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Redoute, 3 Suisses,.. .)
Vous savez que la fraude sur ces cartes a lieu dans les premières heures
suivant la perte ou le vol, avant que vous n'ayez le temps de contacter les
différents centres d'opposition.
Savez-vous que ces centres d'opposition vont vous demander le numéro
de ces cartes que précisément vous n'avez plus! Et connaissez-vous leurs
numéros d'appel? Savez-vous enfin que si vous effectuez vous-même une
opposition en cas de perte ou de vol d'une carte, vous ne recevrez en
règle générale aucune confirmation écrite de votre appel, vous dégageant
de toute responsabilité?

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Sommaire
En couverture : Pyramide du Louvre. LES INDUSTRIES DU VERRE
Architecte : LM. Pei. 5 Avant propos
Photo : Gérard Grenier. Jea n-Louis BEFFA (60)
6 Le verre plat. .. industrie mondiale
Crédits photographiques : Daniel M ELIN (64)
© Saint-Gobain : pages 12-14-15 -1 6 -18 -
19 - 20 - 21 - 24- 25 - 26- 28 - 29 - 30 - 31 - 38. 9 L'élaboration du verre et le procédé float
Laboratoire de Marcoussis, Centre de Roger GOBERT
recherches de la C.G.E., Service photo- 13 L'évolution des vitrages automobile
graphique : pages 44 - 45. Gil les COLAS
Noël Daum : pages 47 -50-54 -55 -59 -62 - 19 De la fenêi;re à la façade : un reflet de l'histoire du verre
63- 65. Jacques FREMAUX
©Gérard Klopp: pages 50 - 51 - 65. 23 La laine de verre et l'industrie de l'isolation
© Christoph Uhl : pages 47 - 51 .
© British Museum : pages 57 - 58
Michèle RAIN
Etienne Rollet : pages 68 - 69 - 72 - 73 - 77. 27 Vetrotex : la fibre de verre de renforcement
Pierre TRACOL
33 Les nouvelles applications verrières
La Jaune et la Rouge Alain ARNAU D (5 9)
N° 456 - JUIN/JUILLET 1990
37 Le verre dans l'emballage
Claude PICOT
Revue mensuelle de la Société amicale 39 Fibres optiques
des anciens élèves de l'Ecole polytechnique Jean-François CHARIOT (8 3), Patrice DESOM BRE (61)
5, rue Descartes, 75005 Paris
Tél. : 46.33.74.25
LE VERRE ET L'ART
Directeur de la publication : Henri Martre (47) 46 Au lecteur
Rédacteur en chef : Gérard Pilé (41) 47 La verrerie d'art
Secrétaire de rédaction : Michèle Lacroix Noël DAUM (30)
Prix du numéro : 20 F 56 L'empire r!Jmain, un «âge d'or» du verre
Numéro spécial : 60 F Gérard PILE (4 1)
Abonnement : France 21 OF - Etranger 250 F 60 Le vitrail
Membres de !'Association : promos 79 et Noël DAUM (30)
antér. : 80 F ; 80 à 83 : 60 F ; 84 à 86 : 40 F.
67 Les vitraux troyens au début de la Renaissance
Bureau des carrières : 12, rue de Poitiers, Jean ROLLET (46)
75007 Paris. Tél. : 45.48.41 .94. 71 Le funeste et merveilleux voyage de Liévin le vitrier autour de la
Autres annonces : 5, rue Descartes, cité de Troyes en Champagne
75005 Paris, Tél. : 46.33.74.25. Jean ROLLET (46)
Editeur : Société amicale des anciens élèves 79 Un peintry-verrier contemporain nous parle de son art
de l'Ecole polytechnique. Henri GUERI N
Publicité : Ofersop, M. Baratta, 8, bd Mont-
martre, 75009 Paris. Tél. : 48.24.93.39.
83 COURRIER
Fabrication : Editions de !'Aulne 84 VARIÉTÉS
Impression : lntergraphie
Commission paritaire n° 65 147
85 VIE DE L'ASSOCIATION
ISSN 0021-5554 86 Carnet polytechnicien
Tirage 13 200 90 Annonces du Bureau des carrières
96 Autres annonces 3
Aéronautique • Spatial ~ Télécommunications • Transports • NuçJ~
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INGENIERIE
- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre

AVANT-PROPOS

Jean-Louis BEFFA (60)


Président-directeur général
de la Compagnie de Saint-Gobain

E numéro spécial sur le verre verre creux pour l'emballage, le verre nalités toujours plus riches (par

C constitue une occasion par-


ticulièrement appropriée, et
que je salue, de mieux faire connaî-
a conquis sa place dans notre vie
quotidienne.
exemple vitrages actifs, chauffants,
bas-émissifs ou les verres pour l 'élec-
tronique). Ceci sans parler des hori-
tre ce matériau et, je l'espère, de Mais surtout, c'est à mon sens un zons qu'ouvriront un jour les tra-
communiquer notre enthousiasme matériau promis à un grand avenir. vaux actuels de recherche sur la struc-
sur des propriétés tout à fait uniques. Parmi les multiples propriétés et ture intime du verre.
qualités mécaniques, optiques, élec-
La fabrication du verre a connu au triques, thermiques, chimiques du Aujourd'hui permier verrier mon-
cours des siècles des évolutions verre, qui en font un matériau tout à dial, Saint-Gobain est, depuis son
nombreuses et des applications tou- fait moderne et bien placé dans la origine, il y a plus de trois cents ans,
jours plus diversifiées. Après la compétition à laquelle se livrent les étroitement associée à l'histoire de
canne à souffler du 2ème siècle avant matériaux technologiques, je me ce matériau en France et dans le
notre ère, les doges vénitiens du limiterai à mentionner trois atouts monde, à la grandeur de son passé et
xœme siècle et la création de la spécifiques aujourd'hui particuliè- à la construction de son avenir.
Manufacture Royale des Glaces de rement importants :
Saint-Gobain par Louis XIV, les - sa fabrication dépend de matières C'est donc tout naturellement qu'un
mutations de fabrication se sont premières bon marché et quasiment eertain nombre de responsables de
accélérées avec l'ère industrielle. inépuisables ; notre entreprise essaieront dans ces
L'abaissement continu du coût uni- - son caractère écologique lui donne colonnes de vous faire mieux décou-
taire de production de la glace de- un avantage qui peut être décisif. vrir les différents aspects du verre.
puis 150 ans constitue sans doute Peu polluant dans sa fabrication, il
l'un des plus éclatants exemples de est recyclable dans ses utilisations En vous souhaitant une bonne lec-
cette évolution d'un produit del' état et, en particulier, dans l'emballage. ture, il me reste à espérer que, parmi
de produit de luxe à son entrée pro- Isolant acoustique aussi bien que nos jeunes camarades, un plus grand
gressive sur les marchés de consom- thermique, c'est l'un des meilleurs nombre encore se découvriront une
mation de masse. Aujourd'hui, sous instruments de lutte contre le bruit ; vocation scientifique ou industrielle
ses multiples usages : verre plat pour - ses possibilités croissantes d'utili- pour développer les nombreuses et
le bâtiment et l'automobile, fibres sation comme substrat pour des prometteuses applications du verre.
pour le renforcement ou l'isolation, matériaux composites aux fonction-
• 5

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - -- - - - - Les industries du verre

LE VERRE PLAT ... INDUSTRIE MONDIALE

Daniel MELIN (64)


Directeur de la Branche Vitrage
de Saint-Gobain

façades de la Grande phistiquées qu 'ils épousent n'ont lement .. . Les écrans d'affichage de

L
ES
Arche, la Pyramide du Lou- plus rien à voir avec un plan. Les nos ordinateurs portables, de nos
vre, c'est évidemment du verrières des cockpits d'avions, c'est jeux électroniques, demain de nos
verre plat, tout comme les fenêtres aussi du verre plat en composites télévisions, c'est du verre plat avec
de nos maisons. Les pare-brise de quelquefois avec d'autres matériaux un traitement de surface qui en fait
nos voitures, c'est également du transparents. Les plaques chauffan- un matériau support de l'électroni-
verre plat, même si les formes so- tes des cuisinières, du verre plat éga- que ...

EUROPE
DE L'OUEST
5 200 KT
ZONE
PACIFIQUE
5 500 KT

AMERIQUE
LATINE
1 100 KT

RESTE DU MONDE
(Y COMPRIS PAYS DE L'EST)
3 500 KT
6

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - -- - - Les industries du verre
Le verre plat, matériau très ancien, a seuls 90 % de la production de vitra- de produire les pare-brise, les lunet-
su s'adapter aux évolutions techno- ges automobile. tes arrière, les glaces latérales qui
logiques au cours des millénaires de Le métier de verrier dans le verre sont au fil des années d'authentiques
son histoire. plat a plusieurs visages : éléments de design et font partie
Son marché mondial est de l'ordre • L'élaboration de grands plateaux intégrante du style du véhicule. Ces
de 20 milliards de dollars, réparti en de verre dans des usines très auto- productions se font dans des usines
trois grandes zones d'importance à matisées - les floats - où cependant évidemment très spécialisées, en
peu près égale : l'Europe - le plus les ordinateurs, les robots et les CAO liaison directe avec les clients qui
important marché sans même y largement présents n'ont pas encore sont les constructeurs automobiles.
annexer l'Europe del 'Est -, les Etats- remplacé le coup d' œil du chef de Le verrier intervient très tôt dans la
Unis, le Japon et la zone Pacifique. ligne ou l'expérience du concepteur vie du modèle, quasiment dès sa
La consommation de verre plat est de four. création sur l'épure du styliste. Le
très liée au pouvoir d'achat. Bien • La transformation de ces grands verrier et les bureaux d'étude du
sûr, les facteurs climatiques affec- plateaux en produits pour le Bâti- constructeur automobile échangent
tent la consommation de vitrage dans ment : doubles vitrages, verres de les données techniques désormais
l'habitat par leur influence sur le sécurité, feuilletés, trempés, verres en bandes de données CAO, pour
mode constructif - les pays froids réfléchissants, verres superisolants .. . préciser le dessin, la faisabilité et le
utilisent plus de vitrage que les pays Ces différentes opérations de trans- coût des vitrages envisagés.
d'Afrique -, mais avant tout, c'est le formation se font dans des usines Les produits verriers automobile ont
niveau de vie qui reste le paramètre proches des marchés car il faut avant considérablement changé. Pour s'en
essentiel : les surfaces d'habitation tout assurer au client le service dont convaincre, il suffit de se rappeler
sont plus grandes, les fenêtres plus il a besoin avec les produits répon- les pare-brise plats de la R4, celui
nombreuses, les produits utilisés plus dant à la demande. bombé mais très vertical de la DS
élaborés, dans les pays à fort pou- Dans un groupe comme Saint-Go- qui à l'époque faisait figure de nova-
voir d'achat. bain, ces opérations se font en filia- tion majeure, et de considérer les
Quant à l'autre grand marché du les pour donner plus de souplesse, vitrages très inclinés, très envelop-
vitrage, celui de l' Automobile, le permettre plus de rapidité d'adapta- pants, très affleurants sur la carros-
pouvoir d'achat en est le paramètre tion au marché et stimuler l'initia- serie, des derniers véhicules sortis
fondamental et il n'est pas difficile tive. par nos clients.
d'imaginer que le Japon, les Etats- •La transformation enfin de ces La surface vitrée du véhicule a aug-
Unis, l'Europe consomment à eux produits pour l 'Automobile. Ils ' agit menté régulièrement : 2,8 m 2 en

CONSOMMATION de VERRE PLAT et NIVEAU de VIE

consommation de verre plat


en kg / habitant 20 Benelux RFA

18 UK •
• •
16 • Finlande Suisse

14 • RDA
1 Suède •
Tchécoslovaquie Norvège
12 Bulgarie •
10
Hongrie

8 \
ologne • .
• , _ Roumanie
6
Youg •
4

2

Turquie
Portugal

•Brésil
o+-~~~-r~~~~+-~~~-+~~~~-+-~~~-+~~~---1

5 10 15 20 25 30
niveau de vie
en milliers de $ / habitant
7

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - -- - - - - - - - Les industries du verre
construit des usines en dehors du
Le Verre Plat en Europe de l'Ouest Royaume-Uni. Asahi - Japonais -
est maintenant en Europe et aux
Quelles destinations ? Etats-Unis.
Saint-Gobain, dès le début de ce
Immobilier neuf 30 % siècle, était présent en Allemagne,
en Italie, en Belgique, en Espagne et
en France. Saint-Gobain était aussi
très tôt en Amérique du Sud.
Produits Le métier, à l'évidence, est mondial.
spéciaux 4 % Le N°1 en est aujourd'hui Pilking-
ton avec sa filiale américaine Lof.
Casse 4 % Le Groupe Saint-Gobain est en
Rénovation deuxième position, quasiment à
et aménagement égalité avec PPG. Asahi, a une taille
intérieur 37 % plus faible mais sa croissance aux
Etats-Unis, par l'acquisition d' AFG,
Automobile 25 % lui donnera une dimension analogue
à celle de Pilkington. Ford Glass
ensuite - division verre du construc-
5 200 000 tonnes teur automobile - a une bonne taille
aux Etats-Unis. Enfin, Guardian aux
Etats-Unis, NSG au Japon, SIV en
1980, presque 4 m 2 aujourd'hui. produits pour l'électronique, vitro- Europe sont les autres protagonistes
Cette consommation supplémentaire céramiques douées de propriétés auxquels il faudra bientôt - sans doute
ne saurait déplaire au verrier mais spéciales de dilatation, de compac- - ajouter les «combinats» des pays
elle n'a été rendue possible que par tion ... Ces produits sont spéciaux de l'Est.
un effort technologique sans précé- par leur composition verrière et Jeu mondial donc, mais jeu dans
dent. Dans ce métier, les investisse- surtout par leurs traitements de sur- lequel les européens font bonne fi-
ments sont lourds et les techniques face. Les verriers ont appris à dispo- gure, avec de solides arguments : ils
obsolètes en 5 ou 6 ans tant est ser des couches métalliques invisi- possèdent les matières premières,
rapide l' évolution des formes que le bles sur les surfaces et à doter ainsi n'ont pas de handicap au niveau
styliste automobile demande au le verre de propriétés spécifiques technologique, et bénéficient d'un
verre. Ce métier exige donc un grand inattendues : verres chauffants, ver- marché intérieur qui est le plus
professionnalisme. Il n'est exercé res écrans aux radiations, verres à important du monde.
que par quelques grands mondiaux ; visée holographique pour les «head- L'industrie du verre plat continuera
Saint-Gobain est parmi ceux-là, up displays» des cockpits d'avions, à s'interpénétrer davantage, à se
occupant la première place mon- et demain pour l'automobile . . . , globaliser, au rythme d'ailleurs de
diale, équipant en Europe une voi- verres conducteurs d'électricité, ses grands clients constructeurs au-
ture sur deux. verres supports des transistors .. . tomobiles. Il faut cependant être prêt,
• Et puis, pour terminer cette présen- Saint-Gobain est engagé dans ce dans ce métier, à investir en déve-
tation des métiers du verre plat, il métier par trois sociétés : Sully Pro- loppement et à innover sans cesse.
faut évoquer les produits spéciaux. duits Spéciaux, Sovis et Glastron. Le verre plat a considérablement
Avec un chiffre d'affaires beaucoup * bougé notamment ces dernières dé-
plus faible que le Bâtiment et l' Au- * * cennies. Seules les entreprises capa-
tomobile, ils n'en constituent pas Métier avec une large palette de bles de suivre ce rythme d'innova-
moins un secteur capital car l'inno- produits, métier à fort contenu tech- tion resteront des acteurs de ce mé-
vation y est encore plus motrice, et nologique, le métier du verre plat tier au début du prochain millénaire.
c'est là que sont les produits de s'est très vite mondialisé. Saint-Gobain entend être de ceux-
demain. Très tôt, PPG - Américain - est venu là.
Produits pour l'aviation, le TGV, en Europe. Pilkington - Anglais - a

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre

L'ÉLABORATION DU VERRE
ET LE PROCÉDÉ FLOAT

Roger GOBERT
Directeur technique international «Produits de Base»
Saint-Gobain Vitrage International

métal, le béton, le verre, sion de procédés de formage moder- l'origine de procédés plus économi-

L
E
matériaux du 2oe siècle. De nes, permettra de mieux saisir tout ques pour faire du verre plat transpa-
la Pyramide du Louvre aux l'impact du procédé de flottage à rent. Cependant, malgré les progrès
millions de voitures qui parcourent partir des années 60. sensibles réalisés, le verre ainsi
le monde, les feuilles de verre per- Grâce à la coulée continue et au produit n'est toujours pas parfaite-
mettent aux architectes et aux stylis- laminage, on a pu obtenir dès 1930 ment plan et d'épaisseur rigoureuse-
tes de réaliser des œuvres esthéti- un produit optiquement presque ment constante.
ques.Aujourd 'hui, ces prescripteurs parfait, la glace, avec une qualité Il existe pourtant un moyen théori-
exigent de ce métier très ancien la indispensable à la fabrication des que d'obtenir une surface à la fois
force industrielle nécessaire pour miroirs ou à l'équipement des vitri- plane et polie : il consiste à déposer
répondre à la demande du marché. nes et exigée le plus souvent par du vèrre fondu sur la surface, plane
Notre propos ne prétend pas être l'industrie automobile. Mais le verre par excellence, d'un métal liquide ;
travail d'historien ou d' encyclopé- devait être douci et poli. Il a fallu plus léger, le verre flotte. Les lois de
diste mais espère simplement mon- attendre les années 50-60 pour que la physique précisent même que le
trer, au travers de la découverte d'un ce travail mécanique de haute préci- verre s'étale sur le métal jusqu'à for-
procédé de fabrication - le float sion effectué sur le ruban de verre mer partout une couche d'égale
glass-, le paradoxe qui existe entre brut, découpé seulement après la fin épaisseur. Sur del' étain fondu, celle-
un produit considéré comme banal des opérations, se fasse en continu .ci atteindra environ 7 millimètres
et sa fabrication toute nimbée des dans les usines les plus modernes. dans tous les cas, pourvu que le verre
mystères du passé, où le secret règne Ce procédé coûte malheureusement soit suffisamment liquide et puisse
encore. très cher. Il nécessite l'emploi d'une se répandre librement.
vingtaine de machines successives,
En ce début de siècle onéreuses à l'achat et à l'entretien, Le procédé de flottage
dévoreuses d'énergie électrique et
Sans remonter aux temps où la no- de matières premières, car elles éli- C'est dans ce contexte que survint
blesse avait droit d'exercer le métier minent par usure plus de 10 % du l'apparition d'un procédé de for-
de verrier pour en faire un art du feu, poids de la feuille brute et consom- mage industriel, le float glass, qui,
un rapide coup d 'œil au début de ce ment des tonnes de fonte, de feutre, par sa soudaineté et les bouleverse-
siècle, avec l'apparition de procédés de produits abrasifs. ments induits, attira les feux del' ac-
en continu d'élaboration et l 'éclo- L'étirage simplifie tout cela ; c'est tualité : révolution technologique, 9

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - -- - - -- - Les industries du verre
Visionnaires prodigieux que ces
deux Américains, dignes émules de
Jules Verne ou de Welles, car leur
brevet date de .. . 1902 ! Ils entre-
ROULEAUX D'ENTRAINEMENT
voyaient là deux des plus grandes
inventions verrières du 20° siècle : la
coulée continue, mise au point peu
avant 1930 par la Compagnie de
CAISSONS M~ALUQUES
A CIRCULATION D'EAU Saint-Gobain, et le float, découvert
VERRE FONDU (DANS UN par la Société Pilkington Brothers et
PUITS PROFOND)
dont la licence s'est répandue peu
BARRE D'ITIRAGE
EN RtFR.ACTAIRE
après 1960. Mais leurs brevets res-
tèrent enfouis dans les dossiers des
bureaux d'études car, à cette épo-
que, ne disposant pas d'une possibi-
lité de coulée continue du verre en
fusion, les verriers ne purent passer
à l'application de ces idées.
Il fallut attendre 1952. En aidant sa
femme à faire la vaisselle, un jeune
ingénieur sortant de Cambridge,
Monsieur Alastair Pilkington, retrou-
va l'idée du procédé de flottage en
s'interrogeant sur l'aptitude de la
FORMATION DU VERRE A VITRES graisse à se figer en plaque dans la
PROCÉDÉ PITTSBURGH saucière domestique.
«L' idée de base, explique-t-il, est un
VERRE FONDU A 1100 - 1200 °C ruban continu de verre sortant du
four et flottant à la surface d'un
métal fondu, à une température ri-
goureusement contrôlée. Etant don-
RUBAN PLASTIQUE né que tant qu'il est mou, le verre
n'est entré en contact avec aucun
RUBAN A 600 °C objet, si ce n'est un liquide, la sur-
face n'est pas abîmée - c'est la sur-
face naturelle que le verre fondu
forme en se refroidissant et en pas-
sant de l'état liquide à l'état solide.
ROULEAUX MOTEURS Etant donné aussi que la surface
D'ENTRAINEMENT d'un liquide est parfaitement plane,
le verre est parfaitement plan. Les
MASSE TAMPON EN RÉFRACTAIRE forces naturelles de poids et de ten-
RACCORDANT LA MACHINE AU sion superficielle lui donnent une
DÉVERSOIR DU FOUR
_épaisseur absolument uniforme».
FORMATION DU VERRE LAMINÉ
Le défi du matériau
procédé révolutionnaire, voire ap- obtenir son étalement naturel. Un de
Derrière l'apparente simplicité
parition de la bombe atomique ver- leurs brevets indique :
qu'évoque l'auteur du procédé se
rière ... et nous en passons. «Le procédé consiste à laisser s 'écou- cachent quelques redoutables diffi-
Mais que représente ce float glass ? ler et à faire surnager le verre liquide cultés que près de 30 ans de pratique
A vrai dire, l'idée n'en est pas neuve sur la surface d'un métal en fusion . n'ont toujours pas permis de maîtri-
puisque deux Américains, M. Heal L'invention a pour but de simplifier, ser totalement. En outre, l'utilisa-
et M. Hitchcook, résidant en Penn- faciliter et rendre meilleur marché la tion journalière du verre banalise les
sylvanie, avaient déjà imaginé de fabrication des verres à vitres et gla- performances techniques qu'exige
faire «flotter» du verre en fusion sur ces, tout en améliorant la qualité des sa production.
1o un bain d'étain liquide, de manière à produits». Dans le cadre industriel classique
LA JAUN E ET LA ROUGE, JU IN/JUILLET 1990
- - - - - - - - - - - - - - -

- -- - - - - -- - - - Les industries du verre

Molettes de maintien
des bords

flux de

1100 ruban
600 °C


Principe de flottage

d'une unité de production de 500 t/ Le float ou la maîtrise tants, même si aujourd'hui le klaxon
jour, soit 50 000 m2 environ (en journalière de l'acrobatie d'alerte pour incident dans cette zone
épaisseur de 4 mm, valeur moyenne ne retentit plus que rarement.
facile à mémoriser pour 10 kg/m 2), La stabilité de mise en forme du Terminons ce tour par un aperçu
l'épaisseur produite est réalisée à ruban - largeur, épaisseur - implique théorique pour mieux éclairer le
± 75 µ, voire ± 50 µ. Si ce point très logiquement une stabilité d'ex- domaine des difficultés. Le déverse-
n'évoque rien de très particulier, il traction ou de tirée meilleure que le ment d'un flot de verre pour permet-
faut penser que cette caractéristique 1 % : ± 2 à 3 t sur 600 t /j our. Rien tre l'étalement en un ruban de lar-
se réalise entre 11 OO et 600 °C sans d 'extraordinaire, si ce n'est que le geur maîtrisée et d'épaisseur précise
possibilité de retouches ultérieures. flux de verre conséquent qui se et contrôlée ne relève (l'expérience
Plus que ces définitions géométri- déverse du four sur le bain d'étain à journalière l'ayant confirmé) nid 'un
ques, la nécessité de caractéristiques 1100° C à partir d'un canal libre filet vertical, ni, en général, d'unjet
physiques très stables va accroître la nécessite une stabilité de tempéra- ou écoulement horizontal vis-à-vis
difficulté : la densité voisine de 2,5 ture à mieux que le degré près, avec de l'étain. L'étude théorique d'un
doit être au sein d'une même usine, un niveau de verre régulé au l/lüe jet libre d'un matériau visco-élasti-
dans le cadre d'une production heb- mm et un robinet (registre type que avec étalement et disposition
domadaire, voire mensuelle, tenue à vanne) actionné au 1/lOOe mm. On sous l'effet d'un champ de gravité et
± 5 .10-4 ' ce qui, pour une élaboration peut aisément deviner les problèmes d'un champ de tension superficielle
d'un matériau de base avec au moins que pose la liaison, à l'entrée du laisse quelques belles perspectives
5 types d'ions (Si0 2 - Na p - CaO - procédé de formage, de 1 500 t de aux thésards, d'autant que l'intérêt
MgO - Al 2 0 3 ) à partir de matières verre en fusion contenu dans un four est associé à celui de l'action com-
premières le plus souvent naturelles de 70 m de long par 10 m de large plémèntaire de champs de forces
et de carrière, représente un certain avec 200 t d'étain liquide étalé sur mécaniques et locales très pertur-
tour de force. près de 300 m2 • Un moment où le bants mais nécessaires lors de la
Et que dire de la transparence du tour de main et le savoir-faire sont fabrication de verre hors de l'épais-
verre qui va exiger au sein de sa toujours nécessaires. seur naturelle (6 à 7 mm) - verres
masse une absence quasi totale de A la sortie du formage, les difficul- minces 3,2 voire 1 mm, ou verres
défauts? Sur la base d'un «volume» tés ne sont pas moindres : le ruban épais 10,12 voire 19 mm.
de 20 m2 (unité classique de produc- est supporté par l'étain liquide dans En attendant ces confirmations théo-
tion), une altération ponctuelle (du un plan horizontal ; le soulever pour nques, on imagine les tâtonnements
type infondus, bulle gazeuse, dépôt l'amener hors du bain et pouvoir le qui ont entouré ces fabrications et on
de poussière adhérant à la surface du conditionner implique qu'il garde comprend mieux l'importance du
verre ... ) de 1 mm3 est rebutante (mise une certaine plasticité, pour éviter savoir-faire dans la maîtrise du pro-
à la casse), voire contraignante dès que le ruban casse, mais aussi une cédé où l'erreur minimale, encore
250 µ (marquage, déclassement), certaine rigidité pour éviter des dé- fréquente en 1990, coûte classique-
soit des niveaux de défauts de masse formations et altérations de surface. ment 1 M FF (casse du ruban - arrêt
de l'ordre de 10-s voire 10- 10, donc Ces conditions contradictoires rele- de coulée - redémarrage).
loin du ppm et proche du ppB. vant du compromis de température
Enfin, sans entrer dans les arcanes dans cette zone et d'un doigté au 1/ Révolution ?
del' optique de plaque mince, disons 10e mm à répartir sur les 3,60 m de
que ces produits nécessitent des largeur du ruban ont fait les cauche- Mais alors où est cette révolution
suivis à mieux que 10-2 dioptrie. mars des nuits de bien des exploi- annoncée alors que le développe- 11

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Les industries du verre

Sortie du verre float de Chantereine.

ment du procédé apparaît plus ciable et apprécié, etc ' est même une rompus au feu continu, ils ont forcé
comme un combat journalier et un des clefs du procédé qui a permis cette brèche ouverte dans les diffi-
travail de fourmi ? son approche rationnelle. cultés des autres procédés pour tirer
Dans la simplicité énoncée par Sir • Chance d'avoir à disposition un parti de ces perspectives, maîtriser
Alastair Pilkington qui cache der- corps liquide non agressif vis-à-vis les pièges cachés et enfin parvenir à
rière les principes du flottage des du verre dans la plage de tempéra- un outil de production en relative
conditions très nouvelles pour les ture d'utilisation (de 1 200 à 600 °C) harmonie de produit, de tirée et de
verriers : permettant un poli au feu (presque) qualité vis-à-vis du marché usuel.
• Dissociation des conditions de parfait des surfaces de verre, calo- * *
«mise à forme» et des conditions de porteur de surcroît et conduisant par *
«maintien de la forme». Le plus le jeu des tensions superficielles à L'avènement du flottage comme pro-
souvent en verrerie, en étirage parti- une épaisseur naturelle voisine de 7 cédé de formage a bien été une étape
culièrement, il y a imbrication au mm . . . très proche des besoins du fondamentale pour le verre plat. Sans
cœur du formage des conditions marché (tout au moins en 1960 pour parler de révolution, elle a permis
thermiques pour être suffisamment le marché anglais du bâtiment lors aux verriers d'exprimer tout leur
chaud et fluide et donner la forme, et du lancement du procédé par nos savoir dans la maîtrise en quelques
pour être suffisamment froid et vis- amis d'Outre-Manche .. . lucky Bri- années - une vingtaine, c'est fort peu
queux et la garder. Cette contrepar- tish !). - de ce procédé très naturel qui,
tie du caractère visco-élastique du • Bonheur de résoudre par l' antago-
derrière son apparente simplicité,
verre exige des compromis néfastes nisme stable des champs de gravité
dans les dépendances temps, tempé- et tension superficielle dans un plan exige une rigueur peu commune.
rature, bilan massique et calorifique horizontal le formage et le support Maintenant vient probablement le
tout au long des procédés de for- du verre (hantise des verriers dans temps de la réflexion pour mieux
mage. Même si, en pratique, on ne tous les procédés de formage) et ce, gérer ces outils de production, voire
peut flotter du verre en dissociant dans un milieu en échange thermi- mieux utiliser les possibilités de ce
totalement la mise en forme (à l' éta- que très homogène grâce au fluide procédé - verre extra-mince, autres
lement du jet) du maintien de la caloporteur qu'est l'étain. matrices de verre, verres à couches -
forme (par refroidissement sur Et c'est cette simplicité qui a été ou, pourquoi pas, espérer des procé-
l'étain liquide), le flottage apporte mise à profit par les verriers. Avec dés tout aussi novateurs pour des
12 un degré de liberté hautement appré- l'acharnement de professionnels formes autres que planes. •

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990

....____
- - - - - - - - - - - - Les industries du verre

L'ÉVOLUTION DES VITRAGES AUTOMOBILE

Gilles COLAS
Président du Directoire
Vegla GMBH

u cours des quinze/vingt cette opération confère au vitrage une térieur. En outre, les morceaux de

A dernières années, l'évolu-


tion des vitrages automobile
a été particulièrement rapide et sensi-
résistance mécanique élevée et lui
donne la propriété, en cas de bris,
d'exploser en un très grand nombre
verre restant maintenus par le plasti-
que, une certaine visibilité persiste
donc.
ble. de petits morceaux dont les arêtes ne
En fait on peut considérer que la sont pas coupantes. A) Evolution des vitrages
première crise de l'énergie au début Cette technologie a été mise au point automobile 1920/1970
des années 1970, marque une vérita- par Saint-Gobain puis licenciée dans Cette période se caractérise par une
ble «cassure» dans le rythme de cette le monde entier. évolution relativement lente et conti-
évolution. + Les vitrages feuilletés nue.
Avant d'en analyser les raisons et les Dans la grande majorité des cas, au- On p(1ut dégager les principales ten-
conséquences, rappelons rapidement jourd'hui seul le pare-brise est feuille- dances suivantes :
quels sont les principaux types de té. • Introduction puis généralisation des
vitrages que l'on rencontre en géné- Ce vitrage est constitué d'un sand- vitrages trempés, y compris, dans un
ral sur un véhicule. wich de trois épaisseurs : une feuille premier temps en pare-brise.
On peut les classer en deux catégo- de verre extérieure, une feuille plasti- • Augmentation progressive de la
ries: que (polyvinyl Butyral) et une feuille taille de chacun des vitrages et des
+ Les vitrages trempés de verre intérieure. surfaces vitrées totales.
Il s'agit des vitrages latéraux, qui Après bombage des deux verres, sans • Passage de vitrages plans à des vi-
peuvent être soit mobiles (vitrages de opération de trempe, le sandwich est trages bombés, d'abord les pare-brise
portières), soit fixes (custodes arriè- constitué et l'adhésion des trois (constitués au départ d'un ou de deux
res par exemple) et de la lunette ar- composants est obtenue par laminage vitrages plans avec une séparation
rière. puis cuisson dans un autoclave sous médiane), puis les lunettes et enfin
Ils sont produits au cours d'une véri- une température et une pression bien les latéraux.
table opération de trempe: après avoir définies. • Mise au point de la trempe différen-
été découpé à sa forme finale, le En cas de choc, intérieur ou extérieur, ciée pour pare-brise, à la fin des an-
vitrage, encore plan, est chauffé jus- se développe une fracture en étoile. nées 50 permettant de maintenir, en
qu'à son point de transformation, puis La feuille de plastique s'oppose à la cas de bris, une zone de vision mini-
bombé par gravité ou pressage et rupture complète du vitrage et permet male.
enfin refroidi brutalement par projec- donc d'éviter pénétration d'objets • Introduction des pare-brise feuille-
tion de jets d'air froid sous pression : dans l'habitacle ou éjection vers l'ex- tés vers 1940 aux Etats-Unis, puis 13

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - Les industries du verre
généralisation progressive à mesure
de l'évolution des législations natio-
nales.
•Apparition vers 1970 et développe- ·
ment des lunettes chauffantes (obte-
nues par dépôt par sérigraphie, avant
four de trempe, de fils mince à base
d'argent) qui facilitent un désem-
buage arrière rapide.

B) 1970/1990 - Impact de
la crise de l'énergie
Le premier choc pétrolier, avec le
renchérissement rapide des coûts de
l'énergie, a favorisé l'accélération de
certains types d'évolution.
La recherche en effet d'une consom-
mation réduite a très naturellement
introduit deux objectifs importants
Une voiture actuelle (Renault 25 ).
dans la conception des véhicules :
- l'allègement,
- la recherche d'un meilleur aér'ody-
namisme (CX).
En terme de vitrages la contrainte
d'allègement s'est traduite essentiel-
lement par la réduction del' épaisseur
des vitrages (de 5 mm à 4 mm puis à
3 mm pour les trempés, de plus de 6
mm à 4,5 mm pour les feuilletés).
Aller au-delà, en dehors des problè-
mes technologiques que cela pose,
risque de diminuer sensiblement le
confort acoustique de l'habitacle,
notion à laquelle les utilisateurs atta-
chent de plus en plus d'importance.

1. L'évolution du style
Le souci d'aérodynamisme a enclen- Une voiture relativement ancienne (404 Peuge9t).
ché une évolution profonde et dura-
ble du style et de la conception des
voitures. les lunettes arrière. une «vision» maximale aux passa-
La recherche d'un meilleur coeffi- • Evolution rapide des formes des vi- gers (souci de sécurité et souhait des
cient de pénétration dans l'air a favo- trages, afin de permettre une meilleure utilisateurs) contribue à intensifier
risé au moins deux types d'évolution «jonction» entre la carrosserie et le encore cette évolution vers «plus» de
du style: vitrage, avec rupture minimale : vitrages:
• des lignes fuyantes, avec le mini- • suppression totale des vitrages . - diminution des montants latéraux
mum de ruptures, plans; soutenant le toit de la voiture,
• des surfaces lisses, continues. • apparition des formes complexes - mise en place d'une «ceinture»
L'impact pour les vitrages de ce type de bombage, en continuité avec la presque complète de vitrages,
de «design» est important : ligne générale du véhicule : - abaissement des vitrages latéraux
• Inclinaison beaucoup plus forte du - latéraux sphériques et non plus sur les portières.
pare-brise, ce qui indirectement aug- seulement cylindriques, Au total, une augmentation impor-
mente considérablement sa taille et - lunettes à double ou triple bom- tante et rapide de la surface totale de
sa surface et accroît sensiblement les bage, ou en forme de «bulles», vitrages, aux formes de plus en plus
exigences en matière de qualité opti- - pare-brise en forme de «S», afin de complexes, s'intégrant totalement et
que. se raccorder à la fois au capot moteur contribuant pleinement à la ligne
•Evolution identique en terme d'in- et au toit; générale du véhicule.
14 clinaison, mais moins marquée, pour • l'objectif complémentaire d'offrir Le système de montage des vitrages

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre
Il est évident que toutes les évolu- Quant aux conséquences sur les tech-
tions entraînent d'autres transforma- nologies de production des verriers,
tions, plus mineures, mais visibles elles sont bien sûr aussi très impor-
malgré tout, des vitrages automo- tantes, surtout en ce qui concerne les
bile: nouvelles formes complexes mais
En particulier : nous ne développerons pas ici cet
• l'apparition et l'extension rapide de aspect.
bandes noires sérigraphiées sur le La vision des «Concept Cars» pré-
pourtour des vitrages, qui ont une sentés régulièrement par les grands
fonction de décor esthétique bien sûr constructeurs mondiaux dans les dif-
mais qui masquent aussi les systèmes férents Salons automobiles montrent
de collages et les protègent contre les bien que cette évolution n'est pas
ultraviolets ; terminée, que les stylistes souhaitent
• l'augmentation de qualité des joints donner encore plus de place aux vi-
du verre lui-même, autrefois cachés, trages, notamment vers les toits, et
maintenant visibles ; qu'en matière de formes le besoin de
• la multiplication des perçages per- différenciation et l'imagination cons-
mettant soit le passage de certains tituent pour les verriers un véritable
éléments (axes d'essuie-glace) soit le challenge auquel ils se préparent très
guidage et le déplacement du vitrage. activement.
Un concept-car (aérodynamisme), Acti-
va de Citroën.

dans le véhicule a dû lui aussi s 'adap-


ter profondément :
• afin de permettre un meilleur «af-
fleurement» entre vitrage et carrosse-
rie, permettant un meilleur écoule-
ment de l'air;
• afin aussi que le vitrage, compte
tenu de l'importance nouvelle qu'il
prenait, puisse participer directement
à la rigidité de l'ensemble de l'habi-
tacle.
C'est ainsi que les sytèmes de mon-
tage traditionnels avec des joints en
caoutchouc sont remplacés progres-
sivement par des sytèmes de «col-
lage» de vitrages leur permettant à la
fois d'être solidaires de la carrosserie
et d'être très affleurants.
Pour suivre une autre tendance de
l'industrie automobile: la simplifica-
tion et l'automatisation des chaînes
d'assemblage, et donc la délocalisa-
tion chez les fournisseurs de certai-
nes tâches préparatoires, les verriers
sont maintenant en mesure de propo-
ser de véritables «modules» consti-
tués d'un vitrage et d'un cadre en
PVC ou polyuréthane pré-encapsulé
ou extrudé autour du vitrage, qui
peuvent être directement et automati-
quement montés sur la carrosserie, ce
qui apporte un gain appréciable de
place, d'investissements, de main-
d' œuvre et de temps sur la ligne de
montage automobile. Pare-brise encapsulé. 15

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - Les industries du verre
couches très minces de métaux ou
d'oxydes métalliques.
Certaines d'entre elles doivent être
protégées (à l'intérieur d'un feuilleté
par exemple), d'autres peuvent rester
à l'air libre.
Elles sont transparentes, presque
invisibles, à l'exception parfois
d'une légère tonalité. Elles peuvent
bien sûr se déposer sur des vitrages
déjà teintés dans la masse, à condi-
tion que la transmission lumineuse
reste suffisante.
Ce type de vitrage devrait apparaître
prochainement sur le marché, notam-
ment sous forme d'option.

+ Les vitrages électrochromiques


Custode encapsulée (détail). Encore au stade de la recherche, le
principe de ces vitrages est d'avoir
2. Le confort thermique Il existe pour cela un certain nombre des caractéristiques de transmission
de solutions qui sont, soit déjà opéra- énergétique et lumineuse variables et
L'évolution du style et la forte aug- tionnelles, soit encore au stade du réglables électriquement, par exem-
mentation des surfaces vitrées qui en développement, de la mise au point, ple en fonction de la luminosité
résulte, jointe à une demande perma- ou de la recherche. ambiante.
nente et pressante d'un meilleur con- La cellule est ici constituée d'un verre
fort des passagers, ont fait prendre + Les vitrages teintés dans la feuilleté. Chaque feuille de verre est
conscience, de manière plus nette, du masse revêtue d'une couche conductrice
problème du confort thermique d'hi- Les plus efficaces sont de couleur transparente servant d'électrode, puis
ver et surtout d'été. verte assez foncée, teintés par l 'utili- d'une couche accepteuse ou donneuse
La recherche des solutions à ce pro- sation d'oxydes de fer. Ils diminuent de protons. Les deux verres sont sé-
blème constitue un autre facteur d'un facteur supérieur à deux très parés par un électrolyte.
important d'évolution des vitrages. sensiblement la transmission énergé- La couche accepteuse de protons est
En effet de grandes surfaces vitrées tique tout en maintenant une trans- souvent constituée d'oxyde de tung-
favorisent bien entendu des échanges mission lumineuse satisfaisante. Ils stène, qui est transparent dans sa
thermiques importants entre l'habi- apportent une amélioration très nette forme oxydée, bleu sombre dans sa
tacle et l'extérieur notamment, mais du confort thermique d'été par rap- forme semi-réduite.
pas seulement, par rayonnement. port à des vitrages clairs. Relativement simple dans son prin-
Si le problème d'hiver peut-être as- Leur utilisation a considérablement cipe, la réalisation d'un tel dispositif
sez bienréglé par le système de chauf- progressé ces dernières années. Ils se heurte à de formidables problèmes
fage du véhicule, en dehors de l'effet seront les vitrages standards mini- technologiques, si on considère les
de paroi froide, en revanche il est mum du futur. conditions de température, d'humi-
difficile l'été d'éviter une augmenta- dité, de rayonnement ultraviolet qui
tion importante de la température + Les bandes filtrantes en partie règnent dans l'environnement auto-
intérieure. haute du pare-brise. Elles sont obte- mobile ainsi que la surface impor-
Peu de voitures sont équipées d'air nues en utilisant au sein du pare-brise tante de la cellule et le nombre de
conditionné et il n'est pas possible feuilleté une feuille de plastique par- cycles de charge et de décharge.
au-delà d'une certaine vitesse de tiellement teintée sur une vingtaine Ce geme de fonction serait toutefois
maintenir ouvertes les fenêtres (bruit, de centimètres. particulièrement intéressante notam-
confort). Le renouvellement naturel Elles contribuent, en réduisant le ment pour les lunettes arrière des
de l'air n'est alors pas suffisant. rayonnement direct en provenance véhicules ou pour les toits en verre.
Il faut donc chercher à diminuer les du ciel et notamment du soleil dans
échanges thermiques par les vitrages, l'habitacle, à améliorer ainsi le con- + Les toits vitrés à cellules solaires
tout en maintenant le niveau de fort d'été. L'objectif est dans ce cas d'utiliser
transmission lumineuse à un niveau l'énergie fournie par ces cellules
suffisant, compatible avec le confort + Les vitrages à couches anti- solaires pour actionner, à l'arrêt, au
visuel, la sécurité, notamment au cré- solaires parking, un ventilateur favorisant la
puscule et la nuit, et les réglementa- Il s'agit de vitrages sur lesquels on a circulation et le renouvellement de
16 tions existantes. déposé, sous vide, une ou plusieurs l'air et évitant ainsi la surchauffe du

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre
véhicule arrêté en plein soleil. Ce tre prochainement sur le marché eu- s'intéressent à ce genre de dispositif
systèmepermetderéduirede 12à15° ropéen. Il s'agit de vitrages utilisant pour projeter dans le bas du pare-
la température d'équilibre du véhi- · la même technologie de dépôt de brise diverses informations utiles aux
cule à l'arrêt au soleil. couches très minces métalliques ou conducteurs : signalisation, aide à la
Enfin apparaîtront prochainement en d'oxydes métalliques que celle utili- navigation. L 'information est géné-
Europe, sur certains véhicules haut sée pour les couches anti-solaires. rée sur un écran placé horizontale-
de gamme, les premiers vitrages iso- Les mêmes couches peuvent être à la ment sous le pare-brise. Le pare-brise
lants (deux vitrages séparés par une fois anti-solaires et conductrices, doit inclure un miroir capable de
lame d'air) que l'on ne trouve aujour- donc chauffantesmoyennantdescol- renvoyer cette information vers le
d'hui que sur des bus ou cars. lecteurs latéraux et un système d'ali- conducteur. Mais le miroir doit en
Ils apporteront une amélioration très mentation électrique approprié, ce même temps laisser passer la lumière
nette du confort thermique en hiver qui est possible au sein d'un vitrage venant de l'extérieur, conformément
(réduction des échanges thermiques, feuilleté. à la réglementation qui impose une
suppression de l'effet de «paroi La puissance de chauffage est nette- transmission lumineuse au moins
froide», suppression complète del' ap- ment supérieure à celle obtenue par égale à 75 %.
parition de la buée) et aussi un pro- un système à fils, la répartition est Ceci est réalisé à l'aide d'un miroir
grès sensible en matière de confort plus homogène et la rapidité d' effica- holographique. Celui-ci est constitué
acoustique (réduction du niveau de cité nettement plus grande. Il est alors d'un réseau de pomts généré dans
bruit dans l'habitacle). possible, non seulement de désem- l'épaisseur d'un film à base de colla-
Bien évidemment, ils peuvent se buer, mais de dégivrer, en environ gène. Correctement calculé et impri-
combiner avec toutes les solutions deux minutes, un pare-brise complè- mé, ce réseau est capable de réfléchir
décrites ci-dessus et contribuer à tement glacé ; avantage appréciable, d'une façon très sélective une ou
l'amélioration du confort thermique notamment dans les pays froids. plusieurs longueurs d'ondes mono-
d'été. chromatiques et de rester totalement
b) Vitrages antennes transparent au reste du spectre visi-
3. Les fonctions additionnelles Il est possible d'intégrer, soit à un ble.
pare-brise feuilleté, soit à une lunette On peut, par cette technique, générer
L'évolution des vitrages se caracté- arrière trempée, une ou plusieurs un miroir d'une certaine puissance
rise aussi par l'intégration progres- antennes de réception radio. optique sur une surface plane, ce qui
sive de nouvelles fonctions addition- Elles sont constituées soit de fils permet de faire apparaître l'informa-
nelles qui répondent en général à un métalliques très fins intégrés dans le tion en avant du capot, voire à l'infi-
besoin, soit de sécurité, soit de con- feuilleté automobile, avec un con- ni. On peut également compenser la
fort accru. necteur, soit de fils à base d'argent distorsion due à la courbure du pare-
Quelles sont les principales fonctions déposés sur le verre avant four de brise.
nouvelles, actuellement offertes ou trempe en même temps que le réseau Ce genre de miroir reste très délicat à
encore au stade de développement ? chauffant et reliés aussi chacun à un réaliser et à intégrer dans un pare-
connecteur. brise, mais les progrès du calcul et de
a) Chauffage / dégivrage Un sytème électronique permet de l'impression par laser permettent
Elle est déjà bien connue sous la choisir automatiquement à chaque d 'enyisagerun jour un coût compati-
forme des lunettes arrière trempées instant en fonction de la fréquence et ble avec une application grand pu-
chauffantes, permettant un désem- des conditions d'écoute l'antenne la blic.
buage relativement rapide. plus efficace.
Il est possible aussi de réaliser un Ces vitrages à antennes multiples d) Vitrages «antilacérants»
réseau chauffant dans un vitrage permettent d'éviter les antennes ex- Afin d'éviter les blessures et coupu-
feuilleté. Il est constitué de fils métal- térieures métalliques et donc les pro- res provoquées par un choc sur la face
liques extrêmement fins, pratique- blèmes qu'elles posent et améliorent intérieure d'un pare-brise en cas d' ac-
ment invisibles, et qui sont déposés sensiblement la qualité d'écoute. . cident, il est possible de recouvrir
sur la feuille de plastique PVB du cette face intérieure d'un film de po-
feuilleté avant l'assemblage avec les c) Vision «Tête haute» lyuréthane transparent, d'excellente
deux verres. Vitrages holographiques qualité optique, autocicatrisant et qui
Ces vitrages chauffants feuilletés sont Il existe sur les avions des dispositifs évite tout contact avec le verre et
proposés en option sur certains véhi- permettant de projeter dans le pare- retient toute projection éventuelle de
cules soit en lunettes arrière (meilleur brise des informations intéressant la morceaux de verre dans l'habitacle
aspect esthétique, sécurité, notam- navigation. L'application la plus en cas d'un choc provenant del' exté-
ment contre l'éjection, accrue) soit spectaculaire consiste à projeter, par rieur.
aussi en pare-brise. temps de brouillard, l'image de la De tels vitrages ont équipé certains
Une nouvelle génération de vitrages piste d'atterrissage telle que la verrait véhicules largement testés en Europe
chauffants est actuellement en déve- le pilote si le temps était clair. et aux Etats-Unis. Leur coût encore
loppement avancé et devrait apparaî- Certains constructeurs automobiles élevé n'a pas permis jusqu'à mainte- 17

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - Les industries du verre

Pare-brise holographique.

nant une diffusion importante. mique et style leur imposent une li- compression des coûts et de la maî-
berté de formes et une précision d' exé- trise de la qualité, qui sont les carac-
e) Vitrages blindés cution accrue. Leur surface brillante téristiques nécessaires d'une indus-
Ils équipent les voitures blindées et et inaltérable, l'agrandissement de trie de masse.
certains véhicules spéciaux. Ils sont l'espace intérieur qu'ils procurent, en Ainsi, les procédés de formage sont
conçus pour résister à de fortes ex- font un élément de plus en plus appré- complètement renouvelés tous les dix
plosions et à l'impact des balles. cié des concepteurs qui augmentent ans, entraînant des coûts de dévelop-
Ils sont constitués d'un sandwich sans cesse la surface vitrée des véhi- pement et des investissements dont
épais de plusieurs centimètres de cules. Le verre devient un composant les ratios s'approchent de ceux des
verre, de polyvinyl butyral et de poly- essentiel de la carrosserie. Il doit, à ce industries de pointe.
carbonate. ' titre, participer à la résistance méca-
Leur face intérieure est souvent re- nique du véhicule, contribuer à la Autrefois, simples surfaces de verre
couverte d'un film polyuréthane an- sécurité des passagers, maintenir, en découpées dans un plateau, les vitra-
tilacérant. toutes circonstances, une ambiance .gesse transforment de plus en plus en
thermique et acoustique favorable. modules fonctionnels complexes, à
Conclusion Il peut intégrer des fonctions supplé- haute valeur technologique, mettant
mentaires (réseaux chauffants, an- en jeu de nombreux matériaux et des
Depuis le premier «coupe-vent» en tennes, miroirs holographiques) et techniques variées, livrés «juste à
glace polie, les vitrages automobile contribuer ainsi à l'esthétique et à la temps» pour un montage robotisé sur
n'ont cessé d'évoluer. sécurité. les lignes d'assemblage des cons-
Ils s'adaptent à l'évolution de la Ces améliorations se font, bien en- tructeurs.
conception des véhicules : aérodyna- tendu, avec le souci extrême de la

18

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - Les industries du verre

DE LA·FENÊTRE À LA FAÇADE :
UN REFLET DE L'HISTOIRE DU VERRE

Jacques FRÉMAUX
Directeur scientifique
de Saint-Gobain Vitrage France

c,1
premières formes de l'ha-

L
ES
Le soufflage en sphère (plateaux)
bitat se perdent dans les ar-
chives du temps. Depuis tou-

~ 9 y
jours l'homme cherche à se protéger
contre les intempéries, à être à l'abri
des intrusions et nuisances externes, ?oraison
à être dehors en étant dedans, à trou-
ver protection et cachette.
D'abord simple réponse à un besoin
élémentaire, l'acte de bâtir a progres-
sivement donné naissance à l'archi-
tecture qui magnifie l'espace : «Les
~ Rond de cive
constructions doivent s'intégrer
dans un site ,favoriser l'interférence
du préexistant et du combiné, com -
poser avec les variations de lumière
et de couleurs en y ajoutant esthéti-
que et légèreté structurelle, transpa- Le soufflage en cylindre (manc hon s)

1~~ A
rence et reflets» (1).
Matériau dialectique «puisqu' il unit
les milieux qu' il sépare» (2), élément
d'harmonie, le verre a tout naturelle-
ment trouvé une place essentielle dans
l'art de construire.
Û 1ï
J" u . lU- =enfe
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'V,'~=~"r;
11111

Etendage à l'érenderie

De la technique à la mode
«Le ve rre . c'est du souille -;oliditïé». Paul C laudel
La première fenêtre connue provient
de Pompéi. Les Romains utilisaient fabrication qu'à l'évolution des ten- vre pour recevoir Charles Quint. Au
déjà pour leurs vitrages un verre dont dances esthétiques. A partir de l'ère xvœme siècle, le verre s'industria-
la composition était, il est curieux de chrétienne, le verre produit selon le lise véritablement, envahit toutes les
le constater, sensiblement la même procédé du soufflage pénètre dans ouvertures disponibles et devient une
que celle des verres industriels mo- l'habitat, mais son prix et ses limita- activité profitable. Parallèlement le
dernes. Son formage se faisait vrai- tions dimensionnelles en freinent procédé de coulage mieux adapté à la
semblablement par pressage entre l'essor. Il restera longtemps réservé fabrication des miroirs bénéficie de
des planches de bois. aux privilégiés. cette impulsion.
L'histoire des vitrages est plus inti- Au XVIème siècle, la technique ver- Il faudra attendre près de trois cents
mement liée à celle des techniques de rière est mieux maîtrisée, les centres ans encore pour assister aux grandes
de production se multiplient, les fe- révolutions technologiques verrières.
(1) d'après Le Corbusier. nêtres s'agrandissent. François 1er Utilisé pendant plus d'un millénaire,
(2) Max lngrand, architecte. n'hésite pas à élargir celles du Lou- le soufflage cède la place aux procé- 19

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - Les industries du verre

dés d'étirage qui ne dureront eux-


mêmes qu'une cinquantaine d'an-
nées, jusqu'à ce que le «float», à O: V Bronze
partir des années 1960, banalise le vi-
E
trage. Le prix cesse d'être une con-
trainte - le verre est passé de 10 000 1 ~, ...
~.
F/kg sous Louis XIV à 3 F kg - et les
limitations dimensionnelles ne tien- Vert
nent plus qu'au transport et à la bleuâtre

manipulation. Epaisseu r
Progressivement, la fonction même Sà6mm
~
du verre a changé : d'abord conçu
1e• SIÈCLE av. J.C IXe SIÈCLE
pour combler les ouvertures, «il est (Pompéi)
devenu l'épiderme de beauté des
immeublesduXXème siècle» (3). Ainsi
la mode fait son apparition dans la
création architecturale.
«Tiens-toi à l'écart del' homme blanc.
Le Blanc se construit une grande
~~
maison avec des murs et un toit pour
en exclure la lumière, la pluie et le
vent. Ensuite il fait des trous dans les
murs pour permettre à la lumière d'y
pénétrer à nouveau. Après cela il
place dans les trous ce qu'il appelle
du verre pour écarter la pluie et le
~~
~
••
mm
XIIIe SIÈCLE XVe SIÈCLE
vent mais permettre à la lumière d'y
pénétrer. Et alors il se précipite à
l'intérieur comme un singe effrayé et
pend des rideaux pour arrêter la
lumière. Le Blanc est fou. Tiens-toi à
l'écart de lui!» (4).
«Si le soleil n'entre pas par la fenêtre,
le docteur entre par la porte», dit un
proverbe persan.
XVIe SIÈCLE x1x· SIËCLE
(3) Jean de Mailly (architecte).
20 (4) Gene Fowler. Evolution de la fenêtre.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre
Au-delà de la transparence

·~
L'architecture moderne, surtout dans
la deuxième moitié du XXème siè-
cle, veut s'abstraire des conditions
extérieures :
- s'affranchir des contraintes liées

·~
aux types d'assemblage des maté-
riaux,
- laisser libre cours à l'imagination.
Toute une génération de pionniers a
expérimenté la toiture, la façade
membrane, le plancher, avec une ',,
hardiesse des formes qui faisait fi de
la dure réalité de l'érosion du temps,
d' où toute une génération de bâti-
ments qui prennent l'eau, le vent, la
chaleur, le froid.
La génération suivante (l'actuelle)
doit perfectionner et rendre opéra-
tionnels les concepts initiaux. Ceci
amène inévitablement un conflit entre
ingénieurs et architectes, qui sera
arbitré par les juristes. Il va ainsi se
créer des règlements , lois, normes,
labels, avis techniques, responsabili-
tés, garanties, assurances auxquels
s'ajoutent: routine, crainte, compor-
tement pour finalement créer une
inertie et une lourdeur considérable
dans la profession du Bâtiment, re-
présentant un frein énorme à la péné-
tration d'idées et de produits nou-
veaux.
Cependant les motivations originel-
les subsistent : protection contre le
vent, le froid, la chaleur et la pluie,
abri contre les nuisances et les intru-
sions, esthétique. A celles-ci s'ajou-
tent des incitations provoquées par t-il disparaître? Victime de son suc- ficie11:t de dilatation thermique) : bo-
des événements extérieurs tels que cès, le verre doit sortir de sa banalisa- rosilicate, vitrocéramique, opale. Les
crise de l'énergie, insécurité, qualité tion. Il faut lui apporter des proprié- possiblités sont limitées car ces tech-
de la vie qui poussent à l'introduction tés nouvelles. niques nécessitentdes outils spécifi-
de produits améliorés sur le plan des ques coûteux pour des séries faibles.
performances et des garanties, portée Comment modifier les
par trois thèmes mercatiques : le propriétés du verre ? 2. Créer des composites par associa-
confort (thermique, acoustique, vi-
tions de matériaux différents :
Trois façons distinctes et leurs com- • verres/plastiques : feuilletage avec
suel), la sécurité (des biens, des per-
binaisons: PVB (Stadip), PVC, EVA, PU, PC,
sonnes, des informations), l'esthéti-
1. Agir sur les propriétés massiques MA,PMMA,
que (des formes, des couleurs, des
reflets). (composition verrière) •verres/résines (Contrasonor),
• Verres industriels obtenus par ajouts •verres/gel (Contraflam),
Ainsi apparaissent de nouvelles exi-
dans la composition sodocalcique de • verres/céramiques,
gences pour le matériau verre. «Il
base pour modifier : la couleur, la •verres/verres (collage, thermocol-
doit tout arrêter sauf la lumière» : la
transmission lumineuse, la transmis- lage, placage, frittage).
chaleur et le froid, le vent, la pluie, la
neige, le bruit, l'incendie, les projec- sion énergétique, le facteur solaire. 3. Modifier les propriétés de surface
tiles, les rayonnements nocifs. • Verres spéciaux obtenus par chan- • par arrachement de matière (dépo-
Le verre est loin de répondre à toutes gement de la matrice verrière pour lissage par sablage),
ces exigences. Y a-t-il d'autres maté- modifier les propriétés mécaniques • par modification de structure ou de
riaux de remplacement? Le verre va- et physiques (principalement le coef- composition, 21

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Les industries du verre
- par voie chimique se contrôler, se certifier, se compa- fenêtre du futur à partir d'éléments
(dépolissage à l'acide fluorhydrique) rer. de base qui existent déjà aujourd'hui ?
(échanges d'ions : trempe chimique), • Le produit doit être fiable et dura- Elle serait évidemment multi-fonc-
- par voie thermique ble : maintien de la performance dans tions:
(trempe), (dévitrification contrôlée), le temps. Ceci impose un contrôle • isolations thermique et acoustique
• par dépôt de matières qualité déterminé par de nombreux - coefficient K (W/m 2 .k) très faible
(miroir), (verre émaillé= Emalit) tests : résistance à la corrosion, à (0)
(couches minces : Parelio, Stralio, l'abrasion et à la rayabilité, résis- - affaiblissement phonique élevé ( 100
Antelio, Eko, Coll-lite, Planitherm, tance mécanique et chimique, apti- dBA)
Planisol, Reflectasol). tude à la salissabilité, adhésivité, com- • sécurité et alarme • chauffage
• éclairage • transmission lumineuse
Nous pouvons ainsi faire varier les portement aux chocs mécaniques et
commandable • facteur solaire ajus-
propriétés : thermiques. Il doit subir sans altéra-
table • photopile • afficheur transpa-
• Spectrophotométriques : transmis- tion: le bombage, la trempe, la séri-
rent • coloration variable pilotable.
sion lumineuse et énergétique, fac- graphie, l'émaillage, le feuilletage, Deux mille ans pour passer de la
teur solaire, réflexion lumineuse, le collage. fenêtre mono-vitrage à la fenêtre
énergétique et dans l'infrarouge, • On ne peut plus ignorer l'environ- double-vitrage. Quelques décennies
couleur en transmission et en ré- nement du verre: les matériaux péri- pour révolutionner la baie vitrée.
flexion; phériques auxquels il se trouve asso- 2. La cloison
• mécaniques : résistance aux chocs ; cié, la méthode et les principes de Les propriétés mécaniques du verre
• thermiques : coefficient de transfert pose et de fixation qui assurent l' étan- permettent de fabriquer des cloisons
thermique, pare-feu, pare-flamme, chéité. Il faut étudier les interactions porteuses, mais l'originalité supplé-
résistance aux chocs thermiques ; du verre et de la structure d'accueil, mentaire serait d'y adjoindre la déco-
• acoustiques : affaiblissement de la identifier l'utilisation du vitrage. ration à la place de la peinture et du
propagation sonore, disparition des Le verre ne se contente plus de bou- papier peint.
fréquences de résonance et critique cher un trou. Il s'est installé sur les Tapisser la cloison avec des «affi-
• électriques : éléments chauffants, façades , il progresse sur les toitures cheurs» extra plats apporterait le
blindage électromagnétique, alarme, et les planchers. Il n'hésite pas à décor «dynamique». Il suffirait de
affichage, photovoltaïsme. s'enfoncer sous la mer. L'architec- «pianoter» sur son micro-ordinateur
Les possibilités de propriétés varia- ture sous-marine fait son appartition. pour changer la couleur, composer
bles, commandables, ajustables, pi- Ainsi le verre, «ce problème en sus- un décor, un motif, un paysage, faire
lotables par photochromisme, élec- pension entre l'espace et la matière» apparaître - là où l'on veut dans la di-
trochromisme, thermochromisme, (6), a su transformer ses propriétés et mension que l' on souhaite - un écran
holographie, cristaux liquides com- répondre à la demande des bâtisseurs de télévision (un ou plusieurs), émet-
tre de la lumière, donner ou non un
plètent la panoplie à laquelle pour- tout en continuant d'affiner sa trans-
effet de miroir.
raient s'ajouter les couches conduc- parence, comme par exemple pour la
«il y a toujours, dans ce qui plaît,
trices et les couches émettrices de lu- Pyramide du Louvre. quelque chose de vrai» (8).
mière. Pour un chiffre d' affaires de 2,5
Les grandes évolutions spectaculai- milliards de francs en produits ver- L'art dans l' architecture
res del' architecture ont été apportées riers dans le marché du Bâtiment en
par les couches minces dont les pre- France, les litiges représentent 3 % et Le matériau verre fascine les artistes
mières furent faites avec del' or. «Seul les coûts de remplacement probable- qui agrémentent les abords des bâti-
le verre donne avec l'or une idée du ment plus de 10 %. ments et immeubles avec des œuvres
prix de la sagesse» (5). Elles ont Paradoxalement le verre porte en lui- artistiques monumentales en verre
permis non seulement d'apporter les même ses propres agents destruc- pour embellir, orner, parer le site.
Tous les symboles que porte le verre
couleurs, les reflets, l'esthétique mais teurs : le sodium et certaines inclu-
renforcent la volonté créatrice. Dans
aussi de limiter les déperditions ther- sions solides dont l' assimilationn' est
les œuvres, la multifonctionnalité du
miques, de combiner confort et sécu- possible que par l'étude approfondie
verre est exacerbée.
rité par le choix judicieux de compo- des conditions d'utilisation, in situ, Ces demandes d'artistes font sou-
sites. du produit. vent appel à des produits irréalisa-
L'utilisation du verre bles ou inconnus de nos jours. Elles
Quelles évolutions de l'emploi restent le plus souvent insatisfaites.
Le produit verrier devient de plus en du verre dans le Bâtiment ? Chercheurs, «Cherchez comme cher-
plus complexe dans son utilisation. «Si l'on parle du futur, même le dia- chent ceux qui doivent trouver et
Plusieurs propriétés simultanées ble en rira» (7). trouvez comme ceux qui doivent cher-
doivent être.considérées : la perfor- Choisissons deux types d'applica- cher encore» (9). •
mance, la durabilité, les périphéri- tion : la fenêtre et la cloison inté- (5) Li vre de Job.
ques. rieure. (6) Paolo Veni ni.
(7) Proverbe japonais.
•La performance souvent multi-as- 1. La fenêtre (8) Paul Valéry.
22 pect doit s'identifier, se caractériser, Comment pourrait se présenter la (9) Saint Augustin.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre

LA LAINE DE VERRE ET
L'INDUSTRIE DE L'ISOLATION

Michèle RAIN

' est une indus- la machine à vapeur de Jam es Watt. La fibre est deux fois plus légère

L
ISOLATION
trie jeune mais le concept Pour éviter de se brûler sur les tuyau- mais elle comporte encore un fort
est ancien. Soucieux de se teries portées au rouge, on utilisait à pourcentage d'infibrés. Aussi, dès
protéger du froid, de la chaleur et du l'époque des fibres naturelles mé- le début des années 40, Isover Saint-
bruit, l'homme a longtemps trouvé langées à de l'argile, bientôt sup- Gobain développe ce procédé Ra-
des réponses dans la masse des ma- plantées par l'apparition de douelles ger, en combinant étirage par fluide
tériaux : de la grotte préhistorique au en magnésie puis par l'apparition de et étirage par centrifugation.
château fort du Moyen-Age, l'isola- produits comme le silicate de cal-
tion est d'abord affaire de densité. cium, le liège ou l'amiante. 2. Le procédé SuperTEL
C'est dans une période relativement C'est pour trouver un produit de
récente, avec l'apparition de labri- remplacement à ces produits impor- Le nouveau procédé, appelé Super-
que creuse, précurseur de la struc- tés que des industriels allemands TEL démarre en 1957 à Rantigny .
.ture alvéolaire, que la construction a lancèrent, pendant la guerre de 14- La multiplicité des filets primaires y
mise en œuvre des parois allégées. 18, un programme de recherches est obtenue par centrifugation au
Au terme de cette évolution, l'isola- portant sur la laine de roche et la travers des milliers de trous d'une
tion est devenue une fonction spéci- laine de verre. assiette de fibrage. La totalité de la
fique et ne fait plus partie intégrante Entre les deux guerres, se dévelop- masse de verre est ainsi transformée
du matériau de construction. Les pèrent de nombreux procédés de en fibres, sans aucune particule infi-
isolants aujourd'hui ont pour seul fabrication. En 1923, deux verriers brée, avec des débits très impor-
objet d'isoler, par opposition aux américains, Owens et Corning, s' as- - tants : de 2 à 26 tonnes par jour et par
matériaux constructibles à pouvoir socient pour exploiter le brevet centrifugeur, soit de 700 à 50 000
isolant dont la fonction principale Owens de fabrication de laine de tonnes par an et par ligne de fabrica-
est de porter, comme les bétons cel- verre, qui recourt à l'étirage par tion. 85 % de la laine de verre dans
lulaires. fluide. En 1929, un groupe de ban- le monde est aujourd'hui fabriquée
1. Les premiers temps quiers fonde à Soissons «La soie de selon le principe rotatif.
verre» et achète le procédé Gossler, La licence TEL est exploitée dans le
Cependant, quel que fût le formida- fibrage par étirage mécanique. La monde entier par l'intermédiaire de
ble développement del' isolation des Compagnie de Saint-Gobain absorbe Sodefive, filiale de Isover Saint-
bâtiments, c'est pour satisfaire à des la société en 1935 et abandonne le Gobain. Les licenciés sont souvent
besoins industriels que sont nés les procédé Gossler pour un procédé eux-mêmes des groupes puissants:
premiers produits isolants : l'isola- rotatif Rager, développé en 1930 à Ahlstrom en Finlande, Pilkington en
tion moderne est contemporaine de Bergisch Gladbach en Allemagne. Grande-Bretagne, C.S.R. en Aus- 23

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Les industries du verre

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Pol ymérisa tion de ! ' imprégnation Fibrage

Schéma de fabrication Fibrage


Le procédé TEL.
tralie, Hankuk Glass en Corée, Koc loppé de son côté un autre procédé Branche Isolation de Saint-Gobain
en Turquie . . . quelque trente-cinq rotatif. Ses six usines de matériaux compte 17 usines en Europe et 4 aux
fours au total, alimentant deux cents isolants représentent une capacité Etat-Unis. Avec environ 400 000
machines de fibrage, bénéficient de de 580 000 tonnes. OCF fabrique tonnes de laine de verre, elle repré-
l'assistance technique du Centre de également, outre les produits iso- sente l 'activité la plus internationale
Recherche Industrielle de Rantigny, lants, de la fibre textile, du voile de du Groupe : 16 % des ventes sont
qu'ils appartiennent ou non au verre et des résines polyester. Ses réalisées en France, 53 % dans les
groupe Isover Saint-Gobain. ventes sont de l'ordre de 3 milliards autres pays de l'Europe et 31 % en
de dollars dont les deux tiers pour Amérique, essentiellement aux
3. Les producteurs
l'isolation. Etats-Unis.
Owens Coming Fiberglass a déve- Exploitant le procédé SuperTEL, la L 'Américain Mauville, le plus an-
cien dans la profession de l'isola-
tion, détient pour sa part une capaci-
té de 400 000 tonnes, réparties dans
dix usines spécialisées en produits
pour le bâtiment, l'automobile ou la
fibre fine pour l'aviation.
A côté des trois grands, un certain
nombre de petits producteurs natio-
naux sont présents sur les marchés.
Recourant aux services de petites
sociétés d'ingénierie, ils ont installé
des capacités limitées, de l'ordre de
5 à 10 000 tonnes. Ces petits produc-
teurs ont choisi le plus souvent de se
spécialiser sur un créneau produit/
marché. Ils bénéficient d'une sou-
plesse relative même s'ils ne peu-
11
vent offrir la même gamme, ni le
24 L'assiette de fibrage TEL. même service.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre
tertiaire et administratif. Enfin, l 'iso-
lation se généralise à l'ensemble du
parc de logements, constructions
neuves et aussi bâtiments anciens.
La rénovation est dans l'ensemble
moins importante que le neuf, mais
significative dans les pays où le
marché est arrivé à maturité, Améri-
que du Nord, France, Allemagne et
Scandinavie.
L'industrie de l'isolation est donc
largement tributaire du marché du
bâtiment qui absorbe 85 % de ses
produits. Aussi, il est primordial de
pouvoir interpréter et anticiper les
oscillations qui affectent cette acti-
vité. Dans le bâtiment neuf, l'isola-
tion rentre progressivement dans les
Maquette de l'usine de Bradford en Australie. usages de la construction et peut
s'appuyer sur un important appareil
4. Les produits concurrents réduire la consommation d'énergie.
statistique. Dans la rénovation de
La petite histoire, rejoignant la
La laine de verre n'est pas, en'dépit l'habitat ancien, les données, lors-
grande, veut qu'après le sabordage
de ses qualités, le seul isolant pré- qu'elles existent, sont plus difficiles
de la flotte en 1942 à Toulon, les
sent sur le marché : la laine de roche à interpréter : le développement du
nappes de laine de verre qui isolaient
pourvoit un quart du marché en marché est largement fonction de la
les chaudières furent récupérées et
Europe de l'Ouest et détient une sensibilité des autorités et du public
utilisées sur le marché des équipe-
position dominante en Europe de au contexte énergétique.
ments industriels.
l'Est. Au deuxième stade, la demande La demande du marché est fonction
Largement engagé dans la laine de émane toujours des industriels mais du segment d'utilisation du produit
verre, Isover Saint-Gobain est aussi elle porte sur les produits destinés à mais aussi de l'environnement éco-
fabricant de laine de roche en France, l'équipement des foyers. On isole nomique, technique, normatif. Dans
en Suède, en Allemagne, en Italie et les portes des réfrigérateurs, les fours, les pays du Sud et en Extrême-Orient,
en Espagne, occupant la seconde les ballons d'eau chaude ... l'aspect extérieur du produit est une
place en Europe derrière le groupe La troisième étape porte sur l'isola- donnée importante. Les producteurs
danois Rockwool. tion du bâtiment non résidentiel, font porter leurs efforts sur ce point
La part de marché des mousses,
polyuréthane, polystyrène, phénoli-
ques, voire urée-formol, est très
variable selon les pays, mais signifi-
cative en France et en Allemagne,
par exemple. Les groupes qui ont la
maîtrise des grands intermédiaires
chimiques disposent de moyens de
recherches importants. Ils s'em-
ploient à faire évoluer leurs produits
et à trouver des substituts aux agents
de fabrication comme les CFC, mis
en cause dans la destruction de la
couche d'ozone.

5. Les marchés de l'isolation


Il n'y a pas, même en Europe, de
marché unique de l'isolation, il y a
des marchés diversifiés, qui se ca-
ractérisent d'abord par leur stade de
développement.
Les industriels ont été les premiers à
se préoccuper d'isolation en vue de Ligne de production à Orange. 25

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Les industries du verre
divers et indépendants, la demande
d'isolation est globalement stable
dans la plupart des pays occiden-
taux, à des niveaux de consomma-
tion variables selon les climats et les
habitudes de construction.
En Europe del 'Est, en Amérique du
Sud et en Extrême-Orient, le marché
devrait se développer, l'isolation
pénétrant peu à peu le logement avec
l'accroissement des niveaux de vie
et la prise de conscience des pou-
voirs publics. Dans les pays riches,
où la motivation énergétique a perdu
de son acuité avec la baisse du prix
du pétrole, le concept d'isolation-
économie cède la place à celui d' iso-
lation-confort.
Confort thermique d'abord : en hi-
Isol ation technique. ver, l'isolation supprime l'effet de
paroi froide, et réduit par là-même
les risques de dégradation des murs.
En été, elle maintient la maison plus
fraîche et est indispensable au bon
fonctionnement de la climatisation.
Confort acoustique ensuite : la laine
de verre, grâce à sa structure élasti-
que, absorbe le bruit et est suscepti-
ble de nombreuses applications, à
commencer par les plafonds.
Enfin la compétence acquise dans le
domaine du fibrage a poussé les
industriels à prospecter d'autres
marchés pour l'appliquer à de nou-
velles niches. Mis au point pour
supprimer le coûteux travail de sel-
lerie, les pavillons automobiles en
laine de verre gagnent progressive-
ment du terrain. La culture hors sol
sur des blocs de laine minérale
Panneaux estampés pour l'électroménager. imbibée d'une solution nutritive a
tout en recherchant des produits à ans, des études systèmatiques sont recontré un grand succès auprès des
plus forte valeur ajoutée. En Alle- menées dans des laboratoires de re- serristes néerlandais, maraîchers ou
magne, en Scandinavie où l'isola- cherche médicale, sans avoir appor- horticulteurs. Elle continue à se
tion est une seconde nature, la per- té, à ce jour, la preuve d'un danger. développer en Europe et certains
formance mesurable est prédomi- Les programmes de recherches se producteurs introduisent ce système
nante. De plus l'isolation est regar- poursuivent et les organisations aux Etats-Unis.
dée comme un moyen de sauvegar- professionnelles se sont données La fibre de verre pourrait aussi trou-
der l'environnement: améliorer l 'ef- pour objectif d'informer en toute ver d'autres débouchés dans les
ficacité du chauffage, c'est réduire sérénité les consommateurs et les nodules drainants pour revêtements
la consommation d'énergie donc autorités. L'attention portée à ces routiers, la filtration, l'élimination
diminuer les rejets d'agents polluants problèmes est légitime. Elle doit des pollutions aquatiques.
et de poussières. reposer sur des travaux menés avec Les industriels de l'isolation doi-
Une inquiétudes 'est manifestée dans rigueur et persévérance. vent faire preuve d'imagination pour
la période récente sur les effets des développer les applications d'un
fibres de verre et de roche sur la 6. Et demain ? matériau dorénavant adopté par les
santé, notamment au regard des ris- entreprises comme par les particu-
ques de cancer. Depuis plus de quinze Issue d'une pluralité de secteurs liers. •
26

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - -- - Les industries du verre

VETROTEX:
LA FIBRE DE VERRE DE RENFORCEMENT

Pierre TRAC O L
Directeur de la Bra nche Fibres
de Renfo rcement d e Sa int-Go ba in

' est sous l'enseigne Ve- Tout d'abord, c'est un matériau Très résistante à la traction, elle est

C trotex que la Compagnie


de Saint-Gobain regrou-
pe l 'essentiel de son activité de fi-
jeune.
C'est, en fait, le fil électrique qui va
entraîner, dès 1930, la fibre de verre
l'armature idéale des matériaux plas-
tiques, dans lesquels elle s'incor-
pore pour constituer des plastiques
bres de verre de renforcement. dans l'ère industrielle, avec une pre- armés, désignés de plus en plus
Avant d'aller plus loin, il faut en dire mière application technique : l'iso- souvent sous le nom général de
un peu plus sur ce métier verrier et lation des conducteurs électriques matériaux composites.
sur son produit. soumis à de hautes températures. On Ses multiples fonctions et la facilité
Qu 'est-ce que la fibre de verre de s'éloignera alors très vite des prati- de sa mise en œuvre expliquent tous
renforcement? Où la trouve-t-on? ques artisanales de production exer- ses succès dans la recherche de per-
Eh bien, elle est, par exemple, indis- cées jusqu'alors. Le procédé d'éla- formances supérieures, en vitesse et
sociable des exploits des sauteurs à boration des fibres de verre devient en aérodynamisme. Et cela dans les
la perche. Les pêcheurs à la ligne lui l'affaire des industriels. meilleures conditions de compétiti-
doivent des prises inoubliables. Elle Portée au départ par le développe- vité, car les techniques de produc-
se cache dans les skis, dans les ra- ment del' électricité, la fibre de verre tion permettent de fabriquer d'un
quettes de tennis, dans le mobilier découvre sa principale vocation à la seul tenant des pièces complexes,
d'un bureau design. naissance des premières matières réduisant ainsi les opérations d'as-
Mais elle a encore bien d'autres ta- plastiques, des résines phénoliques semblage.
lents. C'est elle qui sert de support tirées du charbon, puis du polyester. Comme tous les matériaux de pointe,
aux circuits imprimés, qui carrosse La Seconde Guerre mondiale accé- è'est dans l'aéronautique, le sport et
les voitures, qui promène les voya- lèrera le rythme des recherches : l'automobile de compétition que les
geurs en Concorde, en TGV, en ba- pour remplacer les métaux, réquisi- matériaux armés de fibres de verre
teau ou en hélicoptère. tionnés pour les industries d'arme- ont fait leur première apparition à la
Compétitive sur tous les fronts, la ment, il faut trouver un matériau suite d'essais sévères. Les grandes
fibre de verre est là à chaque fois résistant. Au lendemain du conflit, séries n'ont été atteintes qu'après
qu 'il est question de performances. les Etats-Unis et l'Europe se lancent des études complètes permettant de
Elle enregistre de nombreux succès. dans une nouvelle bataille : celle de tirer le meilleur parti des propriétés
Alors, essayons de dérouler le fil de l'industrialisation. particulières pouvant assurer plu-
ce matériau de haute technologie, Aujourd'hui, pratiquement invisible, sieurs fonctions. On a pu alors pas-
qui incite à l'innovation et qui nous la fibre de verre est pourtant pré- ser de la conception de prototypes au
réserve encore d'autres progrès. sente partout. stade industriel, les coûts ayant bais- 27

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Les industries du verre
sé et l'effet d'expérience joué (exem- Marchés 1988
ple : le hayon arrière de la citroën Secteurs d'application Etats-Unis Europe Japon
BX). (%) *
Sous ses diverses formes , la fibre de
verre est devenue le meilleur renfort - Electricité / Electronique 9 23 -
des composites. Ces derniers sont - Transports 26 22 4
des produits constitués par de la ré- - Bâtiment/ Travaux publics 19 17 49
- Matériels industriels/agricoles 18 17 27
sine synthétique et des fibres de - Sports et loisirs (dont marine) 17 7 10
verre. - Biens de consommation 6 6 7
Sans pénétrer dans le laboratoire très -Divers 5 8 3
complexe des chimistes, on peut y * nota : valeurs indicatives, les segmentations n'étant pas rigoureusement les mêmes sur les trois
jeterun coup d' œil et distinguer deux marchés.
grandes «familles» de matières plas- Marché des composites.
tiques :
• Les «thermoplastiques» sont des tions, citons quelques exemples :
plastiques qui ramollissent à la cha- Rappelons que les professionnels de
leur et durcissent au froid. Ils repré- l'électricité cherchaient un isolant
sentent environ un cinquième de la d'aussi faible épaisseur que possi-
production globale des composites. ble, qui ne vieillisse pas sous l'effet
Caractéristique commune : ils résis- de la chaleur et qui puisse résister à
tent bien aux chocs, se mettent faci- des températures de 180°C ainsi
lement et rapidement en forme. Les qu'à des surcharges de puissance
plus utilisés sont les polyamides, le momentanées (isolant classe 4) ...
polypropylène et les polycarbona- Cet isolant, ils le trouvèrent avec la
tes. Ils sont renforcés de 10 à 40 % fibre de verre, pour enrober fils et Le TGV.
de fibre de verre. câbles, servir de support et armer TGV s'est choisi ce «nez» en com-
• Les «thermodurcissables» sont des des tubes en plastique. posite fibres de verre. Le matériau a
plastiques plus fragiles et plus soli- Aujourd'hui, c'est la rencontre avec été adopté pour sa légèreté, bien en-
des à la fois , qui durcissent de ma- l'électronique : support des circuits tendu, mais aussi pour la liberté qu'il
nière irréversible. Ils représentent imprimés produits par millions de offrait au concepteur.
environ les 3/4 de la production ac- mètres carrés ou composante d 'une Car cette forme, longue, étroite, pro-
tuelle des composites. Ils ont abso-
1ument besoin d'être renforcés de fi-
bres de verre pour acquérirune bonne
résistance. Les plus utilisés sont les
résines polyesters et les époxydes.
De très nombreux procédés de mise
en œuvre existent et se développent
aujourd'hui. · Ils permettent de ré-
pondre à toute la gamme des besoins
des utilisateurs : depuis la réalisa-
tion de prototypes ou de petites sé-
ries, avec des équipements souples
et légers jusqu' aux procédés les plus
industriels permettant la production
de plusieurs milliers de pièces par
jour, à des cadences élevées, tout en
assurant une qualité suivie : on ren-
tre alors dans le domaine des équipe-
ments lourds, pouvant être conduits
par ordinateur, et fortement roboti- Circuit imprimé à base de tissu de verre.
sés.
C'est dire que la variété des possibi- platine d'ordinateur, elle s'est par- fonde, n ' aurait pas pu être obtenue
lités permet aux composites renfor- faitement adaptée aux besoins très par les procédés d'emboutissage tra-
cés de fibres de verre de servir des pointus de l'électronique et de l'in- ditionnels à la tôle. Problèmes tech-
usages finals très bien répartis dans formatique. niques et outillage onéreux ont pu
l'ensemble de l'activité économi- Paris-Nantes en 2 h, Paris-Lyon à être évités grâce à ce composite fi-
que. 270 km/h ... C'est pour améliorer bres de verre et au moulage, beau-
28 Pour illustrer la variété des utilisa- encore son aérodynamisme que le coup plus souple.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - -- - - - - - - - L e s industries du verre
Mais l'emploi de la fibre de verre ne en forme de cœur ? Même pour de
se limite pas à ce «nez». En effet, petites et moyennes séries, la sim-
visible ou invisible, la fibre de verre . plicité du moulage a rendu ces nou-
est présente partout, sous forme de veaux articles relativement aborda-
pièces variées. Citons les principa- bles.
les:
• carénage avant et pavillon des ca-
bines de conduite,
• toit et sous-plafond de la motrice,
• carénage de toiture intermédiaire
et carénage de toiture extrême avant
(c'est ainsi que la SNCF désigne les
capotages de protection du panto-
graphe et du troisième phare),
• encadrements de baies, moulés en
grande série par compression à
chaud,
• tablettes de sièges.
D 'autres pièces sont moins connues
ou moins visibles : volets de portes
d 'accès, habillages des toilettes,
Eléments de tuyauterie Wavin Repox.
supports et capotages d 'équipements
électriques et d'appareillages divers. Au cœur des chapes bitumineuses,
Dans le bâtiment, une règle: la ga- la fibre de verre pénètre les maté-
rantie décennale. Cette assurance de riaux de gros œuvre, arme le plâtre
pérennité que doivent permettre tous pour la construction de cloisons et
les produits destinés à ce marché ne Cabine de douche. de sous-plafonds, renforce le ciment
gêne plus la fibre de verre. Durer dix contre les attaques du temps et la
ans ? Pas de problème ... En plus grand, il en va de même pour pollution.
les piscines, moins chères à cons- La fibre de verre est en train de s'im-
truire et plus simples à poser que les poser dans la fabrication en grande
équipements traditionnels. L 'utili- série d'importantes pièces destinées
sateur en profite doublement, à à l'automobile. Remplaçant les ma-
l'achat puis à l'usage. Car le carac- tériaux traditionnels, notamment les
tère isolant de la fibre de verre va lui métaux, la fibre de verre va offrir
permettre de profiter plus longtemps aux designers une grande liberté de
de la bonne température de l'eau, ... création. Peu à peu les constructeurs
sans rallonge des factures de chauf- automobiles s'y sont intéressés pour
fage. des véhicules de petite puis moyenne
Crédit Agricole de Valence.
De loin, on dirait une toiture rusti- série, et enfin grande série. Car, grâce
que en tuiles de terre cuite ou en à des matériaux de base adaptés et à
Sa toute première application en tant ardoise. De près, on s'y méprend, des procédés de moulage de plus en
qu'isolant électrique l'entraîne, bien mais il s' agit de polyester armé de plus performants, ils parviennent à
sûr, le long des chemins de câbles et fibres de verre et teinté dans lamasse diminuer de façon sensible les coûts.
à tous les stades de l'installation au coloris voulu. Les amateurs de Ils apprécient la résistance mécani-
électrique dans la maison. vieilles pierres y trouvent leur comp- que de la fibre de verre, son bon
Ininflammable et résistante, elle en- te : les charpentes de bois vétustes comportement aux chocs et sa tenue
tre vite dans la construction même, supportent parfois mal une toiture irréprochable à la corrosion. Ce dé-
avec des panneaux translucides, plats rénovée traditionnelle, alors qu'el- veloppement vers la grande série est
ou ondulés qui viennent recouvrir les exigent une protection étanche l'aboutissement de 20 années d'ef-
une véranda, ou cloisonner un bâti- contre la pluie et une bonne résis- fort et de persévérance, que l'on
ment, tout en y laissant entrer la tance aux éventuelles charges de peut diviser en trois périodes :
lumière. neige .. .
Poussons la porte de la salle de bains : Du toit au sous-sol, les composites La première phase, de 1972à1980,
la couleur y est partout présente, offrent toute sécurité dans le do- a été marquée par la première appli-
ainsi que la fantaisie. De fait, la faci- maine des canalisations ou des gaî- cation des matériaux composites en
lité de moulage et les coloris des nes de ventilation, dans la tuyauterie grande série : les boucliers de la
composites ont inspiré les fabricants du chauffage urbain et les réseaux Renault 5, renforcés de fibres de .
de sanitaires. Baignoires ou lavabos d'assainissement. verre. Elle devait être le début d'une 29

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Les industries du verre
longue série chez Renault, avec l'ex- • Un troisième fait marquant de cette la Peugeot 605, pavillon et intérieur
tension aux véhiculesR15, Rl 7, Rl4, période a été la sortie en 1984 de la de voiture, sous forme de mousse
Fuego, puis R18, etmettaiten valeur Renault Espace fabriquée par Ma- PU renforcée verre . . . Aux Etats-
plusieurs caractéristiques importan- tra. Ce véhicule est intéressant à Unis, elle est actuellement utilisée
tes de ces matériaux : légèreté, résis- deux titres : dans le «Mini V an» de General
tance aux petits chocs, apport dans - d'abord par sa carrosserie entière- Motors, produit à près de 1000 véhi-
le style, anticorrosion, rigidité. ment en matériaux composites, cules/jour.
Renault ouvrait ainsi la voie de la - ensuite par la réalisation de pièces Grâce à la technique du moulage,
pénétration des matériaux de syn- de grandes dimensions comme les elle a permis aux constructeurs d' ob-
thèse dans cette fonction du véhi- panneaux latéraux, le pavillon et la tenir des pièces complexes d'un seul
cule. porte arrière. tenant et d'en réduire ainsi le nom-
bre. Simplification du montage,
La deuxième phase, de 1980à 1987, gains en investissements, gain de
a été caractérisée par plusieurs déve- temps pour l'industriel : l' automo-
loppements marquants : biliste reste le grand gagnant. Car
•Tout d'abord, la poursuite de l'ex- cette diminution des assemblages
tension del 'utilisation de la fibre de rend les véhicules moins bruyants et
verre dans la fonction protection plus faciles à entretenir.
avec, notamment les boucliers et les Dans les années à venir, ce sont les
protections latérales des Renault 25, pièces très fortement sollicitées,
Super 5, et Express, et les pare- comme les bielles et les ressorts,
chocs des Peugeot 205, avec, pour Renault Espace. voire les roues, que l'on traitera en
ces dernières, des séries jusqu'à plus fibre de verre. Elle nous réserve
de 2500 voitures/jour. • Plus récemment, PSA ouvrait une encore bien des surprises et, en plus,
• Puis la commercialisation en 1982, autre voie d'applications des maté- des gains de poids de l'ordre de 30 à
de la Citroën BX. Produite à plus de riaux composites avec la mise au 60%.
1000 unités/jour, cette voiture a point, en 1987, de la façade avant de
constitué une étape très importante, la Peugeot 405.
avec l'utilisation de plus de 20 kg de
matériaux composites par voiture. La troisième phase concerne les
Pour la première fois, les composi- évolutions à court terme (5 ans) et
tes étaient utilisés en grande série moyen terme (8-10 ans), dans la
carrosserie de manière significative : carrosserie (volet AX) et les équipe-
capot moteur, custodes, latéraux de ments, les pièces sous capot, les
pavillon. Ces développements ont pièces d'habitacle et enfin les pièces
eu des conséquences importantes : de structure (ressorts à lames d'uti-
• ils ont montré que les matériaux litaires chez Renault, arbres de trans-
composites pouvaient satisfaire tech- mission de l'Espace 4 x 4, organes Fiat Tipo.
niquement à la fonction carrosserie, d'embrayage ou de freinage).
• ils ont aussi permis à notre profes- Depuis qu'elle s'est mise au service Comme les pièces mécaniques de
sion de mesurer industriellement les del' automobile, la fibre de verre n'a structures, les éléments composites
progrès qui restaient à accomplir jamais déçu. De ce fait, elle est pré- fibre de verre disposent d'un dernier
pour rendre ces matériaux compéti- sente aujourd'hui dans tous les véhi- atout : ils ne rouillent pas ... Résis-
tifs en grande série, et d'initier ainsi cules : volet arrière de nombreuses tant à la corrosion, c'est sans danger
des travaux à tous niveaux : matiè- voitures : Citroën BX et AX, Fiat que le composite affronte des condi-
res, machines, moules, automatis- Tipo et Uno Turbo, façade avant de tions météorologiques difficiles,
mes. Parallèlement et toujours sur la la Citroën XM, de la WV Passat, de l'attaque de la pollution atmosphéri-
Citroën BX, l'industrialisation du que et, en hiver, le pire ennemi de
volet arrière ouvrait une ère nou- l'automobile : le sel employé sur les
velle dans l'industrialisation del' in- routes enneigées.
jection des thermodurcissables à Il n'est pas possible, dans le cadre de
fibres longues, et montrait la com- ce rapide tour d'horizon, de s'éten-
pétitivité de cette solution pour les dre sur les applications de tous les
pièces complexes à fonctions inté- grands secteurs. En effet, il faudrait
grées. citer encore de multiples utilisations :
• Renault, en 1985, réalisait les inté- des dragueurs de mines aux bateaux
rieurs de portières du modèle Ex- de plaisance, des cuves de stockage
press, produit à plus de 700 unités/ du vin aux silos à céréales, en pas-
30 jour. Face avant Peugeot 405. sant par l'industrie du sucre et du

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - L e s industries du verre
l'étendue de sa gamme de produits
et sa capacité de réponse à un pro-
blème spécifique posé par un client.
Son objectif principal est de garantir
sur le plan international la standardi-
sation del' ensemble de cette gamme
avec pour valeurs : qualité, homogé-
néité, régularité. Tout au long de ce
développement, Saint-Gobain Fibres
de Renforcement a appliqué une
même politique de stratégie globale
et d'opérations décentralisées. Les
six sociétés de la Branche disposent
d'une véritable autonomie, elles
maintiennent des équipes locales,
connaissant parfaitement marchés et
développements, parlant la même
langue et le même langage que leurs
clients.
Hélicoptère Dauphin SA 365 de !'Aérospatiale.
'·- Sans ce respect des identités natio-
papier, et jusqu'aux usages de poin- de la sélection des matières premiè- nales, il n'y a pas de relation de
tes de l'industrie aéronautique. res à la livraison des produits, les confiance, base de toute activité
La fibre de verre, nous le voyons, exigences de la production fixent commerciale.
intervient aujourd'hui dans tous les des impératifs : rigueur, fiabilité, Pour faire face à la mondialisation
secteurs del' économie. Chaque jour, constance, qualité. Impératifs que des marchés, Saint-Gobain Fibres
l'utilisation industrielle des maté- seul le déploiement d'importants de Renforcement va au-delà du
riauxcompositess'amplifieetlafibre moyens en organisation, en recher- développement des implantations.
de verre s'impose comme leur prin- che, en contrôle permet de garantir. Il bâtit une organisation et une coo-
cipal renfort. Et, ici, Saint-Gobain Fibres de Ren- pération internationales à tous les
Convaincue de l'avenir de ses pro- forcement dispose d'importants niveaux de l'entreprise.
duits, la Branche Fibres de Renfor- atouts. Quelle que soit leur nationalité,
cernent de Saint-Gobain a une stra- La communication entre toutes les quelle que soit leur responsabilité,
tégie de développement. Elle est unités de fabrication a, de très loin, quelle que soit leur spécialité, les
devenue aujourd'hui le premier dépassé le stade des transferts tech- hommes et les femmes de Saint-
producteur européen et le second au nologiques. La flexibilité atteinte par Gobain Fibres de Renforcement
niveau mondial avec 6 sociétés ces unités en fait un ensemble capa- travaillent ensemble. Toutes les
opérationnelles en France, R.F.A., ble de réagir rapidement et de don- expériences, toutes les compéten-
Italie (2), Espagne, Etats-Unis, ainsi ner à toute demande une réponse ces, toutes les cultures, tous les dy-
qu'une participation importante en adaptée. namismes sont partagés.
Argentine; 1 société de transforma- Car, aussi exigeants soient-ils, les Il ne s'agit plus d'additionner, mais
tion (tissage); 2 nouvelles implanta- procédés ne sont rien en tant que de multiplier les forces.
tions en cours au Brésil et en Corée tels. Dans ce métier totalement ouvert à
auxquelles s'ajoutent diverses ex- Leur amélioration est au service des la concurrence internationale, la
tensions de capacités. produits et des clients. qualité des actes de recherche et de
En quelques millièmes de seconde, La fibre de verre n'est pas, en effet, développement est tout à fait fonda-
le verre devient fil. Le cœur du métier un produit unique. Des traitements mentale.
de la fibre de verre est là. de surface spécifiques, et de multi- Ceci a conduit la Branche Fibres de
Pour atteindre la maîtrise de cette ples transformations, permettent Renforcement à la création, au sein
transformation, il faut dominer un d'élaborer de nombreux types de de Vetrotex International, d'un
éventail technologique large : en produits adaptés aux différentes important Centre, inauguré à Cham-
amont, un verre particulièrement applications finales. Ainsi, quatre béry en 1989, qui est au service de
difficile à élaborer; avec l'étirage et grandes familles de produits répon- toutes les divisions et de leurs clients.
le fibrage, la filature textile d'un dent à des besoins précis : les fils Ce Centre, qui regroupe 250 person-
matériau très sensible ; la chimie textiles, les rovings, les fils coupés nes, essentiellement des «cols
pour les ensimages, indispensables et les mats. blancs», dispose naturellement des
traitements de surface du fil ; en Dans ce contexte commun à tous les moyens les plus modernes et les plus
aval, une connaisssance approfon- fabricants de fibres de verre, Saint- puissants de recherche sur les procé-
die des matériaux composites. Gobain Fibres de Renforcement se dés de fabrication et l'élaboration de
Dans toutes les étapes du procédé, démarque sur deux points essentiels: nouveaux produits en fibres de verre 31

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Les industries du verre
donner une assistance technique à la
clientèle, développer de nouveaux
composites fibres de verre. Dans ce
domaine également, le relai sur le
terrain est assuré par les Centres
d 'Applications Nationaux, très adap-
tés pour la communication et la
réponse aux besoins spécifiques de
chaque marché.
C'est ainsi, par l'effort commun sur
la technologie et par la décentralisa-
tion de ses actions, que la Branche
Fibres de Renforcement peut, en
partenaire des industries transfor-
matrices et utilisatrices, développer
son activité au niveau mondial, face
à des concurrents puissants, eux aussi
animés d'une volonté d'extension.
Bénéteau: l'Océanis.
Le support et l'étendue internatio-
nale du Groupe Saint-Gobain lui ap-
de renforcement.11 travaille en étroite vice du développement de la Bran- portent un atout indispensable dans
collaboration avec les laboratoires che et de ses clients. Il est possible ce métier où la lutte pour la compé-
centraux du Groupe Saint-Gobain d'y simuler en vraie grandeur les titivité, au service des clients, est un
d'une part, mais aussi en synergie conditions de fabrication des com- défi permanent. •
avec les équipes de développement posites telles que les verront les
de chacune des divisions nationales. clients de fibres de verre. Les mis-
Cet article fa it des emprunts à l'ouvrage
Mais de plus, à côté de ce centre de sions de ce Centre se développent «la fibre de verre et les composites» édité,
recherche, le centre d'applications dans trois directions : tester les pro- avec la co ll aboration de Vetrotex, par la
des produits est directement au ser- duits et contribuer à leur évolution, Nouvelle Librairie.

32 Yetrotex International.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre

LES NOUVELLES APPLICATIONS VERRIÈRES

Alain ARNAUD (59)


Directeur industriel et de la R & D
de Saint-Gobain Vitrage International

u'1Ls soient destinés au bâti- de l'image ainsi que l'angle sous de silice, sodium, calcium, alumi-

Q ment ou à l'automobile, les


vitrages se sont enrichis de
fonctions nouvelles: verres filtrants,
lequel l'écran reste lisible.
Les matériaux nécessaires à la réali-
sation de ces afficheurs sont essen-
nium et magnésium. Ils sont beau-
coup plus minces que les verres pour
vitrage, qui ne descendent guère en-
couches antisolaires, décoratives. tiellement les verres avec leur cou- dessous de 2 mm. Ils doivent égale-
Ces évolutions, déjà répandues ou che conductrice transparente, la ment respecter une exigence de pla-
en voie de commercialisation, sont solution de cristaux liquides et un néité beaucoup plus forte, typique-
loin de représenter une évolution film polariseur. Ils font l'objet de ment 0,4 microns sur 20 mm. C'est,
ultime du verre plat. Les attentes des spécifications très précises. au départ, l'exigence d'épaisseur qui
consommateurs vont continuer à Les verres utilisés pour cet usage ont s'est révélée la plus contraignante,
mettre à rude épreuve les talents des une composition assez traditionnelle et les procédés de formage utilisés
techniciens verriers.

Les verres pour l'électronique


Rési ne de scelleme nt

Tout le monde utilise aujourd'hui


des montres ou des calculettes
munies d'écrans d'affichage à cris-
taux liquides.
Ces écrans sont constitués de deux
---....__
~ Polariseur

verres minces, de 0,5 à 0,7 mm ~~


d'épaisseur recouverts d'une cou- ---------~ ~
'
che conductrice transparente sur
laquelle sont gravés les éléments des
"--. :~
-~~
~ .
caractères à afficher. Espace ur

Entre les deux verres, maintenus


rigoureusement parallèles à une
distance voisine de 7 microns, on
vient déposer une solution conte- c::;
nant les cristaux liquides. Lorsqu 'urie C)

tension est appliquée entre deux C)

éléments conducteurs, les cristaux c::::>


liquides ont tendance à s'orienter
parallèlement à la direction du champ Verre Verre
électrique, créant ainsi une polarisa-
tion de la lumière, qui fait apparaître
en sombre les plages correspondan- Couche conductric e Couche conductrice
tes. De nombreux perfectionnements Cristaux liquides
ont permis, depuis l'apparition de
ces écrans, d'améliorer le contraste Coupe d'un écran à cristaux liquides. 33

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - -- -- -- - - - - Les industries du verre
ont été les vieux procédés du verre voisins. La surface plus 'grande des Les temps de commutation doivent
étiré avec leur étirage vertical. Dans éléments oblige à un contrôle de être abaissés, et surtout, il devient
ces procédés, la convection thermi- qualité de plus en plus rigoureux nécessaire de maintenir strictement
que qui prend naissance autour de .la pour éliminer tous les défauts ponc- chaque point de l'écran au niveau
feuille à haute température, conduit tuels avant la fabrication de l'écran défini entre deux balayages. Il est
à un refroidissement brutal qui rend proprement dit. nécessaire, pour cela, d'implanter
difficile le contrôle de la planéité. Ces applications produisent des sur la face arrière, au croisement de
C'est cependant ce type de procédés images statiques ou quasi-statiques. chaque ligne et de chaque colonne,
qui a permis d'alimenter le marché A côté des cristaux liquides, d'au- un transistor de commande del' élec-
pendant toute la phase de croissance . tres techniques sont utilisées comme trode correspondant à chaque point.
des premières applications, essen- celle des écrans à plasma ou des Le verre alors n'est plus seulement
tiellement en Asie du Sud-Est où écrans plats fluorescents. un substrat plan destiné à contenir
sont produits 99 % des montres et Mais à partir de 1985, les fabricants un film ultra-mince de cristaux li-
des calculettes à afficheurs à cris- japonais d'appareillages électroni- quides, il devient un substrat pour
taux liquides. ques défrichent le marché de la télé- l'électronique. Les contraintes qui
Ces feuilles de verre doivent ensuite vision individuelle portable. Ils' agit en découlent sont considérables.
être revêtues de dèux couches. au départ d'appareils convention- • Le silicium étant extrêmement sen-
La première est destinée à arrêter la nels miniaturisés, munis d'écrans à sible à la pollution par le sodium, et
migration éventuelle du sodium du tube cathodique. Le faible encom- les dépôts sous-vide étant effectués
verre dans la solution des cristaux brement des écrans plats et leur ten- à température élevée, les couches
liquides. Plusieurs technologies de sion d'alimentation modérée les ren- barrières utilisées dans les écrans
dépôts ont été développées. En par- dent très attractifs pour cette appli- plats ne sont plus suffisantes. Il faut
ticulier, le procédé SOL-GEL a trou- cation. changer totalement la matrice ver-
vé là une de ses premieres applica- Alors que les technologies de base rière en éliminant le sodium.
tions commerciales. pour la fabrication du verre et des • Les performances du silicium
couches demeurent les mêmes, cette amorphe étant insuffisantes, il faut
Le procédé SOL-GEL permet la réa- utilisation engendre déjà des exi- introduire une phase de recristallisa-
lisation de produits vitreux sans pas- gences de qualité très supérieures : tion au laser qui se déroule à haute
ser par une phase de fusion. On pré- • les dimensions augmentent, ce qui température. Pendant cette phase, le
pare des molécules organiques in- rend plus difficile le maintien d'une verre doit conserver son extrême
cluant les éléments de la future com-
planéité satisfaisante, planéité. On doit donc utiliser des
position vitreuse. Les molécules en
solution sont ensuite condensées sous •la nécéssité d'améliorer la qualité verres dont le point de transforma-
forme d'un gel dont on élimine l'eau des images amène à renforcer la tion est très élevée. Tout le proces-
par une cuisson ménagée. Un traite- tolérance de planéité qui descend à sus d'étirage doit être conduit à plus
ment à plus haute température permet 0,15 microns (150 nanomètres), de 100° au-dessus des températures
ensuite l'obtention d'un réseau miné- • la finesse des gravures et le nom- usuelles.
ral amorphe ayant les propriétés d'un bre important de lignes et de colon- •L'implantation des différents
verre. nes d 'amenée de courant obligent à composants des circuits de la face
diminuer d'une façon considérable arrière se fait par phases successives
La seconde est la couche conduc- le nombre de défauts admissibles. Il à haute température. Etant donné la
trice. Deux matériaux transparents devient nécessaire de mener les tra- précision géométrique des dépôts,
sont utilisés : l'oxyde d'étain dopé vaux de transformation verrière dans la dilatation du verre doit se faire
au fluor et l'oxyde d'indium dopé à une ambiance qui se rapproche de sans aucune hystérésis. Il faut que le
l'étain. Ils sont généralement dépo- celle de l'industrie électronique. verre subisse un recuit de longue
sés sous-vide par pulvérisation ca- Cependant, un autre besoin se des- durée à haute température pour at-
thodique à magnétron. Ce procédé sine pour la technologie des écrans teindre son équilibre thermodyna-
est utilisé à grande échelle pour le plats. Les travaux d'ergonomie mique.
dépôt de couches sur le verre. On remontant aux années 70 ont montré • Le coefficient de dilatation du verre
doit, pour cette application, éliminer l'intérêt de la télévision à haute doit être voisin de celui du silicium.
tout défaut ponctuel dans la couche. définition pour l'amélioration du • Le verre doit résister aux traite-
Les verriers, déjà familiers avec les confort visuel des usagers. Cette ments acides et alcalins qui se succè-
techniques de dépôt de couches évolution comprend à la fois le dent pendant la phase de dépôt.
conductrices, proposent souvent le doublement du nombre de lignes et •La planéité et l'absence de défauts
produit déjà revêtu. de colonnes des images, mais égale- doivent être étendues à une surface
De nouvelles applications sont ap- ment l'adoption d'écrans de 1 mètre de 0,5 m 2 •
parues, avec des écrans de taille de diagonale. Réalisés avec la tech- La demande actuelle est surtout
supérieure et, souvent, l'utilisation nologie classique, ces écrans sont japonaise. Sharp, Toshiba, Matsus-
de la couleur : les jeux vidéo, les lourds et encombrants; hita, Mitsubishi sont lancés dans la
tableaux de bord d'automobiles, les La technologie des écrans plats pa- course à la dimension ; aujourd'hui,
écrans pour les machines de traite- raît, là aussi, attractive, mais la qualité pour fabriquer des téléviseurs et des
ment de texte ou les ordinateurs des images souhaitée nécessite un ordinateurs portables, mais avec
34 portables font appel à des principes saut technologique considérable. l'objectif de la TV Haute Définition

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - --

- - - -- - - - -- - - Les industries du verre

Contre - électrode Tra'n sistor Drain


Electrode de commande
Film coloré
Commande des lignes
~

Bleu
11111111111

~Vert
arrière

laque diffusante
~Rouge

.... Commande des colonnes


Couche de cristaux liquides

Polariseur Verre

Schéma d'un écran couleur T.F.T.


de demain. C'est le verrier Coming en verre pour cuire dans un four est zones où règne un ordre cristallin ne
qui, le premier a pu mettre à leur dis- une chose aujourd'hui couramment dépassent pas, semble-t-il, quelques
position un substrat plan satisfaisant admise. Que l'on puisse utiliser une atomes ou dizaines d'atomes. Ce-
à l'ensemble du cahier des charges. plaque en verre pour chauffer des pendant, tous les verres ont tendance,
Il dispose d'un procédé d'étirage récipients paraît encore à beaucoup dans une certaine plage de tempéra-
bien adapté aux verres à haute tem- une utopie. Pourtant, depuis deux ture, à former des cristaux : c'est la
pérature. Au Japon, la Société Asahi ans, les ventes en France de plaques dévitrification. Elle est en. général
adapte, à la fabrication de ces verres, de cuisson en verre marquent une indésirable.
le procédé float utilisé pour la fabri- progression soutenue. Remplaçant Dans les vitrocéramiques, cet effet
cation des vitrages. la traditionnelle table à quatre feux, est au contraire soigneusement con-
elles sont propres, esthétiques et trôlé pour obtenir la structure sou-
Il est vrai que les montres et les
procurent une vitesse de mise en haitée. Trois facteurs principaux
calculettes à affichage à cristaux
température très supérieure aux pla- jouent un rôle : la composition de la
liquides ont été produites, en pres- ques électriques traditionnelles. matrice vitreuse qui va largement
que totalité, dans le Sud-Est Asiati- Le verre utilisé pour ces plaques doit gouverner la nature des cristaux
que. De ce fait, l'Europe a peu par- avoir une excellente résistance formés, la présence d'agents de
ticipé à la première génération des mécanique. Il doit surtout avoir une nucléation et la conduite thermique
afficheurs. Elle est beaucoup plus tenue exceptionnelle au choc ther- de la phase de cristalisation.
présente dans la deuxième généra- mique puisque le bord de la zone de Dans la pratique, les verres utilisés,
tion d'afficheurs de taille supérieure. cuisson peut être porté à plus de 600 à basè de silice, d'aluminium et de
Pour aborder la technologie des degrés, alors que la zone voisine lithium ont des températures de
écrans plats de grande dimension, garde une température inférieure à fusion supérieures à 1600°, très
l'Europe dispose de deux atouts : 100 degrés. supérieures aux verres classiques et
• Deux des plus grands fabricants Le matériau utilisé est une vitrocéra- à la limite des possibilités actuelles
mondiaux de téléviseurs sont Euro- mique constituée de fins cristaux de des matériaux réfractaires. Le for-
péens. quartz enserrés dans une matrice mage, qui se fait par laminage, re-
• Sa technologie verrière est d'une vitreuse. Son coefficient de dilata- quiert également des températures
très haute qualité, tant dans le do- tion est voisin de zéro dans toute la très élevées. Le verre doit être re-
maine de la formulation et de l'éla- plage d 'ulisation. Ce type de maté- froidi rapidement pour éviter une
boration des verres que dans celui riau a été .utilisé pour la réalisation cristallisation non contrôlée. Celle-
du formage. de grands miroirs de téléscopes ou ci est conduite ultérieurement dans
Elle doit mobiliser ses ressources pour la fabrication d'outillages d 'usi- une installation appropriée.
pour répondre aux défis technologi- nage d'ultra-précision. La structure La réalisation de tables de cuisson
ques de la télévision à haute défini- particulière des vitrocéramiques est en verre est un excellent ·exemple
tion. obtenue par cristallisation de cer- d'application de technologies avan-
tains éléments au sein de la matrice cées à la réalisation d'un produit
Les verres pour table vitreuse, pendant la phase de refroi- grand public. Après une longue phase
de cuisson dissement. de latence, une frange de plus en
Les verres sont des substances plus importante des consommateurs
Que l'on puisse utiliser des articles amorphes ou quasi-amorphes. Les a les moyens d'accéder à un produit 35

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - Les industries du verre
qui offre d'incontestables avantages vitrage. Les installations modernes permet-
fonctionnels. La croissance du mar- tent de produire en continu des pla-
• Les couches métalliques teaux de 20 mètres carrés. La pro-
ché va permettre d'investir dans des.
Les métaux conducteurs comme l'or duction d'une ligne de pulvérisation
technologies de production de plus
ou l'argent constituent également cathodique à magnétron peut dépas-
en plus performantes et d'accéder à
des miroirs thermiques exception- ser 2 millions de m 2 par an.
la production de masse. L'abaisse-
nels, mais ils ne sont transparents Le développement des miroirs ther-
ment des coûts qui en résultera per-
que sous des épaisseurs très faibles. miques est un bon exemple de l'en-
mettra une généralisation progres-
L'argent, le métal le plus employé, richissement d'un produit de base:
sive du produit.
est utilisé sous une épaisseur de 7 le verre pour vitrages. La fonction
nanomètres seulement. Il est de plus - nouvelle est apportée par des cou-
Les miroirs thermiques déposé entre deux couches d'oxyde ches dont l'épaisseur est inférieure à
d'étain de quelques dizaines de la longueur d'onde de la lumière. La
La production à grande échelle de nanomètres d'épaisseur.L'empilage quantité de matière mise en œuvre
doubles vitrages a permis de dimi- des épaisseurs et des indices de ré- est dérisoire. En revanche, le conte-
nuer de façon radicale les échanges fraction permet d'améliorer sélecti- nu technologique de ces couches est
de chaleur pour conduction et con- vement le passage de la partie visi- extrêmement élevé. Présentées il y a
vection entre la pièce habitée et le ble du rayonnement. trente ans comme curiosités de labo-
milieu extérieur. Cependant, ces En augmentant l'épaisseur de la ratoire, appliquées à l'origine à la
vitrages ne contrôlent pas les échan- couche d'argent, on parvient à réflé- micro-électronique, elles ont néces-
ges radiatifs : apports solaires ou chir également la partie infrarouge sité depuis l'origine un effort conti-
pertes thermiques par rayonnement. du rayonnement solaire. Ces vitra- nu de développement des procédés
Dans un double vitrage, en hiver, pour parvenir aujourd'hui, avec la
ges antisolaires sont très recherchés
près de 40 % de l'énergie perdue production de masse, à des coûts qui
par les architectes et les buraux d' étu-
provient des pertes parrayonnement. les rendent accessibles au grand
des pour les immeubles climatisés et public.
Ces pertes sont constituées par des deviennent le meilleur compromis Ecrans plats de télévision, dessus de
radiations infrarouges autour de 10 de confort d'été, confort d'hiver.
microns de longueur d'onde corres- cuisinière et miroirs thermiques sont
Ces couches viennent de trouver une trois applications du verre plat qui
pondant au rayonnement du corps application nouvelle dans les pare- desservent des marchés totalement
noir à 20° C. Les corps conducteurs, brise d'automobiles, où l'on par- différents, mais qui possèdent en
même en très faible épaisseur, ont la vient avec des empilements à cinq commun plusieurs traits :
propriété de réfléchir ces radiations. couches à arrêter plus de 60 % de • Une ou plusieurs performances
Deux types de couches minces ont l'énergie solaire incidente.
été mis au point par les verriers pour spécifiques : pour les écrans, une
L'industrialisation de ces produits a planéité et une stabilité thermique
réaliser des vitrages barrières aux été rendue possible par le perfec- exceptionnelle, pour les dessus de
infrarouges : les couches semi-con- tionnement des techniques de dé- cuisinière, un coefficient de dilata-
ductrices et les couches métalliques. pôts sous-vide. La pulvérisation tion voisin de zéro, pour les miroirs
• Les couches semi-conductrices cathodique est aujourd'hui la tech- thermiques, des caractéristiques
L'oxyde d'étain est naturellement nique la plus commune. Elle con- optiques particulières.
transparent. Il est insuffisamment siste à accélérer des ions dans un •L'obtention de cette performance
conducteur pour constituer en cou- vide partiel en direction d'une ca- par un effort technologique très
che mince un miroir thermique. thode (la cible) réalisée dans la important, mais à partir de l'utilisa-
L'incorporation de fluor en fait un matière à déposer. Les ions bombar- tion de matériaux de base simples et
semi-conducteur transparent. dent la cible qui s'évapore à froid. rigoureusement définis.
Une couche de moins de 300 nano- La matière de la cathode se dépose •L'objectif d'un marché grand pu-
sur le verre. On peut pour former les blic, largement international, per-
mètres (0,3 Microns) suffit à confé-
ions utiliser un gaz capable de réagir mettant la mise en œuvre de techni-
rer au verre son caractère de barrière
avec le matériau de la cathode. Avec ques de production de masse.
thermique. L'intérêt principal de de l'oxygène, on pourra faire des Cet enrichissement des produits de
cette technologie vient de la possibi- couches d'oxyde, avec l'azote, des base par la technologie est une des
lité de générer la couche conductri- couches de nitrure. caractéristiques del' industrie lourde
que par pyrolyse d'un composé Le progrès essentiel qui a permis depuis la sortie de la crise des années
organo-stannique directement sur le l'extrapolation de cette technologie 70. Il renouvelle profondément les
ruban de verre lorsqu'il sort, en à des surfaces importantes, a été métiers. Il tranforme la nature du
continu, du bain float. La couche l'utilisation d'un champ électroma- travail technique poursuivi dans
obtenue, aussi dure que le verre lui- gnétique généré par un magnétron l'entreprise. Il nécessite pour l'en-
même, est quasiment invisible. autour de la cathode. Le champ a treprise de savoir trouver, former et
Commercialisé sous le nom d 'EKO, pour effet de donner au plasma qui motiver de jeunes ingénieurs entre-
ce nouveau produit supprime totale- entoure les cathodes une forme ré- prenants, créatifs et capables de
ment l'effet de paroi froide même gulière qui permet des dépôts très comprendre la logique de fonction-
par les températures les plus rigou- homogènes sur toute la surface trai- nement collectif de l'entreprise.

36
reuses et à proximité immédiate du tée.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990

L..____
- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre

LE VERRE DANS L'EMBALLAGE

Claude PICOT
Directeur de la Branche Conditionnement
de Saint-Gobain

Un bref aperçu historique En Europe, en raison de la Grande organiser pour les regrouper finale-
Crise de 1929 puis de la Seconde ment en 1972 - il y a moins de 20
L'utilisation de récipients en verre Guerre mondiale, c'est seulement à ans ! - en une société, Saint-Gobain
pour l'emballage des liquides re- partir des années 50 que tout a véri- Emballage.
monte - nous l'avons tous appris en tablement basculé et que l'on est
visitant les musées - à la plus haute passé, en l'espace d'une génération, La place du verre
Antiquité. à une industrie moderne très auto- dans le marché
Pendant des millénaires, toutefois, matisée. de l'emballage
la difficulté éprouvée à fondre et à La soudaineté de cette transition
façonner le verre le fit réserver à des explique probablement certaines Le chiffre d'affaires mondial des
usages nobles, essentiellement à de originalités qui demeurent encore industries d'emballage peut être
petits flacons contenant parfums et aujourd'hui en Europe dans cette évalué dans une fourchette de 200
autres essences précieuses. Les li- industrie, par exemple : milliards à 250 milliards d'U.S.
quides alimentaires de consomma- - la survivance de sociétés familia- dollars, soit entre 1200et1 500mil-
tion courante, dont le vin, étaient, les dynamiques à côté des grands liards de francs français.
eux généralement stockés et trans- groupes, alors que l'intensité capita- Pour l'Europe seule, le chiffre géné-
portés dans des amphores ou des listique de notre industrie est en train ralement admis est d'environ 400 à
outres, moins coûteuses et plus faci- de devenir très forte ; 450 milliards de francs pour l'en-
les à réaliser en grandes tailles. - des évolutions de technologie et semble des emballages. Le matériau
Ce n'est qu'à partir des XIVe et XVe de productivité qui restent très rapi- verre représente 12 % de ce total,
siècles que se répandirent flacons et des ... parce que commencées très avec des ventes annuelles de l'ordre
bouteilles en grand nombre. Mais tard. de 50 milliards de francs en Europe.
contrairement au vitrage et à la glace En raison de ce basculement très Sa part est très variable suivant les
qui adoptèrent, dès les xvme et tardif dans l'ère industrielle, les usages:
:.... le verre est surtout présent dans
XIXe siècles des techniques et des grands verriers avaient longtemps
l'emballage des liquides, beaucoup
structures de grande industrie oligo- laissé de côté le verre d'emballage:
moins dans l 'emballage des produits
polistique, le «verre creux» restera la Compagnie de Saint-Gobain elle- solides ou pâteux ou pulvérulents ;
jusqu'au début du xxe siècle une même n'a commencé à s'y intéres- - l'emploi du verre est fréquent là
activité très dispersée et très ma- ser qu'entre les deux guerres, pre- où des garanties de santé ou de sécu-
nuelle : à la veille de la Première nant progressivement des participa- rité sont souhaitables, par exemple
Guerre mondiale, fours à pots ou à tions dans de petites verreries fami- en alimentation humaine, en phar-
cellules de cueillage, et soufflage à liales incapables de franchir seules macie et en cosmétique, beaucoup
la main demeuraient la règle et les le cap de l'industrialisation. Et ce moins fréquent pour les produits
premières machines de formage n'est qu'en 1960, que Saint-Gobain d'entretien, de nettoyage, les phyto-
«semi-automatique» apparaissaient se décidait à intégrer ces petites sanitaires, l'alimentation animale,
à peine. verreries indépendantes et à les etc.; 37

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - Les industries du verre
- le verre est plus présent dans le magne, en Italie, en Espagne, au USA : les progrès techniques ma-
haut de gamme, les produits de Portugal. Hors Europe, Saint-Go- jeurs comme le procédé «pressé-
marque cherchant un emballage bain est aussi implanté industrielle- soufflé», l'intégration dès la créa-
valorisant : vins fins , parfums, con- ment au Brésil. Globalement, sa tion produits dans le «design» et le
serves de qualité, etc. En effet, non position est désormais celle de N°2 «marketing mix» ont été leurs initia-
seulement il permet des choix de mondial et de N°1 en Europe. tives et leurs succès.
formes, de teintes, de décors très Aujourd 'hui, la forte implantation et
valorisants, mais aussi le matériau L'avenir du verre les atouts marketing du verre sur des
lui-même donne une impression de . dans l'emballage marchés très porteurs - vins fins,
luxe. alcools de luxe, haute parfumerie -
Cette impression n'a pas d ' ailleurs Le verre d'emballage, nous l'avons lui ont redonné vitalité et croissance.
que des avantages. En effet, non vu, n'est entré véritablement dans A l' aube des années 90, ses qualités
seulement le grand public, mais aussi l'ère industrielle qu ' après la Seconde écologiques, et en particulier, son
beaucoup d'industriels de l' agro- Guerre mondiale. Il y a connu tout recyclage complet et économique-
alimentaire ou de la pharmacies' ima- de suite une féroce concurrence in- ment rentable, organisé très tôt et
ginent que le verre est beaucoup plus termatériaux, face aux boîtes métal, très bien en Europe, lui apportent un
coûteux que les autres emballages aux emballages plastiques, aux nouvel atout.
quand il n'est utilisé qu 'une seule composites. Entre 1960 et 1980, Certes, la compétition inter-maté-
fois, ce qui n'est pas vrai : les bou- notre industrie, très dispersée et mal riaux va demeurer très forte, notre
teilles en verre de bières ou de bois- préparée à cette bataille «dans la industrie devra continuer à se re-
sons rafraichissantes de 20 cl, de 25 cour des grands» a beaucoup souf- structurer et à évoluer, mais son ave-
cl ou 33 cl, sont un peu moins coû- fert, perdant des pans entiers de nir peut être envisagé désormais avec
teuses que les boîtes métal de même marché, en particulier au profit des un raisonnable optimisme.
taille, et beaucoup moins qu'un matières plastiques. On a même pu
Le verre d'emballage, qui était entré
emballage de même contenance en croire un moment que le verre allait
dans le XX• siècle comme une survi-
PET ou en multi-couches plastique. disparaître en temps que matériau
vance anachronique de l' artisanat
Comment se répartit, en Europe, cette d'emballage. Mais depuis une di-
zaine d'années environ, progrès du Moyen-Age, est désormais une
industrie du verre d'emballage ?
Des 50 milliards de francs environ,
la part du lion - environ les 3/4 - va
à l'industrie agro-alimentaire, avec
2 grands types de contenants :
• «les bouteilles», récipients à col
étroit contenant des liquides, vins,
bières, apéritifs, liqueurs, boissons
non alcoolisées ... environ 40 mil-
liards de contenants,
• «les pots», récipients à large ou-
verture contenant des produits pâ-
teux, solides, pulvérulents, confitu-
res, pots bébés, yaourts, condiments,
sauces, légumes, fruits, etc. environ
10 milliards de contenants.
En dehors de l'agro-alimentaire, le
verre d'emballage est surtout pré-
sent dans la cosmétique et la phar-
macie, sous le nom de «flaconnage» :
•en cosmétique, il habille en parti-
culier tous les parfums prestigieux,
• en pharmacie, il assure conserva-
tion et sécurité à de nombreux médi- La CAO des bouteilles, flacons .. .
caments, des perfusions aux anti-
biotiques en passant par les sirops. techniques et dynamisme marketing industrie moderne, dynamique et
Dans cette industrie européenne qui ont permis des changements radi- sans complexe. C'est pour cela que
est encore assez dispersée, mais en caux de prix de revient, d'approche la Compagnie de Saint-Gobain,
voie de concertation rapide, Saint- des marchés, d'image produit. bénéficiant de sa profonde connais-
Gobain a pris dans les dernières Les verriers européens ont incontes- sance du matériau verre, a décidé
années une place de leader, avec une tablement mieux su relever le défi de d'en faire un de ses pôles de déve-
38 forte présence en France, en Alle- l'emballage moderne que ceux des loppement. •

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre

FIBRES OPTIQUES

Jean-François CHARIOT (83)


CLTO (ALCATEL Câbles)
Patrice DESOMBRE (61)
Laboratoires de Marcoussis
Centre de Recherches de la Compagnie Générale d'Electricité·

ÈS la fin du XVIII• siècle, les (fig. 2). La variation progressive

D
dépend, entre autres, de l'applica-
frères Chappe dans leur télé- tion visée est de l'ordre de 50 à 200 d'indice courbe les rayons pour les
graphe utilisaient des carac- µm, et le diamètre externe de la maintenir dans le cœur grâce à la
téristiques des systèmes modernes gaine est dans la gamme des 125 à décroissance del 'indice vers l 'exté-
de transmission de l'information, à 600 µm. rieur. L'avantage de cette structure
savoir le codage à l'information et la Ce type de fibre présente l'avantage provient du fait que si les rayons ar-
transmission par voie optique. Dès de la simplicité, mais aussi un incon- rivant avec une incidence élevée ont
la conception de ce télégraphe, les vénient dû à sa structure. Les rayons un chemin plus long que les rayons
limitations liées à la visibilité et au guidés peuvent avoir une incidence axiaux, ils effectuent une partie du
faible débit d'informations étaient variable comprise entre 0 et l'angle parcours dans un milieu d'indice
connues. L'idée de «guider» la lu- limite. La distance physique par- plus faible et où la vitesse de la
mière dans un conduit pour s' affran- courue par chaque rayon dépend lumière est plus élevée. Un choix
chir de ces aléas de propagation est donc de son incidence. Le cœur étant judicieux du profil d'indice permet
donc séduisante. Ce n'est qu'un siè- homogène, tous les rayons ont la d'équilibrer à peu près le temps de
cle et demi plus tard, dans les années même vitesse de propagation. Il propagation des différents rayons.
60, que des premières réalisations s'ensuit donc qu'une impulsion lu- L'effet de déformation des signaux
de transmission par fibres optiques mineuse émise au début de fibre ar- émis est donc beaucoup plus faible
ont été rendues possible. rivera distordue en bout de fibre, le que dans le cas des fibres à saut
Le principe d'une fibre optique est temps mis dépendant du chemin par- d'indice. La bande passante de telles
extrêmement simple (fig. 1) : on couru. Des impulsions fines et rap- fibres est del' ordre de quelques cen-
considère un guide cylindrique d'in- prochées peuvent arriver mélangées taines de mégahertz par kilomètre.
dice nl appelé cœur entouré d'un et de ce fait n'être pas reconnaissa- Une dernière amélioration dans la
milieu d'indice n2 légèrement infé- bles individuellement. La bande voie de l'augmentation de la bande
rieur, la gaine. Les lois de la physi- passante est donc limitée. Il est passante consiste à réduire forte-
que indiquent que les rayons dont d'usage de caractériser cette bande ment le diamètre du cœur (fig. 3).
l'angle d 'incidence est inférieur à passante par la distance qu'il faut Lorsque celui-ci se rapproche de la
l'angle limite subissent une réflexion prévoir entre points d'amplification ; longueur d'onde, un seul mode de
totale et sont donc guidés dans le les valeurs usuelles pour ce type de propagation existe. Schématique-
cœur de la fibre. Si les pertes intro- fibre sont de quelques dizaines de ment on peut dire qu'il n'y a plus
duites par le milieu sont suffisam- mégahertz par kilomètre. qu'un seul rayon qui se propage.
ment faibles , la propagation des Une amélioration de ce type de fibre Les bandes passantes théoriques de
rayons lumineux pourra se faire sur consiste à ne plus réaliser une transi- ces fibres, dites unimodales, sont
de grandes distances. Ce type de tion abrupte, mais une variation pro- alors largement supérieures à plu-
fibre est appelé unimodale à saut gressive d'indice : ce sont les fibres sieurs dizaines de gigahertz par kilo-
d 'indice. Le diamètre du cœur qui multimodales à gradient d'indice mètre. 39

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - -- - - Les industries du verre
tuent au niveau du % par mm. Avec
Coupe transversale de tels verres, on ne pourrait réaliser
que des liaisons de moins d'un mètre.
Indicediélectrique Propagationdes rayons
Les verres d' optique, de qualité net-

~n(r)
~
tement supérieure, ne permettraient
Multimodale à cependant que des liaisons de 1000
Gaine saut d'indice
mètres. Il fallait donc mettre au point
des verres spéciaux et surtout des
procédés de fabrication permettant

~
de garantir les qualités requises.
Multimodale à
gradient d'indice ~-- +- n (r) Le support retenu pour la fabrication
de ces fibres est la silice. L'affaiblis-
sement théorique de la silice est in-
diqué fig. 4. Il décroît avec l'aug-
mentation de la longueur d'onde
unirooda• r . -r . n (r) - -------~
jusqu'à la limite de transparence du
matériau vers 1,6 - 1,7 µm . L'amé-
lioration des procédés de fabrication
a fait que l'affaiblissement réel a dé-
Figures 1 - 2 - 3
cru avec le temps (fig. 5 et 6). On a
pu ainsi constater l'existence de plu-
Atténuation quelques milliers de photons par bit sieurs étapes caractéristiques : tout
d'informationreçu. Danslecasd'une d'abord des fibres dont le minimum
Il ne suffit pas de réaliser un guide transmission à cadence de plusieurs d'atténuation était de plusieurs dB/
optique pour avoir résolu le pro- dizaines de mégabit/s, les puissan- km vers 0,8 µm (soit dans le très
blème de la transmission d'informa- ces minimales sont de l'ordre du di- proche infrarouge). Puis l'améliora-
tions. Les émetteurs de lumière cou- zième de microwatt. L'affaiblisse- tion du procédé de fabrication a per-
ramment utilisés comme la diode ment autorisé (rapport de la puis- mis d'obtenir des fibres dont le
laser à semi-conducteur permettent sance émise à la puissance reçue) est minimum d'atténuation se situe vers
d'injecter dans la fibre, une puis- donc de l'ordre de 104 , ou 40dB *. 0,4 dB/km à la longueur d'onde de
sance de l ' orde du milli watt. A l' au- Les verres courants, utilisés par 1,3 µm.
tre extrémité de la transmission, les exemple dans la réalisation des vi- * Atténuation en déc ibel (d B) = 10 log 1 0 il_
récepteurs actuels doivent recevoir tres, ont des atténuations qui se si- (Pl = pui ssan ce ém ise, P2 = puissa nce re~3e)

3,4
........
3,2
3,0
E 2,8 '•
Diffusion Rayleigh
~
...... 2,6 •
m 2,4 '•
......, 2,2 •
'O 11

2,0 '
'
c 1,8 ,,
-...
0 l,b
1,4
as 1,2 .
-,.
-,.
'
·~

::s 1,0
c ' ......
......
'G) 0,8
0,6 ""'"
-
-
~

<C 0,4 '



~bsorJ tion l.R.
0,2
. . . .• -. -·
0,0 T . . 1 -
~

0,7 0,9 1,1 1,3 1'5 1 '7


Longueur d'onde (µm)
40 Figure 4

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JU ILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre
font augmenter l'indice de la silice),
1000 ou F (qui fait baisser l'indice). Ces
dopants sont obtenus par oxydation
de chlorures: GeC1 4 , POC1 3 , CF2 Cl2 •
La silice elle-même provient en par-
tie de l'oxydation de SiC14 .
E 1 OO ·- La fabrication de la fibre de silice
--
_y_
CO
~
comprend deux étapes principales :
d'abord là fabrication d'un barreau
(/) de verre appelé préforme, puis l'éti-
w rage - oufibrage - de cette dernière
f- 10 pour obtenir la fibre.
a: La préforme est un barreau de silice
w d'environ un mètre de long et trois
o.. centimètres d'épaisseur, ayant le
même profil d'indice que la fibre
que l'on veut obtenir. Les procédés
de fabrication les plus courants se
nomment MCVD, PCVD, OVPO,
VAD, OVDC 1l ; ils font tous appel à
des réactions en phase vapeur. Celui ·
0.1 que l'on utilise en France est le
procédé MCVD.
68 70 i2 74 76 78 80 82 84 Le principe du MCVD (fig. 7, 8, 9)
ANNEES est de transformer des chlorures en
Evolution de l'atténuation des fibres
oxydes que l'on vitrifie à l'intérieur
d'un tube en silice. On part d'un tube
en silice très pure (quartz naturel ou
Figure 5 synthétique), de quelques millimè-
tres d'épaisseur et d'environ un mètre
100 .. de long, que l'on fixe sur un tour de
verrier - semblable à un tour de mé-
I "'\ '\
I

-s canicien. A l'intérieur du tube, on


I 'I.. \
I \ I I \ \ fait passer un mélange gazeux de
I
\ )

'"
SiC1 , GeC1 , POCl), et d'oxygène
~ 10 - 4 4
très pur, avec des debits soigneuse-
-~
"Cl
s::0
.....
.....ra
J
/
I \ l
• 1973 - 0.8 µm
• 1976 - 1.3µm
ment contrôlés. Le mélange gazeux,
dont la température est régulée avec
une grande précision, est obtenu par
• 1981 - 1.55 µm
~
s:: 1
1~ ....
\ • 1986 - record
bullage
rures à
de l'oxygène dans les chlo-
l'état liquide. Un chalumeau
'<1.1
~ - ,, I '
,.....,.. oxhydrique, permettant d'atteindre
< '" \ "\ " J
- une température de plus de 2000 °C,
1
'" ~ \
l. .......____ se déplace lentement sous le tube,
-, r--c--
sur toute la longueur, et le chauffe
,1 localement. Il se produit alors une
~OO 900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600
oxydation, et une mince couche vi-
longueur d onde (nm)
1 treuse se dépose sur la paroi interne
du tube. On effectue plusieurs pas-
Figure 6 sages du chalumeau, en modifiant à
chaque fois les débits, donc les
Aujourd'hui, apparaît la possibilité pureté soit inférieur à une partie par . concentrations de dopants dans la
de produire des fibres dont l 'atté- million. silice. On peut ainsi déposer une
nuation est très proche de la courbe De telles fibres permettront de réali- trentaine de couches d'indices diffé-
théorique, et dont le minimum d'at- ser des liaisons de plus de 200 km rents en quelques heures.
ténuation est inférieur à 0,2 dB/km entre émetteur et récepteur. Lorsque toutes les couches sont
vers 1,55 µm. C'est ainsi que les déposées, on supprime le creux cen-
Laboratoires de Marcoussis, Centre Fabrication (1) Nota:
de Recherches de la CGE et CLTO MCVD : Modified Chemical Vapor Depo-
(ALCATEL Câbles) ont réalisé des Le verre dont est composée une fibre sition
fibres dont l'atténuation minimale optique est un verre de silice très PCVD : Plasma Chemica l Vapor Deposi-
est de 0,174 dB/km.Pour obtenir de pur. L'indice du verre est modifié en tion OVPO : Outside Vapor Phase Oxydation
telles valeurs il est nécessaire de ré- dopant la silice par des composés, VAD : Vapor Axia l Deposition
aliser des verres dont le taux d'im- comme par exemple Ge0 2, P Ps (qui OVO : Outside Vapor Deposition 41

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - Les industries du verre
seur de silice. Pour cela, la préforme
EXTRACTION DE GAZ EMIS PAR LE CHALUMEAU obtenue par MCVD est introduite
dans un second tube de silice, dit

REACTIFS

c=>
Û~ c=>TUBE DE RESIDUS DU PROCEDE
tube de manchonnage (fig. 10).
Préforme et tube sont fondus ensem-
ble sur un tour semblable à celui
utilisé pour le dépôt. On peut ré.ali-
ser cette opération sous vide pour
aider le collage du tube sur la pré-
forme. Cette dernière phase est la
plus critique pour la résistance à la
rupture des fibres . La moindre pous-
sière créera un défaut, et donc un
TOUR MCVD point de fragilité, dans la fibre. Les
impuretés de surface peuvent être
Schéma du procédé MCVD éliminées par chauffage et par une
attaque au fréon. De plus, le man-
chonnage est effectué dans une salle
Figure 7 dite «blanche», dont la propreté est
o
comparable à celle des salles d' opé-
2 N48 ~---------
rations dans les hôpitaux.
Diverses opérations annexes peu-
D vent être réalisées sur les préfor-
M mes : redressage si elles ne sont pas
parfaitement rectilignes, étirage pour
diminuer leur diamètre ...
Les autres procédés de fabrication
reposent sur des principes voisins.
Le PCVD, CVD activé par plasma,
se distingue du MCVD par la source
d'énergie qui n'est plus une flamme
mais un plasma. Ce procédé permet
de déposer des couches plus fines, et
donc de contrôler plus précisément
Verrier le profil d'indice. L 'OVPO est un
dépôt externe sur· un mandrin en
céramique ou en silice, que l'on ôte
i----~02
à la fin du dépôt. Le VAD, mis au
point au Japon, diffère des autres
procédés par la direction du dépôt.

1i
:;
1'
POCl3
D Arfichage
Celui-ci est fait axialement, et la
préforme est tirée vers le haut.
De nouveaux procédés, utilisant par
craaaa exemple les plasmas, sont actuelle-
a a a a a
ment étudiés pour augmenter la ca-
Programmateur j 11 1 D : Dobimètre .
pacité des préformes, et réduire les
'· ' 1 M Mas11que
coûts de fabrication.
CONTROLE 11 CONTROLE La deuxième opération, le fibrage
GAZ REACTI~ TEMPERATURE (fig. 11), est la transformation de la
· préforme en une fibre d'une cen-
taine de microns de diamètre
PREFORME POUR FIBRES OPTIQUE
(125 µm pour les fibres unimoda-
Dispositif de réalisation de préformes. PRINCIPE DE FABRICATION les). Pendant le fibrage, la fibre est
aussi revêtue d'une couche plasti-
UTILISATION DES GAZ
que protectrice pour arriver à une
Figure 8
épaisseur en général de 250 µm . La
préforme est placée verticalement
tral du tube en le chauffant à 2 400°C, cœur est petit par rapport au diamè- dans un four en haut d'une tour. En
jusqu'à ce que celui-ci s'effondre tre de la fibre (fibres unimodales), chauffant le bas de la préforme, on la
sur lui-même : on parle de rétreint. on préfère réaliser le dépôt dans un ramollit, et une goutte tombe, amor-
On obtient ainsi la préforme. tube assez mince et enrober la pré- çant ainsi la formation d'une fibre
42 Mais, pour obtenir des fibres dont le forme obtenue d'une nouvelle épais- qui descend le long de la tour (photo

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre
GAZ e PAROIS
, . 0 .
Temperature en paroi (1650 C maxi)
A: Chauffage 1: oépot des particules

B: Oxydation 2: Densification
- z

C: Transfert 3: couche vitreuse

~.cti~ !-: ;: ~.::::,::~:n:J


(des particules)

D: Evacuation
{des suies l
3
~\v!I
Q ~meau

'
~ OécomP.Osition shématigue du M.C.V.0
en ses P.rincipaux mecanismes

Figure 9

MANDRIN
PRÉFORME APRÈS PROCÉDÉ MCVD

TIGE DE SOUTIEN SOUDÉE POUR mPÉRATION DE MANCHONNAGE PRÉFORME

LE TUBE MANCHON EST AJUSTÉ AUTOUR DE LA PRÉFORME

FOUR
LE TUBE MANCHON EST SOUDÉ ET LA TIGE DE SOUTIEN DROITE EST DESSOUDÉE

SYSTÈME DE MESURE DU DIAMÈTRE


PRÉFORME PRÉTE À ~ÉTIRAGE. ÉLIMINATION DE LA TIGE DE SOUTIEN GAUCHE DE LA FIBRE (125 µm)

SYSTEME DE REFROtDISSEMENT A L'HÉLIUM

Etapes de !'opération de manchonnage.

Figure 10
CABESTAN AUXILIAIRE
0 10
PREMIER SYST~ME DE AEVtîEMEtff
page 44). La fibre est alors refroidie conditions de fibrage, · comme la
à l'hélium. La vitesse de descente de vitesse (quelques centaines de mè- TRAITEMENT AUX UV

la préforme dans le four est régulée tres par minute) ou la tension de la


pour obtenir le bon diamètre de fi- fibre, conditionnent aussi les quali- DEUXIÈME REVËTEMENT

bre. Puis, deux couches de revête- tés optiques de la fibre, à cause des
ment sont appliquées sur la fibre. Il phénomènes de contraintes résiduel-
s'agit de résines acrylates polyméri- les ou de diffusion des dopants. La TRAITEMENT AUX UV

sées avec des rayonnements ultra- fibre obtenue a une longueur com-
violet. Le premier revêtement, élas- prise entre 10 et 50 km. Mais on
tique, sert à absorber les contraintes pense déjà à des préformes permet- SYSTÈME DE CONTRÔLE OU DIAMÈTRE
DU REVÊTEMENT (250 µm)
~
pendant la manipulation de la fibre. tant d'obtenir 1 000 km de fibres ...
Le second, plus dur, protège la fibre La fibre, généralement découpée en
des impuretés, et permet par exem-
ple de colorer la fibre. Au bas de la
tour, la fibre est enroulée sur une
longueurs standard de 2 à 12 km,
subit alors une série de contrôles :
• mécaniques : la fibre doit résister à
BOBINE
D'ÉTIRAGE
G\,, f-o~ V
PANTIN
--0 ~

Tour de fibrage.
o, CABESTAN

bobine. une élongation de 0,5 à 2 % selon les


Il est évident que du fibrage dépend applications,
la géométrie de la fibre. Mais les • géométriques : mesures des dia- Figure 11 43

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - Les industries du verre

Début du tirage d'une fibre.


mètres de cœur, de gaine, de revête- pouvons citer par exemple les appli- Le calcul indique que des longueurs
ment, d'ovalité. cations suivantes : d'onde de 2,5 µm devraient permet-
• optiques : mesures d'atténuation, • militaires : filoguidage de missiles tre d ' obtenir des atténuations théori-
de longueur d'onde de coupure, de ou de torpilles ; ques voisines du centième de dB/
diamètre de champ de mode, de • médicales : chirurgie laser et en- km.
dispersion chromatique, de régula- doscopie; Pour reprendre les chiffres cités
rité de transmission. • aéronautiques : transmissions de précédemment, des liaisons de plu-
données, capteurs, liaisons haute sieurs milliers de kilomètres sans
Marchés et applications température ; amplificateur intermédiaire devien-
La principale application de la fibre • transfert de puissance des rayons dront possibles. Malheureusement
optique est le domaine des Télécom- du laser; la silice utilisée actuellement n'est
munications : téléphonie publique • capteurs divers: température, pres- pas transparente au-delà de 1, 7 µm ;
ou privée, réseaux informatiques, sion, position, vibration, déforma- il faut trouver de nouveaux maté-
réseaux de télédistribution, réseaux tion, hydrophone, comptage rou- riaux. Les recherches portent sur des
de contrôle, télécommande et signa- tier, ... utilisant différentes proprié- fibres à base de verres fluorés. Les
lisation, surveillance vidéo, commu- tés optiques des fibres ; difficultés majeures consistent d'une
nications militaires, .. . • spectroscopie ; part à obtenir des milieux dont le
Le marché français est de l'ordre de • déclenchement optique de thyris- taux d'impureté se situe au niveau
150 000 km de fibres par an; il est tors; de parties par milliard, et d'autre
couvert presque en totalité par la •protection anti-intrusion. part à ce que les fibres soient exemp-
production française. On peut le com- tes de défauts physiques diffusants
parer au marché des Etats-Unis qui Evolutions tels que micro-germes, micro-inclu-
connaît actuellement une véritable sions ou micro-cristallisations.
explosion : de l'ordre de 3 millions L'une des tendances de ces derniè- A ce jour, les meilleurs résultats
de km/an! res années a été d'augmenter la lon- obtenus sont nettement moins bons
Mais la fibre optique est utilisée gueur d'onde utilisée pour bénéfi- que ceux que l'on a constatés sur des
dans de nombreux autres domaines, cier d'atténuations de plus en plus verres de silice (quelques décibels
notamment parce qu'elle transmet faibles. Il était donc naturel d'es- par kilomètre mesuré sur des fibres
44 un signal sans électricité. Nous sayer de continuer dans cette voie. de plusieurs centaines de mètres).

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - -- - - -- - - --Les industries du verre
Ce domaine, objet d'actives recher- ques centièmes. Des gains de 30à40 sion électrique : optique et optique-
ches, n'aboutira probablement pas à dB (1 000 à 10 000 fois plus de puis- électrique indispensables. Nul doute
des résultats industriels avant la fin sance en sortie) ont été réalisés avec que les recherches en cours abouti-
de ce siècle. des fibres dopées à l'Erbium et pom- ront sous peu à permettre d'offrir
Une autre voie extrêmement pro- pées avec une puissance lumineuse aux abonnés des raccordements par
metteuse d'utilisation des fibres de plusieurs dizaines de milliwatt fibres optiques au prix actuel du
optiques concerne l'amplification (photo ci-dessous). raccordement sur cuivre. Grâce à sa
optique. Lorsque l'on excite cer- très grande bande passante, l'accès à
tains ions par des faisceaux lumi- Conclusion de nouveaux services deviendra alors
neux de longueur d'onde bien choi- envisageable.
sie, le niveau d'énergie de ces ions Nous avons essayé de présenter dans
peut augmenter. Un retour à l'état cet article une application des verres Après l'ère électronique, nous
normal se fait par émission sponta- dans le domaine des Télécommuni- voyons donc apparaître l'ère opti-
née de photons. Mais si un photon cations. En l'espace de quelques que, où le Sl,lpport d'information ne
traverse ce milieu excité, il engen- décennies, une véritable mutation a sera plus l'électron mais le photon.
dre l'émission de photons stimulés eu lieu. Hormis le domaine des liai- Déjà dans les Centres de recherches
de même énergie que le photon inci- sons de raccordement des abonnés, les premiers éléments de traitement,
dent. Une amplification optique est les câbles de cuivre ont totalement calcul et commutation «tout opti-
donc ainsi réalisée. La terre rare Er- été supplantés par les câbles à fibres que» commencent à faire leur appa-
bium se prête particulièrement bien optiques. Il est probable que dans les rition. Si le problème des «mémoi-
à l'amplification de signaux de lon- années à venir, le domaine des liai- res» est résolu, il n'est pas exclu que
gueur d'onde voisine de 1,5 µm en sons d'abonnés subira également les informations se propageront un
«pompant» les atomes avec un si- cette mutation. La transmission jour de bout en bout totalement, sous
gnal de longueur d'onde qui est gé- optique n'y est aujourd'hui pas tou- formes optiques sans passage à la
néralement choisi à 1,48 µm ou à jours compétitive, non tant du fait du forme électrique, étant entendu que
0,98 µm . Une application de ce prin- prix de la fibre qui est maintenant les coûts comparés des solutions
cipe se fait en réalisant des fibres de égal à celui du cuivre que de sa mise «mixte» et «tout optique» joueront à
silice dans lesquelles sont inclus des en œuvre (raccordement en particu- cet égard un rôle décisif.
atomes d 'Erbium au niveau de quel- lier) et des équipements de conver-

Amplification à fibre dopée Erbi um. 45

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - - L e verre et l'art

AU LECTEUR

à ce stade du présent centrée pour l'essentiel au sein d'un l'Ecole de Nancy;

A
RRIVÉ
numéro, le lecteur se sera même groupe devenu l'un des tout - Jean Rollet (46) l'un des meilleurs
peut-être posé deux ques- premiers au plan mondial grâce à spécialistes contemporains du vitrail.
tions appelant réponse de la part de son dynamisme, ayant su concilier : Ils ont bien voulu faire part de leurs
la rédaction : haute qualification technologique, réflexions sur des sujets qu'ils maî-
imagination et esprit d'entreprise. trisent admirablement. Nous les en
1) Les pages consacrées à! 'Embal- Félicitons-le de son magnifique remercions très vivement.
lage - Verre n'occupent-elles pas succès, en regrettant pour notre part
une place bien réduite, sans com- que, pour des motifs qui lui sont pro- Pour en terminer ici, cher lecteur,
mune mesure avec son importance pres, il n'ait pas accédé à notre permets-moi un conseil amical. Que
économique et l'extrême diversité demande de coopérer à ce numéro tu tiennes ou non à la Champagne
de ses produits ? Ces dernières nous de La Jaune et la Rouge. troyenne par quelque racine, ne
ont précisément conduit à différer manque pas d'accompagner dans un
une analyse plus détaillée et à la Nous avons dû de ce fait, tirer un périple autour de Troyes, cet ap-
reporter à un prochain numéro thé- trait (provisoirement nous l'espérons) prenti-«vitrotier» que Rollet fait
matique de La Jaune et la Rouge sur cette brillante branche d'activité. revivre pour nous en s'inspirant
dont le sortie est prévue pour l'au- En revanche, nous avons pu faire d'une vieille chronique.
tomne prochain, à la veille du Salon une large place à l'emploi du verre
international biennal de Villepinte dans les arts plastiques où notre pays Sa naïve saveur t'enchantera tout en
consacré aux Industries de ! 'Embal- s'est acquis à travers les âges une t'instruisant eti:e donnant peut-être
lage. Prenons donc rendez-vous à enviable réputation. En l'occurrence, l'envie, si le coeur t'en dit, de renou-
plus tard sur ce vaste sujet. le riche« Vivier polytechnicien» était veler cette merveilleuse randonnée
en mesure d'apporter à La Jaune et dans des conditions plus conforta-
2) Pourquoi le Verre optique est-il la Rouge les concours nécessaires bles que jadis et sans risque de la
absent de ce numéro ? avec: voir mal se terminer.
L'optique française, en lunetterie -Noël Daum (30), petit-fils de A.
comme en optique scientifique, est Daum, le verrier bien connu de G.P.

46

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Le verre et l'art

LA VERRERIE D'ART

Noël DAUM (30)

Trois vases d'époques différentes (1893, 1900, 1909) mon- Les narcisses, Gallé, vers 1900. Dans un vase à 2 couches, la
trent assez bien l'évolution du style chez Daum depuis le vase roue du graveur a taillé en camée un joli bouquet circulaire de
bleu monochrome, peint et émaillé jusqu'au vase à relief narcisses bien blancs.
accusé, exécuté à chaud sur un thème audacieux. 47

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - -- -- - - -- - --Le verre et l'art

ANS un environnement pres- vées se multiplient, le nombre des ment appréciées. Mais, pour d'au-

D qu 'entièrement mécanisé,
voué à la fabrication en sé-
rie, passé à la grande industrie, il
musées du verre s'accroît et les
ventes se succèdent.
tres raisons, il en est de même du
verre coloré.

reste une branche de la verrerie qui a Voilà un «art appliqué», comme on Ses colorations peuvent être d'une
conservé un caractère artisanal : la disait il y a 100 ans, qui se prétend à intensité qui, apparemment neutra-
verrerie d'art. La France s'y est taillé même d'accéder à des hauteurs rai- lise sa transparence. Il en reste néan-
et conserve de nos jours une place sonnablement réservées aux arts ma- moins assez pour que la lumière joue
d'honneur. jeurs. Emile Gallé a même tenté, en un rôle quel' oeil aime y découvrir et
1897, à l'occasion de !'Exposition qu'il ne trouve pas dans la pierre ou
Ce domaine de la «verrerie à la main» Internationale de Bruxelles, de ren- le bois. Ceci touche aussi la pâte de
poursuit par vents et marées son verser la barrière derrière laquelle verre qui en est une version spéciale
objectif de plaire aux amateurs. ceux-ci se tenaient hors d'atteinte. Il (je parle ici de la vraie pâte de verre,
Changeant périodiquement son style, demanda d'exposer près de la pein- dont la dénomination est souvent
créant pour tous les goûts, elle re- ture. On lui rit au nez, et sagement indûment étendue à tout ce qui est
vendique une place, non pas dans les les choses en sont restées là. Le verre).
arts majeurs, mais dans les arts dé- temps, toutefois, a lentement amé-
coratifs. Pour s'être renouvelée après lioré la cote du verre. Mais gardons- Le verre coloré dans la masse est
1945, elle se distingue même des au- nous bien de chercher dans la valeur connu depuis toujours. Sait-on que
tres arts décoratifs français qui, mal- vénale notre échelle des valeurs. Ce dans les temps préhistoriques, il y a
heureusement, n'ont pas su prendre qui plaît dans le verre est ailleurs. Il 4 ou 5 000 ans, pour la première fois,
le virage de l'après-guerre et renaî- se montre, en effet, particulièrement le verre est apparu à l'homme ?
tre, défaillance qui n'a pas d' antécé- remarquable pour s'adapter à des C'était, pense-t-on généralement,
dent dans l'histoire. formes séduisantes et recevoir des en Mésopotamie, au temps de l'âge
décorations qui plaisent. Il fut un de bronze. Cette dernière précision
En même temps, l'hommage rendu temps où la sculpture était peinte, n'est pas sans valeur, car elle rap-
par les collectionneurs aux verriers que ce soit dans la Grèce antique ou pelle qu'à cette époque, l'homme
del' époque 1900 est éclatant. Sur le au Moyen-Age en France, puis un était encore incapable dans ses creu-
marché de l'art, la cote de l'objet en temps où, l'usure ou la patine aidant, sets d' atteindre la température de
verre ou en cristal a, de nos jours, la pierre, le bronze, le bois furent fusion du fer, 1535°C (1). A fortiori
atteint de singuliers sommets et présentés dans leur totale nudité. Le est-ce vrai de celle plus élevée où la
l'ampleur de la demande en vases et verre, dans ses réalisations artisti- silice du sable se combine avec des
lampes, ne semble pas devoir faiblir. ques a su montrer la même aptitude fondants appropriés pour donner
aux divers modes de représentation. cette matière vitreuse assez remar-
C'est un phénomène nouveau. On Il jouit d'une qualité supplémen- quable, puis la maintenir à un degré
croyait avoir touché les limites du taire, la transparence, qui lui vaut de fluidité suffisant pour permettre
raisonnable lorsque le vase à la rose une originalité dont les verriers ne aux gaz provoqués par la réaction de
de Daum était enlevé à plus de 4 manquent pas de tirer parti. Faisant s'échapper. Inutile d'ajouter que
millions, il y a 2 ans. Il n'en est rien, appel à la lumière, ils lui demandent l'homme de ce temps n'était pas
puisqu'à New-York, en décembre des effets optiques qui lui sont pro- assez compétent en chimie pour
dernier, un vase de Gallé est monté pres: on pense alors au cristal, ce savoir quels compos~nts mettre en
à 6,6 MF et une lampe de Daum à verre au plomb qui tire d'un indice présence pour en arriver là.
plus de 10 MF (1760000 dollars). Il de réfraction élevé des, propriétés
y a de quoi dérouter les plus indiffé- optiques et sonores particulièrement Accidentellement, il arrivait toute-
rents. Depuis quelques années, on remarquables. La bril~~ce et la fois que, dans les scories des fonde-
entendait dire que ce phénomène ne luminosité d'un service dé table, d'un
saurait durer, mais les événements lustre, d'un vase en cristal taillé ou (1) On place les débuts de l'âge du fer vers
ne cessent de démentir tout pronos- même seulement façonné à la main 1200-1000 avant J.C., alors que les objets en
48 tic pessimiste. Les collections pri- en couche épaisse, sont universelle- question peuvent être de 3000 avant J.C.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- -- - - - - - - - - - - - Le verre et l'art
ries de métaux ou dans les débris de bien d'imiter les pierres précieuses, d'en reprendre en détail l'histoire,
céramiques surcuites, des gouttes de et surtout comment atteindre les mais il est bon de savoir que, dans
matière vitreuse apparaissent : elles . températures où sa fluidité en per- l'ancien temps, les Syriens réalisè-
étaient bleues, vertes, plus rarement met le dégazage. Puis, un peu avant rent de très beaux objets dans la
rouges, selon les impuretés qui s'y ou au début de notre ère, on inventa technique de ce qu'on a plus tard
étaient associées. Leur parenté avec la canne creuse avec laquelle on appelé les millefiori. Les Romains
les pierres précieuses excitèrent, on souffle dans la paraison. Invention en étaient éblouis au point d'en ache-
s'en doute, l'intérêt des artisans. Ils majeure qui ouvrait une ère nou- ter à prix d'or et même d'en imposer
en firent des perles, des amulettes ou velle ! La pâte de verre fut alors la fourniture par centaines au titre du
de faux bijoux. Puis broyant ces abandonnée au profit du verre souf- tribu infligé à leurs ennemis vaincus
matières, ils s'aperçurent qu'en les flé, et ceci pendant près de 19 siè- du Moyen-Orient. Eux-mêmes eu-
·recuisant dans des moules de forme, cles, pour n'être redécouverte qu'en rent des artistes de grande valeur
à une température parfaitement ac- 1887 par un Français, Henri Cros, dans des techniques qui font encore
cessible, (inférieure à 900°C), les qui éveilla assez vite l'intérêt de l'admiration des verriers d'aujour-
grains se ressoudaient. Ils obtenaient nombreux émules. Longtemps resté d'hui. C'est ainsi que, sur des vases
là ce qu'aujourd'hui on appelle des essentiellement français, cet art de à 2 couches, en général de couleurs
pâtes de verre. A en juger par ce que la pâte de verre a depuis traversé les bleue et blanche superposées, ils
les archéologues ont retrouvé, ces frontières, mais chez nous, il consti- surent graver en camée, à la roue,
artisans n'ont en somme su faire que tue une branche toujours vivante de des scènes vivantes dont les person-
des objets d'art en pâte de verre, la verrerie d'art. Grâce à elle, pren- nages sont surprenants de qualité ; il
toujours colorée, ce qui se comprend nent naissance des formes colorées en a été retrouvé à Pompéï, Naples ...
lorsqu'on sait que pour obtenir du que le verre travaillé vers 1000- (cf le vase dit de Portland). La dex-
verre blanc, il faut prendre de gran- 12000C au bout de la canne ne peut térité de leurs graveurs semble avoir
des précautions sur le choix des réaliser avec autant de relief, et que atteint son plus haut degré dans les
matières premières. la sculpture néglige. Translucide et vases, quel' on appelle des diatrètes,
non transparente, elle met à son profit dont quelques exemplaires ont été
L'amusante anecdote qui prétend les effets que la lumière produit sur découverts du coté du Rhin et du
mettre l'invention du verre au comp- ses grains, selon les épaisseurs ou Jura: une couche superficielle, déta-
te de matelots phéniciens faisant l'orientation de l'éclairage. Les chée du corps du vase n'y est reliée
cuire leur gamelle sur la plage en la myriades de petites bulles empri- que par de fragiles colonnettes sculp-
posant sur 2 blocs de nitre (nitrate de sonnées dans ses parois lui confè- tées dans la masse. Cette créativité
potassium) lequel, au contact du feu, rent une matérialité quel' oeil appré- prometteuse n'eut hélas pas de suite
se serait allié au sable pour le vitri- cie (c'est par ses bulles et par sa et, après la chute de l'Empire ro-
fier, ressemble plus à une réclame technique qu'elle se distingue du main, le verre subit une longue
publicitaire de ces astucieux com- verre proprement dit). Le rappro- éclipse.
merçants qu'à une réalité crédible. chement souvent fait d'objets iden-
En tout cas, elle a toujours laissé tiques mais en bronze, cire ou plâtre Puis, le temps passant, les Véni-
incrédules les verriers et chimistes est en général très favorable à la pâte tiens, débauchant des verriers Sy-
qui savent combien l'opération est de verre. C'est ce qui explique que riens se firent une grande renom-
difficile. Grands artistes, les Egyp- plusieurs sculpteurs contemporains mée, jalousement défendue pendant
tiens se sont emparés un jour de la lui sont fidèles. Très convaincu de longtemps par voie autoritaire. Mais
découverte et l'ont portée à un haut ce qu'il apportait, H. Cros écrivait le débauchage étant difficile à em-
degré de perfection et de beauté. En sans scrupule : «Si la statuaire de pêcher, des verreries étrangères se
regardant bien, on en voit un peu notre temps est rebelle à la séduc- mirent progressivement à améliorer
partout de multiples applications : tion de la couleur, c'est que la cou- leurs produits, avec parfois des temps
sur le trône de Toutankhamon, sur leur accentuerait des laideurs de la forts . C'est ainsi qu'au 18• siècle, un
son masque en or, sur divers pecto- forme de la plupart des statues ex- Anglais découvrit par hasard le flint
raux, etc. Utilisant déjà le procédé posées annuellement, tandis qu'elle glass, c'est-à-dire le cristal. Des
de la cire perdue, ils ont même fa- n'a jamais nui à une belle oeuvre, té- cristalleries s'ouvrirent alors un peu
çonné des statuettes, comme une moin les Grecs et nos imagiers du partout, en France, Bohême, Belgi-
admirable tête de jeune fille en pâte Moyen -Age». que, etc. produisant des pièces de
de verre bleue, qui est au Louvre. C'était à la fin du siècle dernier. grande beauté que jusque-là, et à
grand prix, on ne tirait que du cristal
Petit à petit, les anciens trouvèrent Mais revenons au verre ! Sur le plan de roche. Mais d'une façon géné-
ensuite comment, à partir de ses artistique, il eut des périodes glo- rale, outre les produits d'usage
composants, faire la synthèse de cette rieuses, entrecoupées de longues comme les services de table, ils' agis-
matière vitreuse qui permettait si récessions. Il n'est pas possible ici sait surtout de pièces blanches que 49

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - - L e verre et l'art

Ancolies, par Gallé, 1892, H = 18 cm. Le vase devient fleur. La lampe au hibou, de Daum, 1900, H = 82 cm. D'invention
D'une grande élégance de forme, il doit aussi son charme aux récente, la lampe électrique tout en verre avait l'abat-jour
couleurs subtiles des fleurs posées en marqueterie. ouvert pour refroidir l'ampoule au carbone (dont le spectre
lumineux était plus chaud que celui de nos ampoules).

les graveurs ornaient de portraits ou De plus en plus poussées et élabo- tains et donc de plus nobles que les
de petits tableaux, à moins que ce ne rées, les conceptions artistiques se arts qui invoquent le feu».
soit les «tailleurs» qui meulaient des conjugèrent avec des développe-
facettes et des biseaux. Il n'y avait ments techniques nouveaux et même Je viens d'employer le mot phéno-
guère d'innovation et pas vraiment des inventions. Peu avant 1900, mène. C'est que la surprise est
de verrerie d'art (n'oublions cepen- Gallé déposa deux brevets et Daum grande de voir des arts décoratifs et
dant pas les belles opalines de Saint un. Alors qu 'on s'accordait à regret- un style naître et prospérer dans une
Louis et leurs délicates ornementa- ter la stagnation et l'indigence de la ville de province, et qui plus est,
tions). création verrière pendant la plus dans une ville où, avant 1870, il n'y
grande partie du xrxesiècle, on se avait pas de verrerie; la lère en date
Disons en bref qu'il fallut attendre la félicita de la véritable révolution qui . est, en effet, celle de Daum dont les
fin du 19e siècle, en France, pour que s'en dégagea. Ce sont les oeuvres de feux furent allumés en 1876, Gallé
se produise un phénomène propre à cette époque que l'on s'arrache au- qui jusque-là recevait son verne de
renouveler et donner un élan inat- jourd'hui à prix d'or. Meisenthal, ne se construisant la
tendu à cet art. Au départ, quelques sienne près de lui qu'en 1894. Cette
Parisiens éminents y eurent leur part, Aussi ce phénomène de l 'École de surprise se double si l'on ajoute que
mais c'est en province, à Nancy, que Nancy mérite-t-il ici une place privi- le retour à l'esprit de création et, de
prirent naissance non seulement des légiée, qui va nous donnner l'occa- là, à la volonté de renouvellement
sources de création vraiment origi- sion de voir certains aspects de la n'a pas été le fait des verreries ou
nales et productives, mais encore un création et du travail du verre à la cristalleries en place. Les Gallé,
style nouveau sans équivalent dans main, dont Paul Valéry disait : Daum, Muller, Schneider étaient des
le passé ou d'autres régions verriè- «Entre tous les arts,je n'en sais pas self made men qui se sont faits
50 res. de plus aventureux, de plus incer- verriers. Il leur a fallu des dons et de

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Le verre et l'art

La place Stanislas, Daum, 1908. Ce vase est à 4 couches su- Lampe aux coprins, de Gallé, 1902, H = 83 cm. D'une imagi-
perposées. Le profil bien connu des grilles de Jean Lamour est nation toujours en éveil, Gallé avait des audaces qui surpren-
en intercalaire, noyé entre 2 couches. L'entourage est gravé à nent. Avec cette lampe de collection plus que d'usage, il
la roue. voulait sortir de l'ordinaire.

la volonté pour réussir au point d' at- ainsi que l'émigration de nombreux ple, elle ne laisse aucune place à la
tirer l'attention sur la verrerie d'art, Alsaciens-Lorrains stimulaient les ligne droite ou au pur arc de cercle,
fait tout à fait nouveau et capital activités dans une province qui devait comme il en sera en Art Déco, sous
pour une branche de l'art dont on lutter. l'inf)uence du cubisme. Ce qui ap-
peut dire que jusque-là elle n'avait paraît moins à ceux qui ne sont pas
pas pignon sur rue. En regardant de plus près l'action de avertis ou ne font pas attention aux
ces verriers, on constate que des 4 dates de réalisations (étalées sur plus
A l'origine de ce mouvement pro- facteurs ou paramètres qui caracté- de 30 ans), ce sont les conséquences
vincial, il y avait un homme excep- risent une oeuvre d'art, à savoir la d'une recherche croissante du relief,
tionnel, Emile Gallé, dont les dons forme, la couleur, la décoration et la caractéristique commune aux autres
artistiques et le tempérament lui matière, il n'en est pas un qu'ils arts décoratifs, tels que l'ébéniste-
permirent d'ouvrir la voie et d'en- n'aient travaillé et développé. Il suffit . rie, l'architecture. Pour sortir del 'irn-
traîner derrière lui des hommes de de comparer un vase Art Nouveau à placable surface de révolution que le
grand talent. Car il y en avait à une pièce de conception antérieure soufflage au moule impose au vase,
Nancy et dans tous les domaines, ou un vase Art.Déco qui lui a succé- on pose des cabochons , des anses,
conjonction assez rare. Après le dé, pour s'en rendre compte, sans des piédouches, ou ce qu'on appelle
déplacement en 1871 de la frontière, qu'il soit nécessaire d'être bien com- des applications en forme d'insec-
la ville était devenue une grande pétent. tes, de fleurs ou même de fruits.
métropole locale. D'où lui est venue Parfois le vase tout entier devient
sa réussite ? Certains pensent que, En ce qui concerne la forme, c'est-à- fleur ou champignon. Et comme cela
comme en horticulture où les fruits dire le galbe donné au vase, c'est un ne suffit pas, on déforme à la pince,
naissent là où le sécateur a coupé, la lieu commun que de rappeler la pri- aux ciseaux cette surface de révolu-
présence toute proche de la frontière mauté donnée à la ligne courbe. Sou- tion jugée trop banale. Avec le temps, 51

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L_
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ce désir de reconstruction du vase, ment fondamental. Mais elle avait faire peau neuve au bon moment.
avec encorbellements, saillies, que une conséquence inévitable, propre Cette remarque n'est pas une simple
pour bien faire on grave ensuite à la · à jeter le trouble dans les esprits : le clause de style, car la même situa-
roue, ne cesse de se développer : verre perdait une de ses caractéristi- tion redoutable se présenta en 1946
bientôt, ce seront des ancholies aé- ques essentielles, la transparence (ce après un nouvel arrêt des fours pen-
riennes, des grappes de raisin en que Gallé, dans les 1ères années, ju- dant cinq ans.
vraie grandeur, des roses, etc. qui geait inacceptable). Le public l'ap-
seront posées à chaud. Du vase à prouva ; l'œil, d'ailleurs, ne s'y L' Art Déco, à son tour, avait fait son
bouquet on passe à l'objet de vitrine. trompait pas, c'était bien du verre temps, il fallait trouver autre chose
Mais la réussite suppose une perma- qu'il s'agissait encore. et le proposer à l'approbation du
nente concertation entre le maître- public, verdict redoutable auquel
verrier et les exécutants. La 3ème caractéristique du style Art sont périodi-quement confrontés les
Nouveau, la dévotion presqu' entière arts décoratifs.
Sur le 2ème facteur, la couleur, il n'est à la fleur, permettait des décorations
malheureusement pas possible de abondantes, parfois envahissantes. Daum et Lalique changèrent de style
s'étendre ici longuement; mais là se L'époque s'y prêtait: la végétation et, passant au cristal, créèrent une
trouve une des nouveautés majeures tenait une place importante dans les esthétique qui se révéla porteuse de
de l' Art Nouveau nancéien. On con- demeures, on avait des vérandas et prolongements. Dans une belle
naissait les verres de couleur utilisés on ne craignait pas la surcharge. Le matière qu'ils' agissait de soigner au
dans les vitraux, mais d'une palette champ d'action qu'elle ouvrait, Dieu maximum, des formes inédites, des
assez restreinte et mal adaptée pour sait si les verriers s'en sont emparés. méthodes de travail et des techni-
représenter fidèlement la flore mul- C'est même, avec la couleur opaci- ques originales apparurent. On ne
ticolore. Le bleu de la gentiane n'est fiante, une des raisons de la désafec- lui donna pas de nom, mais c'était un
pas celui de la pervenche ni celui du tion dont, après 1920, a souffert le nouveau style.
cinéraire, tandis que le rouge de la style tout entier. Il avait duré, on
capucine ne convient pas à la tulipe peut dire triomphé, 35 à 40 ans ; on Qu'on s'arrête un instant sur cette
ou à l'œillet. Comme l'industrie n'en voulait plus, il était bon à rem- remarque pour constater qu'hélas
chimique, peu développée, ne s'in- placer. les autres arts décoratifs ne surent
téressait pas à ces choses-là, la seule pas renaître de la guerre, phéno-
solution était de mettre au point, Ce remplacement par l' Art Déco est mène unique en France où, fidèle-
chacun pour soi, les recettes répon- instructif. Etait-on allé trop loin? Je ment depuis des siècles, les styles se
dant aux besoins, tâche difficile et ne sais, mais au retour d'une guerre succédèrent devenant célèbres et ins-
longue. Aussi ne sont-elles pas les traumatisante, la seule orientation pirant l'étranger. Aujourd'hui, il y a
mêmes chez Gallé, dont le verre au jugée valable consistait à passer à un trou dans l'arbre généalogique ;
surplus est à la potasse, que chez l'extrême opposé. Le verre devait cette regrettable carence dure de-
Daum dont le verre est à la soude. retrouver toute sa transparence, et, puis quarante-cinq ans !
Les petits carnets de formules qui au risque de faire grincer les dents,
nous sont restés de ces temps héroï- les couleurs naturelles devaient lais- Que la notoriété acquise par les vases
ques sont éloquents, en ce qu'ils ser la place à des couleurs artificiel- de l' Art Nouveau nous autorise à
montrent à quelle complexité il fal- les (chimiques, disait-on), et, pour dire quelques mots des hommes à
lait consentir, par empirisme, pour faire bon poids, la décoration «C'était qui nous les devons. Jamais, disons-
composer une palette toujours plus l'ennemi» ! Quel singulier rétrécis- le tout de suite, ils n'ont dû imaginer
large de couleurs proches de celles sement dans le choix laissé aux ver- que leur célébrité atteindrait les
de la flore naturelle. On pouvait alors, riers ! Et quelle remise en chantier sommets que l'on observe aujour-
chez Daum, après 1902, s'essayer à des acquis de l'avant-guerre ! C'est
. d'hui. Leurs ambitions, certes,
faire de l'impressionnisme grâce au ce que firent Daum, Lalique, Mari-
étaient grandes et, au prix d'un tra-
procédé de la vitrification des pou-
not..., ceux qui ne prirent pas ce vail acharné et d'une grande compé-
dres, en proposant à l' œil de recons-
virage disparaissant en quelques tition, ils s'acharnèrent à faire pro-
tituer des couleurs décomposées,
années (Gallé notamment). gresser leur style ainsi que leur tech-
positionnées avec précision. On les
superposait également dans des nique, tâche noble. Mais n'oublions
vases à 3,4, jusqu'à 6 couches con- La verrerie d'art cependant marquait pas que le souci du développement
centriques pour les ciseler ensuite à un point: avec de nouvelles ressour- et de la prospérité de leur entreprise
la roue, en camée. ces de création, elle montrait en n'était pas moins préoccupant. En
renaissant que le phénomène de cela, ils différaient du peintre qui,
Cette conquête du verre coloré dans l'École de Nancy n'était pas un dans la solitude de son atelier, entre-
52 la masse était, je l'ai dit, un événe- accident sans lendemain; elle savait prend un nombre relativement res-

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Le verre et l'art
treint de toiles. A côté de pièces qu'il créait, et même assez jaloux de Qu'en est-il aujourd'hui? Soutenue
d'exception réalisées à l'unité, les la position qu'il avait acquise (on par l'intérêt que portent les amateurs
maîtres-verniers, eux, produisaient peut le dire parce que c'est bien à ces objets de style changeant faits
en nombre plus ou moins réduit, et connu). d'une matière séduisante, la verrerie
pour toutes les bourses, des pièces d'art française milite toujours dans
moins élaborées. On le leur a repro- A Paris, ses remarquables composi- les deux secteurs du cristal et de la
ché, utilisant à cette occasion des tions attiraient l'attention et l' admi- pâte de verre. Je ne parle ici, bien
mots se voulant dépréciatifs, tels ration. Robert de Montesquiou en entendu, que du monde de la créa-
que «période industrielle». On ne faisait grand cas et lui rendait visite tion et non de celui des antiquaires et
tenait pas suffisamment compte de à Nancy, M. Proust les citait dans un des commissaires-priseurs. Elle se
la façon dont ils concevaient la ges- de ses romans. Puis les expositions divise en 2 groupes, celui des 2 en-
tion d'une activité verrière, ainsi que officielles se succédaient à une ca- treprises que j'ai citées plus haut
de leurs besoins en verriers et gra- dence que nous ne connaissons plus. comme ayânt repris un nouveau
veurs de talent qu'eux seuls pou- Les Nancéiens ne manquaient ja- souffle après la guerre , et celui des
vaient former patiemment pour en mais d'y figurer, accumulant prix et artistes-verriers qui travaillent plus
faire des artistes. médailles, et inspirant de ce fait les ou moins isolément et dont le dyna-
rédacteurs des revues d'art. On citait misme est grand.
Il n'y avait pas non plus de raison alors ces nouveaux venus qui avaient
pour que la consécration de cet art l'audace de faire du grand art en De Daum et Lalique, on peut dire
nouvellement apparu soit réservé au dehors de Paris et de se faire connaî- que, pour tenir compte de la loi de
monde des riches collectionneurs, tre à l'extérieur. caducité dont j'ai parlé, leur style a,
des organisateurs d'expositions ou il y a une dizaine d'années, dû évo-
des critiques. Une clientèle plus Très stimulantes, les manifestations luer. Aux pièces en cristal pur (d'une
humble était tout aussi séduite par de publiques se préparaient avec fiè- pureté dont on pouvait se lasser),
jolis porte-bouquets, coupes, coque- vre. On sait que la redoutable Expo- sont venus se joindre des appendices
tiers, vaporisateurs, délicatement sition Universelle de 1900 a, dès colorés qui leur apportent de la va-
ornés, qu'on leur offrait à des prix 1897, mobilisé toutes les énergies et riété et mettent en valeur le cristal,
abordables. Il en reste, de nos jours, l'on en connaît les brillants résul- lequel reste cependant l'élément
beaucoup d'exemplaires qui, pour tats, les deux Grands Prix attribués principal. Daum, par exemple, tire
les mêmes raisons, contribuent à l'en- l'un à Gallé l'autre à Daum. Mais on parti de sa compétence en pâte de
gouement général. n'en découvre les dessous qu 'en verre pour lui demander des formes
étudiant de près ce qu'en a été la et des couleurs renouvelées à «ap-
A l'époque, en Lorraine, on se pré- préparation: en 1898, Gallé brevète pliquer» sur ses vases . Il y a là une
valait volontiers de la légitimité la «marqueterie de verre» et la «pa- orientation d'avenir.
d'une tâche qui ne semblait pas tine», tandis qu'en 1899 Daum bre-
dégradante, «ennoblir» ou «mettre vète la «décoration intercalaire» et La multiplication en France des
un peu de poésie dans l'objet usuel». invente la lampe électrique tout en verriers solitaires, phénomène ré-
Tout cela se tenait, le besoin de verre, devenue célèbre, dont il ex- cent et prometteur, est moins con-
mettre au travail une collectivité pose d'un seul coup 19 modèles en nue. On ne peut pas dire qu'ils aient
naissante d'artistes et de verriers, et 1900. adopté un style commun, encore qu'il
le désir de satisfaire une clientèle y ait parenté entre leur manière de
croissante visiblement attirée par ces Ces quelques observations élogieu- travailler, de décorer le verre. Celui-
charmants objets jusque-là incon- ses n'ont pas la prétention de mettre ci d'abord est de grande valeur déco-
nus. Cela se pratiquait, lâchons le en cause la suprématie des arts ma- rative, bien conforme aux goûts d'au-
mot, dans des usines. On touche là jeurs, la peinture et la sculpture. jourd'hui. Comme autre trait com-
du doigt ce qui séparait alors la ver- Qu'on en attende seulement d'illus- ·mun, elles sont enrobées dans une
rerie du monde dans lequel prospé- trer l'entrée en force, il y a un peu couche extérieure de cristal incolore
rait l'art officiel, l' art «académique». plus de 1OO ans, en France du moins, qui, par sa brillance et sa transpa-
Non seulement elle était et voulait de la verrerie d'art dans un monde rence irréprochable, confère à l'en-
rester provinciale, mais son organi- où elle n'était pas considérée. Il a semble un aspect éminemment ver-
sation du travail était radicalement fallu du temps d'ailleurs pour que rier, derrière lequel le décor apparaît
différente. vienne la consécration ; qu'on se en intercalaire.
rappelle la période de pénitence d'au
Qu'on ne croit pas cependant que la moins cinquante ans qu 'ont dû tra-
célébrité soit venue par surcroît. verser ces oeuvres Art Nouveau,
Gallé, le précurseur, était parfaite- pour prendre fin de la façon qu'on (2) On peut en voir les oeuvres à la Galerie
ment conscient de la valeur de ce sait il y a une vingtaine d'années. d' Amon, 26, rue St Sulpice, 75005 Paris. 53

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Les coloquintes, 1910, Daum, H = 53 cm. Cette vue de détail La main, de Gallé, 1902. A ses verriers , de grand talent, Gallé
montre jusqu'à quel point était poussé le désir d'abandonner en demandait aussi de faire de la sculpture. Les doigts sont re-
reliefla banale surface de révolution que le soufflage au moule haussés de bijoux.
impose au vase.

Ces verriers travaillent seuls ou Schamchula. Là encore se vérifient matière dont elle se prévaut est plus
presque. Il n'est pas dans mon pro- les observations que je viens de faire belle que jamais, et notamment
pos de les citer tous (2) mais il con- sur la possibilité de dissocier les 2 qu'en 1900, et ce n'est pas un ha-
vient de nommer Louis Leloup, de fonctions de création des modèles et sard.
Liège, Jean-Claude Novaro, de Biot de réalisation des pièces. Là où Daum
également, qui fut sans doute le fait appel à des sculpteurs en renom, Quant aux 4 paramètres forme-cou-
premier en date de cette nouvelle S.Dali, Legendre, Couturier, etc., les leur-décoration-matière dont j'ai
génération, C.N. Morin, Eric Lau- autres restent maîtres del' ensemble. parlé, il est chaque jour prouvé que
rent, René Raspail, Alain Bégon, l'on n'a pas encore fini de tirer plei-
etc. Avec une mention spéciale pour Bien des raisons font donc penser nement parti de chacun d'eux. •
B. Zuber qui, contrairement aux au- qu'en France, la verrerie d'art a du
tres, travaille le verre à froid, à l' ou- souffle. Non seulement elle crée, Bibliographie :
til. soutenue par un public qui, dans
l'ensemble des arts décoratifs, la Daum, maîtres-verriers par N.Daum
Pour terminer, évoquons enfin le considère définitivement comme une chez Denoël,
domaine de la pâte de verre où, en branche de choix, mais elle sait se La pâte de verre, par N. Daum chez
plus de Daum, militent des artistes renouveler avec constance, et trou- Denoël,
isolés tels que les frères Le Perlier, ver en elle-même l'esprit de compé- Nancy, 1900, chez Gérard Klopp,
(petits-fils de Decorchemont) et tition qui lui évite de s'endormir. La Thionville.

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Le verre et l'art

Les lys de lumière , 1913, Daum, H = 50 cm. Les lys, les nar- Un vase contemporain, de J.C. Novaro, 1989, H = 28 cm.
cisses ainsi que le riche terreau dont ils sont issus n'ont pas Parmi diverses conceptions en voilà une qui manifeste un re-
demandé moins de 5 couches de verre superposées. Ce vase marquable goût de la forme et de la couleur, aussi bien qu'une
est le cadeau de mariage du major de la promo 1905, Léon extrême habilité.
Daum, qui épousait une fille d'Henri Poincaré.

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L'EMPIRE ROMAIN, UN «AGE D'OR» DU VERRE

Gérard PI LÉ (4 l )

DAUM nous a fort op- disparaître d'importantes poteries.

N
OËL depuis le xvre où il ornait la rési-
portunément rappelé que dence à Rome d'un cardinal.
l' Art verrier (avec un' grand Or, les plus belles pièces conservées
A), avait déjà dans l 'Antiquité, avant de cette période dite «Romaine» Passé de main en main, il fut prêté
même que ne s'établisse la domina- (allant de la fin du 1er siècle avant en 1810 par précaution au British
tion de Rome sur tout le pourtour Jésus-Christ jusqu'au vesiècle), sont Museum par le 4ème Duc de Portland
méditerranéen, une très longue his- peu connues du public français. El- (d'où son nom) . Maladroitement
toire. Les ateliers syriens, surtout les sont en effet offertes à l'admira- brisé le 7février1845 en plus de 200
ceux de Sidon, étaient alors les . tion des visiteurs d'un très petit morceaux par un étudiant (condam-
maîtres incontestés du marché. Ceci nombre de musées étrangers, plus né à 3 f d'amende seulement!), il fut
nous est attesté par Pline dans l' His - spécialement : tant bien que mal recollé pour être
toire naturelle et par la rare qualité • au British Museum, finalement racheté 1OO ans plus tard
des pièces (une quinzaine) qui nous • au Coming Museum of Glass, près au lendemain de la dernière guerre
soient parvenues portant la marque, de New York, par le British et complètement res-
généralement en grec, de facteurs • au Rhümisch-Germanisches Mu- tauré. On dut pour cela le réduire de
sidoniens (tels, «Ennion fete») . seum de Cologne. nouveau en morceaux afin d' enle-
Avec la «Pax Romana» instaurée ver la colle ancienne décolorée et
Le premier eut l'heureuse idée de opacifiée, et remettre en place de
par l 'Empereur Auguste, la période rassembler en 1988 dans une inou-
de grande prospérité qui s'ensuivit petits éclats négligés dans la pre-
bliable exposition (la première du mière restauration, miraculeusement
avec toutes ses conséquences (essor genre), «Le Verre des Césars», les conservés.On a beaucoup débattu de
des industries de luxe, libération des 50 plus belles pièces détenues par
échanges ... ), les ateliers verriers la scène mythologique figurée
ces 3 musées et quelques autres en (MariagedePeleas et Thétis, d' Apol-
essaiment dans tout l'Empire, no- provenance d'Italie (Murano, Bolo-
tamment à Rome, en Italie, à Colo- lon et Atia ... ).
gne, Naples ... ).
gne ...
Le corps et les anses sont constitués
La technique révolutionnaire du Il nous a paru difficile de résister à la d'un verre d'un bleu cobalt très
verre souflé, sans doute imaginée à tentation de présenter ici, à nos lec- profond, à reflet noir en lumière
l'origine par les Syriens (entre 50 et teurs, au moins deux de ces magni- réfléchie. Sa forme était à l'origine
40 avant Jésus-Christ), susceptible fiques objets, ayant aujourd'hui ré- plus élancée. Le vase ayant dû être,
d'être combinée avec celle plus tra- intégré leurs vitrines. à une époque ancienne, tronqué (sans
ditionnelle du moulage, permet la doute à la suite d'un premier acci-
production et la diffusion en abon- Le vase Portland dent ?) comme en témoigne son so-
dance d'objets d'usage, d'aspect cle-disque mince et non mouluré,
séduisant et bon marché tels que : Le vase «Portland» (25 ans avant Jé- fait d'un verre étranger rapporté.
assiettes, plats, bols, tasses, bou- sus-Christ), cité par Noël Daum, le
teilles, jarres, voire même des lam- plus célèbre sans doute des verres On peut admirer la finesse de la
pes, encriers, cuillères, au point de romains, non seulement par sa beau- gravure en camée éxécutée sur la
supplanter en maints endroits la té et la qualité de son exécution mais deuxième couche faite d'un verre
56 poterie traditionnelle et de faire aussi par son histoire «fracassante» blanc laiteux.

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LE VASE PORTLAND

Dessin en 1945 des frag ments du verre brisé


(en médaillon le disque du socle).

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LA COUPE DE LYCURGUE
«La Jaune (ou vert pâle) et ... la Rouge»

Voici sans doute l'exemple le plus somptueux et le plus connu de ce type de vase nommé diatrète dont nous parle
Noël Daum: la «coupe de Lycurgue» conservée au British Museum et semblant avoir vocation à être reproduite
dans le présent N°.
En effet, ce vase a la particularité d'être dichroïque, dans le cas présent, jaune-vèrt pâle en lumière réfléchie et rouge
pourpre, éclairé de l'intérieur, couleurs que restituent les deux photos ci-dessus.
Sujet traité : un épisode de la curieuse légende du roi Lycurgue attaquant à coups de pierre Dionysos et ses
compagnes. L'une d'elles, Ambrosia, lance à son tour une pierre à Lycurgue qui, en représailles, essaiê de la tuer,
mais la déesse-Terre vole à son secours en la transformant en une vigne qui s'enroule autour de Lycurgue et
l'étrangle.
Sur la face rouge, on voit ici Lycurgue luttant pour desserrer l'étau de la vigne, Ambrosia git à ses pieds tandis qu'à
proximité se tient Dionysos appelant son serviteur Pan, moitié homme, moitié chèvre.
Technique d'exécution: le décor, taillé dans une seule pièce de verre, à l'aide d'outils aiguisés, est ensuite sculpté
et découpé en creux en arrière pour ne rester accroché au décor principal que par quelques points dissimulés.
Taillage, meulage et polissage doivent évidemment être parfaitement maîtrisés pour obtenir des pièces d'une telle
58 qualité d'exécution. On notera que les montures de bronze sont des ajouts du XIX• siècle.

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Le verre et l'art

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La rosace sud de Notre-Dame ae Paris, XIII< siècle. Surface environ 150m2 • La structure de pierre est aussi admirable que les
vitraux. Dans ceux-ci 9 couleurs seulement ; le violet n'y est pas, il vient de verres rouges et bleus habilement juxtaposés.
(Illustration de l'article page 60, «Le vitrail» par Noël Daum). 59

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - - Le verre et l'art

LE VITRAIL

Noël DAUM ( 30 )

que l'on parle des liens verrières. En relativement peu de décomposition en médaillons dispa-

D
ÈS
du verre et de l'art, orr ne temps sont nées, avec un art con- raît et sur de grandes surfaces, ce
doit pas manquer d'évoquer sommé, de véritables compositions sont de véritables tableaux qui sont
le vitrail, cet art où la France a tou- imagées représentant des scènes de exécutés. Des scènes y apparaissent
jours excellé et excelle encore, au !'Histoire Sainte ou de l'Ancien sur fond d'architecture, et les dona-
point de posséder un patrimoine ex - Testament, que nous ne cessons teurs s'y font représenter en bonne
ceptionnel de vitraux de tous les d'admirer. place. Malgré de plus grandes possi-
âges, dont l'amplitude dépasse celle bilités dans le choix des verres de
de tous les autres pays réunis et ne Avant l'an 1000, il y eut en France couleur et la découverte du jaune
cesse de grandir de nos jours. La des fenêtres à verre de couleur. Des d'argent dont très vite il est fait grand
France est le pays du vitrail ! textes anciens évoquent même l'in- usage, le vitrail n'a plus l'éclat de
térêt porté aux fenêtres de la basili- celui du temps de Saint Louis, sans
Qui peut rester insensible, notam- que de Lyon vers l'an 450, ou de doute parce que la peinture en sur-
ment lorsque le soleil les illumine, diverses églises de Tours vers 550, face remplace le verre coloré dans la
devant des verrières de la Sainte- mais nous ne disposons aujourd'hui masse. Il est encore fort beau mais il
Chapelle, de Notre-Dame de Char- d'aucun vitrail fabriqué avant le ne fait découvrir l'extrême subtilité des
tres ou les roses de Notre-Dame de siècle. Le plein épanouissement date vitraillers du Moyen-Age dans leurs
Paris, puis, plus près de nous, les vi- du XII 0 et du XIII0 siècles, c'est-à- compositions et surtout dans la ma-
traux de Metz, enfin parmi les plus dire de l'époque de la pleine maturi- nipulation des quelques sortes de
récents, ceux de Jacques Gruber et té des églises romanes puis gothi- verr~ dont ils disposaient. Et pour-
Decorchemont au temps de l' Art ques et de leur rapide multiplication. tant, les couleurs qu'ils savaient fa-
Nouveau, puis ceux de Chagall, Ga- Dès le début, la verrière historiée est briquer n'étaient pas nombreuses :
briel Loire, Le Chevalier, Max In- divisée en compartiments, dont une dizaine, jamais plus ! Mais que
grand, aujourd'hui? chacun reçoit un sujet à traiter. Avec leur agencement et leur vivacité sont
ses 20 ou 30 médaillons, chaque remarquables !
On dispute sur le point de savoir si verrière présente alors une histoire
les fouilles de Pompéi ont réelle- complète : c'est l'arbre de Jessé, la A cette époque, on n'avait pas besoin
ment fourni la preuve que la Rome légende de Charlemagne, la Pas- · de beaucoup de lumière dans les
antique savait placer des feuilles de sion, l' Apocalypse, etc. Puis, avec nefs ; une certaine pénombre pous-
verre coloré sur leurs fenêtres . Ils en le temps, la disposition change, l'in- sait même, pensait-on, à la prière et
faisaient plutôt des mosaïques au tention aussi. V ers le XIV 0 siècle, la méditation. On cherchait par con-
sol. Quoi qu'il en soit, il est unani- ces compartiments s'agrandissent et tre à enseigner les fidèles et à créer
mement admis que c'est au Moyen- commencent à prendre l'allure de une ambiance. Les résultats obtenus
Age que le vitrail à images multico- tableaux, avec de grandes figures ont dû être fort appréciés, car à maints
lores a trouvé son vrai développe- debout, s'alignant le long des lon- exemples on voit les maîtres-
ment, atteignant dans nos cathédra- gues baies gothiques. d'œuvres subordonner l'architecture
les un niveau incomparable tant au au vitrail, qu'elle doit présenter en
point de vue esthétique que sur le Cette tendance s'accentue au XVI 0 bonne place et enchasser dans la
plan de la technique de préparation siècle; l'art du vitrail devient rival de pierre. C'est le cas sur toute la sur-
60 des verres et de leur fixation sur les celui du peintre. Le plus souvent, la face des murs de la Sainte-Chapelle

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - -- - - - -- - - Le verre et l'art
et de ses jumelles, ou des grandes gements. Il en est certes qui ont dû cours des siècles suivants, l'est en-
roses de 14 mètres de diamètre de être restaurés, d'autres ont disparu, core aujourd'hui. Ces grandes surfa-
plusieurs cathédrales où la structure les agents extérieurs ont parfois ef- ces étalées dans les hauteurs, où,
n'est qu'une dentelle de pierre. Tout · facé les images ou creusé de vérita- mise à la disposition de tout le monde,
est fait pour le vitrail ! bles cratères. Mais que l'on songe cette «lumière-matière» si j'ose
qu'il nous reste des verrières de plus m'exprimer ainsi, fascine les plus
Cette constatation ne doit pas être de 700 ans. Qui pense aux contrain- blasés, ont séduit les peintres-ver-
reléguée au rang d'une curiosité. tes physiques que subissent du fait riers, chacun dans son style particu-
Elle signifie que le verre, dont pour- de la pression des vents comme ceux lier, et ceci depuis neuf siècles. En
tant l'usage à cette époque est rare, de cet hiver, la dentelle de pierre, les France, il y eut des périodes de ré-
se voit promu à un rang élevé dans la plombs de sertissage et les pièces de cession, le xvme siècle par exem-
hiérarchie des matériaux destinés aux verre des quelques 140 m 2 de cha- ple, qui détruisit beaucoup plus de
édifices religieux, ainsi qu'aux pa- cune des rosaces de Notre-Dame, vitraux qu'il n'en créa, en raison
lais ou châteaux. C'est d'autant plus incroyablement légères, avec leurs d'une mode dans laquelle toute l'es-
remarquable que le vitrail est né à 50 000 morceaux chacune, répartis thétique moyenâgeuse était impli-
une époque où le verre était rare, en 700 panneaux ? Et qui saurait quée.
même pour l'occultation des fenê- dire comment lutter contre les atta-
tres. Mais il montrait une telle apti- ques chimiques et biologiques, les Puis, passant au-dessus du XIX 0 siè-
tude à habiller et décorer des ouver- écarts brusques de température ? On cle qui ne se distingua guère si ce
tures parfois de très grandes surfa- ne peut qu'admirer la longévité de n'est à la fin, c'est à une véritable re-
ces que les maîtres-d' oeuvres opt dû ces fragiles assemblages de verre et naissance du vitrail français quel' on
être surpris de cette réussite. Lors- de plomb. Certes, il y a de-ci de-là assista il y a 100 ans. Dès la période
qu 'on en recherche les raisons, qu'on des plombs de casse pour réunir et de l 'Art Nouveau, avec Maréchal,
n'oublie pas qu'à cette date, on ne ainsi sauver ceux qui sont en mor- Jacques Gruber, il s'introduit dans
savait pas donner une belle géomé- ceaux, et les laboratoires et restaura- les demeures privées sous forme de
trie à faces parallèles à ces petits teurs sont en permanence à l'ouvra- vitrail-tableau et s'adapte au goût du
éléments à enchasser dans le plomb. ge, mais la tâche est redoutable par jour, le décor floral. En liaison
Ce ne sont pas non plus des lentilles son ampleur et par les dépenses étroite avec l'architecture qui se re-
biconvexes mais presque, de sorte qu'elle entraîne. Et ceci pour un nouvelle aussi, il se développe par
que la lumière ne les traverse pas nombre croissant d'ensembles au exemple dans une ville comme
tout droit jusqu'au dallage. Ils de- fur et à mesure que le temps passe Nancy où l'avènement d'un style
viennent de la sorte, sources autono- et que de nouvelles créations vien- nouveau dans tous les arts décoratifs
mes de lumière, là haut, à des dizai- nent s'ajouter aux anciennes. Il faut stimule la création. A cet effort est
nes de mètres du sol et avec une telle croire que la formule du vitrail est associée la volonté de se libérer du
intensité qu'ils s'imposent au visi- bonne, car il nous reste environ 1000 poids de l'histoire, c'est-à-dire de la
teur. Ils irradient leur couleur ! m 2 et 15 000 m 2 des 10 000 m 2 et tyrannie des archéologues qui ne
250 000 m 2 produits respectivement connaissent qu'un type de vitrail.
La question se pose de la même par les xne et xme siècles, de quoi «Le tempérament de l''ârtiste est plus
manière pour les vitraillers moder- attirer des foules de visiteurs de toutes fort quel' archéologie», écrit Gsell,
nes qui, pouvant disposer de verres nationalités. peintre-verrier, dans un article qu'il
très homogènes, bien polis, bien intitule Parasitisme, pour y défendre
transparents, vont presque jusqu'à y Qu'est-ce qui donne au vitrail ses cette optique rénovatrice.
voir un obstacle à la réalisation de lettres de noblesse et lui vaut ces
leurs beaux vitraux et sont conduits nombreux admirateurs ? Comme Les maisons, vérandas, cages d'es-
à chercher des parades dans la tech- qualité première, je citerai cette calier reçoivent alors des composi-
nique. Ils les trouvent dans des pro- admirable faculté qu'a le verre, tout tions lumineuses de conception tout
duits nouveaux, les dalles dont ils en conservant sa transparence, de . à fait originales, ainsi que les salles
font sauter des éclats, le verre dit réagir sur les oxydes métalliques en d'attente des banques, chambres de
américain, le verre à coulures épais- les assimilant comme l'eau absorbe commerce, etc. Le vitrail s'évade
ses et irrégulières, la gravure à le sucre, pour en ressortir intensé- délibérément de ses lieux jusque-là
l'acide, etc. ment coloré. Ensuite la possibilité privilégiés, et J. Gruber se dépense
de le façonner à chaud, lorsque sa avec succès dans de grandes verriè-
Le vitrail est fait pour durer, mais malléabilité devient suffisante. En- res civiles dont les noms sont révéla-
que de dangers il court? D'une fa- fin son caractère de substance vi- teurs : les Magnolias, Coucher de
çon générale, on constate qu'à tra- treuse, donc sa stabilité et sa résis- soleil au bord de l'étang, le
vers les siècles, il se comporte, même tance, qui dès le Moyen-Age ont Cueilleur de houblon. Au même
dans ses réalisations anciennes, ad- tenté les architectes. moment, Henri Bergé, chef décora-
mirablement devant les tempêtes, la teur chez Daum, applique ses con-
pollution, les guerres, les déména- Ce qui était vrai au Moyen-Age et au naissances du verre et de la peinture 61

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


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- - - - - - - - - - - - - - L e verre et l'art
à couvrir les cloisons d'une brasse- rières, s'attachant souvent à élargir ci-dessus ont souvent dû l'enseigner
rie en plein air de 22 vitraux à per- et perfectionner les techniques et aux peintres). Ils sont aussi conduits
sonnages évoquant les diverses bois- produisant des œuvres de grande va- à bien assimiler les ressources mais
sons proposées. On devine quelle · leur qui mériteraient d'être mieux également les limites des techniques
coupure avec le passé ces initiatives connues. Et là, le verre, toujours, est à leur disposition.
provoquent ! dans toutes ses formes et toutes ses
tonalités, au centre de leurs préoccu- Comme dans le passé tout est fait à
Lorsque prend fin la guerre de 14-18 pations. la main, bien entendu, et on ne doit
et ses destructions, un vaste champ pas être surpris de voir adoptées des
d'action s'ouvre aux nombreux ar- Dans les vitraux récents, une grande techniques relativement récentes de
tistes que tente le rééquipement des diversité de conception, d'esthéti- travail du verre, telles que le dou-
églises et des maisons. La tradition y que et de destination se fait jour. Le blage ou le triplage des verres de
côtoie la novation, la restauration y vitrail, on peut le dire, s'est porté à couleur, avec gravure à l'acide fluo-
prépare la création. Il en sera de un rang comparable à celui du vitrail rhydrique ou à la roue. Mais les ap-
même après la dernière guerre qui ancien. Du côté de la demande, les ports récents se tro·uvent dans l' em-
aura vu se développer et se perfec- guerres et leurs destructions y sont ploi de verres spéciaux comme la
tionner, hélas, la dépose et la mise en certes pour quelque chose; de nom- dalle de 20 à 30 millimètres d'épais-
caisse de la plus grande partie de breuses églises et chapelles ont dû seur ou le verre américain, puis le
notre patrimoine pour stockage en être équipées ou, jusqu'à un certain remplacement des plombs de sertis-
lieu sûr. Ce dangereux exercice en a point, restaurées. Mais du côté de sage par du ciment ou mieux encore
sauvé l'essentiel mais il a <!~ssi l'offre, sait-on que, de nos jours, il y des époxyrésines. Les méthodes et
montré un côté intéressant à signa- a en France environ 200 verriers en procédures de construction des ver-
ler, à quel point l'absence de ces activité ? Et que les commandes rières restent ancestrales.
chaudes images changeait l' atmos- privées constituent l'essentiel de leur
phère et entamait la beauté de nos travail, un tiers venant de l'étran- Peut-être cette activité soutenue de
édifices religieux. Certains ensem- ger? nos artistes n'est-elle pas suffisam-
bles ont frôlé la catastrophe, celui de ment connue ? Elle l'est à l'étranger,
la cathédrale de Metz, par exemple Cette observation a le mérite de faire par exemple aux Etats-Unis, au
qui, mis en sûreté en Périgord, dis- découvrir que le vitrail n'est pas un Japon, en Allemagne ... qui leur ont
parut avant d'être retrouvé par ha- luxe inabordable et que bien des passé d'importantes commandes que
sard quinze ans plus tard, au fond Français savent surmonter une cer- nous ignorons souvent. Il n'est pas
d'une mine allemande. taine nostalgie du vitrail narratif du possible de citer ici tous les noms
Moyen-Age, dont d'autres ne peu- des ateliers ou artistes mais quel-
De cette période révolue, évoquons vent pas se départir. ques-uns doivent être connus : Fré-
une initiative originale, celle de la dérique Duran, J.J. et Jeannette
pâte du verrier Decorchemont qui, Le style des réalisations contempo- Gruber, Jacques Juteau, Gabriel et
dans les églises de Normandie ainsi raines est délibérément non figura- Jacques Loire, Charles Marq, L.R et
qu'à Sainte-Odile à Paris ( l 7e) cons- tif. La couleur, comme toujours, est M.Petit, les Le Chevalier et les
truisit ses vitraux avec des éléments exaltée, ce qui ne surprend pas si Guevel.
en pâte de verre qui lui permettaient l'on remarque que parmi les vitrail-
de jouer avec la couleur comme l'au- lers la plupart sont des peintres, je Beaucoup de verrières nouvelles
rait fait un peintre. devrais dire des peintres-verriers, si voisinent sans souffrir avec les an-
j'excepte les Chagall, Matisse, Vil- ciennes. On ne leur demande plus
Parler ici de l'art de la peinture ne lon, Le Moal, qui ont demandé à d'illustrer les Ecritures, mais par
doit pas être pris comme un accident Marq et Simon, Allain, Le Cheva- l'agencement de leurs aplats colorés
de langage. Les grands vitraillers lier, Bony, Manessier, d'exécuter de donner au spectateur une impres-
sont en effet d'abord des peintres et leurs cartons. Les autres sont artistes sion générale comparable à celle de
pour eux, il n'y va pas que de la com- et artisans. leurs aînés (dont on ne chercherait
position, du décor, mais aussi de la pas à analyser les détails, ce qui est
couleur. Séduits par la grande ri- A-t-il été fait appel aux peintres ou fréquent, avouons-le). La rose Nord
chesse décorative du verre vu en une simple attirance a-t-elle porté de la cathédrale de Clermont-Fer-
transparence, certains grands noms ceux-ci à se lancer dans ce mode rand, qui est du xrve siècle, est là
s'y sont essayés occasionnellement, d'expression particulier ? Les deux pour montrer d'ailleurs que le pro-
tels Maurice Denis, Rouault, Ma- sans doute, et l'enrichissement a été cédé n'est pas nouveau : la Sainte
tisse, Léger,-d'autres avec plus de collectif. Ils doivent en tout cas se Vierge y trône au milieu de la rose et
continuité, tels Villon, Chagall. En- plier à une des exigences de cet art, tout ce qui l'entoure est simplement
fin de nombreux artistes sont allés à savoir adapter leurs projets à l 'édi- décoratif.
plus loin, en s'initiant eux-mêmes à fice et même au cadre qui recevra
64 la réalisation pratique de leurs ver- leurs projets, (les verriers exécutants Critiquer cette intention louable de

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


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99
- -- -- - - -- - -- --Le verre et l'art
compléter de nos jours le vitrage reux. Elles ont, il faut le dire, été si monochromie parfois voulue, il
d'églises anciennes s'explique mal. honnêtement et habilement menées aimera la vibration de la lumière
chez certaines personnes qui se que les guides ont tort de s'étendre obtenue par l'emploi de dalles d'as-
contentent d'habitude d'y trouver longuement sur cette triste nécessité sez grande épaisseur, dans lesquel-
une impression générale, en pas- de la survie de beaucoup de vitraux. les les éclats provoqués par la marte-
sant. Car il y a diverses manières de Ils se félicitent enfin de la lisibilité line sont sources d'effets optiques.
regarder les vitraux. Beaucoup, accrue que procure leur lavage sys-
avouons-le, se contentent de l'har- tématique (sujet de controverse avec L'habileté du verrier rejoint ici la
monie de l'ensemble, de la vivacité ceux qui regrettent l'effet de patine volonté de l'auteur des cartons, que
des rouges, de la profondeur des auquel ils sont habitués), bien que le la symphonie des couleurs soit ac-
bleus ( 1). Ils admirent la belle parure côté narratif ne les intéresse guère. compagnée d'images narratives ou
colorée del' édifice, son agencement de pures harmonisations de signes
et son mariage avec l'architecture. Un visiteur plus perspicace, surtout colorés habilemegt agencés.
Sil 'heure s'y prête, ils apprécient le s'il s'est muni de jumelles, sera sen-
flamboiement des couleurs domi- sible aux thèmes particuliers que le Sur le plan esthétique, l'évolution
nantes qui, souvent, sont le fruit de verrier-peintre a développés et les des styles l'intéressera, comme il en
l' association de plusieurs couleurs examinera de plus près. Il en appré- est en peinture. Car si les verrières
élémentaires placées là sous forme ciera plus en détail l'ordonnance et anciennes ne sont pas signées, on
de petits morceaux de verre juxtapo- le mode de réalisation, s'apercevra connaît parfaitement les auteurs des
sés. Ils découvrent ainsi des t0J;iali- que «le bleu recule, tandis que le récentes et par là les dates de leur
tés qui n'y sont pas : le violet, le rouge avance» (source de relief). Il réalisation. Il y verra alors que, dans
mauve, l'orangé. Pour eux, comme constatera qu'au Moyen-Age, les sa diversité, l'art du vitrail est, en
le disait Auguste Rodin «Les élé- vitraillers savaient déjà habilement France, toujours vivant. Le titre de
ments que votre regard sépare dans placer les quelques couleurs dont ils pays du vitrail que j'ai cité au début
leur premier aspect, vont s'unir et disposaient ; leur orchestration fort devrait donc nous être conservé. En
composer le tout». savante lui apparaîtra plus nettement un temps où l'art décoratif français
s'il concentre son attention sur les marque le pas, ce vœu a son impor-
Variable avec la date de création, le détails. Vus à travers des jumelles, tance.
style particulier des sujets traités les les blocs de verre lui sembleront,
intrigue néanmoins, sous une forme plus transparents et individuellement
plus instinctive que documentée. mériteront plus nettement le qualifi-
Mais ils ne découvrent que rarement catif de source de lumière. Sur les (1) Aux XIl0 et XIl1° siècles, les fonds étaient
les restaurations, et c'est très heu- œuvres contemporaines, dans une toujours bleus ou rouges.

Légendes des illustrations


page 62
Le roi Jéroboam, Notre-Dame de Paris, XIII" siècle. Le décou- Le choeur de la Sa inte-Chapell e, XIIIe siècle. La structure même
page en médai llons d'une grande baie verticale est une disposi- de l'édifice est toute entière conçue pour recevoir des vitra ux.
tion typique du vitrail gothique. O n y compte 7 couleurs, pas une Chaq ue couple de baies est divisé en 26 ou 60 médai ll ons dont
de plus. les co uleurs irradient l' espace intéri eur.

Adam et Eve, Notre-Dame de Paris. La Cè ne à la Sainte-Chapelle, XIII" siècl e. De tels médai ll ons, il
y en a sur 618 m2 , divisés en 46 ba ies vertica les ; chacune
comporte entre 13 et 30 médai llons. L'effet sur le visiteur est
sa isissant.
page 63
L'Automne par E. Champigneulle, 1896. L' Art nouveau est en U n convertisseur aux Ac iéries de Longwy à Mont Sa int-Martin,
pleine expa nsion à Nancy, et le vitrail civ il s'adapte au décor 1928, par Majorelle. L' industrie elle-même s'intéresse au v itra il.
flora l.

Vitraux du chœur de Pacy-sur-Eure, par Decorchemont. Réa li sés Triplet de la cathédra le de Sa li sbu ry (G -B) par G. Loire. Cet
en pâte de verre comme ceux de beaucoup d'églises de Norman- exemple confi rme que des réa lisations contemporai nes s'har-
die, ils bril lent par leur lum inosité et la fi nesse des détai ls. moni sent très bien avec le gothi que.

page 65
V itrail Art nouveau par Jacques Gru ber, 1904, Nancy . Le décor V itrail pour une brasserie, 1900, par J. G ru ber. En prenant ici
fl ora l de coquelicots et ve rdure ai nsi que le pigeon sont typique- comme suj et un cueilleur de houblon pour vanter une bière, J.
ment Art nouveau . Les effets d 'eau ridée sont prod uits par des Gruber rel ance l'art du vi trai l civil en s'évadant du secteu r reli-
verres de surface ondul ée. gieux trad itionnel.
Vitrail-tour au mu sée de Hakone Uapon), 1950, par Gabriel Vitra il-tour de Hakone.. Voici la tour du vitrail précédent, sou-
Loire. Pour contempler les éléments de ce vitrail-tou r, un esca- tenue pa r une armature légère.
lier à vis est installé à l'intérieu r. Conçu et réalisé à Chartres, sa
66 surface tota le est de 320 m 2 •

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Le verre et l'art
Spécialiste réputé du vitrail, conférencier recherché, notre camarade Jean Rollet, par sucroît investigateur infa-
tigable, a constitué sur le vitrail d'art une iconographie incomparable de 20 000 diapositives.
Rollet a par ailleurs livré au public Ûne somme sur ce sujet : Les Maîtres de la Lumière, Bordas, 1980. Félicitons-
le et remercions-le de s'être adonné à un tel hobby dont il dispense si généreusement les fruits.

LES . VITRAUX TROYENS


AU DÉBUT DE LA RENAISSANCE

Jean ROLLET (46)

a souvent évoqué une premières décennies de cette Re- vérifier ici. En 1480, la vallée était

0
N
«École Troyenne» du vitrail naissance. En effet, il semble que les exsangue. En 1485, les Foires de
au xvre siècle, mais un tel plus anciens témoins de la manière Champagne furent rétablies. On sait
vocable susciterait de telles polémi- Troyenne, marquée par le caractère qu'elles se ranimèrent très lentement,
ques entre nos savants que je ne vais prédominant de la pleine couleur, se sans jamais retrouver leur lustre
pas me risquer à l'employer. En fait, voient à l'église de Ricey-Haut, au passé. N'allons donc pas en déduire
il n'y eut jamais l'équivalent des Sud de l'Aube et qu'ils dateraient un effet déterminant et bornons-nous
écoles de la Renaissance Italienne, des environs de 1485. à constater qu'il ne fut pas défavora-
Siennoise, Florentine ou Romaine. ble.
Il y eut des ateliers , une tradition, A soixante kilomètres à la ronde, il
des manières, un rayonnement du ne nous est rien parvenu dans les Quoiqu'il en soit, dès les années 90,
vitrail Troyen avec de sublimes deux cents ans qui séparent ceux-ci des verriers Troyens créent à l'église
sommets et de tristes points bas éta- des trois belles verrières de Mussy- Sainte-Madeleine, une illustrissime
lés depuis les dernières décennies du sur-Seine (fin du XIIIe ou début du verrière de la Passion d'un type en-
xve siècle, jusqu'à l'extrême fin du xrve siècle), autrement qu'à l'état tièrement nouveau, tant par la com-
xvrre siècle. C'est le temps qui, de débris archéologiques. position que par le mode de fabrica-
aujourd'hui, nous sépare de Louis tion. Chaque panneau limité par la
David ... Les verriers ne travaillaient proba- trame des meneaux représente un
blement plus ou peut-être leur in- épisode bien caractérisé du récit
Sur une telle durée, dont l'ampleur fime production fut-elle immédiate- évangélique: Le Lavement des pieds,
se prête ainsi mieux à comparaison, ment brisée par les guerres incessan- ou l' Agonie à Gethsémani, etc. Les
il est facile d'imaginer qu'il y eut tes contre les Bourguignons. Ceux- panneaux sont groupés en registres
des styles, des modes et si j'ose dire ci, on le sait, essayaient sans trêve de . éventuellement superposés. On les
(bien que Baudelaire n'ait pas rete- relier leurs possessions flamandes trouve également dans le remplage.
nu de verrier parmi les génies de au Duché. La vallée de la Seine Le maître a dessiné des «cartons»
l'Humanité) des «Phares» de toutes devint donc un théâtre de guerres et qui sont des reproductions en vraie
les magnitudes. Quelques grands de massacres jusqu'à la mort du Té- grandeur sur parchemin ou sur cui-
verriers Troyens œuvrèrent en soli- méraire et même au-delà. Il en ad- vre de chaque panneau. A partir de
taires, d'autres donnèrent le jour à vint la suppression des Foires de chacun d'eux, il a créé tous les
des dynasties telles celles des Maca- Champagne et le commerce péricli- «calibres» nécessaires. Ce sont des
dré ou des Gonthier qui étendirent ta. fragments de papier fort correspon-
leur activité sur plus d'un siècle. dant chacun à un morceau de verre
J'ai montré dans un autre ouvrage la unicolore découpé au contour du
Il convient donc de se fixer des corrélation serrée qui existe entre la dessin. L'ensemble des calibres
bornes; je les ai mises très approxi- richesse d'une région et son patri- forme un puzzle dont la solution re-
mativement aux extrémités des cinq moine de vitraux. On peut encore la constitue exactement le carton 67

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Cathédrale de Châlons-sur-Marne. Création de l'Homme. atelier des Henriet. vers 151 O.

68 Cathédrale de Sens, Arbre de Jessé, 1502-1503. Bar-sur-Seine, église Saint-Etienne, Légende de la Croix,
Bataille de Constantin, 1542.
LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990
Nozay, Danse de Salomé, 2'' 11 "" quart du XVI'' siècle.

Evry-le-Chatel, Baptême du Christ, l ère moitié du XVF siècle. Saint-Pouange, Adoration des mages, l cr quart du XVI" siècle. 69

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- -- - -- -- - - - - - - Le verre et l'art
(moins l'épaisseur des plombs). Le Creney datée de 1512, et en maint paroisses, telles Villy-le-Maréchal
verrier a également créé de multi- autre lieu. ou Saint-Pouange voisines mais
ples pochoirs qui permettent d' exé- somptueusement parées. On peut
cuter rapidement les compléments Bien avant cela, les Troyens créè- présumer que 80 à 90% des églises
du tracé non matérialisés par des rent d'autres séries : La Vie du Christ, de cette région ont été vitrées en ce
plombs, tels que le détail des visages son Baptême, son Enfance, la Vie et temps-là.
ou les plissés des draperies, les La Mort de la Vierge, la Vie des
ombres ou les inscriptions. Rien de Saints: St- Jean-Baptiste, St- Pierre, Deux phénomènes, à première vue
tout cela n'est nouveau dans l 'his- la Légende de la Croix, l 'Arbre de indépendants, vont briser l'élan sans
toire du vitrail, me direz-vous. Jessé, les Prédictions des Sibylles, toutefois faire disparaître le vitrail.
Voire ! C'est la réunion de toutes etc. Vers 1530, un verrier installe un
ces techniques connues qui permet à Jugement de Salomon en l'église
un compagnon de formation très On vit également apparaître, surtout Saint-Pantaléon. La verrière est
moyenne. d'exécuter, comme le dans ce diocèse, de très nombreuses entièrement faite à base de verre
maître,etàmoindresfrais, une bonne inscriptions, destinées à identifier blanc, dessinée en grisaille ponctuée
part du vitrail. les personnages dans l' Arbre de Jessé de jaune d'argent sans verres de
à Herbisse, Creney, Thieffrain et couleur. Assez souvent, c'est ici le
La vitre-mère contient tous les épi- Pont-Sainte-Marie ou les donateurs cas, on abandonne le genre narratif
sodes. Selon la richesse des parois- à Bar-sur-Seine. Parfois déroulées au profit de grandes scènes synthéti-
siens, l'artisan sert un menu plus ou sur de très longs phylactères, elles ques montrant un épisode-clé, un
moins copieux. Ainsi, la verrière de semblent préfigurer nos actuelles article de foi : c'est le Calvaire à
Poivres n'a que quatre panneaux. bandes dessinées. On les trouve en Chappes, ou l' Arbre de Jessé avec
Plus encore, on peut modifier' les commentaire de la Passion et de quelques rehauts de verre bleu à
couleurs au goût du client, quoique, l' Apocalypse (d'après les gravures l'église Saint-Jean de Châtillon-sur-
dans ce domaine, le maître-verrier de Dürer) à Chavanges ou Grand- Seine (1551). Mais les vitraux en ta-
reste roi et fasse respecter les ca- ville. Elles ont la curieuse caracté- bleaux successifs perdurent, telle la
nons : le violet de la robe du Christ ristique, au moins au voisinage im- Victoire de Constantin dans un vi-
ou le bleu du manteau de sa Mère, médiatdeTroyes,entre 1510et 1530, trail de 1542 contant la Légende de
etc. d'être rédigées en un français très la Croix à Bar-sur-Seine.
clair, quasi-moderne.
Les Troyens ont donc inventé une Curieusement, c'est l'épicentre
certaine forme semi-industrielle du Très tôt les Troyens acquirent une Troyen qui résiste le moins bien (ou
vitrail. D'autres le feront en Breta- renommée qui les fit mander très qui mène le jeu ?) : après St-Panta-
gne quelque quarante ans plus tard loin. Liévin Varin, Balthazar Godon léon, le sanctuaire de St-Nizier se
et ailleurs. De ce prototype aisément et Jean Verrat installent !'Histoire laisse tenter, puis la cathédrale,
reproductible subsistent une dizaine de l'Invention des Reliques de Saint- l'église de Saint-Martin-es-Vignes
de copies plus ou moins étoffées : à Etienne, celle de St-Nicolas, un et plus tard l'église St-Nicolas qui
Chasséricourt et Creney (1512), magnifique Arbre de Jessé et vitrent sera complètement vitrée ainsi. La
Epernay (1505), Mergey et Mont- laroseduJugementvers 1501- 1502 mode suit alentour: Brienne à l'Est.
fey , Puellemontier dans la Haute- dans le transept Sud de la cathédrale Villiers au Nord, Brienon et Ville-
Marne, Saint-Rémy, Torvilliers et à Sens. Les Hympe, père et fils s 'ins- moiron à l'Occident, etc. Mais il ne
Villeret dans l'Aube. tallent définitivement ici et vitrent manque pas d'exceptions: à Grand-
entre 1517 et 1520 la fameuse Rose ville où l'on exécute simultanément
En 1505, un autre verrier crée à de Paradis, ainsi que le reste du
Troyes, pour l'église Saint-Nizier des verrières dans les deux styles, ni
transept Nord. A Châlons, la dynas- de solutions intermédiaires, par
une nouvelle série de la Passion qui tie des Henriet arrive vers 1510, fait
connaît un véritable succès et à tel exemple, la Femme vêtue de Soleil
souche et monte la vitrerie du bas- à Dosnon. Au loin, à Epernay, Cef-
point qu'au début de ce siècle on en côté sud de la cathédrale. D'autres
voyait encore plus de quarante dans fonds ou à l'église de Notre-Dame-
établissent leurs ateliers à Auxerre en-Vaux de Châlons, la tradition
le seul département de l'Aube. et réalisent les vitraux de Saint-Ju- coloriste se maintient.
Réduite aujourd'hui à un seul pan- lien-du-Sault, de Villeneuve-sur-
neau à Marigny-le-Chatel, elle fi- Yonne, Saint-Florentin, etc., non
gure en double exemplaire à l'église Cependant, la Réforme est en mar-
sans mordre sur les fiefs bien défen-
Saint-Nizier, mélangée avec des che. Assez bien tolérée entre 1530 et
dus des Parisiens, à Champeaux ou à
panneaux de la précédente dans une La Ferté-Milon. 1540, les choses vont se gâter dra-
seule fenêtre à Saint-Rémy-sous- matiquement au cours des décen-
Barbuise, mais aussi à Ceffonds en L'extension du vitrail Troyen avant nies suivantes. Les exactions ou-
Haute-Marne, datée de 1511 et à 1540 paraît sans égale. Il reste au- bliées depuis un siècle vont se re-
Herbisse, Bérulle ou Grandville. On jourd'hui plus de 200 églises qui ont nouer dans de sanglants paroxys-
voit des versions différentes de la conservé peu ou prou de cette vitre- mes. Une grande moitié des verriè-
Passion en un moindre nombre rie dans le seul département de res en place sera détruite et bien
70 d'exemplaires à Pouan-les-Vallées, l'Aube, jusque dans de très petites d'autres choses vont changer. •

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - -- - - - Le verre et l'art

LE FUNESTE ET MERVEILLEUX VOYAGE


DE LIEVIN LE VITRIER
AUTOUR DE LA CITÉ DE TROYES
EN CHAMPAGNE

Jean ROLLET (46)

Liévin le vitrier est le petit-fils pa[ sa mère de Liévin Varin, maître ymagier de Troyes. Il est sur le point de signer
une convention avec la fabrique de Bar-sur-Seine pour <ifaire et parfaire quatre vitres, asçavoir de lessé, etc.»
moyennant près de 150 livres. Les fabriciens tiquent sur la clause de «bonnes et fines coleurs» qui justifie la somme
car ils préfèrent la nouvelle mode de vitres claires. Toutefois, Liévin ayant argué que «Dieu se plaît dans les églises
illuminées par toutes les couleurs de Sa Création», le doyen lui accorde un délai pour montrer «qu'il est dans le
vray» . On consultera !'Abbé de Molesme sur ce point après la Saint-Robert. Liévin décide d'accomplir un «tour de
Champagne». Un bâchelier Sénonais l'accompagnera pour consigner le récit du «Voyage» .
On en voit ici une «traduction» due à un érudit local attaché au Musée de Châtillon-sur-Seine que je fréquentais
avant la guerre. Seul un chartiste pouvait décrypter le manuscrit. Il arriva cependant à le lire avec un résultat
intermédiaire entre la transcription stricte et une traduction en langage actuel agrémentée de brefs passages bruts.
On y a sans doute perdu beaucoup de saveur. Ce maladroit document trahit donc l'original comme une version
«néo» perpétrée par un médiocre architecte trahit un monument ancien. Mais l'original a péri dans l'incendie
général de la ville consécutifau bombardement du 15juin1940, transmuant ainsi le maladroit document, non daté,
en un document précieux.
Le début est résumé ci-dessus, seul, le Voyage est rapporté ci-dessous .

ous commençâmes par les la «rose de Paradis» au temps de mes Baptême de Notre Seigneur dans

N merveilles de la cité, en
l'église de Sainte-Madeleine
et à Saint-Martin. A l'église cathé-
drale, le Maître me montra les vitres
études et qu'elle a mon âge. Il n'en fit
pas le même éloge mais il me concé-
da qu'elle valait mille fois ces pâles
vitres modernes.
l'autre. Et de même en l'église de
Charmont il jugea que tout était dans
la façon des grands maîtres et de là
on revint vers Feuges où est l'Ado-
de la nef qui ont été garnies par son ration des Bergers et l'on avait fait
(grand) père, puis les vitres de la Nous gagnâmes Pont-Sainte-Marie près de six lieues pour ce premier
Passion du Seigneur qui sont innom- à prime et il admira la verrière de JOUf.
brables dans la ville et il voulut voir Jessé où l'on voit tous les ancêtres du
l'église de Saint-Pantaléon où sont Seigneur et je crois qu'il y a œuvré. Le lendemain, nous partîmes avant
plusieurs méchants vitrots dans la On fut bientôt en l'église de Saint- prime pour Mergey où est la Passion
nouvelle manière. Aventin à Creney et le Maître loua et il faisait froid. Puis on passa la
encore les trois vitres de la Passion, rivière de Seine sur une mauvaise
Le tiers jour après Pâques, nous le «Trespassement de Notre Dame» barque 'et l'on fut à Payns où les
partîmes pour voir toutes les verriè- et un Arbre de Jessé. Nous gagnâ- vitres sont mal tenues et en suivant à
res alentour. Le Maître ne tarissait mes la chapelle d'Assencières où est Saint-Lyé où sont peu de vitraux
pas sur la vitrerie que son aïeul avait un autre «Trespassement de la Très mais une belle antique sculpture.
dressée dans la croisée de Sens, bénie Sainte Vierge». Et tirant toujours le Tout près, nous trouvâmes l'église
chaque matin par «le vray soleil de cheval, nous visitâmes l'église de de Saint-Sulpice à Barbery où sont
Dieu». J'osai lui dire que j'y avais vu Luyères et en suivant le ruisseau, le un curieux voûtement de bois et plu- 71

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Pouan-les- Vallées , Portement de croix , vers 1500.

Chappes, le Calvaire, vers 1530. Dosnon, la Vierge de !'Apocalypse, debout sur un croissant de
72
lune, 1520-1535 ?
LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990
Assencières. Mort de la Vierge, 1°' quart du XVJ siècle.
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Grandville, L'Apocalypse, chute des étoiles sur la Terre, 1526 ? Troyes , Eglise Sainte~Madeleine , Le lavement des pieds, 73
1491-1494.
LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990
- - - - - - - - - - - - - L e verre et l'art
sieurs fenêtres bien vitrées. Il se Mons Saint-Pierre à Verrières et Saint-Etienne qu'à Saint-Rémy,
faisait des travaux à La Chapelle- jamais je n'avais vu si grande collec~ étaient la Passion et aussi à Voué où
Saint-Luc si revînmes vers les Noés tion de belle verrines en une si petite s'en trouvent plusieurs bien parfai-
où l'on chantait vêpres dans le chœur. · église, tant peut-on dire de la cha- tes. A Montsuzain est la vitre de
Les vitres de la nef y avaient subi pelle de Courgerennes. Monsieur Saint-Yves qui attire fort
bien du dommage. Tant on fit sept les pauvres gens et à Aubeterre, il se
lieues et j'avais grand mal aux pieds. Jeudi, nous poussâmes sur Saint- trouve des vitraux plus anciens et
Il fit meilleur le vendredi de la Saint- Julien. Les vitres y étaient en mau- d'autres de ce temps. Maître Liévin
Léon, pour visiter Montgueux où se vais état et en suivant vers l'église de me permit encore de chevaucher au
pressait grande foule et derechef, le Saint-Loup à Rouilly, il est un très matin pour les trois lieues d'ici à la
Maître vanta la Crucifixion et les ancien vitrot avec d'autres. Nous Chapelle-Vallon où sont de bonnes
autres verrières. Nous vîmes aussi passâmes la nuit à Thennelières où grandes vitres et autant aux Gran-
une Passion à l'église de Macey, on le Maître ne put retenir son admira- des-Chapelles. Il reste peu de choses
s'arrêta un instant vers none, à Mes- tion. On chantait prime au passage à Rilly-Sainte-Syre, mais le Vitrier
son toutes deux bien vitrées, puis le en l'église de Saint-Parres-aux-Ter- admira fort l'Arbrê de Jessé qui était
Vitrier voulut rejoindre Torvilliers tres et y sont les hystoires de Saint- à Chauchigny et nous fûmes à Villa-
où sont encore plusieurs verrières Nicolas, de Sainte-Anne, des Mages cerf pour la procession.
qu'il admira et comme il restait deux et la Chute de nos Premiers Parents.
grandes lieues, il me permit de Tant à Bouranton, Laubressel et Les pluies avaient grossi la Seine
monter le cheval en raillant que je Rosson se voient de bonnes verriè- tant que le passeur atterrit plus bas
serais encore plus fatigué le jo.!-!-_r du res. Si vint le soir que j'avais fort mal face à Savières où il y a peu. On tira
Jugement. aux pieds et que nous avions déjà vers le Pavillon-Sainte-Julie où le
bien abattu plus de quarante lieues. Maître fit grand éloge des nombreu-
Au matin, nous vîmes les vitraux de ses vitres qui garnissent les fenêtres
Lépine et de Saint-André-les-Ver- Nous passâmes samedi par l'autre et surtout (?) de Jessé et on poussa
gers qui sont merveilles avant de village de Rouilly où sont de beaux vers Villeloup la bien vitrée que l'on
passer à Saint-Germain-de-Linçon vitraux et idem au hameau de Sacey trouva toute embaumée par le mu-
où sont la Passion et la Genèse et où tant que dans la cité de Piney, mais guet pendant les confessions.
il dit qu'il fallait se confesser. de moindre ancienneté. Le Maître
voulut passer la nuit dans la chapelle Lundi, le Maître pointa sur Bucey en
C'était Quasimodo. Liévin décida de Villevoque qui est bien vitrée et direction de Villemoiron, Bérulle et
d'entendre la grand-messe à Saint- là me parla de son père qui avait Rigny-le-Ferron où sont les plus
Léger et il y trouva de bonnes vitres, œuvré à la vitre de la Genèse à belles verrières du bailliage mais au
mais plusieurs fenêtres étaient veu- Châlons au temps des Henriet. Nous terme de quatre lieues qui en val-
ves de leur vitrage et l'on se reposa le entendîmes la grand-messe à Mon- laient le double tant il y avait de
reste du jour au bord de l'eau. tangon où se faisaient les commu- boue, l'église était fermée et des vitres
nions et à ce qu'il a dit, je crois qu'il brisées. Il était passé la troisième
Il ne se peut rien voir de plus beau y a fait la vitre de la Passion. heure et l'on se rabattit sur V auchas-
que la Nativité de Saint-Pouange, et sis, alternant tous deux sur le cheval.
d'autres. Je crois qu'il y a mis la Passé Auzon qu'il fait beau voir, Il y avait peu à voir et l'on dormit
main. Et ce même lundi, nous passâ- nous gagnâmes Lonsols par de dans une grange. La pluie cessa dans
mes Moussey pour gagner l'église mauvais chemins. Et là, ils voulaient la nuit. On était à proximité de Lai-
de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge installerune hystoire de Sainte-Anne nes où est une magnifique Mise au
où la vitre des Litanies éclipse toutes à la mode. Incontinent, le Vitrier Tombeau et on descendit sur Bouilly
les autres. Il faut deux lieues par La partit pour Coclois, puis Nogent où où des arlandiers travaillaient à la
Vendue-Mignot pour Montceaux - sont de jolies verrières et surtout une nef sans grand ménagement pour les
lès-Vaudes. Il s'y est fait une profu- Mise au Tombeau qui lui plut. Tant anciens vitraux. Et Maître Liévin
sion de beaux vitraux et il y a beau- à Chaudrey et à Mesnil-la-Comtesse stupéfait se rappela soudain que
coup de fidèles. Après midi, le Maître qui est à deux lieues se voit quantité c'était Saint-Robert.
pointa sur Vaudes où est Saint-Chris- de bonnes vitres. Par des chemins
tophe que nous priâmes pour notre boueux, nous ·gagnâmes Nozay sous Nonobstant il tenait à Voir Auxon,
sauve(té) ? Les lilas y étaient tout la pluie. Il s'y trouve une grande Ervy et Saint-Florentin et rêvait de
défleuris. profusion de verrines bien colorées remonter vers Auxerre le long de
et je remarquai les musiciens au festin l'Yonne par Saint-Julien-du-Sault et
Au-delà des gravières de Seine, nous de Hérodes semblables à ceux d'une Villeneuve. Nous partîmes par Ja-
passâmes la rivière face à la chapelle vitre de Saint-Florentin. Et le Maître vernantoùestlaCrucifixion.L'église
de Saint-Aventin qui attire quantité dit que l'on y serait sous peu. de Chamoy était fermée, peu enga-
de pélerins et y sont de bonnes vi- geante et l'on passa outre. Nous at-
74 tres. Puis on passa par l'église de En remontant la Barbuise, tant à teignîmes l'église de Saint-Loup

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Le verre et l'art
d'Auxon avant vêpres. Elle retentis- n'y avons compris goutte mais il a chez un pays du Maître et à Pouan où
sait de chants lors de notre visite et le enchaîné sur ces enragés prédica- . l'église était embaumée par les se-
Maître se régala, surtout de l'Arbre. teurs qui dogmatisent dans la Mon- ringats, mardi à Premierfait et Val-
tagne. Et enfin de sa grande église de lant puis à Saint-Mesmin outre Seine
Nous partîmes au lever du jour. Les Molesme qu'il fait construire aux et Fontaine, puis à Châtres et Méry,
garçons avaient planté le mai devant côtés de l'antique paroissiale et qu'il Etrelles, Charny, Plancy et partout
les portes. La pluie reprit. On se per- veut vitrer et pendant des jours, sont d'assez bonnes vitres. A l'Ab-
dit et l'on arriva tard à Montfey et Liévin remplit des calepins de me- baye, on nous traita moins bien.
plus tard encore à Lasson où se trou- sures et de patronnets d'ymages que L'Abbé mène moindre train, a bien
vent d'étranges ymages des Sibylles l'Abbé savait par cœur. Et il les serra moindre vin et connaissances que
en parfaites couleurs. Alors Liévin dans le porte-manteau. celui de Molesme mais il a fort
abandonna la suite vers Saint-flo- gourmandé le Maître de ses inquié-
rentin car l'Abbé de Molesme ne Le jeudi matin, ayant pris congé, le tudes «païennes» à cause des héré-
pouvait attendre. Par Racines et Maître visita le curé Colet qui vou- sies et il a dit que ce mauvais nombre
Courtaoult bien vitrées, nous gagnâ- lait un grand fenestrage pour le bras pourrait être treize. Ce jour nous
mes Ervy noyé de pluie où le Maître du midi que l'on terminait et l'on fut étions passés par deux villages que
admira longuement encore le vitrail à Fouchères où l'église n'avait pas l'on appelle Viapres puis à Ormes ce
des Sibylles et les autres. son vitrage, guère plus qu'à Chappes soir où sont plusieurs vitres estima-
où se montent des vitres claires. Le bles et nous avons bien couru trente
Nous avions parcouru plus de qua- vendredi, on fut à Saint-Parres, bien lieues dans ce temps.
tre-vingts lieues et nous passâmes vitré, pour passer la Seine en direc-
par Davrey, Avreuil et Metz-Robert tion de Montreuil où se voit une Herbisse est à deux grandes lieues.
qui sont toutes bien vitrées pour être belle Tige de Jessé et je vis que le Le Vitrier était dans ses pensées
à Chaource sur le coup de vêpres. Le Vitrier était soucieux. A Montiéra- mais il fut réveillé par la beauté des
Maître fut émerveillé tant par le grand mey sont plusieurs merveilles. neuf vitres qui ornent les croisillons
sépulchre (sic) que par les peintures Après-midi nous fûmes au Mesnil- et le sanctuaire et surtout l'Arbre
et toute la vitrerie. Il y avait foule Saint-Père. Les vitres sont de mé- daté de mil V et XII, tant ragaillardi
pour la confession. La pluie avait diocre facture et comme c'était qu'il mena jusqu'àVilliers où sont de
cessé et au sortir, les gars de la ville dimanche on entendit la messe et on très beaux vitraux. Le temps se mit
offraient du muguet aux filles et j'en passa le reste du jour au bord de au grand chaud. Par Mailly qui est
fus tout ému. Le lendemain, jour de l'eau. bien vitré, on gagna durement, sou-
l'invention de la Sainte Croix, nous vent sur le cheval, l'église de Saint-
vîmes les belles vitres de Lantages et Nous eûmes peine à trouver un che- Antoine à Poivres et le Vitrier dit
nous arrivâmes peu après none à min vers Géraudot entre les étangs. que c'était vraiment ici la maison du
Rumilly où l'Abbé de Molesme tient La chaleur se leva et nous fûmes Bon Dieu.
une grande demeure. Il avait parlé assaillis par des nuées de tavins et
avec le doyen de Bar et savait notre cela prit la journée mais nous remer- En cherchant l'ombre, on descendit
venue. Si je pus dormir en un lit ciâmes Dieu car il y est merveille. l'Huîtrelle par Trouan-le-Grand qui
après quatre semaines. L'Abbé était Par le nord, nous gagnâmes Villiers est voûté comme la cathédrale et
un homme de grandes connaissan- et Brantigny où les vitres de ces Trouan-le-Petit où sont de belles
ces en toutes choses et parlait de tout menus sanctuaires très fleuris ont verrières avec Jessé, mais il vilipen-
et de même écoutait avec art aussi comme un reflet de Paradis. Et ce da celles de Dosnon sauf la Vierge
bien du vin des Riceys qu'il disait mercredi veille de !'Ascension, nous vêtue de Soleil. On lambina jusqu'à
bien gouleyant et moins épais que passâmes par Villehardouin, Pel-et- Grandville où il fut partagé entre les
les vins de la Côte et il en fit servir au Der, puis Précy-Notre-Dame, Pré- vitraux plus anciens et ceux de !'Apo-
Maître et autant des nombres où il cy-Saint-Martin et Lesmont toutes calypse que l'on vient d'installer et
était fort versé. Et à ce sujet, il con- bien vitrées. dont les patrons proviendraient de
seilla au Vitrier de rabattre sur le 'Maître Albert. Tant qu'il resta sur le
contrat car, dit-il, si des chiffres qui Dans la nuit de l'autre lundi qui a cheval jusqu'à l'église de Sainte
expriment la somme en livres, sols suivi la Pentecôte, des Bohémiens Tanche à Lhuître où il fut encore
et deniers on fait une partie pour les ont essayé de ·nous voler mais le férocement indécis entre les belles
livres et de celle-ci encore deux Maître a joué du couteau et ils n'ont vitres anciennes et les nouvelles mais
parties et si on double la seconde et pas pris beaucoup hormis des hardes il se contint car il y avait grand
lui ajoute l'unité et la retire de la et mon dernier calepin. Par mémoire concours de monde. On se confessa
première, on trouve là et au reste un j'ai trouvé que nous sommes passés le samedi matin à Dampierre et l'on
nombre encore répété cinq fois qui par Magnicourt pour la messe de nous convia pour deux nuits au
sent le soufre. Il dit que l'on verrait à !'Ascension, puis Brillecout, Vau- château où le Maître fut bien traité.
Bar à la fête de Sainte-Germaine cogne, Ramerupt, Aubigny, Vinets
pour s'accorder. Ni le Maître, ni moi et la cité d'Arcis pour le dimanche Mais il ne voulait plus faire de gran- 75

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


76 Saint-Julien-du-Sault, Descente de croix, 1500. Villeneuve-sur-Yonne, Descente de croix, 1529.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


- - - - - - - - - - - - - - Le verre et l'art
des étapes bien que l'on fût en juin et sa fin prochaine que je ne vis pas et qui «sûrement ne moisirait pas au
je dus prendre le devant dès le matin bien les vitres qui pourtant étaient Paradis». Et maintenant, il savait ce
de lundi pour gagner Donnement · très belles. Ce fut Saint-Barnabé. Le qu'il fallait faire et ceux de Bar al-
puis Balignicourt et Saint-Léger où Maître se tassait à vue d'œil. A laient voir et après on irait à Mo-
partout sont de bons vitraux, et en Brienne-la-Vieille où les vitres sont lesme tâter du vin de l'Abbé et œuvrer
suivant Chasséricourt et Arrembé- magnifiques, il dit que l'on ne savait aux vitres et l'on passerait voir ces
court bien parfaits. Maître Liévin se plus décorer la Maison de Dieu. Je trois églises des Riceys dont il se dit
leva joyeux ce mercredi, la renom- dµs le prier pour aller à Dienville où tant de bien et à Mussy-l'Evêque où
mée de Chavanges lui était connue il ne remarqua même pas l'Arbre de sont des verrières de haute antiquité
et je ne l'avais point vu ainsi depuis Jessé. Au soir, il me dit que ce serait et à Polisy près de la belle maison de
l'Abbaye. C'est le temple des yma- pour après-demain. J'eus de la peine campagne des Dinteville et, et. ..
giers et tout était si beau qu'il admira à le lever et à le hisser sur le cheval
autant cette autre verrière de !'Apo- pour voir les vitres de La Rothière et Et on fut à Magnant. Dans les jar-
calypse que Maître Albert a gravée. nous eûmes grand mal pour traver- dins, les groseillie1s ployaient sous
Tant il voulut faire le détour de ser l'Aube car il manquait toujours le poids des fruits mûrs et les roses
Lentilles pour le plaisir de voir l'ou- tomber et il ne voulut pas dépasser trémières formaient une haie multi-
vrage de charpente et tant il fut sur- Unienville où sont de bonnes vitres. colore. Ramonet perché sur un écha-
pris d'y trouver aussi plusieurs pan- Il était comme dans un autre monde faudage le héla «ho, Vitrier prends
neaux de qualité. et ses pensées revenaient sans cesse garde dans le bras droit, ça va tom-
à ce vendredi 13 et je mandai le curé ber». Le Maître me convia impé-
Le jeudi fut morose, on prit par' Vil- qui le confessa mais ne l'administra rieusement et se mit en arrêt devant
leret, puis Maizières et Perthes où point et il ne dormit pas. l'Arbre de Jessé qui est du côté de
sont maintes vénérables verrières. Il l'Epître et il étendit les bras comme
aurait voulu voir Ceffonds, mais il Au matin il ne voulut pas voir les pour une incantation : «Gamin, c'est
n'en avait plus la force. Et au con- vitres de Juvanzé. Le cheval le porta cela que je ferai demain, Dieu est
traire, je m'étais aguerri. On se ra- jusqu'au bourg d'Amance. Il y avait là». Ramonet hurla: la grande lierne
battit sur Rances, puis Montmoren- une vitre de la Passion. Il dit que écrasa dans sa chute les deux mains
cy et Pars bien vitrés et le lendemain c'était un bon viatique pour cette et broya les jambes du Maître qui
on revint péniblement par Braux et nuit. Je le pressai d'avancer vers tomba à la renverse. Il marmonna
Yèvres qui ont belles couleurs pour Vendeuvre. Il n'eut pas la force de juste «Dieu est là» et la mort agile
coucher à Rosnay. On y achevait la refuser. Il dit que si l'on y parvenait remonta prestement vers son cou en
nef et il y avait déjà plusieurs vitres il voudrait être assisté par son vieil vagues vertes et violacées, sa bou-
dans le chœur qui n'a pas de voûte. ami Ramonet le Maçon. Je le fis che se paralysa et ses yeux éteints
Le prieur en voulait d'autres et le entrer affalé sur le cheval dans l'église fixèrent la vitre de Jessé pour !'Eter-
Maître coucha comme à regret quel- des Saints Pierre-et-Paul et ses yeux nité.
ques lignes sur son calepin. Son eurent comme une ultime lueur car
manège n'échappa point à cet homme nous n'avions pas vu de plus glorieu- Ici se termine le funeste récit du
qui le voulut entendre en confes sion ses couleurs depuis Chavanges, mais «Gamin» qui est resté anonyme.
et lui dit ensuite qu'il ne faut pas il était si bas que je dus le confier au
donner foi aux nombres. Mais Lié- Père pour la nuit. Trouver l'année pour qui connaît le
vin ne se dérida pas. Au matin du di- vitrail est facile, sinon, cherche !
manche qui tombait à la Saint- On était le 14 ju~n, veille de Sainte- Trouver la somme demandée par
Médard, on entendit la messe à la Germaine et le soleil n'était pas Liévin est.. . facile, tu verras, cher-
crypte et jamais il n'a fait si chaud. encore bien haut quand le Vitrier me che! Le merveilleux, cher cama-
fit un dur réveil. Il partit en avant. rade, si ce récit t'a intéressé, réside
Nous piquâmes sur Brienne. On Bar était à moins de cinq lieues et on en ce que la plupart des «vitres»
travaillait aux vitres dans le nouveau y serait avant vêpres. Il avait appris · qu'ils ont visitées il y a un peu plus de
goût. Liévin très abattu ne tira rien je ne sais comment que Ramonet 4 siècles sont encore là. Nulle part
du fabricien que je dénichai derrière avait été mandé à Magnant plus bas au monde ailleurs qu'ici on ne peut
plusieurs pichets vides. Saint-Léger sur la route où un contrefort de la voir, et il s'en faut de beaucoup, 160
est assez bien vitré. Le mardi, l'un croisée s'était déversé. A ce train, on églises «bien vitrées» en moins de
traînant l'autre, on passa par Blain- fut bientôt à Thieffrain et Maître «180 lieues». Prends la carte N° 61
court et Mathaux puis Radonvilliers, Liévin transfiguré railla le verrier et cherche ! •
mais le Maître parla si tristement de qui avait «galipoté» la Tige de Jessé

78

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Le verre et l'art
UN PEINTRE-VERRIER CONTEMPORAIN
NOUS PARLE DE SON ART
Que de fois , enfoui sous la lumière d'un vitrail découpant l'obscurité d'une église par bonheur ouverte, m'est revenu
en mémoire, comme l'écho d'un psaume, ce dialogue de «L'Annonce» :
- Violaine : «0 Maître Pierre, le beau vitrail que vous avez offert aux moines de Chinchy».
- Pierre de Craon : «Le vitrail n'est pas de mon art bien que j'y entende quelque chose. Mais avant le verre,
l'architecte, par les dispositions qu'il sait, construit l'appareil de pierre, comme un filtre dans les eaux de la lumière
de Dieu et donne à tout l'édifice l'orient comme une perle».
Ainsi, après que l'architecte en ait réglé proportions et orientations, s'élabore cette parure de noces avec la lumière
qu'est le vitrail. Demandons à l'artiste qui le conçoit, en façonne et assemble les éléments, comment, à son tour, il
entend son art.
Le peintre-verrier contemporain, Henri Guérin, a apporté sa propre réponse dans un article récent «Méditation sur
la lumière», publié par La France Catholique, dont nous sommes heureux de reproduire ci-dessous nn large extrait.
Remercions à cette occasion le directeur de ce journal, Robert Masson , d'avoir bien voulu nous y autoriser.
G.P.
ouvENT je suis invité à témoi- ouvertures et des orientations de la croyais définitive.

S gner, à cause de mon métier de


peintre-verrier, sur l'expérience
de la lumière. Quitte à décevoir, je ne
lumière. Je l'ai toujours su d'instinct,
mais j'eus maintes fois à le vérifier
cruellement. J'ai l'amer souvenir qu'à
Plus tard je me souviens, sur le che-
min d'un emploi sans passion, je
passais chaque matin devant la basi-
crois pas avoir cette expérience. Je chaque fois, par paresse, fatigue ou lique Saint-Denis, trésor d'une ban-
l'ai peut-être cru, mais avec le temps, manque d'inspiration, j'avais récidi- lieue alors sinistre : je me sentais
j'ai l'impression de n'avoir rien ap- vé une expérience, je trahissais le chaque fois mystérieusement attiré
pris depuis mon enfance. L'enfant lieu en n'acceptant pas de reconnaî- par la vision de cette masse sombre
agité que j'étais, s'immobilisait pour tre l'indigence de mon engagement. levée sur l'aurore. J'ignorais ce
regarder le soir s'altérer et laisser A l'inverse, si je me laissais gagner qu'était cette église, elle fut pourtant
disparaître le passage magique du par un certain dénuement face au un viatique, une espérance incom-
bleu à l'or, fête poignante à laquelle nouveau projet, le travail obscur de préhensible au jeune homme que
je n'ai pu m'habituer. Ce qui semble l'atelier produisait à la pose un éton- j'étais alors. L'architecture sacrée m'a
intensifier ces moments des confins nement, une dépossession d'un sa- toujours semblé une magnifique ré-
du jour, c'est le voile d'apaisement voir. L'œuvre semblait s'être réalisée ponse de l'homme à la lumière dis-
qu'ils jettent sur les paysages, villes à mon insu. Le vitrail à l'atelier se pensée par le Créateur. Elle mani-
ou nature, les réduisant à de grands réalise dans une sorte d'ensevelisse- feste dans sa réponse par l'assem-
mouvements d'ombre, unifiant et ment, quand, après la taille verre par blage de ces pierres arrachées à la
simplifiant notre vision, jusqu'à ren- verre dressés dans la lumière, je les terre et levées vers le ciel, une célé-
dre tragique cette séparation du ciel assemble sur la table opaque. Seule bration des mystères de l'univers. La
d'avec la terre, l'un, fontaine du jour la confiance envers la petite maquette, Grèce aux portiques canelés d'om-
l'autre, source de la nuit. sorte de partition d'espérance, me bre, Cîteaux plus encore par ses pier-
guide obstinément en cette obscurité res ajustées à la perfection d'un cin-
Comme une sorte de l'œuvre. Jusqu'au moment où je tre, m'émerveillant toujours. «Portes
d'ensevelissement lèverai chaque panneau pour décou- de lumière, ouvrez-vous, portes éter-
J'ai tenté de reprendre ce dialogue vrir si la fidélité de l'intention initiale nelles élevez vos frontons, qu'il entre
dans mon œuvre de verrier. Dans les s'est réalisée ou non. Mais la grande le Roi de gloire» dit le psaume en
vitraux déjà l'ombre des joints char- épreuve de vérité s'établira à la pose, écho.
pente la lumière des verres assem- dans la lumière des fenêtres. Car sans Dieu appelle en toute chose, Dieu
blés. Je travaille les verres en de lumière cette œuvre n'a aucune exis- l'Appelant. Du brin d'herbe à l'étoile,
grands rapports de valeurs, la cou- tence propre. Elle seule lui donnera tout signe est marqué de cette lu-
leur sombre ou claire, apaisée ou un sens, tout son sens. mière d'appel. Dieu dévoile dans une
bien vive se met au service de ces patience sans limite par un respect
L'arbre, infini de notre liberté, la beauté voi-
valeurs d'ombre ou de lumière. Cha- lée de son amour. Cette clarté qui
que vitrail, chaque nouveau chantier ce tamis de la lumière nous entoure est invitée par nos yeux
s'ouvre comme une aventure. Au- A l'adolescence; période de ma vie à pénétrer notre cœur, ce cœur d'om-
cune garantie ne peut m'assurer que haïe, j'oubliais cette lumière, seule la bre. Si mon œil est clair, il éclairera
j'évaluerai à l'origine de l'ouvrage la forêt toute proche accueillait sous cette ombre profonde et la changera
juste lumière inscrite dans l'interro- son ombre ma détresse et mon an- si j'y consens en lumière. Ce regard
gation béate des fenêtres. J'espère, à goisse. sur l' œuvre de Dieu est transformé en
la pause, justifier la nécessité d'un J'ai toujours aussi beaucoup aimé les regard de reconnaissance sur la créa-
voile plus que d'un écran qui ferait arbres, et mon œuvre en est témoin. tion. Il devient acte de foi. La foi m'a
regretter la belle lumière effacée d'un Sous les arbres, par les nuits exaltées conduit à la louange, à l'émerveille-
vrai paysage. de pleine lune, une lumière lointaine ment d'être convié à ce banquet cé-
Aucune expérience ne peut être re- et douce parvenait à m'atteindre. Elle leste qu'est déjà la lumière sur t~rre.
nouvelée à cause de la diversité des me consolait d'une perte que je Henri GUERIN 79

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


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L'article de Marcel Macaire intitulé «Analyse Relativiste de la Structure des Systèmes Gravitationnels», publié
dans le N° 471 de La Jaune et la Rouge de janvier 90, a suscité de vives réactions, parmi plusieurs scientifiques :
Marcel Froissart (53), Louis Michel (43), Gunther (53) ...
La qualité des intervenants (rappelons que le premier est professeur au Collège de France et le sécond membre de
l'Académie des Sciences) nous a amené à porter une attention toute particulière à leurs observations.
Reconnaissons d'abord avec eux que La J.R. n'a pas vocation à servir de tribune pour débattre de problèmes
scientifiques touchant des domaines d'accès difficile à des non-spécialistes. Tout au plus peut-on délivrer une
information «neutre» exposant «l'état d'une question», lorsqu'un consensus est loin de s'être établi sur un sujet
donné au sein de la Communauté scientifique. Tel est par exemple l'esprit d'un article de mai dernier consacré à
«La Fusion froide».
Reconnaissons en second lieu que les conclusions de M. Macaire n'ont pas été présentées avec la prudence et les
réserves nécessaires, à commencer par celles formulées par le jury lui-même, au risque de fausser l'appréciation
du lecteur, enclin à prendre pour résultats acquis, des explications encore hypothétiques nécessitant un examen
approfondi qu'un jury n'a pas en général le loisir d'accomplir.
Ceci admis et bien noté, nos juges au tribunal de la connaissance reconnaîtront-ils, (espérons-le), qu'il est bien
hâtif et peu courtois vis-à-vis des membres du jury, de condamner une thèse dont ils n'ont pas eu le texte entre les
mains et son auteur qui se serait «exclu de la Communauté scientifique».
LaJ.R . ne pouvait négliger de solliciter l'avis du Président de ce jury: le Professeur Pecker (du Collège de France),
ex-Directeur de l'Institut d'Astrophysique. Celui-ci nous a obligeamment adressé la mise au point suivante.
G.P.

Selon le chapeau de cet article, il à Créteil, devant un jury composé de périodiques et à leur stabilité. Là
s'agit d'un «aperçu sur certains as- MM. R. Buvet, J. Abadie, F. Nahon, encore, certaines approximations
pects d'une thèse de doctorat d'Etat Ch. Oddou, J.-C. Pecker (Président), sont nécessaires. Tout en regrettant
ès sciences, soutenue ... le 17 juin A. Papapetrou, le 17 juin 1988. que M. Macaire n'ait pas complété
1988». Toujours selon ce chapeau, 2. Le titre de la thèse était initiale- ce calcul, en montrant, dans des cas
largement explicité dans le texte, il ment : «Théorie relativiste de la où cela eut été possible, l'équiva-
est précisé que l'auteur montre formation des systèmes stellaires». lencv de sa méthode générale, mais ·
«comment la théorie de la Relativité Le jury (on va voir pour quelles approchée, avec la méthode exacte,
Générale permet de prévoir et d'ex- raisons) a demandé à M. Macaire mais limitée, de Kerr, ou bien en
pliquer l'existence et la formation de d'en modifier le titre et de la limiter comparant ses résultats avec ceux de
corps célestes ... cortège de planè- à ses premiers chapitres. Le nou- Magnus et Winkler, le jury a mani-
tes, de satellites et d'anneaux ... veau titre est «Analyse relativiste de festé sa conviction de l'intérêt poten-
galaxies ... loi de Bode». In fine, M. la structure de systèmes gravitation- tiel des techniques suivies.
Macaire tient à rendre hommage aux nels». 4. En revanche, en ce qui concerne
membres du jury, notamment au 3. Le jury a suivi unanimement les l'application de ces techniques à
Président de ce jury, le Professeur opinions émises par les trois rappor- l'étude du système solaire, le jury a
J.-C. Pecker, membre de l'Institut. Si teurs. Le problème que se posait M. estimé que bien qu'il s'agisse là de la
bien que plusieurs collègues, con- Macaire est d'.abord la description motivation du travail, c'en est aussi
frères et amis m'ont demandé des relativiste du champ gravitationnel la partie la moins convaincante : or
précisions complémentaires au texte d'un corps central à symétrie axiale c'est celle-là qui, essentiellement,
de Marcel Macaire. Je me tiens donc avec rotation, entouré par une distri- est décrite, de façon résumée, dans
obligé d'apporter les éclaircissements bution de gaz, de faible masse. La l'article de La Jaune et la Rouge. Les
et commentaires suivants : méthode suivie par M. Macaire est principales réserves du jury sont dues
1. Effectivement, M. Marcel Ma- une méthode d'approximations suc- à ce que, dans le domaine des struc-
caire a soutenu sa thèse à l'Universi- cessives. Puis cette description est tures du système solaire, il existe des
té Paris-Val de Marne ou Paris XII, appliquée au calcul des trajectoires théories (non parfaites, mais perfec- 83

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


tibles) reposant sur l'étude de la sta- dans les termes relativistes mais dans
bilité des solutions périodiques en l'amélioration en mécanique classi- VARIÉTÉS
mécanique classique, et qui rendent que, des solutions numériques ·du
compte des particularités observées, problème des n corps.
les zones de Kirkwood par exemple. Je regrette deux choses : que la pré-
5. On peut se demander s'il était sentation du travail n'ait pas précisé
TRADIS CROISÉS
intéressant, malgré ce qui vient d'être qu'il s'agissait de la dernière partie,
AVEC D'AUTRES
dit de l'opinion du jury, de publier contestée par le jury, d'une thèse par
M. RAM.A (4 l )
ces considérations, jugées par lui ailleurs très honorable. Et surtout, je
spéculatives. regrette que la substance de la thèse Solution des définitions publiées le
Je dirai ici mon opinion personnelle. ne fasse pas l'objet d'une publication mois dernier, page 31
Je ne crois pas qu'un travail honnête, détaillée, complétée par une discus-
même très criticable, doive être in- sion quantitative des avantages res-
terdit de publication. Je pense que, pectifs de la méthode de Kerr, exacte 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
dans des recherches pouvant paraî- mais très particulière, (et ne s'appli-
tre inutiles, certaines idées peuvent quant pas au cas étudié par M.
être exprimées, et s'avérer, dans Macaire) et de la méthode générale,
d'autres contextes, fécondes. Je crois mais impliquant un système d'ap- Ill
donc que La Jaune et la Rouge a bien proximations (portant notamment IV
fait de publier le texte soumis par M. sur le caractère négligeable du terme V
Macaire ; susciter une réflexion non diagonal du tenseur métrique),
nouvelle est a priori sain, d'autant proposée par M. Macaire (et quel' on VI
plus que les solutions apportées par pourrait évidemment appliquer aus- VII
la mécanique classique au problème si dans un cas où la méthode de Kerr v111
posé sont loin d'être complètement est valable). IX
satisfaisantes. Et ce, même si la so-
Jean-Claude PECKER X
lution n'est sans doute pas à trouver

Nos lecteurs auront lu avec intérêt l'article que notre jeune camarade Hervé BEUST (84) a consacré, dans la
précédente livraison de La Jaune et la Rouge, à la mission d'observation astronomique qu'il a effectuée à
!'Observatoire de la Silla au Chili.

Nous tenons à préciser que grâce au «Fonds Dargelos» l'A.X. a pu apporter son aide au camarade BEUST.

Ce «Fonds», qui n'a pas en fait de statut juridique particulier, a été constitué par des dons successifs faits à
l'A.X. par la famille de notre camarade Pierre DARGELOS (1909) décédé en 1976.

Il est spécialement destiné à aider les jeunes camarades, sortis de l'École depuis moins de dix ans, dans leur
début de vie professionnelle, notamment dans les domaines de la recherche, du développement des
technologies et de la création d'entreprise.

84

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


VIE DE L'ASSOCIATION--

Secrétaire : De CORDOUE (78) sées par le GROUPEMENT DES CLUBS


CONVOCATIONS DE Trésori er: VAQUIN (65) DES REPRENEURS D'ENTREPRISES et
Les camarades qui souhaitent participer animées par des professionnels, dont le
PROMOTIONS aux activités du groupe doivent se faire programme et les thèmes sont les sui-
connaître auprès de Bertrand De vants :
CORDOUE (78) (Tél. Bureau 18 septembre - Le partenariat européen .
1938 40.65.45 .66). 20 novembre - L'organisation de la re-
Pique-nique le mardi 26 juin à Véron, cherche.
près de Sens, chez le Camarade ROGER. X-ENTREPRENEUR De même, les membres du groupe peu-
S'annoncer directement auprès de lui à Le groupe réunit des camarades, désireux vent assister aux conf~rences communes
pa rtir du 20 juin. de créer ou de reprendre une entreprise, organisées par le CRA (C lub des Repre-
Le mercredi 10 octobre la promo partici- seuls ou en partenariat, ou, détenant déjà neurs d' Affaires - ESSEC, ESCP, Sciences
pera en corps constitué à la cérémonie une entreprise, désireu x de céder leur Po) et le CLENAM (Club Entreprise Arts et
annuelle de l'A.X. au tombeau du Soldat affaire, de rechercher un partenaire ou Métiers), clubs avec lesquels X-Entre-
Inconnu pour honorer la mémoire de ses d'acquérir une autre entreprise. preneur a conclu des accords de coopéra-
cocons M.P.F ., à l'occasion de la parution Son effectif est d'environ 1OO camarades tion .
de tous âges. Ces réunions auront 1ieu les 20 septembre,
de la plaquette souvenir qui leur est con-
Des réunions ont lieu périodiquement à 25 octobre, 6 décembre.
sacrée . Rassemblement à 18 h 15 à l'Arc
18 heures, 5, rue Descartes, 75005 Paris : Pour tous renseignements, s' adresser à :
de Triomphe, la flamme sera ravivée par
19 septembre, 7 novembre, 19 décembre. J.J. THAREL (47) ou P. SCHRICKE (47),
le camarade SOULA, général d'armée
D'autre part, les membres du groupe l'après-midi, 5, rue Descartes, 75005 Paris,
aérienne. peuvent assister aux conférences organi- Tél. :(1)46.33.44.11.
Immédiatement après, à 19 h 30, dîner
avec épouses à la Maison des X. S'inscrire
pour le 4 octobre au plus tard au
47 .53.3 7.88 . (secrétariat de MILLIER) . G.P.X.
GROUPE PARISIEN DES X
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GROUPES X 75007 PARIS
Tél. : (1) 45.48.52.04
et 45.48.87.06
LANCEMENT D'UN
GROUPE X-EUROPE LE MOT DU PRÉSIDENT au 1 6 octobre.
L'objet du groupe est notamment de Une saison de plus s'achève, marquée, - La Camargue et les Alpilles, 9 jours, en
prolonger les réflexions amorcées lors du comme de coutume, par des activités autocar privé d'Avignon à Avignon du 29
colloque organisé par I' AX en mars 1989 : variées qui ont rassembl é et intéressé les septembre au 6 octobre.
«L'Europe au XXlème siècle : mythe ou fidèles. Nous avons eu l'occasion d'en
Pour la saison prochaine nos projets
première puissance mondiale ?» Il se donner un aperçu dans le dernier numéro.
actuel6 sont les suivants :
propose d'apporter des éc lairages sur les Je rappel le que, sur simple demande, les
- Les Émirats Arabes, le Sultana d'Oman,
enjeux sociaux, scientifiques, technolo- camarades habitant en lie-de-France
10 jours, 1ère quinzaine de février 1991 ;
giques, juridiques, économiques et cultu- pourront recevoir nos prochaines
- Le Japon, 20 jours, début avril 1991 ;
rels de l' Europe, en s'appuyant sur l'expé- circulaires, et donc parti ciper aux activités
- 3 jours à Budapest (date à préciser) ;
rience quotidienne de ses membres, sous de leur choix pendant un temps limité.
- L'Irlande fin mai début juin 1991, 8
la forme de recherch es, de débats ou de Est-ce trop espérer que nombreux soient
jours;
publications. ceux qui rejoindront le G.P.X. à la rentrée,
- L'Indonésie en automne 1991 .
Approuvé par le Conseil de I' AX, le groupe en y apportant, avec leur dynamisme et
X-Europe est patronné par un Comité leur bonne humeur, des idées nouvelles ?
d' Honneur, comprenant notamment : C'est donc en tout cas le vœu que je PROMENADES A PIED
LEPRINCE-RINGUET (20N) Président, formule en souhaitant à tous de bonnes et En juin, sortie avec Gilles MOREAU (58).
MARTRE (47) Vice-Président, ALLAIS (31 ), vivifiantes vacances. Pour information :tél.: 43.78.66.69 (soir).
BARAZER (54), BEFFA (60), COLLOMB
(60), DELAPORTE (49), ESAMBERT (54), Promenade week-endsamed i etd i manche
SECRÉTARIAT INFORMATIONS
FOURTOU (60), GUILLAUMAT (28), 22 et 23 septembre avec Daniel
Ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h 30
LAFFITTE (44), LEVY (46), LEVY-LANG BERNHARD (66). Dans la région de
du lundi au vendredi.
(56), MAIRE (56), MARBACH (56), DE Vernon 22 kms, chacun des 2 jours. Les
Période de vacances : le Secrétariat sera
MONTBRIAL (63), PEYRELEVADE (58), personnes intéressées sont priées de
fermé du lundi 2 juillet au matin au lundi
RUTMAN (47), SYROTA (58), WORMS contacter Daniel BERNHARD (66) avant
3 septembre au matin .
(55) . le 15 juillet ou entre le 1er septembre et
Son bureau est constitué de la façon le 10 septembre pour inscription. Tél. :
suivante : VOYAGES 46.66.79 .51 (soir) ou 40.59.11.49
Président : KERVERN (55) - Le Pakistan, 18 jours du 29 septembre (bureau). 85

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990

.....____
CARNET POLYTECHNICIEN

1913 de ses 9e, 1Oe et 11 e petits-enfants : la naissance de Raphaël , petit-fils de


Décès le 11.3.90 de Madame Blavi- Ghislain Michaud chez Emmanuel et Jules Horowitz (41), le 7.3.90.
gnac, veuve d'Etienne Blavignac, Marion, Léopold Michaud chez Pierre 197.5
belle-mère d'Antoine Thiard (47), et Claire, Raphaëlle Michaud chez Hervé Cohen f.p. de son mariage
grand-mère de Philippe Hubert (73) Bruno et Hélène. avec Dominique Silbert le 29.3.90.
et de Bruno Thiard (78). Marty f.p . de la naissance de son 12e
1977
Décès d'André Coquet le 12.4.90. petit-enfant, Audrey, arr. petite-fille
Patrick et Marie-France Tejedor f.p.
19195 de Marty (21 ), chez Clotilde et Sté-
de la naissance de leur 4e fille ,Flo-
Décès de Gaston Dollé, père de Jean phane Roux le 18.4.90.
rine, le 15.10.89.
Dollé (43) et de François Dollé (4:5), 1951
Catherine et Eric Debroeck f.p. de la
le 23.3.90. Michel Goutard f.p. du décès de sa
naissance d 'Emilie le 30.3.90.
1920N mère, sœur de Jean Devarenne (23),
Décès de Didier Raoul-Duval le
Décès de René Messbauer le 2.1.90. le 13.4.90.
22.9.89 .
1921 1952
Catherine et Nicolas Jachiet f.p. de la
Décès d'André Weil le 30.11.89. Roger Petit-Jean f.p. de la naissance
naissance de Louis le 6.4.90.
1924 le 5.12.89 de sa 2e petite-fille, Ma-
Madame Le Chuiton f.p. du décès de rion, fille d'Hervé et de Claire Gouin, 1978
son époux Robert Le Chuiton, le arr. petite-fille de J. Berger (28) et Caroline et Michel Sabatier f.p. de la
22.3.90. nièce de B. Lerouge. naissance d'Emmanuelle le 3.1.90.
Décès de Fernand André le 24.3 .90, 1954 Agnès et Michel Bouvet f.p. de la
beau-frère de Guy Brunet (33) MpF François Grandpierre f.p . du pro- naissance de leur fils, Alexandre, le
en 1,940. chain mariage de sa fille Virginie, 2.2.90.
1925 avec Philippe Barot. Eric et Valérie Radenac f.p. de la
Décès de Jean Mesqui le 4.4.90 . Christian Maldidier f.p. de la nais- naissance de Cécile le 22.3.90.
sance de sa 2e petite-fille, Marion, Claude et Olivier Guillermin f.p. de
1927
chez sa fille Axelle. la naissance de Nils le 6.4.90.
Décès de Georges Desmonts le
3.4.90. 1956 1981
Décès le 16.3.90 de Madame veuve Bernadet f.p. de la naissance de son Christophe Rossi f.p. de son mariage
Yves Thomazeau, fille de Coqueu- petit-fils Alexandre chez sa fille Co- avec Agnès Tourné le 2.12.89.
gnot (1900), belle-sœur de Dreux (27), rinne . 1982
mère d'Alain Thomazeau (56) etJean Jean-Marie Biermé f.p. de la nais- Olivier de Guibert f.p. de son ma-
Thomazeau (60), belle-mère de Bru- sance de son 2e petit-fils, Miguel, fils riage avec Sophie Lelarge d'Ervau le
no Flichy (58), grand-mère d'Yves de Jacques et Maryline Morgny, le 12.5.90.
Thomazeau (83) et Gabriel Flichy 9.3.90. Patricia et Gilles Cochevelou f.p. de
(85). 1958 la naissance de Anne-Sophie le
1929 Madame Didier Lebel f.p. du ma- 11.4.90.
Décès de Gabriel Guy le 4.4.90. riage de sa fille Anne-Sophie, petite-
1984
fille de Rain (30) etde Lebel (32), avec
1930 Jean-Philippe Huguet f.p. de son
Marc Coroller le 28.4.90.
Décès de Pierre-Guy Marcoux le mariage avec Marie-Laure O'Maho-
1964 ny le 16.9.89.
16.4.90.
Décès de Shabétai Farhi le 4.6.89.
1933 1969 1986
Décès de Jean Bourgeois-Pichat le Décès de Daniel Paquet le 13.8.89. Nadine et Jean-Marc Fernandez de
15.4.90. 1973 Grado f.p . de la naissance de leur 2e
Florence et Emmanuel Bouchon f.p. fils Robin le 7.1.90.
1934
Décès de Marc Perraud le 29.3 .90. de la naissance de Béatrice le 13.3.90. 1987
1950 1974 Hervé Tête f.p. de son mariage avec
André Michaud f.p. de la naissance Anna et Emmanuel Horowitz f.p. de Anne Mirlier le 5.5.90.
86

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


Le Collège de Polytechnique
Les prochaines sessions :
Réseau - Communication - Informatique
Stratégie en moyens de communication de l'entreprise OCTOBRE 8-9-10
La sécurité logique des systèmes et des réseaux informatiques OCTOBRE 18 -19
Les réseaux informatiques : architecture et mise en œuvre NOV./DÉC. 10 jours

Gestion - Organisation - Finance


Le langage dans la gestion des organisations JUIN 20
Les mathématiques de la finance OCTOBRE 11 - 1.8 - 25

Modélisation numérique
Modélisation des écoulements fluides OCTOBRE 1-2-3-4

Outils scientifiques nouveaux


Les principes de la cryptographie et leur mise en œuvre NOVEMBRE 26 - 27 - 28
Les fractales : la hiérarchie de taille dans la nature OCTOBRE 11 - 12

Ressources nouvelles pour l'instrumentation


Sources X créées par laser NOVEMBRE 19 - 20 - 21

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Carl Zeiss et les verreries Schott de Mayence.

Cette fondation oriente son action autour des objectifs suivants : promouvoir une technique de haute préci-
sion dans les domaines de l'optique et de la verrerie; consolider sa situation économique et faire bénéficier le
personnel de formations et d'avantages sociaux.

A l'issue de la seconde guerre mondia le, la Carl Zeiss Stiftung est expropriée sans dédommagements à
Iéna. Elle réussit à se perpétuer dès 1949 lorsque le gouvernement du Land de Bad-Würtemberg lui fixe
Heidenheim pour nouveau siège social.

La fondation Zeiss consacre 10 % de son chiffre d'affaires aux activités de recherche et de développement
{C.A. 88 : 4 mil liards de DM), les innovations en verres correcteurs sont diverses et multiples.

En France, la société Zeiss est la doyenne de l'optique. Elle a fêté son 75ème anniversaire en 1988. La filiale
française Zeiss basée au Pecq, offre un vaste éventail de verres opthalmiques de très haute définition aux
opticiens français. Les verres Zeiss sont la référence technique en matière de correction des amétropies de
tous types; du simple verre de protection solaire aux systèmes d'aide visuelle en pàssant par les verres de
vision simple ou progressive, réalisés dans les matériaux les plus performants dotés de traitements anti-
réflexion de qualité inégalée.

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réflexion et les conseiller. Il est essentiel qu'un tel entretien ait lieu avanttoute demande conduisant à un changement
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(120 francs pour 6 mois), cet abonnement donnant droit à leur consultation gratuite par MINITE L.
S'adresser au bureau des Carrières pour tout renseignement complémentaire. ·
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s'adresseront au Bureau des Carrières, par écrit ou par téléphone, pour recevoir les informations détaillées sur la
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LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


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tifique - déb. ou qques années exp.
sion internationale, secteur des services - exp.
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vité : schém as directeurs, intégration de systèmes ,
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fiqu es et techniques. ContacterT. de VIARIS (X77), ISA, INSEAD ... - 30/35ans -anglais - 400 KF teur Général - Important Groupe de conseil , recru-
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5302 - Architecte technique des systèmes d 'in-
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d'être confiées à des camarades retraités, en communication réseau - conn . architecture techni- goût des relations publiques et bonnes introduc-
situation de précarité ou garantie de ressources que répartie - 30/35 ans - anglais. tions - anglais + autre langue.

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de croissance par an , un secteur passionnant : promotion immobilière en forte expansion (CA. 1,5 Européen de Distribution Informatique et de Servi-
l'assistance aux Comités d'Entreprises) recrute con- Md) - exp. 7 ans mini. dans le montage de program- ces associés (3 ,1 Mds , 2.1 OO pers) - exp . conduite
sultants (3 à 5 ans d'expérience) pour examens de mes immobiliers taille importante - bonne culture de de projets, responsabilité d'exploitation en SS ll ou
plans de restructuration et étude d'introduction de l'immobilier en général - 35/42 ans - 6001700 KF + chez utilisateur - 35/40 ans - 350/400 KF. 91

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


5328 - Directeur de !'Organisation et de !'Infor- Ressources Humaines - exp. en entreprise à des public ou para-public - 30/35 ans - 350/400 KF.
matique - Pôle bureautique d'un groupe internatio- postes de direction et dans cabinet de conseil re-
nal distribuant informatique en Europe (CA.1,2 Md, cherche de cadres dirigeants - 35/45 ans - 2 langues 5363 - Chef de Service «Etudes et Devis »
900 p), exp. conduite projets informatiques chez européennes - 600 KF. Important industriel franç. construction électrique
utilisateur ou en SSll - conn. AS400 appréciée -33/ (CA. 1,6 Md, 3.000 P) , domaine câbles électriques
40 ans - 350/400 KF. 5345 - Chefs de projet industriel - Société spécia- et réseau x communication - électrotechnicien - exp.
lisée ingénierie industrielle (CA. 3 Mds, 1.400 P) similaire acquise chez fabricant câbles ou dans
5329 - Responsable du marché aéronaut ique - filiale d'un groupe opérant dans ingénierie nucléaire société ingénierie spécialisée installations électri-
Division d'un groupe nucléaire et spatial spécialisée et productique - exp. 5/7 ans réalisations ensembles ques - 35 ans - anglais - 400/450 KF.
automatismes et instrumentation d'un groupe inter- industriels avec technologies nouvelles (robotique,
national français , leader ingénierie électrique (30.000 productique .. .) domaine process discontinus - 30/ 5364 - Responsable du Département Pharmacie,
P) - conn. milieux et techniques aéronautiques - 35/ 35 ans. service commercial - Société filiale groupe très
40 ans - 300/350 KF. diversifié domaines technologiques secteur ingé-
5346 - Responsable Développement et Diversifi- nierie - form . pharmacie ou chimie - exp. min. 5 ans
5330 - Consultants déb. ou qques années exp. - cation - Filiale française (450 MF, 1.500 P) d'une dans industrie pharmaceutique , chimie fine ou
NODAL CONSULTANTS, jeune cabinet conseil en société intern. services techn iques (inspection, sur- cosmétique - première exp. commerciale souhaita-
stratégie - possibilités de partenariat - veillance , contrôle qualité .. .) - exp. marketing , ble - 30/40 ans - anglais - 350/400 KF
commerciale , technique , projet ou d'affaires dans
5331 - Responsable market ing et qualité des contexte aéronautique - 30/35 ans - anglais + autre 5366 - Directeur Technique resp. gestion vaste
Services - Entreprise leader domaine biens équipe- langue. projet construction locaux commerciau x - Grande
ment secteur commerce et grande distribution (CA. société se rvi ces immobiliers liés à distribution -
1,5 Md, 2.200 pers. dont 200 en France) - exp. de 5348 - Directeur adjoint - Groupe création récente , form . Ponts et Chaussées , T.P. - exp. gestion grand
manager - conn. domaine des services . de distribution fournitures industrielles (CA. 350 chantier France ou étranger - conn. ingénierie/
MF - 7 filiales) - conn. problèmes liés à distribution BTP - 500 KF +
5332 - Direct eur Indust riel - Société spécialisée de fournitures industrielles - exp. centre de profit
fabrication produits mécaniques de précision de avec mise en place stratégies marketing et politi- 5369 - Chef de produits !'rance et Expo rt - Filiale
techniques multiples et nombreux matériau x (acier, ques commerciales - 30/35 ans - anglais. fran çaise prem ier groupe mondial spécialisé do-
cui vre , alliages et composants chimiques) - exp. maine manutention (CA . 1 Md, 1.000 P) - exp. 2/3
production et méthodes acquise dans société aux 5350 - «Business Development Manager» - Lea- ans marketing dans société industrielle - 26/30 ans -
techniques fabrication diverses , et de la mainte- der mondial Electronique et Défense (CA. 1O Mds, anglais - 230/280 KF.
nance industrielle - anglais apprécié . 2.500 P) - compétences techniques (Défense ,
Armement) - conn. marketing et stratégie -35/45 5370 - Directeur spécialiste contrôle gestion et
5333 - Directeur marketing stratégique, recher- ans - angl. - 450 KF + planification secteur industriel - Cabinet de con-
che et développement - Grand groupe industriel seil international - exp. dans conseil et/ou grands
secteur produits électroniques , multi-produ its et 5351 - Partner - Société de recherche directe de groupes internationaux méthodes modernes con-
multi-marchés - form. compl. type MBA - exp, mar- dirigeants, filiale réseau International Human Re- trôle gestion , planification et mise en place outils de
keting acquise dans industrie intern. multi-produ its sources Group - exp. réussie à des postes direction gestion performants - Evolution vers Direction cen-
ou produits et services ou dans le conseil - 38/45 en entreprise à l'international - 35 ans min. - tre de profit - 40 ans - anglais -500/600 KF +
ans - anglais - 650/700 KF. intéressement.
5352- Consultants - 0.1 .C. (Organisation, Informa-
5334 - Directeur Général - Filiale immobilière un tion , Conseil), jeune société de conseil - exp. orga- 5372 - Consultant manager productique - Filiale
des plus importants groupes intermédi ation finan- nisation et conn. systèmes d'information en entre- française d'un des premiers cabinets audit et con-
cière en Europe - exp. de direction générale ensem- prise , 5 ans env. exp. en informatique. seil - solide exp. informatique-35 ans env. - pratique
ble activités immobilières - conn. marchés immobi- un e langue européenne - 420 KF +.
liers, produits et techniques construction acquise 5353 - Chefs de projets - Leader mondial télécom-
chez promoteur, service promotion banque d'affai- munications militaires (CA. 5 Mds, 4.500 P) - excel- 5373 - Consu ltant s organisation et systèmes
res ou investisseur institutionnel - 38/45 ans - an- lente conn. techniques de pointe en télécommuni- informat io n - Société conseil en organisation et
glais. cations - 28/35 ans - anglais - 250/300 KF. informatique - 0/5 ans exp.

5335 - Responsable Organisation - Société (CA. 5354 - Responsable commercial Europe - Leader 5375- Directeur Indust riel - Très important groupe
plusieurs Mds) rattachée à groupe international mondial Electronique et Défense (CA. 10 Mds, europée n fabriquant équipements et systèmes
premier plan - exp. 4/5 ans conseil en organisation 2.500 P) - compétences techniques et commercia- secteurs haute technologie - form. électromécani-
acquise de préférence en cabinet - 28/35 ans -320/ les très haut niveau (Electronique et Défense) - 45/ que ou mécanique - exp. responsabilités unités de
360 KF. 50 ans - anglais+ autres langues - 450/500 KF. production (aéronautique, automobile , constr.
mécanique, électromécanique ou hydraulique) - 50
5336 - Chef de Produit - Société leader en optroni- 5355 - La Fédération des Eclaireuses et Eclaireurs ans env . - anglais.
que (430 P) -première exp. industrielle nécessaire - Unionistes de France rech. des Camarades béné-
conn. matériels avioniques et infra-rouge thermi- voles pour effectuer divers travaux administratifs 5376 - Responsable du marketing indust riel -
que - au sein de l'Association. Société de conseil spécialisée développement in-
dustriel - exp. marketing industriel acquise en cabi-
5337 - Négociateur - Société d'origine suisse, de 5356 - Directeur général - Filiale d'un groupe net et/ou en entreprise industrielle et de la vente de
conseils dans le domaine des fusions et acquisi- assurances étranger, assu rance directe et réassu- prestations de se rvi ces techniques - 30/40 ans.
tions - exp. préalable en matière de fusions-acquisi- rance (branches Incendie, Perte exploitation et ris-
tions souhaitée - conn . parfaite de l'anglais. ques annexes) - exp. souscription des risques en- 5377 - Consultants industriels haut niveau -
treprises acquise en Compagnie, branche «dom- Société conseil sépcialisée en développement in-
5338 - Spécialiste montages financiers grands mages» niveau direction - origine courtage possi- dustriels - exp. 3 ans min. en développement pro-
projets - Jeune cabinet conseil financier spécialisé ble - 35/45 ans - anglais -rém. + voit. du its industriels - 28/32 ans - anglais.
stratégie , ingénierie et intermédiation financière ,
filiale premier groupe français de services - conn . 5357 - Directeur général filiale commerciale fran- 5381 - Responsable Informatique Individuelle -
des règles et fonctionnement finances des Collecti- çaise (OEM et revendeurs) et SAV - Important Groupe industriel français secteur parachimie (CA.
vités Locales acquise au sein Directions Adminis- constructeur matériel bureautique - exp. direction > 25 Mds) - exp . dans fonction analog ue - très bonne
tratives ou Direction Financière grand groupe - 35 centre profit ou direction commerciale dans domai- conn . produits micro-informatique - 30/35 ans .
ans env. - 400 KF env. nes bureautique, micro-informatique ou électroni-
que grand public - exp. réseau revendeurs spécia- 5382 - Responsable des Etudes - Groupe indus-
5339 - Ingénieur chargé d'affaires - Filiale impor- lisés - 33 ans min. - anglais. triel français secteur parachimie (CA. > 25 Mds) -
tant groupe réalisant installations équipements grande exp. gestion projets en milieu industriel et du
thermiques et hydrauliques (chaufferies, réseaux 5359 - Directeur de Secteur (stratégie et déve- management d'équipes - 35/45 ans.
distribution, génie climatique) - exp. mini. 5 ans dans loppement filiales, montages financiers) - Ban-
que d'affaires-holding -conn. montages financiers 5383 - Responsable du personnel - Importante
installation climatisations centralisées et gestion société biens équipement à technologie avancée -
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5344 - Directeur Général - L'Activité SEARCH Génie Civil - exp. qques années secteur construc-
d'une société Conseil de Direction faisant partie tion dans fonctions secrétaire général , resp. planifi- 5387 - Commercial haut niveau vente produits
92 jeune groupe présent dans domaines gestion des cation/stratégie ou chef cabinet dans organisme de communication financière - Filiale française

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


important groupe international de communication 35 ans - anglais. tuellement production - 30/40 ans.
financière - exp. 2/3 ans dans la vente services (ou
matériels) informatiques ou financiers dans entre- 5414- Directeur de l'aménagement- Direction de 5295 - Provence - Responsable logiciel - Impor-
prise reconnue - 25/35 ans - ang lais !'Aménagement d'un grand groupe de promotion tante société française, charnière entre CEA et
spécialisé immobilier d'entreprise (CA. 2 Mds, 150 développement industriel matériels et procédés
5390- Responsable de I' Activité Immobilier d'En- P) - exp. de l'aménagement et conception ouvrages (1.000 P) - exp. 3 ans min. chef de projet logiciel
treprise - Société de promotion immobilière d'im- grande dimension - 35/45 ans - anglais - 6001800 dans développement projets informatiques domaine
portance nationale - véritable professionnel de l'im- KF +. logiciel temps réel embarqué - 28/35 ans -
mobilier d'Entreprise - Fixe + intéress.
5415 - Directeur général - Banque française de 5296 - Provence • Chef de la section système et
5393 - Conseiller en développement - Filiale de petite taille (40 P) - exp. secteur banque/finance et ingénieur système - Importante société française
l'l.D.I. spécialisée dans le conseil et services finan- responsabilité centre de profit - 35/40 ans - anglais. charnière entre CEA et développement industriel
ciers pour pays en développement - exp. de la des matériels et procédés (1.000 P) - exp. 5/8 ans
banque ou de l'audit et du conseil financier - jeune 5416 ·Contrôleur de gestion - Holding industriel et env. en étude et développ. de système domaine
cadre capable de rédiger en ang lais. financier - exp. audit et contrôle de gestion - 28/32 aéronautique, spatial ou nucléaire - 28/40 ans -
ans - anglais - 280/350 KF. anglais.
5394 - Conseiller-Associé - CONVERGENCE,
société de conseil en stratégie - exp. de l'entreprise 5419 - Ingénieur consultant - Filiale S.l.E. du 5300- Frontière Suisse - Directeur Commercial -
ou d'un grand corps d'Etat 15 ans env. - 40 ans GROUPE ARM , SSll française spécialisée ingénie- Filiale groupe leader en France fabrication pièces
env. - possibilité devenir membre associé. rie systèmes informatiques secteurs télécom. et acier moulé - exp. biens équipement industriels ou
industries tertiaires - form. télématique et exp. con- ingénierie dans poste à dominante commerciale,
5395 - Directeur des relations extérieures du seil souh. marketing, responsabilités projets ou Ingénieur af-
département promotion et exploitation - Filiale à faires - bonne conn. de l'industrie - 35/40 ans -
100% d'un groupe Travaux Publics - exp. problè- 5420 - Ingénieurs méthodes et essais (déb. et
anglais et/ou allemand.
mes collectivités locales en matière concessions confirmés) - Société d'ingénierie industrielle et
service public - conn. problèmes financement équi- nucléaire (600 P) - conn. systèmes conduite des 5303 - Normandie - Directeur Informatique -
pements publics - 35/45 ans - anglais - 500 KF + process et automatismes - Habilitation «Confiden- Filiale française grand groupe multinational US,
tiel Défense,, - 25/30 ans. construction mécanique secteur automobile - exp.
5396- Directeur des opérations (en charge grand informatique de gestion, gestion de production, CAO
projet sur la ville de Lyon)- L'un des tout premiers 5421 ·Chef du département mécanique - Groupe
mécanique - 35/40 ans - anglais - 400/450 KF.
groupes français promotion immobilière avec pré- de 3 sociétés spécialisé services de maintenance et
dominance grands projets - exp.en matière de d'interventions techniques de pointe pour grandes 5309 - Toulouse - Chef de programme - Filiale
montage opérations financières acquise dans con- entreprises - bonnes conn. gestion - exp. de l'atelier française groupe US (200 P) systèmes avioniques
texte analogue - conn. questions de droit relatives à de conception de machines et automatismes spé- et de Télécom. - exp. pratique instances Marine Na-
cette activité - 30/35 ans - anglais - 450 KF env. ciaux - conn. CFAO - 30/40 ans tionale (lutte anti-sous-marine) - habitude mode
management anglo-saxon - conn. mise en place
5397 - Directeur de la Division Maintenance - 5422 - Ingénieur d ' Affaires en Systèmes d'infor-
mations - SSll spécialisée réseaux à valeur ajoutée systèmes temps réel, traitement du signal - 32 ans
Société (CA. 706 MF, 600 P) systèmes de transport min. - anglais - habilité Secret Défense - 300/350
automatique - form. électronique - exp. 10 ans env. et systèmes échanges de données informatisées
(CA. 130 MF, 80 P) filiale multinationale US- exp. 3/ KF.
domai nes exploitation et maintenance systèmes
industriels - sachant gérer centre de profit - 38/45 4 ans dans la vente et dans la vente solutions 5313 - Lyon -Directeur industriel- PMI , leader sur
ans - anglais + autre langue européenne - 450/500 informatiques auprès grands comptes acquise en son marché produits béton destinés au TP, bâti-
KF. SSll - conn. financières et informatiques - 28/30 ment, collectivités locales - conn. fabrication pro-
ans - anglais. duits béton - 35/45 ans - 400 KF +.
5400 - Directeur commercial - Leader européen
domaine systèmes aide à la vente de produits 5423 - Directeur Industriel - Filiale d'un groupe 5314 - Lyon - Directeur commercial de I' Agence
financiers (CA. 60 MF) - exp. 5 ans min. dans industriel international premier plan , secteur élec- de Lyon (CA. 150 MF, 300 P) - Un des grands
informatique (constructeur, SSll, distributeur ... ) ac- tronique - exp. réussie direction d'une unité produc- installateurs électriques nationaux (CA. 300 MF,
quise su r marché de l'assurance ou de la banque - tion - 32/45 ans - 450 KF. 500 P) - bonne formation terrain dans environne-
400/550 KF +Voiture. ment technologique et marchés complexes (gran-
5424 - Consultant-Associé - Cabinet de recrute-
ment de Cadres par approche directe - solide exp. des industries et collectivités) - 350/400 KF.
5401 - Ingénieur consultant - Leader européen
systèmes d'aide vente produits financiers (CA. 60 en matière Ressources Humaines - 40 ans min. 5315 - Lyon - Directeur Général des Opérations -
MF) - exp. 3/5 ans analyste ou technico-commercial 5426 - Responsable des comptabilités et du L'un des grands installateurs électriques nationaux
acquise dans environnement informatique (cabinet (CA. 300 MF, 500 pers) - exp. acquise dans société
contrôle de gestion - Banque d'Affaires étrangè-
organisation, SSll, bureautique, support avant- ou centre de profit (équipements électriques, engi-
res - exp. 3 ans dans grand cabinet audit et 4 ans
vente ... ) - 300/350 KF. neering ... ) - 3ème cycle gestion apprécié - 48 ans
dans une banque à poste de responsabilités au sein
direction comptable et financière - 30/35 ans - 350/ min. - 550/600 KF.
5403 - «Trader Options Pibor Senior» - Impor-
tante société d'intermédiation - exp. 2 ans mini. 400 KF. 5319 - Nord ou Saône-et-Loire ou Savoie - Déve-
marchés optionnels acquise au sein d'un agent des loppeurs d'Applications Informatiques (futur
5427 - Directeur comptable - Banque de grand
marchés inter-bancaires - 25/35 ans - 500 KF +. renom - exp. 5 ans à postes de responsabilités Chef de projet) - Filiale groupe international dont
(audit, directions comptables et/ou contrôle gestion) l'informatique se développe dans environnement
5405 - L'ASSOCIATION VALENTIN HAUY pour le IBM grands systèmes - débutants ou première exp.
bien des Aveugles rech. des copistes bénévoles acquise dans société financière, banque ou cabinet
Formation aux outils et méthodes assurée.
pour transcrire en braille des ouvrages facilitant audit - 33/40 ans - anglais - 400/450 KF.
l'accès des aveugles à la culture. 5326- Centre de la France - Directeur Industriel -

5407 - Ingénieurs chefs de projets - OTH BATI-


Z' J Province PME, composants et systèmes électroniques - exp.
production grande série - très bonne conn. secteur
MENTS, première filiale du groupe OTH un des 3620 - ARTHUR ANDERSEN & Cie intensifie son de l'électronique - 35/45 ans - 400 KF.
premiers bureaux ingénierie générale dans domaine recrutement en :
bâtiment - qualité de négociation et de contact - - Conseil en stratégie, 5347 - Paris ou grande ville allemande -
compétence d'organisation et d'animation - 30/35 - Planification marketing, Consultant - Petite firme internationale de conseil
ans. - Structure des organisations créée par très grand groupe français (transfert tech-
dans tous les secteurs d'activité, et recherche des nologie internationale, assistance à exportation ... )
5408 - Chef de Service Etudes Informatiques - candidats à fort potentiel. 32/36 ans - allemand - MBA souh.
Importante société distribution eaux et assainisse-
Importante formation en Irance et aux Etats-Unis.
ment (CA. 4 Mds, 6.500 P) - form. gestion - exp. 5 Postes à pourvoir à Lyo n. Débutants ou première 5349 - Paris et Province - Jeune manager -
ans en informatique dont 3 comme chef de projet - expérience. Société importante (plusieurs milliers pers. , plu-
conn. environnement HP 3000 et conn. équipe- Adresser lettre manuscrite, et C.V. détaillé à: sieurs Mds), filiale d'un groupe français, services au
ments et applications micro-informatique - 30/40 Pierre Nanterme collectivités et à l'industrie - 2/3 ans exp. réussie
ans - anglais et si possible allemand ou espagnol - Cabinet Arthur Andersen - Tour Crédit Lyonnais dans entreprise performante - 26/32 ans - anglais +
400 KF. autres langues souh. - Voit. fonction.
129, rue Servient - 6943 1 LYON Cédex 03
5411 - Directeur Développement et Ressources 5286 - Vernon (Eure) - Responsable départe- 5358 - 60 Km. Est Paris - Responsable Logistique
Humaines - Société spécialisée supervision chan- ment Etudes et Recherches- UNIC-INDUSTRIES Usine - Filiale française groupe US, leader secteur
tiers, mise en route installations, formation person- secteur aéronautique et spatial (30 ingénieurs et matériel TP et agricole - exp. logistique usine ac-
nel et organisation (CA.> 1OO MF, > 200 P) - exp. techniciens) - bonnes conn. calculs de structure, quise dans univers industriel multinational, automo-
production/Ressources humaines ou conseil. vibrations, mécanique des fluides, thermo-hydrauli- bile idéalement - conn. techniques modernes ges-
que - 35/40 ans - 400 KF. tion production - Evolution vers direction Usine - 35/
5413 - Ingénieur Sécurité-Fiabilité - Filiale d'un 40 ans • anglais.
des premiers cabinets internationaux (1.200 P dans 5289 - 30 Km. Poitiers - Responsable Etudes/
le monde) spécialisée études de sécurité , exploita- Méthodes - Société biens équipement pour bâti- 5360 - Normandie - Directeur d'Usine - Groupe
tion installations industrielles, environnement, en- ment et T.P.(ensembles mécano-soudés complexes) français dimension internationale matériel électri-
quêtes après sinistres ... - exp. opérations de terrain, (CA. 100 MF, 150 P) - exp. quelques années dans que (CA. 5 Mds) - exp. gestion centre production
raffinage, industrie chimique, énergie nucléaire - 30/ industrie mécanique, en B.E. ou Méthodes, éven- moyenne série - 35/45 ans - anglais - 350/400 KF. 93

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


5365 - Noyon (Oise) - Chef de secteur «bâti- groupe international - généraliste ou électronicien 5417 - Espagne - Directeur de filiale - Grand
ments industriels» (280 MF.) - Société BTP (CA. avec form. compl. gestion - exp. diversifiée dans groupe de l'agro-alimentaire - exp. direction centre
800 MF, 1.000 P) - formation gestion appréciée - industrie à postes fabrication , production en grande de profit dans le domaine de l'agro-alimentaire - 30/
exp. engineering industriel/bâtiments et manage- série - 33 ans min. - angl. - 400 KF. 35 ans - espagnol.
ment et gestion chantier - 30/40 ans - anglais ,
allemand souh. - 300/350 KF + Voit. 5406 - Metz - Ingénieurs production/recherche -
IRSID, Centre de Recherche USINOR-SACl-LOR
DEMANDES
5367 - Province- Chef de production sidérurg ie - souhaite intégrer, au cours de l'année 1990, une DE SITUATION
Important groupe sidérurgique -exp. première trans- cinquantaine d'ingénieurs dans disciplines variées. Insertions gratu ites
formation ou transposable conduite des fabrica-
tions - 30 ans env. 5409 - Région lyonnaise - Directeur technique -
4891 - X 71 , ENSTA, anglais, exp. responsable
Société (CA. 300 MF, 550 P) spécialisée fabrication
projets dans importante multinationale anglo-
5368 - Paris, Bordeaux, Toulouse ou Marseille - équipements électriques pour industrie automobile
saxonne (industrie lourde), rech. poste de respon-
Responsables commerciaux programmes héli- (faisceaux allumage et capteurs électroniques) -
sabilité France.
coptère et Airbus - Société domaine aéronautique exp. de l'industrie automobile acquise chez équipe-
(6.000 P) électronique de vol , calculateurs et instru· mentier, industrie électrique ou électroménager 4892- X 83, ENSPM, exp. professionnelle dévelop-
ments de bord - exp. commerciale ou affaire dans grande série - 35/40 ans - anglais + allemand si pement informatique scientifique , interactif graphi-
produits lourds à technologie avancée - 32/45 ans - possible. que (XII) stations de travail et gros systèmes , modé-
lisation et analyse numérique secteur pétrolier
5371 - Provence-Côte d' Azur - Chef de départe- 5410- Région Lyonnaise -Chef de projet- Socié-
(géophysique). exp. biotechnologies ; bonne conn .
ment informatique, scientifique et technique - té spécialisée fabrication équipements électriques
milieu US, cherche situation région New York ou
SSll, filiale groupe très important (CA. 80 MF, 150 pour industrie automobile (CA. 300 MF, 550 P)-exp.
état Nex Jersey - Domaines intérêt : informatique,
P) - exp. qques années dans commercialisation 5 ans min . développement équipements électriques
rech. industrielle, production ou finance.
services ou produits informatiques à caractère scien- ou électroniques grande série-conn . fonction moteur
tifique et technique dans contexte relations haut ni- et de la connectique - 30 ans env. - anglais. 4893 - X 46 ans, Armemerit, CPA, anglais, exp. de
veau - 28/35 ans - anglais - 350/400 KF. direction générale société ingénierie automatismes
5412 - 20 Km. Compiègne - Jeune ingénieur de
et robotiques, et de fabrication équipements méca-
5378 - Nantes - Chefs de projet X 25 - Division production - YVES SAINT LAURENT PARFUMS
niques production haute technologie, rech . poste de
Télématique (500 P) d'un important groupe indus- (parfums et cosmétiques haut de gamme) - anima-
responsabilité .
triel spécialisé télécommunications (en charge ré- tion équipe 40 personnes -goût innovation, sens de
seaux du futur) - exp. 10/ 15 ans de développement l'objectif. 4894 - X 42 ans, ENPC, anglais , exp. de conception
logiciel temps réel , sont 5 ans sur X 25 - conn. SNA et mise en œuvre systèmes informatiques décen-
X28, X29, X75 souh. - langages Pascal , Assem- 5418 - Pays de Loire - Responsable produit
tralisés et management grands projets domaine
bleur 680 x O,C appréciés - 30/35 ans - anglais - (Division électronique groupe) - Equipementier
nouvelles technologies de commun ication , rech.
280/350 KF env. ferroviaire , leader mondial dans son domaine (CA.
poste de responsabilité.
600 MF, 1.000 P) - form. compl. marketing, spécia-
5379 - Paris et Sud-Est - Ingénieurs de Synth-èse liste micro-électronique - exp. 10 ans env. secteurs 4896 - X 34 ans, ENSTA, anglais, exp. de manage-
(chargés mise en place moyens intégration activité similaire (aéronautique , spatial , télécom.) - ment de projets industriels complexes haute tech-
systèmes complexes) - Société électronique, fi- 33/40 ans - anglais - 450 KF env. nologie, rech. poste de responsabilité.
liale groupe industriel international équipements
haute technologie - exp. 2/6 ans généraliste à 5425 - Doubs - Adjoint au Directeur Industriel 4897 - X 70, Dauphie, anglais, exp . d'audit et res-
dominante électronique - 27 ans min. (chargé de l'organisation et contrôle de gestion) - tructuration d'entreprises, de direction générale de
Filiale groupe multinational secteur industrie horlo- PME (production équipements mécaniques et mé-
5380 - Grande Ville de l'Ouest - Professeur per- gère (CA. 600 MF, 650 P) - exp. 3/5 ans dans tallurgiques moyenne série), d'implantation interna-
manent de Politique Générale et Stratégie - cabinet de conseil en organisation et/ou en univers tionale (5 filiales à l'étranger) rech . poste de respon-
Grande Ecole de Gestion (Budget fonctionnement : industriel - 30/32 ans - anglais - 300 KF. sabilité.
60 MF) - Homme de recherche et publication - exp.
professionnelle en entreprise et/ou en cabinet 3° J Etra nger 4899 - X 69, ENAC option économie et gestion,
complétée par pratique pédagogique - 180/220 KF. anglais, exp . création et direction centre formation
5287 - Tunisie - Ingénieurs (nationalité
haute technologie , puis de conseil en développe-
5386 - Paris/Francfort - Responsable ventes des tunisienne) formés en France susceptibles d'être
ment et direction centre de profit, rech. poste de
futurs financiers auprès clientèle institutionnelle intéressés par opportunité de carrière dans leur
pays pour le compte du groupe THOMSON. responsabilité.
allemande - Filiale grande banque , intermédiaire
sur marché futurs financiers - bonne conn . marchés 5291 - Luxembourg - «Régional Manager» Eu- 4900 - X 83, ENST civil, allemand , anglais, forma-
financiers - 30 ans - allemand , anglais apprécié. rope Sud - Groupe bancaire origine européenne tion conception et architecture systèmes informati-
(2.500 P) - exp. acquise dans structure bancaire in- ques, exp. d'études avancées logiciel et d'intégra-
5389 - Grenoble - Ingénieur CAO micro-électro- ternationale à des fonctions dominante commercial/ tion des processeurs dans systèmes informatiques,
nique - La direction R & D d'un des premiers développement - 35 ans env. - anglais, autre langue dans cadre projet ESPRIT, rech. poste de respon-
groupes mondiaux semi-conducteurs - déb. ou appréciée - MBA - 500/600 KF. sabilité.
première exp. conception milieu électronique ou
dévéloppement de programmes CAO (langage C, 5307 - Ankara {Turquie) - Directeur Général
4901 - X 33 ans, Mines gestion, anglais, arabe, exp.
stations UNIX) - anglais. Adjoint - Société d'engineering , filiale d'un grand
de mise au point d'équipements péri-informatiques
groupe français, secteur matériaux (CA. 13 Mds,
12.000 P) - exp. réussie domaine engineering complexes haute précision et de direction technique
5391 - Sud-Ouest - Directeur de département
(expertise technique et de gestion) - conn . secteur commerciale haute technologie aux U.S.A., recher-
(CA. 80 MF, 120 P) - Filiale française (250 P) d'un
matériaux - 30/40 ans - anglais. che poste de responsabilité.
important groupe US (CA. 8 Mds, 55.000 p), pro-
duits haute technologie pour industries de pointe - 5312 - RFA (Mannheim ou Heidelberg) - Direc- 1001 - X 72 , Sup Aéra., exp. responsabilités d'étu-
exp. plusieurs années en usine et de direction teur Coordination stratégique - Groupe allemand des équipements électroniques, de stratégie et
marketing et commerciale produits techniques in- fabriquant composants destinés chimie, nucléaire, marketing, et de direction de projets systèmes élec-
dustriels - conn. matériaux inorganiques (cérami- bâtiment et industries diverses - exp. marketing - troniques complexes, rech. poste de responsabili-
que, verre, métallurgie) - 35/45 ans - 450 KF+ vente ou type industriel avec management équipes té ..
- conn. méthodes de développement stratégique ou
5392 - Centre - Directeur Général - PME, filiale exp. consultant cabinet conseil en stratégie - 32/40 1002 - X 36 ans, ENSAE (Statistiques), Sciences
groupe multinational secteur chimie (CA. 100 MF, ans - allemand, anglais apprécié - 600 KF. PO, exp. pilotage projets informatiques, et de direc-
90 P) - exp. direction centre de profit industriel dans tion organisme financier, rech. poste de responsa-
secteurs chimie ou parachimie dans environnement 5323 - Luxembourg - Senior Manager Crédit et
Marketing - Banque internationale à management bilité.
anglo-saxon - 35/45 ans - 600 KF.
français et capitaux privés (total bilan 600 MF, 75 P)
' 1004 - X 31 ans, anglais, allemand scolaire, exp.
5398 - Sud-Ouest - Responsable Génie Civil - - exp. opérations de financement en milieu interna-
utilisation données satellites (SPOT) pour étude
Groupe BTP très implanté Sud Frnce (CA. 200 tional auprès d'une banque ou crédit-bail - 35/50
ans - anglais, allemand souh . - 650/750 KF + fringe aménagements infrastructure au sol (Génie Rural ,
MF) - compétences techniques, commerciales et
benefits. T.P., canalisation) rech. poste de responsabilité.
de gestionnaire - 400 KF+.
5374 - Etranger (Grands Centres d'affaires) - 1006 - X 83, DEA Informatique, exp. étude de
5399- Bretagne - Directeur d'exploitation - Filiale
Consultants internationaux: recrutement cadres , programme utilisation CAO pour VLSI , rech. poste
grand groupe BTP - exp. de direction et gestion
conseil en management et développement, déve- de responsabilité.
activité TP (CA. 300 MF.) - supervision responsa-
loppement ressources humaines .. . - exp. conseil en
bles d'agence - 550/600 KF. entreprise dans environnement international ou 1008 - X 54, Sup Aéra, exp. de Directeur Général
5402 - Lyon - Chef de projet industrie - groupe direction unités - 35/60 ans - langues étrangères (Mécanique, électronique ... ), pratique des grandes
indépendant de l'ingénierie, organisé en filiales souh. Administrations. Négociations internationales à haut
(industries, constructions, productique ... ) et en di- niveau rech . poste de responsabilité haut niveau .
5388 - Portugal - Directeur de projet d'impor-
rections régionales (1.200 P env.) - exp. direction tance nationale - Société maître d'ouvrage des 1010- X 37 ans, Mines de Paris, anglais, allemand,
technique ou direction de production ou direction opérations aménagement urbaine! assistance aux
exp. de responsabilité conception, construction et
Travaux Neufs acquise soit dans l'ingénierie soit collectivités - form. architecte urbaniste + gestion
IAE, CPA ou équivalent-exp. correspondante dans iXploitation réseaux distribution et de négociation
dans groupe BTP, soit dans l'industrie - 30/40 ans -
sociétés d'aménagement ou BTP et conn. conduite contrats internationaux, rech. poste de responsabi-
94 5404 - Province - Directeur d'usine - Filiale grand grands chantiers - portugais souh. - 500 KF + lité.

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990


1011 - X 71, Mines, exp. production , gestion de liés aux affaires sociale et aux problèmes gestion de 1062 - X 48 , Sup'Aéro, grande exp. direction de
production , logistique, études économiques (do- la santé, rech. poste de responsabilité. services informatiques et de systèmes d'informa-
maine pétrolier) cherche poste de responsabilité tions en gestion production (MRP) et technique ,
1041 - X 76, Mines Civil , exp. de direction société
région parisienne - très motivé par domaine culturel. rech . missions de conseil auprès d'entreprises ou
ingénierie informatique et conduite projets informa-
administrations, en France ou à l'étranger.
1012 - X 80, ENPC, Master informatique Unité tiques scientifiques et techniques, conn. domaine
Californie Santa Barbara, anglais, 5 ans exp. déve- pétrolier, rech . poste de responsabilité. 1063 - X 32 ans, ENSTA, exp. analyse numérique,
loppement projets de pointe (systèmes experts, développement logiciel pour modélisation fluide/
. 1042 - X 29 ans, ENSTA, Master of sciences,
SGBD , X-11 , langages objets) , rech. poste de res- structure - responsable projets R & D en mesure/
allemand , anglais, conn. milieu x maritime et spatial ,
ponsabilité Rhône-Alpes, France Sud, Etranger. calcul - exp. professionnelle US, rech . poste de
exp. management de projets, rech . poste de res-
ponsabilité Sud-Est/Sud-Ouest. responsabilité France/USA.
1014 - X 31 ans , PhD , anglais , russe, exp . 3 ans
USA, puis trois années gestion finan cière ; compé- 1064 - X 41 ans, Aviation civile , CPA, anglais,
1043 - X 72, ENAC, anglais , retour job USA, grande
tences informatique financière, rech. poste de res- espagnol, arabe, expériences variées Direction
exp. développement en informatique scientifique et
ponsabilité . Générale grosses PME secteurs aéronautique ,
industrielle temps réel (définition d'architecture
système, méthodologie de développement, implé- transport aérien , restauration, rech . poste équiva-
1016 - X 82, Ecole Météo, en fin de Th èse de lent ou à forte implication stratégique.
Mathématique (Analyse non standard, EDP, Info- mentation ADA) rech . poste de responsabilité ..
graphie), anglais courant, chinois (mandarin) , rech. 1065 ·X 46 ans, MS MIT génie chimique , anglais
1045 - X 32 ans, conseiller financier indépendant,
poste dans équipe de recherche mathématique notions japonais, exp. direction de services déve-
spécialisé opérations «haut de bilan .. (restructura-
(algorithmie : calcu l numérique en nombres entiers, loppement électromécanique, électrométallurgique
tion capitaux propres, rapprochement d'entrepri-
par exemple). et affinage, puis de centre de profit métallurgie fine,
ses) et dans le conseil en investissement (entrepri-
ses et particuliers), ayant solide exp. internationale rech. poste de responsabilité.
1017 - X 61 , anglais, allemand, italien, exp. de
direction de recherche et de collaboration indus- des grands groupes industriels et financiers, des 1067 - X 33 ans , ENSTA, Sciences Po. : exp.
trielle dans un cadre international , rech. poste de PME et banques d'affaires spécialisées, vous pro- énergie/chimie , conn . de l'Administration française
responsabilité dans organisation française ou inter- pose missions courte ou longue durée. et CEE, pratique des négociations internationales
nationale. haut niveau , cherche poste de responsabilité inté-
1046 - X 36 ans, docteur es Science biochimie ,
anglais , espagnol, exp. de direction laboratoires ressant.
1018 - X 75 , doctorat sciences informatiques, an-
glais, espagnol , exp. de responsable R & D logiciel biochimie et pharmacologie rech. poste de respon- 1068 - X 66 , MS MIT, anglais, exp. d'étude et
et d'applications électroniques et informatiques sabilité. marketing logiciels, et de responsable technique,
temps réel haute sécurité, rech. poste de responsa- domaine équipements lourds, rech . poste de res-
1047 - X 83 , MBA INSEAD, nationalité italienne,
bilité. ponsabilité.
anglais courant, exp. 3 ans conseil en management,
1021 - X 30 ans, Supaéro (option avionique), an- cherche poste à SYDNEY AUSTRALIE. 1069- X 65, ENSAE, anglais, exp. bancaire diversi-
glais, espagnol , exp. grands programmes aéronau- fiée, en particulier ingénierie financière, capital
1048 - X 60 , anglais et espagnol courants, exp.
tiques et spatiau x, rech. poste de responsabilité. market, rech. situation dans direction financière
direction générale France et étranger (domaine T.P.
entreprise , assurances et banque.
1024 - X 42 ans, exp. de direction projets secteur et promotion immobilière) rech. représentation so-
Energie et Eau, négociation de contrats, direction ciété française et européenne en Argentine, Uru- 1070 - X 64, D. es Sc. (Génie chimique , informati-
équipe ingénieurs et experts, responsabilité centre guay, Paraguay et Chili. que) , exp. direction générale PME, direction techni-
de profit, rech. poste responsabilité dans société que et d'usine chimie, matières plastiques, exp.
ingénierie, de conseil ou grande entreprise. 1049 - X 67, exp. ingénierie et réalisation : bâti-
affaires sociales, négociations de contrats et trans-
ments comple xes et industrie (cellulose et papier). fert de technologie (usine clés en main) France et
1025 - X 40 ans , Ponts civil, anglais, allemand , exp. Projets, négociations et gestion en milieu internatio-
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