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Modèle multizones

Chapitre 2 Présentation du modèle multizones




II.1 Introduction

Le moteur à combustion interne et la combustion en particulier sont les centres d’intérêt de


plusieurs voies de recherches de la communauté scientifique. L’objectif étant l’élaboration
de modèles de connaissance liés aux différents phénomènes physiques et chimiques liés à
la combustion afin de répondre aux actuelles exigences écologiques et économiques
auxquelles sont confrontés les industriels de l’automobile dans le monde. Le recours à
l’expérimentation des moteurs sur bancs d’essais ainsi que l’analyse et l’investigation de la
combustion par la simulation numérique constituent actuellement deux solutions
incontournables. En effet, vu le progrès accentué en matière de techniques de maillage et
de modélisation, des logiciels de calculs adaptés tels que le code Kiva3v ou ANSYS sont
largement utilisés. En effet, ces outils semblent offrir une alternative intéressante à
l'analyse de configurations tridimensionnelles complexes par résolution numérique du
système d'équations de transport RANS en utilisant la méthode arbitraire lagrangienne-
eulérienne couplée à des sous-modèles avec une précision acceptable. L'aspect diphasique
de la pulvérisation de carburant, la décomposition des gouttelettes de carburant, leur
coalescence ainsi que leur évaporation dans la chambre de combustion peuvent être traités
par le sous-modèle TAB. La cinétique chimique et l'état d'équilibre impliqués lors de la
combustion ainsi que la prise en compte des interactions combustion-turbulence sont
introduits dans les mécanismes réactionnels. Les complications de la modélisation de la
combustion proviennent de la grande différence entre les échelles de temps chimiques et
physiques. De plus, la combustion dans les moteurs à allumage par compression est
caractérisée par plusieurs phases successives.

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Chapitre 2 Présentation du modèle multizones


En examinant le taux de dégagement de chaleur après l'injection du carburant et après un


léger retard d'auto-allumage, la combustion commence par une phase de prémélange suivie
d'une phase de flamme à diffusion relativement rapide et se termine par une flamme à
diffusion lente. Chaque phase est caractérisée par l'apparition, l'extinction ou la saturation
d'espèces chimiques données. Par exemple, il a été observé que la phase d'auto-allumage
est caractérisée par l'apparition de quantité de H2O2 dans le cylindre du moteur [18] tandis
que la phase de diffusion lente est caractérisée par l'émission de polluants tels que les suies
ou les NOx dans les gaz d'échappement.

II.2 Formulation mathématique

Généralement, la simulation d'une combustion turbulente d'un mélange multi-espèces peut


être réalisée par la résolution du système RANS d'équations gouvernantes en utilisant les
volumes finis. La simulation se fait moyennant un maillage 3D en bloc structurés. Le
domaine de calcul se compose de plusieurs nœuds formant plusieurs cellules de calcul. En
outre, le domaine numérique est similaire au domaine physique au point où on peut i
inclure des frontières en mouvement ou bien des frontières carrément ouvertes telles que
les collecteurs et tubulures, la chambre combustion, les soupapes, les pistons plat, creux ou
bombés.

II.2.1 Ecoulement libre en phase gazeuse

Les équations (1) et (2) décrivent les espèces et la conservation de la masse globale,
l'équation (3) la conservation de la quantité de mouvement, l'équation (4) pour la
conservation de l'énergie en plus de l’équation des gaz parfaits.
 

 
          (1)


 
   (2)

 
  

            (3)





  
!
! "  #  $%  $ (4)

Où $% c et $ sont des termes sources dus respectivement à la chaleur dégagée par les
réactions chimiques et à l'interaction pulvérisation / écoulement. J est la somme des
transferts thermiques par conduction et de diffusion.

II.2.3 La combustion

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Les équations (5), (6), (7) et (8) correspondent respectivement au terme de source
chimique, au bilan thermique pour la réaction rkiem, à la vitesse de réaction et à la constante
de réaction cinétique rkiem. Nr et Ni sont respectivement liés à la réaction r et à l'espèce i.
& ' et (' sont respectivement la chaleur dégagée par la réaction r à la température de
référence et la vitesse de dégagement de chaleur.
$% )',
*+
& ' ( ' - - - - - - -. -
*
& ' ) ,/0 '  /1' 2 '3-
3 - - - - -4 -
* 78 9+ * 719+
('  '3 5,
9
6   ': 5,
9
6 - - - ; -
A+
 ' <' = >+ ? @ CDB E- - - - - F -

II.2.4 Le jet diphasique de carburant

Le suivi du jet de carburant dysphasique avec éclatement, coalescence et évaporation des


gouttelettes de carburant pendant la phase lagrangienne du calcul numérique est possible
grâce au modèle bien connu de Taylor Analogy Break-up développé par Rolf D. Reitz.

II.2.5 La turbulence (Modèle k-İ)

L'approche consiste à représenter les propriétés de la turbulence à l'aide des échelles de


vitesse et de longueur caractéristiques des fluctuations. L'échelle de vitesse est obtenue par
l'intermédiaire de l'énergie cinétique turbulente (k). L'échelle de longueur, quant à elle est
plus délicate à définir et l'on a recours à une nouvelle équation de transport portant sur le
taux de dissipation de l'énergie cinétique turbulente. Ce taux de dissipation est relié, par
l'intermédiaire de l'hypothèse de l'unicité de l'échelle des temps, à l'échelle de longueur. En
définitif deux équations de transport additionnelles sont résolues pour l’énergie cinétique k
et le taux de dissipation İ :

H I
Ce sont les équations k-İ standards avec quelques termes additionnels. Le terme source G
par exemple est dû à l’interaction avec le spray et les valeurs des constantes sont

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déterminées à partir des travaux expérimentaux, en respectant quelques considérations


théoriques.

II.2.6 Le Modèle de Turbulence RNG k- İ

Ce modèle utilise une théorie différente des techniques statistiques classiques. La taille des
échelles turbulentes est prise en compte pour déterminer la part de l'énergie qui sera
transportée et celle qui sera dissipée. Les petites échelles de turbulence qui dissipent toute
leur énergie sont modélisées alors que les grandes échelles de turbulence sont étudiées
précisément. Cette modélisation aboutit à des équations très proches de celles du modèle k-
İ standard. La principale différence vient des constantes qui ne sont plus déterminées
expérimentalement mais calculées théoriquement.

Les valeurs standards des constantes utilisées dans les calculs des moteurs sont données sur
le tableau suivant :

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II.3 0pFDQLVPHVUpDFWLRQQHOVGpWDLOOpV
Un mécanisme réactionnel est une collection de réactions élémentaires. Une réaction
élémentaire est une réaction qui se produit exactement comme elle est représentée par une
équation, tout différemment des réactions globales ou complexes, et elle ne peut pas être
encore décomposée en réactions constitutives. Les mécanismes réactionnels décrivent
comment toute réaction a lieu à un niveau moléculaire, quelles liaisons seront cassés ou
formés et dans quel ordre, quel est le taux de progression des chaque étapes. Par
conséquent, la connaissance des propriétés des réactifs et des produits est exigée. Chaque
étape du mécanisme comporte une combinaison d’espèces. La dépendance de ces étapes
aboutit à l’équilibre stœchiométrique de l’équation de la réaction chimique globale. Pour
qu'un mécanisme réactionnel soit considéré valide, il faut qu’il satisfasse le caractère
précédent, et il faut encore que ses prévisions intermédiaires (espèces et taux de
progressions des réactions élémentaires) nef assent pas contradiction aux observations
expérimentales. D’une manière générale une réaction peut être représentée avec :

)K JKLM NK O )K PKLM NK (9)


Où xm représente une mole de l’espèce m, et am,r et bm,r sont les coefficients
stœchiométriques intégraux de la réaction r. La réaction r progresse à un taux de réaction
Q M donné par :
Q M RSM 5KTK VUK WXY  RZM 5KTK VUK ZXY (10)
Avec kfr et le kbr les taux de réaction, respectivement vers l'avant et vers arrière, ils sont
de la forme généralisée d'Arrhenius.
^_Y
RSM [SM \ ]SM ? @ E (11)
`a
^
RZM [ZM \ ]ZM ? @ `a
bY
E (12)

A est le facteur pré-exponentiel, n est l'exposant de la température et E est l’énergie


d'activation. Les termes sources dans l'équation de conservation de l'espèce et dans
l'équation d'énergie peuvent être maintenant définis comme :
c
T K UK )KPKM  JKM Q M (13)
d c )M Q M )KPKM  JKM efgSh i (14)
K

Où efgSh i est la chaleur de formation standard de l'espèce m. Les paramètres, tels que A,
K

n et E sont obtenus à partir des données expérimentales.

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 0pFDQLVPHVUpDFWLRQQHOVJOREDX[
Les mécanismes réactionnels globaux simplifient un mécanisme chimique détaillé en un
mécanisme contenant quelques étapes non-élémentaires. L’approche la plus commune est
de supposer le processus de la combustion en une simple réaction de la forme :
jklPmnopPqr  kstuJvo w xykumpon-ur-jklPmnopkv  jgJqrmy
Qui peut être représentée par un simple taux de la réaction d'une forme d'Arrhenius :
z{S|}~€ ^
[-\ ] {‚mrq€W {kNtuJvo€Z ? @ ƒ E (15)
z `a

[fuel] et [oxydant] dénotent respectivement les fractions massiques du carburant et de


l'oxydant, A est le facteur pré-exponentiel, n est l'exposant de la température et EA est
l'énergie d’activation. Puisque la réaction ci-dessus est non-élémentaire, ces constantes
n'ont aucune signification physique évidente et sont généralement obtenues à partir des
résultats expérimentaux. Cette approche a quelques problèmes majeurs :
• La supposition que le processus complexe d'oxydation des hydrocarbures peut être
représenté par une réaction globale simple ne fournit aucune information sur les produits
intermédiaires tels que les précurseurs de polluants.
• les paramètres de l'équation (15) doivent être ajustés pour chaque configuration où la
réaction aura lieu, paramètres liés au moteur ou autres systèmes de combustion.
Au lieu d’une seule réaction globale, plusieurs réactions (non-élémentaires) globales
peuvent être employées. Ceci signifie que plusieurs ensembles de valeurs de A, de n et EA
(dont la plupart du temps sont empiriques) doivent être spécifiés.
Les termes sources dans les équations d'espèce et d'énergie demeurent les mêmes et ont été
définies dans la section précédente.
 &KLPLHG¶pTXLOLEUH
La chimie peut être considérablement simplifiée si on suppose que les espèces réagissent à
l’équilibre dès qu'elles se mélangent. Dans cette condition, tout ce qui reste àdécrire c’est
comment le carburant se mélange avec l'oxydant. Le problème de mélange est simplifié par
l’hypothèse que les diffusivités de toutes les grandeurs scalaires est la même (les espèces
consommées ou produites ; inchangées à l’échelle globale). Par conséquent, une fraction de
mélange ȟ peut être définie comme :
…X †…XL_‡ˆ‰
„ … (16)
XLŠ‹ŒŽ †…XL_‡ˆ‰

Où Zm dénote la fraction massique de l'élément m, Zm,fuel et Zm,oxydant étant


respectivement les fractions massiques de l'élément m dans le fuel et dans l'oxydant. Une

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équation de conservation pour ȟ peut être écrite semblable à l'équation du bilan etaprès
l’établissement d'une moyenne de Favre, on obtient :
H “”
‘’
  eT• m œœœœœ I
–”— „˜i  ™Tša „˜›  T„ (17)
‘
œœœœœ
T„ I est le terme source de la fraction de mélange due au spray. L’équation (17) n'a aucun
terme source chimique car ȟ est une grandeur scalaire conservée. Si on définit ȟ avec
l'équation (16) en utilisant un élément C comme élément m, la source due au spray peut
être déterminée comme :
œœœœœ œœœœœœœœœœœœœ
T„ I T„  I cLS|}~ (18)
ZC,fuel est la fraction massique de l'élément C dans le carburant. Pour un mélange
adiabatique, l'enthalpie h est également une grandeur conservée et elle est déterminée
uniquement à partir de ȟ. Dans un cas non-adiabatique (le cas d’un moteur), toutes les
variables scalaires sont exclusivement des fonctions de la fraction de mélange et de
l'enthalpie, définie par le rapport à l'équilibre. Dans la littérature scientifique on trouve
beaucoup de modèles fondés sur l’un des mécanismes évoqués précédemment. Pour la
combustion non prémélangée, on cite le modèle de Magnussen et Hjertager (1976), pour
lequel le taux de réaction d’une quantité de la masse de l’espèce m, due à la conversion
d’une espèce chimique en une autre, est donné par la relation (19).
ˆž
z“X “X †“X
QM  (19)
z Ÿ 

„K Représente la fraction de masse de l’espècem,„K est la valeur de cette fraction
àl’équilibre thermodynamique, et ¢c est le temps caractéristique de l’achèvement
del’équilibre. Il est donné par la relation :
†} £Y
¢c ¢~  ‚¢ L-----------------‚ (20)
h¤

Ce dernier paramètre simule l’influence décroissante de la turbulence sur le processus de


combustion.
^
¢~ [† {‚mrq€h¥¦ {§ €†¦ ? @`aE (21)
©
¢ ¨ ª (22)

Où C2 = 0.1 , E= 77.3 kJ / mol représente l’énergie d’activation et A = 7.68 108constante


pré-exponentielle.

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 0RGqOHG¶$OOXPDJH±6KHOO
La cinétique de l’allumage est un processus à basse température de réactions enchaîne.
Nous avons choisi un modèle global, le modèle Shell, puisque ce modèle représente bien
les étapes de base du phénomène d’allumage. Le modèle d’allumage Shell a été développé
par Halstead. C’est un modèle thermocinétique basé sur un mécanisme réduit pour
l’oxydation d’un hydrocarbure. Il a été testé qualitativement en confrontation à des
résultats expérimentaux.
Le modèle Shell de base comprend huit réactions cinétiques
Une réaction d’initialisation de type Arrhenius
-----©¡------
«¬  § ­®®®®¯ -°« ±
Une première réaction de propagation formant les produits
©²
« ± ­¯ « ±  ³  jgJqrmy
Une deuxième réaction de propagation formant B
S´ ©²
« ± ­®¯ « ±  µ
Une troisième réaction de propagation formant Q
S¶ ©²
« ± ­®¯ « ±  d
Une quatrième réaction de propagation formant B
S· ©²
« ±  d ­®¯ « ±  µ
Une réaction d’embranchement
©b
µ w °« ±
Une réaction de désactivation
S¸ ©²
« ± ­®¯ -rnx¹jr-vkv-yºJjop»r
Une réaction de désactivation
©
°« ± w -rnx¹jr-vkv-yºJjop»r
RH est l’hydrocarbure introduit, R* radical composé à partir de l’hydrocarbure, B agent de
branchement, Q espèce intermédiaire, et P est un produit d’oxydation constitué de CO, de
CO2 et de H2O. Les termes de vitesse de réaction fi sont exprimés en fonction des
concentrations en fuel et en oxygène de la manière suivante :
¿S½
‚¼ [S½ ? ¾ À {§ €Á½ {«¬€Â½
«\

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Il est à noter que l’indice de cétane (CN) influe sur la valeur de l’énergie d’activation de
l’inflammation. Dans la littérature on trouve plusieurs suggestions estimant l’influence de
ce dernier. Heywood [i] par exemple suggère la relation suivante :
4ÄFFÅÆ
¿Ã
¨Ç  °.
Les paramètres cinétiques ki de ces équations sont sous la forme d’Arrhenius :

R¼ [¼ ? @ E -------------xkmy-p ÄL°LÈLÅL ÉL PL o
`a

Ä
ÊË
Ä Ä Ä
 
™RË § › ™RË › ™RË «¬›
Où kp1, kp2 et kp3 sont les coefficients de vitesse pour les réactions de propagation.
Les concentrations des différentes espèces peuvent être calculées à partir des relations :
u{« ± €
°R¡ {«¬€{§ €  °RZ {µ€  ‚ RË {« ± €  R {« ± €Ì
uo
u{µ€
‚ RË {« ± €  ‚ RË {« ± €{d€  RZ {µ€
uo
u{d€
‚Í RË {« ± €  ‚ RË {« ± €{d€
uo
u{§ €
x-RË {« ± €
uo
u{«¬€ {§ €  {§ €,h
 {«¬€,h
uo x l
m est une quantité qui dépend du nombre d'atomes hydrogène. Dans une molécule de
carburant CnH2m, p = (n (2-Ȗ) +m) /2m, et Ȗ § 0, 67.

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