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Circulaire ministérielle n° 14 RI /SS du 8 février 1967

Ministère des Affaires sociales


Division des relations internationales. Service "Sécurité Sociale"

relative à la mise en vigueur des dispositions de la convention générale entre la France et le


Maroc sur la Sécurité Sociale du 9 juillet 1965 et des différents textes pris pour son application.
Destinataires :
Adressée au Directeur du Centre de Sécurité Sociale des travailleurs migrants ; au Directeur de la
Caisse Autonome Nationale de la Sécurité Sociale dans les Mines ; aux Directeurs Régionaux de la
Sécurité Sociale ; aux Présidents des Conseils d'Administration des Caisses Primaires de Sécurité
Sociale, des Caisses Régionales de Sécurité Sociale, des Caisses Régionales d'assurance vieillesse des
travailleurs salariés, des Caisses d'Allocations Familiales et des Comités de Gestion des Unions pour
le recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d'allocations Familiales ; aux Ingénieurs en Chef
des Mines et aux Présidents des Conseils d'administration des Sociétés de Secours minières et des
Unions Régionales des Sociétés de Secours minières.

J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'une convention de Sécurité Sociale a été signée le 9 juillet
1965 par les représentants du Gouvernement de la République française et du Gouvernement du
Royaume du Maroc. Cet instrument international régit désormais les rapports de la France et du Maroc
en matière de Sécurité Sociale.

Le texte de cette convention figure en annexe I à la présente circulaire.

Le même jour étaient également signés :


- un protocole relatif à l'octroi de l'allocation aux vieux travailleurs salariés de la législation française
aux ressortissants marocains (annexe II);
- un protocole relatif au régime d'Assurance Sociales des étudiants (annexe III) ;
- un protocole relatif aux règlements financiers rattachés à des opérations de Sécurité Sociale ou de
prévoyance sociale (annexe VI).
Par ailleurs, le 1er décembre 1966 ont été signés :
- l'arrangement administratif général et ses annexes pris pour l'application des dispositions de la
convention générale (annexe V) ;
- et l'arrangement financier pris pour l'application de protocole n° 3 (annexe VI).
Je vous rappelle à ce propos que les clauses de l'arrangement financier et du protocole n° 3 ont déjà
portées à votre connaissance par circulaire n° 102 S.S. du 30 décembre 1966 (annexe VII).

Les différents textes énumérés ci-dessus entrent en vigueur en même temps que la convention
générale. Conformément à son article 49, celle-ci prend effet à compter du 1er janvier 1967.

Par conséquent, il y a lieu, à partir de cette date, d'appliquer le système conventionnel institué par les
accords susvisés, en opérant en tant que de besoin, les régularisations voulues.

Il faut souligner trois particularités des accords franco-marocains de Sécurité Sociale :

- Le système d'allocations familiales transférables.

Dans les autres conventions franco-africaines en application (Algérie, Sénégal, Tunisie) les allocations
servies aux ayants droit demeurés dans un pays d'un travailleur occupé dans l'autre sont versées par la
Caisse de résidence de la famille selon les modalités et les taux de la législation qu'elle applique à
charge pour la caisse d'affiliation de contribuer à ces dépenses par un remboursement forfaitaire.

La convention franco-marocaine institue au contraire un système de transfert d'allocations familiales


proprement dit ; les allocations servies aux familles demeurées dans le pays d'origine du travailleur
sont celles liquidées par les Caisses d'affiliation de l'autre pays conformément à un barème distinct des
législations internes françaises distinct des législations internes française et marocaine et transférés
d'un pays à l'autre.

La circonstance que ces allocations sont réglées par l'intermédiaire des centralisateurs des deux pays
et, éventuellement des Caisses de résidence des familles, ne modifie pas leur nature d'allocations
transférables, la seule institution débitrice étant finalement l'institution d'affiliation du travailleur.

- L'absence d'un système bilatéral de soins de santé (maladie-maternité).

La législation chrétienne sur l'assurance maladie-maternité ne comportant que des prestations en


espèces, il n'a pu être accordé de soins de santé aux familles demeurées au Maroc ainsi qu'aux
travailleurs y transférant leur résidence ou allant y passer leur congé payé.

Toutefois, les travailleurs détachés et leurs ayants droit pourront par relations directes avec leur caisse
d'affiliation française, se faire rembourser, le cas échéant, les frais pour soins de santé exposés au
Maroc comme la convention l'a prévu.

- Service des prestations en nature de l'incapacité temporaire aux victimes d'accidents du travail
survenus en France ou au Maroc lorsqu'elles partent pour le pays autre que celui de l'accident.

La législation marocaine sur la réparation des accidents du travail est fondée sur le principe de la
responsabilité de l'employeur ou de son assureur substitué. Il a été décidé par les autorités compétentes
des deux pays que le rôle "d'institution de résidence", lorsque les victimes d'un accident du travail
survenu en France se rendront au Maroc, sera dévolu à la Caisse nationale de Sécurité Sociale du
Maroc. C'est cette Caisse qui servira aux intéressés les prestations en nature.

Par ailleurs, lorsque la victime d'un accident du travail survenu au Maroc viendra résider en France, la
Caisse primaire qui l'aura prise en charge adressera sa demande de remboursement des prestations en
nature ainsi servies à la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc. L'organisme de liaison
chérifien servira en effet d'intermédiaire entre les Caisses françaises, institutions de résidence, et les
compagnies d'assurances marocaines.

La présente circulaire a pour but de vous donner toutes instructions nécessaires à l'application de la
convention générale et de ses protocoles n° 1 et 2 ainsi que des textes pris pour l'application de cette
convention.

PREMIERE PARTIE
APPLICATION DE LA CONVENTION GENERALE DU 9 JUILLET 1965 ET DE
L'ARRANGEMENT ADMINISTRATIF CORRESPONDANT DU 1er DECEMBRE 1966.
TITRE 1er - DISPOSITIONS GENERALES

I - Champ d'application

A - QUANT AUX PERSONNES

Il résulte des articles 1er (§ 1) et 2 (§ 1) de la convention générale que celle-ci est essentiellement
applicable aux travailleurs salariés (ou assimilés) des deux pays ainsi qu'à leurs ayants droit, à
l'exclusion notamment des membres des professions indépendantes.

On peut néanmoins considérer qu'elle concerne occasionnellement des personnes autres que des
travailleurs salariés dans la mesure, d'une part, où elle comporte des dispositions permettant
l'admission à l'assurance volontaire dans l'un des pays en considération de périodes d'assurance
accomplies antérieurement dans l'autre pays (article 1er, § 2 de la convention), d'autre part, où ses
dispositions très particulières relatives aux règlements financiers sont susceptibles de couvrir des
régimes de non-salariés (article 36 de la convention).
B - QUANT AUX LEGISLATIONS

L'article 2 (§1) de la convention énumère les législations de Sécurité Sociale des deux pays auxquelles
s'applique la convention.

1 - En ce qui concerne la France, les régimes de Sécurité Sociale des salariés des professions
non agricoles, des professions agricoles, les régimes spéciaux, notamment le régime minier,
sont visés.

A propos de la législation sur les prestations familiales, il convient de noter la réserve relative à
l'allocation de maternité.

Comme par le passé, les ressortissants marocains en France ne pourraient éventuellement ouvrir droit
à l'allocation de maternité que pour un enfant né français ou déclaré comme tel dans les trois mois de
sa naissance.

Par ailleurs, la France, usant de la faculté offerte par l'article 2 (§ 2 b), a notifié au Maroc l'exclusion
du champ d'application de la convention des dispositions de la loi n° 65-555 du 10 juillet 1965
concernant l'assurance volontaire des Français travaillant ou ayant travaillé hors du territoire français :
les ressortissants marocains ne peuvent donc se prévaloir de cette loi.

2 - En ce qui concerne le Maroc, il est intéressant de souligner qu'il n'y a pas de régimes
propres aux secteurs minier et agricole :

Les travailleurs des mines relèvent des dispositions générales instituant un régime de Sécurité Sociale :
les travailleurs agricoles sont, eux, exclus du bénéfice de la Sécurité Sociale (ce qui n'empêche pas que
les Marocains travaillant en France dans l'agriculture ouvriront droit aux prestations prévues par la
convention générale).

Un organisme unique, la Caisse nationale de Sécurité Sociale (2, rue des Frères-Mérignat, à
Casablanca, Maroc, B.P. 6.176), gère d'autre part l'ensemble des risques à l'exclusion des accidents du
travail dont la gestion est confiée aux compagnies d'assurances. Toutefois, comme il a été dit plus
haut, la Caisse nationale du Maroc jouera un certain rôle pour l'application des dispositions de la
convention relatives aux accidents du travail.

3 - Les régimes concernant dans les deux pays la Sécurité Sociale des gens de mer sont, aux
termes du paragraphe 3 de l'article 2, écartés du champ d'application de la convention. Ils
font l'objet d'accords particuliers.

4 - Les conditions d'application des dispositions relatives à la Sécurité Sociale des étudiants
font l'objet d'un protocole annexe à la convention qui ne fait d'ailleurs que confirmer la
situation préexistante.

5 - Bien entendu, les fonctionnaires titulaires des deux Etats sont exclus, comme il est de
tradition, du champ d'application de la convention et de ses annexes.

II - Dérogations à la règle de l'assujettissement aux législations du lieu de travail.

La convention franco-marocaine réaffirme le principe de l'assujettissement du travailleur migrant aux


législations de Sécurité Sociale en vigueur sur le territoire du pays d'emploi (art. 3 § 1er).

A cette règle générale sont apportées certaines dérogations, les unes traditionnelles (travailleurs
détachés, agents diplomatiques et consulaires de carrière, par exemple), les autres propres aux rapports
entre le France et un Etat ayant signé avec elle des accords de coopération technique.

A - TRAVAILLEURS DETACHES
Jusqu'ici, les travailleurs détachés de France au Maroc pouvaient être maintenus au régime français de
Sécurité Sociale en vertu de la réglementation interne concernant les travailleurs détachés hors du
territoire métropolitain. Désormais les règles suivantes sont applicables.

1° Durée du détachement :

L'article 3, 2°, a) dispose en autres conditions du maintien du travailleur détaché au régime de Sécurité
Sociale du pays du lieu de travail habituel, que la durée prévisible de sa mission ne doit pas excéder
douze mois. Dans cette limite, la décision de maintien incombe à l'institution compétente du pays de
travail habituel (soit la Caisse primaire du côté français).

Le renouvellement éventuel du maintien au régime de Sécurité Sociale dudit pays est subordonné à
l'accord des autorités compétentes du pays où le travailleur est détaché. En principe, cet accord doit
être sollicité avant la fin de la période initiale de douze mois.

2° Procédure :

La demande de détachement doit être adressée par l'employeur :


- pour le régime général de la Sécurité Sociale, à la Caisse primaire de Sécurité Sociale compétente;
- pour le régime minier, à la société de secours minière compétente.
L'employeur utilise à cet effet le "certificat de détachement" prévu à l'article 1er de l'arrangement
administratif et dont le modèle n° SE 350-01 est annexé audit arrangement. Il indique notamment sur
ce formulaire, outre les renseignements le concernant, la durée de date à date, du détachement, le nom
et l'adresse de l'établissement auprès duquel le travailleur est détaché au Maroc, ainsi que la nature du
travail que celui-ci doit y accomplir.

Le certificat en cause, dûment complété par la Caisse (ou la société de secours minière), est remis au
travailleur détaché.

Toutefois, en ce qui concerne le régime minier, la société de secours minière, préalablement à la


délivrance de ce document, doit avoir obtenu l'accord de la Caisse autonome nationale de la Sécurité
Sociale dans les mines dans un délai de quinze jours à dater du dépôt de la demande.

Dans le cas où le travailleur détaché est accompagné des membres de sa famille, le formulaire n° SE
350-01 doit comporter obligatoirement les renseignements d'état civil les concernant.

Je souligne que le certificat de détachement en cause est strictement individuel et que, désormais, il ne
pourra plus être établi aucune attestation de caractère collectif.

Renouvellement :

Le renouvellement du maintien au régime du pays du lieu de travail habituel donne lieu à l'émission
d'un nouveau "certificat de détachement" sur formulaire n° SE 350-01.

L'accord des autorités compétentes marocaines, nécessaire aux termes de l'article 3, 2°, a) de la
convention pour une prolongation de détachement au-delà de la première année, sera sollicité par le
directeur régional saisi par la Caisse primaire compétente. Le directeur régional s'adressera
directement au Ministère marocain du travail et des affaires sociales, sans passer par les services de
l'administration centrale.

Au cas où le travailleur, avant le terme de son détachement, regagnerait son pays d'origine, la Caisse
d'affiliation devrait être avisée immédiatement de ce retour soit directement, soit par l'intermédiaire de
l'employeur.

3° Cas exceptionnel des travaux de longue durée


L'accomplissement de certains travaux de grande importance entrepris dans l'intérêt des deux pays
pourra exiger la présence au Maroc de certains techniciens français pour une durée appelée dès
l'origine à excéder douze mois.

Je ne suis pas opposé, pour ma part, à ce qu'il soit fait application, dans de tels cas, des dispositions de
l'article 3 (§ 3) de la convention qui prévoient que les autorités administratives compétentes des deux
pays pourront convenir de certaines dérogations en ce qui concerne notamment la situation des
travailleurs détachés.

Exceptionnellement, des travailleurs pourraient ainsi être maintenus au régime français bien que la
durée prévisible de leur détachement au Maroc excède douze mois, sous réserve bien entendu de
l'accord des autorités marocaines compétentes.

J'ai décidé de déléguer mon autorité à MM. Les directeurs régionaux comme le permet l'article 39 de
la convention, pour ce qui concerne la mise en jeu de l'article 3, 3°.

L'employeur intéressé aura donc la faculté d'adresser une demande au directeur régional de la Sécurité
Sociale compétent à l'effet de faire bénéficier éventuellement des dispositions de l'article 3 (§ 3) de la
convention des travailleurs qu'il détache au Maroc dans les conditions évoquées ci-dessus. Il sera
procédé par un inspecteur de la direction régionale à une enquête sur place auprès de l'entreprise
considérée en vue de déterminer notamment la nature des travaux en cause et d'en vérifier la durée
prévisible. Au vu du rapport établi à la suite de cette enquête, et comportant des conclusions motivées,
M. le directeur régional intéressé décidera d'intervenir éventuellement auprès des autorités marocaines
compétentes (Ministère du Travail et des Affaires sociales à Rabat).

B - PERSONNEL AMBULANT DES ENTREPRISES DE TRANSPORT

En ce qui concerne les intéressés (personnel des compagnies maritimes et personnel naviguant des
compagnies aériennes), le critère du lieu de travail ne pouvant être retenu, il a été décidé qu'ils seraient
exclusivement soumis au régime en vigueur sur le territoire duquel l'entreprise de transport a son
siège.

Toutefois, comme pour les travailleurs détachés, la disposition finale du paragraphe 3 de l'article 3 de
la convention permet aux autorités administratives compétentes des deux Etats d'adopter, d'un
commun accord, une solution différente dans certains cas particuliers.

C - TRAVAILLEURS OCCUPES DANS UN POSTE DIPLOMATIQUE OU CONSULAIRE


FRANÇAIS AU MAROC

La disposition de l'article 4 (§ 1) de la convention est traditionnelle en ce sens qu'elle figure dans


toutes les conventions internationales signées par la France.

D'autre part, en effet, elle déroge à la règle générale de l'assujettissement aux législations de Sécurité
Sociale du pays d'emploi des agents diplomatiques ou consulaires ainsi que des fonctionnaires
appartenant au cadre des chancelleries. D'autre part, et sous certaines conditions, elle offre aux autres
travailleurs de la nationalité du poste, la faculté d'opter entre le régime de Sécurité Sociale du pays
d'emploi et celui du pays d'origine. Enfin, pour ceux qui ne remplissent pas ces conditions, il est fait
application de la règle générale rappelée ci-dessus.

En conséquence, relèvent du régime français de Sécurité Sociale, conformément à l'article 1 (§ 1) de la


convention, les deux catégories de travailleurs suivantes :

1° En France, les personnels français dans un poste diplomatique ou consulaire marocain ou


qui sont au service personnel d'agents de ces postes.

Il en résulte notamment que l'ambassade du Maroc en France, les consulats marocains ou les agents de
ces postes ont la qualité d'employeurs à l'égard de ces travailleurs et sont tenus au versement des
cotisations de Sécurité Sociale.
2° Au Maroc, les personnels français occupés dan un poste diplomatique ou consulaire
français ou qui sont au service d'agents de ces postes, sous réserve qu'ils ne soient pas fixés
définitivement au Maroc et qu'ils n'aient pas opté pour l'application du régime marocain.

Je souligne à cet égard que, suivant les termes de l'article 2 de l'arrangement administratif, le droit
d'option peut s'exercer à tout moment.

A ces deux catégories doivent être ajoutés en application de la législation interne (et conformément
d'ailleurs aux dispositions de l'article 33 de la convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations
et immunités diplomatiques), les personnels ressortissants d'Etats tiers occupés en France, dans un
poste diplomatique ou consulaire marocain ou qui sont au service personnel d'agents de ces postes.

D - PERSONNELS NON TITULAIRES DE L'ETAT FRANÇAIS EN SERVICE AU MAROC

Le paragraphe 2 de l'article 4 de la convention générale dispose que :

"Les travailleurs au service d'une administration gouvernementale de l'une des parties contractantes,
qui sont soumis à la législation de ladite partie et qui sont détachés dans l'autre, continuent à être
soumis à la législation de l'Etat qui les a détachés".

Cette disposition ne vise pas les fonctionnaires titulaires appartenant au cadre administratif de chacune
des parties contractantes, puisque ces derniers sont exclus du champ d'application de la convention.
Elle ne vise que les agents non titulaires des administrations de chacun des pays en service sur le
territoire de l'autre.

S'agissant plus particulièrement des personnels non titulaires de l'Etat français en service au Maroc, les
termes très généraux de l'article 1 (§ 2) de la convention doivent être interprétés comme signifiant que
demeureront soumis à la législation française :
a) Les agents français déjà affectés au Maroc et actuellement soumis à la législation française, que
ces agents aient été non recrutés en France :

b) A l'avenir, les agents français recrutés en France et affectés au Maroc auprès d'un service officiel
français.
Je vous rappelle que les modalités selon lesquelles les intéressés sont maintenus au régime français et
bénéficient des prestations des assurances maladie-maternité décès-invalidité vieillesse sont définies
par le décret n° 61-268 du 23 mars 1961 relatif au régime de Sécurité Sociale de certains personnels de
l'Etat français en service au Maroc et en Tunisie.

E - AGENTS NON FONCTIONNAIRES DE LA COOPERATION TECHNIQUE

L'article 4, § 3, vise notamment, en ce qui concerne la France, le personnel engage par contrat par les
services du secrétariat d'Etat aux affaires étrangères chargé de la coopération et utilisé à des tâches de
coopération technique au Maroc.

Aucune disposition de Sécurité Sociale ne figure dans la convention franco-marocaine du 6 février


1957 sur la coopération administrative et technique. Des mesures d'application seront prises
ultérieurement pour assurer le maintien des intéressés à la législation française.

TITRE II

CHAPITRE 1er - Prestations familiales

...................................................................................................................................................................

CHAPITRE II - Assurance vieillesse et assurance décès (pensions de survivants)

A - TOTALISATION ET PRORATISATION
Les dispositions relatives au mécanisme de la totalisation et de la proratisation contenues dans les
articles 10 à 16 de la convention et 21 de l'arrangement administratif sont traditionnelles ; elles
figurent dans tous les accords de Sécurité Sociale signés par la France.

Dans un premier temps, l'institution compétente de chaque pays procède à la totalisation sans
superposition des périodes d'assurance ou équivalents accomplies dans chacun des pays en vue de
déterminer si le droit à un avantage vieillesse est ouvert au regard de la législation qu'elle est chargée
d'appliquer.

L'institution fixe le montant pour ordre de l'avantage en cause, comme si toutes les périodes avaient
été accomplies sous sa propre législation.

Enfin, l'institution compétente de chaque pays calcule la prestation due en réduisant le montant
précédemment obtenu au prorata des périodes d'assurance ou équivalents effectivement accomplies
dans le pays considéré.

En cas de superposition de périodes d'assurance et de périodes reconnues équivalentes, il est fait


application des règles également traditionnelles posées par les deux derniers alinéas de l'article 21 de
l'arrangement administratif.

B - INTRODUCTION DES DEMANDES

1° Institution compétente :

L'article 24 de l'arrangement administratif donne compétence à l'institution du lieu de résidence du


travailleur (ou du survivants du travailleur) pour recevoir la demande de pension de vieillesse.

Le travailleur (marocain ou français) résidant en France adressera donc sa demande à la Caisse


française ; le travailleur (marocain ou français) résidant au Maroc à la Caisse marocaine compétente.

2° Formalités :

Aucune formalité particulière n'est requise pour l'introduction des demandes.

Il est fait usage notamment des formulaires prévus par la législation du pays de résidence ; les pièces
justificatives à produire sont également celles qui sont prévues par ladite législation. Toutefois, le
travailleur doit préciser dans toute la mesure du possible, soit le ou les organismes de Sécurité Sociale,
auprès desquels il a été assuré dans l'autre pays, soit le ou les employeurs par lesquels il a été occupé
sur le territoire de ce pays (art. 25 de l'arrangement administratif).

C - INSTRUCTIONS DES DEMANDES

1° Institution compétente :

Dans un souci de simplification, l'article 26 de l'arrangement administratif a décidé que l'organisme


qui instruirait la demande serait l'organisme compétent auquel ladite demande a été "adressée ou
transmise".

Dans la plupart des cas, cet organisme sera donc l'institution compétente du pays de résidence du
demandeur.

Lorsque la demande aura été adressée à l'institution compétente de l'autre pays (soit directement par le
travailleur lui-même, soit par l'intermédiaire de l'organisme de liaison de ce pays auquel la demande
aura été adressée). Cette dernière jouera le rôle "d'institution d'instruction", afin de ne pas retarder
l'examen de la demande.

2° formulaire d'instruction :
La Caisse compétente (français ou marocaine) saisie de la demande de pension, doit, pour l'instruction
de ladite demande, se conformer aux prescriptions de l'article 27 de l'arrangement administratif. Elle
utilise à cet effet le formulaire n° SE 350-07 intitulé "Instruction des demandes de prestations de
vieillesse par totalisation" dont le modèle a été fixé par l'arrangement administratif.

Ce formulaire comporte deux parties : la première, à remplir par "l'institution d'instruction" : la


seconde, par la Caisse compétente de l'autre pays.

L'instruction de la demande donne lieu aux opérations suivantes :

a) A l'aide des pièces justificatives produites par le demandeur, l'institution compétente du


pays de résidence de ce dernier remplit la partie du formulaire n° SE 350-07 qui lui est
réservée.

Elle indique notamment les renseignements d'état civil indispensables et les périodes d'assurance ou
équivalentes accomplies par le travailleur sous la législation qu'elle est chargée d'appliquer. En outre,
et afin de faciliter les recherches de la Caisse compétente de l'autre pays, elle indique, sous la rubrique
"Activité professionnelle salariée du travailleur" les noms et adresses des employeurs dans l'autre pays
(France ou Maroc) ainsi que les années de salariat qui ont été accomplies sur le territoire de ce pays.

b) Le formulaire est ensuite adressé en double exemplaire à l'institution compétente de


l'autre pays.

c) L'institution compétente de l'autre pays complète le formulaire par l'indication des


périodes d'assurances et périodes équivalents accomplies au regard de sa propre législation.

Elle procède ensuite à la totalisation, sans superposition, des périodes d'assurance ou équivalentes
accomplies dans l'un et l'autre pays et calcule l'avantage vieillesse effectivement dû à l'intéressé
conformément aux règles rappelées ci-dessus (A. - Totalisation et proratisation).

Enfin, elle indique sur le formulaire le montant annuel de la fraction de pension à sa charge, la date
d'effet ce celle-ci et les voies de recours dont dispose le demandeur au regard de sa propre législation.

Un exemplaire du formulaire est renvoyé à "l'institution d'instruction" : l'autre est conservé par
l'institution.

d) Dès qu'elle est en possession du formulaire dûment complété, "l'institution d'instruction"


procède, de son côté, au calcul de la fraction de pension mise à sa charge.

Elle notifie ensuite au demandeur, par lettre recommandée, d'une part l'ensemble des décisions prises
par les institutions compétentes des deux pays quant aux parts de pensions française ou marocaine, et,
d'autre part, les voies et délais de recours prévus par chacune des deux législations.

e) Copie de la notification est adressée par 'l'institution d'instruction" à l'institution


compétente de l'autre pays. En même temps, est communiquée à cette dernière la date à
laquelle la notification a été remise au demandeur.

C'est à partir de cette date, en effet, que court le délai fixé par chacune des législations pour former un
recours contre les décisions prises par chacun des deux organismes.

D - PAIEMENT DES PENSIONS ET RENTES

1° Versement des arrérages :

Les arrérages de la pension ou rente de vieillesse sont versés directement au titulaire résidant dans
l'autre pays (Maroc) au moyen d'un mandat individuel, aux échéances prévues par la législation de
Sécurité Sociale que la Caisse débitrice (française) est chargée d'appliquer (article 29 de l'arrangement
administratif).
En cas de décès de l'assuré, l'article 16 de la convention générale prévoit que, si conformément à son
statu personnel l'intéressé avait plusieurs épouses les avantages sont répartis également et
définitivement entre elles.

Le terme "définitivement" signifie que la répartition est faite une fois pour toutes et que, notamment,
le décès d'une des épouses est sans influence sur le montant de la part de pension attribuée à chacune
des épouses survivants.

2° Statistiques :

Conformément à l'article 30 de l'arrangement administratif, chacune des institutions débitrices des


avantages de vieillesse, qu'il s'agisse d'avantages à la charge d'un seul pays ou découlant d'une
liquidation par totalisation, doit envoyer trimestriellement à chacun des organismes de liaison des deux
pays une statistique des arrérages versés directement aux pensionnés et rentiers de vieillesse résidant
dans l'autre pays.

A cette fin, les Caisses utilisent le formulaire n° SE 350-08 intitulé "Statistique trimestrielle des
versements directs en matière d'invalidité et de vieillesse".

N.B. - Il faut souligner que les titulaires d'une pension ou rente de vieillesse attribuée soit par
totalisations, soit en vertu de la seule législation française, n'ouvrent pas droit lorsqu'ils résident au
Maroc aux prestations en nature de l'assurance maladie.

E - DISPOSITION PARTICULIERE AU REGIME MINIER

Cas particulier de la veuve d'un pensionné du régime minier français (article 28 de l'arrangement
administratif) :

Je rappelle au préalable que la législation marocaine ne comportant pas de régime spécial aux
travailleurs des mines, les dispositions de l'article 28 de l'arrangement administratif ont une portée
unilatérale.

Alors que l'attribution des pensions de réversion du régime général français est soumise à des
conditions d'âge et de ressources, la détermination du montant de la pension de réversion, s'agissant de
la veuve d'un pensionné du régime minier français, est uniquement fonction de la durée des services
miniers et assimilés par ce dernier. Il en résulte que l'organisme minier à la date du décès du pensionné
se trouve en possession des éléments nécessaires à la fixation du montant de la part de pension de
veuve et n'a donc pas à recourir à la procédure d'instruction prévue aux articles 26 et 27 de
l'arrangement administratif et analysée ci-dessus en C "Instruction des demandes".

CHAPITRE III - Assurance maladie - Maternité - Décès


(Articles 17 à 23 de la convention générale, article 31 et suivants de l'arrangement
administratif).

Les dispositions prises dans ce domaine reflètent le fait que le régime marocain de l'assurance
maladie-maternité ne comporte pas de prestations en nature mais seulement des prestations en espèces.

C'est ainsi que l'on peut noter l'absence d'un système bilatéral de "soins de santé" tant en ce qui
concerne la famille résidant dans le pays autre que celui où le travailleur est occupé qu'en ce qui
concerne les avantages susceptibles d'être maintenus à l'assuré malade autorisé à transférer sa
résidence de l'un des pays dans l'autre ou accordés au travailleur tombant malade au cours d'un séjour
temporaire effectué dans son pays d'origine à l'occasion d'un congé payé.

Section 1 - Droit aux prestations

A - DROIT AUX PRESTATIONS DANS LE NOUVEAU PAYS D'EMPLOI


1° Droit des travailleurs marocains (et de leurs ayants droit résidant en France) aux
prestations de l'assurance maladie.

Conformément à l'article 17 de la convention, le travailleur marocain doit, en premier lieu, pour ouvrir
droit aux prestations de l'assurance maladie, avoir été reconnu apte au travail à sa dernière entrée en
France.

Cette condition trouve sa réalisation dans les visites médicales que doivent subir les intéressés à leur
sortie du Maroc ou, à défaut, dans les visites d'embauche auxquelles ils sont soumis lors de leur entrée
dans les entreprises françaises. Elle constitue un rappel des obligations qui incombent aux employeurs
et est présumée remplie aussi bien dans les cas visés à l'article 31 de l'arrangement administratif que
dès lors que les salariés venant du Maroc ont acquis la qualité en France.

Il est rappelé que les Caisses françaises n'ont pas à réclamer aux intéressés la production d'une pièce
attestant que ces visites médicales ont bien été effectuées.

Pour réunir les conditions requises pour l'ouverture du droit au titre du régime français, le travailleur
marocain peut, faire appel, le cas échéant, aux périodes d'assurance ou équivalentes accomplies par lui
au Maroc.

Toutefois, conformément aux indications qui lui ont été données lors des négociations qui ont abouti à
la signature de la convention, il ne sera pas tenu compte de telles périodes lorsqu'il se sera écoulé un
délai supérieur à un mois entre la fin de la période d'assurance au Maroc et le début de la période
d'assurance en France.

En application de l'article 33 de l'arrangement administratif, le travailleur marocain qui doit faire état
des périodes d'assurance ou équivalentes accomplies au Maroc remet à la Caisse française l'attestation
qui lui a été délivrée à cet effet par l'institution marocaine sur le formulaire SE 350-09.

2° Droit des travailleurs marocains (et de leurs ayants droit résidant en France) aux
prestations de l'assurance maternité.

Le travailleur marocain assuré en France ouvre droit pour un accouchement survenu sur le territoire de
ce pays aux prestations de l'assurance maternité du régime français en faisant appel, s'il y a lieu, dans
les mêmes conditions que pour l'ouverture du droit aux prestations de l'assurance maladie, aux
périodes d'assurance ou équivalentes accomplies sur le territoire marocain.

L'article 18, dernier alinéa, de la convention, comporte une disposition mettant les prestations de
l'assurance maternité à la charge exclusive de l'organisme dont relevait l'assuré au jour de
l'accouchement, lorsque le droit serait, par le jeu de la convention, ouvert dans les deux pays.

Compte tenu des particuliers signalées plus haut du régime marocain qui ne comporte que des
prestations en espèces et ne répond pas dès lors à notre notion d'ayants droit l'article 18, dernier alinéa,
ne peut en fait recevoir application que dans le cas de la femme assurée s'ouvrant droit de son propre
chef aux prestations de l'assurance maternité.

3° Droit aux allocations de l'assurance décès (lorsque les ayants droit résident dans le pays
autre que le pays d'affiliation).

Conformément à l'article 35 de l'arrangement administratif, les ayants droit résidant au Maroc


saisissent la caisse française dont relevait le travailleur soit directement, soit par l'intermédiaire de la
caisse nationale de Sécurité Sociale marocaine, de leur demande de capital décès.

Cette demande pour laquelle il n'a pas été prévu de formulaire spécial est accompagnée, le cas échéant,
de l'attestation établie à l'aide de l'imprimé n° SE 350-09 lorsque le bénéficiaire de l'allocation doit
faire état de périodes d'assurance ou équivalentes accomplies par le travailleur au Maroc
antérieurement à son emploi en France.
B - RELIQUATS DE DROITS EVENTUELS AU REGARD DU REGIME DU PAYS AUTRE
QUE LE NOUVEAU PAYS D'EMPLOI (ARTICLE 19 DE LA CONVENTION GENERALE
ET ARTICLE 31 DE L'ARRANGEMENT ADMINISTRATIF).

Le travailleur marocain en France qui, en dépit de la mise en jeu de la procédure de totalisation des
périodes d'assurance ou équivalents ne réunit pas les conditions requises pour l'ouverture des droits
aux prestations des assurances maladie-maternité du régime français, mais conserve encore des droits
à de telles prestations dans le cadre du régime marocain doit, pour bénéficier des prestations en
espèces de ce dernier régime, adresser une demande à son institution française d'affiliation.

Des dispositions symétriques sont applicables au travailleur français qui peut bénéficier de prestations
en espèces du régime français lorsqu'il ne peut s'ouvrir des droits par totalisation au regard du régime
marocain.

C - DROIT AUX PRESTATIONS DES ASSURANCES MALADIE-MATERNITE POUR LE


TRAVAILLEUR SE TROUVANT DANS LE PAYS AUTRE QUE CELUI DE
L'INSTITUTION D'AFFILIATION (ARTICLES 21 ET 22 DE LA CONVENTION
GENERALE).

Trois catégories de travailleurs sont susceptibles de bénéficier de prestations maladie-maternité au titre


de la convention alors qu'ils ne résident pas sur le territoire du pays où ils sont affiliés :

les travailleurs déjà admis au bénéfice des prestations en espèces dans le pays d'emploi et autorisé par
leur institution d'affiliation à transférer leur résidence dans l'autre pays (article 21. 1° de la convention)
:
- les travailleurs en séjour temporaire dans leur pays d'origine à l'occasion d'un congé payé (article
21, 2° de la convention) ;
- les travailleurs détachés (article 22 de la convention).
1° Travailleurs autorisés à conserver le bénéfice des prestations en espèces des assurances
maladie-maternité postérieurement à leur transfert de résidence :

En application de l'article 21.1° de la convention, le travailleur marocain qui tombe malade en France
peut être autorisé à aller se faire soigner dans sa famille au Maroc et à passer sa convalescence dans ce
pays tout en conservant le bénéfice des prestations en espèces de l'assurance maladie du régime
français.

L'autorisation initiale doit être accordée par la caisse qui sert les prestations à l'assuré, avant le
transfert de résidence : après examen de l'intéressé par son médecin conseil, la caisse décidera si l'état
du travailleur justifie le maintien des prestations en espèces postérieurement à son départ de France et,
dans l'affirmative, jusqu'à quelle date.

La caisse établira alors l'attestation n° SE 350-10 prévue à l'article 37 de l'arrangement administratif


sur laquelle elle indiquera notamment le motif du transfert de résidence qu'elle aura préalablement
apprécié ainsi que la durée, de date à date, du maintien du droit aux prestations en espèces. Cette
attestations est remis au travailleur et une copie en est adressée à la Caisse nationale de Sécurité
Sociale du Maroc.

Le travailleur ayant transféré sa résidence au Maroc et arrivant à l'expiration de la période pour


laquelle lui ont été accordées les indemnités journalières par attestation n° SE 350-16, doit, s'il désire
une prolongation du maintien des prestations en espèces, adresser sa demande à l'institution de sa
nouvelle résidence (en l'occurrence la Caisse nationale marocaine de Sécurité Sociale). A cette requête
sont jointes toutes pièces justificatives.

L'article 39 de l'arrangement administratif réserve en ce cas un rôle important à l'institution de


résidence : bien qu'elle n'intervienne pas dans le service des prestations en espèces. Elle reçoit la
demande, fait procéder à l'examen de l'intéressé par son contrôle médical et transmet l'ensemble du
dossier à la caisse d'affiliation de l'autre pays.

Ce dernier organisme, dès réception du dossier, et au vu de l'avis motivé de son contrôle médical
prend sa décision qu'il notifie à l'intéressé au moyen d'un formulaire n° SE 350-11 : copie de cette
notification est envoyée à la caisse nationale marocaine, institution de résidence. Sur le formulaire est
notamment consignée, s'il y a lieu, la durée de date à date de la prorogation du maintien des prestations
en espèces ainsi accordée.

N.B. - Aucune limitation particulière de durée à ce maintien des prestations en cas de transfert de
résidence n'ayant été fixée dans la convention, il y a lieu d'appliquer sur ce point les règles de la
législation interne française.

Bien entendu, des prorogations peuvent être accordées à plusieurs reprises au même travailleur à
condition qu'elles n'épuisent pas le délai maximum de trois ans fixé par notre législation et au-delà
duquel la maladie de longue durée fait place à l'invalidité.

Il est rappelé qu'en tant que de besoin, l'institution d'affiliation peut demander à l'organisme de
résidence de procéder à tous contrôles médicaux ou administratifs (article 38 de l'arrangement
administratif).

2° Travailleurs en séjour temporaire dans leur pays d'origine à l'occasion d'un congé payé
(article 21, 2° de la convention) :

Un travailleur marocain, occupé en France et tombé malade au cours d'un congé payé passé dans son
propre pays d'origine peut demander le bénéfice des prestations en espèces. Il adresse alors sa
demande à l'institution marocaine du lieu de séjour (la Caisse national marocaine de Sécurité Sociale)
en l'accompagnant de toutes pièces médicales justificatives.

Cette institution, après examen de l'intéressé par son contrôle médical, soumet le dossier à l'institution
d'affiliation française.

Celle-ci, après avoir notamment examiné si la date de dépôt de la demande ou de la première


constatation médicale se situe bien à l'intérieur de la période de congé payé procède aux opérations
décrites à l'article 10 de l'arrangement administratif.

N.B. - Le formulaire n° SE 359-12 sur lequel est notifiée la décision originelle de la caisse d'affiliation
concernant le droit aux prestations en espèces sert également à notifier une prolongation éventuelle de
l'octroi de ces prestations dans la limite impérative du délai de six mois fixée par l'article 21, 2°, de la
convention. La procédure suivie est la même qu'en cas de première notification, à cette exception près
que les conditions d'ouverture du droit n'ont plus a être examinées par la caisse d'affiliation.

L'expression "congé payé" doit être entendue dans un sens non restrictif. L'article 21, 2°, vise tous les
congés payés accordés par l'employeur et non pas les seuls congés pays annuels principaux et légaux.
Les congés fractionnés ou au contraire bloqués d'une année sur l'autre doivent notamment, dès lors
qu'ils sont payés et donnent lieu à versement de cotisations de Sécurité Sociale, être pris en compte.

3° Travailleurs détachés (articles 22 de la convention et 44 et 45 de l'arrangement


administratif) :

Contrairement aux deux autres catégories de travailleurs dont la situation vient d'être examinée, les
travailleurs détachés de France au Maroc et maintenant au régime français de Sécurité Sociale
bénéficient non seulement des prestations en espèces payées directement par leur caisse d'affiliation,
mais également des prestations en nature pour eux-mêmes et pour leurs ayants droit qui les ont suivis
au Maroc.

Du fait que la législation marocaine de l'assurance maladie ne comporte pas de prestations en nature, il
n'a pas été possible de mettre sur pied un mécanisme permettant aux détachés et à leur famille de se
faire prendre en charge pour les soins de santé exposés au Maroc par une institution marocaine qui se
serait fait ensuite rembourser par l'organisme français d'affiliation.

Par conséquent, le remboursement des frais exposés devra s'effectuer directement de l'institution
d'affiliation française au travailleur intéressé, dans la limite des tarifs français.

Toutes les pièces médicales et documents à faire remplir par le travailleur devront être ceux prévus par
le régime français ; il y aura dont intérêt à avertir le détaché au moment de la délivrance du formulaire
SE 350-01 de la marche à suivre pour qu'il obtienne le remboursement de ses dépenses médicales et le
règlement des prestations en espèces.

La Caisse nationale marocaine de Sécurité Sociale intervient, à la demande de la caisse française


d'affiliation, pour faire effectuer pour le compte de cette dernière, tout contrôle ou examen médical du
détaché ou de sa famille jugé nécessaire. A cette exception près, les autorités et organismes marocains
compétents en matière de Sécurité Sociale n'ont pas à s'insérer dans les relations et correspondances
entre le détaché et sa caisse d'affiliation.

Section 2 - Service des prestations


(Articles 46 à 49 de l'arrangement administratif :
indemnités journalières de l'assurance maladie maternité et allocations décès).

1° Versement

Les indemnités journalières et allocations au décès dues en application des articles 19, 21, 22 et 20 de
la convention sont versées directement par l'institution débitrice aux intéressés au moyen d'un mandat
individuel.

2° Statistiques (article 49 de l'arrangement administratif) :

Trimestriellement chacune des institutions débitrices adresse à chacun des organismes de liaison des
deux pays des statistiques récapitulant l'ensemble des versements ainsi effectués par ses soins au cours
du trimestre écoulé.

Cette statistique établie sur le formulaire n° SE 350-13 la distingue, bien entendu, les allocations décès
des indemnités journalières et ventile cette dernière catégorie de prestations en quatre subdivisions
selon qu'elles ont été versées aux détachés, aux travailleurs ayant transféré leur résidence, aux
travailleurs tombés malades en cours de congé payé ou aux travailleurs visés à l'article 19 de la
convention.

Remarque :

Aucune statistique ne devra être envoyée sur les remboursements octroyés par les caisses françaises
pour les soins de santé exposés par les détachés au Maroc : le formulaire n° SE 350-13 ne comporte, à
dessein, aucune rubrique ) cet effet, ces flux financiers paraissant mineurs et ne pouvant de toutes
façons jouer que dans le sens France-Maroc.

Section 3 - Contrôle administratif et médical - Remboursement

Bien qu'aucune disposition particulière sur la prise en charge des frais de contrôle administratif et
médical engagés par les institutions de résidence ou de séjour des travailleurs à la demande des
institutions d'affiliation, ne figure dans le chapitre de l'arrangement administratif concernant la
maladie, la maternité et le décès. Il est bien entendu que les caisses d'un pays effectuant des contrôles
pour le compte d'organismes de l'autre Etat pourront demander le remboursement des frais engagés.

En l'absence de stipulations sur ce point, les remboursements ainsi opérés devront s'effectuer sur
justifications, par assimilations avec les solutions expressément adoptées en matière d'invalidité et
d'accidents du travail.
CHAPITRE IV - ASSURANCE INVALIDITE

A - DISPOSITION GENERALE

1° Totalisation des périodes d'assurances - Remarque :

Il convient de faire abstraction pour les institutions françaises du membre de phrase "ainsi que pour le
calcul de la pension d'invalidité" figurant à l'article 50 de l'arrangement administratif : la totalisation
des périodes d'assurance ne sert dans le régime français que pour déterminer l'existence du droit et non
pour le calcul de la pension d'invalidité.

2° Charge de la pension :

La pension est liquidée conformément à la législation dont relève le travailleur au moment de


l'interruption de travail suivi d'invalidité et la charge de ladite pension est supportée intégralement par
l'organisme de Sécurité Sociale compétent aux termes de cette législation. Cette règle vaut même si
l'intéressé n'avait acquis la qualité d'assuré sociale que depuis très peu de temps dans le pays d'emploi.

3° Pension d'invalidité transformée en pension de vieillesse :

A l'âge de soixante ans , la pension d'invalidité est transformée en une pension de vieillesse calculée au
prorata des périodes d'assurance ou équivalents accomplies au Maroc et en France. Si le total des
avantages de vieillesse servis par chacun des deux pas est inférieur au montant de la pension
d'invalidité, un complément différentiel est versé par la caisse qui était débitrice de la pension
d'invalidité (article 59 de l'arrangement administratif).

N.B. Les pensionnés d'invalidité du régime français allant résider au Maroc perdent le bénéfice des
prestations en nature des assurances maladie et maternité.

B - LIQUIDATION DE LA PENSION D'INVALIDITE

1° Introduction de la demande :

La demande de pension d'invalidité doit être adressée à l'organisme de Sécurité Sociale du lieu de la
résidence du travailleur.

Un travailleur marocain, retourné au Maroc, qui sollicite le bénéfice d'une pension d'invalidité du
régime français adressera donc sa demande à la caisse marocaine dont il relève, dans les formes et
délais prescrits par la législation de Sécurité Sociale marocaine.

2° Instruction de la demande :

La demande est transmise directement par la caisse de résidence du travailleurs à la caisse compétente
de l'autre pays qui procède alors à son instruction (article 52 de l'arrangement administratif). Le degré
d'invalidité est apprécié compte tenu des constatations médicales et des informations d'ordre
administratif recueillies dans l'autre pays, soit au Maroc dans l'exemple choisi ci-dessus (article 53 de
l'arrangement administratif).

C - VERSEMENT DE LA PENSION D'INVALIDITE DANS L'AUTRE PAYS

1° Versement des arrérages :

Les arrérages de la pension d'invalidité sont versés directement au titulaire résidant dans l'autre pays
au moyen d'un mandat individuel, aux échanges prévues par la législation de Sécurité Sociale que la
caisse débitrice est chargée d'appliquer.

2° Statistiques :
Conformément à l'article 30 de l'arrangement administratif auquel renvoie l'article 53 dudit
arrangement, chacune des caisses débitrices de pensions d'invalidité doit envoyer trimestriellement à
chacun des organismes de liaison des deux pays une statistique des arrérages versés directement aux
pensionnés d'invalidité résidant dans l'autre pays.

A cette fin, la caisse utilise le formulaire n° SE 350-08 intitulé "Statistique trimestrielle des
versements directs en matière d'invalidité et de vieillesse" et annexé au présent arrangement
administratif.

D - CONTROLE MEDICAL ET ADMINISTRATIF DES TITULAIRES DE PENSIONS


D'INVALIDITE RESIDANT DANS L'AUTRE PAYS

1° Organisme compétent pour effectuer le contrôle :

L'organisme compétent pour effectuer le contrôle médical et administratif d'un titulaire de pension
d'invalidité est la caisse du pays de résidence de ce dernier.

Le contrôle est effectué à la demande de la caisse débitrice de la pension (article 54 de l'arrangement


administratif).

2° Reprise d'une activité professionnelle :

Le "rapport sur la situation d'un pensionné d'invalidité en cas de reprise du travail" doit être établi sur
le formulaire n° SE-350-14 et adressé à la caisse débitrice par la caisse de résidence.

3° Frais de contrôle médical et administratif :

Ces frais sont à la charge de la caisse débitrice de la pension d'invalidité et remboursés directement par
ses soins sur la base des dépenses réelles à la caisse qui a opérés pour son compte le contrôle du
titulaire de la pension.

CHAPITRE V - Accidents du travail et maladies professionnelles.

L'article 28 de la convention franco-marocaine stipule qu'aucune condition particulière de résidence ne


doit être opposée aux ressortissants marocains pour le service d'un avantage français dû en raison d'un
accident du travail ou d'une maladie professionnelle, dès lors que cette condition n'est pas exigée des
ressortissants français, et réciproquement.

Cette disposition est très large puisqu'elle concerne les ressortissants marocains et français "quel que
soit le lieu de leur résidence" et non les seuls Marocains et Français résidant dans les deux pays.

I - Prestations en nature et en espèces dues en cas de transfert de résidence dans l'autre pays.

A - PRESTATIONS EN NATURE (article 29 de la convention générale, articles 60 à 67 de


l'arrangement administratif).

1° Dispositions générales :

En cas de transfert de résidence de France au Maroc ou inversement, le travailleur qui a été victime
d'un accident du travail dans le premier pays bénéficie des prestations en nature servies par l'institution
compétente du pays de sa nouvelle résidence, sous réserve que l'institution du premier pays ait donné
son autorisation à cet effet.

Les prestations servies sont celles prévues par la législation du pays de résidence : toutefois, la durée
de leur service est celle prévue par la législation du pays d'affiliation.

Ces prestations sont à la charge de l'institution du pays d'affiliation qui les rembourse sur justification,
selon certaines modalités décrites plus bas, à l'institution qui les a servies.
Remarques importantes :

a) Comte tenu de la législation chérifienne sur la réparation des accidents du travail qui confie la
gestion de ce risque à des compagnies d'assurances et de l'impossibilité de considérer ces dernières
comme de véritables institutions, il a été décidé ce qui suit :

Les victimes d'accidents du travail survenus en France qui transfèrent leur résidence au Maroc se
verront servir les prestations en nature prévues par la législation chérifienne sur les accidents du travail
par la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc sur la base des tarifs appliqués en ce domaine par
les compagnies d'assurances chérifiennes.

Les Caisse Primaires françaises d'affiliation rembourseront la Caisse nationale du Maroc sur la base de
ses dépenses réelles, dans la limite des tarifs français applicables en matière d'accidents du travail.

En sens inverse, un travailleur victime au Maroc d'un accident du travail pourra être pris en charge en
France pendant la période d'incapacité temporaire par la Caisse Primaire du lieu de sa résidence. Cette
caisse qui aura servi les prestations en nature prévues par la législation française sur les accidents du
travail adressera à la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc et non à la compagnie d'assurances
en cause sa demande de remboursement. Ces remboursements seront opérés sur justifications, dans la
limite des tarifs marocains pratiqués en matière d'accidents du travail.

D'une manière générale, toutes correspondances de l'institution française de résidence devront être
envoyées à l'organisme de liaison marocain, intermédiaire obligatoire entre les compagnies
d'assurances du Maroc et les caisses françaises.

b) Aux termes de l'article 33 de la convention, l'accident survenu au cours du voyage aux travailleurs
munis d'un contrat de travail, qui se rendent d'un pays dans l'autre pour rejoindre leur lieu de travail
ou, à l'issue de ce contrat, leur pays d'origine, est considéré comme accident du travail réparé selon la
législation du contrat.

c) Lorsqu'un travailleur est victime en France d'un accident du travail agricole et qu'il transfère sa
résidence au Maroc, le service des prestations en nature est effectué directement par l'employeur
responsable ou l'assureur substitué (article 29, § 6 de la convention).

2° Formalités de l'autorisation (article 60 de l'arrangement administratif) :

Le cas le plus courant de transfert de résidence sera celui d'un travailleur marocain, victime d'un
accident du travail en France, et retournant au Maroc.

Ce travailleur, pour bénéficier au Maroc du maintien des prestations en nature "Accident du travail" à
la charge du régime français, devra, préalablement à son départ de France, obtenir l'autorisation de la
Caisse Primaire de Sécurité Sociale française compétente.

Cette autorisation lui sera donnée au moyen d'une attestation qu'il devra présenter à la Caisse nationale
de Sécurité Sociale du Maroc pour obtenir la prise en charge desdites prestations.

a) Après examen de l'intéressé par son médecin conseil, la Caisse Primaire de Sécurité Sociale
compétente décidera si l'état du travailleur justifie le maintien des soins au titre de la législation sur les
accidents du travail postérieurement à son départ de France, et, dans l'affirmative, jusqu'à quelle date.

En même temps, elle se prononcera sur le droit aux indemnités journalières pendant la même période.
(Sur ce dernier point, il convient de se reporter ci-dessous en B. - Prestations en espèces).

b) La caisse établira ensuite l'attestation prévue à l'article 60 de l'arrangement administratif à l'aide du


formulaire n° SE 350-15 : "Attestation du droit au maintien des prestations de l'assurance accident du
travail".
Elle consignera, notamment, sur ce formulaire, le motif du transfert de résidence qu'elle aura
préalablement apprécié ainsi que la durée de date à date du maintien du droit aux prestations en nature
et en espèces dues au titre de la législation sur les accidents du travail. Elle remettra l'attestation en
cause au travailleur, tandis qu'une copie en sera adressée, par ses soins, à la Caisse nationale de
Sécurité Sociale du Maroc.

3° Prolongation des soins dans le pays de la nouvelle résidence (article 61 de l'arrangement


administratif) :

Le cas envisagé est celui où l'état du travailleur le contraint à demander la prolongation des soins au-
delà de la période initialement prévue par l'attestation n° SE 350-15.

Conformément à l'article 61 de l'arrangement administratif, le travailleur adresse sa requête à la Caisse


nationale de Sécurité Sociale du Maroc. A cette requête, sont joints tous certificats et documents
médicaux justifiant la prise en charge des soins pour une nouvelle période.

La caisse marocaine fait procéder par son contrôle médical à l'examen de l'intéressé et transmet sans
retard l'ensemble du dossier à la caisse d'affiliation française qui a délivré l'attestation n° SE 350-15.

La caisse française, dès réception du dossier le soumet à son contrôle médical, lequel émet un avis
motivé dans les moindres délais.

Au vu de cet avis, la caisse prend sa décision et la notifie, d'une part au travailleur, d'autre part à la
caisse marocaine, au moyen du formulaire n° SE 350-16 intitulé "Notification de décision concernant
la prolongation du droit aux prestations en nature de l'assurance accident du travail".

Il y a lieu de noter qu'à la différence de l'attestation n° SE 350-15, la notification en cause ne vise que
les prestations en nature.

Si la décision prise par la caisse est positive, la notification comporte l'indication de date à date de la
nouvelle période durant laquelle l'intéressé continuera à bénéficier des soins.

Si la décision de la caisse est négative, la notification comporte obligatoirement l'indication des voies
de recours dont dispose le travailleur ainsi que des délais prévus pour intenter ce recours.

Ainsi qu'on le verra, ci-dessous en B. - Prestations en espèces, une notification spéciale est adressée
directement au travailleur en ce qui concerne les indemnités journalières.

Rechute :

Il y a lieu dans ce cas de se conformer aux dispositions de l'article 62 de l'arrangement administratif et


d'utiliser le formulaire n° SE 350-17 prévu pour cette éventualité.

Voies de recours (expertises médicales).

L'exécution au Maroc de l'expertise médicale prévue par le décret n° 59-160 du 7 janvier 1959 qui
impose en particulier qu'il soit procédé à la désignation du médecin expert d'un commun accord entre
le médecin conseil de la caisse et le médecin traitant, sera effectuée ainsi qu'il suit : la caisse française
compétente demandera à la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc de désigner un médecin
(médecin conseil ou tout autre médecin) qui, en relation avec le médecin traitant de la victime choisira
un expert, en vue de l'exécution de l'expertise sur la liste des médecins expert auprès des tribunaux
marocains. Cette liste doit être prochainement diffusée.

4° - Prothèses grand appareillage et prestations en nature d'une grande importante (article


29, § 4 de la convention et article 64 de l'arrangement administratif).

Alors que le service des prestations en nature par l'organisme du lieu de résidence (la Caisse nationale
de Sécurité Sociale du Maroc en cas de transfert France-Maroc) n'est normalement subordonné à
aucune autorisation particulière de la caisse française d'affiliation, à partir du moment où les
formulaires nécessaires ont été régulièrement délivrés, il existe cependant à cette règle une dérogation
concernant le service des prothèses, grand appareillage et prestations en nature d'une grande
importance.

L'octroi de telles prestations dont la liste est annexée à l'arrangement administratif du 1er décembre
1966 est subordonné, en effet, sauf en cas d'urgence absolue à la condition que l'institution d'affiliation
en donne l'autorisation.

Procédure d'autorisation.

Lorsque l'institution de résidence du travailleur en état d'incapacité temporaire (la Caisse nationale de
Sécurité Sociale du Maroc dans l'exemple choisi) est saisie de la part de ce travailleur d'une demande
de prise en charge d'une des prestations figurant sur la liste ci-dessus visée, elle doit obtenir
l'autorisation de la Caisse Primaire française compétente.

A cet effet, conformément à l'article 64 de l'arrangement administratif, elle utiliser la formulaire n° SE


350-18. Ce formulaire établi en double exemplaire est adressé à la caisse d'affiliation à charge pour
celle-ci d'en renvoyer à l'organisme marocain un exemplaire complété, c'est-à-dire comportant son
autorisation ou son refus.

Cas d'urgence absolue.

En cas d'urgence absolue, une demande d'autorisation n'est pas nécessaire ; mais dans de tels cas,
l'utilisation marocaine est tenue d'aviser immédiatement l'organisme du pays d'affiliation du travailleur
au moyen du formulaire n° SE 350-19.

N.B. - Les dispositions décrites aux 2°, 3° et 4° ci-dessus sont également valables en sens inverse.

Je vous rappelle simplement que la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc tenant lieu
"d'institution d'affiliation" pour le compte des compagnies d'assurances intéressées, c'est-à-dire que
devront être adressés parles caisses françaises de résidence des assurés marocains tous les dossiers
médicaux, demande de prolongation du service des prestations, etc...

C'est également elle qui délivrera les formulaires habilitant les caisses françaises à prendre en charge
pour le compte des compagnies marocaines les victimes d'accidents du travail survenus au Maroc.

Bien entendu, les correspondances échangées par les caisses françaises avec l'organisme de liaison
marocaine devront comporter le rappel des indications nécessaires à l'identification de l'employeur
marocain et de la compagnie d'assurances chargée de la réparation de l'accident.

5° Remboursement des prestations en nature dues au titre de la législation sur les accidents
du travail et les maladies professionnelles (articles 65 et 66 de l'arrangement administratif) :

a) Principe :

Les prestations en nature servies par la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc pour le compte
des institutions françaises d'affiliation lui seront remboursées par lesdites institutions sur la base des
dépenses réelles mais dans la limite des tarifs français pratiqués en matière d'accidents du travail.
Toutes correspondances devront être échangées directement la caisse française compétente et
l'organisme de liaison marocain pour établir ces remboursements.

b) Paiement :

Les fonds correspondant à ces règlements devront passer par l'intermédiaire des deux centralisateurs
avec une périodicité trimestrielle.
A cet effet, à la fin de chaque trimestre, la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc adressera à
chaque caisse française débitrice une demande de remboursement accompagnée des justifications
nécessaires.

Chaque organisme compétent, au vue de ces indications, adressera dans les meilleurs délais la liste des
remboursements lui incombant pour le trimestre écoulé. Il consignera ces renseignements sur un
bordereau établi à l'aide du formulaire n° SE 350-20 et adressera ce bordereau en double exemplaire
au centre de Sécurité Sociale des travailleurs migrants en même temps que la somme correspondante.

L'organisme de liaison français versera à son homologue marocain, deux mois au plus tard après
l'expiration du trimestre sur lequel portent les remboursements demandés, le total des sommes ainsi
réglées par les Caisses Primaires françaises, accompagné d'un exemplaire des bordereaux
correspondants.

N.B. - En sens inverse, les demandes de remboursement appuyées de justifications devront être
envoyées à la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc par les institutions françaises de résidence
des victimes d'accidents du travail survenus au Maroc.

Les bordereaux de remboursement émis par l'organisme de liaison marocain devront compter dans la
colonne prévue à cet effet le nom de l'institution de résidence française ayant demandé le
remboursement : ce renseignement sera en effet indispensable au centre de Sécurité Sociale des
travailleurs migrants pour opérer la répartition des sommes reçues de l'organisme de liaison marocain
entre les diverses caisses françaises intéressées ; en même temps qu'il procédera à cette répartition, le
centre devra répercuter sur les institutions françaises les renseignements contenus dans le bordereau
qu'il aura reçu de la Caisse national marocaine et notamment les observations qui pourraient y être
consignées.

6° Remboursement des frais de gestion et de contrôle médical et administratif :

L'article 67 de l'arrangement administratif prévoit que ces remboursements s'effectueront sur


justifications. Les modalités de règlement de ces frais devront être les mêmes que celles applicables
pour le remboursement des soins de santé décrit au 5° ci-dessus ; le même bordereau trimestriel établi
sur formulaire n° SE 350-20 pourra donc décompter les remboursements de frais de gestion et de
contrôle médical et administratif comme les remboursements portant sur les prestations en nature
elles-mêmes.

Remarque : cas de rechute.

Dans le cas de rechute visé à l'article 62 de l'arrangement administratif, les dispositions ci-dessus
figurant aux 4°? 5° et 6° sont applicables.

B - PRESTATIONS EN ESPECES (article 30 de la convention)

Les prestations en espèces de l'incapacité temporaire sont versées directement aux travailleur intéressé
de France au Maroc et inversement par la caisse compétente du pays d'affiliation.

Ce versement s'effectue au moyen d'un mandat poste individuel (article 69 de l'arrangement


administratif).

1° Période couverte par l'attestation n° SE 35°-15 :

La caisse d'affiliation qui délivre l'attestation n° SE 350-15 se prononce à la fois sur le maintien du
droit aux prestations en nature et aux prestations en espèces (article 68, alinéa 1, de l'arrangement
administratif).

2° Prolongation du service des prestations au-delà de la période couverte la l'attestation n°


SE 350-15 :
Alors que pour la période initiale la procédure adoptée ne faisait pas appel au concours de la caisse du
pays de la nouvelle résidence, il n'en est pas de même en cas de prolongation de ladite période.

Conformément à l'article 68 de l'arrangement administratif, c'est à l'institution de résidence en effet,


que le travailleur doit adresser sa demande de prolongation du service des prestations en espèces et
c'est elle qui fait procéder à l'examen de l'intéressé par son contrôle médical puis qui transmet
l'ensemble du dossier à la caisse d'affiliation de l'autre pays.

Dès réception du dossier, l'organisme d'affiliation prend sa décision au vu de l'avis motivé de son
contrôle médical et la notifie à l'intéressé au moyen d'un formulaire n° SE 350-21, copie de la
notification étant envoyée par ailleurs à l'institution de résidence.

3° Rechute :

Dans le cas de rechute visé à l'article 62 de l'arrangement administratif, la décision d'octroi des
prestations en espèces est notifiée à l'intéressé sur le formulaire n° SE 350-17 (article 62 de
l'arrangement administratif) et les indemnités versées dans les conditions prévues aux articles 30 de la
convention et 69 de l'arrangement administratif.

4° Frais de contrôle administratif et médical résultant de l'application de l'article 30 de la


convention :

Pour le remboursement de ces frais (article 70 de l'arrangement administratif) qui, le plus souvent,
seront confondus avec ceux visés à l'article 67 de l'arrangement administratif, il sera fait application
des dispositions figurant au A. 6° ci-dessus. Un remboursement trimestriel sera donc opéré et le même
formulaire n° SE 350-20 utilisé.

5° Statistiques :

Conformément à l'article 71 de l'arrangement administratif, chacune des caisses débitrices des


prestations en espèces doit envoyer trimestriellement aux deux organismes de liaison marocain et
français une statistique des indemnités journalières versées aux travailleurs ayant transféré leur
résidence ou victimes de rechutes dans l'autre pays.

A cette fin, la caisse utilise le formulaire n° SE 350-22 annexé au présent arrangement administratif.

Ce formulaire indique le nombre des bénéficiaires, le nombre de jours indemnisés et le montant total,
exprimé en francs ou dirhams, des indemnités versées au cours du trimestre.

Pour la tenue de ces statistiques, les formulaires n° SE 350-15, SE 350-17 et SE 350-21 seront utilisés.

C - CAS PARTICULIERS DE L'ENQUETE LEGALE AU MAROC

Lorsqu'un travailleur marocain, victime d'un accident du travail en France a regagné son pays avant
exécution de l'enquête, ou bien encore en cas d'accident mortel d'un travailleur dont les ayants droit
résident au Maroc, il est indispensable d'effectuer l'enquête légale.

Cette enquête a été confiée d'un commun accord, à l'issue d'échanges de vues franco-marocains, aux
autorités administratives marocaines étant précisé qu'en l'occurrence il s'agira de l'inspecteur du travail
ou, à défaut, de l'autorité locale ou d'un agent assermenté.

Ces autorités seront saisies par l'intermédiaire de la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc à
laquelle l'organisme français compétent devra adresser la demande d'enquête accompagnée de
l'imprimé prévu par la législation française.

II - Rentes d'accidents du travail.


A - INTRODUCTION ET INSTRUCTION DES DEMANDES (articles 72 - 75 de
l'arrangement administratif).

L'organisme compétent pour recevoir la demande et l'instruire est, aux termes des articles 72 et 73 de
l'arrangement administratif "l'institution compétente du pays sous la législation duquel l'accident du
travail ou la maladie professionnelle est survenu ou a été constatée" (la Caisse Primaire de Sécurité
Sociale du côté français). Aucun formulaire spécial n'est prévu dans le cadre de la convention pour
introduire cette demande : elle peut être adressée directement par l'intéressé par simple lettre à la
Caisse Primaire de Sécurité Sociale compétente ; elle peut également être envoyée par l'intermédiaire
de la caisse de résidence du demandeur (la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc).

En vertu des dispositions de la législation française, la caisse compétente doit, d'ailleurs procéder
spontanément à l'examen des droits des intéressés, dans toute la mesure où elle dispose des éléments
d'appréciation.

D'une manière générale, les formalités à accomplir sont celles fixées par la législation qu'applique
l'institution débitrice (fourniture à la caisse des pièces médicales justificatives établissant notamment
la relation de cause à effet entre l'accident et le décès ou l'état d'incapacité permanente, etc...).

De même, les modalités d'exercice de l'action en révision de la rente pour aggravation ou atténuation
de l'état d'infirmité sont celles fixées par la législation que l'institution débitrice est chargée
d'appliquer.

Lorsque la caisse a fixé le montant de la rente en tenant compte, pour l'appréciation du degré
d'incapacité permanente résultant de l'accident, des accidents antérieurs survenus éventuellement sous
la législation de l'autre Etat (article 31 de la convention), elle notifie sa décision au demandeur et
envoie copie de cette notification à la caisse de résidence de l'intéressé (article 75 de l'arrangement
administratif).

L'article 32 de la convention générale stipule qu'en cas d'accident suivi de mort, la rente due au
conjoint survivant est éventuellement répartie entre les bénéficiaires également et définitivement, dans
les conditions prévues par le statut personnel de la victime (pluralité d'épouses) ; le terme
"définitivement" signifie que la répartition est faite une fois pour toutes et n'est pas influencée par le
décès ultérieur d'une des bénéficiaires.

B - PAIEMENT DES RENTES D'ACCIDENTS DU TRAVAIL ET DE MALADIES


PROFESSIONNELLES (article 76 de l'arrangement administratif)

Les arrérages des rentes d'accidents du travail et de maladies professionnelles sont versés directement
par les institutions débitrices aux titulaires résidant dans l'autre pays au moyen d'un mandat individuel.

La statistique trimestrielle prévue à l'article 76 de l'arrangement administratif doit regrouper


l'ensemble des paiements d'arrérages effectués au cours du trimestre à destination du Maroc, même si
leur date d'attribution est antérieure au 1er janvier 1967.

Cette statistique est établie sur le formulaire n° SE 350-22, partie 2, par les soins de l'institution
débitrice de la caisse régionale du côté français).

C - CONTROLE ADMINISTRATIF ET MEDICAL (articles 77 et 80).

L'institution du lieu de résidence du titulaire de la rente est l'organisme compétent pour effectuer le
contrôle administratif et médical de l'intéressé.

Les frais de contrôle sont à la charge de la caisse qui le demande. Ils sont remboursés sur justification
à la demande de l'institution qui l'a effectué sans qu'aucune périodicité ou formalité particulière soit
imposée pour ses règlements.

III - Maladies professionnelles - Dispositions particulières.


A - PREMIERE CONSTATATION D'UNE MALADIE PROFESSIONNELLE

1° Détermination de l'organisme compétent

Si un travailleur marocain qui a exercé successivement au Maroc puis en France, un emploi


susceptible de provoquer une maladie professionnelle déterminée, vient à être atteint de cette maladie
et qu'une réparation est susceptible d'être accordée en vertu de la législation des deux Etats,
l'organisme qui devra prendre en charge la rente due à l'intéressé est la caisse compétente française,
puisque c'est en France que l'emploi en cause aura été exercé en dernier lieu (article 34 de la
convention).

En conséquence, l'article 81 de l'arrangement administratif prévoit que la déclaration de maladie


professionnelle doit être adressée à cet organisme soit directement, soit par l'intermédiaire de la caisse
du lieu de résidence de la victime ou de ses ayants droit.

Remarque - La règle énoncée à l'article 34 de la convention est tempérée, en ce qui concerne les
pneumoconioses sclérogènes (silicose, asbestose [ 1] ), par les dispositions exceptionnelles de l'article
80 et de l'article 83 de l'arrangement administratif, dont il sera question plus loin.

(1) Ces indications vaudront en ce qui concerne le France pour la sidérose lorsque le projet de tableau
en cours sera intervenu.

2° Détermination du droit à réparation

Le droit à réparation de la maladie professionnelle constatée s'apprécie dans les termes de la


législation que l'organisme compétent, tel que défini ci-dessus, est chargé d'appliquer : la victime doit
donc remplir les conditions prévues par cette législation.

A cet égard, l'article 79 de l'arrangement administratif précise que "lorsque la législation de l'un des
pays subordonne le bénéfice des prestations de maladie professionnelle à la condition que la maladie
considérés ait été constatée médicalement pour la première fois sur son territoire, cette condition est
réputée remplie lorsque ladite maladie a été constatée pour la première fois sur le territoire de l'autre
pays".

Dans l'exemple choisi (réparation à la charge de la France), il est donc sans importance que la maladie
considérée ait été constatée médicalement pour la première fois en France ou au Maroc, sous réserve,
bien entendu, de la confirmation, par le contrôle médical et, le cas échéant, pour les maladies
professionnelles visées ci-dessus, par le médecin agréé en matière de pneumoconiose ou le collège de
trois médecins, de cette première constatation médicale, dans les conditions prévues par la législation
française.

Si, malgré les dispositions des articles 79 et s'il y a lieu 80 de l'arrangement administratif, la victime
ou ses survivants ne satisfont pas aux conditions prévues par la législation applicable, l'organisme
compétent (français) notifie à la victime (ou à ses survivants) sa décision de rejet dans laquelle sont
indiquées notamment les conditions qui font défaut pour l'ouverture du droit aux prestations, les voies
et délais de recours et la transmission de sa déclaration à la caisse compétente de l'autre pays (caisse
nationale de Sécurité Sociale du Maroc).

En même temps, il transmet à cette dernière la déclaration de maladie professionnelle et les pièces qui
l'accompagnent ainsi qu'une copie de la notification ci-dessus, en vue de permettre à ladite caisse
d'examiner à son tour les droits de la victime au regard de sa propre législation.

Au cas où la victime introduirait un recours contre la décision de rejet prise par l'organisme français,
celui-ci devrait en informer la caisse marocaine et lui faire connaître ultérieurement la décision
définitive intervenue (article 82 de l'arrangement administratif).

Application des articles 80 et 83 de l'arrangement : cas particulier des pneumoconioses sclérogènes


(silicose et asbestose) (1).
(1) Ultérieurement sidérose.

L'article 80 complété par l'article 83 contient une disposition exceptionnelle dans un accord
international de Sécurité Sociale. Cette disposition, limitée aux maladies professionnelles précitées,
permet, mais seulement dans la mesure où cela est nécessaire pour l'examen de la condition de durée
d'exposition au risque, de prendre en considération des périodes d'exposition à ce risque en France et
au Maroc.

Dans ce cas, et s'il s'agit d'un travailleur marocain occupé en dernier lieu en France dans l'emploi
susceptible de provoquer sa maladie, c'est l'institution française compétente en la matière qui servira à
l'intéressé ou à ses ayants droit, quelle que soit leur résidence, l'intégralité des avantages prévus par la
législation qu'elle applique.

La caisse française en cause demandera chaque année à la Caisse nationale de Sécurité Sociale du
Maroc le remboursement de la part d'arrérages incombant à l'organisme chérifien compétent en
application de la répartition à laquelle il est procédé comme il est dit aux articles 80 et 83 de
l'arrangement administratif.

Bien qu'aucun modèle de formulaire n'ait été arrêté par les autorités compétentes des deux pays pour
procéder au calcul de cette répartition, il y aura lieu d'appliquer immédiatement les dispositions de
l'article 83 aux cas qui pourront se présenter.

En conséquence, l'institution française chargée du service de la rente de maladie professionnelle


procédera au décompte des périodes d'assurance vieillesse accomplies auprès des organismes français
par l'intéressé. Elle demandera en même temps à la Caisse nationale de Sécurité Sociale chérifienne de
lui donner les renseignements équivalents pour les périodes d'activité accomplies au Maroc. Au vu de
ces indications certifiées exactes par les institutions compétentes en matière de vieillesse des deux
pays, elle procédera aux opérations décrites aux 3° et 4° de l'article 83 de l'arrangement administratif.

B. AGGRAVATION D'UNE MALADIE PROFESSIONNELLE ANTERIEUREMENT


REPAREE DANS L'AUTRE PAYS.

L'article 35 de la convention n'appelle aucune remarque de caractère général.

J'attire toutefois votre attention sur une erreur matérielle contenue dans le deuxième alinéa de l'article
86 de l'arrangement administratif qu'il convient de rectifier ; les dispositions de l'article 76 de cet
arrangement qui institue un paiement direct des rentes étant applicables au versement des suppléments
dus en cas d'aggravation de maladie professionnelle, ces suppléments devront bien entendu, être réglés
directement par mandat individuel : les deux organismes centralisateurs seront simplement informés
de ces paiements (statistique trimestrielle établie sur le formulaire n° SE 350-22) sans qu'il y ait lieu de
faire passer les fonds par leur intermédiaire.

N.B. : Pour les parties II et III de ce chapitre consacrées aux rentes d'accidents du travail et de
maladies professionnelles, il conviendra de même que pour les périodes d'incapacité temporaire visées
à la partie I du même chapitre, de considérer la Caisse nationale de Sécurité Sociale du Maroc comme
l'institution compétente marocaine correspondante attitrée des diverses institutions françaises.

Il est rappelé, par ailleurs, que les titulaires de rentes françaises d'accidents du travail ou de maladies
professionnelles qui transfèrent leur résidence de France au Maroc perdent le droit aux prestations en
nature de l'assurance maladie autres que celles accordées pour les conséquences de l'accident ou de la
maladie professionnelle.

TITRE III - DISPOSITIONS DIVERSES

1° Instructions financières :
a) Les articles 36 et 37 de la convention avaient prévu le passage des flux financiers résultant
notamment de l'application de la convention par les organismes centralisateurs désignés des
deux côtés.

Cette disposition a finalement été assouplie lors de la mise au point de l'arrangement administratif
dans le souci d'accélérer les paiements : il a été décidé d'un commun accord que certaines prestations
(indemnités journalières, avantages de vieillesse, rentes d'accidents du travail...) feraient l'objet d'un
paiement direct assorti simplement d'une information statistique des deux centralisateurs.

J'insiste particulièrement sur l'importance fondamentale qui s'attache à l'envoi régulier par les
institutions débitrices aux organismes de liaison des deux pays de toutes les statistiques prévues par
l'arrangement administratif et les formulaires annexes.

En effet, ces statistiques qui doivent être envoyées à la fin de chaque trimestre civil, servirent, du côté
français, à fixer le montant des transferts de cotisations vieillesse autorisés du Maroc vers la France en
application du protocole financier n° 3.

b) Toutes instructions vous ont été données, je le rappelle par la circulaire n° 102 S.S. du 10
décembre 1966 (annexe VII) pour l'application du protocole n° 3 (annexe IV) visé à l'article 38
de la convention et de l'arrangement financier du 1er décembre 1966 (annexe VI).

2° Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d'allocations familiales lorsque le


débiteur réside au Maroc.

Aucune disposition prévoyant le recouvrement de cotisations dues à une institution de l'un des pays
sur le territoire de l'autre ne figure dans la convention franco-marocaine de Sécurité Sociale.

Cependant, l'article 41 de le convention prévoit, que pour l'application de ladite convention et des
législations de Sécurité Sociale de l'autre Etat. "Les autorités compétentes et les organismes de
Sécurité Sociale des deux parties contractantes se prêteront leurs bons offices comme s'il s'agissait de
leur propre législation de Sécurité Sociale".

Cette entraide administrative dont le principe est ainsi posé s'étend aucun doute a la matière des
cotisations lorsque celles-ci sont dues à un organisme de Sécurité Sociale du premier Etat par un
débiteur résidant sur le territoire de l'autre Etat. Toutefois, cette entraide ne peut s'exercer que sur le
plan administratif, toute possibilité de recouvrement par la voie judiciaire sur la base de l'article 41
étant exclue.

La procédure prévue à l'article 41 peut donc être utilisée en matière de recouvrement de cotisations
ainsi qu'il suit :

L'autorité compétente à saisir du côté marocain est, conformément à l'article 39 de la convention, M.


Le ministre du Travail et des Affaires Sociales du Maroc à Rabat.

Du côté français, MM. Les directeurs régionaux pourront saisir directement les autorités marocaines
des cas qui leur seraient soumis par les unions de recouvrement. Grâce à cette entraide, MM. Les
directeurs régionaux pourront demander des renseignements et réclamer des enquêtes concernant les
débiteurs au ministère compétent. Ils pourront également demander aux autorités chérifiennes de bien
vouloir intervenir auprès du débiteur en l'invitant à se libérer de sa dette envers l'union française de
recouvrement créancière.

N.B. - Bien entendu, en dehors de cette procédure de recouvrement amiable, il est possible de recourir
au recouvrement par la voie judiciaire en application de la convention d'aide mutuelle judiciaire,
d'exequatur des jugements et d'extradition entre la France et le Maroc publiée au Journal officiel du 14
janvier 1960 dont le titre II consacré à l'exequatur figure à la fin de la présente brochure (annexe VIII).

3° Dispositions transitoires (art. 48 de la convention) :


L'article 48 de la convention a fixé les règles concernant la révision ou la liquidation de certaines
prestations ou encore la reprise de leur paiement en raison de l'entrée en vigueur des accords franco-
marocains. Ces dispositions n'appellent pas de commentaires particuliers.

SECONDE PARTIE

APPLICATION DES PROTOCOLES N° 1, 2 ET 3.

- 1-

Le protocole relatif à l'octroi de l'allocation aux vieux travailleurs salariés de la législation française
aux ressortissants marocains permet d'accorder l'allocation aux vieux travailleurs salariés aux
Marocains qui résident en France au moment de la demande de liquidation et de l'exporter s'ils
retournent par la suite au Maroc.

- 2-

Le protocole relatif au régime d'assurances sociales des étudiants consacre simplement la situation
actuelle : l'application du livre VI, titre 1er du Code de la Sécurité Sociale aux étudiants marocains est
confirmée et les autorités marocaines garantissent aux Français poursuivant leurs études au Maroc
l'égalité de traitement avec les étudiants marocains.

-3-

Pour l'application du protocole n° 3 relatif aux règlements financiers rattachés à des opérations de
Sécurité Sociale ou de prévoyance sociale et de l'arrangement financier du 1er décembre 1966, toutes
instructions vous ont déjà été données par la circulaire n° 102 S.S. du 30 décembre 1966 que vous
trouverez en annexe VII dans le présent fascicule.

J'appelle votre attention, enfin sur l'esprit de collaboration et d'entraide administrative qui doit régir les
rapports entre organismes de Sécurité Sociale des deux pays pour l'application des présents accords et
l'aplanissement des difficultés pratiques qui pourront apparaître.

J'attacherais notamment beaucoup de prix à ce que tous les efforts soient faits pour informer les
travailleurs marocains occupés en France des droits qui leur sont ainsi ouverts. Si certains retards
inhérents à la période de démarrage de tout nouveau système ne pourront être évités dans les débuts
d'application de la convention, il conviendrait cependant qu'ils soient réduits au maximum et que les
intéressés n'en subissent pas les conséquences.

Seules les questions de principe qui ne pourraient être résolues à l'aide des présentes instructions
devront m'être soumises (Division des relations internationales, service "Sécurité Sociale") en vue de
leur règlement.

Bien entendu, les directions techniques de mon département continueront à traiter comme par le passé,
les questions concernant les travailleurs non couverts par la convention générale.
Pour le Ministre et par délégation :
Le Directeur du Cabinet,
B. GUITTON.

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