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Calculs de Charpente Metallique CM66
Calculs de Charpente Metallique CM66
Structures en câbles
SOMMAIRE
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Ecole Spéciale d’Architecture Année 2001
Cours n°12 – Structures à câbles Page 1 / 22
6 INTERÊT DE LA PRECONTRAINTE D’UN CÂBLE .......................................................... 17
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1 HISTORIQUE DES CONSTRUCTIONS EN CÄBLES
L’usage de câbles dans les constructions est très ancien. Des câbles de cuivre ont été retrouvés
dans les ruines de Ninive, près de Babylone. Ces vestiges datent de 685 avant Jésus Christ.
Un pont suspendu à des chaînes de fer aurait été construit en chine à Yunnan en l’an 65 dont
on doit une description au jésuite allemand Athanase Kircher au XVIII ème siècle : « Ce pont
qui a vingt chaînes, a vingt perches de long, qui font 140 pieds : l’on dit que quand beaucoup de
personnes passent dessus, ou qu’il y a quelque grand fardeau, il branle si fort qu’il fait peur à
ceux qui y sont… »
Des câbles de bronze ont également été découverts dans les fouilles de Pompéi (an 79).
On attribue également les premiers ponts suspendus à des chaînes de fer au moine tibétain
Thang-stong-rgyal-po (1385-1464) dont le pont sur la rivière Paro. En Europe, le pont de Menai,
au pays de Galles, réalisé entre 1818 et 1826 par Thomas Telford et Davies Gilbert, est un des
premiers ouvrages modernes, comprenant un arrangement de barres métalliques de 2.90 m
auquel est suspendu un platelage de bois de 176 m. La suspension en chaînes a finalement été
remplacée par des câbles en 1941.
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2 NOTIONS DE STATIQUE GRAPHIQUE
La statique graphique est l’étude des conditions d’équilibre des corps au repos à partir de la
mesure et du tracé des forces. Elle n’est plus guère utilisée aujourd’hui du fait des progrès du
calcul numérique par ordinateur. Cependant il est utile au constructeur d’apprécier, par un
moyen simple comme le dessin, le fonctionnement des pièces et le cheminement des forces.
Le principe consiste à faire figurer sur une même épure les longueurs et les forces.
Nous admettons par la suite que toute force est représentée par un vecteur glissant défini par
sa ligne d’action (directrice) et son intensité (longueur du vecteur) ainsi que son orientation.
A B
Les trois forces sont concourantes et l’une d’entre elles est égale à la somme vectorielle des
deux autres.
On regroupe les forces deux à deux. La résultante en A doit être égale et opposée à la
résultante en B. On appelle « droite de Cullman » la droite qui porte ces deux forces égales et
opposées. Il y a trois droites de Cullman, car il y a trois façons de grouper ces quatre forces.
A B
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3 DYNAMIQUE DES FORCES ET POLYGONE FUNICULAIRE
3.1 DEFINITIONS
Soit n forces coplanaires. Par un point A0 arbitraire, on mène A0 A1 équipollent à F1, puis A1A2
équipollent à F2, puis de proche en proche Ai-1 Ai équipollent à Fi, et enfin An-1An
équipollent 1 à Fn. Le contour polygonal A0 An est appelé dynamique associé aux forces Fi.
La forme du dynamique ne dépend pas du point A0 mais de l’ordre dans lequel on examine ces
forces.
P
An
A0 dynamique
An-1 Fn-1
A1 F1
A2 F2 Ai Fi
Le vecteur A0An est équipollent à la résultante des forces. Il ne dépend pas de l’ordre des
forces Fi
Par un pôle arbitraire P , on trace des droites liant P et l’extrémité des forces Fi du dynamique.
Par un point arbitraire du plan a1 choisi sur F1, on trace successivement les droites a0a1, a1a2,
parallèles à A0P et A1P, puis à l’intersection avec F2, a2a3, et ainsi de suite…
F1 a0
a1
F2 funiculaire
a2
Fi ai
ai+1
Fi+1 an-1 an
F5
1
vecteurs équipollents = vecteurs parallèles, de même direction et de même intensité
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Le contour polygonal a0an est appelé funiculaire 2associé au dynamique Ai et au pôle P. A tout
dynamique, il correspond une infinité de funiculaires, le choix de a0 et P étant arbitraire.
Tout système plan de forces est équivalent à un système de deux forces ayant pour ligne
d’action le premier et le dernier côté du funiculaire et équipollents au premier et au dernier
rayon polaires du dynamique, le premier rayon étant parcouru du dynamique vers le pôle, et le
dernier rayon étant parcouru du pôle vers le dynamique.
f0 Fi fn
funiculaire
Le dynamique est ouvert si ses sommets A0 et An sont distincts. L’ensemble des n forces est
alors réductible à une force Rn équipollente à A0An.
A0
0
dynamique ouvert
Rn P
n
An
Si le dynamique est fermé :
si A0 coïncide avec An. Les rayons a0-P et P-an sont confondus. Si o’ et n’ sont distincts, le
funiculaire est ouvert et l’ensemble est réductible à un couple.
F1 m2
2’ A0 A2
0 et 2
0’ d P’ P
1’ 1
m0 F2
A1
Si o’ et n’ sont confondus, le funiculaire est fermé. L’ensemble des forces est réductible à zéro.
2
Le mot funiculaire vient du latin funiculus : petite corde.
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A0 A4
P dynamique fermé
A1
A2 A3
Funiculaire fermé
Tout solide soumis à un ensemble de forces ou de réactions d’appui est en équilibre si l’on peut
associer à ces forces un polygone dynamique et un polygone funiculaire qui soient tous les deux
fermés.
F1
GGGG
1’1’
1’1’
2’
F2 F3 funiculaire fermé
3’ 1’
F3
0 et 3
dynamique fermé
2
F2 P
1
F1
A0
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On peut choisir un funiculaire particulier, ayant son pôle situé à l’extrémité d’une des forces. On
trouve alors la ligne de pression.
C’est le funiculaire particulier pour lequel le pôle P du dynamique est confondu avec A0. La ligne
de pression permet de visualiser le cheminement des forces dans la matière.
A1
2’ 1
P 2 A2
1’ a1 a2 3’ A0
3
A3
funiculaire particulier dynamique
Le moment en un point d’un ensemble de forces est égal au moment en ce point de leur
résultante. Lorsque l’ensemble des forces est réductible à un couple, le moment se réduit au
moment du couple.
On trace le repère Gxy tel que Gx soit perpendiculaire à Rn, résultante des forces appliquées.
Le moment de la résultante est égal à :
r
M = − R n b ' n bn
0’ m0 bn x
funiculaire
b’n
mn
n’ Rn
P
A0 0 G
dynamique P’n n
An
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Le moment de la résultante Rn du funiculaire en G est égal au produit de cette résultante par la
distance à l’axe GY. Les triangles P A0 An et bn m0 mn sont semblables. On en déduit la valeur
du moment en G.
r
M = −b ' b × R
b' b P' P
=
m0 m n A0 An
r
A0 An = R
M = − P' P × m0 m n
On considère le cas où le funiculaire est ouvert (réductible à un couple), car sinon le moment est
nul en tout point du plan.
y
m’o
mn
n’ - fn funiculaire ouvert
f0
m0
G x 0’
P’
dynamique fermé
A0 et An
0 et n
P
P ' P m0 m' 0
=
A0 P m0 mn
r
A0 P = − f 0
r
Le moment est égal à M = − f 0 × m0 m' 0 = − P 'P × m0 m n
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3.5 FUNICULAIRE PASSANT PAR DEUX POINTS
0’1 F1
0’2 Fn
n’1
Oi i’1
On
On trace un dynamique de pôle P1, puis un funiculaire passant par A. le coté n’1 ne passe pas
par B. On choisit une droite D passant par A. On construit l’intersection de n’1 avec D. On
obtient le point On. De ce point on trace la droite On B. L’intersection avec Fn permet d’obtenir
le côté du funiculaire n’2… De proche en proche, on construit le funiculaire déformé passant par
A et B . Le pôle P2 est obtenu par intersection de P1 P2 parallèle à D et d’un rayon quelconque
i2 du dynamique, parallèle à i’2. Cette construction permet de tracé le polygone d’équilibre d’un
fil passant par deux points et soumis à des forces concentrées.
F1 P1
dynamique
P2
F2 (D’)
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Exemple : calcul d’une poutre isostatique de longueur L recevant une charge P au 1/3 de sa longueur
y>0
L/3 2L/3
B’
L/3 2L/3
A -1’’ m-1 2’’ B x>0
0’ 1’
0’’ 1’ ‘ Ra A0
P1
P’2 P2 dynamique
(D) m0 Rb
A1
O1
Funiculaire fermé
(D’)
Les réactions d’appuis sont trouvées en lisant les grandeurs P’2 A0 et A1P’2.
La poutre est en équilibre sous P, Ra, Rb : le dynamique et le funiculaire doivent être fermés.
La droite AB représente les côtés –1’’ et 2’’ du funiculaire associé à P2P’2.
Le moment des forces de gauche à l’aplomb de la coupure (ou moment fléchissant) s’évalue simplement
en mesurant m-1 mo (<0) et en mesurant P’2P2 (>0) et en effectuant le produit des longueurs, affecté du
signe moins. On retrouve facilement par le graphique le résultat donné par la RDM.
L
P ' 2 P2 3
=
2P − m −1 m0
3
M = − P ' 2 P2 × m −1 m0
2 PL
M=
9
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4 STATIQUE DES FILS
Un fil est un solide à ligne moyenne infiniment souple et flexible. Tout moment de flexion
provoque une déformation importante. L’équilibre d’un fil est obtenu par un tracé tel que
l’équilibre des forces de gauche se résume à une traction dans le fil. Ce tracé est funiculaire de
l’état de charge appliqué au fil. Le fil est considéré, en première approche comme inextensible.
Sa longueur est invariable.
La figure d’équilibre est une ligne brisée passant par les appuis. Cette ligne est confondue avec
la ligne funiculaire particulière qui a la même longueur que le fil.
V1 a b
T1 T2 dynamique
l
H1
1 2
F P’ P
f
F
Le funiculaire donne la géométrie du fil de longueur L. La flèche est calculée à partir de la longueur du fil
et la position de la charge.
La valeur de la traction horizontale H est égale à PP’, distance du pôle à la force F.
a² + f ² b
T1 = P
f a+b
b² + f ² a
T2 = P
f a+b
L = a ² + f ² + b² + f ²
Pab
H1 = H 2 = H =
(a + b) f
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Exemple 2 : fil soumis à 2 charges concentrées
F F
A B F H P
f
TB
F
La longueur du fil L permet d’obtenir la flèche f. Le calcul du moment le long du fil
permet de déterminer H.
F f Fl
= ⇒H =
H l f
L = l + 2 l² + f ²
l² + f ²
TA = F = TB
f
Fi 0
H P dynamique
5
6
A 0’ funiculaire
B
1’ 5’
2’ Fi 3’ 4’
On trouve de proche en proche la ligne funiculaire, qui est aussi la forme d’équilibre du câble. La
connaissance de L, longueur du fil, permet de connaître la forme d’équilibre.
On découpe les forces en une infinité de petites forces élémentaires et on est ramené au cas
précédent. On trouve une courbe dynamique en choisissant P sur l’horizontale de A0, et une
courbe funiculaire. La figure d’équilibre du fil est la courbe funiculaire. A l’abscisse x, correspond
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le point A du dynamique repéré par l’angle alpha. A0A correspond à la somme des forces
élémentaires p(x)dx comprises entre 0 et x.
La valeur AAn/H est égale à la variation de l’angle de la tangente au polygone funiculaire, c’est
à dire la courbure 1/R de la courbe funiculaire.
d=H P
A0 α
dα
fi+1
0i p(x)dx
A
0i+1
p(x)dx dα
fi
An
-H H
0 x
x x
A0 A = ∑ p ( x)dx = ∫ p ( x)dx
0 0
dy A A A A
= tgα = 0 = 0
dx A0 P d
d ² y 1 d A0 A p( x)
= = (1)
d ² x d dx d
1 p( x) p( x)
= =
R d H
La courbure 1/R est égale à la densité de charge divisée par la composante horizontale de la
traction du câble qui est constante. Si p est constant, la solution de l’équation différentielle (1)
est une parabole.
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5 NOTION DE CÄBLE FUNICULAIRE ET MODE DE FONCTIONNEMENT D’UN CÄBLE
Galilée, en 1638, décrit la forme d’une chaine tendue comme celle d’une parabole. La
description mathématique d’un câble soumis à ses charges de poids propre est due à Jacques
Bernoulli (Bâles-1690).
On considère un câble symétrique plan de longueur l et de flèche f, ancré à ses deux extrémités
A et C. Il est soumis à une charge uniforme p, constante. Le point B est situé sur l’axe de
symétrie de la figure. Les trois équations de la statique permettent de trouver la tension le long
du câble.
p(x)
T V
∑F =0
y
(1) x
(2) ∑ F = 0y M H
(3) ∑ M = 0 B R
HB α
(1) ⇒ H = H B x
(2) ⇒ V = px B
2 2 2
x x x
(3) ⇒ p − Vx + Hy = p − px 2 + Hy = − p + Hy = 0
2 2 2
p 2
( 4) y = x
2H
C’est l’équation d’une parabole rapportée à son sommet B. L’équilibre des forces permet de
définir la géométrie du câble. En désignant par R le rayon de courbure au sommet, l’équation
devient :
x2
y=
2R
dy x px
tgα = = =
dx R H
d2y 1 p
2
= =
d x R H
On en déduit que la composante horizontale H est constante tout le long du câble et égale
l2
à : H = pR = p
8f
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La force V croit du centre vers les extrémités du câble. D’après le théorème de Pythagore, la
tension du câble T est égale à:
V
T = H 2 + V 2 = H 1 + ( ) 2 = H 1 + tgα 2
H
dy x 8 f
tgα = = = x
dx R l 2
x
T = H 1 + ( )2
R
La tension du câble croit avec l’abscisse x. Elle est maximale aux extrémités du câble, c’est
à dire aux ancrages A et C.
La longueur du câble est obtenue, avec une approximation suffisante, grâce à la formule
2
8f 32 f 4
suivante : L = l + −
3l 5l 3
Câble surbaissé :
On dit que le câble est surbaissé quand l’angle de la tangente aux extrémités est inférieur à
10 degrés. La tangente de l’angle est alors inférieure à :
R
tgα ≤ 0.176
α<10 °
Et la tension maximale du câble est égale à :
x
T = H 1 + ( ) 2 = T = H 1 + (0.176 ) 2 = 1.015 H
R
La tension T peut être considérée comme constante (variation inférieure à 1.5%) tout le long du
câble et égale à H.
Chaînette :
Si l’on examine l’équilibre d’un câble sous l’effet de son poids propre p0, la charge par mètre de
longueur n’est plus uniforme, mais sa répartition dépend de la pente du câble : la charge est
plus forte vers les appuis, lorsque la pente du câble augmente.
dx
ds
p( x) dx = p 0 ds
d ² y p 0 ds
=
dx ² H dx
dy
ds = dx ² + dy ² = dx 1 + ( )² = dx 1 + y '² p(x)
dx
d ² y p0
= 1 + y '²
dx ² H
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La solution de cette équation différentielle donne l’équation du câble, qui est une chaînette
(courbe en sinus hyperbolique). Cette courbe est « plus ronde » que la parabole.
Exemple 1 : Lorsque le câble n’est pas précontraint, la figure d’équilibre ne dépend que de la longueur
du câble et de son allongement sous l’effet de la tension. Cette déformation peut être importante.
Lorsque l’on tend le câble, avant application de la charge, le câble se déforme jusqu’à l’obtention de
l’équilibre des forces internes et de la charge appliquée. La flèche du câble est plus faible que dans le cas
précédent, car la composante de la force de précontrainte dirigée dans le même sens que l’action croit
avec l’angle du câble. L’état d’équilibre est atteint plus tôt et la flèche totale est plus faible.
A P B
f1
∆T
∆l
A B
f2
T + ∆T '
f1≥ f 2
Exemple 2 : Considérons un fil vertical, non tendu. A mi-hauteur on accroche un poids P que l’on
augmente progressivement. La partie inférieure se détend. L’allongement du câble lorsque la charge
augmente ne dépend que des caractéristiques mécaniques de la partie supérieure: longueur du fil,
section, module. Si l’on précontraint ce fil, la déformation dépendra de la rigidité de la partie supérieure et
de la partie inférieure tant que cette dernière restera en tension, et ce, jusqu’à ce que la précontrainte
inférieure soit annulée par l’allongement relatif du fil. La déformation relative sera la moitié de celle
obtenue dans le cas du fil sans précontrainte. La précontrainte raidi le système. Le dernier point 5
correspond à l’annulation de la précontrainte inférieure. Les déformations du fil non tendu et du fil
précontraint sont égales.
1 2 3 4 5
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7 TECHNOLOGIE DES CÂBLES
TYPE SECTION CLASSE Frg (KN) frg (Mpa) Feg (KN) feg (Mpa)
(mm2)
Φ 26 531,0 1030 547 1 030 443 834
Φ 26 531,0 1230 653 1 230 575 1 083
Φ 32 804,0 1030 830 1 032 670 833
Φ 32 804,0 1230 990 1 231 870 1 082
Φ 36 1018,0 1030 1 050 1 031 850 835
Φ 36 1018,0 1230 1 250 1 228 1100 1 081
Utilisées pour mettre en précontrainte des pièces courtes
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Arrangements de câbles toronnés selon le catalogue de la compagnie Roebling
Utilisés pour des suspensions de pont
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LES MONOTORONS (enroulement en spirale):
(utilisés pour des haubans, suspentes et des suspensions)
Diamètre Section Masse par m Rigidité axiale Force de rupture Force de rupture
mm mm2 Kg/m (EA) grade 1570 grade 1770
Nm kN kN
13 105 0.85 18.4 152 171
16 156 1.26 27.3 225 254
30 530 4.29 92.8 766 864
40 942 7.63 160.1 1362 1536
50 1473 11.91 243 2129 2400
60 2121 17.2 350 3065 3456
70 2891 23.6 462.6 4169 4700
80 3673 30.8 569 5240 /
90 4653 39 721 6640 /
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LES CABLES CLOS :
(Utilisés pour des haubans , suspentes, et suspension)
Les barres sont utilisées lorsque les longueurs des tirants sont courtes et que les efforts de
traction sont faibles. Le réglage s’effectue par manchons filetés et les extrémités doivent être
articulées. Elles sont handicapées par leur poids et lorsqu’il y a des flexions parasites qui créent
des variations de contraintes nuisibles vis a vis de la résistance à la fatigue.
Les câbles sont utilisés lorsque la finesse des tirants est recherchée ou lorsqu’une précontrainte
importante est nécessaire pour raidir la structure.
Les câbles toronnés sont principalement utilisés dans les ouvrages d’art à haubans ou les ponts
sous tendus, qui demandent des puissances considérables et une mise en tension active.
Les câbles clos et les monotorons sont utilisés pour les toitures, les câbles de rive des
structures en textile, les suspentes des arcs de type bow-string, et certains ouvrages haubanés.
Les câbles clos permettent la reprise de charges importantes, avec des diamètres faibles.
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Cours n°12 – Structures à câbles Page 21 / 22
Les pièces d’ancrage sont volumineuses (culots sertis à la résine ou au zinc, barres relais et
vérins de traction). Ces dispositions technologiques doivent être intégrées avec soin dans le
projet définitif.
Elle est assurée par peinture ou métallisation pour les barres, par gaine PEHD et enrobage de
cire pétrolière ou au coulis de ciment pour les torons, par galvanisation et peinture pour les
câbles clos et les groupes de torons des ponts suspendus. Certains câbles ou barres peuvent
être réalisés en acier inoxydable mais les caractéristiques mécaniques sont plus faibles.
Il est égal à 200 000Mpa pour les barres et les fils, et à 190 000 Mpa pour les torons. Il est plus
faible (car c’est un module apparent que l’on mesure, et non le module du métal seul) pour les
câbles clos, et les groupes de torons torsadés. Il varie alors de 140 000 à 157 000 Mpa
On adopte généralement une tension admissible inférieure ou égale à 0.45 Frg, avec Frg la
force de rupture du câble. Les variations de tension doivent rester inférieures à 0.20 Frg sous
l’effet des charges d’exploitation et des charges climatiques pour éliminer le risque de rupture
par fatigue de l’acier.
Structures légères
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Cours n°13 – Structures légères Page 1 / 24
1 DOMAINE DE DEFINITION
Les structures légères sont des structures où l’on cherche à éliminer les sollicitations de flexion
et à transmettre directement les charges appliquées aux appuis en mobilisant les matériaux en
traction et en compression. Les éléments tendus sont particulièrement efficaces, car ils ne
présentent pas d’instabilité élastique. Le dimensionnement des pièces en traction peut ainsi être
minimal.
La figure suivante montre le passage des structures comprimées ou fléchies aux structures
tendues.
Pour réaliser des structures de grande portée telles que les hangars, les halls d’exposition, les
couvertures de stades, de salles de spectacle et les ponts et passerelles, les ingénieurs ont
recours à des structures utilisant des câbles ou des tirants, et mettant ainsi en œuvre une faible
quantité de matière. Le poids de la structure porteuse est ainsi minimum.
- Les câbles ont un tracé d'équilibre courbe ou polygonal. Les courbures sont souvent
importantes et posent parfois des problèmes d'encombrement vis à vis des volumes utilisables,
en particulier lorsqu'il s'agit de bâtiments.
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Cours n°13 – Structures légères Page 2 / 24
-Les forces horizontales ou verticales nécessaires pour tendre les systèmes de câbles sont très
importantes, et il faut réaliser d'imposants massifs d'ancrages au sol ou en rive des structures.
-La stabilité et la rigidité d'ensemble de la structure vis à vis des actions alternées et des
phénomènes dynamiques (vent, charges mobiles) doivent être soigneusement vérifiées, et ces
structures posent parfois problème compte tenu de leur destination: mouvements et confort de
l'utilisateur, amplitude des déformations, fatigue des matériaux.
Le système porteur est souvent constitué de câbles ou de barres tendues associés à des
poutres.
Dès que la portée devient grande, on utilise généralement des câbles en acier dur pour réaliser
la suspension. Les câbles ont des propriétés mécaniques intéressantes en traction. Ils
présentent des contraintes de rupture très élevées (1570 à 1 860 N/mm², c’est à dire 3 à 4 fois
plus que les aciers ordinaires de charpente).
-des masses
-de la précontrainte
-des éléments fléchis associés à des câbles, avec lesquels ils constituent des structures
hybrides
-des ancrages au sol
Elles seront souples si la structure subit des déplacements sans allongement avant de trouver
sa position d’équilibre.
∆f
Elles seront rigides si les déplacements de la structure résultent uniquement des allongements
des matériaux.
∆f
∆l
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Cours n°13 – Structures légères Page 3 / 24
Il faut analyser les structures souples par rapport aux déplacements, et vérifier qu’elles sont
toujours propres à l’usage après chargement, et les structures rigides par rapport aux
contraintes de fatigue (nombre de cycles et intensité de la variation de charges), notamment au
niveau de leurs ancrages.
Très utilisé pour les ponts de grande portée (100 m à 1 600 m), ce concept est également
appliqué aux bâtiments. L’utilisation de câbles permet de suspendre les toitures et donc de
réduire la hauteur des poutres. Les industriels ont compris l’intérêt qu’il y avait à établir un
rapport entre la qualité de leurs produits et l’esthétique de leurs usines. Des structures
spectaculaires ont été développées dans le domaine des halles industrielles et des équipements
sportifs : INMOS microprocesseur au Pays de Galles, Fleetguard à Quimper, PA Technology
aux USA, dues à l’Architecte R. Rogers, Centre Renault de Swindon de Norman Foster. Ces
précurseurs anglais ont inspiré beaucoup d’autres architectes.
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La stabilisation d'ensemble de la structure peut être assurée :
C’est la formule choisie au Stade de France où un lest en béton situé à l’extrémité de la toiture,
empêche le soulèvement du porte-à-faux. C’est également le cas des ponts rubans en dalle de
béton, le béton assurant le non-soulèvement de la structure et sa stabilité transversale : pont
pour piétons de Sacramento ou couverture en voile de béton mince conçue par Alvaro Siza à
Lisbonne.
Les culées d'ancrage ont une masse élevée pour s’opposer à la traction du câble
C’est le cas des poutres à câbles où deux câbles de courbures opposées sont liés entre eux par
des éléments tendus ou comprimés. Sous charge, le câble supérieur se tend, et le câble
inférieur se détend. La tension initiale des câbles permet de conserver la rigidité de
l’ensemble quel que soit le cas de charge.
C'est également le cas des nappes de câbles tendues sur des poutres de rive rigides ou des
ancrages.
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Passerelle de l’exposition de Hanovre (J Schlaich)
Une poutraison rigide ou semi-rigide est portée par des câbles. La poutre ou la dalle assure la
résistance aux flexions et torsions locales. Elle assure également le transfert des charges
jusqu’à la suspension. C’est le cas des ouvrages haubanés, suspendus ou sous-tendus. On
appelle ces constructions des structures hybrides.
Parfois, la poutre porteuse sert à ancrer le câble : c’est le cas général pour les ouvrages
haubanés ou sous-tendus. La poutre reçoit donc un effort normal important. Les câbles des
ouvrages suspendus sont, quant à eux, ancrés sur d’imposants massifs.
Les ouvrages suspendus linéaires ou les nappes de câbles suspendus sont du type souple.
Des schémas statiques intermédiaires peuvent être adoptés, combinant, les deux systèmes.
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2.1 LES STRUCTURES HAUBANEES
Elles sont constituées par une poutre, un ou plusieurs mâts, et des haubans. Ces haubans sont
organisés en nappes parallèles (en harpe) ou convergent en un point sur le pylône.
- Le haubanage est organisé en harpe : les câbles sont parallèles. Ce système demande alors
une rigidité supérieure des pylônes qui reprennent des flexions plus importantes.
- Le haubanage converge sur le sommet du pylône : la rigidité de l’ouvrage est plus grande et
la flexion du pylône est limitée.
- Des dispositions intermédiaires peuvent être adoptées en étalant, par exemple, les
ancrages en tête du mât.
en harpe
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en éventail
mixte
Le rapport hauteur du mât à la portée H/L de la poutre porteuse est voisin de 0.20 à 0.25 pour
un système symétrique constitué de deux mâts et une traverse.
L’espacement des haubans sur la traverse doit être tel que la flexion de cette poutre reste
limitée entre deux haubans consécutifs. Il est possible de réduire la hauteur de la poutre
porteuse. Ainsi l’élancement de la poutre porteuse (rapport h/L) peut être très réduit :
On obtient ainsi h/L = 1/300 au Pont de Normandie (record mondial de portée avec une
ouverture de 856 m).
Le pont de Normandie
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Dimensionnement du câble par la méthode du pendule :
+ Ti
Vi
+
αi
Hi
P = mg
On écrit que la tension du câble équilibre le poids d’un tronçon élémentaire de poutre, compris
entre deux attaches. L’effort de compression de la poutre augmente à chaque ancrage i de
câble et la tension des haubans est d'autant plus forte que le câble est incliné sur l'horizontale.
Ti cos α i = Hi
Ti sin α i = Vi = − mg
Vi − mg
tgα i = =
Hi Hi
Ouvrage auto-ancré :
Un ouvrage est auto-ancré lorsque le système câble-poutre est fermé et lorsque les réactions
transmises au milieu extérieur équilibrent uniquement les charges de gravité. La traction des
câbles est équilibrée par la compression de la poutre. C’est le cas des ponts haubanés, et plus
rarement, de certains ouvrages suspendus.
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Ouvrage suspendu auto-ancré
Fleetguard (Quimper-France)
Il s’agit d’une toiture suspendue selon une maille carrée de 18 m x18 m. Cette couverture est portée par
des mâts situés à l’extérieur du bâtiment. Les poutres HK et KN sont rotulées sur les poteaux. Les tirants
sont constitués de barres rondes.
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Les tirants porteurs CIJD et DLME dont le tracé est descendant. Ils soutiennent la toiture et portent la
charge permanente et la neige. Leur tracé polygonal est funiculaire des charges ponctuelles.
Les tirants HIJK et KLMN destinés à stabiliser la toiture vis à vis du soulèvement, dont le tracé est
ascendant : ils résistent au vent. Le soulèvement est transmis au câblage par les bielles I, J et L, M.
Les tirants CK, HD, DN et KE stabilisent la structure vis à vis des effets dissymétriques, qui relient la tête
de mât à la toiture pour rigidifier l’ensemble : neige localisée sur une travée, vent transversal
Les éléments comprimés et rigides sont les mâts C, D, E et les jambes de forces AH et NG réalisées en
tube d’acier. Ces jambes de forces servent à stabiliser la structure vis à vis des efforts horizontaux dus au
vent.
Cette couverture est extrêmement légère. Le poids de charpente est inférieur à 50 kg par m2
C D E
I J L M
W H K N
B F
A G
1 2 3
-P 5/2P 3P 5/2P -P = 6P
Les poutres d'acier polygonales, reprenant par leur forme naturelle le soulèvement du au vent sur une
maille 24 x 24 m².
Les tirants, constitués de barres rondes, ABCDEFGH assurent la fonction porteuse vis à vis du poids
propre et de la neige. Les poinçons D et E transmettent la charge verticale au tirant inférieur: Les
traverses sont sous-tendues.
Les tirants intermédiaires MIC et MJC, puis NKF et MLF raidissent les poteaux vis à vis des charges
horizontales de vent, qu'ils transmettent directement au sol en M et N, comme les gréements des voiliers
de plaisance transmettent la poussée vélique à la coque (Norman Foster est un passionné d'aviation, de
vol à voile et de navigation dont il utilise les techniques).
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C F
B G
W W/2
I J K L
D E
A M N H -W/2
Mc Mf
Mm Mn
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2.2.1 Les ouvrages suspendus linéaires
Les ouvrages suspendus sont constitués d’un câble porteur, de suspentes régulièrement
espacées, de suspentes et d’une poutre appelée poutre de rigidité. Le rapport de la hauteur des
pylônes à la portée L est de 0.10L à 0.15L.
La poutre de rigidité permet la répartition des charges d’exploitation entre les suspentes (cas
des ponts et passerelles pour piétons) et la stabilité de l'ouvrage en torsion. Les ouvrages dont
les suspentes sont verticales sont des ouvrages souples. Ils sont moins sensibles aux
phénomènes de fatigue, à l’exception des zones d’ancrages ou ils subissent des flexions
alternées. Ces structures sont très utilisées pour les ponts et passerelles de très grande portée.
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Rigidité croissante
suspendu
triangulé
mixte
haubané
haubané croisé
Si les suspentes des ouvrages suspendus sont triangulées, elles raidissent la structure. Cette
disposition convient davantage aux ouvrages supportant des charges légères comme les
passerelles pour piétons car les variations de tension dans les suspentes sont plus importantes
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(risque de détente et de fatigue de l'acier). Les systèmes mixtes raidissent la poutre au
voisinage du pylône, en particulier s'il y a des charges localisées.
Le calcul simplifié du câble porteur, conduit à partir du moment de la poutre isostatique associée
donne :
R
Miso T
H= = pR
f
l² H f
R=
8f
H l
T=
cos α
T
σ=
A
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2.2.3 Les poutres à câbles :
Ces poutres planes sont constituées par des câbles tendus de concavités opposées. Elles ne
mettent en jeu que des tractions. La tension initiale de chaque câble est calculée pour que les
membrures ne se détendent jamais. Ces poutres sont donc précontraintes, et doivent être
ancrées en rive. Si les suspentes sont verticales, la structure est souple. Si les suspentes sont
triangulées, la structure est rigide.
Les montants et diagonales sont réalisés en câbles s'ils sont tendus (structure biconcave) ou en
barres rigides s'ils sont comprimés (structure biconvexe), selon le signe de la concavité des
membrures.
La répartition des tensions entre le câble inférieur et le câble supérieur dépend des sections et
des flèches relatives des câbles.
Un bel exemple de poutre à câble est donné par la couverture du stade de Stuttgart (H Siegel &
partner - architecte, Schlaich & Bergermann - ingénieurs) faite d'une poutre à câbles et d'une
toile tendue sur des arceaux en charpente tubulaire appuyés sur le câble inférieur. Un anneau
central en câbles tendus maintient l'ensemble en traction.
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H/2cosα1
Anneau de traction
α
H/2cosα2
H/2
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2.2.4 Les couvertures en câbles
Les principes de suspension bi ou tri-dimensionnels sont appliqués aux systèmes porteurs. Les
suspentes portent ensuite une poutraison classique de petite portée.
Couverture suspendue
Cylindre comprimé
Anneau comprimé
Anneaux de compression
Couverture de révolution
- Biconcaves, elles exigent au centre deux anneaux tendus portés par des montants
comprimés.
Les systèmes porteurs des poutres à câbles peuvent être générés par rotation autour de l' axe
de symétrie. Ces couvertures permettent de réaliser de grandes salles circulaires ou elliptiques.
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Anneau central et câbles tendus (stade de Séoul- J Schlaich)
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Multiplication des câbles des deux familles
Des couvertures tendues sont réalisées par deux réseaux de câbles orthogonaux et de
courbures inverses reliés entre eux.
Ces nappes de câbles sont fixées en rives à des ancrages ponctuels, à des câbles de lisières, à
un anneau de compression ou une structure rigide.
Les deux nappes ont des concavités inverses afin de résister tant aux charges verticales
pesantes qu’aux charges de soulèvement dues au vent. Elles sont reliées entre elles soit
directement, soit par des montants verticaux comprimés ou des fils tendus.
Ces nappes sont précontraintes par les tensions exercées grâce aux câbles de bordures.
Ce type de structure a notamment été développé, à titre expérimental, par Robert le Ricolais et
surtout par Frei Otto.
Le stade de Munich construit pour les jeux olympiques de 1972 illustre parfaitement ce type de
structure. La nappe de câble est recouverte de plaques translucides acryliques. La maille a 75
cm de côté.
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Si le réseau de câbles est constitué de deux nappes quadrangulaires, la structure est souple.
Nappe souple
Si le réseau de câbles est constitué de trois nappes triangulaires la structure est rigide.
Nappe rigide
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Le stade de Munich (1972)
Les structures hybrides associent la flexion de poutres et la traction des câbles. Les ponts
haubanés présentant peu de câbles (dans ce cas la flexion des poutres n’est plus dérisoire) et
les ponts sous tendus sont des structures hybrides. De très grands ouvrages ont été construit
sur ce modèle, comme le pont sur le Neckar (portée 278 m), et le pont sur l’Argen (portée 258
m). Ces deux ouvrages comprennent un tablier en caisson métallique et un sous-bandage en
câbles toronnés. Le tirant est précontraint pour réduire la déformation sous poids propre.
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pont sur le Neckar (F Léonardt) pont sur l’Argen (J Schlaich)
Des sous-bandages particuliers peuvent être réalisés en profilés d'acier. Il est alors passif, c'est
à dire que la tension dans le tirant dépend de la déformation d'ensemble de la structure après
chargement. Il est nécessaire de construire l’ouvrage avec une déformation inverse de celle qu’il
subira lorsqu’il sera mis en place.
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Poutres Polonceau ( France - 1850) ou Queen-Post : (GB):
Ces poutres comprennent une traverse rigide (bois, béton, acier), deux poinçons comprimés et un tirant
ou câble inférieur. Le moment de flexion de la traverse est ainsi divisé par 10. Le rapport f/L est de l'ordre
de 0,10 à 0,15.
f
compensation totale
réglages intermédiaires
Tirant détendu
0 1 2 3
La tension du tirant permet de régler la compression dans les poinçons : on peut alors
compenser totalement ou partiellement la charge permanente. L'appui 3 doit permettre le
glissement pour que la compression apportée par le tirant passe dans la poutre.
Robert le Ricolais avait même imaginé de multiplier le système de sous-tendeur pour créer des
poutres "polyten" ou poutres "polonceau" multiples.
L'
L
L
L' = 2
3
M' 1 1
= 2 2 =
M (3 ) 81
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Cours n°14
Les membranes
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3.3 CHARGES APPLIQUEES SUR LES ENVELOPPES GONFLABLES .................................... 18
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1 LES MEMBRANES
Contrairement aux coques qui peuvent supporter des compressions et des flexions, les
membranes sont constituées de surfaces à double courbure travaillant uniquement à la traction.
Elles peuvent être réalisées en béton de faible épaisseur, en câbles d’acier, croisés selon les
lignes de forces, en plaques d’acier ou en textile (PVC ou Kevlar). Ces membranes doivent être
précontraintes pour être stables.
Deux cordes antagonistes, situées dans deux plans perpendiculaires s’équilibrent, si les
résultantes des forces appliquées sur chaque brin sont égales. L’ensemble présente une rigidité
structurelle qui varie avec l’angle de chaque corde dans son plan. Lorsqu’on charge cette
structure, la corde inférieure se détend et la corde supérieure se tend.
R1>0
R2<0
Equilibre de membrane
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1.3 EQUILIBRE DE MEMBRANE
L’état de contrainte dans la membrane peut être représenté par de la traction pure ou
compression pure (contraintes principales), ou des contraintes combinées de traction (ou
compression) et cisaillement simultané. Le cisaillement déforme la membrane suivant le biais.
τ
N2 -τ
N1 -N1
-N2
Si les courbures sont de même signe, la membrane ne présente pas de rigidité propre.
L’équilibre de membrane ne fait intervenir que des tractions, des compressions et des
cisaillements pour équilibrer la charge appliquée. Il n’y a aucune flexion.
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Φz Φ
∂N 2
N2 + ds ∂N1
∂s N1 + dx
∂τ ∂x
τ+ ds ∂τ
∂s τ+ dx
∂x
τ Φx
Φs τ
N1
ds N2
dx
Equilibre d’un petit élément de membrane
Dans une toile, il n’y a aucune compression, contrairement aux coques. La compression est
annulée soit par une précontrainte de la membrane obtenue par mise en tension des lisières,
soit par une pression ou une dépression intérieure.
La forme idéale est la surface minimale, c’est à dire celle qui mobilise l’énergie de déformation
minimale. On peut la trouver par analogie avec des films de savon établis sur des supports
rigides.
Les surfaces à simple courbure (cylindres, cônes) peuvent être stables par leur poids qui leur
donne une rigidité structurelle.
Les surfaces à double courbure, et dont les courbures sont de même signe (sphère), ne sont
stables que si leur poids est suffisant ou si une pression interne les maintient en tension.
p0
Les surfaces à double courbure inversée (paraboloïde hyperbolique) sont naturellement stables,
si leur tension initiale ne s’annule pas sous l’effet des charges appliquées.
La théorie de membrane permet l’évaluation des tensions par les seules lois de la statique. Les
valeurs ainsi obtenues sont indépendantes des déformations.
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1.3.1 Equilibre de surfaces cylindriques
Dans la direction x, le rayon de courbure est infini (courbure nulle). Les équations d’équilibre
deviennent :
∂N 2
N2 + ds
∂τ R ∂s ∂N 1
τ+ ds N1 + dx
∂s ∂x
∂τ
∂N 1 ∂T τ τ+ dx
+ = Φx ∂x
∂x ∂s N1
∂T ∂N 2 τ
+ = Φt ds
∂x ∂s N2
N2 dx
= Φn
R
Dans cette catégorie, on peut également classer les ponts rubans c’est à dire les ponts ou
passerelles réalisés à partir de câbles tendus entre les culées.
Outre le projet de Dykerhoff et Wydmann pour le pont sur le Bosphore conçu en 1958, mais
jamais réalisé, certaines passerelles pour piétons ont été réalisées aux Etats-Unis (passerelle
sur la rivière Sacramento en Californie : portée de 127 m - épaisseur : 38 cm), au Japon, en
Suisse et en Allemagne sur ce principe
La stabilité verticale est donnée par le poids et la stabilité horizontale par la rigidité du béton qui
permettent de lutter contre les soulèvements et les balancements dus au vent.
Φn P
N2
N1
ϕ
r
ϕ r
H
H
R
V
V
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La tension le long des méridiens est obtenue en écrivant directement l’équilibre des forces le
long d’un parallèle. Les forces appliquées sur la partie supérieure sont équilibrées par les
composantes verticales des tensions appliquées le long d’un parallèle.
P
N2 = −
2πr sin ϕ
Le pavillon de Lisbonne
Il s’agit d’une couverture tendue constituée d’un voile de béton porté par des câbles de précontrainte.
L’ensemble constitue une membrane tendue cylindrique. La portée est de 68 m, et la flèche de la courbe
est voisine de 3,00 m. On veut trouver la puissance des câbles et l’épaisseur de béton nécessaire.
La membrane est cylindrique. Elle est soumise à des charges verticales descendantes (poids propre,
neige) et des charges verticales ascendantes (vent). Elle est régulièrement suspendue le long des
génératrices de rive : les cisaillements sont donc nuls sous les cas de charge uniformes et symétriques.
L’épaisseur minimale de béton est déterminée pour que la membrane ne se soulève jamais sous un vent
extrême.
L
Poids propre - vent > 0
ρe
ρe ≥ 175 kg / m2
175 f
e≥ = 0.07 m
2500
Vi
L’épaisseur de béton doit permettre de respecter le parfait enrobage des câbles de précontrainte.
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e ≥ 3Φ
Φ = diamètre de la gaine
Si on utilise des câbles toronnés dont la gaine de protection à un diamètre de 7 cm environ, l’épaisseur ne
peut être inférieure à 20 cm. Le poids au mètre carré est alors de 500 kg/m2. Il est supérieur à la sous
pression due au vent.
La tension des câbles est, en première approche, considérée comme constante (câble surbaissé).
R
vent -T
T
T = ( ρe + N ) R
T = 560 × R
L2
. R= pe+N
8f
68 2
R= = 192.67 m
8×3
T = 107895 kgf
En utilisant des câbles constitués de 7 torons T15 « super » de force utile (0.45 Frg) unitaire voisine
de 12.5 tonnes par toron, on disposera un câble 7xT15 tous les 0.80 mètres. Ces câbles sont ancrés dans
les bâtiments latéraux qui jouent le rôle de culées.
Les câbles sont adhérents au béton de la couverture. Lorsque le vent soulève la couverture, la tension
des câbles est partiellement transférée au béton ( le câble se détend, et son raccourcissement est gêné
par le béton) et la variation de contrainte de compression du béton vaut :
VR R
∆σ =
e
175 × 192.67
∆σ = = 17 kgf/cm2
20 × 100
Cette variation de contrainte est très faible, et très inférieure à la résistance du béton en compression.
Vent
∆P ∆P
∆σ
e>3 Φ
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2 LES STRUCTURES TEXTILES
Les membranes textiles sont très anciennes, car le Colisée, à Rome (80 av. JC), était sans
doute couvert par un vélarium. Un grand nombre de projets ont été développés par Frei Otto
(professeur à Yale, Berkeley et Stuttgart).
Les membranes textiles sont les plus répandues. Les textiles les plus performants sont réalisés
à base de Kevlar, et les plus courants sont en PVC. Le plan de coupe, généralement réalisé par
ordinateur, dépend des dimensions de la structure lorsqu’elle est précontrainte. Il est donc
déduit directement du calcul de la structure déformée. L’étude de la forme est conduite pour
réduire les compressions et permettre leur reprise par la précontrainte de le structure.
Ces structures sont mises en place sur des câbles de bordure, eux-mêmes reliés à des
structures métalliques. Les câbles sont généralement en acier inoxydable ou en acier galvanisé
(selon le budget). Il en est de même pour les pièces d’ancrage et de réglage : platines, ridoirs,
visserie ou rivets. Un soin extrême doit être apporté dans le dessin des liaisons, avec les câbles
et les charpentes pour réduire les concentrations d’efforts, et éviter une usure prématurée sur
les charpentes.
La résistance d’une toile PVC est d’environ 750 à 800 kg pour 5 cm. Elle est de 3000 kg pour 5
cm pour une toile en Kevlar. Il est donc nécessaire de prévoir des courbures prononcées lors de
l’établissement du projet. Les rayons de courbure courants sont compris entre 5 à 8 m afin de
limiter les tensions dans la toile. Le plan de coupe doit tenir compte des allongements de la toile
sous la précontrainte.
Le tracé d’ensemble des surfaces doit être soigneusement étudié pour éviter la formation de
poches d’eau.
Le problème principal des structures textiles reste tout de même leur durabilité
2- Câbles de vallée
5- Structures gonflables 3
5 4
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2.1 LIBRES OU SIMPLES
Elles sont soit simplement suspendues et ancrées sur des points fixes, soit précontraintes par
des câbles de lisière ancrés dans le sol.
Câble de retenue
Les points bas sont obtenus par mise en tension d’un câble de vallée, qui permet de créer une
noue. La répétition d’une surface élémentaire permet de créer des vagues successives
parallèles ou radiales. La toile est fortement précontrainte par les câbles mis en place sur les
arêtes (AB) et les noues (CD). Les rives sont tenues par des poutres ou des points hauts et bas.
D
A
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2.3 ARCEAUX RIGIDES OU BORDURES RIGIDES
Les surfaces sont tendues en faîtage et en rive sur des poutres rectilignes ou des arceaux
rigides non coplanaires qui permettent de donner la forme de la toile. Ces poutres de rives
peuvent être fléchies ou simplement comprimées. Elles sont souvent réalisées en treillis pour
résister aux flexions importantes engendrées par la traction de la toile. Les rives peuvent aussi
être constituées de câbles de lisières.
Les points hauts sont donnés par des selles d’appui. La toile est tendue en rive sur des câbles
de lisière.
Selle d’appui
Elles sont supportées soit par un mât (axe), soit par des arceaux : les formes obtenues sont des
hyperboloïdes de révolution, complets ou partiels.
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Portion de cylindre dont la génératrice est une hyperbole
2.6 PARAPLUIES
Ces toiles sont montées sur des ossatures rayonnantes, simples ou articulées. La stabilité
horizontale est donnée par la répétition des formes ou l’accroche sur des parois en rive.
articulation
toile
Coefficient de sécurité : Il est pris égale à 4 en pleine toile et 5 dans les zones de couture ou de
soudure
Rayon des câbles de bordure : ces rayons ne doivent pas être supérieurs à 25 m
Cas de charge :
Le cas de rupture d’un élément de toile doit être examiné si la toile participe à la stabilité
d’ensemble de la construction.
Le Stadium de Toulouse
Il s’agit d’une couverture en toile tendue, montée sur des arceaux parallèles espacés de 12 m, et prenant
appui sur des consoles métalliques de 36 m.
Pour que la structure soit stable tant au vent ( force dirigée vers le haut) qu’à la neige (force dirigée vers le
bas) il faut que la surface ait des rayons de courbure de signe contraire (courbure de Gauss négative). La
forme funiculaire proposée est un paraboloïde hyperbolique. On recherche les rayons de courbure à
mettre en place.
La toile ne doit jamais se détendre. Elle doit donc recevoir une précontrainte telle que la contrainte de
traction dans les fibres soit toujours positive. Par ailleurs, la toile est très déformable dans le sens du
biais, et l’on peut considérer que les cisaillements sont nuls.
Poids propre + vent +précontrainte > 0 pour les arceaux dont la concavité est tournée vers le haut
N1 N2 p( x )
=− =
R1 R2 2
Poids propre + neige + précontrainte > 0 pour les arceaux dont la concavité est tournée vers le bas
On suppose, en première approche, que la rigidité de la trame est identique à celle de la chaîne.
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Le poids propre de la toile est de 2 kgf/m2. La charge de vent est prise égale à 175 kgf/m2, et est dirigée
vers le haut. La précontrainte de la toile est désignée par ∆P .
Arceau tendu N1 :
R toile
arceau
175 Tr f
( −1 + + ∆P) R = T max ≤
2 s
Arceau comprimé N2 :
175
(1 − + ∆P ) R = T min ≥ 0 6 12 12 6
2
175
∆P ≥ − 1 = 86.8 kgf/m
2 toile
2f
T max = (86.8 + 87.5-1) R = 173.3 × R kgf/m f
Tr ≥ 5 × 173.3 × R = 866.5 kgf/m
Tr f
≥ 43.3 × R kgf/5cm
20
tirant
La toile est de type 5 (voir tableau des caractéristiques). Sa résistance est de 800 kgf pour 5 cm. Le rayon
maximal est : toile
R
800
R max ≤ = 18.5 m que l’on arrondit à 18 m.
43.3
Tracé de la toile :
x2 62
y= = = 1.00 m
2 R 2 × 18 tube
laçage
Au centre d’un panneau, la flèche minimale est de 1.00 m. En rive les arceaux auront une flèche de 2.00
m.
Par ailleurs, la pente de la toile ne doit jamais être inférieure à 20% en rive pour permettre l’écoulement
de l’eau. La hauteur de l’arceau métallique devra donc être supérieure à :
x 3 y
tgα1 = = = 0.17 M
R 18 H
α1 + α 2 = 0.17 + 0.2 = 0.37 R f
H ≥ 0.37 × 6 ≈ 2.20 m α
O x
S
Ces valeurs sont augmentées de 10 % pour tenir compte de l’allongement de la toile sous charge, et
éviter la formation de poches d’eau. On retiendra un arceau métallique de 2.40 m et une flèche des toiles
de 1.2 m en travée. Les pentes initiales seront diminuées par l’allongement de la toile sous l’effet des
charges de neige.
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R
α1 f
α2
6 6
Les structures gonflables sont apparues en 1917 en Angleterre. Leur développement a surtout
été militaire au USA entre 1946 et 1954 pour constituer des abris pour radars. Walter Bird, un
ingénieur en aéronautique, a établi les premiers standards pour dimensionner ces structures.
Plusieurs structures gonflables ont notamment été développées par Frei Otto et Bodo Rasch,
s’inspirant des structures conçues pour les dirigeables dont ils étudièrent plusieurs projets : en
1970, l’équipe de Frei Otto, Kenzo Tange et Ove Arup imaginèrent la « ville dans l’antarctique »,
bulle de 2 km recouvrant une ville et la protégeant de la rigueur du climat. Conçu également par
Frei Otto, le pavillon des USA à l’exposition 1970 à Osaka fut réalisé par une membrane
elliptique de 142 m x 83 m supportée par des câbles.
p0
p0 R
N=
2
Les tensions sont égales dans toutes les directions. Elles équilibrent la pression interne. Si celle-
ci est constante, la bulle est une sphère parfaite
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3.2 EQUILIBRE DES ENVELOPPES SOUMISES A UNE PRESSION INTERNE
Le spinnaker, utilisé sur les bateaux de plaisance aux allures portantes, est un exemple de
structure gonflable. Sa forme dépend de la coupe du tissus, du réglage des espars (hauteur et
inclinaison du tangon, pièce métallique perpendiculaire au mât), et de la tension du bras et de
l’écoute (cordes de retenue).
tangon
vent
spi
bras (au vent) et écoute
Les structures gonflables se prêtent à des coupes variées : les formes traditionnelles sont les
demi sphères, les demi cylindres, les surfaces de révolution. La forme de base s’adapte aux
pressions exercée (vent, neige partielle).
Les structures gonflables sont généralement constituée de toiles PVC. La pression de gonflage
est voisine de 50% de la pression dynamique maximale exercée par le vent. La vitesse de vent
prise en compte dans les calculs est voisine de 130 km/h.
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Une enveloppe soumise à une pression interne po prend une forme d’équilibre qui correspond à
la coupe du tissu. Elle peut ainsi résister à des charges uniformes inférieures ou égales à po en
conservant sa forme d'équilibre.
p0
Si on charge cette enveloppe de façon dissymétrique (p<p0), elle trouve une nouvelle forme
d’équilibre.
La pression interne est maintenue par un soufflage permanent permettant d’obtenir une
surpression par rapport à la pression atmosphérique extérieure.
Des ancrages au sol, généralement réalisés en béton, sont nécessaires en rive de la toile pour
empêcher le soulèvement de l’enveloppe.
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3.3 CHARGES APPLIQUEES SUR LES ENVELOPPES GONFLABLES
Le cas de neige uniforme est possible, mais rare, car il ne faut ni vent ni soleil.
En réalité dès que les conditions thermiques changent, le chargement devient inégal.
La dépression due au vent est plus forte dans le tiers avant. Cela est du à la variation de vitesse
des filets d’air le long de l’enveloppe. Les molécules d’air situées loin de la surface ont une
vitesse supérieure à celle situées contre la paroi, ce qui engendre une différence de pression
tirant la membrane vers l’extérieur.
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Structures gonflables à Pittsburgh- Frei Otto - (USA)
La rigidité de la structure est assurée par la pression interne de l’enveloppe, qui l’empêche de
fléchir. Des structures rigides sont nécessaires en rive, pour maintenir la forme de l’enveloppe,
et assurer la stabilité d’ensemble.
P0
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exemple de couverture gonflable : couverture des arènes de Nîmes - Jörg Schlaich
Il s’agit d’une couverture gonflable, mise en place pour certains spectacles au-dessus des arènes. Cette
couverture a la forme d’une lentille de 88 m x 57 m de diamètre et de 12 m d’épaisseur en son centre. Elle
est stabilisée en rive par un anneau de compression en acier. Elle est gonflée à une pression interne po
que l’on cherche à déterminer.
caisson
2H membrane
câbles
2r
p0
2r
L’équation des membranes s’écrit :
N1 N 2
+ = po
R1 R2
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Sous l’action de la pression interne de l’air p0, l’équilibre le long du diamètre de la partie supérieure de la
membrane donne :
R1 = R2 = R
r
sin ϕ = H = N 2 cos ϕ
R ϕ
P πr poR poR
2
N2 = − = = V = N 2 sin ϕ
2πr sin ϕ 2πr 2 2 2r
poR N2
D’où N1 =
2
Les tensions sont donc identiques dans les deux directions (méridiens et parallèles).
Par ailleurs en considérant, en première approche, cette membrane comme une plaque circulaire de
diamètre 2r soumise à une charge uniforme, le moment de flexion au centre par mètre est égal à :
pr ²
M= (3 + υ )
16
Ce moment équivaut (règle de la coupure) à deux forces égales et opposées -F et F par unité de
longueur et distantes de 2H =12 m :
p
M pr 2
F =± =± (3 + ν )
2H 32 H
F
r2
H=
2R
R pr 2
F =± 2 (3 + ν ) p0 2H
r 16
pR R
F =± (3 + ν )
16
r -F
Pour que le tissu ne se détende jamais, il faut appliquer une précontrainte (c’est à dire une tension
permanente ) supérieure à la compression maximale, c’est à dire F. On en déduit la pression minimale de
gonflage p0 :
-F
N2 N2-F>0
p0 2H
+ =
R
r F N2 N2+F
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PoR pR
F = N1 = N 2 = = (3 + ν )
2 16
p
po = (3 + ν ) ≈ 0.41 p
8
Cette pression est voisine de la moitié de la pression du vent appliquée sur la toile.
PR(3 + ν )
Tr = N 2 + F = 2 N 2 = poR =
8
avec
r2
R=
2H
En supposant une charge ascendante de vent de 175 kgf/m2, on obtient une pression de gonflage égale
à 71.75 kgf/m2 que l’on arrondit à 75 kgf/m2 (750 Pascals ou 7.5 cm d’eau). Il s’agit de l’écart de
pression par rapport à la pression atmosphérique.
Grand axe : 2a = 88 m
Petit axe : 2b = 57 m
N2
On l’assimile à un cercle 2r = 88 × 57 = 70.82 m
2
35.4
R= = 104.43m p0 2H
2×6
T = 2 N 2 = 75 × 104.43 = 7832.25 kgf/m
-T
7832
T= = 392 kgf/ 5cm r
20 N2
TR ≥ 5 × 392 = 1960 kgf/ 5cm
Il faudra utiliser soit une toile en Kevlar, soit une toile PVC renforcée par des câbles en acier, ce qui est la
solution retenue par Jörg Schlaich.
En périphérie, un anneau de compression est nécessaire pour conserver la forme de la toile et équilibrer
les tractions de membrane. La traction à l’ancrage est égale à F = po × r ce qui donne une compression
uniforme dans l’anneau de po × r 2 soit 94 tonnes. Cet anneau est constitué par un caisson en acier.
r -2N2
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les arènes de Nîmes
Les structures tendues sont généralement des structures économiques en matière, mais
coûteuses, car leur technologie est complexe, les matériaux sont sophistiqués, les études sont
délicates, et les phases de construction demandent un soin extrême, car la stabilité n’est
généralement obtenue que lorsque la structure est achevée.
Elles sont pourtant une voie d’avenir dans le domaine des grandes portées, car les structures
classiques, handicapées par leur poids, ne deviennent plus réalisables. Elles présentent
également un fort potentiel esthétique. Les performances des matériaux progressent toujours,
tant en résistance (bétons de fibre, toiles en Kevlar), qu’en durabilité. Les technologies
associées permettent également de fiabiliser le développement de structures gonflables,
utilisables soit comme structures temporaires ou saisonnières, soit comme coffrages de coques
en béton.
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