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Lotfi TALEB
Absract
This book examines the issue of the payout policy both through dividends and
stock repurchase. Apart from the assumptions of financial market perfections,
tax neutrality and the maximization of shareholders' wealth, other lines of
research have enriched the debate on the issue of profit distribution. These
currents of research are essentially based on the information asymmetry
characterizing the financial markets to give rise to the signaling theory and also,
shareholder conflict and other agency problems characterizing the different
partners of the firm, to give rise to the agency theory. This book is a synthesis
of the main theoretical and empirical works dealing with the issue of profit
distribution under these two hypotheses.
SOMMAIRE
Introduction …………………………………………………………………………...22
Section 1 : Distribution de profit à travers les dividendes : La thèse de
non neutralité …………………………………………………...…..23
1.1. La théorie de Gordon (1959-1962) : Evaluation des actions par les dividendes………………….23
1.2. La théorie résiduelle des dividendes : Le modèle de Walter (1956) …………….…………….26
1.3. Le modèle d’ajustement partiel : Lintner (1956)...…………………..…………………...29
Conclusion ………………………………………………………………………...55
Bibliographie ……………………………………………………………………...56
Conclusion ………………………………………………………………………139
Bibliographie…………………………………………….………………………141
10
Bibliographie……………………………………………………………………...…204
Conclusion ……………………………………………………………………….247
Bibliographie .......…………………………………………..................…………..248
11
12
13
14
Introduction Générale
Ainsi, dans le cadre de ces travaux de base, deux thèses sont affrontées,
la première soutenue essentiellement par Modigliani et Miller (1961) qui
supposent, sous l’hypothèse d’un marché financier parfait et en l’absence
de différence dans les taux d’imposition des dividendes et des plus-values
en capital, que la valeur de marché des actions d’une entreprise est
totalement indépendante des dividendes versés. Ces auteurs affirment
que la valeur de la firme est uniquement déterminée par la capacité
bénéficiaire de ses actifs et que la manière dont les bénéfices sont répartis
n’a aucun effet sur la richesse des actionnaires et par conséquent sur la
valeur de la firme.
15
Il faut dire que ces thèses développées restent toujours valables sous des
hypothèses émises, sauf que le monde tel que décrit dans ces théories,
déroge de la réalité et fait que le cadre restreint établit pour vérifier ces
théories, n’est plus adapté pour comprendre les raisons fondamentales
qui orientent la firme dans sa politique de distribution de profit. Cela
conduit ainsi, à chercher dans quelle mesure les imperfections du marché,
notamment l’introduction de l’effet de l’arbitrage fiscal entre dividende
et plus-value en capital, l’existence d’une situation d’information
asymétrique en particulier entre dirigeants et actionnaires et l’existence
de conflits d’intérêts entre les différents partenaires de la firme, pourraient
affecter la politique de distribution de profit adoptée par la firme.
les dirigeants, ou les insiders, qui sont mieux informés que quiconque sur
les potentialités et sur les perspectives d’avenir de leurs entreprises,
peuvent faire part à l’ensemble de la communauté financière de leurs
anticipations sur le devenir de leurs firmes. En d’autres termes, les
dividendes et surtout leurs variations, seraient davantage de vecteurs
informationnels qu’un simple mode de rémunération des actionnaires.
Sur le plan théorique, plusieurs modèles ont été construits pour expliquer
le rôle informatif des dividendes [Bhattacharaya (1979, 1980), Kalay
(1980), John et Williams (1985), Miller et Rock (1985), Bar-Yosef et
Huffman (1986), Allen Bernardo et Welch (2000)]. L’émergence de ces
modèles théoriques a été encouragée par de nombreuses études
empiriques [Pettit (1972), Aharony et Swary (1980), Woolridge (1983),
Michaely, Thaler et Womack (1995), Dewenter et Warter (1998), Harada
et Nguyen (2005) DeAngelo et DeAngelo (2006)]. Tous ces modèles ont
permis de valider cette hypothèse du contenu informatif des dividendes
en montrant que l’annonce des dividendes possèdent un impact non
négligeable sur la valeur actuelle des cours boursiers voire même, un
moyen de prévision des cours et de vérifier ainsi, que la politique de
distribution de profit de la firme, que ce soit via les dividendes ou les
rachats d’actions, peut constituer un excellent signal permettant de
réduire l’asymétrie informationnelle entre les divers partenaires de la
firme en particulier entre actionnaires et dirigeants et entre actionnaires et
créanciers.
18
Cette théorie d’agence a été ainsi considérée parmi les meilleurs modèles
permettant l’explication de certaines décisions financières en particulier
la politique de distribution de profit de la firme aussi bien par voie de
dividende que par voie de rachat. En effet selon cette théorie, la politique
de distribution de profit adoptée par la firme permet de réduire les coûts
d’agence des fonds propres mais également les coûts d’agence de la dette.
19
20
21
22
POLITIQUE DE DIVIDENDE
DANS LE CADRE D’UN
MARCHÉ PARFAIT
21
Introduction
La politique de distribution de profit demeure toujours un sujet de
controverse. La complexité de la problématique des dividendes émane du
fait qu’elle concerne plusieurs parties à la fois, en particulier, l’entreprise,
l’actionnaire et le marché. Plusieurs théories qui s’inscrivent dans le cadre
d’un marché parfait ont été proposées pour expliquer le comportement de
l’entreprise en matière de distribution de dividende sans pour autant aboutir
à un consensus. Ces théories développées font de la sorte qu’il y ait deux
partisans à l’égard de la problématique des dividendes : (1) les partisans de
la neutralité [Modigliani et Miller (1961)] et, (2) ceux de la non neutralité
[Gordon (1959) ; Walter (1956), Lintner (1956), De Angelo et De Angelo
(2006 ; 2008)].
24
Gordon peut être considéré comme l’un des chefs de file de l’école
traditionnelle. Son argumentation repose sur l’hypothèse que l’incertitude
et l’aversion de l’investisseur à l’égard du risque sont les déterminants
essentiels pour la fixation des cours sur les marchés financiers. Selon
Gordon, Si le taux d’actualisation augmente avec le risque des flux
monétaires et que l’incertitude du flux augmente avec son éloignement dans
le temps, alors toutes choses égales par ailleurs, le taux de rendement exigé1
pour les flux monétaires d’une action devient une fonction inverse du
dividende versé et la politique de dividende influencerait donc le prix de
l’action. Ce dernier serait d’autant plus élevé que la firme verserait dans
l’immédiat de généraux dividendes.2
Pour Gordon, la valeur d’un actif financier est égale à la somme des revenus
actualisés de cet actif susceptible de procurer à son propriétaire pendant la
durée de vie de l’actif. Ainsi, la valeur d’une action s’apprécie en fonction
des dividendes futurs qui seront versés par l’entreprise.
1 Le taux de rendement exigé est le taux pertinent pour actualiser les flux monétaires risqués.
2
Ce résultat est mis en évidence par Gordon après avoir effectué plusieurs tests traitant la
relation entre les cours boursiers, les dividendes et les bénéfices distribués.
3
La formule d’évaluation développée par Gordon et Shapiro en temps continu est de la forme
: P0
0
Dt e kt dt
25
26
D1
P0 (1-2)
kg
Pit a 0 a1 Dit 2Y it
4
Selon Gordon “The three possible hypotheses with respect to what an investor pays for when
he acquires share of common stock are that he is buying ( 1) both the dividends and the earning,
(2) the dividends and (3) the earning ( 3)” The Review of Economics and Statistics (1959), p
99.
5
Voir section 2 pour la suite des travaux empiriques effectués par Gordon.
27
28
Ra
D ( E D)
Rc E R a Rc
Vc ( E D) (1-3)
Rc Rc Rc2
6Walter suppose pour la dérivation de sa formule que le taux de capitalisation k exigé par le
marché est constant, le financement de l’investissement s’effectue en priorité par
autofinancement et que le dividende par action ne doit en aucun cas dépasser le bénéfice par
action.
29
30
Avant de formuler son modèle, Lintner a constaté qu’il existe une liaison
étroite entre profit et dividende, cette constatation a été trouvée suite à une
large compagne d’interview7 effectuée auprès des entreprises américaines.
D’autres constatations ont été également formulées de la part de Lintner.
On cite en particulier que :
7
Lintner a commencé en premier lieu par une liste de 600 entreprises pour choisir à la fin 28
auprès desquelles il a effectué ses interviews.
8
Selon les termes de Lintner “That most management sought to avoid making changes in their
dividend rates that might have to be reversed within a year. this conservatism and effort to avoid
erratic changes in rates very generally resulted in the development of reasonably consistent
patterns of behaviour in dividend decision” The American Economic Review (1956), Vol 46, p
99-100
31
Mais, si Lintner admet qu’il existe une certaine relation entre dividende et
l’évolution des bénéfices, cette relation ne résulte pas d’un certain
ajustement parfait. En effet, un certain décalage est toujours constaté entre
changement de bénéfice et changement de dividende. Cette situation
s’explique selon Lintner, par le fait que les dirigeants sont toujours réticents
à baisser le niveau du dividende et visent à en assurer la stabilité sur une
assez longue période. A défaut, ils préfèrent effectuer une importante baisse
sur plusieurs petites baisses. Le contraire prévaudrait en cas de hausse du
dividende.
9
Selon Lintner c’est plutôt la décision d’endettement qui constitue une décision résiduelle.
10
Lintner constate que de nombreux managers étaient convaincus par l’idée selon laquelle la
plupart des actionnaires étaient favorables à un taux de rémunération stable. Dans cet ordre
d’idées, le changement du niveau des dividendes ne s’opère que si l’entreprise est certaine de
pouvoir le maintenir pour les années qui suivent, ce qui confère à la politique de dividende un
caractère de stabilité avec une adaptation partielle.
32
veulent être sûres que le dividende versé pourra être maintenu dans les
périodes suivantes.
Ainsi, au terme de toutes ces considérations, il est apparu à Lintner que les
modalités de fixation du niveau du dividende annuel par les dirigeants
d’entreprises pouvaient être présentées par la relation suivante :
Avec :
Di ,t : Le dividende payé par l’entreprise au cours de l’année t
Bit : Le bénéfice net par action réalisé par la firme i pendant l’année t
11 Selon Lintner “This policy of progressive continuing partial adaptation tends to stabilize
dividend distributions and provides a consistency in the pattern in the dividend action which
help to minimise adverse stockholders reactions” The American Economic Review (1956), Vol
46, p 100.
12
Selon Lintner cette variable est non observable car elle représente le dividende qui aurait été
versé si l’ajustement du dividende à la croissance du bénéfice par action était immédiat au lieu
d’être partiel et progressif
33
a i : Un terme constant qui peut être nul mais dans la plupart des cas
par sa valeur exprimée par la relation ( Di*,t ri Pit ), Lintner écrit son modèle
sous une version plus simplifiée :
Avec : b c.r et d (1 c )
Cette formulation telle que développée par Lintner, permet de tenir compte
de la démarche séquentielle et en deux temps sous-jacente à la décision de
la firme en matière de distribution de dividende. La première décision
concerne la capacité de la firme à pouvoir maintenir son taux de distribution
34
13 Fama et Babiak (1968) à travers une étude similaire à celle de Lintner et en considérant un
échantillon d’entreprises plus large (392 entreprises) durant la période 1946-1964, trouvent des
résultats similaires à ceux trouvés par Lintner (1956)
35
14
Lintner justifie le choix du bénéfice net d’après le comportement des entreprises qu’il a pu
déceler dans ses interviews.
36
Mais, il faut avouer que malgré toutes les critiques formulées à l’encontre de
ce modèle de base de Lintner (1956), ce modèle et selon Benartzi, Michaely
et Thaler (1997), reste jusqu'à nos jours le meilleur modèle de description
de la politique de la firme en matière de distribution de profit. 16
15
Le profit “permanent” comme variable de profit a été introduit par Goffin (1970) en
s’inspirant des travaux de Friedman et Fisher (1957). Cette approche consiste à éliminer du
profit observé les composantes transitoires ou accidentelles. Ces éléments peuvent être positives
(profit exceptionnel) ou négatives (pertes exceptionnelles) et doivent êtres sans effets sur la
politique de la firme en matière de distribution de dividende.
16
Selon Benartzi, Michaely et Thaler (1997) “Lintner’s model of dividends remains the best
description of the dividend setting process available. Changes in dividends mostly tell us
something about what has happened” The Journal of finance ( 1997) , Vol 52 , p. 1032
37
n’existe pas pour la simple raison qu’elle n’a aucun impact sur la valeur de
la firme.
17
Selon ces auteurs que les dictons “ A bird in the Hands is worth more than thwo in the bash”ou
encore “ un tien vaut mieux que deux tu l’auras” sont devenus célèbres.
18
En effet si le dividende constitue un solde résiduel, son montant va fluctuer en fonction de
l’importance des opportunités d’investissements acceptables et réalisables par l’entreprise. Dans
ce cas, l’investisseur serait indifférent au gain en capital ou en dividende. De la sorte, lorsque
l’entreprise dispose de projets d’investissements permettant la réalisation d’un rendement
supérieur à celui exigé par l’actionnaire, ce dernier serait satisfait d’une distribution de
dividende faible voire même nulle.
19
Selon Modigliani et Miller “Given a firm’s investment policy, the dividend payout policy it
chooses to follow will affect neither the current price of its shares not the total returns to
shareholders” The Journal of Business (1961) ,p.414
38
20
Ce postulat a pour but d’éviter de confondre l’effet de la politique de dividende avec les effets
des politiques d’emprunt et d’investissement.
39
21
Modigliani et Miller supposent que tous les agents économiques qu’ils soient à l’intérieur ou
à l’extérieur de l’entreprise disposent de la même information. En d’autres termes il n’existe pas
d’asymétrie d’information, c'est-à-dire que le public à la même vision de la situation présente et
future de l’entreprise que la direction générale. Le dividende, dans ce cas ne peut pas renseigner
le public sur la situation de l‘entreprise, il ne possède ainsi aucun contenu informationnel.
22
La proposition de Modigliani et Miller (1961) suppose que l’émission d’action nouvelle se
fait sans frais et n’entraîne pas plus de frais que l’autofinancement. Mais pour que les deux
alternatives (distribution plus émission et rétention) soient équivalentes il également
indispensable qu’il n’y ait pas de frais de transactions
23
C'est-à-dire qu’il y a neutralité fiscal entre le recours au circuit long (distribution plus
émission d’actions nouvelles) ou le recours au circuit court (rétention des bénéfices pour les
besoins d’investissements) aussi bien pour l’entreprise que pour les actionnaires. La taxation
des bénéfices à l’impôt sur les sociétés doit être la même quelle que soit l’emploi du bénéfice :
distribution ou rétention.
40
25
C’est ainsi que sin une entreprise décide, par exemple d’augmenter son dividende à la suite
d’absence de projets d’investissements rentables, la politique de dividende constitue, en fait un
sous- produit de la politique d’investissement. Dans ce cas la variation éventuelle du cours de
l’action due au seul dividende serait assez difficile à analyser, dans la mesure où il serait
nécessaire de séparer l’impact du dividende de celui de la politique d’investissement.
26
De même la politique de dividende peut être reliée à la politique de financement. Ainsi, si une
entreprise décide d’augmenter son dividende à la suite de l’augmentation de son endettement,
alors la politique de distribution ne serait qu’un sous-produit de la politique d’endettement.
Comme dans le cas précèdent il serait difficile de séparer les deux impacts respectifs du
dividende et de l’endettement sur le cours de l’action.
27
Le taux de rentabilité fait inclure aussi bien le rendement en capital qu’en dividende.
41
d j (t ) Pj (t 1) Pj (t )
t (1-6)
Pj (t )
Où :
d j (t ) : C’est le dividende par action versé par la firme j à la fin de la
période t
Pj (t 1) : C’est le prix de l’action (coupon attaché) de la firme j au début
de la période t+1
Pj (t ) : C’est le prix de l’action (coupon attaché) de la firme j au début
de la période t
t : C’est le taux de capitalisation du marché à la période t
Pj (t )
1
1 (t )
d j (t ) Pj (t 1) (1-7)
serait égale à :
V (t ) n(t ) V (t )
1
V (t ) n(t ) P (t ) ( D (t ) n(t ) P (t 1)) (1-8)
1
43
44
Cette formule nous permet de constater que le montant net versé aux
actionnaires ( D (t ) m(t 1) P (t 1) ) a pour origine l’excédent du bénéfice
net sur les investissements nets ( X (t ) I (t )) . De même, l’investissement net
non autofinancé ( I (t ) X (t ) ) est couvert par l’apport net de fonds propres (
m(t 1) P (t 1) D (t ) )
1
Vt n(t ). p (t ) ( X (t ) I (t ) V (t 1)) (1-11)
1 (t )
45
that current value of the firm must be independent of the current dividend decision...” The
Journal of Business (1961), p. 414
31
La formule développée par MoMi dans un monde certain s’écrit dans un monde incertain
(avec des variables aléatoires) de la manière suivante : V~ (t ) 1 ( X (t ) I~ (t ) V~ (t 1)) avec
1 (t )
~ ~
V et I désignent respectivement la valeur de la firme et la valeur de l’investissement qui sont
supposé être des variables non commues avec certitudes.
46
32
La notion de rationalité symétrique du marché ; “ Symmetric market rationnality” ; suppose
que les participants au marché se comportent d’une manière rationnelle en préférant plus de
richesse à moins de richesse et pensent que les autres participants agissent de même.
33 Selon les termes de Modigliani et Miller : “ Of all the many market imperfections that might
be detailed, the only one that would seen to be even remotely capable of producing such a
concentration is the substantial advantage accorded to capital gains as compared with dividends
under the personal income tax …” The Journal of Business (1961), p. 431-432
34
Voir section 2 pour les principaux tests empiriques de la thèse de neutralité de Modigliani et
Miller.
47
35
Voir section 2 pour le développement des tests empiriques du modèle de Modigliani et Miller.
48
36Il faut noter que Modigliani et Miller reconnaissent le caractère informationnel, sans pour
autant rejeter leur hypothèse de neutralité des dividendes. Ils supposent que les investisseurs
peuvent interpréter une modification des dividendes comme le signe d’un changement anticipé
des bénéfices dans l’esprit des dirigeants mais ce changement n’est pas dû au dividende en tant
que flux de liquidité mais en tant que vecteur informationnel.
50
37 ) Le free cash-flow est supposé être le montant disponible pour la firme après avoir financé
tous les investissements rentables
38
Modigliani et Miller considèrent que la partie du FCF doit être distribuée en totalité, cela est
due essentiellement au fait qu’il ne devrait pas y avoir une interdépendance entre politique
d’investissement et politique de dividende En effet MoMi font de la sorte que la politique de
dividende soit un sous-produit de la politique d’investissement de manière que si jamais la
deuxième politique est fixée, automatiquement et en cas d’une liquidité excédentaire, elle sera
distribué sous forme de dividende.
51
D10 D20
V0 I0 / (1-12)
(1 r01 ) (1 r01 )(1 r12 )
Où :
39
DeAngelo et DeAngelo (2006) rejoignent l’hypothèse de Jensen (1986) sur l’impact des FCF
sur la valeur de la firme et sur la politique adoptée en matière de distribution de profit.
52
Les premiers tests sont effectués par Modigliani et Miller (1966) dans le
but de tester leur thèse de neutralité aussi bien de la structure financière que
de la politique de dividende sur la valeur de la firme. Les auteurs ont réalisé
une étude empirique sur un échantillon d’entreprises appartenant au secteur
d’électricité et, supposent dans leur travail empirique, qu’il peut exister des
coûts de transactions. Ce relâchement conduit Modigliani et Miller (1966)
à reconnaître que la politique de dividende pourrait avoir un certain impact
sur la valeur de la firme mais que l’effet n’est pas tout à fait identifié. En
plus, selon Modigliani et Miller (1966), l’existence d’un certain effet
informationnel fait que le coefficient de la variable dividende peut être
biaisé du moment que cette variable peut être liée aux bénéfices de la firme.
53
cours boursiers s’il existe il est très faible40 et que le fait d’inclure la
variable dividende dans le modèle d’évaluation serait incorrect. La seul
manière est de considérer leur contenu informationnel une conclusion au
quelle les auteurs ont déjà fait référence dans leur travail de 1961.
( M )
~
~
E ( Ri ) 0 E ( RM ) 0 i 1 i
M
i (1-13)
Avec :
~ ~
E ( Ri ) est le rendement espéré du portefeuille i ; E ( RM ) est le rendement
terme d’erreur.
40 Selon Modigliani et Miller ( 1966) “ The main conclusions to be drawn is that the dividend
effect is sufficiently small and uncertain to be safely neglected” The American Economic Review
,Vol 56 , p. 370
41
Il faut dire que le travail de Black et Scholes (1974) teste l’hypothèse de l’effet fiscal mais il
est présenté dans ce cadre parce que les conclusions auxquelles ont abouti les auteurs supportent
les conclusions de la thèse de non neutralité de Modigliani et Miller (1961).
54
veut dire que le marché a plutôt une préférence pour les gains en capital
(dividendes).
C’est ainsi que, Ball, Brown, Finn et Officer (1979) et sur la base des
travaux de Black et Scholes (1974), ont examiné un échantillon
d’entreprises australiennes pendant la période 1960-1969 afin de valider un
éventuel effet des dividendes sur les cours boursiers. Les résultats trouvés
ne permettent pas de confirmer la thèse de neutralité de neutralité de
Modigliani et Miller (1961).
42Selon Miller et Scholes, si les dividendes affectent la valeur des actions, cela ne peut être due
que suite à un effet informationnel que véhiculent les dividendes sur les perspectives d’avenir
de la firme.
55
56
Conclusion
Dans le cadre de ce premier chapitre, on a essayé de présenter les principaux
modèles théoriques ainsi que leurs tests empiriques traitant la
problématique des dividendes dans le cadre d’un marché parfait. A partir
de ce cadre théorique de base traitant la problématique de dividende on peut
dégager les conclusions suivantes :
57
Bibiliographie
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Journal of Finance, 18, 280-291.
59
CHAPITRE DEUX
POLITIIQUE DE DIVIDENDE :
UNE EXPLICATION PAR LA
THÉORIE DE SIGNALISATION
60
Introduction
61
62
Une fois le raisonnement de base de la théorie des signaux est établi, Riley
(1975), Stiglitz (1976) ont déterminé les propriétés et les conditions
fondamentales d’une situation d’un équilibre de signalisation où il existe
63
Il faut noter que les premiers auteurs ayant traité les problèmes
d’asymétries d’informations, en particulier Akerlof46 (1970), Spence47
(1974) et Riley (1979) ne faisaient pas références aux marchés financiers.
43Selon Spence et Riley pour qu’il y ait équilibre de signalisation il faut que le signal soit
coûteux et l’émission de mauvais signaux doit être pénalisée pour que les dirigeants
d’entreprises peu rentables ne soient pas incités à laisser croire le contraire de manière à tirer
profit de la surévaluation momentanée que pourrait entraîner l’activité de signalisation
erronée. Plus précisément le coût du signal doit être négativement corrélé avec la valeur réelle
du bien signalé, et qu’un accroissement marginal du coût du signal doit entraîner un
accroissement marginal de la valeur signalée. La valeur signalée ex-ante doit se trouver validée
ex-post. Les deux premières conditions sont nécessaires pour que la troisième soit vérifiée et
que l’équilibre soit stable.
44
Pour le cas de la signalisation par les dividendes, l’entreprise supporte deux types de coûts :
1) le différentiel d’imposition entre les dividendes et les plus-values en capital, s’il existe et 2)
les coûts de transactions supportés pour financer un niveau élevé du dividende tel que le coût
du financement externe ou d’émission de nouvelles actions.
45
Il y a une situation de risque moral, lorsqu’il est économiquement possible de tirer profit
d’une activité de signalisation visant à induire en erreur les intervenants sur le marché.
46 Akerlof (1970) a démontré que, sur les marchés caractérisés par une forte asymétrie
65
66
67
68
M (1 r ) 0V0 1 E1 (2-1)
Avec :
- 0 et 1 représentent les pourcentages non nuls, fixés dans le contrat.
- r : Le taux sans risque.
De plus, Kalay (1980) dans son modèle, suppose qu’il existe sur le
marché deux type de firme : les bonnes ( A ) et les mauvaises ( B ) ayant
respectivement un revenu ( Ea ) et ( Eb ).
50
En particulier une économie ou il n’y a que deux types de firmes, les bonnes et les autres,
en plus il est supposé qu’il n’existe ni impôts ni des frais de transaction ni des coûts d’agences.
Toutefois, selon Kalay la seule imperfection est l’existence d’une certaine asymétrie
d’information entre les insiders et les outsiders.
51
L’évaluation des titres est faite sous l’hypothèse de neutralité vis-à-vis du risque.
69
Eb
V0B V0A 52 (2-3)
1 r
Avec :
Eb : Les cash-flows payés sous forme de dividende par les firmes de type B
52
Cette inégalité découle du fait que le revenu de la firme de type A est supérieur à celui de
type B
70
E1 si E 1 D0
(2-5)
M 0 (1 r )V0 1
c
E1 si E 1 D0
1
Avec :
- D0 : le dividende annoncé en t 0
53
Cette fonction de rémunération des dirigeants est supposée être connue de la part des
investisseurs.
71
0 E a 1 E a si D * D0A E a
MA
E E si D 0A D *
0 b 1 a
E E - c si D 0B D * Eb
0 a 1 b
MB (2-6)
E E si D 0B E b
0 B 1 B
0 E b 1 E b 0 E a 1 Eb c (2-7)
c 0 ( E a Eb ) (2-8)
72
De plus, dans son modèle, Kalay (1980) suppose que l’aversion des
dirigeants à réduire les dividendes (mis en évidence en 1956 par Lintner)
est une condition nécessaire à l’équilibre de signalisation. Pour vérifier
cette hypothèse, Bien que développé dans un cadre d’hypothèse fort
restrictif, le modèle de signalisation élaboré par Kalay est particulièrement
important dans la mesure où il permet de donner une formulation
Selon Kalay “we found, however, that only 5 percent of them (firms) were forced reductions.
54
Hence, we cannot refute the informational content of dividend” The Journal of Financial and
Quantitative Analysis, (1980) ,Vol 15, p. 863
73
fait intervenir une structure de coût de signalisation. Dans le deuxième, la signalisation est non
coûteuse. Le premier modèle permet de donner lieu à un équilibre de signalisation à la Spence,
le second pas.
56
Dans le modèle de Bhattacharaya (1979), il existe deux types de coûts : un coût fiscal et un
coût d’illiquidité. Le premier coût est représenté par le différentiel d’imposition entre
74
est dans ce cas elle est indirecte. Cette pénalisation réside dans la perte de
valeur que peut subir l’entreprise suite à une signalisation.
dividende et plus-value alors que le deuxième se trouve lorsque les dividendes signalés sont
supérieurs au bénéfice effectivement généré.
57
Cette hypothèse a fait l’objet de nombreuses études empirique. En effet Petit (1972), Watts
(1972), Aharony et Swary (1980), Asquith et Mullins (1983) et Healy et Palepu (1988) et
plus récemment Michaely, Thaler et Womack (1995) et Benartzi, Michaely et Thaler (1997)
ont réalisé des études afin de vérifier les propositions fournies par la théorie des signaux sur
les effets d’annonce de dividende. D’autres études notamment celles d’Elton et Gruber (1970),
Black et Scholes (1974), Litzenberger et Ramaswamy (1980 ; 1982), Hess (1982), Miller et
Scholes (1982) ont mis en évidence une relation entre le dividende et la valeur de marché ainsi
que le taux de rendement du titre et le taux de distribution. Black et Scholes (1974) ont
également testé empiriquement un modèle d’équilibre du marché financier, ce modèle
consistait à ajouter au modèle à deux facteurs aléatoires57 un terme permettant de mesurer
l’influence de la politique de dividende sur la valeur du titre.
58
Les anticipations ex-antes doivent se vérifier ex-post
75
Dans son modèle, Bhattacharaya (1979) suppose également que les cash-
flows non distribués aux actionnaires sont réinvestis dans des projets
d’investissements. Il suppose que les actifs détenus par la firme ont une
durée de vie supérieure à l’horizon de placement des actionnaires. Ainsi,
selon Bhattacharaya (1979), la valeur actuelle de la firme [ V0 ( D) ], est
supposée être égale à :
= + + − + 1+ −
(2-9)
= + − 1− −
Avec :
- r : le taux d’intérêt sans risque.
- M : le cash-flow moyen lié au projet d’investissement dont la valeur fait
l’objet du signal.
- V (D ) : Représente la valeur de la firme lorsque les dirigeants s’engagent
à verser un montant de dividende D et qu’ils respectent leurs
engagements.
76
~
Bhattacharaya suppose également que le cash-flow aléatoire ( X ) est
distribué uniformément sur l’intervalle 0, t avec une moyenne égale à t / 2
, et que l’objectif des dirigeants est de maximiser la richesse des
actionnaires. Pour cela, ils maximisent la valeur actualisée de la firme :
1 t D2
Max V0 ( D) V ( D) (1 ) D (2-10)
D (1 r ) 2 2t
V0 ( D ) D*
V ( D * ) (1 ) 0 (2-11)
D t
Où D * représente le montant optimal versé aux actionnaires, supposé une
fonction de l’horizon t.
D*
V ( D * ) (1 ) 0 (2-12)
t
59
Cette hypothèse simplificatrice s’avère peu réaliste pour plusieurs raisons. Tout d’abord cela
suppose que le dividende ainsi défini véhicule toute l’information future disponible sur les n
périodes. De plus, les dirigeants doivent réinvestir le cash-flow non distribué. Pour cela, ils
doivent disposer de suffisamment d’opportunités d’investissement. Enfin, pour que ce modèle
soit stable dans le temps, il est nécessaire que les différents taux (fiscal, d’actualisation et de
refinancement) soient constants dans le temps.
77
t D * 2 (t )
V ( D (t )) K (1 ) D (t )
* *
(2-13)
2 2t
D D D2
(1 K ) (1 ) K 1 / 2 2 (2-14)
t t 2t
(1 )( K 1) (1 ) ( K 1) K ( K 2)
A 1 (2-15)
( K 2) ( K 2) (1 ) 2 ( K 1) 2
78
60
Effectivement, d’après Lintner (1956), les dirigeants éprouvent une certaine réticence à
diminuer leur dividende. Cependant cette situation d’endettement ne peut être envisagée que
sur un horizon de court terme, alors que l’équilibre du modèle s’établit sur un horizon de long
terme.
61
Lorsque les dividendes signalés sont supérieurs au bénéfice effectivement généré.
79
62
Selon Bhattacharaya “We have developed our model in terms of one-period planning
horizon for shareholders. This somewhat unsatisfactory, for the following raisons. First, in
reality shareholder horizons are far longer than the time periods over which corporations can
change their dividend. Second, as consequence, the low response of V (D ) to D appear to be
unrealistic…” The Bell Journal of Economics (1979), p.267
63
Il faut dire que dans le développement de Bhattacharaya dividende et rachat sont supposé être des
substituts parfaits.
64
L’idée selon laquelle les dividendes nous informent sur les perspectives future de la firme.
80
Mais il faut dire , à notre sens, que malgré toutes les critiques formulées
à l’encontre du modèle de Bhattacharaya, ce modèle a tout le mérite d’être
le premier travail théorique traitant la politique de dividende dans le cadre
de la théorie de signalisation. De plus ce modèle a permis d’expliquer le
comportement de distribution des firmes même si cette pratique implique
un coût supplémentaire (fiscal ou d’illiquidité) comme il a permis de
présenter les concepts fondamentaux nécessaire aux équilibres de
signalisation.
65
En d’autres termes les modèles de signalisations par les dividendes ont le mérite d’apporter
un cadre théorique, malgré qu’il soit peu réaliste, de l’hypothèse du contenu informatif des
dividendes.
81
pénalité payée par les dirigeants dans le modèle de Kalay (1980) et l’impôt
supplémentaire payé dans le modèle de Bhattacharaya (1979). D’autres
modèles de signalisations ont essayé d’aborder la question en supposant
que le coût supporté à travers l’activité de signalisation est plutôt indirect.
Cette notion de coût direct et indirect étant importante dans la théorie des
signaux, le fait que la signalisation via le dividende soit coûteuse permet
en particulier de réduire le risque d’imitation. Plusieurs modèles de
signalisations par les dividendes avec coût indirect ont été développés.
Les plus connus sont ceux de Miller et Rock (1985) ; de John et Williams
(1985), d’Ambarish, John et Williams (1987) et plus récemment celui
d’Allen, Bernardo et Welch (2000).
Dans cette étude, Miller et Rock montrent que l’équilibre obtenu suppose
que la firme rejette des projets à valeur actuelle nette positive et c’est le
coût d’opportunité qui en découle qui constitue le coût de signalisation.
66
Les études empiriques réalisées par Watts (1973) et Gonedes (1978) sur des séries
temporelles de prévision de résultat montrent que les dividendes courants et passés ont un
certain pouvoir de prédiction sur les revenus courants de la firme. Ces conclusions ne trouvent
cependant l’unanimité sur le plan empirique et en particulier suite aux travaux ultérieurs de
Benartzi, Michaely et Thaler (1997) qui trouvent que les dividendes ne possèdent pas un
contenu informationnel sur les revenus futurs.
82
67
Les hypothèses sur lesquelles se base le modèle de Miller et Rock sont : absence d’impôts,
la vente après le signal est permise et un horizon de deux périodes.
68
De nombreux travaux empiriques ont cherché à mettre en évidence l’analyse de l’influence
de la décision d’investissement sur la politique de dividende. Selon Drhymes et Kurz (1967)
et Fama (1974) il n’existe pas de relation statistiquement significative entre les montants
investis et les montants distribués. Smirlock et Marshall (1983) sur la base d’une étude réalisée
sur 194 firmes américaine et pendant la période 1958-1977 ont confirmé les résultats de Fama,
McCabe (1983) trouvent par contre une corrélation négative entre le dividende et
l’investissement.
83
X 1 B1 I 1 D1 69 (2-16)
Avec :
- B1 : correspond aux sources de financement externes de l’entreprise
disponible en t1
~
X 1 F ( I 0 ) ~1 (2-17)
De la même façon :
~
X 2 F(I1 ) ~2 (2-18)
Avec :
E (~1 ) E (~2 ) 0 Et E ( 2 / 1 ) 1 (2-19)
69
Selon Miller et Rock le bénéfice déclaré en fin de période à la valeur des fonds investis
~
augmenté d’un terme d’erreur. De la sorte que X 1 F ( I 0 ) 1
70
La fonction d’investissement/production doit respecter certaines caractéristiquement :
F ( I ) 0 ; F (0) 0 ; F 0 ; F 0
84
1
V1 D1 F ( I1 ) 1 B1
1 i
(2-20)
1
D1 B1 F ( I1 ) 1
1 i
71
Le coefficient est un cœfficient d’inertie qui vaut 0 si l’élément aléatoire de la première
période n’est que transitoire, il est égal à 1 si cet élément est permanent. Ce coefficient peut
prendre n’importe quelle valeur supérieur à 1, inférieur à zéro ou comprise entre 1 et 0.
72 Cela est possible car Miller et Rock supposent que l’annonce de dividende est corrélée
85
d X 1 , I 1 , D1 I 0 , 1 , I 1 , D1 (2-21)
m I 0 , D1 (2-22)
1
V1d D1 F ( I 1 ) 1 (2-23)
1 i
Alors que, les investisseurs qui n’ont pas la totalité de l’information, pour
eux la valeur de la firme sera exprimée comme suit :
V1m D1
1
1 i
E1m ( F ( I 1 ) ~1 / m (2-24)
73
Miller et Rock (1985) supposent qu’il y a asymétrie d’information par ce que les dirigeants
connaissent le montant des investissements réalisés en début de période, des bénéfices et des
investissements réalisés en fin de période alors que les investisseurs ne connaissent que le
montant des dividendes et des financements externes en fin de période.
86
respecte cet objectif doit être proportionnel à la part des intérêts de chaque
groupe d’actionnaire :
(2-25)
k D1
1
E1m ( F ( I ) ~1 ) m (1 k ) D1
1
F ( I 1 ) 1
1 i 1 i
V d
X ( D), D X ( D) k V X ( D), D (1 k ) V ( X , D) 0
d d
k (2-28)
X D D
87
V d
( X , D ) X ( D ) 0 (2-29)
DX
88
L’idée qu’un changement des dividendes lui est associé une modification
des rendements des titres a été largement étudiée sur le plan théorique.
Cette idée, qui supporte l’existence d’un certain contenu informatif des
dividendes, a été soutenue en 1961 même par les tenants de la thèse de
neutralité Modigliani et Miller qui, sans pour autant rejeter leur thèse de
neutralité, supposent que la variation observée au niveau des cours
boursier lors de l’annonce d’une variation des dividendes est
essentiellement due à un certain contenu informatif mais non pas aux
dividendes en tant que flux de liquidités.
Sur le plan empirique, plusieurs travaux ont été développés pour tester
cette hypothèse du contenu informatif des dividendes préconisée par les
modèles théoriques. La plupart de ces travaux empiriques, et comme le
souligne Allen et Michaely (2003), ont essayé de tester les implications
suivantes :
90
74
L’aspect méthodologique des tests empiriques est emprunté des travaux d’Albouy et
Dumontier (1992).
91
92
Formellement on a :
93
i E ( Rmt ) R f ].
94
D’après les résultats trouvés, il s’avère que les rendements anormaux sont
observés seulement avant la distribution mais non pas après Ce résultat
semble indiquer que la distribution peut être la principale cause des
rendements anormaux observés.
Fama et al. (1969) ont interprété l’effet dû à la division des titres comme
étant un message permettant de renseigner sur les changements des cash-
flows anticipés par la firme. Leur fondement est que la distribution des
bénéfices peut être interprétée comme un message sur une augmentation
probable du cours des titres, chose qui implique que les dirigeants des
firmes sont en mesures de maintenir d’une façon permanente un niveau
des cash-flows élevé.
Pour tester davantage cette hypothèse, l’échantillon choisi par Fama et al.
(1969) a été subdivisé en deux catégories de firmes : (i) celles qui font
augmenter leurs niveaux de dividendes dans la période qui suit la division
des titres et, (ii) celles qui fixent un faible taux de distribution .Le résultat
trouvé montrent que le cours des titres face à l’annonce d’une
augmentation des dividendes s’apprécie considérablement juste après la
période de distribution. Ce résultat affirme l’hypothèse que la décision
d’une distribution est interprétée par le marché comme un certain message
renseignant sur l’augmentation du niveau des dividendes. Les rendements
anormaux et de signes positifs observés suite à l’annonce reflète un certain
ajustement des prix qui aura lieu lorsque le marché est vraiment sûr de
l’augmentation du niveau des distributions. D’un autre côté, le rendement
moyen anormal observé suite à un faible taux de distribution décroît au
cours d’une période de l’année qui suit la distribution. Durant cette
période de temps les investisseurs s’aperçoivent que leurs anticipations
d’une augmentation du taux des dividendes ne se sont pas réalisées.
Lorsqu’on combine le résultat d’une augmentation et une diminution des
95
Pettit (1972) est l’un des premiers auteurs ayant étudié la réaction des
cours boursiers lors de l’annonce d’une distribution de dividende. Sur la
base d’une étude effectuée sur la période 1967-1969 portant sur plusieurs
variantes de distributions de profit (augmentation, suppression et
diminution) et en ayant recours au modèle de marché, Pettit (1972) arrive
à démonter qu’une performance anormale de l’ordre de -6.22% est
observée pour le cas d’une suppression ,de l’ordre de 2.02 % pour le cas
d’une augmentation et de -2.24% pour le cas d’une réduction.78 Ces
résultats trouvés par Pettit (1972) confirment l’idée que la variation des
dividendes est un signal favorable (une bonne nouvelle) et que la réduction
et l’omission sont plutôt considérées comme un signal défavorable
(mauvaise nouvelle).
Pettit (1976), dans une autre étude portant sur un échantillon de 634 firmes
étudiées pendant la période 1964-1968 et en se basant sur les travaux de
78
Pettit dans le cadre de son étude a essayé également de tester le contenu informationnel et
des bénéfices et des dividendes. D’après les résultats trouvés les bénéfices ne possèdent pas
un contenu informationnel significatif. Pettit conclue que l’information est beaucoup plus
véhiculée à travers la variation des dividendes que les bénéfices.
96
Watts (1973), a essayé de vérifier les résultats déjà trouvés dans son étude
précédente mais en plus de vérifier le contenu informationnel des
bénéfices et des dividendes anticipés. Le modèle empirique développé par
Pettit est de la forme :
Dt Dt Dt 1 1 Dt 1 2 E t 3 E t 1 t (2-32)
79
Selon Pettit “Dividend announcement, when forthcoming, may convey significantly more
information implicit in an earnings announcement” The Journal of business (1972), Vol 27,
.p1002.
97
Aharony et Swary (1980) ont essayé également de tenir compte des effets
d’annonces concomitantes des bénéfices et des dividendes. En observant
le cas où il y a eu lieu une annonce d’augmentation et des dividendes et
des bénéfices tout en envisagent les deux cas en particulier, le cas où le
bénéfice est annoncé avant le dividende et le cas opposé. A partir des
résultats trouvés, les auteurs en concluent que l’annonce d’une
augmentation des dividendes fait évoluer positivement les cours boursiers
que ce soit l’annonce des dividendes est effectuée avant celle des
bénéfices ou après
80
Selon les termes d’Aharony et Swary “ These findings of capital market reaction to dividend
announcement strongly support the information content of the dividend hypothesis, namely
that changes in quarterly cash dividends do provide information about changes in
management’s assessment of future prospects of the firm” The Journal of Finance (1980) Vol
35, p .8.
81
Les hausses et les baisses inattendues sont déterminées à partir de la différence entre les
dividendes distribués et ceux attendus par les analystes financiers.
98
82Selon Kane, Lee Marcus “We found that unexpected dividend and earning announcements
appear in and themselves to be able to induce abnormal stock returns” The Journal of Finance
(1984), Vol 39, p. 1098.
99
Dans une autre étude, largement inspirée de celle de Fama et al., (1969),
Grinbatt et Titman (1984) se sont basés sur des données journalières et ont
observé le rendement des investisseurs aussi bien à la date de l’annonce
de distribution des dividendes que durant la période précédente. Ces
auteurs ont examiné un échantillon particulier où il n’y a pas d’autres
types d’annonces effectuées dans la période des trois jours autour de la
date d’annonce et ont choisi des firmes pour lesquelles une décision de
distribution n’a pas été prononcée depuis trois années. Pour cet échantillon
composé de 125 titres, les auteurs observent une relation statistiquement
significative et de l’ordre de 3.44 % autour de la date d’annonce. Ce
résultat a été interprété par Grinbatt et Titman comme étant un signal
favorable renseignant sur les cash-flows futurs de la firme.
100
83
Selon Michaely, Thaler et Womack “Over, the results show that the market reaction to
dividend change is significantly related to the magnitude of the change ( p. 593)….the long
term reaction to omission announcement is greater than to initiation announcement ( p. 606) ”
The Journal of Finance ( 1995), Vol 50.
101
Selon Elfakhani, l’annonce des dividendes peut être ambiguë et non claire
et n’a pas un pouvoir de signalisation important, si tel est le cas cela
explique le rôle limité du dividende en tant que signal. Mais si le dividende
joue pleinement son rôle en tant que signal, la réponse des cours des
actions face à une annonce de dividende devrait être déterminée
essentiellement par trois facteurs : le contenu non anticipé du changement
84Elfakhani suppose que la quasi-totalité de l’information est transmise durant la première phase
à travers le bilan.
102
Pour vérifier chacun des rôles que peut jouer le dividende en tant que
signal, Elfakhani et sur la base d’un ensemble d’hypothèses88 et en
adoptant la méthodologie des études d’événements, a essayé de tester les
deux phases de transmissions de l’information et son impact sur la valeur
des cours boursiers.
D’après les résultats trouvés, il ressort que parmi les trois rôles attachés
au dividende (confirmatoire, de clarification ou ambigu), le rôle de
85
Il peut s’agir d’une bonne, mauvaise information comme il peut s’agir d’une information
non claire.
86
Il peut s’agit d’un changement positif ou négatif.
87
Il peut s’agir d’une confirmation, infirmation, clarification ou autres.
88
Notamment l’existence d’une asymétrie d’information, un marché efficient sous la forme
semi-forte et que les rendements des titres sont supposés être indépendants et stationnaires.
103
89
Selon Dewenter et Warter “Due to the institutional differences in the structure of corporate
ownership and the nature of corporate group interaction, we assume that Japanese firms are
subject to less information asymmetry and fewer agency conflict than U.S. firms” The Journal
of Finance (1998), Vol 53 ,p 902.
105
90
Michaely et al. (1999) ont avancé l’hypothèse de maturité qui suppose que les dividendes
véhiculent une information concernant le changement de la phase où évolue la firme (d’une
phase de croissance à une phase de maturité). Ils considèrent que l’accroissement du niveau
des dividendes est indicateur que la firme a atteint un état de maturité.
106
107
Ainsi sur le plan théorique, cette idée d’un contenu informationnel des
dividendes revient essentiellement à Lintner (1956) qui suppose que les
firmes augmentent leur taux de distribution seulement lorsque les
dirigeants de l’entreprise estiment une certaine augmentation des
bénéfices prévisionnels. Les tenants de la thèse de neutralité, Modigliani
et Miller (1961), suggèrent implicitement que les dividendes peuvent
véhiculer une certaine information en ce qui concerne la valeur future des
cash-flows mais cela n’est possible que lorsque les marchés financiers
sont incomplets. Bhattacharaya (1979), Miller et Rock (1985), John et
williams (1985) dans leurs modèles d’asymétrie d’information, trouvent
également que les dividendes peuvent signaler sur la valeur future des
profits.
108
E i ,t 1 i 1 E i ,t 2 ,i E i ,t 1 3,i Di ,t 4 Di ,t 1 it (2-33)
coefficients i 1 2 3 4
Ainsi et à partir des résultats trouvés, Watts démontre qu’il existe une
relation positive entre le revenu courant et le dividende courant, sauf que
cette relation n’est pas statistiquement significative.91 De ce résultat, il
ressort que même si une relation existe entre le dividende et le bénéfice
109
elle n’est pas très importante.92 Mais il faut noter également que si une
relation entre profit et dividende n’a pas été trouvée dans cette étude, les
résultats de cette même étude démontrent que le revenu anticipé dépend
étroitement du revenu courant.
92 Selon Watts “The preliminary test of the information hypothesis suggest that while the
relationship between current dividends and future earnings implied by the hypothesis might
exist, it probably is not very strong” The journal of business 1973 Vol 46 No 2, p 198.
93
Selon Watts “However, all of the tests also suggest that the average absolute size of the
future earning changes which might be conveyed by unexpected dividend changes is very
small” The journal of business (1973), Vol 46 No 2, p. 211.
110
E i , t Div i , 0 Div i ,0
1 2 I i,0 Dummy i , 0 it (2-34)
Pt , 1 Div i , 1 Div i , 1
E i , t Div i ,0 Div i , 0
1 2 I i,0 X it 1 Dummy i , 0 it (2-35)
Pt , 1 Div i , 1 Div i , 1
94
Selon Benartzi et al “consistent with the earlier finding of Watts ( 1973) , we are unable to
find any evidence to support the view that changes in dividends have information content about
future earning while there is a strong past and current link between earnings and dividend
changes, the predictive value of changes in dividends seems minimal. Indeed, the only strong
predictive power we can find is that dividend cuts reliably, signal an increase in future earning
…” The Journal of Finance (1997), p.1031.
111
Les tests ont été effectués sur 145 firmes de la bourse de New York ayant
les caractéristiques suivantes : elles ont connues une croissance de leurs
bénéfices annuels durant neufs années consécutives suivi d’une année de
baisse de leurs bénéfices annuels. L’année de décroissance des bénéfices
annuels (années 0) représente l’année de transition d’une période de
croissance positive à une période de croissance nulle98. De Angelo et al.
se sont intéressés particulièrement à la politique de dividende à l’année
de référence (année 0) car à ce moment de diminution des bénéfices
annuels les investisseurs devraient s’intéresser davantage aux prévisions
des gestionnaires de l’entreprise sur les opportunités de croissances.
95
Les investisseurs autres que les gestionnaires de l’entreprise.
96
En effet, selon cette hypothèse le dividende est principalement utilisé pour signaler soit, les
prévisions des bénéfices futurs, soit des opportunités de croissances.
97
Les auteurs l’appellent l’année 0.
98
Tester l’effet de signalement à l’année 0 est ce qui différencie principalement cette étude
des autres études semblables notamment celles de Watts98 (1973) qui a examiné les variations
des dividendes dans un échantillon aléatoire de firmes et conclue que le montant des
dividendes est un faibles indicateur des bénéfices futures d’une entreprise. Contrairement à
l’étude de De Angelo, De Angelo et Skinner, Watts ne prend pas en compte dans ces tests le
moment où le versement de dividende a eu lieu.
112
0, (ii) le deuxième modèle vérifie si les dividendes sont utilisés par les
gestionnaires pour se différencier et atteindre un équilibre séparateur99
alors que le troisième modèle (iii) teste l’effet de dividende sur le
rendement des titres à l’année de référence (l’année 0) dans une relation
de long terme.
Ainsi, dans cette étude de De Angelo et al. les firmes ont été divisées en
trois catégories : celles qui augmentent les dividendes à l’année 0, celles
qui les diminuent et celle qui laissent constant le niveau des dividendes100.
Les résultats trouvés démontrent que la plupart des entreprises (soit 99
entreprises) ont augmenté leur dividendes à l’années de référence (année
0) ce qui laisse supposer que les gestionnaires ne voient pas cette année
de référence comme étant un bon moment stratégique pour diminuer les
dividendes, une baisse pourrait diminuer le prix des actions.
Sur les 99 firmes de l’étude qui ont augmenté leurs dividendes à l’année
0, 67 firmes les augmentent de plus ou autant que l’année précédente. Les
gestionnaires de ces compagnies malgré une baisse des bénéfices
semblent au moins aussi confiant des perspectives de leurs compagnies à
l’année 0 qu’à l’année -1.
99
L’équilibre séparateur est atteint lorsque les gestionnaires d’une entreprise ayant de bonnes
perspectives de croissances versent davantage de dividendes pour se différencier d’une autre
entreprise dans la même situation ayant de moins bonnes perspectives. Il serait trop cher pour
l’entreprise ayant de moins bonnes perspectives de croissance d’augmenter le versement de
dividendes.
100
Les résultats de l’étude démontrent que 99 firmes augmentent leurs dividendes à l’année 0,
44 firmes les laissent inchangées et seulement 2 firmes les diminuent.
113
Quatre régressions ont été effectuées dont la variable dépendante est les
bénéfices anormaux alors que les variables explicatives sont les bénéfices
de l’année 0 et de l’année -1 en plus de quatre des variables dummy :
101 Le modèle de la marche aléatoire consiste dans ce contexte à soustraire des bénéfices réalisé
des années 1, 2 et 3 les bénéfices anticipé. Les bénéfices anticipés étant les bénéfices réalisés
à l’année 0. Si cette soustraction est positive alors le signalement des dividendes est positif et
les dividendes annoncent réellement une hausse des bénéfices futurs.
102
Le modèle d’ajustement à la croissance consiste dans ce contexte à soustraire des bénéfices
réalisés des années 1, 2 et 3 les bénéfices de l’année 0 ajustés au taux de croissance des années
-1 et -5.
114
Pour tester encore une fois si les dividendes sont un bon outil de
signalisation, De Angelo et al., ont refait les régressions précédentes
seulement que, les bénéfices anormaux sont calculés avec l’année 1
comme année de référence ou de base103. Dans cette régressions, les
103
Bénéfice anormaux = bénéfice de l’année 2 et 3 – bénéfices de l’année 1
115
auteurs ont comparé les bénéfices anormaux des firmes ayant augmenté
leur dividende à l’année 0 et à l’année 1 avec les bénéfices anormaux de
l’ensemble des firmes avec les bénéfices anormaux des firmes n’ayant pas
augmenté leurs dividendes ni à l’année 0 ni à l’année 1. A partir des
résultats, il ressort qu’aucune différence significative n’a été trouvée. Les
auteurs en concluent que l’augmentation des dividendes ne fournit
aucune information à propos des bénéfices futurs.104 Pour tester l’impact
des dividendes sur le cours des titres105 , De Angelo et al., ont subdivisé
l’horizon en deux parties un horizon de court terme (le jour de l’annonce
de l’augmentation des dividendes) et autre de long terme.
Sur le court terme les titres associés avec une hausse des dividendes ont
un meilleur rendement. En effet, un rendement anormal faible est de signe
positif a été trouvé (0.66% à l’année 0 et 0.55% à l’année 1)
Sur le long terme, il ressort que les firmes qui ont augmenté leur
dividende à l’année 0 ont des rendements cumulés moins négatifs que
celles qui ne les ont pas augmentés (-10.17% contre -22.03%).
104
Ces résultats sont d’ailleurs similaires à ceux de Benartzi et al. (1997).
105
La variation du prix des actions est calculée par le rendement anormal qui est égal au
rendement de l’action au moment de l’annonce moins le rendement de l’indice boursier.
116
Les explications qui ont été avancés par De Angel et al. Pour motiver ces
résultats décevant rentrent dans le cadre de la discussion des hypothèses
de recherche qui ont été avancées dans le cadre de cette étude et
notamment que l’hypothèse qui stipule que les bénéfices actuels
contiennent assez d’information pour prédire les bénéfices futurs qui se
trouve rejeté. En effet selon De Angelo et al., il est possible que le signal
venant des dividendes ne soit pas d’une grande aide pour prévoir les
bénéfices futurs puisque l’information des bénéfices actuels est suffisante
à cette prévision
106 La plupart des travaux antérieurs [Aharony et Swary (1980), Asquith et Mullins (1983),
Pettit (1972)] ont essayé d’étudier la relation entre le changement du niveau des dividendes et
la profitabilité future supposent que les profits sont distribués selon une relation aléatoire
augmenté d’un terme additionnel. Ils calculent la profitabilité non anticipée comme étant la
différence entre le changement de profit déjà réalisé diminué de la valeur estimée du terme
additionnel. Par contre Nissim et Ziv ont subdivisé le profit en deux parties, le profit “normal”
et le profit anormal qui est définie comme étant la différence entre le total du bénéfice réalisé
et le profit normal. Concernant l’impact de toute information, elle sera répercuter sur la partie
du bénéfice anormal, de ce fait Nissim et Ziv considèrent que le profit anormal est une mesure
alternative de la profitabilité.
117
changement des profits pour les deux années qui suivent le changement
du dividende.
De cette manière, Nissim et Ziv ont identifié toute modification qui peut
être considérée comme étant un événement (augmentation, diminution ou
aucune variation) et ce, pour la période qui s’étale de 1963 à 1997.
Les résultats des estimations par la méthode des MCO trouvés par Nissim
et Ziv confirment celle de Benartzi et al. En effet, le coefficient de la
108
On rappelle que Benartzi et al., trouvent que pour toute augmentation (diminution) du
dividende indique que le bénéfice de l’année en cours va être plus élevé (plus faible) que
l’année précédente. Toutefois pour les années suivantes, Benartzi et al ne trouvent aucune
relation statistiquement significative entrez le changement de dividende et le changement du
bénéfice.
118
109
Il est à noter que le modèle de Nissim et Ziv supposent implicitement que la variation du
bénéfice de l’année courante t est non reliée au niveau du bénéfice de l’année t 1 de ce fait
ce niveau du bénéfice peut servir comme un variable proxy pour le bénéfice non anticipé de
l’année t . Mais cette approximation, comme le note Nissim et Ziv n’est valable que pour des
bénéfices non déflaté. Alors que le modèle développé suppose que les bénéfices sont déflatés
par le niveau des prix tels que observé au début de l’année où il y a eu lieu un changement de
dividende ( P1 ).
119
Cette équation est estimée pour les années 1 et 2, le ratio ROEt 1 est mesuré
par le rapport [ E t 1 / Bt 1 ] entre le bénéfice de l’année t 1 ( Et 1 ) et la valeur
comptable des actions ( Bt 1 ).
Nissim et Ziv ont utilisé deux types de régressions, (i) la première est une
estimation par les MCO alors que, dans la deuxième (ii) les auteurs ont
essayé de tenir compte aussi bien de l’hétéroscédasticité que de
l’autocorrélation entre les variables et ce en précédant par la méthode telle
que préconisée Fama et MacBteh (1973).
Les résultats trouvés par Nissim et Ziv montrent que pour les années t 1
et t 2 , le coefficient de la variable traduisant la variation des dividendes
( 1 ) est de signe positif et il est statistiquement significatif et que le
coefficient de la variable rendement des capitaux propres ( 2 ) est
également statistiquement significatif mais il est de signe négatif. Ces
résultats indiquent que la variation des dividendes possède un certain
contenu informatif sur les bénéfices futurs pour les deux années qui
suivent l’année où il y a lieu un changement du niveau des dividendes.
120
− / = + ! × #∆ % + & #'
+ ( − / + ) (2-38)
Ce modèle est estimé pour les années 1 et 2, sachant que les variables DPC
et DNC sont des variables dummy qui prennent la valeur 1 pour le cas
d’une augmentation (diminution) de dividende et la valeur zéro autrement.
Nissim et Ziv ont essayé d’élargir leur étude en examinant la relation entre
le changement de dividende et le niveau de profit pour les cinq années qui
suivent l’année où il y a eu lieu un changement du dividende. Pour cela
les auteurs ont utilisé deux autres mesures alternatives du profit : le
bénéfice normal et le bénéfice anormal. Le bénéfice normal mesure le
rendement attribué à chaque action alors que le rendement anormal est
mesuré par la différence entre le bénéfice normal et le rendement requis
par les actionnaires étant donné un coût de capital connu.
Alors que le modèle testé pour le cas d’un profit anormal est le suivant :
Ces deux modèles ont été estimés pour les années, t 1,2,...,5 , et sachant
que t désigne l’année où il y a eu lieu un changement de dividende et
DIV0 désigne le changement de dividende.
110Selon Nissim et Ziv “ We document that, after controlling the expected change in future
earnings, dividend changes are positively related to earning changes of two years following
the dividend change. We also show that dividend changes are positively related to the level of
future profitability … the findings are not symmetric for dividend increases and decreases. For
full sample, dividend increases are associated with future profitability for at least four years
after the dividend change, while dividend decreases are not related to future profitability after
controlling for current and expected profitability” The Journal of finance (2001), Vol 56, p.
2131.
123
Dans une autre étude, Fukuda (2000), sur le contexte japonais et sur la
base d’un échantillon 223 entreprises, a testé l’hypothèse de signalisation
par les dividendes et la relation entre annonce de dividende et valeur
actuelle et future des cours boursiers. Les résultats trouvés montrent que
le coefficient des changements de dividende est positif mais il n’est pas
statistiquement significatif, les auteurs en concluent à partir de ce résultat
que l’hypothèse de signalisation par les dividendes n’est pas vérifiable sur
le contexte japonais.
124
111 Dans le cadre de la terminologie de Beaver (1968) celle que nous allons adoptés
ultérieurement, la rentabilité moyenne est équivalente à la réaction moyenne des cours autour
de la date d’annonce de l’information.
112
Appelée également la méthode des résidus moyens cumulées ou la méthode CAR
(Cumulated Average Residuals)
113 Ball et Brown (1969) ont analysé dans leur étude intitulée “An empirical evaluation of
accounting income numbers”, par le biais d’un modèle économétrique permettant d’évaluer
les anticipations des investisseurs quant aux bénéfices futurs des entreprises, la réaction des
cours boursiers à l’annonce des résultats annuels de 261 sociétés américaines, sur une période
de 20ans allant de 1946 à 1966. Les résultats de cette étude montrent qu’en moyenne le marché
a correctement anticipé l’évolution des résultats des entreprises avant leur publication. Ainsi,
les sociétés qui ont publié des résultats décevant ont vu leur cours baisser des mois avant la
publication, alors que le cours de bourse des sociétés qui ont publié des résultats supérieurs
aux prévisions s’est apprécié avant la publication.
114
L’étude de Fama, Fisher, Jensen et Roll (1969) a porté sur 940 annonces des distributions
d’actions gratuites effectuées par 622 entreprises américaines sur la période 1927-1959.
L’hypothèse de ces auteurs et qu’une division d’action, stock splits, peut être considérée
comme un bonne nouvelle puisqu’elle peut être annonciatrice d’une future augmentation de
dividende annuel et des bénéfices futurs, c'est-à-dire que l’opération permet d’émettre un
signal positif. Le résultat de cette étude confirme l’hypothèse de l’efficience des marchés sous
la forme semi forte du moment qu’aucun comportent significatif des résidus moyens cumulés
n’a été recensé après la date de distribution.
126
115
Il faut noter que si un marché efficient suppose implicitement l’existence d’un marché
parfait ou idéale, les deux notions ne s’identifient pas. En effet un marché est considéré
comme étant parfaitement efficient s'il est simultanément efficient au niveau allocationnel,
opérationnel et également au niveau informationnel. Bien que ces trois composantes de
l'efficience parfaite du marché sont liées, on supposera que les marchés financiers sont
efficients au niveau allocationnel et au niveau opérationnel et on s'attachera dans ce qui suit
à étudier si ces marchés sont efficients au niveau informationnel, et malgré que l'efficience
informationnelle est une composante de l'efficience du marché, on traitera le terme efficience
informationnelle et efficience du marché de façon interchangeable quant à la notion d’un
marché parfait , c’est un notion plus générale qui suppose que :
1- Les marchés sont sans friction : c'est à dire qu'il y a absence de taxes et de coût de
transaction, tous les actifs sont parfaitement divisibles et commercialisables et il n'y a aucune
contrainte réglementaire.
2- Il y a une concurrence parfaite dans les marchés de production , c'est à dire que tous les
producteurs offrent des biens et des services au coût moyen minimum ,et une concurrence sur
les marchés financiers, c'est à dire que tous les participants sont "price takers".
3- Les marchés sont caractérisés par une efficience informationnelle, c’est à dire que
l'information n’est pas coûteuse et elle est reçue simultanément par tous les individus.
4- Tous les individus ont anticipé rationnellement l'utilité maximale.
127
prix futur dépend uniquement des informations à venir delà sorte que
toute nouvelle information conduit à un ajustement du cours.
Pour tester la forme faible, qui suppose que tous les titres reflètent ce que
l’on pourrait déduire de leur historique, deux types de tests ont été
effectués : les tests vérifiant l’indépendance des variations successives des
cours boursiers et les tests vérifiant dans quelles mesures les méthodes
d’analyses techniques fondées sur l’évolution des cours passés permettent
aux investisseurs d’obtenir des résultats supérieurs à ceux qui résulteraient
d’une stratégie naïve d’investissement.
Pour tester cette forme faible d’efficience, Plusieurs études ont été
avancées citons celles de Schiller (1984), Fama et French (1988),
Campbell et Schiller (1988). La plupart de ces études corroborent la thèse
selon laquelle il n’est guère possible d’utiliser avec profit les informations
contenues dans les séquences des cours passés.117
116 On rappelle que Fama distingue trois formes d’efficiences des marchés financiers. D’abord,
la forme faible qui suppose que toute l’information passée sur les titres est incorporée dans les
prix, un investisseur ne peut anticiper avec profit les prix boursiers futurs en utilisant la
séquence des cours passés. Ensuite la forme semi- forte qui suppose que toute l’information
publique (passée et présente) est reflétée dans les prix, n’engendrant aucun rendement anormal
lors de la divulgation de nouvelles sur les titres. Et la forme forte de l’efficience des marchés
présuppose que toute l’information, même l’information non-publique est incorporée dans les
prix, ce qui entraîne l’absence de rendements anormaux pour les détenteurs d’informations
privilégiées (les initiées).
117
Ces travaux évoqués notamment celle de Fama (1965) ont montré que les coefficients de
corrélation calculés sur les cours successifs étaient très faibles et la plupart du temps non
significativement différents de zéro. Ce niveau d’auto corrélation faible et non significatif
stipule qu’il n’est pas possible aux investisseurs de réaliser des profits supérieurs et que les
marchés financiers sont efficients selon la forme faible.
128
Les tests les plus connus sont ceux de Fama, Jensen et Roll (1969) pour
l’étude de la rentabilité anormale lors de la division d’action, celle
d’Asquith et Mullins (1983) pour le test de l’annonce d’une distribution
de dividendes annuel.
129
Pour le cas de la forme forte, c’est la forme la plus difficile à tester. Cette
dernière catégorie de l’efficience informationnelle concerne le problème
de l’information privée. La forme forte de la théorie de l’efficience prétend
que la connaissance d’informations confidentielles susceptibles d’affecter
la valeur d’un actif lorsqu’elles seront dévoilées, ne permettent pas à son
détenteur de réaliser un gain réel sur le marché. En d’autres termes, si le
marché est efficient au sens fort, la détention de l’information privilégiée
ne permet aucun arbitrage sur le marché. Selon Fama (1991), les tests
portant à vérifier la forme forte de l’efficience se résument dans les
questions suivantes : existent-t-ils des investisseurs détenant une
information privée qui n’est pas reflétée dans les prix ? Dans l’affirmative,
peuvent-ils espérer de réaliser des profits anormaux, c’est à dire, de
réaliser des rentabilités supérieures à celle du marché ?118
118
Etant données que plusieurs les travaux effectués permettant de valider l’hypothèse de
l’efficience des marchés, on peut admettre que les marchés financiers sont efficients
notamment sous la forme faible et semi-forte et même si des imperfections existent et qui
donnent la possibilité de réaliser des rendements anormaux, ces rendements sont généralement
de court terme puisqu’un retour à la normale est rapidement opéré du fait de l’efficience des
marchés.
130
131
i. Choix de la norme :
Du moment que cette méthode suppose implicitement le choix d’un
modèle de référence pour pouvoir calculer les rentabilités anormales,
plusieurs normes sont utilisées en pratique :
Avec :
t t n
1
Ki
1 T
R
t t0
it
132
119
C’est à dire que l’indice de marché suppose que la constante du modèle de marché est
égale à 0 et le coefficient du risque systématique est égal à l’unité.
120
Le MEDAF suppose que i est égal à (1 i ) rf . On rappelle également que le modèle
de marché développé initialement par Markovitz et Lintner suppose qu’un actif financier
possède une double caractéristique , une certaine rentabilité et un certain niveau de risque lié
à la fluctuation des cours boursiers. En d’autres termes le modèle de marché établit une relation
linéaire entre la rentabilité d’un titre et celle du marché.
121
Le phénomène d’asynchronisme de données provient du fait que la cotation des titres ne se
fait pas à l’ouverture de la séance mais au fur et à mesure de son déroulement et donc, la
rentabilité de l’indice de marché et celle des titres ne correspondent pas au même ensemble
d’information. Ce phénomène d’asynchronisme entraîne un biais au niveau de l’estimation du
coefficient du risque systématique, le .
133
Approche directionnelle
Selon cette approche directionnelle, qui est d’ailleurs , adoptée par la
plupart des méthodes d’études d’événement, nous avons calculé le
rendement anormal de chaque entreprise( ou le volume de transaction
anormal) qui est lié à une annonce de distribution de dividende ou de
rachat d’actions , comme étant la différence entre son rendement observé
(le volume de transaction) et son rendement théorique, c'est-à-dire le
rendement qui aurait été celui de ce titre sur cette période si l’événement
122
Dans le cadre de l’étude de la pertinence du modèle de référence, Brown et Warner ont
effectué 250 simulations afin de constituer des portefeuilles de 50 titres.
134
Avec :
Rit Log (( Pit Pit 1 Dit ) / Pit 1 ) 124
123 Il faut préciser que les formules que nous développons sont exprimées en terme de prix (ou
cours), la même méthodologie a été adoptée dans le cadre de notre étude de thèse sur le volume
de transaction sauf qu’au lieu d’utiliser les cours boursiers on utilisera le volume de transaction
observé.
124 L’utilisation de la forme logarithmique permet d’avoir une certaine homogénéisation des
données.
125
Le choix du modèle de marché comme modèle de référence s’expliquer par la disponibilité
de l’information et la simplicité de la méthode. Mais s’il faut noter que d’autres modèles de
références peuvent être utilisés pour le calcul de la rentabilité anormale autour de la date
d’annonce. De plus certains auteurs, notamment Hubber (1993), préconise de ne pas prendre
en compte tous les titres du marché mais de sélectionner un portefeuille en fonction du risque,
du secteur d’activité ou d’autres critères. L’écueil à éviter est la construction d’un portefeuille
trop lié au titre à comparer (de taille trop peu importante ou touché par l’événement étudié par
exemple)
135
126
Il faut noter également que la plupart des entreprises tunisiennes cotées procèdent à la
publication de deux états de résultats publiés à des dates relativement éloignés, un état
provisoire et un état définitif. Les deux états financiers se rapprochent énormément en termes
de contenu. Le problème quel est l’état de résultat de référence à choisir. Normalement c’est
l’état définitif, mais pour notre cas et pour éviter tous les problèmes qui peuvent y avoir entre
annonce simultanée de résultats et de dividende. Nous avons supposé que l’état qui véhicule
le plus d’information est celui publié initialement, c’est-à-dire l’état de résultat provisoire.
L’annonce de dividende par la suite vient confirmer le résultat réalisé par l’entreprise et donc
disposera d éventuellement d’un autre contenu informatif.
On a retenu ainsi comme date d’annonce, la date de l’assemblée générale ordinaire (AGO)
telle que publiée par le bulletin officiel de la BVMT. Cette date, malgré qu’elle peut ne pas
correspondre réellement à la vraie date d’annonce de distribution ou de rachat, est supposée
être comme étant normalement la date à laquelle les investisseurs prennent connaissance de
l’information et donc qu’ils arrivent à l’intégrer dans leurs stratégies
127
Pour le cas de notre étude effectuée sur le marché financier tunisien , le rendement anormal
est calculé selon une fenêtre d’estimation allant sur une période de 20 jours, soit un mois
environ ( L 20) avant et après la fenêtre d’événement, qui est égale à 5 jours de bourses (
c 5 ) autour de la date d’événement, ce qui est plus important que la normale, en raison des
possibilités de fuite d’information.
136
N
1
RAM t
N
RA
i 1
it (2-44)
t t2
RAMC t1 ;t2 RAM t (2-47)
t t1
137
RAMCt1 ;t2
T (2-48)
(t 2 t1 1) ( RAM )
Il faut préciser à ce niveau, que les tests statistiques que nous venons de
développer reposent sur l’hypothèse que les rentabilités anormales
suivent une loi normale, que leurs moyennes sont aussi distribuées selon
une loi normale et que les variances des rentabilités anormales sont
indépendantes, identiquement distribuées et suivent une loi normale.129 .
128
Il faut préciser à ce niveau, que les tests statistiques que nous venons de développer reposent
sur l’hypothèse que les rentabilités anormales suivent une loi normale, que leur moyenne sont
aussi distribués selon une loi normale et que les variances des rentabilités anormales sont
indépendantes, identiquement distribuée et suivent une loi normale.
Cette hypothèse de normalité peut ne pas être vérifiée pour notre étude.
129
Ce problème statistique a été notamment observé par Brown et Warner (1985) qui ont
observé que la distribution empirique des rentabilités s’écarte légèrement de la loi normale et
que cette distribution possède des queux épaisses et elle est légèrement décalée vers la droite,
ce qui donne un skewness différent de zéro et un kurtosis supérieur à trois.
138
Une réaction moyenne est calculée sur les N évènements pour chaque jour
(pour chaque t ) de la manière suivante :
1
RAMS t
N
( RP )
it (2-50)
139
RAMS t 1
T (2-51)
( RAMS )
130Le test de Student implique certaines hypothèses notamment une variance identique pour
tous les titres, une covariance nulle entre les titres qui du fait de leur irréalisme, soulèvent
plusieurs problèmes sur le plan empirique.
140
Conclusion
141
142
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145
POLITIQUE DE DIVIDENDE :
UNE EXPLICATION PAR LA
THÉORIE D’AGENCE
146
Introduction
Pour longtemps l’entreprise a été considérée comme une unité homogène
dont l’objectif fondamental est la maximisation de sa valeur sur le marché.
Toutefois, avec le développement de la théorie d’agence [Jensen et
Meckling (1976)] et plus récemment la théorie de la gouvernance, la
vision traditionnelle de la firme n’est plus acceptée. En effet, selon ces
nouvelles théories l’entreprise n’est plus considérée comme un acteur
individuel cherchant à maximiser sa fonction d’utilité à partir des critères
de décisions spécifiques, mais plutôt comme un organisme complexe
formé de plusieurs catégories de participants et dont les intérêts ne sont
pas toujours convergents.
via les apports récents de la théorie d’agence. Dans une première section,
on va présenter les notions de base de la théorie d’agence ainsi que les
principaux travaux théoriques ayant contribué à formaliser la
problématique de dividende sous l’ongle de cette théorie. Dans la
deuxième section on va présenter une synthèse des différentes hypothèses
d’agence développées sur le plan théorique ainsi que leurs principaux
tests empiriques. La troisième section sera consacrée au développement
d’un modèle à base de variable d’agence et les résultats des estimations
sur un échantillon d’entreprises Tunisiennes.
Cette nouvelle approche considère ainsi que l’entreprise est une fiction
légale où les conflits d’intérêts entre les diverses parties prenantes sont
résolus par l’établissement d’un réseau de relation contractuelle. Le
comportement de l’entreprise serait donc comparable à celui d’un marché
puisqu’il est la résultante d’un processus complexe d’équilibrage.
148
131
Il faut dire que Jensen, a étendu la notion de relation d’agence à toute forme de coopération,
sans qu’il y a ait nécessairement un mandant et un mandataire, de la sorte que le champ
d’application de la théorie d’agence soit plus élargie. Cette extension est reprise ultérieurement
par Williamson (1985) avec la théorie des coûts de transactions permettant d’élargir le cadre
d’analyse de la théorie d’agence et d’intégrer d’autres partenaires de la firme. Cette théorie
des coûts de transaction se distingue de la théorie de l'agence qui privilégie la notion de conflits
d'intérêts dans le sens qu’elle retient la transaction comme unité d'analyse et la spécificité des
actifs supports de la transaction, comme concept central (un actif est d'autant plus spécifique
que son redéploiement vers un autre usage entraîne une perte de valeur importante), elle
explique l'arbitrage entre dettes et capitaux propres par la spécificité des actifs à financer.
132
Ross (1977) affirme qu’une relation d’agence s’établit entre deux (ou plusieurs) parties
lorsqu’une de ces parties, désignée comme étant l’agent, agit soit de la part, soit représenté de
l’autre, désignée comme étant le principal, dans un domaine décisionnelle particulier.
Charreaux (1987) suppose également qu’une relation d’agence est essentielle pour mieux
appréhender le comportement des organisations.
149
133
Il faut noter que Jensen et Meckling ont émis plusieurs hypothèses notamment l’unicité du
dirigeant, la constante du salaire du dirigeant, l’absence de coût de surveillance, de
dédouanement et que la taille de la firme est supposée être constante.
150
Les relations d'agence telles que décrites par Jensen et Meckling, laissent
donc entrevoir à nouveaux les problèmes de risque moral, de sélection
adverse et d'opportunisme. En effet, les dirigeants qui ont la charge de la
gestion de l'entreprise disposent d'une information privilégiée sur son
fonctionnement. En outre, l'actionnaire ne dispose pas toujours des
compétences nécessaires lui permettant de savoir si une transaction sert
ses propres intérêts ou ceux des dirigeants. Il est alors possible au
gestionnaire d'adopter un comportement opportuniste en manipulant
l'information dont il a la gestion, ne communiquant que ce qui sert son
intérêt. L'opportunisme du gestionnaire peut le conduire à détourner pour
son profit personnel diminuant d'autant le profit résiduel du propriétaire.
Le principal devra donc mettre en place un système d'incitation et des
mécanismes de contrôle s'il désire limiter les pertes occasionnées par une
divergence d'intérêts. La mise en place de techniques de contrôle et
systèmes d'incitation pour assurer le bon déroulement des contrats va
engendrer des coûts d'agence. Ce genre de coûts d’agence ont été
répertoriés par Jensen en trois catégories :
151
iii. Les coûts résiduels : (Residual loss) ce sont les coûts d’opportunités des
deux types de coûts précédents. En effet, le mandant et le
mandataire ont des intérêts à s’entendre. Pour cela, et par le biais
des dépenses de contrôle et de dédouanement, ils cherchent à
rapprocher leur fonction d’utilité personnelle et à limiter le plus
possible la perte de la valeur induite par le comportement du
mandataire qui n’agira pas toujours aux mieux des intérêts des
mandants. Toutefois, cette perte ne peut pas être entièrement
annulée puisqu’à un certain moment le coût marginal du contrôle
excède son revenu marginal. Cette perte de valeur irréductible ou
résiduelle (Residual loss) représente la valeur de l’abandon de
contrôle. Elle représente la troisième composante des coûts
d’agence.
152
Rozeff part du raisonnement qui prévoit que chaque fois qu’un dirigeant
propriétaire décide de vendre une partie de ses détentions, des coûts
d’agence prennent naissance. En effet, il est possible que le dirigeant
propriétaire essaye d’augmenter sa propre richesse au détriment des
nouveaux actionnaires ce qui permet de donner naissance à des conflits
d’intérêts et donc, à un problème d’agence permettant de donner naissance
à des coûts d’agence.
154
Ainsi, selon Rozeff, dans le cas d’une entreprise dont les perspectives de
croissance sont élevées, les coûts de transactions s’élèvent avec le taux de
distribution du moment qu’elle est tenue de recourir à des sources de
financements externes pour ses besoins d’investissements. Par conséquent
l’optimum minimisant la somme des coûts d’agence et des coûts de
transactions à tendance à s’orienter vers le bas. Par contre, une firme
détenue principalement par des actionnaires non dirigeants supporte des
coûts d’agence plus importants si son taux de distribution est faible, chose
qui fait que le taux optimum de distribution sera orienté vers le haut. Ainsi,
à partir de ce raisonnement de Rozeff, si on se place dans le cas d’une
courbe de coûts de transaction identique pour deux firmes, l’entreprise qui
présentera le taux optimal de distribution le plus élevé sera celle dont les
coûts d’agence demeurent les plus importants.
Pour tester cette théorie ,qui sous-tend l’hypothèse que le versement des
dividendes constitue un moyen efficace pour réduire les coûts d’agence
liés à la structure de l’actionnariat, Rozeff (1982) a sélectionné un
135
Le modèle de Rozeff (1982) prend en considération uniquement les coûts d’agence des
fonds propres. Les coûts d’agence de la dette sont ignorés. L’arbitrage qui aura lieu s’établit
seulement entre les coûts d’agence des fonds propres et les coûts de transactions, ce qui signifie
que l’entreprise recourt au financement externe exclusivement par augmentation de capital.
155
136
L’hypothèse émise est que le taux de distribution de dividende est négativement lié à ces
deux taux de croissance car plus la croissance est forte, moins la firme sera tentée de distribuer
des dividendes.
137
Rozeff s’attend à ce que le taux de distribution des dividendes soit négativement relié au
pourcentage de capital interne.
156
A partir des résultats trouvés, il s’avère que toutes les variables introduites
au modèle sont statistiquement significatives et sont de signe négatif. Le
signe négatif associé à la variable croissance montre que, plus la
croissance est élevée, plus le recours à un financement externe s’avère
nécessaire. Alors, qu’une relation négative entre la variable qui mesure le
pourcentage du capital détenu par les insiders ( INS ) et le taux de
distribution, signifie que le versement des dividendes peut avoir un effet
régulateur sur la relation d’agence qui existe entre les parties prenante
dans la firme et delà, permet de minimiser les coûts d’agence qui en
découlent.
138 De ce résultat, on peut dire que les entreprises managériales à capital dispersé distribuent
une part plus importante de leurs bénéfices sous la forme de dividendes que les entreprises à
capital concentré (entrepreneuriale).
139
Selon Rozeff “The results of empirical test of the model are consistent with these
hypotheses. The dividend payout is a significantly negative function of the firm’s past and
expected future growth rate of sale, a significantly negative function of its beat coefficient, a
significantly negative function of the percentage of stock held by insiders, and a significantly
function of the firm’s number of common stockholders” The Journal of Financial Research
(1982), Vol 3, p. 258.
157
que le dirigeant n’est pas en train d’agir dans les intérêts des partenaires
de la firme et notamment les actionnaires.
Deux type de coûts sont envisagés dans l’étude d’Easterbrook : (i) les
coûts liés à la surveillance des actions du dirigent140 et, (ii) les coûts liés à
l’aversion pour le risque de cet agent.
140
Selon Easterbrook la surveillance étant d’autant plus difficile et plus coûteuse lorsque le
capital de la firme est dispersé.
158
141
Mais il faut dire que cette diversification et l’investissement dans des projets peu risqués
permet de générer un transfert de richesse des actionnaires vers les obligataires si le risque
financier devient inférieur à celui prévu dans la négociation du taux d’intérêt des emprunts,
d’où l’apparition des conflits d’intérêts entre dirigeants et actionnaires.
142
Easterbrook a proposé un exemple pour illustrer le rôle joué par la politique des dividendes
dans la réduction du niveau du risque. Cet exemple part du principe suivant : soit une entreprise
dont les dettes et les fonds propres sont identiques et égaux à 100 pour la période t. le ratio
(Dette/fonds propres) et alors égal à 1. Supposons que la firme dégage en période t+1, un
résultat net de 200. Si elle décide alors d’investir pour la période t+1 les 200, financé en totalité
par le résultat, le ratio devient (100/ (100+200)=1/3), les obligataires seront alors rémunérés
en fonction d’un risque plus élevé que ce dernier et ils bénéficient alors d’un transfert de
richesse au détriment des actionnaires. Par contre, si l’investissement de 200 peut être financé
pour moitié dettes (100) et moitié résultat (100), et donc avec une distribution simultanée de
100 sous la forme de dividendes, le ratio (dettes/fonds propres), serait égal à 1 et dans ce cas
aucun transfert de richesse des actionnaires vers les obligataires ne va avoir lieu.
159
143
Easterbrook reconnaît toutefois que sur le plan empirique il y a une difficulté de reconnaître
le moment de l’émission des nouvelles actions.
144
Selon Easterbrook: “if dividends contain agency costs, regular payouts are more valuable”
American Economic Review (1984), Vol 74, p. 657.
160
145
Selon Jensen “…Free cash-flow is cash flow in excess of that required to fund all projects
that have positive net present values when discounted at the relevant cost of capital” American
Economic Review (1986 ),p 325.
146
C'est-à-dire que les firmes qui disposent des flux de trésorerie nettement excédentaires et
en plus que leurs perspectives de croissances ne sont pas très importantes, risquent de voir
leurs fonds gaspillés dans des projets non rentables.
161
147
De cette logique, toute annonce de diminution des dividendes devrait être perçue comme
une augmentation des fonds à la disposition des dirigeants susceptibles d’être gaspillés dans
des projets non rentables.
162
Selon la théorie du free cash-flow telle que développée par Jensen (1986),
les dirigeants préfèrent retenir les ressources de la firme sous leur contrôle
au lieu de distribuer le dividende. Dans ce sens Eckbo et Verma (1994)
argumentent que les actionnaires institutionnels préfèrent que les cash-
flows disponibles soient distribués sous forme de dividende dans le but de
réduire les coûts d’agence de ces fonds discrétionnaires. En effet, par
l’exercice de leur droit de vote, les actionnaires obligent les dirigeants à
distribuer le dividende.
163
148 Ce coût correspond aux efforts déployés pour chaque partie pour forcer les joueurs à trouver
un compromis sans vote.
149
Cette hypothèse coïncide avec la théorie de free cash-flow selon laquelle les actionnaires
externes préfèrent le versement des liquidités excédentaires afin de réduire le risque de free
cash-flow.
150
On rappelle que le modèle de signalisation développé par Allen Bernardo et Welch (2000)
suppose que la firme distribue des dividendes dans le but d’être reconnue par les investisseurs
sur le marché et en particulier les investisseurs institutionnels.
151
Dividende ou rachat d’action du moment que les deux variables sont supposés être, selon
Allen Bernardo et Welch des substituts parfaits.
164
Allen Bernardo et Welch après avoir développé leur modèle théorique, ont
proposé les implications pratiques de ce modèle sur le comportement de
la firme en matière de distribution de dividende. Parmi ces implications,
165
152
Selon Allen Bernardo et Welch “Firms with more severe agency or inside problems are
more likely to pay dividends in order to control them. Firms experiencing increases ( decreases
) in agency or information problems are more likely to increase ( decrease) their dividends”
The Journal of Finance (2000) ,Vol 55, No 6, p.2519
166
153
L’étude de Lang et Litzenberger vise à distinguer empiriquement deux hypothèses
alternatives : l’hypothèse de signalisation et l’hypothèse de surinvestissement en utilisant le Q
de Tobin comme critère de distinction entre les firmes exposé au risque de surinvestissement.
154
Selon Lang et Litzenberger, le Q de Tobin calculé est le rapport entre la valeur de marché
de la firme et la valeur de remplacement de ses actifs. Pour un ratio de Tobin supérieur à 1 la
firme est supposée pratiquée une politique d’investissement optimal par contre si le Q de Tobin
est inférieur à l’unité la firme est supposée être dans une situation de surinvestissement.
L’échantillon utilisé par Lang et Litzenberger, comporte deux type de firmes : les firmes à de
free cash-flow et les firmes a politique d’investissement optimale.
155
L’échantillon des firmes à Q> 1 comporte 103 hausses et seulement 8 baisses de dividendes
alors que les firmes à Q < 1 ; 263 sont des hausses de dividende.
167
Pour pouvoir distinguer entre les deux hypothèses alternative : (i) celle de
surinvestissement et (ii) celle de signalisation, Lang et Litzenberger, ont
effectué un deuxième test qui porte sur la différence des rentabilités
moyennes des actions le jour de l’annonce d’une variation du dividende
entre les entreprises à risque de surinvestissement important (Q de Tobin
< 1) et les firmes qui adoptent un politique d’investissement optimale (Q
de Tobin > 1).
Pour le cas des firmes appartenant au deuxième groupe, que ce soit dans
le cas d’une hausse ou d’une baisse, la rentabilité moyenne en valeur
absolue est statistiquement significative au seuil de 5%, ce résultat confirme plutôt
l’hypothèse de surinvestissement.
156
L’hypothèse du contenu informatif des dividendes, prévoit que pour les firmes à risque de
free cash-flow important, une réaction plus forte des cours boursiers doit être observée à
l’annonce de baisse des dividendes qu’à l’annonce d’une hausse.
168
Tableau 3-2Significatif
(**) : Résultatsaudes estimations
seuil de 5% de Langsignificatif
(***) et Litzenberger (1989)
au seuil de 1%
Hausse des dividendes Baisse des dividendes
**
Firmes à risque de surinvestissement important (Q > 1) 0.3% -0.3%
Firmes à risque de surinvestissement faible (Q < 1) 0.8%*** -2.7%***
Différence ((Q < 1) - ( Q > 1 )) 0.5%*** -2.4%**
157
L’ampleur de la réaction des cours devrait être positivement reliée à la variation des
dividendes.
158
Dont le Q de Tobin est inférieur à l’unité.
169
des cours doit être observée pour les firmes à rendement en dividende
élevé (faible)159 .
Dans le but de vérifier, l’une de ces hypothèses, Denis et al., ont utilisé un
échantillon qui comporte 6777 variations significatives160 de dividendes
(5992 hausses et 785 baisses) pendant la période 1962-1988. Les tests
effectués portent sur la rentabilité anormale moyenne cumulée observée
sur les deux jours autour de la date d’annonce de dividende .Un premier
test, similaire à celui effectué par Lang et Litzenberger, a été effectué et
qui porte sur l’examen de la rentabilité anormale cumulée (en différence)
entre les firmes à risque de surinvestissement élevé (Q de Tobin > 1) et les
firmes à faible risque (Q de Tobin < 1). A partir des résultats trouvés (voir
tableau 3.3), il ressort que quel que soit le groupe de firme, la rentabilité
anormale moyenne cumulée (RAMC) est statistiquement significative au
seuil d’erreur de 1%. Lorsque l’annonce est une hausse de dividende, la
réaction du marché est nettement plus importante pour les firmes à faible
risque de free cash-flow (RAMC de 1.5% pour les firmes appartenant au
premier groupe contre 0.77% pour les firmes appartenant au deuxième
groupe). Ce résultat confirme l’hypothèse avancée par Jensen. Les
résultats trouvés prouvent également que les rentabilités anormales
observées lorsqu’il s’agit d’une annonce de baisse ne sont pas
statistiquement significatives entre les deux groupes de firmes, un résultat
qui contredit ceux trouvés par Lang et Litzenberger.
159
Cela s’explique par le fait que les entreprises à rendement en dividende faible attirent les
investisseurs ayant une grande aversion pour les dividendes en raison de leur forte imposition.
160
De plus de 10%
170
171
Avec :
RAMC : La rentabilité anormale cumulée observée sur deux jours autour
de la date d’annonce de dividende ;
CHNG : C’est le rapport entre la variation des dividendes par rapport à la
dernière distribution et la valeur marché des actions deux jours
avant l’annonce ;
YLD : Le taux de rendement en dividende161 ;
CFLOW : Les cash-flows de la période non distribués162
>1 et 0 autrement ;
Q CFLOW : C’est le produit de la variable QDUM et la variable CFLOW 163.
A partir des résultats trouvés, il ressort que les rentabilités anormales sont
positivement et significativement reliées aux variations et au taux de
rendement en dividendes lorsque l’annonce est une hausse164. Alors que,
lorsque l’annonce est une baisse, la rentabilité anormale est uniquement
liée au taux de variation de dividende.165 Ces résultats trouvés sont
161 C’est le rapport entre les derniers dividendes réguliers et la valeur de marché des actions
deux jours avant l’annonce.
162
La mesure du cash-flow utilisée dans cette étude est celle de Lehn et Poulsen (1989), qui
suppose que le cash-flow est le rapport entre le résultat d’exploitation avant dotations diminué
des intérêts d’emprunt et des dividendes et divisé par le total des actifs.
163
Le but de l’introduction de cette variable est de tester est ce que la rentabilité est reliée
positivement au cash-flow dégagé par la firme poursuivant une politique d’investissement
optimale ( Q < 1) et non reliée à cette variable pour les firmes exposées au risque de free cash-
flow.
164
Le cœfficient de la variable variation des dividendes a une valeur de 513,37 et il est
significatif au seuil de 1%, et celui du taux de rendement a une valeur de 129.73 et il significatif
au seuil de 1%.
165
Le cœfficient de la variable variation des dividendes a une valeur de 181,56 et il est
significatif au seuil de 1 %.
172
A côté de ces deux tests effectués, Denis et al. ont effectué un troisième
test visant à examiner les changements au niveau de la politique
d’investissement de la firme après la période d’annonce d’une variation
significative de dividende .L’hypothèse à tester est celle de
surinvestissement, qui prévoit implicitement que l’annonce d’une
variation du dividende pour les firmes exposées à un risque de free cash-
flow devraient connaître, des rentabilités anormales positives à la suite
d’une augmentation des dividendes , cela est due au fait que
l’investissement permet de faire diminuer les fonds discrétionnaires à la
disposition des dirigeants .
173
Les résultats trouvés indiquent également que les firmes à risque de free
cash-flow faible (Q < 1) augmentent (diminuent) leurs dépenses
d’investissement à la suite d’une hausse (baisse) de dividende. Ce résultat
est tout à fait contradictoire avec l’hypothèse de surinvestissement qui
suppose que les dépenses de la firme en matière d’investissement
devraient être liées à la variation des dividendes (hausse ou baisse).
A l’issu de tous les résultats trouvés, Denis al., concluent que leur test,
s’ils permettent de valider l’hypothèse de signalisation et l’effet clientèle,
ils ne permettent pas de valider l’hypothèse de surinvestissement166 .
166 Selon Denis et al. “Our tests cannot reject the hypothesis than dividend change
announcement convey some information about the investment policy of the firm….However
it seems clear that he overinvestment hypothesis is not the predominant explanation for the
incremental information content of dividends change announcements” The Journal of Finance
and Quantitative Analysis (1994), Vol 29 N 4 ,p. 586.
174
Pour essayer d’affiner davantage les résultats et de trancher pour l’une des
hypothèses avancées, Calvi Reveyron, a testé l’existence d’un lien entre
la réaction du marché et l’importance de la variation du dividende168.
175
Avec :
169
C’est le rapport entre la différence du dividende de l’année N et le dividende de l’année N-
1 et le cours boursier de l’action 11 jours avant l’annonce de dividende effectuée par la firme
i.
170
Ce résultat trouvé par Calvi Reveyron est similaire à celui de Denis et al. (1994).
171
C’est le ratio Q de Tobin.
176
Pour tester l’impact d’un autre paramètre qui justifie, selon Jensen (1986)
, la présence d’un risque de surinvestissement à savoir le niveau des flux
de liquidités excédentaire, ou des fonds discrétionnaires172, Calvi
Reveyron, a calculé la rentabilité anormale moyenne cumulée pour deux
catégories de firmes : les firmes ayant des flux discrétionnaires supérieurs
à la normale et les firmes ayant un niveau de flux discrétionnaires
inférieurs à la normale .Les résultats montrent que les investisseurs
réagissent significativement à l’annonce de hausse ou de baisse du
dividende pour les firmes qui présente un niveau de flux discrétionnaire
important. Ce résultat corrobore l’hypothèse de surinvestissement. De
plus, la réaction observée est positive en cas de hausse et négative en cas
de baisse. Mais il faut noter également qu’aucune réaction des cours
boursiers n’est observée lorsque le niveau des flux discrétionnaires est
faible.
172
Selon Calvi Reveyron, les flux discrétionnaires, sont calculées par la Capacité
d’autofinancement (CAF), majorée des produits de cession et normée par la valeur comptable
des actifs.
177
178
Avec :
CAR j : Est le rendement anormal moyen cumulé calculé sur une fenêtre
de [-20 ; +20] jours autour de la date d’annonce de dividende ;
RI j : Est une variable dummy qui prend la valeur 1 si la firme j donne un
droit “right offering”173 de se financer sur le marché chinois
UEXPDIV j et UEXPRESS j : Représentent respectivement les dividendes et
les bénéfices non anticipés.
Avec :
DIVAT j : Est une variable dummy qui est égale à 1 si la firme j distribue
des dividendes pendant l’année en cours et 0 autrement ;
ROA j : Le ratio de rentabilité des actifs de la firme j ;
PREDIV j : est une variable dummy qui est égale à 1 si la firme j a distribué
des dividendes au cours de l’année antérieure et la valeur zéro
autrement ;
FCF j : Les liquidités excédentaires de la firme j (une variable d’agence) ;
173
La règlementation chinoise prévoit que la seule manière pour une firme de se financer sur
le marché financier est d’avoir un droit “right offering”, ce droit est apprécié par le CSRC
(China Securities Regulation Committee) par la capacité bénéficiaire de la firme (notamment
par le ratio ROA) durant l’année de distribution.
179
Les résultats trouvés par Lie et Xiao montrent que le rendement anormal
moyen cumulé est statistiquement significatif pour les firmes dont les
dividendes non anticipés sont estimés différemment par les investisseurs.
Les résultats démontrent également qu’aucune réaction des investisseurs
n’est observée autour de la date d’annonce. Ce résultat trouvé fait que la
première hypothèse avancée (celle de signalisation) se trouve infirmée sur
le contexte chinois. Les résultats démontrent également que le coefficient
de la variable free cash-flow est non significatif. Lie et Xiao avancent que
l’hypothèse alternative n’est pas non plus apte à expliquer le
comportement des firmes chinoise qui reste influencée par la capacité
bénéficiaire de la firme durant l’exercice de distribution et l’exercice
précèdent.174
Un résultat similaire est trouvé sur le contexte tunisien à partir de nos investigations
174
empiriques.
180
Dans une autre étude Chkir et Adjouaed (2004), sur le contexte Canadien,
ont essayé à leur tour d’expliquer la réaction des cours boursiers lors de
l’annonce des dividendes et delà, de trancher soit pour l’hypothèse de
signalisation soit celle de l’agence176.
175
Cette forme de distribution est employée pour tester les hypothèses de signalisation et de
free cash-flow alors que l’hypothèse de liquidité est testée à travers la distribution de dividende
en action.
176
A côté de ces deux hypothèses, Chkir et Adjouaed ont essayé également de tester une autre
hypothèse, celle de l’attention “attention hypothesis”, selon cette hypothèse, l’annonce de
dividende contiendrait plus de surprise pour les firmes de petite taille que celle de grande taille.
181
modèle de marché. Alors que le deuxième test, (ii) consiste en une analyse
multivariée ayant pour but de tester l’impact de la structure de propriété
sur le contenu informationnel des dividendes.
Avec :
RAC : Le rendement anormal cumulé du jour 0 au jour 2 ;
182
Toutes les études déjà citées auparavant ont essayé pour expliquer le
comportement des cours boursiers d’avancer l’hypothèse de signalisation
et celle de l’agence. D’autres études ont essayé par contre de vérifier
chacune des hypothèses uniquement. Parmi les études qui ont proposé
uniquement l’hypothèse d’agence, on cite celle de Mollah, Keasey et
Short (2000). Le modèle estimé dans cette étude est de la forme :
183
Avec :
DPR : Le ratio de distribution de dividende ;
INSIDE : La participation des insiders dans le capital de la firme ;
DOWNER : Une mesure de la dispersion de propriété dans la firme ;
FCF : Une mesure du free cash-flow ;
COLLAS : Une variable qui mesure l’ensemble des actif nantissables.
A partir de ces résultats Mollah et al., concluent que les facteurs les plus
déterminants et permettant d’expliquer le taux de distribution de dividende
sur un contexte de pays émergent est le taux de participation des dirigeants
dans le capital de la firme. En effet plus ce taux est élevé plus les coûts
d’agences des fonds propres sont faibles. En plus de cette variable, la
valeur des actifs nantissables permet à son tour de limiter les problèmes
d’agence au niveau de la firme.
184
Christie et Nanda (1994) ont examiné la réaction des cours des cours
boursiers lors de l’annonce non anticipée du président Roosevelt de 1936
concernant l’instauration d’une nouvelle taxe sur les profits non
distribués. Cette nouvelle taxe incite les entreprises à distribuer leurs
bénéfices. Si on applique la théorie de free cash-flow, les entreprises ont
intérêt de réduire les bénéfices retenus et donc de diminuer les problèmes
de surinvestissements, du moment que la distribution est devenue moins
chère. Cet effet sera plus ressenti par les entreprises qui sont plus exposées
à un problème d’agence. Christie et Nanda trouvent également que les
cours boursiers qui augmentent comme réponse aux changements du
régime fiscal en vigueur, peut être un signe que le paiement de dividende
peut être dû à un problème de free cash-flow. Ils trouvent également que
ce sont les entreprises qui ont plus de problèmes de free cash-flows qui
réagissent positivement.
185
177 Généralement les créanciers acceptent de financer la firme sur la base des estimations sur
son niveau de risque et sur son niveau d’endettement. Si ce niveau d’endettement dépasse celui
anticipé par les créanciers, il y aura un transfert de richesse des obligataires vers les
actionnaires.
178
Selon Black (1976) pour les firmes parvenues à maturités et sans réelles opportunités de
croissance, plus les dividendes sont importants, plus le recours à l’endettement pour
compenser la perte d’autofinancement est important et donc plus le niveau d’endettement de
la firme risque de dépasser celui autorisé initialement par les obligataires.
179
On constate que cette hypothèse de transfert de richesse exerce sur les cours boursiers une
influence tout à fait opposée à l’hypothèse de contenu informatif des dividendes qui suppose
qu’une hausse (baisse) non anticipée du dividende devrait entraîner une augmentation
(diminution) du prix des obligations.
186
180
Meyers (1977) et Jensen et Meckling (1976) suggèrent qu’aussi bien les actionnaires que
les créanciers trouvent un certain terrain d’entente sur les restrictions qui peuvent y avoir sur
les montants distribués. En effet, la plupart des contrats de crédits contiennent des restrictions
sur aussi bien les activités d’investissement que sur le financement des dividendes par le
recours à la dette.
181
L’hypothèse de transfert de richesse est différente de celle du contenu informatif dans la
mesure que sous l’hypothèse du contenu informatif, la réaction des cours boursiers et celle des
obligations devraient être identiques. Autrement dit aussi bien les actions que les obligations
devraient réagir à la hausse (baisse) en cas de hausse (baisse) de dividendes.
187
Ces deux hypothèses ont été testées sur un échantillon de 225 entreprises
durant la période 1970-1977. L’échantillon sélectionné comprend 317
annonces de hausse et 50 annonces de baisses de dividende. Les résultats
trouvés par Woolridge sont les suivants :
188
Actions privilégiées :
Taux de rentabilité journalier moyen de 0.56%*** -0.38%
la période d’évènement
Taux de rentabilité journalier moyen de 0.27%*** 0.05%
la période de comparaison
Obligations :
Taux de rentabilité journalier moyen de 0.10%* -0.66%**
la période d’évènement
Taux de rentabilité journalier moyen de 0.00%* -0.11%**
la période de comparaison
(***) Significatif au seuil de 1% ; (**) significatif au seuil de 5% (*) significatif au seuil de 1%.
[Source: Woolridge The journal of finance (1983]
182
Selon Woolridge “Overall, these results indicate that signaling is the primary factor
influencing security prices around dividend change announcement” Woolridge the Journal of
Finance (1983), Vol 38 N 5, p. 1615.
189
183
Il faut noter que dans l’étude de Handjinicolaou et Kalay (1984) un premier test a été
effectué sans tenir compte du niveau d’endettement de la firme sur un échantillon de 143
hausses et de 42 baisses de dividendes observé sur la période 1975-1976. Les résultats de ce
test montrent que seules les annonces de baisses des dividendes affectent significativement le
cours des obligations, chose qui permet de confirmer plutôt l’hypothèse de signalisation que
l’hypothèse de transfert de richesse.
190
Selon DeAngelo et DeAngelo (1990) “ our most striking finding is that more than half the
184
sample apparently faced binding debt covenants in year managers reduced dividends” The
Journal of Finance 1990 , Vol 45 (p 1430)
191
185
On rappelle que la théorie d’agence suppose que les dirigeants ont des intérêts différents
des actionnaires et par conséquence peuvent avoir un comportement ou prendre des décisions
qui ne maximisent pas la richesse de la firme.
186
Il faut noter qu’en plus de ces deux cas extrêmes, une autre hypothèse a été avancée dans
la littérature financière qui peut être due à Demestz (1983) : celle de la neutralité. Cette thèse
suppose que la structure de propriété n’a pas d’impact sur la performance des firmes.
192
187
On peut citer les travaux de Mork, Shleifer et Vishny (1988) , Stulz (1988) ,Walch et
Seward ( 1990) , Kim et Maximovic (1991), Stiglitz et Edlin (1992) ,Castanias et Helfat
(1992) , Paquerot (1996) , Charreaux (1997) , Crutchley et al. (2000), Ghadoum (2000).
193
gouvernance et que la relation entre ces deux variables peut être décrite
par une relation non linéaire (sous forme de U)188.
188 Cette relation sous forme de U signifie qu’il existe un seuil. Au-delà de ce seuil la
194
190
Il s’agit d’une variable mesurant le niveau d’enracinement des dirigeants au sein de la firme.
Selon la thèse de convergence des intérêts (Jensen et Meckling 1976) la détention d’une part
du capital par le dirigeant constitue une bonne incitation à gérer la firme conformément aux
intérêts des actionnaires. Autrement dit plus la part détenue par le dirigeant est importante,
plus la divergence d’intérêt entre actionnaire et dirigeants ne sera faible.
191
Le recours à cette forme polynomiale de second degré pour la variable mesurant
l’actionnariat du dirigeant est fait dans le but de détecter une éventuelle relation sous forme de
U entre la fraction détenue par le dirigeant et le ratio de distribution de dividende.
192
Selon Rozeff (1982) trouve que le type de relation entre le taux de distribution de dividende
et ses opportunités de croissance est négatif.
193
Il s’agit d’une variable mesurant le niveau du risque du free cash-flow dans la firme.
195
Tableau 3-7 : Les variables du modèle de Farinha (2002) et les relations attendues
Variable INSBEN i GROW 1 GROW 2 DEBTi VARIAB CASH
Signe attendu (-) (-) (+)(-) (- ) (- ) (+)
Variable DISPERS INSTIT NONEXEPECT IACT SIZE ROA
Signe attendu (+)(- ) (+)(-) (+)(-) (+)(- ) (+)(- ) (- )(+)
Ce modèle développé par Farinha a été testé par une régression en coupe
transversale durant l’année 1991 (693 firmes) et l’année 1996 (609 firmes)
par la méthode des moindre carrée ordinaires. Les résultats trouvés
démontrent que le recours à une fonction polynomiale de second degré
pour expliciter la relation entre le taux de distribution de dividende et la
structure de propriété du dirigeant démontre que cette relation n’est pas
la même mais elle dépend du taux de participation du dirigeant. En d’autre
termes, cette relation dépend d’un certain seuil critique (seuil
d’enracinement) au-dessous de ce seuil critique [32% pour l’année 1991
et 25% pour l’année (1996)] la propriété du dirigeant et la politique de
dividende sont considérées comme des mécanismes de gouvernance
substituables et amènent donc à une situation de convergence d’intérêt.
Mais dépasser le seuil critique d’enracinement, les firmes ont besoin de
compenser l’enracinement managérial par un accroissement du taux de
distribution et dans ce cas, c’est plutôt l’hypothèse de l’enracinement qui
l’emporte sur celle de convergence d’intérêt. Ce revirement de la
tendance, en fonction du seuil critique d’enracinement, fait que la relation
196
194Il faut noter que Farinha a essayé de vérifier est ce que cette forme de U entre le taux de distribution
de dividende et la part détenue par le dirigeant n’est pas due à un facteur de liquidité. Les estimations
effectuées démontrent que la variable liquidité n’est pas la vraie cause de cette forme trouvée.
197
Dans le cas de faible protection des actionnaires, cette relation n’est pas
établie du fait que les actionnaires essayent de tirer immédiatement ce
qu’ils peuvent sous forme de dividende car il n’y a aucune garantie qu’ils
auront reçu des dividendes dans le futur c’est le modèle “Substitute
model” .Dans ce modèle, le dividende peut jouer le rôle d’un substitut
légal pour la protection des investisseurs. En effet, selon La Porta et al le
besoin de la firme de s’orienter aux marchés de capitaux pour se financer
dans des bonnes conditions l’incite à se faire créer une réputation par le
biais de la réduction de l’expropriation des actionnaires. Parmi les moyens
permettant d’établir cette réputation est la distribution de dividende qui
permet de réduire les fonds retenus à l’intérieur de la firme, et qui sont
l’objet d’une éventuelle expropriation.
198
199
195 Selon La Porta et al (2000). “On the other hand, poorly protected shareholders seem to take
whatever dividends they can get, regardless of investment opportunities” The Journal of
Finance (2000), Vol 55, p.27.
200
propriété mesurée par la somme des droits de votes détenus par les cinq
actionnaires majoritaires ; CFLi le montant des free cash-flows ; VOLi le
volume des transactions ; CRC i le taux de croissance des années
antérieures ; QRM i le potentiel de croissance future de la firme ; RES i la
taille de la firme.
Tableau 3-8 : Les variables du modèle de Gadhoum (2000) et les relations attendues
Variable COC i CFLi VOLi CRC i QRM i RES i
Les résultats des estimations par la méthode des MCO prouvent que le
coefficient de la première variable explicative ( COCi ) est de signe positif
et elle est statistiquement significative, les coefficients des variables VOLi
201
203
Conclusion
205
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206
207
LE RACHAT D’ACTION :
UNE VOIE ALTERNATIVE
DE DISTRIBUTION DE
PROFIT
208
Est-ce que les opérations de rachat ont un certain impact sur les
cours boursiers ?
Quels sont les motifs qui orientent la firme pour décider d’une
opération de rachat ou distribuer son bénéfice sous la forme de
dividende?
Est-ce que cette pratique constitue réellement un substitut parfait
à la pratique de distribution de dividende ?
Allen et Michaely (2003) emploie le terme “Payout policy” de la firme pour désigner la
196
197 Le rachat d’action est connue dans littérature académique à travers plusieurs noms, en
210
Le rachat d’action se définie, selon Dann (1981), comme étant est une
technique permettant aux sociétés cotées de racheter leurs propres titres.
Elle permet, suite à un commun accord entre la firme et l’actionnaire, à
la firme acheteuse de distribuer des liquidités aux actionnaires et de
recevoir en contrepartie une fraction du capital.199
199
Selon Dann (1981) “in a common stock repurchase, the repurchasing firm distributes cash
to some of its shareholders exchange acquires a fraction of its outstanding equity” Journal of
Financial Economics 1981 Vol 9 (p 277)
211
212
203
Dans la majorité des cas de rachat par enchères à la hollandaise, le prix minimum de la
fourchette est supérieur de quelques points au prix du marché alors que le prix maximum de
la fourchette correspond à la moyenne de ce que l’on peut observer pour les OPRA classique.
213
204
Selon Vermaelen (1981), Comment et Jarrel (1991) et Bagwell (1992), à travers une
opération de rachat sous la forme d’un offre publique ou par les enchères à la hollandaises, les
firmes rachètent en moyenne 15% de leur titre et l’opération se déroule en un mois.
214
205 Si cette hypothèse est vraie, selon Dittmar (2000) et Grullon et Michaely (2002), on devrait s’attendre
que les changements dans les revenus inattendus doivent être positivement corrélés avec la réaction du
marché autour de la date d’annonce du programme de rachat lorsque dividende et rachat sont des
techniques substituables.
206
Voir les résultats d’Ikenberry, Lakonishok et Vermaelen (1995)
215
216
l’endettement sont plus faibles que les coûts des fonds propres, d’un certain effet
favorable du à l’accroissement de l’endettement.211La firme a donc intérêt à racheter
ses propres actions afin d’aboutir à un taux d’endettement optimal.
Plusieurs sont les théories qui ont été avancées pour l’explication du
comportement des entreprises en matière de rachat. Jusqu’à présent, la
régularisation des cours boursiers et l’optimisation de la trésorerie
constituent les motivations prioritaires des opérations de rachat. Mais ces
deux motivations avancées se sont avérées insuffisantes pour expliquer, à
211
Cette hypothèse est avancée essentiellment par Bagwell, Simon et Shoven (1989) et Dittmar
(2000). La base théorique revient essentiellement à Modigliani et Miller (1961).
212
Cette hypothèse est avancée notamment par Fenn et Liang (1997).
217
213
Selon Grullon et Michaely (2002)
214
Les stock-options, ou option d’achat d’actions, donnent aux salariés qui en bénéficient le
droit (et non l’obligation) d’acheter, à un certain prix et pour une période déterminée certain
nombre d’actions de leur entreprise. Un plan de stock-option définit pour une année le montant
des stocks options attribuées et les conditions dans lesquelles ces stock-options peuvent être
transformées en action.
215
Cette hypothèse qui se base sur le principe que la firme lorsqu’elle décide de racheter ses
propres actions a particulièrement de bonnes nouvelles à annoncer au marché
216
Du moment que dividende et rachat sont supposés être substituables et donc leurs effets,
selon la théorie de signalisation devraient être identiques.
218
Sur le plan empirique, plusieurs sont les études qui ont essayé
d’expliquer la réaction des cours (ou de la profitabilité future) lors de
l’annonce d’un programme de rachat. Ainsi selon Grullon et Michaely
(2002), empiriquement et selon la théorie de signalisation (ou de
l’hypothèse du contenu informatif), les implications de l’annonce d’une
opération de rachat devrait entraîner (i) une variation positive des cours ;
(ii) une variation positive de la profitabilité de la firme et (iii) une
révision à la hausse des anticipations de la rentabilité future de la firme.
218
217
Vérifiant ainsi les conditions énoncées par Spence217 (1974) et Riley (1979).
218
Selon Grullon et Michaely “the information/signaling hypothesis has three immediate
implication: repurchase announcements should be accompanied by positive price change;
repurchase announcements should be followed (though not necessarily immediately) by
positive news about profitability or cash-flows, and repurchase announcements should be
immediately followed by positive changes in the market’s expectation about future
profitability” Cornell university working paper. 8.
219
L’étude de Vermaelen (1981) a essayé de tester en plus de l’hypothèse de signalisation,
l’hypothèse de l’argument fiscal, de l’effet de levier et celle de l’expropriation des obligataires.
219
Dans une autre étude, et dans le même esprit que Vermaelen, Dann (1981)
suppose que l’opération de rachat peut être considérée comme un signal
crédible qui renseigne aussi bien sur les bonnes nouvelles que sur les
220
Les formes de rachat les plus connues et tel que développée dans la revue de la littérature
sur les politique de distribution des entreprises par Michaely et Allen sont : (i) Le programme
de rachat d’action appelé également ramassage en bourse; (ii) l’offre publique de rachat
(OPRA) et, (iii) les enchères à la hollandaises.
221
Selon Vermaelen “ The signaling hypothesis is the most plausible predominant
explanation for the abnormal returns” Journal of Financial Economics (1981), Vol 9 , p. 142
220
221
l’idée d’un effet signal moins important pour les rachats à la hollandaise.
Cependant et selon cette étude, si l’hypothèse de signalisation étant
l’hypothèse prédominante222 elle n’est pas l’unique avancée, d’autres
rentrant dans le cadre de la théorie d’agence restent toujours
envisageables.
Franz, Rao et Tripathy (1995) sur la base de 157 opérations de rachat par
ramassage étudiée durant la période 1983-1987 mettent en évidence
222
Selon Comment et Jarrel “ We conjecture that signaling effectiveness is plausibly related
to recent firm specific performance ….we interpret this evidence as supporting the theory of
signaling” The Journal of Finance (1991), Vol 46, p. 1265.
222
également une hausse des cours de l’ordre de +5.09% sur les deux séances
qui suivent la date du rachat.
223
224
Cette réaction négative est trouvée surtout pour des opérations de rachat
en bloc, ou lors d’un recours très excessif de la part de la firme à la
pratique de rachat223 ou même sous l’éventualité d’une manipulation des
cours de la part des dirigeants224. Dans ces conditions, on considère
souvent que la réduction excessive du capital et l’augmentation des
emprunts pour financer le rachat, risquent de détériorer la notoriété et la
structure bilancielle de la société. De plus, si l’opération de rachat était
utilisée d’une manière excessive, elle serait interprétée comme un signal
négatif pouvant amener les investisseurs et les actionnaires à se
désintéresser du titre, ce qui permet d’entraîner la chute de la valeur de
l’action. En effet, et comme le souligne Vermaelen (1981), le recours
systématique au rachat laisse supposer que les dirigeants ne peuvent pas
gérer convenablement les ressources financières et ne sont pas aptes à
trouver des investissements rentables et donc à assurer la bonne croissance
à terme de l’exploitation et des bénéfices. C'est-à-dire que le marché, par
la pratique de rachat, imaginera que ladite société ne peut pas assurer sa
croissance et anticipera une baisse des résultats et donc des cours.
le bénéfice net par action par simple effet mécanique, ces mêmes
dirigeants souhaitent émettre de faux signaux en cachant aux actionnaires
la situation réelle de la société et en particulier ses difficultés (hypothèse
de manipulation des cours).
225
Selon la banque JP MORGAN qui a étudié une cinquantaine de programmes de rachat
d’actions, la réaction du marché a toujours été positive, les cours progressant en moyenne de
15% soixante jours après leur annonce.
226
226
Selon Jensen et Meckling (1976), les coûts d’agence sont d’autant plus élevés que le
pourcentage du capital possédé par les dirigeants est faible.
227
Plusieurs sont les travaux qui ont essayé de vérifier les implications de la
théorie d’agence lors de l’annonce des opérations de rachat. Parmi ces
travaux on cite particulièrement l’étude de Denis, Denis et Sarin (1994)
dont l’objectif était de vérifier est ce que le marché s’intéresse à ce genre
de problème d’agence, et si c’est le cas, la réaction du marché serait
d’autant plus importante chez les firmes se trouvant dans une situation de
surinvestissement. Les résultats de cette étude démontrent que la réaction
du marché est plus importante chez les firmes ayant un faible Q de Tobin
infirmant de ce fait les prédictions de la théorie d’agence.
Dans une autre étude plus détaillée, Nohel et Tarhan (1998) ont démontré
également à travers l’observation de 242 programmes de rachat d’action
que le résultat de l’accroissement des bénéfices lors des opérations de
rachat trouvés dans les études antérieures peut être attribué à l’existence
des firmes avec des ratios de valorisation des actifs élevés. En effet, Nohel
et Tarhan montrent que les firmes qui ont opté pour le rachat n’ont pas
forcément augmenté leurs dépenses en capital. Ce résultat est
contradictoire avec les modèles des signalisations par les dividendes mais,
s’accorde plutôt avec l’hypothèse de free cash-flow.228
227
Il faut rappeler que l’hypothèse du contenu informatif prévoit pour les firmes à Q de Tobin
> 1une réaction plus forte des cours boursiers à l’annonce de baisses de dividende qu’à
l’annonce de hausses. En revanche, celle de surinvestissement prévoit plutôt un impact
identique.
228
Selon Nohel et Tarhan (1998) “Further evidence that the repurchase-related actions of firms
in our sample are supportive of the free cash flow hypothesis over the signaling hypothesis is
provided by our following findings” Journal of Financial Economics (1998), p. 220.
229
Ikenberry, Lakonishok et Vermaelen (2000) dans une autre étude trouvent des résultats
similaires pour les opérations de rachat effectuées sur le marché canadien.
229
Dans une autre étude récente Jiraporn (2006) montre que l’opération de
rachat est plus dictée par le pouvoir des actionnaires, plus ce pouvoir est
important plus les fonds servis sous forme de rachat sont élevés afin de
minimiser les coûts d’agences des fonds propres.230
230
Selon Jiraporn “ Repurchase activity is positively associates with the strength of
shareholder right : the stronger are shareholder right, the more is spent on repurchase” The
North American Journal of Economics and Finance (2006), p.46.
230
Parmi les travaux ayant étudié les rachats sous cet ongle, on cite les
travaux de Jolls (1998), de Fenn et Liang (2001)231 et Kahle (2001).
Toutes ces études constatent que la substitution des rachats aux dividendes
répond favorablement aux intérêts des dirigeants qui détiennent des stocks
options.
231
Selon Fenn et Liang “Management options, which are used increasingly, could explain the
shift in payout mix to repurchases” Journal of Financial Economics (2001) p. 70.
231
232
232
Voir Dittmar (2000)
233
233
Ce caractère de flexibilité tant sur le plan théorique qu’empirique a été en particulier avancé
notamment par Stephens et Weisbach (1998), Jagannathan et Weisbach (2000), Dittmar
(2000), Gingler et L’Her (2001), Grullon et Michaely (2002).
234
Ce différentiel d’imposition est mis en évidence par Grullon et Michaely (2002).
235
Selon Dittmar (2000).
236
Selon Lie (2000), la distribution des dividendes exceptionnels est presque abandonnée par les
firmes.
234
237
Cette rémunératoire par les options a été notamment avancée par Fenn et Liang (2001).
238
Voir par exemple Khale (2001)
239
En particulier celle d’Ikenberry, Lakonishok et Vermaelen (1995)
235
240
Cette comparaison entre rachat et dividende exceptionnel est effectuée notamment par
Howe He et Kao (1992)
236
Substitution ?
241
On a ainsi assisté à une vague de rachats d’actions aux États-Unis au lendemain du krach
boursier généré par les attentats de septembre 2001.
242
Selon Jagannathan Stephens et Weisbach (2000)
237
238
243
Selon Grullon et Michaely (2002), Journal of Finance (2002), p. 1653.
244
Il faut noter que le versement permanant n’est pas synonyme d’un montant plus important.
En effet l’étude de Brennan et Thakor (1990) démontre que ce sont plutôt les sommes les
plus importantes qui sont versés à travers des opérations de rachat.
239
Thakor (1987) qui ont présenté un modèle dans lequel les firmes peuvent
signaler leur vraie valeur et ce par le biais de deux mécanismes : le
paiement des dividendes ou le rachat des actions. Il est à noter que dans
le cadre de cette étude il existe deux types de coûts245 associés au signal
émis, le premier coût est dû au fait qu’en distribuant des dividendes, la
firme opte, pour pouvoir financer ses besoins d’investissement, à des
ressources de financement externes, qui peuvent être plus coûteuses que
les ressources internes alors que le second coût, qui est spécifique aux
opérations de rachats , suppose que le rachat des actions permet de réduire
le risque des dirigeants au niveau des firmes. Les résultats de l’étude
d’Ofer Thakor (1987) suggèrent également que les deux techniques de
distribution de profit peuvent être utilisées des fins de signalisations mais
que le pouvoir informationnel des rachats est d’autant plus important.246
246Selon Ofer et Thakor “We have shown that both dividends and repurchases will generally
be used as signal and that neither dominates the other under all circumstances. We have
rationalized the empirically document larger information content of repurchase relative to that
of dividend” The Journal of Finance (1987), Vol 2, p. 385.
240
auront une partie nettement plus importante lorsque les cours seront
surévalués. Cette situation de sélection adverse signifie qu’il existe un
certain désavantage dans la pratique du rachat du moment que lorsque les
bénéfices sont distribués sous la forme de dividendes, aussi bien les
investisseurs informés et non informés auront leur part au prorata de leur
participation et le problème de sélection adverse ne se pose plus. Il en
résulte de ce raisonnement que les investisseurs non informés préféreront
la distribution des dividendes au rachat et cette préférence est persistante
malgré la forte imposition des dividendes par rapport au rachat alors que
les investisseurs les plus informés vont préférer plutôt la pratique du
rachat du moment qu’elle leur permet de tirer un certain avantage au
dépens de ceux non informé.
247
Selon Brennan et Thakor “Corporations will make small payouts through dividends,
immediate payouts through open market repurchases, and large payouts through tender offer
repurchases” Journal of Finance (1990), p. 1015.
241
248
L’étude de Grullon et Michaely (2002) est une étude de comportement, effectuée sur un
échantillon de 15843 entreprises américaines cotées pendant la période 1972-2000.
249
Lintner observe que la décision de changement de dividende est une fonction d’un certain
ratio de distribution cible et de la vitesse d’ajustement du dividende de l’année en cours à ce
ratio cible.
250
Grullon et Michaely (2002) ont défini l’erreur de dividende prévisionnel par la relation :
ERROR DIVt;i ( 1;i 2;i EARN t ;i 3;i DIVt 1;i )MVt 1;i
242
Avec DIVt ;i est le changement courant des dividendes observé à l’année t ; EARN t ;i est le
bénéfice de l’année t ; DIV t 1;i est le niveau de dividende en t-1 et MVt 1;i est la valeur de
l’action à l’instant t-1 observée sur le marché. Les coefficients 2;i et 3;i sont les paramètres
des bénéfices et des dividendes décalés tels que présentés dans le modèle de Lintner (1956).
Ces paramètres ont été estimés sur la période 1972-1991.
243
251
Grullon et Michaely (2002) expliquent cette substituabilités imparfaite par un seul
paramètre : la fiscalité différente qui pèse aux Etats-Unis sur les plus-values, imposées à un
taux maximum de 20% contre 39.6%au maximum pour les dividendes.
252
Selon les termes de Grullon et Michaely “The evidence seems to suggest that dividend-
paying firms have been substituting dividends with share repurchases (p 1668) … Using
Lintner’s (1956) dividend model to generate expected future dividend payments, we find that
dividend forecast errors are negatively correlated with share repurchase activity, implying that
the difference between actual and expected payment tends to become more negative as the
firms spends more money on share repurchases. This evidence support the idea that share
repurchases and dividends are substitute (p 1682)” Journal of Finance (2002), Vol 57.
244
L’hypothèse avancée par les auteurs est que d’une part que les marchés
financiers ne sont pas efficients en ce qui concerne cette prime de
dividende et que, cette prime accordée par les marchés financiers aux
entreprises payeuses de dividendes qui est non justifiée, influence d’une
manière significative la politique de distribution de l’ensemble des
dirigeants d’entreprises. Ceux-ci ajusteraient leur politique de distribution
afin de faire bénéficier leur entreprise, du moins à court terme, de la prime
de distribution ou de non distribution.253
Dans une autre étude empirique menée par Baker et Wurgler (2004b), les
auteurs ont essayé de vérifier les implications de leur étude précédente. A
travers cette étude la prime de dividende tend à être négative, et la
253
Cela veut dire que le paiement de dividende est affecté par la tendance actuelle. Si les
dividendes sont à, la mode en verser des dividendes se traduira, toutes choses égales par
ailleurs par une meilleure valorisation des actions.
245
En plus de ces travaux déjà cités, d’autres explications ont été avancées
pour l’étude de l’hypothèse de substitution. Parmi ces travaux, ceux qui
s’intéressent à la relation entre les stocks options et la politique de
distribution des dividendes et de rachat d’actions.
254
Baker et Wurgler (2004b) calculent la propension à payer des dividendes en mesurant la
différence entre la proportion effective d’entreprises payant des dividendes à une période
donnée et la proportion théorique espérée, calculée statistiquement à partir des caractéristiques
du marché à cette date et l’historique complet des données.
246
247
Les résultats de Gelb (2000) ont été d’ailleurs vérifiés par d’autres travaux
empiriques antérieurs. Parmi ces travaux on cite ceux de Lucas et
McDonald (1998) qui trouvent que les firmes qui possèdent une qualité
d’information privée distribuent peu de dividendes et rachètent plus
d’actions alors que d’autres études tels que celle de Brickley (1983),
Jagannathan et al. (1999) soutiennent que l’accroissement régulier des
dividendes implique nécessairement un engagement de la part de
l’entreprise vis-à-vis des actionnaires de maintenir un ratio de distribution
élevé pour les périodes futurs, et représente de ce fait un signal positif des
cash-flows futurs. De plus, ces études déjà mentionnées, prouvent que les
firmes qui anticipent une augmentation permanente des cash-flows sont
plus disposées à distribuer des dividendes plutôt que de racheter leurs
propres actions.
248
Conclusion
Dans le cadre de ce chapitre on a essayé de présenter le principe d’une
méthode de distribution de profit qui ne cesse d’évoluer ces dernières
années : Il s’agit des opérations de rachat d’action. La problématique
soulevée dans ce chapitre est l’explication des hypothèses de base
avancées aussi bien, sur le plan théorique que sur le plan empirique pour
l’explication de ces opérations. Notre attention est focalisée en particulier
sur l’hypothèse de signalisation et celle de l’agence.
249
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251
Conclusion Générale
Ainsi, et de notre étude théorique, on peut dire que, de toutes les théories
que nous avons examiné, la première place revient sans doute à Modigliani
et Miller (1961). Ces auteurs ont démontré que, sur un marché financier
parfait et dans un monde sans impôts et pour des dirigeants cherchant à
maximiser la richesse de leurs actionnaires, la politique de dividende n’a
aucun impact sur la valeur de la firme. Sur le plan empiriques et toujours
dans le cadre des hypothèses d’un marché parfait, le modèle qui a donné
lieu à plusieurs études empiriques, est sans doute celui de Lintner (1956),
ce modèle vise essentiellement à démontrer que les politiques de
dividendes suivies par les entreprises sont déterminées essentiellement par
le fait que les actionnaires préfèrent un dividende raisonnablement stable
et que les entreprises ajustent leurs dividendes aux bénéfices en tenant
compte d’un ratio de distribution cible déjà fixé .
252
La première thèse que nous avons analysée est celle de signalisation. Cette
thèse est fondée sur le fait que les participants à un marché disposent d’une
information imparfaite et asymétrique. Dans ce contexte de déséquilibre
informationnel, les détenteurs d’informations ou les mieux informés, vont
émettre des signaux afin d’informer le marché et de réduire ainsi, l’état de
déséquilibre informationnel existante sur le marché. Selon cette théorie,
les voies de distribution de profit en particulier par dividende ou par
rachat, peuvent constituer, un excellent signal permettant de renseigner
sur la qualité de la firme et de ses perspectives futures.
253
Sur le plan empirique plusieurs sont les travaux qui ont essayé de vérifier
cette hypothèse du contenu informationnel des dividendes, en ayant
recours principalement à la méthodologie des études d’évènements. A
partir de ces travaux empiriques il ressort que :
255
256