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/2021
Module N°11 : La gestion de l’eau sur le périmètre
Séquence 01 : Organiser un tour d’eau
Séance 01 : Organiser un tour d’eau.
Filière : Irrigation
BLOC : 2
Durée : 75 heures
Objectif général :
A la fin de la séance, les apprenants doivent être capables de :
Organiser un tour d’eau.
Objectifs spécifiques :
A la fin de la séance, les apprenants doivent être capables de :
- Évaluer la source d’eau disponible.
- Évaluer les quartiers hydrauliques d’un réseau d’irrigation.
- Organiser les irrigants.
- Déterminer le temps d’arrosage.
Stratégies d’enseignement
En utilisant des polycopies, des illustrations, des tableaux, des formules, des dessins, des
diapositives, amenons l’apprenant à :
Définition : Le tour d’eau (TE) est la période de l’application d’irrigation durant l’intervalle
d’irrigation, donc ici au maximum sept (7) jours mais souvent un (1) jour de moins pour
raison de : jour de marché, jour religieux, etc.
Définition : Intervalle d’irrigation (i) est la période entre deux applications successives
d’irrigation. Pour la culture du riz un intervalle de sept (7) convient bien, ce qui correspond à
une lame d’eau appliquée entre 10 et 15 cm. Cet intervalle d’irrigation de sept (7) correspond
avec le nombre de jour de la semaine.
Définition : Main d’Eau (ME) c’est le débit manipulable par un irrigant sans (trop de) perte
d’eau d’irrigation et d’énergie. Le choix de la ME est basé sur la maîtrise en pratique
d’irrigation d’un seul exploitant irrigant.
Le débit d’un CT = le débit pour une parcelle = une (1) main d’eau ME.
Pour faciliter la gestion d’eau et réduire les pertes en eau dans le réseau, il est recommandé :
Un intervalle d’irrigation (i) de sept (7) jours pour la culture du riz i. pour les cultures
maraîchères l’intervalle = 1 à 2 jours ;
Une main d’eau entre 20 à 40 litres/seconde ;
Un TE de 6 à 7 jours (une parcelle d’un (1) hectare par jour).
Le débit d’un CT (= une (1) ME), est dévié sur les prises de parcelle/rigole de telle manière
que chaque parcelle reçoit à son tour un débit d’une (1) main d’eau durant le nombre d’heures
de pompage d’une journée d’intervalle d’irrigation.
En respectant ses principes : « Il y aura suffisamment d’eau d’irrigation pour toutes les
parcelles des exploitants irrigants, mais pas pour tous à la fois, à chaque exploitant irrigant
sur un CT son tour ».
Pour l’organisation d’un TE dans un périmètre irrigué, on a besoin d’un comité de gestion et
de certains critères :
Une fois les GMP (Groupe Moto Pompe) en marche, les prises des C.T sont ouvertes suivant
le T.E déterminé. En cas de forte pluie, le pompage est arrêté et les prises des CT et PR sont
Au niveau parcellaire
Pour la gestion de l’eau au niveau d’un périmètre irrigué, il faut un renseignement sur le
cadastre de la zone et l’usage de l’eau par les exploitants. Il comporte :
A chaque niveau elles précisent qui est l’exploitant (usager) ou non, de quels droits chaque
exploitant (usager) dispose et dans quelles conditions ces droits peuvent s’exercer, elles
précisent également les devoirs de chacun.
Les modes de distributions de l’eau
La distribution doit se faire de telle sorte que chaque parcelle reçoive une dose correcte au
moment opportun. À partir des modes de distribution, l’arrosage des parcelles est organisé
selon un calendrier d’arrosage.
Pour chacune des parcelles, les paramètres du calendrier des arrosages sont :
le débit ;
la durée ;
la période d’attente entre deux arrosages ;
les habitudes des irrigants dans le cas de réhabilitation.
Distribution par rotation fixe ou tour d’eau (date, débit, durée et fréquence de chaque
arrosage sont fixés à l’avance)
L’eau est distribuée à des intervalles réguliers avec un débit déterminé, plus important que le
débit nécessaire (le partage du temps permet de disposer de modules plus importants). Il
implique une succession des arrosages dans le temps, dans un certain ordre (conserver un
ordre fixe), on l’appelle distribution au tour d’eau rigide ou par rotation rigide : entre deux
arrosages d’une même parcelle, l’eau fait un tour en servant toutes les autres parcelles.
Le temps de distribution est fonction du débit d’arrosage et de la taille (superficie) des
parcelles.
Le calendrier cultural
Le calendrier cultural est un tableau dans lequel on représente les différentes périodes de mise
en cultures du périmètre, les dates de semis et de récolte pour chaque culture. Il détermine
dans une large mesure les besoins en eau du périmètre. Cet instrument est important et permet
de voir la période au cours de laquelle la demande en eau sera maximale.
Exemple de calendrier cultural
M Jan. Fév. Mar. Avr. Mai. Juin. Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Surface
ois .
Culture
Maïs R P R P
Riz P R
Haricot R P R P
Mil P R
P = Plantation R = Récolte
Le calcul du tour d’eau et du tableau d’horaire
Il se fait :
au niveau du canal primaire pour les secondaires ;
au niveau du secondaire pour les tertiaires ;
au niveau des tertiaires pour les parcelles (exploitants).
Pour calculer le tour d’eau, il faut connaître :
le débit en tête du canal primaire (tête morte) ;
la surface à arroser par secondaire/tertiaire ;
la main d’eau d’usage (pour le système) ;
le nombre de jours d’arrosage par semaine (6/7par exemple) et la durée journalière d’arrosage
(18/24 h, 24/24 h par exemple).
Proposition d’exercice le calcul d’un tour d’eau:
Etablir le calendrier d’irrigation pour le canal:
Débit en tête du canal : 240 L/s;
6 canaux secondaires de superficies (ha) respectives : 15 ; 28 ; 46 ; 18 ; 34 ; 27;
Fréquence de 7 jours ;
Main d’eau : 30 L /s
Réponse de l’exercice :
Les étapes :
1. Transformation de la superficie du canal secondaire en % de la superficie totale (on décide
que tout ce qui arrive sur le périmètre sera répartie équitablement selon la superficie) :
Canal 1 2 3 4 5 6 Totale
Superficie (ha) 15 28 46 18 34 27 168
Superf/ 0,0893 0,1666 0,2738 0,1071 0,2024 0,1607 1
Superf.Totale
% Superficie 8,93 16,67 27,38 10,71 20,24 16,07 100
3. Calcul du nombre d’heures d’eau disponible pour chaque canal au cours de la semaine
Pour une semaine de 7 jours = 168 heures
Chaque canal recevra : N x168
Canal 1 2 3 4 5 6 Totale
Superficie (ha) 15 28 46 18 34 27 168
Nbre main d’eau N 0,7144 1,3336 2,1904 0,8568 1,6192 1,2856 8
Nbre d’heures/semaines(Nx168) 120 224 368 144 272 216 1344
1.1. Evaluation correcte de la ressource d’eau disponible
L’évaluation correcte de la ressource d’eau disponible dépend de la nature et de la provenance
des ressources en eau qui sont entre autre :
- Ressource en eau atmosphérique (Pluie, Neige, grêlon) ;
- Ressource en eau de surface ou superficielle (Fleuve, rivière, mare) ;
- Ressource en eau souterraine (Forage, puits, Galerie, PMH).
La disponibilité en eau du périmètre au cours d’une période déterminée. Elle résulte
essentiellement de deux sources : la pluie et l’irrigation en complément.
La disponibilité pour distribuer autant d’eau que nécessaire au périmètre durant toute la
période d’irrigation dépend essentiellement de la disponibilité de la ressource eau. Cette
disponibilité peut varier considérablement au cours de l’année et selon les années. D’autre
part, l’approvisionnement dépend de la capacité de l’installation. Les techniciens doivent
également être conscients que l’eau doit être disponible tout au long du cycle de culture, sans
interruption.
Il est donc important de connaître le volume d’eau que l’on peut prélever à partir d’une
ressource donnée pendant une campagne ou une année, notamment dans les cas suivants :
o création du réseau d’irrigation ;
o expansion du réseau ;
o modification de la saison de culture ;
o adjonction d’une deuxième campagne d’irrigation ;
o passage d’une culture demandant peu d’eau à une culture exigeante en eau.
L’apport d’eau d’irrigation au réseau dépend de deux facteurs techniques :
o le volume ou le débit de la ressource ;
o la capacité des ouvrages de prise et de transport.
1.1.1. L’évaluation correcte de la ressource en eau souterraine
Pour l’évaluation de la ressource des eaux souterraines, on crée des stations de suivi
évaluation du niveau de la nappe. Les équipements installés sont : les piézomètres et les
enregistreurs automatiques. Les données ainsi collectées sont traitées pour l’évaluation de la
disponibilité des eaux souterraines. Pour les puits on peut utiliser des sondes à aiguilles qui
permettent de déterminer le niveau statique et le niveau dynamique de l’eau ainsi que la
profondeur totale du puits. On peut ainsi mesurer le diamètre du puits et estimer la quantité
d’eau qui se trouve dans le puits. Mais le plus difficile serait d’évaluer la quantité d’eau
renouvelée après utilisation. De plus en plus des appareils et des études poussés dans ce
domaine sont en cours pour la détermination exacte de la quantité des ressources en eau
disponibles souterraine.
1.1.2. L’évaluation correcte de la ressource en eau atmosphérique
La pluie
C’est la principale source d’eau utilisée en agriculture à travers le monde et qui arrose
naturellement les plantes. La pluie est caractérisée par sa hauteur, son intensité, sa quantité, sa
durée et sa distribution dans le temps. On mesure la hauteur d’eau tombée avec un instrument
appelé pluviomètre. La mesure est entreprise chaque jour en prenant soin de porter la valeur
sur un document, l’unité de mesure est le millimètre (mm).
Lorsque la pluviométrie est au dessous de 120 mm d’eau par mois, l’agriculture pluviale est
risquée. On doit recourir à l’irrigation.
Recommandations pour installer un pluviomètre :
o placer le pluviomètre dans un endroit dégagé de tout arbre, loin des toitures de
maisons ;
o placer le pluviomètre à 1 mètre 50 au dessus du sol et protégé de toutes interventions
humaine et animale ;
o faire la lecture chaque matin et enregistrer les données dans un cahier.
Collecte des informations
Pour la collecte des précipitations, on choisit des sites dans lesquels on installe les
équipements (pluviomètres, les pluviographes et les radars) de suivi.
1.1.3. L’évaluation correcte de la ressource en eau de surface
L’irrigation
C’est l’apport des quantités d’eau nécessaires en complément aux apports naturels, au
moment opportun pour satisfaire les besoins en eau des plantes.
Irriguer veut dire arroser artificiellement les plantes. Si les cultures pluviales dépendent
entièrement des pluies, les cultures irriguées bénéficient d’arrosage organisé par l’homme au
moyen de canaux, de réservoirs, de pompes, etc.
On parle d’irrigation totale lorsque les besoins en eau de la culture sont satisfaits du début à la
fin par l’irrigation sans discontinuer. On parle d’irrigation de complément ou d’appoint
lorsque l’arrosage artificiel vient combler les déficits pluviométriques.
L’eau disponible pour l’irrigation provient généralement :
d’une rivière ;
d’une source ;
d’un lac ;
de l’eau du sous-sol ;
d’un lac ou retenue collinaire.
La quantité d’eau disponible varie dans le temps et dans l’espace. Ainsi, la mesure de débit est
plus difficile que celle de la pluie aussi il est important d’entreprendre des mesures de débit
avant les prises de décisions au niveau d’un système irrigué.
Mesures de débit
Le débit dans un canal, une rivière, une source, est la quantité d’eau qui passe dans ce canal
ou cette rivière au cours d’un temps bien déterminé. On la mesure le plus souvent en litre par
seconde (L/s) pour les petits débits et en mètres cubes par seconde (m3/s) pour les gros débits.
La mesure du débit est entreprise pour :
connaître la quantité d’eau disponible (l’apport en eau de la rivière ou du canal) ;
calibrer les canaux, pour dimensionner un ouvrage ;
mieux partager la quantité d’eau disponible entre les canaux ;
assurer une distribution équitable.
Principe de mesure de débit par flotteur
La section mouillée est déterminée par la forme du canal (rectangulaire, trapézoïdale). La
mesure de la vitesse V se fait en mesurant le temps t au cours duquel le flotteur a parcouru la
distance d :
Vitesse = distance/temps (V = d/t)
Cette vitesse est ensuite corrigée par un coefficient pour tenir compte du fait que la vitesse en
surface est supérieure à la vitesse moyenne.
Largeur du canal Canal revêtu Canal en terre
< 30 cm 0,75 0,6
De 30 à 60 cm 0,8 0,67
De 60 à 100 cm 0,85 0,7
Objectif général :
A la fin de la séance, les apprenants doivent être capables de :
Mettre en œuvre un tour d’eau.
Objectifs spécifiques :
A la fin de la séance, les apprenants doivent être capables de :
- Appliquer un graphique du tour d’eau.
- Exécuter le tour d’eau selon le graphique élaboré.
- Appliquer les règles d’hygiène et de sécurité
Stratégies d’enseignement
En utilisant des polycopies, des illustrations, des tableaux, des formules, des dessins, des
diapositives, amenons l’apprenant à :