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UMR 5521 CNRS - INPG - UJF
Au
Laboratoire Sols,
Solides,
Structures
Risques
Projet du laboratoire 3S-R
L A B O R A T O I R E 3 S - R
Sommaire
− LE CONTEXTE....................................................................................................Page 1
− ANNEXES A ................................................................................................................Page 30
− ANNEXEX B ................................................................................................................Page 46
− Tableaux de renseignements administratifs et financiers
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Le contexte
Deux évènements majeurs sont à la base de l’évolution du projet du laboratoire 3S :
- les évolutions de structures des universités grenobloises qui conduisent à recentrer les activités
de recherche autour de domaines et non de disciplines. Pour l’UJF quatre pôles sont affichés,
« Chimie et Sciences du vivant, Maths et STIC, Sciences de la matière et Ingénierie, Terre-
Univers-Environnement ». Pour l’INPG les domaines retenus sont « Mico-nano technologies,
Informatique & Communication , Energie, Environnement, Matériaux, Systèmes de
Production ».
- la structuration de la recherche en Rhône-Alpes qui se constitue autour de Clusters qui
regroupent également en domaine les groupes de chercheurs Rhône-Alpins.
Ainsi le laboratoire 3S se trouvait concerné par 3 domaines (ou clusters) – Matériaux – Environnement
et Systèmes de production, l’évolution était inéluctable.
- Le pôle Conception Intégrée a été moteur dans la réflexion qui conduit à la proposition de
création d’un laboratoire regroupement les forces grenobloises sur les « Systèmes de
Production ».
Ce laboratoire est construit sur la base du laboratoire GILCO (Equipe Associée), CI-3S, et des
équipes de deux UMR, le Liebniz et le LAG.
- Le pôle GRE qui souhaitait conserver sont unité thématique a très tôt projeté l’idée de la
création d’un laboratoire dont le domaine conserve les mots clés du pôle :
« Géomécanique et Risques Environnementaux »
Ce choix est compatible avec la demande formulée par l’UJF d’accueillir, au moins partiellement, les
membres du LIRIGM.
De ces données sont nées les propositions qui suivent pour un projet scientifique qui s’est construit
autour des mots clés « Mécanique des milieux solides complexes – Géomatériaux – Géomécanique –
Risques environnementaux ».
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Tout en laissant le temps pour entrer dans les détails du fonctionnement les protagonistes du projet
s’accordent pour considérer la structure de fonctionnement suivante :
- La direction :
o constituée par le directeur, le directeur adjoint et les chargés de mission
o disposant d’une cellule pour la gestion administrative et financière et le secrétariat
général
- Les Equipes disposent globalement :
o d’un secrétariat scientifique
o de moyens techniques (humains et matériels)
- Les Conseils :
o le conseil de laboratoire (réunion 3 fois l’an)
o le conseil scientifique incluant des personnalités extérieures (réunion 2 à 3 fois
l’an)
o le comité de direction (représentants de la direction et des équipes pour une
réunion hebdomadaire)
Les principes de fonctionnement financiers retenus sont les suivants :
- Vision budgétaire globalisée par équipe
- Fonds « laboratoire » alimenté par les dotations quadriennales et un % significatif sur
contrats.
Au moment où est écrit ce document les décisions concernant l’affectation des personnels non chercheurs ou
enseignants-chercheurs ne sont pas prises, du fait notamment :
- de la répartition des personnels de 3S vers le projet « Systèmes de production » et 3S-R
- de l’éventualité d’arrivée de personnels en provenance du LIRIGM
Il est cependant clair que l’opportunité d’une telle opération devrait permettre de trouver la meilleure place
pour chaque titulaire (dont 1 personne sur poste gagé à la charge du laboratoire) et la meilleure solution pour
les contractuels qui sont actuellement à 3S (actuellement 2 CDI ADR, 2 CDD INP, 1 CDD UJF) qui grèvent
lourdement les finances de 3S.
Une véritable gestion des ressources humaines est à réaliser et nous comptons sur l’appui des tutelles
pour traiter de ces problèmes importants et graves.
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Présentation générale
Le groupe est constitué de 3 équipes :
- équipe Géomatériaux – Déformation – Rupture (1DR, 4PR, 1CR, 2MdC)
- équipe Mécanique et Couplages Multiphysiques en Milieux Hétérogènes (1PR, 2CR, 2
MdC)
- équipe Mécanique des Matériaux Solides et des Milieux Complexes (3MdC)
Le groupe développe une thématique assez large quant aux matériaux et aux phénomènes étudiés mais
qui reste centrée sur la modélisation de processus ayant tous un caractère intrinsèquement multi-
échelle et présentant des forts couplages (entre les phénomènes mécaniques et les phénomènes
hydrauliques, thermiques, de transport, de changement de phase,…).
Les travaux développés par le groupe sont expérimentaux, théoriques, et numériques étroitement
intégrés entre eux (dans ce contexte un projet d’envergure est l’acquisition d’un tomographe Rayons X
dans le cadre d’un projet ANR). Le caractère fondamental de ces études apparaît à travers l'originalité
des projets expérimentaux réalisés et le souci de prendre en compte les aspects mathématiques liés aux
développements théoriques et numériques ; ce qui n’est pas contradictoire avec l’engagement vers des
études finalisées pour des problèmes posés par nos partenaires industriels.
Au niveau régional, le groupe thématique «Matériaux et Couplages » est associé à la Fédération Rhône-
Alpes Matériaux de structures et Propriétés d’usage FEDERAMS. Plusieurs de ses projets de recherche sont
inscrits dans le cadre du cluster régional Matériaux et Conception pour un Développement durable
MACODEV. Dans le même esprit le groupe participe activement à la Plateforme Régionale de
Caractérisation Mécanique PRECAM. Par ailleurs les études « géomatériaux » sont en lien avec la structure
fédérative VOR-RNVO.
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nouveau que nous considérons d’importance capitale est la validation acquise à l’automne 2005 en
collaboration avec M. Bornert au LMS-X, de la généralisation de la corrélation d’images aux images
3D issues de la tomographie rayons X. Cette avancée révolutionne l’exploitation des images de
tomographie, elle permet d’en extraire les champs cinématiques 3D incrémentaux.
L’association de mesures d’émissions acoustiques (EA) avec des mesures photomécaniques (champs
cinématiques) nous permet déjà de caractériser l’endommagement localisé par micro fissuration dans
les roches tendres (travaux en cours de Steve Hall, boursier Marie Curie, 2004-2005). L’extension de
ce cadre expérimental aux mesures actives de champs de vitesse de propagation d’onde (tomographie
ultra sonore), via des investissements matériels mais aussi des études numériques, est notre objectif
principal dans ce cadre pour le prochain quadriennal (collaboration avec l’Université Herriot-Watt au
Royaume-Uni, et PPF Dysco).
Le fluage stimulé est une étude entreprise au cours du précédent quadriennal comme une tentative
pour aborder le challenge de la caractérisation du comportement des roches argileuses aux grandes
échelles de temps. Le contexte est celui des stockages souterrains (GdR Forpro). Le principe de cette
étude, qui vise à accélérer le phénomène de fluage par une modulation plus ou moins forte de la
charge de fluage appliquée, est en bonne voie de validation au vu des résultats en cours d’acquisition
sur l’argilite de l’Est. Les trois bâtis de fluage stimulé sont désormais opérationnels, en vue d’une
étude intensive au cours du prochain quadriennal.
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Le projet d’étude du couplage entre perméabilité et rupture dans le contexte des roches argileuses
soumises à un endommagement plus ou moins sévère, jusqu’à la rupture, a été une action importante
de la période 2002-2005. Nous avions en effet des engagements précis dans le cadre du contrat
européen « SELFRAC », qui s’est terminé en 2005. Ce projet a été suffisamment fructueux pour que
son leader (SCK-CEN, agence belge pour la gestion de déchets nucléaires) engage immédiatement une
nouvelle offre dans le cadre du 6ième PCRD et nous demande d’y prendre part. Ce nouveau projet,
intitulé TIMODAZ, ajoute au cadre précédent les effets de couplage thermomécanique. C’est donc de
couplage thermo-hydro-mécanique que nous allons traiter dans la période prochaine, si le projet est
validé par l’UE. Notre contribution comporte un volet expérimental et un volet numérique. Sur la
partie expérimentale, nous allons mettre en œuvre notre installation triaxial haute pression, après
l’avoir adaptée pour des essais en température et pour l’application de charges thermiques. Sur le volet
numérique, nous sommes attendus sur notre capacité à mettre en œuvre nos approches de second
gradient pour la modélisation d’expériences in situ grande échelle réalisées dans les laboratoires
souterrains partenaires (Belgique et Suisse). Les matériaux de l’étude sont l’argile de Boom et l’argile
à Opalinus (Mont Terri).
Micro essais hydromécaniques. Sur la période précédente, nous avons mis au point un dispositif de
mesure de la perméabilité en cours de chargement, dans les roches argileuses sur de petits
échantillons, dans le but de quantifier les variations de perméabilité induites par l'endommagement
diffus ou localisé (thèse ANDRA N. Lenoir et contrat afférent). L’intérêt d’une taille réduite
d'échantillon (quelques millimètres au lieu de quelques centimètres) est de diminuer les temps de
mesure très significativement, tout en respectant certains critères de qualité sur les essais mécaniques
(par exemple une taille du volume élémentaire raisonnable compte tenu de la microstructure du
matériau). La cellule est prête, une première campagne expérimentale va être lancée prochainement.
Enfin, des extensions de la description du couplage hydromécanique à des milieux à double porosité
est envisagée à terme, en liaison avec la modélisation des phénomènes de gonflement des roches
argileuses.
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Globalement, les recherches menées dans le cadre de l’équipe "Mécanique et Couplages Multiphysiques en
Milieux Hétérogènes" (MC2MH) concernent l'étude de phénomènes mécaniques et physiques en milieux
complexes. Plus précisément, cette activité est centrée sur l’étude de la déformation et/ou des écoulements
au sein de milieux poreux, enchevêtrés, ou multiphasés en lien avec les mécanismes physiques pertinents
associés. Ainsi, une attention particulière est apportée à l'étude des couplages entre les phénomènes
mécaniques et des phénomènes tels que le transport, la thermique ou les changements de phase. L'objectif
des travaux est le développement de modèles de comportement. Ces modèles théoriques sont obtenus soit
par approche macroscopique, soit par passage micro-macro. Des travaux expérimentaux et numériques sont
également réalisés dans le but d'analyser les phénomènes étudiés et de valider les modèles. Enfin, dans
certains cas les modèles développés sont intégrés dans des codes de calculs commerciaux ou universitaires.
Dans ce contexte, les travaux que nous souhaitons poursuivre au cours des quatre prochaines années
s’organisent en thématiques, thématiques dans lesquelles interviennent de manière croisée l'ensemble des
membres de l'équipe MC2MH. Nous développons ci-dessous les perspectives de quatre thématiques :
Les trois premières thématiques sont déjà bien établies dans notre équipe ; la troisième thématique,
particulièrement dynamique comme le montre le nombre de jeunes thésards, est révélatrice de la synergie
globale de l'équipe. La quatrième thématique est plus prospective et implique l'ensemble des membres de
l'équipe ainsi que d'autres chercheurs du laboratoire.
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fortement non-linéaires. Un second aspect à développer consiste à déterminer les modèles en milieux à
double porosité lorsque la loi de Knudsen s’applique dans la matrice et un écoulement moléculaire dans les
fractures ouvertes, décrit par les équations de Boltzmann. Ce travail sera réalisé en collaborations avec J.
Chastanet (Oregon State University), V. Chiaruttini (LM2S) et P. Saramito (LMC-UJF).
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augmente la vitesse de propagation d'une pollution : on parle de transport facilité par la présence de
colloïdes. Par ailleurs, les particules solides peuvent être amenées à obstruer un grand nombre de
pores, conduisant ainsi à une modification conséquente de la microstructure.
Nous comptons développer dans le futur deux axes de recherche sur cette thématique:
Influence de l’histoire thermomécanique – Ces travaux sont l'objet d'une longue collaboration avec
l'University of Western Australia, d'un point de vue académique. Nous poursuivrons ces travaux, en
conservant leur originalité, à savoir d'une part l'étude de l'influence de l'état mécanique sur l'efficacité
des traitements thermomécaniques, et d'autre part l'étude des faibles temps de traitements,
représentatifs des conditions industrielles de mise en forme de produits semi-finis, par exemple de fils
et tubes de NiTi. Ces travaux sont essentiels lors des étapes de mise en forme à chaud.
Couplage thermomécanique et Localisation – Les travaux initiés au cours du master de P. Schlosser
vont se poursuivre de manière plus approfondie lors de son travail de thèse (poursuite des
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Ces travaux seront soutenus par l’industriel Minitubes (projet de recherche 3S-LMECA-Minitubes, resp. D.
Favier, 09/2005-09/2006). En outre, la coopération avec l'University of Western Australia se poursuivra dans
le cadre de la thèse de Pauline Schlosser (09/2005-09/2008). Après le séjour du Prof. Y. Liu de 3 mois sur un
poste de professeur invité de l'Université Joseph Fourier (04/2005-06/2005), un dossier doit être déposé
auprès de pour financer le séjour d'une année de P. Schlosser à Perth, dans le cadre d'un French-Australian
S&T (FAST) Programme.
L’objectif majeur est de proposer des modèles de comportement pour prédire les déformations et les
propriétés physiques des milieux enchevêtrés, plus particulièrement fibreux. Ce travail s’effectuera en
collaboration avec des spécialistes « matériaux », en particulier ceux de la FédeRAMS (thème de
recherche « milieux enchevêtrés ») et du GDRE « HETerogeneous MATerials » (HETMAT, 09/2005-
09/2009, piloté par la FédéRAMS), ainsi qu'avec des spécialistes d'autres disciplines, chimie et
médecine. La jeune équipe FédéRAMS-3S-GEMPPM-GPM2 (+ LGP2 et LTC/EPFL, resp. L. Orgéas)
récemment labellisée par le CNRS nous incite également à poursuivre nos travaux en ce sens.
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Les matériaux et domaines d’application plus particulièrement visés sont (à l’heure actuelle) et seront :
⇒ Les biomatériaux fibreux – Comportement mécanique
⇒ Les matériaux composites fibres-polymères – Mise en forme et propriétés d’usage
⇒ Les papiers et cartons – Mise en forme et propriétés d’usage
La démarche, déjà initiée et qui se poursuivra, est plutôt « verticale » et regroupe(ra) différents types
de travaux :
⇒ Elaboration de systèmes fibreux modèles à microstructures contrôlées, papiers et composites à
fibres courtes élaborés à façon – Collaboration avec J.-F. Bloch (LGP2), P. Dumont et V.
Michaud (EPFL)
⇒ Caractérisation expérimentale des microstructures et des phénomènes étudiés –
Développement, utilisation de techniques et dispositifs spécifiques aux milieux fibreux :
tomographie 3D RX (coll. avec J.-F. Bloch LGP2, E. Maire FédéRAMS-GEMPPM, L. Salvo
FédéRAMS-GPM2, rhéomètres (coll. P. Dumont et V. Michaud EPFL), plateforme de
filtration, essais mécaniques multi axés (coll. avec P. Boisse FédéRAMS-LAMCOS) et
micromécaniques dédiés…
⇒ Recherche et construction de modèles de comportement macroscopique : approche purement
macroscopique (étape 1, théorie des mélanges multiphasés) ou par passage micro-macro
(étape 2, schémas autocohérents, homogénéisation à échelles multiples pour milieux et
physiques locaux discrets ou continus coll. P. Dumont EPFL et S. Le Corre EC Nantes, …),
⇒ Etudes des effets de microstructures – Calcul de microstructures, méthodes des
éléments/volumes finis/discrets : collaboration avec des spécialistes numériciens : D. Bernard
– ICM Bordeaux, S. Le Corre – EC Nantes.
⇒ Transfert : introduction des modèles dans des outils de dimensionnement, exportation des
méthodes développés chez nos partenaires industriels (ArjoWiggins, Compositec, Centre
Technique du Papier, Schneider Electric) ou médecins (CHU de Grenoble).
Ces deux méthodes théoriques de changement d’échelles sont des compétences fortes du laboratoire.
Elles sont fondées sur la méthode d'homogénéisation des développements asymptotiques (ou méthode
des structures périodiques) qui permet d'obtenir le comportement macroscopique équivalent à partir de
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la description locale continue. J.-L. Auriault a mis au point une méthodologie fondée sur
l'adimensionnalisation de la description locale permettant de déterminer les domaines de validité des
modèles. Depuis un certains nombre d’années, l’utilisation de cette méthodologie a donné lieu a de
nombreux de travaux réalisés au laboratoire et portant essentiellement sur les écoulements, les
transports et l’acoustique en milieux poreux. En parallèle, toujours sur la base de la théorie de
l'homogénéisation par développements asymptotiques, D. Caillerie (équipe GDR) a mis au point une
méthode originale d'homogénéisation des structures discrètes, particulièrement bien adaptée au
(micro)structures particulaires et aux physiques locales discrètes. Là aussi, de nombreux travaux ont
été réalisés au laboratoire à partir de cette approche, essentiellement sur des structures de type treillis
et sur des milieux fibreux pour lesquels le comportement des matrices saturantes pouvaient être
négligé.
Dans certains problèmes, cette dernière hypothèse ne peut être levée et il paraît alors judicieux, dans la
mesure du possible, de coupler les approches discrète (phase solide particulaire) et continue (matrice
saturante) : la première est très performante pour modéliser rapidement et précisément le
comportement des particules, la seconde est bien adaptée à la physique continue et la morphologie
complexe de la matrice. Cette situation peut s’inverser pour d’autres milieux poreux et physique
locales, comme par exemple dans le cas des écoulements de gaz à très faible pression dans des milieux
poreux déformables fissurés. Là encore, il paraît intéressant de vouloir coupler approches discrète
(phase gazeuse, physique non continue et fissures « simples ») et continue (milieux poreux
déformables).
Ainsi, l'objet de cette nouvelle thématique est de mettre en application cette idée, qui a émergé dans le
cadre des thèses de S. Le Corre (2001) et P. Dumont (2003) portant sur la modélisation de matériaux
composites fibreux : les résultats des deux approches ont alors été utilisées en parallèle (couplage
faible), l'approche discrète pour déterminer le comportement des fibres et l'approche continue pour la
loi d’écoulement de la matrice. Dans cet exemple, le couplage fort des deux approches dès le
processus d’homogénéisation devrait permettre de mieux appréhender les interactions entre le réseau
fibreux et le fluide. Plus généralement, il s'agit d'une orientation dans laquelle nous comptons nous
investir, en impliquant les membres de l'équipe ainsi que D. Caillerie. Le premier objectif serait la
mise au point d'une méthodologie. Les applications envisageables seraient alors nombreuses : milieux
naturels, milieux granulaires, fibreux, modélisation des matériaux biologiques, optimisation de
matériaux acoustiques, des élastomères chargés ...
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Les actions de recherche de l’équipe 2MSMC s’engagent selon trois thèmes qui concernent l’étude des
propriétés en service des matériaux solides, l’étude du comportement des poudres industrielles et la
mécanique des microsystèmes. Nous développons ci-dessous les perspectives correspondant à ces actions.
Deux actions seront développées dans ce thème. La première, concerne l’étude du comportement
thermomécanique des matériaux solides. Les résultats que nous avons obtenus, dans le cadre de cette
action, en traction biaxiale sur des tôles métalliques, dégagent des propriétés originales des surfaces
seuils, à faibles offset en déformation, qui complètent celles généralement observées en traction-
torsion. La modélisation de ces résultats par un écrouissage de forme à caractère transitoire a donné
des résultats très prometteurs, malgré la forme très simple de la fonction de Prager adoptée. Le
phénomène de distorsion des surfaces seuils, à faibles offset, est considéré comme un test sévère pour
la validité d’une modélisation théorique. Nous projetons dans l’avenir de poursuivre nos recherches
dans ce sens, en utilisant notre approche théorique. Ce projet de recherche correspond à un travail à
caractère essentiellement fondamental, qui pourrait conduire à des retombés très positives dans le
domaine de la simulation des sollicitations cycliques multiaxiales. Du point de vue expérimental nous
poursuivrons la rénovation et l’extension de la machine de traction biaxiale directe, pour étendre ses
capacités aux chargements cycliques combinés dans le plan de la contrainte biaxiale. Les résultats
attendus sont très prometteurs pour l’étude du comportement cyclique biaxial des matériaux
métalliques, des polymères solides et des matériaux tissés.
La deuxième action concerne l’étude thermomécanique des phénomènes de fatigue oligocyclique et à
grand nombre de cycles. Il s’agit d’identifier les paramètres pertinents pour le suivi des cumuls de
dommages en sollicitions cycliques multiaxiales. Les applications concernent l’analyse des propriétés
en service des matériaux frittés et des matériaux métalliques utilisés dans des structures immergées
dans le cadre du projet hydroliennes.
Un des axes de l’étude du comportement des poudres industrielles porte sur le remplissage des
matrices. Certaines pièces automobiles sont fabriquées en métallurgie des poudres par compression en
matrice suivie d’un frittage à haute température. La maîtrise de l’étape de remplissage des matrices est
cruciale, aussi bien en terme de qualité des pièces produites qu’en terme de productivité. Or, les
industriels du domaine utilisent en production des systèmes de remplissage de matrices n’ayant pas
subi d’évolution majeure depuis une quarantaine d’années.
L’objectif de cet axe de recherche consiste à comprendre les mécanismes des écoulements de poudre
dans les systèmes actuellement utilisés afin de proposer des amélioration ou des systèmes différents.
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Ce thème vise à développer une nouvelle technologie pour les systèmes de remplissage qui permettra
des gains importants à cette industrie :
- amélioration de la reproductibilité géométrique des pièces fabriquées. Ces gains permettront la
suppression de toutes les étapes de reprise des pièces après frittage,
- réduction du temps de remplissage,
- maîtrise de l’homogénéité de densité des pièces frittées.
L’étape de compression qui suit le remplissage est aussi une phase du procédé étudiée au laboratoire.
Elle est abordée d’un point de vue théorique. Une approche par éléments distincts maillés en cours de
développement permet le tracé de surface de charge en fonction de la densité et du chemin de
chargement comme réponse globale de l’empilement considéré. Cette approche permet l’intégration de
nombreux paramètres caractérisant le comportement micro-mécanique de grains de nature variée. La
génération d’empilements initiaux est en relation directe avec l’étude du remplissage qui conduira à
mettre en œuvre des logiciels adaptés à l’écoulement de milieux granulaires. D’un point de vue
expérimental, une étude va être menée sur la compression grande vitesse à énergie contrôlée qui
permet l’élaboration de nouveaux produits aux caractéristiques mécaniques intéressantes. Ces
recherches sont abordées sous une approche expérimentale, théorique et aussi par la modélisation
numérique des procédés. Une installation de laboratoire est actuellement en cours de développement
au laboratoire. La réalisation de pièces industrielles est assurée par le CETIM.
La thématique sur les poudres industrielles fait l’objet d’un axe de recherche sur les matériaux et
produits multifonctionnels. Ceux-ci sont constitués de différents matériaux qui génèrent les propriétés
requises pour remplir les diverses fonctions d’usage. Ces produits sont généralement obtenus par des
techniques d’assemblage qui impliquent des stades intermédiaires d’élaboration et d’usinage des
parties qui constituent le composant. La réalisation directe de tels produits à partir de matériaux
pulvérulents est envisageable lorsque les multimatériaux à mettre en œuvre peuvent être densifiés tout
en respectent un contrôle géométrique des couches ou gradient et dans des conditions de température
ou de pression pas trop différentes.
Les différentes étapes des procédés (remplissage, compression, frittage, recalibrage) actuellement
utilisées produisent des pièces juste aux cotes (compression en matrice, HIP) ou presque
(compression-laminage, compression hydrostatique) ce qui réalise une économie de matières
premières et d’usinage. La bonne répartition des différents matériaux est surtout liée au technique de
remplissage et compression. La forme finale, quant à elle, dépend autant de la compression que du
frittage. Les procédés actuels sont souples puisqu’ils peuvent être optimisés à partir du couplage des
procédés les mieux appropriés à chaque étape. C’est cette ressource que nous nous proposons
d’utiliser au mieux pour la réalisation de produits multifonctions.
Les propriétés mécaniques des matériaux disponibles sous forme de couches minces, de fibres, de grains
dépendent fortement de leurs conditions d'élaboration. Ces propriétés sont en général très différentes de
celles des matériaux massifs. La modélisation du comportement thermomécanique d'un système comportant
des couches minces, par exemple, nécessite une caractérisation préalable du comportement. Une étude
expérimentale du comportement de ce type de matériaux nécessite un dispositif adapté à la géométrie
spécifique de ces matériaux et aux faibles efforts mis en jeu. Du point de vue fondamental, ce thème vise à
comprendre les mécanismes intimes de déformation, de rupture, de fissuration ou de perte d'adhérence aux
interfaces. A cet effet, nous avons conçu et réalisé, en collaboration avec le laboratoire LTPCM, une presse
micro-mécanique dédiée aux applications de recherche et développement dans ce domaine.
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Présentation générale
Le groupe est constitué de 2 équipes :
Le groupe développe une thématique large dans le domaine spécifique du génie civil et des risques
associés. Celle-ci va du matériau à l’ouvrage, elle est centrée sur la modélisation, physique ou
numérique, de processus complexes liés aux interactions et aux situations extrêmes.
Dans ce contexte l'ensemble des deux équipes possède l’expertise et les outils nécessaires à de telles
études :
- du point de vue de la modélisation numérique, classiquement en éléments finis et moins
classiquement en éléments discrets,
- du point de vue de la modélisation physique (chambre d'étalonnage pour l’étude des
interactions sols-structures, BCR-3D pour l’étude des interfaces, accès à la centrifugeuse
du LCPC Nantes, aux tables vibrantes du CEA Saclay et aux sites d’expérimentation
RNVO-VOR).
- du point de vue de l’analyse du comportement mécanique des géomatériaux (machine
GIGA et cellule de traction sous étreinte pour les bétons, bancs de fluage pour les roches,
biaxial et triaxial pour les sols et les roches).
Le groupe est un acteur majeur de la structure fédérative RNVO-VOR et dans ce contexte au cœur des
recherches conduites sur les risques, l’analyse et la réduction de la vulnérabilité des ouvrages. Le
renfort de 5 MdC du LIRIGM (cf. en annexe le bilan de cette équipe) est en mesure de doper
l’activité qu’avait le laboratoire 3S sur le sujet d’autant que le recrutement récent d’un PAST (B.
Couturier) à l’ENSHMG renforce le groupe d’une compétence en géologie de l’ingénieur.
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La thématique générale de cette équipe se situera dans le domaine « Ouvrages et Risques » de façon à
affirmer son souci d’appliquer ses recherches théoriques, expérimentales et numériques au
comportement des ouvrages géotechniques et aux problèmes géo-environnementaux.
Il s’agit d’une nouvelle équipe qui regroupe les arrivants issus du Laboratoire LIRIGM et une grande
partie des membres de l’équipe actuelle « Géomécanique et Ouvrages » du Pôle GRE de 3S. Elle serait
formée de 11 enseignants-chercheurs, dont 2 Professeurs et 1 Professeur émérite, et 8 Maîtres de
Conférences, dont 3 ont une HDR et 2 devraient la présenter au cours du prochain quadriennal.
Le groupe issu du LIRIGM a développé des recherches dans le domaine de la géotechnique
environnementale, partant de l’étude des matériaux hétérogènes anthropiques pour déboucher sur celle
des ouvrages géo composites. Il a en particulier une forte expérience dans la modélisation physique et
numérique des interactions géosynthétique-matrice de confinement, de même que dans l’étude du
comportement mécanique des matériaux hétérogènes formés de résidus anthropiques et/ou de
matériaux à granulométrie très étalée et comportant de gros éléments. Il a développé des compétences
dans l’approche multi-échelles pour intégrer par la mécanique des milieux discrets le comportement
mécanique local de ces matériaux dans le comportement mécanique global des ouvrages
géocomposites, associant les matériaux précités et des inclusions fonctionnelles. Le domaine
d’expertise du groupe peut être résumé en trois axes : (i) la caractérisation physico-mécanique des
sols « hors-norme », sols à éléments grossiers, sols de surface, (ii) les ouvrages renforcés et (iii) le
confinement des résidus anthropiques en surface. Il apportera de par sa jeunesse un nouveau
dynamisme et des compétences complémentaires, tant sur le plan théorique et numérique que sur le
plan expérimental.
Le groupe issu de l’actuel 3S a de son côté une forte expérience dans la modélisation numérique par
éléments finis du comportement des ouvrages géotechniques en général et plus particulièrement dans
celui des interfaces, ainsi que dans celui des couplages physico-chimiques intervenant dans les
problèmes de géoenvironnement. Par ailleurs il apporte une longue expérience en modélisation
physique du comportement des ouvrages, en laboratoire, sur le terrain et en centrifugeuse (voir partie
Bilan de l’équipe « Géomécanique et Ouvrages »). Ses compétences sont particulièrement reconnues
dans les domaines de la géotechnique offshore, la liquéfaction et le comportement dynamique des sols,
et les ouvrages souterrains (tunnels et centres de stockage profond)
La symbiose de ces compétences nous semble devoir être un élément moteur dans le dynamisme du
futur laboratoire. La complémentarité entre les membres de la nouvelle équipe devrait permettre
d’aborder par exemple l’ensemble des problèmes concernant les interactions sol-inclusions :
interfaces sol-inclusion rigide (pieux, ancrages…), inclusions souples (géotextiles), joints rocheux,
maçonnerie…à la fois du point de vue théorique et numérique (éléments finis et éléments discrets) et
du point de vue expérimental par le regroupement d’ un potentiel exceptionnel au niveau international
(boîte de cisaillement sol-structure à rigidité contrôlée, boîte de cisaillement sol-géotextile, boîte de
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cisaillement pour joints rocheux) .Une autre complémentarité concerne les barrières d’étanchéité et
les couplages chimio-hydro-mécaniques pour les centres de stockages : en profondeur, l’équipe de 3S
a étudié le comportement de la barrière argileuse de confinement avec ses couplages
hydromécaniques tandis que pour les stockages de surface, le LIRIGM s’intéresse au rôle de la
fissuration sous faible confinement, mais avec la même approche conceptuelle
Au niveau numérique, le couplage entre les approches discrètes et continues doit permettre d’aborder
plus finement la modélisation d’ouvrages où différentes échelles caractéristiques sont en jeu.
On cherchera donc à favoriser le croisement des compétences sur des projets communs dans les
thèmes de recherche développés.
Un des points forts de cette thématique concerne l’étude du comportement de sols fins argileux, avec
ou sans inclusions, constitutifs de barrières de confinement, appliquée au stockage de surface. Le
problème est très complexe puisqu’il fait intervenir le rôle du compactage, de la non saturation et de
l’évolution liée aux conditions climatiques, de la fissuration possible du matériau liée aux
déformations des déchets sous-jacents, et enfin de l’interaction entre l’argile et la géomembrane. On
mettra l’accent sur l’étude des sols non saturés et la modélisation couplée éléments finis-éléments
discrets dans le cadre de collaborations avec Scetauroute, L’ANDRA, Benedetti, l’ ENI de Tunis
(Tunisie), Université Sao Paulo de Sao Carlos (Brésil) et le LTHE.
On poursuivra par ailleurs les recherches sur le comportement à moyen terme et long terme de résidus
anthropiques. Cette étude s’appuiera sur un pilote de laboratoire (plate forme « Ciclade » et maxi-
œdomètres). Ces expériences permettront de mieux maîtriser les paramètres hydro-physico-
mécaniques des déchets à prendre en compte dans le cadre du dimensionnement des barrières de
confinement des centres de stockage (partenariat ADEME, Leipsi, LTHE). Toujours sur les matériaux
anthropiques de type déchets, on poursuivra les recherches sur le comportement de matériaux à
valoriser, avec application aux matériaux évolutifs de type résidus réactifs (MIOM) et l’association de
matériaux sols avec des résidus de pneus (partenariat INERIS ; Maccaferri , collaboration avec
Polytech Gdansk).
Enfin un des thèmes prometteurs et débouchant sur l’application aux terrains naturels ou aux remblais
de ballast est celui de l’étude du comportement de matériaux granulaires « grossiers », déjà abordé au
LIRIGM et qui sera poursuivi au sein de la nouvelle équipe. Le rôle de l’écrêtage de la granulométrie,
objet de longues discussions par le passé concernant les matériaux de barrage en terre et
enrochements, pourra être analysé de manière théorique ( GIS GEMAUN exLirigm/LCPC/CNAM).
Pour l’ensemble de ces recherches, on fera appel aux outils expérimentaux spécifiques issus du
LIRIGM : Boite de cisaillement 1m * 1m, Decart, Flexion 4 points et traction directe sur sols fins,
cellule triaxiale de grande taille. Elles auront en commun une méthode de modélisation utilisant des
approches discrètes et continues avec couplages mécaniques, prise en compte des effets de l’eau.
La valorisation des zones à sol de portance très médiocre (dépôts récents, zones estuariennes ou
marines) passe par l’utilisation de procédés innovants. Une idée nouvelle consiste à installer un
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
matelas granulaire du matelas granulaire « type ballast » en tête de pieux pour diffusion et localisation
des efforts, effets voûtes …, et en intercalant des nappes de géotextiles horizontales placées à la base
du remblai de façon à mieux reporter la charge sur les pieux. Un couplage éléments finis-éléments
discrets doit être appliqué pour appréhender le comportement d’un tel ouvrage dans le cadre du Projet
National IREX: « inclusion rigide », en collaboration avec Bidim géosynthétique et l’Université de
Singapour. Une approche expérimentale sera effectuée en laboratoire.
Cette recherche est très proche de celle qui a été entamée dans l’actuel 3S et qui se poursuivra lors du
prochain quadriennal sur l’étude numérique 3D des fondations mixtes radier-groupes de pieux dans les
sols très mous du type de ceux rencontrés en Asie du Sud-Est (Thèse Nguyen Thanh). L’application
aux réseaux de colonnes ballastées sera aussi développée en liaison avec des opérateurs.
La démarche de couplage entre approche locale d’une structure élémentaire et comportement global de
l’ouvrage sera également poursuivie dans le cas des merlons de protection contre les impacts
localisés (structures cellulaires dissipatives formées de matériaux « grossiers » en interaction avec
inclusions bidimensionnelles de type grille), en partenariat avec Maccaferi et en collaboration avec le
Cemagref. Cette étude comportera une approche numérique et des expérimentations en vraie grandeur.
D’autres projets existent concernant les ouvrages géo-composites: les ancrages spécifiques
d’inclusions sur site en pente, les ouvrages formés de résidus de pneus et de matériaux naturels. Enfin
l’étude du comportement des sols de surface sous faibles contraintes est envisagé pour les problèmes
de mobilité et traficabilité des sols de surface dans le cadre de collaborations avec la DGA. Ce dernier
projet rejoint les études menées précédemment à 3S sur l’interprétation de la réponse du pénétromètre
aux très faibles profondeurs.
L’activité Mécanique des Roches et ouvrages souterrains sera développée autour de trois axes :
4-1 Théorique : Développement de modèles constitutifs volumiques couplant viscoplasticité et
endommagement anisotrope, couplage thermo-mécanique, et de modèles constitutifs hydro-
mécaniques d’interfaces traduisant le comportement du contact entre géomatériaux.
4-2 Expérimental : Essai de fluage et de relaxation, Essai de chargement quasi-statique, Essai de
chargement cyclique. Emission acoustique. Essais hydro-mécaniques d’interfaces entre géomatériaux
soumis à compression, cisaillement, et gradient de fluide (gaz ou liquide). Détection des conditions
d’érosion de ces interfaces. Traitement de l’effet d’échelle relatif au comportement hydro-mécanique
mesuré du contact.
4-3 Modélisation numérique : Evolution de la zone endommagée au pourtour des cavités souterraines,
grandes convergences différées, comportement sous sollicitations cycliques.
Le domaine applicatif est très large : si les collaborations concernant le stockage de déchets
radioactifs sont actives actuellement, le développement futur des tunnels alpins à grande
profondeur nécessitera de nombreuses études. Les aspects dynamiques de la réponse des
ouvrages souterrains sous séismes (en collaboration avec l’Iran) seront développés.
L’étude des grands fonds marins et des solutions d’ancrage correspondantes restera fortement
d’actualité dans la recherche pétrolière dans les prochaines années. Nous devons participer à la phase
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
II du programme CEPM « grands fonds » avec l’étude de l’interaction entre les pipes soumis à des
mouvements cycliques et les sols superficiels très mous. On cherchera d’abord à simuler l’interaction
cyclique sol-pipe à une échelle pratiquement réelle dans un modèle physique de grandes dimensions
dans lequel on aura reconstitué un massif d’argile ayant les mêmes propriétés physico-chimiques et
mécaniques que les argiles grands fonds. Nous poursuivrons par ailleurs nos recherches sur les
solutions alternatives d’ancrages (ancres à succion, ancres plates) par des modélisations physiques et
numériques. Dans les deux cas, pipes et ancres, on introduira au niveau numérique l’effet des grands
nombres de cycles et la simulation de sollicitations extrêmes (tempêtes).
L’autre préoccupation sociétale forte dans le domaine offshore concerne les sources d’énergies
alternatives installées en mer (éoliennes, hydroliennes). Nous devons poursuivre notre participation au
projet « Hydroliennes » soutenu par la région à travers l’étude du comportement cyclique des ancrages
des axes de turbines. Une modélisation physique et des essais en place sont prévus, ainsi que la
modélisation numérique avec effet des grands nombres de cycles.
Nous nous intéresserons enfin au phénomène de dégradation du frottement latéral le long des pieux
offshore, lié au battage sur de très grandes longueurs. Nous étudierons particulièrement le mécanisme
de « reset » c'est-à-dire de récupération d’une certaine capacité en frottement avec le temps. Ce
phénomène serait lié à la disparition des effets de voûte locaux provoqués par les cycles de battage à
l’interface sol-pieu. Une expérience sur modèle physique devrait être mise en place dans notre
Chambre d’Etalonnage, dans le cadre d’une collaboration avec Imperial College of London.
Nous poursuivrons d’abord notre participation au programme Interreg Sismovalp sur l’influence des
non linéarités du comportement dynamique des sols sur la réponse sismique de la cuvette grenobloise.
Nous comptons simuler le processus de sédimentation à grande profondeur (400-500m) par une
reconsolidation d’échantillons intacts prélevés dans l’argile à une cinquantaine de mètres, et effectuer
ensuite des triaxiaux en petites déformations sous des confinement de 3 à 4 MPa.
En ce qui concerne la liquéfaction sismique des sols, nous participons avec le GIS-RAP (réseau
accélérométrique) et le BRGM à un projet d’instrumentation d’un site potentiellement liquéfiable aux
Antilles à l’aide de capteurs de pressions interstitielles, combiné à des campagne d’essais au
sismopiézocône et en laboratoire pour d’une part tester les méthodes de prévision de la liquéfaction à
partir des essais de reconnaissances en place, d’autre part confronter les modèles numériques à des
montées en pression réelles observées lors de petits séismes.
Nous mettrons à profit de notre expérience en mesures de pressions interstitielles dans les sols au
voisinage d’ouvrages côtiers réels, acquise dans le cadre du programme européen LIMAS
(Liquefaction Around Marine Structures) par une participation au projet d’instrumentation de massifs
de plages en vue d’étudier le rôle des montées en pression de l’eau et/ou de la liquéfaction sur
l’évolution de la morphologie côtière (collaboration avec le LEGI dans le cadre du projet ECORS ,
PEA du Service Hydrométéo de la DGA).
Enfin nous aborderons le problème de la modélisation physique des interactions dynamiques sol-
structure en Chambre d’Etalonnage et en centrifugeuse. Nous nous intéresserons particulièrement à la
réponse en termes d’interaction sol-structure et de liquéfaction des sols géocomposites comportant des
inclusions de matériaux recyclés.
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
Les méthodes d’analyse inverse en Géotechnique vont se développer en liaison avec la " méthode
observationelle " qu'il serait plus indiqué d'appeler "design interactif" : les mesures effectuées lors des
phases de travaux peuvent être employées pour prédire le comportement des phases ultérieures. Ceci
passe par une modélisation qui requiert des paramètres pertinents de comportement. Cette activité
enchaînera les points suivants:
- Application de notre procédé d’optimisation par algorithmes génétiques à des ouvrages réels (le
plus souvent excavations) et comparaison aux résultats obtenus par d’autres équipes de
recherche utilisant d’autres méthodes d’optimisation (le plus souvent déterministes) sur les
mêmes cas.
- Prise en compte de lois de comportement de sols plus évoluées dans le processus
d’optimisation,
- Hiérarchisation des paramètres identifiés,
- Développement de l’optimisation en vue d’identifier un plus grand nombre de paramètres
matériels du sol, qu’il s’agisse d’une seule couche, ou de plusieurs couches (géométrie connue
par d’autres moyens géotechniques).
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
L’équipe « Risques et Vulnérabilités », créée en début du précédent contrat quadriennal, en même temps que
la structure fédérative « Risques Naturels et Vulnérabilité des Ouvrages » (RNVO) se trouve ici renforcée
par l’arrivée de 2 MdC des pôles CI et MME de 3S (Ph. Marin expert en modélisation mécanique et E.
Ouedraogo qui travaille sue les bétons réfractaires). Elle a assis sa réputation dans le domaine des risques,
notamment ceux générant des sollicitations dynamiques sur les ouvrages, les massifs rocheux et les sols.
Nous souhaitons confirmer cette réputation en renforçant notre expertise dans les thèmes d’études :
- Instabilité et rupture dans les milieux naturels
- Vulnérabilité des ouvrages sous sollicitations sévères
Dans le cadre des projets européens "LAME" (MEchanisms of catastrophic LAndslides) et "DIGA"
(Degradations and Instabilities in Geomaterials, Applications) et des projets RGCU "ROMICO" (Recherche
Opérationnelle sur de nouveaux Mécanismes d'Instabilité des Terrains et sur leurs Conséquences pour la
conception d'Ouvrages de génie civil) et "PIR" (Prévention des Instabilités Rocheuses), la pertinence du
critère du travail du second ordre pour mettre en évidence d'éventuels modes de rupture diffus, pouvant
apparaître avant la rupture localisée, a été vérifiée en mécanique discrète et continue.
1 - La prise en compte du couplage hydro-mécanique est essentielle dans les géomatériaux. Il est prévu
(thèse de L. Scholtès, projet régional GEODIS, 2005) d'étudier et de modéliser ce couplage à l'échelle
élémentaire du contact intergranulaire à la fois dans le cadre du code aux éléments discrets SDEC (F. Donzé)
et dans le cadre du modèle micromécanique (approche multi-échelle) de F. Nicot. Dans les deux cas, les
forces de tension superficielle aux surfaces de séparation air-eau seront modélisées et introduites dans la loi
de contact intergranulaire.
2 - En mécanique des milieux continus et dans le cadre de la méthode des éléments finis, le critère du travail
du second ordre a été appliqué essentiellement à des cas où le sol était considéré comme sec. Dans le cadre
du projet européen LESSLOSS, il est prévu de relaxer cette hypothèse et d'appliquer ce critère en situation
de couplage hydromécanique en mettant en oeuvre deux codes aux éléments finis : LAGAMINE (Université
de Liège) et GEHOMADRID (Université de Madrid) (thèse de F. Prunier, projet européen LESSLOSS,
2005). Le cas du glissement de terrain italien de Petacciato, sous très faible pente et particulièrement bien
instrumenté, servira de cas-test. Parallèlement à l'application du critère du travail du second ordre
convenablement normalisé sous ses formes locale et globale, il est prévu une étude spectrale de la matrice de
rigidité globale, étant entendu que l'on peut démontrer le lien entre ces deux approches dans le cas d'un
comportement incrémentalement linéaire.
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
3 - En mécanique discrète et dans le cadre de la Méthode des Eléments Discrets (MED), l'expression du
travail du second ordre aux contacts intergranulaires vient d' être validée par le fait que sa sommation sur les
contacts fournit par homogénéisation le travail macroscopique (résultat démontré par F. Nicot). Ce travail du
second ordre discret, dont la normalisation est encore à préciser, sera mis en oeuvre sous ses formes locales
et globales pour l'étude de la stabilité d'une falaise rocheuse instrumentée des Gorges de Valabres (Alpes
Maritimes) (projet national ANR-RGCU STABROCK).
4 - La MED permet de reproduire de manière qualitative le comportement d’un matériau granulaire telle
l’influence de l’histoire de chargement et l’écoulement plastique non associé. L’égalité, lors de simulations
numériques, entre le travail du second ordre macroscopique et local des déformations élastiques, est
observée, en dehors de phases de réorganisation dynamique.
Mais surtout, la MED a permis de détecter des directions instables au sens de Hill à l’intérieur du critère de
Mohr-Coulomb, avec la possibilité d’obtenir des ruptures diffuses.
Afin d’accroître la portée de ces résultats, une nouvelle étape dans l’analyse discrète du comportement de ces
milieux granulaires, va consister à caractériser les ruptures diffuses par des études statistiques du travail du
second ordre aux contacts.
5 – Les approches fondées sur la Mécanique de la Rupture pour l’étude de l’instabilité du manteau neigeux
seront étendues à la notion de « fissure cohésive » permettant de mieux décrire le comportement réel de la
neige. Notons également que l’interaction neige-ouvrage sera étudiée dans le volet suivant.
Acteurs – Permanents : Laurent Daudeville, Dominique Daudon, Frédéric Donzé, Panagiotis Kotronis, Yann Malécot,
Philippe Marin, Jacky Mazars, Evariste Ouedraogo – Doctorants : Fabrice Dupray, Lionel Favier, Emmanuel Frangin,
Thomas Gabet, Stéphane Grange, Julien Lorentz, Xuan Huy Nguyen, Jean-Patrick Plassiard, Luc Scholtes, Wen Jie
Shiu, Xuan Hong Vu
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
permettra de comparer les états limites ultimes de l’ouvrage prédits par simulation et par calculs
réglementaires. Cette étude permettra d’éventuelles propositions de modifications des méthodes
réglementaires actuelles, tant pour l’évaluation de l’action mécanique que pour la méthode de calcul.
Risques sismiques
L’expertise sur ce thème est grande dans le domaine des structures en béton (J. Mazars a participé à
quasiment tous les programmes nationaux et européens qui ont eu lieu sur le sujet depuis une
quinzaine d’années et qui ont permis de constituer une importante base de données). Dans l’immédiat
les travaux seront menés dans le cadre de collaborations nationales (notamment au sein de la structure
fédérative RNVO- VOR) et européennes (projet intégré LESSLOSS). Il s’agit de poursuivre les
approches développées depuis plusieurs années sur les méthodes simplifiées. Les éléments finis de
poutres multi-fibres associés à la prise en compte des non linéarités matérielles au sein du béton et des
armatures permettent maintenant, à coût de calcul raisonnable, la prédiction 3D de la réponse de
structures en béton armé soumises à des séismes. Le travail engagé en fin de précédent quadriennal
dans le domaine de l’interaction sol-structure sera poursuivi pour la prise en compte des effets de
champ lointain (rayonnement sismique) et de champ proche (non linéarités du sol et décollements)
dans un contexte de méthode simplifiée (élément d’interface enrichi) et de comportement 3D.
Cependant tout n’est pas encore résolu. Une attention particulière doit être portée sur l’objectivité des
résultats vis-à-vis de la discrétisation. Deux échelles sont visées, celle locale de la liaison acier-béton
dont les conséquences sur l’approche locale de la rupture sont importantes et celle plus globale
permettant d’accéder à une vision objective du concept de rotule plastique. Tirant partie de
l’expérience du laboratoire en matière de méthodes de régularisations, un modèle de second gradient
(local) sera associé à une description des dégradations du béton fondée sur la mécanique de
l’endommagement. Ce travail sera mené en collaboration avec le projet GDR.
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
Des études préliminaires du développement d’une approche parallèle pour la MED, pour des
simulations bidimensionnelles ont déjà été étudiées. Le but était de produire une implémentation
parallèle portable qui a permis de montrer l’efficacité de 100 processeurs pour des simulations à
grande échelle. Ce code pouvait fonctionner sur des systèmes informatiques parallèles ayant une
mémoire soit partagée, soit distribuée.
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
LTHE avec un parc de systèmes expérimentaux volumineux) sont une chance pour une
planification réfléchie de l’attribution et de l’actualisation des surfaces (projet
GEMME). L’appui de l’INP et de l’UJF est essentiel pour réussir cette étape
importante.
En conclusion 3S-R est un beau projet nous y croyons mais nous comptons sur tous les lecteurs de ce dossier
pour déclencher des avis, des commentaires et des soutiens pour donner du corps à cette opération originale.
PS : Sont donnés dans les annexes qui suivent d’une part le bilan scientifique des enseignants-
chercheurs extérieurs à 3S qui rejoignent 3S-R (annexe A) et d’autre part, pour la version papier, un
extrait des tableaux administratifs et financiers du dossier quadriennal transmis au ministère (annexe
B). Dans la version électronique l’ensemble des tableaux (fichiers Excel UR1 pour les aspects
administratifs et financiers et UR2 pour les aspects ressources humaines) transmis au ministère sont
donnés.
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
ANNEXES A
Bilan scientifique sur les 4 dernières années des personnes extérieures à 3S qui rejoignent 3S-R
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
Les étudiants en thèse impliqués avec ces personnels lors du précédent quadriennal sont :
BENOIT Olivier : (Septembre 1999 – Décembre 2002) « Aptitude à la traficabilité d’un Engin
chenillé sur sol de surface », Encadrement Philippe GOTTELAND et Jean Pierre GOURC, bourse
BDI DGA-CNRS,
CHAREYRE Bruno : (Septembre 2000 – Novembre 2003) "Modélisation du comportement
d’ouvrages composites sol – Géosynthétique par éléments discrets – Application aux ancrages en
tranchées en tête de talus". Encadrement Jean-Pierre GOURC et Pascal VILLARD.
AMMERI Abdelkader : (Décembre 2002 – Septembre 2006) "Etude du comportement
hydromécanique d’une argile renforcée ou non par des fibres synthétiques ou végétales : Application
aux couvertures des centres de stockage des déchets". Co direction de thèse entre l’Ecole Nationale
d’Ingénieurs de TUNIS et l’Université Joseph Fourier - GRENOBLE I. Encadrement Jean-Pierre
GOURC, Pascal VILLARD Moundir BOUASSIDA et Mehrez JAMEI.
REY Etienne : (Septembre 2001 – Juin 2005) « Caractérisation physique et mécanique des sols
hétérogènes à grosse granulométrie ». Bourse MRT, Encadrement Denis JONGMANS, Philippe
GOTTELAND et Stéphane GARAMBOIS,
BERTRAND David : (Septembre 2002 – Décembre 2005) « Modélisation du comportement sous
impact d’un composite sol inclusion, application aux merlons de protection contre les chutes de
blocs ». Contrat CIFRE, France Maccaferi, Encadrement François NICOT, Philippe GOTTELAND,
Denis JONGMANS
LAMBERT Stéphane, (Septembre 2003 – Décembre 2006) « Etude expérimentale du comportement
sous impact localisé d’une structure cellulaire composite sol inclusion ». Bourse Cemagref,
Encadrement Philippe GOTTELAND, François NICOT, Denis JONGMANS
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FOURMONT Jean : (Septembre 2003 - Septembre 2006) " Déchets solides et non radioactifs :
optimisation des conditions de stockage-confinement et prédiction du comportement à long terme ".
AC ENS de Cachan. Encadrement Jean-Pierre GOURC et Gaël COMBE.
LE HELLO Bastien : (Février 2004 – Février 2007) "Renforcement des remblais sur sol compressible
par association d’un réseau de pieux et de nappes géosynthétiques". Contrat CIFRE en partenariat avec
la société Bidim Geosynthetics. Encadrement Pascal VILLARD.
SALOT Christophe : (Septembre 2004 – Septembre 2007) "Modélisation 3D du comportement
mécanique des géomatériaux hétérogènes". Bourse Ministère. Encadrement Pascal VILLARD et
Philippe GOTTELAND.
CHEVALIER Bastien : (Septembre 2005 – Septembre 2008) "Comportement des sols à granulométrie
étalée : étude par simulations numériques". AC ENS de Cachan. Encadrement Pascal VILLARD et
Gaël COMBE.
STOLTZ Guillaume : (Septembre 2005 - Septembre 2008) " Hydro-physico-mécanique des déchets :
simulation en réacteurs de laboratoire ". Bourse ADEME en partenariat avec l’entreprise Véolia
(CReeD). Encadrement Jean-Pierre GOURC et Gaël COMBE.
CAMP Sophie : (Février 2005 – Février 2008) " Barrières de confinement sommitales des centres de
stockage de déchets : application aux couvertures TFA ". Contrat CIFRE en partenariat avec les
entreprises BENEDETTI, ANDRA et SCETAUROUTE. Encadrement Jean-Pierre GOURC et Olivier
PLE.
Depuis l’origine du laboratoire LIRIGM, les géosynthétiques, matériaux polymères se présentant sous
forme de structures fibreuses ou de films, constituent une thématique forte. Le développement
industriel impressionnant de ces matériaux ne se dément pas. L’équipe du LIRIGM a accompagné et
souvent stimulé ces recherches sur ce thème. Les 4 dernières années ont vu le spectre des études
s’élargir, avec un infléchissement vers des applications en géotechnique environnementale : les deux
grands champs d’applications sont l’aménagement en zones à risques et la Gestion environnementale
des déchets et résidus anthropiques. L’expertise de l’ancienne équipe, reconnue au niveau
international, porte sur l’interaction géosynthétique-matrice de confinement (modélisation physique et
numérique) et sur l’optimisation des structures synthétiques suivant leur fonction. Ceci a induit le
lancement au cours du précédent quadriennal de recherches sur les matériaux associés pour former un
composite, en particulier les résidus anthropiques, les sols fins et les sols à gros éléments. C’est en
particulier sur cet aspect de caractérisation mécanique des matériaux associés que se retrouve le
groupe rejoignant le nouveau laboratoire. Dans ce contexte, des recherches multi-échelles ont dû être
entreprise, ou l’approche globale de l’ouvrage était logiquement complétée par une approche locale du
matériau. Mais l’hétérogénéité, la taille des particules, leur caractère évolutif ont amené le laboratoire
à développer de nouvelles plates-formes expérimentales d’échelle adaptée et mobile sur le terrain, et
aussi à se rapprocher de spécialistes de reconnaissance géotechnique et géophysique sur site. Comme
le bilan quantitatif (A.2) le démontre, les collaborations entre les chercheurs de l’équipe et d’autres
unités sont effectives et se poursuivent. On relèvera notamment les expériences de chutes de blocs, en
lien avec la conception des ouvrages de protection, les études d’ancrage géosynthétiques, les
recherches sur les barrières de confinement des centres de stockage de déchets et sur les matériaux
anthropiques à valoriser ou les sols de surface.
Les recherches menées sur les matériaux s’inscrivent dans une démarche allant de la caractérisation
physique et mécanique jusqu'à l’observation et la modélisation du comportement à l’échelle micro-
meso de laboratoire aussi bien que macro sur ouvrage réel. Les matériaux considérés ont la spécificité
d’être des composites associant des géosynthétiques à des matériaux issus de l’activité humaine, soit
des matériaux remaniés, soit des résidus que l’on souhaite valoriser ou dont on souhaite minimiser la
dangerosité environnementale. La caractérisation des sols remaniés et des éléments grossiers est
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
effective dans le cadre d’une collaboration avec le LCPC. L’étude des géosynthétiques de
renforcement a été poursuivie car l’application de ces matériaux pour des ouvrages à fonction
hydraulique ou non est majeure en termes économiques. L’équipe du LIRIGM est en relation très
étroite avec les principales compagnies françaises (Sita-Lyonnaise des eaux et Vivendi Environnement)
du domaine du stockage des déchets. Une récente collaboration avec l’Andra et Scetauroute permet
d’orienter la recherche vers le stockage de déchets faiblement radioactifs. D’une façon générale, tous
les matériaux et ouvrages étudiés ont la particularité d’être hétérogènes par nature et en dimension. En
conséquence, leur caractérisation en laboratoire et sur site est délicate. Une approche par la mécanique
des milieux discrets permet de pallier ce défaut. Cette technique numérique, déjà utilisée au
laboratoire, permet d'obtenir des informations globales et locales. Il faut la considérer comme un
"laboratoire numérique" qui voit son étalonnage sur des matériaux modèles, des essais de laboratoire
bien décrits et sa validation à l’échelle d’un ouvrage ou d’un site. Les actions de recherche entreprises
dans cette voie verront leur concrétisation sur ouvrages en vraie grandeur dans le prochain
quadriennal. Afin d’éviter la diversité des activités de recherche de l’équipe et de profiter de la
collaboration d’autres unités de recherches, nous avons envisagés une approche multi échelle et
pluridisciplinaire de problèmes réels d’actualités. Dans ce contexte, trois actions de recherche
fédératives ont été abordées :
Caractérisation physico mécanique des sols « hors norme », sol à éléments grossiers, sol de surface.
Ouvrages renforcés.
Confinement des résidus anthropiques.
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
permet de remonter à sa composition, grâce aux lois d’homogénéisation. C’est dans cette
méthodologie que le travail de thèse de Etienne REY (soutenue Juin 2005) a été mené.
Contexte :
La solution de renforcement par géosynthétiques représente une alternative économiquement
intéressante à la réalisation des ouvrages de génie civil (infrastructures routières et ferroviaires,
ouvrages de protection, digues, talus, murs de soutènement). Ces structures composites (sol hétérogène
ou à forte granularité, nappes synthétiques multifonctions), ont un comportement complexe qui
engendre des problèmes de dimensionnement et de durabilité dans le temps. Les applications qui sont
envisagées sont des problèmes d’actualités qui nécessitent une collaboration forte avec des partenaires
industriels. La démarche scientifique adoptée pour traiter ces problèmes s’appuie sur l’expérience du
laboratoire à mener de front les études en laboratoire, les expérimentations in situ et la modélisation
numérique. Dans ce contexte, 3 projets industriels utilisant des géosynthétiques ont été définis.
34
L A B O R A T O I R E 3 S - R
- Merlon
L’étude d’ouvrages linéaires tels que les merlons ou digues renforcés par inclusions soumis à l’action
localisée d’un impact est réalisée en collaboration avec le Cemagref et un partenaire industriel qui
finance une thèse CIFRE (thèse David BERTRAND) et son contrat d’accompagnement. Cette
recherche s’intègre dans la fédération de recherche VOR (Vulnérabilité des Ouvrages aux Risques).
L’objectif de ces recherches est de pouvoir modéliser le comportement de structures dites cellulaires
soumis à un impact localisé. L’utilisation au parement d’une technique de conteneurisation optimisée
en fonction du type d’impact, du type de matériau contenu, et des objectifs fonctionnels de l’ouvrage
est un des objectifs principaux de l’étude. Le couplage d’une approche locale à l’échelle de l’élément
impacté, à une étude globale à l’échelle de la structure doit permettre d’appréhender les phénomènes
de comportement interne, et d’optimiser le comportement et le dimensionnement de l’ouvrage. Le
choix a été fait d’utiliser aux deux échelles une approche par éléments discrets. Cette étude est menée
en alimentant les modèles numériques développés par des résultats d’expérimentation physiques
(Thèse Stéphane LAMBERT).
Contexte :
Le stockage de surface des déchets solides non radioactifs de type ménagers et très faiblement radioactifs
suit une réglementation stricte. Un centre de stockage de déchets (CSD) est constitué d’un tumulus de
déchets ceinturé par une barrière de confinement étanche composée d’une association entre un
géosynthétique et un sol fin. Le principal objectif est de maintenir l’étanchéité de la barrière sommitale de
façon durable. Pour cela l’on doit résoudre un certain nombre de problèmes comme :
- La mise en œuvre de la couche d’argile compactée sur site (différence entre site et laboratoire),
- Le caractère composite de l’étanchéité, argile/géomembrane pose le problème de l’interface,
- La couche d’argile peut être soumise à du retrait et du gonflement,
- Le déchet est un matériau compressible au cours du temps (relation tassement étanchéité de la
barrière),
- Le massif de déchets est hétérogène.
En conséquence, en plus des déformations globales considérées ci-dessus, la barrière de confinement
devra supporter sans fissuration les tassements différentiels provoquant des flexions localisées.
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
support à une couche drainante placée sous une couche de végétalisation. Deux sites sont utilisés pour
l’étude d’une telle barrière. Plusieurs voies de recherche ont été envisagées :
- La caractérisation mécanique et hydraulique de la barrière argileuse,
(essais de flexion, traction, compression à teneur en eau contrôlée),
- L’étude de la mise en œuvre de la couche d’argile sur site (essais en
laboratoire et sur site),
Les premiers résultats montrent que l’argile utilisée en couverture de centres de stockage de déchets
présente une sensibilité importante à la fissuration par flexion en fonction de sa teneur en eau et de
l’énergie de compactage (thèse de S. Camp).
- L’amélioration de la résistance à la fissuration. Il s’agit de renforcer la
couche d’argile à l’aide de différents procédés ou techniques (fibres
synthétiques ou végétales, synthétiques de renforcement,…).
Les travaux déjà engagés (thèse de AMMERI Abdelkader) portent sur la détermination expérimentale
des caractéristiques mécaniques en traction des argiles renforcées. L’interprétation de ces essais sur
argile reste délicate. C’est dans cette optique qu’une modélisation numérique basée sur la méthode des
éléments discrets a été mise en œuvre. Cette méthode est particulièrement bien adaptée au milieu
discontinu fracturé et permet une meilleure compréhension des mécanismes mis en œuvre dans les
essais. A terme, le modèle numérique devrait être appliqué aux ouvrages en vraie grandeur pour :
- La caractérisation de la géomembrane,
- L’évaluation de l’effort de traction à l’ancrage des polymères en tête de
tumulus.
La partie expérimentale de cette étude concerne des essais expérimentaux en vraie grandeur réalisés en
collaboration avec le CEMAGREF de Bordeaux sur un banc d’extraction. Plusieurs géométries
d’ancrage ont été testées. Les développements numériques associés (thèse de B. Chareyre) ont été menés
par la méthode des éléments discrets (modèle bidimensionnel PFC2D). La confrontation expérimentation
modélisation s’est avérée très satisfaisante que ce soit d’un point de vue qualitatif que quantitatif. Ces
travaux ont abouti à une meilleure compréhension des mécanismes d’extraction et ont permis d’établir
de nouvelles formules de dimensionnement pour l’estimation des capacités d’ancrage des dispositifs
d’ancrage en tranchée de forme complexe (ancrages en L et en V).
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
Thèse en co-tutelle
Co-direction de thèse de doctorat de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de TUNIS et de l’Université Joseph Fourier
- GRENOBLE I (Spécialité Géomécanique, Génie civil) dans le cadre d’une collaboration franco tunisienne
CMCU : "Etude du comportement hydromécanique d’une argile renforcée ou non par des fibres synthétiques ou
végétales : Application aux couvertures des centres de stockage des déchets". AMMERI Abdelkader :
(Décembre 2002 – Septembre 2006), Pilotage : JP. GOURC (responsable LIRIGM), M. BOUASSIDA
(responsable ENIT), M. JAMEI (ENIT), P. VILLARD (LIRIGM).
Organisation de colloques
AUGC 2005 Grenoble « Génie Civil : Risque et Environnement », (26-27 mai 2005, 200 participants)
Chaimen : P. GOTTELAND et O. PLE
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
Contexte
Dans le dernier contrat quadriennal l’accent des activités de recherche de J. Lewandowska a été mis
sur l’étude du caractère hétérogène des milieux poreux naturels (sols, roches..), caractère dû aux
facteurs physiques, mécanique, climatiques, à l’activité biologique ou chimique. Ces hétérogénéités
sont responsables, par exemple, des écoulements préférentiels (« by-pass flow ») ou de l’apparition
« pré maturée » des polluants sur les sites de stockage. Un autre exemple vient de la géotechnique, à
savoir les digues en terre réalisées par des mélanges de sable et d’argile. Le rôle de la phase argileuse
est d’assurer l’étanchéité de l’ouvrage, tandis que la phase sableuse assure la résistance mécanique.
Ces matériaux confèrent à l’ouvrage son caractère hétérogène. La description du comportement
macroscopique de ces matériaux en conditions non saturées, nécessite le développement de modèles
adaptés, fiables et efficaces.
Méthode
Dans la recherche de la description du comportement macroscopique nous appliquons la méthode
d’homogénéisation par des développements asymptotiques (Sanchez-Palencia (1980) et Bensoussan et
al. (1978)). L’avantage de la méthode d'homogénéisation est qu’elle permet de simplifier la
description locale de matériaux finement hétérogènes par une description macroscopiquement
homogène équivalente. Elle permet aussi de préciser le domaine de validité des modèles et de calculer
les paramètres effectifs entrant dans les descriptions macroscopiques. Ces paramètres peuvent être
calculés à partir de l’information concernant la morphologie du milieu poreux et ses propriétés
microscopiques, informations qui deviennent de plus en plus accessible, grâce à l’évolution des
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
Deux principales actions de recherche ont été entreprises durant le dernier contrat quadriennal :
Modélisation des transferts en milieux poreux non saturés et macroscopiquement hétérogènes.
Couplage hydro-mécanique de milieux poreux à double porosité et non saturés.
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L A B O R A T O I R E 3 S - R
(milieu connexe) est moins conductrice que les inclusions. Le degré du contraste est d’un ordre de
grandeur inférieur ou égal à ε. Cette situation conduit à un comportement macroscopique
qualitativement très différent par rapport à la situation précédente. En appliquant la méthode
d’homogénéisation nous avons montré que le champs de pression capillaire est en équilibre local. La
description macroscopique pour la pression capillaire est obtenue sous forme d’une équation de
Richards avec deux paramètres effectifs: Le modèle a été entièrement intégré dans le code DPOR_1D
(thèse A. Szymkiewicz). De nombreux tests numériques ont été effectués, afin de comparer la solution
obtenue par l’homogénéisation, avec l’intégration directe de la description microscopique sur la
géométrie hétérogène (la solution de référence). Les résultats sont en excellent accord.
43
L A B O R A T O I R E 3 S - R
HDR : Lewandowska J., Milieux poreux hétérogènes : Modélisation des transferts de masse par
homogénéisation. Soutenance le 21 septembre 2004 à UJF à Grenoble. Jury : F. Darve, P. Adler, C. Boutin, A.
Gens, J.-L. Auriault, M. Vauclin.
Co-editeur d’ouvrage:
Proceedings of the Second Biot Conference on Poromechanics II, Grenoble, France 26-28 August 2002.
Balkema Publishers Lisse/Abingdon/Exton/Tokyo. 955 p. Editeurs : J.-L. Auriault , C Geindreau, P. Royer, J.
F.Bloch, C. Boutin, J. Lewandowska.
44
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- Lewandowska J., Szymkiewicz A., Vauclin M., 2005, Numerical study of the exchange term in the non-
equilibrium water flow model for double-porosity soils, 3rd BIOT Conference on Poromechanics, Oklahoma
2005, Abousleiman, Cheng & Ullm (eds), AA Balkema, 365-370.
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2.3 Autres activités internationales (AI)
1. Thèse en co-tutelle de A. Szymkiewicz. Collaboration avec l’Ecole Polytechnique de Gdansk, Pologne.
4. Programmes internationaux
POLONIUM UJF/INPG/Politechnika Gdanska 2001-2003, ERASMUS UJF/Politechnika Gdanska 1997-2005.
PICASSO UJF/UPC (demande en cours).
5. Conférences – seminaires
2002 : 14th ALERT “Géomaterials” Workshop, Aussois : Non-local transport model due to adsorption in
fractured porous media
2003 : 15th ALERT “Géomaterials” Workshop, Aussois : Modeling of unsaturated water flow in double
porosity soils by homogenization.
2004: UPC Barcelona, Espagne, Seminar in Advanced Mechanics, 1. Modeling of diffusion/dispersion in
porous media by homogenization. Theory and numerical applications using FEMLAB code. 2.
Modeling of unsaturated water flow in double porosity soils by the homogenization approach:
theoretical numerical and experimental.
2004: 16th ALERT “Géomaterials” Workshop, Aussois: Infiltration in double-porosity soils: experiments and
comparison with modelling (co-organisatrice de la Session “Multiscale Approaches in Geomechanics”).
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ANNEXES B
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