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APPROCHE TECHNIQUE ET

ECONOMIQUE DE LA
PISCICULTURE EN
REPUBLIQUE DU BURUNDI.

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originale.

    par: Jean-Pierre
MARQUET Expert
ETUDE DE FAO en Pisciculture
  CTP du projet BDI
CAS
89 019

Soit un paysan qui dispose d'un terrain où il est possible de pratiquer la pisciculture
: terrain en pente douce, ruisseau permanent à proximité en amont, terre argileuse.
Il veut y construire 6 bassins de 4 ares et compte les exploiter intensivement par la
pratique de techniques piscicoles performantes.
      - Dans cette étude de cas, nous allons examiner en détail chaque poste de
dépense à prévoir pour installer et mettre en exploitation une petite station privée
de pisciculture de 24 ares de bassin.

      - Nous calculerons ensuite les recettes prévisibles de cette exploitation pour
évaluer les bénéfices que le pisciculteur est en droit d'attendre dans les conditions
socio-économiques actuelles au Burundi.

      - Sur base de cette étude, nous déterminerons la superficie optimale d'une
exploitation piscicole susceptible d'assurer à l'exploitant un revenu comparable à
celui qu'il obtiendrait dans la fonction publique.

1. LES DEPENSES

1.1: Les frais d'adduction d'eau

1.1.1: Les travaux à exécuter:

Dans certains sites très favorables, une simple saignée en biais dans le lit naturel du cours
d'eau suffit pour aménager une prise d'eau et approvisionner en eau le canal et les étangs de
pisciculture à construire.
Dans la plupart des cas, pour assurer aux futurs bassins une alimentation constante et régulière
en eau, il est souvent nécessaire de construire un petit barrage sur la rivière, muni d'un
déversoir. Cette intervention permet de relever et de stabiliser la hauteur du plan d'eau en
amont du déversoir, à hauteur de ce dernier, en assurant ainsi une hauteur d'eau constante
dans le canal d'alimentation en eau des étangs.

Pour limiter les coûts de construction et les risques d'effondrement, la hauteur maximale
conseillée pour le barrage est de 1 mètre. Son emplacement exact sera déterminé par un
spécialiste qui cherchera le long de la rivière un endroit où la vallée se resserre, au dessus du
site destiné aux étangs : ainsi le barrage ne sera pas trop large et sera moins coûteux. Il reste
alors à aménager en amont du barrage, sur un (ou sur les deux) coté du plan d'eau stabilisé,
une prise d'eau et le canal d'alimentation qui conduit l'eau dans les étangs.
Le piquetage du canal d'alimentation s'effectue à l'aide d'un outil
de nivellement:ici le vulgarisateur utilise un niveau manuel à
bulle.

1.1.2: Les coûts d'adduçtion d'eau:

1.1.2.1: Coûts de construction d'un barrage:

 Malgré toutes ces précautions, le coût d'un barrage est extrêmement variable en
fonction du site choisi, des matériaux utilisés, des dimensions qu'il faudra lui donner
compte tenu du débit de crue de la rivière et de son encaissement. En outre, ce coût
sera le même pour alimenter un ou plusieurs étangs: il y a donc avantage à construire
plusieurs étangs alimentés en eau par le même barrage pour que la dépense de
construction du barrage soit rentabilisée par des productions piscicoles plus importantes
(obtenues dans plusieurs bassins à partir du même barrage à coût égal).
 Le coût de construction d'un barrage classique (avec un déversoir cimenté) sur une
rivière d'importance moyenne (débit en eau compris entre 10 et 50 litres par seconde)
varie entre 40 000 et 200 000 Fr Bu. Nous choisissons arbitrairement le coût maximum
pour couvrir les situations les plus défavorables: coût de construction du barrage = 200
000 Fr Bu.
 Sachant que les besoins en eau des étangs de pisciculture sont estimés au pire (sur les
terrains sablonneux, là où les infiltrations sont considérables) à 10 litres par seconde et
par hectare de bassin, un tel barrage permet d'alimenter en eau une superficie de
bassins 4 à 20 fois supérieure à celle des 24 ares envisagée dans cette étude de cas.

1.1.2.2: Coûts de construction du canal d'alimentation:

 Le coût de construction du canal d'alimentation dépend de la longueur du canal à


creuser et de sa section. En effet si le canal est creusé le long de la courbe de niveau
prise à partir du plan d'eau à hauteur du déversoir, la profondeur du canal reste la
même; il est alors facile de garder la même section sur toute la longueur du canal
d'alimentation. Chaque mètre linéaire de canal creusé correspond ainsi à un volume de
terre à déplacer, et par conséquent, à un travail qu'il faut rémunérer. On admet
généralement le mètre cube déplacé à 150 Fr Bu, comme base de paiement sur des
sols difficiles à travailler (deux mètres cubes sur des sols sablonneux).
 Dans notre exemple, la section du canal d'alimentation figurée ci-dessus vaut 1900
cm2 soit en arrondissant au chiffre supérieur 0,20 m2; il nous reste à évaluer la longueur
totale du canal d'alimentation pour estimer le volume total de terre à déplacer pour le
creuser.
 Sachant que le pisciculteur veut 6 bassins de 4 ares (soit 10 m de large sur 40 m de
long), espacés de 2 m l'un de l'autre, la distance minimale à creuser est de 5 largeurs de
bassin (10 m) plus 5 espacements entre bassins (2 m) soit 60 mètres au total. Si on tient
compte de la distance qui sépare le premier bassin du plan d'eau de barrage (estimée à
40 mètres), la longueur totale du canal d'alimentation à creuser est de 100 mètres.
 Le coût du mètre cube déplacé étant estimé à 150 Fr Bu, 100 mètres de canal à creuser
sur une section de 0,20 m2 coûteront à l'exploitant la somme de 3 000 Fr Bu à raison de
30 Fr Bu le mètre linéaire de canal creusé: coût de construction du canal: 3 000 Fr Bu.
1.1.3: Notions d'amortissement annuel:

Si l'exploitant effectue une dépense qui va servir pendant plusieurs années, c'est un
investissement. Dans un bilan annuel il faut tenir compte de la dépense totale divisée par le
nombre d'années de service de cet investissement.

EXEMPLES:     a Un bassin de pisciculture, une fois construit, occasionne


seulement des frais d'entretien pendant plusieurs années (+/- 20 ans).
L'amortissement annuel de ce bassin est donc calculé en divisant le coût total du
bassin par sa durée de vie estimée.

                        b L'installation de l'adduction d'eau d'une station piscicole (barrage


et canal d'alimentation) est aussi un investissement qu'il est possible d'amortir sur
20 ans (si un entretien minimum permanent est assuré). L'amortissement annuel
du barrage et du canal d'alimentation vaut dans le cas étudié: (203 000 Fr Bu/20
ans) = 10 150 Fr Bu.

1.1.4: Amortissement annuel des coûts 10 150 Fr Bu par an


d'adduction d'eau: =

1.2: Calcul des frais de construction des étangs

1o méthode: frais de construction sur base du cubage de terre déplaçé

 On considère qu'un manoeuvre temporaire déplace au moins 1m3 par jour de travail,


pour un salaire journalier de 150 Fr Bu.

   
= 1 jour de travail = 150 Fr Bu

   

 Sur un terrain en pente douce, il est toujours possible d'utiliser la terre de déblai en
remblai pour construire les digues.

En construisant les étangs sur un terrain en pente douce, il est donc possible d'enlever
moins de 50% du volume de l'étang par déplacement de la terre des Déblais utilisée pour
constuire les Remblais (digues) comme figuré ci-dessus.

Calcul du cubage de terre à déplacer pour construire un étang de 4 ares.

4 ares = 20 m × 20 m = 400 m2

Hauteur moyenne de l'étang = (hauteur min + hauteur max) / 2


= (50 cm + 150 cm) /2 = 1 m

Charge de terre à déplacer par étang de 4 ares:

= 400 m2 × 1 m × 50 % = 200 m3

Coût par étang de 4 ares: 200 m3 à 150 Fr Bu/H/Jour/m3 : 30 000 Fr Bu

Coût total pour 6 étangs de 4 ares: 180 000 Fr Bu

Valeur annuelle d'amortissement de la construction des étangs:

Amortissement d'un bassin de pisciculture: 20 ans = durée de vie des étangs (avec entretien).

Valeur annuelle d'amortissement par construction d'un bassin de 4 ares =

30 000 Fr Bu/20 ans = 1 500 Fr Bu / 4 ares /an

L'exploitant a construit 6 bassins de 4 ares; la valeur annuelle d'amortissement de ses bassins


sera six fois celle d'un bassin de 4 ares soit:

9 000 Fr Bu pour 24 ares de


bassin
Le vulgarisateur délimite l'emplacement des étangs entre le canal d'alimentation
(situé à droite au même niveau que le plan d'eau en amont du déversoir) et le lit de
la rivière situé à gauche, en contrebas. Avec son niveau manuel à bulle, il veille à
donner une pente correcte à l'assiette des étangs pour qu'ils puissent se vider
entièrement lors des futures vidages.
     - Pendant la construction des étangs, un soin particulier doit être apporté aux
digues: il ne s'agit pas seulement de jeter de la terre et d'empiler les mottes l'une
sur l'autre, l'étang ne serait pas étanche et il faudrait recommencer le travail.

     - Il faut d'abord enlever la couche de terre arable (terre noire) et les déchets
organiques (herbes, feuilles, racines) de la surface sur laquelle la digue doit être
installée. Ensuite, sur cette surface nettoyée, on dépose successivement de fines
couches de terre argileuse et propre qu'il faut damer vigoureusement couche après
couche. Chaque digue doit être ainsi montée progressivement en veillant à ce que
leurs pentes ne soit pas trop raide, pour éviter l'érosion.
2o méthode: frais de construction estimés sur base de la valeur moyenne enregistrée en
milieu rural

 Actuellement, en République du Burundi, la valeur moyenne du coût de construction


d'un are de bassin varie entre 5 000 et 7000 Fr Bu/are (d'après les enquêtes réalisées
en milieu rural en 1991 par le projet d'appui à la pisciculture rurale et les volontaires du
Corps de la Paix lors de l'établissement des fiches de recensement des pisciculteurs et
des étangs).

La valeur annuelle de l'amortissement des six bassins de 4 ares est alors de:

(7 000Fr Bu × 4 ares × 6 bassins)/20 ans = 8 400 Fr Bu

Donc, suivant ces deux méthodes d'estimation des coûts de construction utilisées,
la valeur annuelle de l'amortissement du coût de construction d'une station
piscicole de 24 ares d'étangs varie entre 8 400 et 9 000 Fr Bu par an; dans les
calculs qui vont suivre, nous retiendrons la valeur la plus élevée, pour couvrir
toutes les situations possibles.

1.3: Frais d'équipement des étangs

 Les étangs construits, il reste à les remplir d'eau pour les empoissonner. Avant de faire
rentrer l'eau dans les bassins, il faut être en mesure de contrôler à chaque instant l'eau
qui rentre et l'eau qui sort du bassin.
 Certains pisciculteurs effectuent une simple saignée dans le canal d'alimentation vers
chaque bassin, et conservent la même hauteur d'eau à l'intérieur, par un tuyau de
«tropplein» (qui empêche l'eau de monter au-dessus des digues):
 Si le pisciculteur utilise cette méthode peu coûteuse, il doit au minimum acheter un
tuyau de “trop-plein” dont le diamètre est supérieur ou égal à celui plaçé à l'entrée d'eau
(s'il y en a) pour éviter que le bassin ne déborde.
 Pour vidanger son bassin sans devoir casser la digue à chaque vidange, il devra placer
un tuyau plus gros à travers la digue, à son point le plus bas. Il obturera celui-ci (par
l'intérieur du bassin pour éviter les tentations de vol…) pendant les périodes de
production.
 Avec un tuyau PVC de 6m de long et 6 cm de diamètre (à 4 500 Fr Bu), il pourra réaliser
l'entrée d'eau et le “trop-plein”. Avec un tuyau PVC de 6 m de long et 11 cm de diamètre
(à 7 500 Fr Bu), il pourra installer son tuyau de vidange.
 L'ensemble des aménagements proposés pour équiper chaque étang coûte la somme
de 12 000 Fr Bu par étang. La durée de vie supposée des tuyaux PVC est estimée à 10
ans. Ainsi, la valeur annuelle d'amortissement de l'équipement par étang est de 1 200 Fr
BU (par étang et par an); pour 6 étangs à équiper, cela revient à 7 200 Fr Bu par an

- il peut aussi équiper chaque bassin d'un petit dispositif en


ciment (ou"moine) servant à la vidange et au “trop-plein” des
étangs.
Chacun d'eux coûte 40 000 Fr Bu pour une durée de vie de
20 ans, soit 2 000 Fr Bu par an et par étang, et 12 000 Fr Bu
pour 6 étangs (soit 800 Fr Bu de plus par étang et par an).
Pour un coût d'amortissement annuel proche, le pisciculteur choisira la formule la
plus pratique et la plus durable: un moine dans chaque bassin. Ainsi la récolte des
poissons et les entretiens périodiques des bassins après chaque vidange seront
réalisés facilement et rapidement.

1.4: Amortissement du matériel d'exploitation.

Pour un paysan pisciculteur, il est nécessaire de prévoir un équipement minimum pour


entretenir et exploiter ses bassins. Cet équipement comprendra:

- une
- 8 500 Fr Bu
brouette
- deux
- 4 000 Fr Bu
pelles
- une
- 4 000 Fr Bu
damme
- une
- 1 000 Fr Bu
machette
- une
- 1 000 Fr Bu
faucille
- une
- 4 500 Fr Bu
épuisette
- une
- 5 000 Fr Bu
balance
Coût total: - 28 000 Fr Bu

La durée de vie de ce matériel est estimée à 5 ans (si on considère qu'il n'est utilisé que pour
l'exploitation piscicole). L'exploitant devra donc dépenser 28 000 Fr Bu tous les 5 ans pour
remplacer ce matériel minimum hors d'usage. Pour répartir cette dépense sur chaque année
d'exploitation, le pisciculteur divise le coût total du matériel par les cinq années pendant
lesquelles il espère l'utiliser: c'est la cote annuelle d'amortissement de son matériel
d'exploitation. On la calcule en divisant 28 000 Fr Bu (coût du matériel) par 5 ans (durée de vie
prévue du matériel): cela donne 5 600 Fr Bu/An.

Amortissement du matériel: 5 600 Fr Bu

1.5: Calcul des frais d'empoissonnement.

Les étangs sont bien construits et mis sous eau; le pisciculteur a acheté tout le matériel
nécessaire: il reste à mettre des poissons dans les bassins et à les nourrir.

Le pisciculteur devra avant tout choisir une espèce de poisson à élever.


II. peut en pêcher dans le fleuve et se lancer dans l'aventure avec une espèce de poisson dont
il ne connait pas les besoins: il perdra alors beaucoup de temps et d'argent à identifier une ou
plusieurs espèces adaptées aux techniques d'élevage en étang et aux aliments disponibles.

Il peut aussi choisir une espèce bien connue des pisciculteurs, qui a été expérimentée depuis
des années dans des stations piscicoles par des techniciens qualifiés, et qui donne des
résultats de production performants. Cette espèce, en Afrique Centrale est connue sous le nom
de:

Tilapia nilotica:

Ce poisson de la famille des Cichlidés grossit rapidement dans des étangs bien fertilisés. Il se
reproduit toutes les 4 à 6 semaines dès qu'il atteint un poids de 30 grammes. Le mâle aménage
un nid en forme d'assiette sur le fond sablonneux de l'étang et incite les femelles matures à
venir déposer leurs oeufs non fécondés dans son nid. Le mâle dépose immédiatement sa
laitance sur les oeufs après chaque “passage” d'une femelle.

La femelle de Tilapia nilotica prend tous les oeufs et la laitance dans sa bouche: c'est la
fécondation buccale; elle gardera les oeufs fécondés en bouche pendant plusieurs jours pour
les protéger contre les prédateurs (insectes aquatiques, grenouilles, poissons, oiseaux etc…).
L'éclosion des oeufs survient dans la bouche de la femelle, 4 à 5 jours après la fécondation.
Pendant ce temps, la femelle ne pourra pratiquement pas se nourrir, sa bouche étant occupée
par les 200 à 400 oeufs en développement: c'est l'incubation buccale. La paroi jugulaire de la
femelle se détend au fur et à mesure de la croissance des embryons (tout comme la paroi
abdominale des femelles de Mammifère pendant la gestation). Cette particularité permettra de
la distinguer facilement des mâles après la première ponte. Ensuite, après l'éclosion, la femelle
libèrera progressivement les jeunes larves pour les aspirer de nouveau chaque fois qu'un
danger se présente. Après 10 jours de surveillance, les alevins seront livrés à eux-même, sans
protection parentale
Le Tilapia nilotica (LINNE, 1758), est une espèce piscicole typiquement africaine
présente à l'etat naturel dans la plupart des grands fleuves et lacs de ce vaste
continent. D'un élevage très simple avec un régime alimentaire très souple et un
fort taux de croissance, cette espèce a été introduite avec succès dans
pratiquement tous les continents de la zone intertropicale (Amérique, Asie, Afrique)
et même dans les eaux chaudes industrielles des régions tempérées.

Son importance économique est loin d'être négligeable: en effet la production


mondiale de tilapias de pisciculture est proche de 280 000 Tonnes dont près de 40
000 tonnes sont produites en Afrique.

ATTENTION ! : le Tilapia
nilotica n'aime pas l'eau froide!

- Quand la température de l'eau excède 40 °C, le Tilapia


nilotica commence à se sentir en difficulté, sa croissance est
ralentie.
- Entre 25 °C et 35 °C, le Tilapia nilotica est a sa température
optimale: sa croissance individuelle varie entre 0,9 et 1,8 Gr
par jour selon le sexe et l'intensité de l'alimentation.
- En dessous de 20 °C, le Tilapia nilotica ne se reproduit plus
On peut constater ce phénomène lorsque en altitude, lors
d'une vidange d'un étang, on ne trouve des nids que dans la
partie supérieure des digues, là où la température est la
moins froide.
- En dessous de 15°C, le Tilapia nilotica cesse de s'alimenter
et meurt quand la température de l'eau reste en permanence
sous 12°C. Cette espèce ne peut pas survivre dans l'eau
froide. Or l'altitude est en relation étroite avec la température:
pour chaque 100 m d'altitude en plus, la température de l'air
baisse de 0,6 °C. La température de l'eau est liée à celle de
l'air, mais les variations de la température de l'air se
répercutent sur celle de l'eau avec d'autant plus de retard que
la masse d'eau est importante et immobile: c'est l'inertie
thermique de l'eau.

En concusion: plus on monte en altitude, plus la température de l'eau diminue et moins


les rendements sont élevés: au Burundi, au dessus de 2 000 mètres d'altitude, il fait trop
froid pour élever le Tilapia nilotica.

Le pisciculteur peut maintenant calculer ses frais d'empoissonnements:


En effet, puisqu'il a choisi d'élever une espèce de poisson bien connue et élevée dans toutes
les stations piscicoles principales, le coût et les normes techniques optimales
d'empoissonnement sont connus:

il faut empoissonner chaque m2 de bassin avec 2 alevins de Tilapia nilotica pesant chacun 10 à
20 grammes.

     - Dans notre exemple, nous prendrons comme poids moyen des alevins un
poids de 15 grammes. Il faut donc placer dans chaque bassin de 4 ares plus de
800 alevins de 15 grammes de poids moyen. Pour compenser les mortalités dues
aux manipulations pendant les transports, le pisciculteur achète 10% d'alevins en
plus.

 Ainsi il faut acheter 220 alevins par are de bassin; pour chaque étang de 4 ares il devra
en acheter 880. Les alevins sont vendus à 5 Fr Bu/pièce dans les stations piscicoles;
cela représente une dépense de 1 100 Fr Bu par are empoissonné. Pour un étang de 4
ares, le pisciculteur achète 880 alevins de 15 grammes (13 KG 200 de poisson à 334 Fr
Bu le Kg), soit 4 400 Fr Bu par bassin de 4 ares.
 Pour les 6 bassins de 4 ares qu'il veut empoissonner, le pisciculteur devra donc
dépenser 6 fois plus, soit: 26 400 Fr Bu au total, pour les 24 ares de sa station. Par la
suite, il produira lui-même ses propres alevins et réempoissonnera ses étangs avec une
partie de sa production (provenant de la différence entre production brute et production
nette).

Cette dépense sera également amortie sur 5 ans, car le pisciculteur achètera de nouveau
ses alevins en station après 5 ans pour renouveller sa souche de Tilapia nilotica. La
nouvelle souche achetée dans une station spécialisée dans la production d'alevins
sélectionnés sera à son tour utilisée pendant 5 ans avant d'être remplacée également.
     Cette méthode est à conseiller, car les pisciculteurs ont toujours tendance à
vendre les plus gros poissons (ils les vendent plus cher), pour ne garder que les
plus petits comme alevins destinés à la reproduction. Or les plus petits poissons
récoltés lors d'une vidanges peuvent être de vrais alevins parfaitement normaux,
mais ils peuvent aussi être de vieux poissons qui ont moins grandit que leurs frères
et soeurs. Si cette“ sélection à rebours” se répète à chaque vidange pendant de
nombreuses années, le pisciculteur risque d'augmenter considérablement le
pourcentage de poissons à mauvaise croissance dans son élevage.

En répartissant sur 5 ans les 26 400 Fr Bu calculés précédemment pour


empoissonner les 24 ares d'étang du pisciculteur, la cote annuelle
d'amortissement des frais d'empoissonnement vaut:
  5 280 Fr Bu/An

Remarque: si le pisciculteur suit bien les recommandations ci-dessus, la


différence entre la production brute (poids des poissons récoltés à la
vidange) et la production nette (poids des poissons récoltés à la
vidange moins le poids des poissons à la mise en charge) reste
pratiquement constante d'une année à l'autre par étang (ce sont tous
des étangs de même superficie, empoissonnés avec des Tilapia
nilotica de même poids moyen à peu de variation près, alimentés de
la même façon).

A chaque vidange d'un étang de 4 ares, le pisciculteur peut


réempoissonner un bassin de 4 ares sans frais supplémentaire, et
ainsi de suite pendant 5 ans.

Après 5 ans, le pisciculteur renouvelle sa souche de poisson et


achète de nouveau des alevins pour toute sa station: la différence
entre production brute et production nette n'est pas utilisée par le
pisciculteur la cinquième annéel: elle est vendue.

1.6 : Calcul des frais annuels d'alimentation.

Les aliments/fertilisants les moins coûteux pour produire du poisson actuellement au Burundi,
sont les fientes de volailles et la drèche de brasserie. Malheureusement les fientes de volailles
sont rares et la drèche de brasserie (qui contient 80% d'eau) coûte cher en transport…

L'alimentation des poissons à base de son de riz est le mode d'alimentation le plus facile à
doser et le plus rentable. En effet, il est possible de transformer en moyenne 8 Kg. de son de riz
en 1 Kg. de poisson frais en suivant de près les normes d'alimentation préconisées par le projet
d'appui à la pisciculture rurale.
Le son de riz est disponible, partout où le riz irrigué est cultivé, dans les plaines et les plateaux
de moyenne altitude (en dessous de 1500 m).

Ainsi chaque kilogramme de poisson frais produit coûte 40 Fr Bu en frais d'alimentation (soit
8Kg de son de riz à 5 Fr le Kg). La distribution et le dosage du son de blé dans les étangs ne
pose pas de problème particulier au pisciculteur, même si celui-ci ne possède pas de balance:
en effet l'usage d'une boîte Guigoz (contenant à la vente 450 grammes de lait en poudre),
comme mesure volumétrique du son de riz, permet de nourrir les poissons suivant le
programme d'alimentation des poissons mis au point par le projet “appui à la pisciculture
rurale”. Remplie à raz bord, chaque boîte contient plus ou moins 320 gr de son de riz.

On trouvera en annexe, la copie d'une fiche d'alimentation des étangs au son de riz mise à la
disposition des pisciculteurs. Au recto de la fiche est représentée la boîte “Guigoz”, utilisée
comme mesure volumétrique: chaque boîte représente un volume de 0,86 litre correpondant à
320 grammes de son de riz. Sur cette base est figuré le nombre de boites pleines de son qu'il
faut donner chaque jour dans un étang d'un are pour atteindre un rendement net de 50
Kg/Are/An (soit 5 000 Kg/Ha/An en 2 cycle d'élevage de 6 mois). Ce nombre de boîtes à
distribuer chaque jour dans chaque are de bassin augmente tous les mois d'une boîte en
fonction de la croissance en nombre et en poids des poissons.

Au verso de la “fiche d'alimentation des étangs au son de riz” sont figurées 6 microfiches
d'étang. Ces microfiches doivent être remplies par le vulgarisateur pour éviter les erreurs de
calcul du dosage de son de riz par les pisciculteurs.
Chaque microfiche ne concerne qu'un seul étang identifié par son numéro de recensement (ou
celui imposé par le pisciculteur pour sa facilité). Chaque microfiche est ainsi numérotée et
correspond à un étang dont la superficie est calculée et controlée par le vulgarisateur piscicole.
Celui-ci calcule également pour chaque étang (sur chaque microfiche) le nombre de boîtes
“Guigoz” qu"il faut déverser par jour dans l'étang identifié, en fonction de la durée d'élevage et
de la superficie réelle du bassin.

     - Pour simplifier le travail du pisciculteur, c'est en début de mois seulement que
le vulgarisateur ajustera la quantité de son à donner dans chaque étang; la
microfiche représentée ci-dessus correspond au premier des 6 bassins de 4 ares
analysés.
Un cycle d'élevage complet débute dans chaque étang par l'empoissonnement à 2 Tilapia
nilotica par mètre carré et se termine 6 mois plus tard par la vidange totale du bassin. Cette
période d'élevage permet de produire en 2 cycles par an, un poids maximum de poisson.

La quantié de son de riz nécessaire pour alimenter 24 ares de bassin en 2 cycles d'élevage par
an peut être calculée de la façon suivante:

 Il faut 200 Kg de son de riz par are et par 6 mois pour suivre le programme proposé
dans la fiche d'alimentation des étangs au son de blé.
 Il en faut 2 fois plus pour 2 cycles d'élevage, soit 400 Kg par are et par an.
 Pour un bassin de 4 ares, il faut en prévoir 4 fois plus, soit 1 600 Kg par an et par bassin
de 4 ares.
 Il faudra donc prévoir 6 fois la quantité annuelle de son nécessaire à la production d'un
bassin de 4 ares pour exploiter correctement les 6 bassins de 4 ares du pisciculteur,
soit:

9 600 Kg de son de riz par 24 ares et par an.

Connaissant le coût du Kg de son de riz, fixé à 5 Fr Bu le Kg, la


dépense annuelle totale à prévoir en son de riz pour exploiter 24 48 000 Fr Bu
ares d'étang vaut:

ATTENTION!: Le son de riz est vendu en moyenne à 5 Fr Bu le kilo; si ce prix


augmente à cause des frais de transport éventuels, le coût alimentaire total
augmente aussi en proportion.

1.7: Calcul des frais de main d'oeuvre temporaire.

En principe, pour exploiter 24 ares de bassin, le pisciculteur et sa famille suffisent largement


pour exécuter les travaux d'entretien et d'alimentation. Toutefois les pisciculteurs engagent
souvent de la main d'oeuvre temporaire complémentaire à l'occasion des vidanges. La
rémunération du travail de l'exploitant et de sa famille sera concrétisée par l'obtention d'un
bénéfice annuel et n'est pas comptabilisée comme dépense. Par contre, la main d'oeuvre
complémentaire est une dépense annuelle d'exploitation dont il faut tenir compte.

Les travaux à réaliser lors d'une vidange consistent à:

- vider l'étang

- récolter, trier et vendre (ou stocker) les poissons

- curer et nettoyer l'étang

- réparer les fuites éventuelles dans les digues

- remettre l'étang sous eau et la réempoissonner


Chaque bassin de 4 ares est vidangé deux fois par an et nécessite pour chaque vidange
l'emploi occasionnel de deux manoeuvres temporaires pendant un jour, soit 4 manoeuvres
temporaires par bassin et par an (2 manoeuvres par vidange d'un petit bassin de 4 ares,
vidangé 2 fois par an). La main d'oeuvre familiale exécute la plupart des travaux d'entretien.

Pour 6 bassins en exploitation, il faudra donc prévoir l'emploi temporaire de 24 journaliers


complémentaire à la main d'oeuvre familiale rémunérés à 150 Fr Bu par jour de travail, soit 3
600 FR Bu par an pour toute la station.

Frais annuels de main d'oeuvre temporaire: 3 600 Fr Bu

     Remarque: ces frais annuels de main d'oeuvre temporaire sont proportionnels


au nombre d'étangs en exploitation mais il faut prendre en compte leur superficie.
En effet le même nombre de personnes suffit pour effectuer les travaux décrits ci-
dessus dans des étangs d'une superficie inférieure ou égale à 5 ares; au delà, il
faudra employer un personnel complémentaire surtout si des réparations de digues
sont nécessaires.

2. LES RECETTES

2.1. Les productions escomptées

Si l'exploitant a suivi de près les recommandations en matière d'empoissonnement et


d'alimentation des bassins exploités pendant 6 mois en élevage mixte (sexes mélangés)
monospécifique (une seule espèce élevée) de Tilapia nilotica, les résultats de production qu'il
est en droit d'attendre (en basse et moyenne altitude) sont figurés ci-dessous:
Ainsi chaque bassin de 4 ares empoissonné avec 13,2 Kg d'alevins de 15 grammes de poids
moyen et alimenté en son de riz conformément à la fiche d'alimentation du projet produira 100
Kg de poissons à vendre et 13,2 Kg d'alevins destinés au réempoissonnement du bassin dès sa
remise en état de production. La production brute de chaque bassin de 4 ares exploité dans ces
conditions est estimée sur cette base à 113,2 Kg de poisson par vidange tous les 6 mois.

A chaque vidange d'un bassin de 4 ares, le pisciculteur garde assez d'alevins pour
réempoissonner le bassin vidangé; il ne commercialise donc que les 100 Kg de sa production
nette (si on admet qu'il empoissonne toujours ses bassins avec des alevins de même poids
moyen).

La production nette totale annuelle commercialisable par bassin de 4 ares est de 200 Kg de
poisson, soit pour 6 bassins de 4 ares: 1 200 Kg de poisson à vendre chaque année.

2.2. Le marché du poisson frais:

En République du Burundi le poisson frais est très apprécié en bordure du lac Tanganika et son
prix de vente au Kg est relativement élevé comparé à celui pratiqué au Zaïre. Sur les marchés
de l'intérieur, le prix de vente moyen observé est de 250 à 300 Fr Bu le Kg pour des poissons
dont le poids moyen varie entre 80 et 180 grammes.

En pratique, surtout dans l'intérieur du pays, les poissons sont souvent vendus en tas, faute de
balance, et il arrive fréquemment qu'un kilogramme de petits poissons se vendent plus cher
qu'un kilogramme constitué par 4 ou 5 gros poissons de 200 à 250 gramme piéce. En milieu
péri-urbain par contre, il est plus facile de vendre du gros poisson à un prix élevé (entre 400 et
800 Fr Bu le Kg) que du petit poisson.

Dans nos calculs de recettes, nous retiendrons trois catégories:

- les poissons (90 Gr <poids moyen < à 250 Fr Bu le


«marchands» 250 Gr) Kg

- les poissons (25 Gr < poids moyen < à 200 Fr Bu le


«moyens» 90 Gr) Kg

(5 Gr <poids moyen < 25 à 334 Fr Bu le


- les alevins vivants
Gr) Kg

A noter que les alevins vivants sont souvent vendus plus cher que les poissons «moyens» pour
leur valeur de «semence» (5 Fr Bu par pièce dans la plupart des localités, 10 Fr Bu à Kirundo,
jusqu'à 50 Fr Bu par pièce dans certaines localités où les pisciculteurs sont rares).

Ces catégories de prix indicatifs et modestes peuvent être retenus; toutefois il


faudra tenir compte de la taille du marché local pour ne pas y envoyer le même
jour une quantité de poisson supérieure aux besoins (ou au potentiel d'achat): ainsi
les marchés péri-urbains de Bujumbura peuvent facilement absorber plus de 1000
Kg de poisson frais par jour, mais ceux de l'intérieur du pays sont fréquemment
saturés par 100 Kg de poisson.

2.3. Les recettes escomptées

Le graphique figuré ci-dessous représente le pourcentage en poids obtenu en moyenne par


chacune des trois catégories de poisson (marchands, moyens et alevins) lors d'une vidange
d'un étang exploité en élevage mixte monospécifique de Tilapia nilotica (les pourcentages sont
évidemment différents pour des élevages plurispécifiques ou monosexes).

Ces différents pourcentages vont nous permettre de calculer la recette annuelle prévisionnelle
du pisciculteur en fonction de la valeur marchande de ses productions.

%des categories de poisson par vidange

Ainsi pour chaque vidange d'un étang de 4 ares exploité pendant 6 mois le pisciculteur récolte
100 Kg de poisson à vendre et 13,2 Kg de poisson à remettre vivant dans l'étang, soit 113,2 Kg
de poisson par vidange. D'après les pourcentages figurés sur le graphique les poids de poisson
obtenus par catégorie sont en moyenne les suivants:

Poids total: 113.20 Kg   100%  


Poids «marchands»: 56,60 Kg 50%
Poids «moyens»: 33,96Kg 30%
Poids alevins: 22,64Kg 20%

Tous les poissons ne seront pas vendus puisque le pisciculteur conserve 13,2 Kg d'alevins de
15 grammes de poids moyen par étang de 4 ares pour réempoissonner chaque bassin vidangé.
Les quantités de poisson à vendre par catégorie seront:

Poisson «marchand» 56,60Kg à 250 Fr Bu/Kg =   14 150 FrBu

Poisson «moyen» 33,96Kg à 200 Fr Bu/Kg =     6 792 FrBu


Poisson «alevin»   9,44Kg à 334 Fr Bu/Kg =     3 153 FrBu

Total des recettes par étang de 4 ares vidangé:   24 095 FrBu

Total des recettes (6 étangs vidangés 2 fois par an): 289 140 FrBu

Remarques: a La cinquième année, le pisciculteur renouvelle ses poissons et ne conserve pas


(sur sa production) les 13,2 Kg d'alevins par étang prévus pour ses réempoissonnements: il les
vend. Avec cette recette additionnelle, il achète de nouveaux alevins: cela correspond à un
“échange” d'alevins qui ne coûte rien au pisciculteur, et qui ne lui rapporte rien non plus: (c'est
un “échange” d'alevins qu'il produit contre des alevins d'une station).

b
 A partir de la sixième année, il ne doit plus payer l'amortissement de ses frais
d'empoissonnements (5 280 Fr Bu par an) puisqu'à la fin de la cinquième année d'exploitation, il
a «échangé» ses propres alevins contre ceux d'une station piscicole. La dépense initiale du
premier empoissonnement est par conséquent entièrement payée les cinq premières années.
Elle aurait pu être amortie sur 20 ans (pour une cote d'amortissement annuel quatre fois
inférieure, soit 1 320 Fr Bu), mais un accident (perte d'alevins par rupture de digue ou
manipulations brutales) est toujours possible sur d'aussi longues périodes.

3. LE BILAN D'EXPLOITATION

Pour 24 ares avec alimentation


au son de riz:

3.1: TOTAL DES DEPENSES LA PREMIERE ANNEE

Code Intitulé Montant Durée Amortissement


1.1.2.1: Barrage (1) 200000 Fr Bu 20 10000 Fr Bu
1.1.2.2 Canal (100 m) 3000 Fr Bu 20 150 Fr Bu
1.2: Etangs (24 ares) 180000 Fr Bu 20 9000 Fr Bu
1.3: Moines (6) 240000 Fr Bu 20 12000 Fr Bu
1.4: Matériel (1 lot) 28000 Fr Bu 5 5600 Fr Bu
1.5: Poissons (5 280 alv.) 26400 Fr Bu 5 5280 Fr Bu
1.6: Aliments (9 600 Kg) 48000 Fr Bu 1 48000 Fr Bu
1.7: Main d'oeuvre (24 j) 3600 Fr Bu 1 3600 Fr Bu
  Total dépenses 729000 Fr Bu   93630 Fr Bu
2.3: Recettes annuelles     289140 Fr Bu
3.1: Bénéfice annuel     195510 Fr Bu

3.2: TOTAL DES RECETTES CHAQUE ANNEE: 289 140 Fr


Bu/an.

195 510 Fr
3.3: BENEFICES ANNUELS SUR L'EXPLOITATION:
Bu/an.

Remarques: a Ce bénéfice annuel correspond à la rémunération du travail de l'exploitant et de


sa famille; réparti sur 12 mois (à raison d'une vidange par mois), ce bénéfice annuel équivaut à
un revenu mensuel de 16 292 Fr Bu.

 Sachant qu'une exploitation de cette superficie représente le quart du temps disponible du


b

pisciculteur, celui-ci pourrait gagner au moins quatre fois plus en exploitant une superficie
quatre fois plus importante.

4. L'OPPORTUNITE DE L'ALIMENTATION DES POISSONS

Certains pisciculteurs constatent que les poissons grossissent naturellement


dans l'eau des rivières, des fleuves et des lacs alors que personne ne leur
achète des aliments; ils en déduisent que le fait d'acheter des aliments pour
nourrir des poissons en étang est une dépense tout à fait inutile puisqu'ils
trouvent déjà leur nourriture dans l'eau.

Qu'en est-il exactement?

4.1: Les économies réalisées:

 Les pisciculteurs qui raisonnent de cette façon oublient que dans les rivière, les fleuves
et les lacs, les poissons ont beaucoup d'espace pour évoluer et chercher leur nourriture.
Dans un étang de pisciculture, les poissons sont très concentrés et ne disposent que de
très peu de nourriture naturelle à partager entre tous.
 Des expériences réalisées en station ont montré qu'un étang correctement empoissonné
pouvait produire en moyenne 4 à 5 Kg de poisson par are et par an si aucun aliment ni
aucun fertilisant n'est apporté dans l'étang. Cette faible production est 10 fois moindre
que celle obtenue dans un étang alimenté au son de riz; elle ne nécessite cependant
aucun frais ni aucun travail, mis à part l'empoissonnement et la vidange des étangs.
 Pour augmenter la quantité de nourriture naturelle disponible, le pisciculteur peut
aménager dans un coin de l'étang, une compostière dans laquelle il jettera tous les
déchets agricoles et ménagers disponibles. L'entretien de cette compostière peut être
assuré sans frais par la main d'oeuvre familiale. Dans ces conditions, l'expérience
prouve qu'il peut obtenir des productions allant jusqu'à 25 Kg par are et par an (soit la
moitié des productions obtenues avec le son de blé et cinq fois celles obtenues sans
compostière) sans rien acheter comme aliment.
 Tous les autres postes de dépense examinés dans l'étude de cas sont les même
puisqu'il aura à construire le barrage, le canal d'alimentation et les étangs, qu'il devra
acheter le même matériel minimum d'exploitation et les poissons et qu'il devra payer la
main d'oeuvre temporaire après chaque vidange.
 Ainsi la seule économie réalisée en n'achetant pas d'aliment représente dans le bilan
précédent une dépense en son de riz (48 000 Fr Bu) équivalent à 7% des dépenses
totales de première année et 51 % des dépenses annuelles du bilan d'exploitation: c'est
donc une part importante des dépenses d'exploitation.

4.2: Bilan d'exploitation comparé: (même pisciculture de 24 ares de bassin exploitée sans frais
d'alimentation, avec compost gratuit).

Remarque: des poissons mals nourris seront plus petit à la vidange et se vendront


sans doute moins cher que s'ils avaient été nourris correctement au son de riz;
pour ne pas influencer la comparaison, nous n'en tiendrons pas compte, en
admettant que pour une production piscicole réduite de moitié (faute
d'alimentation), la recette est seulement réduite de moitié.

BILAN
D'EXPLOI
TATION
COMPAR
E

Pour 24 ares fertilisés avec compost sans alimentation au son de riz:

Code Intitulé Montant Durée Amortissement


1.1.2.1: Barrage (1) 200000 Fr Bu 20 10000 Fr Bu
1.1.2.2 Canal (100 m) 3000 Fr Bu 20 150 Fr Bu
1.2: Etangs (24 ares) 180000 Fr Bu 20 9000 Fr Bu
1.3: Moines (6) 240000 Fr Bu 20 12000 Fr Bu
1.4: Matériel (1 lot) 28000 Fr Bu 5 5600 Fr Bu
1.5: Poissons (5 280 alv.) 26400 Fr Bu 5 5280 Fr Bu
4.1: Aliments (0 Kg: compost) 0 Fr Bu 1 0 Fr Bu
1.7: Main d'oeuvre (24 j) 3600 Fr Bu 1 3600 Fr Bu
  Total dépenses 681000 Fr Bu   45630 Fr Bu
2.3: Recettes annuelles     144570 Fr Bu
3.1: Bénéfice annuel     98940 Fr Bu

1:TOTAL DES DEPENSES ANNUELLES:   45 630 Fr Bu/an.


2:TOTAL DES RECETTES ANNUELLES 144 570 Fr Bu/an
3:BENEFICE TOTAL ANNUEL (sans frais d'alimentation):   98 940 Fr Bu/an
Ainsi, toutes conditions égales, un pisciculteur qui exploite 24 ares de bassin
sans acheter d'aliments gagne 144 570 Fr Bu par an alors qu'il aurait pu
gagner (dans la même exploitation et pour la même année) la somme de 289
140 Fr Bu (soit 195 510 Fr Bu de plus) s'il avait suivi le programme
d'alimentation au son de riz à 5 Fr Bu le Kg proposé par le projet d'appui à la
pisciculture rurale.

Il faut alimenter les poissons au son de riz: le bénéfice additionnel obtenu


sur 24 ares de bassin est de 96 570 Fr Bu; il correspond à plus de 97 % du
bénéfice obtenu sans aliment par le pisciculteur sur la même superficie

ATTENTION! Si le prix du Kg de son de riz augmente, à cause des frais de transport par
exemple, le bénéfice additionnel obtenu par le pisciculteur qui alimente ses poissons diminue
comme le montre le tableau ci-dessous:

Bénéfice annuel Bénéfice additionnel Prix/Kg de son


195510 Fr Bu 96570 Fr Bu 97.60% 5 Fr Bu
147510 Fr Bu 48570 Fr Bu 49.09% 10 Fr Bu
99510 Fr Bu 570 Fr Bu 0.58% 15 Fr Bu
51510 Fr Bu -47430 Fr Bu -47.94% 20 Fr Bu
3510 Fr Bu -95430 Fr Bu -96.45% 25 Fr Bu

 à 10 Fr Bu le Kg de son de riz, le bénéfice additionnel du pisciculteur qui alimente ses


poissons correctement est de 48 570 Fr Bu pour 24 ares de bassin (soit 49% de
bénéfice).
 à 15 Fr Bu le Kg de son de riz, ce bénéfice additionnel est presque nul (570 Fr Bu): le
pisciculteur qui élève ses poissons avec un compost (sans son de riz) gagne autant que
celui qui alimente avec son de riz pour la même superficie exploitée; bien qu'il produise
le double, il ne gagne pas plus que celui qui fertilise ses bassins sans alimenter ses
poissons au son de riz
 à 25 Fr Bu le Kg, le pisciculteur qui alimente ses 24 ares de bassins au son de riz ne fait
aucun bénéfice: il couvre juste ses frais annuels et travaille bénévolement. Il gagne
moins en alimentant ses poissons au son de riz que s'il fertilisait ses étangs par un
compost, car le prix du Kg de son de riz est trop élevé.

Opportunité de l'alimentation des poissons au son de riz


Prix du kg de son de riz en Fr Bu

Bénéfice sans achat de son, avec un


très bon compost
Bénéfice annuel en alimentant au son
de riz

5. LA TAILLE OPTIMALE DE L'EXPLOITATION

 Dans cette étude de cas, nous avons pu constater qu'un pisciculteur exploitant 24 ares
de bassins (empoissonnés à 2 Tilapia nilotica par mètre carré et alimentés au son de riz
en suivant de près la fiche d'alimentation des étangs figurée en annexe), obtenait
l'équivalent d'un revenu mensuel de 16 292 Fr Bu pour un travail estimé au quart de son
temps disponible.
 Certaines dépenses déjà effectuées comme la construction du barrage et une partie du
canal d'alimentation en eau peuvent servir à exploiter une plus grande superficie de
bassins à construire et à exploiter pour augmenter les revenus du pisciculteur.
 Si le pisciculteur décide de creuser 12 bassins de 4 ares chacun au lieu des 6 bassins
prévus dans l'étude de cas, son bilan d'exploitation se présentera comme suit:

BILAN
D'EXPLOITATION
POUR 48 ARES

Code Intitulé Montant Durée Amortissement


1.1.2.1: Barrage (l) 200000 Fr Bu 20 10000 Fr Bu
1.1.2.2 Canal (160 m) 4800 Fr Bu 20 240 Fr Bu
1.2: Etangs (48 ares) 360000 Fr Bu 20 18000 Fr Bu
1.3: Moines (12) 480000 Fr Bu 20 24000 Fr Bu
1.4: Matériel (2 lots) 56000 Fr Bu 5 11200 Fr Bu
1.5: Poissons (5 280 alv.*2) 52800 Fr Bu 5 10560 Fr Bu
1.6: Aliments (9 600 Kg*2) 96000 Fr Bu 1 96000 Fr Bu
1.7: Main d'oeuvre (48 j) 7200 Fr Bu 1 7200 Fr Bu
  Total dépenses 1256800 Fr Bu   177200 Fr Bu
2.3: Recettes annuelles     578280 Fr Bu
3.1: Bénéfice annuel 48 ares     401080 Fr Bu
  Revenu mensuel équivalent   33423 Fr Bu

 Si le site disponible est suffisamment vaste, le même barrage peut servir à agrandir
davantage encore la taille de l'exploitation. Certains coûts comme la construction du
barrage et l'achat du matériel d'exploitation peuvent être mieux rentabilisé au même coût
d'amortissement annuel, par l'obtention de plus fortes productions sur de plus grandes
superficies.
 Nous conservons, dans les bilans d'exploitation suivants, des accroissements de 24
ares en 6 bassins, pour pouvoir nous réfèrer aux détails figurés dans l'étude de cas;
cette méthode d'approche permet un accroissement d'une vidange par mois et par
module de 24 ajoutés.

Remarque: chaque bilan d'exploitation est établi sur la même méthode que la


précédente:

• amortissement du barrage au même coût annuel (quelle que soit la superficie


exploitée entre 24 et 96 ares).

• amortissement du canal d'alimentation en eau proportionnel à la longueur


additionnelle du canal (en ajoutant 60 mètres de canal, à 30 Fr Bu le mètre linéaire
de canal, par 6 étangs supplémentaires de 4 ares).

• amortissement du matériel d'exploitation au même coût annuel par 24 ares (qu'il


soit utilisé une fois par mois ou une fois par semaine); achat d'un lot par 24 ares.

• amortissements des autres coûts de fonctionnement (aliments, main d'oeuvre


complémentaire) proportionnels à la superficie exploitée et aux productions
piscicoles obtenues chaque année.

BILAN
D'EXPLOITATION
POUR 72 ARES

Code Intitulé Montant Durée Amortissement


1.1.2.1: Barrage (l) 200000 Fr Bu 20 10000 Fr Bu
1.1.2.2 Canal (220 m) 6600 Fr Bu 20 330 Fr Bu
1.2: Etangs (72 ares) 540000 Fr Bu 20 27000 Fr Bu
1.3: Moines (18) 720000 Fr Bu 20 36000 Fr Bu
1.4: Matériel (3 lots) 84000 Fr Bu 5 16800 Fr Bu
1.5: Poissons (5 280 alv.*3) 79200 Fr Bu 5 15840 Fr Bu
1.6: Aliments (9 600 Kg*3) 144000 Fr Bu 1 144000 Fr Bu
1.7: Main d'oeuvre (72 j) 10800 Fr Bu 1 10800 Fr Bu
  Total dépenses 1784600 Fr Bu   260770 Fr Bu
2.3: Recettes annuelles     867420 Fr Bu
3.1: Bénéfice annuel 72 ares     606650 Fr Bu
  Revenu mensuel équivalent   50554 Fr Bu

BILAN
D'EXPLOITATION
POUR 96 ARES

Code Intitulé Montant Durée Amortissement


1.1.2.1: Barrage (l) 200000 Fr Bu 20 10000 Fr Bu
1.1.2.2 Canal (280 m) 8400 Fr Bu 20 420 Fr Bu
1.2: Etangs (96 ares) 720000 Fr Bu 20 36000 Fr Bu
1.3: Moines (24) 960000 Fr Bu 20 48000 Fr Bu
1.4: Matériel (4 lots) 112000 Fr Bu 5 22400 Fr Bu
1.5: Poissons (5 280 alv.*4) 105600 Fr Bu 5 21120 Fr Bu
1.6: Aliments (9 600 Kg*4) 192000 Fr Bu 1 192000 Fr Bu
1.7: Main d'oeuvre (96 j) 14400 Fr Bu 1 14400 Fr Bu
  Total dépenses 2312400 Fr Bu   344340 Fr Bu
2.3: Recettes annuelles     1156560 Fr Bu
3.1: Bénéfice annuel 96 ares     812220 Fr Bu
  Revenu mensuel équivalent   67685 Fr Bu

- Le graphique suivant représente l'augmentation des “revenus mensuels


équivalents” en fonction de la superficie exploitée dans les conditions décrites dans
cette étude de cas:

Relation“ superficie exploitée - revenu mensuel équivalent”:

Superficie en ares

- On peut constater sur ces graphiques que l'accroissement du “revenu


mensuel équivalent” est plus que proportionnel à la superficie exploitée sur un
 
même site: le pisciculteur a par conséquent tout à gagner à agrandir le plus
possible son exploitation piscicole (si le marché le permet).

Relation “superficie exploitée et revenu mensuel équivalent”


 La droite représentée en bas du graphique ci-dessus, figure les revenus mensuels
équivalents que l'on obtiendrait si en multipliant par deux la superficie on multipliait par
deux le revenu mensuel équivalent (et ainsi de suite…). Cela équivaut dans la pratique à
exploiter plusieurs sites (d'une superficie de 24 ares tels que celui étudié) dans des
endroits différents: pour chaque site de 24 ares, il faut tout recommencer: barrage,
canal, étangs, matériel, etc…
 Celle représentée en haut du graphique figure les revenus mensuels équivalents tels
qu'ils ont été calculés dans cette étude de cas: l'accroissement du revenu mensuel
équivalent est plus que proportionnel à l'accroissement de la superficie exploitée. La
différence constatée entre ces deux droites représente les “économies d'échelle”
réalisées en utilisant un même investissement (comme ici le barrage) pour exploiter une
plus grande superficie d'étangs. Les bénéfices par unité de surface d'étang exploité sont
plus importants dans ce dernier cas, bien que les recettes soient les mêmes (sur des
superficies égales).

TABLEAU RECAPITULATIF 24 ares 24 ares 48 ares 72 ares 96 ares


  Sans son Avec son Avec son Avec son Avec son
Frais d'alimentation: 0 48000 96000 144000 192000
Frais de main d'oeuvre: 3600 3600 7200 10800 14400
TOTAL FONCTIONNEMENT: 3600 51600 103200 154800 206400
Amortissement barrage: 10000 10000 10000 10000 10000
Amortissement canal: 150 150 240 330 420
Amortissement étangs: 9000 9000 18000 27000 36000
Amortissement moines: 12000 12000 24000 36000 48000
Amortissement matériel: 5600 5600 11200 16800 22400
Amortissement poissons: 5280 5280 10560 15840 21120
TOTAL AMORTISSEMENT: 42030 42030 74000 105970 137940
Charges annuelles: 45630 93630 177200 260770 344340
Recettes annuelles: 144570 289140 578280 867420 1156560
BENEFICES ANNUELS: 98940 195510 401080 606650 812220
INVESTISSEMENT TOTAL: 677400 677400 1153600 1629800 2106000
Années de récupération: 6,85 3,46 2,88 2,69 2,59

 Le tableau récapitulatif ci-dessus résume les différents cas étudiés: les “années de
récupération” correspondent aux années pendant lesquelles le bénéfice de l'exploitant
sert à payer les investissements de départ (dotation aux amortissements comprises,
pour assurer la perennité de l'exploitation).
 On constate sur ce tableau que le “temps de récupération” des investissements diminue
avec l'augmentation de la taille de l'exploitation et avec l'intensification des productions
(un pisciculteur qui n'alimente pas ses poissons mettra très longtemps à valoriser ses
investissements car ses recettes diminuent au moins de moitié en alimentant mal ses
poissons).
 Dans ces conditions, la taille optimale d'une exploitation piscicole est de 96 ares, soit
approximativement un hectare de bassin: elle procure à l'exploitant occupé à temps
plein l'équivalent d'un salaire mensuel de 67 685 Fr Bu, ce qui dépasse largement le
salaire d'un cadre moyen employé dans la fonction publique en République Populaire du
Burundi.
 Avec un peu d'expérience et une formation complémentaire spécialisée, le pisciculteur
pourra facilement améliorer davantage encore ses rendements et augmenter ses
productions et ses revenus: en effet dans nos calculs nous n'avons envisagés que des
rendements de (5 000 Kg de poissons par hectare et par an accessibles à tous les
pisciculteurs débutants (il est possible d'obtenir 7 à 8 000 Kg de poissons par hectare et
par an avec plus d'expérience et d'aliments).

REMARQUE: La moyenne des rendements obtenus qu'il est possible d'atteindre


en station piscicole varie entre 6 500 et 8 000 Kg par hectare et par an. Ces fortes
productions ont pu être obtenues en suivant de près la croissance des poissons
par des pêches de contrôle fréquentes (une fois par semaine) et par un dosage
précis du son de riz distribué aux poissons (distribution journalière de 11% à 5 %
du poids total de poissons estimé par les pêches de contrôle dans l'étang). Ces
techniques sont accessibles à tous les pisciculteurs expérimentés désireux de
suivre un stage de perfectionnement; elles permettent d'augmenter davantage
encore la rentabilité des exploitations piscicoles par une intégration des, QB
activités agricoles et une intensification accrue des productions.

CONCLUSION:

 La pisciculture en République du Burundi est une activité rentable susceptible de créer


de nombreux emplois en milieu rural péri-urbain : le marché du poisson est largement
ouvert à tous et procure des revenus supérieurs à ceux offerts par la fonction publique.
 Ce constat devrait inciter de nombreux “sans-emploi” à produire du poisson pour gagner
leur vie et participer aux efforts du Gouvernement en matière de réduction des
importations de poisson, de réalisation de l'autosuffisance alimentaire et de lutte contre
le chômage.
 Le cycle d'élevage étant très court (6 mois) et continu toute l'année, pour des
investissements relativements réduits et rapidements productifs, cette activité devrait
figurer parmi les priorités des programmes de crédit rural à mettre en oeuvre.

Fiche d'alimentation des étangs


au son de riz

MODELE VOLUMETRIQUE UTILISE:


     
BOITE Guigoz
modèle 450 g
     

Poids de son par boite


  320 gr.
=

Poids total de son nécessaire par are de bassin pendant 6 mois: 200 kg.

Poids net total de poisson récolté après 6 mois à la vidange par are: 25 kg.

  Dose alimentaire journalière par are de bassin


1   mois:
o
         
 1
boîtes/jo
ur=

2 o mois:
2  
       
  boîtes/jo
  ur=    
3   mois:
o

3      
  boîtes/jo
ur=      
4   mois:
o

4    
  boîtes/jo
  ur=        
5 o mois:
5  
  boîtes/jo
ur=          
6   mois:
o

6
  boîtes/jo
ur=            

 
  VIDANGE = Fin du cycle d'élevage

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