’ambassade du Cameroun à
Paris. Protestant le résultat issu des
urnes lors de l’élection présiden-
tielle du 7 octobre 2018. L’ambas-
sade du Cameroun en France avait
alors porté plainte pour association
de malfaiteurs, vandalisme, dégra-
dations volontaires, vol aggravé,
menaces et autres, étant entendu
que ces infractions ont été com-
misses en réunion et en bandes or-
ganisées, les enquêtes se sont
accélérées et trois prévenus consi-
dérés comme les meneurs de ces
bandes, membres de la BAS, les
nommés Waffo Wanto dit ‘‘général
Wanto’’, Thiam Abdoulaye dit ‘‘Cali-
bro Calibri’’, Azonsop Tchetchago
Nelson, dit ‘‘maître corbeau’’,
avaient été renvoyés devant le Tri-
bunal Correctionnel de Paris le 28
février 2020 pour y être jugés».
9
 587
du jeudi 8 au 11 juillet 2021
pr. JaMEs MouanguE KobiLa, président de la Cdhc
« Le dynamisme des osC est unanimement reconnu »
Le président de la Commission des Droits de l’homme au Cameroun a présidé mardi dernier, le lancement d’une série
d’ateliers de renforcement sur toute l’étendue du territoire national, des capacités organisationnelles des Organisations
de la société Civile membres de l’Observatoire des Libertés Publiques du Cameroun. morceaux choisis de son discours.
Chers participants,
Mesdames, Messieurs,
Je mesure l’honneur qui m’est accordé de prendre la pa-
role dans le cadre de cet Atelier qui vise à renforcer les
capacités organisationnelles des associations membres de
l’Observatoire des Libertés Publiques du Cameroun
(OLPC) – que je rebaptiserais volontiers « Observatoire des
Droits Fondamentaux au Cameroun ».
J’aimerais d’emblée renouveler la profonde gratitude des
membres et du personnel de la Commission des Droits de
l’Homme du Cameroun (CDHC) à laquelle j’associe celle
des 241 Organisations de la Société Civile (OSC) membres
de l’OLPC à l’égard de l’Union Européenne, en tant que
partenaire financier du Projet d’Amélioration des Condi-
tions d’Exercice des Libertés Publiques au Cameroun (PA-
CEL).
[…] L’un des aspects de ce Projet vise à favoriser une meil-
leure structuration des interventions des organisations de
défense des Droits de l’Homme qui collaborent avec la
Commission des Droits de l’Homme du Cameroun et de
renforcer leurs capacités opérationnelles en matière de pro-
motion et de protection des Droits de l’Homme. Ces am-
bitions se sont notamment traduites par la création de
l’OLPC, qui regroupe à ce jour 241 organisations de dé-
fense des Droits de l’Homme actives sur le terrain, permet-
tant un maillage du territoire national de cette nature sans
précédent par la société civile, parallèle au réseau des 547
OSC à la CDHC.
OBjeCtIfs De La fOrmatIOn Des OsC
[…] C’est pour permettre à l’OLPC et à ses Organisations
membres, prises individuellement et collectivement, de jouer
efficacement le rôle attendu d’eux que la présente forma-
tion est proposée. Conforme aux recommandations de la
consultation de Kampala, les travaux de cet atelier vous
permettront certainement de connaître, en vue de les sur-
monter, les difficultés d’ordre structurel, fonctionnel et
conjoncturel qui peuvent inhiber vos actions en tant que
défenseurs des Droits de l’Homme, voire compromettre l’ef-
ficacité opérationnelle de votre organisation, et partant, celle
de l’OLPC dans son ensemble.
Il avait en effet été convenu à Kampala que les acteurs pu-
blics et privés du Mouvement des Droits de l’Homme en
Afrique centrale ont principalement besoin de renforcer leurs
capacités pour que la sous-région bénéficie d’un Mouve-
ment des Droits de l’Homme plus efficace, plus compétent
et plus professionnel. En ce qui concerne le renforcement
des capacités organisationnelles qui nous intéresse ici, il
avait été recommandé aux uns et aux autres de prêcher
par l’exemple :
i) dans la gouvernance des structures de défense des Droits
de l’Homme et en dehors, car il a été constaté que nom-
bre de dirigeants d’OSC ne respectent pas souvent les Droits
de leur personnel et ne respectent ni les attributions ni les
Droits de leurs collègues (liberté d’expression, liberté d’opi-
nion, etc.) et qu’ils ne prêchent donc pas par l’exemple ;
ii) en privilégiant la spécialisation, en tant que gage d’ef-
ficacité optimale pour les plus petites OSC ainsi que pour
les magistrats et avocats chargés des questions touchant
aux Droits de l’Homme ;
iii) en mettant en place et en respectant des règles de base
de la méthodologie du travail comme le respect du prin-
cipe du contradictoire dans le traitement des allégations
de violations ou d’atteintes aux Droits de l’Homme ainsi que
l’approfondissement des enquêtes pour éviter des rapports
biaisés) ;
iv) en développant des coopérations et des synergies fé-
condes ;
v) en organisant des séminaires et ateliers de formation
10
initiale ou de formation continue pour la mise à jour de leurs
connaissances ;
vi) en renforçant leurs capacités sur l’éthique et l’intégrité
du défenseur des Droits de l’Homme et, enfin,
vii) en instituant en leur sein un contrôleur de gestion qui
veillera à l’application des standards de la bonne gouver-
nance.
À cet égard, la CDHC se donne en exemple, car moins d’un
mois après la prestation de serment de ses nouveaux res-
ponsables et membres nommés par décrets présidentiels
le 19 février 2021 – et avant tout déploiement des nou-
veaux promus sur le terrain – elle a bénéficié, avec le sou-
tien de divers partenaires dont le Centre des Nations Unies
pour les Droits de l’Homme et la démocratie en Afrique cen-
trale ici représenté, d’une formation initiale destinée à ses
membres et à certains de ses cadres à l’Hôtel Mont Febe,
du 25 au 28 mai 2021. Deux autres ateliers spécifiques se-
ront prochainement organisés pour former les membres
et le personnel de la nouvelle institution des Droits de
l’Homme ( INDH ») du Cameroun sur le nouveau volet de
ses attributions, à savoir le mécanisme national de préven-
tion de la torture, puis sur la rédaction de son règlement
intérieur.
Je ne saurais donc assez encourager les responsables de
l’OLPC et, à travers eux, l’ensemble des OSC membres de
cet Observatoire à tirer le meilleur avantage de la présente
série d’ateliers et de celle à venir. C’est ainsi que vous contri-
buerez effectivement, utilement et efficacement au déve-
loppement d’une culture des Droits de l’Homme, à la pro-
motion de l’Etat de droit et au renforcement de la démo-
cratie camerounaise.
mesdames, messieurs,
[…] Le dynamisme des OSC camerounaises est au-
jourd’hui unanimement reconnu. L’on peut ainsi relever pour
s’en féliciter un certain engagement de vos associations
respectives – avec des résultats évidemment variables –
dans les domaines comme la défense des Droits des
groupes vulnérables, la lutte contre toutes les formes de
discrimination, la lutte contre la traite des êtres humains,
la promotion de la bonne gouvernance, l’encouragement
des citoyens à prendre part à la gestion des affaires pu-
bliques, la facilitation des voies de recours au profit des vic-
times de violations des Droits de l’Homme, l’appui aux ac-
tivités gouvernementales et l’interaction avec les méca-
nismes régionaux et internationaux de protection des Droits
de l’Homme…
Les DrOIts De L’hOmme au CamerOun
[…] Cependant, il ne fait l’ombre d’aucun doute que seules
les OSC qui font preuve de probité, de professionnalisme
et d’abnégation peuvent accompagner les pouvoirs publics
dans la mise en œuvre des engagements de l’Etat en ma-
tière de respect des Droits de l’Homme. Il n’est donc pas
inutile de souligner que l’amélioration de la situation des
Droits de l’Homme et des libertés au Cameroun nécessite
une société civile bien structurée, professionnelle et cré-
dible.
Telle est l’ambition du PACEL, mis en œuvre par la Com-
mission nationale des Droits de l’Homme et des libertés,
devenue Commission des Droits de l’Homme du Cameroun,
sur le fondement de la loi n° 2019/014 du 19 juillet 2019,
qui la crée, l’organise et régit son fonctionnement.
[…] Distingués participants,
Permettez-moi maintenant de situer la problématique gé-
nérale des Droits de l’Homme dans le contexte camerou-
nais. Je commencerai par la typologie des acteurs du pay-
sage des Droits de l’Homme ici et ailleurs, avant de pré-
ciser le positionnement spécifique de la CDHC en tant
qu’institution de souveraineté chargée des Droits de
l’Homme.
En ce qui concerne la typologie des acteurs en matière de
promotion et de protection des Droits de l’Homme, le pay-
sage mondial actuel permet de distinguer, du moins im-
portant au plus important : les OSC, les organisations non-
gouvernementales (ONG), les organisations internationales,
les organes des traités et les branches classiques du pou-
voir de l’État, étant entendu que la CDHC, en tant qu’INDH,
fait également partie des organes de l’État.
[…] Les OSC militent pour les Droits de l’Homme avec des
méthodes qui leur sont propres ; mais leur action est sou-
vent piégée par cinq biais :
i) le biais de la recherche des financements qui les conduit
soit à exagérer la réalité pour espérer les financements vou-
lus, soit à tenir le langage et à travailler sur les thématiques
prioritaires des bailleurs de fonds et non sur les leurs ni
sur celles du pays où elles déploient leurs activités ; c’est
ainsi que certaines OSC, loin, d’agir par conviction ou dans
l’intérêt des populations qu’elles prétendent protéger, se
font les relais ou se transforment en perroquets qui se
contentent de répéter les discours dictés par les bailleurs
de fonds, parfois tapis dans l’ombre ;
ii) le biais de la recherche des visas pour leurs membres
ou pour leurs proches ou encore pour des tiers contre ré-
munération, en les présentant comme des personnes per-
sécutées par le régime ; Ce phénomène a été dénoncé à
la télévision il y a quelques années par le Pr Kum’a Ndumbe
III ;
iii) le biais de l’incompétence ou du manque de profession-
nalisme qui les conduit parfois à mener des batailles ab-
surdes comme celle d’une OSC qui a récemment dénoncé
des « atrocités et des actes de torture » à la suite du glis-
sement de terrain à Bafoussam, dans la Région de
l’Ouest, alors qu’aucune allégation de torture ni de traite-
ment cruel inhumain ou dégradant n’a été enregistrée à
l’occasion de cette catastrophe naturelle ;
iv) le biais politique qui amène certaines OSC à trahir l’in-
tégrité du défenseur des Droits de l’Homme en adhérant
à des plates-formes de partis politiques ou en portant des
demandes politiques telles que le soutien aux marches in-
surrectionnelles et l’appel à renverser le régime pour met-
tre en place un gouvernement de transition ;
v) le biais de la manipulation consciente qui consiste sou-
vent à faire passer des actes répression pénale légitimes
pour des actes de persécution d’une catégorie de citoyens
(cas du chroniqueur de Radio France internationale en

langue Haoussa pris en possession du téléphone du fils du
gouverneur d’un État du Nigéria assassiné par Boko Haram
ou celui, remontant à deux décennies, d’un journaliste qui,
désirant rejoindre son épouse dans un pays occidental, a
insulté le président de la République ; une fois arrêté, il a
joué les martyrs de la liberté d’expression et a ainsi pu ob-
tenir le visa tant convoité).
Pour ce qui est des Organisations Non Gouvernementales
(ONG) qui sont en fait des associations nationales qui dé-
ploient leur activité dans plusieurs pays ou dont les mem-
bres sont issus de plusieurs pays, elles ne sont pas très dif-
férentes des OSC nationales ; Hubert Védrine l’ancien mi-
nistre français des Affaires étrangères qu’il ne faut certes
pas trop solliciter classe les quelque trente mille ONG qui
existent de par le monde en plusieurs catégories, dans son
livre précité : « on y rencontre tout, écrit-il, le meilleur et
le reste : la générosité, le dévouement, les réseaux, le mi-
litantisme, les intérêts, les lobbies, les croyances et bien des
pouvoirs réels déguisés » (p. 20) ; de sorte que, sans dis-
cernement dans ce paysage, on prendra très souvent des
vessies pour des lanternes, d’autant que les « hiérarchies de
puissances » et les « rapports de force mondiaux » s’y re-
trouvent : « [c]e sont donc, explique-t-il, les sociétés civiles
et les ONG issues des pays riches, ultra-médiatisées, dispo-
sant de moyens pour communiquer, et donc du pouvoir d’im-
poser leur lecture d’un événement, qui exerceront le maxi-
mum d’influence dans le monde : l’américaine, pas celle du
Niger, de la Bolivie ou du Bangladesh ! Ce ne sont pas les
ONG du Nigeria qui interviendront en Irlande du Nord ou ma-
nifesteront à Seattle ! » (ibid.). Sinon, comment se fait-il qu’on
entend plus de bruit à Paris sur les 20 morts de Ngarbuh que
sur les 43 000 morts de la guerre des États-Unis contre l’Af-
ghanistan depuis les attaques terroristes du 11 septembre
2001 ? Comment se fait-il qu’à Bruxelles, on s’est montré plus
préoccupé par les 10 terroristes exécutés au Tchad en 2015
que par les 17 274 personnes assassinées aux États-Unis en
2017 ou par les 10 129 personnes tuées aux États-Unis en
2018 par des armes à feu, des sources médiatiques et doc-
trinales évoquant même 40 000 morts par armes à feu dans
ce pays en 2017 dont 60 % de cas de suicide et 40% d’ho-
micides, soit en moyenne 3334 morts par mois et 112 morts
par jour…
aLerte : OnG DanGereuses
Les ONG sont souvent les vecteurs de biais spécifiques qui
faussent la compréhension et parfois sabotent la noble cause
des Droits de l’Homme dans notre pays :
- l’idée saugrenue que l’État serait le seul détenteur des obli-
gations en matière de Droits de l’Homme, puisque c’est lui
seul qui signe les traités, ce qui signifie que le coupable dé-
signé et l’unique responsable du non respect des Droits de
l’Homme dans un pays est l’Etat ; on oublie ainsi la dimen-
sion horizontale des Droits de l’Homme ; Si tel est le cas,
pourquoi des résolutions du Conseil de sécurité dénoncent-
elles les atrocités et les attentats d’Al Qaida, de l’Etat Isla-
mique ou de Boko Haram ? Pourquoi ces mêmes ONG consa-
crent-elles des rapports aux atteintes aux Droits de l’Homme
commises par tel ou tel groupe terroriste, aux violences faites
aux femmes ou aux atteintes portées par les parents aux
Droits des enfants ? Pourquoi la Charte africaine des Droits
et du bien-être de l’enfant désigne-t-elle expressément les
parents ou toute autre personne ayant la garde de l’enfant
comme le « responsable au premier chef de son éducation
» ? Pourquoi la thématique des « entreprises et Droits de
l’Homme » est-elle portée par l’Organisation francophone des
commissions nationales des Droits de l’Homme et par toutes
les INDH du monde ?
- l’idée erronée que les prononcés des mécanismes non ju-
ridictionnels régionaux et universels des Droits de l’Homme
sont néanmoins obligatoires, dès lors que ces mécanismes
ont été créés par des traités obligatoires ou que certaines
stipulations des traités obligent les États à appliquer les trai-
tés en vigueur ;
- l’idée que les normes relatives aux Droits de l’Homme sont
des dogmes absolus qui s’appliquent de manière uniforme
dans tous les pays et n’admettent aucune dérogation ni ex-
ception ou que l’État doit les appliquer sous peine d’être traité
d’État voyou, au mépris de la « marge nationale d’apprécia-
tion des autorités nationales », consacrée par la jurisprudence
de la Cour européenne des Droits de l’Homme et en totale
méconnaissance du fait que même la conception occiden-
du jeudi 8 au 11 juillet 2021
tale des Droits de l’Homme n’est pas uniforme et qu’ainsi,
en matière de respect de la vie privée, aux Etats-Unis la li-
berté prime sur la dignité, tandis qu’en Europe, c’est l’inverse
; Bien que la question des Droits de l’Homme tombe dans le
- le non-respect de la proportionnalité : les acteurs non éta-
tiques sont auteurs de 85 à 95% des atteintes aux Droits
de l’Homme à l’Extrême-Nord et au Nord-Ouest / Sud-Ouest
où ils viollent massivement le droit des millions d’enfants à
l’éducation en prônanty le boycott de l’école et en attaquant
les Etablissements de formation, les élèves et les enseignants
qui sont souvent harcelés, pourchassés, enlevés, tués ou dé-
capités ; le droit des millions de personnes à la santé en brû-
lant les hôpitaux, le droit de propriété en incendiant les biens
publics et privés ou en volant du bétail et autres victuailles
; la liberté du commerce et de l’industrie en s’attaquant aux
entreprises et en brûlant les commerces, etc. Comment ex-
pliquer que dans ce contexte, 95 à 98% d’un rapport d’Am-
nesty international sur ces régions soit consacré aux alléga-
tions de non-respect de Droits de l’Homme imputées aux États
et seulement 2 à 5% aux atteintes perpétrées par Boko Ha-
ram ? Normalement le principe de proportionnalité exige que
la plus grande partie du rapport soit consacrée à dénoncer
les atteintes les plus massives et leurs auteurs.
Quant aux organisations internationales, elles ont généra-
lement une approche plus objective et plus technique
lorsqu’elles sont universelles (HC-NUDH, CNUDHD-AC,
HCR, Commonwealth, Organisation internationale de la Fran-
cophonie, etc.), bien qu’elles soient au centre de multiples
manœuvres et de tentatives de manipulations d’acteurs in-
téressés qui y évoquent les Droits de l’Homme quand ils ne
les inondent pas d’allégations de violations des Droits de
l’Homme – souvent très sélectives – pour les amener à pren-
dre des décisions ou à se prononcer dans le sens de leurs
intérêts.
Le paysage des organisations régionales ou sous régionales
est très contrasté. Certaines organisations régionales font
du prosélytisme de leur propre conception des Droits de
l’Homme et veulent imposer leurs valeurs partout dans le
monde par la conversion, à l’instar de la protection spéci-
fique des LGBT-I, qu’elles désignent désormais sous le vo-
cable de « personnes clés », tandis que d’autres protègent
efficacement les Droits de l’Homme et des peuples dans leur
espace sous régional à l’instar de la Cedeao dont la Cour
de Justice a reçu compétence en la matière par recours di-
rect des citoyens, sans l’exigence de l’épuisement préala-
ble des recours internes et sans se préoccuper outre me-
sure de ce qu’il se passe en dehors de leur espace géogra-
phique. D’autres posent progressivement les jalons de la pro-
tection des Droits de l’Homme comme la CEMAC, à travers
son Traité révisé de 2009 dont le préambule réaffirme, en-
tre autres, l’attachement des États membres aux Droits de
l’Homme, à l’État de droit et aux questions de genre ainsi
qu’à travers la jurisprudence de plus en plus audacieuse de
sa Cour de justice à cet égard.
À ce stade je voudrais lancer un appel à la valorisation des
instruments et des mécanismes nationaux et africains des
Droits de l’Homme, car les autres régions du monde privi-
légient systématiquement leurs propres instruments et leurs
mécanismes auxquels ils n’hésitent du reste pas à donner
priorité sur les instruments et sur les mécanismes univer-
sels.
Quant aux plus grandes puissances, elles sont dans l’uni-
latéralisme de l’empire : c’est ce qu’ils font qui est bien et
ils évaluent ce que font les autres à l’aune de leur intérêt
national.
L’avant-dernière catégorie des acteurs des Droits de
l’Homme que je mentionnerai brièvement avant d’en venir
aux INDH, ce sont les organes créés par les traités des Droits
de l’Homme, dits « organes des traités » ; ils disent le Droit,
mais parfois avec beaucoup de militantisme, sans doute en
raison de leurs interactions poussées avec les OSC et les
ONG, ou du fait de l’origine de leur financement
[…] mesdames, messieurs,
Venons-en aux INDH en général et à la CDHC en particu-
lier. Leur spécificité tient au fait qu’il s’agit des organes in-
dépendants mis en place par les États pour assurer la pro-
motion et la protection des Droits de l’Homme à l’abri de
tous les biais précédemment cités et avec intégrité. Si on
ne le fait pas avec efficacité, c’est-à-dire en parvenant à des
résultats mesurables, nous livrerons le pays à l’appétit des
587
forces destructrices de tous les réseaux et de tous les pou-
voirs qui manipulent les Droits de l’Homme à des fins qui
n’ont rien à voir avec la noble cause affichée.
champ de la coopération internationale et que certains pays
l’instrumentalisent à des fins inavouées, les États considè-
rent à juste titre que le respect des Droits de l’Homme re-
lève de l’intérêt national ; car, le respect des Droits de
l’Homme – dans tous les secteurs d’activité – est un impor-
tant levier de progrès, de développement et d’épanouisse-
ment des populations dont ils ont la charge. Certains pays
ont confié à leur INDH des mandats très larges incluant la
lutte contre la corruption ou la qualité de Médiateur natio-
nal. Dans certains pays voisins, l’INDH est classée parmi les
institutions prioritaires en matière de déblocage de res-
sources, de sorte que son financement est toujours suffi-
sant et disponible.
La particularité des INDH résulte de leur composition plu-
raliste et inclusive qui renforce leur indépendance et leur ef-
ficacité par rapport aux réseaux, aux lobbies, aux pouvoirs
réels qui se dissimulent souvent derrière des OSC ou les ONG
des Droits de l’Homme. La CDHC comprend ainsi un mé-
decin représentant de l’Ordre national des médecins du Ca-
meroun, un avocat représentant du Barreau, un journaliste
représentant les syndicats de cette corporation, un repré-
sentant des handicapés, une représentante des associations
de femmes, un expert en administration pénitentiaire, un
expert en questions syndicales, un universitaire spécialiste
des Droits de l’Homme, etc. Une INDH forte et efficace
constitue le meilleur moyen d’assurer l’effectivité du respect
des Droits de l’Homme dans un État et de préserver l’inté-
rêt supérieur de l’État en matière de promotion et de pro-
tection des Droits de l’Homme.
Les INDH sont tellement importantes qu’il en existe dans
environ deux tiers des États de par le monde et dans 47 pays
africains sur 53. Elles sont régies par les Principes de Paris
adoptés le 20 décembre 1993 par la résolution 48/134 de
l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies.
[…] L’INDH du Cameroun est actuellement classée au sta-
tut A, celle des INDH entièrement conformes aux principes
de Paris. Mais la CDHC sera évaluée dans deux ans, dans
le cadre du processus d’accréditation de l’Alliance mondiale
des INDH. L’enjeu étant de conserver notre statut A, source
de divers droits et de prestige. Or, ce statut ne nous sera
conservé que si nous remplissons les critères prédéfinis ou
de moins la plupart d’entre eux.
mesdames et messieurs,
Le travail de défenseurs des Droits de l’Homme est très com-
plexe, en ce sens qu’il suppose des connaissances histo-
riques, politiques, philosophiques et… évidemment juridiques,
avec la mobilisation du Droit national, du Droit régional afri-
cain et du Droit international des Droits de l’Homme. Il né-
cessite l’emploi de méthodes d’intervention appropriées, par-
fois spécifiques. Mais il est exaltant, puisqu’il contribue
concrètement à l’amélioration du bien-être des populations
à travers le plein respect de leurs Droits individuels et col-
lectifs.
En tout état de cause, pour remplir au mieux les missions
qui sont les vôtres, vous devrez non seulement systémati-
quement vous référer à la Constitution, aux instruments ré-
gionaux et universels des Droits de l’Homme mais aussi à
la jurisprudence, tout en respectant scrupuleusement les
textes qui régissent l’OLPC. Ces textes vous invitent à l’im-
périeux devoir de respect des institutions, de la légalité ; ils
vous invitent à faire preuve de responsabilité, de probité,
d’impartialité, d’intégrité et de transparence. Ne perdez pas
de vue qu’étant réputés professionnels dans le domaine de
la protection des Droits de l’Homme, vos erreurs et vos fautes
en la matière sont majorées du coefficient de la présomp-
tion de mauvaise foi.
Si nous convenons avec Anatole France que « l’avenir est
le lieu commode pour y mettre des songes » j’émettrais le
vœu que cette formation contribue effectivement à accroî-
tre l’efficacité opérationnelle de l’OLPC, tout en favorisant
la saine émulation des acteurs appelés à animer Le Mou-
vement des Droits de l’Homme dans notre cher et beau pays.
vive les Droits de l’homme !
vive la coopération nationale et internationale
en matière de Droits de l’homme !
vive le Cameroun un, debout et indivisible !
11
 587
du jeudi 8 au 11 juillet 2021

EgLisE EvangéLiQuE du CaMEroun Par Jean Luc Fassi

35 millions récoltés pour le presbytère de nlongkak

La pose de la première pierre de l’édifice a eu lieu le 4 juillet dernier à Yaoundé, au cours du
culte de collecte de fonds, présidé par jean samuel hendje toya, président général de l’eeC.

a
l’Eglise évangélique du Came-
roun (EEC), paroisse de Nlong-
kak, on célébrait dimanche, 4
juillet dernier, le culte spécial de pose de
la première pierre du presbytère, avec
appels de fonds. L’édifice va bientôt sor-
tir de terre. Sa maquette, conçue par l’ar-
chitecte camerounais Dieudonné Yis-
sibi, a été présentée aux fidèles pendant
l’office cultuel. 35,7 millions ont été col-
lectés pour le lancement des travaux dont
15 millions en cash et 19,7 millions en
promesses venant des paroissiens, invi-
tés qui ont massivement répondu à
l’appel de la pasteure Abestine Me-
miafo, chef de la paroisse.
« Nous assistons là à ce que nous
considérons comme le miracle que Dieu
peut opérer lorsque ses enfants se met-
tent à genoux. Nous nous sommes mis
à genoux, avons imploré la grâce de Dieu
et Dieu s’est glorifié. Les riverains qui re-
fusaient de libérer le site du projet ont
accepté de partir, sans que nous n’ayons
eu recours à des déguerpissements for-
cés. Le plus réfractaire des occupants a
déménagé en bénissant le Seigneur. C’est
un miracle de Dieu », se satisfait toute
émue, la révérende Abestine Memiafo.
Une joie perceptible sur l’ensemble des
fidèles, dont le sermon du révérend doc-
teur Philemon Mbele venait de pénétrer
les cœurs. Son enseignement était tiré du
livre de Néhémie 2 : 11-20. Le pasteur
a voulu que le peuple de Dieu inspire de
l’exemple de Néhémie. Malgré l’ordre du
roi de Babylone d’interrompre les travaux
de reconstruction du temple et des mu-
railles de Jérusalem, le fidèle serviteur de
Dieu avait prié, lui demandant de l’aide
pour soutenir les ouvriers engagés
dans la reconstruction de sa maison. Une
analogie faite avec le contexte socio-éco-
nomique que vit le monde actuelle-
ment, le pasteur a appelé les fidèles à se
tourner vers Dieu afin qu’il vienne les ai-
der à construire sa maison. En posant la
première pierre, le Révérend Pr. Jean Sa-
muel Hendje Toya, a précisé: « Si Christ
ne bâtit, celui qui bâtit travaille en vain
». Il a encouragé l’assemblée à faire de
ce projet le sien, afin de mobiliser la to-
talité des 450 millions de francs CFA né-
cessaires pour l’aboutissement du projet.
Plusieurs personnalités administratives et
politiques étaient présentes. Le président
du Sénat, Niat Njifenji, s’est fait représen-
ter par son épouse Marcie.
Le presbytère est un immeuble R+4 avec
deux sous-sols, sur une superficie de 800
m2. Il abritera 11 appartements destinés
à l’hébergement des pasteurs de Nlong-
kak. Trois appartements seront destinés
à la location pour subvenir aux besoins
d’entretien du bâtiment.

rEaCtions

« dieu est un dieu bâtisseur » « Ce presbytère est la maison de dieu »

C
’est la maison du de l’édifice, le princi-

C
e geste est un indice de la vita- peuple de Dieu pal défi que nous
lité de l’Eglise. Nous ne marchons « et de ses bergers. avions à relever était
« pas par la vue, mais par la foi et Les bergers sont des person- celui de proposer une
marchant par la foi, nous sommes sous l’im- nels d’astreinte, ils doivent maquette qui repré-
pulsion du Saint-Esprit qui nous anime afin loger près de l’église. Si un sente les attentes de
que quelles que soit les circonstances que fidèle a un problème, il doit l’église et qui embel-
nous traversons, nous puissions aller vers être à même d’être reçu à lit le paysage voire le
de l’avant et bâtir, parce que Dieu est un n’importe quelle heure par patrimoine immobilier
Dieu bâtisseur. Le chantier est lancé dans son pasteur. Lorsqu’il y a de la ville, le tout sur
un contexte de crise sanitaire, mais la foi cinq ans nous avons été un site accidenté.
des fidèles de l’EEC déplace les mon- saisis pour proposer un pro- Nous croyons que
tagnes ». jet de presbytère et concevoir le plan nous avons su relever ces défis ».

« désormais, l’accent sera mis « Construire comme

sur l’exécution de l’ouvrage » à babylone » « un privilège et une grâce »
L j
a réalité vé- qui occasionne beau- e faisais 2016. Je ne peux

cue dimanche
« dernier est al-
lée au-delà des attentes.
Récolter 15 millions en
espèces et 19 autres en
promesses en deux
heures de culte est sim-
plement un exploit. La
réalité a dépassé nos es-
pérances. N’oublions
pas que nous sommes
en période de crise sa-
nitaire et en début de
vacances, un contexte
coup de dépenses. La
commission de
construction du presby-
tère dont je suis mem-
bre, va désormais met-
tre l’accent sur l’exécu-
tion de l’ouvrage dans la
règle de l’art. Elle veil-
lera à faire avancer le
chantier, étape par
étape. Elle continuera
aussi à exhorter les fi-
dèles à une mobilisation
permanente »
C
’est avec
beaucoup
« d’émotion que
j’ai présidé le culte spé-
cial de pose de première
pierre de la construction
du presbytère de Nlong-
kak. Cette paroisse a été
mon dernier poste de
travail en tant que pas-
teur en 2013. Je suis
donc chez moi. Dieu m’a
mis à cœur d’encourager
les fidèles à suivre
l’exemple de Néhémie
lorsqu’il fallait faire face
à l’hostilité du roi de Ba-
bylone. Aujourd’hui la
crise sanitaire, les turbu-
lences socio-écono-
miques sont des obsta-
cles. Des obstacles qu’on
peut surmonter si on re-
garde à l’Eternel. Les
ouvriers et tous ceux qui
soutiennent ce projet ont
ma bénédiction et je suis
en prière avec eux »
partie des
« personnes
qui ont assisté à la
pause de la première
pierre de l’ancien
temple de Nlongkak
en juillet 1996. En
juillet 2021 j’assiste
de nouveau au lan-
cement des travaux
de construction du
presbytère, après
l’inauguration du
nouveau temple en
qu’être heureux
parce que c’est un
privilège et une
grâce de vivre tous
ces grands moments
de ma paroisse.
Lorsqu’on a tout osé
en se basant sur la
vérité, sur la parole
de Dieu et sur la jus-
tice, il n’est que nor-
mal que Dieu fasse
grandir son œuvre
».

12