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Introduction 

Dans un contexte mondial caractérisé par une régionalisation accrue des économies et une
intensification de la concurrence sur le plan commercial et financier, le renforcement des relations de
partenariats entre pays ou entre régions est devenu une nécessité incontournable pour saisir les
opportunités de la mondialisation et mieux gérer les différentes contraintes et enjeux qui y sont associés.
Dans cette configuration, le Maroc a fait le choix irréversible de l’ouverture et de l’intégration à
l’économie mondiale.

Toutefois, ce choix a consacré le primat aux pays de l’Union Européenne et demeure encore faible à
l’égard de certaines régions du monde, en particulier l’Afrique et malgré les efforts de diversification
enregistrés ces dernières années. Le continent africain, outre le fait qu’il représente un vaste marché (1
milliard d'habitants, 53 pays), dispose de nombreuses richesses en termes de ressources naturelles,
minières et énergétiques.

Il recèle également de grandes potentialités en termes d’investissements. Les flux d’investissements


directs étrangers destinés à cette région du monde ont en effet plus que doublé entre 2015 et 2016.
L’abondance des richesses naturelles, les multiples opportunités d’investissement ainsi que le potentiel de
débouchés extérieures ont été à l’origine d’un engouement croissant de nombreux pays, aussi bien
développés qu’émergents, pour l'Afrique. Attirés principalement par les matières premières, certains pays
comme la Chine, l’Inde et le Japon ont été parmi les premiers pays à allouer un intérêt particulier à ce
continent et à développer leurs relations politiques, économiques et financières avec certains pays
africains.

La même stratégie a été poursuivie récemment par d’autres pays émergents asiatiques (Singapour,
Indonésie, Malaisie) qui cherchent aussi à faire du continent africain une destination de leurs offres
exportables (produits manufacturés et à faible contenu technologique). L’Afrique assiste, par ailleurs, à
une nouvelle dynamique régionale et internationale. Avec un taux de croissance de plus de 5% en
moyenne ces dernières années et des perspectives prometteuses, ce continent s'inscrit dans une dynamique
de développement, en particulier dans plusieurs domaines tels que l'infrastructure, le tourisme, les
nouvelles technologies de communications et les énergies renouvelables.

Tenant compte de l’intérêt stratégique de l’Afrique pour le Maroc d’un point de vue économique et
financier, mais aussi politique, et les perspectives de croissance importantes de ce continent, la présente
étude a pour objectif de faire des recommandations à caractère opérationnel pour orienter les politiques
publiques du Maroc visant à renforcer ses relations économiques et financières avec l’Afrique et à terme,
à favoriser le développement des relations politiques et culturelles. Pour ce faire, une analyse approfondie
des relations économiques et financières du Maroc avec les autres pays africains s’avère nécessaire afin
de dégager, d’un côté, la nature des entraves à ces relations et, de l’autre, le potentiel de développement
de ces dernières. Les résultats de ces analyses et les enseignements à tirer des expériences des autres pays
en matière de leurs relations avec l’Afrique, permettront ainsi de dégager les éléments d’une nouvelle
stratégie économique africaine du Maroc.

L’étude de la coopération du Maroc avec les pays de l’Afrique de l’Ouest dans divers domaines
notamment économiques, financiers et techniques, a probablement permis de raffermir les liens
historiques avec cette région et donner une image positive du Royaume dans d’autres parties du continent.
En tant que promoteur de la coopération Sud-Sud, le Maroc n’a-t-il pas ainsi créé les conditions de
rapprochement avec les autres pays africains, même les plus éloignés sur le plan politique ou
géographique et confirmé son rôle d’acteur actif des relations internationales. Dans ce cadre, le Maroc a
accordé un intérêt particulier aux pays d’Afrique et a placé la coopération avec ces pays parmi ses
priorités. Cela ressort clairement des orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur du
développement du continent africain.

 Problématique:
Tenant compte de l’importance de l’Afrique pour le Maroc, notre étude vise à déterminer la place
actuelle du Maroc sur ce continent (forces et faiblesses), à mesurer le potentiel d’amélioration des
relations bilatérales et d’identifier les mesures à prendre au niveau économique et financier par le
Maroc pour établir les bases d’une stratégie globale et rénovée vis-à-vis de l’Afrique. Partant de ce
constat général, quelques interrogations méritent d’être soulevées:

o Quelles sont les principales caractéristiques, sur les plans économique, et financier, des relations entre le
Maroc et les différents pays d’Afrique ?
o Quel est l’apport des différents accords conclus par le Maroc avec les autres pays africains?
o Quel est le potentiel de développement des relations entre le Maroc et l’Afrique ?
o Dans quelle mesure la concrétisation de ce potentiel serait opportune pour favoriser la compétitivité des
entreprises marocaines ?
o Quels sont les choix stratégiques à opérer pour étendre et approfondir les relations avec l’Afrique?
o Quels sont les principaux acteurs qui doivent participer à cette stratégie, dans la construction de cette
stratégie globale?
o Quel est l’importance des banques marocaines dans l’accompagnement des investissements marocains en
Afrique?

 Démarche et approche méthodologique :


Pour répondre à cette série d’interrogations, la démarche utilisée est à la fois d’ordre analytique et
stratégique. Elle consiste à :

- Expliquer la réalité de la coopération économique et financière entre le Maroc et l’Afrique, à travers un


ensemble d’indicateurs relevant notamment du niveau des échanges extérieurs (global, régional, bilatéral et
sectorielle, parts de marché, …); des investissements (flux d’investissements étrangers directs, …). Un intérêt
particulier est par ailleurs réservé aux différents accords commerciaux régionaux et bilatéraux, conclus par le
Maroc avec certains pays et certaines régions d’Afrique.
- Expliquer aussi la diversification des investissements marocains en Afrique Au niveau de secteur bancaire et
d’autre secteur
- Expliquer l’accompagnement des banques marocaines des investissements marocaines en Afrique
- Déterminer les principaux enjeux stratégiques derrière la coopération Maroc – Afrique.

Chapitre Préliminaire
Dans ce chapitre préliminaire on va aborder et parler dans la première section la place du
Maroc en Afrique dans une optique historique et on va traiter dans la deuxième section les
éléments qui déclenchent les relations dans différentes optiques économiques et financiers on va
illustrer ces déclencheur à travers des tableaux qui permettent d’expliquer les opportunités et
les atouts que le Maroc saisir en Afrique .

Section 1 : L’histoire des relations entre le Maroc et les pays africaines :

Conscient des racines africaines de son identité et de sa civilisation, le Maroc s’est engagé
depuis l’indépendance, dans la voie du raffermissement des relations historiques et
multidimensionnelles qu’il entretient avec les pays africains. Cette consolidation prend racine
dans un capital historique et géographique important et s’inscrit dans le droit fil des relations
multiséculaires entre le Maroc et l’Afrique en raison des routes caravanières qui partaient de son
territoire pour rejoindre l’Afrique de l’Ouest.

La politique étrangère marocaine a toujours été marquée par l’appui résolu et solidaire du Maroc
à la lutte de libération des pays africains et à la consolidation de l’unité africaine. Le Maroc a été
membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine, et leader du Groupe de Casablanca en
1963.

L’action diplomatique marocaine s’est assignée comme objectif stratégique de hisser la


coopération avec pays africains au niveau d’un véritable partenariat agissant et solidaire.
Plusieurs axes structurent cette coopération : la dimension sud-sud, le développement des
compétences humaines pour le développement durable du pays, et la coopération tripartite.

Le renforcement de cette coopération reflète l’importance de la profondeur stratégique du


voisinage africain dans la politique extérieure marocaine.

C’est dans cette perspective que les multiples visites royales effectuées par Sa Majesté le Roi
Mohamed VI, depuis son intronisation, à de nombreux pays africains, ont crée une nouvelle
dynamique dans les relations avec ces pays frères et ont donné une impulsion décisive dans la
coopération sud-sud du Maroc dans son espace africain.

Une série d’accords de coopération ont été conclus lors de ces déplacements, dans différents
domaines de développement économique, technique, social, culturel et humain, tels que la lutte
contre la pauvreté et les maladies, l’agriculture et l’agroalimentaire, les pêches, l’éducation et la
formation, la gestion de l’eau, les infrastructures de base et l’aménagement urbain, les
technologies de l’information, la gestion financière et bancaire.
Véritable levier de la coopération, l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI ),
a été créée en 1986, dans le but d’en faire un outil souple, rapide et efficace d’exécution de la
politique de coopération que se fixe le Gouvernement marocain.

Le nombre total des étudiants africains poursuivant leurs études dans les établissements publics
d’enseignement publics d’enseignement supérieur au titre de l’année académique 2009-2010
avoisine 7800 étudiants, dont 6500 boursiers, issus de 42 pays africains. Depuis 1990, plus de
15000 étudiants ont été formés au Maroc. Il convient de souligner par ailleurs que l’AMCI est de
plus en plus sollicitée et engagée dans le domaine de la coopération économique et financière
avec les pays partenaires africains. Plusieurs d’entre eux bénéficient ainsi d’une assistance
financière destinée à la réalisation de microprojets à caractère économique et social dans des
secteurs vitaux comme l’éducation, la santé et la petite hydraulique rurale (forage des puits et
adductions d’eau).

A l’heure actuelle, le Maroc s’enorgueillit d’avoir des relations de coopération suivies avec une
quarantaine de pays, régie par cadre juridique comprenant plus de 478 accords, conventions et
protocoles.

- Cette dimension bilatérale est renforcée et complétée par deux axes de coopération entre le
Maroc et son voisinage, sub-saharien : la coopération tripartite et la coopération régionale.

Concernant la coopération tripartite, ce mécanisme novateur consiste à faire bénéficier les pays
africains du savoir faire marocain dans des secteurs de technicité, par des financements
bilatéraux ou multilatéraux. Ce mécanisme permet le partage des expériences et le transfert de
technologie vers les pays africains. C’est dans ce cadre que le Maroc est engagé avec des pays
comme la France, la Belgique, le Japon, l’UE, la FAO et d’autres agences de développement
dans l’exécution de projets dans des pays africains. (Ex : Le Programme Spécial pour la Sécurité
Alimentaire engagé au Niger et au Burkina Faso avec la FAO). Concernant la coopération
régionale, le Maroc développe une politique de rapprochement avec l’UEMOA (Union
Economique et Monétaire ouest africaine qui regroupe 8 pays : Sénégal, Guinée Bissau, Mali,
Niger, Burkina Faso, Togo, Bénin, Côte d’Ivoire) et la CEMAC (Communauté Economique et
Monétaire de l’Afrique Centrale) qui regroupe 6 pays Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon,
Guinée Equatoriale, Tchad. L’Accord Commercial et d’Investissement avec l’UEMOA a été
paraphé fin 2008 après 8 ans de négociations et devrait être prochainement signé. S’agissant de
la CEMAC, un projet d’Accord de libre échange est actuellement à l’étude par les deux parties.

Outre ces deux axes, il y a lieu de rappeler qu’a l’occasion du Premier Sommet UE Afrique qui a
eu lieu au Caire en 2000, Sa Majesté le Roi Mohamed VI a annoncé l’annulation par le Maroc de
la totalité de la dette des pays africains les moins avancés (PMA) et l’ouverture des frontières
marocaines aux produits d’exportation de ces pays pour leur entrée en franchise douanière au
Maroc.

La vision stratégique du Maroc dans sa politique africaine, accorde une importance croissante au
volet économique dans le partenariat maroco africain. C’est dans cette optique que le
Gouvernement associe de plus en plus le secteur privé pour l’accroissement des échanges
commerciaux et des flux d’investissements marocains en Afrique sub-saharienne.
L’implication à cet égard du secteur privé dans les initiatives gouvernementales a toujours
caractérisé les rencontres des différentes commissions mixtes tenues entre le Maroc et ses
partenaires africains. Soucieux de s’investir dans la mise en œuvre de projets ayant trait au
développement durable (électrification, gestion des ressources en eau et irrigation, infrastructures
de base, santé…..), le Maroc a très tôt associé les entreprises publiques à la mise en œuvre de sa
politique africaine .Dans cette optique, des entreprises comme l’Office National d’Electricité
(ONE), la Royal Air Maroc, (RAM), ont développé un programme à l’international articulé
notamment autour d’une projection sur le continent africain. A titre d’illustration, la RAM opère
30 lignes aériennes sur l’Afrique avec une moyenne de 10 vols quotidiens, alors que l’ONE est
présent dans plus d’une dizaine de pays africains.

Sur le plan commercial, bien que les échanges entre le Maroc et les pays d’Afrique
subsaharienne ne représentent que 2% de la valeur global du commerce extérieur du pays, cette
situation est appelée à évoluer en raison notamment de l’intérêt croissant que manifeste le
secteur privé marocain pour les marchés subsahariens. Il convient de souligner à cet effet que la
progression soutenue des échanges entre le Maroc et ses partenaires africains, durant la période
1996-2006 (on est passé de 272 à 425 millions de dollars US en termes de valeur d’échanges),
laisse suggérer qu’un potentiel de développement du commerce existe.

Plusieurs opérateurs privés marocains développent depuis plus d’une décennie une véritable
stratégie à l’endroit des marchés subsahariens. L’ouverture des lignes aériennes sur l’Afrique de
l’Ouest et Centrale par la Royal Air Maroc.

L’implantation de filiales bancaires d’AttijariWafa bank et de BMCE Bank ont été des facteurs
d’encouragement à cet égard. La Confédération Générale des Entreprises Marocaines (CGEM),
avec sa Commission Afrique diffuse des informations ainsi que les opportunités d’affaires dans
les pays d’Afrique subsaharienne. L’Omnium Nord Africain (ONA), deuxième groupe
économique du pays après l’OCP, intervient en Afrique dans les secteurs de l’agroalimentaire, de
la distribution, des banques et assurances ainsi que dans le secteur minier (MANAGEM). Des
groupes comme Ynna Holding, Jet Sakane, CCGT, Maroc Télécom, sont autant d’exemples de
réussite de l’intervention des opérateurs privés marocains dans des secteurs variés en Afrique :
mines, tourisme, télécommunications, habitat social….

Ainsi, force est de constater qu’a l’heure actuelle, grâce à l’association du secteur privé dans la
projection économique marocaine en Afrique subsaharienne, le secteur privé assure non
seulement l’accompagnement des initiatives gouvernementales mais a tendance à prendre
également le relais du secteur public.

Cette dynamique instaurée a permis la mise en place d’une véritable diplomatie économique,
grâce à laquelle le Maroc peut implanter des intérêts économiques et commerciaux durables dans
son voisinage sub-saharien, et assurer un maximum de visibilité dans son partenariat stratégique
avec les pays africains.1

1
Coopération économique et financière Maroc/Afrique et perspectives de son développement
Alaoui M’Hammdi Nezha (MAEC)
Journée d’Etudes de l’IRES, Rabat 20 juillet 2010.page : de 1 à 3
Le Maroc a ainsi abrité en janvier 1961, la Conférence de Casablanca, qui a rassemblé à
l’initiative de feu le Roi Mohammed V, les pères fondateurs de l’Unité Africaine. Cet événement
d’envergure a réuni pour la première fois les Chefs d’Etats des pays libérés alors du joug
colonial, provenant notamment du Ghana, du Mali, de la République Arabe Unie (Egypte), du
Royaume de Libye et du gouvernement provisoire de la République algérienne. La « Charte de
Casablanca » appelait à la mise en place d’institutions africaines communes, à la consolidation
de l’indépendance des « Etat africains libérés » et à l’organisation de la coopération entre les
Etats africains dans les domaines politique, économique, social, culturel et militaire.

A l’avènement du Roi Mohammed VI en juillet 1999, le parcours de la relation entre le Royaume


et les pays africains a entamé une nouvelle ère de coopération, celle de la coopération
économique Sud-Sud.

Le premier symbole de ce nouveau regard porté par le Maroc vers l’Afrique se matérialise en
avril 2000, au Caire, lors du premier Sommet Afrique-Europe, par l’annonce du Roi Mohammed
VI, d’accorder l’annulation des dettes de nombreux pays africains vis-à-vis du Royaume, ainsi
que l’ouverture des frontières marocaines aux produits d’exportation de ces pays. Le second
symbole de cet intérêt, réside également dans le nombre de visites officielles effectuées par le
Souverain marocain dans différents pays d’Afrique subsaharienne. Ces déplacements ont permis
de donner un nouveau souffle aux échanges économiques et de facto de renforcer le caractère
Sud-Sud des relations étrangères du Royaume. Ce rapprochement du Maroc avec un certain
nombre de pays africains, a été suivi par un élargissement du cadre juridique (encouragement et
protection réciproques des investissements, non double imposition, lutte contre l’évasion fiscale,
etc.) et renforcé par la multiplication des commissions mixtes bilatérales tendant à dynamiser la
coopération sectorielle, en mettant en exergue notamment le renforcement des capacités et le
transfert du savoir et du savoir-faire.

Pour conclure, cette nouvelle Vision du Maroc en Afrique, telle que portée par le Roi
Mohammed VI est globale et intégrée (elle est composée du triptyque institutionnels -
gouvernement- secteur privé). Elle est construite sur des politiques d’investissement et non sur le
seul commerce de produits agricoles et manufacturiers.

Pour les investisseurs, l’Afrique est devenue une destination de choix. Ces cinq dernières
années, le continent a enregistré une hausse des investissements dans les secteurs non liés aux
matières premières. Dans un contexte de crise financière et économique internationale accrue,
l’Afrique a démontré sa capacité à en surmonter les répercussions.

L’amélioration de la gouvernance et les réformes conduites dans de nombreux pays africains ont
permis d’insuffler une dynamique de croissance impressionnante, évaluée à 6% pour la décennie
précédente.

L’Afrique s’est donc affirmée depuis moins de dix ans, comme un important relais de croissance,
prisé et convoité. Le Royaume occupe depuis plus de 50 ans une position de leader au sein du
continent. La coopération entre le Maroc et ses partenaires africains a connu plusieurs temps
forts.
D’abord celui de la coopération militaire, puis celui de la coopération politique, avant d’entrer
dans l’ère de la coopération économique depuis la fin des années 1990. La récente Tournée
Royale, en février et mars 2014, dans quatre pays africains, a permis de renforcer le rôle de
locomotive économique que joue le Maroc sur le continent, et notamment en Afrique de l’Ouest.
La vision du Royaume, telle que portée par le Roi Mohammed VI, est basée sur la particularité
de la relation historique et religieuse entre le Maroc et l’Afrique, et s’inscrit dans un schéma
inédit construit autour des notions de Co - développement 2, de solidarité sud-sud renforcée et de
forte dimension sociale. Cette philosophie Royale, doit pouvoir être accompagnée d’une stratégie
économique globale du Maroc en Afrique.

La mise en valeur d’un grand nombre d’opportunités est aujourd’hui davantage une question de
volonté politique que de moyens. Dans un certain nombre de secteurs, des actions simples et peu
coûteuses de la part des pouvoirs publics locaux peuvent permettre de changer les équilibres
économiques en Afrique, de créer un nombre significatif d’emplois, et au continent de progresser
de manière décisive sur le chemin de la valeur ajoutée.

Les expériences multisectorielles du Maroc et l’expertise du Royaume en matière de


développement humain favorisent la mise en place d’un réel socle de partenariat Maroc-Afrique
responsable et durable, basé sur un véritable cadre de Co -développement. 3

Section 2 : les déclencheurs des relations marocaines en Afrique :


Le diagnostic des relations Maroc-Afrique, tout en ayant permis de décliner un certain
nombre d’atouts de l’économie marocaine, a dégagé aussi plusieurs faiblesses. Les
potentialités naturelles et humaines du continent ainsi que les perspectives de sa
croissance constituent, par ailleurs, une grande opportunité pour le Maroc pour améliorer sa
compétitivité globale. Néanmoins, des enjeux majeurs sont à prendre en compte pour réussir
cette compétitivité.

2
Le Co-dé veloppement est pré senté comme une é volution du concept d'aide au dé veloppement é conomique et de coopé ration entre les
pays riches et les « pays en voie de dé veloppement ».
3
P ARTENARIAT A FRIQUE -M AROC : L ES 15 RECOMMANDATIONS POUR UN CO - DÉ VELOPPEMENT RESPONSABLE ET DURABLE INSTITUT AMADEUS
JUILLET 2014, 1 ER PARTIE : U N PARTENARIAT S UD -SUD AGISSANT ET SOLIDAIRE / PAGES  : 11,12
L’analyse de ces forces, faiblesses, opportunités et menaces est déclinée à travers l’établissement
d’une matrice SWOT.

 Matrice SWOT des relations Maroc-Afrique :

Les Atouts Les Opportunités

- Situation géographique ; - Une population africaine, estimée à un


milliard d’individus, jeune et en voie
- Identité africaine et appartenance à d’urbanisation ;
l’hémisphère Sud ;
- Une classe moyenne en émergence ;
- Caractère relativement diversifié de
- Des richesses naturelles agricoles et minières
l’économie et importance de l’expertise
abondantes et variées ;
acquise dans de nombreux domaines
socioéconomiques ; - Des besoins individuels et collectifs faiblement
couverts ;
- Solidité du système financier et existence
de grands groupes privés et publics ; - Un manque d’infrastructures de base.

- Adhésion à plusieurs accords de libre-échange


avec des pays à niveau de développement
différent ;

- Accès au statut avancé auprès de l’Union


européenne.

1) Les forces (atouts) :


Pour élargir et approfondir ses relations avec l’Afrique, le Maroc dispose de nombreux
atouts qu’il doit capitaliser.

La situation géographique du Maroc, à la fois comme pays méditerranéen, atlantique


et africain, très proche de l’Europe et ami parcours entre l’Amérique et l’Asie, lui confère
une position de carrefour et de jonction.

Son identité africaine et son appartenance à l’hémisphère Sud, le prédispose à jouer


naturellement un rôle important dans la coopération Sud-Sud et particulièrement dans la
coopération intra-africaine. Le caractère relativement diversifié de l’économie marocaine
et l’importance de l’expertise acquise dans de nombreux domaines socio- économiques.

La solidité du système financier et l’existence de grands groupes privés et publics. L’adhésion


à plusieurs accords de libre-échange avec des pays à niveau de développement différent.
La position privilégiée du pays grâce à son statut avancé avec l’Union Européenne.

2) Les opportunités :
L’Afrique est perçue aujourd’hui comme étant la nouvelle frontière de
développement. Son potentiel de croissance est considérable car elle dispose d’importants
atouts :

- Une population, estimée à un milliard, jeune et en voie d’urbanisation ;


- Une classe moyenne en émergence ;
- Des richesses naturelles, agricoles et minières, abondantes et variées, dans un contexte
mondial qui se caractérise par la raréfaction des ressources naturelles et par la
lutte pour l’approvisionnement et le contrôle de ces ressources ;
- Les besoins individuels et collectifs ne sont que très faiblement couverts, l’Afrique
est encore, dans sa quasi-totalité, au premier stade de son développement.

Ce potentiel peut se transformer, avec l’amélioration de la gouvernance, le développement des


infrastructures de base, l’ouverture sur l’extérieur et les progrès de la dynamique de la
régionalisation, en un processus durable de croissance. Dans cette perspective, le Maroc a
un intérêt stratégique à renforcer ses relations avec l’Afrique afin de développer la
compétitivité de son économie.

En effet, l’élargissement ainsi que l’approfondissement de ces relations sont susceptibles de


permettre au Maroc de pouvoir :

- diversifier et sécuriser son approvisionnement en énergie et en matières premières ;


- diversifier ses marchés extérieurs et ses exportations ;
- favoriser l’internationalisation des groupes marocains ;
- améliorer l’attractivité du territoire national ;
- accroitre l’influence internationale du Maroc.

Les Faiblesses Les Menaces


- Contraintes financières ; - Forte concurrence internationale ;

- Faible offre exportable ; - Instabilité politique et institutionnelle de


certains pays d’Afrique ;
- Faiblesse des infrastructures de transport ;
-Flou du cadre juridique des affaires de
- Limites du dispositif institutionnel chargé nombreux pays africains ;
de la promotion économique du Maroc en
Afrique : - Manque à gagner pour l’investissement et
l’emploi nationaux.
 Multiplicité des intervenants ;
 Faiblesse des moyens humains et
financiers ;
 Difficultés de coordination entre les
différentes composantes.

- Déficit en matière d’informations économiques


et sociales sur l’Afrique ;

- Faible maîtrise de la langue anglaise.

3) Les faiblesses :
L’exploitation du potentiel des relations Maroc-Afrique demeure tributaire de la capacité des
deux parties à remédier progressivement aux faiblesses dont souffrent leurs économies
respectives. Du côté du Maroc, les principales entraves sont essentiellement :

- La faiblesse des infrastructures de transport : La faiblesse des infrastructures et de la


logistique du transport, routier, maritime et aérien, entrave considérablement le
développement des échanges intra-africains. Les limites du dispositif institutionnel
chargé de la promotion économique du Maroc en Afrique. Le dispositif institutionnel
en charge du développement des relations avec l’Afrique souffre encore de plusieurs
limites, notamment la multitude des intervenants, la faiblesse des moyens humains et
financiers et les difficultés de coordination entre les différentes composantes.

- Le déficit en matière d’informations économiques et sociales sur l’Afrique  : Ce déficit


s’exprime notamment à deux niveaux :
 Le nombre limité d’institutions dédiées à la collecte d’information sur
l’Afrique, à son analyse et sa mise à disposition au profit des opérateurs
économiques sous forme du conseil et d’orientation ;
 Le nombre réduit d’opérateurs économiques marocains qui ont une
connaissance concrète des réalités africaines.
- La concurrence internationale : L’Afrique est devenue durant les deux dernières
décennies, un enjeu stratégique mondial. Elle s’y déploie une concurrence intensive :
l’offensive des pays émergents, le regain d’intérêt des puissances occidentales,
l’implication des pays du Golf, et cela sans compter l’influence grandissante des
puissances régionales africaines (Afrique du Sud, Nigéria…etc.). Ces différents
acteurs disposent au moins d’un des atouts suivants : appareil productif et financier
sophistiqué, excédents commerciaux, recettes pétrolières, poids diplomatique et
maîtrise technologique.

 Conclusion :
Afin de déterminer l’apport potentiel des relations avec l’Afrique subsaharienne à la
compétitivité globale de l’économie marocaine, un diagnostic de ces relations sur les plans
institutionnel, commercial et financier, a été établi dans cette première phase de l’étude.

D’abord, l’évolution du cadre institutionnel des relations commerciales et financières entre le


Maroc et l’Afrique subsaharienne, a été analysée pour dégager les tendances lourdes et la
nature des accords formant ce cadre.

Puis, la dynamique des échanges commerciaux entre les deux parties, la nature, les structures
géographiques et sectorielles de ces échanges ainsi que sur le type d’obstacles qui entravent leur
développement ont été examinés.

Ensuite, l’attention a été focalisée sur la tendance des investissements marocains en


Afrique, tant au niveau géographique que sectoriel, ainsi que sur les caractéristiques des
entreprises à l’origine de ces investissements.

Enfin et à travers une matrice SWOT, une synthèse a été réalisée au sujet des principaux atouts
et faiblesses de l’économie marocaine ainsi que des opportunités et risques éventuels dans
le cadre des rapports avec l’Afrique. Ainsi, trois ensembles de conclusions significatives
peuvent être dégagées :

- La politique africaine du Royaume de cette dernière décennie a donné un nouveau souffle aux
relations entre le Maroc et l’Afrique ;

- L’évolution récente vers des types d’accord de commerce et d’investissement plus


adaptés au contexte international ;

- Le développement des exportations vers l’Afrique subsaharienne et l’évolution du solde


de la balance commerciale en faveur du Maroc ;
- L’adhésion du Maroc à un nouveau regroupement régional (CENSAD) ;

- Le dynamisme des investissements marocains en Afrique subsaharienne ;


- L’amorce de l’internationalisation des grands groupes marocains ;

- Le niveau global des relations Maroc-Afrique subsaharienne demeure ;


- Le niveau global des relations Maroc-Afrique subsahariennes demeure relativement faible
malgré les progrès accomplis ;

- La quasi-totalité des accords commerciaux qui déterminent le cadre institutionnel des


relations Maroc-Afrique subsaharienne est de type classique peu adapté au développement des
relations économiques et financières ;
- Le niveau global des échanges commerciaux avec l’Afrique subsaharienne et des
investissements marocains dans cette région est très modeste : les premières représentent
entre 2% et 4% du commerce extérieur marocain et les seconds 0,4% de l’ensemble des
investissements étrangers en Afrique ;

- L’éventail des produits échangés n’est pas suffisamment diversifié et large et relève
davantage des spécialisations sectorielles traditionnelles ;
- Les investissements marocains en Afrique subsaharienne sont concentrés sur le secteur des
services et sont le fait principalement des grands groupes ;

- L’essentiel des relations Maroc-Afrique subsaharienne est centré sur les pays d’Afrique de
l’ouest et de l’Afrique centrale.

Mais l’Afrique subsaharienne possède un potentiel prometteur, en particulier dans le domaine


commercial capable d’offrir au Maroc d’importantes opportunités pour le développement
intensif de ses relations avec ce sous continent. Dans ce but, une stratégie nationale rénovée
et globale sera nécessaire afin notamment :

- De remédier aux insuffisances de la politique africaine menée jusqu’à présent ;

- D’agir sur les différents obstacles qui entravent un développement soutenu des relations
entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ;

- De favoriser la coordination entre les acteurs publics et privés marocains sur leurs stratégies
respectives en Afrique subsaharienne;

- De retenir des enseignements des différentes stratégies mises en œuvre aussi bien par
les africains que par les étrangers en Afrique subsaharienne.4

Chapitre 1 : Les Banques Marocaines accompagnantes des investissements


en Afrique

4
Programme d’études « Compétitivité globale et positionnement du Maroc dans le système mondialisé »,
« Les relations Maroc-Afrique : les voies d’une stratégie globale et rénovée »
Rapport général de l’étude thématique, Novembre 2012, PREMIERE PARTIE, Pages : de 46 à 52.
Les trois premières banques marocaines (Attijariwafa bank, BMCE Bank et Banque
Populaire) font partie aujourd'hui des premiers groupes bancaires implantés en Afrique. Elles
constituent de véritables relais de croissance et de solides passerelles qui stimulent les
investissements et les flux commerciaux entre le Maroc et l'Afrique. Des investissements de
longue date qu'aucun des trois cadors bancaires du Royaume ne compte ralentir... Bien au
contraire.
La Stratégie économique nationale et volonté d'ouverture sur le continent, les banques
marocaines ont profité des politiques mises en place pour se développer en Afrique.
Les trois premiers groupes bancaires marocains que sont Attijariwafa bank, Banque Marocaine
du Commerce Extérieur (BMCE Bank) et la Banque Populaire (BP), ont ainsi largement investi
en Afrique de l'ouest et Afrique centrale.
S'appuyant sur les bonnes relations entre le Royaume et de nombreux Etats du continent, ces
trois groupes ont acquis ou créé de nombreuses filiales.

Section 1 : La Banque Marocaine du Commerce Extérieure (BMCE)  

Aux premiers rangs des banques marocaines, le Groupe BMCE Bank s’impose comme
acteur de référence au Maroc et à l’international avec un large réseau national de 613 agences
dont 21 centres d’affaires et une agence Corporate et plus de 10 000 collaborateurs, de par le
monde outre un modèle de synergies optimisées avec ses filiales et une expertise développée sur
les métiers de banque d’affaires. Capitalisant sur sa vocation historique du commerce extérieur,
le Groupe BMCE Bank a renforcé sa volonté d’ouverture et de positionnement à l’international,
prônant des valeurs fortes et partagées de proximité, transfert de savoir-faire, transparence et
citoyenneté; comme en atteste son engagement résolu dans la responsabilité sociétale et
environnementale.

Un modèle de synergies optimisé avec ses filiales financières spécialisées et une expertise
développée sur les métiers de banque d’affaires. En tant que banque universelle, multinationale,
pionnière, BMCE Bank ambitionne de devenir un acteur clé de la bancarisation sur le continent
africain en offrant les meilleurs produits et services, tout en plaçant le client au centre de ses
préoccupations. Au Maroc Une Diversification plus Prononcée des Activités de BMCE Bank.
BMCE Bank intensifier l’activité d’intermédiation, accroître la part des commissions dans le
PNB et diversifier ses sources de revenus à travers ses différents marchés.

En effet, sur le marché Particuliers/Professionnels et MRE, BMCE Bank approfondit son cœur
de métier grâce à l’enrichissement de l’offre de produits et services, l’amélioration de la
connaissance de la clientèle, de ses besoins et exigences (Outil GRC), de même que l’exploration
de nouveaux marchés, notamment le Premium.

Par ailleurs, afin d’accroître ses parts de marché sur le segment MRE, la Banque a redynamisé
l’activité en s’appuyant sur un large réseau de bureaux de représentation à l’étranger, une
stratégie commerciale ciblée et des accords de collaboration avec ses partenaires de référence.

BMCE Bank a également placé la PME au cœur de sa stratégie commerciale, avec la mise en
place d’une structure dédiée. La Banque de l’Entreprise poursuit la dynamisation de l’activité
commerciale avec la création de nouveaux centres d’affaires spécialisés dans la gestion de la
clientèle des entreprises, l’accompagnement des entreprises à travers une démarche de conseil
adossée à une offre complète et évolutive de produits et services génératrices de commissions.

Capitalisant sur son positionnement de leader sur l’activité de Project Finance au Maroc et d’une
conjoncture économique soutenue par l’investissement public global, BMCE Bank compte
participer à de nombreux projets de financement, notamment les projets de priorité nationale :
infrastructure et industrie, télécoms, tourisme, immobilier et BTP, outre le renforcement des
relations avec les institutionnels.

Ainsi, la Banque demeure la première banque du secteur bancaire marocain à être certifiée ISO
9001 pour les activités de Project Finance.

BMCE Bank est également acteur majeur sur le Correspondent Banking à travers le
renforcement des relations avec les correspondants bancaires. Sur l’Investissement banking, la
Banque d’affaires de BMCE Bank vise la consolidation de son leadership à travers l’ancrage
affirmé de la culture d’innovation financière qui illustre une offre de produits sophistiqués et
adaptés, et l’intensification du cross-selling 5 sous l’impulsion des synergies intra-groupe.

Les filiales financières spécialisées du Groupe poursuivent le renforcement de leur


positionnement sur le marché marocain, à travers le développement d’une culture de
performance et une offre de produits et services innovants. Vers une Meilleure Orientation Client
Œuvrant à l’amélioration continue de la satisfaction de la clientèle, BMCE Bank met d’avantage
l’accent sur la qualité de service et la proximité à travers :

 la mise en place d’un modèle d’organisation simplifié par région pour un rapprochement
du centre de décision du client et un renforcement de la compétitivité de la Banque vis-à-
vis de la concurrence ;
 la centralisation des back-offices, tout en poursuivant l’accélération de l’industrialisation
des procès visant la réalisation de gains d’efficacité et de productivité à l’International
Poursuite de Développement des Activités Africaines.

5
cross-selling : Une action de cross selling consiste à proposer, au moment de l’acte de vente ou plus tard,
la vente d’un produit complémentaire à celui acheté. Elle permet donc l’augmentation du chiffre d’affaires
par le biais d’une augmentation du panier moyen. (http://www.definitions-marketing.com/)
BMCE Bank Le Groupe BMCE Bank est présent dans une vingtaine de pays en Afrique et
ambitionne de devenir un acteur financier régional de référence. BMCE Bank compte, avec le
Groupe BOA, élargir progressivement son implantation aussi bien en Afrique francophone qu’en
Afrique anglophone, en Afrique Centrale et Afrique de l’ouest.

Elle a renforcé sa présence sur ce continent, notamment à travers la prise de contrôle de Bank
of Africa, l’un des groupes leaders du système bancaire en Afrique, détenu aujourd’hui à plus de
57%. Cette prise de participation dans BOA s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de
développement en Afrique, un continent qui recèle des richesses et des opportunités
d’investissements inexploitées, avec un faible taux de bancarisation et un potentiel
démographique important.

Source : site officiel de BMCE

Le Groupe BMCE Bank jouit d’une expérience réussie en Afrique. En effet, le Groupe s’est
orienté vers le marché Africain dès la fin des années 80, dans le cadre d’une première
coopération Sud-Sud avec le Mali. A travers son appui capitalistique et technologique, BMCE
Bank a été l’auteur d’une opération de redressement exemplaire qui a fait de la Banque de
Développement du Mali la première banque du pays et l’un des acteurs de référence dans la
région de l’UEMOA.

Pareillement, au Congo Brazaville, BMCE Bank a pris, en 2003, une participation de référence
dans La Congolaise de Banque qu’elle a restructurée et positionnée en leader incontesté dans son
secteur. Ces deux succès successifs, en asseyant la notoriété du Groupe BMCE Bank dans les
régions d’Afrique de l’Ouest et Centrale, ouvrent aujourd’hui la voie à une expansion ambitieuse
à l’échelle du continent africain.

Redimensionnement des Activités Européennes Une autre priorité stratégique du Groupe BMCE
Bank à l’international consiste à optimiser sa présence en Europe, à travers le
redimensionnement de ses activités en rapport avec la conjoncture économique internationale et
les capacités de développement du Groupe à l’International.

En Afrique Subsaharienne Poursuite du Développement des Activités de Bank of Africa


Perspectives de croissance encore prometteuses en 2011 pour le Groupe BOA, appuyées
notamment par :

- le renforcement des fonds propres dans le cadre d’un programme d’augmentation de


capital prévu pour le Groupe BOA et ses filiales ;
- des Projets d’expansion en cours dans plusieurs pays africains ;
- accélération de la mise en œuvre des synergies avec BMCE Bank, soutenue par la
désignation d’un Administrateur Directeur Général Délégué de BMCE Bank en tant que
Président Directeur Général du Groupe Bank of Africa.

En Europe Redimensionnement des Activités Amélioration des performances escomptées


dans le sillage d’une optimisation des structures européennes.6

Section 2 : Attijariwafa bank


Attijariwafa bank est un groupe bancaire et financier marocain, le 4 e du continent africain et
leader au Maroc 7. Il compte plus de 7 millions de clients et 17 000 employés sur plus de 23
pays8. C'est le premier réseau en Afrique avec 3534 agence en 2015.

La Banque commerciale du Maroc (BCM) a été fondée en 1911, par Wahib Zakraoui à la suite
de l'implantation d’une succursale de la Banque Transatlantique à Tanger, elle était considérée
comme la première banque privée au Maroc, jusqu'à sa fusion en 2003 avec Wafabank pour
former Attijariwafa Bank.

L’histoire de Wafa bank commence à Tanger où, en 1904, la Compagnie française de crédit et de
banque crée, à travers sa filiale algérienne, la CACB (Compagnie algérienne de crédit et de
banque). La CACB tisse, au fil des années, son réseau d’agences. Premier et seul réseau bancaire
du Maroc au lendemain de l'indépendance, il comptait 38 agences. En 1964, la CACB est
marocanisée et devient ainsi la CMCB (Compagnie marocaine de crédit et de banque). Quatre
ans plus tard, en 1968, la famille Kettani en devient actionnaire majoritaire.

À la fin des années 1970, le top management se rend compte que la dénomination CMCB est un
facteur qui entrave le développement de la notoriété de la banque. En 1985, celle-ci prend alors
6
Appartenance au Groupe FinanceCom / LE GROUPE BMCE BANK. Page 5,14
7
 « The Banker: trois banques marocaines dans le Top 50 africain » , sur Medias24 - Site d'information ( le23 janvier
2017)
8
 « Le Groupe » sur www.attijariwafabank.com  ( le 23 janvier 2017)
le nom de Wafabank. Entre 1985 et 1991, Wafabank entame une politique agressive axée sur la
filialisation des métiers. En 1993, elle s'introduit en Bourse de Casablanca. En 2003, sous la
tutelle de Mounir el Majidi9.

la BCM prend le contrôle de WafaBank en faisant d'OGM, qui possède 70,4 % de Wafa
Assurance, le propriétaire de 19,71 % du capital de Wafabank. OGM possède en parallèle
également 15,54 % de Wafa Bank. Cette opération représente donc pour BCM une prise de
capital de 35,25 % et le double de ce nombre en droit de vote 10. En 2004, à la suite de la fusion
entre BCM et Wafabank, le groupe adopte une nouvelle identité et dénomination sous le nom «
Attijariwafa bank ».11

- En 2010 : le groupe bancaire crée Dar Assafaa, filiale marocaine et première banque de
finance islamique du Maroc.
- En 2015 : Attijariwafa Bank réalise 19 milliards de dirhams de produit net bancaire.
- En 2016 : elle rachète Barclays Egypt et reçoit le trophée de la meilleure banque
marocaine par le magazine Global Finance.12

En novembre 2016, la banque établit un accord de coopération avec la Commercial Bank of


Ethiopia pour confirmer son implantation dans le secteur économique et Financier africain et
créer une "plateforme de facilitation des affaires pour les entreprises éthiopiennes, marocaines et
africaines"13

Un accord similaire est signé peu de temps après avec la BNO de Madagascar.

En décembre 2016, le roi Mohammed VI et le président Muhamma du Buhari signent un


protocole d'accord entre Attijariwafa Bank et le groupe de service bancaire nigérien United Bank
for Africa (UBA). Cet accord a pour ambition de favoriser les investissements et financements
communs entre les deux pays sur le continent africain.

Fin 2016, Attijariwafa Bank lance sa banque en ligne, "L'bankalik". Les offres proposées cibles
un public jeune (de 18 à 34 ans) et marocain.14

Le 8 décembre 2016, le groupe bancaire émet un emprunt obligataire d'un montant de 1,5
milliards de dirhams, exigible après 7 à 10 ans. Divisé en 15.000 obligations d'une valeur
nominale de 100.000 DH, réparties en 8 tranches. L'objectif de ce plan est de renforcer les fonds
propres réglementaires à disposition pour soutenir sa stratégie de développement sur le marché
domestique15.

10

11
Rapport annuel d’Attijariwafa bank 2004
12
 « Attijariwafa bank meilleure banque au Maroc en 2016, selon Global Finance magazine », fr.le360.ma,
13

Estel Dit, « Commercial Bank of Ethiopia et Attijariwafa bank scellent un partenariat dans le Trade Finance », sur Financial Afrik, 21
novembre 2016 (le 24 janvier 2017)
14
« Coup d’envoi de L’Bankalik, la banque mobile d’Attijariwafa Bank » , sur Medias24 - Site d'information (le24 janvier 2017)
15
Agence Ecofin, « Emprunt obligataire de 1,5 milliard de dirhams d'Attijariwafa Bank pour son expansion en Afrique subsaharienne et
au Maghreb », Agence Ecofin, 2016 
Le 17 mars 2017, la direction d'Attijari bank annonce qu'elle a obtenu le visa de la part du
Conseil du marché financier (CMF) pour emmètre un emprunt obligataire subordonné. Cet
emprunt nommé «Attijari bank Subordonné 2017» est évalué à un montant de 60 millions de
dinars. Il sera divisé en obligations subordonnées de 100 dinars de nominal. 16

La banque est partenaire stratégique de l’association Injaz Al-Maghrib, qui accompagne des
entrepreneurs ou agit dans les établissements d’enseignements publics (collège à université). La
fondation mobilise gratuitement chaque année plusieurs centaines de collaborateur pour cette
association17. Elle participe également à l’équipement et la formation des personnels de ces
mêmes établissements.

En novembre 2016, Attijariwafa Bank lance, en partenariat avec le groupe espagnol Suma
Capital, le Fonds africain d’efficacité énergétique (FAEE), premier fonds d’investissement au
Maroc dédié à l’efficacité énergétique. Ce fonds, doté d’un budget de 200 millions de dirhams, a
pour objectif de participer à l’adaptation d’entreprises industrielles marocaines et africaines aux
nouvelles technologies plus économes en énergies.18

Le Groupe Attijariwafa bank, premier groupe bancaire et financier du Maghreb, avec plus de 7,9
millions de clients et 17 223 collaborateurs, est une

la gestion d'actifs et des métiers de la bourse, du leasing et de la multinationale panafricaine.

Présent dans 25 pays, le Groupe se donne pour priorité la proximité avec ses clients et
les met au cœur de sa stratégie via son ambitieux programme de bancarisation et ses efforts
d'innovation continus.

En plus de l'activité bancaire, le Groupe opère, à travers des filiales spécialisées, dans
tous les métiers financiers : assurance, crédit immobilier, crédit à la consommation, leasing,
gestion d'actifs, intermédiation boursière, conseil, location longue durée, factoring….. ,doté
d'une assise financière solide, d'un capital de savoir-faire diversifié et d'outils d'expertise
modernes, le Groupe a réussi à se hisser en leader national incontesté des crédits à
l'économie et des crédits à la consommation, des activités de corporate banking et de
banque d'investissement, de bancassurance.

Attijariwafa bank est basé au Maroc et opère dans 25 pays : en Afrique (Maroc,
Tunisie, Niger, Togo, Bénin, Sénégal, Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Côte-d'Ivoire, Congo,
Gabon et Cameroun) et en Europe (Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas, Italie et
Espagne) à travers des filiales bancaires contrôlées majoritairement par la banque à Dubaï,
Jeddah, Abu Dhabi, Canada, Londres, Shanghaï , Tripoli et suisse à travers des bureaux de
représentation.

16
« Attijari bank émet un emprunt obligataire subordonné de 60 millions de dinars | SEN360.COM », sen360.com
17
) Alae-Eddine CHIHAB, « Injaz Morocco » Missions & valeurs » , sur injaz-morocco.org (consulté le 25 janvier 2017)
18
 Agence Ecofin, « Aprè s COP 22, la SNI sur tous les fronts de l’é conomie verte en Afrique », Agence Ecofin, 2016
Le Groupe Attijariwafa bank est un groupe citoyen qu’a choisi cinq valeurs fortes,
synonyme de cohésion pour fédérer ses 17 223 salariés : leadership, engagement,
solidarité, éthique, citoyenneté.

Des valeurs que l'on retrouve également dans les engagements forts dans la société au travers
des actions citoyennes de sa Fondation. Ainsi en conciliant rentabilité et progrès social, notre
engagement renforce l'intégration du principe de responsabilité sociétale par tous les
métiers du Groupe. 19

En Afrique, le développement du modèle de la banque de détaille processus d’expansion


d’Attijariwafa Bank en Afrique a commencé en 2006 suite à l’opération d’acquisition de
53,54% de la Banque du Sud tunisienne, banque qui a devenu par la suite Attijari Bank
Tunisie. De nos jours, le groupe pénètre l’Afrique à travers 9 autres filiales : la
Compagnie Bancaire de l'Afrique de l'Ouest, la Banque Internationale pour le Mali, Crédit
Du Sénégal, Union Gabonaise de Banque, Crédit Du Congo, Société Ivoirienne de Banque,
Société Commerciale de Banque Cameroun, Attijari Bank Mauritanie et Banque Internationale
pour l'Afrique au Togo. Le réseau bancaire du groupe couvre l’Afrique aussi à travers la
Sociedade Financeira International de Bissau, CBAO Niger, CBAO Burkina Faso et CBAO
Benin, un bureau de représentation en Lybie et Attijari Asset Management.

Attijari Bank Tunisie est une filiale d’Attijariwafa Bank depuis 2006. Actuellement, le groupe
détient une participation majoritaire dans cette banque avec une part de 58,98%. C’est
une banque tunisienne universelle qui détient le réseau d’agences le plus important en
Tunisie, 200 agences, et classée 3 ème banque privée tunisienne en termes de dépôt et
d’engagement, elle est fortement présente sur l’ensemble des segments de marchés
particuliers, professionnels et entreprises. La CBAO, le premier réseau bancaire du Sénégal,
est né de la fusion entre la Compagnie Bancaire de l’Afrique Occidentale et Attijari
Bank Sénégal en 2008. Le processus d’expansion d’Attijariwafa Bank en Sénégal avait
commencé par la création d’Attijariwafa Bank Sénégal en juillet 2006, suivi par l’acquisition
de la Banque Sénégalo-Tunisienne (BST) en 2006 et enfin la fusion entre Attijariwafa Bank
Sénégal et la BST un an plus tard, donnant naissance à Attijari Bank Sénégal. En 2015, la
part d’Attijariwafa Bank en CBAO est de 83,07% de son capital propre. Outre le Sénégal
son réseau couvre quatre pays à savoir : la Guinée Bissau, la Burkina Faso, le Niger et le Benin
à travers trois succursales : CBAO Niger, CBAO Burkina Faso et CBAO Benin et une
filiale Sociedade Financeira International de Bissau. Pour développer les activités d’affaires
du CBAO, Attijariwafa Bank a lancé le « Club des investisseurs CBAO », cellule
d’information et d’assistance ayant pour objet l’accueil des entrepreneurs en quête
d’investissements au Sénégal et ouvrant l’accès à des données économiques et financières.
Ce club participe aussi dans la promotion de l’économie du Sénégal. Le CDS est une filiale
d’Attijariwafa Bank acquis en 2009 avec une position majoritaire de 95%. Au Sénégal, à
travers ces deux filiales, CDS et CBAO, le Groupe se positionne au 1èr rang avec une part de
marché crédits de plus de 22% et totalise plus de 168 agences bancaires .La BIM est une

19
Site officiel d’Attijariwafa bank, (http://www.attijaribank.com.tn/Fr/Groupe_Attijariwafa_bank_11_111)
filiale d’Attijariwafa Bank depuis 2008 avec un contrôle majoritaire de 51%, elle détient le
premier réseau bancaire au Mali, 83 agences, et elle se targue d’être une banque universelle pour
couvrir tous les segments du pays.L’UGB est une filiale d’Attijariwafa Bank acquis en 2009
suite à une participation majoritaire de 58,71%, elle dispose de 19 agences. Elle occupe la 3ème
place au niveau du Gabon avec une part de marché crédits de plus de 15%.Le CDC, filiale acquis
en 2009 avec un contrôle de 91%, elle se positionne au 3 ème rang au niveau du Congo avec
une part de marché crédits de plus 13,5% et un réseau de 33 agences.

La SIB est une banque universelle acquis par Attijariwafa Bank en 2009 avec une part
majoritaire de 51%, le groupe a augmenté cette part à 90% en 2015. En Côte-d’Ivoire, la Société
Ivoirienne de Banque se place au 5ème rang avec une part de marché autour de 10% en termes de
crédits et un réseau de 49 agences.

La SCB Cameroun, filiale acquis en 2011 avec une participation majoritaire de 51%, elle se
positionne parmi les leaders du secteur bancaire du Cameroun avec une part de marché
de 12% et un réseau de 50 agences.ABM, filiale créée en 2011 suite à une alliance entre
Attijariwafa Bank et GBCP, elle détient plus de 10% de part de marché en termes de crédits
et plus de 10% pour les dépôts sur le système bancaire mauritanien et un réseau de 8
agences. Attijariwafa Bank est un actionnaire de référence de cette filiale avec 80% de son
capital propre.

BIA-Togo, filiale acquis en 2013 avec une part majoritaire de 55%. Dès sa fondation en 1853,
cette banque a adopté une stratégie d’expansion continentale dans les pays africains
francophones et anglophones, cette politique lui permettait de couvrir 17 pays africains et 3 pays
européens. En Togo, cette filiale dispose d’un réseau de 9 agences. L’acquisition de cet
établissement permettra, de ce fait, de faciliter la pénétration des autres pays africains par
Attijariwafa Bank.20

Attijari Asset Management est une filiale crée en 2011 à Dakar suite à une synergie
intragroupe avec pour objet la gestion des OPCVM dans les 8 pays de la région UEMOA. La
création de cette société constitue un élément d’accompagnement de la stratégie d’expansion des
activités du groupe dans cette zone Attijariwafa Bank est présente aussi en Lybie avec la
création d’un bureau de représentation en 2012, seul le risque pays limite le potentiel de la
création d’une filiale dans ce pays.21

GRAPHE CIRCULAIRE DES PARTS DE CHAQUE BANQUE !!!!!!!!

Section 3 : La Banque centrale Populaire (BCP) :


Le Groupe Banque populaire (GBP) , dit aussi « Banque populaire », est
un groupe bancaire et financier marocain « composé du Crédit populaire du Maroc, de
ses filiales spécialisées et de ses fondations » ; le Crédit populaire du Maroc (CPM) est, quant à

20

21
Les Echos du groupe Attijariwafa Bank, N° 11, Octobre-Dé cembre 2013, P 12
lui, un groupe constitué de la Banque centrale populaire (BCP) — établissement coté en Bourse —
et des Banques populaires régionales (BRP), de forme coopérative et au nombre de dix.22

Avec l'avènement de l'indépendance, la Banque Populaire est appelée à devenir le noyau dur de
ce qui allait être le système bancaire et financier national. Sa refonte, par dahir du 2 février 1961,
s'est traduite par une nouvelle appellation, le Crédit Populaire du Maroc (CPM), mais aussi, par
une réorientation de ses missions, désormais tournées vers de développement de l'artisanat et des
PME/PMI. Aux structures régionales existantes, s'ajoutera ainsi une entité centrale : la Banque
Centrale Populaire et une nouvelle instance fédératrice : le Comité Directeur du CPM.

Depuis, le groupe a fait bien du chemin sur la voie du développement et de la croissance pour
devenir, à la fin des années 1960, le premier réseau bancaire du Maroc avec ses 43 agences et
compte aujourd'hui plus de 800 agences dans le royaume. D'autres étapes ont été franchies par la
suite et d'autres défis relevés.

Chapeauté par un comité Directeur qui est l'instance suprême, le Crédit Populaire du Maroc
s'articule autour de deux structures et dimensions : la dimension coopérative, matérialisée par un
réseau de onze Banques Populaires Régionales (BPR) et un pôle capitalistique, représenté par la
Banque Centrale Populaire (BCP).

Le Comité Directeur exerce sa tutelle sur les différents organismes du CPM. Il est chargé de
définir ses orientations stratégiques, d'exercer un contrôle administratif, technique et financier
sur l'organisation et la gestion de ses organismes et d'assurer la représentation collective de ces
derniers. Tout comme il est habilité à prendre toutes les mesures nécessaires au bon
fonctionnement des organismes du CPM, à la sauvegarde de leur équilibre financier et au
redressement éventuel des banques concernées. La BCP assure un rôle central au sein du
Groupe.

Elle est investie de deux rôles principaux :

- Réaliser toutes les opérations bancaires pour les grandes entreprises ;

- Centraliser certaines opérations des Banques Populaires Régionales (BPR). A ce titre, elle agit,
notamment, en qualité de compensateur central du Groupe, gère les excédents de trésorerie des
BPR, assure le financement ainsi que la gestion des services d'intérêt commun, pour le compte
des organismes du Groupe.

Le Groupe Banque Populaire a adopté une stratégie d’internationalisation pour deux principales
raisons, d’une part étendre son territoire d’implantation et d’autre part créer de nouveaux relais
de croissance pour l’ensemble de ses activités.23
En effet, la stratégie de conquête de la BP a permis dès 1992 d’avoir une représentation en
Guinée, mais il faut tout de même dire que la pénétration du marché africain a démarré dès 1990
avec la République Centrafricaine.

22
« Le groupe », sur bpbourse.gbp.ma (consulté le 16 fé vrier 2016)

23
http://www.dimabladna.ma/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=93&id=408
En 2012, le Groupe Banque Populaire a pris le contrôle du réseau Banque Atlantique, implanté
dans sept pays d’Afrique de l’Ouest. Principal objectif : transformer le Groupe BP en une banque
internationale et continentale en érigeant réseau panafricain. Cette transformation est largement
avancée via l’élargissement du portefeuille d’activités couvrant l’ensemble des segments du
marché.

Le développement international du Groupe Banque Centrale  Populaire est considéré comme un


relais de croissance essentiel sur les cinq prochaines années. Et ce, dans l’ambition majeure
d’être un groupe bancaire universel à l’échelle du continent africain à travers l’extension de ses
activités de banque.

Conscient du grand potentiel dont dispose l’Afrique, le Groupe Banque Populaire a renforcé sa
participation dans le capital de la holding Atlantique Business International (ABI). Le
pourcentage est de 75% du capital.

Ses pays de présence sont principalement, le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo.

En 2015, le Groupe Banque Populaire a poursuivi sa stratégie de croissance enclenchée depuis


plusieurs années en Afrique subsaharienne. Laquelle visant la bancarisation et l’inclusion
financière des populations.24

24 Chapitre 2 : les secteurs d’investissements marocains en Afrique


https://lnt.ma/le-groupe-banque-populaire-resolument-africain-et-international/
Introduction :
Section 1 : Les principaux accords signés entre le Maroc et les pays africains 
Depuis le début des années 2000, le Maroc a conclu avec l’Afrique subsaharienne près de
500 accords de coopération dans plusieurs domaines, rappelle le think tank.
Cette progression des IDE résulte également de l’adoucissement de la réglementation des
investissements qui offre davantage de facilités aux opérateurs économiques marocains afin de
leur permettre de saisir les opportunités à l’étranger, conclut-il.
Les récentes tournées du roi Mohammed VI sur le continent, notamment en Afrique de l'est dans
des pays traditionnellement moins proches du Maroc, visent à étendre le champ de possibilités
d'investissements pour les entreprises marocaines.
Le Maroc est le deuxième investisseur africain en Afrique derrière l'Afrique du sud, et le sixième
plus grand investisseur africain dans le monde avec un stock d'IDE sortant de 4,5 milliards de
dollars selon les chiffres de l'Office des changes.

La position du Maroc se justifie d'abord par la "solidité de sa croissance économique", mais aussi
par "son positionnement géographique favorable, un solide réseau d'infrastructures, des
politiques structurelles forte et un cadre politique stable".

Dans le cadre de sa politique de coopération internationale et de promotion des échanges on va


évoquer quelques accords signés dans un certains secteurs essentiels, parmi lesquels il y’a :

1.1) Les accords signés au niveau du secteur bancaire :

Les secteurs bancaires marocains à savoir BMCE, Attijariwafa bank et la


banque centrale populaire ont été très présentes en Afrique dans le but
d’accompagner les investissements marocaines qui sont concrétisés par des
accords, on va citer les principaux accords signés :

 Rwanda :

En 2016 :
- Accord de partenariat entre le ministère rwandais des Finances et de la planification
économique et le Groupe Banque centrale populaire du Maroc, portant réalisation d’un
programme de micro-finance.

-Accord général entre le ministère rwandais des Finances et de la planification économique et le


Groupe Banque centrale populaire du Maroc (Africa Mutual Growth).

- Convention entre Attijariwafa Bank et les actionnaires de la Compagnie Générale de Banque


(Cogebanque).

- Mémorandum d’entente pour la promotion et la sécurisation des investissements et des


échanges extérieurs par Attijariwafa-Bank.25

 Côte d’Ivoire :

En 2015 :

- convention de partenariat entre le gouvernement de la république de côte


d’ivoire,le groupe Attijariwafa bank et le groupe de la banque centrale populaire
du Maroc relative au fonds de développement des infrastructures industrielles
projet FODI, signé par M. Mohamed Benchaaboun, M .Mohamed El Kettani
,président directeur générale Attijariwafa bank et Mme Nialé Kaba .

- convention de partenariat entre le gouvernement de la république de côte


d’ivoire, et le groupe Attijariwafa bank relative a l’accès au marché de la finance
islamique, signé par M. Mohamed El Kettani et Mme Nialé Kaba 26 .

En 2017 :

-Convention de partenariat en vue de la souscription aux titres publics émis par l’Etat de
Côte d’Ivoire en 2017. Elle a été signée, côté marocain, par M. Othman Benjelloun, PDG du Groupe
BMCE Bank of Africa et, du côté ivoirien, par M. Adama Kone, ministre de l’Economie et des
Finances. 27

 Gabon :

En 2014 :

25
directinfo.webmanagercenter.com : Tunisie-Maroc-la-liste-des-accords-signes/ 31-05-2014
26
Mé dia24 / Maroc-cô te d’Ivoire : Forum é conomique maroco-Ivoirien 2015 / Pages 3-4
27
afrique.le360.ma: Cô te d’ivoire-Maroc-14-nouveaux-accords-signé s/ 28-02-2017 / Par Georges Moihet
- convention de partenariat entre le groupe BCP du Maroc et le ministère de l’économie de
l’emploi et du développement durable au Gabon.

- Une convention de partenariat entre gabonaise et le groupe Attijariwafa Bank pour les activités
de marché et de conseil en instrument de dette. 28

- Une convention de partenariat entre le Groupe Banque centrale populaire (BCP) du Maroc et
le ministère de l’économie, de l’emploi et du développement durable du Gabon.

 Tunisie :

En 2014, Un accord qui porte sur la coopération tripartite entre la Banque Marocaine du Commerce
Extérieur (BMCE), la Banque Nationale Agricole tunisienne (BNA) et la Banque de Tunisie. 29

 Ghana :

2017 :

-Mémorandum d’accord entre Attijariwafa bank et GCB bank LTD, signé parle PDG
Attijariwafa bak Mohammed Kettani et le directeur général GCB Limitted, M. Samuel Sarpong.

-Mémorandum d’entente relatif a la mise en place d’une coopération général, support des
opérations du commerce extérieur et « risk sharing » entre le Maroc , le Ghana et les différents
pays d’implantation du groupe banque centrale populaire signé par son DG , Mohammed
Benchaaboun, t le manager du cal bank , franc Adu . 30

 -Othmane Benjelloun, PDG de BOA, a également conclu un mémorandum d'entente avec le


président de la Chambre de commerce et d'Industrie du Ghana, pour accompagner les entreprises
ghanéennes en termes de financement à l'international, avec le président de ladite chambre. 31

 Zambie :

2017 :

-Mémorandum d’entente entre la BCP et Zambie nationale commercial bank, signé par
Mohammed Benchaaboun PDG du Groupe Banque Populaire et Henk G.Mulder.

28
Mé dia24 / Maroc-Gabon :24 conventions et accords signé s / page : 2
29
directinfo.webmanagercenter.com : Tunisie-Maroc-la-liste-des-accords-signes/ 31-05-2014
30
Media24/ 25 accords et conventions signé s entre le Maroc et le Ghana
31
telquel.ma : le Maroc et le Ghana signent 25 accords de coopé ration /2017/02/17
-Mémorandum d’entente entre Attijariwafa bank et Zambie nationale commerciale bank signé
par Mohammed Kettani le DG d’Attijariwafa bank et Henk G.Mulder le DG de la banque
nationale commerciale du Zambie. 32

1-2) Les accords signés au niveau du secteur d’énergie et des mines :introduction

 Rwanda :

En 2016 : Mémorandum d’entente entre MASEN et Rwanda Energy Group Ldt pour le
développement des énergies renouvelables, signé par le président du Directoire de MASEN, M.
Mustapha Bakkoury et le directeur général de Rwanda Energy Group Ldt, M. Jean Bosco
Mugiraneza  33.

 Ethiopie :

En 2016 : un accord de coopération dans le domaine des énergies renouvelables. Elle a été signée
par Mustapha Bakkoury, président de Masen et Engineer Sileshi Bekele, ministre éthiopien de
l’Eau, de l’irrigation et de l’électricité 34

 La Tunisie :

2014 :

- accord, qui porte sur la coopération dans le domaine de l’Environnement, a été signé par la
ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement,
chargée de l’Environnement, Hakima Al Haïti, et le Secrétaire d’Etat tunisien chargé du
développement durable, Mounir El Mejdoub

- accord ayant trait à la coopération entre l’Office National des Hydrocarbures et des Mines
(ONHYM) et L’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), a été signé par Amina
Benkhadra, directrice-générale de l’ONHYM et Mohamed Al Akroute, Président directeur
général de l’ETAP. 35

- Accord de coopération en matière d’énergie solaire.36

 La côte d’Ivoire :

En 2015 : Contrat de développement et de construction de trois complexe hydroelectrique pour


un montant de 7 milliards de dirhams signé par M. Omar belmamoun, DG de platinum power
Et M Adama Toungara ministre ivoirien d’énergie et du pétrole. 37
32
medias24.com/ Maroc-Zambie:19 accords de coopé ration / Lundi 20 fé vrier 2017
33
affaires.ma/Maroc-Rwanda : signature de 19 accord bilaté raux / 19-11-2016
34
huffpostmaghreb.com : Le Maroc et l'Ethiopie signent sept conventions et accords bilaté raux /19/11/2016 
35
directinfo.webmanagercenter.com/Tunisie-Maroc : la liste des accords signés : 31-05-2O14
36
www.leconomistemaghrebin.com / liste-accords-coopé ration-Tunisie-Maroc /31-05/2014
37
Media24 / Maroc-Cô te d’Ivoire : les 24 conventions signé s /Page : 3
1-3 ) Les accords signés au niveau du secteur d’infrastructure : introduction !!!!!

 La Tunisie :

En 2014 : accord-cadre relatif à la coopération dans le domaine de la logistique, a été signé par le
ministre de l’équipement, du transport et de la logistique, M. Aziz Rebbah et le ministre tunisien
du transport, M. Chihab Ben Ahmed.

Le 19ème accord porte sur la coopération entre l’Office National des Chemins de Fer (ONCF) et
la compagnie nationale tunisienne des chemins de fer. Il a été signé par le directeur général de
l’ONCF, Mohamed Rabii Lakhlii,et le Président directeur général de la compagnie tunisienne,
Mokhtar Sadek38.

 La côte d’Ivoire :

En 2015 : Mémorandum d’entente de coopération en matière de zones industrielles entre le


Groupe CDG développement et l’Agence ivoirienne de gestion et de développement des
infrastructures industrielle (AGEDI)

- Convention de jumelage entre le port autonome d'Abidjan et le port de pêche de Daka

- Deux protocole de coopération entre le port autonome d'Abidjan et d’une part l'Agence
nationale des ports (Maroc) – Port d’Agadir et d’autre part l'Agence nationale des ports (Maroc)
–Port de Casablanca39

 Ethiopie :

En 2016 : un accord relatif aux services aériens. Elle a été signée par Nasser Bourita et Ahmed
Chide, ministre éthiopien des Transports. 40

1-3 ) Les accords signés au niveau du secteur d’assurance :

 La côte d’Ivoire :

En 2015 : Signature à Abidjan d'une convention cadre de coopération portant sur la mise en
place et le développement de l'assurance agricole en Côte d'Ivoire, entre le Maroc et la Côte
d'Ivoire et ce, en marge du Salon de l'Agriculture "SARA-2015".41

 Sénégal :
38
directinfo.webmanagercenter.com/Tunisie-Maroc :la liste des accords signés : 31-05-2O14
39
Media24 /Maroc-Cô te d’Ivoire : les 24 conventions signé s

40
www.huffpostmaghreb.com/Le Maroc et l'Ethiopie signent sept conventions et accords bilaté raux : 19/11/2016
41
Chronologie des accords et conventions liant le Maroc et la Cô te d'Ivoire /page : 6
En 2016 : Accord cadre de coopération dans le domaine de la logistique signé par le ministre
sénégalaise des infrastructure des transports terrestres et désenclavement , Mansour Elimane
kane ,et le ministre de l’equipements et du transport et de la logistique Aziz rabbah .42

1-4) Les accords signés au niveau du secteur pharmaceutique :

 Rwanda :

En 2016 : Mémorandum d’entente entre la République du Rwanda et la société marocaine de


coopération pharmaceutique (Cooper Pharma) et Bank of Africa-Rwanda, signé, du côté
marocain, par M. Jaouad Cheikh Lahlou, PDG de Cooper Pharma et M. Othman Benjelloun,
PDG de Bank Of Africa, et, du côté rwandais, par M. Francis Gatare43.

 La Tunisie :

En 2014 : Le neuvième accord, qui porte sur un protocole de coopération dans le secteur de la
santé, a été signé par le ministre de la Santé, Houssein El Ouardi et son homologue tunisien,
Mohammed Essaleh Benammar 44

 Gabon :

En 2015 : Le dernier accord porte sur la coopération en matière de mise en place des unités
médicales d’hémodialyse à Franceville, Mouila, Port-Gentil et Oyem.45

Section 2 : les principaux secteurs d’investissements marocaine en


Afrique 
 les investissements marocains en Afrique subsaharienne portent principalement sur
des secteurs se caractérisant par une forte valeur ajoutée, à l’instar des secteurs
bancaires, de télécommunication ou d’industrie.

En Afrique subsaharienne, la présence marocaine est plus marquée dans le secteur bancaire qui occupe la
première position avec une part de 41,6%, suivi par les télécommunications (35,9%), le holding (10,5%) et
l’immobilier (6,4%), relève l’OCP Policy Center.

42
Media24 /Maroc-Sé négal : 13 nouveaux accords signé s / page : 2
43
www. affaires.ma/Maroc-Rwanda :signature de 19 conventions et accords bilaté raux / 19 octobre 2016

44
directinfo.webmanagercenter.com /Tunisie – Maroc: La liste des accords signé s : Mai 31, 2014 Par : Di avec Agences (Source: Agence
MAP)

45
www.afrik.com / Tourné e de Mohammed VI : le Maroc et le Gabon signent 4 accords - Mardi 9 juin 2015 / Par Sara Douza
2-1) Secteur d’Assurance :

Dans le secteur de l’assurance, les compagnies marocaines occupent la seconde place sur le
continent africain après l’Afrique du Sud, sur un marché, qui certes ne représente que 1.5% du
marché mondial (soit 72 milliards USD), mais qui présente un taux de croissance de 9% par an
sur la dernière décennie, alors même que le taux de croissance mondial du secteur de l’assurance
n’atteint que 4.4% sur la même période.

Les quatre principaux assureurs marocains sont présents sur le continent africain où ils génèrent
un chiffre d’affaires annuel de plus de 27 milliards MAD (dont 1/3 dans la branche vie et 2/3
dans la branche non-vie) :

Saham Assurances, filiale du Groupe Saham, a acquis en 2010 le Groupe Colina, premier
assureur de la zone africaine CIMA (Conférence interafricaine des Marchés d’Assurance), lui
permettant ainsi de pouvoir s’implanter dans 13 pays du continent africain. En 2012, il acquiert
Global Alliance Seguros Angola, première compagnie privée du pays avec 16% d’un marché en
forte croissance, puis en 2013 il fait l’acquisition de Mercantile Insurance, compagnie
particulièrement présente en assurance vie, santé et multirisques au Kenya. Saham Assurances
réalise une performance de 2.1 milliards MAD de primes sur le continent africain, dont plus de
80% dans la branche non-vie. En 2014, le Groupe Saham fait l’acquisition de la CORAR au
Rwanda. Le Groupe Saham est désormais présent dans 22 pays à travers 40 filiales et pour faire
face à ce développement rapide, le groupe a noué des partenariats capitalistiques avec des
institutions de renom (SFI, Abraaj Capital et Wendel).

Wafa Assurance, filiale du groupe Attijariwafa Bank spécialisée dans l’assurance vie, s’est
adossée à Attijariwafa Bank Tunisie dans sa stratégie d’internationalisation pour son premier
essai. Après l’obtention de l’agrément en 2012 de la part des autorités tunisiennes pour exercer le
métier d’assurance avec Attijariwafa Bank Tunisie, Wafa Assurance a déployé la stratégie
marocaine de bancassurance en Tunisie, permettant d’obtenir rapidement de bons résultats : en
l’espace de 7 mois d’activité, la filiale tunisienne a réalisé un chiffre d’affaires de 89.6 millions
MAD et a pu capter une part de marché comprise entre 6 et 7% dans la branche Vie. Wafa
Assurance cible actuellement les pays d’Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, Gabon,
Cameroun, Congo) par la création de nouvelles entités, à l’instar du modèle tunisien. Après
l’échec de l’acquisition de l’assureur Safa en Côte d’Ivoire, la filiale d’assurance d’Attijariwafa
Bank s’est déployée en 2014 au Sénégal en créant deux compagnies (Wafa Assurance Vie SA et
Wafa Assurance SA), avec pour ambition de devenir un acteur majeur de l’assurance au Sénégal
en s’appuyant sur les réseaux de distribution de la CBAO et du Crédit du Sénégal, filiales
bancaires du groupe Attijariwafa Bank.

RMA Watanya, compagnie d’assurance du groupe FinanceCom, a commencé sa stratégie


d’internationalisation en Afrique subsaharienne en acquérant en mars 2014 4 sociétés
d’assurance opérant dans la branche vie et non-vie et présentes dans trois pays : Côte-d’Ivoire,
Cameroun et Togo. Par ailleurs, RMA Watanya ambitionne également de créer de nouvelles
entités en « Greenfield », d’être présent dans plus d’une quinzaine de pays africains à horizon
2020 et de réaliser un montant cumulé de primes de 400 à 500 millions USD.

Atlanta Assurance, filiale du groupe Holmarcom, a choisi une stratégie d’internationalisation


différente de ses consœurs en rejoignant le réseau panafricain d’assurances Globus en 2013. A
travers cette intégration, Atlanta Assurance pourra répondre aux offres des grandes entreprises
multinationales.

La présence des sociétés marocaines spécialisées dans l’assurance dans plusieurs pays africains
constitue une valeur ajoutée indéniable pour le développement de ces pays dans différentes
activités économique et sociale. En outre, les perspectives de croissance et de développement du
secteur bancaire et financier sur le continent africain sont encourageantes et engagent plus
fortement les groupes marocains à intensifier leurs activités dans la bancassurance, le logement
social, le Project Finance ou bien le mobile banking, dans le cadre d’un partenariat gagnant-
gagnant.

En juin 2015, les groupes Saham et BMCE Bank of Africa ont annoncé la mise en place d’un
partenariat stratégique entre les deux institutions, dont l’objectif visera à la une mise en commun
des réseaux des deux groupes, dans l’objectif de renforcer sensiblement l’offre en matière de
services financiers sur le marché subsaharien et de consolider la présence des deux groupes sur le
continent.46

2-2) Secteur de télécommunication :

Le secteur des télécoms représente un des plus dynamiques en termes de stratégie


d’internationalisation des groupes marocains en Afrique : rapidement après la prise de
participation du groupe Vivendi dans le capital de Maroc Telecom, l’opérateur historique
marocain a acquis en 2001 54% du capital de Mauritel, l’opérateur historique des
télécommunications de Mauritanie. Puis se sont succédées la prise de participation en 2006
dans Onatel (l’opérateur historique des télécommunications du Burkina Faso), celle en 2007
dans Gabon Télécom SA (l’opérateur historique des télécommunications au Gabon), et enfin
celle en 2009 dans Sotelma, l’opérateur historique des télécommunications au Mali. Cette
volonté d’expansion africaine a répondu à une logique de recherche de relais de croissance et
des critères de choix rigoureux, étant donné la forte intensité capitalistique du secteur des
télécommunications : clarté du cadre réglementaire, attractivité de l’environnement des
affaires, lisibilité des règles de gouvernance des entreprises, stabilité politique, potentiel du
marché, et des prises de participations majoritaires afin de disposer de la marge de manœuvre
nécessaire au développement des filiales.

Maroc Telecom est ainsi présent dans 5 pays du continent africain, couvrant une population
de 72 millions d’habitants, et réalise un chiffre d’affaires à fin juin 2014 de 14.6 milliards
46
Le Maroc en Afrique : la Voie Royale Institut Amadeus / Le Maroc en Afrique et l’Afrique au Maroc : la radioscopie de destins
liés... états des lieux des stratégies de développement des grands acteurs. Pages : 186 – 187
MAD, dont 29% environ sont réalisés dans ses 4 filiales africaines. Les investissements bruts
du Groupe en Afrique se sont élevés à 1.2 milliards MAD en 2013, soit 25% des
investissements totaux. Notons en outre le projet d’infrastructures de câble à fibre optique «
Trans Africain » de Maroc Telecom, qui devrait permettre de relier le Maroc avec les pays
d’implantation de ses filiales (Mauritanie, Mali, Burkina Faso) sur 5.698 km de fibres
optiques et

ayant nécessité un investissement proche de 19 millions €. Le tronçon malien, qui relie la


ville de Sikasso (à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso) à Gogui (frontière
Mauritanie) sur une longueur de 1 064 km et qui a nécessité un investissement d’environ 6
millions €, a fait l’objet d’une inauguration lors de la Tournée Royale en février 2014 en
présence du Roi Mohammed VI et du Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar
Keïta.

Enfin, dans le cadre du rachat par l’émirati Etisalat de la participation de Vivendi dans Maroc
Telecom, ce dernier vient de signer un accord en mai 2014 lui permettant d’acquérir 6 filiales
télécoms d’Etisalat en Afrique pour un montant de 457 millions d'euros pour environ 8
millions de lignes mobiles et un chiffre d'affaires additionnel de 445 millions d'euros.
L’accord a été finalisé en janvier 2015 et cette signature va permettre à Maroc Telecom
d’étendre son expansion africaine à travers l’implantation dans de nouveaux pays (Bénin,
Côte d’Ivoire, Niger, République Centrafricaine et Togo) et de consolider sa présence sur un
marché où il est déjà présent (Gabon, marché où, après rapprochement, le parc Maroc
Telecom compterait 1.2 millions de clients, juste derrière le numéro un du pays Airtel
Gabon). Il sera désormais implanté dans 10 pays d’Afrique subsaharienne.47

2-3) Secteur d’industrie pharmaceutique :

L’industrie pharmaceutique marocaine est dotée d’entreprises nationales innovantes qui


ont saisi l’opportunité africaine depuis quelques années. Bien que l’Afrique ne représente que
2% de la consommation mondiale de médicaments, la demande devrait s’accroître
rapidement dans les prochaines années au vu de la croissance économique et démographie du
continent, opportunité que les deux pharmaciens marocains, Cooper Pharma et Sothema,
souhaitent saisir.

Le groupe Cooper Pharma dispose déjà d’une importante présence commerciale dans environ
une vingtaine de pays africains et en particulier dans les pays suivants : Sénégal, Côte
d’Ivoire, Burkina Faso, Bénin, Togo et Gabon. Un projet de construction d’un nouveau site
industriel en Côte d’Ivoire est actuellement en

développement et servira de plateforme industrielle pour couvrir tous les marchés et


optimiser la capacité de réactivité commerciale du pharmacien sur ces marchés à travers la
refonte de sa politique de distribution.

Sothema a inauguré en mars 2013 sa filiale Dakaroise, baptisée West Afrique Pharma, en
présence du Roi Mohammed VI et du Président Sénégalais Macky Sall.
47
Le Maroc en Afrique : la Voie Royale Institut Amadeus / Le Maroc en Afrique et l’Afrique au Maroc : la radioscopie de destins
liés... états des lieux des stratégies de développement des grands acteurs. Pages : 188-189
La production pharmaceutique de cette usine concerne Le Maroc en Afrique: la Voie
Royale, Institut Amadeus des médicaments génériques destinés à soigner les pandémies les
plus répandues de la région (paludisme, diarrhées chroniques, choléra) et vise l’ensemble des
8 pays de la zone UEMOA et plus largement les pays d’Afrique francophone. Il a par ailleurs
signé une convention de partenariat avec le Ministère de la Santé de Guinée-Bissau afin
d’apporter son expertise et son assistance technique dans le cadre de la construction d’un
environnement législatif de l’industrie pharmaceutique du pays. Sothema est aujourd’hui
présent dans plus d’une vingtaine de pays africains.

Les investissements marocains dans l’industrie pharmaceutique vers l’Afrique


s’élèvent à environ 300 millions MAD et confirment la montée en valeur ajoutée des
investissements marocains en Afrique subsaharienne.48

2-3) Secteur d’énergie et des mines :

Les réalisations du Maroc dans le secteur de l’énergie et des mines ont permis des avancées
notables pour le pays en termes de développement économique et social. A travers une
stratégique volontariste et la mise en place du Programme d’Electrification Rurale Globale
(PERG) par l’Office National de l’Electricité et

de l’Eau Potable, le Maroc a atteint un taux d’électrification de plus de 98% contre 18%
seulement en 1995 et a impacté une population de 12 millions d’habitants environ, soit 1/3 de
la population totale marocaine.

Par ailleurs, le Maroc s’est récemment lancé dans des projets massifs de production
d’énergies renouvelables (énergie solaire et éolien), afin de diminuer sa dépendance
énergétique et opérer le processus de transition énergétique vers des énergies propres.

Ces expériences réussies peuvent être largement dupliquées sur le continent africain qui
compte un taux d’électrification très faible (38%), ce qui entrave le développement
économique et social des pays africains.

Concernant le secteur des mines, Managem a signé un accord avec la société


SEARCHGOLD portant sur l'acquisition à terme d'une participation de 63% dans la filiale
gabonaise de SEARCHGOLD concernant un programme d'exploration sur le domaine
aurifère de BAKO UDOU au Gabon. Aussi, elle a procédé à la constitution d’une société
anonyme au Gabon en 2007, détenue à 100%, pour la mise en valeur du projet Eteke. Dans le
cadre du projet Costamin, Managem a conclu un accord de partenariat avec une société
congolaise pour le développement de deux permis à fort potentiel en cobalt et cuivre en
République Démocratique du Congo.

En outre, la Tournée Royale 2014 a donné une impulsion nouvelle au secteur des mines
comme nouvel axe d’ancrage du Maroc dans les pays africains. Ainsi plusieurs conventions

48
Le Maroc en Afrique : la Voie Royale Institut Amadeus / Rapport de l’Office des changes 2014, Pages : 194-195
et accords portant sur la coopération dans ce domaine ont vu le jour : au Gabon, l’Office
national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a conclu un partenariat avec la Société
équatoriale des mines (SEM) et en Guinée, la société Managem a établi un partenariat
prometteur avec le guinéen Soguipami.

La Tournée Royale de 2015 a également permis la signature de conventions importantes dans


le secteur de l’énergie et en particulier dans les énergies vertes avec le Sénégal. Elle porte sur
la mise en place des projets de partenariat visant le développement de l’énergie solaire au
Sénégal, à travers notamment le renforcement du cadre institutionnel propre au
développement de l’énergie solaire, le développement de méthodes et outils pour la
prospection et la qualification de sites appropriés et le déploiement de sujets transversaux
“Développement industriel et Veille technologique”.49

2-3) Secteur d’infrastructure :

L’Afrique présente de réelles carences en infrastructures. Les besoins en


investissement dans les infrastructures (énergie, transport, accès à l’eau,
télécommunications, etc.) et la mise à niveau des réseaux, constituent un des
principaux leviers pour permettre le développement des économies
africaines. L’absence d’infrastructures de qualité que ce soit dans le domaine
énergétique, du transport ou de l’eau, ralentit la croissance des pays de 2%
selon la Banque Mondiale et limite la productivité des entreprises jusqu’à 40%.

La population africaine paie jusqu’à deux fois plus cher l’accès aux
services bien que le continent possède le réseau d’infrastructure le plus faible
dans le monde. le coût des transports en Afrique demeure fort élevé du fait
d’un manque de concurrence dans le secteur du transport routier plus
particulièrement. Ainsi selon l’OCDE, il représente 14% de la valeur des
exportations contre 8.6% pour l’ensemble des pays en développement. Pour
certains pays enclavés, il peut atteindre jusqu’à 50% de la valeur des
exportations comme au Malawi, au Tchad ou encore au Rwanda.

Néanmoins, les investissements dans les transports, en particulier routiers, se


sont accrus au cours des dernières années. Le secteur des transports est
celui qui connaît la croissance la plus rapide en termes d’activités privés
parmi tous les secteurs d’infrastructures depuis 2005 selon le PPIAF (Public-
Private Infrastructure Advisory Facility). Par ailleurs, de nombreux
gouvernements africains se sont engagés à augmenter l’accès des
populations rurales à des routes praticables en toutes saisons. Le Maroc en
est un exemple : l’indice national d’accessibilité aux routes rurales est passé
de 50% en 2005 à 70% en 2010. De plus, l’infrastructure routière est souvent
mal entretenue compte tenu de l’insuffisance des ressources allouées et

49
Le Maroc en Afrique : la Voie Royale Institut Amadeus / Le Maroc en Afrique : états des lieux des stratégies de
développement des grands Acteurs. Page : 192
continue de souffrir d’une connectivité insuffisante aux ports et aux pôles
commerciaux internationaux.

En ce qui concerne le commerce mondial, les ports maritimes restent les


débouchés principaux tant pour les pays côtiers que pour les pays sans
littoral. Ils assurent en effet entre 92 et 97% des importations et des
exportations internationales du continent. Au total l’Afrique compte environ 80
ports majeurs, dont les six principaux en termes de volume de marchandise.

Les services de transport aériens restent, eux aussi, largement inefficients


et onéreux. L’Afrique compte 117 aéroports internationaux régulièrement
exploités et 500 aéroports domestiques qui n’assurent pourtant que 5,2% du
trafic mondial de passagers et 3,6% du trafic de fret Avec des flottes
vieillissantes et des avions mal entretenus, de nombreuses compagnies
africaines peinent à respecter les normes internationales de sécurité. A cela
s’ajoute le coût exorbitant des voyages aériens à travers le continent et la
faible interconnexion des capitales africaines.

Enfin, Le transport ferroviaire en Afrique ne s’est pas, ou très peu développé,


depuis la fin de l’époque coloniale. L’état vétuste des infrastructures des
chemins de fer, les déficits en investissements et la faible maintenance se
traduisent par d’importants coûts de revient, la multiplication des accidents,
de mauvaises conditions d’exploitation et une faible productivité. Les chemins
de fer en Afrique ne jouent donc pas leur rôle traditionnel de transporteur de
masse. Par ailleurs, le réseau ferroviaire en Afrique, qui demeure très mal
connecté.

Le continent africain demeure donc très mal connecté. Ce déficit en


infrastructures de transport transafricain affecte les coûts de production et de
service, entraine la baisse de compétitivité, et a un impact sur l’attractivité du
continent en termes d’IDE. De plus, la faiblesse des liaisons intra-africaines
associée aux tarifs élevés constituent un frein à l’échange régional et
expliquent la faiblesse du taux de commerce intra-africain qui ne représente
que 11% des échanges extérieurs du continent, le niveau le plus faible de
toutes les régions du monde. Il existe de réels gisements de croissance dans
les financements de projets de transport en Afrique, infrastructures plus que
nécessaires au continent pour se développer : les PPP, permettant d’alléger le
poids de l’infrastructure dans le budget des Etats et de compléter les faibles
financements publics, sont des schémas de plus en plus prisés par les pays
africains pour pallier le financement des infrastructures par les Etats. 50

Introduction : !!!

50
Le Maroc en Afrique : la Voie Royale Institut Amadeus / Le manque d’infrastructure : un frein à dépasser via
l’accès au financement de projets structurant... 163
Les infrastructures de Transports: l’Afrique un continent à interconnecter... 164
Un accord signé entre les deux pays prévoit l'extension du West African
Gaz Pipeline (WAGP) du Nigeria jusqu'à l'Europe via le Maroc. Il s'agirait du
plus grand projet gazier en Afrique de l'Ouest.

Le Maroc et le Nigeria ont annoncé le lancement de ce méga projet de gazoduc


reliant les deux pays lors d’une cérémonie présidée par le roi du Maroc et le
Président nigérian. Sa construction sur la côte ouest-africaine avait démarré
en 2005 et l’acheminement du gaz avait commencé en 2010. 51

ce tuyau de près de 6000 kilomètres de long permettrait au Maroc d’aligner nombre


de ses stratégies, nationales et internationales, d’un seul coup. Transition et indépendance
énergétique, leadership dans le Co-développement africain en application de la stratégie gagnant
gagnant .

Au lieu, ou en plus, d’arriver par bateau, le gaz pourrait parvenir via une sorte
d’autoroute qui desservirait toute l’Afrique de l’Ouest depuis le Nigeria. Un tracé encore
non défini, mais qui pourrait atteindre les 6000 kilomètres. Une petite portion existe déjà.
Le West African Gaz Pipeline (WAGP) dessert le Bénin, le Togo et le Ghana, voisins
du Nigeria. La CEDEAO (la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest)

Le fonds marocain Ithmar Capital a précisé dans un communiqué que ce “mégaprojet [...] sera
conçu avec la participation de toutes les parties prenantes, dans le but d’accélérer les
projets d’électrification dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest, servant ainsi de base
pour la création d’un marché régional compétitif de l’électricité, susceptible d’être relié au
marché européen de l’énergie, de développer des

pôles industriels intégrés dans la sous-région dans des secteurs tels que l’industrie,
l’agrobusiness et les engrais, afin d’attirer des capitaux étrangers, d’améliorer la
compétitivité des exportations et de stimuler la transformation locale des ressources
naturelles largement disponibles pour les marchés nationaux et internationaux”.

Bien plus que de transporter du gaz d’un point A, Nigeria, à un point B, Maroc, voire C, Europe,
ce pipeline permettrait d’électrifier toute l’Afrique de l’Ouest, “confrontée à un problème
de précarité énergétique et d’accès à l’énergie”, selon la même source. Le Liberia, par
exemple, qui a le taux d’électrification urbain le plus faible de la région, 8%, peut-il
rêver en lumière grâce au gazoduc maroco-nigérian ? “Le partenariat des fonds souverains
marocain et nigérian montre bien qu’il ne s’agit pas d’un rêve. Les deux pays unissent les
forces de leurs bras financiers, charge à Ithmar Capital et à la Nigeria Sovereign
Investment Authority (NSIA) de structurer le financement”, argue une source bien
informée.52

51
Le Maroc et le Nigeria vont prolonger le gazoduc ouest-africain / 05 décembre 2016
52
Gazoduc Nigéria-Maroc_ le new deal ouest-africain _ Telquel.ma.pdf
2-5) Secteur bancaire :

Depuis plus d’une décennie, les trois principaux groupes bancaires marocains
(Attijariwafa Bank, BMCE Bank et la Banque Centrale Populaire) à la recherche de
nouveaux relais de croissance se sont lancés dans des politiques de conquête de
marché en dehors des frontières chérifiennes, en particulier dans l’activité de
Banque de Détail et ont réussi à mettre en place des filiales et des réseaux
d’agences bancaires puissants dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique
Centrale. Ces trois banques marocaines sont fortement présentes en Afrique
francophone : elles se sont substituées aux banques françaises et détiennent
environ 30% des agences de la zone francophone.

Attijariwafa Bank, premier groupe bancaire marocain et 6ème en Afrique


(classement Jeune Afrique 2013), est présent dans 14 pays d’Afrique (3 en Afrique
du Nord, 8 en Afrique de l’Ouest et 3 en Afrique Centrale) et poursuit sa stratégie de
développement en Afrique : l’année 2013 a été marquée pour le groupe Attijariwafa
Bank par la signature des accords définitifs avec les autorités togolaises pour
l’acquisition de 55% du capital de la Banque Internationale pour l’Afrique au Togo
(BIA- Togo) et de l’ouverture de la succursale de la CBAO au Niger. De plus, une
demande d’agrément a été octroyée par les autorités du Bénin en 2014, en vue de
l’ouverture d’une filiale ce qui permet au groupe d’être présent dans les 8 pays de
l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Enfin, notons également
qu’une demande d’agrément a été déposée aux autorités Tchadiennes,
confirmant la volonté du groupe de s’implanter en Afrique Centrale. Le groupe
souhaite consolider ses positions en Afrique francophone en 2015 (Tchad,
Centrafrique, Algérie et Lybie), avant de s’attaquer aux pays de la zone anglophone
et lusophone. Par ailleurs, notons un autre temps fort africain de la banque en
2015 : Attijariwafa Bank a organisé en février 2015 en partenariat avec Maroc Export
la 3ème édition du Forum Afrique Développement sous le thème « Le Temps
d’Investir » et qui a permis de réunir plus de 1500 représentants politiques,
gouvernementaux, hauts fonctionnaires, experts internationaux, gouverneurs de
banques centrales, ainsi que des personnalités et décideurs du monde des affaires,
de la finance et de la sphère économique, des entrepreneurs, des dirigeants de
sociétés, des représentants des fédérations professionnelles ainsi que des
investisseurs.

BMCE Bank est la première banque marocaine à s’installer en Afrique


subsaharienne à partir des années 1980 suite à la restructuration de la Banque de
Développement du Mali, la première banque du pays. BMCE Bank intensifie ses
efforts en Afrique avec une prise de participation dans la Congolaise de Banque
(Congo-Brazzaville) en 2003 et surtout l’acquisition du réseau Bank of Africa en
2010 (deuxième réseau de l’UEMOA) et dont il détient actuellement 68.5% du
capital. BMCE Bank poursuit sa stratégie de développement en Afrique
subsaharienne en 2013 à travers l’implantation du groupe Bank of Africa au Togo et
l’ouverture d’un bureau de représentation en Ethiopie, portant à 16 le nombre de
pays d’implantation du Réseau de Bank of Africa. Elle est aujourd’hui présente dans
environ 20 pays d’Afrique et est la seule banque marocaine à rayonner dans les
zones africaines tant francophones qu’anglophones. L’ambition de la banque selon
son président est d’être présente dans les 54 pays du continent africain dans les 10-
15 prochaines années, et ce sur le segment de la banque de détail, mais également
de la banque d’affaires à travers la création de la filiale BOA-Capital, qui vise à se
positionner comme leader panafricain sur le continent. La BMCE a d’ailleurs
procédé en 2015 à une augmentation du capital de BOA Capital entièrement
réservée au groupe BOA à hauteur de 34 milliards de dirhams marocains, en
contrepartie de son apport de 95% du capital d’Actibourse et de 100% du capital de
BOA Asset Management. Le troisième groupe bancaire marocain a regroupé au
sein du holding BOA Capital, les deux entités Actibourse et BOA Asset
Management, qui sont respectivement les filiales spécialisées d’intermédiation
boursière et de gestion d’actifs du groupe BOA. BOA Capital a pour objectif de
contribuer au développement et au dynamisme des marchés des capitaux en
Afrique subsaharienne, en capitalisant sur l’étendue du réseau de la BMCE dans la
région ainsi que sur l’expertise métier de BMCE Capital, le pôle banque d’affaires de
BMCE Bank. Enfin, afin de confirmer la dimension africaine du groupe, la banque
devrait changer de dénomination et être rebaptisée BMCE Bank of Africa, selon une
décision prise tout récemment par le conseil d’administration de la banque et
annoncée à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels de 2014 qui s’est
tenue fin mars 2015.

La Banque Centrale Populaire est présente dans dix pays d’Afrique à travers
ses trois filiales (réseau Banque Atlantique, Banque populaire Maroco-Guinéenne
et Banque populaire maroco-centrafricaine). C’est en juin 2012 que la Banque
Centrale Populaire a réellement donné un coup d’accélérateur à son implantation en
Afrique à travers la signature d’un accord de partenariat stratégique avec Atlantic
Financial Group, société de droit ivoirien qui contrôle le Groupe Banque Atlantique,
pour le développement des activités bancaires dans 7 pays africains de l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine. Ce partenariat consiste à créer une
holding commune dénommée « Atlantic Bank International », à laquelle AFG
apporte ses participations dans 7 banques africaines que sont les filiales de la
Banque Atlantique en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Bénin, au Togo, au Burkina-
Faso, au Mali et au Niger. En Côte d’Ivoire, le Groupe Banque Atlantique dispose du
premier réseau d’agences et est classé 2ème en termes de collecte de ressources.
Le Groupe Banque Atlantique connaît depuis 2012 une progression de son PNB à
deux chiffres (+18% en 2014 à près de 140 millions d’Euros) et a reçu en mai 2015
le prix de "banque africaine de l’année" lors de la 9ème édition des trophées African
Banker à Abidjan. La Banque Centrale Populaire, qui détient 50 % du capital de la
Banque Atlantique, devrait prochainement monter à 65 % du capital de la holding de
ce réseau bancaire et a annoncé la création d’une filiale de microfinance en Afrique.

La présence des groupes bancaires marocains en Afrique, à travers leurs capacités


de collecte, a un impact positif sur le financement de l’économie (accès au crédit,
augmentation du taux de bancarisation, facilitation des flux de capitaux sur le
continent) : en 2014, Attijariwafa Bank a consacré 12% du total des crédits
distribués aux économies subsahariennes, soit l’équivalent de 30.6 milliards MAD
(vs 11% par rapport à l’exercice 2013), tandis que Bank of Africa a octroyé un
montant équivalent (28 milliards MAD) de crédits à la clientèle (+13% vs l’exercice
2013), traduisant ainsi le dynamisme de l’activité commerciale des banques.53

Chapitre 3 : La Répartition des banques et des investissements


53
Le Maroc en Afrique : la Voie RoyaleMarocains en Afrique
Institut Amadeus / Le Maroc en Afrique : états des lieux des stratégies de
développement des grands Acteurs. Page : 186
Dans ce chapitre on va tabler sur la répartition géographique des investissements marocaines en Afrique
et on va concentrer notre étude sur 12 entreprises marocaines qui ont réussi à s’implanter à l’étranger
dont on est vraiment fier on peut citer les six entreprises principales , il y ‘a les entreprises bancaires qui
sont trois premières banques marocaines (Attijariwafa bank, BMCE Bank et Banque Populaire) font
partie aujourd'hui des premiers groupes bancaires implantés en Afrique , les entreprises de service ( M2M
groupe et Gemadec ), l’entreprise d’assurance ( Saham groupe ) ,Mines et Energie ( l’office nationale de
l’électricité et de l’eau potables et Managem ) , BTP et immobilier ( CIMAT , Nouveau Groupe Addoha,
Ynna Alliance ), et télécoms ( Maroc Télécom ).

Ce chapitre sera répartie en deux sections ,la première se base sur la répartition des entreprises
marocaines en Afrique , la deuxième sur la répartitions des banques marocaines en Afrique.

Section 1 : La répartition des entreprises marocaines en Afrique :

Au moment où l’Afrique constitue l’une des principales zones de croissance sur les territoires des
investissements directs étrangers (IDE) nécessaire à la consolidation de leur croissance.

La présence des entreprises marocaines, privées ou publiques, en Afrique et notamment en Afrique de


l’Ouest, a connu ces dernières années une percée remarquable, accompagnant la volonté politique du
Maroc d’insuffler une dynamique nouvelle dans ses relations avec les pays africains. Parmi les exemples
les plus marquants, il faut citer celui de Maroc Telecom, qui possède plusieurs filiales africaines dont
Mauritel (Mauritanie), Onatel (Burkina Faso), Sotelma (Mali), Gabon télécom (Gabon). L’acquisition, à
titre d’exemple, de Sotelma, a été la plus grosse opération de privatisation au Mali, d’une valeur de 180
milliards de francs CFA (300 millions €). Le rachat en 2014 des parts de Vivendi de Maroc Telecom par
Etisalat, a permis au groupe de renforcer sa présence en Afrique avec la mise sous son contrôle de
toutes les filiales francophones africaines du géant émirati. Les principales banques marocaines,
Attijariwafa Bank, la Banque Centrale Populaire (BCP) et la BMCE Bank, à travers Bank of Africa (BoA),
sont aujourd’hui présentes dans 19 pays africains. >= 6% 4 - 6% 2 - 4% 0 - 2% < 0% ND Taux de
croissance PIB 2014 Pays africains visités par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Afrique Sub-
saharienne de 2001 à 2015 vs taux de croissance du PIB (2014) Sources : MAEC, MAP, BAD, FMI Algérie
Maroc Libye Tunisie Egypte Soudan Ethiopie Kenya RD Congo Angola Centrafrique Tchad Niger Mali
Tanzanie Ouganda Soudan du Sud Somalie Erythrée Djibouti Mozambique Rwanda Burundi Madagascar
Swaziland Lesotho Afrique du Sud Namibie Botswana Malawi Zimbabwé Zambie Mauritanie Sénégal
Gambie Guinée Bissau S.L. Libéria Côte d’Ivoire Burkina Faso Nigéria Togo Guinée Equatoriale Bénin
Gabon Guinée Cameroun Congo Ghana Pays africains visités par SM le Roi Mohammed VI en Afrique
SubSaharienne de 2001 à 2015 vs taux de croissance du PIB 2014 28 D’autres grandes entreprises
nationales, comme le Groupe Addoha, le Groupe Alliances, la holding Saham (à travers son rachat de
Colina), Managem, Cosumar et l’Office National de l’Eau et de l’Electricité (ONEE) sont également
présentes dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale. La Royal Air Maroc, est la
deuxième compagnie africaine (la première en Afrique de l’Ouest) derrière la South African Airways. Elle
dessert 23 pays en Afrique subsaharienne et compte lancer d’ici 2016 de nouvelles lignes aériennes,
tout en augmentant le nombre de vols hebdomadaires sur certaines destinations. En matière de
phosphates et de sécurité alimentaire, Il s’agit d’une politique de développement visant à faire
participer activement l’OCP à la « révolution verte » en Afrique, par la sécurisation de son
approvisionnement en engrais. L’OCP a livré en 2012, un premier stock de 10000 tonnes d’engrais
destinés au développement de la culture du cacao en Côte-d’Ivoire et au Ghana. Un fond d’innovation
pour le développement agricole africain est en cours de structuration afin de mettre en place un
système d’incubation et de financement permettant de soutenir les entreprises africaines innovantes.

Dans ce cadre, la Visite Royale au Gabon de mars 2014, a été ponctuée par la conclusion d’un protocole
d’accord relatif à un partenariat stratégique entre les gouvernements marocains et gabonais afin
d’utiliser les ressources naturelles des deux pays (phosphates pour le Maroc et gaz d’ammoniac pour le
Gabon) pour produire des engrais phosphates entièrement destinés à alimenter les besoins des pays
subsahariens.

Le Maroc est présent en Afrique subsaharienne, première destinations de ses IDE en Afrique, à travers
des investissements directs dans 20 pays dont le Soudan , l’Île Maurice, la Mauritanie, et onze pays de
l’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale, dont la Guinée, le Nigéria, la R.D. du Congo et 8 pays
appartenant à la Zone Franc, notamment le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le
Cameroun, la République Centrafricaine, le Gabon et le Congo Brazzaville . Lorsqu’on cherche de près
quelles sont les entreprises marocaines qui sont implantées à l’étranger, on ne peut être que
fier de voir qu’il existe des entreprises marocaines qui sont parti à la conquête du monde et ont
réussi à s’imposer autant que référence en la matière.

En effet, depuis plus d’une décennie, l’Afrique est devenue une destination prisée par les
entreprises marocaines, avec une croissance notable dans certains secteurs d’investissements
clés.

Les entreprises marocaines de services se sont particulièrement bien implantées, avec en tête
de file le secteur bancaire, le secteur des assurances et celui des télécommunications, qui ont
significativement investi dans ces pays.

Sans oublier que le modèle économique marocain est considéré dans les pays africains comme
” atteignable” par rapport aux modèles développés occidentaux.

La Cerise sur le gâteau n’est autre que le fait que la Banque Africaine de Développement (BAD)
compte faire du royaume un modèle de référence à mettre en avant pour les pays les moins
avancés.

Sans plus tarder, voici la liste des 12 entreprises marocaines qui ont réussi à s’implanter à
l’étranger dont on est vraiment fier :
Saham un acteur de référence dans les secteurs de la finance, de l’offshoring et de la
santé. Le groupe mène une stratégie d’expansion orientée vers l’Afrique et le Moyen-
Orient. A titre d’emple, la filiale Saham Assurance dispose d’un large réseau
international de 650 agences, par une implantation dans 20 pays via 37 filiales en
Afrique.

Le groupe Saham est fondé par Moulay Hafid Elalamy, l’actuel ministre de l’Industrie,
du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, a multiplié les
opérations d’acquisitions sur le continent. . Au Maroc, son chiffre d’affaires s’élève à
400 M$ (298 M€),€), ce qui en fait le troisième assureur du royaume. Si l’on exclut
l’Afrique du Sud, le groupe Saham s’impose désormais comme le premier assureur du
continent .

Maroc Telecom, dont l’Etat marocain détient encore 30% du capital, était en effet déjà
implanté en Mauritanie, au Mali, au Gabon et au Burkina Faso.
Les filiales de Maroc Telecom en Afrique réalisent de très bonnes performances, ,
notamment en termes de qualité de service, d’amélioration de leurs parts de marché et
de croissance de leur chiffre d’affaires. En 2013, le parc mobile des filiales atteint près
de 16 millions de clients, en hausse de près de 30% par rapport à 2012.
Pour les observateurs, cette orientation africaine de Maroc télécom s’inscrit

dans le sillage de la vision du roi Mohammed VI pour impulser une plus grande
ouverture des entreprises marocaines sur le continent

Le groupe CDG renforce son maillage international. En effet, la CDG est sollicitée par
les organismes africains de prévoyance car elle est l’une des plus anciennes institutions
de dépôt et de gestion sur le continent. Mais la plus importante réalisation du groupe
reste la création de JAIDA, fonds de financement des organismes de microcrédits, dont
la CDG détient 45% du tour de table. Le reste étant aux mains de l’allemand Kf. 
En tout cas, en ce qui concerne sa filiale, CDG Développement c’est 6 milliards de DH
de fonds propres consolidés en 2007, fruit du travail de plus de 2.800 collaborateurs,
répartis dans 29 filiales et 28 participations.

Le groupe OCP compte près de 20 000 collaborateurs implantés principalement au


Maroc sur 4 sites miniers et 2 complexes chimiques, ainsi que sur d’autres sites
internationaux. L’office détient plusieurs filiales à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc. En
2011, son chiffre d’affaires s’élevait à 5 milliards d’euros2.
LE marché brésilien et plus globalement sud-américain offre des opportunités en
termes d’expansion pour le groupe OCP. En tout cas, cela justifierait la création de la
société «OCP do Brasil Ltda», dont le siège se trouve à Sao Paulo.
Les enjeux liés à l’implantation du phosphatier au Brésil sont jugés importants, sachant
que le Brésil et l’Inde constituent les plus gros importateurs mondiaux de produits
phosphatés. Concrètement, le marché brésilien représente environ 23% des
exportations du groupe OCP

Ynna Holding est l’un des plus anciens groupes industriels privés au Maroc. Le groupe
Chaâbi est fondé en 1948, avec comme première activité le bâtiment. Mais la création
de Ynna Holding date de 1986. Le conglomérat opère aujourd’hui dans plusieurs
secteurs aussi bien au Maroc qu’en Afrique et au Moyen-Orient. La première
expérience du groupe à l’international a été entreprise en Libye. 
Anticipant les enjeux de la mondialisation, Ynna Holding opère aussi hors des frontières
du Maroc. Actuellement, il est présent en Afrique et au Moyen-Orient: En Tunisie, en
Égypte, en Guinée équatoriale, en Jordanie, en Émirats Arabes Unis.

Optorg est un spécialiste de l’équipement forestier, minier et pétrolier et de la distribution de véhicules


industriels et pour particuliers, qui quadrille le plus l’Afrique subsaharienne, avec une présence au
Cameroun, au Tchad, au Gabon, au Congo… De 2006 à 2008, le chiffre d’affaires « africain » d’Optorg a
doublé pour dépasser 500 millions d’euros.

Optorg totalisait fin 2012 : 2.540 collaborateurs, 29 pays d’implantation et 991 M€ de CA consolidé, en
croissance de plus de 60% par rapport à 2011,HPS C’est dans les TIC que l’on recense les entreprises
marocaines les plus volontaires pour jouer la carte de l’international, aussi bien en Afrique, où elles ont
toutes un œil sur le juteux marché des paiements par téléphone mobile, que vers le reste de la planète,
d’ailleurs. 
HPS est active dans plus de soixante pays, travaillant pour des centres de traitement de transactions
électroniques desservant trois cents institutions financières. Présente en Asie, notamment au Japon,
c’est au Moyen-Orient que la PME réalise plus de 50 % de son chiffre d’affaires, avec un premier bureau
ouvert à Dubaï en 2003.

Finatech, entreprise opérant des les infrastructures et réseaux, paiement électronique…, s’est présentée
comme le « partenaire offshoring » des entreprises du Vieux Continent qui souhaitent sous-traiter leur
système d’information. « Après avoir séduit Renault, Peugeot, Axa, Assor…, nous voulons développer
nos partenariats avec de grands ¬comptes en France, en Belgique et en Suisse. Nous leur offrons la
possibilité de réduire leurs coûts de 30 % en moyenne », indique Rachid Sefrioui, son PDG.
Finatech, née en 2007 de la fusion de dix-huit sociétés de services en ingénierie de l’informatique (SSII),
est déterminée. Avec plus de quarante partenaires internationaux, Finatech est présente aux États-Unis
(où elle a pris des participations dans des start-up de la Silicon Valley), en Europe et en Afrique.

S2M, la compatriote de Finatech spécialisée aussi en monétique, avec qui elle a d’ailleurs failli fusionner
début 2009, s’apprête à lui emboîter le pas. « Nous allons ouvrir une filiale en 2010 à Bahreïn ou à Dubaï
pour couvrir le Moyen-Orient, où nous avons déjà un bon portefeuille de références », affirme Aziz
Daddane, le président du directoire. Avec une centaine de clients dans vingt-six pays (dont quinze en
Afrique), l’entreprise poursuit sa ¬route, à l’affût. « Entre le rachat de sociétés et l’ouverture de filiales à
l’étranger, en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient, nous avons quelques dossiers sur la table pour
2010 », confie le dirigeant.

M2M Group est une entreprise de gestion de transactions sécurisées. Elle a ouvert des bureaux à
Singapour, à Dubaï, en France, en Égypte et en prévoit un en Algérie, après avoir signé des contrats avec
La Poste et le Crédit populaire d’Algérie. Plus exotique, la PME a même un pied en Amérique latine. « On
travaille sur des projets au Brésil, au Pérou, au Chili et même au Costa Rica », souligne Mounir Essayegh,
le directeur général. Plus que jamais, le made in Maroc est sans frontières.

1) La répartition des banques marocains en Afrique :

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