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Date de la Séance: ........../...........

/2021
Module N°11 : La gestion de l’eau sur le périmètre
Séquence 01 : Organiser un tour d’eau
Séance 01 : Organiser un tour d’eau.
Filière : Irrigation
BLOC : 2
Durée : 75 heures

Élément de compétence Balises du contenu


1.1.1 Évaluer la source d’eau disponible
1. Organiser un tour d’eau 1.2.1 Évaluer les quartiers hydrauliques d’un
réseau d’irrigation.
1.3.1. Organiser les irrigants.
1.4.1. Déterminer le temps d’arrosage.

Objectif général :
A la fin de la séance, les apprenants doivent être capables de :
 Organiser un tour d’eau.
Objectifs spécifiques :
A la fin de la séance, les apprenants doivent être capables de :
- Évaluer la source d’eau disponible.
- Évaluer les quartiers hydrauliques d’un réseau d’irrigation.
- Organiser les irrigants.
- Déterminer le temps d’arrosage.
Stratégies d’enseignement
En utilisant des polycopies, des illustrations, des tableaux, des formules, des dessins, des
diapositives, amenons l’apprenant à :

- Évaluer la source d’eau disponible.


- Évaluer les quartiers hydrauliques d’un réseau d’irrigation.
- Organiser les irrigants.
- Déterminer le temps d’arrosage.
1. Organiser un Tour D’Eau (T.E)

Définition : Le tour d’eau (TE) est la période de l’application d’irrigation durant l’intervalle
d’irrigation, donc ici au maximum sept (7) jours mais souvent un (1) jour de moins pour
raison de : jour de marché, jour religieux, etc.

Définition : Intervalle d’irrigation (i) est la période entre deux applications successives
d’irrigation. Pour la culture du riz un intervalle de sept (7) convient bien, ce qui correspond à
une lame d’eau appliquée entre 10 et 15 cm. Cet intervalle d’irrigation de sept (7) correspond
avec le nombre de jour de la semaine.

Définition : Main d’Eau (ME) c’est le débit manipulable par un irrigant sans (trop de) perte
d’eau d’irrigation et d’énergie. Le choix de la ME est basé sur la maîtrise en pratique
d’irrigation d’un seul exploitant irrigant.

Le débit d’un CT = le débit pour une parcelle = une (1) main d’eau ME.

Pour faciliter la gestion d’eau et réduire les pertes en eau dans le réseau, il est recommandé :

 Un intervalle d’irrigation (i) de sept (7) jours pour la culture du riz i. pour les cultures
maraîchères l’intervalle = 1 à 2 jours ;
 Une main d’eau entre 20 à 40 litres/seconde ;
 Un TE de 6 à 7 jours (une parcelle d’un (1) hectare par jour).

Le débit d’un CT (= une (1) ME), est dévié sur les prises de parcelle/rigole de telle manière
que chaque parcelle reçoit à son tour un débit d’une (1) main d’eau durant le nombre d’heures
de pompage d’une journée d’intervalle d’irrigation.

En respectant ses principes : « Il y aura suffisamment d’eau d’irrigation pour toutes les
parcelles des exploitants irrigants, mais pas pour tous à la fois, à chaque exploitant irrigant
sur un CT son tour ».

Pour l’organisation d’un TE dans un périmètre irrigué, on a besoin d’un comité de gestion et
de certains critères :

Le comité de gestion de l’infrastructure hydraulique doit organiser l’irrigation de telle sorte


que le débit délivré aux ouvrages de répartition du canal primaire (Principal), les prises des
canaux tertiaires et ensuite sur les prises de rigole soient bien repartis. Il doit tenir compte du
temps de réponse du réseau, environ 15 à 30 minutes pour un réseau PIV (Périmètre Irrigué
Villageois). Pour la saison d’irrigation, les responsables du périmètre doivent :

 Etablir un calendrier cultural avec le nombre d’heures de pompage par jour ;


 Fixer des heures de démarrage et d’arrêt du pompage/jour pour une période du
calendrier (semaine, décade, mois…) ;
 Déterminer le T.E (Tour d’eau) sur les C.T : chaque C.T reçoit une seule M.E (Main
d’Eau) ;
 Déterminer le T.E sur les P.R (Prise Rigole) de tous les C.T.
Le jour de son T.E, l’exploitant a le droit de fermer toutes les autres prises rigoles (PR) sur
son C.T.

Une fois les GMP (Groupe Moto Pompe) en marche, les prises des C.T sont ouvertes suivant
le T.E déterminé. En cas de forte pluie, le pompage est arrêté et les prises des CT et PR sont

Au niveau parcellaire

Pour la gestion de l’eau au niveau d’un périmètre irrigué, il faut un renseignement sur le
cadastre de la zone et l’usage de l’eau par les exploitants. Il comporte :

 la liste de toutes les parcelles, leurs superficies, leurs localisations ;


 la liste de tous les usagers de l’eau ;
 les noms des propriétaires et des exploitants de chaque parcelle ;
 la position des canaux primaires, secondaires et tertiaires ;
 la superficie irriguée par chaque canal (secondaire et tertiaire) ;
 la superficie irriguée par chaque canal primaire (s’il y a plus d’un) ;
 la superficie totale du périmètre irriguée.
Le relevé parcellaire est entrepris pour permettre une distribution équitable de l’eau entre les
différents exploitants. Chaque exploitant doit recevoir l’eau en fonction de la superficie de sa
parcelle. Toutes les décisions et calculs (redevance, semences et autres intrants) à
entreprendre se feront en fonction de la superficie du périmètre. C’est une organisation qui
doit être régulièrement actualisée en fonction des informations fournies par les responsables
du comité de gestion.
Gestion de la pénurie d’eau
En irrigation il y a pénurie d’eau quand la quantité d’eau disponible n’arrive pas à satisfaire
les besoins en eau du périmètre irrigué suivant les conditions préétablies. Cette situation se
rencontre lorsque la source (rivière, fleuve, mare) atteint son niveau le plus bas. Au cours de
cette période, la demande en eau dépasse largement le débit disponible. C’est au cours de
cette période que des conflits éclatent, que les canaux sont endommagés (vannes brisées et
emportées, canaux cassés, trous rats). Il est important d’assurer une bonne gestion de la
pénurie (tour d’eau), c’est une période prévisible.
Principe de gestion de pénurie
Le principe de base, c’est d’avoir moins de surfaces en cultures à l’arrivée de la période de
pénurie d’eau, pour cela, il faut bien maîtriser le calendrier cultural et les besoins en eau. En
prévision de la période de pénurie, chaque usager ne devra mettre en culture qu’une partie de
ses terres ou changer de culture (plantes moins exigeantes en eau). Ainsi l’usager aura moins
d’eau (25%, 50%, 75 %, de la quantité maximale selon le cas).
Recommandations pour une meilleure gestion de la pénurie :
 diminuer la surface à arroser et avoir un tour d’eau spécifique pour l’étiage ;
 conserver la main d’eau optimum d’usage pour ne pas perdre d’efficacité ;
 diminuer le temps d’arrosage et pas le débit (main d’eau) ;
 jumeler plusieurs parcelles si possibles.
NB : En période d’étiage, il faut diminuer le temps d’arrosage et non la main d’eau
habituelle d’usage.
Du personnel pour assurer la distribution de l’eau, le contrôle du canal
Le comité de gestion du périmètre doit mettre en place du personnel pour la bonne
distribution de l’eau (tour d’eau) afin de prémunir toute action de désobéissance et de non
respect de la bonne marche de l’usage du tour d’eau.
Un vannier
Le vannier assure le maniement des vannes au niveau de la prise. De cette façon, il empêche
les débris et roches charriés par la rivière en crue, de pénétrer dans le canal principal. Il assure
aussi la manœuvre des vannes au niveau des canaux secondaires, voire tertiaires, selon la
configuration du réseau.
Des exigences importantes sont à prendre en considérations pour occuper ce poste ; elles
seront complétées et précisées par les responsables du comité de gestion:
- Habiter à proximité de la prise de façon à pouvoir intervenir rapidement en cas
d’urgence ;
- Etre toujours disponible surtout le soir ;
- Avoir la capacité et des compétences pour le poste.
Les tâches du vannier :
o S’assurer de l’entretien courant des vannes ;
o S’assurer de la pénétration libre et régulière de l’eau dans le canal principal et
secondaire ;
o Signaler tous les dégâts constatés au niveau du barrage, de la prise ;
o Faire part de l’état des ouvrages, du matériel et outils nécessaires.
La police des eaux ou gestion de conflit
Pour réduire les cas d’affrontements, de conflits, d’endommagements et de pertes au niveau
du périmètre irrigué, le comité de gestion doit mettre en place une structure de contrôle des
dégâts : « la police des eaux » pour veiller au respect de la bonne distribution de l’eau et le
respect du tour d’eau.
Le rôle de la police des eaux :
o Faire respecter l’horaire d’irrigation ;
o Surveiller l’infrastructure ;
o Constater et dresser des procès verbaux contre toutes personnes qui détournent l’eau,
détruisent les infrastructures et qui ne respectent pas les règles établies.
Les règles de distribution
Les règles de la distribution de l’eau ont plusieurs niveaux qui correspondent à chaque niveau
de répartition. Les différents types de structures les plus rencontrées proposent 2 à 3 niveaux :
Niveau 1 Canal tertiaire Exploitants
Niveau 2 Canal secondaire Sous-comité
Niveau 3 Canal primaire Comité de gestion

A chaque niveau elles précisent qui est l’exploitant (usager) ou non, de quels droits chaque
exploitant (usager) dispose et dans quelles conditions ces droits peuvent s’exercer, elles
précisent également les devoirs de chacun.
Les modes de distributions de l’eau
La distribution doit se faire de telle sorte que chaque parcelle reçoive une dose correcte au
moment opportun. À partir des modes de distribution, l’arrosage des parcelles est organisé
selon un calendrier d’arrosage.
Pour chacune des parcelles, les paramètres du calendrier des arrosages sont :
le débit ;
la durée ;
la période d’attente entre deux arrosages ;
les habitudes des irrigants dans le cas de réhabilitation.
Distribution par rotation fixe ou tour d’eau (date, débit, durée et fréquence de chaque
arrosage sont fixés à l’avance)
L’eau est distribuée à des intervalles réguliers avec un débit déterminé, plus important que le
débit nécessaire (le partage du temps permet de disposer de modules plus importants). Il
implique une succession des arrosages dans le temps, dans un certain ordre (conserver un
ordre fixe), on l’appelle distribution au tour d’eau rigide ou par rotation rigide : entre deux
arrosages d’une même parcelle, l’eau fait un tour en servant toutes les autres parcelles.
Le temps de distribution est fonction du débit d’arrosage et de la taille (superficie) des
parcelles.
Le calendrier cultural
Le calendrier cultural est un tableau dans lequel on représente les différentes périodes de mise
en cultures du périmètre, les dates de semis et de récolte pour chaque culture. Il détermine
dans une large mesure les besoins en eau du périmètre. Cet instrument est important et permet
de voir la période au cours de laquelle la demande en eau sera maximale.
Exemple de calendrier cultural
M Jan. Fév. Mar. Avr. Mai. Juin. Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Surface
ois .
Culture
Maïs R P R P
Riz P R
Haricot R P R P
Mil P R
P = Plantation R = Récolte
Le calcul du tour d’eau et du tableau d’horaire
Il se fait :
au niveau du canal primaire pour les secondaires ;
au niveau du secondaire pour les tertiaires ;
au niveau des tertiaires pour les parcelles (exploitants).
Pour calculer le tour d’eau, il faut connaître :
le débit en tête du canal primaire (tête morte) ;
la surface à arroser par secondaire/tertiaire ;
la main d’eau d’usage (pour le système) ;
le nombre de jours d’arrosage par semaine (6/7par exemple) et la durée journalière d’arrosage
(18/24 h, 24/24 h par exemple).
Proposition d’exercice le calcul d’un tour d’eau:
Etablir le calendrier d’irrigation pour le canal:
Débit en tête du canal : 240 L/s;
6 canaux secondaires de superficies (ha) respectives : 15 ; 28 ; 46 ; 18 ; 34 ; 27;
Fréquence de 7 jours ;
Main d’eau : 30 L /s
Réponse de l’exercice :
Les étapes :
1. Transformation de la superficie du canal secondaire en % de la superficie totale (on décide
que tout ce qui arrive sur le périmètre sera répartie équitablement selon la superficie) :
Canal 1 2 3 4 5 6 Totale
Superficie (ha) 15 28 46 18 34 27 168
Superf/ 0,0893 0,1666 0,2738 0,1071 0,2024 0,1607 1
Superf.Totale
% Superficie 8,93 16,67 27,38 10,71 20,24 16,07 100

2. Calcul du nombre de mains d’eau disponible pour chaque canal


Nombre total de mains d’eau disponibles = Q tête canal /niveau mains d’eau choisie ; soit :
240/30 = 8 mains d’eau
Main d’eau par canal = % superficie x nombre total de mains d’eau.
Canal 1 2 3 4 5 6 Totale
Superficie (ha) 15 28 46 18 34 27 168
% Superficie 8,93 16,67 27,38 10,71 20,24 16,07 100
Nbre main d’eau N 0,7144 1,3336 2,1904 0,8568 1,6192 1,2856 8

3. Calcul du nombre d’heures d’eau disponible pour chaque canal au cours de la semaine
Pour une semaine de 7 jours = 168 heures
Chaque canal recevra : N x168
Canal 1 2 3 4 5 6 Totale
Superficie (ha) 15 28 46 18 34 27 168
Nbre main d’eau N 0,7144 1,3336 2,1904 0,8568 1,6192 1,2856 8
Nbre d’heures/semaines(Nx168) 120 224 368 144 272 216 1344
1.1. Evaluation correcte de la ressource d’eau disponible
L’évaluation correcte de la ressource d’eau disponible dépend de la nature et de la provenance
des ressources en eau qui sont entre autre :
- Ressource en eau atmosphérique (Pluie, Neige, grêlon) ;
- Ressource en eau de surface ou superficielle (Fleuve, rivière, mare) ;
- Ressource en eau souterraine (Forage, puits, Galerie, PMH).
La disponibilité en eau du périmètre au cours d’une période déterminée. Elle résulte
essentiellement de deux sources : la pluie et l’irrigation en complément.
La disponibilité pour distribuer autant d’eau que nécessaire au périmètre durant toute la
période d’irrigation dépend essentiellement de la disponibilité de la ressource eau. Cette
disponibilité peut varier considérablement au cours de l’année et selon les années. D’autre
part, l’approvisionnement dépend de la capacité de l’installation. Les techniciens doivent
également être conscients que l’eau doit être disponible tout au long du cycle de culture, sans
interruption.
Il est donc important de connaître le volume d’eau que l’on peut prélever à partir d’une
ressource donnée pendant une campagne ou une année, notamment dans les cas suivants :
o création du réseau d’irrigation ;
o expansion du réseau ;
o modification de la saison de culture ;
o adjonction d’une deuxième campagne d’irrigation ;
o passage d’une culture demandant peu d’eau à une culture exigeante en eau.
L’apport d’eau d’irrigation au réseau dépend de deux facteurs techniques :
o le volume ou le débit de la ressource ;
o la capacité des ouvrages de prise et de transport.
1.1.1. L’évaluation correcte de la ressource en eau souterraine
Pour l’évaluation de la ressource des eaux souterraines, on crée des stations de suivi
évaluation du niveau de la nappe. Les équipements installés sont : les piézomètres et les
enregistreurs automatiques. Les données ainsi collectées sont traitées pour l’évaluation de la
disponibilité des eaux souterraines. Pour les puits on peut utiliser des sondes à aiguilles qui
permettent de déterminer le niveau statique et le niveau dynamique de l’eau ainsi que la
profondeur totale du puits. On peut ainsi mesurer le diamètre du puits et estimer la quantité
d’eau qui se trouve dans le puits. Mais le plus difficile serait d’évaluer la quantité d’eau
renouvelée après utilisation. De plus en plus des appareils et des études poussés dans ce
domaine sont en cours pour la détermination exacte de la quantité des ressources en eau
disponibles souterraine.
1.1.2. L’évaluation correcte de la ressource en eau atmosphérique
La pluie
C’est la principale source d’eau utilisée en agriculture à travers le monde et qui arrose
naturellement les plantes. La pluie est caractérisée par sa hauteur, son intensité, sa quantité, sa
durée et sa distribution dans le temps. On mesure la hauteur d’eau tombée avec un instrument
appelé pluviomètre. La mesure est entreprise chaque jour en prenant soin de porter la valeur
sur un document, l’unité de mesure est le millimètre (mm).
Lorsque la pluviométrie est au dessous de 120 mm d’eau par mois, l’agriculture pluviale est
risquée. On doit recourir à l’irrigation.
Recommandations pour installer un pluviomètre :
o placer le pluviomètre dans un endroit dégagé de tout arbre, loin des toitures de
maisons ;
o placer le pluviomètre à 1 mètre 50 au dessus du sol et protégé de toutes interventions
humaine et animale ;
o faire la lecture chaque matin et enregistrer les données dans un cahier.
Collecte des informations
Pour la collecte des précipitations, on choisit des sites dans lesquels on installe les
équipements (pluviomètres, les pluviographes et les radars) de suivi.
1.1.3. L’évaluation correcte de la ressource en eau de surface
L’irrigation
C’est l’apport des quantités d’eau nécessaires en complément aux apports naturels, au
moment opportun pour satisfaire les besoins en eau des plantes.
Irriguer veut dire arroser artificiellement les plantes. Si les cultures pluviales dépendent
entièrement des pluies, les cultures irriguées bénéficient d’arrosage organisé par l’homme au
moyen de canaux, de réservoirs, de pompes, etc.
On parle d’irrigation totale lorsque les besoins en eau de la culture sont satisfaits du début à la
fin par l’irrigation sans discontinuer. On parle d’irrigation de complément ou d’appoint
lorsque l’arrosage artificiel vient combler les déficits pluviométriques.
L’eau disponible pour l’irrigation provient généralement :
d’une rivière ;
d’une source ;
d’un lac ;
de l’eau du sous-sol ;
d’un lac ou retenue collinaire.
La quantité d’eau disponible varie dans le temps et dans l’espace. Ainsi, la mesure de débit est
plus difficile que celle de la pluie aussi il est important d’entreprendre des mesures de débit
avant les prises de décisions au niveau d’un système irrigué.
Mesures de débit
Le débit dans un canal, une rivière, une source, est la quantité d’eau qui passe dans ce canal
ou cette rivière au cours d’un temps bien déterminé. On la mesure le plus souvent en litre par
seconde (L/s) pour les petits débits et en mètres cubes par seconde (m3/s) pour les gros débits.
La mesure du débit est entreprise pour :
connaître la quantité d’eau disponible (l’apport en eau de la rivière ou du canal) ;
calibrer les canaux, pour dimensionner un ouvrage ;
mieux partager la quantité d’eau disponible entre les canaux ;
assurer une distribution équitable.
Principe de mesure de débit par flotteur
La section mouillée est déterminée par la forme du canal (rectangulaire, trapézoïdale). La
mesure de la vitesse V se fait en mesurant le temps t au cours duquel le flotteur a parcouru la
distance d :
Vitesse = distance/temps (V = d/t)
Cette vitesse est ensuite corrigée par un coefficient pour tenir compte du fait que la vitesse en
surface est supérieure à la vitesse moyenne.
Largeur du canal Canal revêtu Canal en terre
< 30 cm 0,75 0,6
De 30 à 60 cm 0,8 0,67
De 60 à 100 cm 0,85 0,7

Le débit Q s’obtient ensuite en multipliant la vitesse V par la section mouillée S :


Débit = section mouillée x vitesse (Q = S x V).
L’évaluation de la ressource en eau de surface, il s’agit de choisir les sites (stations
hydrologiques) qui sont :
- Station limnimétriques, équipées d’échelles limnimétriques et/ou d’enregistreurs
automatiques
- Station de jaugeages aussi équipées d’échelles limnimétriques et en plus dans les
lesquelles on procède aux jaugeages.
Les jaugeages effectués aux stations de jaugeages permettent d’établir les courbes de tarage.
Celles-ci vont servir à traduire les cotes d’eau lues aux échelles ou collectées par les
enregistreurs automatiques en débits. Ces informations vont constituer des séries de données
de cotes et de débits sur les périodes plus au moins longues qui vont servir à l’évolution des
ressources en eau de surface.
Evaluation des ressources en eau
Pour l’évaluation des eaux de surface, en fonction de la disponibilité des données, on utilise :
- Les méthodes statistiques quand il existe des séries de données mesurées sur une
période suffisante. Pour cela, il existe beaucoup de lois statistiques dont les plus
importantes sont la loi de GAUSS (pour les valeurs moyennes) et celle de Gumbel
(pour les valeurs extrêmes).
- Les méthodes utilisant les caractéristiques des bassins au cas où il n’existe pas de
données hydrologiques mesurées sur une longue période. Parmi ces méthodes, on peut
citer la méthode de CIEH et celle de l’ORSTOM.
Pour l’application de la méthode CIEH, on a généralement besoin de la surface du bassin
versant, de la pluie moyenne annuelle sur le bassin, de l’indice global de pente et du
coefficient de ruissellement décennal. Il existe pour cela des abaques pour la détermination de
la crue de projet.
En ce qui concerne la méthode ORSTOM, elle tient compte comme celle du CIEH, de la
surface du bassin versant, de la pluie moyenne annuelle du bassin, de l’indice global de pente,
du coefficient de ruissellement décennal, mais aussi, de la pluie journalière décennale et du
temps de base des hydro grammes. Ces deux derniers paramètres sont importants dans la
détermination des débits de pointe qui sont importants pour les études de réalisations de
barrages. C’est pourquoi, la méthode ORSTOM a été utilisée pour la détermination des débits
de pointe des cours d’eau non pérennes alimentent les retenues d’eau des différents barrages.
Au début, la méthode, encore appelée Méthode RODIER –AUVRAY (1965) s’appliquait à
des versants de superficie inférieure à 200 km² dans les zones à pluviométrie ne dépassant pas
1 600 mm. Par suite, cette méthode a été révisée et améliorée en 1988 par Rodier et Ribstein
pour les petits bassins versants sahéliens inférieurs à 10 km².
En 1993, la méthode a été de nouveau révisée et améliorée pour tenir compte des bassins
versants tropicaux dont les superficies sont supérieures à 10 km².
Par cette méthode, on peut déterminer le débit pointe de la crue décennale ainsi que le volume
moyen annuel ruisselé. Le débit de pointe de la crue décennale se détermine par la relation
suivante :
Qp10 = (K x Pj10 x Kr10 x S x α)/TB, avec
K: Rapport de la pluie décennale à la pluie moyenne sur le bassin versant, aussi appelé
coefficient d’abattement ;
Pj10: Pluie journalière décennale (en mm);
Kr10: Coefficient de ruissellement correspondant à la pluie décennale;
S : Superficie du bassin versant (en km²) ;
α: Rapport du débit maximal sur le débit moyen pendant le temps de base;
TB : Temps de base (en secondes)
1.2. Détermination correcte des quartiers hydrauliques
C’est la surface de l’ensemble des parcelles qui peuvent être irriguées à partir d’une même
main d’eau. Le quartier hydraulique est souvent alimenté par un même canal ou une même
maille hydraulique autour desquels s’organise un tour d’eau entre les différents irrigants. Il est
déterminé par l’expression suivante :
l
M( )
s
W (ha) = l .
s
DMP ( )
ha
M (l/s): la main d’eau.
DMP (l/s/ha) : le débit maximum de pointe.
Un quartier hydraulique est un ensemble de parcelles alimenté par un canal secondaire ou
tertiaire. Il correspond à une unité géographique de distribution de l’eau, par exemple un
groupe de parcelles qui disposent du débit durant un temps déterminé ou une fraction du débit
de manière permanente. Un quartier hydraulique peut être désigné également par le terme de
secteur hydraulique.
Les quartiers hydrauliques correspondent également à des groupes d’exploitants (usagers) qui
coopèrent pour se répartir l’eau selon les règles établies. Ils correspondent donc également à
des unités sociales de répartition de l’eau. Dans les systèmes d’irrigation historiquement
constitués, ces quartiers hydrauliques sont rarement le fruit du hasard. Ils reflètent
généralement la structuration de groupes sociaux spécifiques, par exemple des familles
d’origines communes, un groupe uni par des relations de voisinage, les membres d’une même
communauté, etc.
1.3. Bonne organisation des irrigants
La gestion d’un système d’irrigation par une organisation d’irrigants nécessite de bien
connaitre le réseau et les différents ouvrages qui le constituent, ainsi que de maîtriser
différents outils de gestion afin de permettre une répartition équitable de l’eau.
Dans le cadre du transfert de gestion d’un système irrigué, une association d’irrigants
reconnue et légitime doit être formée, et dotée de moyens et compétences pour fonctionner
démocratiquement et prendre en charge la gestion du système irrigué.
Bonne organisation pour la gestion des systèmes irrigués
Les objectifs de la gestion :
assurer une augmentation de la production agricole par une meilleure gestion des systèmes
irrigués
Donner la responsabilité de la gestion du périmètre irrigué aux irrigants (exploitants).
permettre une réelle gestion des systèmes irrigués afin d’assurer :
- la pérennité du système
- une bonne gestion de la ressource hydraulique
- une distribution équitable
- un équilibre financier.
Les principes
L’Etat reste propriétaire des ressources en eau et des infrastructures hydrauliques. La maîtrise
d’ouvrage est assurée par l’Etat
La gestion se fait par l’intermédiaire d’un comité de gestion selon les réalités de chaque
périmètre.
L’Etat délègue la gestion à une association d’irrigant reconnue compétente.
Les mandats de chaque acteur
Les usagers (exploitants)
Ils doivent être organisés en une seule association
La structure doit être représentative
La structure doit être opérationnelle
La structure doit être reconnue
Il y a une obligation de s’associer pour tous les utilisateurs de l’eau
L’usager est celui qui exploite une parcelle.
Les tâches des membres du comité de gestion
Le président :
appliquer et faire appliquer les décisions prises en assemblée générale
coordonner les activités de l’association
veiller à l’exécution du budget voté en assemblée générale
superviser la gestion et la bonne utilisation des biens de l’association
rendre des comptes à l’assemblée générale
Le secrétaire :
faire circuler l’information auprès des membres de l’association
informer les membres sur les dates et les lieux des différentes rencontres ou activités de
l’association
rédiger les comptes rendus des assemblées générales et des réunions du comité de gestion
lire le compte rendu de la précédente rencontre en début de chaque assemblée générale ou de
chaque réunion du comité
conserver les documents de l’association (liste des membres, compte rendus)
rédiger les correspondances de l’association
Le trésorier :
garder les fonds et les biens de l’association
enregistrer les entrées et les sorties d’argent
percevoir les cotisations des adhérents
tenir à jour le cahier de caisse et celui des cotisations
mettre à disposition du comité de surveillance les documents nécessaires aux contrôles de la
gestion et de la comptabilité
informer régulièrement le(s) président(s) sur l’état des fonds et des biens de l’association
Les conseillers :
appuyer le comité de gestion dans sa réflexion sur le fonctionnement de l’association et sur
son avenir
recueillir les avis des adhérents et en informer le comité de gestion
contribuer à régler les litiges et les conflits de l’association
Les niveaux d’organisations d’une association d’irrigants
Le niveau d’organisation va dépendre de la taille du périmètre irrigué et du nombre d’usagers
présents sur le périmètre l’association peut ainsi être organisée en un seul niveau, deux
niveaux ou trois niveaux.
Un seul niveau d’organisation :
Ce sont de petits périmètres irrigués (PPI), moins de 200 hectares. Tous les usagers
(exploitants) se groupent alors au sein de l’association d’irrigants. La plus haute instance de
l’association est l’assemblée générale, elle élit un comité directeur responsable de la
gestion.
Deux niveaux d’organisation :
Ce sont des périmètres irrigués de 200 à 2000 hectares.
Le premier niveau de participation se fait au niveau du quartier (porte, quartier) qui
correspond en général à un canal secondaire. Tous les exploitants se réunissent en assemblée
de premier niveau pour élire un comité de quartier qui comprend au minimum trois membres :
le président, le secrétaire et le trésorier.
Le second niveau de participation est l’association des irrigants qui correspond à tout le
périmètre, c’est à dire à l’ensemble des canaux secondaires. Tous les représentants des
comités de quartier (présidents, secrétaires, trésoriers), se réunissent en une assemblée
générale de second niveau pour élire le comité directeur, ou comité central.
La plus haute instance de l’association est donc l’assemblée générale qui va élire un comité
directeur de sept membres pour la gestion des affaires courantes.
Du fait d’un nombre important d’usagers, le comité directeur n’est donc pas élu par une
assemblée réunissant l’ensemble des usagers. Il est élu sur le mode indirect par l’assemblée
générale de tous les membres des comités de quartier.
Trois niveaux d’organisation
Dans le cas de périmètres de plus de 2000 hectares.
Le premier niveau de participation est le quartier d’irrigation qui correspond en général à une
porte (canal secondaire ou tertiaire). Tous les exploitants du quartier se groupent au sein d’un
groupement de quartier. Il se réunit en assemblée de quartier pour élire un comité de quartier
qui comprend au minimum trois membres : président, le secrétaire, le trésorier.
Le second niveau est le canal primaire. Le comité du second niveau est élu au mode indirect
par une assemblée générale qui regroupe tous les responsables des comités de quartier. Il
comprend au minimum trois membres, président, secrétaire, et trésorier.
Le troisième niveau est l’association des irrigants qui correspond à l’ensemble des canaux
primaires et donc à la totalité des quartiers. Etant donné le nombre important d’usagers, le
comité d’association est élu au mode indirect par une assemblée générale qui regroupe tous
les comités de quartier.
Les rôles des comités et des responsables au sein des comités
Le comité de quartier
Tenue à jour du calendrier d’irrigation
Organisation des travaux de curage et d’entretien régulier des canaux secondaires et tertiaires
Organisation des réunions de formation et d’information au profit des membres
Surveillance du respect des règlements d’utilisation de l’eau d’irrigation tant par les
exploitants que pour les autres habitants de la localité (police des eaux)
Rédaction de rapports constatant toute forme de trouble ou de désordre intervenant sur le
réseau, par la faute des exploitants pour des tiers
En cas d’impossibilité de règlement des problèmes, transmission de rapports au comité
directeur de l’association
Encouragement des membres à accomplir leur devoir
Souci de veiller au respect des droits des membres
Rôle de conciliateur en cas de conflit opposant des membres du comité de quartier à propos
de l’utilisation de l’eau d’irrigation
Rôle du président du comité de quartier
Convoquer et présider les réunions des comités de quartier
Représenter les comités de quartier par devant le comité de gestion de l’association et les
autorités locales
Tenir le comité directeur informé de l’état et du fonctionnement du système d’irrigation
Rôle du secrétaire du comité de quartier
Tenir à jour les registres du comité de quartier et conserver les archives
Rédiger les comptes rendus des réunions, les lettres et les procès-verbaux
Rôle du trésorier de comité de quartier
Tenir à jour les comptes du comité de quartier
Collecter les cotisations des exploitants et les verser au trésorier du comité directeur de
l’association
Effectuer sur autorisation écrite du président et du secrétaire les dépenses courantes
nécessaires au bon fonctionnement du groupement de quartier
Gérer les fonds alloués par le comité directeur pour le financement des travaux et autres
activités du groupement de quartier
Le comité directeur ou comité central (second et troisième niveau)
Tenue et actualisation du rôle d’irrigation
Définition et contrôle du tour d’eau
Organisation de la police de l’eau
Suivi de l’état du réseau et décisions de réparations
Etre partenaire de la direction départementale de l’agriculture pour les besoins de financement
ou en conseil technique
Information des usagers
1.4. Détermination correcte du temps d’arrosage
Pour déterminer le temps d’arrosage, il faut au préalable déterminer certaines caractéristiques
à savoir :
Déterminer les besoins en eau des cultures irrigués, dont le calcul diffère d’une culture à
l’autre.
Prenons l’exemple des cultures vivrières, le besoin en eau de la culture se détermine comme
suit :
ETP = ETo x Kc
ETP : besoin en eau de la culture
ETo : Evaporation.
Kc : coefficient cultural
Coefficient cultural Kc
Le Kc est exprimé par un chiffre compris 0,5 et 1,25 car il évolue en fonction des différents
stades de développement de la culture. Il faut connaître le Kc maximum de la culture pour
dimensionner votre système d’irrigation.
Déterminer la dose pratique Dp
h
Dp = x Wdisp
3
h= profondeur d’enracinement de la culture
Wdisp= l’humidité disponible dans le sol.
Déterminer la période d’arrosage
Dp
T=
ETP
Dp : Dose pratique
ETP : besoin en eau de la culture
En fin détermination du temps d’arrosage
ETP x P x T x Sa
Tarrosage =
Q
ETP : besoin en eau de la culture
P : Pluie
T : la période d’arrosage
Sa : Surface irrigué
Q : débit.
1.5. Elaboration d’un bon graphique du tour d’eau
Date de la Séance: ........../.........../2021
Module N°11 : La gestion de l’eau sur le périmètre
Séquence 02 : Mettre en œuvre un tour d’eau
Séance 01 : Application correcte du graphique du tour d’eau.
Filière : Irrigation
BLOC : 2
Durée : 45 heures

Élément de compétence Balises du contenu


2.1.1 Appliquer un graphique du tour d’eau
2. Mettre en œuvre un tour d’eau 2.1.2 Exécuter le tour d’eau selon le graphique élaboré.
2.2.1. Appliquer les règles d’hygiène et de sécurité.

Objectif général :
A la fin de la séance, les apprenants doivent être capables de :
 Mettre en œuvre un tour d’eau.
Objectifs spécifiques :
A la fin de la séance, les apprenants doivent être capables de :
- Appliquer un graphique du tour d’eau.
- Exécuter le tour d’eau selon le graphique élaboré.
- Appliquer les règles d’hygiène et de sécurité
Stratégies d’enseignement
En utilisant des polycopies, des illustrations, des tableaux, des formules, des dessins, des
diapositives, amenons l’apprenant à :

- Appliquer un graphique du tour d’eau.


- Exécuter le tour d’eau selon le graphique élaboré.
- Appliquer les règles d’hygiène et de sécurité
2.1. Application correcte du graphique du tour d’eau
Pour appliquer le tour d’eau dans un périmètre irrigué, il faut connaître les parramètres
suivants :
Connaître la superficie totale du périmètre irrigué.
Débit de la pompe qui sert à l’alimentation en eau du périmètre irrigué.
L’intervalle d’irrigation (i) pour la culture riz on utilise généralement 7.
Tour d’eau qui dépend du calcul et de la conception de l’aménagement.
Superficie de la parcelle irriguée par jour.
Besoin en eau de la culture durant le moins où la demande est au maximum (période de
pointe).
Exemple d’application
Soient les données suivantes :
Superficie du périmètre irrigué villageois (Spiv) = 42 hectares
Débit du groupe motopompe (Qp) = 150 l/s
L’intervalle d’irrigation (i), culture riz = 7 jours (accord exploitants)
Tour d’eau (TE) = 7 jours (accord exploitants).
Superficie (Spar) parcelle irriguée par jour = 1 ha/j.
Besoin en eau (QBe) durant le mois de Mars = 2 l/s/ha.
Réponse
Calcul de répartition d’eau d’irrigation
Qp 150l/ s
Débit fictif continu (DFC) disponible =
Qpiv
=
42 ha
= 3,57l/s/ha
Spiv 42ha
Nombre de main d’eau (ME) =
Spar x TE
= 1ha / j x 7 j
= 6 nombre entier)
NB : Pour avoir un nombre entier il faut jouer sur la supericie du périmètre irrigué et la
superficie de la parcelle irriguée par jour.
La main d’eau (ME) = Ddisp x TE x Spar = 3,57 l/s/ha x 6 x 1 ha/j = 25 l/s.
Contrôle de la main d’eau, au Mali la main d’eau est comprise entre 20 à 40 l/s donc la
moyenne donne 30 l/s.
Spiv 42 ha
Nombre de parcelles (Npar) =
Spar
= 1 ha
= 42.
h QBe i
Pompage par jour ( ) = 24 h/j x x = 13,4 h/j.
j Qdisp TE
Tous les jours durant le mois/décade/semaine, le GMP fonctionne durant 13 à 14 heures/jour.
Durant un (1) jour, six (6) parcelles sont irriguées simultanément avec le débit de 25 l/s
(1ME) durant 13 à 14 heures.
Durant sept (7) jours, 7 x 6 = 42 parcelles auront reçu leur besoin en eau pour une période de
7 jours.
Vérification des calculs
Un débit de 25 l/s sur une parcelle de 1 hectare durant 13,4 heures une fois tous les sept jours
l
25 x 13,4
s
= Besoin en eau durant le mois de Mars OK.
24 l
=2 /ha
7 s
2.1.2. Exécutions du tour d’eau selon le graphique élaboré
Pour pouvoir exécuter le tour d’eau éléboré selon le graphique, le comité de gestion du
périmètre doit chercher un technicien du génie rural qualifier qui mettra en œuvre les
dispositions prises.
Respect du calendrier cultural avec le nombre d’heures de pompage par jour pour diminuer
les dépenses supplémentaires.
Fixer les heures de démarrager et d’arrêt du GMP par jour.
Respect des tours d’eau sur les canals tertiaires, chaque CT recevant sa main d’eau.
Respect des tours d’eau sur les prises rigoles (PR) de tous les CT.
Le technicien GR communément appelé aiguadier doit se charger de la coordination et de
l’arbitrage du TE sur PR, ainsi que de la vérification de l’état du CT. Il assure la manipulation
de la prise du CT, veille à l’instauration d’une discipline au sein du groupe exploitants
dépendant du même CT. Il doit veiller à ce que les besoins en eau d’irrigation soient
compatibles avec le débit du CT et au respect du tour d’eau. Il inspecte, organise et contrôle
les travaux d’entretiens du CT et PR.
Les exploitants au niveau de la prise rigole doivent impérativement respecter le tour d’eau
entre eux afin de ne pas le fausser sur les CT. Chaque exploitant est responsable de la
maintenance des infrastructures quaternaires (PR, rigoles, diguettes, nivellement des bassins,
colature…) de sa parcelle et contribue à la construction et à la maintenance des infrastructures
communes (prises des CT, CS/CP). Il contribue également aux travaux d’entretien des
infrastructures communes du périmètre.
2.2. Respect des normes techniques
2.2.1. Application des règles d’hygiène et de sécurité
Les activités agricoles en culture irriguée se déroulent dans un contexte où les acteurs sont
régulièrement en contact avec l’eau. Les populations doivent alors faire face à des dangers
liés à leurs activités et à leurs comportements : immersion partielle du corps, manipulation de
Boue, utilisation de pesticides etc.
Les exploitants utilisent massivement les pesticides pour lutter contre les adventices et les
fertilisants dans le but d’améliorer leur rendement.
La manipulation de 1a terre, de la boue et d’intrants se déroulent essentiellement lors de la
préparation du sol et de l’épandage du fumier. Pendant la préparation du sol, les paysans
remuent constamment la terre, s’exposant ainsi aux piqûres de serpents et de scorpions.
L’épandage du fumier est également fait à la main. Les déjections contenant des objets
pointus et tranchants peuvent blesser les exploitants. Enfin l’ingestion et l’inoculation de boue
présente un danger pour la santé.
L’utilisation des produits phytosanitaires par des exploitants s’avère être dangereux pour la
santé n’utilisant pas les matériels nécessaires pour se protéger en portant des gants, de masque
à gaz, et de lunette pendant le traitement dans le périmètre.
Sans l’utilisation de ces matériels, ils s’exposent :
- Ingestion de substance ;
- Contact de la peau et les yeux avec le produit ;
- Inhalation de poussière et de vapeurs.
Néanmoins certaines précautions sont observées : faire le traitement tôt le matin ou le soir
quand il y a peu de vent se placer en fonction de la direction du vent pour éviter d’inhaler les
pulvérulents. A cela s’ajoute l’abstinence de boisson d’alimentation ou de tabac pendant toute
la durée de l‘opération et le lavage systématique des traitements portés au cours du traitement.
Une autre pratique dangereuse est l’usage domestique de ces emballages pour la conservation
du pétrole ou de l’huile. Ces faits expliquent les cas d’intoxication signalés chaque année sur
le périmètre ou au village.
Les engrais utilisés par les exploitants contiennent divers éléments chimiques. Ainsi le NPK
contient 14% d’azote, 23% de phosphore et 14% de potasse. L’urée contient 46% d’azote.
C’es éléments chimiques rendent les engrais toxiques d’où la nécessité d’une protection
minimale lors de leur usage. Mais les paysans dans l’ensemble 1es manipulent sans aucune
protection inhalant ainsi le gaz et la poussière toxique. Le matériel utilisé pour l’épandage
étant 1es ustensiles à usage domestique (seaux. plats et assiettes). Le manque de précaution
peut occasionner une intoxication familiale.
L’application du NPK, notamment l‘azote accroît la formation d'un tapis radiculaire à la
surface du sol. Le tapis radiculaire ainsi formé constitue un excellent gîte pour les mollusques
et les larves de moustiques. Quant à l‘urée. son épandage favorise le développement d’une
végétation d‘algues très prisée par les anophèles, vecteurs du paludisme.
La conséquence directe est la multiplication des moustiques et des parasites. C‘est ainsi que.
pendant les mois d‘avril et d’août, correspondant aux périodes d‘épandage des engrais, l’on
assiste à un pullulement intense des moustiques. Ceci permet d‘établir une relation entre
l‘application de l’engrais et la prolifération des moustiques. En plus des maladies et des
nuisances qu’ils provoquent, ils entraînent une baisse des rendements due aux insomnies. Ces
périodes d‘intenses activités sont décrites comme étant les plus dures, dans toute la campagne.

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