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Chapitre 3

Les pompes adiabatiques

Les deux cours précédents ont été principalement consacrés à l’étude


d’un réseau 1D particulier, correspondant au modèle introduit par S U,
Sommaire
S CHRIEFFER et al. (1979). Nous avons dégagé pour ce modèle deux classes
1 Réseaux 1D au delà du modèle SSH . . . . . . . . . . . 2
topologiques distinctes, caractérisées par la valeur 0 ou π de la phase de
1-1 Hamiltonien à deux sites . . . . . . . . . . . . . . 2 Zak. Nous avons souligné que la distinction entre ces classes était possible
1-2 Le modèle de Rice-Mele . . . . . . . . . . . . . . 3 grâce à la symétrie de sous-réseau, encore appelée symétrie chirale, qui procu-
1-3 La phase de Zak pour le modèle de Rice–Mele . . 3 rait la protection topologique requise.
2 Réseaux et super-réseaux optiques . . . . . . . . . . . . 4
2-1 Réseaux optiques à une dimension . . . . . . . . 5 Nous allons dans ce chapitre chercher à aller au delà du modèle SSH,
2-2 Super-réseau optique . . . . . . . . . . . . . . . . 5 pour examiner ce qui se produit quand on perd la symétrie de sous-réseau.
2-3 Mesure de la phase de Zak . . . . . . . . . . . . . 7
Il y a bien sûr de multiples façon de faire cette généralisation. Nous allons
dans un premier temps ajouter un nombre minimum d’ingrédients : nous
3 Pompe adiabatique dans le modèle RM . . . . . . . . . 9
allons continuer à travailler dans le régime des liaisons fortes et nous al-
3-1 Translation d’un réseau . . . . . . . . . . . . . . . 10
lons également considérer uniquement des cellules à deux sites A et B.
3-2 Déformation d’un réseau très profond. . . . . . . 11
Mais nous allons relâcher la contrainte que ces deux sites soient équiva-
3-3 L’expérience de Nakajima et al. . . . . . . . . . . 12
lents, ce qui va nous conduire au modèle de R ICE & M ELE (1982). Nous
4 Pompe adiabatique et phase de Berry . . . . . . . . . . 14
décrirons ensuite comment implémenter cette classe générale de réseaux
4-1 Hamiltonien cyclant et phase géométrique . . . . 14
1D bipartites avec des atomes froids piégés dans des ondes lumineuses
4-2 Le déplacement du centre de masse . . . . . . . . 15 stationnaires, et nous présenterons le principe de la mesure de la phase de
4-3 Trajectoires sur la sphère de Bloch . . . . . . . . . 16 Zak, faite par ATALA, A IDELSBURGER et al. (2013).
4-4 Déplacement quantifié et courbure de Berry . . . 18
5 Pompe adiabatique et nombre de Chern . . . . . . . . . 19 Nous aborderons ensuite le concept de pompe adiabatique, qui émerge
5-1 Singularité(s) de la connexion de Berry . . . . . . 19 quand on s’autorise à varier lentement dans le temps les paramètres du
5-2 Le courant dans une pompe adiabatique . . . . . 21 réseau, c’est-à-dire les couplages entre sites ou les énergies sur site. Nous
5-3 Nombre de Chern et quantification du pompage 22
verrons que pour une variation périodique de ces paramètres et pour une
préparation adéquate des particules, le déplacement du centre de masse de

1
C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 1. Réseaux 1D au delà du modèle SSH

ces particules est quantifié en unité de période du réseau. Nous décrirons dont les états propres sont avec le choix de jauge du chapitre 1 :
l’expérience de N AKAJIMA, T OMITA et al. (2016) qui a mis en évidence cette
quantification dans une expérience d’atomes froids.
   
cos(θq /2) sin(θq /2)
|u(−)
q i= |u(+)
q i= . (3)
eiφq sin(θq /2) −eiφq cos(θq /2)
La pompe adiabatique constitue en fait un problème bi-dimensionnel,
avec une dimension d’espace et une dimension de temps, pour lequel nous
montrerons qu’il est possible d’exprimer la quantification trouvée en terme L’hamiltonien Ĥq est associé au problème du mouvement d’une parti-
d’intégrale d’une courbure de Berry. Nous ferons ainsi un premier pas dans cule dans un potentiel périodique de période spatiale a. Ici, cet hamiltonien
les problèmes topologiques de dimension supérieure à 1, et les résultats qui est lui-même construit pour être périodique en q de période 2π/a :
vont apparaître dans ce cours resurgiront donc sous une forme à peine mo-
difiée pour les problèmes véritablement 2D que nous rencontrerons dans Ĥq+2π/a = Ĥq . (4)
les chapitres ultérieurs.
L’étude du modèle SSH nous a montré que l’émergence de classes topo-
logiques distinctes provenait de la symétrie de sous-réseau, autrement dit
du fait que les éléments diagonaux de Ĥq sont nuls (θq = π/2). Les états
1 Réseaux 1D au delà du modèle SSH (±)
|uq i sont alors confinés sur l’équateur de la sphère de Bloch. De ce confi-
(±)
nement, nous avons déduit que les états |uq i faisaient un nombre entier
1-1 Hamiltonien à deux sites de tours sur l’équateur de la sphère de Bloch dans q parcourait la zone
de Brillouin de longueur 2π/a. Ce nombre entier était l’invariant topolo-
Notre point de départ reste le même que celui du chapitre précédent. gique du modèle SSH. Nous allons maintenant relâcher cette contrainte et
Nous considérons un réseau périodique unidimensionnel dans le régime (±)
la conséquence première sera que les états |uq i pourront désormais occu-
des liaisons fortes, avec deux sites A et B par cellule unité. Le théorème de per n’importe quel point de la sphère de Bloch.
Bloch s’applique et la dynamique d’une particule est décrite par l’hamil-
tonien Ĥq , représenté par une matrice 2 × 2 hermitienne. Nous avons déjà
eu l’occasion de signaler que ce type de matrice s’écrit de manière géné- Choix de jauge. Dans l’expression (3), nous avons fixé la phase de |uq i
(±)
rale comme une combinaisons linéaire de l’identité et des trois matrices de en imposant que la première composante était réelle et positive ou nulle
Pauli (puisque θq se situe dans l’intervalle [0, π]). Sauf mention explicite du
E0 (q) 1̂ − h(q) · σ̂, (1) contraire, nous adopterons ce choix de jauge dans la suite. Il conduit à l’ex-
où le vecteur hq est caractérisé par son module |hq | et par son orientation pression suivante pour les connexions de Berry des deux bandes :
en coordonnées sphériques, elle même caractérisée par les angles θq , φq .
dφq
La partie proportionnelle à l’identité, qui fait intervenir l’énergie αq , n’a A(−) (q) = ihu(−) (−)
q |∂q uq i = − sin2 (θq /2), (5)
dq
aucune influence sur les propriétés topologiques des bandes d’énergie : dφq
elle ne contribue pas à l’expression des états propres et n’intervient donc A(+) (q) = ihu(+) (+)
q |∂q uq i = − cos2 (θq /2), (6)
dq
pas dans l’expression de la phase de Berry–Zak. Nous allons donc nous
intéresser dans ce qui suit à la physique liée à la deuxième partie de (1) qui peut se mettre sous forme compacte :

e−iφq sin θq
 
cos θq 1 dφq
Ĥq = −h(q) · σ̂ = −|h(q)| , (2) A(±) (q) = − (1 ± cos θq ) . (7)
eiφq sin θq − cos θq 2 dq

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 1. Réseaux 1D au delà du modèle SSH

J0 J J0 J J0 Ce modèle comporte bien sûr deux bandes d’énergie


A B A B A B
Eq(±) = ±|h(q)| (13)
Énergie sur site : −∆ +∆ −∆ +∆ −∆ +∆
et ces deux bandes sont séparées par un gap qui ne peut s’annuler que si
F IGURE 1. Modèle de Rice–Mele l’on a simultanément
absence de gap ssi : ∆ = 0 et J 0 = J. (14)
1-2 Le modèle de Rice-Mele
1-3 La phase de Zak pour le modèle de Rice–Mele
Le modèle de R ICE & M ELE (1982) consiste à enrichir le modèle SSH en
autorisant la possibilité d’avoir des énergies différentes EA et EB pour les
À partir de l’expression de ces états, on peut calculer la phase géomé-
sites A et B (figure 1). L’hamiltonien Ĥq devient alors
trique de Berry-Zak pour ce modèle, c’est-à-dire la phase accumulée par

EA −(J 0 + J e−iqa )
 une particule qui parcourt la totalité de la zone de Brillouin [−π/a, π/a].
Ĥq = On trouve pour la bande inférieure :
−(J 0 + J eiqa ) EB
∂φq
Z Z
J 0 + J e−iqa
 
1 ∆ (−)
= (EA + EB ) 1̂ − (8) ΦZak = i (−) (−)
huq |∂q uq i dq = − sin2 (θq /2) dq
2 J 0 + J eiqa −∆ BZ BZ ∂q
1 ∂φq 1 ∂φq
Z Z
où l’on a posé = − dq + cos θq dq. (15)
2 BZ ∂q 2 BZ ∂q
2∆ = EB − EA . (9)
Nous prendrons dans la suite la référence d’énergie telle que EA + EB = 0 Le premier terme était déjà présent pour le modèle SSH et il donne 0 ou
pour éliminer le terme proportionnel à l’identité, qui ne joue aucun rôle π selon que l’on considère le cas normal (J 0 > J) ou topologique (J 0 < J).
dans la topologie du problème, comme nous l’avons déjà indiqué. Le second terme est propre au modèle de Rice–Mele, pour lequel cos θq
n’est pas nul. Le calcul de cette phase est relativement long, mais sans dif-
L’hamiltonien Ĥq peut s’écrire sous la forme canonique Ĥq = −h(q) · σ̂
ficulté et on a tracé le résultat sur la figure 2. Plus précisément, puisqu’une
avec  0
J + J cos(qa)
 phase est une quantité définie modulo 2π, on a représenté cette phase par
h(q) =  J sin(qa)  . (10) un vecteur unitaire dans le plan [J 0 /J, ∆].
∆ Le cas particulier du modèle SSH est représenté par l’axe horizontal
Le vecteur h(q) est caractérisé par son module ∆ = 0 de ce graphe, avec une phase qui vaut π ou 0 selon que l’on est à
gauche ou à droite du point J 0 = J. On voit que l’on peut connecter sans
discontinuité ces deux parties de l’axe si on considère dans ce plan [J 0 /J,
1/2
∆ + |J 0 + J eiqa |2
 2
|hq | =
h i1/2 ∆] un contour qui s’écarte de l’axe x. En d’autres termes, la possibilité de
2
= ∆2 + J 2 + J 0 + 2JJ 0 cos(qa) (11) choisir ∆ 6= 0 élimine la distinction topologique entre les deux phases du
modèle SSH et on peut passer de l’une à l’autre sans jamais fermer le gap
et les deux angles θq ∈ [0, π] et φq ∈] − π, +π] : entre les deux bandes d’énergie.
∆ J 0 + J eiqa On constate également que la variation de la phase de Zak autour du
cos θq = , eiφq sin θq = . (12) point singulier ∆ = 0, J 0 = J a une structure de tourbillon (ou vortex) :
|hq | |hq |

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 2. Réseaux et super-réseaux optiques

V (x)
∆/J 4
2
1
0
−1 −0.5 0 0.5 1
x/λ

0.5 F IGURE 3. Le potentiel sinusoïdal (16) de période a = λ/2 et sa cellule unité.

cette phase s’enroule de ±2π si on suit un contour entourant ce point sin-


0 J 0 /J gulier, et cet enroulement va jouer un rôle décisif dans le principe d’une
2 pompe adiabatique que nous étudierons en § 3.

−0.5
2 Réseaux et super-réseaux optiques

Nous passons maintenant à la description de l’implémentation pratique


−1 des modèles SSH et RM avec des atomes froids, obtenue en plaçant les
atomes dans un réseau optique. Ces réseaux sont formés par une onde lu-
(−) mineuse stationnaire, qui créée sur les atomes un potentiel proportionnel
F IGURE 2. Représentation vectorielle de la phase de Zak ΦZak pour la bande fon-
à l’intensité locale de la lumière. L’origine de ce potentiel, appelé poten-
damentale du modèle de Rice–Mele. On a tracé en bleu le vecteur unitaire d’angle
(−) tiel dipolaire, réside dans le fait que le champ électrique du laser induit un
polaire ΦZak + π/2 de sorte qu’une phase de Zak nulle (modulo 2π) est représen- dipôle électrique dans l’atome, ce dipôle interagissant lui-même avec le
tée par une flèche pointant vers le haut et une phase de Zak égale à ±π par une champ électrique de la lumière. Nous ne discuterons pas le formalisme
flèche pointant vers le bas. On constate que ce vecteur présente une structure de détaillé permettant de calculer quantitativement ce potentiel et nous ren-
vortex autour du point singulier où le gap entre les deux bandes s’annule : ∆ = 0, voyons le lecteur intéressé aux cours 2012-13 et 2014-15 et aux références
J 0 = J. Le cercle rouge représente un cycle possible pour une pompe géométrique qu’ils contiennent. Pour la suite, le seul élément utile est que pour un laser
(§ 3). monochromatique d’intensité I(r), le potentiel ressenti par un atome est
V (r) = α I(r), où le coefficient de proportionnalité α dépend de la lon-
gueur d’onde de la lumière.

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 2. Réseaux et super-réseaux optiques

2-1 Réseaux optiques à une dimension 15

Le réseau optique le plus simple à une dimension utilise une onde lu-
mineuse stationnaire, qui donne naissance au potentiel
10

Eq /Er
V (x) = V0 sin2 (kx). (16)

(n)
Le réseau impose une échelle spatiale, à savoir la période a = π/k = λ/2
où k = 2π/λ est le nombre d’onde de la lumière et λ sa longueur d’onde. Il 5
impose également une échelle d’énergie, appelée énergie de recul :
~2 k 2
Er = (17) 0
2m −1 −0.5 0 0.5 1
où m est la masse d’un atome. Le régime des liaisons fortes, sur lequel q/k
nous avons fondé notre analyse jusqu’ici, correspond au cas où la hauteur
V0 de la barrière entre deux minima adjacents est grande devant l’énergie
de recul : F IGURE 4. Premières bandes d’énergie pour le réseau sinusoïdal avec V0 = 6 Er .
Liaisons fortes : Er  V0 . (18)
Dans ce régime, le taux tunnel J d’un site au site voisin est très petit de- 2-2 Super-réseau optique
vant V0 et le réseau est décrit en bonne approximation par le modèle de
Hubbard : X Pour enrichir la situation et arriver à une cellule unité à deux sites cor-
Ĥ = −J |j + 1ihj| + h.c., (19) respondant aux modèles SSH et RM, il faut générer
j — deux types de saut dans le réseau avec une alternance régulière des
tous les sites ayant la même énergie. On peut montrer que la valeur asymp- coefficients tunnel J et J 0 ;
totique de J dans cette limite s’écrit (cf. cours 2012-13) : — une alternance régulière des énergies EA = −∆ et EB = +∆.
Une configuration laser appelée super-réseau permettant de réaliser ce
 3/4 "   #
1/2
J 4 V0 V0
≈√ exp −2 . (20) modèle est représentée sur la figure 6, et elle génère le potentiel de période
Er π Er Er
λ:
V (x) = Vprinc. sin2 (kx) + Vsec. sin2 [(kx + φ)/2], (22)
Nous avons représenté sur la figure 4 le spectre de bande obtenu pour
V0 = 6 Er . Nous montrons en figure 5 un zoom sur la bande fondamentale, où nous supposerons (sans perte de généralité) que la référence de position
(0) et d’énergie est telle que Vprinc. et Vsec. sont tous deux positifs.
et nous vérifions que la variation de Eq avec q est bien décrite (à une
constante additive près sans importance) par la prédiction du modèle de — Un premier réseau optique, appelé réseau principal, de longueur
Hubbard d’onde λ et donc de période a = λ/2, crée le réseau régulier de sites
Eq = −2J cos(qa) (21) mentionné plus haut, que nous supposerons bien décrit par le modèle
avec le taux tunnel J ≈ 0.05 Er . Notons que la formule (20) donnerait J ≈ des liaisons fortes (Hubbard). Les minima de ce réseau sont localisés
0.065 Er pour V0 = 6 Er , ce qui indique que cette valeur de 6 Er n’est pas aux points kx = nπ, c’est-à-dire x = nλ/2, n étant un entier positif ou
assez grande pour que le régime asymptotique soit complètement atteint. négatif.

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 2. Réseaux et super-réseaux optiques

Eq /Er 2.2
F IGURE 6. Principe de la réalisation d’un super-réseau, avec la superposition de
(0)

deux ondes lumineuses stationnaires, l’une à la longueur d’onde λ et l’autre à la


longueur d’onde 2λ.
2.1
— Pour φ = +π/2, on a au contraire J 0 < J [figure 7 (c)] ;
−1 −0.5 0 0.5 1
En basculant la phase φ entre les deux valeurs ±π/2, on réalise donc (à
q/k l’approximation des liaisons fortes), les deux cas topologiquement diffé-
rents du modèle SSH, J 0 < J et J 0 > J.
F IGURE 5. Bleu : bande fondamentale du réseau sinusoïdal avec V0 = 6 Er . Supposons maintenant que la phase relative entre les deux ondes sta-
Rouge : variation de Eq pour le modèle de Hubbard (21) avec J = 0.05 Er (décalé tionnaires vaut φ = 0 ; le tracé du potentiel correspondant est donné en
en énergie de +2.16 Er ). figure 7 (b). Le réseau secondaire prend cette fois des valeurs différentes
aux minima du réseau principal. Aux points x = nλ, cette valeur est nulle
alors qu’elle vaut Vsec. sur les points kx = (n+ 12 )π. Dans un modèle de liai-
— Un réseau optique secondaire, d’intensité plus faible et de longueur
sons fortes, on génère ainsi deux types de sites avec EA 6= EB . En revanche,
d’onde 2λ, vient moduler spatialement le potentiel créé par le réseau
la barrière à franchir pour passer d’un minimum donné au minimum ad-
principal avec une période 2a = λ.
jacent est identique pour un saut vers la droite ou un saut vers la gauche.
L’action du réseau secondaire est caractérisée par deux paramètres : son On réalise donc le modèle RM dans le cas particulier J 0 = J, ∆ > 0. Dans
amplitude de modulation Vsec. (supposée petite devant Vprinc. ) et son dé- toutes les valeurs intermédiaires de la phase φ, on a à la fois J 6= J 0 et
phasage spatial φ par rapport au réseau principal. Le contrôle de ces deux ∆ 6= 0, ce qui permet de réaliser le cas générique du modèle RM.
paramètres permet de reproduire le modèle de Rice–Mele qui dépend lui Le calcul numérique du spectre de bande pour ce super-réseau ne pose
aussi de deux paramètres. pas de difficulté. La cellule unité ayant cette fois-ci une largeur λ, la zone
Commençons par nous concentrer sur le cas φ = ±π/2. Le potentiel de Brillouin est q ∈ [−k/2, k/2[. On a représenté ce spectre de bande sur la
secondaire prend alors la même valeur Vsec. /2 sur tous les minima x = figure 8 pour V0 = 6 Er , V1 = 2Er , avec la phase φ = π/2 qui conduit à une
nλ/2 du réseau principal, mais il module la hauteur de la barrière entre situation de type SSH 1 .
ces deux minima. On obtient ainsi le potentiel représenté sur les figures 7 Nous allons nous concentrer dans tout ce qui suit sur le bas du spectre
(a) et (c) qui permet de réaliser le modèle SSH. Convenons de noter A les de ce super-réseau et nous montrons en figure 9 un zoom sur les deux
minima situés au voisinage de x = nλ et B les minima situés au voisinage
de x = (n + 12 )λ, ce qui conduit aux résultats suivants : 1. Ce spectre est voisin de celui trouvé pour le réseau purement sinusoïdal, si on trace ce
dernier en configuration "repliée", obtenue en partant d’une cellule unité de taille λ, et donc
une zone de Brillouin deux fois plus petite que celle de la figure 4 (voir appendice 1). On
— Pour φ = −π/2, la barrière entre A1 et B1 est plus basse que la barrière notera toutefois l’ouverture de gap en bords de bande pour q ≈ ±k/2, gaps qui sont dus au
entre B0 et A1 , et on a donc J 0 > J [figure 7 (a)] ; réseau secondaire et à la différence qui apparaît entre J et J 0 .

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 2. Réseaux et super-réseaux optiques

15

(a) 8
6 10

Eq /Er
V (x)
4 A0 B0 A1 B1 A2

(n)
2 J0
J 5
0
−1 −0.5 0 0.5 1
x/λ
0
(b) −0.5 0 0.5
8
q/k
6
V (x)

4 A0 B0 A1 B1 A2
F IGURE 8. Bandes d’énergie pour le super-réseau (22) pour Vprinc. = 6Er , Vsec. =
2 J J0 2Er , φ = ±π/2.
0
−1 −0.5 0 0.5 1
x/λ bandes les plus basses en présence des deux réseaux, pour des valeurs
croissantes de Vsec. . En prenant comme exemple, la valeur Vsec. = Er , on
(c) 8 peut vérifier sur la figure 10 que la variation des énergies de ces deux
bandes est en bon accord avec la prédiction du modèle SSH vue au cha-
6
pitre 1 (avec un décalage global en énergie sans importance) :
V (x)

4 A0 B0 A1 B1 A2
1/2
Eq(±) = ± J 2 + J 02 + 2JJ 0 cos(qa) (23)

2 J 0 ,
J
0
−1 −0.5 0 0.5 1 avec dans ce cas particulier J = 0.069 Er , J 0 = 0.037 Er . Ces valeurs sont à
x/λ comparer à la valeur J = 0.051 Er obtenue au paragraphe précédent pour
le même Vprinc. = 6Er et Vsec. = 0 : le réseau secondaire, bien que faible,
suffit à dissymétriser fortement les deux coefficients J et J 0 .
F IGURE 7. Tracé du potentiel (22) du super-réseau permettant de réaliser les dif-
férentes phases du modèle Rice–Mele. (a) et (c) correspondent au cas particulier
du modèle SSH, avec ∆ = 0 et : φ = −π/2, J 0 > J pour (a), φ = +π/2, J 0 < J 2-3 Mesure de la phase de Zak
pour (c). Le cas (b) est obtenu pour φ = 0 et correspond au modèle de Rice-Mele
avec ∆ > 0, J 0 = J. La zone grisée montre le choix fait pour la cellule unité. Comme nous l’avons déjà indiqué à la fin du cours 1 dans le cadre du
modèle SSH, la phase de Zak n’est pas véritablement un invariant topolo-
gique, car on peut modifier sa valeur en changeant la paramétrisation de
la cellule unité du réseau. Passer d’une cellule unité composée de {Aj , Bj }

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 2. Réseaux et super-réseaux optiques

Vsec /Er = 0
2.3 0.5
2.7
1.0

Eq /Er
2.0

(n)
Eq /Er

2.2 2.6
(n)

−0.5 0 0.5
2.1 q/k

F IGURE 10. Trait plein : bandes d’énergie les plus basses obtenues pour Vprinc. =
−0.5 0 0.5 6Er et Vsec. = Er . On a pris φ = π/2, correspondant à la réalisation du
q/k modèle SSH. Tireté : prédiction (23) pour le modèle SSH pour J = 0.069 Er ,
J 0 = 0.037 Er (avec un décalage global en énergie).
F IGURE 9. Les deux bandes d’énergie les plus basses pour le super-réseau (22),
pour Vprinc. = 6 Er et différentes valeurs de Vsec. . On a choisi φ = ±π/2, cor- zone de Brillouin dans la bande fondamentale ; c’est le phénomène
respondant à la réalisation du modèle SSH. On a décalé l’énergie des paires de des oscillations de Bloch sur lequel nous aurons l’occasion de revenir
bandes pour Vsec. 6= 0, de sorte qu’elles soient centrées au même endroit que la plus tard dans ce cours. À ce stade, le seul point utile est que le mo-
paire correspondant à Vsec. = 0. ment obéit en bonne approximation à "l’équation fondamentale de la
dynamique", qui conduit ici à une variation linéaire avec le temps :

à une autre cellule unité composée de {Bj−1 , Aj } revient à ajouter +π à la dq


~ =F −→ q(t) = qi + F t/~. (25)
phase de Zak. En revanche, une fois que le choix d’une paramétrisation est dt
fait, la différence entre les deux topologies J 0 < J et J 0 > J est fixée :
— Au bout du temps tB = 2π~/(F λ), les atomes ont parcouru l’ensemble
e i∆Φ
= −1 avec ∆Φ ≡
[J 0 >J]
ΦZak −
[J 0 <J]
ΦZak . (24) de la zone de Brillouin :

q(tB ) ≡ qf = qi + 2π/λ (26)


C’est donc cette différence qui est physiquement mesurable.
Pour y accéder, ATALA, A IDELSBURGER et al. (2013) ont mené une ex- et ils ont donc accumulé (en plus de la phase dynamique) la phase
[J 0 >J]
périence que l’on peut schématiquement décrire de la manière suivante, géométrique ΦZak .
pour une paramétrisation donnée de la cellule unité : — A cet instant, on change brusquement la phase du réseau en passant
— On part d’atomes localisés autour d’un point qi de la zone de Brillouin de φ = −π/2 à φ = +π/2. On reste donc dans le cadre du modèle SSH,
dans le super-réseau obtenu avec φ = −π/2, c’est-à-dire le modèle mais avec à partir de maintenant J 0 < J (cf. figure 7).
SSH avec J 0 > J pour la paramétrisation de la figure 7. — Au même instant, on change le signe de la force F pour que les atomes
— On applique une force faible F aux atomes qui leur fait parcourir la retraversent la zone de Brillouin dans le sens inverse du sens précé-

– page 8 –
and ϕ ¼ 0:37p. (B) Sketch of 0.2 0.2 0.2
a +0.079(6) +0.018(5) –0.062(4)
the=three-leg
m +3/2 constituting
ladder the 0.1
-3 -2 -1 0 1 2 3
1 0.1
-3 -2 -1 0 1 2 3
2 Spin flip and 0.1
-3 -2 -1 0 1 2 3
3
ladder, respectively [numbers k k k - 0.05

h(k)
configuration realized for this 0
Bloch oscillation
0 dimerization change 0
Bloch oscillation
C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES shown in the bottom panels
experiment. (C) Circles show 0.6 D1, J > J'
-0.1 0.6
-0.1 § 3.D1Pompe adiabatique dans le
D2 -0.1
0.6 D2,modèle
J <0.10
J' RM
are the valuesvalues
experimental of J determined
of the net MW pulse

n(k)
0.4
-0.2 0.4
-0.2 0.4
-0.2
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3 0 2 4
from h(k)]. Experimental
momentum unbalance J for and phase0.2 π/2, 0 k 0.2 k π, 0 0.2 k π/2, ϕ0.05
MW

parameters: W = 2p × 620
each leg as a function of W1/t.
1 Hz, 0 0 0
dent : t = 2p × 94 areas
Hz, W1illustrate
/t = 6.60,
-3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3 -3 -2 -1 0 1 2 3

J
The shaded the results of a numerical k simulation (20). For k both experimental kand simulation data, 0.00 blue, green, and red
and
m =ϕ ¼ 0:37p.
–1/2, and m(B) Sketch
= 3/2, of
respectively. 0.2 0.2 0.2
+0.079(6) +0.018(5) –0.062(4)

Energy (a.u.)
dq the three-leg ladder 0.1 0.1 0.1
(27) for this - 0.05

h(k)
~ = −F −→ q(t) = qf − F t/~.configuration realized 0 0 0 0
dt
experiment. (C) Circles show -0.1 -0.1 -0.1
coupling between the legs so as to adiabatically –1/2 are approximately equal in intensity and that includes thermal flu
experimental values of the net -0.2
load the fermionic system in the lowest band of -3 -2 -1 0 1 2 3
-0.2
opposite in sign, providing -3direct
-3 -2 -1 0 1 2 3
-0.2
evidence for
-2 -1 0 1 2 3 0
in Fig. 2
2D) (20). 4
momentum unbalance J for k k k Ω
both the lattice and the Raman-dressed energy presence of chirality in the system. The small value We next considered a
— A l’instant 2tB les atomes sont revenus en qi et ils ont
each accumulé la
leg
spectrum. as a function of W 1/t. π/2
of J is attributable to the fact that, in addition to is the minimal configur
[J 0 >J] [J 0 <J]
phase géométrique totale ∆Φ = ΦZak − ΦZak . The shaded areas illustrate the results
Despite the absence of a realFbulk IGURE of a11.
numerical
region, simulation
Protocole
this suivi
states (20).
par
exhibiting For both
ATALA chiral experimental
, Acurrents,
IDELSBURGER andet
fermions simulation
al. (2013)data,
occupy pour blue,
currents atgreen,
me- and red
the edges can
m = –1/2, and m = 3/2, respectively.
two-leg configuration is expected surer la phasechi-
0to support de Zakother
dansstates
le cadre dubottom
at the modèleofSSH, réaliséwhich
the band, avec doun super-réseau
from the behavior of the

θk
ral currents with atoms flowing et in
uneopposite
séquence not displaymicro-onde
di-d’impulsions π/2–π–π/2.
chiral features. We also performed the procedure is analogous t
La mesure de cette phase se fait par interférométrie et on compare le
rections along the legs (Fig. 2C), as investigated same experiment with a reversed direction of the two-leg case, with the Ram
résultat à la prédiction théorique ∆Φ = π modulo 2π indiqué en (24).
coupling between the legs so as¬π/2
to adiabatically –1/2 are approximately equal in intensity and that includes thermal co flu
recently in bosonic systems (24). To observe this, synthetic magnetic field B (Fig. 2B), observing a to extend the synthetic
load the fermionic system in the ¬1
lowest band 0
of opposite 1 ¬1 sign, providing
in 0 1
direct ¬1
evidence for0 in Fig.1 2D) (20).
weforce
En pratique, la situation est un peu plus compliquée. La measuredF estthe gé-relative motion 3 of the Pompe in adiabatique
atomsk (G/2) change of sign indans kJ,(G/2) le modèle
corresponding to currents RMk (G/2) W2 ≃ 1:41 W1 (20). Figure
bothtwo
the thelegs
lattice spin-selective
and the Raman-dressed energy presence ofin chirality in the direction.
system. The small value Weh(k)next forconsidered
each of thea
nérée par un gradient de champ magnétique, les atomes étant placés by dans imaging of the lat- circulating the opposite This behavior and
spectrum.
tice momentum distribution, obtained by switch- of J is attributable
confirms the to the fact
interpretation of that,data
our in addition
in terms to
of is the
620 Hz minimal
and t = configur
2p × 9
un sous-niveau Zeeman sensible au champ. Les atomes sont initialement
Despite the absence b a real bulk
of Nousregion, abordons
this maintenant
states exhibiting un chiralaspect
c currents,important
fermions de occupyla physique currents desat the edges can
ing
préparés avec le moment qi = 0 et on utilise une impulsiontwo-legoff the
micro-onde synthetic coupling
π/2 is expected and releasing
Spin the chiral
Spin currents induced by a synthetic Spin magnetic observe
Spin strong chiral cur
configuration
atoms from the lattice. In Fig. 2A (upper panel),2.0 phases
to topologiques
support chi- otherde la matière,
states at the
field in a synthetic 2D lattice. la réalisation
bottom 2.0of the de
band, which
pompes do from
adiabatiques, en-
the behavior
lower-edge chains, sho of the
pour les placer dans une superposition cohérente de deux ralétats de spin | ↑iatoms flowing core appeléesdi-pompes
currents
we show twowithtime-of-flight images in opposite
corresponding notThe display
de Thouless,
stabilitychiral ofd’après
features.
chiral edge la proposition
We also performed
states in fermionic initiale
the faite procedure
opposite danssign,is analogous
similar tt

Max. intensity (a.u.)


et | ↓i, qui ressentent des forces opposées ±F . Le paquet d’ondes
rections along dans
the legs (Fig. 2C),T as
HOULESSinvestigated (1983). same experiment with a reversed direction of the +0.079(6) for m =the
two-leg case, with Ram
to the m = –5/2 and m = –1/2 legs 1.5 (Fig. 2C) for W1 = systems is of key importance, 1.5 for example, for –5/2 an
l’espace des moments se sépare donc en deux. Quand chaque recently
2p × 489paquet
inHzbosonic
andat-t systems
= 2p × 134 (24).Hz To(W observe
/t = this,
3.65). synthetic
quantum magnetic
information field B (Fig.
applications. 2B), observing
In our sys- a to extend
+3/2]. In the synthetic
contrast, the co
ce
1
teint le bord de la zone de Brillouin, on procède au changement instantané
we measured the relative motion ofDe the manière
atoms
x^, which in très changegénérale,
tem, theofappearance signune in J,pompe ofcorresponding
adiabatique to currents peut se W2 définir
≃ 1:41asymmetry
W1 (20). Figure

Time (ms)

Time (ms)
Here we are interested only in direction a chiral behavior is gov- reduced in n
φ : −π/2 → +π/2 pour basculer de J > J à J < J. Pour reflects
0 0
éliminer
the two theledistribution
legs bruit
by spin-selective 1.0 comme
imaging
of the lattice momenta k ofunthe processus
lat- dans
circulating lequel
in the :
opposite
erned by several key parameters, including the direction.
1.0 This behavior and h(k) for
naling a suppressed each of net the c
tice momentum
lié aux fluctuations du champ magnétique, on inverse simultanément
along the legs (in lesdistribution,
units of the obtained
real-lattice
— On by change
switch-
wave deratio confirms
manièreW1/t,the the interpretation
Fermi energy
cyclique dans of our data the
EleF, temps
and in terms of
ϕ.
fluxparamètres
les 620
is Hzqui
direct and
evidencet = 2p of the× 9e
ing
deux états | ↑i et | ↓i grâce à une impulsion micro-onde number off
π, ce qui the synthetic
kL =corres- coupling
p/d, where d is the and releasing the chiral currents induced by a synthetic magnetic propagating along thecur
observe strong chiral
0.5real-lattice spacing). un fluide,
contrôlent These parameters
par exemple are easy son 0.5to adjust, so they can
hamiltonien. ed
pond à une technique d’écho de spin. Cette double actionTheatoms
a pour from
latticeeffet the lattice.
de
momentum In Fig. 2A (upper
distribution along y is a panel),
^ field in a synthetic 2D lattice.
be used to investigate the rise and fall of the edge lower-edge
leave the bulk chains,
mostlysho de
we show square
changer la sous-bande occupée par les atomes. On laisse uniform
ensuite les two time-of-flight
deux due to the presence images —corresponding
Àthe
of l’issue
strongd’uncurrents cycle, le
The stabilityas fluide n’est
of chiral
a function pasHamiltonian
edge
of the revenu
states à sa
in fermionic
param- position(Fig. initiale,
opposite sign,behavior
3C). This similar ist
0
to the mlattice
optical
paquets d’ondes rejoindre le moment q = 0. En ce point, une dernière im-
= –5/2alongand mthe = –1/2 legs¬2
0.0
transverse (Fig.¬1
mais
2C)
(frozen) foril
1 2
Ws’est
real
1 = produit
¬2 ¬1
systems
eters un
(24),
1 2
istransfert
of
as key
well as de to matière
importance, 0.0
identify¬2 ¬1
dont
for which la
example,
1 2
quantité
regimes for
¬2 ¬1
ne fordépend
+0.079(6)
a for
fermionic
1 2
m =system
–5/2 an i
2p × 489
directions Hz
(20). and
The t = 2p
central × 134
panel Hzof (Wpas
Fig. /t
1 2A =
de 3.65).
la
shows durée
k (G/2) quantum
du
exhibit cycle. information
stronger chiral applications.
features. By In our
varying sys-
the
k (G/2) +3/2]. In
Hamiltonian. contrast,
Bulk the
states ce
pulsion π/2 permet de "lire" la phase relative des deux paquets.
Here weUne are ana-
interested only in direction ^
the lattice momentum distribution n(k) xafter, which in- tem, the appearance
tunneling rates along of xa^ and
chiralm ^ behavior is gov-
, we observe a reducedofasymmetry
lations current, which in n
lyse détaillée permet de vérifier que les phases dynamiquesreflectsaccumulées
the distribution of the ^ lattice momentabien
Un exemple k connu
erned estseveral
by la vis key d’Archimède,
parameters, représentée
including the en figure
naling a13,
tegrationFigure
of the2 |images
Experimental y and normalization
alongsequence and spin-dependent Bloch phase transition
oscillations. between
a, Energy band,aMW chiral
pulses behavior and
and state evolution ofathe
of atom in a states enc
suppressed
different
single net
sur chacune des trajectoires – en particulier celles dues aux déplacements
along the legs (in units of the pour laquelle
real-lattice wave une quantité
ratio W /t, donnée
the Fermi deenergyliquide E est
, and transférée
the flux ϕ.du basis vers
direct le in the text.
evidence of Only
the
The e
according to ∫nðkÞdk ¼ 1. We observe a clear asym-
superposition of two spin-states with opposite magnetic moment (brown and green balls)
a nonchiral regime. The lattice momentum dis-
1 during F the three-step echo sequence described
face are considered.
Zeeman – se compensent et ne contribuent donc pas au signal.
number
metry inkwinding = p/d,
Ln(k) ofwhere
the state
[similar dtovector
is what
the with haut
real-lattice
was en
k is given un
reported tour
spacing).
by ✓k (solid de manivelle,
These
in linetribution parameters
dimerization is D1,quelle
dashed
measured que
arelineeasy soit
asdimerization
a functionla
to adjust,vitesse
D2).ofsoWthey
b,c, de
/t rotation
can
Time-of-flight
with- de cette
propagating along
momentum distributions
experience a nonzero the ed
taken
cu
1
The lattice
experiments momentum
for different
with evolution
spin-orbit distribution
times of manivelle.
coupling along
the spin-dependent
in y^ is a Blochout
harmon- be used
oscillations to ininvestigate
affecting the lower (b)the
other andrise
relevant upper and fallband
energy
parameters, of the (c)edge
such used in theleave
as the
experiment.
chiral naturebulk
Each mostly
ofmomentum
the de
state
La mesure de ATALA, A IDELSBURGER et al. (2013) a montré avec point is une
andueaveragethe of three identical
uniform square
ically trapped gasesto (25–27)], presence which ofmeasurements.
wethecharac-
strong Ecurrents
F and T.as a function
Figure of the Hamiltonian
2Dàillustrates thequantique
measurement param- (Fig.effect
3C). Thisfrombehavior is
très bonne précision que la phase relative mesurée est effectivement
optical lattice
égale
along the transverse
Nous
(frozen)
allons
real
nous eters
intéresser
(24), as
ici
well as
la
to
version
identify which regimes
de cetion concept.
for a fermionic
occurring
system
terize
à π (à 3% près), en accord avec la topologie attendue pourdirectionsby defining
le modèle SSH the function Nous allons voir en of particulier
jJj as a function comment of W1/t la (circles).
structure As expected,
"tourbillonnaire" of the experiment,
deedgeBulk the buli
field
(20).gradient
The central is applied panel that creates
of Fig. 2A ashowsconstant forceexhibit in opposite
stronger from
chiral D1
features.
no chirality is observed for vanishing0 W1, when ! D2. For
By atoms
varying located
the at the band
Hamiltonian. k
central line. Nevertheless = states
±G/2
(figure 12). ATALA, A IDELSBURGER et al. (2013) ont ensuite étendu
the lattice directionsleurfor
momentum
hðkÞ ¼ thenðkÞ two−spin
distribution lacomponents.
nð−kÞ phase
n(k) after deSuch Zak
in- a autour
ð2Þ constant
tunneling du point
force leads
rates singulier
along x^ ∆ =
this non-adiabatic
and m , we = J permet
^ 0,dimerization
J observe de
switchlations
a fabri-
induces ofacurrent,
transitionwhichto the
the legs are decoupled. Chirality is also suppres- above is clearly present a
procédure au cas général d’un réseau Rice–Mele (∆ 6= 0),tegration
obtenutoofen Bloch pre-oscillations—that
the images ^ queris, a
along y and normalization une
linear telle
evolution pompe.
of Notons
quasimomentum
phase transition que ce
excited
between concept
band
a chiralof s’applique
the SSH model. en premier
Step (3) Thelieu
sequence is finally
over time 24
. In our case the force is directed in sed fordirections
opposite large inter-edge completed coupling by W1behavior
letting ≫t.theIn thespin
and
lat-
components
of the different
perimental
further signal.states
evolve Thein
en
sm
the
nant φ 6= ±π/2, et ils ont là aussi obtenu des résultats enwhich
très bon
accordingis fortoaccord
∫nðkÞdk
plotted in the ¼ 1. Wepanel à desFig.
observe bandes
a clear 2A.asym- d’énergies
aternonchiral complètement
regime. Theremplies,
lattice momentum une situationdis- atteinte face arethe de
considered. Only
the two spinlowercomponents.ofThe atomic The
pwavepacket
regime,
thus evolves the largest
upperenergy band scaleuntil they in the system
return to k = favors
0. At this point observation
in time, o a
avec la prédiction générale (15) tracée en figure 2. metry ininto n(k)the[similar
1
coherent
to what manière
superposition
was reported
state
simple
1/
in si
2(|",ki
l’on
tribution
is +thee
dispose is de
measured fermions as a polarisés.
function
i 'effective kinetic energy along the synthetic
|#, ki). final ⇡/2-pulse with
of W Si
1
phase
/t on
with-
'
s’intéresse
is
experience
applied
à
to
la a nonzero
large boundary-to-surfa
interfere the
cu
two
expression
experiments J ¼ ∫ hðkÞdk provides a measurement MW
Whenwith both
0
spin-orbit
reach thecoupling band edge, the differentialout
in harmon- affecting
phase
direction: between
This other relevant
spin
contribution components parameters,and readsuch
is minimized out
when as chiral phase
their relative
which nature 'ofthrough
is reflected theinstate
athe
s
ically trapped
the two gases
states (25–27)],
is
of the lattice momentum unbalance and Zak given which
by ' we
= ' charac-
+ E . and
Note T.thatFigure
for 2D illustrates
resulting
quanti-Zeemanthe fermions occupy the lowest energy state on
' F Ramsey the measurement
fringe. The change tion
in effect
dimerization from occurring
occurring
states with edge characte a
terizethe
fies byalldefining
strength –the
time-reversal of pagefunction
the 9 –Hamiltonians
invariant
chiral motion of the (as is the ofcase
each jJj as a function
here),
rung, the the
which of
does W1/tnot
mid-point (circles).
of theAs
exhibit echoexpected,
any sequence
chiral is crucial of Figure
the inexperiment,
order
3C showsnot tothe bul
cance
the va
particlesdynamical
along the phasetwoacquiredlegs. The during the adiabatic
values J = evolutionno chirality
behavior. is The
equal
is observedthe Zakfor
measured phase inofaddition
vanishing
values jJj Wcompare to the Zeeman
1, when central
W 1/t phase.
for line.
the As a result
Nevertheless
three differen o
for thehðkÞtwo spin¼ nðkÞ states−and nð−kÞtherefore cancels ð2Þin the the
phase difference. the opposite windings of the Bloch states in the upper and lower
+0.056(3) for m = –5/2 and J = –0.060(7) for m = welllegs with arethe decoupled.
results ofChirality a numerical is also suppres-
simulation above
resultsisillustrate
clearly present
the role oa
C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 3. Pompe adiabatique dans le modèle RM

F IGURE 13. Un exemple de pompe adiabatique (classique) : la vis d’Archimède


(figure : Wikipedia).

bande fondamentale, il faut pour cela placer une particule par cellule unité
du réseau. Ce concept peut également se généraliser à des bosons, pourvu
(n)
que chaque état de Bloch |ψq i de la bande considérée, par exemple la
bande fondamentale n = 0, ait la même population moyenne.
Pour voir comment la notion de pompe adiabatique peut émerger, nous
allons commencer par regarder deux situations simples utilisant des po-
tentiels de réseaux optiques, qui conduisent toutes deux à un déplacement
quantifié d’une particule dans un réseau.
F IGURE 12. Haut : résultat obtenu par ATALA, A IDELSBURGER et al. (2013)
pour la mesure du taux d’occupation de l’état | ↑i après la séquence décrite dans le
texte. Les points bleus ont été obtenus en basculant φ de −π/2 à π/2 et les points 3-1 Translation d’un réseau
noirs correspondent au cas où φ n’a pas été modifiée. La différence de phase entre
[J 0 >J] [J 0 <J]
les deux courbes donne accès à ∆Φ = ΦZak − ΦZak . Bas : résultat trouvé Le premier exemple (presque trop simple !) est obtenu avec un simple
pour ∆Φ. La moyenne de 14 séquences indépendantes donne ∆Φ = 0.97 (2) π. réseau sinusoïdal
V (x) = V0 sin2 (kx − φ), (28)

– page 10 –
C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 3. Pompe adiabatique dans le modèle RM

F IGURE 14. Transport adiabatique par simple translation d’un réseau.

supposé très profond de sorte que tout effet tunnel est bloqué. Une parti-
cule préparée au fond d’un puits de potentiel y reste donc indéfiniment. Si
on varie dans le temps de manière très lente la valeur de φ de 0 à π, tous
les minima se décalent d’une période a du réseau et le déplacement de la
particule est donc égal à a (figure 14).

3-2 Déformation d’un réseau très profond.

Le second exemple est nettement plus intéressant. Il est obtenu en dé-


formant continument le potentiel d’un super-réseau de période a = 2π/k :

V (x) = Vprinc. sin2 (kx) + Vsec. sin2 [(kx + φ)/2] (29)


en faisant varier uniquement la phase φ. La déformation correspondante
est représentée sur la figure 15. Prenons une particule localisée initiale-
ment dans un des puits et supposons que le réseau soit suffisamment pro-
fond pour que l’effet tunnel soit négligeable à travers les barrières "hautes".
La particule va donc pouvoir passer adiabatiquement d’un site à l’autre
quand les sites, situés de part et d’autre d’une barrière basse, prennent la
même énergie. Le problème est identique à celui d’un double puits initiale-
ment asymétrique, qui devient momentanément symétrique, puis bascule
sur l’asymétrie opposée (figure 16).
F IGURE 15. Déplacement quantifié d’une particule localisée initialement sur un
La série de dessins de la figure 15 montre qu’une particule située ini- site A lors de la déformation du potentiel de super-réseau (29) engendrée par la
tialement sur un site Aj se déplace d’une unité a vers la droite et se re- variation de φ de 0 à 2π. Une particule initialement située sur un site B se dépla-
trouve donc sur le site Aj+1 quand la phase φ a augmenté de 2π. Dans cerait dans le sens opposé.
le même temps, une particule initialement sur le site Bj se retrouve sur le

– page 11 –
C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 3. Pompe adiabatique dans le modèle RM

2
E(t)

−2

−3 −2 −1 0 1 2 3
temps F IGURE 17. Série de tubes verticaux indépendants. Le potentiel de super-réseau
est appliqué le long de l’axe z. Figure extraite de N AKAJIMA, T OMITA et al.
(2016), sup.mat.
F IGURE 16. Passage adiabatique d’un site à l’autre d’un double puits quand on
change lentement l’énergie relative des deux minima de potentiel.
réseau optique, et en modulant dans le temps la phase relative des deux
ondes stationnaires et leurs intensités. Nous allons décrire ici une expé-
site Bj−1 après ce même changement de phase. Selon l’état initialement oc- rience menée à Kyoto sur un gaz d’atomes fermioniques (N AKAJIMA, T O -
cupé par la particule, on génère donc deux courants en sens opposé pour MITA et al. 2016). Signalons qu’il y a eu de manière quasi-simultanée la
un même cycle de pompe, ce qui est nettement moins intuitif que notre publication de deux autres résultats expérimentaux obtenus avec des bo-
premier exemple d’un réseau translaté. sons à Munich (L OHSE, S CHWEIZER et al. 2016) et au JQI Maryland (L U,
S CHEMMER et al. 2016).
L’expérience de Kyoto a été menée avec ∼ 104 atomes d’Ytterbium
3-3 L’expérience de Nakajima et al. 171
Yb piégés dans une série de tubes verticaux indépendants (figure 17).
Dans chaque tube, les atomes sont placés dans un potentiel de période
L’idée de la pompe adiabatique (ou "topologique") date de 1983 avec spatiale 266 nm, superposé avec un potentiel de période double, 532 nm.
l’article de Thouless, mais c’est véritablement grâce aux expériences me- La phase relative entre les profils spatiaux de ces deux ondes, notée φ
nées avec des atomes froids dans des réseaux optiques qu’elle a pu être dans (22), est contrôlée par un interféromètre auxiliaire. Elle peut être va-
mise en pratique (H ATSUGAI & F UKUI 2016). Il n’est en effet pas possible de rie continument de ∼ 20π dans cette expérience, ce qui correspond à une
moduler dans le temps les paramètres d’un réseau cristallin pour des élec- dizaine de cycles de pompage.
trons, et la version photonique de la pompe adiabatique n’est pas simple
Les atomes sont préparés dans la bande fondamentale du réseau avec
à implémenter non plus [voir cependant W IMMER, P RICE et al. (2017) et
un taux de remplissage de ∼ 0.7 par état de spin au centre du nuage. On ne
O ZAWA, P RICE et al. (2018)].
part donc pas stricto sensu d’un isolant de bande (remplissage unité) mais
Pour des atomes froids, la déformation périodique du potentiel de la bande est remplie de manière uniforme, ce qui est suffisant pour obser-
confinement peut se faire relativement simplement en utilisant un super- ver la quantification du déplacement du centre de masse ; la température

– page 12 –
C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 3. Pompe adiabatique dans le modèle RM

F IGURE 18. Image in situ du nuage d’atomes avant et après 10 cycles de la pompe
adiabatique. La durée T d’un cycle de la pompe est de 50 ms. Le déplacement du
centre de masse le long de l’axe z révèle la quantification recherchée. Figure extraite
de N AKAJIMA, T OMITA et al. (2016).

est en effet notablement supérieure à la largeur de cette bande, tout en res-


tant notablement inférieure au gap qui sépare la bande fondamentale de la
première bande excitée. F IGURE 19. Déplacement du centre de masse du nuage d’atomes en fonction du
Une fois les cycles de pompage effectués, on prend une image du nuage nombre de cycles de la pompe géométrique. Les points rouges correspondent à un
in situ que l’on compare avec l’image de référence prise pour un nuage non simple réseau translaté, les points bleus à une déformation similaire à celle repré-
déplacé (figure 18) ; on repère ainsi le décalage entre les centres de masse sentée en figure 15. Figure extraite de N AKAJIMA, T OMITA et al. (2016).
le long de la direction verticale z.
La première expérience menée par N AKAJIMA, T OMITA et al. (2016) a
consisté à mesurer le déplacement induit par un réseau en translation. Il où Er = ~2 k 2 /(2m) est l’énergie de recul à la longueur d’onde λ = 2π/k =
suffit pour cela d’annuler l’intensité du réseau de courte période Vprinc. et 532 nm. Pour ces grandes valeurs de profondeur de réseau, le mécanisme
de varier linéairement dans le temps la phase φ. Le déplacement mesuré simplifié représenté sur la figure 15 décrit en bonne approximation le prin-
est représenté sur la figure 19 par des points rouges. On vérifie qu’il est cipe de la pompe adiabatique. Les résultats correspondants sont également
bien linéaire avec le nombre de cycles de pompage, avec un coefficient de tracés en figure 19 (points bleus). Quand le nombre de cycles de pompe
proportionnalité compatible avec la valeur attendue de a = 532 nm tous n’est pas trop grand (. 6), on trouve là aussi un déplacement en accord
les temps T , c’est-à-dire à chaque fois que φ augmente de 2π. avec la quantification attendue. Pour les durées de pompage plus longues,
le déplacement est plus faible que prévu. N AKAJIMA, T OMITA et al. (2016)
La seconde expérience a consisté à appliquer une déformation pério- attribuent cet effet au confinement harmonique additionnel le long de l’axe
dique en temps du potentiel de Rice–Mele. Cette déformation est similaire z, qui crée un déplacement d’énergie comparable à la largeur de bande
à celle représentée en figure 15 et elle est obtenue en variant linéairement quand le déplacement du centre de masse augmente au delà de 6 a.
φ pour une valeur constante de l’amplitude des deux réseaux :
N AKAJIMA, T OMITA et al. (2016) ont également testé la robustesse de
Vprinc. = 30 Er Vsec. = 20 Er (30) cette pompe adiabatique en déformant le contour suivi dans le plan (J 0 , ∆).

– page 13 –
–0.062(4)
2 in an optical lattice. Phys.14.

on Septem
Rev –0.02

Differen

(qB)
0.1

0
- 0.05
(d) 17. Struck, J. et al. Engineering Is (e) 0.02
0.32 = 0°; ±180° IS 4 1 –0.04 tunable artificial gauge fields 15.

Differential drift,
-0.1 2
equal in intensity C OURS and3 : L that includesADIABATIQUES
ES POMPES thermal fluctuations (shaded area § 4. Pompe adiabatique et 0.00phase de Berry
8 ΔAB 10 >0

on September 20, 2016


-2 -1 0–180° 18. Williams, R. A., Al-Assam, S. &
for–90°in Fig. 0 0° 2
2D) (20). 90°4 180°
-0.2
6
ng -3direct evidence
1 2 3
16.
k Ω1 /t –180° –90° 0° 90° 180°
–0.02 rotating two-dimensional latt
system. The small value We next considered a three-leg ladder, which

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104, 050404 (2010). 17.
fact that, in addition Rappelons to que is thel’on minimal
s’attend configuration
à ce que la for which
pompe chiral si et seulement
fonctionne 19. Aidelsburger, M. et al. Realiza

LETTERS
–0.04
perimental and simulation data, blue, green, and red correspond
rrents, fermions occupy currents 3to m = –5/2, 4
Location after
si le band-mapping
contour encercleatlethe edges
point can be sharply
Phase-shifted
critique J 0 =atomsJ,distinguished
∆ = 0. Par ailleurs, le signe Figure 4 | Drift measurements. a, Differential drift D in quasi-momentum. atoms in optical lattices. 18. Phys
of the band, du
We B
d also performed
which do
déplacement
riencethe
fromest thelié
procedure, is
de N AKAJIMA
behavior
au sens
analogous
T OMITA
ofdans
the bulk.
lequel
to (2016)
et al.
Thele
that employed
contour
a confirmé
= 0°;
experimental
Δfor
est±180°
the
parcouru. Each
L’expé-
< 0différentes pré-
AB ces
IS pixel corresponds to at least one pair of measurements,
frequency was set to 3.75 kHz. Data points for Q 5 6120u, DAB/h 5 503(7) Hz
where the modulation –180°
LETTERS
20.
–90° Miyake,
0° H.,90°
Siviloglou,
180°
Harper Hamiltonian with lase
G. A., Ke

eversed direction of the two-leg case,Δ ABle/hvoir


with the Raman
= 0(7) parameters
Hzfigure 20. adjusted were not recorded and are interpolated. 111, 185302 (2013). 19.
equal 0.03
in dictions,
intensity and commethat on peut
includes thermal sur la
fluctuations (shaded area Figure b, 4 |All
Drifttopological
measurements. regimes are
a, Differential drift21. D inRechtsman,
quasi-momentum.
explored and theaexpected b δ δ c modulation δ al. c
B (Fig. 2B), observing a to extend the synthetic coupling to m = +3/2, with M. C. et Photo
a momentum-space drifts caused by the b of measurements,
Berry
(qB)

ng 1
direct ¬1
evidence 0
for in Fig.1 2D) (20). Each pixel corresponds to at least one pair where the
196–200 (2013). 0.85 20.
responding to currents W ≃ 1:41 W (20). Figure 3A shows measured
4 n(k) curvature are sketched for selected 0.85 0.85
R The
system. L behavior
small
k (G/2)
value
2
Weh(k)next
1
1forconsidered 5 parameters.
b (forward cRM pump)
b (forward
frequency cRM c,
was Cut
pump)
set along
to 3.75 the
kHz. D /h
Data
AB 5 15(7)
points forHz Q 5 6120u, D /h 5 503(7)
22. Lim,ABL.-K., Fuchs, J.-N. & Mon Hz
direction. This and each of thea three three-leglegs ladder,
for W1 =which2p ×

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e (backward cRM pump)
line. Data show mean 6 s.d. fore at (backward cRMofpump)
LETTERS
leastnot
were sixrecorded
pairs measurements.
and are interpolated. b, All topological are−7.50 7.5
regimestransition
merging of Dirac
fact that, in 4
addition Pompe
to is adiabatique
the minimal et
configuration phase for de
which Berry
chiral c 21. p
n of our data in terms of 620 Hz and t = 2p × 94 Hz (W1/t =–180° 6.60). < We < 0° TRS 4 c dexplored and the expected momentum-space NATURE PHYSIC
Differential drift,

rrents, fermions occupy currents at the edges can be sharply distinguished 4 −8.5 drifts
0 caused
23. ∆ by
8.5 Chang, the Berry
M.-C.
−8.5 & Niu, Q.8.5Berry∆
y a synthetic Spin magnetic Spin observe strong chiral currents in the upper- Δ and= 0
Extending our work to d curvature
interacting are
systems sketched for
requires selected parameters.
sufficiently lowc, −8.5along the
Cut 0 D /h 8.5 ∆
15(7) Hz −8.5
.0of the0.00 band, which do from the behavior of showing
the bulk. valuesThe experimental AB Phys. Rev.
AB 5
Lett. 75,
−0.51 1348–135 22.
ce. lower-edge −0.85
Les exemples étudiéschains,au paragraphe précédent of tiraient
J with parti du fait que = +1 Dudarev, A. M., Diener,
six pairs ofwmeasurements. w = +1

Centre of mass position z (d)


heating. We investigate this with line.
a Data show mean
repulsively 6 s.d. for spin
interacting at leastmixture 24. R. B.,
We also performed
dge states in fermionic the procedure is analogous to that employed for the a 2 b δ c δ d ultracold atoms δ
l’effet tunnelopposite jouait unsign, rôlesimilar
négligeableto thelatwo-legplupartcase du [J =
temps, ce qui simpli- −0.85
phasew with
= +1 23. in

Centre of mass position z (d)


eversed
ance, direction
for example, of thefor two-leg case,
+0.079(6) for with
m = the
–5/2 Raman
and J parameters
= –0.062(4) adjusted
for m = in the honeycomb
b (forward cRM lattice
pump) previously used
Extending for
our studying
work 0.85
to the
interactingfermionicsystems 0.85
requires sufficiently
(2004). 0.85
low
.5 fiait considérablement l’analyse. Le résultat de
4 +3/2]. 5 T HOULESS (1983) a une por- 2measure

Energy E(k, t) (ER)


0.51
Ber (Fig.
path2B), observing
plications. Intée our
Locationsys-a afterto extend In the synthetic
contrast,
band-mapping coupling
the central legto shows
m = +3/2,
Phase-shifted with
a much-
atoms Mott insulatore (backward
27
. WecRM pump) the entropy in the Mott insulating
heating. We investigate this with−20 −15 regime
a repulsively 0 25. Price, H.
interacting M. &
spin Cooper, N.24.
mixture R. M
beaucoup plus générale, comme nous allons le voir maintenant. Dans c
LETTERS
−7.5 7.5
responding to currents W2 ≃ 1:41asymmetry
W1 (20). Figure 3A shows 0° < n(k)
measured < 180° TRS 4
chiral–0.03 behavior
Thiscette
is gov-
Bpartie, and
reduced
noush(k) allons utiliser in n(k) [J
essentiellement = 0.018(5)],
Wun
sig-
= raisonnement
by
géomé- loading d atoms into the 0 lattice in and
the reversing
honeycomb
−8.5 the loading
0lattice ∆ NATURE
8.5previouslyprocedure PHYSICS
−8.5used for studying 8.5 dynamics
∆ the in optical
−8.5 fermionic
−7.5 0
DOI: 10.1038/NPHYS lattices.
7.5 8.5 ∆ P

Energy E(k, t) (ER)


−25
direction.
.0
ameters, including behavior the naling aau for each
suppressed of net
the three legs
current in the 1Δ
for bulk. 2p =× 0 pouvons repré-
This −15 26. Dauphin, A. &regime
Goldman, N. E
trique, bien adapté cas du modèle RM pour lequel AB nous (see Methods
E and Extended Data qFig.
Motty 3). The
insulator entropy
27
. We
−0.85 increase
measure theis
−30only
entropy 25% in
−0.51
the Mott insulating 25.
nrgy of our data in terms of 620 Hz and t = 2p × 94 Hz (W /t = 6.60). We w = +1 −20 w = +1 Fermi gas: implementing w = 0a q

Centre of mass position z (d)


EF, and the flux ϕ. is direct evidence of the existence 1 of chiral states −35
senter
–180° les états
–90° par un
0° pseudo-spin90° 1/2.
180° Dans la partie 5, nous larger
utiliserons 2 than without 0
modulation. by loading
This opens atomsup into
the the lattice
possibility and
of
−40d
reversing
study- the loading
π
135302
procedure
(2013). δ π
yy.5toa synthetic
adjust, so magneticthey can observe strong
propagating chiral
along thecurrents
edges of in thethe upper-
a which
system, and b −2 δ
(see Methods c28 and Extended δ
Data Fig. 03). −25
The δ
entropy −π kd e 0is1/4
increase only 25% 26.
−π k
ce. une approche plus
lower-edge générale,
chains, à partir d’un traitement fondé sur la réponse
ing topological q
models with interactions q in a controlled and 1/4
tunable
−30
1/2 3/4 27. 1 Uehlinger, T. et 1/2
al. 3/4
Artificial1 gra
K showing values
from of theJ edges
with b (forward cRM pump)
.1 1.2
rise and fallfinof1.3the edge leave the bulk mostly decoupled y 0.85 x 0.85 0.85 0.85

Energy E(k, t) (ER)


omentum y R
kin linéaire.
/k L L way. For example, lattice modulation larger than −15 without
could be used modulation.
to create This opens
topological up the possibility
t/T 0.51 185307 (2013). of study-
t/T
dge states
he Hamiltonian param- fermionic opposite sign, similar to the two-leg
(Fig. 3C). This behavior is akin to what is expected c case [J = e (backward cRM pump) 0 −35
xance, ingν =topological
+1 −20 models
−7.5 7.5 with interactions28 in a 28. controlled
Varney, andC. N.,tunable
Sun,πK., Rigol, 27.M
LETTERS flat 0bands,
Diracwhich have been suggested ν =∆0 to give−8.5rise to interaction-induced
a,.0
b, for
¬2 Fraction
example, 2 of ¬2
for
atoms +0.079(6)
¬1 for in
for m the =system
–5/2 and
in aJ Harper-Hofstadter
opposite = –0.062(4) for4 m = d
Berry curvatures at the two points cancel −4 0each other, while −400 7.5 8.5 transitions
dentify
plications.
atures.
¬1 which
By
1 regimes
In our
varying sys-
the
a1 fermionic
2
+3/2]. In contrast,
Hamiltonian. Bulk the
statescentral
exhibitlegonly
shows a much-
local circu- fractional Chern
−2−8.5

insulators 29,30
.
8.5
way. For NATURE
−25
ν = −1 −30
Furthermore,
example,
our
PHYSICS
lattice 8.5 ∆
modulation
−0.51 approach of periodi-
1 could
−8.5
DOI:
−7.5
be used
10.1038/NPHYS3622
∆ create
to
0 1/4 1/2 3/4 1
−8.5
in−π
0
topological
topological kd 0

8.5 2.4
insu
1/
the
chiral direction.
q^xbehavior k (G/2)
4-1is gov- We reduced
break asymmetry
Hamiltonien cyclant for brokenet n(k)
in phase [J TRS
= (d) thesig-system enters the topological regime,
géométrique
0.018(5)], −0.85 where
w flat
= +1
opposite
bands,−35which havew been
= +1 suggested to give rise w
29. 0.8
Neupert, T.,
to0interaction-induced
=
Santos,
−0.85
w
L.,
= −1
28.
Cham1.8
Centre of mass position z (d)

and m, we observe a lations of current, which average


K’ for winto0thezero when all cally modulating the system can be directly−40 extended to engineer
29,30π Hamil- our approach t/T
zero
0.6 π magnetic field. Phys. Rev
orpulsesTRS (b) via theelliptical drifts are expected. Data show −2mean 6 s.d. of at least 0 6 (a–c) or 21

t /T
ameters, including naling aatom
suppressed Qv 2This fractional Chern insulators . Furthermore, of periodi- 29. 1.2
AB
d, aMWchiral behavior and
and state evolution of
of a the different
single in aa statesnet current
enclosed by the bulk.
Fermi sur- b tonians δ
with c
spin-dependent δ ν1 = +1 2amplitudes
tunnelling d03 1/4 1/2 4 3/4
and 51 −π kd e 0 1/4 1/2 3/4
δ phases (Methods). δ 30. 1 −π kd 0 A.
Grushin,
0.4 1/4 G.,1/2
Gómez-León,
3/4 1
−π kA
nds EFto scanning Pour analyser
ϕ.either of l’évolution du système au cours d’un cycle de la pompe, cally modulating the system can be directly extended to engineer Hamil-
rgy ,momentum
and the fluxecho arethe
is direct in the(d)
evidence measurements,
of Only
the existence ofofchiral and
statesthe Bloch momentum 0.85 qB 5 2p/l. The numbers in 0.6
This can be achieved−4
) during
attice the three-step dis- sequence
face described
considered. text. The the edges the system Time t (T) t/T t/T Phys. Rev. Lett. 112, 156801
0.85
ν = a0magnetic field 0.85
1 0.85 t/T

Energy E(k, t) (ER)


b (forward cRM pump) by modulating −15 gradient, which leads 0.2 30.
y function
to adjust,
merization
aboth ofso
D2). partons
b,c,they cande l’état
Time-of-flight momentumde Bloch
propagating
(−)
a along
|ψq the
distributions takende ela(backward
edges
i current, bande
of fondamentale
the system,
cRM which
pump) the dudeviations
modèle de ν = +1 −20 tonians with spin-dependent 0.51 tunnelling
0 amplitudes and phases (Methods). 0.0
Dirac W points,
1/t with- given
and fall ofRice–Mele,
by
experience parentheses
nonzero
c are
because the there standard
0 to of the
spin-dependent
−4 calibrations oscillating of
−7.5
0theνparameters
forces
7.5This= −1
can owing
be to
achieved the bydifferential
modulating −π
Zeeman
a magnetic Supplementary
fieldπ gradient, −πwhich Information
0.8leads π is av
rise
upper energy
nt parameters, band the(c)
such edge
used
as avec
in the leaveun the
experiment.
chiral moment
nature bulkofmostly
Each q 4donné.
momentum
the decoupled
states Considérons
prevents from
this the une
edges
cancella-
d those plots. e, Sketches illustrating
variation très lente ν = 0 −25 1 kd 2.4 kd
cing
he
rates
j. c, d,des
Hamiltonian
the measurement
Differential
param-
paramètres (Fig.
tion
drift
3C).
0
etD
Jeffect This
∆,
from
used
behavior
qui réalise
occurring.
for
is akin
en
In the to ribbon
une what
périodeisgeometry
expected
de cycle T une trajec- shift. Forgaps
−8.5 0
ν =and
8.5 ∆
example, −1 −30 Berry −8.5
curvature
TRS topological
8.5 ∆ in −8.5 −7.5 0 7.5 8.5 ∆
to spin-dependent
Hamiltonians, oscillating
such0.8 asforces
−8.5
the Kane–
0
owing to the
8.5 ∆
differential
Acknowledgements
1.8 Zeeman
0.6
Supp
We thank H. A
0.8

t /T
−0.51
directions.
05tdentify
(circles). which Forregimes
toire
As expected, broken
fermée
1.10 comme forIS
of the (c),
a fermionic
celle 1.15
experiment, different
system
représentée
the bulk regimes.
in reduces
apar un to justRed
Harper-Hofstadter
cercle
1.20 arouge (blue)
single sur laindicates Lepositive
figure 2. Mele model
−0.85
w =(negative)
3
+1
−35
, can−40 beFigure 0Berry
implemented 1wcurvature.
shift.
= +1 by For example,
simultaneously
2π aspects 3 of cRM TRS wtopological
=modulating
4pumping. 00.65 Hamiltonians,
the
−0.85
w proposal
= −1 such asoptical
1.2 π for
the Kane–
lattices and 0.0
N.π
Ackn
Centre of mass position z (d)

t /T
3 4| Topological π a, Charge pumped during a simple 0.4 cRM pumping
1oratures. D2. By
!vanishing Forquasimomentum
atoms
varying located
raisonnementthe atcentral the band
Hamiltonian.
se fait
fin edge
alors k =deux
Bulk
en states
±G/2, exhibit
étapes : only local −2
circu- 0 1 2 3 5
Mele −π model 3
, can be implemented
−π kd by simultaneously
for modulating
discussions.
−π We the
acknowledge −0.8
−π
prop
Final W1, when k /k
line. Nevertheless, 2 the behavior discussed lattice on one axis and
0 1/4a magnetic
1/2 3/4 (d), 1 field kd
Time gradient
0 1/4
t (T) 1/2 on
3/4 the 1 0.4
other. 0
pumping1/4 (e).1/2 3/4 kd 0 1/4denote
1/2 3/4
Time trivial
t (T) pumping and negative sweep cRM The vertical
1 0.6error bars the1 stand
y L
-adiabatic
and1m
hirality
^ dimerization
,iswe 1.1 observe
also
1.2 a
suppres-
— Puisque
switch inducesofacurrent,
1.3 lations
above
qu’à is
tout
transition
clearly present
instant
to theaverage to zero when all
which t K
and detectable
entre 0 et T in the ex- Ĥ(t) reste pé-
l’hamiltonien t/T lattice on one axist/Tand a magnetic 0.2 field gradient
t/T
advanced
on thegrant) other.for0.2 funding.
t/T
−1.6
for d
E R 2 0 1 4 fin b–e, Schematic pumping sequences in the – plane (top), 0 the corresponding band structures in
adva t
Energy E(k, t) (ER)

band
nala of thebehavior
quasimomentum
chiral SSH model. and ky Step/k Lof (3)the
Thedifferent
sequencestates is finally enclosed by the Fermi sur- −15 Online Content Methods, along with any additional 0 Extended πData display items 0.0 −2.4
upling
rometry
ed by W1at≫t.the
letting In Dirac
the the
spin lat-
riodiquepoint.perimental
components (A)période
de (Left)
further signal.
a, leThe
Interferometer
evolve in smallpath
théorème
the width of theat
declosing
Bloch ribbonsa version
dans ν = +1 dépen- −π −π −π π
Author −π π
Contributions The π−π
data w
ν = 0 −20 and Source Data, of the pumping cycles
Online (bottom).
Content The
Methods, indices
along w in the top
with any figures
additional indicate
Extended the
le windingkdnumber Auth
Data display items of ea
©2014 inMacmillan Publishers Limited. OnlyofAll rights reserved
attice momentum dis- the face arethe considered. thesectors,
edges ofnotthe −4 are available in the online version ofde
the lapaper; references unique
rgy
tial scale
momentum the system
spread,
dante du favors
0.cloud
temps (circleobservation
with
s’applique 0colored
a edge
: l’état dustates,
système tosystem
given the à chaque
reste
F IGURE 1 20. Robustesse topologique kd pompe adiabatique,
2.4 kd
quand on varie
analysed kd references
by G.J., M.M., R.D., T.U. an
ν = −1 instant
and until they return to k = At this point in time, −25 to these sections appear and
0 ESource Data, are available in the online version of the paper; unique
ahe function of W /t with- experience a nonzero current, because there the contour the
dans recoil
only le in energy
the
plan J online
, ∆ R . paper.
(avec ici 2δ = J
0.8 sections appear only in1.8
0
− J). Figure extraite de N AKAJIMA 0.8 , −0.2
analy
rgyBZ.
2-pulse along withthephase
(Middle) synthetic
1 Band'MWmapping
une largespatially
is applied
fonction boundary-to-surface
to Bloch,
de the twothe ratio
separates
interfere c’est-à-dire three of the system,
different
le produit de l’onde plane e−30 iqx
par to these the online paper. G.J. and M.L. All work was supervi
0.0 G.J.
−0.4ap
nt parameters, such as chiral nature of the states prevents this cancella- −35 T OMITA et al.
Figure 3 | Topologicalπaspects of cRM pumping. (2016). 0.6 a, Charge pumped during
mponents
on is minimized
corners and
of theread out
when
first BZtheir relative phase
whichu(x,
(schematic isandreflectedthrough
image, athe
inwhere substantial
cloud population
sizessurare of 1.2 π a simple cRM pumping experiment, (b), topologically
discussions and nontrivi
the
t /T

une fonction t)'(ou |u(t)i) périodiqueK’ le réseau.


as031/4 ,0.4
the π
hopping amplitudes andbarson-site energies −0.8areπ
tunnelling
expe
grates Ramsey
lowest
ght) the
The measurement
fringe.
energy
fraction Theofchange
state
—sequence
onatoms
Prenons
tion
instates
for effect
withfrom
dimerization
which
maintenant
edge
the occurring.
−2 point
occurring
character.
Dirac
en to compte
at In lies
le
the ribbon
within geometry
fait que
the
0
lesaparamètres
1 2 −40 Received
et ∆t (T)
J 0Time
3
trivial
va-
4 19 5June; accepted
0 1/4pumping
1/2 3/4 (d), Figure
and negative
1 −π kd
29=
|(t) September
Topological
sweep
1/2
⇡t/TReceived
3/4cRM 1 −πpumping
2014.
kdaspects
19 June;
0 1/4 (e). of
accepted
The
1/2
cRM 29 pumping.
vertical
3/4 1 0.6 kd
September
−π error 0 1/4 a,1/2
2014. Charge
denote pumped
the standard
3/4
Author
1
−π kd errorduring
Information
of the meana event
Reprints
−0.6
simpof t
and
tnot (circles).
point of the As expected,
echo is of the
crucial experiment,
in order not the bulk
cancel reduces to just single modulated periodically. Our ab initio calculation shows that−1.6 the Information 4).
−0.8W
Auth
tors)exhibit anywith chiral Figure 3C shows fin
k the values of differences
J as a function of b–e, Schematic pumping sequences in the 0.2
– plane (top), the corresponding band structures in the k–t Brillouin zone (midd
phase
increases
inofaddition rient
to
final quasimomentum
the très
Zeeman lentement.
phase. As Le
. (B)
théorème
a result
Phase
of the adiabatique indique que l’état 1. t/T
du Haldane, F. D.trivial
M. Model
0cRMpumpingfor t/T
pumping
(d),
a quantum and
1. Haldane,
scheme
negative
Hall Effect
used
t/Tsweep
F. D. without
M. Model
in Landau
for a0.0
the
cRM
levels:pumping
quantum Hall Effect (e).
t/T without The
Landau
−2.4 vertical
levels: error
www.nature.com/reprints. Thebars
wwwau
t >o
π experiment is number
topologically pumping for
or vanishing
values Wcompare
1, when
(sectors LW central R)line.
1/t for the Nevertheless,
andthree
thosedifferent legs behavior discussed
ed the band jJjedge and that have ν =of+1
not the ladder.
(sector B) The of the pumping cycles (bottom).
condensed-matter −π
realization Theofindices
the w in the
π ‘parity’ −π top
anomaly.
condensed-matter figures
Phys. indicate
Rev.
realization the
Lett.
of the −π
61,winding
‘parity’ anomaly. of each
πPhys.
Readers Rev.are trajectory
−πwelcome
Lett. 61, around
to the
π Read
commen
osite windings thesystème,
ofsuppres- Bloch states caractérisé
in the upper parand la fonction
lower périodique ex- va en bonne1ap- 2015–2018 b–e,
|u(t)i, Schematic
equivalent topumping
the 2.4Rice–Mele sequences kdmodelinfor theatoms – plane (top),
thatkd reside the
thecorresponding bacr
andin whose
hirality is also to the K above isillustrate
clearly
in redpresent −4role andthedetectable in the kd kd variation

Berry curvature (a.u.)


innumerical
for paths simulation
close results
(K′) point the
(blue). of
The = 0 region
νbulk-edge
shaded coupling: the 2015–2018 (1988). and
yith quasimomentum klat-
(Fig. 1c), therester
resulting phase shift (−)recoil energy ER(1988). . requests for materials should
upling–4 W1 ≫t. In the proximation perimental dans
signal. la
The bandesmall fondamentale,
width of the donc
ribbon dans l’état
ν = −1 0.8 thelowest
of pumping energy band,
cycles because theThe
1.8 (bottom). Chern indicesnumbers w inare thethetop same (see indicate
figures shift (see theSuppl
wind
|u i 0.8 −0.2 22
10 for thefringe
in thekLRamsey spread in Berry
is thus givencurvature,
by ' = 'Zak D1whereas
'ZakD2 the line is calculated
if the q,t
rgy
l scale1.05
described in inthe system
(13), corresponding favors1.10totheanobservation
A-B offset ofof1.15
Dedge
≃ h states,
3 Hz. given3the
Figure
The |1.20
Topological aspects of cRM pumping. 0.6 a, Supplementary
Charge pumped Information
during a simple 3).
cRM In the
pumping following, we will
0.0(b), topologically thus use
nontrivial the
−0.4 pumping A striking
(c), topologica fe
ation is swapped, whereas ' = 0 if it is left unchanged. $
as (t) = ⇡t/T , the the recoil
hopping energy
amplitudes ER .1.2 and on-site energies are tunnelling events between the double
t /T

rgy along the synthetic


Final quasimomentumlarge boundary-to-surfacek fin
/k
0thesciencemag.org
1ratio of the
2 Theory SCIENCE
3system, 4 5 and negative sweep cRM0.4 −0.8
−g. min
n2b,c
↓ we
Þ=ðn max
↓ showþ n min
images
↓ Þ of of
the the momentum
interference distribution
fringes y of L full cloud. trivial pumping (d),
modulated pumping
periodically. tight-binding
(e). The
Our ab initio 0.6 Rice–Mele
vertical error bars Hamiltonian
denote the to
standard
calculation shows that−1.6the Information 4). simplify
error the
of discussion
the mean −0.6
of
We attribute the saturap
of
ten CoM particular,
measurements. the
on
omsisparameters
minimized when – page 14 –
as in the which is oscillations
reflected ininathe substantial population
Time t (T)Schematic of the pumping sequence as a closed trajectory in the – parameter −0.8 directly relatedof tt
during the spin-dependent Bloch b–e, pumping sequences in the –0.2plane (top), the corresponding band structures in the k–t Brillouin
pumping for t > 6T and
zone (middle), the Berry curvatu
ame main graph and include only geometrical
lowest cRM pumping scheme used in the experiment is topologically to the effect
nd upperskenergy0.15kstate
=energy bands. ontheNoteDirac states with edge
the opposite character.
evolution
(Left) in 0 0.0 −2.4
to πtheasRice–Mele 2 4π,0for
the Ahopping O amplitudes and on-site energies are totu
ced interferometry at point. (A) Interferometerofpath closing at plane (Fig. 1b). Note that, as shown in Fig. 1c, our system has It depends only
sume L. the pumping cycles (bottom).
−π
equivalentThe indices w in the−π = ⇡t/T
(t) top figures
model indicate the
atoms winding
T−πU Rthat
number
E | Vreside L 5π1 in
of each
5 | the
trajectory
1 3 −πN Owhose
around
E M Bvariation
the
E R 2π 0 1 4 can
origin. and
be comparable are in units
th
eum
not of space
exhibit dueany
the initial tomomentum
the
chiraloppositespread, magnetic
Figurethe 3Cmoments
shows
cloud (circle of the
the values
withofcolored
J as a function
sectors,ofnot to kd kd
| N
kd
V
kd
C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 4. Pompe adiabatique et phase de Berry

(−) (−)
t où Eq (t) représente l’énergie de l’état |ψq i de la bande fondamentale,
(−)
e iγ(q)
|ψq i pour les valeurs des paramètres J, J 0 et ∆ à l’instant t. La phase géomé-
T trique vaut quant à elle
Z T
Φgeom (q) = A2 (q, t) dt. (33)
0
2
où nous avons introduit la connexion de Berry temporelle
A2 (q, t) = ihuq,t |∂t uq,t i, (34)

−π/a 0 (−) +π/a q l’indice 2 faisant référence au fait qu’on a ici deux variables, q et t, et que
|ψq i l’on prend la dérivée du ket |uq,t i par rapport à la seconde.
Nous venons donc de montrer que l’action de l’opérateur d’évolution
F IGURE 21. Diagramme bi-dimensionnel avec les moments en abscisse et le temps
à une particule Û (T ) sur la durée T d’un cycle de la pompe est diagonal
en ordonnée. Le mouvement adiabatique correspond à des trajectoires rectilignes (−)
comme la flèche rouge, la connaissance de la dynamique se résumant à la phase dans la base des états de Bloch |ψq i :
γ(q). Û (T ) = exp[iγ(q̂)] (35)
où q̂ est l’opérateur moment de la particule, admettant les états |ψq i comme
donné en (3). Cet état varie dans le temps puisqu’il dépend des valeurs vecteurs propres, avec la valeur propre q.
instantanées de J 0 et ∆, via les angles θq et φq . On sait que l’approxima-
tion adiabatique sera valable pour un temps de cycle T suffisamment
long pourvu qu’il n’y ait pas d’annulation de l’écart entre l’état suivi 4-2 Le déplacement du centre de masse
et les autres états accessibles, en l’occurrence l’état de même q, mais
(+)
appartenant à l’autre bande |uq,t i. Le fait que l’opérateur d’évolution soit diagonal dans la base des |ψq i
Pour que le raisonnement précédent s’applique pour tous les moments q permet de déduire assez simplement la translation du centre de masse X
de la zone de Brillouin, il faut que le gap entre la bande fondamentale et la d’une assemblée de N particules identiques sans interaction. Remarquons
bande excitée ne se ferme pas, donc que notre contour ne passe pas par le d’abord que puisque l’opérateur position du centre de masse
point central du vortex de la figure 2, J 0 = J, ∆ = 0. Une fois ce fait acquis, N
on sait que l’état du système à l’instant final T sera identique à l’état initial 1 X
(−)
X̂ = x̂n (36)
|ψq,t i, à une phase près. N n=1

Il nous reste bien sûr à prendre en compte ce facteur de phase, composé est un opérateur "à une particule", sa moyenne se calcule à partir de l’opé-
comme toujours de deux termes : rateur densité réduit à un corps ρ̂(1) , obtenu en prenant la trace partielle de
l’opérateur densité total sur N − 1 particules :
eiγ(q) = eiΦdyn (q) eiΦgeom (q) . (31)
 
La phase dynamique s’écrit (cf. cours 1) hX(T )i = Tr x̂ ρ̂(1) (T ) . (37)

1 T (−)
Z
2. On oublie ici la mention (−) de la bande puisque seule la bande inférieure est supposée
Φdyn (q) = − Eq (t) dt, (32) occupée.
~ 0

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 4. Pompe adiabatique et phase de Berry

Par ailleurs, si les particules sont indépendantes, l’évolution de l’opérateur 4-3 Trajectoires sur la sphère de Bloch
densité réduit ρ̂(1) est donnée par
Face à l’expression (44), le premier réflexe est d’intégrer simplement le
ρ̂(1) (T ) = Û (T ) ρ̂(1) (0) Û † (T ), (38) résultat pour trouver :
a
de sorte que l’on obtient après permutation circulaire à l’intérieur de la ∆x = − [Φgeom (+π/a) − Φgeom (−π/a)] (45)

trace :   et de trouver ensuite la valeur de cette phase géométrique Φgeom (±π/a)
hX(T )i = Tr x̂(T ) ρ̂(1) (0) (39) pour les deux extrémités de la zone de Brillouin.

où l’on a posé : Cette démarche, que nous allons suivre dans un instant, appelle néan-
moins une mise en garde. Nous sommes en train de manipuler ici des ex-
x̂(T ) = Û † (T ) x̂ Û (T ) = x̂ − ∂q γ(q̂). (40) pressions mathématiques qui peuvent être singulières en certains points
de l’espace (q, t). En effet, le paramétrage (3) de l’état |uq,t i en termes des
Dans la dernière égalité, nous avons utilisé le fait que l’opérateur position angles polaires θq,t et φq,t peut conduire à des expressions mathématiques
de chaque particule est défini ici comme canoniquement associé à son mo- mal définies pour la connexion de Berry "temporelle" A2 = ihuq,t |∂t uq,t i
ment, de sorte que [x̂, q̂] = i et qui intervient dans Φgeom (q) (voir § 5). Pour mener le calcul sans problème,
le moyen le plus sûr est d’exprimer le déplacement du centre de masse en
e−iγ(q̂) x̂ e+iγ(q̂) = x̂ − ∂q γ(q̂). (41) terme de la courbure de Berry, ce que nous ferons dans le paragraphe sui-
vant (§ 4-4).
On trouve donc le déplacement recherché pour le centre de masse Pour le moment, nous allons voir comment donner un sens à (44-45)
en utilisant un raisonnement géométrique. Nous savons depuis le premier
∆x ≡ hX(T )i − hX(0)i = −h∂q γ(q̂)i. (42) chapitre que pour un problème se ramenant à un pseudo-spin 1/2, la phase
géométrique Φgeom (q) est, à un facteur 1/2 près, l’angle solide décrit par la
Supposons maintenant que la bande d’énergie inférieure est uniformé- trajectoire sur la sphère de Bloch de l’état |uq,t i quand t varie de 0 à T .
ment remplie quand l’assemblée de particules est dans l’état |Ψi, c’est-à- Examinons donc cette trajectoire pour différentes valeurs de q (figure 22)
dire que l’opérateur densité à un corps est proportionnel à l’identité dans en utilisant les expressions de θq,t et φq,t
(−)
la base |ψq i. La moyenne intervenant dans (42) devient alors une simple ∆ J 0 + J eiqa
intégrale sur la zone de Brillouin (de largeur 2π/a) : cos θq = , eiφq sin θq = . (46)
|h(q)| |h(q)|
+π/a
h i1/2
a 2
Z
∆x = − ∂q γ(q) dq. (43) avec |h(q)| = ∆2 + J 2 + J 0 + 2JJ 0 cos(qa) et les deux angles θq ∈
2π −π/a [0, π] et φq ∈] − π, +π].

Dans cette intégrale, la contribution de la phase dynamique est nulle du — Pour q = 0, la quantité eiφq sin θq = (J + J 0 )/q reste toujours réelle
fait de la périodicité de l’énergie Eq avec q et il reste à évaluer positive quand J 0 et ∆ varient sur le cercle de la figure 2. La trajectoire
sur la sphère de Bloch est donc un simple aller et retour sur le méri-
+π/a T
a dΦgeom dien de longitude 0 : l’angle solide correspondant à cette trajectoire,
Z Z
∆x = − dq avec Φgeom (q) = A2 (q, t) dt. (44)
2π −π/a dq 0 représentée en violet sur la figure 22 est nul.

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 4. Pompe adiabatique et phase de Berry

1
t

T 0.5

Φgeom /π
0

−0.5

−π/a 0 +π/a q −1

−1 −0.5 0 0.5 1
qa/π

F IGURE 23. Phase géométrique déduite de l’angle solide sous-tendu par la tra-
jectoire de l’état |uq,t i sur la sphère de Bloch au cours d’un cycle de la pompe.
Cette phase géométrique varie continuement de −π à +π quand q décrit la zone
de Brillouin, ce qui entraine la quantification du déplacement ∆x donné en (44).
Le code de couleurs des différents points est le même que celui de la figure 22.

— Pour qa/π = ±1/4, 1/2, 3/4, 7/8, les trajectoires représentées par les
couleurs bleue, verte, jaune et orange, s’écartent de plus en plus du
méridien central. Elles génèrent des angles solides de plus en plus
grands et de signe opposé pour ±q, qui tendent vers le demi-espace
(angle solide de 2π) quand q s’approche de ±π/a.
— Pour q = ±π/a, les deux trajectoire suivies sont identiques : ce sont
des grands cercles rouges passant par les pôles ; l’angle solide vaut
donc ±2π et la phase géométrique associée est ±π.

F IGURE 22. Trajectoires suivies pour un q fixé dans un cycle de la pompe. La phase Cette analyse géométrique nous apprend deux choses. D’une part, tous
géométrique Φgeom (t) est donnée, à un facteur 1/2 près, par l’angle solide sous- les points de la sphère de Bloch sont atteints au moins une fois quand q et t
tendu par la trajectoire correspondante. On a pris une trajectoire circulaire centrée varient respectivement dans les intervalles [−π/a, +π/a] et [0, T ] : la sphère
en (1,0) et de rayon 0.5 dans le plan (J 0 /J, ∆) parcourue à vitesse uniforme. de Bloch est complètement enveloppée par ces trajectoires. Ensuite, par
continuité, on voit qu’il faut assigner la valeur Φgeom = −π à la trajectoire
pour q = −π/a et la valeur Φgeom = +π à la trajectoire q = π/a. Le résultat

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 5. Pompe adiabatique et phase de Berry

(45) doit donc être compris comme L’expression (44) pour le déplacement ∆x fait intervenir la dérivée par
  rapport à q de la phase géométrique
a
∆x = − lim Φgeom (q) − lim Φgeom (q) (47)
2π q→+π/a q→−π/a Z T
Φgeom (q) = A2 (q, t) dt. (51)
où la première limite est prise par valeurs négatives et la seconde par va- 0

leurs positives. Cela conduit finalement à :


Une intégration par parties donne
a
∆x = − [(+π) − (−π)] = −a. (48)

"Z #
T
dΦgeom d
= i huq,t |∂t uq,t i dt
Le déplacement du centre de masse dans un cycle de pompe est donc ef- dq dq 0
fectivement quantifié en unité de période du réseau. Z Z
= i h∂q uq,t |∂t uq,t i dt + i huq,t |∂q ∂t uq,t i dt
On voit donc que pour ce problème à deux dimensions (une de temps
et une d’espace), la sphère de Bloch est entièrement recouverte par les états
Z Z
T
= i h∂q uq,t |∂t uq,t i dt + i [huq,t |∂q uq,t i]0 − i h∂t uq,t |∂q uq,t i dt
|uq,t i. Ceci constitue l’invariant topologique du problème, qui ne peut pas
être modifié par un changement "doux" de la trajectoire suivie dans le plan Z T
(J 0 , ∆). Cet invariant est l’équivalent pour ce problème 2D de l’enroule- = Ω(q, t) dt, (52)
0
ment d’une phase dans un problème 1D.
le terme tout intégré étant nul du fait de la périodicité en temps.

4-4 Déplacement quantifié et courbure de Berry Quand on reporte ce résultat dans l’expression du déplacement de
centre de masse, on trouve
Continuons à faire abstraction des singularités possibles dans la défini- +π/a T
a
Z Z
tion de l’état |uq,t i pour établir une autre expression pour le déplacement ∆x = − Ω(q, t) dq dt. (53)
∆x du centre de masse de l’assemblée de particules. Pour ce problème avec 2π −π/a 0
une coordonnée d’espace et une coordonnée de temps, nous pouvons défi-
nir les deux composantes de la connexion de Berry [A2 a déjà été introduit Cette expression est "robuste" au sens où la courbure de Berry est inva-
en (34)] : riante de jauge. Elle ne présente pas de singularité, contrairement aux
expressions faisant intervenir la connexion de Berry. Nous y reviendrons
A1 (q, t) = ihuq,t |∂q uq,t i, A2 (q, t) = ihuq,t |∂t uq,t i, (49) dans le paragraphe 5. Nous verrons en particulier que du fait de la pério-
dicité en q et en t du problème, l’intégrale
qui forment un vecteur réel à deux composantes. Nous définissons égale-
ment la courbure de Berry : +π/a T
1
Z Z
Ω(q, t) dq dt (54)
   
∂q A1 2π −π/a 0
Ω(q, t) = × = i (h∂q uq,t |∂t uq,t i − h∂t uq,t |∂q uq,t i) (50)
∂t A2
est nécessairement un entier, le nombre de Chern, qui en l’occurence est
qui est une quantité scalaire réelle. égal à 1.

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 5. Pompe adiabatique et nombre de Chern

5 Pompe adiabatique et nombre de Chern où les angles θ ≡ θq,t et φ ≡ φq,t sont définis par

∆t Jt0 + J eiqa
Dans la dernière partie de ce chapitre, nous allons présenter un traite- cos θ = , eiφ sin θ = , (56)
q,t q,t
ment général de la pompe adiabatique. Nous allons commencer par préci-
ser la nature des singularités déjà mentionnées, susceptibles d’apparaître avec h i1/2
2
lors du calcul de la connexion de Berry. Nous passerons ensuite à une pré- q,t = ∆2t + J 2 + Jt0 + 2JJt0 cos(qa) (57)
sentation de la pompe adiabatique pour un réseau 1D quelconque, vue
comme un problème bi-dimensionnel, une dimension d’espace et une di- et θ ∈ [0, π], soit sin θ ≥ 0. Dans la mesure où la trajectoire suivie par
mension de temps. De ce fait, les notions que nous allons dégager ici re- (Jt0 , ∆t ) évite le point central (J, 0), la définition (56) ne comporte aucune
viendront dans la suite du cours, lorsque nous aborderons les problèmes ambiguïté sauf en un point particulier, le couple (J 0 , ∆) qui atteint le pôle
bi-dimensionnels d’espace. Nous verrons en particulier que la quantifi- sud θ = π. En effet, l’état |uq,t i en ce point devient
cation de la pompe n’est autre que la manifestation de l’existence d’un  
nombre de Chern. Signalons par ailleurs qu’une autre approche de la 0
|uq,t i = (58)
pompe adiabatique fait appel au formalisme de Floquet. Nous renvoyons eiφ
le lecteur intéressé par cette approche à l’article de revue de C OOPER, D A -
mais la phase φ ne peut pas être déterminée à partir de (56) puisque sin θ =
LIBARD et al. (2018) et aux références qu’il contient.
0 en ce point.
Cette ambiguïté se transcrit directement sur la connexion de Berry que
nous avons définie en (49) pour notre problème à deux dimensions (une
5-1 Singularité(s) de la connexion de Berry d’espace q et une de temps t)
 
∂q
Dans tout ce cours, nous avons utilisé abondamment la représentation A(q, t) = ihuq,t |∇uq,t i, ∇= . (59)
∂t
(−)
d’un état |uq,t i en terme d’un point sur la sphère de Bloch. Cette représen-
tation, biunivoque, est extrêmement commode pour mener des raisonne- Un calcul immédiat donne
ments géométriques simples en terme de contour s’enroulant sur la sphère.
Elle présente toutefois une ambiguïté pour deux points particuliers, les A(q, t) = −∇φ sin2 (θ/2) (60)
pôles nord et sud de la sphère de Bloch, obtenus respectivement pour les
qui est donc singulier au pôle sud, en θ = π. Notons qu’au pôle nord, φ est
latitudes θq = 0 et θq = π. L’angle azimuthal φq (longitude) est en effet
également indéterminé mais le fait que sin2 (θ/2) = 0 efface la singularité
indéterminé en ces points, ce qui peut conduire aux singularités que nous
sur A. Cette différence de traitement entre pôle nord et pôle sud vient du
allons maintenant commenter.
fait que nous avons imposé à la composante de |uq,t i sur |+iz d’être réelle
Dans ce qui précède, nous avons choisi d’exprimer l’état |uq,t i dans la positive, alors que la composante sur |−iz est complexe.
base propre de l’opérateur σ̂z avec une composante réelle positive sur l’état
Examinons cette singularité de manière générale. Notons (q0 , t0 ) un
de base |+iz , ce qui nous a conduit à écrire
point où le pôle sud de la sphère de Bloch est atteint. Paramétrons le voisi-
  nage de ce point par
cos(θ/2)
|uq,t i = (55) (61)
eiφ sin(θ/2) q = q0 + δq, t = t0 + δt,

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 5. Pompe adiabatique et nombre de Chern

et considérons un développement limité au voisinage de ce point : 10


1
eiφ sin θ ≈ α δq + β δt, (62) 5
où α, β sont des nombres complexes qui dépendent du problème consi-
0.5 t/T 0
déré. La contrainte sin θ ≥ 0 conduit à :
α δq + β δt −5
eiφ ≈ , sin θ ≈ |α δq + β δt|, (63)
|α δq + β δt| 0
−10
et donc −1 −0.5 0 0.5 1
1
cos θ ≈ −1 + |α δq + β δt|2 . (64) qa/π
2
On en déduit la variation de la connexion de Berry au voisinage de ce point 10
1
singulier :
1
  5
−δt
A ≈ −∇φ ≈ γ (65)
|α δq + β δt|2 δq
0.5 t/T 0
où l’on a introduit le nombre réel
i ∗ −5
γ= (α β − αβ ∗ ) . (66)
2 0
−10
Le vecteur A a une structure tourbillonnaire autour du point singulier −1 −0.5 0 0.5 1
(q0 , t0 ) : il est orthoradial et son module diverge comme l’inverse de la qa/π
distance à l’origine.
0 4
Cette divergence apparaît effectivement pour la pompe adiabatique du
modèle de Rice–Mele, comme on peut le voir sur la figure 24. Cette figure 2
a été tracée en supposant que la trajectoire circulaire dans le plan (J 0 , ∆) 0.5 t/T 0
de la figure 2 est parcourue à vitesse uniforme. Le pôle sud de la sphère de
Bloch est alors atteint pour : −2

Singularité au pôle sud pour : qa = ±π, t = 3T /4. (67) 1 −4


−1 −0.5 0 0.5 1
puisqu’on a en ces points
qa/π
∆ J 0 + J eiqa
J 0 = J, ∆ < 0 ⇒ cos θq = = −1, eiφq sin θq = = 0.
q q F IGURE 24. Haut et milieu : composantes 1 et 2 de la connexion de Berry A(q, t)
(68) pour le choix de jauge du texte. Un point singulier apparaît à l’instant t = 3T /4
La phase géométrique Φgeom (q) et la phase de Zak ΦZak (t) (appendice 2) pour qa = ±π car l’état |uq,t i se trouve alors au pôle sud de la sphère de Bloch.
sont donc bien définies pourvu qu’on les calcule respectivement en dehors Bas : courbure de Berry Ω(q, t) qui est parfaitement régulière sur tout le plan
de q = ±π/a et t = 3T /4. (q, t). Son intégrale sur le rectangle [−π/a, π/a] × [0, T ] est égale à 2π, soit un
nombre de Chern de 1.

– page 20 –
C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 5. Pompe adiabatique et nombre de Chern

La divergence de la connexion de Berry que nous venons de trouver dé- est diagonal dans la base des moments q. Nous pouvons donc calculer le
pend du choix de jauge. On aurait pu décider d’imposer une composante flux de matière pour une particule dans un état de Bloch |ψq i, puis moyen-
réelle positive sur |−iz au lieu de |+iz en paramétrant l’état |uq,t i sous la ner ensuite le résultat sur q.
forme  −iφ
e cos(θ/2)
 Partons d’une particule préparée dans l’état de moment q dans la bande
|ũq,t i = (69) fondamentale n = 0 et considérons un cycle de la pompe, pendant lequel
sin(θ/2)
certains paramètres caractérisant le réseau (J 0 et ∆ pour le modèle de Rice–
et la nouvelle connexion de Berry à aurait été singulière autour du pôle Mele) varient très lentement. L’état de la particule à un instant donné peut
nord de la sphère de Bloch, c’est-à-dire pour un autre couple (q̃0 , t̃0 ). s’écrire au premier ordre de l’approximation adiabatique (cf. chapitre 1) :
Nous avons déjà eu l’occasion de mentionner qu’au contraire de la X hψ (n) |∂t ψ (0) i
connexion de Berry, la courbure de Berry définie en (50) |Ψ(t)i ≈ |ψ (0) i + i~ |ψ (n) i + .... (73)
n6=0
E (n) − E (0)
Ω=∇×A (70) Notons que pour alléger les notations, nous n’avons pas explicitement in-
diqué la dépendance en q et en t des fonctions de Bloch et des énergies :
était invariante de jauge. La divergence que nous venons de trouver pour
A ne doit donc pas se produire pour Ω. Montrons-le explicitement à par- (n) (n)
|ψ (n) i ≡ |ψq,t i, E (n) ≡ Eq,t . (74)
tir du développement limité précédent. Nous avons établi au chapitre 1
l’expression générale de Ω Nous souhaitons calculer, à l’ordre le plus bas non nul, la vitesse moyenne
dans cet état. L’opérateur vitesse est donné par
1
Ω = − ∇φ × ∇(cos θ) (71) p̂ d
2 v̂ = avec p̂ = −i~ (75)
m dx
ce qui conduit au point (q0 , t0 ) à et nous allons donc avoir besoin d’évaluer des éléments de matrice du type
γ
Ω ≈ − uz , (72)
2 hψ (0) | p̂ |ψ (n) i. (76)
ce qui est effectivement régulier. Le calcul pour la pompe adiabatique du Il est en général plus commode de travailler avec les parties périodiques
modèle de Rice–Mele confirme cette régularité (figure 24, bas). |u(n) i qu’avec les fonctions de Bloch |ψ (n) i elles-mêmes. Le passage d’un
type de fonction à l’autre se fait en utilisant
 
(n) (n)
5-2 Le courant dans une pompe adiabatique p̂ eiqx uq,t (x) = eiqx (p̂ + ~q) uq,t (x) (77)
de sorte que l’élément de matrice (76) se réécrit
Dans le traitement que nous avons présenté au paragraphe § 3, nous
avons utilisé des arguments géométriques simples tirant parti de l’hamil- hψ (0) | p̂ |ψ (n) i = hu(0) | (p̂ + ~q) |u(n) i. (78)
tonien de Rice–Mele, pour déterminer le déplacement du centre de masse
L’impulsion moyenne dans l’état |Ψ(t)i vaut donc, toujours à l’ordre 1
du gaz de particules dans un cycle de pompage. Nous allons maintenant
de l’approximation adiabatique
mettre en place un formalisme plus général qui nous permettra de montrer
l’importance de la courbure de Berry pour ce type d’étude. hΨ(t)| p̂ |Ψ(t)i = hu(0) | (p̂ + ~q) |u(0) i
Nous partons comme précédemment d’une assemblée de particules
X hu(n) |∂t u(0) i
+ i~ hu(0) | (p̂ + ~q) |u(n) i (n) + c.c. (79)
sans interaction, et nous supposons que l’opérateur densité à une particule n6=0
E − E (0)

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 5. Pompe adiabatique et nombre de Chern

Pour aller plus loin, nous allons avoir recours aux lemmes suivants, t
prouvés dans l’appendice 3 :
m
hu(0) |(p̂ + ~q)|u(n) i = (E (0) − E (n) ) h∂q u(0) |u(n) i. (80) T
~
et
m
hu(0) |(p̂ + ~q)|u(0) i = ∂q E (0) . (81)
~
En utilisant de plus une relation de fermeture dans la deuxième ligne de
(79), nous arrivons à :
p̂ 1  
vq,t ≡ hΨ(t)| |Ψ(t)i = ∂q E (0) − ih∂q u(0) |∂t u(0) i + c.c. . (82)
m ~
Nous voyons donc apparaître deux composantes pour cette vitesse q0 q
q0 + 2π/a
moyenne :
— La première ~1 ∂q E (0) est la vitesse de groupe. Quand on prend sa F IGURE 25. Diagramme bi-dimensionnel dans l’espace (q, t) : moment en abscisse
moyenne sur tous les états q en les supposant également peuplés, on et temps en ordonnées. La surface grisée représente la zone d’intégration de (86),
trouve un résultat nul du fait de la périodicité en q (à chaque instant t) la courbure de Berry Ωq,t est périodique en q de période 2π/a et périodique en t de
(0)
de la bande d’énergie Eq,t . période T .
— La seconde contribution est (au signe près) la courbure de Berry que
nous avons introduite en (50) :
  5-3 Nombre de Chern et quantification du pompage
Ωq,t = i h∂q u(0) |∂t u(0) i − h∂t u(0) |∂q u(0) i . (83)
Nous allons maintenant établir la quantification du déplacement ∆x,
Pour une population uniforme de tous les moments q, la vitesse moyen-
qui n’est qu’un cas particulier du fait que la quantité
née sur ces moments vaut donc à l’instant t :
Z TZ q0 +2π/a
a
Z
1
v̄t = − Ωq,t dq (84) C= Ωq,t dq dt (86)
2π ZB 2π 0 q0
où a est la période spatiale du potentiel et 2π/a représente donc la largeur est toujours un entier si Ω est une courbure de Berry et si l’intégrale est
de la zone de Brillouin. prise sur un domaine rectangulaire avec des conditions aux bords pério-
Le déplacement moyen sur un cycle de durée T s’obtient quant à lui en diques (figure 25) :
intégrant cette vitesse : — La périodicité de la zone de Brillouin assure que l’hamiltonien et ses
Z TZ états propres sont les mêmes pour le moment q0 et le moment q0 +
a
∆x = − Ωq,t dq dt, (85) 2π/a ;
2π 0 ZB
— La périodicité temporelle de la pompe assure que l’hamiltonien et ses
et l’on retrouve le résultat que nous avions obtenu "pédestrement" pour le états propres sont les mêmes à l’instant t = 0 et à l’instant t = T .
modèle de Rice–Mele à l’équation (53). L’intérêt de la présente dérivation
Pour montrer ce résultat, rappelons que la courbure de Berry Ωq,t est
est de ne pas être passée par la connexion de Berry, dont nous avons vu
définie à partir de la connexion de Berry Aq,t par
qu’elle pouvait contenir des singularités, et de reposer entièrement sur la
notion de courbure de Berry, qui est parfaitement régulière. ∇ × Aq,t = Ωuz . (87)

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t de Berry a une structure tourbillonnaire, avec


Aq,t ≈ −∇φ (89)
T de sorte que l’intégrale curviligne de A sur le petit cercle est égale à ±2π,
avec un signe qui dépend du sens du tourbillon (le signe du coefficient γ
introduit en (66)). On en déduit donc dans le cas d’un seul point singulier
ZZ
Ωq,t dq dt = ±2π, (90)
S = (q1 , t1 )
ce qui est le résultat recherché. Dans le cas où il y a plusieurs points sin-
guliers, leurs contributions s’ajoutent indépendamment et de manière al-
q0 q0 + 2π/a q gébrique de sorte que l’on trouve :
ZZ
F IGURE 26. Contour d’intégration suivi en (88) pour éviter la singularité en S = Ωq,t dq dt = 2π(N+ − N− ). (91)
(q1 , t1 ). La contribution des parties rectilignes s’annule du fait de la périodicité de
Aq,t . La contribution du petit cercle donne ±2π. Dans tous les cas, on trouve une quantification du déplacement en unité
de la période spatiale a lors d’un cycle de pompage.

Il est tentant d’appliquer la formule de Stokes, qui relie l’intégrale surfa-


cique de Ω à l’intégrale de A sur le pourtour du rectangle de la figure 26. Appendice 1. Cellule doublée et bandes repliées
Toutefois, des précautions doivent être prises, toujours en raison des sin-
gularités possibles de Aq,t en un ou plusieurs points qj , tj du rectangle Il peut arriver que l’on recherche les bandes d’un hamiltonien pério-
considéré. dique avec une définition non optimale de la cellule unité. Par exemple, au
lieu de reconnaître sur la figure 3 que la cellule unité a une taille λ/2, on au-
Supposons qu’il y ait un seul de ces points, noté S = (q1 , t1 ), la gé-
rait pu poser que la période du potentiel est λ (haut de la figure 27). Cette
néralisation à plusieurs points étant immédiate. Considérons le contour
hypothèse n’est pas fausse, elle ne tire simplement pas le meilleur parti
qui longe le pourtour du rectangle et fait une incursion à l’intérieur de
de la forme du potentiel. Avec ce choix d’une période doublée, la zone de
ce rectangle pour éviter le point singulier S. La zone exclue autour de S ne
Brillouin est quant à elle divisée par 2 :
change pas l’intégrale surfacique de Ω, puisque cette fonction est régulière.
On a donc Cellule unité de période λ/2 → zone de Brillouin : q ∈ [−k, k[
ZZ I I  Cellule unité de période λ → zone de Brillouin : q ∈ [−k/2, k/2[
Ωq,t dq dt = + Aq,t · dl, (88)
rectangle cercle et on arrive au spectre d’énergie représenté sur la figure 27 à droite. Pour
comparaison, on a reporté sur la gauche de cette figure le spectre déjà mon-
où le cercle exclu a une taille infinitésimale.
tré en figure 4, en grisant les parties extérieures de la zone de Brillouin. On
Du fait de la périodicité du problème, à la fois en q et en t, les contribu- constate qu’il y a un simple repliement de ces parties vers l’intérieur, le
tions des côtés du rectangle se compensent deux à deux. Il ne reste donc spectre global n’étant pas modifié. Simplement, pour chaque valeur q de la
dans le membre de droite que la contribution du petit cercle, centré sur le nouvelle zone de Brillouin, le nombre d’états propres ψq est doublé puis-
point singulier S. Or, nous avons vu qu’autour d’un tel point, la connexion qu’on a à la fois l’ancien ψq et l’ancien ψq±k .

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Appendice 2. Pompe adiabatique et phase de Zak

Dans la partie 3, nous avons établi le lien entre déplacement ∆x du


centre de masse dans un cycle de pompage, phase géométrique Φgeom (q) et
courbure de Berry Ω(q, t). Il est également possible de relier ∆x à la phase
de Zak ΦZak (t) calculée à chaque instant t du cycle de pompage :
6 Z +π/a
ΦZak (t) = A1 (q, t) dq. (92)
V (x)

4 −π/a

2 Notre point de départ sera la relation :


"Z #
0 dΦZak d +π/a Z +π/a
−1 −0.5 0 0.5 1 =i huq,t |∂q uq,t i dt = − Ω(q, t) dq. (93)
dt dt −π/a −π/a
x/λ
Cette expression est valable pourvu que l’on évite la singularité "pôle sud",
15 15 donc pour t 6= 3T /4.
À partir de cette expression, on peut écrire le déplacement ∆x comme :
Z T
10 10 a dΦZak a
∆x = dt = [ΦZak (T ) − ΦZak (0)] . (94)
Eq /Er

2π 0 dt 2π
(n)

Comme nous l’avons fait pour la phase géométrique, il faut pour donner
5 5 un sens à cette équation suivre continûment l’évolution de la phase de Zak
quand le temps t passe de la valeur 0 à la valeur T . Cela se fait à partir de
l’évolution des contours correspondants sur la sphère de Bloch et nous le
montrons sur la figure 28, le résultat redonnant bien évidemment la valeur
0 0
−1 −0.5 0 0.5 1 −0.5 0 0.5 trouvée précédemment ∆x = −a.
q/k q/k

Appendice 3. Preuve des lemmes (80-81)


F IGURE 27. Haut : Cellule unité "non optimale", de taille λ, pour le potentiel
sinusoïdal de période λ/2. Bas : repliement du spectre de bande quand on choisit Nous allons prouver ici ces lemmes en dimension quelconque, puisque
la taille de la cellule unité égale à λ (à droite) au lieu de λ/2 (à gauche). nous en aurons également besoin pour les problèmes bi-dimensionnels.
Nous allons donc montrer que
m (0)
hu(0) |(p̂ + ~q)|u(n) i = (E − E (n) ) h∇q u(0) |u(n) i. (95)
~
et
m
hu(0) |(p̂ + ~q)|u(0) i = ∇q E (0) . (96)
~

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 5. Pompe adiabatique et nombre de Chern

On pourra également consulter l’article de revue très complet de X IAO,


t
C HANG et al. (2010).
T Pour le prouver, rappelons que les fonctions périodiques u(n) sont so-
lutions de l’équation aux valeurs propres (cf. chapitre 1) :

(p̂ + ~q)2
Ĥq |u(n) (n)
q i = Eq |u(n)
q i avec Ĥq = + V (r) (97)
2m
(0)
soit, en prenant le produit scalaire avec huq | :

hu(0) (n) (n)


q |Ĥq |uq i = Eq δn,0 . (98)
−π/a 0 +π/a q
Cette équation est vérifiée pour tout q. Prenons donc le gradient par rap-
port à q des deux membres :
 
h∇q u(0)
q |Ĥ |u
q q
(n)
i + hu(0)
q |∇ Ĥ |u
q q q
(n)
i + hu(0)
q |Ĥ q |∇ u(n)
q q i = ∇ E
q q
(n)
δn,0 .
(99)
On a
~
∇q Ĥq = (p̂ + ~q) (100)
m
qui est précisément l’opérateur intervenant dans l’élément de matrice (78).
Pour n 6= 0, on déduit de (99) :
~ (0)
Eq(n) h∇q u(0) q i + Eq huq |∇q uq i = 0 (101)
(n)
q |uq i + hu |(p̂ + ~q)|u(n) (0) (0) (n)
m q
que l’on associe à

hu(0) (n)
q |uq i = δn,0 ⇒ h∇q u(0) (n) (0) (n)
q |uq i + huq |∇q uq i = 0 (102)

pour trouver le résultat (95)


~ (0)
hu |(p̂ + ~q)|u(n) (0) (n) (0) (n)
q i = (Eq − Eq ) h∇q uq |uq i. (103)
F IGURE 28. Trajectoires suivies à un instant donné quand on parcourt la zone de m q
Brillouin. La phase de Zak ΦZak (t) est donnée, à un facteur 1/2 près, par l’angle
solide sous-tendu par la trajectoire correspondante. On a pris une trajectoire cir- Pour n = 0, on associe (99) et (102) pour trouver
culaire centrée en (1,0) et de rayon 0.5 dans le plan (J 0 /J, ∆). Les deux petits
~ (0)
disques noirs indiquent le point où le pôle sud est atteint, ce qui correspond à une hu |(p̂ + ~q)|u(0) (0)
q i = ∇q Eq , (104)
m q
singularité de la définition de l’angle azimutal φq,t pour l’état |uq,t i.
qui constitue le résultat (96).

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C OURS 3 : L ES POMPES ADIABATIQUES § 5. Pompe adiabatique et nombre de Chern

Références
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NIN , Takuya K ITAGAWA , Eugene D EMLER & Immanuel B LOCH (2013),
« Direct measurement of the Zak phase in topological Bloch bands », in
Nat Phys 9, p. 795–800.
C OOPER, NR, J D ALIBARD & IB S PIELMAN (2018), « Topological Bands for
Ultracold Atoms », in arXiv :1803.00249.
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cal pumping », in Phys. Rev. B 94 (4), p. 041102.
L OHSE, M., C. S CHWEIZER, O. Z ILBERBERG, M. A IDELSBURGER & I.
B LOCH (2016), « A Thouless quantum pump with ultracold bosonic
atoms in an optical superlattice », in Nat Phys 12, p. 350–354.
L U, H.-I, M. S CHEMMER, L. M. AYCOCK, D. G ENKINA, S. S UGAWA & I. B.
S PIELMAN (2016), « Geometrical Pumping with a Bose-Einstein Conden-
sate », in Phys. Rev. Lett. 116, p. 200402.
N AKAJIMA, Shuta, Takafumi T OMITA, Shintaro TAIE, Tomohiro I CHINOSE,
Hideki O ZAWA, Lei WANG, Matthias T ROYER & Yoshiro TAKAHASHI
(2016), « Topological Thouless pumping of ultracold fermions », in Na-
ture Physics 12, p. 296.
O ZAWA, Tomoki, Hannah M P RICE, Alberto A MO, Nathan G OLDMAN,
Mohammad H AFEZI, Ling L U, Mikael R ECHTSMAN, David S CHUSTER,
Jonathan S IMON, Oded Z ILBERBERG et al. (2018), « Topological Photo-
nics », in arXiv :1802.04173.
R ICE, MJ & EJ M ELE (1982), « Elementary excitations of a linearly conjuga-
ted diatomic polymer », in Physical Review Letters 49, p. 1455.
S U, W. P., J. R. S CHRIEFFER & A. J. H EEGER (1979), « Solitons in Polyacety-
lene », in Phys. Rev. Lett. 42, p. 1698–1701.
T HOULESS, D. J. (1983), « Quantization of particle transport », in Phys. Rev.
B 27, p. 6083–6087.
W IMMER, Martin, Hannah M P RICE, Iacopo C ARUSOTTO & Ulf P ESCHEL
(2017), « Experimental measurement of the Berry curvature from anoma-
lous transport », in Nature Physics 13, p. 545.
X IAO, Di, Ming-Che C HANG & Qian N IU (2010), « Berry phase effects on
electronic properties », in Rev. Mod. Phys. 82 (3), p. 1959–2007.

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