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FACULTE DE MEDECINE
2004-2005
UNIVERSITE DE NANTES
Pauline Guillouche
Enseignants :
• Pr. O. ARMSTRONG
• Dr. O. BARON
• Pr. C. BEAUVILLAIN
• Dr F. CAILLON
• Pr. P. COSTIOU
• Pr. D. CROCHET
• Dr J. DELECRIN
• Dr. H. DESAL
• Pr. B. DUPAS
• Dr E. FRAMPAS
• Dr A. HAMEL
• Pr. Y. HELOURY
• Dr M.D. LECLAIR
• Pr. P.A. LEHUR
• Pr. N. PASSUTI
• Pr. R. ROBERT
• Pr. D. RODAT
• Dr VALETTE
FACULTE DE MEDECINE
2004-2005
UNIVERSITE DE NANTES
Pauline Guillouche
Enseignants :
• Pr. O. ARMSTRONG
• Dr. O. BARON
• Pr. C. BEAUVILLAIN
• Dr F. CAILLON
• Pr. P. COSTIOU
• Pr. D. CROCHET
• Dr J. DELECRIN
• Dr. H. DESAL
• Pr. B. DUPAS
• Dr E. FRAMPAS
• Dr A. HAMEL
• Pr. Y. HELOURY
• Dr M.D. LECLAIR
• Pr. P.A. LEHUR
• Pr. N. PASSUTI
• Pr. R. ROBERT
• Pr. D. RODAT
• Dr VALETTE
Un grand merci au Docteur J.Rigaud pour m’avoir permis d’assister à une neurolyse du
nerf obturateur, et pour toute l’aide qu’il m’a apportée par la suite.
Merci au Docteur A.Hamel pour son aide précieuse, son savoir-faire et sa disponibilité.
Je remercie aussi le Docteur O.Hamel pour m’avoir aidée lors de la réalisation des voies
d’abord du nerf obturateur.
Je remercie sincèrement Stéphane Lagier et Yvan Blin pour m’avoir apportée leur aide
technique et pour leur patience.
Merci enfin aux autres étudiants sans qui ces nombreux moments passés au labo n’auraient
pas été si sympathiques…
3
SOMMAIRE
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 5
B. Méthodes de dissection
III – RESULTATS................................................................................................................... 15
A. Origine du nerf obturateur
B. Trajet intrapelvien
C. Trajet extrapelvien
a. Branche antérieure
1. Rameau articulaire de la hanche
2. Innervation motrice
3. Innervation sensitive
b. Branche postérieure
1. Innervation du grand adducteur
2. Filet vasculaire pour l’artère poplitée
IV – DISCUSSION .................................................................................................................. 26
A. Les douleurs projetées
D. Traitement :
a. Médical
b. Chirurgical : comparaison de 2 voies d’abord
V – CONCLUSION .................................................................................................................. 34
4
INTRODUCTION
Ainsi, dans un premier temps nous nous sommes intéressés à l’étude du nerf dans son
intégralité, de sa naissance au niveau du plexus lombaire jusqu’à sa terminaison par de nombreux
rameaux moteurs et sensitifs.
Dans un second temps, nous tacherons de comprendre ce qui peut être la cause de ces
douleurs siégeant à la face interne de la cuisse et que l’on nomme « névralgies obturatrices ». Leur
identité est difficile à établir au sein de douleurs intriquées dans cette région charnière au plan
anatomique. Les différents traitements médicaux sont souvent inefficaces. La difficulté étant
notamment de situer le nerf pour les infiltrations et d’être sûr du territoire ciblé. L’étude
anatomique détient une part de vérité. Comprendre une pathologie tronculaire, c’est d’abord
assimiler le trajet et les rapports, éventuellement pathogènes pour ce tronc nerveux. Des
vérifications primaires, c'est-à-dire par la dissection s’imposent ; elles font l’objet de ce mémoire.
Il tentera d’être un guide pratique qui aidera le thérapeute et particulièrement l’infiltrateur, qu’il
soit radiologue ou algologue, et surtout le chirurgien dont l’approche ne saurait être que précise.
5
I. RAPPELS ANATOMIQUES
A. LE NERF OBTURATEUR :
1. ORIGINE :
Issu de la division antérieure des racines L2, L3, L4, le nerf obturateur représente la branche
terminale du plexus lombaire. Ces racines sont situées dans l’épaisseur des fibres du psoas. C’est
un nerf mixte.
2. TRAJET INTRAPELVIEN
Il passe en dessous du psoas, en dessous des vaisseaux iliaques et émerge du bord interne du psoas
à la hauteur de la 5ème vertèbre lombaire puis descend verticalement sur l’aile du sacrum, croise
l’articulation sacro-iliaque et apparaît plaqué contre la paroi pelvienne latérale, dans la bifurcation
des vaisseaux iliaques.
L’espace graisseux situé entre les vaisseaux iliaques externes et le nerf obturateur est riche en
nœuds lymphatiques.
6
• Le canal obturateur [5]
7- Ischion
8- Membrane obturatrice
9- Bandelette sous-pubienne
D’après [5]
Le foramen ischio-pubien est obturé dans sa plus grande partie par deux formations fibreuses,
elles se dédoublent en haut pour former le canal obturateur, dans lequel passe le pédicule
obturateur.
La membrane obturatrice est fixée sur la surface endopelvienne du foramen obturé. Formée de
faisceaux nacrés légèrement entrecroisés, elle constitue une lamelle à peu près continue sauf à sa
partie antéro-supérieure, au-dessous de la gouttière sous-pubienne. La membrane obturatrice est
renforcée à sa partie supérieure par un faisceau résistant appelé « ligament postérieur du canal
sous-pubien » (ligament de Gunsee).
Le canal obturateur est long de 2 à 3 cm, obliquement dirigé en bas, en avant et en dedans,
c’est un conduit ostéo-fibreux qui fait communiquer la cavité pelvienne avec la racine de la
cuisse.
On lui décrit deux parois et deux orifices.
7
Deux parois :
• supérieure, ou gouttière sous-pubienne
• inférieure, formée par la succession de plans musculo-fibreux, où l’on voit d’avant en
arrière : le muscle obturateur interne, la membrane obturatrice, la bandelette sous-pubienne, le
muscle obturateur externe.
Deux orifices :
• Postérieur ou pelvien, de forme ovale, haut de 1 cm, large de 1,5 cm. Cet orifice est
impliqué dans les exceptionnelles hernies obturatrices, observées surtout chez la femme.
• Antérieur ou fémoral, également ovale, beaucoup plus étiré, haut de 6mm et large de 16
à 18mm.
Parvenu dans ce canal, le nerf obturateur est le plus haut situé des éléments vasculo-nerveux
obturateurs, au contact même de la gouttière sous-pubienne. Il se divise en deux branches,
antérieure et postérieure après avoir donné un rameau au muscle obturateur externe.
Le muscle obturateur externe s’insère sur la face externe de la membrane obturatrice et sur le
pourtour du foramen obturé, ses fibres surcroisent la tubérosité ischiatique pour se terminer dans
la fossette trochantérienne ; il est rotateur externe de la cuisse.
3. TRAJET EXTRAPELVIEN
1 : nerf fémoral
2 : nerf obturateur
3 : branche antérieure
4 : branche postérieure
5 : muscle long adducteur
6 : court adducteur
7 : grand adducteur
8 : gracile
8
La branche antérieure :
Elle donne une branche pour l’articulation coxo-fémorale. La branche antérieure descend entre le
muscle pectiné et le muscle obturateur externe puis entre le long et le court adducteur. Elle donne
des rameaux moteurs aux muscles long et court adducteur ainsi qu’au muscle gracile ; rarement au
muscle pectiné.
La branche antérieure se divise ensuite en nombreux rameaux, incluant les branches cutanées
destinées à la face inféro-interne de la cuisse et au genou.
Elle donne également des branches vasculaires pour l’artère fémorale superficielle, et
communique avec les branches du saphène interne et du nerf obturateur accessoire lorsqu’il est
présent.
La branche postérieure :
De calibre plus faible que la branche antérieure, la branche postérieure descend en avant du
faisceau inférieur de l’obturateur externe puis, s’enfonce en arrière du court adducteur.
Au cours de son parcours, elle donne des rameaux moteurs pour l’obturateur externe, le court et le
grand adducteur (faisceau supérieur et moyen du muscle seulement ; le faisceau inférieur étant
innervé par une branche du nerf ischiatique).
La branche postérieure donne aussi un rameau pour l’articulation du genou, elle perfore le
ligament poplité oblique pour innerver la capsule articulaire, les ligaments croisés, et la membrane
synoviale du genou.
4. INNERVATION SENSITIVE
9
5. LE NERF OBTURATEUR ACCESSOIRE
Le nerf obturateur accessoire est un nerf inconstant ayant pour racines L3, L4. Il a été estimé que
ce nerf était présent pour 13% de la population.
Il descend le long du bord latéral du nerf obturateur jusqu’au foramen obturé où il s’en écarte. Il
quitte la région pelvienne par l’anneau inguinal, au-dessus du pubis et en arrière du pectiné.
Il donne des branches destinées à l’articulation coxo-fémorale ; et se termine de façon variable :
en s’anastomosant avec une branche du nerf fémoral ou du nerf obturateur, ou par plusieurs
branches se distribuant au pectiné, ou encore en donnant un rameau au court adducteur et un
rameau cutané pour la partie ventro-médiale de la cuisse.
Le nerf obturateur accessoire n’a jamais été rencontré au cours de nos dissections.
1. LE MUSCLE PECTINE
Le muscle pectiné est le plus superficiel des muscles de la loge interne.
Il s’insère sur le bord supérieur de la branche ischio pubienne, et sur la lèvre antérieure de la
gouttière sous pubienne. Son trajet est oblique vers le bas et le dehors, il se termine sur la branche
moyenne de trifurcation de la ligne âpre appelée crête pectinéale [13].
Il est innervé principalement par le nerf musculo-cutané médial issu de nerf fémoral, et de
manière inconstante par la branche antérieure du nerf obturateur.
Le muscle long adducteur a pour fonction principale l’adduction de cuisse, il joue également un
rôle dans sa flexion et sa rotation externe.
Situé dans un plan intermédiaire entre le long et le grand adducteur, le court adducteur s’insère
également sur la branche ilio pubienne, en arrière et en dedans du long adducteur.
Il se termine par deux faisceaux sur le bord externe de la ligne âpre, en dehors du long adducteur.
Ce muscle large, solide et monoarticulaire a un rôle d’adduction et une action de rotation externe.
3. LE GRACILE
Le gracile est le plus médial des muscle de la loge interne de la cuisse, et contrairement aux
autres, il est bi-articulaire.
Il s’insère sur le tiers interne du bord inférieur de la branche ischio pubienne. Son trajet est
oblique vers le bas et le dehors, descend en dedans et en arrière du condyle médial pour se
terminer au niveau de la patte d’oie.
Il est adducteur de la cuisse sur le bassin, et permet également la flexion de la jambe sur la
cuisse ainsi que la rotation interne du genou.
a. L’ARTERE OBTURATRICE
b.
Schéma 5
11
L’artère iliaque interne se divise en de nombreuses branches viscérales et pariétales. Parmi les
branches pariétales, on compte les artères glutéales supérieures et inférieures, l’artère ilio-
lombaire, l’artère sacrale latérale, l’artère obturatrice, et enfin l’artère pudendale interne,
branche terminale de l’artère iliaque interne.
L’artère obturatrice se porte en bas et en avant, appliquée sur la paroi latérale du petit bassin,
jusqu’au canal obturateur dans lequel elle s’engage pour pénétrer dans la cuisse. Elle se divise
de manière similaire au nerf obturateur en deux branches terminales, antérieure et
postérieure :
• La branche antérieure se dirige en avant et en bas, vascularisant les muscles obturateur
externe, adducteurs, gracile. Elle donne également des branches cutanées destinées au
scrotum ou aux grandes lèvres.
• La branche postérieure se dirige en arrière et en bas pour s’anastomoser avec la
branche antérieure de l’artère obturatrice ainsi qu’avec les artères glutéales inférieure,
circonflexe médiale de la cuisse [5].
c. LA VEINE OBTURATRICE
Elle naît par deux branches, plus volumineuses que ses artères satellites, qui traversent le
canal obturateur et forment une veine unique se drainant dans la veine iliaque interne.
Parfois la veine obturatrice est double, composée alors d’une branche supérieure et inférieure,
qui demeurent séparées jusqu’à ce qu’elles se jettent dans la veine iliaque interne.
Ces veines peuvent communiquer à travers le foramen obturé avec la veine circonflexe
interne, et peuvent servir de voies de suppléance lors d’une thrombose de la veine fémorale
[5].
Le nœud lymphatique du foramen obturé est en liaison avec le nœud lymphatique du nerf
obturateur. Ce dernier draine les lymphatiques de l’utérus et est situé dans l’angle de jonction
des veines iliaques externe et interne.
L’espace graisseux situé entre les vaisseaux iliaques et le nerf obturateur est riche en nœuds
lymphatiques (voir schéma 5).
Les nœuds lymphatiques externes drainent la lymphe des membres inférieurs, de la paroi
abdominale, et d’une partie des viscères pelviens.
Les nœuds lymphatiques internes ont sous leur dépendance les parois et le plancher du bassin
ainsi que la vessie, la partie inférieure du rectum, la prostate et l’utérus.
12
II. MATERIEL ET METHODE
A. MATERIEL
Instruments de dissection :
o Bistouris manches n°4
o Lames de bistouris n°23
o Pinces à dissection avec griffes
o Pinces à clamper
o Curettes
o Petits ciseaux à bouts pointus
o Grand ciseaux à bouts mousses et courbes
o Ecarteurs
o Scie
Sujets :
Sujet n°1 : tronc féminin, formolé
Sujet n°2 : corps frais, féminin
Sujet n°3 : corps frais, féminin
Sujet n°4 : corps frais, masculin
Sujet n°5 : corps frais, féminin
Les pièces extraites des sujets n°2 et 4 étaient fraîches, les ensembles cuisse/hémi bassin ont
été conservés dans du formol pour permettre une étude plus longue des structures.
Les sujets n°1, 2 et 4 ont été coupés sagittalement pour étudier le nerf obturateur à la fois dans
son trajet endopelvien, puis dans le canal obturateur et enfin dans la cuisse.
Le sujet n°4 a été au préalable congelé de manière à permettre une coupe sagittale médiane du
bassin.
B. METHODES DE DISSECTION
Pour le sujet n°1, une incision médiane large a été réalisée depuis la symphyse pubienne
jusqu’à un point en regard du processus xyphoïde du sternum, l’incision a ensuite été élargie
le long du bord inférieur de l’auvent costal et sur le pli inguinal.
Il a été nécessaire de réaliser une double ligature du colon sigmoïde suivie d’une section entre
ces deux ligatures, pour s’intéresser à l’émergence du nerf obturateur au niveau du plexus
lombaire. Nous n’avons pas estimé nécessaire de réséquer complètement le colon, en effet il a
suffi de l’écarter pour atteindre et travailler aisément sur le plexus lombaire. Dès lors nous
avons pu mettre en évidence les racines du nerf obturateur et fémoral du côté droit et gauche.
Pour compléter notre approche proximale, le bassin du sujet a été prélevé, ceci dans le but de
réaliser une coupe sagittale médiane offrant alors un excellent accès au canal obturateur.
13
Le troisième sujet a été utilisé pour évaluer deux voies d’abord, en effet il s’agissait de trouver
une voie d’abord chirurgicale pour suivre le plus loin possible le nerf obturateur au niveau de
son passage dans le canal obturateur. Deux incisions ont été réalisées, la première suivant la
direction verticale des muscles adducteurs de la cuisse, et la seconde le long du pli inguinal.
La quatrième dissection a permis d’étudier les branches du nerf obturateur n’ayant pas été
mises en évidence dans les dissections effectuées auparavant.
Nous nous sommes donc intéressés à son trajet endopelvien, ceci afin de mettre en évidence
l’artère obturatrice ; puis dans un second temps nous avons recherché la branche pour le
gracile, puis la branche destinée à l’articulation coxo-fémorale, cette dernière sans succès.
Enfin, lors de la dernière dissection nous avons réalisé un abord antérieur de la cuisse
conformément aux précédentes dissections. Cette dissection a permis de mettre en évidence la
branche sensitive destinée à l’articulation coxo-fémorale.
14
III. RESULTATS
A. ORIGINE DU NERF OBTURATEUR
Nous avons mis en évidence l’émergence du nerf obturateur et du nerf fémoral, branches
terminales du plexus lombaire.
Sur cette photo, nous notons que le nerf obturateur est formé par la réunion des rameaux
ventraux du deuxième, troisième et quatrième nerf rachidien lombaires.
Haut
Gauche
Aorte
abdominale
Nerf obturateur
Disque G
intervertébral
Nerf fémoral G
Artère iliaque
commune G Tronc
lombo-sacré G
15
B. TRAJET INTRAPELVIEN
Haut
Gauche
Uretère G
Psoas
Nerf obturateur G
Nerf fémoral
16
L’artère obturatrice naît de l’artère iliaque interne, et est située en-dessous du nerf ; la veine
obturatrice est sous-jacente à l’artère et échange une anastomose avec la veine iliaque externe.
Le nerf obturateur est l’élément du paquet vasculo-nerveux le plus élevé dans le canal
obturateur.
Haut
Arrière
Nerf obturateur D
Orifice endopelvien du
canal obturateur Artère obturatrice D
Veine obturatrice D
17
NERF DU MUSCLE OBTURATEUR EXTERNE
Haut
Arrière
Os du pubis
Nerf obturateur D
Rameau pour
Membrane obturatrice
l’obturateur externe
Muscle obturateur
interne
18
C. TRAJET EXTRAPELVIEN
Il naît de la branche antérieure du nerf obturateur peu après sa sortie du canal obturateur;
selon la littérature elle est parfois issue du nerf obturateur dans la cavité pelvienne ou encore
de l’origine de la branche postérieure.
Ce rameau destiné à l’articulation coxo-fémorale est très grêle et difficile à repérer. D’après
nos dissections, il se divise en deux filets nerveux à proximité de la capsule articulaire.
Haut
Dedans
Rameau articulaire de la
Long adducteur hanche
Capsule de l’articulation
coxo-fémorale soulevée
19
2. INNERVATION MOTRICE :
Le court adducteur :
Haut
Dedans
Long adducteur
Muscle pectiné
Court adducteur
Le gracile :
Face postérieure du
gracile
20
Le long adducteur :
Le rameau destiné à l’innervation du long adducteur s’insère à la partie postérieure du muscle,
comme pour l’innervation du gracile.
Haut
Dedans
Artère fémorale
commune
Long adducteur
récliné Gracile
Grand adducteur
21
3. INNERVATION SENSITIVE :
Le rameau cutané naît du nerf du long adducteur, il descend vers le bord interne du genou, en
s’anastomosant avec des branches issues du nerf fémoral et avec le nerf saphène interne.
Bas
Dedans
grand adducteur
sartorius récliné
22
b. BRANCHE POSTERIEURE DU NERF OBTURATEUR :
La branche postérieure ou profonde est mixte. Elle sort parfois du canal obturateur avec la
branche antérieure, mais le plus souvent elle passe entre les faisceaux supérieur et moyen de
l’obturateur externe, comme nous l’avons retrouvé lors de nos dissections.
Haut
Dedans
pubis
Canal obturateur
Obturateur externe
Branche postérieure
du nerf obturateur
Faisceau supérieur
du grand adducteur
23
Le grand adducteur :
La branche postérieure du nerf obturateur donne deux branches pour le grand adducteur, l’un
destiné au faisceau supérieur, passant sous le court adducteur ; l’autre destiné au faisceau
moyen du muscle passant en avant du court adducteur.
Le faisceau inférieur du muscle est quant à lui innervé par une branche du nerf ischiatique.
Dehors
Haut
24
FILET VASCULAIRE POUR L’ARTERE POPLITEE
La branche postérieure du nerf obturateur donne un filet vasculaire pour l’artère poplitée, filet
très grêle qui se détache d’un tronc commun avec le nerf du grand adducteur, il accompagne
la partie terminale de l’artère fémorale superficielle, passe dans l’anneau du grand adducteur
et se distribue à la partie proximale de l’artère poplitée.
Un filet destiné à l’articulation du genou se détache de ce nerf, il accompagne l’artère
articulaire rostro-médiale.
Haut
Dedans
Long adducteur
Grand adducteur
Rameau issu de la
branche postérieure
du nerf obturateur
Artère fémorale
superficielle
Sartorius sectionné
et récliné
25
IV. DISCUSSION
B. NEVRALGIES OBTURATRICES
La névralgie obturatrice intéresse principalement la face rostro-médiale de la cuisse avec de
possibles irradiations en face médio-distale de cuisse, du genou, et en face antérieure de
jambe.
Elle s’aggrave en appui unipodal du coté atteint. Cette douleur à type de brûlure est décrite
comme une gêne ; le territoire concerné est sensible au simple toucher (phénomène bien
connu des allodynies, toujours d’origine neurogène).
Nous ne notons ni déficit sensitif, ni paresthésies, ni déficit moteur. Cependant il existe dans
certains cas une boiterie antalgique par esquive de l’appui du coté douloureux.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
• L’EMG et les potentiels évoqués sont dans la plupart des cas normaux. En fait l’EMG
n’est qu’une analyse motrice des phénomènes et peut rester longtemps normal malgré une
compression « active » des fibres sensitives. Les PES ne sont qu’une méthode globale
pouvant bien souvent être prise en défaut dans une pathologie tronculaire, distale et donc
restreinte, ne s’intéressant au demeurant qu’aux fibres destinées aux cordons dorsaux et donc
non algogènes.
• L’IRM ou le scanner peuvent mettre en évidence des tumeurs ou toute autre masse
extrinsèque comprimant le nerf obturateur dans son trajet endopelvien ; le diagnostic de
hernie obturatrice peut également être envisagé ici. La thérapeutique s’ensuit.
• Les radios standards permettent d’exclure par exemple des fractures de fatigue du col
du fémur ou du pubis mais en aucun cas de confirmer le diagnostic de neuropathie obturatrice.
On doit cependant être alerté par le caractère parfois nocturne des douleurs qui peut orienter
vers des pathologies rares mais à bien reconnaître . Il en est ainsi des ostéomes ostéoïdes du
petit trochanter.
26
C. ETIOLOGIES DES NEVRALGIES OBTURATRICES
1. NEVRALGIES SECONDAIRES
Compression iatrogène
Le nerf obturateur de par son trajet anatomique peut être lésé lors d’interventions
chirurgicales (abdominales, orthopédiques, urologiques ou encore gynécologiques). Dans la
littérature, une étude montra que ce type de névralgie apparaissait souvent ultérieurement à un
événement bien défini, et notamment après des procédures invasives.
o Chirurgie vasculaire : dans la littérature nous avons pu noté quelques cas où le nerf
obturateur avait été lésé lors de la réparation d’un anévrysme fémoral.
Lorsque les examens complémentaires sont normaux, et qu’il n’existe pas d’antécédents
chirurgicaux du pelvis ou de traumatisme, il faut alors penser à la compression du nerf
obturateur par les structures anatomiques qui l’entourent.
Devant ce tableau de syndrome canalaire, il peut être nécessaire d’inciser le muscle obturateur
interne ainsi que la membrane obturatrice pour décomprimer le nerf obturateur.
D. TRAITEMENT
a. MEDICAL :
Selon les données de la littérature, nous pouvons penser que le bloc se déroulera en deux
temps : tout d’abord un bloc diagnostique qui va durer le temps de l’anesthésie locale (il s’agit
de l’examen complémentaire de référence) et un bloc thérapeutique qui peut suffire à lui seul,
vecteur de l’action des anti-inflammatoires cortisoniques.
Le bloc anesthésique du nerf obturateur peut se faire sous scanner ou sous contrôle
radiographique en insérant une aiguille dans le canal obturateur et en injectant un produit
radio opaque [9].
1 : EIAS
2 : tubercule pubien
3 : pli inguinal
4 : Pouls fémoral
5 : point de ponction du bloc au pli inguinal
6 : point de ponction du bloc au pubis
7 : point de ponction du bloc du nerf fémoral
28
Les symptômes peuvent revenir après un certain laps de temps, mais les névralgies aiguës
sont généralement soulagées par un traitement purement médical.
b. CHIRURGICAL :
La chirurgie reste le traitement de référence pour soulager une névralgie obturatrice chronique
lorsqu’elle est due à un syndrome canalaire ou à une compression et qu’elle a été mise en
évidence par un examen clinique complet, par un bloc anesthésique positif du nerf obturateur.
L’EMG et l’IRM ou le scanner sont systématiques avant l’intervention.
Incision Verticale
Le fascia des muscles pectiné et long adducteur est divisé, l’espace entre les deux muscles est
disséqué de manière à voir apparaître la branche antérieure du nerf . Il suffit alors de la suivre
en remontant vers le pubis. On retrouve ainsi la branche postérieure issue de la division du
nerf dans le canal sous-pubien.
Le foramen obturé est ainsi visible, on accède jusqu’à la cavité pelvienne en enlevant la
graisse présente en grande quantité dans le canal.
Le nerf obturateur peut être dégagé, mais les vaisseaux obturateurs sont étroitement liés au
nerf dans son passage dans le canal.
29
Incision verticale de la cuisse à l’origine des adducteurs
Haut
Dehors
Canal obturateur
Long adducteur
Pectiné
Branche
Vaisseaux antérieure du
obturateurs nerf obturateur G
Incision transverse
L’incision est plus minime, mieux centrée sur le foramen obturé ; la cicatrice résultante sera
vraisemblablement moins disgracieuse puisque située dans le pli inguinal au niveau de la
région pubienne et pouvant ainsi être masquée par les sous-vêtements.
30
Haut
Dedans
Branche antérieure du
nerf obturateur
Pectiné
Long adducteur
Haut
Dedans
Long adducteur
31
• VOIE D’ABORD PELVIENNE :
Pour atteindre le nerf obturateur, une incision du péritoine est réalisée, entre les vaisseaux
iliaques et l’artère ombilicale.
Haut
Dedans
Artère
ombilicale D Veine obturatrice D
Vaisseaux iliaques
Les vaisseaux obturateurs sont visibles, il est possible de les clipper lorsqu’ils gênent l’accès
jusqu’au nerf obturateur.
Face à ce type de syndrome canalaire, l’important est de dégager le nerf dans son trajet
endopelvien en incisant le muscle obturateur interne.
La technique vue ci-dessus aborde le nerf obturateur par voie transpéritonéale mais il est
possible de réaliser un abord pré-péritonéal.
32
NEUROLYSE DU NERF OBTURATEUR PAR VOIE COELIOSCOPIQUE
Cas clinique 1 :
Patiente de 43 ans
Opérée pour pose de bandelettes TVT en mars 2003, elle a présentée dès le réveil une
douleur sans systématisation nette, intéressant la moitié rostrale de la face antérieure de
cuisse gauche, majorée par la position debout prolongée et la marche. Il existait une boiterie
antalgique par esquive de l’appui à gauche.
L’examen clinique ne révéla aucun trouble sensitif, aucun déficit moteur. Les potentiels
évoqués s’avérèrent normaux.
En août 2003 elle bénéficia d’une première infiltration du nerf obturateur gauche, avec un
effet bénéfique immédiat mais temporaire.
En novembre 2004, il lui a été proposé de réaliser une neurolyse du nerf obturateur par voie
cœlioscopique.
Haut
AVANT Dehors
Nerf obturateur G
APRES
Depuis cette intervention, la patiente ne présente absolument plus de douleur dans le territoire
du nerf obturateur et elle a pu reprendre une activité quasi normale.
33
Cas clinique 2 :
Patiente 48 ans
Depuis 10 ans, elle présentait une douleur du pli de l’aine droite irradiant vers le haut en
lombaire droit et vers le bas à la face antéro-rostro-médiale de la cuisse. Il n’existait pas de
paresthésies ni déficit moteur.
En 2004 elle bénéficia d’une infiltration sous scanner du nerf obturateur qui se révéla
partiellement positif avec 75% d’amélioration, et efficace pendant trois semaines.
Haut
Elle fut opérée en mars 2005 par cœlioscopie.
Dedans
Nerf obturateur D
Membrane obturatrice
Depuis l’intervention elle ne souffre plus de ses douleurs à la cuisse, cependant il persiste un
point douloureux au niveau du foramen obturé sans doute du à l’incision du muscle obturateur
interne. Au quotidien elle ne prend plus d’antalgiques.
34
CONCLUSION :
Longtemps délaissées, ces douleurs sont sans doute plus répandues qu’on ne le pense,
mais le problème principal est de savoir poser le bon diagnostic. Aujourd’hui enfin, on
commence à proposer des solutions thérapeutiques aux patients souffrant de névralgies
obturatrices.
Le nerf obturateur peut donc être responsable de véritables névralgies obturatrices, mais il est
également responsable de douleurs projetées.
Il est donc capital de réaliser systématiquement un examen clinique de la hanche homolatérale
lorsqu’un malade souffre de gonalgies. Pourtant les douleurs projetées sont méconnues, en
effet il n’est pas rare de voir des examens coûteux prescrits uniquement pour le genou alors
que le problème intéresse l’articulation coxo-fémorale…
Malgré le nombre limité d’examens complémentaires à notre disposition, ces douleurs sont
aujourd’hui mieux prises en charge. La cœlioscopie, abordant le nerf dans son trajet
endopelvien, est une technique chirurgicale appelée à se développer, les résultats post-
opératoires sont encourageants.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
2. Gray’s Anatomy
5. A.Bouchet, J.Cuilleret :
Anatomie topographique, descriptive et fonctionnelle – le membre inférieur. 3ème édition
9. Harvey G, Bell S.
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11.Olivier Choquet
Bloc du nerf obturateur
http://www.alrf.asso.fr/site/techniques/mbrinf/b_obt.htm
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