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Alternatives Managériales Economiques

E-ISSN : 2665-7511
https://revues.imist.ma/?journal=AME
WAKO et al. /Revue AME Vol 3, No 3 (Juillet, 2021) 159-178

Pratique de l’audit interne et gestion des risques de crédit dans les IMF au
Cameroun : Mariage ou divorce
WAKO, M.R.D.1, TONYE, A.F.2, et MAKANI, S. R.3
1- Doctorante Ph.D, Laboratoire LAREMA, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université de
Dschang-Cameroun, Assistante à l’Institut Universitaire du Golfe de Guinée (IUG)
desiree200570@yahoo.fr.
2- Docteur Ph.D, Laboratoire LAREMA, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université de
Dschang-Cameroun, fridolin.tonye@yahoo.com.
3- Doctorant Ph.D, Laboratoire LAREMA, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université de
Dschang-Cameroun, makanisamuel18@gmail.com.

Date de soumission :15/06/2021 Date d’acceptation : 23/07/2021

Résumé :

L’audit interne constitue un fort sujet d’intérêt pour les études économiques contemporaines,
compte tenu de l'importance de cette fonction au niveau des IMF. L’audit interne remplit en effet
un rôle crucial dans une économie qui dépend largement des informations produites
indépendamment. Il garantit la sécurité des opérations au sein des IMF et préserve sa crédibilité
envers les parties prenantes.

L’objectif de cette étude est de vérifier, de manière exhaustive la relation étroite qui prévaut
entre l’audit interne et la gestion des risques de crédit, sachant que cette relation a une grande
importance au sein des IMF au Cameroun.

Pour atteindre notre objectif, nous avons adopté une approche hypothéticodéductive, réalisé une
enquête auprès de 48 IMF Camerounaises à partir d’un questionnaire.

Lors de l’analyse de nos données, nous avons procédé par une analyse descriptive, une analyse
factorielle, et une régression linéaire pas à pas. Il ressort de l’analyse que : l’audit interne, à
travers le contrôle interne (qualité du contrôle interne et l’objectivité de l’auditeur interne)
influence significativement, et de manière négative la gestion du risque de crédit (non
remboursement de crédit) ; les normes (qualité des normes) influencent négativement le taux
d’intérêt et au sein des IMF camerounaises.

Mots-clés : Audit interne, risque de crédit, contrôle interne, normes, objectivité de l’auditeur
interne.

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Internal audit practice and credit risk management in mfis in Cameroon:
Marriage or divorce

Abstract:

Internal audit is a strong topic of interest for contemporary economic studies, given the
importance of this function at the level of MFIs. Indeed, internal audit plays a crucial role in an
economy that depends largely on information produced independently. It ensures the security of
operations within MFIs and preserves credibility with stakeholders.

The purpose of this study is to comprehensively verify the close relationship between internal
audit and credit risk management, given that this relationship is of great importance within MFIs
in Cameroon.
To achieve our objective, we adopted a hypothetical-deductive approach and conducted a survey
of 48 Cameroonian MFIs using a questionnaire.

In analysing our data, we used descriptive analysis, factor analysis and stepwise linear regression.
The analysis shows that: internal audit, through internal control (quality of internal control and
objectivity of the internal auditor) significantly influences, and in a negative way, credit risk
management (non-repayment of credit); standards (quality of standards) negatively influence the
interest rate and within Cameroonian MFIs.

Key-words: Internal audit, credit risk, internal control, standards, objectivity of the internal
auditor.

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Introduction :

Dans la sous-région d’Afrique Centrale en général et au Cameroun en particulier, les IMF ont
connu une expansion importante. D’après l’enquête statistique de la Cobac (2002), le secteur de
la micro finance camerounais occupe une place prépondérante en zone CEMAC. Il concentre 67%
du nombre total des IMF, 72% du nombre total des guichets, 70% du total des membres clients,
69% de l’encours des dépôts et 82% de l’encours brut des crédits (Voukeng, 2016).

Malgré cette position de leader dans la sous-région de l’Afrique Centrale, le secteur de la micro
finance camerounais en occurrence souffre de graves dysfonctionnements (Kobou et al., 2009).
La qualité du portefeuille des IMF s’est beaucoup dégradée: les créances douteuses sont passées
de 23,114 milliards de FCFA à 35,553 milliards de FCFA sur la période d’enquête. Elles
représentent plus du quart des encours accordés à la clientèle en décembre 2008 (MINEFI, 2011).
Ces créances douteuses sont liées aux risques de crédit du fait de non remboursement en partie
ou en totalité de ce dernier. C’est la raison pour laquelle on observe un fort taux d’impayés qui
peut compromettre, non seulement la viabilité mais aussi la pérennité des IMF. Il devient alors
évident que la viabilité des IMF, de même que la sécurité des épargnants dépendent de la
technique de gestion des impayés.

C’est dans cet élan que Bomba et Mees (2006), précisent qu’au Cameroun les statistiques
indiquent que l’importance des IMF est relativement modeste, le taux de pénétration est de 7%,
le volume d’épargne représente 6% du total national et les crédits 4,5% des chiffres nationaux.
Ce constat date de 2000 et est confirmé par les résultats de l’enquête sur l’emploi et le secteur
informel au Cameroun (INS, 2016). En outre les IMF sont généralement reconnus comme le
moteur de la croissance économique, leur survit et leur développement devient une condition
préalable à la compétitivité nationale, international et à la croissance économique de l’état.

Cependant, il est impératif pour les IMF de connaître les sources des risques afin de les anticiper.
C’est dans cette même lignée que Consop (2001), affirme que : « le risque est omniprésent,
multiforme, il concerne tous les collaborateurs de l’entreprise et bien sûr la direction générale
mais aussi les actionnaires au niveau du risque globale de l’entreprise, le combattre concerne
tous les acteurs ». Les plus récurant dans notre contexte sont entre autre: le risque de marché
(dû aux variations des prix des matières premières, des taux de change et rendement), le risque
de crédit (dû à l’incapacité des emprunteurs à rembourser leurs dettes. Il se rencontre
majoritairement dans les industries bancaires), le risque de liquidité (qui est le risque de ne pas
posséder suffisamment de fonds), le risque opérationnel (dû à l’erreur du personnel, fraudes, bris
du système informatique), le risque de change et bien d’autres.

D’après la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale Cobac (2011, p.47), Au 31 décembre 2011,
les créances en souffrance sont ressorties à 427,5 milliards, contre 392,5 milliards en 2010, en
hausse de 8,9 %. Elles sont constituées à 81,3 % de créances douteuses et à 16,8 % de créances
impayées. Nzongang et al. (2010, p.2), précisent que le portefeuille de crédits dans une institution
financière et plus particulièrement dans les IMF représente parfois plus de 70% des actifs et est

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donc la principale source de production. Nous pouvons donc comprendre l’ampleur du risque qui
caractérise les opérations de micro finance dans cette région.

Il est fort remarquable que ces dix dernières années, les IMF de deuxième catégorie au Cameroun
traversent une crise qui se solde parfois par la fermeture de certaines d’entre elles. Une analyse
minutieuse de ces cas a révélé que certaines de ces institutions avaient tellement accumulé les
impayés, avec pour corolaire l’augmentation des charges d’exploitations dues à l’importance des
dotations aux provisions et des frais de recouvrements.

La preuve est que plusieurs de nos IMF continuent à être confrontés à de sérieux problèmes de
gestion de risque caractérisés par une multitude de fléaux qui les entourent. Dès lors, l’objet de
notre étude porte sur l’apport de l’audit interne dans la gestion des risques de crédit dans les IMF
au Cameroun. De cet objet découle la question principale de recherche suivante : dans quelle
mesure l’audit interne contribue-t-il à l’efficacité du processus de gestion des risques de crédit
dans les IMF au Cameroun ? Plus précisément, la pratique de l’audit dans les IMF permet-elle de
prévoir les risques de crédit?

L’objectif poursuivi par ce papier est de présenter l’effet que peut avoir les pratiques de l’audit
interne dans la gestion des risques de crédit dans les IMF Camerounaises. Cet objectif nous
permet, dans un premier temps de faire une revue de la littérature, dans un second temps de
présenter l’approche méthodologique et en fin de présenter les résultats des analyses.

1. Revue de la littérature : approche conceptuelle de l’audit interne et de la gestion des risques


de crédit

1.1. Audit interne

L’audit peut se définir comme « un processus conçu pour estimer la crédibilité de l’information
contenue dans les états financiers de l’entreprise » (Humphrey et al., 1997). L’audit est analysé
classiquement en termes économiques (Jensen and Mekling 1976) s’affirmant comme une
activité réductrice des coûts d’agences.

L’audit interne, qui est l’une des composantes de l’audit, a vu se succéder plusieurs définitions.
Mais, la définition officielle et la plus reconnue est celle de (l’Institut Français de l’audit et du
Contrôle Interne) l’IFACI et IIA (juin 1999). Elles définissent l’audit interne comme « une activité
indépendante et objective qui permet de donner à une organisation une assurance sur le degré
de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de
la valeur ajoutée. Il aide l’organisation à atteindre ses objectifs en évaluant par une approche
systémique et méthodique, ses processus de management des risques de contrôle et de
gouvernement d’entreprise en faisant des propositions pour renforcer son efficacité ».

Pour Bouquin (1991) l’audit interne constitue l’activité qui applique en toute indépendance des
procédures cohérentes et des normes d’examen en vue d’évaluer l’adéquation, la pertinence, la

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sécurité et le fonctionnement de tout ou partie des actions menées dans une organisation par
référence à des normes.

1.2. Les indicateurs d’évaluation ou de mesure de l’audit interne

1.2.1. Missions de l’audit interne

La mission de l’audit interne est d’accroitre et préserver la valeur de l’organisation en donnant


avec objectivité une assurance des conseils et des points de vue fondés sur une approche par les
risques ; aider l’organisation à atteindre ses objectifs, contribue à la mise en place du processus
de management des risques, formuler des recommandations pour améliorer leurs efficacités. La
réalisation de cette mission repose sur la mise en place de l’ensemble des dispositions obligatoires
et recommandées du CRIPP (Cadre de Référence International des Pratiques Professionnelles).

Ces dispositions obligatoires sont entre autres :


- La définition.
- Les principes fondamentaux pour la pratique professionnelle de l’audit interne.
- Le code de déontologie.
- Les normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne.

Le respect de ces dispositions est nécessaire et essentiel pour une pratique de professionnelle de
l’audit interne. Elles sont élaborées selon un processus de diligence raisonnable qui inclut une
consultation publique pour la prise en compte des avis des parties prenantes.

1.2.2. Les objectifs de l’audit interne

L’objectif de l’audit interne est d’assister les membres de l’entreprise dans l’exercice
efficace de leurs responsabilités en proposant des avis, des recommandations concernant les
activités examinées ainsi qu’à améliorer le fonctionnement de l’entreprise sans que l’auditeur
prenne lui-même de décisions.

Une étude menée par le National Conférence Board Industriels (NCBI) sur le programme de l’audit
interne auprès de 155 organisations a déterminée cinq principaux objectifs de l’audit interne :
- Déterminer le caractère adéquat du système de contrôle.
- Enquêter sur la conformité aux politiques et procédures organisationnelles.
- Vérifier l’existence des actifs, d’assurer que les garanties appropriées pour les actifs soient
maintenues pour prévenir ou découvrir la fraude.
- Vérifier la fiabilité du système comptable et le reporting.
- Signaler les conclusions à la direction et recommander des mesures correctives si nécessaires.
(IFACI).

1.3. Concept de risque

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Le concept de risque est aujourd’hui d’usage courant et fait l’objet des méthodes de gestion du
risque. Par ailleurs, avec l’évolution du contexte économique et de l’environnement, plusieurs
définitions se sont succédé. Persais (2003), précise que le risque fait partie de l’univers des
entrepreneurs. Il est inhérent à toute décision : « décider ses choisir, en univers incertain
notamment, c’est prendre le risque en espérant que le choix s’avérera a postériori judicieux ». De
plus, l’IFACI définit le risque comme étant « un ensemble d’aléas susceptibles d’avoir des
conséquences négatives sur une entité et dont le contrôle interne et l’audit ont notamment pour
mission d’assurer autant que peut la maitrise » (Renard, 2010). Pour Moreau (2002), le risque
peut être défini comme : « la menace qu’un évènement, une action ou une inaction affecte la
capacité de l’entreprise à atteindre ses objectifs stratégiques et compromettre la création de la
valeur ».

Knight (1921) distingue ainsi deux types de risques : le risque pur et le risque spéculatif.
 Le risque pur : est une combinaison de la probabilité ou fréquence d’un évènement et de
sa conséquence qui peut être positive ou négative. Leur caractérisation résulte
essentiellement d’évènement hors contrôle de l’entreprise. Il est également appelé risque
opérationnel par exemples : les fraudes internes ou externes de la part de la clientèle, les
incendies, les intempéries, les détournements, condamnations et dysfonctionnement.
 Le risque spéculatif : est un risque auxquels l’entreprise s’expose volontairement et qui
résulte des décisions de l’entreprise par exemple : investir sur un actif financier, spéculer
sur les taux de change. Les conséquences de ses types de risque peuvent être positives ou
négatives. Il est encore appelé risque financier.

1.3.1. Le risque de crédit

Khoybadiop (2014), présente le risque de crédit comme étant celui afférent aux opérations de
crédit dans une IMF. Il se manifeste par le non-respect des engagements liés au contrat de prêt
de la part du client. Dans certains cas, il est constaté que cette défaillance est due à des
évènements majeurs, notamment les pertes subies par le client dans l’exercice de son activité. Ce
qui le conduit à ne plus pouvoir honorer ses responsabilités. Cependant, la nouvelle
réglementation bancaire relative aux fonds propres introduite par les accords de Bâle II impose
aux banques de développer leurs propres modèles d’évaluation des risques de crédit afin
d’évaluer leur besoin en fonds propres. Nous pouvons ainsi assimiler ce risque au risque de
défaillance.

En octroyant le crédit, les IMF courent essentiellement deux catégories de risque (Ogoubihi et
Soglohoun, 2010) :
- Le risque de perte définitif du capital prêté : Ce type de risque est fonction de la nature des
crédits accordés et spécifique à la qualité du client. Le risque d’insolvabilité constitue un
danger pour le banquier car ce dernier n’est pas un assureur pour lequel le sinistre constitue
un évènement normal et statistiquement prévisible.
- Le risque d’iliquidité : C’est un risque pour le banquier que le débiteur honore ses
engagements au-delà de l’échéance prévue. Ce risque peut être dû d’une part à la défaillance

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du débiteur de rembourser le crédit à l’échéance, et d’autre part aux non observations par
l’IMF de la règle des échéances. En matière de risque de crédit Roncali (2001), distingue deux
types : Le risque de défaillance el le risque de dégradation de la valeur de la créance.

1.4. Processus de gestion et de maîtrise des risques

L’enjeu majeur des entreprises et des organisations est la maitrise des risques cela passe par
plusieurs moyens, stratégies afin de mieux gérer les risques. Afin d’arriver à ses fin l’entreprise
doit pouvoir desceller les origines de ses risques cela passe par trois étapes nous avons entre
autres l’identification des risques, l’évaluation des risques et les traitements des risques.

1.4.1. L’identification des risques

Les risques ne peuvent être gérés que dès lors qu’ils ont été identifiés. La recherche de risque se
fait par un processus d’identification des risques qui a pour objectif de découvrir tous les risques
susceptibles de contrarier la réalisation des objectifs de l’entité. Par ailleurs, l’identification des
risques s’effectue par le canal des techniques dont nous citons des exemples : Le sondage,
organiser une table ronde, l’analyse de scénario, l’enquête, les interviews ou faire remplir un
questionnaire (Paul et al., 2007).

1.4.2. L’évaluation des risques et traitements de risques

Pour l’évaluation des risques, il convient pour un début d’identifier les risques afin de les classer
ou les hiérarchiser afin de définir les mesures de contrôle à mettre en place. Une fois les risques
évalués ils doivent être traités. Cette étape permet de choisir les plans d’actions les plus efficaces
adaptés à l’organisation pour maintenir les risques dans les limites acceptables. Toute fois
plusieurs limites peuvent être envisagées : la réduction, le transfert, la suppression ou
l’acceptation d’un risque. Le choix de traitement s’effectue notamment en arbitrant entre les
opportunités à saisir et le coût des mesures de traitement du risque, prenant en compte leurs
effets possibles sur l’occurrence ou les conséquences du risque.

1.5. La théorie de la contingence et organisation

La théorie de la contingence stipule l’existence d’une différence entre les organisations et l’effet
de l’absence de structures formelles idéales. Mais, elle met en exergue l’état d’éléments du
contexte qui influent sur les structures et les mouvements internes de l’organisation. Ceci
conditionne la performance des entités qui sont contraient de faire correspondre ces éléments.
Pour pallient aux limites de la théorie de la contingence (Child, 1972 ; Pfeffer et Salancik, 1978),
insistent sur la contingence structurelle qui stipule que l’assortiment du milieu oblige
l’ordonnance des structures. Mais, les gestionnaires peuvent contribuer à l’adaptation de
l’entreprise à son environnement à travers la prise de décision. Dans le même ordre d’idées,
Pfeffer et Salancik (1978), présentent la vision de la dépendance envers les ressources. Ils
observent que l’environnement est une réalité subjective sur laquelle les gestionnaires n’ont
aucun pouvoir.

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1.6. Le contrôle interne et la gestion du portefeuille de prêt

Parmi les éléments susceptibles de réduit les risques de crédit dans les IMF, nous avons l’audit
interne qui est considéré comme le contrôle du contrôle interne (Renard, 2010), puis le contrôle
interne proprement dit. Ces outils sont considérés comme les éléments nécessaires à la gestion
des risques de crédit par certains chercheurs à l’instar de Mammeri et Mejouar (2013), qui ont
montré dans leurs travaux de recherche que l’audit interne, considéré comme une activité
indépendante apporte des conseils et une assurance objective. Ziani (2014), montre que les
répondants dans son étude sont bien conscients du nouveau rôle que doit jouer l’audit interne.

Ce dernier représente l’assurance de l’existence d’un système efficace de contrôle interne à


travers sa veille sur les points suivants : veiller que le conseil d’administration est conscient de ses
responsabilités dans la mise en place du système de contrôle interne, informer le niveau
administratif.

En tenant compte du contexte de notre étude, nous sommes amenés à formuler l’hypothèse
suivante :
H1 : Plus le contrôle interne est efficace, plus il a une influence positive sur la gestion du
portefeuille de prêt

1.7. Normes de l’audit interne et taux d’intérêt

Dans une perspective de croissance (Binks et Ennew, 1996), ont constaté que les jeunes
entreprises à forte croissance ont plus de difficulté à obtenir des capitaux que les grandes
entreprises, fautes de transparence de l’information sur les entreprises affichant une forte
croissance. Lehman et Neuberger (2002), révèlent que l’asymétrie de l’information est de plus en
plus remarquée dans le cas des IMF. Ceci, notamment dans les pays en développement où le droit
de propriété est mal protégé, les personnes ainsi que les entrepreneurs ayant tendance à garder
la confidentialité de leurs informations pour leurs propres utilités dans le but de profiter des
avantages qui en découle.

Iguerin et Skumar (2007), montrent que pour une organisation de micro finance, gérer le risque
est étroitement lié à la gestion de l’information et plus particulièrement à l’asymétrie
d’informations entre prêteur et emprunteur.

En nous basant sur les résultats et des études de recherches sus exposées, nous proposons de
tester l’hypothèse selon laquelle :
H2 : Une bonne application des normes de l’audit interne à une influence significative sur des
taux d’intérêt.

1.8. L’objectivité de l’auditeur et le non remboursement de crédit

Une fonction d’audit interne efficace est capable de diriger une inspection laborieuse et un
contrôle rigoureux en vue de garantir le respect des normes de l’activité des IMF instauré par la

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Banque Centrale et protéger les intérêts des clients et parties prenantes. (Al-Twaijry et al., 2003),
ont adopté les normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne (ISPPIA)
comme guide pour en déterminer l’efficacité. Tandis que d’autres (Mihret et Yismaw, 2007; Arena
et Azzone, 2009; Ahmad et al., 2009), ont développé leurs propres modèles. Schneider (2003), a
mentionné que l’objectivité est un élément clé de l’efficacité de l’audit interne.

Les auditeurs internes doivent être objectifs dans l’exercice de leurs fonctions. En outre, les
activités d’audit interne doivent être libres de toute ingérence (IIA, 2012, Sec. 1100. A1) et les
auditeurs internes doivent avoir une attitude impartiale, objective et éviter tout conflit d’intérêts
(IIA, 2012, Sec. 1120). L’objectivité se définit comme une attitude impartiale, dépourvue de
préjugés, qui garantit la qualité des travaux menés par l’auditeur sans compromis (IFACI, 2013).
Ainsi la troisième hypothèse est formulée comme il suit :
H3 : L’objectivité de l’auditeur interne influence le non remboursement de crédit

2. Démarche méthodologique

2.1. Les données et caractéristiques de l’échantillon

Les données utilisées sont primaires, elles ont été collectées à l’aide d’un questionnaire auto
administré auprès d’un échantillon constitué de 48 IMF camerounaises. L’échantillon est formé
par choix raisonné à partir de la population des IMF des villes de Douala, Yaoundé, et Bafoussam
ou étaient concentrées les différentes cibles d’étude. Par la suite, le logiciel SPSS a été utilisé pour
analyser les données.

Dans le cadre de ce travail, notre échantillon final compte 48 IMF Camerounaises. Nous avons
retenu leur forme juridique, le secteur d’activité, le nombre d’employés et le nombre d’année
d’existence de l’entreprise.

2.2. Variables et construction du modèle économétrique

2.2.1. Présentation du modèle économétrique et des variables

Notre modèle économétrique est le suivant :


RIS_CRE= β0 + β1Xi + ↋i (1) I = 1, 2,…, 10

Avec Xi les variables explicatives ; β1, les coefficients de Régression ; β0 le terme constant et ↋i, le
terme d’erreur. Ces équations peuvent être traduites ainsi qu’il suit :
RIS_CRE= β0 + β1AUD_INTi + ↋i
RIS_CRE = β0 + β1CON_INTi + β2NORMi + β3 AUBJAUD i + ↋i avec
RIS_CRE = Risque de Crédit, AUD_INT = Audit Interne, CON_INT = Contrôle Interne, NORM =
Normes, AUBJAUD = Objectivité de l’auditeur interne.

L’équation (2) a été estimée à partir de la régression linéaire multiple par la méthode des
moindres carrés ordinaires.

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2.3. Opérationnalisation des variables

En partant des hypothèses que nous avons émises, nous allons opérationnaliser chacune des
variables ce qui nous facilitera l’analyse des hypothèses. L’opérationnalisation conjointe de ses
variables se fera dans les tableaux ci-dessus.

✓ Variable dépendante « les risques de crédit »

Tableau 1 : Mesure de la variable dépendante


Concepts Dimensions Variables Indicateurs Mesures Auteurs
Ratio de rendement (Return on Bénéfice net sur fonds
Assets :ROA) propre.
Portefeuille Ratio de Rentabilité financière Bénéfice net sur total actif.
de prêt (Return on Equity : ROE) Capital dû des crédits ayant
Le Ratio de portefeuille à risque des remboursements en
(PAR) retard sur encours crédit
Wakungelani
Opération avec la clientèle
Risque de Yumba (2016)
sur le total du bilan.
Risque crédit Voukeng
Taux Liquidité plus solde de
(2016)
d’intérêt Ratio de liquidité trésorerie prêteur
Ratio de distribution de crédit Sur l’exigibilité plus solde
de trésorerie emprunteur
Non Ratio solvabilité
Crédit sur dépôt, fonds
rembourse Ratio de Levier
propres sur total actif
ment Ratio de crédit /dépôt
Source : Les auteurs

✓ Variable indépendante (Audit interne)


Tableau 2 : Mesure des variables indépendante
Concepts Dimensions Variables Indicateurs Mesures Auteurs
Dispositif de Evaluation des risques. Niveau de risque résiduel.
contrôle Mise à jour des procédures Fréquence des mises à
interne jour des procédures
Respects des normes d’audit. Nombre d’avertissement
Normes Les critères de fonctionnement de Nombre de sanctions Essotissina P
l’audit interne endossées (2013)
Risque Audit interne
Gestion saine de l’entreprise Niveau de maîtrise des Ziani A (2013)
Objectivité Corroboration des explications opérations. Feghali et
de fournies par la direction générale Assurance dans la Matta (2018,
l’auditeur à partir des éléments probants. surveillance des risques p.16)
interne Protection du patrimoine
Maîtrise des risques
Source : Les auteurs
3. Résultats de l’analyse de données

L’exposition des résultats sortis de l’analyse des données à travers le logiciel SPSS constitue l’objet
de cette partie. De même, nous avons fait une estimation du modèle de régression linéaire par la
MCO, afin d’avoir une confirmation ou non de la validation de nos hypothèses de base.

3.1. Résultats de l’analyse factorielle de la fiabilité des items

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L’indicateur qui permet de mesurer la fiabilité d’un ensemble d’items supposées concourir à la
mesure un phénomène est appelé l’Apha de Crombach. La valeur du coefficient d’alpha est
comprise entre 0 et 1. Plus les valeurs d’alpha de Cronbach des items sont élevées, plus le
phénomène est représenté par ses items. Nunnally (1967), détermine que, pour une étude,
l’alpha est acceptable si la valeur est comprise entre 0,6 et 0,8.
Tableau 3 : Alpha de Cronbach pour l’ensemble des variables
Alpha de Cronbach Nombre d’éléments
0,603 18
Source : Base de données
A partir de ce tableau 3, on constate que la fiabilité de la cohérence interne est acceptable (avec
un alpha de Cronbach de 0,603).

3.2. Indentification des dimensions du risque de crédit (variables explicatives)

L’objectif ici est de repérer l’ensemble des facteurs extraits qui expliquent à 50% ou plus la totalité
de l’information.

3.2.1. Le portefeuille de prêt


Tableau 4 : Indice de KMO et test de Barlett (portefeuille de prêt)
Mesure de précision de l’échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin. 0,667
Khi-deux approximé 77,494
Test de sphéricité de Bartlett Ddl 10
Signification de Bartlett 0,000
Source : Les auteurs à partir de la base de données
La lecture du tableau 4 indique que la valeur de l’échelle est égale à 0,667. Elle présente que la
relation entre les items de la variable portefeuille de prêt est satisfaisante. Alors, selon Kaiser et
Rice (1974), les items peuvent être factorisés à partir du moment où cette valeur du KMO est
supérieur à 0,5.
Tableau 5 : Le tableau de la variance totale expliquée du portefeuille de prêt
Extraction Sommes des Somme des carrés des facteurs
Valeurs propres initiales carrés des facteurs retenus retenus pour la rotation
Composante Total % de la % Total % de la % Total % de la %
variance cumulés variance cumulés variance cumulés
1 1,770 58,994 58,994 1,770 58,994 58,994 1,634 54,453 54,453
2 1,141 38,038 97,032 1,141 38,038 97,032 1,277 42,579 97,032
3 0,089 2,968 100,000
Source : Les auteurs
Le tableau 5 de variance totale expliquée présente une solution à deux dimensions en présentant
les facteurs qui résument le plus d’informations. Ces facteurs accroissent à 97,032% la variance
totale. Hair et al. (2006), recommandent généralement d’arrêter l’extraction des facteurs lorsque
60% de la variance cumulée a été extraite. Cette variance cumulée expose que la diminution des
variables à deux composantes permet de retenir l’essentiel du phénomène mesuré par les trois
variables perceptuelles initiales.

3.2.2. Taux d’intérêt

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Concernant les indicateurs taux d’intérêt, nous les avons mesurés avec deux items à savoir : la
distribution de crédit et le ratio de couverture des risques. Le tableau suivant permet de ressortir
l’indice de KMO et du test de Barlett.
Tableau 6 : Indice de KMO et test de Barlett (taux d’intérêt)
Mesure de précision de l’échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin. 0,630
Khi-deux approximé 52,664
Test de sphéricité de Bartlett Ddl 10
Signification de Bartlett 0,000
Source : Les auteurs à partir de la base de données SPSS

Il en ressort de ce tableau 6 que l’indice de KMO qui représente 0,630 est bon, et supérieur à 0,5
d’où les items peuvent être factorisables selon Kaiser. Nous pouvons donc constater que nos
données se prêtent à une analyse factorielle.
Tableau 7 : Variance totale expliquée du taux d’intérêt
Composante Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs
retenus
Total % de la % cumulés Total % de la % cumulés
variance variance
1 1,828 91,404 91,404 1,828 91,404 91,404
2 0,172 8,596 100,000
Source : Les auteurs à partie de la base de données SPSS

Il ressort de ce tableau 7 de variance totale expliquée une solution unidimensionnelle et


présentant le facteur qui résume le plus d’informations. Ce facteur amplifie à 91,404% la
variance totale. Cette variance cumulée indique que la réduction de la variable à une
composante permet de conserver l’essentiel du phénomène.

3.2.3. Non Remboursement

Concernant le non remboursement, nous les avons mesurés à partir de trois items à savoir :
l’engagement vis-à-vis de trésorerie, le ratio de solvabilité de l’entreprise, le ratio de dépôt crédit.
Figure 1 : Indice de KMO et test de Barlett (Non remboursement)
Mesure de précision de l’échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin. 0,793
Khi-deux approximé 73,343
Test de sphéricité de Bartlett Ddl 6
Signification de Bartlett 0,000
Source : Les auteurs à partir de la base de données SPSS
Il ressort du tableau 7 ci-dessus que l’indice de KMO est de 0,793 (bon) et le test de Barlett est
significatif à 6%. Il est donc possible de procéder à une analyse factorielle.
Tableau 8 : Tableau de la variance total expliqué du non remboursement
Composante Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs
retenus
Total % de la % cumulés Total % de la % cumulés
variance variance
1 1,900 63,318 63,318 1,900 63,318 63,318
2 0,996 33,209 96,528
3 0,104 3,472 100,000

Revue ame, Vol 3, No 3 (Juillet, 2021) 159-178 Page 170


Source : Les auteurs à partir de la base de données SPSS

La lecture du tableau 8 de variance expliquée donne une solution à une dimension comme celle
qui résume le plus d’informations. Ce facteur amplifie à 63,318% la variance totale.

3.3. Indentification des dimensions de l’audit interne

3.3.1. Indentification des dimensions de l’audit interne (normes)

Concernant les normes nous avons mesuré par cinq items à savoir la formation des auditeurs
interne le nombre d’année d’expérience en tant qu’auditeur, les outils informatiques, les
demandes d’explications les sanctions. Elles sont illustrées dans les tableaux ci-après :
Tableau 9 : Indice de KMO et test de Barlett (les normes)
Mesure de précision de l’échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin. 0,500
Khi-deux approximé 22,785
Test de sphéricité de Bartlett Ddl 1
Signification de Bartlett 0,000
Source : Les auteurs à partir de la base de données

La lecture du tableau 9 ci-dessus montre que l’indice de KMO est de 0,500 (bon) et le test de
Barlett est significatif à 5%. Il est donc possible de procéder à une analyse factorielle.

Tableau 10 : Variance totale expliquée des normes de l’audit interne


Composante Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs
retenus
Total % de la % cumulés Total % de la % cumulés
variance variance
1 1,628 81,382 81,382 1,628 81,382 81,382
2 ,372 18,618 100,000
Source : Base de données SPSS
Le tableau 10 de la variance expliquée donne une solution unidimensionnelle, en présentant une
dimension comme celle qui résume le plus d’informations. Ce facteur amplifie à 81,382% la
variance totale.

3.3.2. Indentification des dimensions de l’audit interne (contrôle interne)

Nous l’avons mesuré à partir de quatre items que sont : le manuel de procédure fonctionnel,
l’inscription des procédures internes dans le manuel ensuite le statut des auditeurs interne enfin
le service d’audit interne distinct. Le tableau suivant résume les résultats de KMO et de Barlett.

Tableau 11 : Indice de KMO et test de Barlett du contrôle interne


Mesure de précision de l’échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin. 0,510
Khi-deux approximé 63,884
Test de sphéricité de Bartlett Ddl 10
Signification de Bartlett 0,000
Source : Base de données

Revue ame, Vol 3, No 3 (Juillet, 2021) 159-178 Page 171


A partir de ce tableau 11, on constate que l’indice de KMO est égal à 0,510, ce qui est bon.
Cependant supérieur à 0,5 d’où les items peuvent être factorisables selon Kaiser. Nous pouvons
donc constater que nos données se prêtent à une analyse factorielle. D’où ce tableau.

Tableau 12 : Variance totale expliquée du contrôle interne


Somme des carrés des
Extraction Sommes des carrés
Valeurs propres initiales facteurs retenus pour la
des facteurs retenus
rotation
Composante % de la % % de la % % de la %
Total Total Total
variance cumulés variance cumulés variance cumulés
1 1,303 32,565 32,565 1,303 32,565 32,565 1,297 32,413 32,413
2 1,058 26,450 59,014 1,058 26,450 59,014 1,064 26,601 59,014
3 0,900 22,512 81,526
4 0,739 18,474 100,00
Méthode d’extraction : Analyse en composantes principales.
Source : Base de données SPSS

Le tableau 12 de la variance expliquée donne une solution qui présente deux dimensions comme
celles qui résument le plus d’informations. Ces facteurs amplifient à 59,014% la variance totale.
Cette variance cumulée indique que la réduction des items à deux dimensions permet de
conserver l’essentiel du phénomène mesuré par les quatre.

3.3.3. Indentification des dimensions de l’audit interne (bonne gouvernance)

Ce test est présenté dans le tableau ci-dessous :

Tableau 13 : Indice de KMO et test de Barlett (bonne gouvernance)


Mesure de précision de l’échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin. 0,766
Khi-deux approximé 6,767
Test de sphéricité de Bartlett Ddl 6
Signification de Bartlett 0,000
Source : Base de données SPSS

Cet indice a pour échelle 0,766. Elle indique que la corrélation entre les items de la variable
indicateurs « bonne gouvernance » est satisfaisante. Selon Kaiser et Rice, (1974), les items
peuvent être factorisés dès que la valeur du KMO dépasse 0,5. Nous pouvons donc constater que
nos données se prêtent à une analyse factorielle.

Tableau 14 : Variance totale expliquée de l’objectivité de l’audit interne


Somme des carrés des
Extraction Sommes des carrés
facteurs retenus pour la
Valeurs propres initiales des facteurs retenus
rotation
Composante % de la % % de la % % de la %
Total Total Total
variance cumulés variance cumulés variance cumulés
1 1,347 33,679 33,679 1,347 33,679 33,679 1,340 33,502 33,502
2 1,142 28,539 62,218 1,142 28,539 62,218 1,149 28,716 62,218
3 0,864 21,611 83,829
4 0,647 16,171 100,000

Revue ame, Vol 3, No 3 (Juillet, 2021) 159-178 Page 172


Source : Base de données SPSS

Ce tableau 14 donne deux solutions qui résume le plus d’informations. Ces facteurs amplifient à
62,218% la variance totale.

3.4. Résultats de la régression, tests d’hypothèses et argumentation

Il convient de rappeler que dans cette section, pour pourvoir établir et présenter les résultats de
la régression, il sera question pour nous en priorité de reconstruire le modèle économétrique,
cette fois-ci avec les variables retenues uniquement dans l’analyse factorielle, ce qui nous
permettra de tester nos hypothèses et d’argumenter.

Tableau 15 : Récapitulatif des facteurs de notre modèle d’étude


Variables Facteurs
Qualité du contrôle interne
Contrôle interne
Objectivité du contrôle interne
AUDIT
AUDIT Normes Qualité des normes
INTERNE
Objectivité l’auditeur interne 1
Objectivité de l’auditeur interne
Objectivité de l’auditeur interne 2
Portefeuille 1-1
Portefeuille de prêt
RISQUE DE Portefeuille -1
RISQUE
CREDIT Taux d’intérêt Taux d’intérêt 1-1
Non remboursement Non remboursement 1-1
Source : Les auteurs

De ce qui précède, étant donné que nous avons deux axes qui ont été retenus après
rotation de la variable dépendante, notre modèle économétrique est le suivant :
1ère Dimension : PORTFE1-1t = β0 + β1QLITE CONTIN1-1t + β2OBJTI CONTIN2-1t +↋t
2eme Dimension : PORTFE2-1t = β3+ β1QLITE CONTIN1-1t + β4OBJTI CONTIN2-1t +↋t
3eme Dimension : TAUINT1-1t = θ0 + θ1QLITE NORMES1-1 +λt
4eme Dimension : NOREM1-1t = b0 + b1OBJAUD 1-1t + b2 OBJAUD 2-1t +Vt

PORTFE : Portefeuille de prêt, CONTIN : Contrôle interne, TAUINT : Taux d’intérêt, NOREM : Non
remboursement, OBJAUD : Objectivité auditeur interne, NORMES : Normes

3.4.1. Validation du modèle analytique

Dans cette partie, nous allons davantage nous appesantir sur les relations entre les deux variables
de notre recherche : la gestion des risques de crédit (portefeuille de prêt non remboursement et
taux des) et l’audit interne des IMF. Se faisant, pour atteindre notre objectif, nous avons effectué
une estimation les paramètres par la méthode des moindres carrées ordinaires consigné dans les
tableaux 16 et 17 suivants.

Tableau 16 : Estimateur des paramètres par la méthode des moindres carrées ordinaires
Risque de crédit
Risque de porte feuille
Portefeuille (PORTFE1-1) Portefeuille (PORTFE2-1)

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A SE Bêta T SIG A SE Bêta T SIG
Constante 4,558E-017 0,211 0,000 0,000*** 2,156E-016 ,101 0,000 ,000***
-
Qualité Contin1-1t - 0,109 0,127 0,190 0,856 0,006** -0,687 ,111 -6,372 ,000***
Contrôle ,708
Interne OBJ Contin2-1t -0,539 0,124 -0,597 -4,783 0,000*** 0,516 ,115 ,316 3,013 ,004**
R= 0.749 R=750
R- deux = 0,622 R- deux= 0,562
R-deux ajusté = 0,593 R-deux ajusté = 0,510
F = 11,34 P = 0,012* F =12,34 P = 0,003**
***: significativité au seuil de 1%, **: significativité au seuil de 5%, *: significativité au seuil de 10%
Source : Base de données SPSS

Tableau 17 : Estimateur des paramètres par la méthode des moindres carrées


Risque de crédit
Risque de taux d’intérêt Risque de non remboursement
Taux d’interet1-1 Non remboursement1-1
A SE Bêta T SIG A SE Bêta T SIG
Constante 2,994E-017 0,101 0,000 0,000*** 2, 239E-017 0,0983 000 0,000***
Normes QLITE NORMES1-1 -0,43 0,121 -042 -0,352 0,072* - - - - -
Objectivité de OBJAUD1_1-1 _ _ _ _ _ -0,032 0,94 0,032 0,342 0,034*
l’audit interne OBJAUD2-1 - - - - - -0,015 0,99 -105 -1,062 0,094*
R= 0.890 R= 0,792
R-deux= 0,709 R-deux = 0,628
R-deux ajusté = 0,613 R-deux ajusté = 0,583
F = 3,34 P = 0,002** F=17,42 P = 0,000***
***: significativité au seuil de 1%, **: significativité au seuil de 5%, *: significativité au seuil de 10%
Source : Base de données SPSS

Les tableaux de régression ci-dessus sont les synthèses des différentes régressions linéaires
correspondantes aux variables qui permettent d’analyser le risque des crédits au sein des IMF.
Ils font apparaitre quatre axes nous permettant de décrire la variable dépendante (la qualité du
portefeuille ; l’objectivité du portefeuille ; la qualité du taux d’intérêt et l’objectivité du non
remboursement), qui ont été retenu après rotation de la matrice des composantes.

A la lecture des tableaux 15 et 17, la variable (constante) représentant les facteurs non spécifiés
à une valeur positive et significative au seuil de 1% au niveau de la qualité et objectivité du
portefeuille de prêt, et au niveau de la qualité du taux d’intérêt et l’objectivité du non
remboursement. De même la statistique de Fisher a une valeur positive avec un R2 = 62,2% pour
la qualité du portefeuille 1, R2 = 56,2% pour l’objectivité du portefeuille 2, R2 = 70,9% pour la
qualité du taux d’intérêt et R2 = 62,8 pour l’objectivité du non remboursement.

Nous notons également sept variables significatives sur les 10 au total, respectivement d’un seuil
de 5% et de 1%. On en conclut que l’ensemble des variables prisent en compte dans notre modèle
explique à 62,2% l’objectivité du portefeuille, à 56,2 %, l’objectivité du taux d’intérêt, à 62,8%
l’objectivité du non remboursement et à 70,9% la qualité des taux d’intérêts des IMF
camerounaises.

3.5. Tests des hypothèses et discussions de l’influence de l’audit interne sur la gestion des
risques de crédit dans les IMF au Cameroun

Revue ame, Vol 3, No 3 (Juillet, 2021) 159-178 Page 174


Il convient, à partir des tableaux 16 et 17 de synthèse ci-dessus, de dire si les variables
indépendantes, ont une influence significative ou pas sur la variable dépendante et d’en préciser
également le sens de l’influence.

3.5.1. Le contrôle interne

Soit l’hypothèse suivante « Plus le contrôle interne est efficace, plus il a une influence positive
sur la gestion du portefeuille de prêt », pour la tester, nous avons tout d’abord effectué l’analyse
factorielle en composante principale qui a permis de retenir deux dimensions chacune expliquant
au mieux l’utilisation de ces outils et après l’analyse de régression. Après les analyses, Nous
pouvons dire que la dimension « qualité du contrôle interne » est significative au seuil de 5%
lorsque le risque de l’EMF est mesuré par le premier facteur portefeuille de prêt1. En plus, le
coefficient alpha est négative = - 0 ,109. Cela suppose que plus la qualité du contrôle interne est
bonne, plus elle diminue le risque lié au portefeuille de prêt des EMF.

A côté de la dimension qualité du contrôle interne nous avons l’objectivité du contrôle interne
qui est significative au seuil de 1% pour la qualité du portefeuille 1 avec alpha = - 0,539. Cela
suppose que plus les IMF camerounaises utilisent le contrôle interne moins leur portefeuille de
prêt est risqué. Il en est de même pour le portefeuille de prêt 2 qui est significatif à un seuil de
1%. Ainsi l’utilisation du contrôle interne influence significativement le risque de crédit
(portefeuille de prêt).

Ce résultat corrobore avec ceux réalise par Chekroun (2014), qui dans une enquête menée sur les
institutions financières Algériennes déclare que malgré que les fonctions d’audits interne n’ont
pas encore fait la moitié du chemin pour donner leur pleine mesure, elles ont apporté une vraie
valeur à l’amélioration du système de contrôle interne en terme d’efficacité et d’efficience dans
la gestion des risques de crédit. Ces résultats nous permettent de valider l’hypothèse H1 suivant
la quelle : « Plus le contrôle interne est efficace, plus il a une influence positive sur la gestion du
portefeuille de prêt ».

3.5.2. Normes

Pour mieux expliquer l’utilisation des normes, nous avons retenus un facteur ou dimension. Il
ressort du tableau 17 que le coefficient alpha = - 0,43, ce qui met en relief une relation négative
entre la qualité des normes et le taux d’intérêt. Autrement dit, la dimension est significative avec
le R-deux = 0,709. Ceci résulterait du fait que l’application des normes à un impact sur la qualité
du taux d’intérêt autrement dit l’application des normes de l’audit interne favorisent beaucoup
plus le bon fonctionnement des IMF et impact significativement le taux d’intérêt.

Nous nous pouvons donc conclure que l’utilisation et la qualité des normes de l’audit interne
appliqué par les IMF Camerounaises contribuent à la gestion des risques de crédits (taux d’intérêt)
ce résultat rejoint les travaux de Soglohoun et Ogoubihi (2010), qui a me mener une étude dans
le but de savoir si l’audit interne joue un rôle déterminant dans l’octroi de crédit a un taux

Revue ame, Vol 3, No 3 (Juillet, 2021) 159-178 Page 175


d’intérêt acceptable au sein des institutions financières béninoise et est arrivé à la conclusion
selon laquelle le service d’audit interne confirme l’effectivité des garanties reçue des client, et de
la mise en pratique des recommandations issues des missions d’audit par rapport aux taux
d’intérêt.

Tout ceci nous amène à valider l’hypothèse 2 suivant laquelle : « Une bonne application des
normes de l’audit interne à une influence significative sur des taux d’intérêt ».

3.5.3. Objectivité de l’auditeur interne

Les valeurs extraire dans le tableau 17 permettent de déduire l’existence d’une relation négative
et significative entre les facteurs de l’objectivité de l’audit interne et la dimension du non
remboursement avec le coefficient alpha = - 032. Ce qui d’écrit une relation inverse négative entre
les deux. Autrement dit, plus l’audit interne est objective moins le non remboursement est élevé.
Il est de même pour l’objectivité de l’audit interne avec alpha = - 105. Nonobstant, il convient de
préciser que cette relation est significative avec R-deux = 0,628. Ceci est dû au fait que beaucoup
de nos IMF utilisent au sein de leur organe des mesures de contrôle beaucoup plus spécifique.
Nous pouvons donc conclure que l’objectivité de l’auditeur interne contribue à la gestion des
risques de crédit (non remboursement de crédit) dans les IMF.

Ces résultats s’arriment à ceux de Feghali et Matta (2018), qui, en s’appuyant sur une étude
empirique menée auprès de soixante-huit auditeurs internes opérant dans des banques libanaises
est arrivé a affirmé que la gestion des risques de crédit à travers le non remboursement de crédit
est affectée par l’objectivité des auditeurs internes. Ces résultats nous permettent de valider
l’hypothèse H3.

Revue ame, Vol 3, No 3 (Juillet, 2021) 159-178 Page 176


Conclusion et perspectives :

Il était question pour nous dans ce travail de vérifier l’influence de l’audit interne sur la gestion
des risques de crédit dans les IMF. Pour parvenir à cet objectif, une analyse factorielle et la
régression linéaire ont été faite à la base des données obtenues à l’issue d’une enquête réalisée
auprès de 48 IMF camerounaises à partir d’un questionnaire.

Il ressort de l’analyse que : L’utilisation du contrôle interne influence significativement le risque


de crédit (portefeuille de prêt), l’application des normes à un impact sur la qualité du taux
d’intérêt, l’objectivité de l’auditeur interne contribue à la gestion des risques de crédit (non
remboursement de crédit) dans les IMF.

De manière générale, l’audit interne, à travers le contrôle interne, les normes et l’objectivité de
l’auditeur interne influencent significativement et de manière positive la gestion des risques de
crédit au sein des IMF camerounaises. Les résultats obtenus dans ce travail doivent servir de guide
pour les IMF. Car elles doivent faire les efforts de bien assurer les contrôles internes, de veiller à
la bonne application des normes et de s’assurer de l’objectivité des auditeurs internes.

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