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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D'INGENIEURS DU MANS - UNIVERSITE DU MAINE

VIBRATIONS et ACOUSTIQUE 2
Jean-Claude Pascal

2008-2009
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

ii
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

VIBRATIONS & ACOUSTIQUE 2

I – VIBRATIONS DES SYSTEMES MECANIQUES CONTINUS

II – PROPAGATION ACOUSTIAQUE A UNE DIMENSION ET SILENCIEUX

III – ACOUSTIQUE MODALE ET STATISTIQUE

IV – INTRODUCTION AU RAYONNEMENT ACOUSTIQUE

iii
I - VIBRATIONS DES SYSTEMES MECANIQUES

CONTINUS

1. VIBRATIONS TRANSVERSALES DES CORDES

1.1 - Equation des cordes


1.2 - Description des conditions aux limites
1.3 - Techniques de séparation des variables
1.4 - Exemple : corde

2. VIBRATIONS LONGITUDINALES DANS LES BARRES

2.1 - Equation des ondes longitudinales


2.2 - Fréquences naturelles et déformées modales
2.3 - Conditions aux limites

3. VIBRATIONS DE TORSION DANS LES BARRES

3.1 - Equation des ondes de torsion


3.2 - Conditions aux limites

4. VIBRATIONS DE FLEXION DANS LES POUTRES

4.1 - Equation des poutres


4.2 - Conditions aux limites
4.3 - Détermination des fréquences naturelles et des déformées
modales
4.4 - Un exemple : les lames du xylophone

5. VIBRATIONS DES MEMBRANES

5.1 - Equation des membranes


5.2 - Membranes rectangulaires
5.3 - Solution générale et conditions initiales
5.4 - Membranes circulaires

1
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

6. VIBRATIONS DES PLAQUES

6.1 - Equation des plaques minces


6.2 - Méthodes pour obtenir des solutions
6.3 - Plaque rectangulaire simplement supportée
6.4 - Introduction de Rayleigh-Ritz

7. MODELES D'AMORTISSEMENT

7.1 - Facteur d'amortissement modal


7.2 - Coefficient d'amortissement dans l'équation d'onde
7.3 - Dissipation aux limites

8. REPONSE FORCEE

8.1 - Réponse forcée par décomposition modale


8.2 - Exemple pour une poutre en flexion
8.3 - Cas des plaques rectangulaires
8.4 - Synthèse modale

9. PROPAGATION DES ONDES VIBRATOIRES

9.1 - Ondes quasi-longitudinales dans les barres


9.2 - Ondes de flexion dans les poutres
9.3 - Flux de puissance transmis par les ondes de flexion
dans les poutres

10. REPONSE FORCEE PAR DECOMPOSITION EN ONDES

10.1 - Présentation de la méthode pour les barres


10.2 - Extensions de la méthode
10.3 - Cas des poutres en flexion
10.4 - Comparaison avec la méthode de la synthèse modale

ANNEXE A

Identification des paramètres modaux généralisés pour la poutre en


flexion

ANNEXE B

Solution approchée pour les plaques utilisant des fonctions de poutre

0508

2
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Bibliographie

Niveau élémentaire

D.J. Inman, Engineering vibration, Prentice-Hall, 1996.

M. Lalanne, J. Der Hogapian, P. Berthier, Mécanique des vibrations linéaires (2eme


Edition), Masson, 1986.

S.S. Rao, Mechanical vibration (3rd Edition), Addison-Wesley, 1995.

Niveau supérieur

M. Géradin, D. Rixen, Théorie des vibrations (2eme Edition), Masson, 1996.

J.L. Guyader, Vibrations des milieux continus, Hermès, 2002.

L. Meirovitch, Principles and techniques of vibrations, Prentice-Hall, 1997.

A.W. Leissa, Vibration of plates (originally published 1969),Acoustical Society of


America Publications.

W. Soedel, Vibration of shells and plates (2nd Edition), Marcel Dekker, 1993.

3
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

4
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

1 – VIBRATIONS TRANSVERSALES DES CORDES

1.1 - Equation des cordes

Une corde de masse linéique m (en kg/m) est tendue avec une tension τ entre deux points
d'attache. L'équilibre des forces d'un petit élément ∆x de la corde est observé.

f ( x, t ) f ( x, t ) τ2

θ1 θ2
τ w( x , t )
0 l corde au repos
τ1
z ∆x
f ( x, t ) densité linéique de force
x
m masse par unité de longueur w(x, t ) déplacement transversal

Figure 1.1 – Déplacement transversal et équilibre des forces pour une corde tendue

La résultante des forces agissant sur l'élément ∆x doit être égal à la force d'inertie dans la
direction z
∂ 2 w( x , t )
− τ 1 sin θ 1 + τ 2 sin θ 2 + f ( x, t ) ∆x = m ∆x
∂t 2

Les angles θ 1 et θ 2 sont petits, si bien que l'équilibre des forces dans la direction x
conduit à
τ 1 cos θ 1 = τ 2 cos θ 2 ⇒ τ 1 = τ 2 = τ

et il est possible d'écrire également


∂w( x, t )
sin θ 1 ≈ tan θ 1 =
∂x x1
∂w(x, t )
sin θ 2 ≈ tan θ 2 =
∂x x2
donc
 ∂w( x, t )   ∂w( x, t )  ∂ 2 w( x , t )
τ  − τ  + f ( x, t ) ∆x = m ∆x
 ∂x  x2  ∂x  x1 ∂t 2

Si on considère pour une quantité scalaire s ( x ) , le développement en série de Taylor


tronqué au second ordre autour de x 0 , le point central de l'élément ∆x

∆x ∂s (x ) ∆x ∂s ( x )
s( x ) x = s (x ) x − + O (∆x 2 ) et s (x ) x = s( x ) x + + O (∆x 2 )
1 0
2 ∂x x0 2 0
2 ∂x x0

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I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

donc

 ∂w( x, t )   ∂w(x, t )  ∆x ∂  ∂w 
τ = τ τ  + O (∆x )
2
  m
 ∂x  x1  ∂x  x0 2 ∂x  ∂x  x0
x2

L'équation d'équilibre devient donc

∂  ∂w  ∂ 2 w( x , t )
τ  ∆x + f (x, t ) ∆x = m ∆x
∂x  ∂x  x0 ∂t 2

Dans le cas où la force externe est nulle ( f ( x, t ) = 0 ), cette relation conduit à l'équation
des cordes

∂ 2 w( x , t ) 1 ∂ 2 w( x , t )
− 2 =0
∂x 2 c ∂t 2

avec c = τ m , la vitesse de propagation de l'onde transversale.

Sans considérer de conditions aux limites, la solution représente la propagation des ondes
(le long d'une corde très longue ou infinie, par exemple)

w( x, t ) = g 1 (x − ct ) + g 2 ( x + ct ) , g 1 et g 2 sont des fonctions arbitraires.

Avec une excitation harmonique, l'équation peur se mettre sous la forme semblable à celle
de l'équation de Helmholtz en acoustique

d 2 w( x ) ω
2
+ k 2 w(x ) = 0, où le nombre d'onde k =
dx c
dont la solution est
w( x ) = A e − jkx + B e jkx ,
(la dépendance temporelle en e jωt est omise tel que w( x, t ) = w(x ) e jωt ).

Pour une code de dimension finie, le déplacement dépendra des conditions de fixation aux
extrémités : les conditions aux limites.

1.2 - Description des conditions aux limites

Si l'extrémité de la corde n'est pas maintenue fixe, la résultante dans la direction z des
forces à cette extrémité doit être nulle


direction z
F x0
= τ sin θ + forces extérieures x = 0
0

∂w(x, t )
=τ + forces ext. x = 0
∂x x0 0

6
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Par exemple pour l'extrémité x = l :

fixe
w(l, t ) = 0

glissière
∂w( x, t ) forces ext. l = 0
τ + forces ext. l = 0
∂x l
∂w( x, t )
=0
∂x l
raideur
x=l ∂w( x, t ) forces ext. l = k w(l, t )
τ + k w(l, t ) = 0
∂x l
k ∂w(x, t )
= − w(l, t )
k
∂x l τ

Tableau 1.1 – Exemples de conditions aux limites pour une corde.

1.3 - Technique de séparation des variables

Cette technique permet d'obtenir les solutions du mouvement pour une corde de dimension
finie avec des conditions aux limites particulières. La solution recherchée pour le
déplacement transversal se présente sous la forme d'un produit de deux fonctions, dont
l'une dépend de l'espace et l'autre du temps

w( x, t ) = X ( x )T (t )

L'équation des cordes s'écrit alors

c 2 X ′′( x )T (t ) = X (x )T&&(t )

d 2 X (x ) &&(t ) = d T (t ) , et peut se mettre sous la forme suivante :


2
avec X ′′( x ) = et T
dx 2 dt 2
X ′′( x ) 1 T&&(t )
= 2 = constante = - σ 2
X ( x ) c T (t )

Les rapports de fonctions qui dépendent des variables indépendantes x et t , ne peuvent


être que constants pour satisfaire l'égalité. Cette constante vaut − σ 2 et permet d'écrire
deux équations séparées
 X ′′(x ) + σ 2 X (x ) = 0
 &&
T (t ) + σ c T (t ) = 0
2 2

dont les solutions sont


X (x ) = α sin σ x + β cos σ x
T (t ) = a sin σ ct + b cos σ ct

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I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

1.3.1 – Utilisation des conditions aux limites : exemple fixe – fixe

Les conditions aux limites sont employées pour détermine σ et β :

CL en x = 0 ⇒ X (0) = β = 0

donc le déplacement se réduit à


x=0 x=l
X (0) = 0 X (l ) = 0 X (x ) = α sin σx

Figure 1.2 – Conditions aux limites fixe-fixe CL en x = l ⇒ X (l ) = α sin σ l

Les solutions du problèmes sont celles qui vérifient l'équation caractéristique sin σ l = 0 ,
c'est à dire σ l = nπ où n est un entier ( n = 0 est écarté car il conduit à X (x ) = 0 , c'est à
dire à l'absence de mouvement), soit


σn = , n = 1, 2, 3, L
l

Il y a donc un nombre infini de solutions qui correspondent aux modes de la corde

X n (x ) = α n sin σ n x (pour n = 1, 2, L ) pour lesquelles X n (0 ) = X n (l ) = 0

α n est une constante arbitraire. Il y a donc aussi un nombre infini d'équations


différentielles de la fonction de la variable t qui s'écrivent maintenant sous la forme

T&&n (t ) + σ n2 c 2 Tn (t ) = 0 , (pour n = 1, 2, L )

et dont les solutions sont

Tn (t ) = a n sin σ n c t + bn cos σ n c t

Les solutions du déplacement et de la vitesse de la corde s’expriment à partir de la somme


sur n du produit des fonctions Tn (t )X n (t )


w( x, t ) = ∑ ( An sin σ n c t + Bn cos σ n c t ) sin σ n x
n =1

w& ( x, t ) = ∑ σ n c ( An cos σ n c t − Bn sin σ n c t ) sin σ n x
n =1

Les An et B n sont des constantes arbitraires telles que An = a nα n et B n = bnα n . Il apparaît


clairement que les σ n c sont les pulsations propres de chaque mode

nπ c
ωn = σ n c =
l

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Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Remarque
Les deux équations qui représentent les conditions aux limites (CL) peuvent se mettre sous
la forme matricielle
sin σ l 0 α  0
 0 =
 1  β  0
Le vecteur [α β ]T est non nul et les solutions correspondent à
sin σ l 0
det   = sin σ l = 0 .
 0 1

1.3.2 – Utilisation des conditions initiales pour déterminer A et B

Les fonctions sin σ n x représentent la distribution spatiale du déplacement sur toute la


longueur de la corde pour chaque mode n et se nomment les déformées modales. Ce sont
des fonctions orthogonales qui satisfont la relation d'orthogonalité

l l nπ x mπx l 2 n = m
∫ sin σ n x sinσ m x dx = ∫ sin sin dx = 
0 0 l l  0 n≠m

La condition initiale ( t = 0 ) sur le déplacement s'écrit



w( x,0 ) = w0 (x ) = ∑ Bm sin σ m x
m =1

En multipliant à droite par sin σ n x et en intégrant par rapport à x sur [0 l ] , la relation


d'orthogonalité permet d'obtenir
l ∞ l

∫0 w0 (x ) sin σ n x dx = ∑
l
Bm ∫ sin σ m x sin σ n x dx = Bn
m =1 0
2
donc
l
Bn = ∫ w0 (x ) sin σ n x dx
2
n = 1, 2, L
l 0

De la même manière, l'utilisation de la vitesse initiale permet d'écrire



w& ( x,0 ) = w& 0 (x ) = ∑ Amσ m c sin σ m x
m =1
et d'obtenir en utilisant la relation d'orthogonalité
l
w& 0 (x ) sin σ n x dx
2
σ n l c ∫0
An = n = 1, 2, L

1.3.3 – Interprétation

Pour une corde de longueur l , le déplacement libre s'écrit donc

∞ ∞
w( x, t ) = ∑ w n ( x, t ) = ∑ ( An sin ω n t + Bn cos ω n t ) φ n (x )
n =1 n =1

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I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

wn (x, t ) représente la contribution de chaque mode, pour lequel ω n est la pulsation


propre et φ n (x ) la déformée modale.
Par exemple, pour une corde tendue entre deux points fixes, nous avons obtenu :

nπ c nπ τ
 les pulsations propres ω n = σ n c = = ou les fréquences propres
l l m
nc n τ
fn = = . Les fréquences sont "harmoniques" :
2l 2l m
nπ x
 les déformées modales φ n (x ) = sin σ n x = sin ,
l

φ1 ( x )

0 φ 3 (x ) l x
φ 2 (x )
noeud

Figure 1.3 – Déformées modales des 3 premiers modes d'une corde fixées à ses extrémités

Technique des "harmoniques" au violon

La corde pincée fortement


au 1/3 de sa longueur
produit le fondamental
( n = 1 ) d'une corde de
n =1
longueur 2l 3
c 3c
l f1 = =
0 2(2l 3) 4l

En effleurant cette corde au


même endroit, le fonda-
mental de la corde de
longueur l est étouffé ainsi
0 l que l'harmonique 2.
n=3
l 3 L'harmonique 3 qui présente
un nœud à cet endroit n'est
pratiquement pas atténué : la
fréquence
3c
f3 =
Figure 1.4 – Déformées modale pour le fondamental et 2l
les harmoniques
est entendue : on gagne une
octave.

10
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

1.3.4 – Résumé de la démarche : fréquences propres et déformées modales

Equation différentielle
∂ w( x , t ) 1 ∂ 2 w( x , t )
2
− 2 =0
∂x 2 c ∂t 2

Séparation des variables Conditions aux limites


w( x, t ) = X ( x ) T (t ) X (0 ) ou X ′(0 )
X ′′( x ) 1 T&&(t ) X (l ) ou X ′(l )
= 2 = −σ 2
X ( x ) c T (t )

T&&(t ) + σ 2 c 2 T (t ) = 0 X ′′( x ) + σ 2 X ( x ) = 0

Solution
X ( x ) = α sin σ x + β cos σ x

Détermination des constantes


(rapport entre α et β )

Equation caractéris tique

σn

Solution Déformée modale


Tn (t ) = a n sin σ n ct + bn cos σ n ct X n ( x ) = γ n g (σ n x ) = γ n φ n ( x )
ωn = σ nc

w( x, t ) = ∑ Tn (t ) X n ( x ) Relation d' orthogonalité


n

= ∑ [An sin ω n t + Bn cos ω n t ]φ n ( x ) ∫ 0 g (σ n x ) g (σ m x ) dx = N nδ mn


l

Détermination des coefficients

w& 0 ( x ) g (σ n x ) dx
1 l

N nσ n c ∫ 0
An =
Conditions initiales
w ( x ,0 ) = w 0 ( x )
∫ 0 w0 (x ) g (σ n x ) dx
1 l
Bn =
Nn w& ( x ,0 ) = w& 0 ( x )

11
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

1.4 - Exemple : Corde

On considère ici une corde montée fixe à une extrémité et sur un support de raideur k à
l'autre extrémité.

Equation X ′′( x ) + σ 2 X ( x ) = 0 Solution générale : X (x ) = α sin σx + β cos σx

0 l x
k

Figure 1.5 – Configuration d'une corde montée sur un support de raideur finie

Les conditions aux limites


∂w( x, t )
w(0, t ) = 0 = − w(l , t )
k
∂x x =l τ
X (0) = 0 X ′(l ) = − X (l )
k
τ

entraînent

X (0) = β = 0 ⇒ X ( x ) = α sin σx
X ′(x ) = ασ cos σx
X ′(l ) = − X (l )
k k
⇒ ασ cos σ l = − α sin σ l
τ τ

ce qui conduit à l'Equation caractéristique

τ
− σ l = tan σ l
kl

Sur la figure 1.6, les intersections de la courbe tan σ l et de la droite de pente − τ kl sont
les solutions σ n l cherchées.

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Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

tan(σ l )

τ
− (σ l )
kl

Figure 1.6 – Représentation des solutions de l'équation caractéristique.

Les solutions de cette équation s'obtiennent numériquement (fonction Matlab fzero) en


prenant τ kl = 0,1 . Elles sont comparées au cas où la condition à la limite en x = l
correspond à une rigidité infinie (fixe). L'écart se réduit quand l'ordre du mode augmente.

τ
τ (σ n l ) pour =0
(σ n l )
écart par
n pour = 0,1 kl rapport à une
kl
(k → ∞ ) raideur infinie
1 2.86277259 π − 8.88 %
2 5.76055793 2π − 8 .32 %
3 8.70831383 3π − 7.60 %
4 11.70267808 4π − 6.87 %

Tableau 1.2 – Exemple de la solution qui permet d'obtenir la pulsation propre


ω n = (c l )(σ n l )

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I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

2 – VIBRATIONS LONGITUDINALES DANS LES BARRES


2.1 - Equation des ondes longitudinales

Les ondes longitudinales sont des ondes de traction-compression dans la direction x .


z
section A( x ) section A( x )

F F + dF

0 l x

w( x , t ) x x + dx
Figure 2.1 – Déplacement longitudinal dans une barre

L'équation d'équilibre de l'élément dx s'écrit

∂ 2 w( x , t )
F + dF − F = ρ A(x ) dx
∂t 2

avec w(x, t ) le déplacement longitudinal, A( x ) la section et ρ la masse volumique. Le


tenseur de la contrainte est
 σ xx 0 0 
  F
σ =  0 0 0  avec σ xx =
 0 0 0 A( x )
 

Le tenseur des déformations s'obtient par la loi de Hooke ( E : module de Young, υ :


coefficient de Poisson)
ε=
1+υ
E
υ
()
σ − tr σ I où tr σ = σ xx
E
()
∂w(x, t ) 1+υ υ σ F
Or, ε xx = et ε xx = σ xx − σ xx = xx = , d'où
∂x E E E E A( x )

∂w(x, t )
F = E A(x )
∂x
∂F
Puisque dF = dx , l'équation d'équilibre devient
∂x
∂  ∂w(x, t )  ∂ 2 w( x , t )
 E A(x )  dx = ρ A(x ) dx
∂x  ∂x  ∂t 2

Dans le cas d'une section constante A(x ) = A

E ∂ 2 w( x , t ) ∂ 2 w( x , t )
=
ρ ∂x 2 ∂t 2

14
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

E
et en notant la vitesse de propagation des ondes longitudinales c L = , l'équation de
ρ
propagation peut se représenter sous la forme

∂ 2 w( x , t ) 1 ∂ 2 w( x , t )
− 2 =0
∂x 2 cL ∂t 2

La loi de Hooke montre qu'il existe aussi une déformation dans la direction z (et y )

1+υ υ υ
ε zz = σ zz − σ xx = − σ xx = −υ ε xx
E E E

où on a considéré que σ zz = 0 car il s'agit d'une surface libre, donc

∂w( x, t )
ε zz = −υ ε xx = −υ
∂x

La propagation des ondes de traction-compression dans les barres s'accompagne d'une


déformation en z . On parle alors d'onde quasi-longitudinale

Figure 2.2 - Onde quasi-longitudinale : onde de traction-compression dans une barre

2.2 – Fréquences naturelles et déformées modales

C'est une démarche identique à celles des cordes qui est suivie ici : le déplacement
longitudinal est représenté par des fonctions indépendantes

w( x, t ) = X ( x ) T (t )

Introduite dans l'équation des ondes, cette relation va conduire (voir les cordes) à deux
équations indépendantes dont les solutions sont

X (x ) = α sin σ x + β cos σ x
T (t ) = a sin σ ct + b cos σ ct

Fréquences naturelles et déformées modales vont dépendre des conditions aux limites.

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I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

La barre encastrée à une extrémité et libre à l'autre (cantilever) est prise comme exemple.

x
0 A l
Figure 2.3 – Barre encastrée - libre

Les conditions aux limites se décrivent par :

en x = 0 , le déplacement est nul w(0, t ) = 0 ⇒ X (0) = 0


∂w(x, t )
en x = l , la contrainte est nulle σ xx (l , t ) = E =0 ⇒ X ′(l ) = 0
∂x x =l
soit
CL en x = 0 : X (0) = β cos(σ 0) = 0 ⇒ β =0

d'où l'équation du déplacement X (x ) = α sin σx et sa dérivée X ′(x ) = σα cos σx

CL en x = l : X ′(l ) = σα cos(σ l ) = 0

π 3π 5π
conduit à l'équation caractéristique : cos σ l = 0 ⇒ σl = , , ,L
2 2 2
Les solutions sont

2n − 1
σn = π, n = 1, 2, 3, L
2l

Les déformées modales sont


(2n − 1) π x
φ n (x ) = sin σ n x = sin
2l
et vérifient la relation d'orthogonalité

∫ φ (x ) φ (x ) dx = ∫
l l l
n m sin σ n x sinσ m x dx = δ nm
0 0 2
1 n = m
avec le symbole de Kronecker δ nm =  . Les pulsations naturelles sont
0 n ≠ m
(2n − 1)π c L (2n − 1)π E
ω n = σ n cL = =
2l 2l ρ

Les solutions du déplacement et de la vitesse peuvent s'écrire


w( x, t ) = ∑ ( An sin σ n c L t + B n cos σ n c L t ) sin σ n x
n =1

w& ( x, t ) = ∑ σ n c L ( An cos σ n c L t − B n sin σ n c L t ) sin σ n x
n =1

ω n = σ n cL φ n (x ) = sin σ n x

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Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Les conditions initiales (pour t = 0 ) et la relation d'orthogonalité (voir les cordes) sont
employées pour déterminer les coefficients An et B n

w( x,0 ) = w0 ( x ) = ∑ B m cos(σ m c L 0 ) sin σ m x



le déplacement initial:
m =1
l l

∫ w (x ) sin σ
l
0 n x dx = ∫ Bn sin 2 σ n x dx =Bn
0 0
2

donc l
w0 ( x ) sin σ n x dx
2
l ∫0
Bn =

w& ( x,0 ) = w& 0 ( x ) = ∑ σ m c L Am cos(σ m c L 0 ) sin σ m x



la vitesse initiale:
m =1
l l

∫ w& (x ) sin σ
l
0 n x dx = ∫ σ n c L An sin 2 σ n x dx =σ n c L An
0 0
2
donc
l
w& 0 (x ) sin σ n x dx
2
σ n c L l ∫0
An =

Exemple
A t = 0 , la vitesse initiale w& 0 (x ) = 0 et une force F0 est appliquée à l'extrémité libre de la
barre encastrée

∂w(x,0) F0 F x
= ⇒ w(x,0) = 0
F0 ∂x EA EA
0 l
l
2
l
F0 x 2 F0  x sin σ n x 
Bn = ∫ sin σ n x dx = − cos σ n x + 
l 0
EA E Al  σn σ n2  0
2 F0  l π π  2 F0 4l 2 (− 1)n +1
cos(2n − 1) + 2 sin (2n − 1)  =
1
=  −
E Al  σn 2 σn 2  E Al (2n − 1)2 π 2
0 (− 1)n +1

8F0 l (− 1)n +1
soit Bn = et An = 0 car w& 0 (0 ) = 0
E Aπ 2 (2n − 1)2

Le déplacement libre de la barre est complètement défini par ses conditions aux limites et
ses conditions initiales
8F0 l ∞ (− 1)n +1 (2n − 1)π x
w( x , t ) = 2 ∑
cos ω n t sin
E Aπ n =1 (2n − 1) 2
2l

17
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

(2n − 1)π E
avec ω n = , n = 1, 2, 3, L .
2l ρ

2.3 – Conditions aux limites

Les déformées modales et les fréquences naturelles dépendent des conditions aux limites
aux deux extrémités de la barre. Différents types de conditions aux limites peuvent être
envisagés :

∂w
a) extrémité libre : la contrainte est nulle =0
∂x
b) extrémité encastrée : le déplacement est nul w=0
∂w
c) extrémité fixée à un ressort de raideur k kw = E A
∂x
∂2w ∂w
d) extrémité attachée à une masse m −m 2 =E A
∂t ∂x

Le tableau suivant donne les pulsations naturelles et les déformées modales pour quelques
combinaisons de CL

configuration pulsations naturelles ωn déformées modales φ n (x )

Tableau 2.1 – Pulsations naturelles et déformées modales pour les déplacements


longitudinaux dans la barre

18
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

3 – VIBRATIONS DE TORSION DANS LES BARRES


3.1 - Equation des ondes de torsion

Une barre peut vibrer en torsion : la vibration est caractérisée par un déplacement angulaire
(mouvement de rotation) autour de l'axe longitudinal de la barre.

On considère l'équilibre des


moments d'un petit élément dx
d'une barre de section circulaire
uniforme. Soit M t le moment de
Mt ∂M t
torsion en x et M t + dx le
∂x
moment de torsion en x + dx .

∂M t
Mt + dx
∂x

Figure 3.1 – Notations pour la barre en torsion

Le moment de torsion s'écrit


∂θ (x, t )
M t = G I0
∂x
E
où G I 0 est la raideur à la torsion, G = le module de cisaillement et I 0 = πD 2 le
2(1 + υ )
moment d'inertie de rotation de la section.

L'équilibre des moments est


∂M t ∂ 2θ
Mt + dx − M t = ρ I 0 2 dx
∂x ∂t
soit
∂  ∂θ (x, t ) ∂ 2θ ( x, t ) G ∂ 2θ (x, t ) ∂ 2θ (x, t )
G I0 = ρ I0 ⇒ =
∂x  ∂x  ∂t 2 ρ ∂x 2 ∂t 2

L'équation de propagation des ondes de torsion peut s'écrire sous la forme habituelle

∂ 2θ (x, t ) 1 ∂ 2θ (x, t )
− 2 =0
∂x 2 cT ∂t 2

G
avec la vitesse de propagation des ondes de torsion cT = .
ρ

19
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

3.2 – Conditions aux limites

a) extrémité encastrée : déplacement angulaire nul θ (x 0 t ) = 0


b) extrémité libre : moment nul θ&(x , t ) = 00

La méthode pour obtenir les pulsations naturelles et les déformées modales est la même
que pour les cordes et les barres en traction-compression. La prise en compte des
conditions initiales permettra de déterminer totalement le mouvement de la barre en torsion

Le tableau suivant donne les pulsations naturelles et les déformées modales pour quelques
combinaisons de CL

configuration pulsations naturelles ωn déformées modales φ n (x )

Conditions aux limites

(Note: dans ce tableau I0 = γ )

Tableau 3.1 – Pulsations naturelles et déformées modales pour les déplacements de


torsion dans la barre

20
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

4 – VIBRATIONS DE FLEXION DES POUTRES


4.1 - Equation des poutres

f ( x, t )
z y h
h
x
0 l
b
dx

Figure 4.1 – Géométrie pour les poutres en flexion

Le déplacement transversal w(x, t ) est l'amplitude du mouvement de flexion. L'équilibre


de l'efforts tranchants et des moments sur un élement de poutre dx est décrit par le shéma
ci-dessous
dx

∂M
P M+ dx
M Q ∂x
w ∂Q
Q+ dx
∂x
axe au repos

Figure 4.2 – Equilibre d'un élément de poutre dx

Q est la force de cisaillement ou effort tranchant. Le moment de flexion s'écrit

∂ 2 w( x , t )
M ( x, t ) = E I
∂x 2
bh 3
I= est le moment d'inertie de la section droite (selon l'axe y ). L'équation d'équilibre
12
des forces est établie en considérant que les déformations due au cisaillement peuvent se
négliger (les sections droites ne se déforment pas)

 ∂Q (x, t )  ∂ 2 w( x , t )
Q ( x , t ) + dx  − Q ( x , t ) + f ( x , t ) dx = ρ A dx
∂x ∂t 2

Pour l'équilibre des moments par rapport au point P, les inerties de rotation selon y sont
négligées
 ∂M (x, t )   ∂Q (x, t ) 
 M ( x, t ) + ∂x dx  − M (x, t ) + Q ( x, t ) + ∂x dx  dx + [ f ( x, t ) dx ] 2 = 0
dx

21
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

 ∂M (x, t )   ∂Q ( x, t ) f ( x, t )
 ∂x + Q ( x , t ) dx +  ∂x + 2  (dx ) = 0
2

Puisque dx est petit, (dx ) peut être négligé et finalement


2

∂M (x, t )
Q (x, t ) = −
∂x

Cette dernière expression permet de remplacer Q par M dans l'équation d'équilibre des
forces
∂ 2 M (x, t ) ∂ 2 w( x , t )
− dx + f ( x , t ) dx = ρ A dx
∂x 2 ∂t 2
soit
∂ 4 w( x , t ) ∂ 2 w( x , t )
EI + ρ A = f (x, t )
∂x 4 ∂t 2

Dans le cas où la densité des forces extérieures est nulle

E I ∂ 4 w ( x , t ) ∂ 2 w( x , t )
+ =0
ρ A ∂x 4 ∂t 2

4 conditions aux limites 2 conditions initiales

Ces équations sont basées sur la théorie des poutres d'Euler-Bernouilli qui fait deux
approximations importantes :

 les déformations de la section droite dues au cisaillement sont négligées,

 l'effet d'inertie de rotation est négligé.

La théorie des poutres de Timoshenko prend en compte ces deux phénomènes.

4.2 – Conditions aux limites

Elles sont définies en considérant les 4 grandeurs qui caractérisent le mouvement de


flexion

- déplacement dû à la flexion : w( x , t )
∂w(x, t )
- déplacement angulaire (rotation) dû à la flexion : θ (x, t ) =
∂x
∂ 2 w( x , t )
- moment de flexion : M ( x, t ) = EI
∂x 2
∂ 3 w( x , t )
- force de cisaillement (effort tranchant) : Q (x, t ) = − EI
∂x 3

22
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

pas de contraintes sur le


∂ 2 w( x , t )
M (x 0 t ) = E I
extrémité libre
déplacement et la rotation ⇒ =0
∂x 2 x = x0
le moment de flexion et la
∂ 3 w( x , t )
Q (x 0 t ) = − E I
force de cisaillement
=0
x0 s'annulent en x0 ∂x 3 x = x0

extrémité encastrée
w( x 0 , t ) = 0
les déplacements transversal
∂w( x, t )
et angulaires sont nuls en x 0 θ (x 0 , t ) = =0
∂x x = x0
x0

extrémité simplement le déplacement transversal


supportée w( x 0 , t ) = 0
x0 est bloqué mais la rotation est
⇒ le moment de ∂ 2 w( x , t )
libre
M (x 0 t ) = E I =0
flexion est donc nul en x0 ∂x 2 x = x0

∂w(x, t )
extrémité guidée le déplacement transversal est θ (x 0 t ) = =0
libre et la rotation est bloquée ∂x x = x0
⇒ la force de cisaillement ∂ 3 w( x , t )
x0 Q (x 0 t ) = − E I =0
est donc nulle en x0 ∂x 3 x = x0

Tableau 4.1 – Principales conditions aux limites pour les poutres

4.3 – Détermination des fréquences naturelles et des déformées modales

Une solution en variables séparées w( x, t ) = X ( x ) T (t ) est recherchée. L'équation


différentielle du mouvement peut ainsi s'écrire

X (4 ) ( x ) T&&(t ) EI
µ2 =− =ω2 avec µ=
X (x ) T (t ) ρA

et produire deux équations séparées. L'équation de la fonction dépendant du temps

T&&(t ) + ω 2 T (t ) = 0

a la même solution que pour les cas précédents

T (t ) = a sin ω t + b cos ω t

pour l'équation différentielle de la fonction spatiale X ( x )

ω 2 ρ Aω 2
X (4 ) ( x ) − β 4 X ( x ) = 0 avec β 4 = =
µ2 EI

23
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

on suppose des solutions de la forme D e sx , où D et s sont des constantes. En reportant


cette solution dans l'équation différentielle on obtient
s4 − β 4 = 0
 s =β  s = jβ
soit s12, 2 = β 2 ⇒ 1 et s 32, 4 = − β 2 ⇒ 3
s 2 = − β  s 4 = − jβ

d'où la solution
X (x ) = D1 e β x + D 2 e − β x + D 3 e jβ x + D 4 e − jβ x

ou encore sous une forme équivalente1

X (x ) = C1 sin β x + C 2 cos β x + C 3 sinh β x + C 4 cosh β x

Pour déterminer les coefficients D1 à D4 ou C1 à C 4 , quatre conditions aux limites sont


utilisées.

Exemple : poutre encastrée – simplement supportée

A partir des définitions des CL 0 l


du tableau précédent on obtient
les conditions aux limites de la
figure 4.3.  X (0) = 0  X (l ) = 0
 
 X ′(0) = 0  X ′′(l ) = 0
Figure 4.3 – Conditions aux limites de la
poutre encastrée-simplement supportée

Pour x = 0 , X (0) = 0 ⇒ C 2 + C 4 = 0
X ′(0) = 0 ⇒ β (C1 + C 3 ) = 0

Pour x = l , X (l ) = 0 ⇒ C1 sin β l + C 2 cos β l + C 3 sinh β l + C 4 cosh β l = 0


X ′′(l ) = 0 ⇒ β 2 [− C1 sin β l − C 2 cos β l + C 3 sinh β l + C 4 cosh β l ] = 0

Ces 4 équations peuvent s'écrire sous forme matricielle

 0 1 0 1   C 1   0
 β 0 β 0  C  0
   2 =   ⇒ AC=0
 sin β l cos β l sinh β l cosh β l  C 3  0
  
− β sin β l
2
− β 2 cos β l β 2 sinh β l β 2 cosh β l  C 4  0

e x − e−x e x + e−x
1
sinh x = , cosh x = , sinh(0 ) = 0 , cosh (0) = 1 ,
2 2
(sinh x )′ = cosh x , (cosh x )′ = sinh x
24
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

La solution non-trivial (vecteur [C1 C4 ]


T
C2 C3 non-nul) s'obtient en trouvant la
solution de l'équation det (A ) = 0 , soit

tan β l = tanh β l

vérifiée pour un nombre infini de valeurs β n ( n = 1, 2, L ), comme le montre la figure


suivante. Les valeurs β n l sont obtenues numériquement. Toutefois, pour n > 5 , β l >> 1
et tanh β l → 1 : on peut considérer que l'équation caractéristique est tan β l ≈ 1 , et
(4n + 1) π
employer l'approximation β n l = .
4

1.5

1 βnl
β 1l β 2l β 3l
tanh β l
0.5 n exactes approchées par
(4n + 1)π 4
0
1 3.92660231 3.92699082
-0.5 tan β l 2 7.06858275 7.06858347
3 10.21017612 10.21017612
-1
4 13.35176878 13.35176878

-1.5

-2
0 π 2π 3π 4π
βl
Figure 4.4 – Représentations graphique des solution de la poutres encatrée-simplement supportée.

Les pulsations naturelles s'obtiennent à partir de

ω n2 EI
β n4 = ⇒ ω n = (β n l )2 , n = 1, 2, 3,L
µ2 ρ Al 4

Pour obtenir les déformées modales, il faut utiliser les relations entre les différents
coefficients C1 à C 4 . La condition pour x = 0 conduit à C 2 = −C 4 et C1 = −C 3 . En
utilisant ces relations dans l'équation X ′′(l ) = 0 , on obtient

C 4 (cosh β n l − cos β n l ) + C 3 (sinh β n l − sin β n l ) = 0


d'où
cosh β n l − cos β n l
C3 = − C 4 = −σ n C 4
sinh β n l − sin β n l

25
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

La fonction de la variable x peut s'écrire

X n (x ) = C n [(cosh β n l − cos β n l ) − σ n (sinh β n l − sin β n l )]


= C n φ n (x )

Les déformées modales φ n (x ) vérifient la relation d'orthogonalité


l

∫ φ (x ) φ (x ) dx = 0 ,
0
m n quand m ≠ n

L'équation du déplacement est



w( x, t ) = ∑ ( An sin ω n t + B n cos ω n t ) φ n ( x )
n =1

3 premières déformées modales


mode 1
0 l

mode 3 mode 2

Figure 4.5 – Déformées modales des 3 premiers modes de la poutre encastrée -


simplement supportée.

Le tableau 4.3 donne les valeurs β n l pour calculer les pulsations ω n = (β n l ) EI ρAl 4 ,
2

les déformées φ n (x ) et les coefficients σ n .

coshβ n l − cos β n l
Free-free σn =
sinh β n l − sin β n l
sinhβ n l − sin β n l
Clamped-free σn =
cosh β n l + cos β n l
coshβ n l − cos β n l
Clamped-pinned σn =
sinh β n l − sin β n l
sinhβ n l − sin β n l
Clamped-sliding σn =
cosh β n l + cos β n l
coshβ n l − cos β n l
Clamped-clamped σn =
sinh β n l − sin β n l

Tableau 4.2 - Expressions du coefficient σ n pour l'utilisation du tableau précédent.

26
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

équation caractéristique déformées modales coefficients


configuration et solutions βn l φ n (x ) σn

Tableau 4.3 – Combinaison des principales conditions aux limites pour la poutre

27
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Remarque : seul le cas simplement supporté aux deux extrémités conduit à une expression
analytique complète.

0 l

 X (0 ) = 0  X (l ) = 0
 
 X ′′(0 ) = 0  X ′′(l ) = 0

Figure 4.6 – Conditions aux limites pour la poutre simplement supportée.

X (0) = 0 ⇒ C 2 + C 4 = 0 
Pour x = 0 ,  ⇒ C2 = C4 = 0
X ′′(0) = 0 ⇒ β (− C 2 + C 4 ) = 0
2

X (l ) = 0 ⇒ C1 sin β l + C 3 sinh β l = 0 
Pour x = l ,  ⇒ sin β l = 0
X ′′(l ) = 0 ⇒ β 2 [− C1 sin β l + C 3 sinh β l ] = 0 

Les solutions sont donc β n l = nπ , avec n = 1, 2, 3, L et le déplacement peut s'exprimer


par

nπx
w( x, t ) = ∑ ( An sin ω n t + Bn cos ω n t ) sin
n =1 l
 nπ 
2
EI
ωn =  
 l  ρA

Figure 4.7 – Premières déformées modale de la poutre simplement supportée.

4.4 – Un exemple : les lames du xylophone

Le xylophone est un instrument de percussion composé de barres ou lames en bois mises


en vibration par l’impact d’une mailloche. Il est d’usage de parler de barre ou de lame pour
le xylophone alors que dans la terminologie des vibrations il s’agit bien de vibrations de
flexion de poutres libres. Les lames sont maintenues en place par une cordelette et un

28
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

résonateur constitué d’un tube fermé à une extrémité est utilisé pour renforcer le son
rayonné2.

Figure 4.8 – Xylophone.

La section transversale des barres du xylophone présente la particularité de n’être pas


uniforme pour accorder leurs premières fréquence propres. Les tubes résonateurs ne font
que renforcer le fondamental (première fréquence propre des poutres).

Figure 4.9 – Renforcement de la réponse de la première fréquence propre par les résonateurs
tubulaires.

x=0 p, u x x=l

l ux = 0 ⇒ X ′(0) = 0 X (l ) = 0

Figure 4.10 – Accord des tubes : conditions aux limites.

L’accord des tubes est obtenu en réglant leur longueur, en prenant en compte le fait qu’il
sont fermés à une extrémité (vitesse nulle) et ouvert à l’autre (pression nulle). La méthode
de séparation des variables p ( x, t ) = X ( x)T (t ) permet de calculer cette longueur en

2
D’après A. Chaigne http://wwwy.ensta.fr/~chaigne/percussion/TEXTES/percussion.htm. voir également :
A. Chaigne, V. Doutaut, ''Numerical simulations of xylophones. I. Time-domain modeling of the vibrating
bars'', J. Acoust Soc. Am. 101 (1997) 539-557, et I. Bork, ''Practical tuning of xylophone bars and
resonators'', App. Acoust. 46 (1995) 103-127.

29
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

utilisant les conditions au limites avec l’équation X ′′( x ) + σ 2 X ( x ) = 0 (avec ω = σ c ) dont


la solution et sa dérivée sont respectivement X ( x ) = α sin σ x + β cos σ x et
X ′( x ) = ασ cos σ x − βσ sin σ x . Les conditions aux limites en x = 0 permettent d’écrire
X ′(0) = ασ cos(0) = 0 ce qui conduit à α = 0 , et à exprimer le fonction spatiale de la
pression sous la forme X ( x) = β cos σ x . Les conditions en x = l appliquées à cette
dernière équation permettent d’écrire X (l) = β cos σ l = 0 et d’obtenir l’équation
caractéristique cos σ l = 0 dont les solutions
π 3π 5π 2n − 1
σ n l = , , ,L = π
2 2 2 2
conduisent aux fréquences propres
(2n − 1)π c
ωn = σ n c = .
2l
πc
La relation entre la fréquence du fondamental ( n = 1 ) et la longueur du tube 2π f1 =
2l
permet de constater que cette dernière correspond au quart de la longueur d’onde
acoustique (tube résonateur quart d’onde)
λ1
l= .
4

L’équation du déplacement de la poutre du xylophone


peut s’écrire
∂ 2 M ( x, t ) ∂w( x, t ) ∂ 2 w( x, t )
− + γ + f ( x , t ) = ρ A( x )
∂2x ∂t ∂ 2t
B

avec γ B le coefficient d’amortissement visqueux du


au fluide (qui dépend de la vitesse) et un moment de
flexion
 ∂  ∂ 2 w( x, t )
M ( x, t ) = EI ( x) 1 + η 
 ∂t  ∂ 2 x
dans l’expression duquel apparaît le facteur de perte
qui traduit la dissipation dans la poutre (avec
h 3 ( x)
I ( x) = b ).
12
Les conditions aux limites libres se caractérisent par :
∂ 2 w( x, t )
 aucune contrainte en rotation (moment nul) =0
∂ 2 x x =0 , L
∂ 3 w( x, t )
 aucune contrainte en translation (effort tranchant nul) =0
∂ 3 x x =0 , L

En considérant un modèle simplifié où la poutre est de section constante ( A( x) = A ) et la


dissipation est négligée ( γ B = 0 et η = 0 ), les conditions aux limites libres conduisent à
l’équation caractéristique cos β L cosh β L = 1 et aux fréquence propres

fn =
( β n L )2 EI
.
2π L 2
ρA

30
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

n βnL f n f1
1 cosh β L cos β L
1 4.73004 1
2 7.85320 2.76
β2 L 3 10.9956 5.40
4 14.1371 8.93
β1 L β3 L 5 17.2788 13.3
>5 (n + 0.5)π (n + 0.5) 2 0.41

La modification de section des lames permet une progression harmonique des fréquences
propres. Les lames sont faites en bois de Padouk ou en palissandre.

f n f1 = 1, 2.76, 5.40, ... f n f1 = 1, 4, 9, ...

31
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

5 – VIBRATIONS DES MEMBRANES

Les membranes sont les équivalents en deux dimensions des cordes Ils se retrouvent dans
les diaphragmes de microphones, les peaux de tambours et timbales, …
Pour simplifier les développements mathématiques et introduire les vibrations des plaques,
les membranes sont traitées en cordonnées cartésiennes. Les solutions obtenues pour des
membranes rectangulaires ne correspondent pas évidemment aux applications les plus
courantes ...

5.1 – Equation des membranes

Un petit élément dx dy est considéré dans une membrane Ω

dx
∂w f ( x, y , t )dx dy
τ dy
∂x

τ dx w( x , y , t )
τ dy τ dy  ∂w ∂ 2 w 
dy τ dy  + 2 dx 
 ∂x ∂x 

τ dx Ω τ tension par unité de longueur,

τ dy ∂w M s masse par unité de surface,


y τ dy
∂x
f ( x, y , t ) densité surfacique de
x
τ dy force extérieure,
 ∂w ∂ 2 w 
τ dy  + 2 dx  w( x, y , t ) déplacement transversal.
 ∂x ∂x 

Figure 5.1 – Notations et équilibre d'un élément de membrane.

Equation d’équilibre pour l’élément dx dy

 ∂w ∂ 2 w  ∂w  ∂w ∂ 2 w  ∂w ∂2w
τ dy  + 2 dx  − τ dy + τ dx  + 2 dy  − τ dx + f (x, y , t ) dxdy = M s dxdy 2
 ∂x ∂x  ∂x  ∂y ∂y  ∂y ∂t

soit
 ∂2w ∂2w  ∂2w
τ  +  dxdy + f ( x , y , t ) dxdy = M dxdy
 ∂x ∂y 2  ∂t 2
2 s

En considérant que la force extérieure est nulle : f (x, y , t ) = 0

 ∂ 2 w ( x , y , t ) ∂ 2 w ( x , y , t )  ∂ 2 w( x , y , t )
c 
2
+  =
 ∂x 2 ∂y 2  ∂t 2

32
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

τ ∂2 ∂2
avec c = , et en utilisant le Laplacien ∆ ≡ ∇ 2 ≡ +
Ms ∂x 2 ∂y 2

1 ∂ 2 w( x , y , t )
∇ 2 w( x , y , t ) − =0
c2 ∂t 2

Les solutions devront satisfaire les conditions aux limites sur le contour Γ . Pour les
membranes, on peut envisager les mêmes conditions aux limites que pour les cordes. En
particulier, on distingue les cas suivants :

Fixée sur Γ : w( x, y, t ) = 0 pour (x, y ) ∈ Γ


∂w( x, y , t )
Libre sur Γ (pas des forces) : = 0 pour (x, y ) ∈ Γ
∂n
∂n : dérivée de w dans la direction normale n̂ .

5.2 – Membranes rectangulaires

Le déplacement d'une membrane rectangulaire de dimensions (Lx × L y ) est représenté par


des fonctions à variables séparées

w( x, y , t ) = X ( x )Y ( y )T (t )

L’équation différentielle du déplacement se met sous la forme

X ′′ Y ′′ 1 T&&
+ = 2 = − σ 2 = constante 1
X Y c T
d’où on peut tirer
X ′′ Y ′′
= −σ 2 − = −α 2 = constante 2
X Y
soit
 X ′′
 X = −α
2

Y ′′
 = −σ 2 + α 2 = −γ 2 avec σ 2 = α 2 + γ 2
Y
On obtient trois équations différentielles indépendantes

X ′′ + α 2 X = 0 ⇒ X (x ) = a sin αx + b cos αx
Y ′′ + γ 2Y = 0 ⇒ Y ( y ) = c sin γy + d cos γy
T&& + σ 2 c 2 T = 0 ⇒ T (t ) = e sin σ ct + f cos σ ct

Ainsi, la forme spatiale générale pour le déplacement est

X (x )Y ( y ) = C1 sin αx sin γy + C 2 sin αx cos γy + C3 cos αx sin γy + C4 cos αx cos γy

Pour la préciser davantage il faut considérer des conditions aux limites particulières.

33
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

On choisit ici le cas le plus fréquent : la membrane est fixée sur le contour Γ : w( x, y, t ) = 0
pour (x, y ) ∈ Γ .
CL pour x = 0
X (0)Y ( y ) = C 3 sin γy + C 4 cos γy = 0

La relation C3 sin γ y + C 4 cos γ y = 0 doit être vérifiée pour tout y , ce qui conduit à
C3 = C4 = 0 , donc
X (x )Y ( y ) = C1 sin αx sin γy + C 2 sin αx cos γy

CL pour x = Lx
X (L x )Y ( y ) = C1 sin α L x sin γy + C 2 sin α L x cos γy = 0
d’où
sin αLx (C1 sin γ y + C 2 cos γ y ) = 0 .

Si on rejette la solution triviale C1 = C 2 = 0 , on obtient l’équation caractéristique

sin ααL xL =
sin x =
00 ⇒ α m L x = mπ , m = 1,2,...

CL pour y = 0 et y = L y
Ces conditions aux limites conduisent à C 2 = 0 et à l'autre équation caractéristique

γ Lγy L=y 0= 0
sinsin ⇒ γ n L y = nπ , n = 1,2,...

Les solutions pour la constante σ sont

m2 n2
σ mn = α m2 + γ n2 = π +
L2x L2y

Il est alors possible d'obtenir pour une membrane fixée sur ses bords

 les fréquences naturelles

m2 n2 τ
ω mn = σ mn c = π +
L2x L2y Ms

 les déformées modales


X m (x )Y n ( y ) = C1 sin α m x sin γ n y
= C mn φ mn ( x, y )
avec la déformée modale

mπ x nπ y m, n = 1, 2, K
φ mn (x, y ) = sin sin ,
Lx Ly 0 ≤ x ≤ Lx , 0 ≤ y ≤ L y

34
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Lx

Ly

m = 1, n = 1 m = 1, n = 2 m = 2, n = 1 m = 2, n = 2

1 1 1 4 4 1 4 4
ω 11 = π c 2
+ 2 ω 12 = π c 2
+ 2 ω 21 = π c 2
+ 2 ω 22 = π c 2
+ 2
Lx L y Lx L y Lx L y Lx L y

Figure 5.2 - Représentation des déformées pour les 4 premiers modes (lignes nodales)

Remarque
Pour une membrane carrée ( L x = L y = L )
- les déformées φ mn et φ nm ont des fréquences naturelles identiques
πc
ω mn = ω nm = m2 + n2
L

- pour m = n , les déformées sont identiques ("modes doubles").

5.3 – Solution générale et conditions initiales

La solution générale pour le déplacement s'écrit

∞ ∞
w( x, y, t ) = ∑∑ [Amn sin ω mn t + B mn cos ω mn t ]φ mn (x, y )
m =1 n =1

Ce sont les conditions initiales qui permettent de déterminer les coefficients Amn et B mn en
employant la relation d'orthogonalité

Lx L y
 N mn m = p et n = q

0
∫ φ mn (x, y ) φ pq (x, y ) dx dy = 
0  0 m ≠ p et n ≠ q

On obtient ainsi les relations suivantes


Lx L y

∫ ∫ w(x, y, t ) φ (x, y ) dx dy = N [A
0 0
mn mn mn sin ω mn t + B mn cos ω mn t ]

et
Lx L y

∫ ∫ w& (x, y, t ) φ (x, y ) dx dy = ω


mn mn N mn [Amn cos ω mn t − B mn sin ω mn t ]
0 0

A l'instant t = 0, w( x, y,0 ) = w0 (x, y ) et w& ( x, y , t ) = w& 0 ( x, y ) , et les relations précédentes


permettent d'obtenir

35
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Lx L y

∫ ∫ w (x, y ) φ (x, y ) dx dy
1
Bmn = 0 mn
N mn 0 0
Lx L y

∫ ∫ w& (x, y ) φ (x, y ) dx dy


1
Amn =
N mn ω mn
0 mn
0 0

Par exemple, pour la membrane rectangulaire fixée sur le contour Γ


mπ x nπ y
φ mn (x, y ) = sin sin
Lx Ly
d'où
mπ x nπ y
Lx L y Lx L
y
Lx L y
N mn = ∫∫ φ (x, y ) dx dy = ∫ sin
2
mn dx ∫ sin 2
2
dy =
0 0 0
Lx 0
Ly 4

5.4 – Membranes circulaires

L'équation des membranes circulaires s'obtient en écrivant l'équation des membranes en


coordonnées polaires
1 ∂ 2 w(r ,θ , t )
∇ w(r ,θ , t ) − 2
2
=0
c ∂t 2
∂2 1 ∂ 1 ∂2
avec le Laplacien ∇ 2 ≡ 2 + + 2 . Le domaine est définit par 0 < r < a et les
∂r r ∂r r ∂θ 2
conditions aux limites sont données pour r = a . Une solution est recherchée sous la forme
de variables séparées w(r ,θ , t ) = R(r ) Θ(θ )T (t ) . L'équation différentielle s'écrit alors

 1  Θ′′ 1
Θ T  R ′′ + R ′  + RT 2 − 2 R ΘT&& = 0
 r  r c
R ′′ 1 R ′ 1 Θ ′′ 1 T&&
+ + 2 = 2 = −σ 2 ← constante
R r R r Θ c T

Comme précédemment, cette dernière relation peut se séparer en deux : une équation
temporelle dont on connaît déjà la solution

T&& + σ 2 c 2 T = 0 ⇒ T (t ) = e sin σ ct + f cos σ ct


et une autre équation
Θ′′ R ′′ R′
− = r2 + r + σ 2r 2 = m2 ← constante
Θ R R

qui peut encore se séparer en deux par avec l'introduction d'une nouvelle constante

Θ′′(θ ) + m 2 Θ(θ ) = 0
 2 m2 
R r + R r +  σ − 2  R(r ) = 0 .
( ) ( )
1

′ ′
r  r 

36
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

La première a une solution harmonique de période 2π , ce qui implique que m soit un


entier

Θ(θ ) = c sin mθ + d cos mθ

et la deuxième équation différentielle est connue comme étant l'équation de Bessel dont la
solution est
R(r ) = a J m (σ r ) + b Ym (σ r )

J m ( x ) et Ym ( x ) sont des fonctions de Bessel d’ordre m de première et seconde espèce. La


Figure montre que la fonction de Bessel de seconde espèce n'est pas finie au centre ( r = 0 )
et ne peux donc pas être une solution de notre problème.

Figure 5.3 - Représentation des fonctions de Bessel de première espèce J m ( x )


(gauche) et de seconde espèce Ym ( x ) (droite).

Si on considère que la membrane est tendue sur un cadre circulaire fixe, la condition aux
limites R(a ) = 0 conduit pour être satisfaite à chercher les solutions de l'équation

J m (σ a ) = 0, m = 0,1, 2,K

Les solutions discrètes χ mn = σ mn a (en nombre infini) correspondent aux passages à zéro
des fonctions J m ( x ) , comme le montre la figure ci-dessous (voir aussi le tableau 5.1)

Figure 5.4 – Passages à zéro des fonctions de Bessel J 0 ( x) et J 1 ( x)

37
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

χ mn n =1 n=2 n=3 n=4 n=5


m=0 2.40483 5.52008 8.65373 11.79153 14.93092
m =1 3.83171 7.01559 10.17347 13.32369 16.47063
m=2 5.13562 8.41724 11.61984 14.79595 17.95982
m=3 6.38016 9.76102 13.01520 16.22347 19.40942
m=4 7.58834 11.06471 14.37254 17.61597 20.82693

Tableau 5.1 – Valeurs des arguments des fonctions de Bessel correspondant à leur passage à zéro

Les fréquences naturelles sont donc ( σ mn = χ mn a )


χ mn τ
ω mn = σ mn c =
a Ms
et la solution générale (bords fixes)

∞ ∞
w( x, y, t ) = ∑∑ [ Amn sin ω mn t + Bmn cos ω mn t ] J m (σ mn r )(c sin mθ + d cos mθ )
m =1 n =1

La déformée modale φ mn (r ,θ ) = J m (σ mn r )(c sin mθ + d cos mθ ) apparaît comme composée


de deux modes (à l'exception de m = 0 ) qui permettent d'orienter les figures modales par
rapport à la position arbitraire des axes choisie, comme on peut le voir en écrivant cette
déformée sous la forme équivalente α J m (σ mn r ) sin m(θ − θ 0 ) . Ce sont les conditions
initiales qui fourniront les 4 coefficients, par exemple ici en considérant le déplacement
initial
2π a
w0 (r ,θ ) J m (σ mn r ) sin mθ r dr dθ
1
N mn ∫0 ∫0
Bmn c =

2π a

∫ ∫ w (r ,θ ) J (σ r ) cos mθ
1
Bmn d = 0 m mn r dr dθ .
N mn 0 0

Figure 5.5 – Les déformées modales des membranes circulaires classées par fréquences naturelles
croissantes (d'après Berg et Stork3)
3
R.E. Berg, D.G. Stork, The Physics of Sound, 2nd Ed., Prentice Hall, 1995

38
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Les timbales sont des instruments composés d'une membrane fermant un volume
acoustique. La peau de veau est remplacée maintenant par une membrane en Mylar
parfaitement homogène et insensible à l'humidité. Des tirants actionnés par une pédale
permettent de changer l'accord en modifiant la tension de la membrane. La position de la
frappe vers le bord à pour effet de sélectionner plus particulièrement les modes (1,1), (2,1),
(3,1), (4,1), (5,1), (6,1). Sur la face à l'air libre le fluide agit par effet d'inertie en
augmentant la masse en mouvement avec pour conséquence une diminution des fréquences
naturelles. La cavité crée un couplage vibroacoustique beaucoup plus complexe où
l'amortissement joue un rôle important. Dans le tableau 5.2, les fréquences naturelles de la
membrane sont comparées à des mesures de fréquences rayonnées.

(m, n ) f mn f 11
fréquences acoustiques mesurées
f f 11 intervalles musicaux
1,1 1 1 fondamental
2,1 1.35 1.5 quinte
3,1 1.67 1.74
4,1 1.99 2 octave
5,1 2.30 2.25
6,1 2.61 2.49 octave + tierce majeure
… … … …

Tableau 5.2 – Fréquences naturelles de la membrane et harmonique de la timbale


(d'après Benade4)

4
A.H. Benade, Fundamentals of Musical Acoustics, Oxford University Press, 1976

39
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

6 – VIBRATIONS DES PLAQUES

6.1 – Equation des plaques minces

De façon similaire à l'équation qui décrit les déplacements dus aux ondes de flexion dans
les poutres, il est possible d'obtenir une équation pour décrire les ondes de flexion qui
existent dans un milieu à deux dimensions: c'est l'équation des plaques

∂ 2 w( x , y , t )
D ∇ 4 w( x , y , t ) + ρ h =0
∂t 2

avec w( x, y , t ) le déplacement transversal,


D la rigidité de flexion
w E h3
D=
12(1 − υ 2 )
x h épaisseur, ρ masse volumique,
y Lx
E module de Young, υ coefficient de
Ly
Poisson,
∇ 4 ≡ ∆2 est l'opérateur biharmonique ou
Figure 6.1 – Notations pour la plaque double laplacien.
2
 ∂2 ∂2  ∂4 ∂2 ∂2 ∂4
∇ ≡ (∇ )
2 2  
4
≡  2 + 2  ≡  4 + 2 2 2 + 4 
 ∂x ∂y   ∂x ∂x ∂y ∂y 

L'écriture des conditions aux limites dépend du système de coordonnées utilisé. pour une
plaque rectangulaire, elles s'expriment pour chaque bord de la même façon que pour la
poutre (voir partie 4). Par exemple, pour une plaque rectangulaire simplement
supportée

w( x , y , t ) = 0 pour x = 0 , x = L x , y = 0 et y = L y .
∂ 2 w( x , y , t )
=0 pour x = 0 et x = L x .
∂x 2
∂ 2 w( x , y , t )
=0 pour y = 0 et y = L y .
∂y 2

L'équation des plaques ci-dessus correspond à la théorie des plaques minces ou théorie de
Kirchoff-Love. Elle est l'équivalent de la théorie d'Euler-Bernouilli des poutres et néglige
également les déformations dues au cisaillement et les effets de l'inertie de rotation. A
cause de ces approximations, elle est valable pour les plaques minces (quand l'épaisseur est
très petite devant les dimensions de la plaque et la longueur d'onde flexion) c'est à dire
pour le domaine basse fréquence des plaques isotropes. La théorie plus complète,
équivalente de la théorie des poutres de Timoshenko, est la théorie de Mindlin (1951).

40
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

6.2 – Méthodes pour obtenir les solutions

La solution recherchée pour le déplacement transversal est

w( x, y , t ) = X (x )Y ( y )T (t )

En l'introduisant dans l'équation différentielle des plaques on obtient

X (4 ) X ′′ Y ′′ Y (4 ) 1 T&&
+2 + = − 2 = constante = β 4
X X Y Y µ T
B
avec µ 2 = ( µ n'est pas la célérité des ondes). La difficulté apparaît dans le membre de
ρh
gauche où il n'est plus possible d'obtenir des équations séparées pour X ( x ) et Y ( y ) .

Une méthode de résolution consiste à choisir arbitrairement une fonction X ( x ) qui satisfait
les conditions aux limites, puis à résoudre l'équation précédente pour obtenir Y ( y ) . Elle
conduit à une solution exacte du problème. Cependant, il n'est pas possible de trouver des
solutions analytiques dans la majorité des cas de conditions aux limites. Cette méthode est
souvent employée quand deux bords opposés sont simplement supportés (ou appuyés):
c'est cette démarche qui est décrite par la suite.

Pour traiter les autres cas on utilise le plus souvent la méthode de Rayleigh-Ritz, basée sur
la minimisation de l'énergie vibratoire (potentielle et cinétique) ou encore une méthode
approximative comme :

- la méthode des fonctions de poutre (voir annexe),


- la méthode des effets de bords de Bolotin,
- la méthode de Galerkin utilisant une technique variationnelle,
- des méthodes basées sur les différences finies et les éléments finis.

6.3 – Plaques rectangulaires simplement supportées sur deux bords


opposés

La fonction X ( x ) est obtenue en satisfaisant les conditions aux limites simplement


supportées pour x = 0 et x = L x . La fonction obtenue pour les poutres peut donc être
utilisée :

x
y
mπ x
X (x ) = sin , m = 1, 2, K
Lx

Figure 6.2 – Plaque simplement supportée sur les deux bords opposés

41
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Ses dérivées spatiales (par rapport à x )

2 4
 mπ mπ x mπ x
(x ) =  mπ
  
X ′′( x ) = −  sin et X (4 )
 sin
 Lx  Lx  Lx  Lx

sont reportées dans l'équation différentielle


 mπ  Y ′′ Y (4 )
4 2
 mπ 
  − 2   + =β4
L
 x  L
 x  Y Y
ce qui conduit à une équation différentielle d'ordre 4
 mπ 
2
 mπ  4 
(4 )
Y − 2   Y ′′ +   − β 4  Y = 0
 Lx   L x  
Comme pour les poutres, on recherche des solutions de la forme D e sy où D et s sont des
constantes. En reportant cette solution générale dans l'équation différentielle, on obtient
une équation caractéristique
 mπ  2  mπ  
2 4

s − 2 
4
 s +   − β 4  = 0
 Lx   L x  
Les solutions de cette équation caractéristique sont

s1 = γ 1 , s 2 = −γ 1 , s 3 = jγ 2 , s 4 = − jγ 2
avec
2 2
 mπ   mπ 
γ 1 = β +  2
 et γ 2 = β −  2

L
 x   Lx 
donc la solution pour la fonction Y ( y ) est

Y ( y ) = D1 e γ 1 y + D2 e −γ 1 y + D3 e jγ 2 y + D4 e − jγ 2 y
ou
Y ( y ) = C1 sin γ 2 y + C 2 cos γ 2 y + C 3 sinh γ 1 y + C 4 cosh γ 1 y

Cette solution est similaire à celle obtenue pour les poutres avec comme différence deux
paramètres γ 1 et γ 2 à la place d'un seul. En toute rigueur, il faudrait écrire Y m ( y ) car les
constantes de cette équation dépendent de m : C im , γ 1m , γ 2 m . Les coefficients de
l'équation Y ( y ) peuvent s'obtenir en fonction des conditions aux limites par la même
méthode que celle employée pour les poutres :
- les conditions aux limites en y = 0 et y = L y permettent d'obtenir 4 équations qui
s'expriment sous forme matricielle
AC=0
où A est une matrice 4 × 4 et C le vecteur des coefficients C i .
- les solutions de l'équation caractéristique obtenue à partir de det (A ) = 0 permettent
de calculer les fréquences propres et les déformées modales.

Remarque : cette démarche utilise la forme particulière de X ( x ) pour des conditions aux
limites simplement supportées pour laquelle X ′′ X et X (4 ) X deviennent des constantes.

42
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Pour les deux autres bords, il est possible de choisir n'importe quelles conditions aux
limites.

Exemple : cas d'une plaque simplement supportée sur tous ses bords

Ce cas simple permet d'illustrer la méthode : les conditions simplement supportées en


y = 0 et y = L y conduisent à l'équation matricielle

 0 1 0 1   C1 
 sin γ L cos γ 2 L y sinh γ 1 L y cosh γ 1 L y  C 2 
 2 y  =0
 0 − γ 22 0 γ 12  C 3 
 2
− γ 2 sin γ 2 L y − γ 22 cos γ 2 L y γ 1 sinh γ 1 L y
2
γ 1 cosh γ 1 L y  C 4 
2

Le calcul de det (A ) = 0 conduit à


(γ 2
1 + γ 22 ) sinh γ 1 L y sin γ 2 L y = 0
2

En écartant les solutions triviales, reste finalement

sin γ 2 L y = 0 ⇒ γ 2 L y = nπ , n = 1, 2, K

Par ailleurs, γ 22 = β 2 − (mπ L x ) avec β 2 = ω µ et µ = D ρh , ce qui permet d'écrire


2

2 2
 mπ   nπ 
β =   + 
2 
L 
 Lx   y 
d'où l'expression des pulsations naturelles ω mn = β 2 µ

 m 
2
 n  
2
D
ω mn = π  2
 +   
 L x L   ρh
   y 

L'étape suivante consiste à utiliser les 4 relations obtenues avec les conditions aux limites
sur y = 0 et y = L y pour exprimer 3 des 4 coefficients C1 à C 4 . On obtient alors
l'expression
nπ y
Y ( y ) = C1 sin
Ly
qui permet d'écrire l'équation complète du déplacement d'une plaque simplement
supportée
∞ ∞
w(x, y , t ) = ∑∑ [Amn sin ω mn t + Bmn cos ω mn t ] φ mn ( x, y )
m =1 b =1

avec la déformée modale

mπ x nπ y
φ mn (x, y ) = sin sin
Lx Ly

43
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Figure 6.3 – Déformée pour le mode


(2,3) de la plaque simplement
supportée
y

x
Cette approche peut être utilisée pour n'importe quelles conditions aux limites associées à
deux bords opposées simplement supportés5. Dans les autres cas des solutions approchées
utilisant des fonctions de poutre peuvent fournir des solutions dont la précision est très
dépendantes des conditions aux limites (voir en Annexe). Dans tous les cas où les solutions
analytiques exactes ne sont pas accessibles, c’est la méthode de Rayleigh-Ritz qui est
préférée car sa précision est contrôlable.

Toutefois, les plaques circulaires permettent aussi des solutions analytiques exactes en
variables séparées de la forme

R (r )Θ(θ ) = [a mn J m (β mn r ) + bmn I m (β mn r )]sin mθ + [c mn J m (β mn r ) + d mn I m (β mn r )]cos mθ

où I m ( x ) sont les fonctions de Bessel modifiées correspondant en fait à des fonctions de


Bessel dont l’argument est imaginaire. Ces fonctions croissent en s’éloignant du centre
pour pouvoir satisfaire les différentes conditions aux limites. Les coefficients arbitraires
a nm , bmn , c mn , d mn et l’argument β mn sont précisés en fonction des conditions aux limites.

6.4 – Introduction à la méthode de Rayleigh-Ritz

Cette méthode approchée qui permet d'obtenir des solutions pour des conditions aux
limites quelconques sera examinée en détail en 3ème année. Comme la méthode de
Rayleigh-Ritz est très souvent employée, on en donne ici le principe.

Le principe de Rayleigh valable pour les systèmes conservatifs (énergie potentielle


maximale = énergie cinétique maximale) peut être employée pour trouver la première
fréquence propre de la plaque. Par exemple, si on se donne pour la déformée modale
approchée du premier mode la déformée statique pour les conditions aux limites
considérées, il est possible de calculer les quantités suivantes à partir des valeurs
quadratiques de la déformée :

- l'énergie potentielle maximale U max (énergie de déformation)


( (
- la partie Tmax de l'énergie cinétique maximale Tmax telle que Tmax = ω 2 Tmax

5
voir : A.W. Leissa, "The free vibration of rectangular plates", Journal of Sound and Vibration 31(3), 257-
293 (1973).

44
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

La pulsation propre approchée du premier mode s'obtient par

U
ω R2 = ( max .
Tmax
Ritz en 1909 a étendu cette méthode pour calculer les r premiers modes d'une structure.
Les déformées modales sont représentées à partir d'une fonction φ comportant r
coefficients arbitraires C1 , C 2 , L , C r , qu'il convient de calculer pour chaque mode

φ = C1 ϕ 1 + C 2 ϕ 2 + L + C r ϕ r .

Les fonctions spatiales ϕ i doivent satisfaire les conditions aux limites du problème.

Les énergies potentielle et cinétique se calculent à partir de la valeur quadratique de φ et


peuvent s'écrire formellement sous la forme
(
U max = ∑∑ k ij C i C j et Tmax = ∑∑ mij C i C j .
i j i j

La différence entre énergie potentielle et énergie cinétique est minimisée par rapport aux
coefficients C i et on obtient alors r équations homogènes qui peuvent s'écrire sous forme
matricielle.

∂C1
( (
U max − ω 2 Tmax = 0 )
  C1 

( (
U max − ω Tmax = 0 
2
) 

 
 C2
∂C 2  ⇒  A  =0
  M 
L    
 C r 

∂C r
( (
U max − ω Tmax = 0 
2
)

En annulant le déterminant de A , r valeurs propres λ = ω R2 sont obtenues. Les


pulsations propres ω R n approximent la pulsation du mode n

ω Rn = ωn + ε

ε tend vers 0 quand le nombre r de coefficients C i s'accroît par rapport à l'ordre n du


mode, ce qui revient à dire que les dernières valeurs de ω R n ne sont généralement pas
utilisables. Pour chaque mode n , ω 2 est remplacé par ω R n dans l'équation matricielle
2

AC = 0 , ce qui permet d'exprimer r − 1 coefficients et d'écrire la déformée modale


correspondante sous la forme

φ n = C q (α 1 ϕ 1 + α 2 ϕ 2 + L + α r ϕ r ) , ( α q = 1 ).

45
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Note historique

En 1787 à Leipzig, Chladni met en évidence expérimentalement la formation de lignes


nodales sur une plaque libre avec du sable. Wheatstone (1833) et Rayleigh (1873) utilisent
les modes de poutre libre pour essayer d'expliquer les figures de Chladni. Ritz (1909)
utilise sur ce problème (la plaque libre) la méthode qui porte son nom et Sezawa donne en
1931 les premiers résultats pour une plaque encastrée. Iguchi (1938) développe une
méthode pour obtenir certains résultats analytiques. Les premières synthèses complètes sur
les méthodes utilisables pour calculer les fréquences naturelles et les déformées modales de
plaques sont dues à Warburton (1954) et Leissa (1969).

Figure 6.4 – Figures de Chladni d'une plaque libre.

46
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

7 – MODELES D'AMORTISSEMENT
Dans les modèles de cordes, barres, poutres, membranes et plaques étudiées
précédemment, l'amortissement n'est pas pris en compte pour simplifier la mise en
équation du problème. En conséquence, les solutions pour les réponses libres obtenues ne
présentent pas de décroissance de l'amplitude des mouvements avec le temps. Dans tous
les cas considérés, la fonction Tn (t ) avait pour équation différentielle

T&&n (t ) + ω n2 Tn (t ) = 0 , n = 1, 2, K

7.1 – Facteur d'amortissement modal

La méthode la plus simple consiste à inclure un terme dissipatif correspondant à un modèle


d'amortissement visqueux

T&&n (t ) + 2ζ n ω n T&n (t ) + ω n2 Tn (t ) = 0

où ζ n est le facteur d'amortissement modal ( ζ n << 1 ). La solution correspond à celle


d'un système à un degré de liberté.

[
Tn (t ) = e −ζ nω n t a n sin(ω n 1 − ζ n2 t ) + bn cos(ω n 1 − ζ n2 t ) ]
ou encore la forme équivalente

(
Tn (t ) = An e −ζ n ω n t sin ω n 1 − ζ n2 t + ϕ n )
où les constantes (a n , bn ) et ( An , ζ n ) sont déterminées à partir des conditions initiales.

7.2 – Coefficient d'amortissement dans l'équation d'onde

D'autres modèles sont construits en insérant directement un coefficient d'amortissement


dans l'équation différentielle

 Modélisation de l'amortissement externe représentant la dissipation due par


exemple à la présence d'un fluide (air) dans le cas d'une membrane:

∂2w
équation non-dissipative: τ ∇ w − Ms 2 = 0
2

∂t
∂w ∂2w
équation dissipative: τ ∇2 w − c − Ms 2 = 0
∂t ∂t
c : coefficient d'amortissement

 Modélisation de l'amortissement interne en appliquant un coefficient proportionnel


à la vitesse de fluctuation des contraintes dans une poutre (modèle d'amortissement
de Kelvin-Voigt)

47
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

∂4w ∂2w
équation non-dissipative : + ρEI
A =0
∂x 4 ∂t 2
∂4w ∂  ∂4w  ∂2w
équation dissipative: EI 4 + α I  4  + ρ A 2 = 0
∂x ∂t  ∂x  ∂t

Remarque : Une forme équivalente à ce dernier modèle consiste à considérer le


module de Young complexe E = E (1 + jη ) . En considérant une variable complexe
pour le déplacement tel que w = W e jωt , l'équation précédente devient
∂4w ∂4w
+ j ω αEI
I −ω 2ρ Aw = 0
∂x 4
∂x 4

donc ω α ≡ ηE . L'utilisation du facteur de perte η pour représenter le rôle de


l'amortissement structural dans la réponse forcée d'une structure mécanique est
décrit dans la section 7.

7.3 – Dissipation aux limites

L'amortissement peut également être reporté dans la définition des conditions aux limites.
En effet, les modes de fixation des structures vont souvent introduire une dissipation. Un
exemple en est donné pour des conditions aux limites dans le cas des ondes longitudinales
dans une barre

k1 0 l k2

c1 c2

∂w( x, t ) ∂w(0, t ) ∂w( x, t ) ∂w(l , t )


AE = k 1 w(0, t ) + c1 AE = − k 2 w( l , t ) − c 2
∂x x =0 ∂t ∂x x =l ∂t

Figure 6.1 – Conditions aux limites dissipatives pour les ondes longitudinales dans
une barre.

48
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

8 – REPONSE FORCEE
Les solutions étudiées jusqu'à maintenant correspondent aux réponses libres de systèmes
continus. Elles dépendent des fréquences naturelles, des déformées modales et de
conditions initiales. On recherche maintenant la réponse en régime stationnaire à une
excitation harmonique forcée représentée par une force

F (t ) = F0 cos ω t

où ω est la pulsation imposée par l'excitation.

Remarque: La notation complexe est souvent employée F = F0 e jωt (ou plus simplement
F = F0 , le terme e jωt étant souvent omis) où F est une force complexe. Le signal
physique réel se retrouve par F (t ) = Re{F } = Re{F0 e jωt }

8.1 – Réponse forcée par décomposition modale

La méthode de décomposition modale est basée sur l'orthogonalité des déformées modales
φ n (r ) . Les φ n constituent une base orthogonale sur laquelle sont décomposés les
paramètres du système (ces équations sont démontrées en Annexe dans le cas des poutres)

M n = ∫ m(r ) φ n2 (r ) dr masse (modale) généralisée avec m(r ) la densité


K n = ω n2 M n raideur généralisée

C n = ∫ c(r ) φ n2 (r ) dr amortissement généralisé


Fn = ∫ f (r, t ) φ n (r ) dr force généralisée avec f (r, t ) la densité de force


Ces paramètres modaux permettent d'écrire une équation modale pour chaque mode qui est
découplée des autres

M n q&&n (t ) + C n q& n (t ) + K n q n (t ) = Fn (t )

Il s'agit là d'un système à 1 DDL dont qn (t ) est la solution du déplacement en coordonnées


pour le mode n . Elle s'exprime selon la nature du signal de la force F (t ) .

8.1.1 - Force quelconque

( )
q n (t ) = An e −ζ nω n t sin ω an t + θ n + Fn (t ) ∗ hn (t )

( )
An e −ζ nω n t sin ω an t + θ n : réponse libre du système dont les constantes An et φ n dépendent
des conditions initiales à t = 0 .

49
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Fn (t ) ∗ hn (t ) : réponse forcée représentée o=par le produit de convolution de la force par la


réponse impulsionnelle.

On a vu6 que la réponse impulsionnelle d'un système à 1DDL conduisait à

e −ζ nω n t
t t
Fn (t ) ∗ hn (t ) = ∫ Fn (t ) h n (t − τ ) dτ = ∫ F (τ ) e
ζ ω
− n nt
sin ω an (t − τ ) dτ
M n ω an
n
0 0

Cn
avec ζ n = et ω an = ω n 1 − ζ n2 . Ce terme représente la réponse en régime établi,
2M nω n
quand t >> 0 .

8.1.2 - Force harmonique

Une force complexe Fn e jωt produira une réponse de la forme q n = Bn e jωt où Bn est
complexe. L'équation du système devient

− ω 2 M n Bn + jω C n Bn + K n Bn = Fn

ou encore
[− ω 2
]
+ j 2ω ω nζ n + ω n2 M n Bn = Fn ⇒
Bn
Hn
= Fn

en posant
1
Hn =
[
M n (ω − ω 2
n
2
) + j 2ωω ζ ] n n

En représentant H n sous la forme H n e jϕ n


1 − 2ω ω nζ n
Hn = , tan ϕ n =
Mn (ω 2
n −ω ) + (2ωω ζ )
2 2
n n
2 ω n2 − ω 2

La réponse à la force Fn (t ) = Fn cos ωt est q n (t ) = Re{Bn e jωt }, soit

Fn  2ω ω ζ 
q n (t ) = Fn H n cos(ω t + ϕ n ) = cos ω t − arctan 2 n n2 
Mn (ω 2
n − ω 2 ) + (2ω ω nζ n )
2 2
 ωn − ω 

q n (t ) est la solution du déplacement en coordonnées généralisées pour le mode n . La


réponse à la force F (t ) est fournie par la synthèse modale


w(r, t ) = ∑ q n (t ) φ n (r )
n =1

6
voir cours Vibrations et Acoustique 1 (ENSIM 2A)

50
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

8.2 – Exemple pour une poutre en flexion

La première étape consiste à identifier les paramètres modaux généralisés. La


démonstration qui conduit à la relation donnée précédemment est reportée en Annexe. La
déformée φ n (x ) et la pulsation naturelle ω n pour le mode n satisfont l'équation
homogène des poutres
d 4φ n ( x )
EI 4
− ω n2 ρ A φ n ( x ) = 0
dx
l
et la déformée vérifie la relation d'orthogonalité ∫ ρ Aφ n (x )φ p (x )dx = 0 pour p ≠ n . En
0
multipliant par la déformée φ p (x ) et en intégrant, on aboutit à l'équation

l
d 4φ n ( x ) l

∫ EI φ p (x ) dx = ω n2 ∫ ρ Aφ n ( x )φ p (x )dx
0 dx 4 0

La prise en compte de la relation d'orthogonalité dans le second membre conduit à une


seconde relation d'orthogonalité dont la symétrie est vérifiée dans l'annexe A. Quand
p = n , les deux intégrales de l'équation précédente peuvent s'interpréter aisément comme
la raideur généralisée et la masse généralisée

d 4φ n ( x )
l l
K n = ∫ EI φ n ( x )dx et M n = ∫ ρ Aφ n ( x ) φ n ( x ) dx
0 dx 4 0

pour que la relation précédente s'écrive sous la forme

K n = ω n2 M n

La deuxième étape considère une excitation sous la forme d'une densité linéique de force
f ( x, t ) , la réponse forcée de la solution de l'équation inhomogène

∂ 4 w( x , t ) ∂ 2 w( x , t )
EI + ρ A = f (x, t )
∂x 4 ∂t 2


On cherche une solution sous la forme w( x, t ) = ∑ w m (t )φ m (x ) , donc
m =1

d φ m (x )
4
EI ∑ w m (t ) && m (t )φ m ( x ) = f (x, t )
+ ρ A∑ w
m dx 4 m

en multipliant par φ n ( x ) et en intégrant

l
d 4φ m ( x ) l l

∫0 EI ∑ wm (t ) φ n ( x ) dx + ∫ ρ A∑ w
&& m (t )φ m (x )φ n ( x ) dx = ∫ f (x, t )φ n (x ) dx
m dx 4 0 m 0

51
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

l
d 4φ m ( x ) l l

∑ w m (t )∫ EI φ n (x ) dx + ∑ w
&& m (t )∫ ρ Aφ m ( x )φ n (x ) dx = ∫ f (x, t )φ n ( x ) dx
m dx 4 m
144424443
0
1
0
4442444 3 1 0
442443
0 ou K n 0 ou M n Fn (t )

Quand m = n
&&n (t ) + K n wn (t ) = Fn (t ) .
Mnw

C'est l'équation d'un système à 1DDL non dissipatif. Un facteur d'amortissement modal ζ n
est introduit à ce niveau. Dans le cas d'une excitation harmonique de la force
f ( x, t ) = f ( x ) e jω t le déplacement de la poutre s'écrira

w( x, t ) = ∑ w n (t )φ n (x ) = ∑ wn φ n (x ) e jωt
n n
soit
[
M n − ω 2 + j 2ω ω nζ n + ω n2 wn = Fn ]
avec la force modale généralisée
l
Fn = ∫ f ( x, t ) φ n (x ) dx
0
La solution est

Fn e jω t
w( x , ω ) = ∑ φ n (x )
n =1 [
M n (ω n2 − ω 2 ) + j 2ω ω nζ n ]

Fn e jϕ n e jω t − 2ω ω nζ n
=∑ φ n (x ) avec tan ϕ n =
n =1 M n (ω n2 − ω 2 ) 2 + (2ω ω nζ n ) 2 ω n2 − ω 2

− 20 log(2 K nζ n )
20 log H n

La figure ci-contre représente


−20 log K n la fonction de transfert H n (ω )
si w( x, ω ) est écrit sous la
−12 dB/octave forme
− 20 log(M nω 2 )
10 dB w( x, ω ) = ∑ H n Fn φ n (x ) e jω t .
n

-2 -1 0 1
10 10 10 10
0
Figure 8.1 – Réponse
π fréquentielle en amplitude et
− phase pour un mode.
2
ϕn
−π

52
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Exemple : Cas d'une force ponctuelle sur une poutre simplement supportée

F0
0 l La poutre est excitée par une distribution de
force (force ponctuelle)

x0 f ( x, t ) = F0 δ (x − x 0 ) e jω t
Figure 8.2 – Excitation d'une poutre
par une force ponctuelle

La force modale généralisée s'écrit Fn = ∫ F0 δ (x − x 0 ) φ n (x ) dx = F0 φ n (x 0 )

Remarque : si la force est appliquée sur le nœud du mode p , φ p (x 0 ) = 0 et la force


généralisée pour le mode p est nulle : F p = 0 . Pour une poutre simplement supportée
nπ x 0
Fn = F0 sin
l
Si la force est appliquée au centre x 0 = l 2 , Fn = F0 sin nπ 2 et seuls les modes impairs
seront excités.

8.3 – Cas des plaques rectangulaires


Cas général pour les plaques homogènes avec excitation harmonique

Les expressions sont similaires à celles des poutres.


Fmn e jω t
w( x, y , ω ) = ∑∑ φ mn (x, y )
m n M mn ω mn
2
[
− ω 2 + j 2ω ω mn ζ mn ]
Lx L y

avec la masse généralisée M mn = ρ h ∫ ∫ φ mn


2
(x, y ) dx dy
0 0
Lx L y

la force généralisée Fmn = ∫ ∫ f (x, y ) φ (x, y ) dx dy


0 0
mn

Cas particulier d'une plaque simplement supportée

mπ x nπ y
la déformée modale φ mn (x, y ) = sin sin
Lx Ly
mπ x
Lx y
nπ y
L
ρ h Lx L y
la masse généralisée M mn = ρ h ∫ sin dx ∫ sin 2
2
dy =
0
Lx 0
Ly 4

Cas particulier d'une excitation ponctuelle (plaque simplement supportée)

la force f ( x, y ) = F0 δ ( x − x 0 ) δ ( y − y 0 )

la force généralisée
mπ x nπ y mπ x 0 nπ y 0
Lx y L

Fmn = F0 ∫ δ (x − x 0 ) sin dx ∫ δ ( y − y 0 ) sin dy = F0 sin sin


0
Lx 0
Ly Lx Ly

53
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

8.4 – Synthèse modale

8.4.1 – Contribution de chaque mode

Quand une structure est excitée à la pulsation ω , tous les modes sont plus ou moins
excités. Le champ vibratoire est créé par la superposition de tous les modes. La
contribution de chacun dépend
- de la force modale généralisée du mode (donc de la position de la force
d'excitation),
- de la proximité de la pulsation naturelle du mode de celle de l'excitation.

20 log w
ω

20 log wA

20 log wC
20 log wB

anti-résonance
log ω

ωA ωB ωC

Figure 8.3 – Réponse totale due à la contribution de 3 modes tel que w = w A + w B − w c

Sur la figure ci-dessus :


- le mode A ( ω A < ω ) en fonction de la masse modale généralisée FA M Aω 2 ,
- le mode B ( ω B ~ ω ) est contrôlé majoritairement par l'amortissement,
- le mode C ( ω C > ω ) contribue en fonction de la raideur généralisée FC K C .

8.4.2 – Cas particulier d'une plaque carrée


m2 + n2
Les pulsations naturelles de la plaque carrée de m 1 2 3 4 5 6 7
côtés L sont données par n
1 2 5 10 17 26 37 50

π 
2

ω mn =   (m 2 + n 2 )
D 2 5 8 13 20 29 40 53

L ρh 3 10 13 18 25 34 45 58

Il y aura plusieurs combinaisons (m, n ) ayant la 4 17 20 25 32 41 52 65

même valeur m 2 + n 2 , comme le montre la table ci- 5 26 29 34 41 50 61 74


contre. Plusieurs modes différents auront donc la 6 37 40 45 52 61 72 85
même pulsation naturelle. Exemple : (1,7), (7, 1) et
(5,5). 7 50 53 58 65 74 85 98

Tableau 8.1 – Fréquences propres normalisée pour une plaque carrée

54
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Leur superposition va conduire à une forme apparente qui va dépendre de l'excitation et


poura tromper l'expérimentateur. Considérons les modes (1,2) et (2,1) avec une excitation à
leur pulsation naturelle
π 
2
D
ω 12 = ω 21 = 5  
L ρh
y
L L
 excitation en x 0 = , y 0 = , sur la ligne nodale
2 4
du mode (2,1). La déformée du mode (1,2)
apparaît Φ12
πx 2π y
Φ 12 = A12 sin sin
L L x

y
L L
 excitation en x0 = , y 0 = , sur la ligne nodale
4 2
du mode (1,2). La déformée du mode (2,1)
apparaît
Φ 21
2π x πy
Φ 21 = A21 sin sin
L L
x

L L
 excitation sur la diagonale en x0 = , y0 = . y
4 4
Les deux modes sont également excités car les
forces modales généralisées sont identiques. Ainsi,
A12 = A21 et
Φ12, 21
 πx 2π y 2π x π y
Φ 12, 21 = A12  sin sin + sin sin 
 L L L L 
x
Cette déformée présente une ligne nodale pour
y = L − x où Φ 12, 21 = 0 .
Figure 8.4 – Déformées apparentes
(non-modale) pour une plaque
carrée.

Cependant, si la position du point d'excitation est changée, A21 = α A12 et une forme
modale différente apparaît, comme la figure suivante permet de le constater pour les modes
(1,2) et (2,1), (1,4) et (4,1), (1,5) et (5,1). Ces formes ne sont pas orthogonales car si

Φ A = φ12 + α A φ 21 et Φ B = φ12 + α B φ 21
alors

∫∫ Φ A Φ B dS = ∫∫ (φ122 + α A φ 21 φ12 + α B φ12 φ 21 + α A α B φ 212 ) dS


S S

= ∫∫ (φ122 + α A α B φ 212 ) dS ≠ 0
S

55
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Figure 8.5 – Lignes nodales des déformée apparentes dues aux combinaisons de
modes pour une plaque carrée

7.4.3 – Grandeurs quadratiques moyennes


20 log w
Ce sont souvent ces quantités qui sont mesurées sur les
structures mécaniques vibrantes. Soit le déplacement
w(x, y, t ) ) et la vitesse v (x, y, t )

w( x, y , t ) = e jω t ∑∑ F mn H mn (ω )φ mn ( x, y )
m n
− 12 dB/oct
v ( x , y , t ) = jω w ( x , y , t ) log ω

La vitesse quadratique moyenne se définit par 20 log v



ω

v ( x, y , t ) = ∫ v (x, y, t ) dt
2 1 2

T 0

= v (x, y, t )
1 2

2
2 + 6 dB/oct − 6 dB/oct
ω2
= ∑∑ F mn H mn (ω )φ mn (x, y ) log ω
2 m n
Figure 8.6 – Réponse d'un mode en
déplacement et en vitesse

56
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

2
En considérant que ∑zi i
= ∑∑ z i z ∗j
i j

ω2
v 2 ( x, y , t ) = ∑∑∑∑ F mn F pq∗ H mn (ω ) H ∗pq (ω ) φ mn ( x, y )φ pq (x, y )
2 m n p q

L'intégration de v 2 (x, y, t ) sur la surface d'une plaque L x × L y conduit à


Lx L y Lx L y
ω2
∫∫ v (x, y , t ) dx dy = ∑∑ H mn (ω ) ∫ ∫ φ (x, y ) dx dy
2 2 2 2
Fmn mn
0 0
2 m n 0 0
avec
H mn (ω ) =
1
[ ]
2
2
M mn (ω mn2 − ω ) + (2 ω ω
2 2
mn ζ mn )2

Pour une plaque homogène simplement supportée


Lx L y
ρ h Lx L y
M mn = ρ h ∫ ∫ φ mn (x, y ) dx dy =
2

0 0
4
d'où
2
4ω 2 Fmn
∫∫ v ( x, y , t ) dx dy =
2
∑∑
2( ρ h ) L x L y
2
m n (ω 2
mn − ω 2 ) + (2ω ω mn ζ mn )
2 2

La vitesse quadratique moyenne sur la surface de la plaque peut s'exprimer par une simple
somme de la valeur quadratique des composantes de chaque mode.

8.4.4 – Facteur de perte et amortissement structural

Pour les calculs dynamiques de structures mécaniques, le module de Young est souvent
considéré sous la forme complexe
E = E (1 + jη )

où η est le facteur de perte qui se définit par

Energie dissipée par cycle


η=
2π Energie potentiele maximale

La raideur modale généralisée de la structure (poutre, plaque, etc.) qui est proportionnelle
au module de Young, devient elle aussi complexe

K n = K n (1 + jη )

Une excitation harmonique Fn e jω produit une réponse q n (t ) = Bn e jω t et l'équation du


système mécanique est
− ω 2 M n Bn + K n Bn = Fn
d'où

57
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Fn e jω t
q n (t ) =
(
Mn ωn −ω2
2
)
avec ω n = K n M n la pulsation propre complexe ω n = ω n2 (1 + jη ) , soit
2 2

Fn e jω t
q n (t ) = A la résonance ω = ω n et η = 2ζ n
M n (ω n2 − ω 2 + jη ω n2 )

58
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

9 – PROPAGATION DES ONDES VIBRATOIRES


Sous l'action d'une excitation mécanique, les ondes vibratoires se propagent dans les
structures mécaniques de grandes dimensions ou dissipatives. la solution générale du
déplacement peut s'écrire
w( x, t ) = X (x ) T (t )
Pour une excitation harmonique T (t ) = e jω t , donc
w( x, t ) = X ( x ) e jω t

9.1 – Ondes quasi-longitudinales dans les barres

A partir de la relation
X ′′( x ) 1 T&&(t ) E
= = constante , cL =
X ( x ) c L2 T (t ) ρ
on obtient avec T (t ) = e jω t

1 T&&(t ) ω2
= − = − k L2
cL2 T (t ) cL2
ce qui conduit à l'équation X ′′( x ) + k L2 X (x ) = 0 dont les solutions sont (en notation
complexe)
X (x ) = A e − jk L x + B e jk L x
k L = ω c L est le nombre d'onde ( c L : célérité des ondes longitudinales)
A e − jk L x : onde se propageant vers les x positifs
jk L x
Be : onde se propageant vers les x négatifs

9.1.1 – Onde dans une barre semi-inifinie

Ainsi, une force F (t ) = F0 e jω t appliquée à une barre semi-infinie va créer une onde
propagative
w( x, t ) = W e − jk L x e jω t

F0 w( x , t )
x

0
Figure 9.1 – Déplacement longitudinal produit par une force appliquée à
l'extrémité d'une barre infinie

En considérant la relation d'équilibre des forces à l'extrémité x = 0

∂w(x, t )
∑F x =0
=EA
∂x x = 0
+ forces extérieures x = 0 = 0

59
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

∂w(x, t )
En calculant = − j k LW e − jk L x e jω t , la relation d'équilibre devient
∂x
− j k L E AW e jω t + F0 e jω t = 0
F0
Elle permet d'obtenir l'amplitude de l'onde W = . L'onde propagative (avec
jk L E A
l'hypothèse que l'onde n'est pas réfléchie) s'écrit

F0
w( x , t ) = e − jk L x e jω t
jk L E A

9.1.2 – Impédance mécanique

L'impédance mécanique au point d'application de la force s'exprime par

force F0 e jω t
Zm = = ,
vitesse x =0 jω w(0, t )

Pour une barre semi-infinie avec une onde purement propagative, l'impédance mécanique
Z m correspond à l'impédance caractéristique

F0 e jω t EA
Zc = = = ρ A cL = m cL , m : masse par unité de longueur
jω w(0, t ) c L

(et l'équation du déplacement devient w( x, t ) = (F0 jωZ c ) e − jk x x e jω t )


Dans le cas où l'onde incidente e − jk L x est partiellement réfléchie, un terme e jk L x apparaît
dans l'équation et l'impédance mécanique est modifiée.

Exemple d'une barre libre de longueur l

F0 w( x , t )
x

0 l
Figure 8.2 – Déplacement longitudinal produit par une force appliquée à
l'extrémité d'une barre finie libre de longueur l

Expression du déplacement
w (x , t ) = W ( +
e − jk L x + W −
e jk L x
)e jω t

W + : amplitude de l'onde qui se propagent vers les x > 0


W − : amplitude de l'onde qui se propagent vers les x < 0

La barre est libre donc les conditions aux limites sont

60
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

∂w(x, t )
x=0 EA = − F0 e jω t
∂x x = 0
∂w( x, t )
x=l EA =0
∂x x = l
Puisque
∂w(x, t )
∂x
( )
= − j k L W + e − jk L x − W − e jk L x e jω t ,

F0
la première condition aux limites permet d'écrire W + − W − = et la seconde
j kL E A
cos k L l (W + − W − ) = j sin k L l (W + + W − ) , soit

= j tan k L l (W + + W − )
F0
j kL E A
L'impédance mécanique est
F0 e jω t F0 k E A tan k L l EA
Zm = = =− L = j
( )
tan k L l
jω w(0, t ) jω W + W + −
jω cL

EA E
En considérant = ρE A = ρ A = Zc , l'impédance mécanique au point
cL ρ
d'application de la force pour une barre libre est

Z m = j Z c tan k L l

L'impédance mécanique dépend donc de la structure et de ses conditions aux limites7.

9.1.3 – Puissance mécanique injectée

La puissance mécanique injectée dans une structure par une force se définit comme le
produit moyen dans le temps de cette force par la vitesse au point d'application
Π = F (t ) v (0, t ) , ce qui correspond aussi
1
2
Re F0 v ∗ (0)
Π= { }
si on utilise la notation complexe. En écrivant v (0 ) = F0 Z m

1  F0∗  1  1  2
Π= Re  F0  = Re   F0
2  Z m∗  2  Z m 

Pour une barre semi-infinie la puissance injectée par une force F0 est
2 2
F0 F0
Π= = .
2 Zc 2ρ A cL

7
Z m = − j Z c cot k L l si l'extrémité de la barre est encastrée ( w(l , t ) = 0 ).

61
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Re{1 Z m } = 0 car l'impédance


2
Pour la barre finie libre décrite précédemment Π = 1 2 F0
mécanique Z m est purement imaginaire. Aucune puissance n'est injectée dans la barre qui
n'est pas dissipative et qui n'est pas connectée à une structure à laquelle elle pourrait
transférer de l'énergie. Si maintenant on considère un module de Young complexe pour
introduire le facteur de perte E = E (1 + jη ) . Avec l'hypothèse η << 1 , on exprime
 η
- la célérité du son complexe c L = E ρ = E (1 + jη ) ρ ≈ E ρ 1 + j 
 2
ω ω  η  η
- le nombre d'onde complexe kL = ≈  1 − j  = k L 1 − j 
cL E ρ 2  2
L'impédance mécanique devient complexe

 η   η 
Z m = j ρ E A tan k L l ≈ jZ c 1 + j  tan k L l 1 − j 
 2   2 

et la puissance ne sera pas nulle.

9.2 – Ondes de flexion dans les poutres

Si on considère un déplacement transversal w( x, t ) = X ( x )T (t ) , l'équation de propagation


des ondes de flexion conduit à

E I X (4 ) ( x ) T&&(t )
=− = constante
ρ A X (x ) T (t )
T&&(t )
Si T (t ) = e jω t alors = −ω 2 et
T (t )
ω 2ρ A
X (4 )
(x ) − k 4
B X (x ) = 0 , avec k B4 =
EI

Les solutions pour X ( x ) peuvent s'écrire sous la forme

X (x ) = B1 e − jk B x + B 2 e jk B x + B3 e − k B x + B 4 e k B x

B1 e − jk B x est une onde qui se propage vers les x > 0


B2 e jk B x
est une onde qui se propage vers les x < 0
−kB x
B3 e est une onde dont l'amplitude décroît dans la direction des x > 0 ,
sans rotation de phase,
B4 e kB x est une onde dont l'amplitude décroît dans la direction des x < 0 ,
sans rotation de phase.

62
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

Les deux dernières ondes se nomment ondes évanescentes. k B correspond bien à la


définition d'un nombre d'onde de flexion k B = ω c B , où c B est la célérité des ondes de
flexion dans la poutre ( c B : vitesse de phase). Comme par ailleurs k B4 = ω 2 ρ A E I

ρA EI
kB = ω 4 et cB = ω 4
EI ρA

La célérité des ondes de flexion dans la poutre dépend de la pulsation ω : elle n'est donc
pas constante avec la fréquence et le nombre d'onde n'est pas une droite comme pour les
ondes acoustiques ou les ondes longitudinales dans les barres.

ω ρ
kL = =ω
cL E

ω ρA
kB = = ω 4
cB EI

ω
ωc

Figure 9.3 – Nombres d'onde des ondes longitudinales et de flexion en fonction de la fréquence

9.3 – Flux de puissance transmis par les ondes de flexion dans les poutres

Comme pour l'intensité acoustique, on parle couremment d'intensité de structure. Pour les
poutres ce terme désigne la puissance transmise à travers la section de la poutre (en Watt).
En considérant les deux mouvements couplés du modèle d'Euler-Bernouilli

a) le déplacement transversal w et l'effort tranchant Q ,


b) la rotation de flexion θ et le moment flechissant M ,

l'intensité (ou flux de puissance) à travers la section de la poutre s'écrit en utilisant les
variables complexes
1
{
I = Re M θ& ∗ + Q w& ∗
2
}
Les vitesses dans l'expression précédente s'écrivent v = w& = jω w et θ& = jω θ . En utilisant
les expression obtenues précédemment
∂w ∂2w ∂3w
θ= , M = EI 2 , Q = − EI 3
∂x ∂x ∂x

63
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

on obtient l'intensité exprimée en fonction du déplacement


EI  ∂ 2 w ∂w& ∗ ∂ 3 w ∗  ω EI  ∂ 2 w ∂w ∗ ∂ 3 w ∗ 
I= Re 2 − 3 w&  = − Im  2 − 3 w ,
2  ∂x ∂x ∂x  2  ∂x ∂x ∂x 
en fonction des vitesses vibratoire en posant w = v jω
EI  ∂ 2 v ∂v ∗ ∂ 3 v ∗ 
I= Im  − v ,
2ω  ∂x 2 ∂x ∂x 3 
où encore en fonction de l'accélération en posant v = a jω
EI  ∂ 2 a ∂a ∗ ∂ 3 a ∗ 
I= Im  − a .
2ω 3  ∂x 2 ∂x ∂x 3 

En un point de la poutre suffisemment éloigné des extremités ou des forces d'excitations


(c'est à dire d'une discontinuité du champ vibratoire) les différentes dérivées spatiales
s'écrivent simplement sous la forme

v = A e − jk B x + B e jk B x
∂v
= − jk B ( A e − jkB x − B e jk B x )
∂x
∂ 2v
= − k B2 ( A e − jk B x + B e jk B x ) = −k B2 v
∂x 2

∂ 3v ∂v
= jk B3 ( A e − jk B x − B e jk B x ) = − k B2
∂x 3
∂x

L'utilisation de ces relations dans la formulation générale de l'intensité structurale dans la


poutre conduite à l'approximation dite de champ lointain

EI  ∂v ∗ ∂v ∗  EI k B2  ∂v ∗ 
I ≈ I CL = Im − k B2 v + k B2 v =− Im v .
2ω  ∂x ∂x  ω  ∂x 
ρA
Exprimer le nombre d'onde par sa valeur k B2 = ω , conduit à l'expression usuelle de
EI
l'intensité en champ lointain
 ∂v ∗  EIρA  ∂a ∗ 
I CL = − EIρA Im v =− Im a .
 ∂x  ω2  ∂x 
Cette approximation a souvent été utilisée avec un schéma aux différences finies
( ∂a ∂x ≈ (a 2 − a1 ) ∆x et a ≈ (a 2 + a1 ) 2 ) pour mesurer l'intensité de structure dans une
poutre à l'aide de deux accéléromètres à condition de valider l'approximation de champ
lointain

a1
a2
I CL ≈
EIρA
2∆x ω 2
{ }
Im a1∗ a 2 .
∆x

64
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

10 – REPONSE FORCEE PAR DECOMPOSITION EN ONDES


Cette méthode permet d'obtenir des solutions analytiques à partir de la connaissance des
conditions aux limites et des excitations. Elle est limitée aux structures unidimensionnelles
et aux excitations harmoniques.

Méthode : Le système vibrant est divisé en sous-structures (ou tronçons). Dans chaque
tronçon, les conditions aux limites et les conditions de raccordement permettent de trouver
des solutions en termes d'ondes forcées. Cette méthode est également désignée sous le nom
de méthode spectrale et les tronçons sont appelés éléments spectraux.

10.1 – Présentation de la méthode pour les barres

Pour les barres ou les systèmes dont les équations ondes sont représentées par des
opérateurs différentiels d'ordre deux, les conditions aux limites sont décrites par deux
équations (pour x = 0 et x = l ) et les conditions de raccordement portent sur un
déplacement et un effort.

Le cas d'une barre excitée en torsion est choisi comme exemple. Les déplacements
angulaires θ (x, t ) sont les solutions de l'équation différentielle

∂ 2θ ( x, t ) ∂ 2θ ( x , t )
G I0 − ρ I =0
∂x 2 ∂t 2
0

En adoptant une solution harmonique de la forme θ (x, t ) = θ (x ) e jω t , l'équation


différentielle précédente peut se mettre sous la forme

d 2θ ( x )
GI0 2
+ ρ I 0 ω 2 θ (x ) = 0
dx

Il est considéré que cette barre est encastrée aux deux extrémités et qu'elle est excitée par
un couple harmonique en x = x 0
M ( x 0 , t ) = M 0 e jωt

0 M0 l
x

x0
θ (0) = 0 θ (l ) = 0

Figure 10.1 – Excitation des ondes de torsion dans la barre encastrée

65
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

10.1.1 – Conditions de raccordement

La méthode consiste à diviser la barre en deux tronçons et à chercher les solutions θ 1 (x ) et


θ 2 (x ) pour chaque tronçon. A la jonction des deux tronçons en x = x 0 , il faut exprimer les
conditions de raccordement :

 continuité des déplacements


θ 1 ( x 0 ) = θ 2 (x 0 )


 discontinuité du moment de torsion G I 0 dû au couple d'excitation M 0
dx

dθ 1 (x ) dθ ( x )
G I0 − G I0 2 = M0
dx x = x0 dx x = x0

auxquelles s'ajoutent les conditions aux limites

θ 1 (0) = 0 et θ 2 (l ) = 0

Les solutions générales pour les déplacements angulaires dans les deux tronçons sont

θ 1 ( x ) = A1 e − jkx + B1 e jkx
θ 2 (x ) = A2 e − jkx + B2 e jkx
ou encore la forme équivalente

θ 1 (x ) = a1 sin kx + b1 cos kx
θ 2 (x ) = a 2 sin kx + b2 cos kx

avec le nombre d'onde de torsion k = ω cT et la célérité des ondes de torsion dans la barre
cT = G ρ .

Les solutions qui satisfont les conditions aux limites pour toutes les valeurs de k sont

θ 1 (x ) = a1 sin kx
θ 2 (x ) = a 2 sin k ( x − l )

L'utilisation des conditions de raccordement permet d'écrire des équations qui peuvent se
mettre sous la forme matricielle
 sin kx 0 − sin k (x 0 − l )  a1   M 
0
cos kx − cos k ( x − l ) a  =  0 
 0 0   2   k G I 0 

10.1.2 – Solution du déplacement

L'équation précédente conduit aux solutions suivantes pour a1 et a 2

66
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

 M 0 sin k (x 0 − l )
− sin k (x 0 − l )
−1  0  − 
 a1   sin kx 0
 M 0  =  kG I 0 ∆
a  = cos kx − cos k ( x 0 − l )

 2   k G I   − M 0 sin kx 0 
0
 0 
 
kG I 0 ∆
avec le déterminant du système ∆ = sin kl .

Les équations pour les deux tronçons de la barre sont donc

 M 0 sin k (x 0 − l )
θ 1 (x ) = − k G I sin kl
sin kx 0 ≤ x ≤ x0

0
M 0 sin kx 0
θ 2 ( x ) = − sin k (x − l ) x0 ≤ x ≤ l
 k G I 0 sin kl

Cette méthode fournit donc une solution analytique ("close form") de la réponse forcée.
Les zéros de la fonction sin kl (qui apparaît dans la solution des deux tronçons)
correspondent aux fréquences naturelles

ω nπ c T
kl = l = nπ soit ωn =
cT l

Elle met aussi en évidence des fréquences d'anti-résonances pour sin k (x 0 − l ) = 0 et


sin kx = 0 (tronçon 1), et pour sin kx 0 = 0 et sin k (x − l ) = 0 (tronçon 2). Contrairement
aux fréquences naturelles, ces anti-résonances dépendent de la position du point
d'excitation et du point d'observation. En particulier, quand sin k (x 0 − l ) = 0 , c'est à dire à
la pulsation ω = nπ cT (l − x 0 ) , la réponse est partout nulle sur le tronçon 1, alors que
l'amplitude sur le tronçon 2 est correspond à celle d'une barre de longueur l − x 0 dont les
extrémités sont encastrées. La situation est inversée pour ω = nπ cT x 0 .
Cette solution sera comparée plus loin à la méthode modale.

10.2 – Extensions de la méthode

10.2.1 – Barres et poutres hétérogènes

Les caractéristiques mécaniques peuvent varier pour les tronçons. Dans l'exemple suivant,
la méthode va considérer 3 tronçons dans lesquels les solutions générales seront

θ 1 (x ) = a1 sin kx + b1 cos kx , 0 ≤ x ≤ l1
θ 2 (x ) = a 2 sin kx + b2 cos kx l1 ≤ x ≤ x 0
θ 3 (x ) = a 3 sin kx + b3 cos kx x0 ≤ x ≤ l

67
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

0 M0 l
l1 ρ a , I a , Ga pour 0 ≤ x ≤ l1
x

ρ b , I b , Gb pour l1 ≤ x ≤ l
θ (l ) = 0
x0
θ (0) = 0

Figure 10.2 – Cas de deux barres connectées

En x = l1 , les conditions de raccordement seront

dθ 1 (x ) dθ ( x )
θ 1 (l1 ) = θ 2 (l1 ) et Ga I a = Gb I b 2
dx x = l1 dx x = l1

Avec les conditions aux limites elles permettent de constituer un système linéaire de 3
équations dont la résolution conduira aux solutions dans les 3 tronçons. Le nombre de
tronçons à prendre en compte dépend du nombre de singularités (excitations et
discontinuités de structure).

10.2.2 – Milieux dissipatifs

L'amortissement est introduit par l'intermédiaire du module de Young complexe

E = E (1 + jη ) , η facteur de perte

de même pour le module de cisaillement G = E 2(1 + υ )

G = G (1 + jη )
Dans les solutions du déplacement
θ (x ) = A e − jkx + B e jkx

ω ρ ρ
le nombre d'onde de torsion k = =ω est remplacé par k = ω , soit
cT G G
k
k=
1 + jη

Comme η est très faible, l'approximation suivante peut être employée8

k 1 − jη  η
k= ≈ k 1 − j  .
(1 + jη )(1 − jη )  2

8
En utilisant les approximations suivantes pour ε << 1
(1 + jε )(1 − jε ) = 1 + ε 2 ≈ 1 et (1 − jε )(1 − jε ) = 1 − ε 2 − j 2ε ≈ 1 − j 2ε
68
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

La solution du déplacement angulaire du tronçon 1 dans le premier exemple devient

M 0 e j k ( x0 − l ) − e − j k ( x 0 − l ) e j k x − e − j k x
θ 1 (x ) = −
k GI0 e j kl − e − j k l 2j

η η
( )
Le dénominateur 2 j e j kl − e − j kl = − sin kl cosh
2 2
l + j cos kl sinh
l ne s'annule plus pour
les fréquences naturelles : l'amortissement limite l'amplitude des déplacements.

10.2.3 – Excitation répartie

Le déplacement pour une excitation ponctuelle unitaire est la solution de l'équation

d 2θ ( x )
G I0 2
+ ω 2 ρ I 0 θ ( x ) = δ ( x − x ′)
dx

Cette solution élémentaire du problème s'appelle fonction de Green et se note G (x ′ x ) .


D'après les résultats précédents (cas non dissipatif)

1 sin k (x ′) − l
 G1 (x ′ x ) = − k G I

sin kx 0 ≤ x ≤ x′
G (x ′ x ) =  0 sin kl
1 sin kx ′
G 2 (x ′ x ) = − sin k (x − l ) x′ ≤ x ≤ l
 k G I 0 sin kl

La solution générale d'un problème peut s'écrire à l'aide de la fonction de Green. En


considérant une excitation répartie m( x ) (moment), le déplacement angulaire peut s'écrire

l x l
θ (x ) = ∫ m( x ′) G (x ′ x ) dx ′ = ∫ m(x ′) G 2 (x ′ x ) dx ′ + ∫ m( x ′) G1 (x ′ x ) dx ′
0 0 x

Exemple : m( x ) = M 0 δ ( x − x 0 )

x l
θ (x ) = M 0 ∫ δ ( x ′ − x 0 ) G 2 (x ′ x ) dx ′ + M 0 ∫ δ (x ′ − x 0 ) G1 (x ′ x ) dx ′
0 x
soit
θ 1 (x ) = M 0 G 2 (x 0 x ) quand 0 ≤ x ≤ x 0
θ 2 ( x ) = M 0 G1 (x 0 x )

quand x 0 ≤ x ≤ l

ce qui correspond bien aux résultats obtenus précédemment.

69
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

10.3 – Cas des poutres en flexion

La méthode s'applique de la même façon que pour les barres. Les calculs sont plus longs
car la solution générale comporte 4 coefficients (ondes propagatives et ondes
évanescentes) et la poutre peut être excitée par des forces et des moments.

Comme exemple, on considère une poutre encastrée-libre excitée par une force
harmonique F ( x 0 , t ) = F0 e jω t .

0 F0 l
x  w (x ) e jω t 0 ≤ x ≤ x0
w( x , t ) =  1
w2 (x ) e
jω t
x0 ≤ x ≤ l
x0

Figure 10.3 – Excitation des ondes de flexion dans la poutre encastrée - libre

La poutre est composée de deux tronçons où les déplacements doivent vérifier l'équation

d 4 wi ( x )
EI − ω 2 ρ A wi ( x ) = 0 , i = {1, 2}
dx 4

Les solutions sont

w1 (x ) = A1 sin kx + B1 cos kx + C1 sinh kx + D1 cosh kx


w2 (x ) = A2 sin kx + B2 cos kx + C 2 sinh kx + D2 cosh kx

ρA
avec k = ω 4 .
EI
Les conditions aux limites s'écrivent de la façon suivante

x = 0 : extrémité encastrée x = l : extrémité libre


d 2 w2 (x )
w1 (0) = 0 EI =0
dx 2 x = l
dw1 (x ) d 3 w2 (x )
=0 EI =0
dx x = 0 dx 3 x = l

Les conditions de raccordement sont

w1 (x 0 ) = w2 (x 0 ) continuité des déplacements


w1′ (x 0 ) = w2′ (x 0 ) continuité des rotations
E I w1′′(x 0 ) = E I w2′′ ( x 0 ) continuité des moments
E I w1′′′(x 0 ) − E I w2′′′( x 0 ) = F0 discontinuité de l' effort tranchant

70
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

L'utilisation des solutions w1 (x ) et w2 ( x ) avec ces 8 conditions permet d'obtenir un


système linéaire à 8 équations
 A1   F0 EI 
 M   0 
     
  D   
A   1 =  
  A2   M 
  8×8 
 M   
   
D2   0 
et de calculer les coefficients de A1 à D2 .

10.4 – Comparaison avec la méthode de la synthèse modale

Pour faire la comparaison avec la méthode de synthèse modale, le premier exemple d'une
barre excitée localement en x = x 0 par un couple harmonique de moment M 0 est
considéré avec un milieu dissipatif.

Avec la méthode modale le déplacement angulaire s'obtient par


Fn
θ (x ) = ∑ (x )
n =1 [
Mn ωn −ω2
2
]φ n

avec la déformée modale


nπ x
φ n (x ) = sin
l

la masse modale généralisée


ρ I 0l
(x ) dx = ∫ ρ I 0 sin 2 nπ x dx =
l l
M n = ∫ ρ I0 φ 2
n
0 0
l 2
la force modale généralisée
l l
nπ x nπ x 0
Fn = ∫ M 0 δ (x − x 0 )φ n (x ) dx = ∫ M 0 δ ( x − x 0 ) sin dx = M 0 sin
0 0
l l
la pulsation naturelle complexe
 nπ  G  nπ  G
2 2

ω = 
2
=  (1 + jη ) = ω n2 (1 + jη )
 l  ρ  l  ρ
n

soit
nπ x 0
sin
nπ x  nπ  G
∞ 2
2M 0
θ (x ) = ∑ l sin , avec ω =  2
 .
ρ I 0 l n =1 ω n − ω + jω n η  l  ρ
2 2 2 n
l

La solution modale tronquée à N = 16 est comparée à la solution ondulatoire sur la figure


suivante.

71
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Réponse d'une barre encastrée à x/l = 0.25 Réponse d'une barre encastrée à x/l = 0.28
0 0

-5 -5

-10 -10

deplacement [dB]
deplacement [dB]

-15 -15

-20 -20

-25 -25

-30 -30

-35 -35
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
fréquence réduite kl fréquence réduite kl

Figure 10.4 – Réponses par la méthode des ondes forcées (trait plein) et la méthode
modale tronquée (N = 16, trait interrompu) pour une barre excitée par un couple en
x 0 l = 0.6 pour des points d'observation à x l = 0.25 (à gauche) et x l = 0.28 (à
droite).

Malgré l'intérêt que présente la méthode de décomposition en ondes forcées, elle est moins
générale que la méthode modale. Des extensions aux plaques rectangulaires ont été
proposées : les conditions de raccordement entre tronçons rectangulaires se font par les
composantes de séries de Fourier (tronquées) représentant les grandeurs le long des
frontières.

72
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

ANNEXE A

Identification des paramètres modaux généralisés pour la poutre en flexion.

Si on considère l'équation homogène des plaques dans laquelle on reporte la solution


générale (pour le mode n ) exprimée en fonction de la pulsation naturelle ω n et de la
déformée φ n obtenus pour des conditions aux imites particulières, on obtient
d 4φ n (x )
4
− ω n2 ρ Aφ n (x ) = 0
EI
dx
En multipliant par la déformée φ p (x ) et en intégrant, on aboutit à l'équation (1)
d 4φ n (x )
l l

∫ EI 4
φ p (x ) dx − ω n2 ∫ ρ Aφ n (x )φ p ( x )dx = 0 (1)
0
dx 0

On vérifie la symétrie de chacune des deux intégrales par rapport à n et p . Pour la


seconde, la symétrie est évidente
l l

∫ ρ Aφn (x )φ p (x )dx = ∫ ρ Aφ p (x )φn (x )dx


0 0
Pour la première, on réalise des intégrations par parties successives
d 4φ n (x ) d 3φ n ( x ) dφ n ( x )  d 3φ n (x )
l
l l

∫0 EI 4
φ p ( x ) dx = − ∫ EI 3
dx +  EI 3
φ n ( x )
dx 0 dx dx  dx 0
Si on considère des conditions simplement supportées
d 2φ n ( x ) d 2φ n ( x )
φ n (0) = 0, = 0, φ n (l ) = 0, =0
dx 2 x =0 dx 2 x =l
On contacte que le terme intégré est nul: il en sera de même pour les opérations
successives
l

∫ EIφ φ dx
( 4)
p n
0

[ ]
l
l
= − ∫ EIφ p( 3)φ n′ dx + EIφ p( 3)φ n
0
0

= ∫ EIφ p′′φ n′′ dx − [EIφ p′′φ n′ ] 0


l
l

= − ∫ EIφ p′ φ n( 3) dx + [EIφ p′ φ n′′] 0


l
l

[ ]
l
l
= ∫ EIφ pφ n( 4 ) dx − EIφ pφ n( 3)
0
0

73 0
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

donc la symétrie est vérifiée


l
d 4φ n ( x ) l
d 4φ p ( x )
∫0 EI dx 4 φ p (x ) dx = ∫0 EI dx 4 φ n (x ) dx
En intervertissant les indices n et p dans la relation (1)
l
d 4φ p ( x ) l

∫ EI φ n (x ) dx = −ω p2 ∫ ρ Aφ p (x )φn ( x ) dx = 0 (2)
0
dx 4 0
et calculant (2)-(1) on obtient donc grâce aux relations de symétrie
l
(ω n2 − ω 2p ) ∫ ρ Aφ p ( x )φ n (x ) dx = 0
0

• quand ω n = ω p , l'équation est vérifiée, et on nomme masse généralisée.


l
M n = ∫ ρ Aφ n2 ( x )dx
0

• quand ω n ≠ ω p , on obtient la relation d'orthogonalité

∫ ρ Aφ (x )φ (x )dx = 0
0
n p (n ≠ p)

En reprenant l'équation (1) ou (2), on en déduit une autre relation d'orthogonalité


d 4φn ( x )
l

∫0 EI dx 4 φ p (x ) dx = 0 pour n ≠ p

qui est vérifiée si la relation de symétrie est vérifiée donc si


 d 3φ n ( x )  d 2φ n ( x ) dφ n ( x ) 
l l

 EI φ p (x ) = 0 et  EI  =0
 dx 3  0  dx 2 dx  0
pour tous n et p . Ceci est vrai pour la plupart des conditions aux limites.

Quand n = p , cette relation permet de définir la raideur généralisée

d 4φ n (x )
l
K n = ∫ EI φ n (x )dx
0
dx 4

L'équation (1) ou (2) permet alors de montrer que

.
K n = ω n2 M n

74
Vibrations – Acoustique 2 I – Vibrations des systèmes continus

ANNEXE B

Solution approchée pour les plaques utilisant des fonctions de poutre

En exprimant le déplacement solution de l'équation des plaques par w( x, y, t ) = f ( x, y )T (t )


et en considérant que la fonction T (t ) est harmonique telle que T&&(t ) = −ω 2T (t ) , l'équation
des plaques devient
D ∇ 4 f ( x, y ) − ω 2 ρ h f ( x, y ) = 0

et en multipliant chaque terme par f ( x, y )

D f ∇4 f − ω 2 ρ h f 2 = 0

on obtient finalement une expression de la pulsation


D ∫∫ f ∇ f dx dy
4

ω =
2
.
ρ h ∫∫ f 2 dx dy

Considérons que la fonction f est le produit de deux fonctions de x et de y (fonctions de


poutre)
f ( x, y ) = α ( x ) β ( y )
le dénominateur de la formule de ω 2 est

a b

∫∫ f 2 dx dy = ∫ α 2 dx ∫ β 2 dy
0 0
et en considérant
 ∂4 ∂4 ∂4   ∂4 ∂ 2α ∂ 2 β ∂4β 
∇ 4 f =  4 + 2 2 2 + 4  f et ∇ 4 (αβ ) =  β 4 + 2αβ 2 + α 
 ∂x ∂x ∂y ∂y   ∂x ∂x ∂y 2 ∂y 4 

∫∫ f ∇
4
et le numérateur f dx dy peut s'exprimer par

∂ 4α ∂4β  ∂ 2α  b  ∂ 2 β 
a b a b a

∫∫α β ∇ (α β ) dx dy = ∫0 α ∂x 4 dx ∫0 β dy + ∫0 α dx ∫0 β ∂y 4 dy + 2∫0 α  ∂x 2  dx ∫0 β  ∂y 2  dy


4 2 2

Si α et β sont des fonctions de poutre, ils vérifient les relations suivantes :


∂ 4α ∂4β
− λ4mα = 0 , et − λ4n β = 0
∂x 4
∂y 4

où λ4m est la solution pour la poutre qui satisfait les conditions aux limites en x = 0 et
x = a (et même chose pour λ4n ).
a b a b a
 ∂ 2α  b  ∂ 2 β 
∫∫α β ∇ (α β ) dx dy = ∫ λmα dx ∫ β dy + ∫ α dx ∫ λn β dy + 2∫ α   dx ∫ β  2  dy
4 2 2 2 2 2 2
2 
0 0 0 0 0  ∂ x  0  ∂y 

75
I – Vibrations des systèmes continus Vibrations – Acoustique 2

Cette dernière forme conduit à l'expression des fréquences propres


 ∂ 2α ∂2β 
a b

 α β
∫0 ∂x 2 ∫0 ∂y 2 dy 
dx
D  4 .
ω mn =
2
λ + λn + 2
4

ρh  m a b

 ∫ α 2 dx ∫ β 2 dy 
 0 0 

Exemple : Pour une plaque carrée encastrée sur 4 bords, les déformées de la poutre
encastrée est utilisée
C (λm a )
α ( x ) = C (λm x ) − S (λm x )
S (λm a )
avec
C (λ m x ) = cosh λ m x − cos λ m x et S (λ m x ) = sinh λ m x − sin λ m x

et λ1a = 4.73, λ2 a = 7.85, λ3a = 11.00, etc.

Les expressions de α ( x ) et de β ( x ) servent à calculer le 3ème terme de ω mn


2
. Le tableau
suivant donne les résultats du calcul pour ω a 2 ρh D

m =1 m=2 m=3
n =1 36.11 73.74 132.48
n=2 73.74 108.85 165.92
n=3 132.48 165.92 220.91

Remarque : Dans le cas de conditions aux limites encastrées ou de mélange avec des
conditions aux limites simplement supportées, l'approximation est assez satisfaisante pour
obtenir les fréquences naturelles, par contre elle devient imprécise dès que des conditions
aux limites libres sont introduites (voir l'ouvrage de Soedel et l'article de Leissa, cités
précédemment).

76
II - PROPAGATION ACOUSTIQUE A UNE DIMENSION

ET SILENCIEUX

1. ONDES PLANES

2. CHANGEMENT DE SECTION

3. SILENCIEUX A CHAMBRE D'EXPANSION

4. RESONATEUR DE HELMHOLTZ

5. SILENCIEUX A RESONATEUR

6. SILENCIEUX DISSIPATIFS

7. SILENCIEUX INDUSTRIELS

8. TERMINAISONS

9. CARACTERISATION DES SILENCIEUX

ANNEXE A

Modélisation matricielle des systèmes silencieux

0106
II – Silencieux Vibrations – Acoustique 2

78
Vibrations – Acoustique 2 II - Silencieux

Références
[1] A.P. Dowling, J.E. Ffows Williams, Sound and Sources of Sound, Ellis Horwood,
1983.

[2] A.D. Pierce, Acoustics, McGraw-Hill, 1981.

[3] T.F.W. Embleton, "Mufflers", in Noise and Vibration Control (L.L. Beranek, ed.),
McGraw-Hill, 1971.

[4] D.D. Davies, G.M. Stokes, D. Moore, G.L. Stevens, "Theoretical and experimental
investigation of mufflers with comments on engine-exhaust muffer design",
NACA, Report n°1192, 1954.

[5] D.A. Bies, "Acoustical properties of porous materials", in Noise and Vibration
Control (L.L. Beranek, ed.), McGraw-Hill, 1971.

[6] H. Levine, J. Schwinger, "On the radiation of sound from an unflanged circular
pipe", Phys. Rev. 73 (1948), 386-406.

107
II - Silencieux Vibrations – Acoustique 2

108
Vibrations – Acoustique 2 II - Silencieux

ANNEXE - MODELISATION DES SYSTEMES SILENCIEUX

Méthode de la matrice de transfert

1. Introduction

Un système silencieux est constituer d'un ensemble d'éléments mis en série : tuyaux
cylindriques, chambres d'expansion, résonateurs, etc.

NO Name of main function The function of important

1 FLANGE It is connected with flange. It means that it


is connected with ex-manifold of engine
with bolts. So be careful for degree of
flange and welded spatter.

2 HOLDER EXHAUST SYSTEM HOLDER EXHAUST SYSTEM is connected to


engine with bolts

3,5 HEAT COVER and GLASS In order to activate a catalytic action of C


WOOL converter, reduce noise and warming effect
of glass wool

4 BELLOWS Improve durability of exhaust system by


absorbing vibration of the bellows engine
and reduce noisy

6 C/CONVERTER This cleans exhaust gas and reduces noise

7,8 HANGER hanger enables exhaust systems to be


connected to the body.

9 RESONATOR With the expansion of contacting surface,


this part turns exhaust gas with high
temperature and pressure into one with low
temperature and pressure, which results in
reducing the noise.

10 TAIL PIPE This part is used for discharging exhaust


gas outside (rear part) of car and reducing
the noise.

- DAMPER This part reduces the noise by changing


vibration in accordance with vibration
features

- SEALING and GASKET These parts improve assembling where


connection with corresponding parts is
made and prevent leakage of exhaust gas.

- Reinforcement Improve durability by enforcement of


stiffness on welding area
http://www.sejongind.co.kr/homepage/English/RD/rd_3_1.htm

0408

109
II - Silencieux Vibrations – Acoustique 2

Chaque élément des schémas précédents peu constituer lui-même un système. L'idée est de
représenter les caractéristiques de chaque élément par une matrice qui relie les grandeurs
de sortie aux grandeurs d'entrée.

2. Méthodes des matrices de transfert

On définit une matrice de transfert permettant d'exprimer la pression p1 et le débit de


masse Q1 = ρ1 S1u1 à l'entrée de l'élément en fonction des mêmes grandeurs p 2 et
Q 2 = ρ 2 S 2 u 2 en sortie (bi-porte ou quadripôle)

 p1  T11 T12   p 2   p2 
Q  = T    =T Q 
 1   21 T22  Q 2   2

 p1  Système  p2 
   
silencieux
 Q1   Q2 

Note : la masse volumique moyenne du gaz à l'entrée et à la sortie pourra être différente du
fait des variations de température. Dans ce cas, la célérité des ondes devra aussi varier dans
les différents éléments.

Un système silencieux décrit par une matrice T pourra être représenté simplement à partir
des matrices de transfert des éléments mis en série

 pe   ps   ps 
Q  = TA TB TC Q  = T Q 
 e  s  s

 pe   ps 
  TA TB TC  
 Qe  Qs 

La source (caractérisée par une pression p i et une impédance interne Z i ) sera raccordée à
l'entrée du système
pi = p e + Z e u e

110
Vibrations – Acoustique 2 II - Silencieux

et la charge en sortie du système sera représentée par une impédance qui permettra de
fournir une relation entre les grandeurs acoustiques de sortie

p s = Z s us

Remarque : l'expression usuelle Z = p u de l'impédance acoustique est conservée ici mais


on rencontre parfois la définition Z ′ = p Q : on a alors Z = ρ 0 S Z ′ .

Ze
pi TA TB TC Zs

 pe   ps 
   
 Qe  Qs 

3. Pertes de transmission

Pour calculer les pertes de transmission de l'élément global dont la matrice de transmission
est T = TA TB TC , on considère comme précédemment qu'il est raccordé sur l'impédance
caractéristique du fluide Z s = ρ 0 c (on considère aussi que la masse volumique ρ 0 du gaz
et sa célérité c ne change pas de l'entrée à la sortie).

 pe   pe   ps 
  T ρ0c Q  = T Q 
 Qe   e  s
 ps 
 
 Qs 

Dans ces conditions la puissance de l'onde transmise en sortie peut s'exprimer par
2
ps
Ws = S s
2 ρ 0c
et l'indice de perte de transmission s'écrit
2
Se p I
D = 10 log 2
S s ps
La pression incidente p I (ne pas confondre avec la pression interne p i de la source)
s'exprime en utilisant les caractéristiques de l'onde plane quasi-stationnaire dans la section
d'entré S e
pe = p I + p R
1 c 
c ⇒ p I =  p e + Q e 
ρ 0 c u e = p I − p R = Qe 2 Se 
Se

En exprimant pe et u e à l'aide de la matrice de transfert et en considérant

111
II - Silencieux Vibrations – Acoustique 2

 S 
pe = T11 ps + T12Qs = T11 + s T12  p s
 pe  T11 T12   p s   c 
Q  = T ⇒
 e   21 T22  Qs   Ss 
Qe = T21 p s + T22Q s = T21 + T22  p s
 c 

où le débit de masse a été exprimé en fonction de la pression en utilisant l'impédance de


sortie
p p
Z s = s = ρ 0 Ss s = ρ0c
us Qs
la pression incidente prend la forme

1 c  1 S c S 
pI =  pe + Qe  =  T11 + s T12 + T21 + s T22  p s
2 Se  2 c Se Se 

qui conduit à l'expression suivante de la perte de transmission


2
S c S
2 S e T11 + s T12 + T21 + s T22
Se p I c Se Se
D = 10 log 2
= 10 log
S s ps 4 Ss

4. Exemple pour un silencieux à chambre d'expansion

Pour utiliser la méthode des matrices de transfert pour calculer un silencieux à chambre
d'expansion, la première étape consiste à calculer la matrice de transfert d'un conduit droit

 p1   p2 
   
 u1   u2 

x
x1 x2

Un élément de conduit droit est présenté dans la Figure ci-dessus. La pression et la vitesse
dans le conduit droit de longueur l sont exprimées par ( e jωt est utilisé) :

AI − jkx A
p (x ) = AI e − jkx + AR e jkx , u( x ) = e − R e jkx ,
ρ0c ρ 0c

où j = − − 1 , k = 2πf / c est le nombre d’onde acoustique. En considérant la pression et


la vitesse à l'extrémité x = x 2 du conduit
1
p 2 = AI e − jkx 2 + AR e jkx 2 , u 2 = ( AI e − jkx 2 − AR e jkx 2 )
ρ0c

112
Vibrations – Acoustique 2 II - Silencieux

il est possible d'exprimer les amplitudes des ondes incidente et réfléchie dans le conduit de
la manière suivante
1 1
AI = ( p 2 + ρ 0 c u 2 ) e jkx 2 , AR = ( p 2 − ρ 0 c u 2 ) e − jkx 2
2 2
Ces expressions sont utilisées ensuite pour décrire la pression et la vitesse à l'entrée

p1 = AI e − jkx1 + AR e jkx1 ⇒ p1 = cos k ( x 2 − x1 ) p 2 + jρ 0 c sin k ( x 2 − x1 ) u 2


1 j
u1 = ( AI e − jkx1 − AR e jkx1 ) ⇒ u1 = sin k ( x 2 − x1 ) p 2 + cos k ( x 2 − x1 ) u 2
ρ 0c ρ0c

Cette dernière expression peut se mettre sous forme matricielle

 cos kl jρ 0 c sin kl 
 p1    2
p
 u  =  j sin kl cos kl  u  
 1  2
 ρ0c 

puis sous la forme standard (pQ) en considérant Q1 = ρ 0 S u1 et Q 2 = ρ 0 S u 2

 c 
 p1   cos kl j
S
sin kl   p 
2
Q  =  S  Q 
 1   j sin kl cos kl   2 
 c 
l

S2
S1 S2 S1 ρ0c

 pe   ps 
   
 Qe   Qs 
La perte de transmission apportée par la cha mbre d'expansion de section S 2 raccordée à
des sections d'entrée et de sortie identiques S e = S s = S1 s'obtient en appliquant
l'expression précédente des pertes de transmission

2 2
S c S S c
Se T11 + s T12 + T21 + s T22 T11 + 1 T12 + T21 + T22
c Se Se c S1
D = 10 log = 10 log
4 Ss 4

En utilisant les termes de la matrice de transfert du conduit droit de section S 2 et de


longueur l

113
II - Silencieux Vibrations – Acoustique 2

 c 
 cos kl j
S2
sin kl 
T= 
 j S 2 sin kl cos kl 
 c 

on retrouve l'expression de la chambre d'expansion déterminée précédemment


( m = S 2 S1 )

 1S S  
D = 10 log 1 +  2 − 1  sin 2 kl 
 4  S1 S 2  

Remarque : c'est la prise en compte de sections différentes de S 2 pour l'entrée et la sortie


( S e = S s = S1 ) qui introduit les changements de section.

l1 l2 l3

S1 S2 S1 S2 S1 ρ0c

 pe   ps 
   
 Qe   Qs 

Cette méthode peut être appliquée au système ci-dessus en considérant maintenant la


matrice de transfert
 c  c  c 
 cos kl1 j
S2
sin kl1   cos kl 2 j sin kl 2   cos kl 3
S1
j
S2
sin kl 3 
T=   
 j S 2 sin kl1 cos kl1   S1
j sin kl 2 cos kl 2   j
S2
sin kl 3 cos kl 3 
 c   c   c 

114
Vibrations – Acoustique 2 II - Silencieux

Figure – Différentes configurations de silencieux

Figure – Influence des entrées et sorties de tubes

115
II - Silencieux Vibrations – Acoustique 2

5. Prise en compte de la dissipation : conduit traité

La dissipation peut facilement être prise en compte en remplaçant les termes en e ± jkx par
des termes en e ± Γx avec Γ = σ + jk . Le terme σ représente alors la dissipation. Ainsi la
matrice de transfert du conduit droit devient

 1 Γl
2 e +e
− Γl
( ) c
2S2
(
e Γl − e −Γl )  
 cosh( Γl )
c
S2

sinh( Γl )
T= = 
 S 2 e Γl − e − Γl 1 Γl   S 2 sinh( Γl )
 2c
( ) 2
(e + e − Γl )   c
cosh( Γl ) 


S1 S2 S1 ρ0c

 pe   ps 
   
 Qe   Qs 

Comme précédemment, le calcul des pertes de propagation conduit à la formulation


suivante

 1 1
2
  1 1 
2

D = 10 log cosh σ l +  m +  sinh σ l  cos2 kl + sinh σ l +  m +  cosh σ l  sin 2 kl 
 2 m   2 m  

8
Perte de transmission [dB]

0
0 2 4 6 8 10 12

Figure – Chambre d'expansion traitée par un matériau dissipatif (courbe supérieure)


comparée à une chambre non traitée (courbe inférieure).

Antres formes de représentations matricielles

La matrice d'impédance qui fait correspondre les pressions et les vitesses particulaires

116
Vibrations – Acoustique 2 II - Silencieux

 p1   Z11 Z12  u1 


 p  = Z Z 22  u 
 2   21  2

Chaque terme de la matrice à la dimension d'une impédance : p1 = Z11 u1 + Z12 u2 . La


matrice de diffusion qui permet d'exprimer les ondes sortantes en fonction des ondes
entrantes et dont les termes sont les coefficients de réflexion R et de transmission S

 p1−   R S   p1+ 
 + =    −
 p2   S R  p2 

p1+ p 2+

p1− p1−

Bibliographie sur la modélisation par matrices de transfert

A. G. Galaitsis, I. L. Vér, "Passive silencers and lined ducts", Chapter 10 in Noise and
Vibration Control Engineering (L.L. Beranek and I.L. Vér, Eds), Wiley, 1992.

M. Munjal, Acoustics of Ducts and Mufflers, Wiley, 1987.

117
II - Silencieux Vibrations – Acoustique 2

118
III - ACOUSTIQUE MODALE ET STATISTIQUE

1. PROPAGATION DES ONDES EN MILIEU GUIDE

2. ACOUSTIQUE MODALE DES SALLES

3. ACOUSTIQUE STATISTIQUE

ANNEXE A
Modélisation simplifiée des silencieux dissipatifs

ANNEXE B
Traitement acoustique par encoffrement des sources de bruit

0205

119
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

120
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

1 - PROPAGATION DES ONDES EN MILEU GUIDE

Cette partie traite de la propagation des ondes acoustiques en conduit quand une dimension de
la section est supérieure à λ / 2 . Les applications sont les conduits de ventilation, les conduits
hydrauliques, les gaines d'admission et d'éjection de compresseurs, les manches à air de
turboréacteurs, etc.

Pour simplifier l'exposé on considère dans une premier temps une configuration
bidimensionnelle où les ondes se propagent dans la direction z entre deux plans parallèles
réfléchissants.

1.1. Guide d'onde bidimensionnel


x

z
0

Considérant l'équation d'onde


1 ∂2 p ∂p
∇2 p − 2 2
= 0 avec =0
c ∂t ∂y
c'est à dire
∂2 p ∂2 p 1 ∂2 p
+ − =0
∂x 2 ∂z 2 c 2 ∂t 2

on cherche une solution à une fréquence d'excitation ω en séparant les variables

p (x , z , t ) = X (x ) Z (z )T (t ) = X ( x ) Z (z ) e jωt

ce qui conduit à écrire (en divisant par e jωt )

X ′′(x )Z (z ) + Z ′′(z )X (x ) + k 2 X (x )Z (z ) = 0

ω
avec le nombre d'onde k =
c

Z ′′(z ) X ′′(x )
− = + k 2 = β 2 = constante
Z (z ) X (x )

121
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

Cette dernière relation se transforme en deux équations séparées

Z ′′(z ) + β 2 Z (z ) = 0
X ′′(x ) + k x2 X (x ) = 0

avec k x2 = k 2 − β 2

a) Résolution de l'équation en Z (z )

La solution est Z (z ) = Ce − jβz + De jβz donc la pression dans le conduit peut déjà s'écrire

[
p (x , z , t ) = X (x )Z (z ) e jωt = X (x ) Ce j (ωt − βz ) + De j (ωt + βz ) ]
C : amplitude des ondes se propageant vers les z positifs
D : amplitude des ondes se propageant vers le z négatifs

Aucune condition aux limites n'est pas imposée dans la direction z a priori (réflexion à une
extrémité du conduit par exemple).

b) Résolution de l'équation en X (x )

La solution est X (x ) = Ee − jk x x + Fe jk x x . Dans la direction x, le milieu est limité par deux


parois rigides en x = 0 et x = L . Ces conditions aux limites correspondent à une impédance
des parois infinie, donc à des vitesses particulaires nulles en x = 0 et x = L .

p
Z= = ∞ ⇒ u x (0) = u x (H ) = 0 ⇒ X ′(0 ) = X ′(H ) = 0
ux x =0 , H

(
Ces conditions s'appliquent sur la fonction X ′( x ) = − jk x Ee − jk x x − Fe jk x x , donc )
X ′(0) = 0 ⇒ k x (E − F ) = 0
(
X ′(H ) = 0 ⇒ k x Ee − jk x H − Fe jk x H = 0 )
Deux cas sont possibles : d'une part k x = 0 qui conduit à X (x ) = constante , c'est à dire à
l'onde plane et d'autre part

E=F ⇒ e − jk x H − e jk x H = −2 j sin k x H = 0 ,

Cette équation comporte une infinité de solutions

k x H = mπ , pour m = 0,1,2, L

Remarque : m = 0 ⇒ k x = 0 , qui correspond également à l'onde plane.

122
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

Avec ces conditions aux limites, il est possible de préciser la fonction en x

mπ x
( )
X (x ) = E e − jk x x + e jk x x = 2 E cos k x x = 2 E cos
H

Solution complète

L'évaluation de k x permet de déterminer la constante de propagation

2
 mπ 
k x2 2
=k −β 2
⇒ βm = k −  
2

 H 

et d'obtenir la solution complète de l'onde se propageant dans le conduit


mπ x
p (x , z , t ) = X ( x )Z (z )e jω t = ∑ (Am e jβ m z
)
+ Bm e jβ m z e jω t cos
H
m=0

avec Am = 2CE m et Bm = 2 DE m les constantes arbitraires qui pourront être calculées à


partir des excitations ou des conditions de réflexion aux extrémités du conduit.

2 π 2H
La longueur d'onde transversale λx = = dépend de l'indice m donc du mode de
kx m
propagation. L'indice m correspond donc au nombre de demi-longueur d'onde λ 2 , donc
aussi au nombre de passages par zéro comme le montre la figure ci-dessous.

Les nœuds de vitesse correspondent aux ventres de pression et inversement. La paroi est
rigide et impose une vitesse nulle sur les parois. En conséquence il y aura toujours un ventre
de pression au niveau des parois.

2. Relation de dispersion

C'est la relation qui lie les nombres d'onde


2
 mπ 
β m2 =k − 2

 H 

123
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

Le nombre d'onde axial β m représente la propagation du mode m dans la direction x. Il


dépend de
ω
k= , le nombre d'onde acoustique,
c
 mπ 
  le nombre d'onde transversal k x
 H 

Deux cas sont possibles et conduisent à des types d'onde différents.


kx =
H
k

mπ mπ
b) k < a) k >
H H

mπ mπ
a) k >
H H
k

β m2 > 0 donc β m ∈ ℜ


L'onde se propage avec une longueur d'onde longitudinale λ z = > λ . Par exemple, en
βm
considérant seulement la composante se propageant vers les x positifs :

mπx jω t
p = Am e − j β m z cos
e (avec Bm = 0)
H
− 1 ∂p β m Am − jβ m z mπ x jω t
uz = = e cos e
jρ 0 ck ∂z k ρ0 c H

2 2
p A mπ x
Pression quadratique : = m cos2
2ρ 0 c 2ρ 0c H
2
1 A βm mπ x
Intensité active:
2
{ }
I z = Re pu *z = m
2ρ 0 c k
cos 2
H

mπ mπ
b) k < H
H
k
β m2 < 0 donc β m ∈ ℑ

124
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

On peut écrire
2
 mπ  2  mπ  2
βm = − 1   −k =−j   − k = − j βm
 H   H 
d'où l'expression générale de la pression
p = Am e ( − βm z
+ Bm e
βm z
) cos mHπx e jωt

Dans le cas où Bm = 0 , pression et vitesse particulaire s'écrivent


−β z mπx jωt
p = Am e m cos e
H
1 ∂p β m Am − β m z mπx jω t
uz = − =−j e cos e
jρ 0 ck ∂z k ρ0 c H

2 2
p Am −2 βm z mπx
Pression quadratique : = e cos 2
2ρ 0 c 2ρ 0 c H
1
Intensité active : I z = Re{pu z } = 0
2

Il n'y a donc aucune énergie que se propage dans le conduit pour cette configuration
( k < mπ H ). La pression d'un mode m qui a pu être produite par une source va décroître
rapidement dans la direction z. Son atténuation sur une longueur l s'obtient par
2
p (0) 2 βm l
Atténuation sur l = 10 log 2
= 10 log e
p (l )
2
 mπ  2
Atténuation sur 1 m = (10 log e)2 β m = 8,69   −k
 H 

Pour un mode m donné, on appelle fréquence de coupure, la fréquence qui correspond à

mπ 2πf c mπ cm
k= ⇒ = soit fc =
H c H 2H

Un conduit se comporte donc comme un filtre passe-haut.

évanescent propagatif
f
0 fc


f > fc , k> ⇒ β m2 > 0 : ondes propagatives
H

f < fc , k< ⇒ β m2 < 0 : ondes évanescentes
H

125
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

La fréquence de coupure dépend du mode m : plus un mode est d’ordre élevé, plus sa
fréquence de coupure est haute. Pour le mode d’ordre, m = 0, β 0 = k et c’est une onde plane
qui se propage sur toute la gamme de fréquence.

Interprétation : La relation de dispersion k 2 = k x2 + β 2 montre qu’il existe un angle α tel que


k 2 = k 2 sin 2 α + k 2 cos2 α

donc k x = k sin α et β = k cos α . Pour chaque nombre d'onde β m , il correspondra à chaque


fréquence au-dessus de la fréquence de coupure un angle α qui permet de représenter sa
propagation comme celle d'une onde plane d'incidence α qui se réfléchie sur les parois.
c 2π 2π 2π
Puisque λ = , alors k = et de même k x = et β =
f λ λx λz

Pour une fréquence f donnée


cm 2 Hf 2 H
Si f > f c = , c.a.d. si m< = mode propagatif
2H c λ
cm 2 Hf 2 H
Si f < f c = , c.a.d. si m> = mode évanescent
2H c λ

f
mode propagatif mode évanescent cm
fc =
2H
m→ 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

3. Conduit à section rectangulaire

Le problème du conduit à section rectangulaire est une simple extension du guide


bidimensionnel. L'onde acoustique doit vérifier l'équation

∂2 p ∂2 p ∂2 p 1 ∂2 p
+ + − =0
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 c 2 ∂t 2

126
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

x
Ly

Lx
z
0

Une solution de la forme p (x , y , z , t ) = X (x )Y ( y ) Z (z ) e jω t est recherchée par séparation des


variables. L’équation de propagation devient

YZX ′′ + ZXY ′′ + XYZ ′′ + k 2 XYZ = 0

avec k = ω / c . On écrit

Z ′′ X ′′ Y ′′
− = + + k 2 = k z2 ← constante
Z X Y

Equation en Z : Z (z ) = C e − jk z z + D e jk z z

X ′′ Y ′′
Equation transversale : + + K T2 = 0 avec K T2 = k 2 − k z2
X Y
Cette équation peut s’écrire encore de deux façons différentes

X ′′ Y ′′ Y ′′ X ′′
− = + K T2 = k x2 ou − = + K T2 = k y2
X Y Y X

L’indépendance des variables x et y conduit à équations

X ′′(x ) + k x2 X (x ) = 0 et Y ′′( y ) + k 2y Y ( y ) = 0

avec K T2 = k x2 + k 2y . L’utilisation de conditions aux limites (parois rigides) conduit aux


mêmes solutions que pour le cas bidimensionnel : les composantes de la pression pour chaque
mode (m, n ) sont

( )
p = Amn e − jk z z + Bmn e jk z z e jωt cos k x x cos k y y
mπ nπ
avec k x = et k y =
Lx Ly

Relation de dispersion
2 2
 mπ   mπ 
k = K + k = k + k + k = k + 
2 2 2 2 2 2 2
 +  
T z x y z z  
 Lx   Ly 

127
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

Fréquence de coupure du mode (m, n )


cK T c m 2 n 2
f c,mn = = + 2
2π 2 L2x Ly

Pression totale
∞ ∞
mπ x mπ y
p(x, y, z, t ) = ∑
m =0
∑ (A
n=0
mn )
e − jβ mn z + Bmn e jβ mn z e jω t cos
Lx
cos
Ly
avec
2 2
 mπ   mπ 
β mn = k z = k − k − k = k − 
2 2 2 2
 −  
x y L 
 Lx   y 

C’est la somme des contributions de tous les modes. Exemple de répartition transversale de la
pression pour quelques modes représentés par des couples (m, n ) .

n=0 n=2 n=3

+ +
onde
plane +
+
+
+ +

m=0 m=0 m =1

La superposition des modes va conduit dans la pratique à des fluctuations importantes de la


pression quadratique dans la section droite du conduit. Par exemple, les figures ci-dessous
représentent deux cas des niveaux en dB dans des gaines de refoulement de ventilateurs
centrifuges.

4. Pression en conduit en fonction de la source


y

source Source à une extrémité du conduit


et pas de réflexion : propagation
x vers les z positifs.
Bmnh = 0 et il faut déterminer Anm
z

∞ ∞
mπ x mπ y
p (x, y, z, t ) = ∑ ∑A mn e − jβ mn z e jω t cos cos
m =0 n=0 Lx Ly

128
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

On considère une source de débit de masse Q 0 en (x 0 , y 0 ,0 ) . Le débit total Q à travers la


surface S s'écrit

1
Q = ∫∫ ρ 0 u z dxdy = ∫∫ Q 0 e jω t δ ( x − x 0 )δ ( y − y 0 ) dxdy
S
2 S
Q0
S En remplaçant dans cette équation la vitesse particulaire
par son expression dérivée de la pression (relation
0 d'Euler) exprimée dans la base modale,

− 1 ∂p β A mπ x nπ y
uz = = ∑∑ mn mn e − jβ mn z e jω t cos cos
jρ 0 ck ∂z m n k ρ0 c Lx Ly

la relation d'orthogonalité des modes permet d'obtenir une expression qui permet de
déterminer les coefficients Amn de l'amplitude de pression de chaque mode
ε 00 = 1
β mn Amn S 1 mπ x 0 nπ y 0
= Q 0 cos cos avec ε m0 = ε 0n = 2
k ρ 0 c ε mn 2 Lx Ly
ε mn = 4

5. Conduit à section circulaire


y
r
θ
x

z
a

1 ∂2 p
2
Equation d’onde ∇ p − 2 2 = 0 s'exprime en coordonnées cylindriques avec
c ∂t

1 ∂  ∂p  1 ∂ 2 p ∂ 2 p ∂ 2 p 1 ∂p 1 ∂ 2 p ∂ 2 p
∇2 p = r  + + = 2 + + +
r ∂r  ∂r  r 2 ∂θ 2 ∂z 2 ∂r r ∂r r 2 ∂θ 2 ∂z 2

On recherche une solution de la forme p (r , θ , z , t ) = R(r ) Θ(θ ) Z (z ) e jω t , ce qui conduit à


 1  Θ′′
Θ Z  R′′ + R′  + Z R 2 + R Θ Z ′′ + k 2 R Θ Z = 0
 r  r
ou encore
Z ′′ R′′ 1 R′ 1 Θ′′
− = + + 2 + k2 = β 2 ← constante
Z R rR r Θ

129
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

Equation en Z : Z ′′(z ) + β 2 Z (z ) = 0

Equation transversale
R′′ 1 R′ 1 Θ′′
+ + 2 + KT2 = 0 avec KT2 = k 2 − β 2
R rR r Θ
ou
Θ′′ R ′′ R′
− = r2 + r + K T2 r 2 = m 2 ← constante
Θ R R
soit 2 équations :

a) Equation angulaire

Θ′′(θ ) + m 2Θ(θ ) = 0, Θ(θ ) = Ee− jmθ + Fe jmθ

Comme le champ de pression se retrouve identiquement après rotation de 2π ,


Θ(θ + 2π ) = Θ(θ ) , donc m ∈ N . m est le nombre d’onde angulaire ou nombre de
mode angulaire
p (r ,θ , z , t ) = R(r ) e j (ω t ± mθ ± β z )

b) Equation radiale

1  m2
R ′′(r ) + R ′(r ) +  K T2 − 2
 R (r ) = 0

r  r
en divisant par K T2 et en considérant comme variable x = K T r , nombre sans
dimension

d 2 R( x ) 1 dR (x )  m2 
+ +  1 − 2  R (x ) = 0

dx 2 x dx  x 

Cette équation est connue comme l’équation de Bessel dont la solution générale est

R( x ) = α J m (x ) + γ Ym (x )
α , γ sont des constantes.

J m (x ) et Ym (x ) : fonction de Bessel d’ordre m de première et seconde espèce (voir


figures)

Au centre du conduit r = 0 , la pression doit rester finie sur l’axe z : puisque


Ym (0) → −∞ , alors γ = 0 et R( x ) = α J m ( x ) ou R(r ) = α J m (K T r )

130
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

Fonction de Bessel de 1ere espèce J m ( x ) Fonction de Bessel de 2nd espèce Ym ( x )

L'utilisation des conditions aux limites sur les parois du conduit (parois parfaitement rigides)
∂p dR( r )
→ vitesse particulaire radiale nulle en r = a → r = a = 0 ou r =a = 0 permet
∂r dr
d'obtenir une équation. Soit α K T J ′m (K T a ) = 0

En excluant le cas trivial1 K T = 0 , cette équation a pour solution :

K T a = χ mn , le nième zéro de la dérivé de la fonction de Bessel d’onde m : J ′m (χ mn ) = 0 .


χ mn peut être donnée dans des tables2. n est appelé le nombre mode radial

χ mn
Relation de dispersion : k 2 = K T2 + β 2 avec K T =
a
K T et β dépendent des deux entiers m et n .

Fréquence de coupure du mode (m, n )


cK T cχ mn
f c ,mn = =
2π 2πa

le mode (m, n ) se propage seulement si k ≥ K T ou f ≥ f c ,mn .

Pression totale
∞ ∞
 r
p (r ,θ , z , t ) = ∑
m =0
∑ (A
n =0
mn e j (ω t − β z ) + Bmn e j (ω t + β z ) ) cos(mθ + θ 0 ) J m  χ mn 
 a

2
χ 
avec β = k −  mn 
2

 a 

1
Si K T = 0 , J m (0) = 0 pour m ≠ 0 . Mais pour m = 0, J 0 (0) = 1 ce qui correspond aussi à l'onde plane.
2
M. Abramowitz and I. A. Stegun, Handbook of mathematical functions, Dover, 1975.

131
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

La plus basse fréquence de propagation d’un mode angulaire m donné correspond à la plus
petite valeur possible de χ mn donc à n = 1 .

Si m = 0 et n = 1, χ 01 = 0 et les fonctions Θ(θ ) et R(r ) sont des constantes, ce qui


correspond à l’onde plane ( f c ,01 = 0 ).

Exemple pour m = 0 J ′0 (χ 0n ) = 0

χ  J′0 (x )
χ 0n → φ 0n (r ,θ ) = J 0  0n r 
 a 
x

p (r ) ← J 0 (x )

n =1 n=2 n=4

J 1′ (χ 1n ) = 0
Exemple pour m = 1
J′1 (x )

J1 (x )
 χ1n 
χ1n → φ1n (r ,θ ) = cosθ J1  r
 a 
x

n =1 n=2 n=3

132
Références
[1] S. Lewy, "Fondements de l'acoustique industrielle, UTC, Compiègne, 1990.

[2] A.D. Pierce, Acoustics : an introduction to its physical principles and applications,
McGraw-Hill, 1981.

[3] K.B. Ginn, Application of B&K equipement to architectural acoustics, Brüel-Kjaer,


Naerum, 1978.

[4] R. Lamoral, Acoustique et architecture, Masson, 1975.

[5] P. Lienard, P. François, Acoustique industrielle, Masson, 1972.

[6] R. Waterhouse, "Interference patterns in reverberant sound fields", J. Acoust. Soc. Am.
27 (1955), 247-258.

[7] H. Kuttruff, Room acoustics, Applied Science, 1973.

152
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

ANNEXE A

Silencieux dissipatifs

Prise en compte de la dissipation


Pertes par insertion
Modèle de matériau dissipatif
Modèles empiriques d'atténuation dans des conduits traités
Modèle paramétrique de Kuntz et Hoover
Perte par propagation normalisée
Méthode approchée de Mechel
Réaction locale et réaction étendue

Bibliographie
D.A. Bies, C.H. Hansen (1996) Engineering Noise Control, Spon, Chapitre 9.

M.E. Delany, E.N. Bazley (1970), "Acoustical properties of fibrous absorbent materials", Appl.
Acoust. 3, 105-116.

W. Frommhold, F.P. Mechel (1990), “Simplified methods to calculate the attenuation of silenceurs”, J.
Sound Vib., 141, 103-125.

A.G. Galaitsis, I.L. Vér (1992), "Passive silencers and lined ducts (Ch.10)", in Noise and Vibration
Control Engineering, (L.L. Beranek and I. Vér, Ed.), (Wiley).

H.L. Kuntz, R.M. Hoover (1987), "The interrelationships between the physical properties of fibrous
duct lining materials and lined duct sound attenuation", ASHRAE Transactions 3082, Vol.93, PT.2
(RP-478), 449-470.

153
PRISE EN COMPTE DE LA DISSIPATION
Constante de propagation complexe Γ = σ + jk

x
x1 x2
En considérant l’onde incidente seule
p ( x ) = AI e − Γx = AI e − jkx
e −σx
Perte par propagation: perte de transmission sur une
longueur unitaire (1m) x2 = x1 + 1

S p ( x1 )
2

D a = 10 log = 10 log e 2 σ ( x 2 − x 1 ) = 8,69 σ = 8,89 Re {Γ}


S p (x 2 )
2

[dB/m]

PRISE EN COMPTE DE LA DISSIPATION

Un effet dissipatif est souvent accompagné d’un effet réactif :


exemple d’un silencieux dissipatif de longeur L raccordé à des
conduits d’entrée et de sortie de même section
Le

Da l Dt Dt ≅ Le + Da l + Ls
[dB]
Ls
Da en dB/m

154

1
QUANTIFICATION DE L’ATTENUATION

Perte par insertion

S
WT 1
(a)
(c)

Système
S
silencieux WT 2
(b)

WT 1
Di = 10 log = LWSANS − LWAVEC
WT 2

MODELE DE MATERIAU DISSIPATIF


matériaux poreux, laines minérales ou mousses polymères
structure (squelette)
+
fluide (porosité 90 à 98%) ~ λ

l l

λ >> l

Dissipation visqueuse
Dissipation thermique
Dissipation viscoé
viscoélastique

155

2
MODELE DE MATERIAU DISSIPATIF
Modèles de fluide équivalent Modèle poroélastique
(théorie de Biot)

le plus simple : modèle de Delaney et Bazley


ρ0 f
dépend d’une seule variable X =
r

avec r résistance spécifique au passage de l’air [Ns/m4]

Impédance caractéristique complexe du matériau


Z a = Z 0 ( 1 + 0.0571 X −0.754 − j 0.087 X −0.732 )

Constante de propagation complexe


K a = k 0 ( 1 + 0.0978 X −0.700 − j 0.189 X −0.595 )

MODELE DE MATERIAU DISSIPATIF


Epaisseur d de matériau sur une surface rigide
Impédance normalisée de la surface
α0 α su r p lan rig ide , r = 20 00 0 Ns /m 4, R = r d / Z
0 0

Z
ξ = a coth (Γa d ) 1

Z0
0.8
Zon 0 = ρ 0 c
i
pt
r
o
Z0 = ρ0 c s 0.6
b
a'
d
t
n
ei
d o
ci
ff
e
0.4

0.2 α ma té ria u (d infinie )


et le coefficient d’absorption en
0
d = 0.02 m, R = 1
d = 0.04 m, R = 2
d = 0.08 m, R = 4
Incidence normale 0
10
2
10
3
10
4

fré que nce [Hz]

4 Re{ξ }
α0 =
+ 2 Re{ξ } + 1
2
ξ rd
R=
résistance normalisée au passage de l’air Z0

156

3
Modèles empiriques

P périmètre traité S section libre

P [dB/m]
Sabine Da = 1.05 α 1.4
S
Piening P [dB/m]
Da = 1.5 α
S
Parkinson P
Da = 2.84 log10 (1 − α 0 ) [dB/m]
S

Modèles empiriques
Modèle proposé Kuntz et Hoover (1987)
ASHRAE (American
(American Society of Heating,
Heating, Air Conditioning,
Conditioning, and Refrigerating Engineers)
Engineers)

asymptote basse fréquence (125-800 Hz)


P d 1.08 (2h ) 0.36 f (1.17 + K 2 ρ L ) 1.32 (3.5a) (3.5c)
Dt bas = l 10
S K 3 ρ L2.3

asymptote haute fréquence (800 Hz à 10 kHz)


( K 5 − 1.61 log10 ( 0.001 P / S )
P f
Dt haut = min(l ,3) K 4 10 −18.60
S W 2.5 ( 2h ) 2.7

2h W

157

4
Modèles empiriques
Modèle de Kuntz et Hoover (1987) W
2h

2
10
d

1
10

d = 0.026 m - ρ = 24 kg:m 3
d = 0.048 m - ρ = 27 kg:m 3
d = 0.023 m - ρ = 58 kg:m 3
0
d = 0.050 m - ρ = 48 kg:m 3
10
2 3
10 10 10
fre que nce [Hz]

Modèles empiriques
Modèle de Kuntz et Hoover (1987)

2h W 60
l = 1.5 m , 2 h = 0.32 m , W = 0.5 m

d/h = 0 .25
d/h = 0 .5
d/h = 1
50

]
B
d[ 40
t
d D
n
oi
s
si 30
m
s
n
ar
t
r
pa 20
et
r
e
P
10

0
2 3 4
10 10 10
fré que nc e [Hz]

158

5
Modèles empiriques
la perte par propagation peut s’écrire sous la forme

P
Da = Dh [dB/m]
S h
h 2h

h
W

P 1 P 1 P 1 P 1 1
= = = = +
S h S h S h S h W

Dh
Da ≅
h

Perte par propagation normalisée


Théorie modale pour les conduits dissipatifs pour la propagation
entre deux plans parallèles d’impédance Z w distants de 2 h .

2h Γ = jK

p ( x, y , t ) = A e − jKx φ (k y y ) e jω t = A e − Γx φ (k y y ) e jω t

Relation de dispersion
2
Γ
k = K + k =   + k y2 = k y2 − Γ 2
2 2 2
y Γ = k y2 − k 2
 j

159

6
Perte par propagation normalisée
deux plans parallèles d’impédance Zw
− 1 ∂p( x, y , t )
u y ( x , ± h, t ) =
2h jZ 0 k ∂y y =±h

Z0 = ρ0c

en faisant une hypothèse de matériaux à réaction locale, on


aboutit à une équation transcendante complexe
Z0
k y h tan (k y h ) = j kh
Zw
La solution k y h permet d’exprimer Γh = (k h ) − (k h)
y
2 2

Da = 8.69 Re{Γ} Dh = 8.69 Re{Γh} = h Da

Perte par propagation normalisée


deux plans parallèles d’impédance Zw

2h

Une des premières études due à Morse (1939) a montré que le


mode plan était le moins atténué

160

7
Perte par propagation normalisée

d h = 0.5 d h =1 d h=2

d’après Vér

Méthode approchée
Méthode approchée de résolution proposée par Mechel
Z0
k y h tan (k y h ) = j kh E tan E = jU
Zw Dh en fonction de fh - d/h = 0.75 - r = 6.0
3.5

Solutions 3
eq. A Mechel
2.5
eq. B Mechel
Eq. A 2 x données Mechel
D h [dB]

E≈
(2.74 − j 0.52 ) jU 1.5

2.88 − j 0.55 + jU 1

Eq. B 0.5

0 -1
(78.94 − j 5.43) + jU (34.47 − j 2.2 ) ± 10 10
0

fh [ kHz.cm]
10
1
10
2

E1, 2 ≈
16.1 − j 1.11 + 2 jU
= (6203 − j 857 ) + jU (2887.3 − j 372 ) + ( jU ) (867.4 − j 130 )
2

161

8
Méthode approchée

5
1
2
3
4 4
5

3
]
B
d[
h 2
D

1
3
4 2
5
1

0
-2 -1 0 1
10 10 10 10
2h/λ

Réaction locale et réaction étendue

162

9
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

ANNEXE B

Traitement acoustique par encoffrement des sources de bruit

Introduction
L'efficacité d'un capot
Comportement acoustique d'un encoffrement
Modèle simple pour la prévision des performances d'un capot
Modèle monodimensionnel de Jackson
Bibliographie

Introduction

Un encoffrement (ou capotage) est une enveloppe qui enferme la source sonore (machine)
totalement ou partiellement, et dont la fonction attendue est de réduire le rayonnement
acoustique. On distingue :

 le capotage complet : il recouvre entièrement la machine, mais peut présenter des


ouvertures pour la commande ou l'aération. La réduction du bruit est assurée de manière
globale.

 le capotage intégré : c'est un encoffrement acoustique fermé qui est monté directement sur
le bâti de la machine. Compact, il épouse les formes de la machine.

 le capotage partiel : il est seulement mis en œuvre sur les parties bruyantes de la machine
quand celles-ci sont nettement séparées. C'est une protection acoustique de type écran qui
est rarement suffisante pour obtenir une amélioration très importante.

L'efficacité d'un capot


L'efficacité d'un encoffrement est liée à l'atténuation du bruit qu'il apporte. Elle se définit par la perte
par insertion qui est la différence entre la puissance acoustique de la source sans capot et la puissance
acoustique de la source capotée :

D = LW sans − LW avec [dB]

sans avec

163
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

Les parois de l'encoffrement constituent une barrière au bruit aérien rayonné par la source, mais il ne
faut pas oublier que c'est l'ensemble des chemins de transmission qui doit être maîtrisé afin
d'optimiser les performances :

 la propagation à travers les parois : assure l'isolement acoustique. L'indice d'affaiblissement


acoustique en est la caractéristique principale.

 l'étanchéité : elle doit être assurée au niveau des assemblages et des ouvertures fonctionnelles par
des joints, des silencieux, des chicanes, etc.…

 la propagation solidienne : les attaches du capot sur la source, les éléments de machine solidaires
du capot ou le traversant doivent être isolés sur le plan vibratoire. Il est indispensable de
désolidariser le capotage de toute source d'excitation, que ce soit la machine ou le sol.

Comportement acoustique d'un encoffrement


C'est l'indice d'affaiblissement acoustique global des parois qui va avoir une influence prépondérante
sur la valeur des pertes par insertion. Mais la transparence acoustique n'est pas le seul phénomène
concerné : le confinement créé par le capot autour de la source aura tendance à accroître le niveau de
sonore à l'intérieur et à augmenter le bruit transmis. Pour cette raison, il est souvent nécessaire de
disposer un matériau absorbant sur la face interne des parois.

L'indice d'affaiblissement global des panneaux R = log 1 τ est obtenu en considérant l'indice
d'affaiblissement en champ diffus de chaque paroi en tenant compte des ouvertures éventuelles. Le
facteur de transmission en champ diffus est
τ = 10 − R 10

Pour définir un modèle qui nous permette de prédire simplement l'efficacité d'un capotage de machine,
on considère
 le rayonnement direct de la source dont une partie de la puissance est transmise par les panneaux
( WTD ) , une autre dissipée par les matériaux absorbants disposés sur la face interne et une
troisième partie réfléchie ( WR ).
 l'effet de réverbération qui dépend de l'absorption totale (parois + source) sous le capot. La
puissance incidente sur les parois ( W INC ) créée par le champ diffus est en partie transmise vers
l'extérieur du capot ( WTR ).

source Chemin direct

W
WTD
WR WT
pR2 4WR Puissance
=
champ ρ 0c A transmise
diffus WTR
interne 2
1 pR
WINC =
4 ρ0 c

Chemin diffus

164
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

Modèle simple pour la prévision des performances d'un capot


Le niveau de puissance de la source sans encoffrement est

W
LW sans = 10 log .
W0

1) Rayonnement direct

La puissance acoustique incidente sur les parois correspond à la puissance de la source W . La


puissance transmise WTD est proportionnelle au coefficient de transmission moyen des panneaux.
Puisqu'il s'agit d'un champ direct, les angles d'incidence des ondes sont proches de la normale et c'est
le coefficient de transmission en incidence normale τ 0 qui est pris en compte

WTD = W τ 0

Puisque l'indice d'affaiblissement acoustique en champ diffus R = 10 log 1 τ , qui est généralement la
valeur connue, est de 5 dB inférieur à l'indice d'affaiblissement en incidence normale
R0 = 10 log 1 τ 0 (loi de masse)
τ 0 = 0,316 τ

2) Effet de la réverbération

C'est la puissance réfléchie par les parois WR après absorption partielle due au matériau qui les
recouvre qui vient alimenter le champ réverbéré sous le capot

WR = W (1 − α )

α est le coefficient d'absorption moyen à l'intérieur du capot. Pour connaître le niveau de pression
acoustique du champ réverbéré p R2 ρc à l'intérieur du capot (produit par les réflexions sur les
panneaux et les parois de la machine), le modèle de Sabine est employé

p R2 4 WR
=
ρc A

A est l'aire d'absorption du volume intérieur qui correspond au produit du coefficient d'absorption
moyen α par la surface totale intérieure S i (panneaux + source)

A = α Si

Le flux de puissance incident sur les parois dû au champ réverbéré est

p R2 WR S W (1 − α ) S
Winc = S= =
4ρ c A α Si

165
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

et la puissance transmise correspond à

WTR = Winc τ .

3) Puissance totale transmise et perte par insertion

La puissance transmise totale est la somme des deux contributions : la puissance transmise
due au champ direct WTD et celle due au champ réverbéré WTR

WT = WTD + WTR = W τ 0 + Winc τ .

Le rapport WT W s'écrit alors

WT  1−α S 
=τ 0,3 +
W  α S i 

et la perte par insertion

.
W 1  1−α S 
D = 10 log = 10 log − 10 log 0,3 + 
WT τ  α S i 

Cette formule, qui permet de calculer une efficacité globale du capot, est souvent donnée sous une
forme encore simplifiée, où il est considéré que

- la surface intérieure S i est équvalente à l'aire du capot S : S S i ≅ 1,


- le coefficient d'absorption moyen α est sensiblement inférieur à 1 pour que

α 1
≈α et >>0,3.
1−α α
Ces approximations conduisent à la relation

.
D ′ = R + 10 log α

Le tableau suivant compare les pertes par insertion D et D ′ pour différentes valeurs de α et
en considérant que S / S i = 0,8 .

166
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

α D D′ D′ − D

1 R+5 R −5

0.8 R+3 R −1 −4

0.6 R + 0. 8 R − 2.2 −3

0.4 R − 1.8 R−4 − 2.2

0.2 R − 5.5 R−7 − 1. 5

0.1 R − 8. 8 R − 10 − 1. 2

0.05 R − 12 R − 13 −1

Les résultats ci-dessus permettent de faire les constatations suivantes :

a) le modèle utilisé montre qu'un coefficient moyen α d'environ 0,6 est nécessaire pour
obtenir des performances équivalentes à l'indice d'affaiblissement moyen R des parois
qui composent le capot. Au-delà, un accroissement du coefficient α de 0,1 apportera
un gain d'environ 1 dB jusqu'à α = 1 ( D = R + 5 dB).
Cependant, cette rapidité d'accroissement des performances au-dessus de α = 0,4 ne
correspond pas aux résultats expérimentaux de Fischer et Veres rapportés par Vér [Vér
1992, p.509] et représentés sur la figure 1.3

70 mm
40 mm

20 mm 20 mm
0 mm mmm
0 mm

Figure - Perte par insertion mesurée sur un encoffrement constitué de panneaux d'acier de
1,5 mm et de matériaux absorbants d'épaisseur variable.

167
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

b) la formule simplifiée sous-évalue le modèle d'autant plus sérieusement que α


s'approche de 1. Compte tenu des remarques faites juste au-dessus, il est souvent
considéré qu'elle corrige les excès du modèle.

Figure - Structure typique d’un encoffrement : carcasse support, panneaux avec trappes de
visite, encoffrement monté sur socle avec ouvertures pour passages et aération.

Modèle monodimensionnel de Jackson


Le modèle couramment employé, basé sur la théorie statistique des salles (modèle de Sabine) n'est pas
toujours bien adapté pour traiter les problèmes de prédiction des performances acoustiques des
encoffrements. En effet,
• la géométrie des sources crée souvent des champs très complexes dans les cavités
qui ne peuvent être considérés comme des champs diffus,
• les dimensions des cavités ne sont pas suffisamment importantes (devant la
longueur d'onde) pour adopter un modèle statistique,
• la source et le capot sont couplés par la cavité et l'impédance de rayonnement de la
source dépend de la distance source-capot et du comportement dynamique du
capot.

Devant toute les difficultés à créer un modèle exact trop complexe, Jackson a proposé un modèle
unidimensionnel qui reste simple et qui permette de mettre en évidence certains (mais pas tous) des
mécanismes mis en jeu [Jackson 1962][Jackson 1966][Byrne et al 1988]. Ce modèle est bien adapté
aux cas où les panneaux de l'encoffrement se trouvent à faible distance des parois de la machine. La
principale différence entre le modèle et la réalité et que le capotage ajouté ne modifie pas les
vibrations de la source (mais seulement son impédance de rayonnement). Cette hypothèse est
acceptable parce que l'impédance interne de la machine est généralement grande devant celle du
capotage [Fahy 1986].

168
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

Figure 3.4 - Modèle monodimensionnel de capotage.

Le modèle utilisé est décrit par la figure 3.4. Entre la source et le capot, la pression peut se représenter
comme une onde quasi stationnaire

p = AI e − jkx + AR e jkx , 0 < x < l.

Au niveau de la source ( x = 0 ), la pression et la vitesse associée sont

AI A
p0 = AI + AR et u0 = − R .
ρo c ρo c

La relation de continuité entre les vitesses acoustique et vibratoire permet d'écrire

v0 = u0 ,

où v0 est la vitesse vibratoire de la source. Dans la cavité, la pression qui agit sur le capot ( x = l ) est

p1 = AI e − jkl + AR e jkl ,

et la vitesse particulaire associée correspond à la vitesse v1 du capot

AI − jkl AR jkl
v1 = u1 = e − e ,
ρo c ρo c

L'impédance mécanique du panneau qui constitue le capot est représentée par

z p = j ω m −  + r
s
 ω

A cette impédance, on doit mettre en série l'impédance de rayonnement qui est ici supposée égale à
ρoc (vibration d'un panneau infini rigide). Donc l'impédance totale est

zt = z p + ρoc ,

et la relation qui décrit la dynamique du panneau est

169
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

p1 = zt v1.

En exprimant p1 dans cette équation et en opérant des substitutions, on obtient

zt v1 = AI e − jkl + AI e jkl − ρoc u0 e jkl ,


= 2 AI cos kl − ρoc u0 e jkl .

On dispose également d'une seconde équation obtenue à partir de l'équation de continuité des vitesses

ρoc v1 = AI e− jkl − AI e jkl + ρoc u0 e jkl ,


= − j2 AI sin kl + ρoc u0 e jkl .

ce qui permet d'éliminer AI

ρoc u0 e jkl + zt v1 ρoc u0 e jkl − ρoc v1


= ,
2 cos kl 2 j sin kl

et, en remplaçant u0 par v0 , d'obtenir

v1 1
= .
v0 cos kl + j zt sin kl
ρo c
W0
On traduit la performance du capot par la perte par insertion D = 10 log , avec W0 la puissance
W1
acoustique rayonnée par la source en l'absence de capotage et W1 la puissance acoustique rayonnée
par le capot. Comme les deux surfaces vibrantes sont chargées par l'impédance caractéristique ρ oc du
fluide, l'équation précédente se traduit par
2
v
D = 10 log 0 2 .
v1

A l'aide de l'expression du rapport v1 v 0 , l'équation précédente fournit les pertes par insertion

 ω m − s ω
2
2  r  
2
D = 10 log  cos kl − sin kl
 ρoc  
+ sin kl 1 + .
 ρoc 
 

D’après cette expression, la perte par insertion est minimale quand

ρ 0c ρ 0 cω 1
tan k1 l = = ,
ω 1 m − s ω 1 m (ω 12 − ω 02 )

où ω 02 = s m est la fréquence propre du panneau constituant le capot dans les conditions de montage.
Dans les basses fréquences, alors tan k1 l ≈ k 1 l et

170
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

ω1 ρ 0 cω 1
k1l = l=
c m (ω 12 − ω 02 )
d’où
ρ0c2
ω 12 = + ω 02
ml

A la raideur de la cavité ρ 0 c 2 l vient s’ajouter la raideur mécanique du capot. A la fréquence de


résonance ω 1 ( k 1 l << 1 )
2
  r 
D ≅ 10 log k 1l 1 + 
  ρ 0 c 
2
 r  ρ l 
≅ 10 log 1 +  + 10 log 0 + k 02 l 2 
 ρ0c   m 

Si k 02 l 2 << 1 et ρ 0 l m < 1 , comme c’est généralement le cas, le second terme est négatif. Ainsi,
pour éviter que les performances se dégradent (dans les basses fréquences) autour de la fréquence de
résonance ω 1 , le capot doit présenter une raideur importante, un amortissement important et une
faible masse. L’impédance mécanique du capot n’est significative que si elle est sensiblement plus
importante que celle de la cavité
ρ0c 2
s = ω 02 m >
l
Pour augmenter D à ω 1 , il est possible d’augmenter la profondeur l de la cavité.

Dans les hautes fréquences, les minima de LIL apparaissent quand

tan kl = ρ 0 c (ωm − s ω )

En posant tan kl = α et en utilisant les relations

sin 2 kl sin 2 kl α2
2
tan kl = = ⇒ α (1 − sin kl ) = sin kl ⇒ sin kl =
2 2 2 2

cos 2 kl 1 − sin 2 kl 1+α2

la perte par insertion peut s’exprimer par

2
 r 
D = 10 log α − 10 log(1 + α ) + 10 log1 +
2 2
 .
 ρ 0 c 

Comme ces résonances sont bien supérieures à la résonance du capot dans le vide
ρ 0c
α≈
ωm
et
 ρ0c    ρ c 2   r 
D = 20 log  − 10 log 1 +  0   + 20 log1 + 
ω m    ω m    ρ 0 c 

171
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

qui peut être négatif (les fréquences de ces minima sont très proches de celles pour lesquelles
sin kl = 0 ).

Le modèle utilisé ici est basé sur une simplification de la source et du capot. Il fournit cependant de
résultats donnant les grandes tendances de comportement des systèmes plus complexes. Par rapport
aux constatations qui ont été faites, on a pu remarquer que les performances sont augmentées par
l’ajout de matériaux absorbants à l’intérieur du capot, et dégradées si le capot n’est pas désolidarisé de
la source (montage souple).

Figure 3.5 - Perte par insertion calculée à l'aide du modèle de Jackson.

La Figure 3.5 représente la perte par insertion d’un capot en acier de 2 mm placé à 0.1 m d’une surface
vibrante
m = 15.6 kg/m 2 , l = 0.1 m , f 0 = 80 Hz , f 1 = 92.4 Hz

172
III – Acoustique modale et statistique Vibrations – Acoustique 2

Références bibliographiques

D.A. Bies, C.H. Hansen, (1996), Engineering Noise Control, (Spon).

K.P. Byrne, H.M. Fisher, H.V. Fuchs, (1988), "Sealed, close-fitting, machine-mounted
acoustic enclosures with predictable performance", Noise Control Eng. J. 31(1), 7-15.

F.J. Fahy, (1985), Sound and Structural Vibration, (Academic Press).

R.S. Jackson, (1962), "The performance of acoustic hoods at low frequencies", Acustica 12,
139-152.

R.S. Jackson, (1966), "Some aspect of the performance of acoustic hoods", J. Sound Vib. 3
(1), 82-97.

R.K. Miller, W.V. Montone, (1978), Handbook of Acoustical Enclosures and Barriers,(The
Fairmont Press).

N. Trompette, T. Loyau, G. Lovat, (2001), "Encoffrements de machines : aide à la


conception", Cahiers de notes documentaires de l'INRS, N° 182.

N.P. Norton, (1989), Fundamentals of noise and vibration analysis for engineers, (Cambridge
Univ. Press), p. 290.

L.W. Tweed, D.R. Tree, (1976), "Three methods for predicting the insertion loss of close
fitting acoustical enclosures", Noise Control Eng. J. 10, 74-79.

I. Vér (1992), "Enclosures and wrappings (Ch.13)", in Noise and Vibration Control
Engineering, (L.L. Beranek and I. Vér, Ed.), (Wiley).

Norme NF EN ISO 3746, "Détermination des niveaux de puissance acoustique émis par des
sources de bruit à partir de la pression acoustique", (AFNOR, 1996).

Norme VDI 2711, "Noise reduction by enclosures", (VDI, 1978). (en allemand).

pr Norme NF EN ISO 15667, "Lignes directrices pour la réduction du bruit au moyen


d'encoffrements et de cabines", (Draft ISO/DIS 15667, "Guidelines for noise control by
enclosures and cabins"), (AFNOR, 1998).

173
Vibrations – Acoustique 2 III – Acoustique modale et statistique

174
Vibrations – Acoustique 2 IV – Rayonnement acoustique

IV - INTRODUCTION AU RAYONNEMENT ACOUSTIQUE

1. SOURCES VIBROACOUSTIQUES ELEMENTAIRES

2. RAYONNEMENT ACOUSTIQUE DES SOURCES PLANES

3. PISTON CIRCULAIRE

4. RAYONNEMENT MODALE DES PLAQUES

5. REPRESENTATION INTEGRALE 3D

0208

175
IV – Rayonnement acoustique Vibrations – Acoustique 2

176
Vibrations – Acoustique 2 IV – Rayonnement acoustique

1 - SOURCES VIBROACOUTIQUES ELEMENTAIRES

1.1. Relation fondamentale de la vibroacoustique

Un grand nombre de sources acoustiques sont constituée par des structures vibrantes. Il est
important de connaître les relations entre champ vibratoire et champ acoustique rayonné, qu'il
s'agisse d'améliorer ce transfert pour les sources désirables (haut-parleurs, instruments de
musique …) ou qu'il s'agisse de la réduire pour les sources indésirable ("bruiteurs"
industriels).

L'étude des relations entre structures vibrantes et champ acoustique rayonné est souvent
désigné par le terme vibroacoustique. Ces relations dépendent de la géométrie des sources et
de la longueur d'onde acoustique.

Le premier principe appliqué pour caractériser le rayonnement d'un corps vibrant est:

Pour un fluide parfait non visqueux comme l'air, il y a continuité entre les composantes
normales de la vitesse vibratoire et de la vitesse particulaire acoustique


v n = u n (r0 )

r0

− 1 ∂p
soit vn =
surface vibrante jρ 0 ck ∂n r= r0

Attention : cette relation s'applique seulement entre les composantes normales. En général

v ≠ u(r0 )

Dans le milieu fluide, l'équation de propagation des ondes doit être satisfaite

2 1 ∂2 p
∇ p− 2 2 =0
c ∂t

1.2. Piston plan infini

Un piston plan infini est animé d'un mouvement vibratoire uniforme v(t ) = v0 e jωt . Par la
relation continuité des vitesses vibratoire et acoustique (normales), ce mouvement va produire
une onde plane acoustique de pression

ω
p( x, t ) = A e j (ωt − kx ) k=
c

177
IV – Rayonnement acoustique Vibrations – Acoustique 2

et de vitesse particulaire
A j (ωt − kx )
u x ( x, t ) = e
ρ 0c

x
v0

La relation de contituité des vitesses à la surface du piston conduit à

u x (0, t ) = v0 e jωt

Donc en posant x = 0 dans l'équation de u x ( x, t ) , on identifie le coefficient A

A = ρ 0 cv0

d'où l'expression de la pression acoustique rayonnée

p( x, t ) = ρ 0 cv 0 e j (ωt − kx )

La puissance acoustique rayonnée par unité de surface est W = S I x avec S = 1 m 2 . L'intensité


acoustique dans la direction normale est indépendante de la distance

2
1 A
I x ( x ) = Re pu *x =
2
{ }
2ρ0c
d'où
2
v0
W = S I x = ρ0c S ( S = 1m 2 )
2

1.3. Sphère pulsante


C'est une sphère de rayon a dont chaque point de n̂
v0
l'enveloppe vibre en phase. Il est évident que la
pression acoustique rayonnée correspond à la
solution de l'équation d'onde en coordonnés
sphériques. Si la vitesse vibratoire est harmonique r
( v ( t ) = v 0 e jωt ) , c'est l'équation de Helmholtz qui
est considérée
a

178
Vibrations – Acoustique 2 IV – Rayonnement acoustique

ω
∇ 2 p + k 2 p = 0, k=
c

∂p ∂p
Comme et sont nuls, ∇ 2 p se conduit à
∂θ ∂φ
∂ 2 p 2 ∂p
∇ 2 p( r , θ , φ ) = +
∂r 2 r ∂r
et la solution est de la forme

e j (ωt −kr )
p (r, t ) = A , (rayonnement monopole)
4πr

La vitesse particulaire se calcule à partir de cette relation

∂p
1 A e j (ωt − kr )  j
u r ( r, t ) = − = 1 − 
jρ 0 ck ∂r ρ 0 c 4πr  kr 

(la composante tangentielle est nulle).


Quand r = a , il y a continuité entre la vitesse vibratoire v 0 e jωt et la vitesse particulaire
u r ( a, t )
jωt A e j (ωt − kr )  j
v0 e = u r (a , t ) = 1 − 
ρ 0 c 4πr  kr 

Cette équation permet d'exprimer l'amplitude A dans l'équation de la pression en fonction de


v0
4π aρ 0 cv 0 e jka
A=
1 − j / ka

où bien en multipliant numérateur et dénominateur pat jka

4π aρ 0 cv 0 e jka
A = jka
1 + jka
Expression de la pression
ka 2 ( ka + j ) e − jk ( r − a ) j ω t
p ( r, t ) = ρ 0 cv 0 e
1 + ( ka ) 2 r

Intensité acoustique: composante uniquement dans la direction radiale

1  A 1 + j kr 
2 2
1 A
I r ( r ) = Re{pu r }= Re 
*
=
2 2  ρ 0 c 16π 2 r 2  32 ρ 0 cπ 2 r 2
 

2
p( r )
On vérifie que I r ( r ) = → source monopolaire.
2ρ 0 c

179
IV – Rayonnement acoustique Vibrations – Acoustique 2

Puissance acoustique: W = SI r (r )

S = 4πr 2 est la surface de la sphère de rayon r . La puissance acoustique est invariante avec
la distance r .

On choisit r = a et S 0 = 4πa 2 est la surface de la sphère pulsante

2
2
4π a 2 p( a )
W = 4πa I r (a ) =
2ρ 0 c

soit

2
2πρ 0 ck 2 a 4 v 0
W=
1 + (ka ) 2

Remarque:

2
2
v0
• En haute fréquences, quand ka >> 1 , W ≈ 4πa ρ 0 c . La puissance acoustique est
2
2
proportionnelle à la vitesse vibratoire quadratique v 0
2
2
v0
• En basse fréquences, quand ka << 1, W ≈ 4πa ρ 0 c (ka ) 2 . La puissance acoustique
2
2
est en plus proportionnelle au facteur (ka ) , c'est à dire qu'à vitesse vibratoire
constante, elle va décroître comme le carrée de la fréquence. C'est pour rendre compte
de ces modifications de puissance rayonnée que l'on définit le "facteur de
rayonnement".

• En définissant le débit de volume de la sphère pulsante par Q = S 0 v 0 = 4πa 2 v 0 , la


pression acoustique s'écrit
1 − jka e − jk ( r − a ) jωt
p ( r, t ) = jωρ 0 Q e
1 + ( ka ) 2 4πr
si a → 0 , on retrouve le champ de pression d'une source monopolaire ponctuelle.
e j (ωt − kr )
p ( r, t ) = jωρ 0 Q
4πr

180
Facteur de rayonnement
Définition : grandeur sans dimension

Puissance rayonnée par unité de surface W


pour une structure vibrante quelconque S0
σ = = 2
Puissance rayonnée par le piston plan v0
ρ0c
infini de vitesse vibratoir e équivalent e 2

Dans le cas ou la vitesse n’est pas constante sur S 0 , c’est


la vitesse quadratique moyenne qui est considérée

2 2
v0 1 v (r0 )
2

S0 ∫∫S0 2
dS = v n2 eff
S0

Facteur de rayonnement
Notation générale

W W
σ = 2
=
v n (r0 ) ρ 0 c S 0 v n2 eff
ρ 0 c ∫∫ dS S0
S0 2
Le facteur de rayonnement s’exprime aussi en dB

Lσ = 10 log σ
Pour une vitesse uniforme W
σ = 2
v (r )
ρ 0c S0 n 0
2

Piston infini σ = 1 ou Lσ = 0 dB 2

181
1
Facteur de rayonnement de la sphère pulsante
W
σ = ( ka ) 2
v n (r0 )
2
2
← 2π ρ 0 c a v0
2 σ =
ρ0c S0 1 + ( ka ) 2
2

Basses fréquences : ka << 1 ⇒ σ ≈ (ka ) 2

Hautes fréquences : ka >> 1 ⇒ σ ≈ 1

Facteur de rayonnement de la sphère pulsante

λ
ka = 1 ⇒ π a =
2

λ
L’efficacité de rayonnement optimal πa
est atteint quand la dimension de la 2
sphère correspond un peu près à la
demi-longueur d’onde acoustique 4

182
2
Onde de flexion dans une plaque infinie

onde plane
acoustique k

kf ∝ ω
θ
y
ω
v ( x, t )
x onde de flexion

Onde de flexion avec un front d’onde plan


On suppose qu’une onde plane est rayonnée avec un
angle d’incidence θ
5

Onde de flexion dans une plaque infinie


onde plane
acoustique
onde de flexion
− jk f x
θ v ( x ) = v0 e
y
ω ρh
kf = = ω4
cf D
x v ( x, t )
La célérité dépend de
la fréquence

− j ( kx x +k y y )
Onde plane acoustique p( x, y ) = A e
6

183
3
Onde de flexion dans une plaque infinie
onde plane
L’onde plane acoustique
acoustique − j ( kx x +k y y )
p( x, y ) = A e
doit vérifier l’équation
d’onde
y θ
∂2 p ∂2 p
+ + k2 p = 0
∂x 2 ∂y 2

x v ( x, t )

2 2 2
il faut que k = k x + k y k y = k cos θ
θ k
(relation de dispersion)
k x = k sin θ 7

Onde de flexion dans une plaque infinie


Onde plane acoustique
− j ( kx x +k y y )
p( x, y ) = A e

Vitesse particulaire
y θ
− 1 ∂p k y A − jk x x − jk y y
u y ( x, y ) = = e e
jρ 0 ck ∂y k ρ0 c

x v ( x, t )

Continuité des vitesses en y=0 u y ( x ,0 ) = v ( x )


kx = k f
k y A − jk x x − jk f x
⇒ e = v0 e ⇒ k
k ρ0 c A = ρ 0 cv 0
ky
c.a.d. k y2 = k 2 − k82f

184
4
Pression rayonnée par une plaque infinie

Pression acoustique
y θ rayonnée

x v ( x, t )

k − jk f x − j k 2 −k 2f y
p ( x , y ) = ρ 0 c v0 e e
k 2 − k 2f
ρ 0 c v0 − jk f x − jk 1−( k f / k )2 y
= e e
1 − (k f / k ) 2 9

Pression rayonnée par une plaque infinie


Pression acoustique rayonnée
k − jk f x − j k 2 − k 2f y
p( x, y ) = ρ 0 c v0 e e
k 2 − k 2f

négatif positif
ω
donc k= donc
c
k 2 − k 2f kf ∝ ω k 2 − k 2f
est imaginaire pur est réel
évanescent propagatif
k =kf
ω
ωc 10

185
5
Onde propagative rayonnée par une plaque infinie
Au-dessus de la fréquence critique

k >kf ω > ωc
front d'onde
plan
2 2
ky = k − k f
θ λ
puisque k f = k x = k sin θ
donc
k y = k 2 − k 2f = k cos θ
λf
Onde plane propagative avec une direction θ
p ( x, y ) =
ρ 0 c v 0 − jk x − jk y cosθ
e e
f λf > λ
cos θ
11

Onde propagative rayonnée par une plaque infinie


Au-dessus de la fréquence critique

k <kf ω < ωc
λf < λ

k y = k 2 − k 2f = − 1 k 2f − k 2 λ
puisque −1 = − j
donc
k y = − j k 2f − k 2 λf
− jk y y ( )
− j − j ky y − ky y
Onde plane évanescente e =e =e
jρ 0 c v0 2 2
− jk f x − k f − k y
p ( x, y ) = e e
2
kf 
  − 1
 k  12

186
6
Onde de flexion dans une plaque infinie
k ω
k=
c
kf ∝ ω

ω
ωc

(
exp(± jk z z ) = exp ± k 2f − k 2 z ) ( )
exp (± jk z z ) = exp ± j k 2 − k 2f z = exp (± jk cos θ )

Onde évanescente Onde propagative


13

Intensité acoustique pour une plaque infinie


k ω
k=
c
kf ∝ ω

ω
ωc
Onde évanescente Onde propagative

C’est l’intensité d’une onde plane dans la direction de propagation

2 2 2
p ρ 0 c v0 ρ 0 c v0
I = = ⇒ I n = I y = I cos θ =
2ρ0 c 2 cos 2 θ 2 cos θ
14

187
7
Intensité acoustique pour une plaque infinie
k ω
k=
c
kf ∝ ω

ω
ωc
Onde évanescente Onde propagative

On calcule la vitesse particulaire


− 1 ∂p j v0 ( k f / k ) − jk f x − k 2f − k 2 y
ux = = e e
jρ 0 c k ∂x  kk 
2

  −1
k 
− 1 ∂p − jk x − k 2 −k 2 y
uy = = v0 e f e f 15
jρ 0 c k ∂y

Intensité acoustique pour une plaque infinie


k ω kf ∝ ω
k=
c

ω
ωc
Onde évanescente Onde propagative

 
 2

2
(k f / k ) e − 2 1 1  jρ 0 c v0 k 2f − k 2 y 
1 v
I y = Re{pu y } = Re
−2
Re{pu *x } = ρ 0 c 0
k 2f − k 2 y *
Ix = e = 0
2 2  k f 2 2 2  kf 
2

  − 1    − 1 
 k    k  

La composante normale I n = I y est nulle : pas d’énergie rayonnée


16

188
8
Facteur de rayonnement pour une plaque infinie
k ω
k=
c
kf ∝ ω

ω
Onde évanescente ωc Onde propagative

2
v0 1
W = S I y = ρ0c S ⇒ σ =
W 2 cos θ cos θ
σ= 2
v0
ρ 0 cS
2

W = S Iy = 0 ⇒ σ =0

17
pas d’énergie rayonnée en dessous de la fréquence critique

Rayonnement acoustique des sources planes

Si la distribution de la vitesse vibratoire est quelconque


sur la surface, on ne peut faire aucune hypothèse sur la
forme du champ rayonné.

Solution de Rayleigh (1896) : le champ rayonné est créé


par une distribution de sources élémentaires ponctuelles
disposées sur le plan S 0

Amplitude du débit proportionnelle


aux vitesses vibratoires
18

189
9
Facteur de rayonnement pour une plaque infinie
ω
k=
c
pulsation critique k =kf ρ h
1
4
kf = ω 
 D 

2
ωc
k 2f k = ω c ω ω

ωc = c2
ρh
= c2
(
12 ρ 1 − υ 2 )
D E h2

Au-dessus de la fréquence critique

1 k k 1  1
= = =  kf < k
cos θ k y 2
k −k 2
k 2 f
f f σ =  1− c
1− f
k 2 
0 k f >19k

Facteur de rayonnement pour une plaque infinie

c2 12 ρ h(1 − ν 2 ) c ρ12(1 − ν 2 )
fc = 3
=
2π Eh 2π h E

σ 2 mm 1 mm

6 kHz 12 kHz f

Excitation 9 kHz

épaisseur 2 mm épaisseur 1 mm
20

190
10
Facteur de rayonnement pour une plaque infinie

21

Facteur de rayonnement pour une plaque


− jk f x
Ve

kf k

V cos k f x

−kf kf
V cos k f x Π(x )

22
k

191
11
Facteur de rayonnement pour une plaque

infinie

−kf kf
ky
Φ 2p (k x )
+ + kx
finie

− mπ a mπ a 23

Facteur de rayonnement pour une plaque


infinie

−kf kf −kf kf
kx kx

ω1 c ωc ω2 c

+ + + +
ω2
finie ω1

24

192
12
Puissance rayonnée par une plaque rectangulaire
quatre bords simplement supportés Modes de coin

Modes de bord

Modes de bord
25

Facteur de rayonnement approché pour une


plaque rectangulaire
Formule de Maidanik

2 r (λ c a )2 g 1 (α ) + 2(1 + r )(λc a ) g 2 (α ), f < fc



σ = a λc 1 + 1 r ,( ) f ≈ fc
 (1 − f c f )−1 2 , f > fc

rapport dimensions longueur d’onde critique fréquence critique

r=a b λc = c f c f c = (c 2 2π ) ρh D
où les deux fonctions sont définies par
 4 1 − 2α 2
1
(1 − α )ln 11 +− αα + 2α
2

 f < 0.5 f c g 2 (α ) =
g 1 (α ) = π 4 α (1 − α 2 )
 0 f > 0.5 f c
4π 2 (1 − α )
2 32

α 2 = f fc 26

193
13
Facteur de rayonnement approché pour une
plaque rectangulaire
Formule de Maidanik

27

Méthode simplifiée de Müller et al

Facteur de rayonnement pour une plaque finie



0

a
1,5 dB/oct

10 log
λ2c b
S
15 dB/oct
6 dB/oct
c2  P2  fc
2S f c  8S − 1
 

c c2 ρh
λc = fc = P = 2(a + b) S=ab 28
fc 2π D

194
14
Facteur de rayonnement pour une plaque finie

Lσ 1 oct

h2 = 2h1
a
λ2c 6 dB b
10 log
S h1
1 oct

fc
c2  P2 
2S f c  8S − 1
 

Influence de l’épaisseur h2 = 2h1 29

Facteur de rayonnement pour une plaque finie


0
S1
λ 2
c S1 a
10 log
S1
3 dB S 2 = 2S1 b
2
λ c S 2 = 2S1
10 log
2 S1 1 oct

c2  P2  fc
2S f c  8S − 1
 

Influence de la surface S 2 = 2S1 30

195
15
Facteur de rayonnement
excitation mécaniques / excitation acoustique

(d’après Macadam, 1976)

31

Facteur de rayonnement plaques raidies

32

196
16
Rayonnement acoustique des sources planes

La source élémentaire est une sphère pulsante

jω Q e − jk ( r −a )
p (r ) =
1 + jka 4π r

a Symétrie du
rayonnement
Débit de masse Q = ρ 0 S v 0 = 4 ρ 0π a 2 v 0

Quand le rayon est plus petit e − jkr


p ( r ) = jω Q
que la longueur d’onde 4π r 33

Rayonnement acoustique des sources planes


e − jkr
Pression rayonnée p ( r ) = jω Q
4π r
Q
Q = ρ 0 v n dS
2 ρ 0 vn
2
≡ dS
Champ de pression produit par la source élémentaire
e − jkr
dp( r ) = jω ρ 0 vn dS
2π r p (r )
et sur la totalité de la surface R = r − r0
r
jωρ 0 e − jkR
p (r ) =
2π ∫∫∑ v n ( r0 )
R
dS vn (r0 ) dS
0 Σ
34
r0

197
17
Rayonnement acoustique des sources planes

Les différences de parcours entre deux points du plan


produit des interférences p (r )
Champ lointain

Champ proche
R = r − r0
p (r )
R = r − r0
r r0 ⋅ r r
θ r
θ
vn (r0 ) dS Σ Σ
ξ

r0 0 vn (r0 ) dS r0 0
35

Rayonnement acoustique des sources planes

La pression est approchée en champ lointain


p (r )
 R est parallèle à r
Champ lointain
 la différence de distance est
r ⋅r
− r0 cos ξ = 0
r R = r − r0

si r >> r0 alors
r0 ⋅ r r
r ⋅r 1 1 r
θ
R = r − r0 ≈ r − 0 et ≈ ξ Σ
r R r
vn (r0 ) dS r0 0
e − jkR e − jkr jkr0 ⋅r / r
≈ e 36
R r

198
18
Rayonnement acoustique des sources planes

Deuxième intégrale de Rayleigh


p (r )
e − jkr
p (r ) ≈ jω ρ 0
2πr ∫∫Σ
v n (r0 )e jkr0 ⋅r / r dS Champ lointain

Le terme exp( jkr0 ⋅ r / r ) = exp( jkr0 cosξ ) = exp( jkr0 sinθ )


représente l’influence des phases R = r − r0

relatives de chaque point qui sont


r0 ⋅ r r
à l’origine des interférences : r
θ
ξ Σ
elles dépendent de θ
vn (r0 ) dS r0 0
37
DIRECTIVITE DES SOURCES ETENDUES

Piston circulaire

Exemple de calcul utilisant l’intégrale de Rayleigh

e − jkr
p (r ) ≈ jω ρ 0
2πr Σ ∫∫ v n (r0 )e jkr0 ⋅r / r dS

Le point r est repéré


Champ lointain par des coordonnées
x sphériques (θ , φ )
v0 ϕ r p (r )
φ
θ L’élément de surface
r0 vibrante dS est repéré
par les coordonnées
y
x polaires (r0 , ϕ )
z
Σ r0 ⋅ r
évaluer le terme
r 38

199
19
Piston circulaire

Exemple de calcul utilisant l’intégrale de Rayleigh

e − jkr
p (r ) ≈ jω ρ 0
2πr ∫∫Σ
v n (r0 )e jkr0 ⋅r / r dS

x Champ lointain r = ( r sin θ cos φ , r sin θ sin φ , r cos θ )


v0 r p(r )
ϕ φ
r0 = (r0 cos ϕ , r0 sin ϕ , 0)
r0 θ

y
x r ⋅ r0
z = r0 sin θ (cos φ cos ϕ + sin φ sin ϕ ) = r0 sin θ cos(ϕ − φ )
r
Σ
ψ
L’intégrale du champ de pression devient
a 2π
e − jkr
∫ ∫e
jkr0 sin θ cosψ
p ( r , θ , φ ) = jω ρ 0 v 0 r0 dψ dr0
2πr 0 0
39

Piston circulaire
a 2π
e − jkr
∫ ∫e
jkr0 sin θ cosψ
Calcul de l’intégrale p( r, θ ) = jω ρ 0 v 0 r0 dψ dr0
2πr 0 0

x Champ lointain
v0 ϕ r p (r )
φ 2π
θ 1
∫e
jx cosψ
r0 Par définition J 0 ( x) = dψ
2π 0
y
x d’où
z a
e − jkr
Σ p ( r , θ , φ , t ) = jω ρ 0 v 0
r ∫J
0
0 ( kr0 sin θ ) r0 dr0

Par définition ∫µJ 0 ( µ )dµ = µ J 1 ( µ )


et avec le changement de variable µ = kr0 sin θ
a ka sinθ kasinθ
1 1 J1 (ka sinθ )
∫0 J0 (kr0 sinθ )r0 dr0 = (k sinθ )2 ∫ J 0 (µ )µ dµ = [µJ1(µ )] = a2
0
(k sinθ ) 2 0
40 θ
ka sin

200
20
Pression rayonnée en champ lointain par le
piston circulaire
ka 2 e − jkr  2 J 1 ( ka sin θ ) 
p ( r , θ ) = jρ 0 c v0
2 r  ka sin θ 
x Champ lointain
v0 ϕ r p (r )
φ
r0 θ 2 J 1 ( ka sin θ ) 2 J 1 ( x )
Le terme =
y ka sin θ x
x
z
représente la directivité du piston
Σ en champ lointain
2 J1 ( x)
2 J1 ( x)
x 20 log
x

x x
41

Intensité rayonnée en champ lointain par le


piston circulaire
ka 2 e − jkr  2 J 1 ( ka sin θ ) 
p ( r , θ ) = jρ 0 c v0  ka sin θ 
2 r

Le diagramme de rayonnement dépend aussi de ka


c.a.d. de la dimension du piston devant la longueur d’onde
Quand ka < 1 , alors 2 J 1 (ka sin θ ) ( ka sin θ ) 2
≈1−
ka sin θ 8
Rayonnement omnidirectionnel dans les basses fréquence

Intensité acoustique radiale


2 2 2
p( r, θ ) k 2 a 4  2 J 1 (ka sin θ ) 
v0
I r ( r, θ ) = = ρ0 c
2ρ0 c 2 4r 2  ka sin θ  42

201
21
Directivité du piston circulaire
2 2 2
p( r, θ ) v0 k 2a 4  2 J 1 (ka sin θ ) 
I r ( r, θ ) = = ρ0 c  ka sin θ 
2ρ0 c 2 4r 2

θ
− 1 ≤ sin θ ≤ +1 alors − ka ≤ ka sin θ ≤ + ka

0.5
ka = 6

0
-10 -5 0 5 10
ka sin θ
43
ka − ka

Directivité du piston circulaire


2 2
v0 k 2 a 4  2 J 1 ( ka sin θ ) 
I r (r,θ ) = ρ 0 c
2 4 r 2  ka sin θ 

λ
ka 2a 2

λ π
= 2a ⇒ ka =
2 2
44

202
22
Pression dans l’axe du piston circulaire

Dans ce cas l’approximation en champ lointain n’est plus


utilisable et l’intégrale suivante doit être calculée
jωρ 0 e − jkR
p (r ) =
2π ∫∫

vn (r0 )
R
dS

Le résultat traduit les interférence présentent dans le


champ proche d’une source étendue
45

Facteur de rayonnement du piston circulaire


W
σ= 2
vn (r0 ) ← S0 = π a 2
ρ0 c S0
2
La puissance acoustique rayonnée par le piston se calcule en intégrant
la composante radiale de l’intensité acoustique sur une demi-sphère de
rayon r située dans le champ lointain
π π
2π 2 2
W = ∫∫ I r (r )ds = ∫ ∫ I r (r,θ )r sin θ dθ dφ = 2π r ∫ I r ( r,θ ) sin θ dθ
2 2

0 0 0
π
2 2
v0 (ka ) 2 2
 2 J ( ka sin θ ) 
∫0  1ka sin θ  sin θ dθ
2
= ρ0 c πa
2 2
2
v  2 J 1 ( 2ka ) 
= ρ0 c 0 π a 2 1 − 2ka 
2 46

203
23
Facteur de rayonnement du piston circulaire
2 J 1 (2ka )
σ =1−
2ka

σ Lσ [dB]

6 dB/oct.

Basses fréquences : ka << 1 ⇒ σ ≈ (ka ) 2

Hautes fréquences : ka >> 1 ⇒ σ ≈ 1 47

Méthodes intégrales pour le calcul du rayonnement

 Utilisation de la méthode de Rayleigh pour les plaques


rectangulaires bafflées (Walace 1972)

 Utilisation du principe de Huyghens et de l’intégrale de Kichhoff


pour les vibreurs de forme quelconque

48

204
24
Rayonnement modal des plaques p (r )
Plaque rectangulaire bafflée (simplement supportées) Champ lointain

Vitesse vibratoire correspondant à un mode

R = r − r0

r0 ⋅ r r
r θ
ξ Σ

r0 0
baffle plan infini
et rigide Utilisation de l’intégrale de Rayleigh pour
calculer la pression en champ lointain
e − jkr
2πr ∫∫Σ
p (r ) ≈ jω ρ 0 v n (r0 )e jkr0 ⋅r / r dS 49

Rayonnement modal des plaques

Plaque rectangulaire bafflée W


σ mn =
ρ 0 c ∫∫ v mn ( x, y , ω ) dS
1 2
2
S

vitesse du mode (m,n)


v mn ( x, y , ω ) = jω wmn ( x, y , ω ) = jω Amn (ω ) φ mn ( x, y )
propriété des déformées modales (othogonalité)

∫∫ v (ω , x, y ) dS = ω 2 ∫∫ Amn (ω ) φmn ( x, y ) dS = ω 2 Amn (ω )


2 2 2
w S
mn
S

x
y Lx Facteur de rayonnement pour le mode (m,n)
Ly
W
σ mn = 2 2
1
2
ρ 0 cω Amn (ω ) 50

205
25
Rayonnement modal des plaques

Calcul de la puissance acoustique : intégrale de la pression quadratique


sur un hémisphère en champ lointain

2π π 2 2
p( r , θ , ϕ , ω )
W (ω ) = ∫ ∫
0 0
2ρ 0 c
r 2 sin θ dθ dϕ

Pour une plaque simplement supportée


Wallace (1972) obtient

e − jkr  ( −1) m e jkLX sin θ cos ϕ − 1   (−1) n e jkLy sinθ sin ϕ − 1 


p(r , θ , ϕ ) = −ω 2 ρ 0 2mnπ Lx L y Amn ( x, y )  2 2  2 2
r  (kLx sin θ cos ϕ ) − (mπ )   (kLy sin θ sin ϕ ) − (nπ ) 

Facteur de rayonnement pour le mode (m,n)

64k 2 Lx L y 2π π 2


{ }
cos cos
{ }
sin ( kLx sin θ cos ϕ 2) sin ( kL y sin θ sin ϕ 2) 
 sin θ dθ dϕ
2

σ mn (ω ) =
π 6m2n2 ∫∫ [ ][
 (kL sin θ cos ϕ mπ ) 2 − 1 (kL sin θ sin ϕ mπ ) 2 − 1  51 ]
0 0  x y 

Facteur de rayonnement modal


plaque rectangulaire simplement supportée

σ mn σ mn

52
Wallace (1972)

206
26
Influence des conditions aux limites
résultats par mode

encastrée

simplement supportée

acier
0.55 m x 0.45 m
(r = 1.2),
épaisseur 1 mm,
fréquence critique 12 kHz

Le facteur de rayonnement d’une plaque


encastrée est pratiquement le double de
celui d’une plaque simplement supportée
53
Berry, Guyader, Nicolas, JASA 1990

Influence des conditions aux limites


résultats globaux

acier
0.55 m x 0.45 m
(r = 1.2),
épaisseur 1 mm,

fréquence critique 12 kHz

amortissement 1%

Force ponctuelle au centre

encastrée

simplement supportée
54
Berry, Guyader, Nicolas, JASA 1990

207
27
Influence des conditions aux limites
Plaque libre partiellement encastrée

acier
0.55 m x 0.45 m
(r = 1.2),
épaisseur 1 mm,

fréquence critique 12 kHz

amortissement 1%

Force ponctuelle au centre

55
Berry, Guyader, Nicolas, JASA 1990

Influence du baffle

Plaque simplement supportée Plaque libre

bafflée

non bafflée

56
Atalla, Nicolas, Gauthier JASA 1996

208
28
Facteur de rayonnement
excitation mécaniques / excitation acoustique

(d’après von Venzke) 57

Extension de cette approche

Cette approche peut être étendue pour des géométries particulières

58

209
29
Formulation générale
du problème de rayonnement
Un problème de rayonnement peut se représenter par

n̂ p (r )
∇ 2 p (r ) + k 2 p (r ) = − f (r ) dans Ω
r0 Ω 
conditions aux limites sur la surface Σ
Σ f (r ) terme de sources

Le champ de pression rayonné peut être obtenu principalement par


deux méthodes :
 la méthode modale : les fonctions propres de l’opérateur (∇ 2 + k 2 )
 la méthode intégrale (basée sur les fonction de Green)

59

Conditions aux limites

Deux types de conditions aux limites sont utilisées sur Σ


p(r0 ) = 0 ⇒ Z (r0 ) = 0, Dirichlet homogène
n̂ Ω
∂p (r0 )
= 0 ⇒ Z (r0 ) = ∞, Neumann homogène
p (r ) ∂n
r0 ∂p(r0 )
p(r0 ) − Z (r0 ) = 0, mixte homogène
∂n
Σ
D’autres conditions aux limites dites inhomogènes pourront se rencontrer.
Par exemple α ∂p (r0 ) ∂n = β
L’utilisation des formules de Green pour résoudre ce problème, impose un
milieu fermé par une enveloppe : pour le problème extérieur, une condition
aux limites à l’infini est utilisée
 ∂p 
condition de Sommerfeld lim R  + jkp  = 0
R →∞
 ∂R  60

210
30
Généralisation avec les fonctions de Green

Une solution consiste à rechercher une solution en utilisant des


fonction de Green :
∇ 2 G (r r0 ) + k 2G (r r0 ) = −δ (r − r0 )
n̂ 
conditions aux limites sur la surface Σ
r0 la solution peut s’exprimer comme la somme
de 3 composantes de pression
Σ p = p f + p s + pd

p f (r ) = ∫∫∫ f (r0 ) G (r r0 ) dΩ

intégrale de
p s (r ) = − ∫∫ µ s (r0 ) G (r r0 ) dΣ Rayleigh
Σ

∂G (r r0 )
pd (r ) = ∫∫ µ d (r0 ) dΣ
Σ
∂n 61

Généralisation avec les fonctions de Green


 ∂φ ∂G 
∫∫∫ (G∇ φ − φ∇ G )dΩ = ∫∫  G ∂n − φ ∂n  dΣ
2 2
L’utilisation de la formule de Green
Ω Σ

permet de donner une représentation intégrale à l’aide de fonction Green


en espace infini

∇ 2 g (r r0 ) + k 2 g (r r0 ) = −δ (r − r0 )

 pas de conditions aux limites autre que Sommerfeld
e − jkR
g (r r0 ) =
4π R

Cette solution qui permet de représenter le rayonnement d’une source


quelconque est l’équation de Kirchhoff

62

211
31
Intégrale de Kirchhoff

Représentation de la pression pour un problème extérieur

 ∂g (r r0 )
h (r ) p (r )= ∫∫  jωρ 0 v n (r0 )g (r r0 ) + p (r0 )  dS
S0
 ∂ n 0 
pas de source dans le domaine Ω
n̂ 0
p (r ) e − jkR
g (r r0 ) = g (R ) =
4π R
S0 Ω
 1, quand r est extérieur à S 0
1
h (r ) opérateur de découpage h(r ) =  quand r est sur S 0 (r = r0 )
2
 0 quand r est intérieur à63S0

Principe de Huyghens

Permet d’expliquer l’intégrale de Kirchhoff comme la contribution de


sources secondaires élémentaires
 ∂g (R ) 
p (r )= ∫∫S 0


jωρ 0 v n (r0 )g (R ) + p (r0 )
∂n 0 
dS

v (r0 )
p (r0 )
e − jkR ∂g ( R )  j 
g ( R) = = jkg (R )1 − cos(n,
ˆ R)
4πR ∂n  kR 

p (r0 )
v (r0 ) n̂ 0
p (r )
R = r − r0
R

S0 Ω
64

212
32
Cas particuliers

Si on ne choisit pas à priori la fonction de Green en espace infini, une


technique permet de calculer une fonction de Green

G=g+X
g est la fonction de Green en espace infini (ne vérifie que les conditions de
Sommerfeld)
X est une autre fonction qui permet de
g (R )vérifier les autres conditions du

problème : elle est souvent construite par la méthode des images


Exemple de la source ponctuelle placée à proximité d’un plan réfléchissant

p (r ) X (R ′ ) → g (R )
g (R )
∂p
et = 0 sur S 0
n̂ 0 ∂n
S0
X (R ′) v (r0 ) p(r )= ∫∫ jωρ 0 v n (r0 ) G (R ) dS = ∫∫ jωρ 0 vn (r0 ) 2 g 65
(R ) dS
S0 S0

Approximations

Basses fréquences
∂g ( R )  j 
Le terme dipolaire = jkg (R )1 − cos (n,
ˆ R) peut être négligé
∂n  kR 

p (r )= ∫∫ jωρ 0 v n (r0 ) g (R ) dS v (r0 )


S0

Hautes fréquences
On considère que l’impédance de rayonnement vaut ρ 0 c donc
p (r0 ) = ρ 0 c v n (r0 )
  j  
p (r )= ∫∫ jω ρ 0 v n (r0 ) g (R )  1+  1 − cos (nˆ , R ) dS
S0
  kR  

Et en champ lointain : 1 kR → 0
p(r )= ∫∫ jω ρ 0 v n (r0 ) g (R ) [1+ cos(nˆ , R )]dS 66
S0

213
33
Solution de l’intégrale de Kirchhoff
1
Formulation de la pression sur la surface : h(r0 ) =
2

p (r0 ) p (r0 )
n̂ 0 n̂ 0
v (r0 ) R p(r ) v (r0 )
p(r → r0 )
S0 Ω S0
R→0
 ∂g (r0′ r0 ) 
p(r0' ) = 2 VP ∫∫  p (r0 ) + jω ρ 0 v n (r0 ) g (r0′ r0 ) dS
S0
 ∂ n 0 

VP ∫∫ valeur principale de l’intégrale singulière

En remplaçant l’intégrale par sa forme discrète (éléments de surface)

P = DP + MV ⇒ (I − D)P = MV ⇒ P = (I − D ) MV
−1
67

Références

Rayonnement acoustique des structures (C. Lesueur, Ed.), Eyrolles, 1988.

Acoustique générale (P. Filippi, Ed.), Les Editions de Physique, 1994.

M. Bruneau, Manuel d'acoustique fondamentale, Hermès, 1998.

F.J. Fahy, Sound and Structural Vibration, Academic Press, 1985.


(nouvelle édition 2007)

M.C. Junger, D. Feit, Sound, Structures, and their Interaction (2nd ed.), MIT
press, 1986. (réédition : Acoustical Society of America, 1993).

A.D. Pierce, Acoustics : an introduction to its physical principles and


applications, McGraw-Hill, 1981.

E.G. Williams, Fourier Acoustics, Sound Radiation and Nearfield Acoustical


Holography, Academic Press, 1999.
68

214
34

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