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LA CAFETIÈRE :

L’auteur :
Jules Pierre Théophile Gautier, né à Tarbes le
30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23
octobre 1872, est un poète, romancier et
critique d'art français. Il rencontre le futur
Nerval au collège Charlemagne, puis Victor
Hugo, en 1829, qu'il reconnaît pour son maître.
Ses oeuvres :
La morte amoureuse, Mademoiselle de Maupin,
Le roman de la momie, La cafetière, Le pied de
momie, Le chevalier Double…

Résumé :

Théodore est invité à passer une nuit dans une propriété, en Normandie
profonde, avec deux collègues. Ils arrivent tard à cause d'intempéries
redoutables et partent aussitôt se coucher.

Dans sa chambre décorée comme au siècle dernier, Théodore voit les


meubles bouger, une cafetière faire bouillir le café. Il voit les
personnages des tableaux s’animer et danser, au rythme des violons.
Théodore s’approche d’une femme seule, qui semble son idéal féminin
et l’invite à danser. Il l’aime immédiatement.
A l'aube, la jeune femme ressent une fatigue intense et tombe.
Théodore veut la retenir mais ne trouve au sol que la cafetière brisée. Il
s’évanouit sous le choc de la découverte.
Le lendemain, il se réveille vêtu d’un costume ancien et dessine une
cafetière, qui subitement prend les traits de la jeune femme de la veille.
L’hôte reconnaît le portrait de sa sœur, Angéla, morte deux ans
auparavant d’une infection, après un bal. Théodore comprend qu'il ne
rencontrera plus le bonheur sur Terre.

Les personnages :
• ceux identifiables comme appartenant au monde réel : les invités
(Théodore : le narrateur qui voit et vit la scène avec ses deux amis
d’atelier : Arrigo Cohic et Pedrino Borgnioli) ; l’hôte est le frère d’Angéla
sans être jamais nommé, ce qui établit d'emblée le mystère…

• Ceux qui appartiennent au monde du passé : les fantômes issus des


tapisseries ; Angéla, qui est la sœur de l’hôte décédée d’une fluxion de
poitrine, à la suite d’un bal.

Le thème :
Le fantastique : Le fantastique s’immisce progressivement dans la
description.

- Le cadre spatio-temporel : le lieu est isolé (« au fond de la Normandie


») ; le temps pluvieux rend l’endroit marécageux (« bourbe-terre
grasse-attachée-pesanteur ») ; le moment est l’inquiétante tombée de la
nuit (« après le coucher du soleil »). L’engoncement du lieu est propice
au mystère, comme dans un endroit clos, hors du temps comme s’il
s’était suspendu (« un monde nouveau… au temps de la Régence…
Rien n’était dérangé »).

- L’état d’esprit du narrateur : il est las (« harrassé(s) ») ; fiévreux («


frisson de fièvre ») ; surpris (« à mon grand étonnement ») et effrayé
(champ lexical de la peur « trembler-frayeurs-terreur-se
hérisser-s’entrechoquer-sueur froide »). Son état est propice à la
démence, à percevoir l’inexplicable.

- L’étrangeté : est présente dans la rencontre d’une femme qui sait sans
présentation l'identité de son interlocuteur, avec qui la complicité est
immédiate dans des proportions irréalistes. D’où le vocabulaire du
mystère (« mystérieuse et fantastique créature-vague et infini-lueur
pâle-albâtre-illusion diabolique »). L’hésitation est maintenue à son
comble entre la nuit surréaliste ou l'ombre d’une femme morte deux
années auparavant et l’explication rationnelle d’une illusion fiévreuse…

• L’amour
La femme représente l’aimée idéale, l’élue (le physique est idéal « rien
d’aussi parfait » ; la complicité immédiate « comme si je l’eusse connue
depuis vingt ans » et une « agilité » parfaite dans la danse même
endiablée) d’où le coup de foudre immédiat (« si jamais il m’arrivait
d’aimer quelqu’un, ce serait elle »). La puissance des sentiments se
traduit par la métaphore volcanique, la pulsation du cœur comparée à
celle d’une montre, du temps qui est compté…

• Le lien entre la vie et la mort


Le personnage revenant de la mort, fonctionnant comme un double de la
cafetière est un thème cher au fantastique. La mort est vectrice d’un
message contradictoire qui est la possibilité d’un bonheur dans l’amour
ou la raison de vivre…

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