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ARRET DU 7/12/1949 de la COUR DE CASSATION FANCAISE STATUANT EN MATIERE MAROCAINE

Sur le moyen unique en ses diverses branches

Attendu que des énonciations de l’arrêt attaqué il résulte qu’à la date du 21 juin 1930,
Agostino Messima et Rosina Barbara, tous deux de nationalité italienne, ont contracté, en
l’église Notre-Dame-de Lourdes à Casablanca, un mariage célébré par un prêtre italien; que
ce mariage ne fut transcrit sur les registres du vice-consulat d’Italie à Casablanca que le 12
octobre 1934 ;

Attendu que la Cour d’Appel a refusé, contrairement à la décision des premiers juges, de
prononcer la nullité du mariage, aux motifs que la loi civile italienne du 27 mai 1929,
conséquence des Accords de Latran du 11 février 1929, donne aux citoyens le choix entre les
deux formes civile ou religieuse, du mariage ; que cette loi autorise les italiens « à contracter
à l’étranger dans les formes admises par la confession religieuse à laquelle ils
appartiennent », et qu’aux termes des articles 11 à 14, le défaut de transcription de l’acte de
mariage dans le délai de cinq jours « n’entraine pas la nullité du mariage ultérieurement
transcrit, pourvu qu’il ne se soit produit dans l’intervalle un événement de nature à
empêcher la célébration de ce mariage » ;

Attendu d’une part, que sur tous ces points, qui touche à l’interprétation d’une loi étrangère,
l’arrêt attaqué échappe au contrôle de la cour de cassation ;

Attendu, d’autre part, que la règle de droit international privé marocain contenue dans le
dahir du 12 aout 1913, article11, sur la condition des français et des étrangers au Maroc,
dispose que les étrangers ne peuvent se marier que suivant les formes admises par leur loi
nationale ou suivant celles fixées par l’état civil au Maroc ;

Attendu que cette référence à la loi nationale vise la législation interne de leur pays
d’origine, c’est-à-dire les formes du mariage usitées dans le pays même ; que la forme
religieuse, choisie en la cause par les parties, est, d’après l’interprétation souveraine des
juges du fond, une forme, nationale du mariage national des italiens ; qu’en optant pour elle,
les consorts Messina-Barbara, loin de porter atteinte à l’ordre public se sont conformés aux
dispositions d’un texte régulièrement promulgué au Maroc, Etat souverain sous la protection
de la France.

D’où il suit qu’en statuant comme il l’a fait, l’arrêt attaqué n’a violé aucun des textes visés au
pourvoi ; Par ces motifs : Rejette le pourvoi

1°. Lire attentivement l’arrêt et consulter tous les textes de lois auxquels il se référe;

2°. Faire un résumé des faits ;

3°. Relever les notions de droit ;

4°. Relever la ou les règles de droit applicable.


Réponses :

1°Les textes des lois auxquels l’arrêt se réfère sont :

* Les articles de 11 à 14 du code civil italien qui date de 11 février 1929

*L’article 11 du code civil marocain qui date de 12 aout 1913

2°Résumé des faits :

Le 21 juin 1930, Agostino Messima et Rosina Barbara, deux italiens, ont se marié à l’église
Notre-Dame-de Lourdes à Casablanca, ce mariage était célébré par un prêtre italien ; et
transcrit sur les registres du vice-consulat d’Italie à Casablanca le 12 octobre 1934.

3°Les notions de droit :

*l’arrêt

*la cour d’appel

*la nullité

*la loi civil

*l’interprétation d’une loi

*la cour de cassation

*le droit international privé

* le dahir

* les juges du fond

* un texte promulgué (la promulgation des textes de loi)

* le pourvoi

4°Il existe deux règles de droit applicable dans cet arrêt à savoir :

-Une règle de droit marocaine : le code civil marocain (de 1913)

-Une règle de droit italienne : le code civil italien (de 1929)

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