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Chapitre 3

Transport de l’énergie électrique à Haute Tension (HT)

1. Introduction :

La fonction du réseau de transport est de relier le monde de la production au monde de la


consommation. Il transmet l’énergie et les secours (en énergie) d’une région à une autre mais
également les perturbations et les défauts.

Il est plus difficile d’exploiter un réseau électrique qu’un réseau de distribution de gaz et
d’eau, car il n’est pas possible de stocker l’énergie électrique. Ainsi doit-on produire, à
chaque instant, l’énergie nécessaire à la consommation immédiate. Cette règle pose de
difficiles problèmes au producteur qui établit, à l’avance, un programme journalier tenant
compte de la demande habituelle des usagers qui sont fonction de la saison et des heures de la
journée (heure pleine, pointe et creuse).

Si l’énergie n’est pas stockable, elle présente, en revanche, l’avantage d’être facile à
transporter à de grandes distances par de simples fils conducteurs. Il faut cependant noter que
ce transport est assez coûteux par les installations qu’il exige ainsi que par les pertes d’énergie
dans les lignes. Il faudra donc tenir compte de ces frais dans le prix de vente du kWh à la
consommation qui doit être bien entendu le plus bas possible.

Ils existent deux modes de transport de l’énergie élécrique :


- En courant alternatif (en Algérie de fréquence 50 Hz) : les avantages et les
inconvénients de type de transport sont donnés dans le tableau ci-dessous.

Avantages Inconvénients
Difficulté d’interconnexion de plusieurs
Permet l’utilisation de transformateurs pour
réseaux (il faut avoir même tension, même
élever et abaisser la tension.
fréquence et même phase).
Implique des effets inductifs et capacitifs tout
Facilite la coupure des courants par le
au long du réseau, d’où l’existence de
passage naturel par zéro 2 fois par période
puissance réactive pénalisante pour le
c’est à dire 100 fois par seconde.
producteur.
Implique un effet de peau, c’est à dire la
concentration du courant dans la périphérie
Production directe par alternateurs.
des câbles, d’où la nécessité de câbles et
lignes adaptés et donc plus chers.

- En courant continu (inexistant en Algérie) : les avantages et les inconvénients de type


de transport sont donnés dans le tableau ci-dessous.

1
Avantages Inconvénients

Difficulté de couper les courants continus,


Pas d’effet réactif, donc pas de puissance
d’où des dispositifs de coupure plus
réactive pénalisante pour la production.
performants et plus chers.
Facilite l’interconnexion des réseaux, il suffit
Terminaisons très coûteuses.
d’avoir partout la même tension.

Impossibilité de produire ou d’élever la


Pas d’effet de peau, les câbles et les lignes
tension dans les très hautes tensions d’où des
sont plus simples et moins chers.
pertes importantes sur les lignes.

Dans tous ce qui suivra, nous nous limiterons aux réseaux électriques à courant alternatif vu
que seul 1 % des réseaux électriques mondial est en continu et aucun réseau à courant continu
n’existe en Algérie.

On distingue traditionnellement trois types de réseaux :

- les réseaux de grand transport et d’interconnexion liant les grands centres de


production aux grands centres de consommation, liant également les grandes régions
entre elles ; en Algérie, les tensions de ces réseaux sont : 220 kV et 400 kV.

- Les réseaux de répartition qui, recevant de l’énergie électrique des réseaux


précédents, l’amène aux bords des petites villes, à l’intérieur de celles-ci, à des
groupes de villages ou chez les gros consommateurs industriels ; en Algérie, les
tensions de ces réseaux sont : 60 et très peu de 90 kV.

- Les réseaux de distribution qui irrigue le terrain jusqu’à atteindre la clientèle


domestique et les clients industriels de taille moyenne ; en Algérie, les tensions
utilisées sont le 30, 10 kV et bien entendu la basse tension.

Dans ce chapitre nous allons présenter uniquement les deux premiers réseaux.

2. Rôle des réseaux de transport et d’interconnexion :

Les réseaux de transport et d’interconnexion sont de deux types :

- Les transports systématiques qui relient les zones de production aux centres de
consommation. De tous temps, on a cherché à installer les centrales de production à
proximité des zones de consommation. Toutes fois, cela n’est pas toujours possible et
deux raisons principales expliquent l’existence de transports systématiques de
l’énergie électrique :
o on ne peut pas toujours installer des centrales de production là où on le
souhaite (près des centres de consommation à cause des problèmes
d’aménagement et d’encombrement du territoire) ;

2
o on ne peut déplacer les sites de production d’énergie hydraulique (dans certains
pays ces centrales sont de puissance dépassant les 1 GW).

- Les transports de compensation qui dépendent, en un instant donné, de l’état spatial


de la consommation et de la production. Par exemple prenons une centrale thermique
de puissance P alimentant une ville A dont la consommation maximale est P et que
100 km plus loin, une centrale identique alimente une ville B de même consommation
maximale. Comme une des propriétés d’un groupe thermique est de risquer de tomber
en panne, chaque ville doit se couvrir contre ce risque en s’équipant d’un groupe
supplémentaire en réserve ; il serait donc plus intéressant d’avoir un seul groupe en
réserve et de construire une ligne qui les relies. Nous avons donc un réseau électrique
comprenant deux lignes de transport et une ligne de compensation. Le transport de
compensation permet donc de diminuer le suréquipement de deux réseaux auparavant
isolés (ce suréquipement aurait été nécessaire pour assurer la consommation de pointe
avec une probabilité donnée). Ce type de transport se distingue du précédent par le fait
que le sens du transport peut s’inverser sur les lignes alors que les transports
systématiques conservent toujours le même sens.

3. Constitution des réseaux :

Pour réaliser la liaison entre la production et la consommation, il est nécessaire d’établir des
lignes aériennes et des canalisations souterraines (qui feront l’objet du paragraphe 6). Ces
lignes sont raccordées à des nœuds appelés postes. Ces derniers ont un rôle clé dans
l’exploitation du réseau : c’est là ou se trouve les dispositifs de coupure et de connexion, les
transformateurs, les appareils de mesures, de contrôle, de commande, les moyens de
compensation d’énergie réactive, etc.

Il y aura un chapitre consacré aux postes, nous n’en donnerons donc ici que quelques
caractéristiques générales.

- La partie centrale d’un poste est constituée par un ou plusieurs jeux de barres,
exploités à une tension déterminée et auxquels chaque circuit est raccordé par
l’intermédiaire d’un appareil de coupure et d’un appareil de sectionnement qui
permettent de le séparer du réseau.

- La présence de plusieurs jeux de barres exploités à la même tension dans un poste


permet de répartir éventuellement les différentes lignes entre chacun d’eux, ce qui
conduit à disposer de plusieurs sommets électriques dans ce poste si l’on déconnecte
électriquement ces jeux de barres. Cette possibilité est fréquemment utilisée pour
modifier la topologie des réseaux (avec ou sans débouclage) et modifier ainsi les
transits dans les lignes, Voir Fig 1.

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Poste B

Poste A

Poste E

Poste C
Poste D ∼ ∼
Sans débouclage

Poste B

Poste A

Poste E

Poste C
Poste D ∼ ∼
Avec débouclage dans les postes B et D

Fig. 1. Modification de topologie d’un réseau par débouclage dans des postes.

- Toute liaison (du réseau) peut être l’objet d’un défaut électrique (un court-circuit) qui
nécessite son isolement immédiat au moyen d’un disjoncteur. La détection des
courants de court-circuit, lié à l’apparition d’un défaut, ainsi que la nécessité de
contrôler les transits et les tensions existant à chaque instant sur les différents circuits
du réseau, conduisent également à prévoir un ensemble d’appareillage de mesure. Ces
derniers, les disjoncteurs et les appareillages à haute tension de protection forment une
cellule, voir Fig.2.

4
RT

Jeux de barre B1
omnibus
B1 et B2 : jeux de barres 1 et 2

RT : réducteur de tension
B2
D : disjoncteur

Aiguillage SA SA S : sectionneur

MALT : mise à la terre


D
SA : sectionneur d’aiguillage
RC
RC : réducteur de courant
Tête de cellule SL SL : sectionneur de ligne
RT S

MALT

Fig. 2. Schéma type d’une cellule de ligne THT.

- Autour des jeux de barres, cellules et transformateurs, qui constituent la partie


fondamentale du poste, se trouvent un certain nombre d’installations indispensables à
son fonctionnement : bâtiment de commande et de relayage, systèmes de
télétransmission, service auxiliaires électriques alternatif et continu.

- Les postes sont bien entendu très différents entre eux, tant par la superficie occupée,
les niveaux de tension, leur rôle dans le réseau, que par le nombre de départs et de jeux
de barres ainsi que la puissance de transformation installée.

4. Architecture des réseaux :

4.1. Réseaux grand transport :

Dans les pays assez homogènes, tant du point de vue de la consommation que de la
localisation des moyens de production, le réseau maillé est la solution la plus couramment
rencontrée. Ce réseau a des liaisons qui forment des boucles dont la grande majorité a des
côtés communs, réalisant une structure semblable aux mailles d’un filet, de sort que,
généralement, pour aller d’un point à un autre, l’énergie peut emprunter plusieurs trajets.

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Cette structure maillée est celle qui permet, à moindre coût, de remplir de manière
satisfaisante le double rôle de transport systématique et de transport de compensation. Elle
réalise la mise en commun des ouvrages de production, en permettant d’utiliser, à chaque
instant, les groupes de production les plus économiques et en offrant, en cas de perte d’une
unité de production, la possibilité de compenser en douceur par une production
supplémentaire répartie sur un nombre élevé d’autres groupes. Et, surtout en cas de perte d’un
circuit quelconque, l’énergie qui transite sur ce circuit peut se reporter sur des circuits voisins
et, moyennant quelques précautions, permettre l’écoulement de la puissance sans interruption
de l’énergie des centrales de production aux postes d’alimentation des réseaux de répartition.

La répartitions des transits entre branches d’un réseau maillé se fait au prorata inverse des
impédances présentées par les éléments du circuits : on ne peut donc les modifier qu’en
ouvrant certaines liaisons, ou en répartissant les circuits d’un même poste sur des jeux de
barres électriquement séparés.

Dans les pays où, au contraire, les sites de production sont très éloignés des lieux de
consommation, le raccordement s’effectue en générale par un réseau de transport pur en
antenne qui alimente un réseau d’interconnexion autour des zones de consommation. On
trouve ce genre de réseau au Canada où la production électrique est hydraulique (peu chère
mais très éloignée)

4.2. Réseaux de répartition :

Sous les réseaux d’interconnexion, les réseaux de répartition sont généralement organisés en
boucle, voir Fig. 3. On cherche en général à exploiter en boucle fermée, l’énergie peut ainsi
transiter par des trajets différents et l’avarie d’un élément du réseau (ligne ou poste)
n’entraîne généralement pas d’interruption d’alimentation. Toutefois, on peut être amené à
ouvrir certaines branches, pour gérer par exemple des contraintes d’intensité de courant qui
apparaîtraient en fonctionnement bouclé afin de forcer les transits dans des directions moins
contraignantes.

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Réseau
D’interconnexion
THT
Poste de
transformation
THT/HT

A E
Réseau de
répartition

B D

Boucle Boucle
ouverte C fermée

Postes HT/MT dont un (E) est en bascule


Fig. 3. Schéma de principe d’un réseau bouclé.

5. Choix techniques :

Il existe une démarche qui, en utilisant des méthodes rationnelles, nous permet d’arriver à
savoir quel ouvrage il faut construire pour renforcer le réseau de transport, à quelle date, à
quel endroit et dans quelle construction d’ensemble (Schéma directeur) cet ouvrage s’insère.
Cette démarche est la planification des réseaux électriques. Ce cours ne traite pas le côté
planification des réseaux électriques.

Parallèlement à cette démarche une autre démarche non moins importante concerne les
caractéristiques techniques de dimensionnement général de chacun des ouvrages. Pour limiter
le sujet, nous n’évoquerons que les grands choix techniques qui ont une influence directe sur
l’allure générale du système de transport : section, nombre et tension des circuits par ligne.

D’une manière très générale, la croissance des réseaux devrait davantage être faite par la
croissance de la taille des éléments que par la croissance de leur nombre. Cela permettrait,
dans l’idéal, d’avoir un nombre constant d’ouvrages à gérer ; mais surtout, à partir du moment
où le coût d’un ouvrage croît moins vite que sa taille, l’intérêt est toujours d’avoir des
ouvrages de la taille la plus grande. Cependant, deux phénomènes se combinent pour limiter
cette taille :
- la consommation est répartie, donc le matériel doit être réparti et les tailles
fractionnées ;
- lorsqu’un ouvrage tombe en panne, le manque est d’autant plus important que la taille
de cet ouvrage est grande.

Il y a donc un optimum pour la taille des ouvrages.

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5.1. Choix de la section des lignes :

En modélisation simple, c’est-à-dire lorsqu’on a une puissance P à transporter de A vers B,


deux considérations pour le choix de la section de lignes se dégagent :
- Le problème en régime normal où se sont les considérations économiques qui
comptent ; c’est-à-dire qu’en terme économique, la section optimale est celle qui
permettrait à la ligne de supporter le courant économique qui est deux fois moins
important que le courant de la limite thermique de la ligne (courant maximal admis par
la ligne).
- La seconde considération pour le choix de la section de la ligne est le problème en
régime d’incident où ce sont les limites thermiques qui comptent. En effet, en cas
d’incident, une ligne devra pouvoir reprendre une partie de la charge de la ligne en
incident afin de continuer d’assurer l’alimentation des consommateurs en toute
sécurité, d’où une section de limite thermique de la ligne supérieur à celle
économique.

Dans la réalité, le problème se pose d’une manière différente. Nous n’avons pas une puissance
P à transporter de A à B, mais plutôt une densité de transite à assurer à travers un espace
donné. Dès lors se pose le problème de savoir s’il vaut mieux assurer ce transport par
beaucoup de petites lignes ou peu de grosses lignes. Dans un contexte de croissance régulière
de la densité de transport à assurer (croissance de la consommation), l’avantage d’utiliser
d’assez nombreuses lignes de faible taille est de permettre un meilleur étalement des
investissements et donc de moindres dépenses actualisées. Mais la contrainte la plus forte est
dans la difficulté à obtenir des autorisations de passage. Il s’ensuit inévitablement une
tendance à chercher à réaliser le minimum de lignes de la capacité la plus grande possible.

La question se pose alors de la limite : quelle est la limite de la taille de la ligne ? Nous ne
parlons ici que de la section d’un circuit (en triphasé, un circuit est composé de trois phases).
Nous avons donc :
- Sur le plan mécanique et thermique, on ne voit pas de limite. Chaque pylône peut
devenir une tour Eiffel, chaque circuit peut être composé d’un grand nombre de
conducteurs par phase.
- Sur le plan électrique, les limites sont plus difficiles à repousser. Les lignes
électriques sont malheureusement encombrées d’une réactance, qui crée des chutes de
tensions en ligne et des consommations de la puissance réactive, qui, au-delà d’une
certaine valeur, ne sont plus acceptables pour le fonctionnement du réseau. En effet la
tension de ligne doit rester à l’intérieure d’une certaine fourchette (par exemple ±5%
de la tension nominale pour la THT et la HT) et limite de ce fait le courant maximal
que peut transiter sur un circuit de longueur donnée. Ainsi il est inutile de chercher à
accroître les sections pour dépasser ce courant maximal, car la réactance, et donc la
chute de tension due à cette réactance, dépend peu de cette section.

L’augmentation de la taille de la ligne peut se faire des deux manières suivantes :

- La décomposition du conducteur de phase en un certain nombre de conducteurs


élémentaires. Cette décomposition est destinée à limiter l’effet couronne. Il est à noter
que cette augmentation de la section est destinée à augmenter la puissance de transite.
C’est vers une section de 600 mm2 que l’effet de peau, dans un conducteur, commence
à avoir des effets économiques (augmentation pertes joules) non négligeables. C’est
pourquoi la croissance des sections s’effectue dans tous les pays par augmentation du

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nombre de conducteurs par phase d’une section élémentaire approximativement de
600 mm2.

- Construction d’une ligne à plusieurs circuits. Le prix d’une ligne à n circuits est à peu
près n fois le prix d’une ligne à un seul circuit de même section. Ce ne sont donc pas
fondamentalement les considérations économiques qui conduisent à construire des
lignes à plusieurs circuits. Le problème est plutôt, là encore, dans la difficulté à obtenir
des autorisations de passage, qui incite lorsque l’on en a enfin obtenu une, à essayer de
glisser le maximum de circuits. Cette tendance est tempérée par la considération des
problèmes de sécurité d’alimentation : plus le nombre de circuits supportés par un
pylône est grand, plus dur le choc pour le système lorsque ce pylône tombe par terre
par incident. Les pays se limitent en général à des lignes à deux circuits.

5.2. Choix de la tension des ouvrages :

La nécessité d’une part, d’adapter la tension au couple puissance – distance à satisfaire,


d’autre part, de ne pas multiplier les tensions différentes pour que les lignes puissent être
interconnectées sans dépenses excessives, conduit à définir, sur un réseau donné, différents
niveaux de tension adaptés chacun à une vocation différentes, c’est-à-dire une puissance
moyenne et à une distance moyenne. Mais, par ailleurs, le développement du réseau et de la
puissance unitaire des groupes de production, conduit à augmenter régulièrement les
puissances à transporter, et fini par nécessité un niveau de tension supplémentaire.

Lorsque un niveau de tension apparaît pour jouer le rôle d’interconnexion internationale ou


interrégionale, le niveau inférieur est relégué progressivement à un rôle de répartition de
l’énergie sur un territoire de dimension plus restreinte ; il est d’ailleurs bien adapté à ce rôle
car, depuis sa création, les puissances à transporter ont augmenté.

Toute fois, l’évolution générale du réseau ne doit pas se traduire par une augmentation
continuelle du nombre du niveau de tension, qui serait trop onéreuse car les étages de
transformation coûtent cher.

Actuellement en Algérie, le plus haut niveau de tension est le 400 kV. Ils existent le 220 kV
(pour les réseaux de grand transport), le 60 kV et le 90 kV (pour les réseaux de répartition).

6. Lignes et câbles à haute tension :

6.1. Lignes HT :

Une ligne aérienne HT est constituée d’un ensemble de conducteurs assurant avant tout la
continuité électrique et réalisant une connexion entre deux nœuds (postes) d’un réseau
électrique.

Dans cette partie, nous allons décrire brièvement, les contraintes de conception d’une ligne
aérienne HT et les différents matériels la constituant. Nous présenterons également le modèle
des lignes HT.

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6.1.1. Contraintes de conception :

Les lignes aériennes sont soumises à des contraintes diverses qui influent sur leur conception
donc sur leur prix. Ces contraintes peuvent être :

- Des contraintes diélectriques créées par la tension des conducteurs ;

- Des contraintes internes créées par le courant de transite dans les conducteurs (en
régime normal ou en cas de court-circuit) ;

- Contraintes créées par l’implantation des ouvrages (gênes visuelles, des perturbations
dans les circuits de télécommunication et des canalisations enterrées et des
phénomènes de conduction dans le sol en cas de défaut à la terre) ;

- Des contraintes mécaniques (flèches, tension mécanique …) principalement créées par


les conditions météorologiques (givres).

6.1.2. Matériels entrants dans la constitution d’une ligne aérienne :

6.1.2.1. Conducteurs :

Les conducteurs utilisés dans la construction des lignes aériennes sont, d’une façon générale,
des câbles et, exceptionnellement, des fils ronds uniques, mais seulement en fils de cuivre de
diamètre inférieur ou égal à 5 mm. Nous pouvons trouvé des conducteurs en :

- Cuivre : ce matériau n’est plus utilisé pour les lignes à haute tension ;

- Aluminium – Acier : les câbles sont une combinaison de fils d’acier galvanisé
formant l’âme du conducteur, sur la quelle est câblé un nombre convenable de couches
de fils d’aluminium ;

- Alliage d’aluminium (Almélec) : c’est le matériel le plus fréquemment utilisé ; c’est


un alliage comprenant du magnésium et du silicium. L’avantage de cet alliage est sa
contrainte de rupture en traction qui permet de l’utiliser en câble homogène, même
pour des portées de longueur importante.

Les câbles sont normalement formés de couches successives de brins ronds à sens
d’enroulement alternés, de façon à limiter le plus possible les réactions de torsion (Fig. 4).
Lorsque tous les brins ont le même diamètre, le câble est dit équibrin.

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Aluminium

Acier

Equibrin homogène Non équibrin en aluminium – acier.

Fig. 4. Conducteurs usuels.

Lorsqu’on aborde les très hautes tensions, le phénomène d’effet couronne peut exister pour
des câbles ayant une section conductrice suffisante au point vue résistance électrique et pertes
actives. On est alors conduit à augmenter le diamètre extérieur du conducteur et à laisser un
vide à l’intérieur. Pour cela, on utilise des conducteurs en faisceau. Les inconvénients de
cette solution sont d’ordre mécanique (nécessité de maintenir l’écartement des conducteurs
par des entretoises rapprochées, surtout dans des zones sujettes au givre et au vent violent).

6.1.2.2. Câbles de garde :

Sur une ligne aérienne, on trouve des câbles de gardes dont le rôle est multiple :
- Protection contre les coups de foudre directs : on admet généralement que le
nombre de déclanchement provoqué par la foudre, en 400 kV par exemple, est divisé
par six lorsque la ligne est équipée de câble de garde ; il en résulte une amélioration de
la qualité du service et une diminution des contraintes supportées par le matériel.

- Diminution de l’induction dans les circuits de télécommunication ou les conduits


enterrés : les câbles de garde constituent un écran et réduisent les phénomènes
d’induction dans les circuits ou conduits voisins qui sont parallèles à la ligne.

- Interconnexion des mises à la terre des supports : les avantages et les inconvénients
que procurent les câbles de garde sont les suivants :
o Avantages :
 dans les zones où les résistances des mises à la terre de certains
supports sont élevées, la résistance d’un défaut monophasé se
produisant sur la ligne est réduite par la mise en parallèle des mises à la
terre. Il en résulte une amélioration du fonctionnement des protections
(les courants de défauts sont suffisamment élevés pour être perçus par
les protections) ;
 dans les zones où les courants de court-circuit sont importants, la
présence de câbles de garde diminue l’élévation du potentiel du support
au moment du défaut et, par conséquent, les tensions de pas et les
risques d’amorçage aux objets proches du défauts (clôtures, par
exemple).

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o Inconvénients :
 augmentation du coût d’installation d’une ligne ;
 dans les zones à givre lourd, ils sont fréquemment la cause d’avaries
(télescopage entre fils de garde et conducteurs de phase) ;
 à des niveaux de tensions élevées, les pertes d’énergie dues à la
circulation des courants parasites induits dans les câbles de garde (cas
de deux câbles de garde) peuvent atteindre une fraction non négligeable
des pertes par effet Joule dans les conducteurs de la lignes.

- Utilisation en télécommunication : certains câbles de garde comportent des circuits


de télécommunication permettant la transmission d’ordres et de données entre deux
postes reliés par une ligne à haute tension. Ces câbles de garde de la famille Thym
(câble coaxial, Thym C, quartes téléphonique, Thym Q, et fibres optiques, Thym F)

6.1.2.3. Isolateurs :

Les isolateurs entrent dans un faible pourcentage dans le prix d’une ligne aérienne, mais ils en
sont un élément essentiel. Leur rôle est de relier les conducteurs sous tension aux supports et
d’assurer l’isolement électrique entre ces deux parties constitutives de la ligne.

Un isolateur est constitué en général de deux parties :


- Isolants : qui peuvent être en céramiques (porcelaine traditionnelle ou de la stéatite),
en verres (recuit, interdit pour les isolateurs de suspension car il supporte de faible
tension mécanique, ou trempé), ou en matériaux synthétiques.

- Pièce métallique de liaison : les parties isolantes constitutives de l’isolateur sont


reliées entre elles ou au support par des pièces métalliques. La liaison entre pièces
métalliques et la partie isolante est réalisée à l’aide d’un scellement qui peut être un
mortier de ciment.

On peut distinguer deux types principaux d’isolateurs :


- Isolateurs de type rigide : un isolateur rigide est relié au support par une ferrure fixe.
Cet isolateur est principalement soumis à des efforts de flexion et de compression,
lorsqu’il est placé en position verticale.

- Eléments de chaîne : C’est un isolateur constitué par un matériau isolant équipé de


pièces métalliques de liaison, nécessaires pour le relier de façon flexible à d’autres
éléments de chaîne, à la pince de suspension du conducteur ou au support. Ces
éléments sont généralement utilisés en suspension et forment des chaînes d’isolateurs,
soit verticales (chaînes d’alignement), soit horizontales (chaînes d’encrage).

On choisit les isolateurs en fonction :


- de la tension de service de la ligne ;
- des efforts mécaniques auxquels ils sont soumis (poids des conducteurs et du givre,
action du vent…) ;
- du prix de revient de la ligne et de son importance ; ce critère permet de choisir la
nature des isolateurs : rigides ou suspendus.
- de la pollution du site.

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6.1.2.4. Supports des lignes aériennes :

Les différentes dispositions des conducteurs (ou armement de la ligne) sont :

- Armement en triangle : la figure ci-dessous en donne deux exemples. Cet armement


exige des dimensions transversales réduites, donc permet d’obtenir assez facilement
une bonne tenue du support aux efforts de torsion, mais la hauteur est nécessairement
élevée.

Fig. 5. Armement en triangle.

- Armement en drapeau : ce type de support est schématisé sur la figure ci-dessous. Il


est peu fréquent pour les lignes HT et THT à un seul circuit. Cet armement est
pratiquement imposé en zones fortement urbanisées.

Fig. 6. Armement en drapeau.

- Armement en nappe : ce type de support est schématisé sur la figure ci-dessous. Cet
armement en nappe exige des supports plus larges mais moins élevés que pour les
autres armements et donne une plus grande sécurité en cas de décharge de givre et

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d’oscillations verticales des conducteurs. Il permet, par installation de deux câbles de
garde, de protéger la ligne contre les coups de foudre et il est bien adapté aux lignes de
montagne.

Fig. 7. Armement en nappe.

6.2. Câbles HT :

Les performances des câbles souterrains ont beaucoup évoluées ces dernières années grâce
aux nouvelles technologies, c’est ainsi qu’on a pu fabriquer câbles fonctionnant à une tension
élevée telle que 400 kV.

Alors que le câble souterrain est le plus souvent tripolaire, aux BT et MT, il est le plus
souvent unipolaire aux HT et THT.

Les câble HT sont utilisés sont pour :

- 400 kV : sur une distance allant d’une centaine de mètre à 3 km maximum et la


puissance transportée peut atteindre 2 GVA ;

- 220, 90 et 63 kV : la puissance unitaire pouvant aller jusqu’à 600 MVA. Ces câbles
sont utilisés dans les artères de pénétration des grandes agglomérations.

6.2.1. Composition des câbles souterrains :

Un câble unipolaire peut comporter les éléments suivants :

- Un conducteur en cuivre ou en aluminium, appelé âme, destiné à faire transiter le


courant électrique ;
- Un écran semi-conducteur destiné à uniformiser le champ électrique sur la périphérie
et à atténuer l’effet de brin des fils qui constituent l’âme ;
- Une enveloppe isolante constituée soit de rubans de papiers imprégnés d’huile, soit de
matériaux synthétiques (polyéthylène réticulé) ;
- Un écran semi-conducteur externe permettant d’assurer un champ électrique radial ;
- Un écran métallique (de plomb ou d’aluminium) assurant le retour des courants de
court-circuit, lors d’un défaut, et l’étanchéité du câble ;
- Une gaine de protection extérieure en polychlorure de vinyle ou polyéthylène,
permettant de protéger le câble contre la corrosion.

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Fig. 8. Constitution d’un câble souterrain.

6.2.2. Différents type de câbles souterrains :

Les câbles HT et THT peuvent être de type :


- Câbles au papier imprégné (à l’huile) ;
- Câbles à isolant gazeux comprimé (SF6).

6.2.3. Différents type de pose des câbles souterrains :

Les différentes poses des câbles souterrains HT sont les suivantes :


- En caniveau utilisé pour les tensions 60 et 220 kV, voir fig.13.a ;
- En fourreaux utilisé pour les tensions de 60 et 220 kV, voir fig. 13.b ;
- En micro – tunnel utilisé pour les tensions 220 kV, voir fig.13. c ;
- En mortier utilisé en 60 et 90 kV et uniquement en zone rural, voir Fig. 13.d.

a. En Caniveau b. En Fourreau

c. En Micro – Tunnel d. En Mortier

Fig. 9. Différentes pose des câbles souterrains HT et THT.

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7. Modèle d’une Ligne :

L’analyse technique d’une ligne de transport est effectuée dans le but de connaître ses
performances de transport de la puissance d’un point de départ à un point de réception. Ces
performances comprennent le rendement et la régulation. Pour le réseau de transport, les
lignes de transport triphasées sont utilisées mais pour l’analyse proposée, elles peuvent être
représentées par leur équivalent monophasé en utilisant la résistance et l’inductance de phase
ainsi que la capacité avec l’hypothèse que l’alimentation et la charge sont équilibrées. Tant
que la résistance, l’inductance et la capacité sont distribuées le long d’une ligne, les
performances de celle-ci dépendent de la manière avec la quelle est représentée ses
paramètres (résistance, inductance et capacité). Les définitions du rendement et de la
régulation par unité sont :
Sortie Sortie
Re ndement = =
Entréé Sortie + Pertes
et
Variation de la tension de sortie
Régulation =
Tension no min ale

Pour les ligne de transport, le rendement est défini comme suit :

Puissance délivrée à la sortie Puissance délivrée à la sortie


Re ndement = =
Puissance transmise à l' entrée Puissance délivrée à la sortie + Pertes

La régulation (variation) de la ligne de transport est définie comme le rapport de la variation


de la tension de la sortie, de charge nulle à pleine charge avec le maintient constant de la
tension d’entrée et de la fréquence. Mathématiquement cela donne :

Tension à vide − Tension à pleine ch arg e V' − V


Régulation (%) = x100 = r r x100
Tension à pleine ch arg e Vr

Où V'r et Vr sont les tensions de sortie respectivement à vide et à pleine charge.

7.1. Classification des lignes :

Les lignes de transport sont représentées dans trois catégories :


- Lignes courtes : de longueur inférieur à 80 km. La capacité de la ligne peut être
négligée, l’inductance et la résistance en série peuvent être considérées comme des
paramètres locaux, voir figure ci-dessous.

Fig.10. Ligne de transport courte.

16
- Lignes moyennes : de longueur comprise entre 80 et 200 km, La capacité de la ligne
ne peut pas être négligée, cependant l’inductance et la résistance, en série, peuvent être
considérées comme des paramètres locaux. La capacité est également considérée
comme un paramètre local, et peut être représentée en T ou en π , voir figure ci-
dessous.

Z/2 Z/2 Z

Y Y/2 Y/2

(a) modèle en T (b) modèle en π


Fig.11. Ligne moyenne de transport.

- Longues lignes : de longueur supérieure à 200 km pour la quelle une représentation


précise est nécessaire. La ligne peut être représentée par des modèles en T ou en π
avec des paramètres (résistance, inductance et capacité) distribués.

7.2. Ligne de transmission courte :

Le modèle d’une ligne courte de transport et son diagramme de phase sont donnés sur la
figure ci-dessous.

R+jX
Vs
J Ir X

Vs Vr
Vr Ir R
φs
φr
Ir
Fig.12. Ligne courte de transport et son diagramme de phase.

Le courant de sortie ( I r ) est pris comme référence. R et X sont respectivement les


résistance et inductance par phase de la ligne de transport. Du diagramme de phase , nous
avons :
Vs cos (φ s ) = Vr cos (φ r ) + I r R (1)
et
Vs sin (φ s ) = Vr sin (φ r ) + I r X (2)

17
En additionnant le carré des deux équations ci-dessus, nous obtenons :

Vs = Vr + 2 I r R Vr cos (φ r ) + 2 I r X Vr sin (φ r ) + I r ( R 2 + X 2 )
2 2 2

2 I r R cos (φ r ) 2 I r X sin (φ r ) I r ( R 2 + X 2 ) 
1
 2 2

Vs = Vr  1 + + + 
V V V
2 
 r r r 

En utilisant le développement de la série de Taylor et en négligeant les termes de rang


supérieur, nous obtenons :

 I R cos (φ r ) I r X sin (φ r ) 
Vs ≈ Vr  1 + r +  ≈ Vr + I r R cos (φ r ) + I r X sin (φ r ) (3)
 Vr Vr 

Etant donné qu’il n’y a pas une partie shunt (capacité), nous avons :
Is = Ir
et à vide
Vs = Vr

Nous obtenons ainsi :

Vs − Vr I R cos (φ r ) I X sin (φ r )
Régulation (%) = x100 = r x100 + r x100 (4)
Vr Vr Vr

Par unité, nous obtenons :


I R cos (φ r ) I r X sin (φ r )
Régulation = r + = ν r cos (φ r ) + ν x sin (φ r ) (5)
Vr Vr

En prenant la tension et le courant de sortie comme base, ν r et ν x représente respectivement


la résistance et l’inductance par unité de la ligne. De cette dernière équation, nous obtenons,
pour une régulation nulle, la relation suivante :

0 = ν r cos (φ r ) + ν x sin (φ r )

d’où :
 π X π  X
tg (φ r ) = −
R
⇒ tg  φ r +  = ⇒ φr = − + tg −1   (6)
X  2 R 2 R

Cette dernière équation montre que pour une régulation nulle, le facteur de puissance de la
charge doit être en avance. Si la puissance délivrée à la sortie est P , le rendement de la ligne
en pourcentage est donné par :
P
Re ndement (%) = (7)
P + 3 Ir R
2

18
7.3. Constantes généralisées d’un circuit :

Il est important de représenter une ligne de transport en terme de tension et courant d’entrée.
Un ligne de transport peut être représenté par un quadripôle, voir figure ci-dessous. Ce
quadripôle est passif (pas de source interne), linéaire (les impédances sont indépendant du
courant amont traversant l’élément) et bilatéral (les impédances sont indépendant du sens
d’écoulement du courant). Les relations suivantes peuvent être établies :

Vs = A Vr + B I r (8)
I s = C Vr + D I r (9)

Is Ir
+ +

Vs Vr

- -

Entrée Sortie

Fig.13. Quadripôle.

L’écriture matricielle donne :


 Vs   A B   Vr 
 =   (10)
I s   C D  I r 

où A , B , C et D sont les constantes généralisées du circuit et possèdent les propriétés


suivantes :
- ce sont des constantes complexes ;
- ils vérifient la relation : A D − B C = 1 ;
- si le circuit est symétrique, A = D ;
- A et D sont sans dimension ;
- B est une inductance et C est une admittance.

7.3.1. Les paramètres A , B , C et D en fonction de Vr et I r :

Parfois il est important de déterminer la tension et le courant de sortie en fonction de ceux de


l’entrée et des paramètres A , B , C et D . En multipliant les équations (8) et (9) par
respectivement C et A , nous obtenons :
C Vs = C A Vr + C B I r (11)
A I s = A C Vr + A D I r (12)

En faisant la soustraction des ces deux équations et en utilisant la particularité A D − B C = 1 ,


nous obtenons :
I r = − C Vs + A I s (13)

19
En multipliant les équations (8) et (9) par respectivement D et B , nous obtenons :

D Vs = D A Vr + D B I r (14)
B I s = B C Vr + B D I r (15)

En faisant la soustraction des ces deux équations et en utilisant la particularité A D − B C = 1 ,


nous obtenons :
Vr = D Vs − B I s (16)

En utilisant les équations (13) et (16), nous obtenons la relation matricielle suivante :

 Vr   D − B   Vs 
 =  
I r   − C A   I s 

7.3.2. Constantes pour deux réseaux quadripôles en série :

Soient deux quadripôles ayant comme constantes respectivement A 1 , B 1 , C1 , D1 et A 2 ,


B 2 , C 2 , D 2 connectés en série, voir figure ci-dessous. Si la tension et le courant de sortie du
premier quadripôle sont respectivement V et I qui sont également les tension et courant
d’entrée du second quadripôle, les constantes A , B , C et D résultantes sont données en
appliquant les équations (8) et (9) à chacun de ces deux quadripôle, ce qui donne :

Vs = A 1 V + B 1 I V = A 2 Vr + B 2 I r
et
I s = C1 V + D1 I I = C 2 Vr + D 2 I r
c’est-à-dire :
 Vs   A 1 B1  A 2 B 2   Vr   A B   Vr 
 = =
I s   C 1 D1  C
 2 D 2  I r   C D I r 

Is I Ir

Vs A1, B1, C1, D1 V A2, B2, C2, D2 Vr

Fig.14. Deux quadripôles en série.

7.3.3. Constantes pour deux réseaux quadripôles en parallèle :

Soient deux quadripôles ayant comme constantes respectivement A 1 , B 1 , C1 , D1 et A 2 ,


B 2 , C 2 , D 2 connectés en parallèle, voir figure ci-dessous. Si le courant d’entrée et de sortie
du premier quadripôle sont respectivement I s 1 et I r 1 , et ceux du second quadripôle sont

20
respectivement I s 2 et I r 2 qui sont également les courants d’entrée et de sortie du second
quadripôle, les constantes A , B , C et D résultantes sont données en appliquant les
équations (8) et (9) à chacun de ces deux quadripôle, ce qui donne :

Vs = A 1 Vr + B 1 I r 1 (17)
I s 1 = C 1 Vr + D 1 I r 1 (18)
Vs = A 2 Vr + B 2 I r 2 (19)
I s 2 = C 2 Vr + D 2 I r 2 (20)

Is1 Ir1

A1, B1, C1, D1

Is Is2 Ir2 Ir

Vs A2, B2, C2, D2 Vr

Fig.15. Deux quadripôles en parallèle.

Nous avons : I s = I s 1 + I s 2 et I r = I r 1 + I r 2

En multipliant les équations (17) et (19) par respectivement B 2 et B 1 puis en additionnant le


résultat, nous obtenons :
(B 1 + B 2 )Vs = (A 1 B 2 + A 2 B 1 ) Vr + B 1 B 2 I r 1 + I r 2 ( )
d’où :
(A 1 B 2 + A 2 B 1 ) B1 B 2
Vs = V + Ir
B1 + B 2 B1 + B 2
r

Comme la ligne de transport est symétrique, donc A = D , d’où :

A1 B 2 + A 2 B1
A=D= (21)
B1 + B 2
et
B1 B 2
B= (22)
B1 + B 2

21
C peut être calculée en utilisant A , B et D (les deux équations ci-dessus) et en utilisant la
relation A D − B C = 1 , ce qui donne :
(A 1 B 2 + A 2 B 1 ) 2 B1 B 2
−C =1
(B 1 + B 2 )2 B1 + B 2

d’où :

(A 1 B 2 + A 2 B 1 + B 1 + B 2 ) ( A 1 B 2 + A 2 B 1 − B 1 − B 2 )
C= (23)
(B 1 + B 2 ) B 1 B 2
D’un autre côté, en additionnant les équations (18) et (20), nous obtenons :

I s = (C 1 + C 2 ) Vr + D 1 I r 1 + D 2 I r 2 = (C 1 + C 2 ) Vr + D 2 I r + (D 1 − D 2 ) I r 1

En remplaçant la valeur de I r 1 , équation (17), dans l’expression ci-dessus, nous obtenons :


(D1 − D 2 ) (
I s = (C 1 + C 2 ) Vr + D 2 I r + V s − A 1 Vr )
B1
(D1 − D 2 )  A 1 B 2 + A 2 B 1  (D − D 2 ) A 1
= (C 1 + C 2 ) Vr + D 2 I r +
B1 B 2
 Vr + I r  − 1 Vr
B1  B1 + B 2 B1 + B 2  B1
 (D − D 2 )  A 1 B 2 + A 2 B 1   (D − D 2 ) B 1 B 2 
= C 1 + C 2 + 1  − A 
  V +  D 2 + 1  I r
B1 + B 2 B1 + B 2
1 r
 B1    B1 

 (D − D 2 ) (A 2 − A 1 )  B 1 D 2 + B 2 D1
I s = C 1 + C 2 + 1  Vr + I r = C Vr + D I r (24)
 B1 + B 2  B1 + B 2

7.3.4. Régulation des lignes courtes en utilisant les constantes ABCD :

Généralement, les valeurs P , I r (ou Vr ) et cos (φ r ) sont données, contrairement à A , B , C


et D . En utilisant l’équation Vs = A Vr + B I r , la tension à vide ( I r = 0 ) à la sortie est de
Vs / A , d’où :
(V A ) − Vr
Régulation(%) = s x100
Vr

7.4. Lignes moyennes :

Quand la longueur de la ligne est supérieure à 80 km, la capacité de la ligne ne peut plus être
négligée. Même si cette capacité est distribuée le long de la ligne, nous pouvons supposer
qu’elle a une valeur localisée soit au centre de la ligne (modèle T ) ou à chacune de ces
extrémités (modèle en π ).

22
7.4.1. Modèle en T :

Le modèle en T d’une ligne de transport est donné sur la figure ci-dessous. Pour l’étude, il
est préférable de prendre le courant de sortie comme référence. Le diagramme de phase est
représenté dans la figure ci-dessous.

Is R/2 j X/2 Vc R/2 j X/2 Ir

Vs C Y Vr

(a) Modèle en T
Vs

j Is X/2

Vc
Is R/2

j Ir X/2
Vr
Ir R/2
Is
Ic
Ir

(b) Diagramme de phase


Fig.16. Modèle en T d’une ligne de transport et sont diagramme de phase.

Calculons la tension d’entrée. La tension au point C (entre les deux demies impédances
Z / 2 = R / 2 + j X / 2 ) est donnée par :
R X
Vc = Vr ( cos (φ r ) + j sin (φ r ) ) + I r  + j  (25)
2 2
où φ r est le déphasage entre Vr et I r .

Si le courant parcourant la capacité est I c , il peut être calculé de la manière suivante :


I c = j ω C Vc et I s = I c + I r (26)

d’où :

23
R X R X R X
Vs = Vc + I s  + j  = Vr ( cos (φ r ) + j sin (φ r ) ) + I r  + j  + I s  + j  (27)
2 2 2 2 2 2

La tension de sortie à vide ( I r = 0 , I s = I c ) est égale à V'r = Vc . Le courant traversant la


capacité égal à :
Vs
I' c =
{ (R / 2) + (j X / 2) − [ j / (ω C) ] }
d’où:
Vs
Vc =
j ω C { (R / 2 ) + ( j X / 2 ) − [j / (ω C )] }

V'r − Vr
Régulation(%) = x100
Vr
P
Re ndement (%) =
[( ) ( )]
x100
P + 3 Ir R / 2 + Is R / 2
2 2

 Calcul des constantes A , B , C et D : en prenant une référence quelconque, les


équations de la tension peuvent être écrites comme suite :
Z
Vc = Vr + I r , I c = Vc Y
2
et
 Z Z
Vs = Vc + (I c + I r ) = Vr + I r + Y  Vr + I r  + I r
Z Z Z
2 2  2 2 2
d’où :
 Y Z  Y Z
Vs = Vr  1 +  + Ir 1 + Z (28)
 2   4 

Les équations des courants deviennent :


 I Z  Y Z
I s = I r + I c = I r + Y  Vr + r  = Y Vr +  1 +  Ir (29)
 2   2 

En comparant les équations (8) et (9) avec les équations (28) et (29) respectivement,
nous obtenons :
YZ  Y Z YZ
A = 1+ , B = 1 +  Z, C = Y et D = 1+
2  4  2

7.4.2. Modèle en π :

Le modèle en π d’une ligne de transport est donné sur la figure ci-dessous. Pour l’étude, il est
préférable de prendre la tension de sortie comme référence. Le diagramme de phase est
représenté dans la figure ci-dessous.

24
Calculons la tension ( Vs ) et le courant ( I s ) d’entrée, en prenant comme référence la tension
de sortie. Nous avons :

j ω C Vr
I c1 =
2
j ω C Vr
I l = I r ( cos (φ r ) − j sin (φ r ) ) +
2

où φ r est le déphasage entre Vr et I r .

Nous avons également :

 j ω C Vr 
Vs = Vr + I l Z = Vr + (R + j X ) I r (cos (φ r ) − j sin (φ r )) + 
 2 

Le courant d’entrée devient :

j ω C Vs
I s = I l + I c 2 et I c 2 = (30)
2

d’où :

j ω C Vr
I s = I r ( cos (φ r ) − j sin (φ r ) ) + +
2
jωC   j ω C Vr  
 Vr + (R + j X )  I r ( cos (φ r ) − j sin (φ r ) ) + 
2   2 

Pour le calcul de la régulation, la tension de sortie à vide ( I r = 0 ) est donnée par :

Vs  2j 
V'r =  −  (31)
{ R + j X − [2 j / (ω C)] }  ω C

En utilisant cette dernière équation, la régulation et le rendement sont donnés par :


V' − V P
Régulation(%) = r r x100 et Re ndement (%) = x100
P + 3 Il R
2
Vr

25
Is R jX Il Ir

Ic2 Ic1

Vs C/2 Y/2 C/2 Y/2 Vr

(a) Modèle en T
Ic2
Vs
Ic1

j X Il
Is Vr
Ic2
R Il
Il
Ic1
Ir

(b) Diagramme de phase


Fig.17. Modèle en π d’une ligne de transport et sont diagramme de phase.

 Calcul des constantes A , B , C et D : En utilisant l’équation (9), nous obtenons :


V Y V Y
I c1 = r et I l = I r + I c 1 = I r + r
2 2
d’où :
 Y Vr   Y Z
Vs = Vr + I l Z = Vr + Z I r +  = 1 +  Vr + I r Z (32)
 2   2 

Le courant d’entrée devient :


Y Vs Y Vr Y   Y Z 
Is = Il + Ic2 = Il + = Ir + +  1 +  Vr + Z I r 
2 2 2  2  
Nous obtenons donc :
 Y Z  Y Z
Is = Y 1 +  Vr +  1 +  Ir (33)
 4   2 

En comparant les équations (32) et (33) avec les équations (8) et (9) respectivement,
nous obtenons :
YZ  Y Z YZ
A = 1+ , B = Z, C = 1 + Y et D = 1+
2  4  2

26
7.5. Transit de puissance dans une ligne de transport :

La figure ci-dessous montre une ligne de transport connectée à une charge. A l’entrée
(départ), la ligne est connectée à une source. Le point d’arriver de la ligne est pris comme
origine. La phase de l’entrée δ doit toujours être positive car une puissance active s’écoule
d’un déphasage plus élevé à un plus faible. C’est également vrai que la puissance réactive
s’écoule d’une tension élevée vers une plus faible. La direction d’écoulement de la puissance
active est la même le long d’une ligne, cependant, le transit de la puissance réactive dépend
du plan de tension de la ligne.

Vs ∠ δ Vr ∠ 0
ABCD
S

Charge

Fig.18. Ligne de transport avec une source et une charge.

Les paramètres d’entrée (départ) d’une ligne peuvent être donnés en fonction de ses
constantes A , B , C et D , comme suit :

Vs = A Vr + B I r et I s = C Vr + D I r

Nous pouvons extraire les équations du courant de la façon suivante :

Vs A Vr
Ir = − (34)
B B

D AD D BC−A D
I s = C Vr + Vs − Vr = Vs + Vr
B B B B

comme A D − B C = 1 , la dernière équation devient :

D Vr
I s = Vs − (35)
B B

Notons : A = A ∠ α , B = B ∠ β , D = D ∠ α ( D = A )

7.5.1. Puissance au point de sortie de la ligne (arrivé) :

La puissance, en complexe, du point de sortie de la ligne, est donnée par :

 V * A * Vr * 
S r = Vr I r = Vr  s* −
*

B* 
B 

27
l’étoile représente le conjugué. Nous obtenons donc :

2
Vr Vs A Vr
Sr = ∠ (β − δ ) − ∠ (β − α ) (36)
B B

Si Vs et Vr sont des kV et des tensions de ligne, le terme complexe S r sera la puissance


triphasée en MVA. De cette dernière équation, on tire la puissance active Pr et la puissance
réactive Q r au point de sortie. Elles sont données par :

2
Vr Vs A Vr
Pr = cos (β − δ ) − cos (β − α ) (37)
B B
et
2
Vr Vs A Vr
Qr = sin (β − δ ) − sin (β − α ) (38)
B B

max
De l’équation (70), on peut voir que la puissance maximum Pr (à tension constante) que
pourrait recevoir la charge, sera à β = δ , car α et β sont des constantes et dépendent de la
configuration et de la nature de la ligne. Nous avons :

2
Vr Vs A Vr
= − cos (β − α )
max
Pr (39)
B B
et
2
A Vr
Qr = − sin (β − α ) (40)
B

Ces équations montrent que la charge doit absorber une puissance réactive capacitive (arrière)
afin de consommer une puissance active maximale.

Pour une courte ligne, A = D = 1 ∠ 0 et B = Z ∠ θ , avec cos ( θ ) = R / Z . En remplaçant


ces valeurs dans l’équation (39), nous obtenons :

2
Vr Vs Vr
= −
max
Pr 2
R (40)
Z Z

Si la ligne est courte et R << X , donc Z = j X , les équations (37) et (38) deviendront :

Vr Vs
Pr = sin (δ ) (41)
X
et
2
Vr Vs Vr
Qr = cos (δ ) − (42)
X X

28
A partir de l’équation (41), nous pouvons tirer les observations suivantes :

- la puissance à la sortie (au bout) de la ligne est maximale quand δ = 90° ;


- a puissance à la sortie (au bout) de la ligne peut être augmentée avec la croissance de
l’amplitude la tension au départ Vs et/ou l’amplitude de la tension au bout de la ligne
Vr ;
- la diminution de la réactance de la ligne peut augmenter la puissance à sa sortie.

Normalement, l’angle δ (qui dans le cas général représente la différence entre le déphasage,
courant et tension, du bout de la ligne et celui de son départ), est très faible ; l’équation (42),
peut être simplifiée comme suit :

Qr =
Vr
( Vs − Vr )
X
donc
Vr
Qr = ∆V (43)
X

De cette dernière équation, on peut observer que la puissance réactive est directement liée à
l’amplitude de la chute de tension entre les deux extrémités d’une ligne. On remarque
également que la puissance réactive dépend essentiellement de la tension, alors que la
puissance active dépend de l’angle δ (différence entre le déphasage, courant et tension, du
bout de la ligne et celui de son départ).

7.5.2. Puissance au point d’entrée de la ligne (départ) :

A ce stade du calcul, il est évident de penser d’utiliser les tensions plutôt que les courant pour
le calcul des puissances. La raison principale est que les tensions sont facilement calculables
et dans le courant, la direction (le sens) est à tenir compte ce qui n’est pas le cas des tensions.
La puissance à l’entré (départ) de la ligne (en prenant comme référence la tension du bout de
ligne) peut être écrite comme suit :

*
 D V 
S s = Vs I s = Vs  Vs − r 
*

 B B 

donc

2
A Vs Vr Vs
Ss = ∠ (β − α ) − ∠ (β + δ ) (43)
B B

Les puissances active et réactive, au départ de la ligne, sont données par :

2
A Vs Vr Vs
Ps = cos (β − α ) − cos (β + δ ) (44)
B B

29
2
A Vs Vr Vs
Qs = sin (β − α ) − sin (β + δ ) (45)
B B

sera à δ + β = π . Cette
max
De l’équation (44), on peut voir que la puissance maximum Pr
puissance est donnée par :

2
A Vs Vr Vs
= cos (β − α ) +
max
Ps (46)
B B

Les pertes actives de la ligne sont : PL = Ps − Pr

30
Exercices d’application
Exercice 1 :
Une ligne triphasée, de 5 km de longueur, ayant une résistance et une inductance linéique de
respectivement 0,50 Ω / km et 1,76 mH / km avec un facteur de puissance en bout de ligne
de 0,8 arrière. La tension au bout de ligne est de 32 kV. Si la tension de l’alimentation (au
départ de la ligne) est de 33 kV, calculer :
- Le courant au bout de la ligne ;
- La régulation et le rendement.

Exercice 2 :
Une ligne triphasée, de 100 km de longueur, transmet à son bout (arrivée) une puissance de 50
MW, avec un facteur de puissance 0.8 retard et à la tension de 132 kV. Chaque conducteur a
une résistance, réactance et une admittance linéiques égalent respectivement à 0.1, 0.3 Ω / km
et 3x10-6 m Ω / km .Si la charge est équilibrée et les pertes à la terre sont négligeable, calculer,
en utilisant le modèle en π de la ligne, les grandeurs suivantes :
- La tension et le facteur de puissance au départ (entrée) de la ligne ;
- Le rendement et la régulation de la ligne.

Exercice 3 :
Les constantes A , B , C et D d’une ligne triphasée sont : A = D = 0,936 + j 0,016 ,
B = 33,5 + j 138 Ω et C = (− 0,928 + j 901,223 ) x 10 −6 Ω . La charge au bout de la ligne est
de 40 MW à 220 kV avec un facteur de puissance de 0,86 arrière. En supposant que la tension
au bout de la ligne reste constante, calculer :
- l’amplitude de la tension et du courant ainsi que la puissance active au départ de la
ligne ;
- le rendement de la ligne et la régulation de la tension.

31
Solution Exo1 :

La figure ci-dessous schématise le modèle de la ligne courte que nous étudions.

R+jX

Vs Vr

Ligne courte de transport et son diagramme de phase.

33
La tension simple au départ de la ligne : Vs = = 19,052 kV
3
32
La tension simple au bout de la ligne : Vr = = 18,48 kV
3
( )
L’impédance de la ligne : Z = R + j X = 0,1 + j 2 π 50 x 1,76 x 10 −3 x 5 = 2,5 + j 2,765 Ω

Nous avons :
cos ( φ r ) = 0,8 et sin ( φ r ) = 0,6
Vs cos (φ s ) = Vr cos (φ r ) + I r R
Vs sin (φ s ) = Vr sin (φ r ) + I r X

En utilisant ces deux équations, nous obtenons :


2 2 2
(
Vs = Vr + 2 I r R Vr cos (φ r ) + +2 I r X Vr sin (φ r ) + I r R 2 + X 2 )
Ce qui donne :
I r + 9,733 I r − 1,558 = 0
2

où I r est en kA. La résolution de cette équation du second ordre donne le courant de ligne
suivant :
I r = 0,157 kA

A vide, la tension au bout de la ligne est égale à la tension à son départ, nous avons donc :
V − Vr 19,052 − 18,48
Régulation(%) = s x 100 = x 100 = 3,125 %
Vr 18,48
et
P 3 Vr I r cos ( φ r )
η (%) = x 100 = x 100
P + 3 Ir R 3 Vr I r cos ( φ r ) + 3 I r R
2 2

3 x 18,48 x 0,157 x 0,8


= x 100 = 97,41 %
3 x 18,48 x 0,157 x 0,8 + 3 x (0,157 ) x 2,5
2

32
Solution Exo2 :
La figure ci-dessous schématise le modèle en π de la ligne que nous étudions.
Is R/2 j X/2 Il Ir

Ic2 Ic1

Vs C/2 Y/2 C/2 Y/2 Vr

Modèle en π d’une ligne de transport de longueur moyenne.

Nous avons :
L’impédance série est : Z = (0,1 + j 0,3) x 100 = 10 + j 30 Ω
( )
L’admittance shunt est : Y = 0,0 + j 3 x 10 −6 x 100 = j 3 x 10 −4 mΩ −1

Au bout de la ligne (arrivée), nous avons :


132
La tension simple : Vr = = 76,21 kV
3
Le courant en module parcourant une phase est :
P 50 x 10 3
Ir = = = 273,36 A
3 Vr cos ( φ r ) 3 x 76,36 x 0,8

En prenant comme origine la tension de bout de la ligne, nous avons :


Y
I c 1 = Vr = j 11,43 A
2
I l = I r ( cos ( φ r ) − j sin ( φ r ) ) + I c 1 = 273,36 (0,8 − j 0,6 ) + j 11,43
= 218,688 − j 152,586 = 266,65 A ∠ − 34,90°
Vs = Vr + I l Z = 76,21 + ( 218,688 − j 152,586 ) x (10 + j 30 ) x 10 −3
= 82,97 + j 5,034 = 83,13 kV ∠ 3,472°

La tension composée au départ de la ligne est : U s = 3 Vs = 143,98 kV ∠ 3,472°

Nous avons également :


I c 2 = Vs = j 1,5 x 10 − 4 x ( 82,97 + j 5,034 )x 10 3 = 0,755 + j 12,446 A
Y
2
I s = I l + I c 2 = 218,688 − j 152,586 + 0,755 + j 12,446 = 260,37 A ∠ − 32,56°

Le facteur de puissance, au départ de la ligne, est :


cos ( φ s ) = cos ( arg (Vs ) − arg (I s ) ) = cos (3,472 + 32,56 ) = 0,809 arrière

A vide, la tension au bout de la ligne est :


Vs (2 Y ) Vs 83,13
V' = = = = 83,51 kV
[
Z + [1 (Y 2 )] 1 + (Z Y 2 ) 1 + (10 + j 30 ) x j 3 x 10 − 4 2 ]

33
Nous avons donc :
83,51 − 76,21
Régulation(%) = x 100 = 9,58 %
76,21
et
P 50 x 10 6
rendement (%) = x 100 = x 100 = 95,91 %
P + 3 Il R 50 x 10 6 + 3 x (266,65 ) x 10
2 2

Solution Exo3 :

Au bout de la ligne (arrivée), nous avons :


220
La tension simple au bout de la ligne : Vr = = 127,017 kV
3
Le courant de phase en module au bout de la ligne est :
Ir =
P
( cos ( φ r ) − j sin ( φ r ) )
3 Vr cos ( φ r )
40 x 10 3
= ( 0,86 − j 0,510 ) = 104,97 − j 60,228 A
3 x 127,017 x 0,86

La tension et le courant au départ de la ligne sont donnés par :


Vs = A Vr + B I r = (0,936 + j 0,016 ) x127,017 x 10 3 +
(33,5 + j 138) x (104,97 − j 60,228) = 131 + j 14,432 kV
I s = C Vr + D I r = (− 0,928 + j 901,223 ) x 10 −6 x 127,017 x 10 3 +
(0,936 + j 0,016) x (104,97 − j 60,228) = 99,133 + j 57,849 A
d’où U s = 3 Vs = 228,27 kV et I s = 114,77 A

La puissance d’alimentation de la ligne est (puissance au départ à son départ) :


S s = Vs I s = ( 131 + j 14,432 ) x 10 3 x ( 99,133 − j 57,849 ) = (41,46 − j 18,44) 10 6 VA
*

La puissance active alimentant la ligne est : Ps = 41,46 MW


Vs 131 + j 14,432
A vide, la tension au bout de la ligne est : Vr ' = = = 140,78 kV
A 0,936 + j 0,016

Le contrôle et le rendement sont donné par :


V ' − Vr 140,78 − 127,017
Régulation = r x 100 = x 100 = 10,84 %
Vr 127,017

Pr 40
rendement (%) = x 100 = x 100 = 96,47 %
Ps 41,46

34

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