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M.

le président, honorables membres du jury, mesdames et messieurs


Merci de me donner l’opportunité en ce jour de vous faire part de la substance de mes travaux de
recherche portants sur le thème : « LA GESTION DES RISQUES FINANCIERS ET
PERFORMANCE FINANCIERES DES MICROFINANCES AU CAMEROUN ».
Notre propos va s’articuler autour des quatre points suivants :

 Premièrement, contexte et problématique


 Deuxièmement, Objectif et hypothèse
 Troisièmement, Méthodologie et les résultats
 Et quatrièmement, les apports de l’étude et limites

1) Contexte et problématique

Depuis sa misent sur pied, les établissements de microfinance (EMF) connaissent des
avancées fulgurantes. Le fait de les attribuées des capacités de resocialisation et de
financement d’acteurs économiques exclus du circuit financier formel témoigne à suffisance
des apports de la microfinance au développement des pays en voie d’émergence.

Une évaluation du secteur de la microfinance en 2006 fait état d’un dynamisme remarquable des
activités, perçu par une vivacité de la concurrence qu’accompagne un taux de bancarisation de
l’ordre de 8 %. Cependant, en 2010, le rapport d’exercice de la COBAC fait mention d’un
accroissement des créances en souffrance à hauteur de 17,1 %, des créances douteuses en
progression de 23 % dans l’ensemble du secteur bancaire de la sous-région Afrique Centrale
BEAC (2006). Vingt ans après l’avènement de la microfinance, il y a lieu de questionner le
comment de ses performances.

En effet, de par la nature de leurs activités, les EMF s’exposent de façon permanente à des
risques pouvant entraîner des conséquences négatives sur les populations cibles bénéficiant de
leurs services. Servet (2005) place la gestion des risques au cœur des nouveaux défis à relever par
les EMF. Le risque est un élément incontournable dans la vie de l’entreprise. L’entreprise
moderne est exposée à des risques aussi diversifiés qu’élevés. Cette exposition est liée aux
évolutions techniques et industrielles, à l’accroissement de la part des exportations et
l’internationalisation des échanges économiques, aux innovations financières, à l’intensification

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des contraintes juridiques et à la complexité des technologies employées. Les risques en
microfinance sont regroupés en quatre catégories. La première catégorie regroupe les risques
opérationnels qui sont liés aux activités courantes de l’institution de Microfinance (IMF). La
deuxième catégorie rassemble les risques externes dont le contrôle échappe généralement à
l’IMF. La troisième catégorie de risques est liée à la gestion financière de l’IMF ; tandis que la
quatrième catégorie concerne les risques dits institutionnels Churchill, COSTER D (2001).

Parmi ces risques, les risques financiers sont les plus spécifiques à l'activité bancaire et financière
et plusieurs de ces risques font l'objet de suivi réglementaire M. ROUACH, G. NAULLEAU
(1998, 310).

Un risque financier est un risque de perdre de l’argent suite à une opération financière ou une
opération économique ayant une incidence financière (par exemple une vente à crédit ou en
devises étrangère).

Le risque financier est en droit à la notion de risque de défaillance liée au mode de


fonctionnement utilisé par l’entreprise. Il dépend de la structure financière de la société qui fait
référence à la proportion de dettes par rapport aux capitaux propres (levier financier,
dettes/capitaux propre). XAVIER DUCREUX (2008).

Les risques financiers correspondent aux différents risques inhérents aux activités bancaires et
financières, au sens large, et peuvent potentiellement concernés l'ensemble des agents
économiques. De par leurs activités essentiellement bancaires et financières, les banques et
institutions financières sont au premier rang des acteurs concernés par ces risques financiers.

Les risques financiers sont une préoccupation grandissante dans le monde entier. Compte tenu de
la conjoncture économique, toutes les entreprises, quelles que soient leur nature et leur taille,
cherchent à adopter un cadre robuste de gestion des risques financiers qui réponde aux exigences
réglementaires, facilite la prise de décision et rehausse leur performance financière Mohamed
Mokhtari (2018).

Une littérature importante s’intéresse à la notion de risque et de performance. Cette littérature


découle des travaux de Kwan et Eisenbeis (1995) pour les banques américaines, Altrnbas et Al

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(20014) pour les banques européennes, Heid et AL, (2004) pour les banques allemandes et
Godlewski (2004) pour les banques des pays en développement.

Les travaux antérieurs montrent un certain accord en ce qui concerne le lien entre les pratiques de
gestion des risques et la performance financière des organisations.

Les recherches de Nocco et Stulz (2006) montrent comment la gestion des risques crée de la
valeur pour les actionnaires. Ils présentent les avantages du dispositif de la gestion des risques.
Selon eux, la gestion des risques crée de la valeur pour l’entreprise et elle est un avantage
concurrentiel.

Les recherches de Giorgio Stefano Bertinetti, Elisa Cavezzali et Gloria Gardenal (2013) ont porté
sur l’impact de l’adoption de la gestion des risques sur la valeur de l’entreprise et sur les
déterminants du choix de la gestion des risques. Ils ont travaillé sur un échantillon de 200
entreprises, qui comportait à la fois des entreprises du secteur financier et non financier. Ils ont
trouvé que le management des risques impactait positivement la valeur des entreprises
européennes.

Les microfinances comme entité économique évoluent dans un environnement caractérisé par une
multitudes de risques financiers. Ils existent plusieurs types de risques financiers : risque de
crédit, de marché et de liquidité, Mike Goldberg et Éric Palladini (2010). Toutes fois, il est
difficile d’en dresser une liste définitive et exhaustive, dans la mesure où la globalisation
continue des économies, combinée à la précarité des prix et à la versatilité des taux d’intérêts, a
donné lieu à une considérable augmentation du nombre des sources des risques financiers que
doivent gérer et affronter les différents acteurs économiques.

Nous délimiterons notre étude aux deux risques majeurs financiers auxquels sont exposées les
microfinances aux Cameroun :

- Risque de liquidité

- Risque de crédit

Le contexte économique actuel est notamment marqué par l’internationalisation des activités et le
développement des marchés financiers. Une conjoncture qui ouvre la porte à l’augmentation des

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risques financiers de différentes natures. « Ces risques sont devenus un élément majeur à prendre
en compte par les directions financières et les directions générales des entreprises, notamment en
raison de leur difficulté à trouver des financements, à sécuriser les liquidités ou encore à faire
face à la volatilité exponentielle des taux de change et des prix des matières premières, analyse
Guillaume Devaux, associé Mazars en charge de la cellule financière et trésorerie d’entreprise. La
prise en compte des risques financiers et de leurs modes de gestion est donc actuellement au cœur
des préoccupations des dirigeants » Anne Del Pozo (2014).

Eu égard à ce qui précède, notre étude apportera les réponses aux questions suivantes :

Quel est l’impact de la gestion des risques financiers sur la performance financière des
microfinances au Cameroun ? autrement dit, comment une bonne gestion des risques de crédits
peut- elle améliorer la performance financière des microfinances camerounaise ? En d’autre
thème nous volons examiner si la gestion des risques de liquidité peut-elle améliorer la
performance financière des microfinances camerounaises ?

2) objectif et hypothèses

L’objectif général est d’analyser l’influence de la gestion des risques financiers sur la
performance financière des microfinances.

Pour atteindre cet objectif. Nous proposons les hypothèses suivantes :

- H1 : une bonne gestion de risque de crédit a un impact positif sur le chiffre d’affaires des
microfinances.
- H2 :la gestion des risques de liquidités à un impact positif sur la rentabilité financière

3) Méthodologie et résultat

Notre échantillon est constitué de trente-quatre (34) individus/ acteurs ayant accès aux
informations stratégiques sur la gestion de risque financiers au sein des EMF du Cameroun
rencontrées dans la ville de Yaoundé. La technique de sondage retenue est la stratification parce
qu’au sein des EMF camerounaises, on ne s’intéresse qu’aux acteurs susceptibles d’avoir accès
aux informations stratégiques, financière et comptables à savoir : Directeur général, Directeur
général adjoint, Comptables, Direction administratif et financier, Chargé de la clientèle, Directeur

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commerciale, Autres membres des direction techniques. L’instrument de collecte des données
utilisé dans le cadre de ce travail de recherche est le questionnaire.

Nos variables indépendantes sont la gestion de risque de crédit (existence d’un service de
renseignement financier pour s’informer de la santé financière et économique des clients au sein
de l’EMF, dispositions que prend EMF pour limiter le risque de crédit, type ou nature de la
garantie (maison, voiture etc.) exigé ou présentée par les EMF du Cameroun aux clients) la
gestion de risque de liquidité (la politique de couverture des risques de liquidité (analyse de la
trésorerie du client) disponible au sein de la microfinance, la qualité de résultat financier (bilan
comptable et compte de résultat) présenté par les clients aux EMF du Cameroun.)

Notre variable dépendante est la performance financière qui sera appréciée à travers les niveaux
du chiffre d’affaires, la rentabilité et la profitabilité.

Nous avons opté dans cette étude pour une recherche quantitative parce que : L’enquête
quantitative permet de mesurer des opinions ou des comportements. Elle permet également de
décrire les caractéristiques d’une population ayant une opinion ou un comportement particulier.
L’approche épistémologique envisagée est l’approche positiviste prenant appui sur une
démarche hypothético-déductive.

Nous avons jugé la régression linéaire comme la méthode d’analyse et d’estimation des
données la plus appropriée parce que non seulement notre variable dépendante qu’est la
performance financière des EMF camerounaises est de nature quantitative, et est analysée par des
indicateurs tous aussi quantitatifs que sont : le chiffre d’affaire, le rendement et la profitabilité.
La méthode économétrique retenue est celles des moindres carrés ordinaires.
Nous avons procédé à une analyse univariée et bivariée des données collectées sur le terrain.
L’Analyse univariée utilisant essentiellement la statistique descriptive et l’analyse bivariée qui
en fait usage par des tableaux croisés.
Les tests statistiques utilisés sont : Le test de STUDENT sur la significativité individuelle
de chaque variable indépendante sur la variable dépendante, et le test de FISHER sur la
significativité globale des variables indépendantes sur la variable dépendante.

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Nous avons eu recours à trois logiciels différents à savoir : SPSS (Statistical Package for
the Social Sciences) version 20, système compréhensif d’analyse de données, logiciel STATA
SE.14 et EXCEL version 7 noté simplement EXCEL.7.

M. le président, honorables membres du jury, mesdames et messieurs.

Au terme de nos investigations, nous sommes parvenus à diverses conclusions, dont les plus
importantes sont les suivantes :

Selon les résultats, il ressort que la gestion des risques a un impact positif sur la performance
financière des EMF du Cameroun

4) Apports et limites
Les enseignements de cette recherche sont de trois ordres :

Sur le plan managérial, cette étude va permettre aux EMF d’améliorer leur performance
financière.

Sur le plan scientifique le but principal de la science est d’assembler, de définir et de regrouper
les expériences dans l’option de comprendre leurs interrelations à partir desquelles des
généralisations peuvent être faites. En d’autres termes, à partir des interactions qui existent entre
les différents phénomènes, les lois et les principes peuvent être développés. La méthode
scientifique est donc l’approche la plus adéquate pour découvrir la vérité. Malgré le fait que la
méthode scientifique vise à découvrir la vérité elle ne peut intervenir dans la problématique des
valeurs, elle peut définir le canevas pour émettre un jugement de valeur.

Sur le plan académique cette étude constitue une base de recherche ou base d’éléments qui pourra
servir de tremplin pour des recherches futures auprès des étudiants néophytes dans la recherche

- Limites de l’étude

Les limites auxquelles nous avons fait face dans la réalisation de cette étude sont :

La limite est relative à la taille de l'échantillon et aussi à la spécificité de notre étude. En effet,
l’étude est menée auprès des microfinances de la ville de Yaoundé, avec pour objectif d’évaluer
l’impact de la gestion des risques sur la performance financière des EMF de la ville de Yaoundé.

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Dans ce contexte, l'échantillon est considéré comme étant de petite taille (34). Cet élément ne
permet pas immédiatement de généraliser les résultats de la présente recherche à l'ensemble de
régions qui abritent les EMF au Cameroun car il faut encore prendre en compte d’autres critères
ou d’autres éléments et donc les résultats obtenus doivent être interprétés avec prudence.
M. le président, madame et monsieur les membres du jury, Mesdames et Messieurs, nous vous
remercions de votre aimable attention durant le compte rendu de notre travail de recherche.

M. le président, nous vous remercions de nous avoir passé la parole, et nous nous en remettons au
jury que vous présidez pour des remarques qui sans nul doute contribueront à l’amélioration de ce
travail qui nous en sommes conscients est en soit limité.

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