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Pathologie Biologie 54 (2006) 285–292

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Article original

Détection de la colonisation nasale de Staphylococcus aureus


résistant à la méthicilline : étude prospective comparant
l’amplification génique temps réel vs les milieux chromogènes sélectifs

Detection of nasal colonization methicillin-resistant


Staphylococcus aureus: a prospective study comparing real-time
genic amplification assay vs selective chromogenic media
J.-C. Nguyen Van a,*, M.-D. Kitzis a, A. Ly a, A. Chalfine b, J. Carlet c, A. Ben Ali a, F. Goldstein a
a
Laboratoire de microbiologie médicale, Fondation hôpital Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand 75674 Paris cedex 14, France
b
Unité d’hygiène et de lutte contre les infections nosocomiales (UHLIN),
Fondation hôpital Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand 75674 Paris cedex 14, France
c
Service de réanimation polyvalente et CLIN, Fondation hôpital Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand 75674 Paris cedex 14, France

Reçu le 3 mai 2005 ; accepté le 12 janvier 2006


Disponible sur internet le 10 mars 2006

Résumé

L’amplification génique temps réel à la différence de l’amplification génique « classique » peut être réalisée dans tous les laboratoires sans
recours à des locaux sophistiqués. Elle permet de plus une détection très précoce (deux heures) comparée à la culture. Le but de l’étude est
d’évaluer la faisabilité de l’amplification génique temps réel en routine lors d’une étude prospective en comparaison avec les milieux chromo-
gènes.
Patients et méthodes. – Cette étude a débuté en juillet 2004 sur une période de quatre mois chez les patients entrant dans quatre services et
682 écouvillons nasaux ont été prélevés chez 508 patients.
Résultats. – Soixante-quatre (9,3 %) étaient positifs par amplification génique et par culture (CHROMagar™ MRSA, MRSASelect et/ou
ORSAB), 19 (2,9 %) étaient positifs par amplification génique seulement (trois patients étaient sous traitement antibiotique), 572 échantillons
étaient négatifs par les deux techniques. La sensibilité et la spécificité de ce test étaient de 95,7 et de 96,8 % respectivement avec une valeur
prédictive positive de 70 % et une valeur prédictive négative de 96,6 %. Initialement, 82 échantillons n’ont pas donné de résultat par amplifica-
tion génique (12 %). Trente-huit d’entre eux ont été résolus à la suite d’un cycle de congélation–décongélation. Au final, 44 échantillons (6,4 %)
sont sans résultat d’amplification génique. La comparaison des résultats des cultures montrent une bonne corrélation pour les milieux chromo-
gènes CHROMagar™ MRSA et MRSASelect (positivité à 24 heures de 5,5 et 5,6 % respectivement). Ces deux milieux permettent une meilleure
détection à 24 heures par rapport au milieu chromogène ORSAB.
Conclusion. – Les résultats obtenus dans cette étude par amplification génique temps réel pour la détection nasale des staphylocoques dorés
résistants à la méthicilline sont prometteurs. Malgré 6,4 % d’échantillons dépourvus de résultats par amplification génique nous considérons que
le kit IDI-MRSA™ constitue une avancée significative pour la rapidité de la détection des patients colonisés.
© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

* Auteurcorrespondant.
Adresse e-mail : jcnguyen@hopital-saint-joseph.org (J.-C. Nguyen Van).

0369-8114/$ - see front matter © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.patbio.2006.01.001
286 J.-C. Nguyen Van et al. / Pathologie Biologie 54 (2006) 285–292

Abstract
In contrast to « classical » genic amplification, real-time genic amplification can be performed in every laboratory without the need of
sophisticated isolation procedures. Moreover, real-time genic amplification allows an early detection of meticillin resistant Staphylococcus aureus
colonization, 2 hours compared to 1 or 2 days for culture.
Objective. – In order to assess the feasibility on Smartcycler® of the IDI-MRSA™ real-time genic amplification assay in comparison with
chromogenic media.
Methods. – A prospective study has been initiated in July 2004: nasal swabs were taken from patients entering the ICU, vascular surgery,
diabetology and geriatry wards. During a 4 months period, 682 specimens have been obtained from 508 patients.
Results. – Sixty-four (9.3%) patients were positive by genic amplification and selective agar culture (CHROMagar™ MRSA, MRSASelect
and/or ORSAB), 19 (2.9%) were positive by genic amplification only (3 of these patients were under antibiotic treatment); 572 specimens
remained negative by both methods. The sensitivity and specificity of this assay were 100% and 96% respectively with a positive predictive
value of 70% and negative predictive value of 100%. Initially 82 nasal specimens were unresolved (12%). 38 were resolved following a freeze-
thaw cycle. Thus, 44 (6.4%) were unresolved specimens. Comparison between CHROMagar™ MRSA and MRSASelect showed a good correla-
tion for the detection at 24 hours (5.5% and 5.6% respectively). These two chromogenic media allowed a much better detection of MRSA than
ORSAB medium within 24H.
Conclusion. – The results obtained by the early real-time genic amplification for the detection of meticillin resistant Staphylococcus aureus
are promising. Despite 6.4% amplification failure, we consider that IDI-MRSA™ real-time genic amplification assay represents a significant
breakthrough in the detection of colonization.
© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : PCR temps réel ; Staphylococcus aureus ; Résistance à la méthicilline ; Détection nasale

Keywords: Real time PCR; Staphylococcus aureus; Methicillin resistance; Nasal detection

1. Introduction d’identifier les sujets porteurs de SARM asymptomatiques.


Cette stratégie de dépistage constitue une composante majeure
Le staphylocoque doré est classé parmi les pathogènes les de tout programme de contrôle [16] et la mise en application
plus fréquemment responsables d’infections nosocomiales [1, des mesures d’isolement géographique et technique permet
2]. La place des antibiotiques pour traiter ces infections est d’éviter la transmission croisée. Ainsi, l’importance du dépis-
exemplaire historiquement, car c’est précisément chez cette es- tage systématique du portage du SARM à l’admission pour les
pèce bactérienne que les premiers cas de résistance aux anti- patients âgés de plus de 75 ans a été récemment attestée par une
infectieux ont été rapportés [3,4]. Actuellement, les souches étude française [17]. Sans ce dépistage, 84,1 % des porteurs des
de Staphylococcus aureus résistantes à la méthicilline ou SARM n’auraient pas été détectés à l’admission et 76,2 % du-
SARM représentent un problème de santé public majeur et sont rant leur séjour. D’un point de vue efficacité, le rapport coût/
responsables d’une endémoépidémie chronique hospitalière à bénéfice d’une politique volontaire de prévention des SARM
l’échelle mondiale. Les SARM ont la capacité de diffuser de incluant le dépistage a été démontré à l’admission dans l’hôpital
façon épidémique dans les hôpitaux et les établissements de [18] et dans les unités de soins intensifs [19]. L’efficacité du
soins mais il a été aussi montré qu’ils peuvent être de plus en dépistage des SARM a été également rapportée dans les servi-
plus fréquemment d’origine communautaire [5,6]. Le portage ces de moyens séjours [20]. Il apparaît qu’une stratégie efficace
joue un rôle important dans la survenue des infections [7,8] et repose sur l’identification de la totalité du réservoir de SARM.
constitue en soi un facteur de risque élevé de bactériémie à Cela implique notamment qu’un dépistage systématique soit ef-
SARM [9]. En France, plusieurs études ont permis d’objectiver fectué dans les établissement de moyens séjours qui sont à ce
des taux de portage variables dans différentes situations : jour au centre des épidémies de colonisation par le SARM [21].
En France et aux États-Unis de nombreuses recommandations
● 6,3 % parmi les personnels hospitaliers [10] ; ont été publiées [22,23] afin de prévenir la transmission noso-
● 6,9 % à l’admission de patients en unité de soins intensifs comiale des SARM. Le prélèvement recommandé pour le dé-
[11] ; pistage des SARM est le prélèvement nasal [23] car les fosses
● 8,4 % chez des patients présentant une fracture du col du nasales antérieures sont un des sites de portage préférentiel de
fémur [12] ; cette bactérie et la fréquence du portage cutané dépend du por-
● et jusqu’à 11,8 % chez des patients cirrhotiques à l’admis- tage nasal [24]. Ce dépistage au laboratoire est fondé sur la
sion en service d’hépatogastroentérologie [13]. mise en évidence de la résistance à la méthicilline du staphylo-
coque doré. La résistance à la méthicilline chez les staphyloco-
Les taux de morbidité et de mortalité attribuables aux infec- ques est principalement due à la présence du gène mecA présent
tions à SARM sont controversés [14] mais il est actuellement dans une cassette SCCmec [25], élément génétique mobile in-
admis que ces infections entraînent un allongement significatif tégré dans le chromosome. Ce gène code pour une transpepti-
des durées de séjour et des coûts hospitaliers [15]. Le dépistage dase appelée PLP2a, impliquée dans la synthèse du peptidogly-
des patients à l’admission et en cours d’hospitalisation permet cane et qui a une faible affinité pour la bêtalactamine [26].
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Différentes techniques permettant de détecter rapidement in immédiate des mesures si nécessaire. Depuis 2002, la création
vitro la résistance à la méthicilline des staphylocoques ont été d’une base de données avec l’identification des patients connus
développées ces dernières années notamment : porteurs de SARM dans notre hôpital permet aux infirmières de
mettre en isolement un patient à l’arrivée dans leur service.
● des techniques phénotypiques à l’aide de latex sensibilisé Cette étude de dépistage s’intègre donc dans cette stratégie
afin de détecter la PLP2a [27] ; du CLIN afin d’améliorer la précocité de l’isolement et du dé-
● des techniques génotypiques à la recherche du gène mecA pistage par culture sur milieu sélectif chromogène ORSAB.
par PCR classique [28,29] et par PCR temps réel [30–32].
Parmi les critères permettant de cibler les patients éligibles
figurent :
La PCR temps réel à la différence de la PCR « classique »
peut être réalisée dans tous les laboratoires sans recours à des
locaux sophistiqués. Elle permet de plus une détection très ra- ● les patients déjà connus à SARM (parfois à plusieurs années
pide (deux heures) comparée à la culture sur milieux sélectifs d’intervalle) ;
chromogènes de dernière génération (un jour) ou sur milieux ● les patients avec antécédent de transfert dans l’hôpital (sor-
chromogènes classiques de type gélose NaCl–mannitol (deux tant d’une unité ou d’un service) ou d’hospitalisation (venant
jours) contribuant à un isolement précoce des patients colonisés d’un autre hôpital) ;
limitant ainsi la dissémination bactérienne des SARM. Le kit ● les patients porteurs de plaies c’est-à-dire toutes lésions cu-
IDI-MRSA™ est un test de diagnostic in vitro de conception tanées avec ulcère, escarre, excoriation, mal perforant, etc…
canadienne (InfectioDiagnostic [IDI] Inc., Québec, Canada) et à l’exclusion des incisions chirurgicales ;
commercialisé en France par la société Instrumentation Labora- ● les patients âgés de 70 ans ou plus.
tory (Paris). Le test est réalisé sur l’appareil Smart CyclerMD
(Cepheid, Instrumentation Laboratory, Paris) utilisant la PCR Le dépistage a nécessité leur consentement éclairé et les pa-
temps réel pour amplifier une séquence d’ADN de SARM et tients ont été informés sous la forme d’un écrit. L’étude a porté
l’hybridation de sondes fluorogéniques spécifiques pour détec- sur ceux entrant dans le service de réanimation polyvalente, de
ter les produits amplifiés. Le test kit IDI-MRSA™ détecte une chirurgie vasculaire, de diabétologie et de gériatrie–lits d’ur-
séquence moléculaire unique qui présente une double particula- gence sur une période de quatre mois (de juillet à octobre
rité : une partie de cette séquence provient du chromosome de 2004) ont été prélevés chez 508 patients. Les prélèvements
S. aureus (gène orfX) et l’autre moitié se trouve dans la cassette ont été obtenus à l’aide d’un écouvillon introduit soigneuse-
SCCmec. ment et profondément dans la narine (2,5 cm à partir du bord
Nous rapportons ici les résultats d’une étude prospective
de la narine) et tourné délicatement sur lui-même cinq fois par
dont le but était d’évaluer en routine la PCR temps réel appli-
narine. Deux types d’écouvillons non préhumidifiés ont été uti-
quée au dépistage nasal du SARM en comparaison avec des
lisés : écouvillons standard (Copan) et écouvillons dédiés (Co-
milieux chromogéniques sélectifs de dernière génération.
pan Venturi Transsystem®). Le délai d’acheminement des pré-
lèvements au laboratoire est d’une heure en moyenne puis les
2. Matériels et méthodes
échantillons sont conservés au réfrigérateur à +4 °C. Le délai
2.1. Patients et prélèvements moyen avant technique des échantillons est compris entre deux
et quatre heures.
L’étude a été initiée en juillet 2004 à la Fondation hôpital
Saint-Joseph (450 lits dont 60 % de lits de médecine et 40 % 2.2. PCR temps réel
de lits de chirurgie, sans obstétrique ni pédiatrie) et s’est dérou-
lée sur quatre mois en ciblant les patients à haut risque de por-
2.2.1. Préparation de l’échantillon clinique
tage de SARM. Le pourcentage de résistance en 2004 au sein
de l’espèce est de 29,5 % de SARM. Les échantillons ont été traités conformément aux instruc-
La stratégie du CLIN de notre établissement vis-à-vis des tions du fabricant. La lyse des cellules et la préparation de
bactéries multirésistantes est permanente depuis plus de dix l’ADN ont été effectuées à l’aide d’un ensemble de deux tubes
ans et comporte notamment une politique de dépistage ciblée par patient fournis dans le kit. Les écouvillons nasaux ont été
(SARM, entérobactéries à bêtalactamase à spectre étendu, Pseu- déchargés dans un tube de tampon de 1 ml puis agités à l’aide
domonas aeruginosa) initiée en 1994 au niveau des unités de d’un vortex et une fraction est transférée dans un tube de lyse.
soins intensifs et particulièrement en réanimation polyvalente Après une centrifugation à grande vitesse à 21 000 g pendant
(service du Dr Carlet). Le laboratoire de microbiologie médi- cinq minutes, le surnageant a été éliminé et 50 μl de solution
cale notifie systématiquement de façon journalière tous les pa- tampon a été ajoutée au tube de lyse. La lyse bactérienne a été
tients porteurs de SARM à l’unité d’hygiène (Dr Chalfine). effectuée par agitation sur vortex pendant cinq minutes. Enfin,
L’unité d’hygiène appelle les services pour la mise en isolement les tubes de lyse ont été centrifugés deux à cinq secondes,
des patients. Depuis 2001, une visite systématique de l’équipe chauffés pendant deux minutes à 95 °C et conservés sur de la
d’hygiène dans les chambres des patients porteurs de SARM est glace pilée. (Ces lysats sont stables jusqu’à quatre heures entre
effectuée avec évaluation des mesures d’isolement et correction 2 et 8 °C).
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2.2.2. PCR–IDI-MRSA™ ● MRSASelect distribué par Bio-Rad (Marnes la Coquette,


La PCR temps réel a été effectuée sur un appareil modulaire France). Il s’agit d’un milieu chromogène sélectif par addi-
multiparamétrique ouvert nommé Smart CyclerMD (Cepheid, tion de céfoxitine dont la concentration n’est volontairement
Instrumentation Laboratory, Paris, France). La trousse utilisée pas communiquée par le fabricant ;
IDI-MRSA™ (InfectioDiagnostic (IDI) Inc., Québec, Canada) ● l’évaluation de ce milieu n’a débuté qu’au milieu du mois
est fondée sur l’amplification d’une séquence dans le site d’in- d’août 2004. Le nombre de boîtes testées est donc moindre
sertion de la cassette chromosomique SCCmec [33] qui porte le (n = 443).
gène mecA et une cible spécifique de S. aureus (gène orfX chro-
mosomique de fonction inconnue, hautement conservé localisé L’ensemencement sur boîte a pu être mené en parallèle à
près du site d’intégration SCCmec). Le détail de la cible a été partir de l’écouvillon déchargé dans le tampon d’échantillon
décrit par Huletsky [34]. Il s’agit d’une PCR multiplex avec utilisé lors de l’extraction pour la PCR. Afin d’optimiser et
cinq amorces spécifiques couvrant l’ensemble des différentes d’augmenter la sensibilité de l’ensemencement, un enrichisse-
cassettes de staphylocoque SCCmec décrites dans le monde ment en bouillon BHI incubé deux heures a été réalisé avant
[34,35]. d’ensemencer chacune des trois boîtes (50 μl/boîte).
Une aliquote du lysat a été ajoutée au mélange réactionnel de Les critères d’identification présomptive de S. aureus étaient
PCR contenant notamment les amorces spécifiques de SARM les suivants :
afin d’amplifier la cible, si elle est présente. Le temps imparti
pour effectuer une série amplification–détection est d’environ ● sur milieu ORSAB, la présence de colonies bleues après 24
60 à 75 minutes, dépendante du nombre d’échantillons à traiter ; ou 48 heures d’incubation à 37 °C associé à un test à la
chaque série comporte au maximum 14 échantillons par patient coagulase pour pallier le défaut de spécificité avec les sta-
par module avec un témoin positif et négatif. L’amplification phylocoques à coagulase négative ;
d’un contrôle interne constitué d’un fragment d’ADN de 355 ● sur milieu CHROMagar™MRSA, la présence de colonies
paires de bases comportant une séquence de 277 paires de bases mauves bien séparées après 24 heures d’incubation à 37 °C ;
non retrouvée chez S. aureus a permis d’attester le bon dérou- ● sur milieu MRSASelect, la présence de colonies roses bien
lement de l’amplification, de garantir l’intégrité des réactifs et séparées après 24 heures d’incubation à 37 °C.
d’écarter l’éventualité de la présence de substances inhibitrices
de PCR. En cas de résultats non résolus, le test a été répété L’identification des isolats de SARM a été ensuite confirmée
après un cycle de congélation–décongélation à partir de l’ex- par le test à la coagulase (Marnes la Coquette, France) et par
traction. l’antibiogramme standard en milieu solide. Un échantillon a été
Les cibles d’ADN amplifiées ont été détectées à l’aide de défini comme positif par culture lorsque le SARM pousse sur
sondes moléculaires de type « beacon ». Pour la détection des un ou plusieurs milieux.
amplicons du SARM, la sonde moléculaire est marquée par le En cas de positivité de la PCR et de culture négative à
fluorophore FAM à son extrémité 5′ et par le DABCYL, molé- 24 heures, il y a eu prolongation de l’incubation à 37 °C des
cule absorbante non fluorescente à son extrémité 3′. Les ampli- trois milieux chromogènes jusqu’à 48 heures. Si le résultat de la
cons du contrôle interne sont détectés par une molécule mar- culture était toujours négatif, les trois milieux chromogènes ont
quée par le fluorophore TET à l’extrémité 5′ et le DABCYL à été ensemencés avec 100 μl de bouillon d’enrichissement de
l’extrémité 3′. Chaque hybride « beacon-cible » émet une fluo- l’inoculum initial gardé à 37 °C de façon à augmenter la sensi-
rescence à une longueur d’onde caractéristique du fluorophore bilité de la culture en cas de prélèvement à faible inoculum.
utilisé pour marquer la sonde « beacon ». La quantité de fluo-
rescence émise à chaque cycle est proportionnelle à la quantité 3. Résultats
de produits amplifiés spécifiques présents. Le Smart CyclerMD
mesure simultanément la fluorescence émise par chaque sonde 3.1. PCR temps réel
« beacon » et interprète les données générées afin de fournir un
résultat final à la fin du programme PCR. Six cent quatre-vingt-deux échantillons issus de 508 patients
ont été étudiés dans 90 séries (moyenne d’échantillon par sé-
2.3. Cultures rie = 7,5). La répartition en fonction des services des échantil-
lons obtenus était la suivante :
Les milieux de culture chromogènes ont été fournis par les
fabricants suivants : ● 42,1 % pour les lits d’urgence–gériatrie ;
● 36,6 % pour la réanimation polyvalente ;
● ORSAB distribué par Oxoid (Dardilly, France). Il s’agit d’un ● 11,1 % pour la diabétologie ;
milieu chromogène sélectif additionné d’oxacilline à la ● et 10,2 % pour la chirurgie vasculaire.
concentration de 6 mg/l ;
● CHROMagar™MRSA distribué par CHROMagar Microbio- Soixante-quatre prélèvements étaient positifs par PCR et par
logy (Paris, France). Il s’agit d’un milieu chromogène sélec- culture soit 9,3 % des échantillons totaux ; 19 (2,9 %) étaient
tif par addition d’une bêtalactamine que le fabricant ne pré- positifs uniquement par PCR (trois patients étant sous antibio-
cise pas volontairement ; tique à visée antistaphylococcique) ; 572 échantillons étaient
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négatifs par PCR et par culture. La sensibilité et la spécificité ORSAB. À 48 heures d’incubation, le milieu ORSAB comble
du test PCR IDI-MRSA™ sont de 95,7 et 96,8 % respective- son retard mais sans toutefois atteindre la performance des mi-
ment avec une valeur prédictive positive de 70 % et une valeur lieux CHROMagar™MRSA et MRSASelect (Tableau 3).
prédictive négative de 96,6 % (Tableau 1). En fonction du type d’écouvillon utilisé les résultats des
Initialement, 82 échantillons n’ont pas donné de résultat par cultures positives n’ont montré aucune différence notable.
PCR (12 %). Trente-huit d’entre eux ont été résolus à la suite
d’un cycle de congélation–décongélation. Au final, 44 échantil- 4. Discussion
lons (6,4 %) sont sans résultat de PCR.
En fonction du type d’écouvillon utilisé, aucune différence 4.1. PCR temps réel
pour les résultats de PCR positifs n’a été observée entre écou-
villon dédié (Copan Venturi Transsystem® recommandé pour le La plupart des tests moléculaires développés à ce jour sont
kit IDI-MRSA™) et l’écouvillon standard (Copan) mais une dif- fondés sur la détection de gène spécifique de S. aureus et/ou du
férence significative pour les échantillons sans résultat de PCR gène mecA. L’application de ces tests ne peut concerner des
a été observée avec les écouvillons standard. Ainsi, on observe échantillons nasaux sans une étape préalable d’isolement d’un
le même taux de positivité au premier passage (Tableau 2) que staphylocoque doré en culture pure car ces prélèvements
l’écouvillon soit de type standard ou dédié (8,6 et 8,4 % respec- contiennent souvent à la fois du staphylocoque à coagulase né-
tivement). En revanche, le nombre d’échantillons sans résultat gative et du staphylocoque doré qui peuvent chacun être por-
de PCR au second passage après un cycle de congélation–dé- teurs du gène mec. L’intérêt du test IDI-MRSA qui ne recher-
congélation de l’extrait est nettement plus élevé avec l’écouvil- che pas directement le gène mecA est de permettre de détecter
lon de type standard (8 vs 3,9 %). rapidement le SARM dans un prélèvement comprenant un mé-
lange de staphylocoques sans une étape préalable d’isolement.
3.2. Cultures Dans cette étude, la valeur prédictive positive de la PCR
temps réel est de 70 %. Ainsi, 19 échantillons présentent un
Six cent quatre-vingt-deux échantillons ont été testés sur résultat positif par PCR et une culture négative. Des études
ORSAB et CHROMagar™MRSA et seulement 443 sur MRSA- par séquençage à partir des extraits permettraient de déterminer
Select. Les milieux CHROMagar™MRSA et MRSASelect per- si ces échantillons « faux positifs » correspondent à de vrais
mettent une meilleure détection des SARM. Cette détection est positifs. L’analyse des courbes sigmoïdes des courbes d’ampli-
plus précoce après une durée d’incubation de 24 heures compa- fication de PCR constitue pour 18 des 19 échantillons des élé-
rée à celle du milieu ORSAB. Ainsi, après 24 heures d’incuba- ments objectifs permettant de penser qu’il s’agit de vrais posi-
tion, 6 % de positivité est retrouvée pour les milieux tifs. Des séquençages pourraient confirmer ces données. Si
CHROMagar™MRSA et MRSASelect et seulement 3 % pour c’était le cas, cela augmenterait significativement la valeur pré-
Tableau 1
dictive positive du test qui passerait alors à 98 %. Plusieurs
Résultats obtenus par PCR temps réel avec le kit IDI-MRSA™ comparés à la hypothèses peuvent expliquer ces résultats PCR positive et
culture bactérienne culture négative : l’excision du gène mecA au sein de la cassette
Culture SCCmec, la détection de génome bactérien sans viabilité du fait
Positif Négatif Total d’un traitement antibiotique antérieur ou au moment du prélè-
IDI MRSA™ Positif 45 19 64 vement, la meilleure sensibilité de la PCR comparée à la culture
Négatif 2 572 574
en présence d’un faible inoculum bactérien, Ainsi, un résultat
Total 47 591 638
positif n’indique pas forcément la présence de micro-organis-
Tableau 2
Résultats PCR ininterprétable et type d’écouvillon utilisé
PCR temps réel IDI-MRSA™
Négatif Positif Ininterprétable Ininterprétable Ininterprétable n = 682
puis négatif puis positif deux fois
Écouvillon dédié 182 19 12 0 8
(%) (82) (8,6) (5) (0) (3,9) 221
Écouvillon standard 360 39 21 5 36 461
(%) (78) (8,4) (5) (0,01) (8,0)

Tableau 3
Comparaison pour les cultures positives entre les trois milieux chromogènes utilisés (ORSAB, CHROMagar™MRSA, MRSASelect)
Milieu testé ORSAB CHROMagar™MRSA MRSASelect
Nombre n = 682 n = 682 n = 443
Positif en 24 heures 20 (2,9 %) 38 (5,5 %) 25 (5,6 %)
Positif en 48 heures 14 1 0
Positif sur bouillon après 24 heures d’enrichissement 3 3 3
Total 37 (5,4 %) 42(6,1 %) 28(6,3 %)
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mes viables. Il est toutefois présomptif de la présence du fois jusqu’à 96 heures [38]. De nombreuses techniques ont été
SARM puisque la PCR détecte de façon concomitante la cas- développées pour raccourcir ce temps avec des sensibilités qui
sette SSCmec et une séquence spécifique du staphylocoque oscillent entre 65 et 100 % [38]. Les techniques chromogéni-
doré située à l’intérieur du gène orfX. ques incorporant un sélecteur de type céphalosporine de
Deux échantillons ont présenté un résultat PCR négative deuxième génération (céfoxitine ou apparentée) à l’image des
–– culture positive. Plusieurs hypothèses peuvent être émises : recommandations 2004 du CA-SFM [39] pour tester la sensi-
un autre mécanisme de résistance à la méthicilline ou la pré- bilité des souches hétérogènes à l’oxacilline constituent un pro-
sence de mutations dans les régions d’hybridation des sondes grès significatif dans la détection des SARM. Au regard des
ou des amorces correspondant à de nouveaux variants de résultats des cultures obtenus à 24 heures dans notre étude,
SARM. Ainsi, dans une étude similaire de détection nasale nous considérons néanmoins que le milieu chromogène OR-
du SARM par PCR temps réel [36], les auteurs émettent l’idée SAB n’est plus à ce jour recommandé pour le dépistage des
d’une variabilité dans la cassette SCCmec ou dans la séquence SARM. En effet, l’utilisation de l’oxacilline comme sélecteur
orfX spécifique du staphylocoque doré. antibiotique n’apparaît pas pertinent vis-à-vis des souches hé-
Le taux de résultats ininterprétables au second passage après térogènes. De plus, l’utilisation de l’aniline dans la base gélo-
un cycle de congélation–décongélation de l’extrait est signifi- sée qui permet de caractériser les souches mannitol positives
cativement plus élevé avec l’écouvillon de type standard (8 vs entraîne un défaut de spécificité notable vis-à-vis des staphylo-
3,9 %) ce qui impose l’emploi d’écouvillons dédiés (Copan coques à coagulase négative mannitol positifs. Enfin, l’utilisa-
Venturi Transsystem), ceux-ci permettraient un relargage de tion d’un test au latex de confirmation de staphylocoque doré
substances inhibitrices de la PCR via la présence d’un petit (autre que celui d’Oxoid) n’est pas applicable pour le milieu
manchon à l’extrémité du support de recueil de l’écouvillon. ORSAB du fait du caractère non homogène des colonies lors
Parmi les substances potentiellement interférentes figurent de du test d’agglutination. Ce qui impose un recours systématique
façon non exhaustive : le sang, l’excès de sécrétions nasales, au test à la coagulase.
les topiques, les décongestionnants etc. Au final, 44 échantil- La durée des temps d’incubation des milieux chromogènes
lons (6,4 %) sont restés sans résultat de PCR et n’ont pu béné- est importante à respecter pour les milieux
ficier que du résultat par culture. Ce taux élevé de PCR inin- CHROMagar™MRSA et MRSASelect. Selon notre expérience
terprétables semble ne pas avoir été retrouvé dans une étude et suivant les instructions des fabricants, il est indispensable de
récente utilisant le même kit dans la détection nasale [37] mais faire une lecture scrupuleuse après 24 heures d’incubation pour
un certain nombre d’échantillons restés ininterprétables ont été éviter des défauts de spécificité. Ces deux milieux chromogè-
exclus par l’auteur sans en préciser rigoureusement le nombre. nes CHROMagar™MRSA et MRSASelect ont été évalués ré-
Il est important de souligner, comme pour tout prélèvement cemment et les résultats sont très performants [40,41]. Ainsi, le
en biologie que la qualité du prélèvement influe sur le résultat milieu CHROMagar™MRSA présente une sensibilité de
puisqu’il a été parfois possible de constater des résultats dis- 95,4 % à 24 heures et une spécificité de 100 % sur des souches
cordants (positif et négatif) dans une même série avec deux de collection et le milieu MRSASelect une sensibilité de 99 %
échantillons d’un même patient. Classiquement, il est admis et une spécificité de 99 % sur des souches dépistées par écou-
qu’un prélèvement de qualité doit faire un peu pleurer le pa- villonnage nasal. La détection aisée et fiable des colonies de
tient. SARM sur milieux CHROMagar™MRSA et MRSASelect ren-
Du fait de la bonne valeur prédictive négative (96,6 %) de la dent ces milieux particulièrement adaptés en routine en l’ab-
PCR temps réel IDI-MRSA™, nous n’effectuons plus actuelle- sence de tests complémentaires longs et coûteux.
ment en routine les cultures pour les échantillons avec un ré-
sultat de PCR négative. En revanche, pour les résultats positifs 5. Conclusion
et pour les cas de PCR ininterprétable, une culture systéma-
tique sur milieu chromogène est effectuée. En pratique, il est Les résultats obtenus dans cette étude par PCR temps réel
donc concevable de substituer la culture par la PCR temps réel pour la détection nasale du SARM sont prometteurs. Malgré
pour une grande partie des échantillons. 6,4 % de résultats non résolus, nous considérons que le kit IDI-
Le coût de la technique est de 30 euros hors taxe par test. MRSA™ du fait de son excellente sensibilité constitue une
Ce coût est à moduler en fonction du volume d’échantillon à avancée significative pour la détection des patients colonisés
étudier. Le temps technicien peut être évalué au triple de la à SARM.
technique de la culture habituelle. La détection aisée et fiable des colonies de SARM sur mi-
lieux CHROMagar™MRSA et MRSASelect rendent ces mi-
4.2. Culture lieux particulièrement adaptés en routine. Nous ne recomman-
dons pas actuellement le milieu ORSAB pour la détection
Du fait de l’expression hétérogène in vitro du gène mecA, nasale des SARM.
l’utilisation de milieu sélectif est nécessaire pour faciliter la Le Programme national de prévention des infections noso-
détection des SARM en culture. Le laps de temps entre l’ense- comiales 2005–2008 [42] précise notamment que « le domaine
mencement sur milieu de culture des écouvillons nasaux et de la prévention des infections liées aux soins devraient ainsi
l’identification du SARM est habituellement de 48 heures par- faire l’objet de travaux de recherche prioritaires, soutenus par
J.-C. Nguyen Van et al. / Pathologie Biologie 54 (2006) 285–292 291

les programmes institutionnels (PHRC…) ». Parmi ces travaux [18] Papia P, Louie M, Tralla A, Johnson C, Collins V, Simor AE. Screening
figurent « le développement des techniques de diagnostic ra- high-risk patients for methicillin resistant Staphylococcus aureus on
admission to the hospital: is it cost-effective? Infect Control Hosp Epide-
pide afin d’améliorer les stratégies de prophylaxie et de prise miol 2003;24:327–33.
en charge précoce ». Les résultats de la technique PCR temps [19] Chaix C, Durand-Zaleski I, Alberti C, Brun-Buisson C. Control of ende-
réel rapportés dans cette étude correspondent aux attentes des mic methicillin-resistant Staphylococcus aureus: a cost-benefit analysis in
professionnels de santé en termes de qualité de résultats et de an intensive care unit. JAMA 1999;282:1745–51.
rapidité d’obtention. Il reste à objectiver dans notre hôpital sur [20] Talon DR, Bertrand X. Methicillin-resistant Staphylococcus aureus in
le versant hygiène le bénéfice réel obtenu des mesures d’isole- geriatric patients: usefulness of screening in a chronic-care setting. Infect
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ment ainsi initiées.
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