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Travaux pratiques du cours de Géotechnique et infrastructures

Synthèse sur le Fascicule 9 : Ouvrages de soutènement

Introduction :

Parmi les différents types d’ouvrages de soutènement, nous ne considérerons dans le cadre des
travaux pratiques que le cas des ouvrages à gravité (p. 9-39). Les différentes conditions de stabilité à
vérifier correspondent aux différents modes d’instabilité possibles pour ces types d’ouvrages (Figure
1). Parmi ces modes d’instabilité, seules la stabilité au glissement de la base de l’ouvrage et celle de
la capacité portante seront traitées aux séances de travaux pratiques. L’étude de la stabilité
d’ensemble de l’ouvrage de soutènement se réalise suivant les principes applicables aux stabilités
des pentes et talus vus dans le fascicule 8.

Figure 1. Principaux modes d’instabilité des ouvrages à gravité (p. 9-43).

Etude de stabilité d’un ouvrage à gravité :

1. L’ensemble des forces agissant sur l’ouvrage doivent être considérées.

Figure 2 illustre les différentes forces agissant sur un ouvrage de géométrie donnée, pour une
configuration et des contextes géologique et hydrogéologique donnés. Cet exemple prend
notamment en compte la présence d’une surcharge en amont de l’ouvrage, une surface libre
horizontale des terrains amont et aval et une nappe amont et avale.

Fascicule 9 – Ouvrages de soutènement 1


Figure 2. Distribution des différentes forces agissant sur un ouvrage à gravité donné.

Une série d’hypothèses sont prises en compte dans l’exemple de la Figure 2 :

- l’ouvrage est susceptible de se déplacer légèrement latéralement, ce qui peut alors engendrer
une mobilisation du sol vers la poussée (Ka) en amont et la butée (Kp) en aval. La distribution des
contraintes horizontales engendrées par le sol se réalise alors selon la méthode de Rankine (voir
fascicule 5). Un déplacement latéral relativement important est nécessaire pour mobiliser la
butée en aval de l’ouvrage, comparativement à la situation amont où l’état de rupture par
poussée peut être rapidement atteint. En pratique, lorsque cela est raisonnable, la mobilisation
du sol en butée peut être négligée. Dans le cas où aucun déplacement latéral de l’ouvrage n’est
présent, on considérera la poussée des terres au repos (K0) dans le calcul des contraintes
horizontales engendrées par le sol ;

- la distribution de la sous-pression d’eau sous la base EF de l’ouvrage est considérée comme


linéaire entre ses deux extrémités.

Fascicule 9 – Ouvrages de soutènement 2


2. Calcul des résultantes des forces et des moments s’exerçant à la base de l’ouvrage.

Il s’agit de calculer :
- la résultante des forces normales à la base (N). Elle correspond à la somme des forces
perpendiculaires à la base de l’ouvrage.
- la résultante des forces tangentielles à la base (T). Elle correspond à la somme des forces
tangentielles à la base de l’ouvrage.
- la résultante des moments (M) s’appliquant autour d’un point souvent considéré comme le milieu
de la base de l’ouvrage (point M sur la Figure 3). Il correspond à la somme des moments autour
de ce même point. Il faut donc calculer les bras de levier des différentes forces agissant sur
l’ouvrage.

Figure 3. Représentation des résultantes des forces normales (N) et tangentielles (T) et de la résultante des moments (M)
agissant sur un ouvrage à gravité.

Remarques importantes :
- Dans le calcul des résultantes des forces et des moments, il faut définir un sens pour lequel la
force ou le moment sera considéré comme positif. L’opposé sera donc compté négativement.
- Les forces inclinées peuvent être décomposées en une composante horizontale et une
composante verticale. C’est notamment le cas de la résultante des contraintes s’exerçant sur une
paroi verticale, en présence d’un terrain à surface libre inclinée.
- Le centre de gravité G d’une distribution trapézoïdale des forces s’exerçant sur une paroi verticale
AB est repéré par le calcul des distances xG et yG (Figure 4) qui sont données par les formules
suivantes :

2𝑝𝐴 + 𝑝𝐵 𝑝𝐵 − 𝑝𝐴
𝑥𝐺 = .
𝑝𝐴 + 𝑝𝐵 6

2𝑝𝐴 + 𝑝𝐵 |𝐴𝐵|
𝑦𝐺 =
𝑝𝐴 + 𝑝𝐵 3
Avec,
pA et pB : la valeur des contraintes horizontales agissant respectivement en A et en B ;
EAB : la résultante des contraintes agissant sur la section AB.

Figure 4. Illustration des distances xG et yG.

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3. Vérification de la capacité portante du sol sous l’ouvrage.

a. Distribution des contraintes normales le long de la base de l’ouvrage (p. 9-45) :


Les contraintes normales totales le long de la base de l’ouvrage (Figure 5) se distribuent de manière
linéaire entre les deux valeurs σmin et σmax telles que :

𝑁 6. 𝑒
𝜎𝑚𝑖𝑛/𝑚𝑎𝑥 = . (1 ± ) = 𝜎𝑐𝑜𝑚𝑝 ± 𝜎𝑓𝑙𝑒𝑥
𝐵 𝐵
Avec,
N : résultante des forces normales à la base de l’ouvrage
B : largeur de la base de l’ouvrage
e : excentricité entre le centre de la largeur de la base de l’ouvrage et le point d’application de la
résultante des forces normales
σcomp : contrainte de compression
σflex : contrainte de flexion

Figure 5. Superposition des contraintes normales sous la base de l’ouvrage.

Il y a décollement de la base de l’ouvrage lorsque :


𝐵
𝑒>
6
Dans ce cas,
 B
d  3.e  2
 2. N
 max 
 Bd

Avec les différents paramètres tels qu’indiqués sur la Figure 6 :

Figure 6. Répartition des contraintes normales à la base de l’ouvrage en cas de décollement.

b. Vérification de la stabilité vis-à-vis de la capacité portante :


Celle-ci sera vérifiée si le coefficient de sécurité SFP est supérieur à 2 ou 3, tel que :

𝑞𝑓
𝑆𝐹𝑃 =
𝜎𝑚𝑎𝑥
Avec,
qf : capacité portante limite. Elle se calcule en assimilant l’ouvrage de soutènement à une fondation
superficielle.

Fascicule 9 – Ouvrages de soutènement 4


4. Vérification de la stabilité au glissement (p. 9-43).

La stabilité au glissement du mur le long de sa base est vérifiée par le calcul du coefficient de sécurité
au glissement (SFG) :
𝑁. 𝑓 + 𝑐. 𝐵
𝑆𝐹𝐺 =
𝑇
Avec,
N : résultante des forces normales à la base de l’ouvrage
T : résultante des forces tangentielles à la base de l’ouvrage
f : coefficient de frottement entre la base de l’ouvrage et le sol en contact
c : cohésion du sol sous la base de l’ouvrage
B : largeur de la fondation

Les valeurs habituellement exigées pour le coefficient de sécurité au glissement sont voisines de 1,5
à 2.

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