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Centrale électrique

site industriel destiné aux productions d'électricité

Une centrale électrique est un site industriel destiné à la


production d'électricité. Les centrales électriques alimentent en
électricité, au moyen du réseau électrique, les consommateurs,
particuliers ou industriels éloignés de la centrale[N 1]. La
production d'électricité y est assurée par la conversion en énergie
électrique d'une énergie primaire qui peut être soit mécanique
(force du vent, force de l'eau des rivières, des marées…), soit
chimique (réactions d'oxydoréduction avec des combustibles,
fossiles ou non, tels que la biomasse), soit nucléaire, soit solaire.

Ces énergies primaires peuvent être renouvelables


(biomasse, etc.) ou constituer des ressources dont les réserves
sont limitées (combustibles fossiles, etc.).

Ancienne centrale thermique de Richemont fonctionnant au


gaz de haut fourneau (photo de 2009).
Ancienne centrale thermique de Porcheville fonctionnant au
fioul lourd (photo de 2005).

Types de production d’électricité

Article détaillé : Centrale thermique.

Selon la technologie

Hormis dans les centrales photovoltaïques, la génération


d'électricité est assurée par un alternateur entraîné par une turbine
ou, pour certains systèmes insulaires ou isolés, par un moteur à
explosion (groupe Diesel de puissance allant de quelques
mégawatts à plusieurs dizaines de mégawatts)[1],[N 2].

Le rendement de conversion mécanique-électrique des


alternateurs est d'environ 98 %. L'essentiel des pertes se fait donc
sur la conversion thermique-mécanique des machines
thermiques. La cogénération permet d’améliorer le rendement
global de l'installation en valorisant l'énergie thermique résiduelle.

Plusieurs technologies de turbines sont disponibles selon le fluide


utilisé pour les actionner :
turbine à vapeur ;
turbine à combustion (communément, mais improprement
appelée turbine à gaz[N 3]) ;
turbine hydraulique ;
éolienne.

Selon l'énergie primaire

On distingue, parmi les énergies primaires converties en énergie


électrique dans les centrales électriques, celles dites
« renouvelables » (biomasse, solaire, hydraulique, géothermique et
éolienne) et celles d'origine fossile ou nucléaire.

Les combustibles fossiles


Ce sont, encore aujourd'hui, les énergies primaires les plus
utilisées dans le monde pour la génération d'électricité. C'est
principalement le charbon qui est utilisé, mais on trouve
également des centrales au fioul et au gaz naturel, qui sont
brûlés soit dans des chaudières, soit dans des turbines à
combustion (turbines à gaz), soit encore dans des moteurs
Diesel entraînant un alternateur.

L'énergie nucléaire
La fission nucléaire dégage énormément de chaleur, permettant
de générer de la vapeur d'eau qui actionne une turbine à vapeur.

L'énergie géothermique
Entre le réchauffement du soleil et sa chaleur interne, la Terre
produit de la chaleur : sa température moyenne atteint
10 à 14 °C au sol, 15 à 18 °C à 100 mètres et 19 à 21 °C à
200 mètres, et ainsi plus on descend plus la température
monte. L’électricité par géothermie consiste à forer le sol pour
aller récupérer cette chaleur, soit en injectant de l’eau dans les
roches chaudes, soit en exploitant les sources d’eau chaude
existantes. L'eau chaude se transforme en vapeur, qui va faire
tourner une turbine qui entraîne un alternateur.

L'énergie solaire
Elle permet de créer de l’électricité uniquement grâce au soleil
et à sa chaleur. L’électricité solaire nécessite quelques pré-
requis. Il faut disposer de panneaux photovoltaïques, d’un
ondulateur et d’un compteur. Ce système de transformation de
la chaleur du soleil en électricité tend à se développer, et permet
de vendre le surplus de sa production. Le solaire prend une
place de plus en plus grande comme électricité renouvelable.

L'énergie hydraulique
Dans les centrales hydroélectriques, la force du courant des
rivières (centrales au fil de l'eau), de la chute d'eau (barrages,
conduites forcées) ou des marées (usines marémotrices) est
utilisée pour actionner la turbine entraînant l'alternateur.

L'énergie éolienne
Les éoliennes produisent de l’électricité à partir du vent, qui fait
tourner une turbine entraînant l’alternateur. La production
d'électricité par les éoliennes tend à se développer de plus en
plus. Les progrès réalisés en termes d’équipements permettent
même de stocker l’énergie pour pallier les vents faibles. Les
riverains contestent les nuisances produites par les éoliennes.
Ce problème est supprimé dans le développement des
éoliennes en mer, qui ont par ailleurs un rendement nettement
supérieur.

Les autres combustibles


La biomasse et les déchets (ordures ménagères) peuvent être
brûlés dans des chaudières spécifiques, mais ces combustibles
sont plutôt utilisés dans des réseaux de chaleur.

Historique

En 1878, en Europe, une centrale hydraulique de 7 kW est


construite à Saint-Moritz en Suisse[2].

La première centrale électrique des États-Unis, la Pearl Street


Station, est mise en service le 4 septembre 1882 par Thomas
Edison[3] dans le bas de Manhattan, ce qui permet de faire
fonctionner l'éclairage électrique des bureaux du New York Times
et d'autres bâtiments aux alentours de Wall Street. La centrale ne
délivrant que du courant continu ne peut alimenter efficacement
qu'un petit secteur géographique. Le premier générateur, baptisé
« Jumbo », est bien moins efficient que ceux d'aujourd'hui : il a un
rendement de 3 à 4 % de l'énergie du charbon utilisé. Quelques
années plus tard, Edison voit cependant l'intérêt de la
cogénération en utilisant l’excédent de chaleur produit par le
générateur électrique pour chauffer les bâtiments.

Début xxe siècle, toutes les centrales thermiques modernes


emploient des machines à surchauffe à multiple expansions,
compound en général et d'une puissance de 1 000 à
10 000 chevaux-vapeur. À partir de 1 500 ou 2 000 chevaux, on
emploie, dans un assez grand nombre de cas, la triple expansion,
quelquefois la quadruple expansion. L'emplacement des centrales
est choisi selon la proximité des voies ferrées approvisionnant en
combustibles et la proximité du cours d'eau, nécessaires à
l'alimentation des chaudières et aux travaux de refroidissement du
condenseur. L'encombrement des machines et le poids élevé de
leurs divers organes deviennent une véritable gène pour les
grosses centrales, situées dans des emplacements souvent
réduits et où le terrain est cher. C'est ce qui mène peu à peu à
l'emploi des turbines à vapeur. Dans un premier temps, les deux
systèmes coexistent[4].

L'invention de la turbine à vapeur moderne en 1884 par Charles


Parsons rend disponible l'électricité bon marché et abondante, et
révolutionne le transport maritime et la marine de guerre. Elle
prend le pas sur la machine à vapeur, qui est détrônée. Le premier
modèle est relié à une dynamo qui génère 7,5 kW (10 ch)
d'électricité[5]. La démonstration complète de l'efficacité de la
turbine est réalisée à Elberfeld en Allemagne, avec une unité de
1 000 kW. Sa licence est brevetée et sa turbine est améliorée peu
de temps après par George Westinghouse. La puissance des
turbines Parsons s'avère également extensible à grande échelle.
Parsons a la satisfaction de voir son invention adoptée par toutes
les grandes centrales de ce monde, et la taille des générateurs a
augmenté depuis la première, de 7,5 kW jusqu'à des unités de
50 000 kW de capacité. Du vivant de Parson, la capacité de
production d'une unité est multipliée par environ 10 000[6]. La
base théorique et scientifique déjà très élaborée explique
l'évolution de la turbine, contrairement à ce qui s'était passé pour
la machine à vapeur[7].

Article détaillé : Turbine à vapeur, section histoire.

Dix générateurs de 5 000 chevaux


Westinghouse à l'Edward Dean
Adams Power Plant à Niagara Falls.
Première grande centrale électrique à
courant alternatif à grande échelle au
monde, construite en 1895.

Rendements d'échelle, processus de type reverse salient (mis en


évidence par Thomas Parke Hughes), sont le moteur de
l'innovation à partir des années 1890. La production et le
transport de l'électricité exigent la mobilisation de quantités
importantes et croissantes de capital pour fournir par ailleurs un
bien non stockable. Il y a des avantages évidents à concentrer la
puissance électrique. Le pari commercial de la Niagara Falls
Power Company sur la rivière Niagara, financée par des hommes
d'affaires notables tels J. P. Morgan, John Jacob Astor IV, Lord
Rothschild et W. K. Vanderbilt, consiste à prévoir que le courant
produit ne servira pas seulement à l'éclairage de la ville de
Buffalo, mais aussi à fournir de l’énergie électro-motrice à des
industries qui s'implanteront à proximité de la centrale.
L'International Niagara Commission de 1891, commandée par
Edward Dean Adams et présidée par Lord Kelvin, acquis au
courant alternatif, impose Westinghouse Electric Company
comme seul interlocuteur. Buffalo est alimentée en courant
alternatif en 1896 et des établissements électro-métallurgiques et
électrochimiques s'implantent effectivement à Niagara Falls, tels
Alcoa. Le nombre de moteurs électriques est de 16 900 en 1899,
de 388 000 en 1909, la moitié d'entre eux fonctionnant à l'aide de
courant alternatif[7].

Six années après la première centrale d'Edison, les travaux sur le


courant alternatif de Nikola Tesla permettent de transporter le
courant électrique à bien plus grande distance que le courant
continu grâce à l'alternateur et au transformateur[N 4] et aux lignes
hautes tension, et donc de limiter le nombre de centrales
nécessaires, mais aussi de réduire les pertes en ligne ohmiques
tout en utilisant moins de cuivre qu'avec une ligne basse tension.
Article détaillé : Guerre des courants.

En France, les unités de production d'EDF entre 1950 et de 1970


ne cessent de croître en puissance : 125 MW pour les unités
mises en service en 1955 ; 250 MW pour les unités mises en
service en 1961 ; 250 MW pour les unités mises en service en
1968 ; 700 MW (thermique classique) et 900 MW (thermique
nucléaire) pour les unités en construction en 1972. Le condenseur
pour une tranche thermique de 700 MW étant conçu pour un débit
de 17 m3/s, celui d'une centrale nucléaire de 900 MW, pour un
débit de 40 m3/s (circuit ouvert), seuls les grands fleuves (le Rhin,
le Rhône, la Seine et la Loire) ou les côtes maritimes peuvent
accueillir les centrales de forte puissance[8] en circuit ouvert
(c'est-à-dire sans réfrigérant atmosphérique).

Avantages et inconvénients

Obstacles, défauts, inconvénients

Production centralisée

Le caractère très centralisé de la production et la dépendance au


réseau électrique THT les rendent vulnérables à tout
incident [évasif].

Les énergies primaires fossiles


Les sources d'énergie fossile ont comme principaux défauts d'être
épuisables, de produire du dioxyde de carbone, un des principaux
gaz à effet de serre[9] et d'être à l'origine d'une pollution de l'air
(pollutions acides en particulier).

Un rapport de 2008 de l'Agence européenne pour l'environnement,


à partir d'une comparaison entre des centrales de l'UE-25 ayant
mis en œuvre de « bonnes pratiques » et d'autres, montre qu'il
reste un important potentiel de réduction des émissions de SO2 et
de NOx, si toutes les centrales utilisaient les meilleures techniques
disponibles (MTD)[10].

Un rapport de 2019 de l'EEA, analysant l'effet de l'application de la


directive LCP (en) et de nouvelles valeurs limites d'émission (VLE)
qui visent 70 % d'abattement sur le SO2 et le NOx (directive IPPC),
dans les états membres de l'union européenne entre 2004 et
2015, indique que les émissions de SO2 et NOx ont baissé
respectivement de 81 % et 49 % pendant cette période[11]. D'autres
études portent sur la possibilité de capter le CO2 produit et de le
stocker sous terre (dans d'anciens champs d'hydrocarbures
épuisés ou dans des aquifères salins), mais ces solutions sont
encore au stade expérimental et sont consommatrices d'énergie.

Ces centrales induisent une dépendance à l'égard des


producteurs de ressources (gaz, pétrole, charbon…).
Avantages

La production d'énergie est indépendante des conditions


météorologiques, la source d'énergie peut être (dans une certaine
mesure) facilement stockée et la puissance unitaire des centrales
peut être très élevée.

Elles permettent de faire de la cogénération, lorsqu'un besoin


important de chaleur (agglomérations, industries chimiques,
serres...) est situé à proximité de la centrale thermique.

Centrales thermiques

Article détaillé : Centrale thermique.

Centrale thermique à flamme de


Chicago (USA).

Les centrales thermiques englobent :

les centrales thermiques dites « à flamme », qui elles-mêmes


comprennent :
les centrales conventionnelles, avec chaudière et turbine à
vapeur, dans lesquelles un combustible fossile (charbon,
fioul, gaz naturel, etc.) ou autre (biomasse) est brûlé dans
une chaudière pour produire la vapeur surchauffée
alimentant la turbine,
les centrales à turbine à combustion, à simple cycle,
brûlant généralement du gaz, parfois du fioul (léger ou
lourd réchauffé),
les centrales à cycle combiné, qui utilisent simultanément
les deux techniques précédentes grâce à l'adjonction d'une
chaudière de récupération et d'une turbine à vapeur, en
sortie de la turbine à combustion, ce qui permet un bien
meilleur rendement,
les centrales à moteur Diesel ;
les centrales nucléaires ;
les centrales solaires thermodynamiques ;
les centrales géothermiques.

Centrales utilisant un cycle vapeur

Articles connexes : Centrale à turbine à vapeur et Eau de


refroidissement de centrale thermique.

Hormis les centrales à turbines à combustion et celles à moteurs


à explosion, les centrales thermiques utilisent un cycle vapeur.

Principe du cycle vapeur

Article détaillé : Cycle de Rankine.


Dans un générateur de vapeur (aussi appelé chaudière), de l'eau
sous pression est vaporisée et surchauffée. Elle est ensuite
admise dans une turbine à vapeur où elle est détendue. Lors de
cette détente, l'énergie contenue dans la vapeur est convertie en
énergie mécanique et entraîne en rotation le rotor de la turbine
couplé à l'alternateur. La vapeur détendue est ensuite admise
dans un condenseur où l'eau se retrouve en phase liquide. Cette
eau est alors ramenée en chaudière grâce à des pompes
alimentaires et repart pour un nouveau cycle.

Dans la pratique et pour améliorer le rendement


thermodynamique, la turbine à vapeur est constituée de 2 (voire 3)
corps : à la sortie du premier corps (dit HP, pour haute pression) la
vapeur est retournée à la chaudière où elle est resurchauffée
avant d'alimenter le second corps (MP : moyenne pression).

Centrales thermiques conventionnelles

Les centrales les plus répandues sont constituées d'une


chaudière et d'une turbine à vapeur (Cycle de Rankine). Leur
carburant est le plus souvent du charbon mais on trouve aussi des
chaudières utilisant de la biomasse, du gaz naturel, du pétrole, du
fioul ou des déchets municipaux.

La plupart des centrales à charbon sont de type à « charbon


pulvérisé », où le charbon est réduit en poudre très fine dans des
broyeurs et injecté dans le foyer de la chaudière. Les centrales les
plus récentes possèdent un cycle vapeur supercritique, qui permet
d'avoir un rendement qui dépasse 45 %.

Certaines centrales à charbon récentes comprennent des


chaudières à lit fluidisé circulant. Le principe de la chaudière à lit
fluidisé circulant est de faire brûler du charbon finement concassé
auquel on ajoute des granulats de calcaire ou du sable en
suspension dans l'air, à une température de 800 à 900 °C. Le lit
circule en boucle jusqu'à complète combustion du charbon. La
température modérée réduit la formation d'oxydes d'azote et la
présence de calcaire permet la désulfuration des fumées[12]. On
distingue les chaudières à lit fluidisé atmosphérique[N 5] et les
chaudières à lit fluidisé sous pression[13].

Centrales nucléaires

Centrale nucléaire de Cattenom.

Article détaillé : Centrale nucléaire.

Les centrales nucléaires utilisent également des cycles de


conversion thermodynamique : dans le réacteur nucléaire,
l'énergie obtenue à la suite de la réaction de fission de l'uranium et
du plutonium est la source de chaleur utilisée. Un circuit primaire
permet de refroidir le réacteur et de transférer la chaleur dégagée
à un générateur de vapeur (chaudière) qui produit la vapeur d'eau
alimentant la turbine à vapeur, comme dans une centrale
thermique conventionnelle. Actuellement, les centrales nucléaires
produisent environ 15 % de l'électricité mondiale. Elles n'émettent
pas de dioxyde de carbone (CO2) contrairement aux centrales
conventionnelles à flamme, mais elles engendrent des déchets
radioactifs, qui doivent être traités ou stockés, et le risque
d'accident, comme dans toute entreprise, ne peut être exclu. La
probabilité d'occurrence d'un tel accident, sur les centrales
modernes, est sujette à débat.

Centrales solaires thermodynamiques

Centrale solaire
thermodynamique à miroirs
cylindro-paraboliques.

Articles détaillés : Centrale solaire thermodynamique et Liste des


centrales solaires thermodynamiques.

Article connexe : Énergie solaire thermique.

Principe

Les principaux types de centrale solaire thermodynamique sont


au nombre de trois.
La centrale à tour solaire thermique concentre l'énergie solaire au
moyen de rangées de miroirs disposés en arc de cercle face à la
course du Soleil, qui renvoient les rayons solaires en un seul point,
le foyer. Pour que le foyer ne change pas de position au cours de
l'évolution de l'astre, les miroirs sont orientables et pilotés par un
système centralisé. À ce foyer, une chaudière contenant un liquide
sert de capteur d'énergie.

La centrale à miroir cylindro-parabolique utilise des miroirs


incurvés face au sud (dans l'hémisphère nord), qui concentrent le
rayonnement sur un tube rempli d'un fluide caloporteur, lequel
s'échauffe ainsi. Ce fluide est en général une huile, des sels
fondus ou de l'eau qui, surchauffé par l'énergie solaire thermique,
est conduite jusqu'à une turbine à vapeur.

La cheminée solaire utilise l'énergie solaire pour chauffer l'air


contenu dans une immense serre. L'air chauffé, plus léger, monte
dans une cheminée où il met en mouvement des turbines.

Obstacles, défauts ou inconvénients

Le problème essentiel de ce type de centrale électrique est que


l'énergie solaire est en quantité relativement faible en un point
donné de la Terre (constante solaire de 340 W/m2 en moyenne) et
qu'elle n'utilise que la chaleur rayonnée (rayonnement Infrarouge).
La densité de puissance est faible, mais bien supérieure à celle du
photovoltaïque.
Par ailleurs, la production est intermittente (intermittence
journalière jour/nuit et saisonnière) et localement imprévisible à
moyen terme (aléa météorologique). Pour réduire l'intermittence
jour/nuit, voire permettre une production 24h/24, les centrales les
plus modernes (comme Andasol en Espagne) sont équipées de
réservoirs permettant de stocker des sels fondus chauds. Le
stockage de la chaleur peut également s'effectuer par le biais de
matériaux à forte capacité calorifique comme des roches de type
volcanique portées à très haute température.

Centrales géothermiques

Article détaillé : Centrale géothermique.

Principe

La terre est composée d'une croûte, posée sur un manteau de


roche en fusion. Le principe de l'énergie géothermique consiste à
creuser un trou dans cette croûte, à envoyer un fluide caloporteur
au fond à l'aide d'un tuyau et à récupérer ce fluide chauffé
remontant par un autre tuyau. Cette chaleur fait tourner des
turbines qui entraînent des alternateurs. Cette énergie est d'un
usage courant en Islande où elle est facile à mettre en œuvre.

Obstacles, défauts ou inconvénients

La profondeur du forage nécessaire diffère selon les sites.


La profondeur de forage, malgré ces variations, reste
importante, ce qui entraîne un fort coût d'investissement.
Il existe un risque de remontée de magma.

Les investisseurs laissent donc pour l'instant les géologues


rechercher des zones ayant des caractéristiques favorables avant
d'entamer ce genre de projet.

Centrales à turbines à combustion

Article détaillé : Turbine à gaz.

À cycle simple

Les turbines à gaz en cycle simple sont peu coûteuses à


construire, de plus elles ont l'avantage de démarrer très
rapidement (contrairement aux centrales conventionnelles à
vapeur qui ont une certaine inertie). Néanmoins, leur rendement
faible (35 % au mieux[14], sans valorisation de leur chaleur
résiduelle) limite leur utilisation pour la production d'électricité,
sauf en appoint lors des pics de demande ou à toute petite
échelle, ou encore dans les pays producteurs de pétrole ou de
gaz.

À cycle combiné

Article détaillé : Cycle combiné.


Le cycle combiné consiste à récupérer l'énergie thermique des
gaz très chauds à l'échappement de la turbine à combustion
(dépassant désormais 600 °C), pour produire, dans une chaudière
de récupération, de la vapeur d'eau utilisée pour alimenter un
groupe turbo-alternateur à vapeur. Cette solution permet une
augmentation notable du rendement énergétique global de la
centrale, pour atteindre 50 à 60 %[14]. Généralement, ce type de
centrale comprend deux alternateurs, l'un entraîné par la turbine à
combustion, l'autre par la turbine à vapeur. Cette solution permet,
depuis l'arrêt complet, de démarrer rapidement la turbine à
combustion, la turbine à vapeur ayant, elle, un temps de
démarrage plus long ; cette disposition a l'inconvénient d'être plus
encombrante que la solution à un seul alternateur où les deux
turbines sont montées sur la même ligne d'arbres. La puissance
de la turbine à vapeur étant environ 50 % de la puissance de la
turbine à combustion, des constructeurs de centrale ont installé
sur certains sites deux turbines à combustion entraînant chacune
un alternateur, et une turbine à vapeur alimentée par les deux
chaudières et entraînant un troisième alternateur identique aux
deux autres.

Cogénération

Article détaillé : Cogénération.

Dans le cas de turbine à vapeur entraînant une génératrice


d'électricité, la cogénération (ou trigénération) n'augmente pas le
rendement électrique, mais se contente d'envoyer les gaz chauds
à la sortie de la turbine vers un procédé industriel consommateur
de chaleur ou une chaudière de récupération produisant de la
vapeur utilisée dans un procédé industriel. Le rendement atteint
est un rendement global : rendement électrique plus rendement
de transfert thermique. Le but principal est souvent le procédé
industriel, la production d'électricité étant soumise au besoin de
chaleur.

Centrales à moteurs à explosion

Certaines centrales électriques utilisent des moteurs Diesel pour


entraîner les alternateurs. C'est le cas en particulier des centrales
de Vazzio et Lucciana, en Corse.

Centrale électrique temporaire

Des centrales électriques temporaires, consistant en l'installation


de groupes électrogènes industriels et synchronisés, peuvent être
mises en œuvre en quelques semaines voire quelques jours pour
suppléer ponctuellement des manques de moyens de production
ou des coupures de lignes électriques[15],[16].

Centrales hydroélectriques
Article détaillé : Énergie hydroélectrique.

Centrale hydroélectrique en
Allemagne.

Principe

L'énergie hydraulique est depuis longtemps une solution mise en


œuvre dans la production d'électricité (appelée aussi énergie
hydroélectrique), qui utilise une énergie renouvelable.

À un étranglement des rives d'un cours d'eau est érigé un barrage


qui crée une retenue d'eau. Au pied de ce barrage, ou bien plus
bas, à l'aide de conduite forcée, on installe des turbines reliées à
des alternateurs. On alimente en eau sous pression les turbines
par un système de canalisations et de régulateurs de débit.

Il y a différents types de centrales hydroélectriques, notamment


les micro-centrales, installées sur des rivières en tête de bassin,
certaines avec un fort impact écologique.

Il existe également des centrales hydroélectriques de pompage-


turbinage qui permettent d'accumuler l'énergie venant d'autres
sites de productions peu flexibles (telles que les centrales
nucléaires) ou intermittents (productions éoliennes ou solaires)
lorsque la consommation est basse, pour la restituer lors des pics
de consommation.
Obstacles, défauts ou inconvénients

Outre que les sites potentiels se situent généralement en


montagne entraînant des surcoûts importants de construction,
le nombre de ces sites est limité.
De plus ce système implique parfois de noyer des vallées
entières de terre cultivable, où les hommes vivent bien souvent
depuis des générations.
On ne peut jamais garantir le risque 0 de rupture des barrages,
en particulier lors de conditions météorologiques
exceptionnelles.

Centrale marémotrice, hydrolienne ou


maréthermique

Usine marémotrice de la Rance.

Article détaillé : Énergie marine.

Principe

L'eau des mers et des océans peut également être utilisée pour
produire de l'électricité.

Quatre formes principales d'énergie marines existent :


L'énergie marémotrice qui utilise l'énergie potentielle des
marées ;
L'énergie hydrolienne ou l'énergie cinétique des courants de
marée, des grands courants océaniques voire des rivières ;
L'énergie thermique des mers qui utilise les différences de
températures de l'eau à différentes profondeurs.
L'énergie des vagues. Le mouvement des vagues est converti en
énergie électrique.

Obstacles, défauts ou inconvénients

Les moyens mis en œuvre sont importants et demandent


beaucoup d'entretien.
Dans le cas de l'énergie marémotrice, la densité de puissance
est élevée, si on reporte uniquement à la surface occupée par le
barrage lui-même, mais très basse si on compte la superficie
recouverte par le lac de retenue.
Leur implantation dans un site a généralement de forts
retentissements sur les écosystèmes locaux.

Éoliennes

Articles détaillés : Éolienne et Énergie éolienne.

Article connexe : Énergie éolienne.

Principe
Parc éolien en Angleterre.

Dans une centrale éolienne, l'énergie électrique est produite


directement par des génératrices éoliennes. Ces machines sont
formées d'un mât, sur lequel est installé un générateur électrique
entraîné par une hélice, elles sont positionnées idéalement sur les
plans d'eau ou les collines ventées. L'alternateur permet de
transformer cette énergie mécanique en énergie électrique.

Obstacles, défauts ou inconvénients

Les principaux défauts des éoliennes sont :

la pollution visuelle du paysage ;


des obstacles pour la navigation aérienne, de proximité, à très
basse altitude ;
le bruit, lorsqu'une éolienne est installée près d'une habitation ;
l'investissement important, avec une production aléatoire
dépendant des variations du vent.

Centrales photovoltaïques

Article détaillé : Centrale solaire photovoltaïque.

Principe
Centrale solaire photovoltaïque

Ce mode de production d'électricité avec l'énergie solaire utilise


les rayonnements lumineux du soleil, qui sont directement
transformés en un courant électrique par des cellules à base de
silicium ou autre matériau ayant des propriétés de conversion
lumière/électricité. Chaque cellule délivrant une faible tension, les
cellules sont assemblées en panneaux.

Ce système, bien que de rendement faible, est très simple à


mettre en œuvre et particulièrement léger. Inventé pour les
besoins des satellites artificiels militaires, il est aujourd'hui très
utilisé pour une production locale ou embarquée d'électricité. Ce
moyen peut être utilisé comme moyen de production à l'échelon
individuel. Dans une maison individuelle, 20 m2 de panneaux
produisent sur la totalité d'une année ce que consomme un foyer
de quatre personnes. Ils sont préconisés dans la réalisation des
maisons dites « autonomes » ou « passives ».

Des panneaux solaires embarqués à bord de bateaux, véhicules


terrestres, satellites et vaisseaux spatiaux, secondés par une
batterie d'accumulateurs. Ces accumulateurs fournissent de
l'énergie pendant les moments de non ou faible production des
panneaux et stockent le surplus d'électricité pendant les moments
de grande production.

Obstacles, défauts ou inconvénients

Des projets de centrale solaire dans l'espace ont été développés.


Mais outre le problème du transport de l'électricité vers la Terre, il
faudrait dans un premier temps transporter et assembler des
milliers de tonnes de matériel en orbite, puis assurer la
maintenance de tels systèmes.

Dans une maison individuelle, deux difficultés se présentent :

le coût des panneaux est encore très élevé. Ils sont surtout
installés dans les pays qui aident financièrement les
particuliers, par des subventions directes ou par le rachat de
l'énergie produite à un tarif préférentiel ;
au niveau systémique, le stockage de l'énergie ou son
doublement par des centrales pilotables, car la production est
irrégulière et doit répondre à tout instant à la consommation.

Notes et références

Notes

1. La production d'électricité individuelle, par panneaux


photovoltaïques, n'est pas traitée dans cet article.
2. Pour les plus faibles puissances, il s'agit surtout de groupes
électrogènes de secours qui ne constituent pas une centrale
électrique en tant que telle.

3. Les turbines à combustion peuvent fonctionner avec des


combustibles gazeux ou liquides.

4. les transformateurs de courant continu sont très complexes et


bien moins performants que les transformateurs de courant
alternatif.

5. La tranche à lit fluidisé atmosphérique de la centrale de


Gardanne était la plus puissante au monde en 1998, avec
250 MWe[13].

Références

1. Par exemple : « Pointe Jarry : Une nouvelle centrale électrique


pour La Guadeloupe » (https://www.edf.gp/sites/default/files/
SEI/producteurs/guadeloupe/plaquette_guadeloupe.pdf) [arc
hive] , EDF Guadeloupe, ~2012.
[PDF]

« Cette nouvelle centrale Diesel de 220 MW sera


équipée de 12 moteurs de 18,3 MW. »
2. Jean-Claude Sabonnadière et Nouredine Hadjsaïd, « Histoire
de l’électricité : de Thales à la consommation du 21e siècle (h
ttps://www.encyclopedie-energie.org/histoire-de-lelectricite-de-
thales-a-la-consommation-du-21e-siecle/) [archive] », sur
Encyclopédie de l'énergie, 8 octobre 2015 (consulté le
28 janvier 2019).

3. (en) Pearl Street Station (http://www.ieeeghn.org/wiki/index.ph


p/Pearl_Street_Station) [archive] IEEE Global History Network

4. Antoine Pallière, « Les grandes centrales à vapeur et la


distribution de l'électricité » (https://www.shf-lhb.org/articles/l
hb/pdf/1906/05/lhb1906027.pdf) [archive] , La Houille
[PDF]

Blanche, no 5, 1906, p. 107-114.

5. (en) « Engineering
(http://birrcastle.com/engineering/) [archive] », sur Birrcastle
(consulté le 19 juillet 2017).

6. (en) Charles A. Parsons, « The Steam Turbine » (https://web.arch


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Annexes

Articles connexes

Liste des plus grandes centrales électriques au monde


Liste des centrales hydroélectriques au Québec
Petite centrale hydroélectrique
Liste de réacteurs nucléaires - Liste des réacteurs nucléaires en
France - Liste des centrales nucléaires en Belgique
Liste d'anciennes centrales hydroélectriques
Liste des centrales solaires thermodynamiques

Liens externes
Ressource relative à la santé : Medical Subject Headings (htt
ps://meshb.nlm.nih.gov/record/ui?ui=D011210)
Ressource relative aux beaux-arts : Grove Art Online (https://d
oi.org/10.1093/gao/9781884446054.article.T069127)
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Britannica (https://www.britannica.com/technology/power-pl
ant-generating-station) [archive] · Nationalencyklopedin (http
s://www.ne.se/uppslagsverk/encyklopedi/l%C3%A5ng/kraftsta
tion) [archive] · Store norske leksikon
(https://snl.no/kraftverk) [archive] · Treccani (http://www.trecca
ni.it/enciclopedia/centrale-elettrica) [archive]
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