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Centre de géotechnique
Directeur : Damien GOETZ et exploitation du Sous-sol
Directeur adjoint
chargé de la recherche : Hedi Sellami (CGES)
Adjoints : Isabelle Cojan,
Jacques Schleifer de sujets d’option (2 élèves encadrés pour la promo-
tion 2002).
Téléphone 01 64 69 47 10
Télécopie 01 64 69 47 11 Au-delà de la formation des ingénieurs civils, le
Courriel cges@cges.ensmp.fr Centre intervient :

Web et publications dans la formation du Corps des mines, par l’animation d’un
http://www.ensmp.fr/Fr/CGES stage de géologie ;
dans le master professionnel TraDD (Transport et
Développement Durable), par l’animation d’un module de
Enseignants chercheurs 16 type projet portant sur l’analyse d’un projet souterrain d’infras-
Autres personnels 18 tructure de transport ;
Doctorants encadrés par l’EMP 25 dans le mastère spécialisé ISIGE (Ingénierie et gestion de l’en-
Autres étudiants 19 vironnement), par l’animation d’un module de géologie de
terrain.

Par ailleurs, l’engagement du Centre dans des


actions de formation continue est très fort. Le Centre
Le Centre de géotechnique et d’exploitation du sous-sol accueille et anime le CESPROMIN (évaluation économi-
poursuit sa double mission de formation et de recherche que de projets miniers) et le CESAM (administration
appliquées à la connaissance, l’exploitation et la gestion publique des mines), deux formations spécialisées
du sous-sol. rattachées au CESMAT, qui reçoivent chacune 11 stagiai-
res par an sur des périodes longues (9 mois pour le
CESPROMIN, 6 mois pour le CESAM). Il organise chaque
année deux formations d’un mois qui reçoivent chacu-
Formation ne entre 10 et 15 candidats, l’une sur une simulation
de prospection minière (CLAIM), l’autre sur le rôle de
La formation implique la quasi-totalité du personnel l’administration dans le suivi et le contrôle des indus-
scientifique et s’adresse à des publics variés. tries extractives (Inspection des mines).

Le Centre intervient bien évidemment de manière Le Centre est également présent dans les forma-
significative dans la formation des ingénieurs civils. Pour tions de recherche. Il contribue au master recherche
ce qui concerne le tronc commun, les enseignants-cher- Lithosphère, bassin, pétrole, en co-habilitation avec l’Uni-
cheurs du Centre sont fortement impliqués dans l’en- versité Paris VI et l’ENGREF, et au master recherche
seignement de Géologie pour les élèves de 1ère année et Réalité virtuelle et systèmes intelligents, en co-habilitation
dans le Stage de géologie des élèves admis sur titres, dans avec l’Université d’Évry Val d’Essone, par l’animation
le cours de Mécanique des solides, et contribuent à la fois d’un module de modélisation informatique. Enfin, le
aux Modules d’intégration généraliste (MIG Huiles lourdes, Centre anime deux formations doctorales (Dynami-
en 2005) et à l’encadrement de l’Acte d’entreprendre. Par que et ressources des bassins sédimentaires, Techniques et
ailleurs, les enseignements spécialisés de Pratique de la économie de l’exploitation du sous-sol).
géologie, Actualité des géosciences, Dynamique des climats et
Calcul des structures sont sous la responsabilité d’ensei-
gnant-chercheurs du Centre ; ceux de Synthèse d’images
pour la réalité virtuelle et Risques naturels font l’objet d’une Recherche
contribution significative du Centre. L’option Sol et sous-
Sol est organisée et animée par le Centre ; elle a accueilli Les activités de recherche concernent non seulement
9 élèves de la promotion 2002 et en compte 6 dans la le creusement des ouvrages souterrains, mais aussi
promotion 2003, actuellement en 3e année. Finalement, la caractérisation géologique des objets et ressources
le Centre contribue également à l’option Géosciences, par du sous-sol. Ces activités de recherche sont le plus
la participation aux enseignements et par l’encadrement souvent proches de préoccupations industrielles
54 sciences de la terre et de l’environnement : Rapport d’activité 2005

concrètes, que l’on peut synthétiser sous la forme de processus de fragmentation et de forabilité des roches : abat-
quatre questions. tage, coupe et découpage des roches.

Comment se constitue un objet géologique ? Leur développement repose :


sur une connaissance précise des lois qui régissent le compor-
L’objet géologique est à la base de toutes les activités tement des roches et/ou les interactions entre la roche et
du centre de recherche. Sa compréhension est donc une structure. Pour la détermination de telles lois, le Centre
essentielle à toutes échelles, tant sur le plan descriptif dispose de moyens expérimentaux adaptés et sans cesse
(forme du corps sédimentaire, par exemple) que sur renouvelés et/ou améliorés répartis entre les halles d’essai de
le plan de la génétique (analyse des mécanismes de Fontainebleau (Dimitri Gordine) et de Pau (Laurent Gerbaud) ;
transformation d’origine interne ou externe, de leurs sur l’utilisation de codes numériques capables de prendre en
amplitudes, de leurs vitesses aux différents pas de compte les différentes lois de comportement thermo-hydro-
temps, et de leurs couplages). mécaniques des roches. Pour ce faire, le Centre développe ses
propres outils, qu’il s’agisse d’outils de maillage (Olivier Stab)
Comment casser la roche ? ou de simulation numérique par la méthode des éléments finis
(Michel Tijani), utilisés de manière régulière par des entreprises
La valorisation d’un objet géologique donné passe telles que Gaz de France, Géostock, l’INERIS, ou encore l’IRSN.
par sa destruction (au moins partielle) et la destruc-
tion ou le percement des objets avoisinants afin d’y Les activités de recherche sont décrites ci-dessous
accéder. Il faut donc s’intéresser, en premier lieu, aux suivant trois axes : la sédimentologie, les géotech-
techniques d’abattage et de fragmentation des roches. niques, et l’économie et l’organisation (de travaux
Ces disciplines ont pour objectif essentiel de définir souterrains).
et/ou de dimensionner un dispositif d’abattage en
vue de performances à atteindre en termes de rende- Sédimentologie
ment d’abattage et de qualité du travail réalisé ou, à
l’inverse, de prévoir les performances d’un dispositif Bernard Beaudoin, Isabelle Cojan, Daniel Mercier,
travaillant dans des conditions fixées. Olivier Parize, Julien Bailleul (post-doc)
Les travaux portent essentiellement sur :
Comment la roche se casse-t-elle ? une analyse du contexte structural sur le transect du futur
tunnel de base Lyon-Turin (en collaboration avec le BRGM) ;
Le but est ici de connaître et de maîtriser les phéno- la fracturation précoce d’une série sédimentaire. Il s’agit là
mènes physiques (lois de comportement) directe- d’examiner la fracturation due à la compaction progressive
ment liés à la nature des roches à abattre, soutenir d’une série sédimentaire sur un socle irrégulier (application au
ou conforter - ces deux derniers aspects revenant en stockage de déchets radio-actifs, ANDRA) ;
fait à inverser la question : comment faire pour que l’analyse de la stabilité du site de Bure retenu par l’ANDRA pour
la roche ne se casse pas ou pour que sa rupture soit la réalisation d’un laboratoire d’étude du stockage géologique
bien maîtrisée ? profond. Les travaux en cours portent sur la géodynamique du
bassin de Paris et sur la modélisation de long terme de l’érosion
Comment organiser et gérer l’exploitation des principaux cours d’eau susceptibles d’influencer le système
du sous-sol ? hydrologique de la région de Bure ;
l’analyse de la structure intime de certains types de gisements
Cette dernière préoccupation regroupe un ensemble de pétroliers, tels que les gisements par injections sableuses,
mécanismes à l’origine d’une prise de décision. Elle traite ou encore les gisements d’huiles lourdes de l’Athabasca au
de la gestion et du contrôle des opérations d’excavation Canada (Total) ;
(acquisition numérique d’information, télé-contrôle), la modélisation de réservoirs pétroliers (fin en 2005 d’un
de leur organisation à différents termes (planification), consortium de recherche sur les réservoirs chenalisés méan-
et de l’économie des projets liés au sous-sol. driformes, lancement en 2005 de deux nouveaux consortiums
sur les réservoirs de type « chenaux en tresse » et ceux de type
Les activités de recherche sont fondées sur six turbidites, avec les partenariats d’ Exxon-Mobil, Gaz de France,
thèmes scientifiques de base : Petrobras et Shell).
rupture et lois de comportement des massifs rocheux ;
interaction structure-roche et comportement mécanique Géotechnique
d’interfaces ; Laurent Gerbaud, Dimitri Gordine, Faouzi Hadj Hassen,
modélisations couplées (génétique-géotechnique-stochasti- Stéphane Menand, Hedi Sellami, Michel Tijani,
que en sédimentologie, T-H-M-C en géotechnique) ; Ahmed Rouabhi (post-doc).
principes, méthodes et instruments de mesure ; Les travaux portent soit sur l’étude du comportement
outils de simulation et d’aide à la décision, méthodologie et art du massif rocheux, soit sur la fragmentation, la coupe
de la modélisation ; et le forage des roches.

CGES
CGI 55

En matière de comportement du massif rocheux, fermetures de mines (collaboration avec l’université des mines
les éléments essentiels de 2005 sont : de Moscou sur les fermetures de bassins de charbon en Russie,
l’étude de la rhéologie des matrices rocheuses. Les travaux contributions aux travaux du GISOS) ;
se sont poursuivis sur le sel gemme (avec Gaz de France, à la mesure de la granulométrie de roches abattues ou concas-
Géostock, Salins, Stocamine) et les roches argileuses sées par analyse d’image à l’aide de l’outil Fragscan (amélio-
foudroyées au contact de l’eau (collaboration avec l’ISSEP et ration de la délimitation du contour des fragments de roche
l’Aide en Belgique, l’Université de Nottingham en Angleterre visibles sur l’image, développement d’une approche originale
et DMT en Allemagne dans le cadre d’un projet CECA). Les pour le passage de l’information 2D issue de l’analyse d’image
nouvelles actions engagées en 2005 portent sur l’étude de à une information 3D ; ces travaux sont réalisés dans le cadre
l’endommagement généré par le creusement d’une galerie d’une collaboration avec le Centre de morphologie mathéma-
(en collaboration avec l’IRSN) et sur le vieillissement du béton tique), ainsi qu’au développement d’applications de contrôle
(étude de la stabilité à long terme de puits pour le compte de qualité (avec les sociétés Charier et Eurovia), ou encore d’ana-
Charbonnages de France) ; lyse de performances en carrière (avec Lafarge-Granulats).
l’étude de lois de comportement d’éléments de soutène-
ment et des lois d’interaction roche-structure, en particulier
la question du soutènement par câblage (collaboration avec
DMT et DSK en Allemagne, l’Université de Nottingham et RMT en
Faits marquants
Angleterre dans le cadre d’un projet CECA). Du point de vue de la formation, l’année 2005 a été
marquée par deux opérations importantes de forma-
Pour la fragmentation, la coupe et le forage des tion réalisées à l’étranger. La première porte sur la
roches, 2005 a essentiellement été consacrée : formation du personnel technique de l’administration
à la conception de la tête d’abattage d’une nouvelle machine minière algérienne ; deux séminaires sur le thème de
de creusement de parois moulées dans le cadre du projet l’inspection des mines, pour un groupe de quinze
européen SCOUT (en partenariat avec Solétanche-Bachy entre personne et sur une durée d’un mois chacun, ont été
autres). L’objectif de ce projet est de développer une technique organisés en Algérie ; par ailleurs, des visites de sites
de creusement de parois moulées avec le minimum d’impact avec illustration pratique du rôle de l’inspecteur des
en surface ; mines ont été organisées en France pour un groupe
à la reprise de travaux portant sur l’utilisation des jets d’eau à d’une quinzaine de personnes. La seconde porte sur
moyenne pression pour la fragmentation des roches (pour l’ex- la formation des géologues prospecteurs du service
ploitation de minerais primaires de kaolin avec la société IMERYS, géologique saoudien (Saudi Geological Survey) : un
pour l’exploitation d’uranium avec AREVA, ainsi qu’au démarrage séminaire Claim (prospection simulée par ordina-
d’un projet financé par l’ADEME pour l’application des jets d’eau teur) a été organisé à Jeddah pour un groupe d’une
à haute pression à la découpe des pierres dimensionnelles) ; quinzaine de personnes.
à la modélisation des comportements des outils de forage
de type monoblocs PDC, et en particulier au design d’outils La société DrillScan (société créée par un ancien
(Schlumberger, Varel). A noter dans ce domaine la poursuite membre du Centre, Christophe Simon) a poursuivi
des travaux sur l’outil de forage auto-pénétrant, avec un en 2005 les actions de valorisation des résultats de
premier essai chantier très encourageant (avec Gaz de France) ; la recherche dans le domaine du forage pétrolier. Le
à la prise en compte de la micro-tortuosité dans les calculs de brevet Gyrostab (en co-propriété avec Total), portant
frottements de l’ensemble de la garniture de forage dans le sur un stabilisateur débrayable permettant un meilleur
trou et donc du couple nécessaire au fonctionnement de l’outil contrôle des trajectoires de forage, ainsi que le brevet
(en collaboration avec Varel) ; Forage auto-pénétrant, portant sur un concept d’outils
au développement d’un outil dit « hybride » pour le forage moins consommateur de poussée, font actuellement
pétrolier à très grande profondeur (en collaboration avec le l’objet d’une évaluation (fabrication de prototypes et
Centre des matériaux et Varel). tests en vrai grandeur).

Économie et organisation Enfin, Ekawan Rudianto, doctorant au Centre, s’est


Michel Duchêne, Damien Goetz, Jacques Schleifer, vu décerné en 2005 le prix Mahar Schützenberger
Bruno Tessier (prix décerné depuis 1991 par l’association franco-
Les travaux de cet axe de recherche se sont intéressés : indonésienne pour le développement des sciences)
à des questions relatives à l’économie minière, notamment aux pour ses travaux portant sur les impacts du protocole
classifications ressources-réserves et leurs conséquences sur de Kyoto sur les perspectives de la filière de charbon
la gestion des exploitations (en collaboration avec la société en Europe.
Managem), ainsi qu’aux impacts socio-économiques des
56 sciences de la terre et de l’environnement : Rapport d’activité 2005

Modélisation 3D des tiges de forage pour


les puits pétroliers à géométrie complexe
L’année 2005 a vu le développement d’un nouveau code de calcul permettant
de modéliser le comportement mécanique des tiges de forage dans les puits
pétroliers à trajectoire complexe. En effet, la technologie des puits complexes
est l’une des clés du renouvellement des ressources pétrolières. Elle permettra
de produire des gisements de plus en plus difficiles d’accès à l’aide de puits à
architecture sophistiquée. Pour accompagner cette évolution technologique,
le CGES après plusieurs années de travaux de recherche sur ce thème, a mis au
point un code de calcul, ABIS , qui permet de prédire le comportement mécani-
que de l’ensemble du système de forage à l’intérieur d’un trou de forage 3D. La
figure ci-contre montre un exemple de simulation, avec en rouge l’orientation
et l’intensité des efforts de contact entre la paroi du trou et la tige de forage le
long du puits, ainsi que la déformée de la tige dans le trou de forage.
Ce projet de recherche est financé par le Comité d’études pétrolière et
marine ( CEPM ), et associe le CGES , Total, DrillScan, Géoservices et Pride-
International.

Dynamique d’incision
des cours d’eau et cycles climatiques
L’analyse de la stabilité du site de Bure
(A NDRA) vis-à-vis de l’érosion superfi-
cielle et plus particulièrement la quanti-
fication de l’érosion fluviatile, passe par
une analyse de terrain et une datation
des formations afin de contraindre les
paramètres des modélisations dévelop-
pées au CGES .
Les résultats obtenus, dans le cadre
d’un groupement de laboratoires initié
par l’ANDRA , soulignent le rôle essentiel
des cycles glaciaires/interglaciaires du
Quaternaire dans la dynamique de l’in-
cision : incision lors de la transition clima-
tique et dépôt des terrasses en période
froide. Les vitesses d’incision de l’ordre de
20 m/100 000 ans montrent bien que si
la dynamique climatique actuelle se pour-
suit, les rivières continueront à s’encaisser
dans les plateaux du Bassin parisien.

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