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l’aide de votre cours et de recherches

Cas pratique

Paul est comptable dans une petite entreprise de menuiserie de Saint Quentin. Son patron va
prendre sa retraite et il envisage d'acquérir, au moyen d'un emprunt, l'entreprise dans laquelle
il travaille depuis dix ans.

Virginie , qu'il doit épouser, travaille de son côté en tant que secrétaire dans une entreprise de
transport. Mais elle espère, plus tard, travailler avec son futur mari.
Elle dispose déjà de quelques économies et l'appartement dans lequel le couple va s'installer
lui
appartient. Elle entend pouvoir le vendre, si besoin est, sans aucune contrainte.

1. Paul vous demande s'il vous paraît utile de signer un contrat de mariage chez le notaire.

Paul et Virginie se sont mariés et le projet de Paul s'est concrétisé (achat de l'entreprise de
menuiserie dont il devient l'exploitant individuel). Il négocie un prêt avec son banquier. Celui-
ci lui demande, comme garantie, le cautionnement de son conjoint.

2. Qu'en pensez-vous ?
Virginie rejoint son mari pour l'aider dans les travaux de gestion de son entreprise. Elle désire
préserver ses droits sociaux (retraite, sécurité sociale...)

3. Quel statut lui conseillez-vous ?

Pour les besoins de son entreprise, Paul achète une camionnette à un concessionnaire à
Cambrai
Un litige survient avec le vendeur. II décide de poursuivre ce dernier. Dans ce but, il consulte
le Code de commerce et constate que le fait d'acheter sans intention de revente n'est pas un
acte de commerce. Il se demande quel tribunal sera compétent sur les plans de l'attribution et
de la territorialité.

4. Quelles réponses pouvez-vous apporter à ses interrogations


PROPOSITION DE CORRIGE

Cas pratique

1)Rappel des faits :Paul, comptable depuis 10 ans dans une petite entreprise, envisage de la
racheter. Virginie qu’il doit épouser, travaille actuellement dans une entreprise de transport.
Elle envisage, à terme, travailler avec son futur mari. Virginie possède des économies et un
appartement dans lequel le couple va s’installer après le mariage.

Problème de droit

Dans quelles mesures les futurs époux devraient-il signer un contrat de mariage ?

Règles juridiques applicables

Il existe en, France, 2 grandes familles de régimes matrimoniaux : -Le régime légal : le
régime de la communauté réduite aux acquêts, -Les régimes conventionnels

Le régime légal. Il s'impose à tous les époux qui n'ont pas fait de contrat de mariage. Ce
régime comporte trois masses distinctes de biens : les biens propres du mari, les biens propres
de la femme, les biens communs aux deux époux. -Biens propres : ce sont les biens
acquis par chaque époux avant le mariage ou qu'ils ont reçus par succession ou donation
pendant le mariage. Chacun des époux n'a aucun droit sur les biens propres de l'autre. -Biens
communs : ce sont les biens acquis pendant le mariage par les époux, y compris les
gains, salaires et les revenus de leurs biens propres. Le chef d'entreprise a seul le pouvoir de
gérer son entreprise. Cependant, il devra demander l'accord de son conjoint s'il souhaite
vendre le fonds de commerce ou l'immeuble affecté à sa profession ou encore les donner en
garantie (sauf s'ils font partie de ses biens propres). Il en est de même pour les parts de société
qui ont été acquises avec des fonds communs. Les biens engagés par le chef d'entreprise dans
le cadre de son activité professionnel sont : -Ses biens propres. -Les biens de la communauté
et donc le salaire du conjoint. Seuls les biens propres du conjoint sont sauvegardés. Lorsque
l'un des conjoints se porte caution, seuls ses biens propres et ses revenus sont engagés. Les
biens communs le sont uniquement si l'autre conjoint donne son accord dans l'acte de caution.
Un entrepreneur individuel peut effectuer une déclaration d’insaisissabilité de son
habitation principale devant notaire pour isoler celle-ci des poursuites de ses créanciers.
Les régimes conventionnels
S'ils choisissent un de ces régimes, les époux devront établir un contrat devant notaire. Ces
régimes sont les suivants : -Le régime de la séparation de biens -Le régime de la participation
aux acquêts -Le régime de la communauté universelle Le régime de la séparation de biens ne
comporte que deux masses distinctes de biens : -les biens propres du mari, -les biens propres
de la femme. Les époux gèrent seuls et en toute liberté leur patrimoine respectif. Ils
engagent uniquement leurs biens propres envers leurs créanciers personnels. Cependant, le
code civil interdit à l’un des époux de disposer d’un bien immobilier (appartement,
maison) sans le consentement de l’autre bien qu'il lui appartienne en propre dès lors
que ce bien constitue le logement de la famille. Principaux avantages par rapport au régime
légal : Si l'entreprise de l'un des époux connaît des difficultés financières, seuls les
biens propres de cet époux pourront être saisis par les créanciers. Ce régime assure
également au conjoint entrepreneur une plus grande autonomie de gestion que dans le régime
de la communauté de biens. Principaux inconvénients : Un seul des époux exerce une activité
professionnelle. En cas de rupture du contrat de mariage ou de décès de l'un des
époux, le conjoint non exploitant peut se retrouver sans ressources, à moins d'avoir
pensé à remédier à cet inconvénient par testament, donation ou assurance vie. Cette
perspective peut amener les futurs époux à choisir un régime intermédiaire : le régime
de participation aux acquêts. Le régime de la participation aux acquêts Ce régime concilie les
avantages du régime de la communauté de biens et ceux de la séparation de biens : Pendant le
mariage : tout se passe comme pour le régime de la séparation de biens. A la dissolution du
mariage : on évalue l'enrichissement de chacun des deux patrimoines entre le jour du mariage
et le jour de la dissolution. L'époux, dont le patrimoine s'est le moins enrichi, a le droit de
percevoir la moitié de l'augmentation du patrimoine de son conjoint. Le conjoint exploitant
d'une entreprise gère donc librement son patrimoine en toute indépendance. Il sauvegarde le
patrimoine de son conjoint à l'égard de ses créanciers. Le régime de la communauté
universelle C'est un régime qui a pour principal mérite d'être simple : tous les biens que les
époux possèdent au jour du mariage, ceux qu'ils pourront acquérir par la suite forment une
seule masse commune. De même, toutes les dettes sont à la charge de la communauté, quelle
que soit leur nature ou leur origine.

Application au cas d’espèce : Dans notre cas, le fait pour Paul et Virginie de ne pas signer de
contrat de mariage signifie qu’ils seront mariés sous le régime légal ; les biens propres de
Paul, ceux de Virginie et les biens de la communauté peuvent donc être engagés dans
le cadre de la future entreprise. P et V ont intérêt à signer un contrat de mariage tant par
rapport au projet d’entreprise de P qu’aux biens que possèdent V. Ils peuvent opter pour
deux régimes qui leur conviendraient : - Le régime de la séparation de biens dans lequel p et
V gèrent seuls et en toute liberté leur patrimoine respectif. Ils engagent uniquement leurs
biens propres envers leurs créanciers personnels. Si l'entreprise de P connaît des difficultés
financières, seuls ses biens propres pourront être saisis par les créanciers. Ce régime assure
également au conjoint entrepreneur une plus grande autonomie de gestion que dans le
régime de la communauté de biens. Le divorce n’aura aucune incidence sur l’entreprise de P .
Les biens propres de V c’est-à-dire ses économies, restent ses biens propres. Par contre,
l’appartement de V devenant le domicile conjugal tombe dans la communauté de biens.
Aussi, elle ne pourra plus en disposer librement comme elle semblait souhaiter le faire.
- Le régime de la participation aux acquêts dans lequel P gèrera son patrimoine en
toute indépendance et sauvegardera le patrimoine de V à l’égard de ses créanciers. Par
contre, à la dissolution du mariage, on évalue l'enrichissement de chacun des deux
patrimoines entre le jour du mariage et le jour de la dissolution. L'époux, dont le
patrimoine s'est le moins enrichi, a le droit de percevoir la moitié de l'augmentation du
patrimoine de son conjoint. Ici P conserve son entreprise mais met en commun les
économies qu’il réalise avec V

. 2) Rappel des faits : P , a racheté l’entreprise dans laquelle il travaillait à l’aide d’un prêt
bancaire. Il s’est également marié avecV. Dans le cadre du prêt négocié avec son
banquier, ce dernier lui demande, comme garantie, le cautionnement de son épouse.

Problème de droit : Quelles sont les conséquences d’un cautionnement pour les époux
mariés sous un régime conventionnel ou sous le régime légal.

Règles juridiques applicables : Nous envisagerons deux cas de figure : Le conjoint se porte
caution : -Sous le régime de la communauté légale Il engage ses revenus et ses biens
propres. S'il n'y a pas de biens propres seuls ses revenus sont engagés par son
cautionnement. La résidence principale n'est pas engagée par ce cautionnement dans la
mesure où l’autre conjoint n'a pas donné son consentement.
Sous le régime de la séparation de biens (ou de la participation aux acquêts) Il engage ses
revenus et ses biens et notamment la moitié de la résidence principale. Si la caution est
poursuivie par le créancier, suite à une défaillance du débiteur, celui-ci pourra, à défaut de
paiement de la dette, parvenir à la vente de la résidence principale pour récupérer sa créance.

Application au cas d’espèce : P et V sont mariés sous le régime légal ou ont choisi de signer
un contrat de mariage. Si V accepte de cautionner son mari dans le cadre du prêt
négocié avec leur banquier, le régime conventionnel sera assez défavorable car c’est
l’ensemble du patrimoine du couple qui est engagé (tous les biens de P, tous les
biens de V, la caution, tous les biens communs ainsi que leur résidence principale). Si les
époux ont opté pour le régime légal, l’acte de cautionnement sera moins risqué puisque la
caution, dans ce cas, n’engage que ses biens propres et ses revenus. La résidence
principale est préservée. Cependant, V engage les économies qu’elle avait accumulées avant
son mariage. En cas de défaillance de son époux, elle pourra être amenée à utiliser ces
sommes pour satisfaire les créanciers.

3) Rappel des faits : V a rejoint son époux dans son entreprise pour l’aider à la gestion de
cette dernière.

Problème de droit : Quels sont les différents statuts possibles pour le conjoint de
l’entrepreneur ?

Règles juridiques applicables : Il est fréquent que les commerçants ou les artisans se fassent
aider par leur conjoint. Le conjoint a l’obligation d’opter pour l’un des trois statuts suivants :
-conjoint salarié, -conjoint collaborateur, -conjoint associé.
Le conjoint salarié Pour bénéficier de ce statut le conjoint doit respecter certaines conditions :
-Il doit participer effectivement à l’entreprise à titre professionnel et habituel, -Il doit
percevoir une rémunération au moins égale au SMIC, -Il doit exister un lien de subordination
entre le conjoint et le chef d’entreprise. Lorsque ces conditions sont réunies le conjoint
salarié est affilié au régime général de la Sécurité sociale et bénéficie de la législation du
travail. Le conjoint collaborateur Ce statut s’applique au conjoint qui collabore
effectivement à l’entreprise et qui en fait mention au RCS. Cette collaboration est en
principe non rémunérée. Le conjoint collaborateur est présumé avoir reçu mandat du chef
d’entreprise d’accomplir en son nom des actes d’administration de l’entreprise. Cette
présomption de mandat cesse par déclaration notariée conjointe. Sur le plan social, le
collaborateur peut adhérer à un régime d’assurance volontaire vieillesse et ses cotisations sont
déductibles, s’il n’est pas rémunéré sur le bénéfice imposable.

Le conjoint associé Pour s'associer entre époux, il faut apporter à la société créée soit des
biens communs (à condition que l'autre conjoint en soit averti), soit des biens propres
(qu'il s'agisse d'espèces ou de biens matériels), soit simplement son travail et ses
connaissances techniques si la société est une SARL. Ces derniers apports, appelés «
apports en industrie », sont également rémunérés par l'attribution de parts sociales. La
protection sociale du conjoint associé dépend de la forme d'association choisie et de
l'importance respective des parts de chacun. Trois cas peuvent se présenter : -Premier cas :
le conjoint ne travaille pas avec l’autre époux. Il n'est alors affilié à aucun régime
social obligatoire et il reste l'ayant droit de son conjoint. Il n'a par conséquent ni
retraite personnelle, ni autres prestations. -Deuxième cas : le conjoint travaille avec
l’autre époux comme salarié de la société. Il est donc affilié au régime général de la
Sécurité sociale. Il bénéficie des mêmes avantages qu'un salarié ordinaire. -Troisième cas :
le conjoint travaille comme non-salarié. Il est alors affilié aux différents régimes
sociaux des indépendants, comme le chef d’entreprise.

Application au cas d’espèce : V devra donc choisir un statut en fonction de ses priorités. Elle
souhaite préserver les droits sociaux dont elle disposait précédemment. Nous savons qu’elle
était salariée d’une entreprise de transport. Elle désire peut-être conserver ce statut. Dans ce
cas, elle devra choisir entre les statuts de conjoint salarié et celui de conjoint associé. Par
ailleurs, nous savons que P sera exploitant individuel. Nous pouvons penser qu’il sera
seul associé au sein de l’entreprise qu’il envisage de mettre en place. V sera donc conjoint
salarié de son époux, conservant ainsi, la totalité de ses droits.

4) Rappel des faits : Pour les besoins de son entreprise, P a acheté une camionnette chez un
concessionnaire à Cambrai. Un litige survient avec le vendeur. P décide de poursuivre la
société.

Problème de droit : Quel est le tribunal compétent (matériellement et territorialement) ?

Règles juridiques applicables : Afin de déterminer la compétence d’un tribunal, il faut


analyser la compétence d’attribution et la compétence territoriale. Compétence
d’attribution Le tribunal de commerce est compétent pour connaître des litiges entre
commerçants, des contestations relatives à certains effets de commerce (lettre de change),
aux actes de commerce et aux litiges entre sociétés commerciales.
Dans l'hypothèse où le litige est entre un non commerçant et un commerçant (acte mixte), le
tribunal de commerce ne peut pas connaître de l'affaire si le non commerçant est le
défendeur ; seule la juridiction civile étant compétente dans ce cas. En revanche, si le
non commerçant est le demandeur, il pourra assigner le commerçant, au choix,
devant la juridiction civile ou devant le tribunal de commerce.
Compétence territoriale Le principe est le suivant : le tribunal compétent territorialement est
celui dans le ressort duquel se trouve le domicile du défendeur. Pour une société, il s’agit du
lieu du siège social. En matière contractuelle, le demandeur peut saisir outre la juridiction où
demeure le défendeur, celle du lieu de la livraison effective de la chose ou du lieu d’exécution
de la prestation de service.

Application au cas d’espèce : Deux solutions sont possibles en fonction de la qualification


juridique de l’entreprise de P : -Si son activité est artisanale (entreprise de menuiserie) et dans
la mesure où il est demandeur à l’action, l’instance devra être portée au choix devant
une juridiction civile (Tribunal d’instance ou Tribunal de grande instance) du lieu du
siège social de la société, c’est-à-dire Cambrai ou le tribunal du lieu de livraison de la
camionnette, c’est-à-dire à priori ST Quentin ou le tribunal de commerce de l’une des 2 villes.
-Si l’activité de P est exercée sous une forme sociale, le contrat passé avec la société
est un acte de commerce et le tribunal de commerce sera compétent. Les règles de
compétence territoriale sont les mêmes que précédemment citées.

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