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LES INCOTERMS 2020


INTRODUCTION :

Toute opération du commerce international peut être décomposée ainsi qu’il suit :
1. Emballage des marchandises ;
2. Chargement (camion, wagon) ou empotage (conteneur) en usine ou entrepôt Départ ;
3. Pré acheminement au port, aéroport, à la plate-forme de groupage ou terminal ;
4. Formalités douanières export ;
5. Départ : passage portuaire, aéroportuaire, plate-forme de groupe ou terminal Départ;
6. Transport principal ;
7. Assurance transport ;
8. Arrivée : passage portuaire, aéroportuaire, plate-forme de groupe ou terminal Arrivée ;
9. Formalités douanières import et paiement de droits et taxes import ; 10. Post-acheminement à l’usine ou l’entrepôt
Arrivée ;
11. Déchargement en usine ou entrepôt Arrivée.
Contraction d’« INTERNATIONAL COMMERCE TERMS » ou termes commerciaux internationaux, les
Incoterms
déterminent les obligations réciproques du vendeur et de l’acheteur dans le cadre d’un contrat de vente internationale.
Les Incoterms constituent pour l’acheteur et le vendeur la référence à laquelle ils doivent recourir pour
déterminer avec
précision leurs responsabilités respectives. Ils sont l’outil indispensable pour connaître préalablement les opérations
(opérations définies ci-dessus) qui sont à la charge de l’acheteur et celles qui sont à la charge du vendeur. En
d’autres termes, ils permettent de répondre aux questions suivantes :
• Qui devra dédouaner les marchandises à l’exportation ou à l’importation ?
• Qui devra acquitter les frais de chargement et de déchargement des marchandises ?
• Qui devra souscrire la police d’assurance transport ?
• Qui devra supporter les frais d’établissement des documents ?

SECTION 1 : GÉNÉRALITÉS :

Les Incoterms définissent, dans le cadre d'un contrat international, les obligations réciproques du vendeur et
de l’acheteur occasionnées par le déplacement des marchandises, sur le triple plan des risques, des frais, et des
documents. Prenons un exemple de 2 commerçants de nationalités différentes, de langues différentes, d’usages
commerciaux différents, et situés par exemple pas 10 000 kilomètres l'un de l’autre.
Il est essentiel pour eux d’utiliser un langage commun. Sans être obligatoires d'emploi, les Incoterms leur
apportent 11
solutions pré rédigées. À eux de choisir, d'un commun accord, celle ne 11 solutions qui répond aux souhaits de l’un et
de l’autre. En arrêtant ensemble un Incoterm déterminé, le vendeur sait jusqu'à quel endroit précis et jusqu'à quel
moment précis il supporte les frais et les risques de la marchandise en cours de déplacement. À l'inverse, l'acheteur
connaît précisément le moment et l'endroit où les risques et les frais de déplacement de la marchandise passent à sa
charge. De plus, chaque Incoterm énumère les documents qui sont dus par le vendeur à l’acheteur.
Les Incoterms, lorsqu'ils sont bien connus et bien utilisés, évitent les malentendus et les possibilités de conflit.
De ce
fait, ils deviennent irremplaçables.

SOUS SECTION 1 : TROIS RECOMMANDATIONS PRÉCISES DE LA CHAMBRE DE COMMERCE


INTERNATIONAL :
1. Utilisation de sigles :
La langue d'origine des Incoterms est l'anglais. Les versions françaises, allemandes, etc., ne sont que les traductions
du texte anglais. Les sigles s'appuient donc sur la langue anglaise. Il est donc conseiller d’utiliser les Incoterms selon
leur forme initiale car ils sont assimilés par le monde entier.
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2. Impérieuse nécessité de la précision géographique :
Un Incoterm dépourvu de précisiongéographique constitue une véritable catastrophe car il devient ainsi source
malentendus entre les deux parties. Par exemple, FOB tout seul ne veut rien dire : Est-ce FOB Casablanca ? Est-ce
FOB Tanger ?
3. Référence aux Incoterms :
Les commerçants désirant utiliser les Incoterms de la CCI doivent y faire référence dans leurs contrats.

SOUS SECTION 2 : DIFFERENTES CLASSIFICATIONS DES INCOTERMS :

I. IL FAUT BIEN DISTINGUER LES VENTES AU DÉPART ET LES VENTES À L’ARRIVÉE.


La distinction porte sur les risques. Dans une vente au départ, la marchandise voyage, sur le transport
principal, aux risques et périls de l'acheteur. Dans une vente à l'arrivée, la marchandise voyage, sur le transport
principal, aux risques et périls du vendeur.
Par transport principal, on entend le transport international; en maritime ou aérien, cela ne pose pas de
problème, mais en revanche, pour les transports terrestres, le transport peut-être une juxtaposition de transports
nationaux.
La notion de transport principal distingue alors les transports terrestres d'approche par exemple de l'usine à la
plate-forme du groupeur routier du transport international, lieu aussi terrestre, mais franchissant des frontières.

VOYAGE SUR LE TRANSPORT PRINCIPAL

VENTE AU DEPART VOYAGE AUX RISQUES ET PERILS DE


L’ACHETEUR

VENTE A L’ARRIVEE VOYAGE AUX RISQUES ET


PERILS DU VENDEUR

II. IL FAUT DISTINGUER LES MODES DE TRANSPORT :


Une autre distinction par mode de transport doit permettre d'éviter les confusions. La CCI distingue en effet
les Incoterms exclusivement maritime qui ne doivent être utilisés qu'en cas de transport maritime conventionnel de
port à port, des Incoterms tous modes de transport applicable au transport terrestre, aérien et maritime, dès lors que
ce dernier n'entre dans le cadre d'un transport multimodal. Les opérateurs internationaux doivent apporter toute leur
attention à utiliser des Incoterms adaptés exactement aux modes de transport choisi. Par exemple CIF ne veut rien
dire en transport terrestre ou aérien.

III. LES LACUNES DES INCOTERMS :


Il ne faut pas croire que les Incoterms apportent des solutions systématiques à tous les problèmes des
commerçants internationaux.
Les pratiques des tous les jours sont souvent forts différentes des règles édictées par les Incoterms.
Par exemple:
En FOB : En théorie, l'acheteur doit indiquer au vendeur le nom du navire et sa date de passage au port de
chargement. Beaucoup d'acheteurs ne le fond pas en pratique, et les vendeurs doivent donc se substituer à eux pour
choisir un navire et charger.
En CIF : La marchandise voyage sur mer au risque de l'acheteur et, s'il se produit des avaries, c'est en
principe à l'acheteur d'obtenir le remboursement de la compagnie d'assurances. En pratique, ce sera bien souvent le
vendeur qui, à titre commercial, qui chargera de ces démarches.
La principale limite des Incoterms est qu’ils ne permettent pas de définir avec exactitude à quel moment il y a
transfert de la propriété des marchandises entre le vendeur et l’acheteur.
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SECTION 2 : LES 4 GROUPES D’INCOTERMS :

Il existe 4 familles d’Incoterms E, F, C et D selon la hiérarchie croissante des obligations du vendeur.

Tableau des familles des Incoterms

Familles Précision Obligations du vendeur


Obligation minimum du vendeur qui est tenu de mettre les
E marchandises à disposition dans ses locaux ou dans un autre lieu
convenu à un transporteur désigné par l’acheteur.
Le vendeur n’assume ni les risques, ni les frais du transport principal. Il
FREE
F est tenu de remettre les marchandises dédouanées à l’exportation à
(Franco)
un transporteur désigné par l’acheteur.
COST OR Le vendeur assume les frais de transport principal. Il n’en n’assume
CARRIAGE pas les risques, à savoir les pertes ou dommages aux marchandises.
C
(Coût ou port) Il n’assume pas les frais supplémentaires dus à des faits postérieurs
au chargement ou à l’expédition.
DELIVERED
D Le vendeur assume les risques et les frais du transport principal.
(rendu)

Visionner le tableau des incoteerme 2020


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SOUS SECTION 1 : LES DOCUMENTS NÉCESSAIRES :
De l’Incoterm dépendent les documents devant être remis par le vendeur à l’acheteur. Si la facture définitive
doit toujours être remise à l’acheteur, les autres documents de transport, d’assurance deviennent obligatoires selon le
terme commercial retenu. Toutefois, il arrive que certains pays imposent à leurs importateurs la présentation de
certains documents tels que le certificat d’origine, le certificat de surveillance,...ou autres documents nécessaires au
dédouanement.

SOUS SECTION 2 : CHOIX DES INCOTERMS:


Le choix de l’Incoterm dépend de 3 critères :
1. État du marché et les rapports de force.
2. Maîtrise des opérations de transport et d’assurance.
3. Intervention de l’État.

I. ÉTAT DU MARCHÉ ET RAPPORTS DE FORCE :


C’est la partie qui sera en position de force qui imposera à l’autre partie le terme commercial qui lui est
favorable. En réalité, tout dépendra du degré de la concurrence au sein du marché considéré.
Si la concurrence est vive, l’exportateur (ou le vendeur) sera tenté de proposer à son client des prix
comparables à ceux qui lui sont offerts sur le marché local. Il sera tenté de choisir l’Incoterm qui réduira les charges
de l’acheteur; en d’autres termes, il prendra à son compte la quasi-totalité des frais et risques relatifs à l’opération.
Si la concurrence est faible, il laissera l’acheteur supporter l’ensemble des charges.

II. MAÎTRISE DES OPÉRATIONS DE TRANSPORT ET D’ASSURANCE :


Souvent, le vendeur préfère prendre en charge les opérations de transport et d’assurance en s’engageant à
livrer la
marchandise jusqu’au local de l’acheteur. Ce choix n’est pas délibéré et s’explique par les 2 faits ci-après:
• le vendeur désire contrôler et la maîtriser la situation ;
• il bénéfice auprès des transporteurs et des assureurs de tarifs préférentiels compte tenu de nombre d’opérations
qu’il effectue avec ces deux derniers partenaires.
Un exportateur occasionnel n’a pas intérêt à supporter les charges de transport et d’assurance. Dans le cas où le
pays de l’acheteur connaît un climat social et politique perturbé, l’exportateur a intérêt quelque soit son statut -
exportateur occasionnel ou exportateur habituel - à laisser le soin à l’acheteur de prendre en charge les risques de
transport international.

zIII. INTERVENTION DES POUVOIRS PUBLICS :


Certains pays adoptent des positions restrictives et imposent à leurs importateurs certains Incoterms.
Au Maroc, les importateurs sont contraints de choisir l’Incoterm CFR ou FOB lorsque leur marchandise est
transportée par mer. Ils sont contraints de souscrire une assurance auprès d’une compagnie d’assurance marocaine.
Ils peuvent toutefois importer selon l’Incoterm CIF après avoirs obtenu une autorisation de l’Office des Changes.
Le règlement de certaines marchandises dont le titre d'importation est libellée CIF (coût assurance et fret)
peut également
être effectué lorsqu'il s'agit des produits énumérés ci-après et pour lesquels l'importateur se trouve contraint
d'accepter une assurance à l'étranger :
• Les produits importés dans le cadre d'un financement extérieur prévoyant la souscription de l'assurance à
l'étranger ;
• Les biens d'équipements et outillages importés dans le cadre de contrats clés en main ou de programme
d'investissement dûment agréé et prévoyant l'assurance à l'étranger ;
• Le pétrole brut ;
• La génisse ;
• Le bois.

Remarque essentielle :
En ce qui concerne le choix de l’Incoterm par le vendeur, un élément important entre en jeu : l’expérience du
vendeur au niveau de l’exportation. Si le vendeur est sans expérience à l’exportation, il doit simplifier les opérations
logistiques et choisir les Incoterms EXW, FOB ou FCA.
Si le vendeur a une expérience sur les marchés étrangers, il doit privilégier les Incoterms commençant par C.
En effet, ces derniers lui permettent la maîtrise du transport principal et par conséquent des délais et conditions de
transport. Ils n’incluent aucun frais sur le territoire de destination, ce qui permet de ne pas prendre de risque vis-à-vis
d’administrations étrangères (douane). De plus, les Incoterms commençant par C permettent aux importateurs une
meilleure comparaison avec les offres locales.
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Si le mode de paiement choisi par le vendeur est le crédit documentaire, il doit éviter l’Incoterm EXW qui ne
lui permet pas de contrôler le document de transport document essentiel dans le cadre de ce mode de paiement

SECTION 3 : COMMENT CALCULER UN INCOTERM ? :

Dans cette section, nous allons présenter succinctement quelques éléments qui nous permettront de calculer un prix
selon un Incoterm. Pour simplifier la présentation, nous allons prendre l’exemple de l’Incoterm DDP c’est-à-dire celui
pour lequel les obligations du vendeur sont les plus étendues. Nous allons considérer 2 types de transport : le
transport maritime et le transport arien.

TRANSPORT MARITIME TRANSPORT AERIEN


EXW EXW
+ Chargement ou empotage + Chargement ou empotage
+ Pré acheminement + Pré acheminement
+ Formalités douanières Export + Formalités douanières Export
FAS FCA
+ Passage portuaire DEPART
(chargement sur le navire)
+ Passage aéroportuaire
FOB DEPART
+ Frais d’arrimage + Transport international par voie
+ Transport principal par voie aérienne
maritime (port à port)
CFR CPT
+ Assurance transport + Assurance transport
CIF CIP
+ Passage portuaire ARRIVEE + Passage aéroportuaire
(Déchargement du ARRIVEE
navire/Désarrimage et acconage) (Déchargement du moyen de
transport)
DAP DAP
+ Dédouanement Import + Dédouanement Import
DPU DPU
+ Post acheminement + Post acheminement
DDP DDP

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