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Une 

turbine Kaplan est une turbine hydraulique à hélices, de type « réaction » qui a été inventée
en 1912 par l'ingénieur autrichien Viktor Kaplan.

Une turbine Kaplan du barrage de Bonneville, après 61 ans de service.

Caractéristiques

Elle est adaptée pour les faibles chutes de 2 à 25 mètres de hauteur[Note 1], et les très grands débits
de 70 à 800 m3/s.

La turbine Kaplan se différencie des autres turbines à hélices, par ses pales orientables, dont on peut
faire varier le pas pendant le fonctionnement. Cela lui permet d'avoir un rendement
énergétique élevé pour des débits d'eau variables. Son rendement atteint normalement entre 90 %
et 95 %[1].

La turbine Kaplan est une évolution technique de la turbine Francis. Son invention a permis la
production d'énergie efficace lorsque la turbine Francis ne pouvait pas être utilisée. Les diamètres
peuvent varier entre 2 et 11 mètres avec une plage de la rotation de la turbine, pouvant varier
de 50 à 250 tr/min, pour une puissance installée jusqu'à 250 MW.

Les turbines Kaplan sont maintenant largement utilisés dans le monde entier, dans le cas de fort
débit, ou de faible hauteur de chute.
Une érosion prématurée peut se rencontrer dans l'utilisation d'une turbine, provoquée par
la cavitation[3]. Cela peut conduire à l'arrêt prématuré de la turbine concernée, pour pouvoir
effectuer de lourds travaux de maintenance et de réparations, et aussi des conséquences
économiques importantes (arrêt de production, frais de maintenance sur site, ou de réparation
lourde en atelier, etc.). La cavitation s'accompagne également d'une chute du rendement de la
turbine, ou de la hauteur absorbée, d'une génération de vibrations de la structure mécanique,
accompagnées d'un bruit intense.

Réversibilité d'un groupe bulbe

Une évolution de la turbine Kaplan réside dans le groupe bulbe.

Un premier brevet est déposé par G. Khune, pour une turbine tubulaire, le 27 juillet 1930 ;

Un second brevet est déposé le 31 août 1933, par J. Haefele, pour une turbine à écoulement axial
horizontal ;
Ce n'est que le 27 décembre 1933, qu'est déposé, par Huguenin, un brevet pour un premier groupe
bulbe.

Ces 3 brevets, sont acquis par Escher Wyss, le fabricant suisse de turbines, à Zurich. Le dernier brevet
homologué le 15 octobre 1934, est exploité par Arno Fisher, qui en août 1936, met en service deux
groupes bulbes, d'une puissance de 168 kW, à Röstín, en Poméranie, (actuellement en Pologne), sur
le fleuve Parsęta, qui fonctionneront jusqu'en janvier 1942[5].

La turbine VLH (Very Low Head Turbine)

La turbine « très basse chute » (Turbine VLH ou de l'anglais Very Low Head Turbine, brevetée


en 2003) : type de turbine (évolution de la turbine Kaplan à ouverture variable), conçu pour protéger
l'environnement et en particulier la faune piscicole (saumons en dévalaison, anguilles en dévalaison,
truites, cyprinidés toutes espèces halieutiques etc), dans les fleuves ou rivières[15].

Caractéristiques

Les turbines VLH sont caractérisées par[16] :

une installation dans une passe, de faible hauteur, de 1,5 à 4,5 m, avec un génie civil réduit,

un fonctionnement discret (visuel et sonore) dans l'environnement (rural ou urbain),

un grand diamètre de la roue (de 3,15 à 5 mètres de diamètre),

8 pales à ouverture variable, permettant l'obturation totale autonome, et l'arrêt de la machine

une inclinaison entre 35° et 45° qui facilite la maintenance et le relevage par basculement, dans la
passe,

une structure autoportante permettant un assemblage complet en usine et une installation très
rapide,

un dispositif d’effacement permettant la mise hors d’eau du groupe, pour maintenance,

une faible vitesse de rotation, de l'ordre de 30 à 50 tr/min,

une faible vitesse d’écoulement de l'eau, de 1 m/s,

des débits importants de 10 à 27 m3 et par machine

une gamme de puissance, de 100 à 500 kW (au réseau),

une faible mortalité piscicole : turbine "ichtyophile " (amie des poissons)[17].

Développement
Turbines VLH de la centrale du Rondeau à Échirolles

Ces turbines VLH sont conçues et fabriquées en France, par la société MJ2 Technologies et tiennent
compte :

des faibles possibilités de développement d'installations hydroélectriques d'envergure ;

des contraintes environnementales, et de protection de la faune piscicole ;

de la possibilité d'intégrer ces équipements sur des sites existants :

soit en remplacement, d'un ouvrage existant (comme sur la Mayenne)[18],[19] ;

soit en complément d'un ouvrage existant, par l'installation du nouvel équipement, dans le canal
d'évacuation de la précédente installation, permettant ainsi d'optimiser le potentiel énergétique
global du site (comme à Échirolles, dans l'Isère, sur le Drac inférieur, à la centrale du Rondeau[20]) ;

La « petite hydraulique », affiche un potentiel relativement important, qui a été estimé, en France, à
1 000 MW de capacité (source : Observatoire des énergies renouvelables (Observ'ER))[21],[22].

Cf. le document en référence, issu du Service de Réparation Hydraulique d'EDF, en page 4 : les
turbines prises en charge par le SRH

↑ En raison de la rotation rapide de l'hélice dans l'eau, une zone de basse pression se crée sous la
surface d'aspiration de la pale, et des bulles de vapeur d'eau se forment et disparaissent à une
fréquence très élevée, provoquant des micro-claquements, qui érodent la surface des pales et les
détruisent

Référence

[1]↑ (en) World News (WN) Network, « Kaplan turbine », sur wn.com, 2 mai 2013 (consulté le22


septembre 2015).

[2]↑ (de) Technischesmuseum.at, « Erste (kommerziell genutzte) Kaplan-Turbine : Première turbine


Kaplan (commerciale) », sur technischesmuseum.at (consulté le15 août 2019).
[3]↑ Jean-Pierre Durel, « Comment éviter les effets de la cavitation sur une turbine Kaplan »[PDF],
sur freehostia.com (consulté le22 septembre 2015).

[4]↑ EDF - SRH, « Le service de réparation hydraulique (SRH) d'EDF » [PDF], sur edf.com, 26


novembre 2014 (consulté le21 septembre 2015).

[5]↑ C. Thirriot - Institut national polytechnique de Toulouse - La houille blanche N°3, « Comparaison


entre turbine Kaplan et groupe bulbe » [PDF], sur shf-lhb.org, 1987 (consulté le26 septembre 2015).

[6]↑ « Le fonctionnement d'une usine marémotrice » (consulté le21 septembre 2015).

[7)↑ GEH - EDF, « Le Groupe d'Exploitation Hydraulique Ouest » [PDF], sur blogspot.fr, mars


2007 (consulté le 21 septembre 2015).

[8]↑ « La turbine Kaplan », sur hydrelect.info, 15 septembre 2012 (consulté le21 septembre 2015).

[9]↑ P. Cazenave - La houille blanche N°3, « L'utilisation des groupes bulbes dans les aménagements
de basse chute » [PDF], sur shf-lhb.org, 1997 (consulté le26 septembre 2015).

[10]↑ J. Cotillon - La houille blanche N°2/3, « Les groupes bulbes : de Röstin en Avignon : l'essor
d'une technique » [PDF], sur shf-lhb.org, 1973(consulté le 26 septembre 2015).

[11]↑ « Turbines hydroélectriques bulbe », sur alstom.com (consulté le 21 septembre 2015).

[12]↑ André Lacoste - La houille blanche N°7/8, « Exploitation et entretien des groupes


bulbes » [PDF], sur shf-lhb.org, 1977 (consulté le 8 octobre 2015).

[13]↑ Mecaflux Heliciel, « Captage d'énergie hydraulique par turbine hélice ou kaplan : La relation


distributeur et hélice », sur heliciel.com (consulté le 8 octobre 2015).

[14]↑ ENSEEIHT, « Les bulbes, le cœur du système », sur hmf.enseeiht.fr (consulté le8 octobre


2015).

[15]↑ MJ2 Technologies, « Groupe turbo générateur pour très basse chute : Le concept VLH »[PDF],
sur mp-i.fr, juin 2013 (consulté le13 décembre 2015).

[16]↑ MJ2 Technologies, « Turbine VLH », sur vlh-turbine.com (consulté le 13 décembre 2015).

[17]↑ Timothée Besse - ERT Biodiversité Fonctionnelle et Gestion des Territoires - Rennes, « Tableau


de Bord Anguille du Bassin Loire : Turbines ichtyophiles et dispositifs d'évitement pour anguilles en
avalaison »[PDF], sur observatoire-poissons-migrateurs-bretagne.fr, 6 avril 2009 (consulté le11
janvier 2016).

[18]↑ Concours général des lycées 2013, « L'eau, une énergie qui coule de source » [PDF], sur ac-aix-
marseille.fr, 2013 (consulté le13 décembre 2015).

[19]↑ Concours général des lycées 2013, « L'eau, une énergie qui coule de source (corrigé) »[PDF],
sur education.fr, 2013 (consulté le14 décembre 2015).

[20]↑ Ludovic Dupin, L'Usine nouvelle, « EDF inaugure une centrale hydraulique située en pleine


ville », sur usinenouvelle.com, 2 octobre 2015 (consulté le 20 février 2018).

[21]↑ EDF L'énergie en questions, « Un appel d'offres pour développer la petite hydro-électricité »,


sur lenergieenquestions.fr, 23 novembre 2015 (consulté le11 janvier 2016).

[22]↑ Observ'ER, « L’Observatoire des énergies renouvelables », sur energies-


renouvelables.org(consulté le 11 janvier 2016).

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