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A
UNIVERS
M. VANHOUCK Fl
BOFKBINDER
Gasmeterazn . 45, GENT
1
mod. 2454'
Meal 2454
ÉTUDES 3
SUR LE
DE LA JAMBE ;
Par J. CROCQ ,
Docteur en médecine , en chirurgie et en accouchements , ancien interne des hôpitaux de Bruxelles.
4
THÈSE
Présentée à la Faculté de médecine de l'Université de Bruxelles
pour obtenir le grade de docteur agrégé.
Bruxelles ,
IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE DE N.-J. GREGOIR , ÉDITEUR ,
FOSSÉ - AUX - LOUPS , 66 .
1848 .
MM . VAN MEENEN, recteur ,
VERHAEGEN (aîné ), administrateur-inspecteur,
DE CONTRERAS, secrétaire.
MM . V.-J. UYTTERHOEVEN, président,
LANGLET,
LEBEAU ,
SEUTIN ,
MOREL,
A. UYTTERHOEVEN ,
GRAUX ,
PROFESSEURS .
DE ROUBAIX ,
GLUGE,
MEISSER ,
BOUGARD,
LEQUIME ,
Van HUEVEL , HONORAIRES .
JACMART .
M. ROSSIGNOL, prosecteur.
Vu l'art. 18 du réglement du 26 janvier 1842 , ainsi conçu :
« Toute thèse qui serait imprimée sans l'approbation du président ( de la
« Faculté que la chose concerne ) sera considérée comme non avenue et
« étrangère à l'Université : du reste, les opinions étant libres, les récipien
« daires peuvent présenter au public les résultats, quels qu'ils soient, de
« leur conviction personnelle ; l'Université n'entend, à cet égard, rien ap
« prouver ni improuver. »
Le président de la Faculté de médecine de l'Université de Bruxelles
autorise l'impression de la présente thèse, présentée par M. J. Croco, doc -
teur en médecine, en chirurgie et en accouchements, etc., sans entendre
approuver ni improuver les opinions de l'auteur.
Bruxelles, le 10 juillet 1848.
V.-J. UYTTERHOEVEN ,
Med 2454
A MONSIEUR LEBEAU ,
MÉDECIN DE LA GARNISON ET DE L'HÔPITAL M!LITAIRE DE BRUXELLES,
PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ.
J. CROCO.
|
ÉTUDES
SUR LE
CHAPITRE PREMIER .
Introduction . — Généralités .-- Divisions des fractures de la jambe.
Parmi toutes les maladies chirurgicales , il en est peu dont la
thérapeutique ait, dans ces derniers temps, donné lieu à plus de
discussions et fait de plus grands progrès que les fractures. Dans
l'état actuel de la science , il n'en est donc aucune dont l'étude
puisse offrir plus d'intérêt. Mais , ce sujet pris dans son entier
étant trop étendu pour les limites que je me suis imposées, je n'en
traiterai qu'une partie, en m'attachant à une certaine catégorie de
fractures seulement .
De toutes les fractures, celles de la jambe sont sans contredit
les plus importantes, tant par leur fréquence que par l'attention
et les précautions qu'exige leur traitement. Bien plus fréquentes
que celles de la cuisse, elles sont aussi bien plus souvent qu'elles
compliquées d'accidents qui menacent la vie des blessés ; leur con
tention n'est non plus dans bien des cas pas moins difficile. Quant
aux fractures des membres supérieurs, bien qu'aussi fréquentes,
elles ne leur sont comparables ni par leur gravité ni par les diffi
cultés qu'on rencontre dans leur traitement. L'étude de ces frac
tures mérite donc toute l'attention du chirurgien, par suite des
applications fréquentes qu'il est appelé à en faire; elle la mérite
aussi en ce sens qu'elle réclame l'application de tous les principes
généraux qu'on peut poser relativement aux fractures. En effet,
elle les résume complétement, et rend leur compréhension et leur
appréciation plus faciles en fixant les idées sur un sujet parfaite
1
ment déterminé, sur un point donné du squelette, de manière à ne
laisser dans l'esprit aucun vague, aucune place possible pour le
doute. - Tels sont les motifs qui m'ont déterminé à prendre pour
sujet de cette thèse Les fractures de la jambe.
La jambe est, comme on le sait, formée de deux os , le tibia et
le péroné, non susceptibles de mouvement l'un sur l'autre. Ces
deux os, on le conçoit , peuvent être brisés isolément ou ensemble :
de là tout d'abord trois espèces de fractures de la janıbe : les frac
lures complètes de la jambe , les fractures du tibia , et celles du
péroné . Je n'ai pas à m'occuper ici des causes et du diagnostic
de ces différentes espèces . Je me bornerai à faire remarquer que
les premières , les fractures complètes, sont de beaucoup les plus
fréquentes, d'autant plus qu'on les prend quelquefois pour de simples
fractures du tibia : cette méprise a plusieurs fois été constatée
par l'autopsie. Voici comment on peut l'expliquer. Quelquefois, le
tibia est brisé dans sa partie inférieure, tandis que le péroné l'est
dans sa partie supérieure : cela arrive lorsque la fracture a été
primitivement bornée au tibia , et que le péroné n'a été compromis
que consécutivement. J'ai observé une fracture de celle espèce, où
le tibia était fracturé dans son tiers inférieur, et le péroné entre
son tiers supérieur et son tiers moyen. Dans ces cas , les
deux os se servent muluellement d'attelles dans leur partie la plus
longue : le pérone sert d'attelle au tibia par sa partie inférieure,
et celui- ci joue le même rôle relativement au premier par sa partie
supérieure. Par là , la déſormation et la mobilité anormale du
membre ne peuvent se produire ; on ne peut percevoir par le tact
l'écartement des fragments du péroné , cachés par les parties
molles ; et la crépitation qu'on y détermine peut être confondue
avec celle provenant des fragments du tibia .
Outre cette division, relative à l'os qui est atteint, il y en a une
autre, relative à la nature de la fracture considérée en elle-même.
En effet, toute la lésion peut consister dans la séparation de l'os ou
des os en deux fragments , l'un supérieur, l'autre inférieur ; c'est
alors une fracture simple. Ou bien , il y a plusieurs fragments,
l'os est écrasé par la cause fracturante, et la fracture est commi
nutive. Ou bien enfin elle est accompagnée de lésions qui méritent
au plus haut degré d'attirer l'attention du chirurgien, et qui ren
dent le pronostic beaucoup plus grave et le traitement plus long
et plus difficile que dans les cas simples ; elle est alors compliquée.
Chacune des trois espèces de fracture de jambe que nous
avons distinguées précédemment peut , on le conçoit facilement,
être simple ,comminutive ou compliquée : il faut donc étudier suc
cessivement le traitement qu'elles réclament dans ces divers états,
Je commencerai par déterminer le traitement des fractures com
plètes simples, parce qu'il renferme implicitement celui de toutes
les autres. De là , je passerai au traitement des fractures simples
d'un seul os . Enfin, je terminerai par les fractures compliquées ,
comme étant les plus difficiles.
Le traitement des fractures de jambe comprend , comme celui
de toutes les fractures en général, trois indications : 1 ° la réduc
tion ; 2° la contention ; 3° les moyens propres à combattre les ac
cidents qui peuvent survenir.
CHAPITRE II .
S VII.
On regarde généralement l'appareil amidonné comme ne
pouvant être employé que combiné à l'extension, parce que c'est
presque toujours dans cette position qu'on l'a vu appliquer par son
inventeur. On a en quelque sorte regardé la méthode d'extension
comme complémentaire de la méthode amovo-inamovible, comme
une condition sine qua non de son emploi. Mais c'est là une grave
erreur; l'appareil amidonné, flexible lors de son application, docile
à toutes les formes qu'on veut lui faire prendre, est compatible
avec toutes les positions, se plie à toutes les exigences ; son appli
cation est indépendante de toute condition de cette nature. Et en
effet, au membre supérieur, à l'avant- bras , ne le voyons -nous pas
appliquer dans la position demi -fléchie, et n'y est -il pas parfaite
ment efficace ? Pourquoi donc n'en serait- il pas de même au mem
bre inférieur ?
Lorsqu'on veut faire usage de la position demi-fléchie , il faut
faire subir à l'appareil décrit plus haut quelques modifications qui
lui permettent de s'y adapter. L'attelle postérieure ne doit re
monter que jusqu'au creux poplisé. Les deux allelles latérales
doivent être coudées à angle droit au niveau du genou, et remonter
jusqu'au -dessus de la partie moyenue de la cuisse. Mais comme il
est difficile de préparer ainsi d'une pièce ces attelles coudées , il
vaut mieux les remplacer chacune par deux attelles, l'une jambière,
embrassant la jambe et la partie latérale du genou , l'autre crurale,
plus large , embrassant la cuisse , et empiétant sur la précédente
au niveau de l'articulation. On peut encore placer une altelle en
carton sur la partie antérieure de la cuisse ; cette attelle , en se
moulant sur le genou qui a été matelassé avec soin et descendant
sur la partie supérieure du tibia, maintiendra d'une manière très
efficace la position demi-flécbie.
Ici surtout il est indispensable de raſſermir l'appareil au moyen
de cartons secs, ou même d'attelles en bois ou de plaques métalli
ques , jusqu'à ce qu'il soit complétement desséché ; sans cela, il
pourrait se déformer par le poids du membre, et ne plus maintenir
dans toute sa rigueur la position qu'on a jugé à propos d'adopter.
L'appareil élant placé, le membre pourra être posé sur un cous
sin prismatique comme celui de Dupuytren , ou bien on pourra
faire reposer la jambe horizontalement ou dans une direction lé
gèrement inclinée sur une pile de coussins ou sur une planchette
hyponarthécique. Le blessé pourra aussi se coucher sur le côté
malade, le membre reposant en entier sur le lit, comme le recom
mandait Potl .
- 11
sion qu'il supporte. Il faut également par la suite, tous les huit
jours par exemple, voir s'il ne faut pas encore le resserrer : car
sous l'influence de cette même compression et de l'immobilité, le
membre tend également à diminuer de volume, la nutrition y étant
moins active.
De plus, l'appareil exerce par lui-même, et sans aucun secours
étranger, l'extension et la contre-extension . Cela résulte immédia
tement de sa construction, en vertu de laquelle il se moule sur
toutes les saillies, sur tous les enfoncements que présente le mem
bre, et en suit avec une exactitude mathématique tous les contours,
Il tend de cette manière à maintenir ceux-ci dans la même posi
tion relative : ainsi le genou ne peut pas changer de place par
rapport aux malléoles, au talon , aux orteils; la distance qui sépare
ces diverses parties ne peut changer , elle doit rester ce qu'elle
était d'abord. En effet, pour que le pied se rapproche du genou ,
que faut-il ? Il faut que la partie du bandage qui recouvre l'une
de ces deux parties cède, qu'elle perde sa forme; or le bandage ,
parfaitement desséché, est inflexible ; il ne peut donc pas céder ,
et les deux parties qu'il maintient éloignées ne peuvent se rap
procher. Cette propriété repose sur l'inflexibilité, c'est-à- dire
sur la solidité de l'appareil ; c'est dire assez qu'il ne la possède
pas encore lors de son application. Il ne l'acquiert qu'à mesure
qu'il se dessèche. De là la nécessité, dans les fractures obliques,
de pratiquer, en attendant, l'extension et la contre-extension au
moyen de poids, ou d'entourer la jambe de cartons secs qui don
nent immédiatement à l'appareil la solidité qui lui manque. ·
S XI,
C. Il met le membre dans une parfaite immobilité .
Cette action est la conséquence de l'accommodement exact de
l'appareil à loutes les saillies du membre , et de sa solidité, qui lui
permet de résister aux mouvements que le malade tend à impri
mer à la partie blessée. C'est pour que cette immobilité soit par
faite que les attelles en carton doivent s'étendre d'une part au
dessus du genou , d'autre part le long des bords latéraux du pied.
Les mouvements qui pourraient se passer dans les articulations
tibio-tarsienne et fémoro -tibiale tendraient en effet à déranger les
fragments de leur position , et il importe par conséquent de les
rendre impossible.
Par suite de son action contentive et de la compression circu
laire qu'il exerce, le bandage amidonné met obstacle, comme on l'a
déjà vu , à la contraction musculaire . Ceci est essentiel pour que
l'immobilité soit complète : car, les articulations étant maintenues
dans l’immobilité, les muscles en se contractant pourraient fort
bien amener le chevauchement. La production de celui-ci est donc
empêchée de deux manières différentes. Elle l'est par l'action
extensive et contre -extensive, elle l'est encore par une action di
recle sur les agents actifs du chevauchement, sur les muscles.
Le bandage amidonné , mettant les articulations dans l'impossi
bilité complète de changer de rapports, maintient très-exactement
la position qu'on a jugé à propos de donner à la jambe. Si c'est
l'extension , il la maintient étendue ; si c'est la demi-flexion, il la
maintient fléchie. De cette propriété qu'il a de maintenir toute la
partie qu'il enveloppe dans une parfaite immobilité, résulte donc
la possibilité de son emploi dans la position demi-fléchie, possibi
lité que j'ai déjà établie. J'ai décrit en même temps les modifica
tions à apporter à l'appareil lorsqu'on veut l'appliquer dans cette
position (voir S VII).
S XII.
D. L'appareil amidonné permet aux blessés les mouvements
généraux,jusques et y compris la marche.
Toutes les parties du membre sont maintenues par rapport les
unes aux autres dans une parfaite immobilité : nous venons de
voir comment de la forme de l'appareil découle cette propriété.
A son tour, elle amène comme conséquence nécessaire celle que
nous venons d'énoncer en tête de ce paragraphe. En effet, la
jambe, le pied et la partie inférieure de la cuisse ne forment plus
qu'un seul tout, et dès qu'une de ces parties est déplacée, portée
d'un côté ou d'autre, les autres la suivent nécessairement, et se
meuvent tout d'une pièce. Le blessé peut donc se retourner dans
son lit, et se mettre successivement sur le dos et sur l'un et l'autre
côté. Il peut également se mettre sur son séant, et par conséquent
aussi s'asseoir sur une chaise ou dans un fauteuil, en tenant la
jambe blessée dans la position horizontale, sur une chaise, ou sur
une planche disposée convenablement, ou sur une pile de coussins,
Enfin , rien n'empêche qu'il ne se lève et ne marche ; car toujours
toute la partie du membre comprise dans le bandage ne pourra
se mouvoir que d'une pièce, et l'immobilité complète des parties
lésées sera maintenue, et avec elle la contention , l'extension et la
contre-extension. Il ne faut pourtant pas permettre à la jambe
blessée d'appuyer sur le sol , car le poids du corps écraserait le
bandage, et la contraction musculaire répétée jointe à cela con
tribuerait également à le déformer. De là la nécessité d'avoir des
béquilles assez hautes qui s'appuient sous les aisselles, et un sus
penseur cervico -tarsien qui maintienne le pied à distance du sol .
15
étendue possible, ce qui fait qu'elle peut être très- efficace sans
fatiguer les parties . On peut dire la même chose de la propriété
extensive et contre- extensive , dont il est doué indépendam
ment de tout accessoire. Il maintient la jambe dans une immo
bilité parfaite, ce qui le rend agalement applicable à toutes les
positions. Il permet de l'inspecter quand on le veut, et suit en
quelque sorte ses variations de volume. Il permet les mouvements
généraux , jusques et y compris la déambulation, sans aucun pré
judice pour la consolidation . Enfin, et ce n'est pas le point le moins
important pour la pratique, ses éléments se trouvent partout, et
sont partout à vil prix . On a pu voir par ce qui précède qu'aucun
autre appareil ne possède tous ces avantages réunis.
Après le bandage amovo-inamovible, les appareils qui convien
nent le mieux sont l'appareil hyponarthécique pour les fractures
transversales, et celui de M. Malgaigne pour les fractures obliques.
L'appareil de M. Bougard possède sans doute de grands avanta
ges ; mais il faut reconnaitre que le bandage amovo-inamovible les
possède aussi à un degré plus éminent.En effet, la contention ne
peut pas être aussi exactement circulaire ni aussi étendue que
dans le bandage amidonné. La compression qu'il exerce ne peut
pas non plus être uniforme et graduée. L'extension et la contre
extension sont appliquées sur des points isolés, et non sur de larges
surfaces; le blessé ne peut se lever ; enfin , la complication, le prix
élevé de cet appareil et l'impossibilité de se le procurer partout
semblent en interdire l'emploi ailleurs que dans les grands hôpi
paux. Mais, dira- t-on , il jouit cependant d'une action que n'a pas
le bandage amidonné : c'est l'action compressive sur le fragment
supérieur. Au premier abord , cela peut paraître vrai; mais n'est-il
pas possible de doter de cette action le bandage amidonné, que
nous avons vu jusqu'à présent se plier avec tant de facilité à toutes
les exigences ? Pour y parvenir, il suffit de placer sur la crête du
tibia un carton bien matelassé, de façon que le remplissage soit
plus épais sur le fragment supérieur que sur l'inférieur. On peut
encore appliquer sur ce fragment un paquet de compresses super
posées, supportant une attelle en bois qui s'avance inférieurement
jusque sur le cou-de-pied ; cette attelle est fixée sur les compresses
par un lien ; un autre lien appliqué sur sa partie libre lui fait
exercer sur le paquet de compresses une pression qu'on peut
varier à volonté . On verra ce moyen appliqué dans la 3e obser
vation placée à la suite de cette thèse.
Pour ce qui est de l'appareil de M. Malgaigne, je le préfère à
celui de M. Bougard, à cause de sa simplicité et de l'absence
d'une compression des parties molles qui peut facilement être
- 20 -
S XV.
On a reproché à l'appareil amidonné trois graves inconvé
nients : on lui a reproché de produire facilement des eschares, de
déterminer l'aukylose des articulations du pied et du genou et
d'empêcher la formation du cal provisoire. On lui a reproché
également de cacher le membre, de ne pas permettre de l'inspec
ter et de reconnaftre son état. Mais cette objection n'a pu lui
être adressée que par des personnes qui ne le connaissaient que
d'une manière vague, et qui le confondaient avec le bandage inamo
vible. Ne résulte - t-il pas en effet de la description que j'en ai donnée
précédemment, qu'il permet de visiter la jambe à volonté, tous les
jours si on le veut, et cela sans crainte de détruire la coaptation ?
Pour ce qui est des eschares, les cartons et les bandes amidon
nées, en pressant immédiatement sur les saillies osseuses, peuvent en
déterminer ; mais on les préviendra facilement en garnissant d'ouate
ces saillies, et en ne faisant pas porter le carton postérieur sur le
talon. On reconnaitra qu'elles vont se former aux douleurs qu'é
prouvera le malade ; et alors encore il sera temps de prévenir
leur formation par l'interposition d'un corps mou protecteur.
Chez les vieillards, il est vrai , elles peuvent se développer sans
être précédées de douleurs ; mais pour les éviter, on n'a qu'à ouvrir
l'appareil du 2° au 3e jour, comme j'en ai donné le précepte (S III),
pour s'assurer s'il n'y a pas de points rouges ou excoriés, et vi
siter la jambe assez souvent par la suite.
21
2
29
pièces son appareil ; et ici encore, en est-il un qui soit plus diffi
cile, je dirai plus impossible à déranger. - Serait-ce par hazard
l'appareil de Scultet, ou celui en gutta percha, ou celui de M. Bou
gard, ou même celui de M. Malgaigne ? L'appareil inamovible seul
le serait peut- être ; mais j'ai précédemment énuméré ses inconvé
nienis. On verra dans l'observation III un cas où cette propriété
de l'appareil a reçu une heureuse application.
Quant au tétanos, il n'y a rien de particulier à remarquer.
Les cachexies syphilitique, scrofuleuse, seorbutique, peuvent
mettre obstacle à la consolidation ; le seul moyen de l'obtenir, c'est
de les eombattre par le traitement général qui leur convient. Tou
tefois, l'appareil amidonné viendra en aide à ce traitement, d'abord
en maintenant la coaptation et l'immobilité, ensuite en permettant
le séjour au grand air et la déambulation, auxiliaires si puissants
dans la cure de ces cachexies. Lorsque la consolidation ne se fait
pas à cause de l'existence d'une cachexie cancéreuse, on ne doit
espérer de guérison, ni générale ni locale ; cependant encore ici
l'appareil amidonné trouvera son utilité , car il rendra la vie plus
supportable et pourra même la prolonger, en soustrayant le malade
au séjour continuel du lit.
CHAPITRE y .
Conclusions.
Toute fracture de la jambe, qu'elle soit simple, comminutive ou
compliquée, doit être réduite immédiatement.
La réductioą doit toujours être suivie sans délai de l'application
d'un appareil propre à la maintenir.
De tous les appareils, celui qui remplit le mieux cette condition,
c'est l'appareil amovo -inamovible.
Les seuls cas, où un autre appareil puisse être indiqué, sont
ceux de fractures obliques avec chevauchement très-marqué et très
opiniâtre, surtout s'il ya contraction spasmodique des muscles. Dans
ees cas, l'instrument de M. Malgaigne est doué d'une grande efficacité.
Cet instrument, vu la tolérance de nos tissns pour les corps mé
talliques, peut être employé avec sécurité. Il est très -avantageux
de l'associer à l'appareil amovo -inamovible.
L'appareil amovo -inamovible possède les propriétés suivantes :
1° Il exerce une compression qui prévient et résout les épan
chements sanguins et les inflammations ;
2 ° Il empêche les muscles de se contracter et les fatigue;
3° Il maintient les fragments dans un rapport parfait, en exer
çant sur eux une contention circulaire ;
37
59 -
ERRATUM :
V. 7
VS. Application de l'appareil amovo - inamovible pour les fractures
obliques. 8
VII . Application de l'appareil dans la position demi-fléchie 10
VIII. Indication des autres appareils employés pour les fractures de
la jambe.
& IX. Propriétés de l'appareil amidouné. — Compression . .
X. Contention . - Extension et contre -extension : 12
XI . Immobilité. 13
XII. Mouvements généraux. Déambulation .
XIII. Coup d'eil sur les prop riétés des autres appareils. 15
XIV. Comparaison de ces appareils avec l'appareilamovo -inamovible. 18
XV . Des inconvénients qu'on a reprochés a cet appareil . 20
XVI. De quelques modifications apportées à l'appareil amidonné. 22
XVII. Traitement général des fractures de jambe. Durée du trai
tement 23
CHAPITRE III . Traitement des fractures simples de l'un des os de la
jambe. 24
CHAPITRE IV. - Traitement des fractures comminutives et compliquées de
la jambe. 28
$ 1. Énumération des complications. - Traitement des fractụres com
minutives . 10 .
$ II. De la contusion et de l'inflammation . 1b .
INI . De l'irréductibilité.
IV. Des plaies et des fusées purulentes . 10 .
V. De l'hémorrhagie. 34
VI. De la gangrène. 16 .
VII. Luxation du pied . Délire nerveux .
-
Tétanos. - Cachexies. 35
CHAPITRE V. - Conclusions. 36
CHAPITRE VI.- Observations. 37
Propositions étrangères à l'objet de la thèse.
-
L.
)
-
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5
1