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1. Introduction :
Il est plus difficile d’exploiter un réseau électrique qu’un réseau de distribution de gaz et
d’eau, car il n’est pas possible de stocker l’énergie électrique. Ainsi doit-on produire, à
chaque instant, l’énergie nécessaire à la consommation immédiate. Cette règle pose de
difficiles problèmes au producteur qui établit, à l’avance, un programme journalier tenant
compte de la demande habituelle des usagers qui sont fonction de la saison et des heures de la
journée (heure pleine, pointe et creuse).
Si l’énergie n’est pas stockable, elle présente, en revanche, l’avantage d’être facile à
transporter à de grandes distances par de simples fils conducteurs. Il faut cependant noter que
ce transport est assez coûteux par les installations qu’il exige ainsi que par les pertes d’énergie
dans les lignes. Il faudra donc tenir compte de ces frais dans le prix de vente du kWh à la
consommation qui doit être bien entendu le plus bas possible.
Avantages Inconvénients
Difficulté d’interconnexion de plusieurs
Permet l’utilisation de transformateurs pour
réseaux (il faut avoir même tension, même
élever et abaisser la tension.
fréquence et même phase).
Implique des effets inductifs et capacitifs tout
Facilite la coupure des courants par le
au long du réseau, d’où l’existence de
passage naturel par zéro 2 fois par période
puissance réactive pénalisante pour le
c’est à dire 100 fois par seconde.
producteur.
Implique un effet de peau, c’est à dire la
concentration du courant dans la périphérie
Production directe par alternateurs.
des câbles, d’où la nécessité de câbles et
lignes adaptés et donc plus chers.
1
Avantages Inconvénients
Dans tous ce qui suivra, nous nous limiterons aux réseaux électriques à courant alternatif vu
que seul 1 % des réseaux électriques mondial est en continu et aucun réseau à courant continu
n’existe en Algérie.
Dans ce chapitre nous allons présenter uniquement les deux premiers réseaux.
- Les transports systématiques qui relient les zones de production aux centres de
consommation. De tous temps, on a cherché à installer les centrales de production à
proximité des zones de consommation. Toutes fois, cela n’est pas toujours possible et
deux raisons principales expliquent l’existence de transports systématiques de
l’énergie électrique :
o on ne peut pas toujours installer des centrales de production là où on le
souhaite (près des centres de consommation à cause des problèmes
d’aménagement et d’encombrement du territoire) ;
2
o on ne peut déplacer les sites de production d’énergie hydraulique (dans certains
pays ces centrales sont de puissance dépassant les 1 GW).
Pour réaliser la liaison entre la production et la consommation, il est nécessaire d’établir des
lignes aériennes et des canalisations souterraines (qui feront l’objet du paragraphe 6). Ces
lignes sont raccordées à des nœuds appelés postes. Ces derniers ont un rôle clé dans
l’exploitation du réseau : c’est là ou se trouve les dispositifs de coupure et de connexion, les
transformateurs, les appareils de mesures, de contrôle, de commande, les moyens de
compensation d’énergie réactive, etc.
Il y aura un chapitre consacré aux postes, nous n’en donnerons donc ici que quelques
caractéristiques générales.
- La partie centrale d’un poste est constituée par un ou plusieurs jeux de barres,
exploités à une tension déterminée et auxquels chaque circuit est raccordé par
l’intermédiaire d’un appareil de coupure et d’un appareil de sectionnement qui
permettent de le séparer du réseau.
3
Poste B
Poste A
Poste E
Poste C
Poste D ∼ ∼
Sans débouclage
Poste B
Poste A
Poste E
Poste C
Poste D ∼ ∼
Avec débouclage dans les postes B et D
Fig. 1. Modification de topologie d’un réseau par débouclage dans des postes.
- Toute liaison (du réseau) peut être l’objet d’un défaut électrique (un court-circuit) qui
nécessite son isolement immédiat au moyen d’un disjoncteur. La détection des
courants de court-circuit, lié à l’apparition d’un défaut, ainsi que la nécessité de
contrôler les transits et les tensions existant à chaque instant sur les différents circuits
du réseau, conduisent également à prévoir un ensemble d’appareillage de mesure. Ces
derniers, les disjoncteurs et les appareillages à haute tension de protection forment une
cellule, voir Fig.2.
4
RT
Jeux de barre B1
omnibus
B1 et B2 : jeux de barres 1 et 2
RT : réducteur de tension
B2
D : disjoncteur
Aiguillage SA SA S : sectionneur
MALT
- Les postes sont bien entendu très différents entre eux, tant par la superficie occupée,
les niveaux de tension, leur rôle dans le réseau, que par le nombre de départs et de jeux
de barres ainsi que la puissance de transformation installée.
Dans les pays assez homogènes, tant du point de vue de la consommation que de la
localisation des moyens de production, le réseau maillé est la solution la plus couramment
rencontrée. Ce réseau a des liaisons qui forment des boucles dont la grande majorité a des
côtés communs, réalisant une structure semblable aux mailles d’un filet, de sort que,
généralement, pour aller d’un point à un autre, l’énergie peut emprunter plusieurs trajets.
5
Cette structure maillée est celle qui permet, à moindre coût, de remplir de manière
satisfaisante le double rôle de transport systématique et de transport de compensation. Elle
réalise la mise en commun des ouvrages de production, en permettant d’utiliser, à chaque
instant, les groupes de production les plus économiques et en offrant, en cas de perte d’une
unité de production, la possibilité de compenser en douceur par une production
supplémentaire répartie sur un nombre élevé d’autres groupes. Et, surtout en cas de perte d’un
circuit quelconque, l’énergie qui transite sur ce circuit peut se reporter sur des circuits voisins
et, moyennant quelques précautions, permettre l’écoulement de la puissance sans interruption
de l’énergie des centrales de production aux postes d’alimentation des réseaux de répartition.
La répartitions des transits entre branches d’un réseau maillé se fait au prorata inverse des
impédances présentées par les éléments du circuits : on ne peut donc les modifier qu’en
ouvrant certaines liaisons, ou en répartissant les circuits d’un même poste sur des jeux de
barres électriquement séparés.
Dans les pays où, au contraire, les sites de production sont très éloignés des lieux de
consommation, le raccordement s’effectue en générale par un réseau de transport pur en
antenne qui alimente un réseau d’interconnexion autour des zones de consommation. On
trouve ce genre de réseau au Canada où la production électrique est hydraulique (peu chère
mais très éloignée)
Sous les réseaux d’interconnexion, les réseaux de répartition sont généralement organisés en
boucle, voir Fig. 3. On cherche en général à exploiter en boucle fermée, l’énergie peut ainsi
transiter par des trajets différents et l’avarie d’un élément du réseau (ligne ou poste)
n’entraîne généralement pas d’interruption d’alimentation. Toutefois, on peut être amené à
ouvrir certaines branches, pour gérer par exemple des contraintes d’intensité de courant qui
apparaîtraient en fonctionnement bouclé afin de forcer les transits dans des directions moins
contraignantes.
6
Réseau
D’interconnexion
THT
Poste de
transformation
THT/HT
A E
Réseau de
répartition
B D
Boucle Boucle
ouverte C fermée
5. Choix techniques :
Il existe une démarche qui, en utilisant des méthodes rationnelles, nous permet d’arriver à
savoir quel ouvrage il faut construire pour renforcer le réseau de transport, à quelle date, à
quel endroit et dans quelle construction d’ensemble (Schéma directeur) cet ouvrage s’insère.
Cette démarche est la planification des réseaux électriques. Ce cours ne traite pas le côté
planification des réseaux électriques.
Parallèlement à cette démarche une autre démarche non moins importante concerne les
caractéristiques techniques de dimensionnement général de chacun des ouvrages. Pour limiter
le sujet, nous n’évoquerons que les grands choix techniques qui ont une influence directe sur
l’allure générale du système de transport : section, nombre et tension des circuits par ligne.
D’une manière très générale, la croissance des réseaux devrait davantage être faite par la
croissance de la taille des éléments que par la croissance de leur nombre. Cela permettrait,
dans l’idéal, d’avoir un nombre constant d’ouvrages à gérer ; mais surtout, à partir du moment
où le coût d’un ouvrage croît moins vite que sa taille, l’intérêt est toujours d’avoir des
ouvrages de la taille la plus grande. Cependant, deux phénomènes se combinent pour limiter
cette taille :
- la consommation est répartie, donc le matériel doit être réparti et les tailles
fractionnées ;
- lorsqu’un ouvrage tombe en panne, le manque est d’autant plus important que la taille
de cet ouvrage est grande.
7
5.1. Choix de la section des lignes :
Dans la réalité, le problème se pose d’une manière différente. Nous n’avons pas une puissance
P à transporter de A à B, mais plutôt une densité de transite à assurer à travers un espace
donné. Dès lors se pose le problème de savoir s’il vaut mieux assurer ce transport par
beaucoup de petites lignes ou peu de grosses lignes. Dans un contexte de croissance régulière
de la densité de transport à assurer (croissance de la consommation), l’avantage d’utiliser
d’assez nombreuses lignes de faible taille est de permettre un meilleur étalement des
investissements et donc de moindres dépenses actualisées. Mais la contrainte la plus forte est
dans la difficulté à obtenir des autorisations de passage. Il s’ensuit inévitablement une
tendance à chercher à réaliser le minimum de lignes de la capacité la plus grande possible.
La question se pose alors de la limite : quelle est la limite de la taille de la ligne ? Nous ne
parlons ici que de la section d’un circuit (en triphasé, un circuit est composé de trois phases).
Nous avons donc :
- Sur le plan mécanique et thermique, on ne voit pas de limite. Chaque pylône peut
devenir une tour Eiffel, chaque circuit peut être composé d’un grand nombre de
conducteurs par phase.
- Sur le plan électrique, les limites sont plus difficiles à repousser. Les lignes
électriques sont malheureusement encombrées d’une réactance, qui crée des chutes de
tensions en ligne et des consommations de la puissance réactive, qui, au-delà d’une
certaine valeur, ne sont plus acceptables pour le fonctionnement du réseau. En effet la
tension de ligne doit rester à l’intérieure d’une certaine fourchette (par exemple ±5%
de la tension nominale pour la THT et la HT) et limite de ce fait le courant maximal
que peut transiter sur un circuit de longueur donnée. Ainsi il est inutile de chercher à
accroître les sections pour dépasser ce courant maximal, car la réactance, et donc la
chute de tension due à cette réactance, dépend peu de cette section.
8
nombre de conducteurs par phase d’une section élémentaire approximativement de
600 mm2.
- Construction d’une ligne à plusieurs circuits. Le prix d’une ligne à n circuits est à peu
près n fois le prix d’une ligne à un seul circuit de même section. Ce ne sont donc pas
fondamentalement les considérations économiques qui conduisent à construire des
lignes à plusieurs circuits. Le problème est plutôt, là encore, dans la difficulté à obtenir
des autorisations de passage, qui incite lorsque l’on en a enfin obtenu une, à essayer de
glisser le maximum de circuits. Cette tendance est tempérée par la considération des
problèmes de sécurité d’alimentation : plus le nombre de circuits supportés par un
pylône est grand, plus dur le choc pour le système lorsque ce pylône tombe par terre
par incident. Les pays se limitent en général à des lignes à deux circuits.
Toute fois, l’évolution générale du réseau ne doit pas se traduire par une augmentation
continuelle du nombre du niveau de tension, qui serait trop onéreuse car les étages de
transformation coûtent cher.
Actuellement en Algérie, le plus haut niveau de tension est le 400 kV. Ils existent le 220 kV
(pour les réseaux de grand transport), le 60 kV et le 90 kV (pour les réseaux de répartition).
6.1. Lignes HT :
Une ligne aérienne HT est constituée d’un ensemble de conducteurs assurant avant tout la
continuité électrique et réalisant une connexion entre deux nœuds (postes) d’un réseau
électrique.
Dans cette partie, nous allons décrire brièvement, les contraintes de conception d’une ligne
aérienne HT et les différents matériels la constituant. Nous présenterons également le modèle
des lignes HT.
9
6.1.1. Contraintes de conception :
Les lignes aériennes sont soumises à des contraintes diverses qui influent sur leur conception
donc sur leur prix. Ces contraintes peuvent être :
- Des contraintes internes créées par le courant de transite dans les conducteurs (en
régime normal ou en cas de court-circuit) ;
- Contraintes créées par l’implantation des ouvrages (gênes visuelles, des perturbations
dans les circuits de télécommunication et des canalisations enterrées et des
phénomènes de conduction dans le sol en cas de défaut à la terre) ;
6.1.2.1. Conducteurs :
Les conducteurs utilisés dans la construction des lignes aériennes sont, d’une façon générale,
des câbles et, exceptionnellement, des fils ronds uniques, mais seulement en fils de cuivre de
diamètre inférieur ou égal à 5 mm. Nous pouvons trouvé des conducteurs en :
- Cuivre : ce matériau n’est plus utilisé pour les lignes à haute tension ;
- Aluminium – Acier : les câbles sont une combinaison de fils d’acier galvanisé
formant l’âme du conducteur, sur la quelle est câblé un nombre convenable de couches
de fils d’aluminium ;
Les câbles sont normalement formés de couches successives de brins ronds à sens
d’enroulement alternés, de façon à limiter le plus possible les réactions de torsion (Fig. 4).
Lorsque tous les brins ont le même diamètre, le câble est dit équibrin.
10
Aluminium
Acier
Lorsqu’on aborde les très hautes tensions, le phénomène d’effet couronne peut exister pour
des câbles ayant une section conductrice suffisante au point vue résistance électrique et pertes
actives. On est alors conduit à augmenter le diamètre extérieur du conducteur et à laisser un
vide à l’intérieur. Pour cela, on utilise des conducteurs en faisceau. Les inconvénients de
cette solution sont d’ordre mécanique (nécessité de maintenir l’écartement des conducteurs
par des entretoises rapprochées, surtout dans des zones sujettes au givre et au vent violent).
Sur une ligne aérienne, on trouve des câbles de gardes dont le rôle est multiple :
- Protection contre les coups de foudre directs : on admet généralement que le
nombre de déclanchement provoqué par la foudre, en 400 kV par exemple, est divisé
par six lorsque la ligne est équipée de câble de garde ; il en résulte une amélioration de
la qualité du service et une diminution des contraintes supportées par le matériel.
- Interconnexion des mises à la terre des supports : les avantages et les inconvénients
que procurent les câbles de garde sont les suivants :
o Avantages :
dans les zones où les résistances des mises à la terre de certains
supports sont élevées, la résistance d’un défaut monophasé se
produisant sur la ligne est réduite par la mise en parallèle des mises à la
terre. Il en résulte une amélioration du fonctionnement des protections
(les courants de défauts sont suffisamment élevés pour être perçus par
les protections) ;
dans les zones où les courants de court-circuit sont importants, la
présence de câbles de garde diminue l’élévation du potentiel du support
au moment du défaut et, par conséquent, les tensions de pas et les
risques d’amorçage aux objets proches du défauts (clôtures, par
exemple).
11
o Inconvénients :
augmentation du coût d’installation d’une ligne ;
dans les zones à givre lourd, ils sont fréquemment la cause d’avaries
(télescopage entre fils de garde et conducteurs de phase) ;
à des niveaux de tensions élevées, les pertes d’énergie dues à la
circulation des courants parasites induits dans les câbles de garde (cas
de deux câbles de garde) peuvent atteindre une fraction non négligeable
des pertes par effet Joule dans les conducteurs de la lignes.
6.1.2.3. Isolateurs :
Les isolateurs entrent dans un faible pourcentage dans le prix d’une ligne aérienne, mais ils en
sont un élément essentiel. Leur rôle est de relier les conducteurs sous tension aux supports et
d’assurer l’isolement électrique entre ces deux parties constitutives de la ligne.
12
6.1.2.4. Supports des lignes aériennes :
- Armement en nappe : ce type de support est schématisé sur la figure ci-dessous. Cet
armement en nappe exige des supports plus larges mais moins élevés que pour les
autres armements et donne une plus grande sécurité en cas de décharge de givre et
13
d’oscillations verticales des conducteurs. Il permet, par installation de deux câbles de
garde, de protéger la ligne contre les coups de foudre et il est bien adapté aux lignes de
montagne.
6.2. Câbles HT :
Les performances des câbles souterrains ont beaucoup évoluées ces dernières années grâce
aux nouvelles technologies, c’est ainsi qu’on a pu fabriquer câbles fonctionnant à une tension
élevée telle que 400 kV.
Alors que le câble souterrain est le plus souvent tripolaire, aux BT et MT, il est le plus
souvent unipolaire aux HT et THT.
- 220, 90 et 63 kV : la puissance unitaire pouvant aller jusqu’à 600 MVA. Ces câbles
sont utilisés dans les artères de pénétration des grandes agglomérations.
14
Fig. 8. Constitution d’un câble souterrain.
a. En Caniveau b. En Fourreau
15
7. Modèle d’une Ligne :
L’analyse technique d’une ligne de transport est effectuée dans le but de connaître ses
performances de transport de la puissance d’un point de départ à un point de réception. Ces
performances comprennent le rendement et la régulation. Pour le réseau de transport, les
lignes de transport triphasées sont utilisées mais pour l’analyse proposée, elles peuvent être
représentées par leur équivalent monophasé en utilisant la résistance et l’inductance de phase
ainsi que la capacité avec l’hypothèse que l’alimentation et la charge sont équilibrées. Tant
que la résistance, l’inductance et la capacité sont distribuées le long d’une ligne, les
performances de celle-ci dépendent de la manière avec la quelle est représentée ses
paramètres (résistance, inductance et capacité). Les définitions du rendement et de la
régulation par unité sont :
Sortie Sortie
Re ndement = =
Entréé Sortie + Pertes
et
Variation de la tension de sortie
Régulation =
Tension no min ale
16
- Lignes moyennes : de longueur comprise entre 80 et 200 km, La capacité de la ligne
ne peut pas être négligée, cependant l’inductance et la résistance, en série, peuvent être
considérées comme des paramètres locaux. La capacité est également considérée
comme un paramètre local, et peut être représentée en T ou en π , voir figure ci-
dessous.
Z/2 Z/2 Z
Y Y/2 Y/2
Le modèle d’une ligne courte de transport et son diagramme de phase sont donnés sur la
figure ci-dessous.
R+jX
Vs
J Ir X
Vs Vr
Vr Ir R
φs
φr
Ir
Fig.12. Ligne courte de transport et son diagramme de phase.
17
En additionnant le carré des deux équations ci-dessus, nous obtenons :
Vs = Vr + 2 I r R Vr cos (φ r ) + 2 I r X Vr sin (φ r ) + I r ( R 2 + X 2 )
2 2 2
2 I r R cos (φ r ) 2 I r X sin (φ r ) I r ( R 2 + X 2 )
1
2 2
Vs = Vr 1 + + +
V V V
2
r r r
I R cos (φ r ) I r X sin (φ r )
Vs ≈ Vr 1 + r + ≈ Vr + I r R cos (φ r ) + I r X sin (φ r ) (3)
Vr Vr
Etant donné qu’il n’y a pas une partie shunt (capacité), nous avons :
Is = Ir
et à vide
Vs = Vr
Vs − Vr I R cos (φ r ) I X sin (φ r )
Régulation (%) = x100 = r x100 + r x100 (4)
Vr Vr Vr
0 = ν r cos (φ r ) + ν x sin (φ r )
d’où :
π X π X
tg (φ r ) = −
R
⇒ tg φ r + = ⇒ φr = − + tg −1 (6)
X 2 R 2 R
Cette dernière équation montre que pour une régulation nulle, le facteur de puissance de la
charge doit être en avance. Si la puissance délivrée à la sortie est P , le rendement de la ligne
en pourcentage est donné par :
P
Re ndement (%) = (7)
P + 3 Ir R
2
18
7.3. Constantes généralisées d’un circuit :
Il est important de représenter une ligne de transport en terme de tension et courant d’entrée.
Un ligne de transport peut être représenté par un quadripôle, voir figure ci-dessous. Ce
quadripôle est passif (pas de source interne), linéaire (les impédances sont indépendant du
courant amont traversant l’élément) et bilatéral (les impédances sont indépendant du sens
d’écoulement du courant). Les relations suivantes peuvent être établies :
Vs = A Vr + B I r (8)
I s = C Vr + D I r (9)
Is Ir
+ +
Vs Vr
- -
Entrée Sortie
Fig.13. Quadripôle.
19
En multipliant les équations (8) et (9) par respectivement D et B , nous obtenons :
D Vs = D A Vr + D B I r (14)
B I s = B C Vr + B D I r (15)
En utilisant les équations (13) et (16), nous obtenons la relation matricielle suivante :
Vr D − B Vs
=
I r − C A I s
Vs = A 1 V + B 1 I V = A 2 Vr + B 2 I r
et
I s = C1 V + D1 I I = C 2 Vr + D 2 I r
c’est-à-dire :
Vs A 1 B1 A 2 B 2 Vr A B Vr
= =
I s C 1 D1 C
2 D 2 I r C D I r
Is I Ir
20
respectivement I s 2 et I r 2 qui sont également les courants d’entrée et de sortie du second
quadripôle, les constantes A , B , C et D résultantes sont données en appliquant les
équations (8) et (9) à chacun de ces deux quadripôle, ce qui donne :
Vs = A 1 Vr + B 1 I r 1 (17)
I s 1 = C 1 Vr + D 1 I r 1 (18)
Vs = A 2 Vr + B 2 I r 2 (19)
I s 2 = C 2 Vr + D 2 I r 2 (20)
Is1 Ir1
Is Is2 Ir2 Ir
Nous avons : I s = I s 1 + I s 2 et I r = I r 1 + I r 2
A1 B 2 + A 2 B1
A=D= (21)
B1 + B 2
et
B1 B 2
B= (22)
B1 + B 2
21
C peut être calculée en utilisant A , B et D (les deux équations ci-dessus) et en utilisant la
relation A D − B C = 1 , ce qui donne :
(A 1 B 2 + A 2 B 1 ) 2 B1 B 2
−C =1
(B 1 + B 2 )2 B1 + B 2
d’où :
(A 1 B 2 + A 2 B 1 + B 1 + B 2 ) ( A 1 B 2 + A 2 B 1 − B 1 − B 2 )
C= (23)
(B 1 + B 2 ) B 1 B 2
D’un autre côté, en additionnant les équations (18) et (20), nous obtenons :
I s = (C 1 + C 2 ) Vr + D 1 I r 1 + D 2 I r 2 = (C 1 + C 2 ) Vr + D 2 I r + (D 1 − D 2 ) I r 1
(D − D 2 ) (A 2 − A 1 ) B 1 D 2 + B 2 D1
I s = C 1 + C 2 + 1 Vr + I r = C Vr + D I r (24)
B1 + B 2 B1 + B 2
Quand la longueur de la ligne est supérieure à 80 km, la capacité de la ligne ne peut plus être
négligée. Même si cette capacité est distribuée le long de la ligne, nous pouvons supposer
qu’elle a une valeur localisée soit au centre de la ligne (modèle T ) ou à chacune de ces
extrémités (modèle en π ).
22
7.4.1. Modèle en T :
Le modèle en T d’une ligne de transport est donné sur la figure ci-dessous. Pour l’étude, il
est préférable de prendre le courant de sortie comme référence. Le diagramme de phase est
représenté dans la figure ci-dessous.
Vs C Y Vr
(a) Modèle en T
Vs
j Is X/2
Vc
Is R/2
j Ir X/2
Vr
Ir R/2
Is
Ic
Ir
Calculons la tension d’entrée. La tension au point C (entre les deux demies impédances
Z / 2 = R / 2 + j X / 2 ) est donnée par :
R X
Vc = Vr ( cos (φ r ) + j sin (φ r ) ) + I r + j (25)
2 2
où φ r est le déphasage entre Vr et I r .
d’où :
23
R X R X R X
Vs = Vc + I s + j = Vr ( cos (φ r ) + j sin (φ r ) ) + I r + j + I s + j (27)
2 2 2 2 2 2
V'r − Vr
Régulation(%) = x100
Vr
P
Re ndement (%) =
[( ) ( )]
x100
P + 3 Ir R / 2 + Is R / 2
2 2
En comparant les équations (8) et (9) avec les équations (28) et (29) respectivement,
nous obtenons :
YZ Y Z YZ
A = 1+ , B = 1 + Z, C = Y et D = 1+
2 4 2
7.4.2. Modèle en π :
Le modèle en π d’une ligne de transport est donné sur la figure ci-dessous. Pour l’étude, il est
préférable de prendre la tension de sortie comme référence. Le diagramme de phase est
représenté dans la figure ci-dessous.
24
Calculons la tension ( Vs ) et le courant ( I s ) d’entrée, en prenant comme référence la tension
de sortie. Nous avons :
j ω C Vr
I c1 =
2
j ω C Vr
I l = I r ( cos (φ r ) − j sin (φ r ) ) +
2
j ω C Vr
Vs = Vr + I l Z = Vr + (R + j X ) I r (cos (φ r ) − j sin (φ r )) +
2
j ω C Vs
I s = I l + I c 2 et I c 2 = (30)
2
d’où :
j ω C Vr
I s = I r ( cos (φ r ) − j sin (φ r ) ) + +
2
jωC j ω C Vr
Vr + (R + j X ) I r ( cos (φ r ) − j sin (φ r ) ) +
2 2
Vs 2j
V'r = − (31)
{ R + j X − [2 j / (ω C)] } ω C
25
Is R jX Il Ir
Ic2 Ic1
(a) Modèle en T
Ic2
Vs
Ic1
j X Il
Is Vr
Ic2
R Il
Il
Ic1
Ir
En comparant les équations (32) et (33) avec les équations (8) et (9) respectivement,
nous obtenons :
YZ Y Z YZ
A = 1+ , B = Z, C = 1 + Y et D = 1+
2 4 2
26
7.5. Transit de puissance dans une ligne de transport :
La figure ci-dessous montre une ligne de transport connectée à une charge. A l’entrée
(départ), la ligne est connectée à une source. Le point d’arriver de la ligne est pris comme
origine. La phase de l’entrée δ doit toujours être positive car une puissance active s’écoule
d’un déphasage plus élevé à un plus faible. C’est également vrai que la puissance réactive
s’écoule d’une tension élevée vers une plus faible. La direction d’écoulement de la puissance
active est la même le long d’une ligne, cependant, le transit de la puissance réactive dépend
du plan de tension de la ligne.
Vs ∠ δ Vr ∠ 0
ABCD
S
Charge
Les paramètres d’entrée (départ) d’une ligne peuvent être donnés en fonction de ses
constantes A , B , C et D , comme suit :
Vs = A Vr + B I r et I s = C Vr + D I r
Vs A Vr
Ir = − (34)
B B
D AD D BC−A D
I s = C Vr + Vs − Vr = Vs + Vr
B B B B
D Vr
I s = Vs − (35)
B B
Notons : A = A ∠ α , B = B ∠ β , D = D ∠ α ( D = A )
V * A * Vr *
S r = Vr I r = Vr s* −
*
B*
B
27
l’étoile représente le conjugué. Nous obtenons donc :
2
Vr Vs A Vr
Sr = ∠ (β − δ ) − ∠ (β − α ) (36)
B B
2
Vr Vs A Vr
Pr = cos (β − δ ) − cos (β − α ) (37)
B B
et
2
Vr Vs A Vr
Qr = sin (β − δ ) − sin (β − α ) (38)
B B
max
De l’équation (70), on peut voir que la puissance maximum Pr (à tension constante) que
pourrait recevoir la charge, sera à β = δ , car α et β sont des constantes et dépendent de la
configuration et de la nature de la ligne. Nous avons :
2
Vr Vs A Vr
= − cos (β − α )
max
Pr (39)
B B
et
2
A Vr
Qr = − sin (β − α ) (40)
B
Ces équations montrent que la charge doit absorber une puissance réactive capacitive (arrière)
afin de consommer une puissance active maximale.
2
Vr Vs Vr
= −
max
Pr 2
R (40)
Z Z
Si la ligne est courte et R << X , donc Z = j X , les équations (37) et (38) deviendront :
Vr Vs
Pr = sin (δ ) (41)
X
et
2
Vr Vs Vr
Qr = cos (δ ) − (42)
X X
28
A partir de l’équation (41), nous pouvons tirer les observations suivantes :
Normalement, l’angle δ (qui dans le cas général représente la différence entre le déphasage,
courant et tension, du bout de la ligne et celui de son départ), est très faible ; l’équation (42),
peut être simplifiée comme suit :
Qr =
Vr
( Vs − Vr )
X
donc
Vr
Qr = ∆V (43)
X
De cette dernière équation, on peut observer que la puissance réactive est directement liée à
l’amplitude de la chute de tension entre les deux extrémités d’une ligne. On remarque
également que la puissance réactive dépend essentiellement de la tension, alors que la
puissance active dépend de l’angle δ (différence entre le déphasage, courant et tension, du
bout de la ligne et celui de son départ).
A ce stade du calcul, il est évident de penser d’utiliser les tensions plutôt que les courant pour
le calcul des puissances. La raison principale est que les tensions sont facilement calculables
et dans le courant, la direction (le sens) est à tenir compte ce qui n’est pas le cas des tensions.
La puissance à l’entré (départ) de la ligne (en prenant comme référence la tension du bout de
ligne) peut être écrite comme suit :
*
D V
S s = Vs I s = Vs Vs − r
*
B B
donc
2
A Vs Vr Vs
Ss = ∠ (β − α ) − ∠ (β + δ ) (43)
B B
2
A Vs Vr Vs
Ps = cos (β − α ) − cos (β + δ ) (44)
B B
29
2
A Vs Vr Vs
Qs = sin (β − α ) − sin (β + δ ) (45)
B B
sera à δ + β = π . Cette
max
De l’équation (44), on peut voir que la puissance maximum Pr
puissance est donnée par :
2
A Vs Vr Vs
= cos (β − α ) +
max
Ps (46)
B B
30
Exercices d’application
Exercice 1 :
Une ligne triphasée, de 5 km de longueur, ayant une résistance et une inductance linéique de
respectivement 0,50 Ω / km et 1,76 mH / km avec un facteur de puissance en bout de ligne
de 0,8 arrière. La tension au bout de ligne est de 32 kV. Si la tension de l’alimentation (au
départ de la ligne) est de 33 kV, calculer :
- Le courant au bout de la ligne ;
- La régulation et le rendement.
Exercice 2 :
Une ligne triphasée, de 100 km de longueur, transmet à son bout (arrivée) une puissance de 50
MW, avec un facteur de puissance 0.8 retard et à la tension de 132 kV. Chaque conducteur a
une résistance, réactance et une admittance linéiques égalent respectivement à 0.1, 0.3 Ω / km
et 3x10-6 m Ω / km .Si la charge est équilibrée et les pertes à la terre sont négligeable, calculer,
en utilisant le modèle en π de la ligne, les grandeurs suivantes :
- La tension et le facteur de puissance au départ (entrée) de la ligne ;
- Le rendement et la régulation de la ligne.
Exercice 3 :
Les constantes A , B , C et D d’une ligne triphasée sont : A = D = 0,936 + j 0,016 ,
B = 33,5 + j 138 Ω et C = (− 0,928 + j 901,223 ) x 10 −6 Ω . La charge au bout de la ligne est
de 40 MW à 220 kV avec un facteur de puissance de 0,86 arrière. En supposant que la tension
au bout de la ligne reste constante, calculer :
- l’amplitude de la tension et du courant ainsi que la puissance active au départ de la
ligne ;
- le rendement de la ligne et la régulation de la tension.
31
Solution Exo1 :
R+jX
Vs Vr
33
La tension simple au départ de la ligne : Vs = = 19,052 kV
3
32
La tension simple au bout de la ligne : Vr = = 18,48 kV
3
( )
L’impédance de la ligne : Z = R + j X = 0,1 + j 2 π 50 x 1,76 x 10 −3 x 5 = 2,5 + j 2,765 Ω
Nous avons :
cos ( φ r ) = 0,8 et sin ( φ r ) = 0,6
Vs cos (φ s ) = Vr cos (φ r ) + I r R
Vs sin (φ s ) = Vr sin (φ r ) + I r X
où I r est en kA. La résolution de cette équation du second ordre donne le courant de ligne
suivant :
I r = 0,157 kA
A vide, la tension au bout de la ligne est égale à la tension à son départ, nous avons donc :
V − Vr 19,052 − 18,48
Régulation(%) = s x 100 = x 100 = 3,125 %
Vr 18,48
et
P 3 Vr I r cos ( φ r )
η (%) = x 100 = x 100
P + 3 Ir R 3 Vr I r cos ( φ r ) + 3 I r R
2 2
32
Solution Exo2 :
La figure ci-dessous schématise le modèle en π de la ligne que nous étudions.
Is R/2 j X/2 Il Ir
Ic2 Ic1
Nous avons :
L’impédance série est : Z = (0,1 + j 0,3) x 100 = 10 + j 30 Ω
( )
L’admittance shunt est : Y = 0,0 + j 3 x 10 −6 x 100 = j 3 x 10 −4 mΩ −1
33
Nous avons donc :
83,51 − 76,21
Régulation(%) = x 100 = 9,58 %
76,21
et
P 50 x 10 6
rendement (%) = x 100 = x 100 = 95,91 %
P + 3 Il R 50 x 10 6 + 3 x (266,65 ) x 10
2 2
Solution Exo3 :
Pr 40
rendement (%) = x 100 = x 100 = 96,47 %
Ps 41,46
34