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Le marché d'oligopole

Banque et Marchés Financiers Fsjes Fès


Réalisés par : NISSAR YASSINE Encadré par :
KABIRI ISMAIL Mr.ELHASSANI
SAFAA BOUBERRI
JALAL BRHOURI
SOMMAIRE

Introduction

Chapitre 1 : Le cadre conceptuel d'oligopole :


A- L’oligopole et ces causes
B- Les caractéristiques : barrières à l'entrée

Chapitre 2 : Les outils de détermination des prix sur le marché oligopole :


A- L'élasticité de demande/prix et le taux de marge.
B- La fonction de la courbe de la demande coudée.
C- La stratégie du prix-limité.

Chapitre 3 : L'équilibre de la concurrence oligopolistique :


A- La concurrence en quantité :
 Le modèle de Cournot (1838)
 Le modèle de Stackelberg (1934)
B- La concurrence en prix :
 Le modèle de Bertrand (1883)
C- L’équilibre coopératif : Le Cartel

D- Applications

Conclusion
Références

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INTRODUCTION

L'oligopole est une situation d'un marché dominé par un nombre restreint de
producteurs ou fournisseurs, qui entretiennent entre eux des relations d'interdépendance.
Cet état se situe à mi-chemin entre ce que l'on appelle une situation de concurrence parfaite
et une situation de monopole dans laquelle le marché est dominé par un seul producteur ou
fournisseur.

Un oligopole revêt différents aspects. Il peut être parfois extrêmement concurrentiel ou au


contraire s'apparenter à un monopole lorsque ses membres s'entendent pour fixer les prix ou
essaient de contrôler le marché par d'autres moyens. De telles pratiques sont souvent
contraires aux lois nationales sur la concurrence ou contre les trusts.
Pour prendre une décision relative, par exemple, aux prix, les membres d'un oligopole
recourent souvent à la théorie des jeux, qui suppose que l'on anticipe sur les effets de la
concurrence dans des circonstances déterminées et que l'on effectue des démarches en
conséquence afin que l'opération soit le plus rentable possible.

Les oligopoles correspondent à une structure intermédiaire de marché, entre les deux cas
polaires que sont le marché concurrentiel et le monopole. Ils correspondent à l’existence d’un
petit nombre de vendeurs et cela implique une concurrence entre des firmes qui ont un
pouvoir de marché. Dans un oligopole, chaque firme est capable d’identifier clairement ses
concurrents et de tenir compte de leur comportement quand elle prend ses décisions de
quantités ou de prix.

Par conséquent, il existe une interdépendance entre les décisions des firmes. Cette
interdépendance correspond à l’existence des comportements stratégiques qui tiennent
compte des réactions des concurrents aux décisions de la firme. Ces comportements peuvent
conduire soit à des situations conflictuelles (non-coopératives, où chaque firme poursuit son
propre objectif), soit à des situations de coopération (où les firmes poursuivent ensemble un
objectif commun) entre les firmes.

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CHAPITRE 1: LA CADRE CONCEPTUEL D'OLIGOPOLE :

A- Oligopole : Définition
Un oligopole est une situation où un nombre restreint d’entreprises possèdent un avantage
sur un certain marché où se concentre une forte demande. L’oligopole comprend un petit
nombre de vendeur face à plusieurs nombres d’acheteurs. Un oligopole est, contrairement à
l’hypothèse d’atomicité de la concurrence pure et parfaite, une structure de marché constitué
d’un nombre limité de firmes.

Sur les marchés oligopolistiques, il existe une interdépendance directe dans les stratégies des
entreprises, qui sont mises en œuvre. Les décisions d’une entreprise influencent la situation
de ces concurrents et modifient par la même occasion, les conditions de marché. De plus,
chaque entreprise peut identifier ses concurrents. Elle peut alors adopter un « comportement
stratégique » c'est-à-dire agir en tenant compte de leurs décisions ou en prévoyant la manière
dont ils vont se comporter à la suite de ses actions.

Pourquoi un Oligopole ?

La situation d’oligopole est moins dangereuse pour les consommateurs car elle leur offre la
possibilité de choisir entre différents offreurs et permet la concurrence, contrairement au
monopole qui ne laisse pas de choix. Les gouvernements agissent donc pour favoriser
l’oligopole au monopole afin de ne pas défavoriser les consommateurs. L’oligopole se révèle
donc comme un régulateur qui permet d’équilibrer le marché et d’éviter l’existence d’une
offre unique et encourage l’émergence d’une nouvelle offre.

L’Oligopole : exemples

L’oligopole est une situation assez répandue. Le secteur de la téléphonie mobile au Maroc est
un exemple de situation oligopolistique, en effet il existe un petit nombre d’opérateurs
téléphoniques (pas plus de 3) assez conséquents, autour desquels gravitent d’autres petites
sociétés plus petites, et qui dominent le marché. Cette domination était telle que ces
opérateurs ont fixé des prix élevés sans crainte de concurrence, cependant l’état est intervenu
afin de réduire les prix et empêcher ces opérateurs de s’entendre sur les prix. Ces derniers
sont dépendants les uns des autres et ne cessent d’aligner leurs prix sur leurs concurrents.

Il existe d’autres exemples notamment :

• Industrie automobile

• Industrie métallurgique

• Industrie de l’aluminium

• Industrie pétrochimique

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• Industrie des équipements électriques

• Etc.

Les causes des Oligopoles :

La formation d’une situation d’oligopole s’expliquent par la présence des barrières a l’entrée.
Lorsque seulement deux ou quelques entreprises sont présentes sur marché, c’est que des
barrières à l’entrée, de différentes natures, empêchent l’arrivée d’autres entreprises dans la
branche.

Le type de concurrence qui s’exerce dans un marché et, par le fait même, le mécanisme de
fixation des prix sont fortement influencés par le nombre de concurrents dans ce marché. Le
degré de difficulté pour y entrer permettra d’expliquer en partie pourquoi on se rapproche
plutôt des modèles concurrentiels, des modèles oligopolistiques ou même de la situation de
monopole. Et ce degré de difficulté d’entrée est analysé à l’aide du concept de « barrières à
l’entrée ».

La définition des « barrières à l’entrée » repose sur la comparaison des conditions auxquelles
font face respectivement les firmes existantes et les firmes potentielles.

Les barrières à l’entrée peuvent donc se définir comme les « désavantages » des firmes
potentielles par rapport aux firmes existantes ; ce sont l’ensemble des facteurs qui expliquent
pourquoi le nombre de firmes dans une industrie reste limité.

B- Les types de barrières à l’entrée :


On présentera ci-après les huit principaux types de barrières à l’entrée.

Les économies d’échelles :

Comme pour le monopole, la nécessité de produire un certain niveau minimal pour atteindre
les coûts unitaires les plus faibles peut être une source de barrières à l’entrée.

Les avantages résultant de la grande taille constituent une forte limitation, dans certains
secteurs, à l’introduction de nouvelles firmes qui ne pourront, dès le début de leurs
opérations, accaparer une part de marché suffisante pour « intérioriser » les économies
d’échelle.

D’autre part, dans certains secteurs, l’étroitesse du marché est telle que l’intériorisation des
économies d’échelle est nécessaire pour pouvoir faire du profit. De telles barrières se
retrouvent dans la distribution du gaz, de l’électricité, ou dans le secteur des
télécommunications.

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Différentiation du produit :

La différenciation de produits peut apparaître quand les consommateurs font la différence


entre les variétés du bien produites par les firmes. Par exemple, l’existence des firmes
installées peut leur permettre de convaincre les consommateurs que leurs produits sont de
meilleure qualité que celui d’une nouvelle firme (l’effet de marque). Dans ce cas, l’entrant
peut être amené à demander un prix plus faible ou à engager des frais de publicités pour
pouvoir attirer des consommateurs. La différenciation peut aussi rendre difficile l’entrée si
chaque nouvelle firme doit produire une gamme relativement étendue de variétés pour
atteindre l’échelle minimale efficace. C’est une barrière importante pour des biens comme
l’essence, les cigarettes et les automobiles.

Besoins de capitaux :

Emprunter une très grosse somme est plus difficile et plus couteux pour un nouveau venu que
pour une firme bien établie, ce qui a pour effet d’augmenter les couts pour les entreprises
potentielles et, par le fait même, de réduire la marge de profit espéré et possiblement de
l’annuler.

Cet effet peut être réduit par le développement de conglomérats qui sont en mesure de se
financer aussi facilement que les grandes entreprises d’un secteur en particulier.

Secret de fabrication et brevets d’invention :

Un bon nombre de produits sont protégés par des brevets d’invention : c’est une limite à
l’introduction de nouvelles firmes dans in marché puisque, avant de produire, elles devront
payer des droits qui viendront peser sur les couts de production.

Un inventeur peut décider de ne pas faire breveter sa découverte et de la garder secrète. Ainsi,
le taux d’entrée peut être encore plus faible que s’il l’avait fait breveter, car elle n’est pas
connue du public et il peut garder son secret plus longtemps qu’avec le brevet dont la durée
est limitée à 17 ans. Mais le secret est plus risqué, car l’espionnage industriel est chose
fréquente et les ingénieurs peuvent aller travailler dans une autre compagnie, transportant
avec eux leurs connaissances.

Les barrières gouvernementales :

Le gouvernement peut influencer les conditions d’entrée au moyen de franchises ou de quotas


d’importations.

Une franchise est un droit de faire des affaires ou de procurer des services, accordé par le
gouvernement dans des domaines comme la radio, la télévision, et les banques.

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Dans certains secteurs, le gouvernement peut limiter l’importation et fixer des quotas
d’importation. Une telle politique ne favorise pas l’établissement de nouvelles entreprises de
distribution de produits importés.

Contrôle des matières premières :

Certains secteurs d’activité semblent imperméables à la pénétration de concurrents, car les


entreprises en place contrôlent les approvisionnements de matières premières.

Cet effet peut être réduit par la découverte de matières premières substituables, ou de
produits finis substituables.

Contrôle des circuits de distribution :

Les entreprises existantes peuvent aussi contrôler les circuits de distribution afin de limiter les
entrées.

Capacité excédentaire :

Les firmes existantes peuvent décider de toujours maintenir une capacité excédentaire par
rapport à la demande du marché, ce qui rend problématique l’entrée pour une nouvelle firme.

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CHAPITRE II : LA DETERMINATION DES PRIX SUR LES MARCHES
OLIGOPOLISTIQUES :

Sur un marché oligopolistique, il n’existe pas de règle, qui résume le mode de détermination
des prix.

On examinera donc ici trois formulations possibles :

1 =>l’élasticité de la demande, taux de marge et prix administrés;


2=> la courbe de demande coudée;
3=> la stratégie du prix-limite.

Section 1 : l’élasticité de la demande, taux de marge et prix administrés

L’influence de l’élasticité de la demande sur l’écart entre prix et cout marginal peut être
évaluée dans le cadre de la représentation d un oligopole ou N entreprises produisent un bien
homogène.

Notons yj la production de l’entreprise j et CTj(yj) la fonction de cout total de cette entreprise.


Soit p(Y) la fonction de la demande inverse avec

Y = y1+y2+...+yn.

Le profit de l entreprise j , note Пj , peut être considère comme une fonction des quantités
produites par toutes les entreprises avec :

Пj(y1,y2,…,yn) = p(y1+y2+...+yn)yj – Ctj(yj) .

Supposons que les entreprises déterminent leur production en adoptant un comportement


de type Cournot (15) , c est-a-dire en choisissant la quantité produite en supposant que leurs
concurrents maintiennent leur production inchangée. L’entreprise j détermine yj en
maximisant Пj, pour des valeurs yk, k≠j, qu’ elle considère comme fixées.

A l’équilibre de Cournot de l’oligopole, on a donc :

 j
 p(Y )  p' (Y ) yj  Cmj (Yj )  0
 yj

ou Cmj = ∂Ctj / ∂yj représente le cout marginal de l entreprise j.

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En sommant les égalités précédentes pour j = 1 … N, on obtient :

Np(y) + yp’ (y) – Ʃ Cmj( yj)=0

posons : Cm= 1/N Ʃ Cm(yj)

Cm désigne la moyenne des couts marginaux des N entreprises de l’oligopole.

Nous obtenons :

𝑑𝑦 𝑝
ou E ͩ = 𝑑𝑝 × 𝑦 désigne l élasticité-prix de la demande.

La formule précédente montre donc que l’écart relatif entre prix et cout marginal (16) est
inversement proportionnel au nombre de firmes dans l oligopole et a l élasticité de la
demande.

Le rôle de l’élasticité-prix de la demande est assez intuitif et nous l avons déjà rencontre dans
le cas du monopole : plus la demande est élastique par rapport au prix, plus une hausse du
prix la découragera de manière sensible et il est donc logique que les prix ne s écartent pas
trop des couts dans ce cas. Que l’écart relatif entre prix et cout marginal diminue lorsque le
nombre d’entreprises augmente est également assez logique, puisque les marches
oligopolistiques constituent une situation intermédiaire entre le monopole ou cet écart relatif
est égal a – 1/E ͩ et la concurrence parfaite ou il s’annule.

La formule obtenue suggère aussi que les marches oligopolistiques devraient être caractérises
par une répercussion, plus ou moins systématique des hausses de couts sous la forme de
hausses de prix. D’après ce qui précède, le prix d’équilibre p est en effet défini par la relation
:
𝑁𝐸 ͩ
P = 𝑁𝐸 ͩ+1 𝐶𝑚

Si l’élasticité E est approximativement constante, toute hausse du prix des facteurs de


production qui se traduit par une variation du cout marginal devrait conduire a une variation
du prix p. Cette formulation tend donc a accréditer la thèse, selon laquelle l évolution des prix
refléterait avant tout la modification des couts de production, contrairement aux marches de

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concurrence parfaite ou les perturbations de l offre et de la demande jouent un rôle
symétrique dans l’explication des fluctuations des prix.

Si toutes les entreprises ont une même fonction de cout de la forme :

CT(y) = cy + CF

le prix est défini par la relation : P = (1 + σ)c

C’est-a-dire par l’application d’un ≪ taux de marge ≫ σ sur le cout variable moyen ce qui se
confond ici avec le cout marginal) avec :
−1
σ = 𝑁𝐸 ͩ+1 > 0

Plus généralement, on parle de procédure de prix administres pour décrire des mécanismes
ou les entreprises déterminent un prix par application systématique d un taux de marge sur
leur cout de production. En pratique, ces procédures peuvent prendre des formes diverses. Le
taux de marge dépend ici de l’élasticité de la demande et du nombre d entreprises mais
certains auteurs soulignent au contraire qu’il devrait être calcule afin de garantir une certaine
rentabilité des capitaux investis. D’autres soulignent que les couts a prendre en compte ne
sont pas les couts effectifs mais des couts valables pour une utilisation dite normale des
capacités de production. En effet, si la production d’une entreprise fluctue de manière plus ou
moins régulière autour d une certaine moyenne, les quantités de facteurs fixes seront
vraisemblablement choisies pour minimiser le cout unitaire de cette production moyenne. Le
cout moyen a court terme sera alors exagérément élève a la fois en basse conjoncture (i.e.
quand la production est faible) du fait de la hausse du cout fixe moyen et en haute conjoncture
(quand la production est importante) par suite d une hausse du cout variable moyen (17).

Le cout unitaire fluctue donc dans le cycle des affaires, même si le cout moyen à long terme
est indépendant du niveau de l’activité (ce qui est le cas en régime de rendements d’échelle
constants). Appliquer un taux de marge constant au cout (total) moyen à court terme ou au
cout variable moyen a court terme conduirait donc a modifier très fréquemment le prix. Ceci
est peu réaliste, d abord parce que les entreprises peuvent ne pas disposer d une comptabilité
analytique suffisamment précise qui leur permette d’évaluer les couts unitaires des manières
rapprochée.

Ensuite parce que des modifications fréquentes des prix peuvent paraitre irrationnels aux
acheteurs réguliers qui préfèrent pouvoir compter sur des prix fermes et garantis pour une
certaine durée. Pour ces deux raisons, les entreprises pourront préférer calculer leur prix sur
la base de taux de marge appliques a des couts unitaires valables pour un niveau moyen de
leur activité, c’est-a-dire pour une utilisation ≪ normale ≫ de leurs capacités de production.

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L’approche de la courbe de demande coudée fournit une autre justification possible a cette
rigidité des prix sur un marche oligopolistique.

Section 2 : la fonction de la demande coudée

On doit à P.M. Sweezy, dès 1939, la remise en cause d’une courbe de demande classique dans
le cas de l’oligopole. Outre la remise en cause de l’homogénéité du produit et de la parfaite
information du consommateur, Sweezy privilégie l’asymétrie des anticipations concernant la
hausse ou la baisse des prix. Ce qui le conduit à mettre en évidence une droite de demande
non linéaire mais coudée.

a. Le cas général

Pour Sweezy, les réactions à une décision de hausse ou de baisse des prix ne sont pas les
mêmes sur un marché oligopolistique. En cas de hausse, conséquence de la décision d’une
entreprise appartenant au marché, il est peu probable que les autres entreprises suivent à la
hausse. En effet, en ne suivant pas, elles bénéficient d’une augmentation de leurs ventes,
celles de l’entreprise ayant décidé de cette augmentation devant logiquement baisser.

Tel n’est pas le cas, si une des entreprises décide cette fois de baisser ses prix. En effet en ne
répondant pas à la baisse par la baisse, les autres entreprises risquent alors de voir leurs
ventes diminuer. Il y a alors dissymétrie de comportement, c’est ce qu’exprime la droite de
demande coudée. Ainsi, en augmentant le prix de PE à P!, l’entreprise risque de voir les
quantités vendues passer de QE à Q!, du fait que les autres entreprises ne suivent pas à la
hausse par la hausse. À l’inverse, si les prix baissent, PE devenant P!!, le mouvement sur QE
est très faible (QE Q!!) du fait cette fois que les entreprises suivent à la baisse. La logique donc
est celle de la stabilité des prix, nul n’ayant intérêt à le modifier.
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Section b : Les principales fonctions de demande coudée

Si le cas général est celui de la non réaction à la hausse par la hausse et de la réaction à la
baisse par la baisse, il existe des cas particuliers

• Imitation à la hausse, absence de réaction à la baisse

La droite est toujours coudée, mais le coude est différent. L’imitation à la hausse procède du
climat général. Pour reconstituer leur marge, les entreprises attendaient que l’une d’entre
elles décide de la faire. L’absence de réaction à la baisse peut être la conséquence de
l’imperfection de l’information ou de l’analyse que font les autres entreprises du caractère
non durable de cette baisse.

• L’entreprise dominante

Quoi que fasse l’entreprise dominante, elle écrase le marché, quelle que soit alors la réaction
des autres entreprises sur le marché. En cas d’augmentation, elles augmenteront leur prix plus
encore que celui de l’entreprise leader. En cas de baisse, elles ne pourront pas suivre à la
baisse (graphique 3).

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• L’entreprise marginale

Quoi que fasse cette entreprise, elle perd des ventes. Si elle décide de baisser, les autres
baisseront plus qu’elle. Si elle augmente son prix, elle ne sera pas suivie. Pourquoi alors la
maintenir sur son marché ? Sa seule présence garantit aux entreprises présentes sur le marché
des prix plus élevés que si elle disparaissait (graphique 4).

C- Les conséquences d’une fonction de demande coudée

1. La discontinuité de la recette marginale

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Rm + est la recette marginale associée à une hausse de prix, Rm – est la recette marginale
associée à une baisse des prix, Rm – pourra être positive ou négative (comme sur le graphe ci-
contre).

2. Le positionnement de la fonction Cm par rapport à cette discontinuité

La seule situation acceptable par l’oligopoleur est celle où le coût marginal passe dans la
discontinuité de la recette marginale. Dans cette situation, quelle que soit l’évolution du prix,
la recette marginale est toujours supérieure aux prix. Tel n’est pas le cas lorsque la fonction
de coût marginal coupe la recette marginale. En conclusion, la logique d’un marché
oligopolistique est toujours celle de la stabilité des prix. Ce n’est pas celle de la maximisation
du profit.

Section 3 : La stratégie du prix-limite

Sur les marchés oligopolistiques les entreprises se préoccupent non seulement de


concurrence effective mais aussi de concurrence potentielle. En effet si les entreprises déjà
installées exercent entre elles une concurrence effective dont les pages qui précèdent ont
fourni quelques représentations possibles ; c’est une concurrence potentielle qui résulte de
l’éventualité de l’entrée de nouvelles firmes sur le marché.

Cette distinction entre concurrence effective et concurrence potentielle suggère que les
décisions prises par les entreprises installées peuvent ne pas coïncider selon que celles-ci
raisonnent à court terme ou à long terme et c’est là une différence importante avec les
marchés de concurrence parfaite ou de concurrence monopolistique. Sur ces marchés le
nombre d’entreprises est fixé à court terme et il varie à long terme, mais cette distinction est

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sans importance du point de vue de la stratégie des firmes. Celles-ci se déterminent
uniquement en fonction du niveau de prix ou de la position de la courbe de demande, sans
tenir compte de l’influence de leurs propres décisions de sur les décisions d’entrée des
concurrence potentiels. Au contraire dans oligopole, les firmes installées peuvent percevoir
l’existence d’une telle relation. Elles peuvent comprendre que leurs propres actions sont
susceptibles conduire à l’entrée de nouvelles firmes, c’est –à-dire à la transformation d’un
concurrent potentiel en un concurrent effectif.

Ceci conduit à un dilemme entre le court et le long terme, dilemme qui d’une certaine manière
fait l’originalité de la concurrence sur les marchés oligopolistiques. Soit les firmes maximisent
leur profit à cout terme, sans se soucier de la répercussion de leurs décisions sur l’entrée de
concurrents : c’est là le cadre retenu jusqu’ici dans ce chapitre. Soit au contraire, elles
maximisent leur profit à long terme, en prenant en compte les conséquences de leurs
décisions sur l’entrée de concurrents potentiels.

La théorie du prix-limite retient cette deuxième approche, en supposant que les décisions de
production des entreprises installées conduisent à un prix qui est suffisamment bas pour
dissuader l’entrée de concurrents potentiels. Le prix atteint est en fait le prix le plut élever qui
dissuade l’entrée et on l’appelle le prix limite deux hypothèses permettront de caractériser ce
prix –limite (19) :

1) L’entrant potentiel n’entrera effectivement sur le marché que s’il anticipe d’y réaliser un
profit strictement positif ;

2) celui –ci calcule ce profit anticipé en supposant que les firmes installées ne changeront pas
leur volume de production à la suite de son arrivée sur le marché.

Notons p(Y) la fonction de demande inverse et Ý la production totale des entreprises


installées : s’il ya N entreprises installées

Ŷ=∑𝑁
𝑗=1 ý

Ou ý j est la production de l’entreprise j.

D’après l’hypothèse 2, l’entrant potentiel considère que le prix qui prévaudra après son
éventuelle entrée est défini par :

P= p (Ŷ +Y)

Ou y est le volume de production choisi par l’entrant, le profit anticipé de l’entrant potentiel,
si celui-ci prévoit de produire y, est noté ∏ª(Y) et il est défini par :

∏ª(Y) =p(ý + y )y – CT ͧ(y)

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Ou CT (ͧ y) est la fonction de cout total à long terme de l’entrant potentiel. D’après l’hypothèse
1, l’entrée sera dissuadée si elle n’est profitable pour aucun volume de production y, c’est –
à-dire si ∏ª(Y) est négatif quelle que soit la valeur de y.

Notons Cм la fonction de cout moyen à long terme de l’entrant potentiel. L’entrée sera
dissuadée si :

p(Ŷ + y) ≤ Cм(y) pour tout y

Cette dernière condition sera vérifiée si Ŷ est suffisamment grand et donc si le prix p(ý) est
suffisamment bas. Si nous notons Ŷ* la valeur la plus basse de Ŷ qui vérifie la condition en
question, le prix-limite p* sera défini par :

P*= p(Ŷ *)

C’est bien le prix le plus élevé qui décourage l’entrée.

La détermination du prix-limite est illustrée par la figure 12.11 dans l’hypothèse ou la fonction
de demande inverse est linéaire On suppose :

P(y) = a – bY

Lorsque les entreprises installées produisent ý, l’entrant potentiel anticipe qu’il pourra ventre
une quantité y au prix a-b(Ŷ +y) .La quantité Ŷ* correspond à la valeur de ý la plus petite pour
laquelle la courbe p(Ŷ+y) est située en dessous de la courbe de cout moyen. les courbes C ͧ et
p(Ŷ*+y) sont donc tangentes et le prix-limite est égal à a-b Ŷ*.

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Un cas particulièrement significatif est celui ou le cout est fortement décroissant lorsque y est
inférieur à une taille minimale efficiente y ̥ et constant quand y est plus grand que y ̥. Dans ce
cas, la courbep(ý* + y ) est tangente à la courbe de cout moyen C ͧ(y) Approximativement pour
y=y ̥ (et même exactement pour cette production lorsque la fonction C ͧ est coudée au point y
= y ̥ce que nous supposons sur la figure 12.12).

Fig 12.12 calcul du prix-limite dans le cas d’une taille minimale efficiente.

On a ici :

p* - Cм ≈ yο p'( Yο )

Quelques calculs élémentaires conduisent à la relation suivante


Yο
p* = Cм ( 1 -E ͩYο )

Ou E ͩ représente l’élasticité-prix de la demande totale (E <ͩ 0).

Le cout moyen minimal Cм définit le prix qui prévaudrait en régime de concurrence parfaite.
La formule précédente montre que l’excédent de prix par rapport à ce prix de concurrence
varie directement avec la fraction y0 /Y0 c’est-à-dire avec le pourcentage da la demande totale
Y0 qui correspond à la taille minimale efficiente. il varie inversement avec l’élasticité-prix de
la demande.

Cette formule est intéressante dans la mesure où elle confirme l’importance de l’élasticité-
prix de la demande pour expliquer l’écart entre le prix de concurrence et le prix qui peut
apparaitre sur un marché oligopolistique. Elle montre aussi que le nombre d’entreprises
présentes sur le marché est un facteur déterminant de cet écart, dans la mesure où le rapport
Y0/y0 est égale au nombre maximum de firmes susceptibles de se maintenir sans faire de
pertes : plus ce nombre est petit et plus l’écart entre prix-limite et prix de concurrence est
élevé(20).

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Elasticité-prix de la demande et nombre d’entreprises sont donc les paramètres clef de la
détermination du prix et ceci confirme par une voie toute différente les résultats obtenus à la
section 1.

Quel que soit l’intérêt de ces résultats, il ne faut pas oublier la fragilité des hypothèses qui ont
permis de les obtenir. En premier lieu, la théorie du prix-limite repose sur une représentation
très ad hoc des anticipations de l’entrant potentiel : celui-ci suppose que les entreprises
installées ne vont pas modifier leur volume de production. L’entrant se contentera donc la
demande supplémentaire créée par la baisse du prix, ce qui est exagérément pessimiste. Dans
la mesure où le produit vendu est parfaitement homogène, l’entrant pourrait aussi bien
s’attendre à partager équitablement le marché avec les firmes installées, plutôt que de se
contenter de la demande supplémentaire créée par la baisse de prix.

Si on accepte cette idée, l’arrivée d’un nouveau concurrent sur le marché peut conduire les
firmes installées à réaliser des déficits. Dans ce cas, l’entrant potentiel peut être incité à tenter
sa chance, dans la mesure où ce sera peut-être une entreprise déjà installées qui sera
ultérieurement obligée de quitter le marché. De ce point de vue, l’ampleur de l’écart entre le
prix p* et le coût moyen minimal Cм Peut même apparaitre comme une incitation à entrer en
espérant pouvoir bénéficier de surprofits lorsque des concurrents plus fragiles auront été
éliminés.

Réaliser des pertes transitoires et alors comme une sorte d’investissement de l’entrant
potentiel qui accepte de patienter suffisamment longtemps pour que le nombre d’entreprises
soit compatible avec des profits positifs. Cet argument s’oppose complètement à la théorie
du prix-limite et il a d’autant plus poids que l’entrée est réalisée non par des firmes nouvelles,
mais par des firmes déjà existantes qui se diversifient et qui peuvent donc accepter de réaliser
des pertes sur un marché pendant une certaine durée.

Par ailleurs, et ceci rejoint les remarques introductives de cette section, la politique du prix-
limite diffère très probablement des stratégies d’équilibres coopératifs ou non coopératifs où
les firmes installées visent à maximiser leur profit à court terme. La stratégie du prix-limite n’a
donc de sens que si les entreprises installées considèrent ( à tort ou à raison ) que la réduction
de profit qu’elles consentent à court terme, du fait de cette politique, est plus que compensée
par les gains supplémentaires que permet à long terme le maintien d’une structure
oligopolistique, fortement concentrée, où l’entrée aura été dissuadée. Un autre scénario, tout
aussi réaliste serait celui où les firmes installées visent à profiter au maximum de la position
privilégiée que leur garantit la structure oligopolistique du marché, quitte à accepter de perdre
cette situation avantageuse lorsque la concurrence des entrants potentiels se sera
manifestée.

Enfin, nous avons supposé que chaque firme choisissait son volume de production, le prix
d’équilibre s’établissant au niveau qui égalise la demande à la production totale.

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Les résultats seraient nettement différents si on supposait que les firmes décidaient
individuellement du prix de leurs produit : en fixant un prix très légèrement inférieur au prix
pratiqué par les firmes installées, l’entrant potentiel pourrait se garantir des débouchés
importants ( puisque les acheteurs se tourneraient vers lui par priorité) et l’entrée ne pourrait
être dissuadée tant que les firmes installées pratiquement un prix supérieur au cout moyen
minimal Cм. cette argumentation rejoint la théorie dite des marchés contestables dont on
trouvera une présentation succincte et une illustration à la fin de ce chapitre. Comme le
montrera la section suivante, même en faisant abstraction de la possibilité d’entrée,
méthodes et résultats diffèrent nettement lorsqu’on analyse l’équilibre d’un oligopole où les
firmes décident des prix et non des quantités.

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CHAPITRE III : LES MODELES DE LA CONCURANCE OLIGOPOLISTIQUE :
A- La concurrence en quantité :
En situation d’oligopole, les firmes anticipent la demande globale comme en monopole. La
demande est l’agrégation des demandes individuelles émanant d’un grand nombre de
consommateurs qui prennent le prix comme donne. L’offre du bien sera manipulée par les
entreprises qui, par leurs stratégies d’offre, influenceront le prix de marche. Plusieurs
situations sont possibles selon que les firmes coopèrent ou non. Dans ce chapitre, nous
supposerons qu’elles ne coopèrent pas. Elles vont donc essayer d’obtenir le plus grand profit
tout en sachant que leurs concurrentes feront de même. Dans cette première section, nous
considérons que les firmes produisent un bien homogène et qu’elles vont jouer sur les
quantités. Les décisions des entreprises correspondront aux meilleurs choix possibles étant
donne les actions de leurs concurrents. La solution finale de ce problème est atteinte
lorsqu’aucune des firmes n’a intérêt à modifier son niveau de production. Pour simplifier
l’analyse, nous considérons principalement des situations de duopole c’est-à-dire deux firmes
sur le marché.

Le duopole de Cournot (1838)

Si la notion d’équilibre non coopératif est due au mathématicien américain John Nash, son
intuition initiale est apparue un siècle plus tôt, en 1838, dans les travaux d’un ingénieur
économiste français : Antoine-Augustin Cournot. Cournot a étudié un marché où seules deux
firmes produisent un même bien ou service et le proposent aux consommateurs. Dans sa
construction, Cournot considère deux firmes de forces égales, c’est-à-dire telles qu’aucune ne
possède d’ascendant sur l’autre. On peut imaginer deux entreprises de tailles à peu près
semblables, arrivées en même temps sur le marché et produisant des biens très peu
différenciés, par exemple deux constructeurs aéronautiques, Airbus et Boeing continuent
d’agir comme s’ils étaient seuls sur le marché en produisant davantage. Fin 2011, Airbus avait
4 453 appareils en carnet de commandes et Boeing 3 535 appareils. Ces deux géants de
l’aéronautique se font une concurrence en quantité. Fabricant des gros porteurs ou deux
producteurs de semences agricoles (à l’échelle mondiale). En dépit de son manque de réalisme
(les firmes ne produisent jamais des bien indifférenciés), cette hypothèse a la grande vertu de
permettre un traitement très simple du jeu auquel participent les firmes. Entretenant
l’hypothèse d’homogénéité du bien, il ne pourra exister qu’une valeur unique du prix du bien
(ce sans quoi, toute la demande s’adresserait à la firme pratiquant le prix le plus bas, alors que
sa concurrente aurait vu s’enfuir tous les consommateurs). C’est désormais sur la quantité
produite du bien ou service que va porter la décision centrale. En d’autres termes, la variable
stratégique, dans le modèle Cournot, est la quantité.

On peut critiquer ce modèle au prétexte que, dans la réalité, ce sont les prix

MASTER BMF G6 20
Qui sont les principales variables stratégiques pour les firmes. C’est en substance ce que fit
(de manière excessivement véhémente) Joseph Bertrand en 1883. Mais on peut aussi voir
dans le choix de Cournot une option astucieuse pour figurer, par un chemin détourné, les
caractéristiques de l’équilibre non coopératif d’un marché que se partagent

Deux firmes : certes, dans la réalité, la première (ou la principale) variable stratégique n’est
pas la quantité, mais les mécanismes mis en évidence par Cournot sont très proches des
mécanismes existants, et représentatifs de la démarche d’optimisation des entreprises, et de
l’équilibre auquel celles-ci parviennent.

On appelle oligopole un secteur d’activité pour lequel un petit nombre


de firmes est en concurrence. Les firmes constituant l’oligopole s’identifient
parfaitement les unes les autres. Elles prennent des décisions en
tenant compte des décisions de leurs concurrentes ainsi que des réactions
de leurs concurrentes à leurs propres décisions et ainsi de suite. Lorsque
l’oligopole n’est constitué que de deux firmes, on parle d’un duopole.

Hypothèses du duopole de Cournot :

Le duopole de Cournot est une configuration de marché dans laquelle eux firmes en positions
symétriques se font concurrence en quantité. Elles produisent et vendent un bien homogène
à un prix unique p. Chacune connaît les caractéristiques de la relation entre prix et quantité
demandée, les caractéristiques de sa propre fonction de coût ainsi que les caractéristiques de
la fonction de coût de sa concurrente. Cette dernière précision sur la parfaite connaissance de
la fonction de coût de la concurrente fait référence au cadre d’information parfaite dans
lequel nous nous situons. Il s’agit, là d’une hypothèse peu réaliste1.La demande inverse est
supposée être, comme précédemment, une fonction décroissante p(Q). Les deux joueurs (les
deux firmes) sont indicées 1et 2. La firme 1 décide de sa production Q1, la firme 2 décide de
sa production Q2. La quantité totale produite Q est la somme simple des quantités produites
par les firmes 1 et 2 : Q = Q1 + Q2. La fonction de coût total de la firme 1 est C1(Q1). La fonction
de coût total de la firme 2 est C2(Q2). L’équilibre non coopératif du jeu de Cournot sera la
combinaison stratégique (Q1* ; Q2*) telle que :

MASTER BMF G6 21
L’équilibre non coopératif de Cournot est la combinaison stratégique
(Q* ; Q2*) telle que la quantité produite par chaque firme est une meilleure
réponse à la quantité produite par sa concurrente.

On peut représenter cet équilibre non coopératif en traçant les fonctions de meilleures
réponses de chacune des deux firmes dans un repère où la quantité produite par la firme 1
figure en abscisse et la quantité produite par la firme 2 en ordonnée. Au point C, à
l’intersection de ces fonctions de meilleures réponses, figure l’équilibre non coopératif. Cet
équilibre non coopératif apparaît sur la figure 1.

Les conditions d’équilibre

Les fonctions de réaction :

La maximisation du profit réalisé par l’entreprise 1 est déterminée à partir de Q1, soit encore

En résolvant simultanément ces deux équations, on obtient les deux fonctions de réaction :

Q1 =a/3b et Q2 =a/3b

MASTER BMF G6 22
En période 1, l’entreprise produit seule Q1, toujours en 1, l’entreprise 2 réagit en considérant
Q1 comme une constante et en produisant Q2, etc. Le modèle de Cournot est statique,
l’équilibre obtenu est stable. L’équilibre de Cournot est dit aussi équilibre de Nash, les
stratégies des deux joueurs étant optimales compte tenu de l’action de l’autre.

À l’équilibre non coopératif de Cournot, les firmes peuvent réaliser un profit


microéconomique durablement positif. On peut montrer qu’à technologie donnée, le profit
total obtenu par les deux firmes est (sous certaines hypothèses) inférieur au profit qu’aurait
obtenu un monopole. En cela, le duopole est bien une situation intermédiaire entre monopole
et concurrence pure et parfaite.

Si l’on prolonge l’analyse, on peut, sous ces mêmes hypothèses, montrer que le profit total
qu’obtiendraient trois firmes dans un « triopole » de Cournot serait inférieur au profit total
obtenu par les deux firmes d’un duopole et ainsi de suite. Lorsque le nombre de firmes qui
forment l’oligopole devient très grand, le profit total tend vers zéro et le prix pratiqué par les
firmes à l’équilibre non coopératif de l’oligopole tend vers le prix de concurrence pure et
parfaite. Dans cette optique, la configuration de concurrence pure et parfaite s’apparente à
un jeu de Cournot dans lequel le nombre de joueurs tendrait vers l’infini.

Le fait que les firmes réalisent un profit microéconomique strictement positif dans le cadre
d’un duopole de Cournot est le signe qu’un tel équilibre n’est pas une configuration

MASTER BMF G6 23
socialement efficace : le prix pratiqué par les firmes est plus élevé que le prix qui serait
pratiqué sur un marché de concurrence pure et parfaite et la quantité totale produite est plus
faible que ce qui serait décidé dans un environnement concurrentiel.

Le duopole de Stackelberg (1934)


Nous avons supposé précédemment que les firmes choisissaient leurs niveaux de production
simultanément. Dans la réalité, il est plus courant d’observer des situations dans lesquelles,
les firmes prennent leur décision de façon séquentielle. Apple est considère comme une firme
en position de leader sur le marché des tablettes. Bien que Microsoft, entre autres, cherche à
concurrencer Apple sur ce marché, la domination d’Apple semble perdurer. Plus
généralement, une firme déjà installée est en position de leader dans la mesure ou elle
propose en premier un bien sur le marché. Une firme peut décider d’entrer sur le marché et
de proposer une quantité de bien étant donne celle offerte par la firme leader. Une troisième
firme peut entrer ensuite et observer les décisions des deux premières, etc.

Le duopole de Stackelberg est une configuration de marché dans


laquelle deux firmes en positions asymétriques se font concurrence en
quantité. Elles produisent et vendent un bien homogène à un prix
unique p. L’une des firmes est dominante : c’est le leader. L’autre est
dominée : c’est le follower. Chacune connaît les caractéristiques de la
relation entre prix et quantité demandée, les caractéristiques de sa
propre fonction de coût ainsi que celles de la fonction de coût de sa
concurrente.

Les hypothèses du modèle

Pour Stackelberg, la probabilité la plus forte est celle où les entreprises 1 et 2 ne sont pas de
puissance égale. On parlera alors de duopole asymétrique où cohabitent une firme leader, ou
firme pilote, et une firme satellite. La firme satellite suppose que l’autre firme est leader, avec
une production qu’elle identifié à une donnée. Elle ne connaît que sa fonction de réaction.

La firme pilote maximise son profit en supposant que l’autre se comporte en satellite.

Une fois encore, le cadre dans lequel nous envisageons d’analyser la formation des décisions
des firmes leader et follower est un cadre qui semble assez éloigné de la réalité : la toute
première variable stratégique serait plus naturellement le prix et l’idée même d’un bien
homogène paraît encore moins raisonnable dans le cadre de Stackelberg que dans le cadre de
Cournot. Néanmoins, la caractérisation de l’équilibre non coopératif obtenu est valable,
qualitativement très proche de ce qui se passerait dans les circonstances réelles.

MASTER BMF G6 24
Les équilibres chez Stackelberg :
Il existe clairement une entreprise leader et une entreprise satellite.

Soit deux entreprises 1 et 2, si les coûts de production sont nuls :

Dans l’hypothèse où l’entreprise 1 est leader, la fonction de réaction de l’entreprise 2 est celle

de Cournot, soit :

Si (1) veut maximiser 1, (1) doit intégrer la fonction de réaction de (2) dans sa fonction

de profit, soit :

et en développant :

ⅆ𝜋
Pour maximiser, il faut annuler soit :
ⅆ𝑄1

Si on applique le même raisonnement dans l’hypothèse où l’entreprise 2 est leader, on

MASTER BMF G6 25
Aboutit aux mêmes conclusions, avec cette fois :

Les déséquilibres chez Stackelberg :


Il y a déséquilibre chez Stackelberg dès l’instant où l’un des deux se trompe. C’est le cas
lorsque les deux entreprises peuvent être satellites ou s’estiment leader.

(1) et (2) pensent être satellites

Chacun fait donc l’hypothèse que l’autre est leader. La production réelle totale est donc
inférieure à la somme de celle évaluée séparément par les deux firmes. Pour retrouver
l’équilibre, on pourra faire la solution de Cournot ou attendre que l’une des deux ait un
comportement de leader.

• (1) Et (2) pensent être leader

On parle aussi d’hypothèse de Bowley. Chaque entreprise peut fixer alors en toute
indépendance son volume de production. Là encore déséquilibre, car la production totale est
beaucoup plus forte que celle évaluée séparément par les deux entreprises. Risque donc de
baisse de prix due à la surproduction.

B - La concurrence en prix : le modèle de BERTRANT


Que se passe-t-il si les firmes se concurrencent en utilisant les prix au lieu des quantités ? Les
producteurs pourraient avoir intérêt à former un cartel, c’est- à-dire se réunir pour maximiser
non pas leur propre profit, mais la somme des profils de l’ensemble des membres du cartel et
se partager équitablement ce profit de monopole. Sinon, dans un cas simple sans coût, la
concurrence en prix conduirait à un prix nul.

Le choix de la quantité plutôt que du prix comme variable stratégique a suscité de nombreuses
critiques. Celles de Joseph Bertrand furent les plus virulentes. À juste titre, il convient de
s’interroger sur ce qui se passerait si les firmes, plutôt que décider des quantités à produire,
concentraient leur réflexion stratégique sur le prix à pratiquer. Cette question est un véritable
défi pour la construction de Cournot : si le prix était la variable stratégique, les firmes

MASTER BMF G6 26
finiraient, à l’issue d’une « guerre des prix » par tarifer le bien ou service produit au coût
marginal, comme en concurrence pure et parfaite !

Présentons, succinctement, le raisonnement de Bertrand. Supposons que les deux firmes ont
des fonctions de coût semblables, et donc les mêmes fonctions de coût marginal ; supposons
de surcroît que le coût fie est nul. Quel que soit le prix p pratiqué par l’une des firmes, sa
concurrente aura intérêt à pratiquer un prix p – e (où e désigne une valeur infime positive)
lui permettant d’attirer à elle tous les clients (et d’accroître son profit).

La première firme ne resterait pas sans réaction et pratiquerait alors le prix p – 2e lui
garantissant à son tour d’attirer tous les acheteurs. Mais la seconde firme réagirait et
pratiquerait le prix p – 3e… et ainsi de suite. Cette guerre des prix s’arrêterait à un plancher
correspondant au coût marginal de production de la moitié de la quantité globalement
produite. Ainsi, les firmes parviendraient à un équilibre non coopératif dans lequel chacune
produirait la moitié des unités d’output et vendrait ces unités d’output au prix plancher égal
à leur coût marginal de production. Elles réaliseraient toutes deux un profit microéconomique
nul et la situation du marché s’apparenterait à une situation conforme aux conditions de la
concurrence pure et parfaite.

Il y a deux manières de réagir au raisonnement de Bertrand. Soit jeter le travail de Cournot


aux oubliettes (ce qui, heureusement, n’arrivera pas), soit comprendre que l’hypothèse d’un
bien homogène ne permet pas (c’est une évidence) de raisonner en supposant que la variable
stratégique est le prix. Il faudrait modéliser la différenciation des produits pour être à même
de travailler avec le prix comme variable stratégique. C’est l’objet des modèles de concurrence
monopolistique, et en particulier des modèles de localisation spatiale; la modélisation des «
distances » est en effet une démarche impérative pour analyser comment des consommateurs
font leur choix entre des produits différenciés : « distances » entre les caractéristiques des

MASTER BMF G6 27
différents produits et « distances » entre les caractéristiques des produits et les goûts des
consommateurs. Dans ces modèles, à prix identiques des biens différenciés, les
consommateurs choisissent les produits qui leur sont les plus proches, au sens propre
(géographiquement) ou figuré (distance entre caractéristiques).

Quel est l’équilibre de ce jeu ?

Il n’est pas possible de résoudre ce jeu, comme nous l’avons fait précédemment, en dérivant
la fonction de profit des deux firmes dans la mesure où la fonction de demande qui s’adresse
à chaque firme présente une discontinuité en pj= pi= p. Nous remarquons néanmoins que le
seul équilibre possible correspond à une situation avec des prix identiques. En effet,
supposons que ce ne soit pas le cas. Si, par exemple, la firme A fie son prix à un niveau inférieur
à celui de son concurrent, pA < p B, la firme B perd toute sa clientèle et
réalise un profit nul. Or, en réduisant son prix, la firme B peut gagner soit la moitié ( p B= pA)
soit la totalité (p B< pA) de la demande. La firme B a donc intérêt à modifier son prix. La
situation pA < p B n’est pas un équilibre. Si la firme A fixé un prix supérieur à sa concurrente,
pA > pB, la firme A perd ses clients et réalise à son tour un profit nul. Elle a donc intérêt à
dévier de cette solution en diminuant son prix. Si les prix sont égaux, les deux firmes captent
la moitié de la demande et réalisent un profit positif. Les deux joueurs n’ont pas intérêt à
dévier : c’est bien un équilibre au sens de Nash.

L’équilibre de Nash en prix lorsque les firmes sont identiques


est tel que les firmes vendent
toutes au même prix, égal au
La concurrence à la Bertrand conduit ici à un prix différent de celui en concurrence
coût marginal, pB = c.
parfaite. De plus, cet équilibre n’est pas optimal puisque l’optimum consisterait à
produire au coût marginal le plus faible cA et non au coût marginal le plus élevé cB.
Revenons au cas de coûts identiques, la différence entre la structure du jeu de
Cournot et celle de Bertrand semble résider uniquement dans le choix de la
variable stratégique. Cependant, les deux jeux conduisent à des équilibres de Nash totalement
différents. Dans le duopole de Cournot, le prix est supérieur au
coût marginal alors qu’il est égal au coût marginal dans le duopole de Bertrand.
Ceci est d’autant plus étonnant que le fait de fier le prix semble plus réaliste
que le fait de fier une quantité. Cette apparente contradiction constitue ce que
l’on appelle couramment le paradoxe de Bertrand.

MASTER BMF G6 28
Paradoxe de Bertrand
Une situation avec deux firmes en concurrence sur les prix peut être équivalente à
une situation de concurrence parfaite (tarification au coût marginal).
Pour résoudre ce paradoxe, nous pouvons remarquer que les approches de Bertrand
et de Cournot ne font pas la même hypothèse sur les capacités de production
(Edgeworth, 1897). À l’équilibre de Cournot, les entreprises s’engagent sur une
quantité qu’elles fourniront au prix du marché. À l’équilibre de Bertrand, les
entreprises s’engagent sur un prix, et doivent fournir toutes les quantités qui leur
seront demandées à ce prix. Cette dernière hypothèse sous-entend que les firmes
ont une capacité de production suffisante pour satisfaire la demande à un prix
relativement faible.

B-1 - Contraintes sur les capacités de production

Nous allons considérer que la concurrence entre les deux firmes se fait en deux étapes. Le
choix de capacité est une décision de long terme, tandis que le prix est une décision de court
terme contrainte par la capacité de production de l’entreprise. Dans une première étape, les
firmes choisissent une capacité de production (choix d’une quantité comme dans le modèle
de Cournot). Puis, dans une seconde étape, les firmes choisissent leur prix et produisent la
quantité demandée sous la contrainte qu’elles ne dépassent pas leur capacité de production
(choix d’un prix comme dans le modèle de Bertrand).
Pour résoudre cette étape, nous devons faire des hypothèses sur les capacités de production.
En effet, selon les capacités, la totalité de la demande peut être ou non servie. Trois cas sont
possibles.

Cas 1 : Les capacités de production sont « élevées »

Les capacités de production sont suffisamment élevées pour que chaque entreprise puisse
servir tout le marché. Les capacités de production ne sont donc pas contraignantes. Nous
retrouvons exactement le cadre de la concurrence à la Bertrand. Puisque le coût marginal est
nul par hypothèse (pas de coût variable), le prix à l’équilibre s’établit pour les deux firmes
à p= 0.

Ce résultat est vrai si la capacité de production des deux firmes est bien « élevée »
c’est-à-dire qu’elle vérifie La quantité proposée par chaque firme se partageant la demande à
parts égales, Nous pouvons remarquer que les profits sont négatifs.

MASTER BMF G6 29
Cas 2 : Les capacités de production sont « moyennes »

Nous supposons maintenant qu’aucune firme ne peut servir le marché à elle seule, sa capacité
de production est inférieure à la demande totale, à Chaque firme a deux possibilités. Elle peut
fixer un prix inférieur à sa concurrente et répondre à toute la demande qu’elle peut satisfaire
ou fier un prix supérieur à celui de sa concurrente et maximiser son profit sur la demande que
lui a laissé sa concurrente. Pour que ce type de stratégie corresponde à un équilibre en prix, il
faut que les entreprises réalisent le même gain dans les deux situations. Nous voyons bien
que, sinon, une d’entre elles aurait intérêt à dévier.

Cas 3 : Les capacités de production sont « petites »

Dans ce cas, les deux firmes n’arrivent pas à satisfaire l’ensemble de la demande. Elles ont
intérêt à produire à leur capacité maximale. Comme elles se font concurrence en prix, le seul
équilibre possible est obtenu en égalisant les prix, pA = pB = p. En effet, si elles proposaient
un prix plus faible, les deux firmes vendraient toute leur capacité mais gagneraient moins. En
vendant à un prix plus élevé, les firmes se feraient une guerre des prix qui tendrait le prix à
diminuer.

B-2 - le choix des capacités de production

Les entreprises choisissent leurs capacités de production, en anticipant la concurrence en prix


qui aura lieu ultérieurement. Comme nous l’avons déjà évoqué, il est naturel de se pencher
sur les équilibres symétriques dans la mesure où toutes les firmes sont identiques.

- Lorsque la capacité est élevée, la firme doit payer un investissement élevé. Il s’en suit
une guerre des prix et l’équilibre qui en résulte est un équilibre de Bertrand.
- Lorsque la capacité est moyenne, le profit décroît avec la capacité de production.
- lorsque la capacité est faible, Les capacités de production sont égales aux quantités
du duopole de Cournot et le profit est ici exactement le profit de l’équilibre de Cournot.

Maintenant que nous avons déterminé les profits selon les capacités de production choisies,
il faut déterminer le choix optimal de capacité. À cette fin, nous devons comparer les trois
situations.
Tout d’abord, il semble clair que la première situation avec un profit négatif n’est
souhaitable pour aucune des firmes. Ensuite, il vient facilement que πA = πB.

Par conséquent, les deux firmes choisiront une capacité de production égale à Ya=Yb choix de
capacité implique que les quantités produites sont identiques à celles de l’équilibre de
Cournot. Ce résultat, démontré de façon plus générale par Kreps et Scheinkman (1983),
permet d’obtenir une nouvelle interprétation de l’équilibre de Cournot. Face à une situation
MASTER BMF G6 30
oligopolistique, quel est le modèle à retenir? Bertrand ou Cournot?
D’ après ce que nous venons de voir, si la capacité de production peut être ajustée facilement,
la concurrence à la Bertrand semble la plus pertinente. Mais, si la capacité de production
s’ajuste difficilement, le modèle pertinent est la concurrence à la Cournot. Dans le secteur
automobile avec une capacité de production difficile à ajuster, la concurrence en quantité
semble plus naturelle. En revanche, dans le secteur bancaire ou assuranciel, la
capacité de production est ajustable facilement et une concurrence en prix semble
plus pertinente.

C - L’équilibre coopératif :
À l’occasion de l’étude des duopoles de Cournot et Stackelberg, dans chacun des cas, la
présence d’une lentille contenant les couples de productions (Q1 ; Q2) qui accroîtraient
conjointement le profit des protagonistes matérialisait l’existence d’opportunités d’ententes
entre les firmes. À l’opposé de l’optique non coopérative, il peut en effet exister des situations
où les firmes s’entendent au préalable : c’est la collusion.

La collusion désigne une situation où, sur un marché, deux ou plusieurs


firmes s’entendent pour fixer le prix de vente et/ou la quantité produite
de leurs outputs. Une entente peut regrouper toutes les firmes présentes sur
le marché ou un sous-ensemble seulement. En microéconomie, les termes
collusion, coopération, cartel ou entente sont synonymes.

L’intérêt d’une entente est que le cartel se comporte comme un monopole. Cette situation
permet d’augmenter le profit de toutes les firmes du cartel, de réduire l’incertitude et de
dissuader l’entrée de nouveaux concurrents. Un arrangement collusif explicite et formel est
un cartel, c’est-à-dire une organisation d’entreprises indépendantes, créant des produits
similaires, qui collaborent pour augmenter les prix et limiter la production.
C’est l’’exemple du cartel de l’OPEP sur le marché pétrolier. Ces pratiques sont
réglementées et certaines ententes sont jugées illégales (les cartels sont interdits
par le droit de la concurrence en Europe et aux États-Unis). Néanmoins, cette
situation d’entente n’est viable que si les firmes n’ont pas intérêt à dévier. Or,
chaque firme est tentée de tricher et profiter des prix artificiellement élevés pour
proposer un prix un peu plus faible et capter tout le marché.

Une firme peut aussi dévier en supposant que l’autre produit la quantité de cartel et
produire une quantité supérieure (sa part de marché augmente). Sa concurrente va alors
utiliser sa fonction de réaction et calculer, compte tenu de la nouvelle stratégie de la firme qui

MASTER BMF G6 31
a dévié, sa nouvelle production, qui augmente. Le processus peut tendre vers la solution de
Cournot.

En outre, des changements dans la demande et les coûts entraînent une renégociation des
accords tacites au cours du temps. Ainsi, le cartel peut être difficile à maintenir à long terme.

1. Maximisation des profits joints :

La demande totale s’adressant au marché étant Dc et Rmc étant la recette marginale


du cartel, maximiser le profit revient à égaliser Rmc et Cmc(coût marginal du cartel)
avec Cmc = Cm1 + Cm2 + Cmn (addition des coûts marginaux respectifs de toutes les
entreprises participant à ce cartel) ce qui revient à un comportement de monopole, à n
entreprises s’engageant à pratiquer un prix PC, ou prix du cartel.

2. Partage du marché :

Le partage du marché dépend de la structure des coûts de chaque entreprise. Prenons


l’exemple d’un duopole cartellisé, le partage du marché se fera en fonction des coûts
marginaux respectifs des 2 entreprises. On demandera alors à l’entreprise qui a le coût
marginal le plus bas de produire plus que l’autre.

MASTER BMF G6 32
Conclusion

Les oligopoles sont des situations fréquentes dans les économies


industrielles contemporaines. Les secteurs, tels que la sidérurgie, la chimie
de base, l'automobile, l'agroalimentaire, ou l'électronique, sont des exemples
de ce type de structure de marché. Un oligopole est, contrairement à
l'hypothèse d'atomicité de la concurrence pure et parfaite, une structure de
marché constitué d'un nombre limité de firmes. Ainsi, chacun de ces
vendeurs est « conscient du contexte interactif de décisions dans lequel il
est engagé vis-à-vis de ses rivaux ». En effet, on constate que sur ces
marchés oligopolistiques, il existe une interdépendance directe dans les
stratégies des entreprises, qui sont mises en œuvre. Les décisions d'une
entreprise influencent la situation de ses concurrents et modifient par la
même occasion, les conditions de marché. De plus, chaque entreprise peut
identifier ses concurrents. Elle peut alors adopter un « comportement
stratégique », c'est-à-dire, agir en tenant compte de leurs décisions ou en
prévoyant la manière dont ils vont se comporter à la suite de ses actions. La
théorie des jeux permet de rendre compte et d'expliquer ses interactions et
ses comportements stratégiques.

MASTER BMF G6 33
REFERENCES :

 Microéconomie Auteur: Jeleva, Meglena,Etner, Johanna Editeur: Dunod

Publication: 2014

 Micro-économie en pratique Auteur: Buisson-Fenet, Emmanuel,Navarro, Marion

Editeur: Armand Colin Publication: 2012

 TD Microéconomie Ed. 5 Auteur: Médan, Pierre Editeur: Dunod Publication: 2015

 Aide-mémoire - Microéconomie Auteur: Gayant, Jean-Pascal Editeur: Dunod

Publication: 2014

 Microéconomie : en 24 fiches 3e édition Auteur: Védie, Henri-Louis Editeur: Dunod

Publication: 2011

 Eléments de micro-économie. Théorie et applications 8e édition Pierre Picard Editeur

: L.G.D.J Collection : Précis Domat Sous-collection : Économie

 Microéconomie 8e Edition Broché – 2012 de Robert Pindyck (Auteur), Daniel

Rubinfeld (Auteur), MichelSollogoub (Auteur), Catherine Sofer (Auteur)

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